Délit D'Initié n°3

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6 mars 2008

Numéro 3

Le Délit d’initié Edito

« B

Le délit d’initié est puni par la loi

uy low, sell high, go golf ». En ce début d’année, où l’incertitude est reine, où les indicateurs s’enchaînent et se contredisent et où les bourses continuent à faire le yo-yo, il faudra peut-être attendre encore un peu avant d’aller jouer au golf ! Certes, de nombreuses actions offrent aujourd’hui des valorisations très attractives, mais elles restent encore fortement liées à un marché instable. L’enjeu majeur des prochaines semaines voire des prochains mois sera donc d’acheter au plus bas avant que la confiance ne revienne parmi les investisseurs. Toutes les informations nécessaires pour faire les bons choix dans ce numéro.

A la une : Histoire d’une fraude Comme vous le savez, la Société Générale, troisième banque française et leader mondial des dérivés actions, a été victime d’une fraude d’une ampleur sans précédent, causée par un de ses traders, Jérôme Kerviel. Alors que ce dernier passait de l’ombre à la lumière, ses manipulations exposées au grand jour, la banque passait, quant à elle, de la lumière à l’ombre, son indépendance et son unité menacées et son équipe managériale fragilisée. Destins croisés si l’on peut dire. Si personne n’ignore le fait, peu connaissent les détails de ce tragique accident et comprennent comment un seul homme a pu provoquer une perte de 4,9 milliards d’euros et surtout se jouer pendant des mois du système de contrôle de la banque. Revenons donc sur la crise qui a fait vaciller l’une des institutions financières les plus solides et dont le système de contrôle des risques est réputé comme l’un des plus aboutis du Monde. Dans quelle activité travaillait le trader et quel était son parcours au sein de la

La rédaction banque?

Kerviel était trader au sein de l’activité arbitrage actions pour compte propre, qui fait partie de la division Actions et Dérivés. Il était chargé de profiter d’infimes écarts de cours entre les contrats à terme (futures) sur indices européen (Eurostoxx), allemand (Dax) et britannique (FTSE). Pour ce faire, il achetait et vendait des futures sur un indice et devait se couvrir par une position inverse sur un autre indice. En réalité, il ne couvrait ses positions que de manière fictive et s’exposait ainsi pleinement au risque en pariant sur l’évolution des indices (il a spéculé à la baisse en vendant des futures puis à la hausse en en achetant), ce qui n’entre pas dans les fonctions d’un arbitragiste (à ne pas confondre avec vil spéculateur). (suite page 2)

Sommaire

Page 2 : Société générale : Histoire d’une fraude Page 3 : La BNP Paribas semble sortir vainqueur de la crise ! Page 3 : Focus pays : L’Inde Page 4 : L’eau Page 5 : L’article gagnant : Le rapport Attali Page 6 : Que faire ? Page 6 : Le club en ligne de mire Page 7 : Le quizz de l’initié Page 8 : Vos questions, nos réponses

Rédacteurs

Responsable : Jean-Baptiste BARENTON Equipe : Alex BAGHDASSARIAN, Armand BOISSIER, Laurent BONNARD, Lucile CORNET, Margot CHOUX, Clémence DE LA BACHELERIE, Mathieu RAMADIER Mise en page : Julien PESCHARD Contact : Faycal NASSET

Retrouvez prochainement le délit d’initié sur www.transac-edhec.com delit@transac-edhec.com Année 2008 - Numéro 3


Pour comprendre l’actualité Le parcours du trader est déterminant car il a capitalisé sur son expérience de 5 ans en middle office pour monter ses positions frauduleuses.

