ARCHIPLUME MAGAZINE Le journal d’information de l’EAMAU/2017-01
BATIR LA VILLE POUR LES PLUS DÉMUNIS
SOMMAIRE EDITORIAL............................................................................................................................................... Page 02 PORTRAIT .............................................................................................................................................. Page 03 HOMMAGE A M. SITTI AYITE ET M. SEDOH ALFE
POINT D’INFO.......................................................................................................................................... Page 04 LA RENCONTRE ENTRE L’ADMINISTRATION ET LES ETUDIANTS LE BOOM DEMOGRAPHIQUE DES NOUVEAUX VENUS à L’EAMAU
POINT D’ACTU ..................................................................................................................................... Page 05 DES ÉTUDIANTS INVENTENT DES MAISONS POUR LES PLUS DÉMUNIS
DOSSIER DE LA REDACTION: ........................................................................................................ Page 08 • ARCHITECTURE DU SOCIAL COMMENT PRATIQUER UNE ARCHITECTURE DU SOCIAL ?
• URBANISME DU SOCIAL
L’URBANISME EN FAVEUR DES PLUS DÉMUNIS
• OPINION ARCHI-CELEBRE ................................................................................................................................... Page 16 KUNLE ADEYEMI
VIE PROFESSIONNELLE .................................................................................................................... Page 18 ECOLE CONVENTIONNELLE VS ECOLE DE LA VIE
REVUE URBAINE................................................................................................................................... Page 20 LA VILLE D’AGADEZ AU NIGER
IMAGE D’ARCHITECTURE ............................................................................................................... Page 23 LES MAISONS RÉSIDENTIELLES QUINTA MONRAY. BY ALEJANDRO ARAVENA
ASTUCE ET SANTE .............................................................................................................................. Page 24 LA SINUSITE
LE SAVIEZ-VOUS ? .............................................................................................................................. Page 25 L’AVANTAGE QUE PROCURE UN DIPLÔME UNIVERSITAIRE SUR LE PLAN DU REVENU
TRADITION .......................................................................................................................................... Page 26 LA CASE TRADITIONNELLE OBUS DES MOUSGOUMS
COM’RAGE .......................................................................................................................................... Page 28
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EDITORIAL
U
ne fois de plus le journal Archiplume n’a pas dérogé à la règle. Conscient de la grande attente de son lectorat, l’équipe de cette année a puisé de çà de là pour que cette première grande édition de l’année puisse réussir le pari d’un journal de qualité. Archiplume s’est ainsi mis au cœur d’un laborieux travail, de collecte d’informations, et tout ce qui s’en suit pour vous installer au plein confort de la lecture. Tout commence par le dossier de la rédaction et son article spécial « Bâtir pour les plus démunis ». En effet, pour faire écho à l’extrême condition de vie dans certaines de nos sociétés, cet article propose de s’intéresser à dépeindre le potentiel apport des métiers de l’architecture et de l’urbanisme dans le cadre social. On se demandera par exemple si les projets d’Architecture pourraient concerner les personnes limitées en moyens financiers, si l’urbanisme pourrait s’inspirer du modèle des bidonvilles ou s’il pourrait contribuer à les insérer plutôt qu’à les détruire. Vous retrouvez également dans ce numéro le concentré des événements et actualités phares recensés jusqu’alors sans oublier le voyage culturel, la biographie d’un architecte du social, quelques petites astuces, le tout dans un gros lot de surprises. Et surtout ne manquez pas la fameuse rubrique ‘’Com’rage’’ qui vous promet du lourd, du très très lourd ! Sur ce, l’équipe de la rédaction d’Archiplume souhaite à tous ses lecteurs et lectrices, ses vœux de bonheur et de prospérité pour cette nouvelle année. Agréable lecture et à très bientôt pour un tout nouveau numéro croustillant ! Fofana Mohamed P. Elvis
L’EQUIPE ARCHIPLUME N’GUESSAN DANIEL COORDONATEUR
ALLARANÉ GHISLAIN COORDONATEUR ADJOINT
FOFANA MOHAMED RÉDACTEUR EN CHEF
EUGÉNE DOMTSE GRAPHISTE
OUATTARA MAMA TRESORIER
ZEUS LEANDRY JUNIOR JIEUTSA GRAPHISTE
TEN-YANG WILFRIED GRAPHISTE
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N’GUESSAN DANIEL
PORTRAIT Au tréfonds de nos cœurs, nos larmes ne cessent de couler Nous remémorant sans cesse, ces instants passés à les côtoyer Ces moments que nous aurons du prendre avec plus de sérieux Auprès de ces hommes qui nous étaient proches et précieux Face à ces successions effrénées de pertes, nos esprits sont attristés Entre interrogations et appréhensions, nos idées se sont entremêlées Ne gardant que des noms, qui désormais se prononceront aux temps passés Des visages, qui maintenant seront le fruit de nos pensées entrelacés
Avec dévouement et abnégation ils ont exercés leurs professions sans faillir Dans la proximité et la cordialité ils ont dispensés leurs savoirs sans faiblir Modèles à suivre, exemples à pérenniser, ils demeureront des hommes de distinction Oui ! Ils font partie de l’héritage de notre famille, le patrimoine de notre institution Que ressentir ? Si ce n’est que la douleur d’un départ un peu trop précipité De quoi se souvenir ? Si ce n’est de ces quelques bouts de phrases qui nous ont marqué Que garder ? Si ce n’est l’amour du travail bien fait, le dévouement à sa passion Que conserver ? Si ce n’est cet héritage immatériel laissé dans nos consciences Merci pour vos efforts accompli !!! Puisse le Seigneur Tout-puissant vous accepter auprès de lui REPOSEZ EN PAIX. HOMMAGE A M. SITTI AYITE ET M.SEDOH ALFE
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POINT D’INFO
Claudel Mbang-yo Asrabé
LA RENCONTRE ENTRE L’ADMINISTRATION ET LES ETUDIANTS
L
a rencontre entre l’administration de l’EAMAU et les étudiants s’est tenue le mercredi 26 Octobre 2016. En effet, au cours de cette première rencontre, l’administration a présenté ses membres à l’assemblée, particulièrement aux nouveaux venus. Il a s’agit également de l’explication du mode d’étude et des conditions de validations des matières. La suite de la rencontre a essentiellement été consacrée à une séance de questions-réponses pendant laquelle plusieurs étudiants ont pris la résolution de présenter leurs doléances. Ses doléances rendaient généralement compte des conditions pénibles de vie à l’internat et parfois dans les salles de classes et des complications liées au VISA de certaines communautés de la CEMAC. L’administration a promis de remédier à tous ces problèmes dans les plus brefs délais. Et suite à la réclamation d’un étudiant à propos de la CHARRETTE, il a été décidé de sa réinstauration; cette nouvelle a visiblement fait le bonheur des étudiants qui l’ont manifesté par une brève émeute. Faute de temps, certaines questions ont été sans réponses. Néanmoins les préoccupations présentées ont largement suffi pour étaler la plupart des problèmes que rencontrent les étudiants de l’EAMAU.
