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2 - Sommaire


LES BEATNIKS / LES PRÉCURSEURS / P 4-5 LES ANNÉES HIPPIES DU ROCK / P 6-11 WOODSTOCK FESTIVAL / P 12-19 LE MOUVEMENT PSYCHÉDÉLISME / P 20-23 LE MOUVEMENT CONTESTATAIRE / P 24-29

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4 - ĂŠdito


édito

Le mouvement hippie est un courant de contre-culture apparu dans les années 1960 aux États-Unis, avant de se diffuser dans le reste du monde occidental. Les hippies, issus en grande partie de la jeunesse nombreuse du baby boom de l’après-guerre, rejetaient les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la génération de leurs parents et la société de consommation. L’ouverture à d’autres cultures, un besoin d’émancipation et la recherche de nouvelles perceptions sensorielles, les amenèrent aux expressions artistiques du psychédélisme. Dans leurs communautés, ils tentèrent de réaliser leur aspiration à vivre librement, dans des rapports humains qu’ils voulaient plus authentiques. En rupture avec les normes des générations précédentes, le mouvement a eu une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine musical. L’assimilation de nombreuses valeurs issues de ce courant a apporté une évolution des mœurs de la société dans son ensemble même si le mouvement lui-même a perdu progressivement son ampleur.

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LES BEATNIKS / PRÉCURSEURS Dans les années 1950, on assiste à l’émergence du phénomène de la contre-culture aux États-Unis avec le mouvement « beat » lancé par Jack Kerouac. Interviewé dix ans plus tard à San Francisco, Kerouac explique l’origine du mot « beat ». La contre-culture se définit par une révolte globale contre un système et un rejet de la société de consommation américaine. La parution de Sur la route de Jack Kerouac en 1957 donna un livre culte à toute une génération en rupture avec l’idéologie dominante. À l’instar des héros de Kerouac, la jeunesse s’identifia à la vie de bohème et prit la route. Les hippies sont en quelque sorte issus du mouvement beatnik. Ville cosmopolite, San Francisco vit une effervescence culturelle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, attirant écrivains et artistes de tout acabit. Au cœur même de la ville, le quartier de Haight-Ashbury devient l’épicentre du mouvement hippie qui secoue l’Amérique. La jeunesse en fleurs déferle sur le quartier dont

6 - Les beatniks / précurseurs


la population se gonfle de voyageurs et fugitifs provenant des quatre coins du pays. En 1967, près de 10 000 jeunes se rassemblèrent dans le Golden Gate Park, à l’occasion du célèbre « Human be-in ». Aux États-Unis, les débuts du mouvement se situent autour des années 196016 dans un contexte de contestation et de refus de l’ordre établi ; les manifestations contre la guerre du Viêt Nam et les émeutes des Noirs dans les grandes villes américaines fédérèrent en effet une partie de la jeunesse. Mais cette génération, née juste après la Seconde Guerre mondiale, rejetait aussi l’« American way of life » et son conformisme, la soumission au pouvoir et aux canons de l’art. Elle cherchait à fuir la société de consommation en mettant en avant des valeurs écologistes et égalitaires inspirées des philosophies orientales. Beaucoup des aspirations hippies sont héritées des écrivains de la Beat Generation, également considérés comme précurseurs du mouvement car eux aussi exprimaient une rupture avec la société de masse. Ils menaient une vie libérée, faite de déplacements constants : Sur la route (On the Road, 1957) fut un livre emblématique de cette quête et le restera pour les hippies, bien que Kerouac se désintéressa des hippies. Allen Ginsberg en revanche en resta proche, et inspira entre autres Bob Dylan. Gary Snyder, au travers de ses écrits et de son expérience personnelle, contribua grandement à la promotion de la philosophie orientale et bouddhiste qui n’étaient pas encore populaires à cette époque.

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LES ANNÉES HIPPIES DU ROCK Le phénomène hippie fut une période d’expérimentation musicale (le style de The Doors, par exemple, emprunte à la fois au blues, au jazz mais aussi au flamenco et aux musiques de fanfare) et de créativité. La plupart des courants musicaux issus de cette génération prospèrent encore aujourd’hui. La liberté de ces créations musicales est considérée comme une révolution dans l’histoire de la musique.



1965 Formation de groupes majeurs du psychédélisme américain (Grateful Dead, Jefferson Airplane, The Doors, Love, Big Brother & The Holding Company, Quicksilver Messenger Service, 13th Floor Elevator, The Electric Prunes), britannique (Pink Floyd, Tomorrow) et brésilien (Os Mutantes).

Sortie des albums « Bringing It All Back Home » et « Highway 61 Revisited » de Bob Dylan, « Mr. Tambourine Man » et « Turn, Turn, Turn! » des Byrds, « Rubber Soul » des Beatles et du 45 tours « Satisfaction » des Rolling Stones. Sans être encore psychédéliques, ces enregistrements vont profondément marquer la musique des années à venir. Interdiction du LSD aux USA. Devenue illégale, sa consommation va pourtant se développer à partir de ce moment !

10 - Les années hippies du rock


1966 Formation de Soft Machine, Cream, Buffalo Springfield, Santana, Country Joe & The Fish, The Creation, groupes qui vont tous apporter leur pierre au mouvement hippie et au psychédélisme. Barclay James Harvest et Genesis, deux futurs groupes progressifs, se forment également cette année-là.