Histoire d’une fraude

passait une série d’écritures comptables pour masquer son exposition. • En falsifiant des documents lui permettant de justifier la saisie de ses opérations fictives. Comment a-t-il mis en place la • En faisant en sorte que ces opérations fraude? fictives portent sur un instrument fiUtilisant sa connaissance des procé- nancier différent de celles qu’il venait dures de traitement et de contrôle des d’annuler, afin d’augmenter ses chanopérations de marché liée à son expé- ces de ne pas être contrôlé. rience en middle, le trader a combiné Il déjeunait également avec ses anun système sophistiqué de contour- ciens collègues pour se tenir au counement des contrôles en vigueur, afin rant des évolutions du système inforque ses opérations fictives ne soient matique et obtenir le calendrier des pas immédiatement identifiées. Il a contrôles. Il ne prenait pas de vacanpu ainsi dissimuler une exposition ces (comme quoi il n’a pas usurpé le d’une ampleur considérable (50 mil- titre de “trader fou”) et ne laissait à liards d’euros dont 30 milliards sur personne le soin de s’occuper de ses l’Eurostoxx, 18 sur le Dax et 2 sur le positions en cas d’absence. FTSE). Toutefois cet exploit n’est pas Seule une erreur de couverture du rissans précédent en termes d’exposi- que de contrepartie a permis de mettion. Le Crédit Agricole a perdu 250 tre à jour la fraude en déclenchant le millions en automne système d’alerte (détection «Il a pu dissimuler une à cause d’un courtier d’un risque de contrepartie exposition de 50 milnew yorkais exposé anormalement élevé). liards d’euros» lui aussi à hauteur de 50 milliards, le contexte de marché La SG a-t-elle joué un rôle dans le était juste plus favorable. krach du lundi 21 janvier? Le déEn pratique, Kerviel a combiné plu- bouclage des positions ne pouvait il sieurs techniques de fraude: être reporté afin de ne pas subir les • Tout d’abord en donnant à ses opéra- conditions de marché particulièretions fictives des caractéristiques qui ment défavorables? limitaient les occasions de contrôle: Le débouclage a eu un impact marpar exemple, il choisissait des opéra- ginal sur les marchés, du fait de sa tions spécifiques sans mouvement de rapidité (3 jours) et sa confidentialité trésorerie ou appel de marge et qui ne afin de ne pas exposer la banque à des nécessitaient pas d’envoi de confir- spéculations et mouvements supplémation immédiat. mentaires, ni provoquer des mouve• En usurpant les codes d’accès infor- ments de panique. De plus, il n’a pas matiques appartenant à des opérateurs dépassé 8,1% des volumes traités sur pour annuler certaines opérations. Il les indices futures concernés.

La baisse des marchés du lundi 21 est surtout corrélée à la chute des marchés asiatiques intervenue dans la nuit de dimanche à lundi, soit avant le début de l’intervention de la SG, qui faisait suite au déclin du marché européen du 25/01. Ce débouclage des positions était essentiel pour la banque qui n’a pas vocation à jouer au casino avec des positions équivalant 1,5 fois ses fonds propres, dans un contexte de marché particulièrement incertain. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de délit d’initié? Rien à voir. L’ami Robert Day a en effet lâché 135 millions d’euros d’actions avant la crise non parce qu’il disposait d’informations privilégiées sur la fraude (il est peu probable que Kerviel lui ait confié l’affaire, même Sarkozy n’était pas au courant!) ou grâce à son flair infaillible de businessman, mais parce que cette âme charitable avait prévu de recapitaliser ses fonds caritatifs. Il reste néanmoins l’actionnaire privé principal de la SG, histoire de profiter de la hausse du titre due aux rumeurs d’OPA.

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CdlB


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La BNP Paribas semble sortir vainqueur de la crise !

ous voilà en février dans un contexte financier international troublant. La crise du subprime a accablé les plus grandes banques mondiales et risque de changer notre paysage banquier français auquel nous sommes si attachés. Morgan Stanley, Merrill Lynch ou encore Citigroup, pour ne citer qu’une poignée des grands noms de Wall Street, ne cessent d’affoler les marchés par l’ampleur de leur exposition aux crédits hypothécaires à risques. Et alors que la France se pensait à l’abri de cette crise, la surprise est venue de la Société Générale qui, par l’intermédiaire du désormais très médiatique Jérôme Kerviel, vient de réaliser une perte totale de 7 milliards d’euros. Malgré ces nouvelles pertes, la Société Générale assure qu’elle parviendra à dégager un bénéfice net pour l’année 2007, de justesse. Selon elle, il devrait s’établir entre 600 et 800 millions d’euros. La banque avait terminé l’année 2006 avec un bénéfice de 5,22 milliards d’euros. Mais les faiblesses de cette entité financière française pourraient profiter à l’autre géant national : la BNPP. Cette dernière avait déjà tenté de racheter la SocGén en 1999. Et malgré les déclarations de solidarité du Pré-