LE BOOM DEMOGRAPHIQUE DES NOUVEAUX VENUS À L’EAMAU
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enus de différents horizons, par différentes vagues, les nouveaux venus à l’EAMAU sont actuellement au nombre de 203 ! Ceci représente un record pour l’Ecole Africaine des Métiers de l’Urbanisme et d’Architecture. Le constat s’impose donc à nous, plusieurs communautés, à l’exemple de celles de la Côte d’ Ivoire, du Niger, du Tchad etc, ont connu une hausse du nombre d’étudiants bien qu’on note une baisse dans certaines autres comme la communauté Camerounaise. Ce phénomène découle du fait que cette année il y a eu particulièrement beaucoup plus d’étudiants inscrits à titre privé contre les années antérieures. Ce qui, à son tour est le résultat de la renommée grandissante de ladite qui n’est pas sans revers. En fait, ce boom ne fait qu’accentuer des problèmes qui existaient déjà ; il s’agit entre autres des chambres qui sont insuffisantes pour accueillir ce nombre, l’effectif pléthorique dans les classes, etc. L’EAMAU ne devrait-elle pas s’accommoder à ce nouveau phénomène ? 04
POINT D’ACTU
AGBELESSESSI Komlan Rigobert
DES ÉTUDIANTS INVENTENT DES MAISONS POUR LES PLUS DÉMUNIS
D
ans le cadre de la sixième édition du concours biennale et national d’architecture Mini Maousse, les étudiants devaient inventer un projet de lieu de vie temporaire destiné à loger une famille en grande précarité. Sur 8 projets retenus, Le projet lauréat, baptisé «Wood Stock», est celui de Fabien Le Goff et de Cédric Jenin, étudiants à l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. ‘’Wood Stock’’ : effort esthétique et prouesse technologique. Le thème retenu cette année était : « La nouvelle maison des jours meilleurs » en référence à Jean Prouvé et sa maison pour l’Abbé Pierre. « Il s’agissait de concevoir une Unité d’habitation temporaire, modulable, adaptable, empilable, démontable et transportable », explique Fiona Meadows, responsable de programme à la Cité de l’architecture et du patrimoine. ‘’Wood Stock’’ a séduit le jury pour son effort esthétique et sa prouesse technologique. 05
POINT D’ACTU
AGBELESSESSI Komlan Rigobert
Un habitat de 45m2 sous forme de lego à échelle humaine. « Imaginer un habitat d’urgence était un défi intéressant à relever : nous devions proposer un projet non stigmatisant, surtout pas bas de gamme, avec peu de moyens », explique Fabien Le Goff. « Le projet que nous avons imaginé est une sorte de Lego à échelle humaine, une auto construction permettant aux personnes qui vivront dans cette habitation de la construire et la déconstruire. Elle est composée de briques de bois d’un mètre de long imbriquées, et on peut complètement changer la forme de la maison, en déplaçant des modules, pour s’adapter au terrain. Fabien Le Goff va à présent bénéficier de l’accompagnement d’ingénieurs de l’école du bois pour réaliser la version grandeur nature de Wood Stock, un habitat de 45m2 qui devrait s’installer sur le Quai Wilson, sur l’île de Nantes, à l’horizon de l’été 2017. « Cet habitat sera testé pendant un an par une famille en grande précarité pour envisager d’éventuels ajustements. Il s’agit aussi de contribuer à valoriser la filière bois et à sensibiliser les acteurs locaux sur les questions de l’hébergement temporaire ». Cela devrait inciter d’autres étudiants à se lancer dans le social. Source : Nantes.fr
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CARICATURE
AMANI Marcel
ARCHITECTURE DU SOCIAL
N’GUESSAN DANIEL
COMMENT PRATIQUER UNE ARCHITECTURE DU SOCIAL ? pouvoir d’où elle a été toujours absente. C’est l’Architecture du social. Elle se présente sous deux formes. La première dite ‘’architecture humanitaire’’ a pour but de donner un toit à des personnes en difficultés, dues à des catastrophes naturelles, crise humanitaire… L’autre forme qui est ‘’l’architecture-conseil’’ tente à apporter une certaine qualité de vie aux populations démunies. Comment réussir l’approche sociale en architecture ? Tel est l’objet de cette étude.
