Néo-collectif BJA2014

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Néo-collectif Recherche prospective sur l’habitat en temps de crise BJA 2014 Fondation EDF © Dalin Tournaire


Vue intérieure de l’unité de logement, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 2


‘Néo-collectif ’ Le logement comme moteur d’habiter Recherche prospective sur l’habitat en temps de crise économique Bourse des Jeunes Architectes 2014 Fondation EDF

Comment penser notre habitat au regard de la crise économique actuelle ? Voici la question posée par la Fondation EDF lors de la cession 2014 de la Bourse des Jeunes Architectes. Sujet d’ampleur sur lequel nous sommes nombre d’acteurs du logement à nous pencher ces temps derniers ; néanmoins, notre contribution spécifique à la réflexion se trouve être pertinente à double titre. D’une part, car notre profession, à l’autorité réduite dans la production de ces dernières années, souhaite redevenir l’entrepreneur de cette activité sociale fondamentale que constitue le logement. D’autre part, car en tant que jeunes travailleurs de la métropole contemporaine, nous sommes les témoins privilégiés des précarités quotidiennes récemment installées au sein de nos vies urbaines et qui concernent aussi bien notre toit que notre emploi. Notre secteur du logement est aujourd’hui plus que jamais tributaire de la crise économique. La construction est ralentie certes, mais c’est surtout l’incertitude financière permanente qui touche nos acteurs publics comme privés, la diminution inédite et généralisée de nos moyens particuliers comme institutionnels, qui teintent d’une nature toute nouvelle la crise du logement de notre ère. Dernièrement, le déficit budgétaire de nos institutions fragilise notre logement social qui se financiarise, alors que parallèlement son public éligible n’a jamais été aussi large. La réduction des budgets des ménages conduit à la conception de produits aux surfaces toujours plus diminuées, ce procédé semblant être la seule solution à l’obtention d’un toit pour tous. Mais dans tous les cas, la précarité de nos emplois restreint considérablement nos accessions traditionnelles à la location ou la propriété quand les deux secteurs exigent toujours plus de stabilité personnelle et professionnelle garantie. Devant une insécurité économique devenue structurelle, il apparaît que le secteur du logement se rigidifie substantiellement, campant sur ses modèles de domesticité ancestraux à la qualité pourtant diminuée et inadaptée. Comme si cet espace souhaitait à tout prix rester le dernier bastion de notre stabilité présentement déchue, le pendant rassurant de nos incertitudes sociales et économiques. Mais paradoxalement, il nous semble perdre ainsi tout pouvoir de faire ville et société dans le contexte actuel. De fait, il abandonne ses ambitions d’intérêt général, réduit nos possibilités d’inscription sociale, n’autorise aucune indétermination de nos parcours, aucune transition dans nos vies. Alors que pour nos puissances publiques le logement représente aujourd’hui un véritable poids au regard de la demande criante qui les martèle, et reste irrémédiablement un produit de faible productivité économique et urbaine, nous pensons qu’il est temps qu’il renforce son rôle social et politique au sein de nos villes en crise. Il ne peut se contenter d’incarner le dernier maillon de notre chaîne d’habiter. Nous suggérons 3


