Novembre 2008
Le Délit d’initié
Numéro 5
EDITO
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ous vivons une époque extraordinaire. Crise économique, élection historique et bouleversement géopolitique majeur sont l’apanage de notre temps. Ingrédients qui mènent souvent à des révolutions. « De velour » sans doute mais des révolutions quand même. Nous sommes ainsi à l’aube de grands changements. Le libéralisme aux Etats-Unis et en Europe est entamé, l’unilatéralisme et le va-t-en guerre américain s’érodent. En revanche, la moralisation de la politique et de la finance est une idée d’actualité. Lui aussi responsable d’une révolution Vaclav Havel disait que « le marché ne peut exister qu’à condition de s’appuyer sur une morale ». Et c’est sans doute au gré de cette moralisation que les métiers de la finance vont évoluer. La crise et les nouvelles réglementations vont bouleverser les activités et les différents métiers. Financiers en herbe, le délit est là pour vous donner les enjeux clés de ce monde qui change.
Les trous noirs de la finance page 3
Transac EDHEC
Volkswagen avance à découvert page 2
Wind of Change
L’élection est historique, le plébiscite est sans précédent pour un président de couleur tout juste 45 ans après le « I have a dream » de Martin Luther King. Barack Obama est métis et progressiste. Il est aujourd’hui porteur d’espoir d’une Amérique meurtrie par les années Bush. Voilà un événement qui prouve une fois de plus que les américains sont capables de changer et de dépasser leurs illusions. Il est de ceux qui ont une certaine idée de l’Amérique. Une conception d’un pays métissé qui rassemble par ses valeurs au-delà même de sa diversité. C’est dans cette quête
d’identité que les américains se sont tournés vers leurs Pères fondateurs. Roosevelt, Washington ou même Jefferson ont fait la révolution et instauré la démocratie sans faire couler le sang. « Ce n’est pas parce qu’on est élu en temps de crise qu’on est nécessairement grand mais cela en donne l’occasion » souligne Michael Sandel, philosophe politique à Harvard. Obama est servi. Il doit faire face à des défis économiques, écologiques et géopolitiques de grande ampleur. Maintenant qu’il est élu Obama doit s’atteler à résoudre promptement la crise. Ici c’est le système financier qui est en panne. Sans les milliards de dollards injectés, le secteur bancaire aurait cessé de fonctionner. Que les investisseurs se rassurent, les économistes louent son pragmatisme et lui attribuent même la note de 3,3/5 alors que notre ami Bush n’atteignait qu’ 1,7. Pour agir, il lui faut donc un homme sans concession et Tim Geithner semble la personne idéale pour diriger le Trésor américain. L’actuel
A la une directeur de la FED new-yorkaise est jeune (47 ans), expérimenté et ne pourra rentrer dans un jeu de collusion avec Wall Street pour décider. Comme Obama, c’est un pragmatique qui tire son esprit d’ouverture en Asie et en Afrique où il a étudié. Mais Obama n’a pas que l’intention de juguler la crise. La victoire des démocrates devrait se traduire par une augmentation des dépenses de santé et par des normes écologiques accrues. Une meilleure couverture santé pourrait ainsi permettre à des milliers de personnes d’acheter des médicaments, ce dont profiteraient l’industrie
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pharmaceutiques, Merck et Pfizer en tête. De plus, le Congrès devrait voter des lois contraignant les entreprises à compenser financièrement leurs émissions en CO2 en instaurant un système de crédits d’émissions de Gaz à effet de serre. Des groupes comme Siemens présent dans le nucléaire ou le scandinave Vestas dans l’éolien seraient friands de ces évolutions. Mais « le chemin sera long. La montée sera rude » (Discours du 4 novembre à Chicago) et la crise va contraindre Obama et l’Amérique a adopter des décisions économiques et géopolitiques bien différentes de celle de Bush.