S
i les années 1970 annoncent une pratique participative plus intense en Architecture et en Urbanisme, il faudra attendre les années 1980 pour voir naître les premières démarches participatives alliant citoyens et gouvernance urbaine. L’architecture s’immisce alors de plus en plus dans les quartiers pauvres et éloignés du 08
ARCHITECTURE DU SOCIAL
N’GUESSAN DANIEL
Pour accomplir efficacement leurs travaux, ces architectes engagés doivent dans un premier temps parvenir à dépasser les contraintes liées aux budgets très maigres attribués pour ces projets. C’est ce qu’a réussi l’Architecte Alejandro Aravena en concevant un quartier pour 100 familles démunies dans la ville d’Iquique au nord du chili avec un budget de 5000 dollars par logements. Dans un deuxième temps il s’agira d’utiliser systématiquement les ressources locales disponibles c’est-à-dire les ‘’êtres et la matière.’’ L’emploi des matériaux locaux (recyclés ou non), de la main d’œuvre ainsi que des techniques traditionnelles locales en matière de construction est à envisager. C’est en ce sens qu’Anna Herringer utilise l’architecture pour renforcer l’initiative, la responsabilité et la créativité des individus afin qu’ils créent eux-mêmes les infrastructures avec des moyens modestes de la fantaisie et leurs traditions. Par cette démarche, ces architectes engagés ont réussi à réintroduire des matériaux tels le bambou, le BTC, la paille dans la construction. Enfin certains architectes optent pour l’urgence. Cette approche vise à répondre le plus rapidement possible à un besoin social crucial. En s’impliquant dans la construction d’un orphelinat (Safe Haven) pour des enfants karens (ethnie birmane persécutée), Andreas Grontvedt et Yashar Hanstad, à travers leur ONG, ont créé un habitat qui répondait aux besoins de ces enfants tout en projetant leur créativité. Dans tous les cas, l’Architecture du social ne vise qu’à résoudre un problème d’habitat en prenant en compte les moyens et la culture des populations visées.
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URBANISME DU SOCIAL
FOFANA MOHAMED PRINCE ELVIS
L’URBANISME EN FAVEUR DES PLUS DÉMUNIS
L
e constat poignant qui s’impose à tout observateur averti est que l’exercice du métier d’urbaniste dans une localité n’est pas un luxe que peut se permettre qui veut, mais plutôt qui peut. En d’autres termes la réalisation des projets d’urbanisme fait appel à un budget faramineux ; ce qui justifie la présence de bidonvilles même dans les localités les plus modernes. Une classe de la société jouit de toutes les innovations dans le domaine tandis que l’autre livrée à elle-même dans un environnement hostile, délaissée par les autorités. Elle recycle ses déchets, construit son habitat avec les matériaux qui lui tombent sous la main et élève la solidarité en principe d’aménagement durable. Aujourd’hui, 40% de l’expansion urbaine mondiale se fait dans les bidonvilles de façon ‘’rapide et incontrôlée’’, selon le rapport « Global Risks 2015 » publié l’an dernier par le forum économique de Davos. Et si ces bidonvilles étaient intégrés plutôt que d’être détruits ? Et s’ils étaient l’avenir de l’urbanisme ? C’est en tout cas ce que pensent certains chercheurs pour qui : ‘’Ces quartiers informels ne sont pas inférieurs à la ville officielle’’, dont Valérie Clerc qui souligne que « Ce qui fait hésiter les autorités, outre la pression démographique que les politiques publiques peinent à suivre, c’est l’exemple vivant que fournissent ces bidonvilles en matière d’adaptation de la ville à ses propres contraintes. Ils réinventent l’espace urbain. On doit donc travailler à leur intégration plutôt qu’à leur destruction » milite-elle. 10
URBANISME DU SOCIAL
FOFANA MOHAMED PRINCE ELVIS
Medellin est l’une des premières villes à s’y être interessée. En effet, en 2003, la deuxième ville de Colombie (Medellin) a mis en service une ligne téléphérique pour relier faubourgs déshérités et centre-ville. Le bouleversement a été tel pour ses 45.000 usagers quotidiens qu’une deuxième ligne a été fournie par un groupe français, en 2008, puis un escalier mécanique géant en 2012 pour relier les flancs de la « Comuna 13 », alors connue comme le bidonville le plus violent de la ville. L’extrême pauvreté n’a pas été éradiquée, mais le désenclavement (le centre n’est plus qu’à une dizaine de minutes, contre plusieurs heures auparavant) et les aménagements publics qui ont accompagnés ces investissements (voie d’accès bitumée, création d’écoles, de logements et d’espaces verts) ont créé des nouveaux liens qui raniment la périphérie oubliée. Tel est un geste à féliciter, geste qui pourrait sauver des gouffres les centaines de bidonvilles dans nos sociétés.
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OPINION
TEN-YANG WILFRIED
BOOM DÉMOGRAPHIQUE À L’EAMAU QU’EN PENSE LES ÉTUDIANTS ??
N
elson : Moi je pense que c’est d’abord une très bonne chose de voir les élèves de différents pays se réunir dans un cadre d’études, puisque cela va permettre un brassage intellectuel et culturel entre les étudiants. Ce grand nombre prouve aussi que l’Afrique est en train d’être développée du fait que nos métiers ne sont pas très connus en Afrique. Le mauvais côté est que la « corocratie » est en train de perdre sa valeur proprement dite, on ne se connaît pas tous et c’est difficile voire impossible de connaître tout le monde. Sur le plan académique, c’est un grand problème puisque même certains de nos enseignants se plaignent de ce nombre. Ils ne savent pas qui est qui et qui fait quoi, donc il n’y a pas de bon suivi des étudiants pour pouvoir bien les orienter. Comme solution, je propose que l’administration puisse faire en sorte qu’on trouve au maximum 30 élèves par classe pour que tous les étudiants de l’EAMAU puissent bénéficier de beaucoup de choses.