qu’il en redevienne le moteur. Qu’il soit à nouveau l’instrument de nos transitions urbaines ; ce que le logement social figurait d’ailleurs à son époque. Et bien qu’aujourd’hui nous ne puissions plus compter sur une pareille force politique et financière de nos gouvernements, nous suggérons qu’au travers de moyens plus contemporains de faire la ville, étant plus attentif aux évolutions qui l’entourent, le logement puisse trouver une occasion de reprendre la main. Nos jeunes générations européennes sont tout particulièrement sensibles aux changements qui s’opèrent en ces temps de crise, elles apprennent à intégrer précarité et instabilité quotidiennes à leurs vies, et spécialement dans leur activité. En France comme ailleurs, au constat lucide de la situation, elles développent de nouvelles manières d’habiter afin d’asseoir leur résilience sociale dans la métropole. Très souvent, elles font le choix d’ ‘œuvrer’ plutôt que de ‘travailler’, c’est-à-dire de se réaliser personnellement à travers le développement d’un projet d’intérêt collectif ; d’être indépendantes, de constituer leur propre ressource afin de temporiser l’incertitude environnante ; d’organiser leur ‘autonomie collective’ par l’élaboration de réseaux dématérialisés et de ‘structures collaboratives’, où dans le respect de l’intégrité individuelle se construit le commun. A l’image de cette population résiliente, nous nous proposons donc de quitter notre position restrictive de concepteur d’espace pour devenir les entrepreneurs d’un nouveau programme de logement. Au diapason de ces nouvelles aspirations, nous imaginons qu’un habitat lui aussi résilient imbriquerait fortement le travail à l’activité du logement, comme support d’habiter intégral ; il motiverait l’élan entrepreneurial animé d’une conscience sociale déjà bien ancré dans nos villes, et participerait de la reconnaissance et de la durabilité de ce mode de travail ; il s’imprégnerait d’une nouvelle forme d’organisation collective où le commun inclurait à la fois l’individuel et l’urbain. Tout en aidant à l’émancipation de ce public nouvellement précaire, l’accompagnant dans une transition d’habiter, un tel dispositif pourrait valoriser ses modes de vie résilients comme capital social, économique, et urbain au sein de la métropole. Le programme Néo-collectif potentialisera ainsi l’instabilité temporaire de jeunes travailleurs en développement de projet en leur proposant une accession à un collectif d’habitation dédié. Il sera moteur d’activité en se couplant à un réseau de travail et de collaborations professionnelles à travers la ville. Il autorisera une inscription temporaire en allouant aux résidents un espace individuel minimal à la domesticité spécifique. Il constituera un équipement innovant de la métropole en logeant un nouveau type de travailleurs qui aborderont des problématiques sociales. Il deviendra une véritable infrastructure urbaine en développant par l’intermédiaire d’un ‘gestionnaire collaboratif ’ unique son réseau bâti et dématérialisé à travers le territoire. Au-delà sa spécificité et s’inspirant de modes d’habiter ‘prophétiques’ au regard des évolutions sociales à venir, nous suggérons que ce programme expérimental puisse initier de nouvelles valeurs du logement pour nos villes. En tout cas, il aurait l’opportunité de démontrer en quoi ce dernier pourrait être vecteur d’un habiter total, à la fois logement et travail, économique et social, public et privé, et redevenir ainsi un véritable outil politique de la métropole. 4


Le logement face à la crise Le logement tributaire de la crise économique perd tout pouvoir, il constitue le dernier maillon de notre chaîne d’habiter

Logement en résidence sociale, pour publics vulnérables (travailleurs migrants, familles monoparentales et jeunes travailleurs), 23m2, Atelier 2/3/4, 1:50, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 5


Expertise de notre crise d’habiter Interviews de la sociologue Claire Levy-Vroelant, du préfet Alain Régnier précédemment à la DIHAL, de l’entrepreneur Nicolas Bard co-fondateur d’Ici Montreuil, et d’Alberto Cottica co-fondateur du collectif Edgeryders «Je crois que nous sommes dans un moment de crise, non pas du logement, mais de l’habiter. Nous sommes face à un parc de logement certes de plus en plus confortable, de plus en plus sensible aux questions énergétiques, de plus en plus vaste en termes de mètres carrés par habitant... Mais il me semble que bien que ce parc existant s’améliore, on a le sentiment d’un hiatus persistant entre l’offre et la demande. Ce hiatus ne se situe pas tant dans le nombre de personnes mal ou pas logées, nombre que l’on a d’ailleurs du mal à cerner, mais au-delà, dans les aspirations d’habiter frustrées par la qualité du parc. » ‘Repenser la notion de sécurité dans le logement’ Claire Levy-Vroelant «[...] je dirais que le logement est un peu une seconde peau. Ce n’est pas un produit comme les autres. Si vous n’êtes pas bien dans votre logement, vous allez générer beaucoup de pathologies, physiques et sociales ; et cela a un coût sur la croissance, le vivre ensemble, les peurs et les replis. Il y a une part immatérielle de l’habitat qui n’est pas mesurée par les statistiques, mais il est certain que le mal-logement a un impact considérable.» «En réalité, nous sommes en profonde mutation, et tout le monde le sent. Je reste convaincu que dans les prochaines années, sans doute assez rapidement d’ailleurs, il va falloir qu’il y ait un véritable débat sur ce que nous désirons en termes de réponse publique ; car il semble que le palliatif ait atteint ses limites.» ‘La maille publique’ Alain Régnier «Je pense qu’avant nous bossions tous dans le but d’avoir de l’argent, voire beaucoup d’argent pour certains ; mais puisque maintenant il est de toute façon de plus en plus dur d’en obtenir, on se dit qu’il vaut certainement mieux que notre boulot nous intéresse. « Je gagnerai peut-être moins d’argent, mais au moins je m’emmerderai moins », je crois que c’est une tendance que l’on trouve un peu partout actuellement. Cela implique donc un mode de vie et de travail différent. On voit qu’il y a de moins en moins de salariés, et de plus en plus d’indépendants qui ne vont plus pointer à 9h dans un bureau, mais qui travaillent pour eux, ici et ailleurs. Les barrières entre le travail et ce qui est en dehors s’amoindrissent.» ‘Des commuanautés de travailleurs’ Nicolas Bard

