Art Urbain artistik rezo

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art urbain contemporain COLLECTION NICOLAS LAUGERO LASSERRE


Collection Nicolas Laugero Lasserre 1997 – 2012 art contemporain urbain


«La culture est salvatrice, parce qu’elle est irremplaçable pour ouvrir les esprits, les rendre plus tolérants et aussi les distraire.» Nicolas Laugero Lasserre

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icolas Laugero Lasserre débute sa carrière dans le théâtre. Originaire de Nice, il arrive à Paris en 1996 et poursuit sa formation de comédien au cours Florent. À la même époque, il travaille comme attaché de presse auprès de différents théâtres parisiens. Il développe tout particulièrement cette activité à l’Espace Pierre Cardin dès 1997 où il gère les relations presse et la communication pendant cinq ans. Pierre Cardin le nomme directeur en 2002. Il est aussi président fondateur d’Artistik Rezo, média culturel sur Internet, qui a maintenant plus de dix ans et continue de se développer avec son Club Artistik Rezo qui propose à ses membres des sorties pour les meilleurs évènements culturels. Par ailleurs, il enseigne la « conception et mise en œuvre de projets culturels » dans plusieurs écoles de communication et de médiation culturelle (EFAP, ICART).

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Très actif dans le monde de l’art contemporain, Nicolas Laugero Lasserre accueilli en 2006 la création de Show off, première foire d’art contemporain parallèle à la FIAC, au côté de galeristes français. Il s’investi dans le comité de pilotage pendant trois ans confirmant sa volonté de participer au développement de la scène artistique française.


Depuis 2008, son engagement pour l’art contemporain s’affirme. Il est aujourd’hui membre de l’ADIAF qui remet chaque année le Prix Marcel Duchamp pendant la FIAC, et des amis du Palais de Tokyo, du Jeu de Paume, du Tokyo Art Club. Il fait également partie du Conseil d’administration du fond de dotation pour l’art contemporain, FAME. En tant que collectionneur d’art contemporain, il s’est investit également dans la découverte de jeunes talents qu’il présente lors de son exposition « Première collection » en 2008, la première de sa collection personnelle. Elle présentait aussi des œuvres de Robert Combas, Ben et Jérôme Mesnager. Dans la seconde exposition « Jeune collection II » en 2009, à la galerie Couteron, dans le quartier de Saint-Germain à Paris il dévoilait ses dernières acquisitions, plus contemporaines telles que JeanMichel Othoniel, Shepard Fairey, Laurina Paperina, Jonone entre autres. C’est à cette période que sa collection commence à s’orienter vers l’Art Contemporain Urbain. En 2010, Nicolas Laugero Lasserre fête les dix ans de sa collection avec l’exposition « Encore, Encore… » et la Commissaire d’exposition Anaïd Demir. Il présente également pour la première fois sa collection à la foire Affordable Art Fair en tant que collectionneur aux côtés d’Alain-Dominique Gallizia. D’autres

expositions ont lieu cette année : Accès & Paradox à l’Espace des Blancs Manteaux pendant la FIAC, Porte Ouverte aux collectionneurs à la Galerie Caplain-Matignon, Enfin l’année 2011, témoigne l’affirmation du collectionneur en tant que défendeur de l’Art Contemporain Urbain, par le biais non seulement de l‘entrée de l’artiste JR, dans sa collection, mais aussi par la thématique des diverses expositions : « Banksy» à l’Espace Pierre Cardin, avec la projection du film « Faites les murs ». « Street Art » à Place Saint Sulpice, Show Off avec un « Solo Show dédié à Shepard Fairey» et la dernière exposition de l’année, pour les deux ans d’ArtistikRezo avec l’ensemble des artistes urbains qui font partie de sa collection, au Lavoir Moderne Parisien. En 2012 deux grands projets: l’exposition à Lille Art Faire au mois d’avril et l’exposition institutionnelle dans le Centre Dramatique d’Angers en mai et juin.