Armand Boissier
Volkswagen avance à découvert
algré la baisse sensible du cours du pétrole, enfin de retour sous les soixante dollars, le secteur automobile mondial connaît une crise sans précédent. En effet, Toyota et les autres géants automobiles mondiaux ont tous revus leur prévision à la baisse pour le dernier trimestre et plus généralement pour 2009, ce qui a eu pour effet d’accentuer le décrochage de leur action respective. Un temps épargné par la baisse des ventes, les grands constructeurs français Renault et le groupe PSA ont diminué leur capacité de production en fermant leurs usines pendant quinze jours, précipitant leur action dans le rouge.
au-dessus des 50% effectuée, persuadés que le titre allait chuter, ils ont alors vendu un très grand nombre d’actions à découvert à court terme : cette méthode de vente à découvert consiste en une inversion des
étapes du processus, on vend d’abord une action que l’on ne C’est dans cette conjoncture possède pas dans l’espoir que son européenne et mondiale plus cours baisse afin d’empocher la que morose que les organismes différence lors de l’achat. Dans financiers tels Goldman Sachs un premier temps, leur prévision ou encore la Société Générale ont s’est réalisée, en effet le titre a jugé le titre Volkswagen surcoté. chuté de 23% le 20 novembre Une fois la prise de contrôle de du aux nombreuses ventes à Volkswagen par Porsche juste découvert (13% des actions), Le Délit d’initié - Page 2
L’Amérique, par défaut, calmera ses velléités hégémoniques et sollicitera la coopération. Cet empire est un météore destiné à bruler pour éclairer son siècle. Mais son siècle est peutêtre passé. Il faudra calmer les ardeurs de la Russie, ménager les chinois et travailler de pair avec les européens. « En tout chose, il faut considérer la fin » s’exprimait De La Fontaine, certains empires naissent et d’autres disparaissent. Obama, lui, apparaît comme l’homme providentiel et incarne la résurgence de l’Amérique.
l’action était cotée le vendredi 24 octobre à 210 euros. Suite à l’annonce, le dimanche, de la prise de contrôle de Volkswagen par Porsche à hauteur de 74,1% (42,6% directement et 31,6% sous forme d’options) les vendeurs à perte se sont rués dès le lundi sur les derniers titres restants, mais seulement 6% des actifs étaient flottants, le Land Basse-Saxe possédant 20,1% du groupe allemand et Porsche 74,1%, le titre a alors grimpé de 146% à 520 euros et de 81% le mardi dépassant les 1000 euros. Certains annonçaient des pertes records jusqu’à 12 milliards de dollars, Porsche a donc décidé de remettre 5% des titres sur le marché car une partie des vendeurs n’avait toujours pas réussi à racheter leurs actions précédemment vendues. L’action du constructeur allemand a normalement chuté de 45% le
A la une mercredi entraînant le Dax à la baisse au contraire de tous les autres indices européens. Cet épisode sans précédent a accentué la volonté de régulation des marchés boursiers, débutée par l’interdiction des ventes à découvert aux USA et en GrandeBretagne et leur restriction sur l’ensemble du marché européen des valeurs bancaires dans l’espoir d’éviter un nouveau Lehman Brothers. Cette affaire Volkswagen a bien montré la difficulté de protection des investisseurs dans le cadre législatif existant, la Bafin, le gendarme allemand des marchés, a décidé de mener l’enquête sur les échanges du titre bien que la bourse de Francfort certifie que toutes les règles aient été respectées. Les vendeurs n’ont
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pas été les seules victimes de cette crise, la rumeur de participation à cette vente à découvert de certaines banques a fait plonger leur titre dès le mercredi. Les spéculateurs en herbe doivent cependant se méfier : si la plus-value est limitée avec cette opération par la vente, la perte est, elle possiblement illimitée car un titre peut voir son cours croître indéfiniment à court terme comme ce fut le cas pour Volkswagen : certains short-sellers ont vendu le titre à 200 euros et l’ont racheté 900 ou 1000 euros. Ce procédé de vente est quand même limité par l’effet de levier et est seulement destiné à certaines valeurs éligibles. L’effet de levier impose de ne pouvoir acheter ou vendre seulement
cinq fois plus que ce que l’on possède s’il s’agit de liquidités et deux fois et demi plus s’il s’agit de titres. Ces ventes à découvert sont également encadrées par les autorités boursières qui fixent quelles actions sont éligibles pour ce procédé et la durée maximale possible pour le rachat de l’action. Les 700 millions de perte enregistrés par l’écureuil, par exemple, sont dérisoires par rapport aux milliards perdus dans cette opération (11 millions de titre échangés le lundi et plus de 7 millions le mardi), les banques ont assuré qu’on ne les y reprendrait plus, enfin… jusqu’à la prochaine fois. Marc Primot
Les hedge funds, trou noir de la finance mondiale ?