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Repenser la notion de sécurité dans le logement

La ‘maille publique’

Entretien avec Claire Lévy-Vroelant

Professeure à l’université de Paris 8 et membre du Centre de Recherche sur l’Habitat (UMR LAVUE du CNRS), Claire Lévy-Vroelant sociologue s’intéresse de près à la problématique du logement en France et en Europe. Ses travaux nous rappellent la portée politique et sociale de la question du logement, celle-ci engageant inéluctablement la responsabilité des acteurs publics ainsi que l’impact des normes et des modes d’habiter. Elle critique la politique constructiviste menée par les derniers gouvernements français et prône un regain d’intérêt pour la qualité sociale de la production immobilière, qualité à laquelle le logement social devrait participer durablement. Selon Claire Lévy-Vroelant, la sociologie a pour ambition de reconnaitre que le rapport au logement est un construit social, et d’objectiver aspirations et frustrations liées à l’habitat. Pour cela, elle s’intéresse particulièrement aux formes non-ordinaires de logement telles les situations d’hébergement, les squats, les foyers ou encore les hôtels garnis y compris dans leurs transformations contemporaines. Échappant en partie à la normalisation ambiante, malgré des conditions parfois difficiles, ces formes complexes expriment les ‘désirs d’habiter’ et les ambitions frustrées des groupes qu’elles hébergent, tout en étant des symptômes des reconfigurations en cours dans l’action publique concernant le logement. La rencontre de Claire Lévy-Vroelant confirme pour nous la nécessité de redonner du sens à cette activité sociale première qu’est le logement. Le dessin de nos espaces, les statuts d’occupation et les modalités d’accession définis par nos produits normés conditionnent irrémédiablement nos façons d’habiter, et il convient de questionner nos conventions au regard des changements qui s’opèrent. La notion de sécurité est notamment l’une des valeurs fondamentales de l’habitat qui semble prendre une tournure particulière aujourd’hui.

Entretien avec Alain Régnier Le préfet Alain Régnier est un haut fonctionnaire de la fonction publique qui depuis plusieurs années déjà se consacre aux questions de l’exclusion et de la précarité, notamment dans le secteur du logement. De juillet 2010 à juillet 2014, il occupait le poste de délégué interministériel au l’hébergement et à l’accès au logement à la DIHAL (Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement). C’est dans ce cadre que nous l’avons rencontré.

Marie-Charlotte Dalin et Julia Tournaire : Lors de la conférence que vous avez donnée pour le programme de recherche Oikonet en octobre 2014 (1), vous citez l’article de Louis Wirth intitulé ‘Housing as a value’ de 1947 et pensez que les constats du sociologue établis à l’époque de la crise du logement d’après-guerre trouvent une certaine résonance à l’actualité d’aujourd’hui. Vous expliquez que le logement n’est pas une simple boîte, mais avant tout un ensemble de pratiques et de valeurs. Vous parlez d’ailleurs du ‘home’ pour qualifier les valeurs de l’habiter, notion que vous dissociez volontairement de celle du ‘housing’ correspondant quant à lui à l’objet logement. Et vous développez alors l’idée qu’il faut réintroduire le ‘home’ dans le ‘housing’. Avezvous ainsi le sentiment que la production générale de logement ne porte pas attention aux valeurs d’habiter qu’elle véhicule et génère ? Ou alors pensez-vous que l’on fait consciemment porter à ces produits spatiaux certaines valeurs consensuelles ?

Par ailleurs, l’homme engagé et poly-actif qu’il incarne est également impliqué dans de nombreuses associations et projets personnels qui se soucient de la question sociale dans notre pays. Nos discussions nous ont permis de mieux appréhender la politique de logement en France, ses déboires et ses défis. Elles confirment la nécessité de remettre la question du logement pour tous au cœur du débat public et que ce cadre reste nécessaire pour une plus grande justice sociale.