Sortie des premiers albums majeurs du courant psychédélique : « Pet Sounds » (The Beach Boys), « 5th Dimension » (The Byrds), « Revolver » (The Beatles), « The Psychedelic Sounds Of The 13th Floor Elevator » (13th Floor Elevator), « Sunshine Superman » (Donovan). « Freak Out ! » (Frank Zappa & The Mothers Of Invention), « Aftermath » (The Rolling Stones), « Blonde On Blonde » (Bob Dylan) sont d’autres 33 tours qui pèseront dans le mouvement. Il en va de même pour les 45 tours « My Generation » (The Who) et « California Dreaming » (The Mamas & The Papas). En octobre, le Love Pageant Rally, au Golden Gate Park de San Francisco, est le premier grand rassemblement hippie. Interdiction du LSD au Royaume-Uni. Même succès qu’aux EtatsUnis...

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1967

Formation de nombreux groupes de rock psychédélique : Vanilla Fudge, The Nice, Procol Harum, Traffic, The Crazy World Of Arthur Brown et Tyrannosaurus Rex (qui deviendra T. Rex en 1970). Les futurs groupes progressifs Tangerine Dream, Spirit, Jethro Tull et Van Der Graaf Generator naissent également., ainsi que Sly & The Family Stone et Blue Öyster Cult.

Sorties d’albums majeurs du mouvement « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band » (The Beatles), « Messe Pour Le Temps Présent » (Pierre Henry & Michel Colombier), « Surrealistic Pillow » (Jefferson Airplane), « Are You Experienced ? » (Jimi Hendrix Experience), « The Doors » et « Strange Days » (The Doors), Forever Changes (Love), « The Velvet Underground & Nico » et « White Light/White Heat » (The Velvet Underground), « The Piper At The Gates Of Dawn » (Pink Floyd), « Buffalo Springfield » et « Buffalo Springfield Again », « Days Of Future Passed » (The Moody Blues), « Present Tense » (Sagittarius), « Their Satanic Majesty’s Request » (The Rolling Stones), « Disraeli Gears » (Cream)... Du côté des singles, cette année est aussi celle d’« I Had Too Much To Dream (Last Night) » (The Electric Prunes), « Strawberry Fields Forever » et « All You Need Is Love » (The Beatles), « My Friend Jack » (The Smoke), « Pictures Of Matchstick Men » (Status Quo), « A Whiter Shade Of Pale » (Procol Harum), « San Francisco » (Scott McKenzie), « San Franciscan Nights » (The Animals) et « Let’s Go To San Francisco » (The Flower Pot Men). Déjà, Bob Dylan est ailleurs avec son « John Wesley Harding », marqué par le christianisme et la musique country... En janvier, un gigantesque « Be-In » sonne le coup d’envoi du Summer Of Love à San Francisco, dans le quartier de HaightAshbury. Jusqu’à l’automne on estimera à 75 000 le nombre de hippies ayant convergé vers la ville et le quartier. A Cannes, la Palme d’Or est décernée à « Blow-Up », de Michelangelo Antonioni, qui se déroule dans le milieu underground londoniens. On y voit les Yardbirds se livrer à un bœuf abrasif dans un club du 16 au 18 juin, le Festival de Monterey, en Californie, est le premier des grands festivals rock. Avec Ravi Shankar, Grateful Dead, Big Brother & The Hoding Company, Jimi Hendrix Experience, Buffalo Springfield, les Who, les Animals ou les Byrds, sa programmation est nettement psychédélique. Les Beatles partent en Inde pratiquer la méditation transcendantale avec le Maharishi Mahesh Yogi. Ils sont accompagnés, entre autres, de Donovan et Mike Love des Beach Boys. A la fin de l’année, un mouvement baptisé « The Diggers » organise une parade dans les rues de San Francisco pour célébrer la mort du mouvement hippie. La sortie de « Smile », des Beach Boys, est reportée. Brian Wilson s’enfonce dans une longue dépression. Mort de John Coltrane, Otis Redding et Woody Guthrie.

12 - Les années hippies du rock


1968 Naissance de la dernière formation hippie majeure : le super-groupe Crosby, Stills & Nash, parfois assisté de Neil Young. Gong, Can, Yes, Caravan, Aphrodite’s Child, Led Zeppelin, Deep Purple et Funkadelic se forment également.

Retour d’Inde des Beatles. Ils sont très déçus par le Maharishi et le dépeignent comme un obsédé sexuel et un escroc. John Lennon lui dédiera le sarcastique « Sexy Sadie », sur le « White Album ». Cela marque la fin de leur engagement psychédélique et de leur engouement pour les mystiques orientales. Seul George Harrison poursuivra dans cette voie, mais en s’adressant à une autre secte, les Hare Krishna. Sorties de nombreux albums encore psychédéliques : « Electric Ladyland » (Jimi Hendrix Experience), « Crown Of Creation » (Jefferson Airplane), « Anthem Of The Sun » (Grateful Dead), « In-A-Gadda-Da-Vida » (Iron Butterfly), « Le Bal Des Laze » (Michel Polnareff), « Mass In F Minor » (The Electric Prunes) « A Saucerful Of Secrets » (Pink Floyd), « Os Mutantes» (Os Mutantes), « Odessey And Oracle » (The Zombies), « S.F. Sorrow » (The Pretty Things) et « The Soft Machine » (Soft Machine). Le « White Album » des Beatles et « Beggars Banquet » des Rolling Stones se positionnent malgré tout en rupture avec le mouvement... sans parler de « We’re Only In It For The Money » de Frank Zappa, et sa célèbre pochette parodiant « Sgt. Pepper » !