sident Sarkozy, les rumeurs de rachat ont dopé le titre Société Générale à la Bourse de Paris. Après un début de séance dans le rouge le 31/01/2008, l’action prenait 3.01% à 84.26 euros à 12h. Les autres valeurs bancaires restaient alors chahutées. Pourquoi la BNP Paribas n’est-elle quasiment pas touchée par cette crise ? Voilà une question qu’il convient d’éclaircir. Notre champion bancaire hexagonal doit sa relative bonne tenue à son business model traditionnel : « Les grandes banques françaises sont généralistes et donc multi-activités. Partant d’une activité banque de détail, elles ont ensuite élargi leur spectre d’influence au point de couvrir à présent tous les métiers, contrairement à bon nombre d’établissements étrangers qui ont cherché d’emblée des modèles de croissance plus internationaux calqués sur le système anglosaxon » note L’Expansion.com. Une autre explication que nous pouvons apporter est la suivante : les banques françaises sont en général plus portées que leurs rivaux internationaux sur les produits dérivés (instruments financiers dont les valeurs fluctuent en fonction de l’évolution du taux ou du prix d’un produit appelé sous-jacent et dont le règlement s’effectue à une

date future). Or la crise du subprime provient de ce que les crédits immobiliers à risques aux Etats-Unis ont été titrisés massivement et donc convertis en obligations. Et voici les résultats de cette stratégie novatrice : la banque BNP Paribas a annoncé mercredi avoir dégagé un bénéfice net record de 7,8 milliards d’euros en 2007, alors que sa concurrente Société Générale est empêtrée dans une crise qui a fait fondre le sien à 947 millions d’euros environ, soit environ dix fois moins. Quoi qu’il en soit le directeur général de la BNPP, Baudouin Prot, a écarté à plusieurs reprises l’hypothèse de rachat de la Société Générale, en soulignant que depuis dix ans, les deux entreprises n’ont cessé de se développer dans des domaines redondants, comme par exemple le secteur des produits financiers dits dérivés. Déclaration de solidarité nationale qui est à relativiser dans un monde où la solidarité n’a pas forcément sa place. MR

ujourd’hui, l’Inde est un pays où l’Hindouisme qui surprend par son parègne une grande disparité : du cifisme apparent, des temples comme célèbre Lakshmi Mittal au mouroir de jamais nous n’en avons bâti mais en Calcutta, ce havre de paix bercé par aucun cas un dynamisme économique une culture multimillénaire est tiraillé de cette ampleur ! entre la naissance de groupes transna- L’Inde jouit aujourd’hui de la deuxiètionaux et l’indigence rare de sa popu- me plus forte croissance au monde. lation. Dans nos esprits, la plus grande Le gouvernement vient d’annoncer le démocratie du monde est encore une chiffre de 9,6% pour 2007, un record terre de pèlerinage qui a été foulée par depuis 1989 ! La bourse aussi se porte Mère Thérésa, Gandbien, en tout juste un «En tout juste un an, l’indice hi ou des myriades an, l’indice de référende référence, le SENSEX a de routards babas en ce, le SENSEX a augaugmenté de 32%» mal de philosophie. menté de 32% ! Les Du Bengale au Kerala, l’Inde est un nouveaux maharadjas se nomment les pays qui étonne voire passionne les Ambani, à la tête du groupe Reliance européens. Elle nous en évoque des (pétrole et télécommunications) ou la senteurs venus d’Orient, une religion, famille TATA, présente dans quasi-

ment tous les secteurs d’activité ! En plus de ses 56% de terres arables, l’Inde possède d’importants gisements de charbon, de fer, de pétrole, de gaz et de diamant. Des mines de SIRSA aux côtes pétrolifères de Maharashtra, l’Inde a tout pour redevenir une très grande puissance économique. De plus, contrairement à l’Afrique, les barrières culturelles et l’histoire coloniale ont fait que l’Inde contrôle son développement par des entreprises nationales. En effet, après 1947 (date de son indépendance), elle n’a connu ni ingérence ni implantation de firmes multinationales. Ce n’est qu’en 1991 que le gouvernement a libéralisé différents domaines d’activité. Les sec-