Claire Lévy-Vroelant : La manière d’habiter, c’est probablement ce qu’il y a de plus important. Je crois que nous sommes dans un moment de crise, non pas du logement, mais de l’habiter. D’habiter le monde pour prendre des formules grandiloquentes. Nous sommes face à un parc de logement certes de plus en plus confortable, de plus en plus sensible aux questions énergétiques, de plus en plus vaste en termes de mètres carrés par habitant... Mais il me semble que bien que ce parc existant s’améliore, on a le sentiment d’un hiatus persistant entre l’offre et la demande. Ce hiatus ne se situe de façon assez claire dans le nombre de personnes mal ou pas logées, nombre que l’on a d’ailleurs du mal à cerner, mais au-delà, dans les aspirations d’habiter frustrées par la qualité du parc. Ces ‘frustrated aspirations’ dont parle Louis Wirth dans son article. Dans quelles mesure les différents groupes sociaux qui composent notre société sont satisfaits ou frustrés de leurs conditions de logement, et dans quelles mesure le « bon logement » est aussi une question de voisinage, de communauté, au sens territorial comme au sens politique, telles sont les questions les plus pertinentes aujourd’hui, me semble-t-il. En réalité, l’offre est facile à cerner, puisque l’on peut étudier ce parc, en voir les caractéristiques techniques, sociodémographiques, esthétiques. Mais du côté de la demande il y a beaucoup de flou. Alors est-ce la demande qui essaye de se satisfaire de l’offre ? Ou l’offre qui essaye de prendre en compte la demande ? Par rapport à ces questions, je pense que nous sommes

Online communities as a social and political actor

Entretien avec Nicolas Bard

Le couple est actif depuis déjà quelques temps dans cette ville historique de la création artistique, pour laquelle ils souhaitent valoriser les potentiels et énergies qui se dégagent de ses habitants. Le processus avait débuté à la création d’un guide qui répertoriait les portraits de 93 créateurs montreuillois édité en 2011(1), puis il y a eu la fondation de la marque ‘Made in Montreuil’ et enfin un collectif du même nom : une structure coopérative et solidaire (SCIC) qui allait gérer le nouvel espace qui hébergerait artisans, artistes et autres entrepreneurs de la création. L’entreprise du couple Bard et l’espace de travail qu’ils ont inventés sont pour nous révélateurs de profonds changements qui s’opèrent dans nos villes. Ces structures de travailleurs émergentes, tels que les espaces de coworking, ce modèle d’usine 2.0 qu’incarne ‘Ici Montreuil’ requestionnent nos modes d’habiter et de faire la ville. Et cette rencontre nous a éclairées sur la faisabilité d’un tel projet d’un espace collaboratif de grande ampleur en France.

Alain Régnier : Lorsque Cécile Duflot a pris ses fonctions en juin 2012, j’avais alors proposé un rapport de structuration du « tiers secteur » au gouvernement, et j’avais convaincu la ministre du Logement d’assister à la rencontre des associations de la Fédération des PACT (Propagande et Action Contre les Taudis) qui avait lieu ce moi-là. Il s’agit de l’opérateur historique de l’amélioration de l’habitat dans le secteur très social ; il rénove des immeubles et les conventionne. Mais en dépit de ce premier contact, le travail de fond qui aurait du être engagé avec le gouvernement afin d’apporter une plus grande visibilité au secteur n’a pas été entrepris. Cependant avant l’été de cette année 2014, l’ensemble des acteurs du « tiers secteur » a créé une plateforme intitulée ‘la maison commune’. Elle réunit quatre opérateurs : l’UNAFO (Union Nationale de des Associations de Gestionnaires de Foyers) qui regroupe aussi bien les foyers de jeunes travailleurs que les foyers d’immigrés, les PACT qui rassemblent un certain nombre de résidences sociales et de logements adaptés, le réseau Habitat et Développement qui quant à lui est plutôt investi dans les départements ruraux, et enfin la FAPIL (Fédération des Associations et des Acteurs pour la Promotion et l’Insertion par le Logement) qui travaille dans le domaine du logement d’insertion. Avant que je ne quitte mes fonctions à la DIHA, ils souhaitaient également me présenter un cahier des charges pour une étude de préfiguration de ce que pourrait être l’union nationale des opérateurs du « tiers secteur ».

Des ‘communautés de travailleurs’ Nicolas Bard et sa femme, Christine Bard, ont pris l’initiative de développer un grand espace de création de forme collaborative dans leur ville de Montreuil : ‘Ici Montreuil’ a ouvert des portes fin 2012. L’un des deux vient du milieu de la publicité, l’autre travaillait dans la banque ; ils ont décidé d’être entrepreneur d’un changement à la fois personnel, professionnel et collectif.

Marie-Charlotte Dalin et Julia Tournaire : Nous souhaiterions tout d’abord évoquer avec vous la situation de ce que l’on appelle communément le « tiers secteur » du logement. Un segment que vous avez particulièrement porté à avec la DIHAL (Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement) lorsque que vous étiez alors délégué interministériel. Il s’agit d’un secteur intermédiaire entre l’hébergement d’urgence et le logement de droit commun proposant des dispositifs originaux afin de répondre à la variété des publics qui se trouvent précisément exclus de ces deux champs. À la lecture de l’un des rapports de synthèse de 2012 de la DIHAL sur le sujet (1), il nous a semblé qu’il était déploré que le « tiers secteur » soit méconnu et mal appréhendé par les opérateurs de l’immobilier et les collectivités. Qu’en est-il aujourd’hui, ou tout du moins qu’en étaitil lorsque vous avez quitté vos fonctions à l’été 2014 ? Quelle est sa place sur le marché actuel du logement ?