M
elissa : L’effectif de classes de l’EAMAU pose beaucoup de problème surtout en L1. Dans notre classe par exemple nous sommes 65. De ce fait, on n’entend pas bien les explications de nos enseignants, ceux qui sont derrières ne parviennent pas à bien voir au tableau. De plus, les profs n’arrivent pas à faire le suivi ou contrôler le travail effectué par ses élèves. Certains profs essaient quand même, mais on se rend compte que le temps est déjà presque épuisé à cause de notre nombre. Alors, certains élèves sont désintéressés par certains cours. Pour tous ces problèmes, pour que l’EAMAU reflète son image d’une école professionnelle interétatique, l’administration doit penser à créer des nouveaux groupes ou elle doit prendre des dispositions pour que tous les étudiants d’une salle arrivent à bien saisir l’explication de l’enseignant. Doter les salles de classes de micros surtout en Licence1. 12
OPINION
J
acky : Moi je pense que c’est vraiment un problème surtout dans le cadre académique, on n’arrive pas tous à suivre normalement les cours dans la répartition de classes, par exemples en 1ere année en architecture, il y a environ 60 élèves dans les deux classes et 70 élèves pour les GU et URBA. Du coup on n’arrive pas à entendre ce que les profs disent du fait que certains enseignants ne parlent pas fort. C’est vraiment gênant. Quand les élèves travaillent ce n’est pas tous les profs qui arrivent à contrôler le travail de tout le monde à cause du grand nombre. Arrivant au terrain pour les TP, ça devient très compliquer et c’est vraiment du n’importe quoi, non seulement il fait chaud, l’enseignant ne parle pas fort et on ne peut tous bénéficier de ce qu’il explique. La condition de vie en cité est très grave. Là, n’en parlons pas. En cité, il y a une crise de logement et on vit dans les conditions horribles. Ce que moi je propose, c’est que l’administration doit limiter le nombre d’élèves à l’EAMAU dans les années à venir et scinder les salles de classes pour une formation meilleure.
D
enis : Moi je crois que c’est un problème plutôt dans le sens où l’EAMAU n’était pas prête à accueillir un tel nombre d’étudiants cette année. Cela s’explique par l’insuffisance de chaises et aussi des salles qu’on a dû changer en plein cours, et aussi la condition de vie à la cité cette année ne va pas s’améliorer ce qui est sûr. Ce que je peux proposer, c’est que l’EAMAU essaye de fixer ou limiter le nombre d’étudiants par rapport aux salles disponibles pour permettre une bonne condition d’études. Recevoir beaucoup n’est pas le problème mais c’est plutôt comment accueillier. Sinon recevoir beaucoup c’est plutôt un plus pour l’Afrique. 13
OPINION
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ose : Pour moi, l’effectif croissant des étudiants de l’EAMAU pose un grand problème pour nous surtout au niveau des chaises et des tables d’études qui sont insuffisantes, sans parler des salles de classe qui ne peuvent contenir ces étudiants pour le bon déroulement des cours. Du coup, on s’imagine à des problèmes que rencontrera l’EAMAU dans les années à venir. Si l’administration n’améliore pas sa manière de recruter les nouveaux étudiants au sein de l’EAMAU en augmentant le nombre des chaises et tables et limiter le nombre des étudiant par salle, je pense que ça sera catastrophique.
COMMUNIQUÉ
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CARICATURE
POUSSEU Rodrigue
ARCHI-CELEBRE
ALLASANE LATIFOU
KUNLE ADEYEMI
K
unlé Adeyemi est un architecte, designer et urbaniste, né le 7 avril 1976 à Kaduna, dans le nord du Nigeria. Fils d’un des premiers architectes nigérians, il est diplômé de l’université de Lagos et de celle de Princeton (USA). Après avoir longtemps travaillé au côté de l’architecte Rem Koolhaas au sein de l’Office for Metropolitan Architecture (OMA) des Pays-Bas, Adeyemi a créé son propre bureau, baptisé NLÉ, installé aussi à Amsterdam et à Lagos. Il conçoit ensuite des projets d’Architecture dans le monde entier, mais s’intéresse particulièrement aux difficultés des villes Africaines situées près des eaux. « L’Afrique est le continent le plus touché par les problèmes climatiques, et les villes se développent de plus en plus vite et au bord de points d’eau » explique Kunlé Adeyemi. Il intervient en qualité d’enseignant dans de prestigieuses universités et anime des conférences sur les enjeux du développement des villes très peuplées notamment celles du Sud. Partisan d’une architecture écologique et très soucieux des problématiques environnementales et urbanistiques africaines, il développe dans le quartier inondé de Makoko, à Lagos, la ‘Makoko Floating School’.C’est la première école flottante à énergie solaire, qui sert aussi de centre social pour la communauté du quartier, un ancien village de 16
ARCHI-CELEBRE
ALLASANE LATIFOU
pêcheurs souvent qualifié de plus grand bidonville sur l’eau du monde. « J’observe et j’apprends de la façon dont vivent les habitants pour leur proposer la meilleure solution possible », précise l’architecte. Pour Kunlé Adeyemi, l’architecte doit être utile et prendre en compte l’environnement pour améliorer les conditions de vie des populations. Le but de l’école flottante était de montrer « qu’une architecture à la fois emblématique et pragmatique peut mettre l’accent sur l’importance de l’éducation », une idée remarquable qui fait avancer certains travaux de recherche dans la construction pour les régions sujettes aux inondations. Œuvres et distinctions : • BLACK RHINO ACADEMY |KARATU, TANZANIA| 2014 • BONNY KINGDOM MASTERPLAN |BONNY ISLAND, NIGERIA| 2014 • CDL MICROFINANCE BANK |LAGOS, NIGERIA| 2014 • CHICOCO RADIO |PORT HARTCOURT, NIGERIA| 2014 • ROCK – CHICAGO LAKEFRONT KIOSK |CHICAGO, USA | 2015 • SERPENTINE SUMMER HOUSE |LONDON, UK| 2016 • MAKOKO FLOATING SCHOOL| LAGOS, NIGERIA (Lion d’argent à la biennale de Venise 2016)