1969 Sorties des derniers disques importants encore inscrits dans l’esthétique psychédélique « Live/Dead » (Grateful Dead), « Soft Machine 2 », « Ummagumma » (Pink Floyd), « Karma » (Pharoah Sanders)...Les autres grands disques novateurs de l’année « Tommy » (The Who), « Stand! » (Sly & The Family Stone), « Stand Up » (Jethro Tull), « Led Zeppelin », « Five Leaves Left » (Nick Drake), « The Least We Can Do Is Wave To Each Other » (Van Der Graaf Generator), « Unicorn » (Tyrannosaurus Rex), « Bitches Brew » (Miles Davis), « Space Oddity » (David Bowie), « In The Court Of The Crimson King » (King Crimson), « Blood, Sweat & Tears » et « Chicago Transit Authority » s’apparentent déjà à des héritiers, se situant quelque part au-delà du mouvement.

Au cinéma, sorties d’« Easy Rider », de Dennis Hopper, le film culte du mouvement hippie. Le scénario, tragique, fait triompher les valeurs réactionnaires de l’Amérique profonde face à la jeunesse. « More », de Barbet Schroeder met le spectateur en garde face à la drogue. « Alice’s Restaurant » d’Arthur Penn, donne une vision sympathique et bon enfant des hippies. 15-18 août Festival de Woodstock. Jimi Hendrix, The Who, Grateful Dead, Santana, Janis Joplin, Sly & The Family Stone, Ravi Shankar, Jefferson Airplane et Crosby, Stills, Nash & Young sont, entre autres, programmés. On compte près de 400 000 spectateurs. Certains enthousiastes croient à la naissance d’une nouvelle société. 6 décembre : Au cours d’un concert des Rolling Stones à Altamont, un spectateur, Meredith Hunter, est assassiné par les Hell’s Angels du service d’ordre. Quelques mois après Woodstock, cet événement marque un dur retour à la réalité et est interprété comme un coup d’arrêt donné au mouvement hippie, Roky Erickson, chanteur de 13th Floor Elevator, est interné en hôpital psychiatrique, séparation des Zombies, des Electric Prunes et du Crazy World Of Arthur Brown, mort de Brian Jones et Jack Kerouac. Hippie Hype Mag - 13


WOODSTOCK Festival de musique et rassemblement emblématique de la culture hippie des années 1960, Woodstock eut lieu à Bethel sur les terres du fermier Max Yasgur aux États-Unis, à une soixantaine de kilomètres de Woodstock dans l’État de New York. Organisé pour se dérouler du 15 au 17 août 1969 et accueillir 50 000 spectateurs, il en accueillit finalement plus de un demi million, et se poursuivit un jour de plus, soit jusqu’au 18 août 1969 au matin. Le festival accueillit les concerts de 32 groupes et solistes de musiques folk, rock, soul et blues. Le budget de rémunération des artistes atteignit au total 200 000 dollars. C’est un des plus grands moments de l’histoire de la musique populaire, classé par le magazine Rolling Stone parmi les « 50 moments qui ont changé l’histoire du Rock and Roll. ».


FESTIVAL


LES ORIGINES Le festival est né d’une idée commerciale. Michael Lang, jeune hippie ayant auparavant organisé le Miami Pop festival, qui a réuni 100 000 personnes, voulait tirer de la recette d’un nouveau festival les fonds suffisants à l’achat de son propre studio d’enregistrement, Media Sounds. Ce studio se trouvait à Woodstock, où ont vécu de nombreuses stars comme The Band et Tim Hardin. Aidé de son voisin chanteur et parolier, il convainc deux jeunes entrepreneurs de la ville de New York, avec lesquels il fonde Woodstock Ventures, d’investir avec lui.

ENREGISTREMENTS Le festival donna lieu, en 1970, à un film documentaire, réalisé par Michael Wadleigh assisté de Martin Scorsese, qui participa également au montage.

Un triple album est sorti en mai 1970, Woodstock: Music from the Original Soundtrack and More, et sera réédité en double CD en 1994. Un double album, Woodstock Two, sort un an plus tard, en juillet 1971, et sera réédité lui aussi en 1994 et en double CD. Pour les 25 ans du festival, un quadruple album (en CD) sera édité, avec un certain nombre d’inédits. En plus de l’édition de 1969, deux autres éditions du festival se sont tenues en 1994 (à l’occasion des 25 ans du premier festival) et en 1999 (à l’occasion des 30 ans du premier festival).

16 - Woodstock festival

La manifestation devait initialement avoir lieu à Wallkill, à 50 kilomètres au sud de Woodstock5. La population de ce village refusa ce festival chez eux. Un fermier leur loua finalement son domaine, White Lake à Bethel, un terrain de 243 hectares pour 50 000 dollars.Toutefois, l’appellation de « Woodstock » est conservée6. Le nom complet du festival est The Woodstock Music and Art Fair. Il devait officiellement se tenir en hommage à Bob Dylan, mais celui-ci étant alors à Bearsville, son nom fut retiré du haut de l’affiche. Le festival est né d’une idée commerciale. Michael Lang, jeune hippie ayant auparavant organisé le Miami Pop festival, qui a réuni 100 000 personnes, voulait tirer de la recette d’un nouveau festival les fonds suffisants à l’achat de son propre studio d’enregistrement, Media Sounds. Ce studio se trouvait à Woodstock, où ont vécu de nombreuses stars comme The Band et Tim Hardin. Aidé de son voisin chanteur et parolier, il convainc deux jeunes entrepreneurs de la ville de New York, avec lesquels il fonde Woodstock Ventures, d’investir avec lui.


APRÈS WOODSOCK Le festival fut à la fois un des points culminants de la contre-culture des années 1960 et de la culture hippie et la fin du flower power. La région fut peu après déclarée zone sinistrée mais aucune violence ne fut cependant rapportée.