Interview d’Alberto Cottica

Marie-Charlotte Dalin et Julia Tournaire : Dans l’une de vos précédentes interviews (2), vous expliquer que « la volonté d’être heureux, de créer une activité professionnelle qui a du sens, qui rend le monde meilleur » est ce qui vous a poussé, votre femme et vous-même, à monter le projet d’Ici Montreuil. Nous nous intéressons en ce moment à cette révision des valeurs du travail que votre démarche personnelle et votre projet incarnent, à cette façon d’envisager son ambition individuelle dans le sens d’un impact social positif. Pensez-vous que cette attitude se généralise? Est-ce quelque chose que vous partagez avec vos résidents?

Edgeryders, impacts and results Edgeryders was one of the first initiatives to use Internet and the Collective Intelligence it generates to recreate understanding and dialogue between Young Europeans and European institutions. This online platform was co-founded in 2011 by the European’s DG for Social Affaires, Employment and Inclusion and by the council of Europe to “understand, via an innovative approach which deliberately sought not to impose any institutional forms of dialogue, the difficulties faced by Young Europeans and the solutions they come up with, based on their experiences of the transition towards an independent life, in a rapidly changing environment in which insecurity is increasing all the time”. It ended up in a handbook for policymakers and managers of policy-oriented communities. Its aim was to make them better understand how to help and beneficiate from the unused potential of these highly skilled individuals committed to act for the common good.

Nicolas Bard : Dernièrement, j’ai l’impression que les gens ont envie d’avoir un métier qui fait sens pour eux, et il ne s’agit pas d’une question d’âge, moi par exemple j’ai 45 ans. En regardant le public d’Ici Montreuil, qui va de l’étudiant souvent très qualifié jusqu’au retraité, on sent qu’effectivement les valeurs sont entrain de changer. Je pense qu’avant on bossait tous dans le but d’avoir de l’argent, voire beaucoup d’argent pour certains ; mais puisque maintenant il est de toute façon de plus en plus dur d’en obtenir, on se dit qu’il vaut certainement mieux que notre boulot nous intéresse. « Je gagnerai peut-être moins d’argent, mais au moins je m’emmerderai moins », je crois que c’est une tendance que l’on trouve un peu partout actuellement. Cela implique donc un mode de vie et de travail différent. On voit qu’il y a de moins en moins de salariés, et de plus en plus d’indépendants qui ne vont plus pointer à 9h dans un bureau, mais qui travaillent pour eux, ici et ailleurs. Les barrières entre le travail et ce qui est en dehors s’amoindrissent.

Marie-Charlotte Dalin & Julia Tournaire: Alberto, you hold a specific role in Edgeryders, being at the same time one of the initiator and an active participant. Could you first briefly tell us who you are, what is it that you are looking for and what is your role in the all Edgeryders’ adventure?

Le phénomène se manifeste beaucoup chez les quarantenaires. C’est une des populations qui subit le plus le chômage, les séparations ; ces personnes se disent aussi souvent qu’après avoir fait le même boulot pendant 20 ans, il faut que cela change. Donc forcément l’emploi et la manière de travailler évoluent, alors que l’habitat par contre ne change pas beaucoup. Construire une activité économique ou un boulot, cela peut être simple, il suffit d’un ordi et avoir des clients, mais sa maison, son logement cela demande beaucoup plus de moyens et des compétences que tout le monde n’a pas.

Alberto Cottica: I am an economist, interested in complexity sciences. Putting together the two ingredients, you get fascination for emergent, bottom-up social dynamics and public policy as a very light-touch activity. During my years working at the Italian Ministry of economic development and the Council of Europe, I have learnt a healthy respect for self-organization dynamics. Once you have understood its benefits, you don’t try and do things anymore, you simply create the opportunities for people to do things which are consistent with policy objectives, and wait. It is what I am trying to do as an expert on collaborative governance, to make government smarter and more open, using the Internet to tap into the citizenry’s collective intelligence.

MDJT : À Ici Montreuil, vous ne sélectionnez pas votre public, le lieu est ouvert à tous ceux qui souhaiteraient y travailler. Outre les valeurs d’entreprendre et de vivre dont nous venons de parler, quelles sont celles portées par cet endroit et la communauté de résidents ?