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REVUE URBAINE
LA VILLE D’AGADEZ AU NIGER
L
a ville d’Agadez est située dans le département de Tchirozérine, à 900 kilomètres au nordest de Niamey la capitale du Niger, au sud du massif de l’Aïr. Fondée au 11ème siècle, Agadez s’est développé à l’intersection des routes transsahariennes qui relient l’Egypte et la Lybie à la zone du lac Tchad. La ville a connu dès lors de grands changements et s’est dotée d’un type d’habitat particulier, ce qui a permis l’inscription de son site historique de 77 hectares sur la liste de patrimoine mondial de l’UNESCO en juin 2013. URBANISME Comme la majeure partie des villes, Agadez est soumis à une croissance urbaine sans précédent qui cause de transformations remarquables sur son tissu urbain. Au départ ‘’ la vieille ville d’Agadez’’ comprenait 11 quartiers. La ville était constituée
GALI DJAKO EXAUCE
du Sultanat, des quartiers de particuliers, des monuments ainsi qu’un système viaire bien tracé. L’actuelle ville s’est développé tout autour de la vieille ville. La ville d’Agadez a été dotée d’un Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) qui est arrivé à échéance depuis 2000. En termes d’aménagement, un Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) est en finalisation. Un programme de réorganisation et de dotation de voirie urbaine et réseaux divers est lancé en 2013 à cause de l’extension de la ville et des inondations récurrentes. Depuis quelques années la ville la ville d’Agadez a connu une inflation foncière surprenante à cause de son caractère touristique.
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REVUE URBAINE
GALI DJAKO EXAUCE
ARCHITECTURE Elle est essentiellement une architecture de terre, une preuve irréfutable de l’Architecture africaine traditionnelle. Les constructions sont très authentiques et démontrent un savoir-faire hors de commun. Le cas le plus illustratif est celui de tous les quartiers anciens, mais particulièrement le palais du sultan d’Agadez. Les constructions phares dont le minaret de la mosquée d’Agadez ont été réalisées en banco au 16ème siècle. Ce minaret est une majestueuse œuvre architecturale d’environ 27 mètres, qui reste jusqu’ici l’édifice le plus élevé de la ville. Le banco (la terre crue) utilisé dans ces constructions a l’avantage d’être écologique, recyclable, moins couteux, résistant dans le temps, et assure en plus une bonne isolation phonique ; quoi de plus normal de le valoriser pour une architecture moderne accessible pour les démunis.
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VIE PROFESSIONNELLE
Q
KHAM Felicy
ECOLE CONVENTIONNELLE VS ECOLE DE LA VIE
ui a toujours été le premier dans la classe ? 1-Etre passionné, imaginez-vous Einstein dire « je Le sera-t-il forcement dans l’école de la n’aime pas la physique, c’est grâce à la chance, au destin ou le désir ardent des parents qu’il a vie? Un petit saut dans le passé nous révèle l’histoire reçu le prix Nobel physique. Bien évidemment de certains personnages qui ont réussi dans la vie non ! Car il était passionné par la physique. sans forcément exceller à l’école. Ils possèdent Appliquer la passion à l’école c’est favoriser des entreprises qui embauchent même ceux qui certaines matières au détriment des autres. ont réussi brillamment à l’école? Alors, y a-t-il lieu L’application des coefficients n’est pas individuelle, de se demander quel est finalement le lien entre si par malheur tes matières sont affectées par un la réussite scolaire et la réussite dans la vie ? coefficient inférieur, l’échec est alors envisageable Quelles sont les qualités identiques développées et l’étudiant est identifié comme une personne par ces personnages afin de réussir dans l’école pouvant mieux faire. La vie exige passion ; donc de la vie et comment ces qualités sont appréciées être spécialiste pour atteindre l’excellence, ce qui manque généralement au premiers de la dans le processus scolaire ? La vie de certains personnages nous laisse classe qui n’ont pas de passion, qui sont plutôt comprendre que chacun a réussi dans la vie, généralistes et veulent tout faire. L’école nous bien évidemment chacun dans son domaine et de apprend l’obligation et non la passion. façon différente, mais possèdent des qualités 2-La curiosité permet de résoudre les problèmes communes qui, d’ailleurs, intriguent et frustrent du au quotidien. Un apprenant curieux découvre fait qu’elles sont non seulement pas encouragées plus. Et lors des évaluations, fiers de ses acquis, mais pire, réprimées dans le système scolaire. Au il développe ses idées. Malheureusement, si le total cinq qualités ont permis à ces personnages professeur ne comprend pas le contenu, vous aurez une note bien choquante accompagnée de réussir et de se distinguer. 20
VIE PROFESSIONNELLE d’un commentaire « hors sujet ». Dans le système scolaire, être intelligent c’est mémorisé l’information et la restituer sans aucun développement. Mais, la vie professionnelle dit NON ! Avoir le troisième ingrédient de la réussite, donc l’évolution professionnelle, il faut toujours apprendre, chercher, zéro limite face aux informations. La différence cruciale entre les diplômés et les personnages pleins de succès sans diplômes consistants, c’est qu’ils ont toujours l’inquiétude de n’avoir pas assez appris et sont des vrais autodidactes contrairement aux diplômés qui à la fin disent « j’ai fini mes études ». 3-Etre orienté (avoir des objectifs). Tous les cours de management apprennent à être aviser, ne pas être performant dans l’absolu plutôt avec objectifs précis. Imaginer un apprenant ayant le même état d’esprit très intelligent et raisonnable qui réfléchit à son métier et sa carrière, proportionnelle à sa scolarité et décide de se focaliser sur des matières en rapport avec ses objectifs. Si ce dernier est interrogé sur le fait