Trois décès (une overdose, une appendicite mal soignée et un accident de tracteur) et deux naissances eurent lieu pendant l’événement, qui causa en outre le plus important embouteillage de l’histoire des États-Unis. Dans un premier temps, et en raison du nombre important de personnes qui entrèrent gratuitement, le festival fit perdre énormément d’argent à ses organisateurs mais, suite aux ventes des enregistrements du festival (audio et vidéo), ils devinrent bénéficiaires. En effet, si Woodstock est le point important de la contre-culture et de l’« anti-capitalisme » pacifiste, les organisateurs durent revendre les droits à la Warner pour régler leurs dettes.

Jimmy Hendrix en conçert à Woostock

« Si Woodstock est devenu une légende, et est resté aussi présent dans l’imaginaire collectif mondial, c’est bien parce qu’il est non seulement un événement musical, mais aussi un événement historique

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HÔTEL WOODSTOCK / ENTRETIENT AVEC ANG LEE Le cineaste taïwanais Ang Lee est de retour cette semaine avec un hommage vibrant à la génération hippie : Hotêl Woodstock... Prenant l’angle de vue modeste d’une petite famille gérante d’un motel miteux, le cinéaste raconte avec un regard tendre et poétique la disparition progressive de cette innocence désormais perdue. Le réalisateur de Tigre et Dragon, Lust Caution et Le secret de Brokeback Moutain se confie à nous le temps d’une interview où il nous parle d’une petite gêne au festival de Cannes, de l’espoir qu’il nourrit de retrouver un peu de cet amour disparu et de la création d’un camp d’hippies !

Ang Lee sur le tournage de son film

Vous racontez l’histoire d’un événement sans précédent mais de manière très modeste, à travers le regard d’une petite famille dépassée par l’ampleur du mouvement. Il vous importait d’évoquer Woodstock sous un nouvel angle ? Oui car voyez-vous j’étais âgé de quatorze ans lorsque Woodstock a eu lieu et j’ai pu voir cet évènement au journal télévisé comme la plupart des gens dans le monde. Et on ne voyait déjà qu’une minuscule scène car les équipes de télévision n’avaient pas tellement pu se rapprocher. Au festival-même, les gens ne voyaient pas grandchose du spectacle. Mais c’est avant tout ça Woodstock, c’est ce qui va au-delà de la musique qui importe ! Lorsque j’ai lu le livre dont le film est l’adaptation, je l’ai vraiment pris comme un cadeau. Faire ce petit film qui témoigne des détails qui ont fait Woodstock et jouer à un jeu d’échos entre le chaos qui règne dans cette famille et cette jeune génération pleine de rêves qui cherche à quitter l’ordre parental et les générations passées. Mais il y a quand même ce plan unique où l’on découvre la scène et que l’on apparente au centre de l’univers...

Avez-vous été surpris par la séléction du film au dernier festival de Cannes ? Votre deuxième venue au festival après Ice Storm... Ne pensez-vous pas qu’une autre oeuvre de votre filmographie récente y aurait mieux trouvé sa place durant ces dernières années ? Je ne sais pas excatement comment fonctionne le processus de sélection mais le film leur a plu et ils ont pensé qu’il méritait sa place en séléction. Je ne suis pas sûr, effectivement que c’était la place idéale pour ce film précis mais le résultat est plutôt positif finalement. Enfin je crois. Nous avons reçu un acceuil chaleureux qui a donné un coup de main à la distribution du film... Mais c’était un peu gênant d’une certaine manière d’être là-bas... Pour être tout à fait honnête avec vous !

18 - Woodstock festival

Scène de Hotel Woodstock


Moment de pause entre deux scènes

Et pensez-vous qu’il serait possible d’assister aujourd’hui à un evénement aussi pacifiste et chaotique que le festival de Woodstock... Pourrait-on le reproduire dans le même esprit avec lequel il a été créé il y a 40 ans ? Je ne sais pas... Non en fait j’en doute fortement. Vous savez ils ont essayé de mettre en place Woodstock 2 et 3 mais les deux évenèments ont mal tourné et ont fini en véritable calvaire pour les festivaliers avec des agressions et des gens blessés. L’époque est bien trop différente...

Vous considérez votre film comme étant un hommage à cette innocence ou, par ce biais, vous nourrissez l’espoir qu’elle fasse un jour son grand retour ? C’est un hommage... en mémoire à cette innocence perdue. C’est le passé, il n’y a pas besoin de faire revivre le passé. En revanche on peut espérer que l’esprit, l’essence de Woodstock pourrait percer à nouveau, sous d’autres formes et d’autres actions, sans la débauche de sexe et de drogues (rires). Mais l’innocence de Woodstock qui se résume à croire en l’amour, à la paix et au partage reste certainement une des mes envies personnelles. Croire que ces valeurs existent encore peut les raviver... Je pense que c’est possible. Mais d’une manière vraiment différente, pas de cette manière ressemblant énormément à un rêve éveillé... de façon plus pragmatique, politique.

Il a fallu collaborer avec des centaines de figurants pour reproduire l’euphorie de la foule de Woodtsock. Comment vous y êtes vous pris ?