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Vision de la collection

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L’art contemporain urbain émerge dans les années soixante parallèlement à la pensée des Situationnistes. Comme eux, il milite pour un changement profond de la société en revendiquant la disparition des inégalités sociales et d’une vision consumériste des échanges et de la création. L’art, descendu dans la rue, s’offre aux classes populaires jusquelà tenues à distance par une vision élitiste du marché de l’art auquel de telles œuvres se soustraient ne pouvant être vendues en galerie.

La première posture des artistes urbains annonce ainsi leur opposition à la division sociale de la création. Souvenons-nous de cette remarque si souvent mal interprétée de Warhol. Lorsqu’il déclare que tout le monde peut devenir artiste, cela ne signifie pas que tout individu à un potentiel artistique, mais qu’un artiste, depuis que l’occident fonctionne sur un modèle démocratique, peut émerger de n’importe quel milieu sans en être empêché par une quelconque prédestinée sociale.

Souvent éphémères et produites sur les murs de la ville, ces œuvres proposent non seulement une remise en question de la société jugée mercantile par les artistes, mais elles interrogent aussi les dispositifs muséaux. Elles répondent ainsi au concept de Musée imaginaire défini par Malraux en 1947. Ce musée qui transcende les musées, qui, sans chercher à les renier, s’en émancipe montrant une ouverture aux possibles et à la diversité des expressions artistiques.

Certains artistes issus de l’art contemporain urbain mettent alors en exergue l’absurdité des clivages sociaux. Ils montrent les difficultés que vivent au quotidien les habitants des quartiers pauvres à travers le monde qu’ils soient dans le Bronx à New York, dans la banlieue parisienne ou dans les favelas de Rio de Janeiro. Ils attirent ainsi l’attention des classes privilégiées qui occupent les grandes tours de Manhattan, les Champs Elysées et déambulent sur les plages privées du Brésil…


Ces artistes interviennent essentiellement sur les murs de nos villes pour exprimer leur vision de la société. Leurs créations se nourrissent ainsi des rapports humains dont ils ont besoin pour créer. Ils sollicitent, en effet, régulièrement la complicité et la participation des habitants des quartiers qu’ils ont choisis. Ce sont ces liens sociaux participant de leur création qui m’intéressent. Les interrogations qu’ils nous soumettent proposent une remise en question des structures sociales dont la résonance est d’autant plus forte dans un contexte de crise économique. Les acteurs du marché de l’art, journalistes, historiens d’art, collectionneurs et commissaires priseurs se sont longtemps posés les questions suivantes : L’art contemporain urbain, encore souvent appelé Street art, a-t-il une place dans l’Histoire de l’art ? A-t-il sa place sur le premier et le deuxième marché de l’art alors même qu’historiquement il avait choisi de s’y soustraire? Cette première question est récurrente à travers l’histoire de l’art à chaque fois qu’un mouvement émerge. Elle est légitime puisqu’à cette occasion il est pertinent de chercher à savoir ce que peut apporter chaque nouveau

mouvement, de chercher à définir son rôle dans le champ de l’art. Nous savons d’expérience qu’elle marque un temps d’adaptation du marché et du public et est appelée à être dépassée. Quant à la deuxième question, la société a évolué, l’influence révolutionnaire des Situationnistes et la ferveur des militants de 1968 parlent moins à la nouvelle génération d’artistes. Cette dernière, tout en créant encore dans la rue, revient vers les lieux traditionnels de l’art dans une volonté de reconnaissance et de pérennisation d’un patrimoine éphémère dans sa première forme. Depuis quelques années, j’oriente ma collection vers cette forme d’art, marquant ainsi mon intérêt et une prise de conscience pour les enjeux sociaux et politiques traités par des artistes tels que JR, Shepard Fairey (Obey), Speedy Graphito, Space Invader, Jonone, Jérôme Mesnager, Miss Tic… Les artistes urbains s’engagent à répandre une « richesse ». Ils demandent que l’art ne s’adresse pas seulement à ceux qui le produisent. Par leur démarche, leurs idées investissent la société, l’imprègnent dans son ensemble et interrogent le spectateur. Ce sont des artistes de l’ouverture des rapports sociaux.