de ne pas chercher à être premier et répond que cela n’est pas nécessaire et ne répond pas à ses objectifs, à l’école on dira que ce dernier est non impliqué. 4 La créativité, c’est la première chose que l’école hôte dans la vie d’un individu. Les expériences ont montré que 92% des personnes les plus créatrices ont moins de 5 ans et 7 à 8% plus de 5 ans. L’école empêche de réfléchir, travailler, de parler et même dessiner d’une seule manière car il y’a des normes qu’il ne faut pas dépasser. Pourtant chaque instant dans la vie professionnelle il est question d’être créatif, innovant il faut apporter du nouveau. A l’école, un apprenant créatif est qualifié de DISPERCE. C’est une personne qui est toujours au fond de la classe, toujours pose des questions bizarres et aime aborder des questions qui ne sont pas abordées par le professeur. 5 La dernière qualité, c’est être sociable. Il existe un certain nombre d’apprenants pour qui l’absence de la sociabilité est un risque qu’il ne peut pas supporter et donc lors des cours, cherchent toujours de l’ambiance autour d’eux ; communiquent,
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VIE PROFESSIONNELLE
chuchotent ; ils ne peuvent rester figés à suivre l’enseignant pendant une heure. Le pire c’est que les gens qui sont très sociables trichent à l’école. Pourquoi ? Non pas parce qu’ils n’ont pas d’idées ou ne peuvent résoudre le problème posé individuellement. N’existe-t-il pas des étudiants, qui, lors des épreuves, terminent mais regardent de gauche à droite s’il n’y a pas un camarade en difficulté à qui il peut apporter de l’aide ? A l’école la synergie est égale à la tricherie. Pourtant dans la vie professionnelle, il est demandé bien que de travailler tout seul mais faut donner aux autres, il faut garder sa réputation. C’est pourquoi les premiers de la classe personne ne les veux, ils ont un sérieux problème d’intégration dans le groupe et son souvent malheureux. Il leurs manque cette notion de collaboration, ils sont plutôt nourris par la compétition. Pourquoi parler de tout ceci ?
Pour une chose très importante. Avoir la connaissance de ses qualités et savoir que la réussite dans la vie ne passe pas forcement par le fait d’être majorant de sa promotion ou toujours premier de sa classe. Ce que je vous conseille de retenir comme conclusion c’est que si vous n’avez pas réussi ou vous n’aviez toujours pas été le premier de la classe, il se pourrait bien que « vous soyez candidat à être le premier dans l’école de la vie. Alors tournez la page et redémarrez une nouvelle »
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IMAGE D’ARCHITECTURE
N’GUESSAN DANIEL
LES MAISONS RÉSIDENTIELLES QUINTA MONRAY. BY ALEJANDRO ARAVENA
L
es Maisons résidentielles ‘’Monray Quinta’’ réalisées à Iquique au nord du Chili, est un projet de logements sociaux visant à loger 100 familles pauvres disposant d’un budget assez faible. Construire des « demi-bonnes maisons » à défaut d’avoir bonnes maisons; telle est la réponse trouvée par le cabinet Elemental dirigé par l’Architecte Chilien Alejandro ARAVENA, prix priztker 2016. En effet, il opte dans un premier temps pour la densité tout en évitant la surpopulation. Construire en hauteur permet de régler efficacement le coût élevé de la parcelle. Ensuite, entre espace privé et public, il développe un espace collectif. Ce niveau intermédiaire, bien commun assez restreint, permet de renforcer les conditions sociales assez fragiles. Enfin, la structure de chaque unité est assez poreuse, vu que 50% du volume sera auto-construit par les usagers. Cet aspect du projet, permet d’éviter les effets négatifs de l’auto construction sur l’environnement urbain et facilite le processus d’expansion de chaque unité. Assez sobres, et dépourvus de détails le béton et le bois sont les principaux matériaux utilisés. ‘’La difficulté, avec l’habitat social, c’est qu’il y a plein de variables en jeu que tu ne contrôles pas ‘’ affirme Alejandro Aravena. 23
ASTUCE ET SANTE
TOSSIM Josiane
LA SINUSITE
L
a sinusite est une inflammation de la muqueuse d’un ou plusieurs sinus de la face. Généralement c’est un rhume qui, non traité évolue pour devenir perpétuel laissant des morves de couleur jaune pure entre temps. Quels sont les symptômes de cette maladie ? Elle se manifeste par : les douleurs ou la pression dans le visage, la congestion, l’écoulement nasal ou dans l’arrière gorge et une certaine perte de l’odorat. Le mal de tête, la mauvaise haleine, la fatigue et la toux figure parmi les autres symptômes. Comment traiter la sinusite ? Pour traiter cette maladie, l’on n’a pas besoin de faire recours aux médecins. L’Afrique dispose des essences permettant son traitement tel que l’AIL, les FEUILLES de CITRONNELLE et le MORINGA. Utilisation : • Mettre 200g d’ail décortiqué dans un bocal, puis couvrir l’ail avec de la bonne huile végétale. Fermer le bocal et le garder au frais (20oC) pendant trois jours. Agiter le bocal fermé chaque jour pendant quelques minutes. Avaler une cuillère à café de cette huile d’ail, 6 fois par jour. Ce produit se conserve un mois. • Faire bouillir dans un litre d’eau, une poignée de feuilles de citronnelle et inhaler à vapeur. • Faire bouiller 2 verres d’eau, verser l’eau bouillante sur une pincée de flurs, fraiches ou séchées de Morinaga Oleiféra ; couvrir et laisser reposer pendant 5 à 7 minutes. On peut ajouter du sucre. Boire le soir avant le couché. Continuer la cure jusqu’à guérison. 24
LE SAVIEZ-VOUS ?