Explications de mise en scène

J’ai une certaine expérience du travail avec les foules de cette taille et nous avions une excellente équipe d’assistants directeurs. En revanche je pense que je n’avais jamais autant travaillé sur les détails et j’ai installé un camp hippie – je l’ai appelé ainsi- sur les lieux du tournage où il y avait tout le nécéssaire pour se documenter sur cette période. Il y avait des conférences, des projections de documentaire, des ateliers d’entraînement de jeu... Je voulais être sûr que l’attitude adoptée par les comédiens et figurants soit la bonne. Ne serait-ce que dans les postures, les regards, les contacts entre les gens. Et j’ai demandé à ce que les figurants se mettent une histoire en tête, qu’ils jouent un passé, une famille, une histoire... Il fallait qu’ils aient tous une raison spécifique et unique d’être ici. A combien sont-ils venus ? Comment ? Dans quelles conditions... Grâce à ce travail, ils ont l’air vrai et ne ressemblent pas à une bande de figurants chopés au coin d’une rue. Propos recueillis par Kevin Dutot

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40 ANS APRÈS IL REVIENT À WOODSTOCK

À l’époque, Glenn Weiser avait 17 ans. Il portait des cheveux jusqu’à mi-dos et militait contre la guerre au Vietnam. Glenn faisait partie des 450 000 jeunes qui participèrent au festival de Woodstock dont l’écho retentit dans toute la planète. Un peu ému par le pèlerinage qui le ramène quarante ans en arrière, il nous raconte ses souvenirs.

Josh Brolin: Quels étaient les sentiments de la jeunesse américaine et des citoyens à ce moment-là? Glenn Weiser: C’était comme si le monde était en feu. Partout, les choses semblaient anti-guerre, anti-américain, un peu comme aujourd’hui. Le gouvernement était couché, et tout était en désordre. Pendant ce temps, j’ai compris ce que la culture hippie était tout au sujet. En voyant tous les changements que la guerre a amené et ce qu’il était, je me suis promis de ne jamais travailler pour le gouvernement. 20 - Woodstock festival

J-B: Avez-vous toujours accepté et pratiqué les idéaux et des philosophie du mouvement hippie? G-W: À l’époque, les gens disaient que les gars aux cheveux longs qui se sont opposés à la guerre ont été une bande de lâches. Puis on m’a mis au défi de lire certains documents par Bernard Fall, un photographe tué au Vietnam, ce qui m’a complètement changé. J’ai conclu que le gouvernement a menti, que la guerre était une erreur, et je ne voulais pas n’importe quelle partie de celui-ci. Et c’est ce qui a déclenché mon rejet des normes actuelles de la société. J’ai pensé que si le gouvernement pouvait mentir sur cela, ils pourraient mentir sur d’autres choses. « On avait chacun 30 dollars pour payer l’entrée. Mais quand on est arrivé, les barrières étaient déjà par terre et on n’en a pas eu besoin. » Venant du Nord, ils ont évité le gigantesque embouteillage qui a fait fermer l’autoroute de New York. Du jamais vu. Une fois la tente plantée, le petit groupe s’installe. « D’où l’on était, on voyait très bien la scène. Le son était bon, pas trop fort malgré les énormes tours de haut-parleurs ». Les souvenirs de l’ami Glenn sont un mélange de précision et de brouillard. « Les cigarettes de H et de marijuana circulaient. On se passait aussi du gros rouge dans des cruchons. » Il se souvient dans le détail de toutes les prestations. Mais ne peut dire qui a joué quand, si c’était le jour ou la nuit.


J-B: Outre les protestation à Hawaï, avez-vous participé à des manifestations? G-W: Je suis devenu actif dans le Texas. J’ai enseigné dans une petite ville qui a été plongée dans le noir pendant le mouvement des droits civiques. C’est une évènement qui avait mis beaucoup de gens en colère. Je me souviens il y avait une station-service près de l’université, dont le propriétaire ne donne pas de gaz à des Noirs. A quelques gars et j’ai obtenu de nos voitures qu’il apporte un des mec noir avec nous afin qu’il attende pour obtenir le gaz. L’homme ne voulait pas nous servir si nous avions eu un déjeuner pique-nique et de la musique et s’est assis là toute la journée. Quand il a continué à refuser, nous sommes revenus le lendemain, jusqu’à ce qu’il commence à perdre patience. J’ai également participé à une marche avec plus de 100 000 persones afin de protester contre le racisme envers les noirs. Parfois, certains blancs jetaient même des pierres et crachaient.

J-B: Qui ont été vos modèles? G-W: J’ai admiré Ramsey Clark, qui était l’avocat générale à cette époque et a démissionné de dégoût sur le Vietnam. En outre, les frères Barringer et Dave Dillinger, qui ont tous mis leur vie sur la ligne pour la guerre. Certainement Martin Luther King. Aussi Stockley Carmichael qui était entre le roi et les Black Panthers, non pas comme tout amour, mais comme roi pas aussi drastiques que les Black Panthers.

« C’était plus qu’amical : fraternel. Comme si l’on était tous les adeptes d’une même religion. Je n’ai jamais retrouvé cela. » Plus que tout, l’ambiance l’a marqué. Chacun s’entraide, comme pendant le gros orage que Glenn passe sous une tente improvisée faite de ponchos et de morceaux de plastique. Il est aussi frappé par l’incroyable affluence. « Dans les petites villes comme Glen Rock, on n’était que quelques hippies. Des marginaux. Moi, j’horrifiais mes parents avec mes cheveux longs et mes tenues. À Woodstock, on s’est retrouvé à un demi-million. Pour la première fois, on s’est rendu compte que la contre-culture était un mouvement puissant dans le pays et qu’on allait vraiment faire changer les choses. » Après le concert, le site redevint une terre agricole. En 1984, une stèle fut posée pour rappeler l’événement et les noms de ceux qui y participèrent. Il fallut attendre le début des années 2000 pour qu’un musée s’ouvre et que l’endroit soit officiellement ouvert aux visites. Mal indiqué, il n’attire pas les foules, même en cet été d’anniversaire. Seul un flot régulier de curieux et de nostalgiques ¯ vieux hippies à queue-de-cheval grise ¯ vient s’incliner devant la stèle et parcourir la prairie comme on visite un champ de bataille. Glenn, lui, a choisi de céder à un fantasme. À l’emplacement de la scène, là où ils ont tous joué, il a sorti sa guitare et attaque pour un public invisible les premières notes de Red House, un blues de Jimi Hendrix. Ah, Jimi ! « Le plus grand. Pas seulement un virtuose : un génie créatif ! » A Woodstock, il a joué le dernier, le lundi matin. « La plupart des gens étaient partis, on n’était plus que 30 000. Mais j’étais là ! » Hippie Hype Mag - 21