Extraits des interviews, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 7

Edgeryders started as a Council of Europe project, and I was its director. In 2013, we decided to turn it into an online community that would work with government towards public goals. I worked on establishing, nurturing and running this community of citizens. I did so working from within, being part of the community as well as managing it in a discrete and transparent manner. I am still an active member of the Edgeryders community and participate in its development. MDJT: Apart from the handbook, what are the effective results and impacts of this online survey? How did the European institutions receive and engage with the way it turned out? What about eventual reactions from states and local institutions? AC : We are seeing a growing fascination of European institutions with headless, non-hierarchical “swarms” of self-organised citizens. Edgeryders is being sort of pushed into some kind of “porte-parole” role for them. And in turn these very independent citizens are in a way -unwillingly- becoming lobbyists for their own activism. Edgeryders surely contributed to it, but is not its sole cause, its sole « raison d’être ». The main legacy of that project is the social enterprise doing consultancy on very various subjects, especially on managing collaborative bottom-up organizations to solve social issues. This enterprise, called Egeryders LGB has now several clients. Amongst them for instance the United Nations, the city Matera, the Rockefeller Foundation. The company both serves the community it is managing and uses its collective smarts to power its own activities. MDJT: And now, what are the next steps for Edgeryders? AC : We hope to make the community grow and continue to serve its projects in the future. We see oursleves becoming the main platform for collective policy making of Europe. A while ago the Edgeryders organisation applied to an open call asking communities to come forward and test some new tools for making sense of large scale conversations and for facilitating crowd-driven social innovation. Catalyst, the network running the initiative, is itself a collaboration developed under the Collective Awareness Platforms for Sustainability and Social Innovation and


L’instabilité comme moteur d’habiter Nos générations plus autonomes sont confrontées à une incertitude permanente, elles trouvent de nouvelles façons d’intégrer le risque à leur habiter

Logement d’un travailleur indépendant à Paris, chambre sous-louée en colocation (en orangé le mobilier fournis par le propriétaire, en bleu le mobilier du résident), 9m2, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 8


Photographie d’un espace de coworking à Paris, Numa © Omar Elmontaser 9


L’entrepreneur au service du commun Autonomie + Conscience collective Contours d’un public et de ses modes d’habiter prophétiques à travers le ‘Guide Edgeryders pour l’avenir’ publié par le conseil de l’Europe en 2013

« Les multiples et complexes défis socio-économiques auxquels nous faisons face aujourd’hui en Europe mettent les jeunes dans une situation précaire. L’éducation, l’emploi, le logement, le bien-être personnel et la participation politique jouent tous un rôle dans cette précarité. Par conséquent, le nombre et l’ampleur des problèmes auxquels sont confrontés les jeunes ont fait que beaucoup d’entre eux s’estiment paralysés par l’insécurité, frustrés à la fois par le manque de reconnaissance de leur sort et le manque de soutien institutionnel. C’est dans ce contexte que le projet Edgeryders a été conçu comme un moyen d’approfondir la compréhension des défis spécifiques auxquels sont confrontés les jeunes Européens dans leurs tentatives de naviguer avec succès dans la transition vers une vie active indépendante. » « Edgeryders est fondamentalement fondé sur l’idée que la construction de la jeunesse doit être envisagée comme faisant partie de la solution plutôt que comme un problème social intrinsèque. » « Cette plate-forme en ligne, cofinancée par la direction générale Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission européenne et par le Conseil de l’Europe, avait un objectif bien précis : comprendre, par le biais d’une approche innovante écartant toute forme institutionnelle de dialogue, les difficultés rencontrées par les jeunes Européens et examiner les solutions qui leur sont proposées, et ce à partir de leurs expériences de la transition vers une vie indépendante, dans un environnement en rapide évolution où règne une insécurité grandissante. » « […] il est important de souligner que cette autonomie, au lieu d’être autocentrée ou de manquer d’horizon, se vit dans une perspective communautaire et tournée vers l’avenir. Il n’y a pas de contradiction dans les termes. Ici, l’autonomie est bien davantage qu’une simple transition individualisée ; c’est un voyage personnel ancré dans un voyage partagé. Si elle est en partie une quête personnelle d’auto-efficacité et de validation, elle entend aussi inscrire l’individu dans une « communauté » de changement, créer un cadre auquel les Edgeryders veulent contribuer.» « […] les projets Edgeryders visent invariablement deux objectifs - qui devraient l’un comme l’autre présenter un vif intérêt pour les décideurs dans la conjoncture socio-économique perturbée actuelle. [...] Le premier consiste à s’assurer de leur propre avenir. [Le second :] avoir un impact positif sur la société en opérant leur propre transition.»