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L’Inde : entre mythe et essor économique

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teurs lucratifs sont donc l’apanage de groupes nationaux. Par ailleurs, trois éléments semblent aujourd’hui favoriser les investissements et l’implantation en Inde. Ce pays est d’abord un pays qui regorge d’étudiants formés et opérationnels. La région de Bangalore possède par exemple plus d’ingénieurs qu’en Sillicon Valle (environ 150 000). Des entreprises indiennes comme Infosys cohabitent avec des firmes mondialement reconnues comme IBM ou Cap Gemini. De plus, l’Inde est un pays stable, malgré les centaines de MIG-21, des commandes pour Eurocopter et une guerre latente ou incessante au Kashmir, le premier ministre indien Mr Singh œuvre pour une très grande transparence en matière de diplomatie militaire. Enfin, si la croissance de l’année passée ne semble pas si exceptionnelle, sa pérennité n’est mise en doute par aucun économiste. Les tensions inflationnistes sont relativement bien jugulées par la banque centrale, du coté de l’offre on assiste à une diversification des secteurs d’activité et du côté de la demande à une augmentation de l’investissement. L’Etat favorise l’entreprise en déve-

L

’eau est aujourd’hui un enjeu géopolitique majeur, elle entraîne des polémiques violentes et sa raréfaction accentue d’autant plus cette tendance. Ce constat élude un fait non moins pertinent : l’eau est en passe de devenir un enjeu économique majeur et elle est la source d’un marché potentiel de plusieurs milliards de dollars. Plusieurs constats nous amènent à penser que l’eau est une valeur montante dans laquelle il est bon d’investir. La demande en eau ne cesse de croître et ce phénomène n’est pas près de s’arrêter : la population mondiale et sa consommation en eau augmentent de concert, le développement d’une agriculture intensive très gourmande en eau renforce cette pression sur l’or bleu et la montée en puissance des pays en voie de développement ne

loppant énormément les infrastructures. L’OPCVM Saint-Honoré Inde de Rothschild paraît ainsi très approprié pour pénétrer ce marché puisqu’il est investi dans le secteur de l’eau et de l’électricité. Il a augmenté ses actifs de 63% en un an. Si investir dans le pays de Bouddha semble en tout état de cause une bonne décision, s’y implanter est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Nombreux sont ceux qui se cassent les dents à démêler des aberrations administratives inextricables et incompréhensibles. C’est le pays où il faut faire le plus de démarches auprès des différentes autorités dans les régions et les villages. La corruption ou la connaissance du chef est une porte d’entrée incontournable pour pénétrer le marché indien. Cocacola, négligeant ces contraintes culturelles, a par exemple déserté en 1970 avant de revenir en 1993. «Imaginez que vous débarquez dans un pays où les hommes marcheraient sur la tête. Cette race pense, sent, vit d’une façon contraire à la nôtre, et la première idée, quand on arrive à Bénarès, c’est que le délire y est normal» disait l’académicien et voyageur André Chevrillon. Véritable « choc des cultures » notre

judéo-christianisme n’a donc aucun lien avec le métissage indien.

nécessite pas uniquement du pétrole, à titre d’exemple la Chine utilise en moyenne 10 fois plus d’eau que les pays développés. Mais les problèmes ne touchent pas uniquement la ressource en elle-même, les infrastructures permettant la distribution et le traitement de l’eau sont soit insuffisantes soit obsolètes. Cette carence en matière d’infrastructures touchent même les pays développés, ainsi la société américaine des ingénieurs civils (ASCE) estime dans son bulletin de l’infrastructure Américaine de 2005 que 55 000 systèmes d’eau potable communautaires et 16 000 systèmes de traitement des eaux usées seront confrontés à «des besoins d’investissement publics vertigineux» au cours des 20 prochaines années. Tous ces besoins constituent à l’échelle mondiale des perspectives d’investissements colossales. L’Arabie SaouTransac EDHEC - page 4 - Délit d’initié