LE MOUVEMENT PSYCHÉDÉLIQUE Le psychédélisme est un mouvement de contre-culture apparu dans le milieu des années 1960, valorisant les perceptions sensorielles des drogues hallucinogènes et psychotropes , comme le LSD ou les champignons hallucinogènes (psilocybe), la mescaline ou l’ayahuasca, les dissociatifs (comme la kétamine), voire les délirogènes tels que le datura.

LES AFFICHES L’art de l’affiche psychédélique début au milieu des années 1960, à San Francisco, dans le quartier de Haight-Ashbury. Les artistes révolutionneront l’imagerie musicale, témoignant d’un moment particulièrement créatif de la culture américaine. Le style est fait d’enchevêtrements et de courbes sinueuses qui se multiplient à l’infini. Les lettrages suivent la même tendance jusqu’à être presque illisibles. L’usage de couleurs saturées et multiples est de rigueur. On retrouve l’influence à la fois de l’Art nouveau, les expériences visuelles liées à la prise de drogues hallucinatoires et de l’art indien.

ALTON KELLEY

WES WILSON

Sa création la plus connue est le « Skull and roses » pour Grateful Dead. La base du graphisme est venue d’une illustration du « Rubaiyat » un recueil de poésie du poète persan Omar Khayyam. Kelley a trouvé l’illustration dans un livre de bibliothèque, a agrandi l’image, apporté des modifications notable à l’original et ajouté des couleurs « J’ai su que tout de suite que ça serait un classique ».

Il est l’un des maîtres de l’affiche de Rock psychédélique des années 1960. Wilson conçu son tout premier poster en 1965. On voit une swastika dans le motif du drapeau américain, ce qui marquera sa protestation face l’implication toujours croissante des américains dans la guerre du Vietnam. Ceci étant l’exemple clair de ses opinions politiques ainsi que de son besoin d’expression.

22 - Le mouvement psychédélique

RICK GRIFFIN

STANLEY MILLER

Griffin est un graphiste et illustrateur américain. Il publie des bandes dessinées underground dans la revue Zap Comix, et dessine des bandes dessinées. Il est un des musiciens du groupe rock “Jook Savages” pour qui il dessine sa première affiche psychédélique en 1966. Il fonde les éditions “Berkeley Bonapart” qui produisent des œuvres graphiques psychédéliques et des affiches.

Il est peintre à Santa Fe au Nouveau-Mexique et a grandi au Michigan, à Detroit, où il gagne le surnom de Mouse. En 1958, Stanley Miller a été complètement fasciné par le mouvement Weirdo Hot Rod Art qui avait débuté en Californie dix ans plus tôt. Il a commencé à partir de ce moment là à produire des t-shirts pour les expositions de voiture customisées.


VICTOR MOCOSO

MATI HARWEIN

Né en Espagne, Victor a été le premier des artistes affiche de roche de l’ère 60 avec une formation universitaire de l’expérience. Après des études d’art à la Cooper Union à New York City et à l’Université Yale, il a déménagé à San Francisco en 1959. Là, il a assisté à la San Francisco Art Institute, où il devint finalement un instructeur. Il été influencé par le peintre Josef Albers, l’un de ses professeurs à l’Université.

Né à Hambourg en 1932, son travail était considéré d’être inspiré par le surréalisme de l’époque. Toutefois Il y a beaucoup à en tirer de son vaste éventail de vastes voyages dans les pays occidentaux et le symbolisme des divinités qui ont inspiré son art plus que l’utilisation des drogues psychédéliques. Il a créé des tableaux tels que Bitches Brew, commandée par Miles Davis pour son album historique.

PETER MAX

ISAC ABRAMS

C’est un artiste juif américain d’origine allemande, né en 1937 à Berlin. Il est aussi l’une des figures majeures du pop art. Max utilise de nombreuses techniques artistiques, allant de la peinture à l’huile à la céramique. Il reprend de nombreux symboles américains dans ses œuvres et crée des peintures et des projets pour certains présidents.

Il a fondé la première galerie d’art psychédélique dans le monde en 1965. Abrams était l’ancien propriétaire de la célèbre Coda Gallery. Celle-ci a d’ailleurs été noté pour sa mise en place de l’art psychédélique dans le courant de la conscience des médias américains. Abrams a étudié en Autriche sous la tutelle de Ernst Fuchs, dans une lignée ininterrompue d’étudiants et enseignants depuis Durër.

MARTIN SHARP

NIGEL WAYMOTH

Martin Sharp est né à Sidney en 1942, c’est un artiste illustrateur australien qui a été l’un des principaux collaborateurs du magazine underground Oz. Il a entre autres réalisé la pochette de Disraeli Gears du groupe anglais Cream pour lequel il a également écrit les paroles de la chanson Tales of Brave Ulysses. Il a aussi réalisé des illustrations où paraissent Jimi Hendrix, Bob Dylan ou encore Donovan.

Nigel Waymouth est né en 1941 en Inde. C’est un designer et artiste, un co-partenaire dans la boutique, Granny Takes un voyage , et l’une des équipe de deux hommes, Hapshash et le manteau de couleur, qui a conçu des affiches psychédéliques des années 1960. Il a depuis mené une carrière solo, y compris la peinture de portrait. Il grandi en Argentine avant de s’installer en Angleterre en 1953.