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Guide Edgeryders pour l’avenir – Manuel à l’intention des décideurs et concepteurs de communautés en ligne axées sur les politiques

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Guide Edgeryders pour l’avenir

Manuel à l’intention des décideurs et concepteurs de communautés en ligne axées sur les politiques

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Guide Edgeryders pour l’avenir, manuel à l’intention des décideurs et concepteurs de communautés en ligne axées sur les politiques, 2013 © Edgeryders, Conseil de l’Europe 11


Habitat (Living + Working), des projets innovants et d’impact social en référence Visite d’un ensemble de logements sociaux(Red Vienna, Au), un réseau d’hôtellerie à vocation sociale (Montempô, Fr), un espace de coworking (Ici Montreuil, Fr), un projet de coliving (UnMonastery, It)


Photographies des projets référents (Red Vienna h. g., Montempô h. d., Ici Montreuil b. g., UnMonastery b. d.) Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 13


‘Néo-collectif ’ Un nouveau programme de logement Une unité collective de logements gérée par une plateforme collaborative


Plan schématique du collectif d’habitation (espace intérieur et garniture appartenant au collectif gestionnaire en jaune et au résident temporaire en bleu), 1:100, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 15


‘Néo-collectif ’ Un logement transitionnel Une espace individuel de logement corrélé à un réseau de travail, le dispositif propose une nouvelle condition d’habiter la ville contemporaine


Vue intérieure de l’unité de logement, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 17


01 Un logement productif Un espace de logement couplé à un réseau de travail

L

L+W

Superposition des réseaux bâtis et dématérialisés (en trait plein épais le bâtiment, en trait pointillé la plateforme, en trait plein fin la société de gestion), Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 18


02 Un moteur de transition sociale et professionnelle Accession à un logement temporaire sous réserve d’œuvrer au développement d’un projet d’innovation sociale

Conditions d’accession et de sortie du programme (en bleu le capital économique, en jaune le capital social, en rouge le capital professionnel, en orangé la stabilité sociale reconnue), Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 19


03 Un acteur collectif comme entrepreneur du projet Une société collaborative appelle à un montage opérationnel regroupant acteurs privés, publics, communs, et l’architecte

D. T. Arch

Gestionnaire Logement Collaboratif

Néo-collectif

Montage d’acteurs (acteur privé en bleu, acteur public en orangé, acteur collaboratif en jaune, architecte en rose), Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 20


04 Une infrastructure territoriale Construction d’un prototype test pour la mise en place d’un futur réseau de résidences, porté et géré par une plateforme collaborative

Néo-Collectif, Paris, 2017

Néo-Collectif, Île-de-France Néo-Collectif, Île-de-France Néo-Collectif, Île-de-France

Réseau bâti et déploiement territorial (prototype en pointillé, unités à venir en tireté, portage par un acteur collaboratif en jaune), Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 21


05 Un gestionnaire collaboratif comme relais social Organisation d’une communauté de travailleurs indépendants autour d’une plateforme collaborative, qui intéragit auprès des institutions

Paris Région IDF

Indépendant en projet

Néocollectif

Institutions partenaires

Organisation du collectif et relations externes (organe collectif au centre en jaune, institutions privés en vert, publique en organé à gauche et unités indépendantes à droite), Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 22

Indépendant en projet


06 Une autonomie collective De larges unités indépendantes accolées au sein de l’unité d’habitation collective

Organisation et usage de l’espace (usage privé en bleu, usage commun en jaune, usage public en orangé), 1:200, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 23


07 Une unité individuelle minimale comme espace d’inscription sociale Un espace unique aux conditions spatiales multiples, partiellement garni, permettant une inscription sociale, professionnelle, et personnelle

Unité individuelle de logement (espace intérieur et garniture apporté par le collectif en jaune et le résident en bleu), 1:40, Néocollectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 24


08 Un intérieur habité comme architecture Un système poteaux-dalles meublé de 2 éléments d’aménagement préfabriqués répétés, qui incarnent à la fois l’intérieur et la façade du bâtiment

Dispositif constructif (éléments préfabriqués en pointillés), 1:200, Néo-collectif, BJA 2014 © Dalin Tournaire 25


État de l’art et analyse, arguments et outils à l’élaboration du projet Etudes de références clés pour les 8 chantiers de recherche, projets innovants et opérationnels, historiques ou contemporains

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Overview des chantiers de recherche, NÊo-collectif, BJA 2014 Š Dalin Tournaire 27


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Overview des chantiers de recherche, NÊo-collectif, BJA 2014 Š Dalin Tournaire 29