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Banksy

Dissimilant sa vraie identité, il serait originaire de Bristol, au Royaume Uni et né en 1974. Peintre et réalisateur, est notamment connu pour ses réalisations à l’aide de pochoir. Il se nommerait Robert Banks ou encore Robin Gunningham. La ville de Bristol donnant naissance au trip hop, il a beaucoup été influencé par ces relations artistes et musiciennes. C’est dans cette ville qu’il réalisa ses premières œuvres. Il combine dans son œuvre plusieurs techniques comme celles du pochoir et de l’installation, pour faire passer ses messages qui mêlent poésie et humour. En effet ses pochoirs sont d’habiles images humoristiques mêlées avec des slogans le plus souvent antimilitariste ou anticapitaliste. En 2004, il fait imprimer des faux billets de dix livres. À la place de l’effigie de la reine d’Angleterre, se trouve celle de Lady Diana. Il change également le « Bank of England » par « Banksy of England ». Il en disperse la plupart lors du carnaval à Notting Hill. En 2005, lors de son exposition Crude Oils, il détourne les tableaux de Claude Monet ou de Vincent Van Gogh et à cette occasion, il libère deux cent rats. En septembre 2006, il place une poupée gonflable en taille réelle à Disneyland (Californie) qui porte un uniforme orange comme ceux de Guantanamo. Au cours de l’été 2009, une importante exposition lui a été consacrée au Musée de Bristol, en Angleterre, avec plus de cent œuvres. En 2011, juste après les émeutes qui ont secoué le Royaume-Uni, il diffuse sur Channel 4 un documentaire sur la désobéissance civile intitulé The Antics Roadshow.Dans la thématique de Banksy, on trouve des petites filles qui embrassent une bombe, des hommes d’affaires en chapeau melon lançant des cocktails Molotov sur la police, la reine Victoria en portejarretelles et un sceptre à la main, entre autres. Banksy se représente parfois en rat, comme «tous les petits loosers, la vermine», qu’il espère «voir un jour s’associer.»

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Dran Né en 1980, est un artiste toulousain issu de la culture graffiti et dont les techniques sont multiples (dessin, peinture, sérigraphie, volume, couture...). Son art est le vecteur d’une critique sur la société contemporaine jonché d’humour et de cynisme. Dran est électron libre dans le paysage actuel de l’art urbain. Son style est identifiable par le trait maîtrisé de ses dessins alliés à des images réelles et teintés d’humour noir. Lui qui a débuté le dessin par le biais du graffiti s’adonne également à quelques autres pratiques. La peinture et la photographie, entre autres, quand il ne s’agit pas de les mêler à la pâte à modeler. Son coup de crayon grinçant le conduit à l’envie de devenir caricaturiste de presse. Il met son talent au service de la formation électronique Birdy-NamNam dont il illustre les pochettes d’album.

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C’est sur les murs de la ville rose natale que Dran réalise sa première exposition personnelle en 2007 avec des dessins et des peintures. Il y détourne des objets et utilise des symboles de la société de consommation, devenus des caractéristiques de son travail. Tout cela affirme son regard désenchanté sur la société actuelle. L’artiste collabore avec la Galerie Bailly à Paris, qui l’a présenté à la foire d’art contemporain Show Off 2009. Il a également publié les ouvrages « La télévision », « Fabriqué en France », « Je t’aime » et « Ma ville, je l’aime.. », dans lesquels il partage au gré de ses caricatures trempées sa vision acerbe du monde d’aujourd’hui.

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Dran définit son travail comme une pratique récréative, quotidienne, touche-à-tout, sans règle, avec toujours le souci de toucher le spectateur. Sous un trait faussement simple se cache une maîtrise picturale parfaite et une singularité exceptionnelle. Si Dran peut indéniablement être considéré comme un illustrateur bien ancré dans son époque, il est surtout un de ces peintres figuratifs qui traduit le sentiment humain avec lyrisme et poésie, entre légèreté et gravité. »