es hedge funds ont la vie dure. Personne ne semble comprendre ce que font réellement ces fonds alternatifs, et pourtant, on les accuse de tout, car depuis la mort des banques d’affaires, ils attirent sur eux l’ire d’un monde en recherche de boucs émissaires. Les hedge funds jouent souvent un rôle de régulation sur les marchés boursiers et financiers, ils analysent les écarts de prix injustifiés et les exploitent. Mais leur opportunisme ne s’arrête pas là. En effet, ces fonds tentent bien souvent d’optimiser leurs profits par un effet de levier, c’est-à-dire une augmentation effective de leurs portefeuilles par l’emprunt, et la vente à découvert, vente de titres qu’ils ne possèdent pas dans le but de les acheter plus tard quand leurs prix auront baissé. Sur cette base, les stratégies des fonds alternatifs peuvent être
variées, mais le niveau de risque comme de rendement restent souvent très élevés. De plus, les hedge funds sont bien souvent basés dans des centres « offshore » type paradis fiscal, un environnement où ils peuvent échapper aux taxes. Par conséquent, ils échappent à la plupart des régulations imposées par les institutions financières. Fin 2007, les hedge funds géraient 1 760 milliards de dollars. Cependant, on estime que 20 à 30% d’entre eux seraient condamnés à disparaître à plus ou moins court terme. En effet, leur meilleure arme, le recours massif à l’endettement, se retourne
aujourd’hui contre eux puisque les banques ne leur prêtent plus d’argent. Ils sont donc régulièrement contraints à brader leurs actifs et, par conséquent, on les rend responsables des baisses boursières à répétition. Les clients des fonds, habitués à des rendements vertigineux, s’affolent et fuient face à la baisse de leurs performances. Ainsi, l’horizon est plutôt sombre pour la gestion Le Délit d’initié - Page 3
alternative dont on ne cesse de critiquer l’opacité et la complexité, et ce, d’autant plus que les hedge funds font régulièrement courir des risques majeurs au système bancaire international. On pense notamment au cas LTCM. Puisque ses dirigeants avaient parié sur un retour à la normale des taux obligataires pour la fin 1998 suite à la crise asiatique, son capital a été réduit à néant quand la Russie s’est également déclarée en cessation de paiement dès l’été 1998. A l’époque, le fonds a été recapitalisé en catastrophe pour éviter la crise du crédit. Cependant, cette fois, personne ne semble prêt à recapitaliser les hedge funds, condamnant ainsi une grande partie d’entre eux. Même si les hedge funds ne vont
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pas tous succomber aux profonds dysfonctionnements des marchés, la crise va irrémédiablement changer les règles du jeu. Comme pour les banques d’affaires, elle va d’abord jouer un rôle assainissant : les fonds qui sont allés trop loin dans la prise de risque vont disparaître. Les autres vont perdurer mais devront probablement se contenter d’un effet de levier plus timide et donc de rendements moins éblouissants. Puisque les organismes financiers, auxquels ils font régulièrement appel, sont chargés de contrôler toutes les transactions, les fonds alternatifs n’échappent pas totalement à la régulation financière. Il est donc sûrement très exagéré de dire que les fonds spéculatifs
sont un « trou noir de la finance mondiale », comme l’affirme le banquier français Daniel Lebègue. Pourtant, pour rétablir la confiance des investisseurs, peut-être devront-ils sortir de leurs paradis fiscaux et s’exposer plus directement à la régulation mondiale ? A l’heure de la RSE, du développement durable, ou même de la finance islamique, il est probable que la crise soit en train d’accélérer la « moralisation » de la gestion et de la finance, poussant ainsi les acteurs eux-mêmes à se donner des règles de conduite. David Laroque
Les crises économiques à travers l’histoire
a récente crise financière nous a brutalement rappelé que l’activité économique et financière fonctionne par cycles, alternant phases d’expansion et phases de contraction. L’euphorie qui avait gagné le marché financier autour de produits issus de l’immobilier avait occulté la possible voire très probable contraction à venir. L’opinion publique (après la contamination subie par tous les marchés mondiaux et de nombreux secteurs de l’économie dite « réelle », due à la crise immobilière américaine), s’est focalisée sur les banques, apparaissant comme grandes responsables de la crise, avec une question en tête, « Cette crise aurait-elle pu être évitée ? ». Sa gravité aurait pu certes être minimisée, mais au regard de la structure même du marché, qui invite à spéculer, il semble que cette crise était inévitable. L’histoire regorge d’exemples Le Délit d’initié - Page 4