dite a annoncé début novembre 2007 lors du Saudi Water & Power Forum que « 100 milliards de dollars seront consacrés au développement d’unités de désalinisation et à l’assainissement du réseau hydrographique ». Quant aux Etats-Unis, l’ASCE estime qu’il faudra 1 000 millions de dollars de réparation au cours des 20 prochaines années pour remettre en état une « infrastructure décrépite ». Autant de projets qui ne manquent pas d’intéresser les grandes sociétés privées spécialisées dans la gestion des ressources hydrauliques. Le problème pour ces opérateurs privés est que jusqu’à présent, les autorités publiques se sont montrées réticentes à privatiser ce domaine sensible et à l’heure actuelle elles assurent encore près de 90% de la distribution d’eau dans le monde et tentent de gérer ellesmêmes leurs infrastructures. Cepen-

L’eau

Difficile mais pas impossible ! Ce qui paraît le plus adapté aujourd’hui à une implantation est le partenariat et la coopération. Pour profiter de la croissance indienne, Renault-Nissan s’est associé par exemple avec Mahindra et Danone avec Wadia. Suez a, elle aussi, profité de notre gouvernement pour s’octroyer deux contrats d’une valeur de 100 millions d’euros. Certains français ont aussi tenté leur chance avec succès. Armés de patience et de curiosité, ils réussissent brillamment dans le tourisme en réhabilitant quelques palais, dans l’informatique et l’importation. Alors, si vous aussi, vous vous sentez l’âme d’un voyageur et d’un investisseur curieux, l’Inde vous donnera sans doute beaucoup plus de perspectives économique et culturelle que son voisin chinois. L’Inde s’offre à vous, pourquoi ne pas vous offrir à elle ? ABo


dant, force est de constater que face à l’ampleur considérable de la tâche à accomplir, et des exigences techniques et logistiques requises concernant la mise en place et l’entretien des systèmes de traitement des eaux, une libéralisation ou au moins des partenariats seront indispensables. Le secteur va donc inévitablement s’ouvrir aux grands groupes dont des géants européens comme le britannique Thames Water, l’espagnol Aguas de Barcelona ou le français Veolia. Les analystes estiment que leur chiffre d’affaires va augmenter de 15% par an dans les années qui viennent, pour atteindre 400 milliards de dollars. Les plus optimistes tablent même sur une telle augmentation qu’ils prévoient que l’eau

pourrait devenir plus chère que le pétrole, d’ici les 50 prochaines années. Sans se risquer à de pareilles prophéties il paraît judicieux de garder une place pour les « valeurs bleues » dans votre portefeuille d’action car la dynamique haussière concern a n t l’eau est déjà engagée. On se limitera donc à quelques exemples d’actions et produits dérivés corrélés à l’eau. En France, la société Veolia possède une de ces divisions, Veolia eau, dont l’activité est entièrement dédiée à l’eau, sa croissance

est bonne et elle totalise un chiffre d’affaires de 10.1 milliards d’euros pour l’année 2006 (soit une augmentation de 10.4%). Il existe également un grand nombre de sociétés américaines cotées au Dow jones dont les principales sont Aqua America, Pentair, Walter Industries ... Enfin l’indice World Water regroupe les vingt plus grandes entreprises mondiales du secteur de l’eau et a progressé de plus de 35 % en un an. Le marché revêt un potentiel gigantesque et les analystes sont confiants. Alors dans un marché actuellement en difficulté profitez de l’occasion : jetez vous à l’eau. LB