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Futura 2000 Leonard Hilton McGurr, est élevé à New York. Il fait parti des artistes du graffiti reconnus mondialement. Il est aussi l’un des premiers à être passé de la rue aux galeries. Il commence à peindre à New York au début des années 70. Durant les années 80, il accompagne l’explosion du Hip Hop, entre autre en voyageant en Europe où il peint pendant les démonstrations de break-dance du Rock Steady Crew. Jeune, il s’inscrit à la School for Visual Arts pour y apprendre les techniques de l’imprimerie. Il trouve son inspiration dans les métros new yorkais. A l’époque, il s’essaie à différents pseudonymes. Il peint au début des années 70, les wagons des lignes de Brooklyn au sein de différents groupes comme UGA (United Graffiti Artists), 3.Y.B, C.I.A., F.B.I, Interpol, K.G.B, et fréquente d’autres grands noms du graffiti : Ali, Dondi White, Lee, Seen… En 1973, il subit un accident de métro, qui l’écarte de ses envies créatrices ; il s’engage alors dans la marine américaine. En 1979, il rentre à New York et reprend ses activités graphiques avec « Les Collectifs des Souls Artist of Zoo York » qu’il fonde avec Ali. Au fil du temps, son stylé évolue, et, les lettres se transforment en éléments figuratifs, symboles géométriques. Il s’éloigne peu à peu des stations de métro ainsi que de l’iconographie traditionnelle du graffiti. Il transpose ses œuvres sur toile dans des lieux tels que Fashion Moda en 1980 puis dans des galeries comme celles de Tony Shafrazi (1983) et Sydney Janis (1984). En 1982 la Fun Gallery organise sa première exposition personnelle. Il expose, des lors dans le monde entier. Fils de la culture Hip hop, il investit d’autre domaine que celui du graffiti comme celui des labels de musique ainsi que celui des marques de Street Wear. Une démarche artistique qui reste toujours la même, ne jamais quitter la culture urbaine, qui, par essence, est accessible à tous.

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JR Né le 22 février 1981, est un artiste contemporain français. Il expose ses photographies en noir et blanc dans la rue, qu’il qualifie de « plus grande galerie d’art au monde ». En 2001, il trouve un appareil photo dans le métro parisien et explore l’univers de l’art urbain européen et suit ceux qui s’expriment sur les murs. A partir de 2004, il travaille sur 28 millimètres dont le premier opus Portrait d’une génération, lui offre la une du New York Times. Les portraits géants des jeunes des banlieues de Paris sont notamment exposés sur les murs de leurs villes mais aussi sur les murs de la Maison Européenne de la Photographie et sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris. Suite à cela il réalise un second opus à cette série : 28 millimètres – Face2Face, Israelis and Palestinians – Portraits of twins brothers en 2007. S’en suit alors le projet Women are heroes initié en 2007 et déployé en 2008. Photographiant des femmes du Sierra Leone, du Libéria, du Sud Soudan ou encore du Kenya. Il rend hommage à leur dignité dans ces zones de conflits et partage leur histoire en exposant leurs portraits dans leur pays d’origine puis dans le cadre d’expositions spectaculaires dans plusieurs villes du monde entier. Le projet mène ensuite JR au Brésil où il se déploie à l’échelle d’une favéla entière, au Cambodge et en Inde.

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Des gens qui vivent souvent avec le strict minimum découvrent quelque chose d’absolument superflu. Des vieilles dames deviennent mannequins pour un jour, des gosses se transforment en artistes pour une semaine. Dans cette action artistique, il n’y a pas de scène qui sépare les acteurs des spectateurs. Après toutes les expositions locales, les images sont transportées à New York, Berlin, Paris, Amsterdam, Los Angeles ou Shanghai où les gens les interprètent à la lumière de leur propre expérience. JR reste anonyme et n’explique pas ses immenses portraits grimaçants, il laisse un espace libre pour une rencontre entre un sujet/acteur et un passant/interprète. JR aime attirer l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement, de ce fait il expose librement dans les rues du monde entier. Il crée un art qu’est «l’art infiltrant» qui s’affiche, sans y être invité. Dans son travail, il traite de liberté, d’identité et d’engagement.