de crises Date Appelation économiques, Crise des bulbes de tulipe en Holet ce depuis le De 1634 à 1637 lande (bulle spéculative) XVII° siècle, ce 1720 France et Angleterre : Mississippi qui laisse penser Bubble et South Sea Bubble qu’elles sont une 1819 - 1837 - 1873 USA : crises de l’immobilier, des caractéristique canaux et des chemins de fer i n t r i n s è q u e 1929 Krach de 29 du modèle 1966 - 1970 - 1974 Crises américaines du crédit économique De 1980 à 1982 Crise inflationniste prédominant. Il Krach Américain et début de la est intéressant 1987 crise asiatique et troublant en Krach Japonais et Krack des junk même temps, De 1989 à 1990 bonds et Saving loans aux USA en parcourant 1994 Krach obligataire l’historique Crise politico-financière Russe et des crises, De 1998 à 1999 2ème crise asiatique, crise internade constater tionale que la plupart De 2001 à 2003 Eclatement de la bulle Internet d’entre elles, Crise des subprimes et notamment Depuis 2007 les bulles bulle est une innovation, (au spéculatives suivent un sens large du terme ; elle schéma récurrent, qui semble peut être technologique, ou n’intéresser que les historiens. financière par exemple), ou une Très rapidement : conjoncture particulièrement Le point de départ de toute favorable. Cette innovation va
provoquer une euphorie chez une catégorie d’investisseurs que l’on appelle « agents suiveurs » et par qui vient l’emballement spéculatif. Les prix sur le marché croissent alors, parfois de façon exponentielle, et le mouvement d’euphorie atteint son apogée, avant de se retourner, souvent de façon très brutale, à cause
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d’un évènement qui modifie la conjoncture (mauvaise nouvelle, ventes massive de titres…) Une fois que le krach est constaté, les autorités politiques passent à l’action (un peu tard certains diront) pour rétablir des conditions favorables à une reprise de l’économie. On peut illustrer ce processus
cyclique par le schéma accompagnant cet article. Les opposants à la théorie cyclique mettent en avant le fait que les conditions varient d’une crise à l’autre, ce qui est raisonnable lorsque l’on fait une analyse à court terme et dissociée de chaque crise. Mais cette théorie paraît tout à fait pertinente avec un peu de recul, et il est regrettable que l’on ne tente pas au moins de tirer quelques leçons du passé. « Ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi suivant des maximes qu’on en aurait pu retirer. » Hegel. Paul Lamy
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Les paradis fiscaux, entre prospérité et méfiance
ans le contexte actuel de crise financière, les paradis fiscaux ont été propulsés sur le devant de la scène, souvent accusés d’être en partie responsable de la crise. Aujourd’hui l’Europe lance une offensive contre les paradis fiscaux et tout particulièrement contre le Luxembourg, « trou noir » de l’Europe.
protégé, absence de contrôle de change… Les paradis fiscaux sont implantés sur tous les continents ( en Asie :Hong Kong Singapour, Emirats arabes unis, en Amérique ; les îles Caïmans, Panama…, en Europe : Jersey, Luxembourg, Suisse … ).
étatique pour les firmes dont le siège est dans un paradis fiscal. Elle aspire également à interdire toute distribution de hedge funds non régulés ( rappelons que 2/3 des hedge funds sont dans des paradis fiscaux ) et d’ actualiser la liste noire des PFJ. De surcroît, l’Europe travaille sur un projet de réforme des normes La lutte contre les paradis comptables internationales Le paradis fiscal en quelques fiscaux qui permettraient plus de mots… transparence sur les activités des L’Europe a été pionnière dans entreprises multinationales à Etats ayant une juridiction qui la lutte contre les paradis l’étranger. prélève peu ou pas d’impôts et fiscaux avec l’instauration d’une A l’échelle internationale, doté de dispositions législatives directive qui rend automatique l’organisme intergouvernemental ou de pratiques administratives l’échange d’informations entre Groupe d’Action Financière ( empêchant un échange de les administrations fiscales. GAFI ) tente de lutter contre le renseignements avec d’autres Face à un refus clair des paradis blanchiment d’argent ainsi que le pays sur le contribuable. Un fiscaux de coopérer en matière de financement du terrorisme. paradis fiscal possède souvent un transparence des informations Néanmoins, ces efforts déployés système institutionnel et financier bancaires et dans le contexte en matière de lutte contre les lui permettant d’offrir des services de crise financière, l’Europe paradis fiscaux demeurent jusqu’à financiers très compétitifs aux recommande de prendre des aujourd’hui peu efficaces. Ce entreprises ou aux particuliers sanctions énergiques comme phénomène s’explique en partie : secret bancaire pénalement l’exclusion du dispositif de soutien par le fait que l’économie et la Le Délit d’initié - Page 5
finance mondiale sont étroitement liées et dépendantes de ces fonds douteux : les statisticiens parlent d’un « trou noir » et sur une dizaine d’année il manquerait environ 120 milliards de dollars de déclaration de recette. Aussi le contrôle étatique de la sphère financière a-t-il été mis en difficulté en raison de l’émancipation des banques centrales et de la BCE. Certains critiqueront même la mauvaise volonté des Etats à prendre des mesures drastiques étant donné l’importance que jouent aujourd’hui ces paradis fiscaux : ainsi voit-on que le Luxembourg continue de pratiquer ses politiques fiscales très avantageuses en Europe, qui se veut pourtant symbole de la
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lutte contre l’argent sale.