bon le manuel keynésien, la commission Attali se présente ouvertement comme (trop ?) libérale. La logique économique est la suivante : la relance par l’offre va stimuler la demande, principal contributeur du PIB français, et faire baisser le taux de chômage. Les baisses relatives des salaires dues à la réduction de la fameuse « armée de réserve » seront compensées par la baisse ree 23 janvier dernier Jacques Attali lative des prix, induite par la libéralisaremettait au président de la répution de l’économie. Le pouvoir d’achat blique son Rapport de la Commission pour la libération de la croissance fran- des ménages progressera et la France çaise. Rapport ? Non, le professeur At- goûtera alors aux délices du cercle tali nous rappelle à son légendaire ego vertueux de la croissance structurelle. dès la première phrase : « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode Oui mais voilà ! Si cette théorie foncd’emploi ». Loin de la notice de mon- tionne parfaitement dans les manuels tage d’un meuble IKEA, ce « mode d’économie, sa transposition dans le d’emploi » de 245 pages regroupe 316 modèle français n’est pas aussi évidente. propositions censées permettre d’aller Le rapport repose sur deux conditions chercher ce fameux point de croissance relativement discutables. La première cher à Nicolas Sarkozy. Décryptage. est que l’économie mondiale sera en croissance sur les trois prochaines anLes propositions du rapport Attali s’arti- nées. Nous ne sommes pas sans ignorer culent en fait autour de trente « décisions les troubles actuels de l’économie monfondamentales », allant de la maîtrise de diale dont le risque de récession chez l’anglais en fin du primaire à l’améliora- notre partenaire américain. En cas de tion de l’attractivité des métiers du ser- fléchissement mondial, la libéralisation vice à la personne. Première remarque, de notre économie plongerait la France ce plan de relance économique s’appui dans la crise alors qu’elle est capable à sur une amélioration de l’offre, tant qua- l’heure actuelle de l’éviter grâce à son litativement que quantitativement. Alors caractère dit « tampon ». La seconde que les précédents rapports fleuraient condition est l’adhésion des français au

principe de la destruction créatrice de Joseph Schumpeter. Le rapport préconise d’« ouvrir très largement les professions réglementées » ce qui provoquera la disparition des secteurs concernés. Pour imager ce dernier point, prenons le cas des taxis. En déréglementant cette profession, les licences de taxis (principal actif) n’auront plus aucune valeur. Ces millions d’euros partis en fumée devront être compensés par l’arrivée massive de nouveaux chauffeurs. Ce pari sur la capacité des Français à saisir ces nouvelles opportunités apparaît plus que risqué quand on connaît la frilosité de nos concitoyens à se mettre à leur compte. On risque donc bien d’assister à une destruction mais pas aussi créatrice que la voudrait Jacques Attali…

L’article gagnant : Le rapport Attali face aux réalités économiques

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Transac EDHEC - page 5 - Délit d’initié

Cependant ne jouons pas les oiseaux de mauvais augure. Même si la conjoncture actuelle ne se prête pas à une application « pleine et rapide » des préconisations du rapport, celui-ci a tout de même l’avantage d’être en rupture avec ce que nous avions l’habitude de lire. Au regard des performances de nos partenaires économiques (Allemagne, Espagne), il ne fait aucun doute qu’une petite injection de libéralisme dans notre modèle social sera bénéfique à moyen terme. Par Kévin Dayot, vainqueur du concours délit d’initié


Gestion de portefeuille R

Panique sur les marchés boursiers : que faire ?

arement un début d’année aura été aussi agité. La plupart des Bourses mondiales ont fortement chuté, -15% pour le CAC 40, - 8% pour le DOW JONES, -15% pour le Nikkei. Quant à certains marchés qui avaient été préservés cet été, comme le marché chinois ou encore le marché des matières premières, ils commencent eux aussi à montrer de nombreux signes de faiblesse. Bien plus, mêmes les valeurs qualifiées de défensives, telles que celles appartenant au secteur de l’agroalimentaire ou de l’énergie, ont fortement dévissé, à l’image de l’action EDF qui a perdu près d’un quart de sa valeur depuis son plus haut enregistré en fin d’année. Dés lors, que faire actuellement de son argent ?

Il est vrai que de nombreuses actions sont maintenant à des prix qui défient toute concurrence. Certaines ont perdu près d’un tiers de leur valeur depuis leur plus haut de l’année dernière et semblent injustement corrigées, entraînées par un marché fortement baissier. L’action Vinci a par exemple perdu près d’un tiers de sa valeur, alors même qu’elle annonce