Julia Tournaire et Marie-Charlotte Dalin Architectes Urbanistes 110 boulevard de la Villette 75019 Paris 06 76 76 72 80 / 06 46 02 49 65 a.collectiveunit@gmail.com Expérience Marie-Charlotte et Julia collaborent ensemble depuis leur diplôme de fin d’étude à l’Ecole d’Architecture de Lyon en 2010. Au sein des prestigieuses agences l’AUC à Paris (Djamel Klouche, Caroline Poulin, François Decoster), DOGMA à Rotterdam et Bruxelles (Pier Vittorio Aureli et Martino Tattara) et LIN à Berlin (Finn Geipel et Guilia Andi), elles ont travaillé au développement de divers projets urbains en phase étude et opérationnelle, tels que l’étude du CDT Est de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du Grand Paris, le concours d’aménagement des Berges de Maine pour la ville d’Angers, le développement du quartier de la Gare du Midi à Bruxelles, la reconversion de la Base aérienne 217 pour la ville de Brétigny sur Orge, ou encore l’étude pour l’aménagement d’un quartier de logement à Aalst en Belgique. En outre, elles ont également développé des compétences en matière de recherche théorique et prospective dans le cadre leurs expériences au sein du Berlage Institute à Rotterdam et du laboratoire universitaire LIA affilié à l’agence LIN à Berlin.

Approche Marie-Charlotte Dalin et Julia Tournaire sont deux jeunes architectes urbanistes installées à Paris. Après avoir toutes deux connu de formatrices expériences en France et à l’étranger, notamment en matière de maîtrise d’œuvre urbaine et de recherche prospective, elles développent leur propre structure au sein de la métropole parisienne. Assumant leur rôle de penseurs et faiseurs de ville, elles désirent employer leurs compétences prospectives et opérationnelles à répondre aux transformations qui s’opèrent. Au travers de leurs travaux réalisés et à venir, elles souhaitent se positionner comme entrepreneurs d’une vision renouvelée de la ville contemporaine, travaillant à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies urbaines et de projets innovants. Fin 2013, leur travail se concrétise à la suite de leur mention au concours Europan 12 pour le site de Paris Porte des Poissonniers. De juin 2014 à avril 2015, elles développent une recherche prospective sur ‘L’habitat en temps de crise’ financée par la fondation EDF dans la cadre de la Bourse de jeunes architectes 2014. En tant que jeunes travailleurs indépendants habitant la capitale parisienne, elles sont particulièrement sensibles à la crise d’habiter qui touche nos sociétés et aux changements qu’elle génère en matière de logement et d’emploi, tout particulièrement pour les jeunes générations. 30


Cette position auto-reflexive dans la façon de vivre et de faire la ville constitue pour elles l’occasion de réfléchir aux modes d’habiter émergents, et à comment les valoriser au sein de nos villes. Le logement demeure le cœur de leurs recherches actuelles car elles considèrent qu’il constitue une question politique et sociale majeure dont la profession doit s’emparer à nouveau. De fait, l’architecte comme le logement cherchent tous deux à redéfinir leur place et à retrouver un véritable rôle moteur au sein de nos villes en crise.

Projets 2014-2015 ‘Néo-collectif, l’instabilité comme moteur d’habiter’ Lauréates BOURSE DES JEUNES ARCHITECTES 2014 Fondation EDF ‘L’habitat en temps de crise économique’ - Recherche prospective pour l’élaboration d’un projet innovant de logement; recherche théorique et bibliographique; appréhension d’un public cible; étude et visite de projets référents; réalisation d’une étude comparative illustrée; rencontres d’experts et d’acteurs opérationnels (sociologue, économiste, architecte, entrepreneurs de la société collaborative, acteur public); proposition élaborée d’un projet prototype et premières réflexions de mise en opération 2013 ‘Collective Unit, Monument de la Co-habitation’ Mention Honorable concours EUROPAN 12 ‘La ville adaptable’ pour le site de Paris-Porte des Poissonniers -Stratégie de transformation et de programmation pour la ceinture périphérique parisienne; stratégie urbaine d’aménagement pour le secteur de la Porte des Poissonniers; élaboration d’un programme d’habitation collective; proposition spatiale située

Expositions, publications, conférences 2015 Intervention Séminaire ‘Mobilités et Habitats’ de l’AIGP, le 27 mars 2015, Atelier International du Grand Paris, contribution ‘Habitat et nouveaux modèles collectifs’ 2014 Revue ‘Traits Urbains’, Europan 12, ‘La ville adaptable’, projet ‘Collective Unit’ pour le site de Paris Porte des Poissonniers 2014 Assistance Séminaire intercession Europan Europe, le 26 septembre 2014, Pavie, Italie 2014 Dossier de Presse Bourse des Jeunes Architectes 2014 2014 Revue Bauwelt 17-18.2014, Europan 12, ‘Das SingleKollective’ 2014 Intervention table ronde Planète Europan, le 11 avril 2014, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris 2014 Catalogue européen des résultats Europan 12 2014 Exposition des résultats Europan 12 France, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris 2014 Catalogue français des résultats Europan 12

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