européennes dans la lutte contre les paradis fiscaux : ainsi Les enjeux des paradis une réunion de 17 membres de fiscaux l’Union Européenne tenue le 21 octobre visait à inscrire la Suisse Les enjeux des paradis fiscaux au rang de paradis fiscale sur sont nombreux : tout d’abord ces la liste noire de l’OCDE ce qui Etats offrent une concurrence l’exposerait à des sanctions telle déloyale pour les pays pratiquant que la résiliation des conventions une fiscalité plus transparente bilatérales qui permettent de et plus exigeante. De plus, ils ne pas supporter une double sont un outil très efficace dans imposition. le blanchiment d’argent et le Enfin, la crise financière actuelle financement des organisations soulève des problématiques de criminelles. Enfin, ils n’hésitent refinancement de l’économie et pas à enfreindre les règles certains craignent fortement que prudentielles et participent ainsi les paradis fiscaux ainsi que leur à l’instabilité du système financier fonds d’origine douteuse gagnent international. de l’importance. C’est en envisageant ces enjeux Loan Pung que l’on comprend dès lors le soudain sursaut des autorités
Goldman Sachs : le géant dans la tourmente ?
Goldman Sachs : la banque la plus puissante au monde, The Firm, le colosse… Tout le monde a déjà entendu parler de Goldman Sachs au moins une fois dans sa vie. En ces temps de crise financière profonde, beaucoup de géants sont tombés : l’exemple de Lehman Brothers se suffit à lui-même. Qui aurait pu croire que les plus grandes banques mondiales pouvaient si facilement être menacées de faillite ? Personne. En revanche, beaucoup auraient pu croire au sauvetage de Lehman Brothers par le gouvernement américain, ce dernier étant si souvent attaché à protéger ces champions nationaux tout en se battant pour conserver son image libérale si chère aux yeux du monde entier et sourtout aux yeux des cartels américains… .Malheureusement, tout le monde ne s’appelle pas Goldman Sachs ! The Firm est bel et bien la plus grosse et la plus puissante banLe Délit d’initié - Page 6
que au monde. Mais détrompez vous : sa plus grande puissance ne se trouve pas dans les salles de marchés de Wall Street, ni dans les salons feutrés des banquiers d’affaires. Sa puissance se trouve dans les plus hautes sphères politiques américaines. L’ancien PDG Henry Paulson, se trouve être le secrétaire au Trésor Américain, Robert Zoellick, ancien associé est président de la banque mondiale, Steve Shafran l’ancien directeur de la branche capitalinvestment de GS est conseiller de Paulson… . Cette intéraction entre la plus grande banque d’affaire au monde et les sphères politiques de la super puissance fait grincer des dents. Comme nous le disions, Lehmann aurait pu être sauvée par le gouvernement. Ce ne fût pas le cas. Le 14 septembre dernier, Monsieur Paulson laissait la banque d’affaire couler irrémédiablement. Coup de théâtre le lendemain, avec le déblocage de
85 milliards de dollars, en fonds public, pour sauver AIG premier assureur mondial de crédit. Selon les analystes, la faillite d’AIG aurait entrainé une perte sèche de 20 milliards de dollars pour Goldman Sachs… A qui profite le crime ? Une telle somme ajoutée aux pertes irrémédiablement enregistrées par GS aurait sans doute laissé KO le colosse aux pieds d’argile. Sans doute M Paulson et ses camarades auraient trouvé regrettable le fait que leur banque fétiche ne survive pas à la crise… Quoiqu’il en soit, ce géant vient de licencier 10 % de ses effectifs et va encaisser un coup dur avec l’élection de Barack Obama. Sans doute M Paulson fera ses valises et il sera alors plus difficile pour THE FIRM de se sauver une nouvelle fois. Quoi que les rumeurs annoncent déjà que les associés de GS aujourd’hui licenciés, se trouvent sur les tablettes pour venir diriger le Trésor Améri-
cain… . Et ceci peux se comprendre facilement : les employés sont les meilleurs banquiers au monde, ils sont formés pour rester les meilleurs, ont un rythme
Hedge Funds : appelés en France Fonds Alternatifs, les Hedge Funds sont des fonds d’investissement à vocation spéculative. Ces fonds recherchent des rentabilités élevées, loin des résultats du Dow Jones ou du Nasdaq et utilisent pour cela des produits dérivés sophistiqués et ont très souvent recours à l’effet de levier, qui est l’effet sur la rentabilité financière d’un recours plus ou moins important à l’endettement, ie la capacité à engager un volume de capitaux plus important que le volume de capitaux propres du fonds.