des résultats records, et que les deuxtiers de ses Cash Flows proviennent d’activités sûres telles que ses concessions d’autoroutes ou ses parkings ! Ainsi de nombreuses bonnes affaires existent pour qui sait les repérer et pour qui n’a pas peur d’investir sur le long terme. N’oublions jamais que ce sont les marchés boursiers qui offrent la meilleure rentabilité, aux alentour de 7% par an en moyenne. et le plan de relance de l’économie Ainsi, le CAC 40 offre aujourd’hui de américaine proposé par l’administranombreuses opportunités d’entrées. tion Bush n’ont pas permis de redonner le moral au marchés financiers. Cependant, il nous semble que l’agi- Ainsi, même si les marchés finantation n’est pas finie. Les marchés ciers ont parfois été anormalement restent encore extrêmement volatils sanctionnés et que de nombreuses et vont encore jusqu’à perdre plus de actions offrent aujourd’hui des valo3% en séance. Les chiffres publiés aux risations attrayantes, il convient enUSA, bien que parfois contradictoi- core de rester globalement à l’écart res, laissent entrevoir les signes d’une de marchés qui restent plus que récession presque certaine. De plus, jamais liés à la conjoncture améles soucis liés à la crise du subprime ricaine et qui subissent actuellene nous semblent pas terminés. Il est ment une grave crise de confiance. fortement possible que les banques . annoncent de nouvelles dépréciations dans les semaines à venir, ce qui aurait J-B B de nouveau de fortes répercutions sur le cours des actions. Enfin, même les annonces de baisse de taux directeur

Le club en ligne de mire

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près deux mois d’activité, le club d’investissement continue à afficher de bonnes performances au regard des principaux indices boursiers. Nous réalisons une plus-value de 0,7% alors que sur la même période le CAC perdait près de 10%. Nous avons maintenu nos positions sur le tracker adossé à l’or (Lyxor Gold Bullion Securities) qui affiche une plusvalue de 7,5%, sur le tracker adossé à l’inflation (Lyxor ETF EUROMTS Inflation Linked) en positif de 0,77% et

sur la SICAV sur le marché russe (DWS RUSSIA CAP) en baisse de 4,5%.

Nous avons fait d’autres investissements, en essayant de saisir les opportunités du marché. Par exemple, nous avons acheté des titres EDF le 12 février dernier car nous avons jugé que le titre était largement décoté par rapport au reste du secteur. Les résultats d’EDF pour 2007 publiés le lendemain ont été appréciés par le marché, la croissance du groupe est importante et surtout les projets sont très ambiTransac EDHEC - page 6 - Délit d’initié


tieux. Nous avons revendu les actions deux jours après notre achat avec une belle plus value à la clé : 4,80%, soit environ 80€. Nous avons également décidé d’investir 12% des fonds dans un tracker sur les métaux précieux (le Lyxor GBS & ABN AMRO Prestige) nous permettant de profiter de l’évolution des cours des métaux suivant : l’or,

l’argent, le palladium et le platine. Ces métaux devraient continuer à monter car la demande mondiale est toujours très forte en raison de la croissance des pays émergents. Cet investissement s’avère très payant (15,1% de plusvalue). Seul point noir, notre décision d’acheter des titres de la Société Générale. Nous voulions profiter des ru-

meurs d’OPA mais elles se sont rapidement dissipées (moins-value de 20%). Pour la suite, différents investissements sont étudiés (dans un panier de valeurs représentatif du fort potentiel des Pays du Golfe, investissement en Inde, …).

Le quizz de l’initié

1. Qu’est-ce qu’un warrant :

5. Lequel de ces proverbes ne concerne pas la bourse ?

a) Un reptile d’Asie du Sud-est b) Une option donnant le droit d’acheter ou de vendre un sous jacent à un prix donné c) Une option donnant l’obligation d’acheter ou de vendre un sous jacent à un prix donné

a) Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel b) Il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier c) Il faut acheter au son du canon et vendre au son du violon 6. Qui furent les premiers à utiliser des billets de banque : a) Les marchands génois au XV° siècle b) Les égyptiens au II° siècle de notre ère c) Les négociants de thé chinois au X° siècle

2. Dans le jargon de la salle des marchés, les produits dérivés sont appelés selon leur complexité : a) Produits vanille et produits exotiques b) Produits doux et produits corsés c) Produits paradis et produits tornade 3. Cherchez le vrai …

7. Quel a été le maximum atteint par le CAC40 ? a) 6364 le 15 Juin 2007 b) 6922 le 4 Septembre 2000 c) 7173 le 20 Mars 1987

a) L’Argent de Zola b) La banquière de Balzac c) Le jeudi noir de Raymond Radiguet 4. De quelle prestigieuse banque britannique Nick Leeson, trader de 28 ans, a-t-il causé la faillite en 1995 ?