HAROUNA Souley
L’AVANTAGE QUE PROCURE UN DIPLÔME COMMENT CALCULE-T-ON CET UNIVERSITAIRE SUR LE PLAN DU REVENU AVANTAGE?
I
nvestir dans les études scolaires a ses avantages. Dans la plupart des pays, les titulaires d’un diplôme collégial ou universitaire ou diplôme d’enseignement supérieur ont généralement de meilleurs débouchés sur le marché du travail, sont moins exposés au risque du chômage et perçoivent un revenu plus élevé tout au long de leur vie professionnelle. Certes, les individus bénéficient clairement de leur investissement dans des études universitaires, mais ils ne sont pas les seuls. En effet, les économies qui investissent dans l’instruction et l’acquisition de compétences de leur population par l’intermédiaire de systèmes d’éducation postsecondaire et d’autres moyens en retirent elles aussi des avantages ; puisqu’elles augmentent leurs recettes fiscales et réduisent leurs coûts de transferts sociaux. Qui plus est, en se constituant une main-d’œuvre instruite, elles contribuent aussi à renforcer leur potentiel d’innovation et leur compétitivité.
N
ous avons comparé le revenu des diplômés universitaires avec celui des diplômés du secondaire. Pour calculer le revenu, nous avons utilisé les salaires et les traitements. Nous avons préféré utiliser le revenu médian (le point où 50 % des répondants gagnent davantage et où 50 % gagnent moins), car il est moins sujet aux aberrations que le revenu moyen, qui peut être faussé par les revenus très élevés de relativement peu de personnes. Les résultats sont exprimés en FRANCS CFA gagnés par un diplômé universitaire par tranche de 60 000 CFA gagnés par un simple diplômé du secondaire. Il se peut que la province dans laquelle l’avantage sur le plan du revenu est le plus haut présente un revenu inférieur en chiffres absolus, mais un revenu relativement supérieur pour les personnes en fonction de leur niveau d’études.
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TRADITION
IGNAZOUMI Philidor
LA CASE TRADITIONNELLE OBUS DES MOUSGOUMS : UNE CONSTRUCTION SIMPLE MAIS PLEINE DE SAVOIR-FAIRE ET DE MYSTÈRES !
L
e territoire Mousgoums se situe à l’extrême nord du Cameroun, sur les territoires riverains du Fleuve Logone qui sépare le Cameroun du Tchad. Aujourd’hui il est très difficile de dater les cases obus car, l’origine des premiers Mousgoums qui bâtirent leurs villages dans ce style architectural demeure un mystère. D’après la tradition orale, ils étaient, pour la plupart, des pêcheurs qui s’étaient installés au XIVe siècle dans cette région à l’époque souvent inondée par les crues du fleuve Logone. Ils auraient émigré du Nord - Est du Tchad, fuyant les guerres tribales avec les royaumes du Baguirmi et du Bornou. Les cases obus ont toujours été très élancées, avec une hauteur qui pouvait aller jusqu’à 8m et un diamètre pouvant atteindre 5 m. l’inexistence d’autres matériaux dans la région en dehors de la terre argileuse est l’une des raisons de ce besoin de hauteur. Aussi, maîtrisant la poterie, les Mousgoums auraient décidé de construire leurs cases en utilisant la technique de façonnage. la fermeture de la case ne pouvait se faire que progressivement et de fait, il fallait monter très haut. 26
TRADITION Toutefois, ce modèle de case permettait de répondre à de nombreux besoins. Tout d’abord, le souci de se protéger contre le feu dû aux incendies de forêts assez fréquents dans cette région sahélienne pendant la saison sèche. Ensuite le besoin, à l’époque, de se protéger des tribus guerrières. Ainsi conçus, les villages Mousgoums pouvaient être confondus avec des termitières et ne pas attirer l’attention. La grande hauteur devenait un net avantage puisque qu’en grimpant au faîte, on était capable d’apercevoir tout mouvement à très grande distance. De plus, les messages d’avertissement lancés à l’aide d’une grande corne d’animal pouvaient être transmis d’un village à un autre. Sur les façades, on rencontre deux types de dessins de mouluration : le type « Mourla » avec des moulures parfaitement droites, et le type «Gaya» avec des moulures en forme de « Y » renversé. Réalisées en lignes alternatives autour de la case, elles permettaient de renforcer la structure de la case, et surtout de freiner et de répartir de façon homogène l’écoulement des
IGNAZOUMI Philidor eaux de pluie depuis le sommet jusqu’à la base, limitant à cet effet la possibilité d’effets de ravinement sur la paroi. Leur forme devait donc être très précise et leur réalisation exigeait donc une grande rigueur. Ils servaient aussi à garantir un accès permanent sur toute la surface de la case, facilitant son entretien régulier. Le choix initial du site d’implantation de la case dépendait de la résonance métaphysique du terrain. L’organisation spatiale était de telle manière qu’une concession pouvait compter jusqu’à une quinzaine de cases parfaitement circulaires, qui repliées sur ellesmêmes, formaient également un cercle dont le centre était flanqué d’un énorme grenier dans lequel était conservée la réserve annuelle de mil ou de sorgho.Pour démarrer la construction, le bâtisseur à l’aide d’une houe, une corde et une calebasse, commençait par nettoyer le sol ; il traçait ensuite la circonférence de la case; une petite fondation de 15 cm de profondeur était réalisée pour préparer le départ des murs; le matériau utilisé en fondation était de qualité similaire à celui employé pour bâtir les murs mais préparé sans ajout de dégraissant...