PAULIN HORNEY

CARL TILSTE

Mike McInnerney a été l’éditeur d’art pour le journal Times, international souterraine britannique quand il a rencontré Pete Townshend en 1967 lors d’un rassemblement organisé par le journal. Un membre actif du Club UFO et un suiveur d’ardents de Meher Baba, McInnerney introduit Townshend aux enseignements de M. Baba. Il tirait ses influences dans la nature...

Il a créé une affiche pour le lieu Winterland, intitulée The Sound. Elle combine les deux principaux aspects du style de Wilson qui sont indubitablement sa capacité à remplir tout l’espace disponible de lettres vibrantes et son admiration pour la forme féminine. Les nus féminins de Wilson sont de la période. En résumé, l’affiche psychédélique a été définie cette période. Hippie Hype Mag - 23


Jeune dansant après avoir pris du LSD

LES DROGUES Largement popularisés dans les années 1960 sous l’impulsion de personnalités comme Aldous Huxley ou Timothy Leary et intrinsèquement liés à la culture occidentale de cette période, ces substances sont, aujourd’hui, pour la plupart, réglementées. Leur popularité fut si forte que même certains instances officielles comme la CIA tentèrent différentes expérimentations.

LE NEW AGE L’ouverture à d’autres cultures, un besoin d’émancipation et la recherche de nouvelles perceptions sensorielles, les amenèrent aux expressions artistiques du psychédélisme. Dans leurs communautés, ils tentèrent de réaliser leur aspiration à vivre librement, dans des rapports humains qu’ils voulaient plus authentiques. En rupture avec les normes des générations précédentes, le mouvement a eu une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine musical. L’assimilation de nombreuses valeurs issues de ce 24 - Le mouvement psychédélique


courant a apporté une évolution des mœurs de la société dans son ensemble. Même si le mouvement lui-même a perdu progressivement de son ampleur. à partir de 1966 quand l’usage du LSD, sous l’impulsion de personnalités comme le psychologue Timothy Leary, le chimiste Augustus Owsley Stanley III et les romanciers comme Ken Kesey et Aldous Huxley, se répand dans une population jeune occidentale. Ce développement se produit malgré l’interdiction de la consommation du LSD aux Etats-Unis en 1965 et en Angleterre en 1966 car la demande était bien trop forte.

TROIS TENDANCES Une étude des années 1960 de l’Université de Californie du Sud avait dégagé trois tendances dans la communauté hippie de l’époque : les groovers (les fêtards), qui prenaient du LSD pour faire la fête et trouver des partenaires, les mind trippers (les touristes de l’esprit), qui portaient des vêtements à fleurs et cherchaient une thérapie, et les cosmic conscious (les mystiques), planant, dont la consommation de drogue était par nature eucharistique.

LES PSYCHOTROPES Il est possible de rattacher de nombreux courants artistiques à la consommation de psychotropes, aussi bien en musique (rock psychédélique, acid rock) que dans le dessin et la mode. Outre le LSD, le cannabis était aussi massivement consommé par les hippies, en particulier sous sa forme la plus répandue, la Marijuana, qu’ils appelaient maryjane ou pojo. L’esthétique psychédélique, véritable insurrection de l’imaginaire, prend ses racines dans les visions provoquées par le LSD qui induit une déformation de la vision et entraîne un état rêveur où réalité et rêve sont confondus (hypnagogie1).

1.L’état hypnagogique est un état de conscience particulier intermédiaire entre celui de la veille et celui du sommeil qui a lieu durant la première phase d’endormissement.

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LE MOUVEMENT Le mouvement hippie trouve ses aspirations dans la culture indienne ou du moins dans les représentations que les jeunes de l’époque en avaient. Le mouvement hippie se caractérise par : le refus de devenir des adultes comme leurs parents / le refus de la société de consommation / le pacifisme et la non-violence sous la forme des slogans peace and love et flower power / la liberté sexuelle / le retour à la nature (prémices de l’écologie) / un habillement original / l’usage des drogues / un style musical (nouveauté de la chanson pop qui devient vecteur d’un message contestateur) / de grands rassemblements politiques, mais aussi, et surtout, musicaux : Monterey (1967), Atlanta (1968) et, bien sûr, Woodstock (1969).

Jeune femme à la fleur, Marc Riboud, 1968

26 - Le mouvement contestataire


CONTESTATAIRE

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LA GUERRE DU VIETNAM / RASSEMBLEMENT DES CONTESTATAIRES

Défenseurs du mouvement Peace and Love

En 1965, déjà, les hipsters qui deviendront les hippies avec le Summer Of Love de 1967 se réunissent pour manifester contre la censure, l’assujetissement, le racisme, les discriminations homme/femme et pour la liberté et l’égalité. La guerre du Vietnam les réunira encore plus..En 1964, les EtatsUnis s’engagent officiellement dans la guerre du Nord du Vietnam et en 1965, dans celle du Sud. Les Etats-Unis expédient au massacre des jeunes qui se foutent éperdumment de la présence occidentale en Asie. La guerre est qualifiée de «sale», d’ «impérialiste» et est dénoncé comme opposant les plus forts - les américains - aux plus faibles - les vietnamiens. Les médias jouent un grand rôle dans l’accusation de cette guerre : la télévision montra des images d’enfants mutilés, d’exécutions sommaires, d’immolations, de civils tués et des journalistes rapportèrent des témoignages. 28 - Le mouvement contestataire