Réponses : 1b (contrairement aux futures) ; 2a ; 3a ; 4c ; 5aucun ; 6c ; 7b (en 87 le Cac n’existait pas !)

a) Barclays b) Lloyds c) Barings

Transac EDHEC - page 7 - Délit d’initié


Vos questions, nos réponses

Comment peut-on caractériser un et la demande se créent. Krach de 1987 : plusieurs années de krach ? croissance ininterrompues, des mégaQuels sont les krachs qui ont mar- Tulipomania : au début du XVIIè- fusions, des montages financiers de qués les marchés financiers ? me siècle, les investisseurs s’étaient plus en plus complexes... et un krach pris d’un véritable «amour» pour les boursier. Un krach est une forte chute de la va- bulbes de tulipes. Ces bulbes étaient leur d’un indice, d’un cours, d’un sec- échangés à l’unité tellement leurs prix Le krach russe : la chute du mur du teur. C’est avec ces quelques mots que étaient importants. Berlin a montré les difficultés dans l’ont peut résumer la hantise de bon lesquelles la Russie et l’Asie étaient nombre d’investisseurs institutionnels Le Jeudi Noir : sûrement le krach le plongées. En 1998, l’Asie subit un et particuliers : le krach boursier. L’in- plus retentissant de la période moder- krach boursier dont les déclencheurs vestissement en bourse est loin d’être ne. En 1929, les cours de titres dans le n’ont sans nul doute été un endetteun investissement sans risque. Le monde entier s’effondrent entraînant ment massif et des problèmes de remkrach boursier est l’un de ces risques, avec eux l’économie mondiale. Cette boursement. sans doute l’un des plus dévastateurs. récession économique a servi de terreau aux thèses nationalistes du régime Le e-krach : an 2000, explosion de la Il existe deux types de krachs. L’un fasciste en Allemagne. Le principal bulle spéculative des valeurs Internet. spectaculaire, le krach classique cor- détonateur du krach de 1929 est lié à Internet revient à la triste réalité des respond à une forte chute des cours la hausse des taux d’intérêts. De 1927 choses : on ne peut investir plusieurs sur une ou plusieurs journées. La bais- à 1929, les taux d’intérêts sont montés dizaines de milliards de dollars dans se est très brutale et il sera très difficile de 4,06% à 7,6%. Cette hausse s’ex- des sociétés générant autant de pertes. pour un investisseur de se désengager plique à la fois par la recrudescence ABa du marché lors d’un tel krach, le nom- des achats à crédit tant pour l’investisbre de vendeurs dépassant largement sement en actions que pour l’achat de Vous pouvez envoyer vos questions le nombre d’acheteurs. biens d’équipement. La seconde cause à delit@transac-edhec.com La deuxième forme que peut revêtir de cette hausse des taux est à chercher un krach boursier est le krach dit lar- dans de forts besoins de capitaux à vé. Le krach larvé a des conséquences l’étranger. Les Etats-Unis exportent identiques au krach classique en ter- d’importantes masses de capitaux à mes de baisse, mais la période de cette l’étranger et accroissent ainsi les taux chute est plus étendue dans le temps, d’intérêts. plusieurs semaines ou mois. Le krach Beaucoup d’inest là, chaque jour un peu plus, mais vestisseurs ayant les investisseurs hésitent à lui donner acheté leurs titres à ce nom tant la baisse est régulière. crédit, ne peuvent Un krach larvé peut donc causer des plus rembourser moins-values plus importantes car le les intérêts qu’ils choc psychologique de la baisse sou- doivent verser, la daine n’existe pas, et bons nombres hausse des actions d’investisseurs pensent que le marché devenant inféredécollera. rieure au coût de Conférence le 11 mars avec Vincent de l’emprunt. Le cyLa Bachelerie, responsable monde des Les krachs existent depuis les pre- cle vicieux est entélécoms chez E&Y et associé. miers échanges commerciaux. A partir tamé. Cette situadu moment où un prix fixait la valeur tion nous rappelle d’un titre, d’une matière première (or, étrangement la criblé, etc.) ou d’une devise, il était natu- se des Subprime. rel que des déséquilibres entre l’offre

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