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COM’RAGE Entre
Enragé Junior
‘’Démotacture’’ et ‘’Dictacratie’’,
chacun choisit son camps.
Or tu ne know ais (savais) pas, on appelle ça des ‘’cours virtuels’’. Eké je Wanda2 même quoi.
Ça y est !! La rentrée académique version ‘’Haute Gamme’’ est à sa deuxième saison. Bienvenue à ‘’EAMAUCITY’’, Campement des bâtisseurs, Quartier luxueux de la (GJVB)
Wai!! Les factures de la CEET ont triplé oh !!! Ce n’est pas étonnant, maintenant au village, l’on n’arrive plus à distinguer le Matin de Minuit. Brasseurs à double vitesse,
(Génération Je Vais Bosser),
avec ses
lumières toujours éveillées pour admirer les
nombreux invités de marques,
qui pour
jeux des écritoires sur tableaux et feuilles. Au
l’occasion,
s’agglutinent dans les chambres
campement, on dort plus vraiment !
très hautes standings attribuées par notre cher village.
Oups !! Il y’a plus d’eau dans notre puits! Il faut juste
se rendre au marigot très
Comme d’Hab., rien n’a changé. A part le
moderne situé à l’entrée du village muni d’un
nombre
joli petit seau pour s’en approvisionner. C’est
explosif
recherche
d’un
d’écoliers eldorado
à
venus
à
la
EAMAUCITY,
juste un sport matinal, rien de grave. Hi hi !
notre patrimoine panafricain. Ça y est les
Tchiéee il y’a eu quelle inondation ici pour que
frontières sont ouvertes, et ce pour encore
briques et planches servent de passerelles ?
longtemps.
T’inquiète c’est juste un concept architectural,
En fait, rien n’a changer, sauf, les ‘’Maitres des lieux’’ qui, continuent de nous faire boire leurs cocktails de lois au gout sucrés-salés, dans le silence inouïe de nos ‘’élus locaux’’. Ils
parlent,
commandent
et
ordonnent
; pendant que nous, ‘’élites de demain’’
penser
autrement
l’espace
de
circulation.
Okpoh3. !! Ah oui pendant que j’y pense !! Rien a vraiment changé, si ce n’est le débit des
‘’belles
demoiselles’’ devenus très élevé activant par conséquent les ‘’réseaux sans fil korocratiques’’
bouches grandes ouvertes, nous
exécutons
de proximité. Entre invitations nocturnes de
sans
Quel
luxe, et sorties intimes privilégiées, la liste
vraiment
avoir
le
choix.
vrai
contraste !!! Huum Yako1.
des ‘’goumin4’’ ne fait que se remplir. Yeush !!
Nos ‘’élus locaux’ ’, incapables de réagir, agissent
selon
leurs
propres
Digba5 POTO !
intérêts.
Sérieux !! Ce n’est pas à cause de petit
Comme on le dit, la charité bien ordonnée
samusement là vous allez me clasher hein. Faut
commence par soi-même. C’est ça qui là oh
pas fâcher hein, nous s’amuser
seulement.
!! Hum. CE
PAMOI OH !
Ah ! Il semblerait qu’ici, on peut avoir la
Yako : Marque de compassion.
moyenne dans une matière dont on a n’a
Okpoh : interjection exprimant une contradiction,
jamais vu, ni le contenu, ni le dispensateur :
Goumin : Chagrin. Digba : grand. Poto : échec.
Wanda : étonné
han ! De la pure magie.
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ESPACE DÉTENTE COMMUNIQUÉ: Vous avez besoin d’un espace publicitaire pour la promotion de vos produits et services ? Avec votre journal Archiplume c’est possible ! Il vous suffit d’entrer en contact avec un membre de l’équipe de coordination et vous pourrez avoir jusqu’à une page entière consacré à la promotion de votre produit. NB : ce service est payant !!
BLAGUES Une dame visite une exposition: • Mais quelle est cette horreur? • C’est un Van Gogh. • Mais quelle est cette horreur? • C’est un Picasso. Quelques instants plus tard: • Mais quelle est cette horreur? • C’est un miroir, Madame.
MOTS CROISÉS Un homme demande à un architecte de lui construire une maison seulement des pièces rondes, donc sans aucun angle. L’architecte, surpris, accepte la proposition. Une fois la maison construite, l’architecte demande à l’homme : • Quelle est donc la raison qui vous a poussé à choisir une maison sans angle ? • C’est très simple, ma bellemère m’a dit que même un coin chez moi lui suffisait.
BOIT-CHAMP-COAGULES-CRI-ECHEREME-ETIOLENTGAMET-HABILITERAIS-HIE MAGIE- MIT-MORS-ONT-PIEPRE-PUTREFIES-TUE-VIA-BRUN-CINGLE-CORDELETTESDOPE-ECOT-ENJOIGNIT-FIN-GIT-HIC-HUERAI-JAS MANIERAS MOI OCRER PETIOLE PIPE PUNI SURCROUT UNIR VISEES IRRITATION 29