En 1965, déjà, les hipsters qui deviendront les hippies avec le Summer Of Love de 1967 se réunissent pour manifester contre la censure, l’assujetissement, le racisme, les discriminations homme/ femme et pour la liberté et l’égalité. La guerre du Vietnam les réunira encore plus..En 1964, les EtatsUnis s’engagent officiellement dans la guerre du Nord du Vietnam et en 1965, dans celle du Sud. Les Etats-Unis expédient au massacre des jeunes qui se foutent éperdumment de la présence occidentale en Asie. La guerre est qualifiée de «sale», d’ «impérialiste» et est dénoncé comme opposant les plus forts - les américains - aux plus faibles - les vietnamiens. Les médias jouent un grand rôle dans l’accusation de cette guerre : la télévision montra des images d’enfants mutilés, d’exécutions sommaires, d’immolations, de civils tués et des journalistes rapportèrent des témoignages. Bus de contestataires hippies

En 1967, une manifestation réunissant 55 000 personnes réunit à Washington les opposants à la guerre du Vietnam. Benjamin Spock, un grand psychanalyste lancé dans la politique, est leur porteparole. Dans une marche pacifique, ils défilent devant le Pentagone avant que quelques-uns d’entre eux pénètrent dans le bâtiment et se battent contre les forces de l’ordre : une trentaine de blessés et soixante-dix neuf arrestations. Hippie Hype Mag - 29


Rituels destinés aux Dieu que vénérait la communauté hippie

En 1965, déjà, les hipsters qui deviendront les hippies avec le Summer Of Love de 1967 se réunissent pour manifester contre la censure, l’assujetissement, le racisme, les discriminations homme/femme et pour la liberté et l’égalité. La guerre du Vietnam les réunira encore plus..En 1964, les Etats-Unis s’engagent officiellement dans la guerre du Nord du Vietnam et en 1965, dans celle du Sud. Les Etats-Unis expédient au massacre des jeunes qui se foutent éperdumment de la présence occidentale en Asie. La guerre est qualifiée de «sale», d’ «impérialiste» et est dénoncé comme opposant les plus forts - les américains - aux plus faibles - les vietnamiens. Les médias jouent un grand rôle dans l’accusation de cette guerre : la télévision montra des images d’enfants mutilés, d’exécutions sommaires, d’immolations, de civils tués et des journalistes rapportèrent des témoignages.

En 1969, le New York Times révéla un massacre de civils vietnamiens perpétré par des GI dans le village de My Lai, réveillant les consciences : le 4 mai 1970, alors qu’une des nombreuses manifestations étudiantes a lieu sur le campus de l’université de Kent, 4 étudiants contestataires furent tués par la garde nationale qui fit également 9 blessés graves. En 1971, le 3 Mai, après énormément d’autres manifestations de grande ampleur (24 Avril...), une manifestation réunit 500 000 personnes à Washington. En 1972, après un retrait progressif depuis 1969, les dernière unités américaines quittent le Vietnam. Cette révolte contre la guerre du Vietnam sera la seule qui aboutira à une victoire du vivant des hippies.

30 - Le mouvement contestataire


Manifestation dans le sud de l’Angleterre

Jeunes bloquant les rue de Wallkill

Elle les aura réuni pour la paix et ce sont les manifestations qu’ils organisent qui feront parler d’eux à la presse, galvanisant le mouvement, rejoint chaque jour par d’autres opposants à la guerre du Vietnam, même si, bien sur, certains ne rejoingnent pas le mouvement mais participe à la révolte. Les hippies furent les leaders de la révolte contre la guerre du Vietnam et leur gouvernement. Ce mouvement contre la guerre du Vietnam créa de nombreux symboles dont bien sûr les grands slogans du mouvement et son pictogramme et réuni les hippies de tous les Etats-Unis, et multiplia les hippies (les manifestants rejoingnaient le mouvement pacifique). Mais avant même cela, elle réunit les hippies dans la conquête de la fin d’une guerre, jugée aberrante et horrible.Les hippies existent pour une cause.

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Après la seconde guerre mondiale, un baby boom apparaît. Cette génération atteint l’âge adulte au milieu des années soixante. Elle est la première à avoir grandi et à vivre dans une société nouvelle : la société de consommation. Avant tout il faut faire la distinction entre les beatniks, les yippies et les hippies. Un refus de la société de consommation se forme ; les fast foods sont l’exemple même de ce que rejette cette génération : la génération beatniks. Les beatniks apparurent dans les années cinquante au Etats-Unis ils furent les premier a contester cette société matérialiste. Mais leur mouvement ne s’étendit pas jusqu’en Europe. Les beatniks étaient plus des intellectuels, aventuriers qui venaient des couches défavorisées. Ils sont les précurseurs du mouvement hippie. Les yippies quant a eux avaient presque les mêmes idées que les beatniks mais étaient plus engagées politiquement. Ils ne se trouvaient qu’aux EtatsUnis à la fin des années soixante. En 1960 J.F Kennedy déclara la guerre contre le Vietnam, un mouvement anti-guerre apparaît. Le mouvement hippie commença sur la campus de Berkeley, université gauche dans le quartier de Haight Ashbury à San Francisco ( capitale de la contre-culture ) sur la côte Ouest des Etats-Unis, au milieu des années soixante. Plusieurs étudiants sont fondateurs du mouvement, tels que Ken Kesey ( «Vol au dessus d’un nid de coucou» ) , Joan Baez ( chanteuse ), William Burrough ( écrivain )... Il s’agissait de grandes fêtes où tout les jeunes étaient conviés, avec comme autres invités des produits psychédèliques, la musique rock ou pop... C’était des organisations pour prôner leur différence, c’est là que tout a debuter.

32 - Sommaire


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