Nouvelle année pour le Club d’Investissement de Transac, nouveau contexte et nouveaux défis. Le Club d’Investissement version 2008/2009 rassemblera nous l’espérons autant d’EDHEC que l’année dernière (55 au total). Nous allons proposer des formations pour les EDHEC ayant investi dans le club et rendre le club aussi interactif que possible en écoutant toutes les propositions, en organisant des réunions à intervalles réguliers pour parler de l’actualité des marchés et des performances du portefeuille. L’actualité des marchés, justement, est très riche, avec des craintes non plus sur l’arrivée de la récession mais sur son ampleur dans les pays développés. La diffusion de la crise financière à l’économie réelle a déjà des
de travail que personne ne pourrait tenir et sont payés pour finir les jours de la meilleure des façons possibles. C’est sans doute grâce à ses talents et aussi à bien
Lexique
Prêts NINJA : No Income No Job or Asset (pas de revenu, pas de travail ou d’actif). Prêts accordés à des ménages non solvables, en grande partie responsables de la crise des subprimes. Private Equity : les Private Equities sont des titres financiers d’entreprises non côtées en bourse et qui sont de fait moins liquides que les actions ordinaires (public equities). Short Selling : ou vente à découvert en français. Cela consiste
Le club
conséquences fortes aux USA (faillite de Circuit City, distributeur de produit grand public – fortes probabilités de faillite de General Motors si l’Etat n’intervient pas). En bourse, tous les secteurs sont en baisse depuis le début d’année, mais certains résistent beaucoup mieux que d’autres. C’est le cas en particuliers des télécoms et de l’industrie pharmaceutique. Par exemple, France Telecom enregistre une performance de -1% sur trois mois alors que sur la même période le CAC 40 chute de -28%. Par ailleurs, pour jouer la tendance baissière actuelle, beaucoup d’outils sont à notre disposition. Par exemple, le tracker Lyxor ETF Short CAC 40 réplique l’indice CAC 40 en sens inverse. Il
d’autres choses (vous l’aurez compris) que comme le phénix, Goldman Sachs renaitra toujours de ses cendres. Mathieu Ramadier
pour un acteur financier à vendre des titres qu’il ne possède pas, en anticipant un retournement du marché qui lui permettra d’acheter ces mêmes titres moins chers plus tard et donc d’obtenir un gain. Tracker : ou Exchange Traded Fund. C’est un Organisme de Placement Collectif de Valeurs Mobilières (OPCVM). Son but est de reproduire la performance d’un indice boursier. Valeur mobilière : titre financier(action, obligation…).
permet donc de jouer la baisse du marché (quand le CAC perd 1%, l’investissement rapporte 1%). Enfin, étant donné la volatilité actuelle des marchés, il est possible de jouer aussi de forts rebonds techniques, comme celui intervenu fin octobre (+24% en 7 jours de cotation). Des valeurs ont littéralement flambé, comme Nicox (+100% en 3 jours !). Nicox, société biopharmaceutique, venait d’annoncer des résultats positifs sur son traitement contre l’arthrose, le Naproxcinod. Les opportunités d’investissement fleurissent donc de tous les côtés. Nous allons tout faire pour les saisir. Nous vous attendons nombreux pour partager avec nous cette expérience. Gwennaël Freydt
Le délit d’inité, n°5 - Transac EDHEC Rédacteur en chef : Armand Boissier - PAO : Julien Peschard - Contact : Mathieu Ramadier
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