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Jonone John Perello est d’origine dominicaine, il né dans le quartier de Harlem, à New York en 1963. C’est à 17 ans qu’il débute dans le monde du graffiti avec son ami d’enfance White Man5. Son premier pseudonyme était Jon156 (156 étant le nom de sa rue). Il commence à taguer ce nom sur les trains et les murs de son quartier, puis s’étend à tout ceux de New York. En 1984, il créé le collectif de graffiteurs 156 All Starz, afin créer une petite communauté d’amis, partageant la même passion du graff. Il cite Selon lui, « Le métro, c’est un musée qui traverse la ville. » Durant cette expérience artistique, il fait la connaissance de Bando, qui lui aussi habite à New York. Tout deux décident d’économiser de l’argent et de partir à Paris en 1987. A Paris, ils graffent avec Boxer et le BBC Crew5. Dans un style innovant qui surpasse les lois dictées par le graffiti, ses pièces abordent son «Freestyle», cette liberté qu’il prône avant tout, ne s’imposer aucune limite. Apres son installation à Paris il se lance dans une nouvelle conquête : celle de la toile. Il débute ainsi une activité de peintre sur toile dans un atelier à l’Hôpital éphémère avec A-One, Sharp, Ash, JayOne et Skki. Il n’abandonne pas pour autant le graffite et continue à colorer les rues de Paris. Il utilise entièrement l’espace dans ses peintures, aucune parcelle de blanc n’est présente. Il utilise une palette vive et diversifiées. Il joue des nuances et des contrastes avec habileté. Chacune de ses toiles est une improvisation abstraite, dont la brillance transmet une joie de vivre. Il alterne symétrie et asymétrie, répétition et unification, le trait est maîtrisé avec précision et souplesse. Il se fait rapidement un nom dans le milieu parisien artistique grâce à ses œuvres sur toile dans les expositions. En 1990, il est exposé à la Gallery Gleditsch 45 de Berlin et participe en 1991 à l’exposition Paris Graffiti. A partir de cette reconnaissance il ne cessera d’exposer à travers le monde.

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Miss Tic Artiste plasticienne et poète, née en 1956. Après son bac, elle part en Californie, aux États-Unis. C’est là qu’elle découvre l’art du graffiti. Elle revient à Paris au bout de deux ans et exerce ses talents artistiques dans diverses professions.Excentrique créant des pin-up brunes au pochoir, mademoiselle Miss. Tic intrigue par ce pseudo farfelu. Emprunté à la sorcière qui tente de chiper le sou fétiche du radin Picsou, elle revendiquera le côté humoristique de ce personnage de BD qui rate constamment son but. Pourtant, on pourrait attribuer un double sens à ce surnom. Miss. Tic est encore très jeune quand elle monte à Paris, sa petite valise à l’arrière d’une mobylette. Vivant d’air et d’amitié, c’est alors le temps de la bohème et du cours René Simon. Transcrivant son quotidien en dessinant au pochoir, assorti de messages plus ou moins optimistes, elle trouve enfin son style en faisant son autoportrait : cheveux noirs et coupe seventies. Son art naît réellement en 1985 là où elle l’a voulu : sur les murs de Paris, offrant ses œuvres au public, les rendant plus accessibles, refusant l’Art qui s’enferme dans les musées. On peut alors admirer ses peintures drôles et poétiques partout dans Paris. Depuis sa première exposition à la galerie Agnès B., l’artiste à la coupe Cléopâtre n’a cessé d’attirer les foules par ses titres amusants : ‘Maudite sorcière’, ‘Femmes mur’, ‘Muses et hommes’... C’est ainsi que depuis plus de vingt ans, Miss. Tic envoûte toujours autant ses admirateurs par la tactique de ses pochoirs.

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Mis Van

Vanessa Alice Bensimon, est née en 1973 à Toulouse. Elle est une graffiti-artist qui vit et travaille à Barcelone. Déjà à la l’âge de dix-huit ans, dans le début des années 90, Miss Van commence à peindre dans le milieu urbain, univers artistique traditionnellement masculin, qu‘elle tranche avec son style novateur, très personnel et féminin. Licenciée en Arts Plastique, elle embellie les rues de Toulouse avec ses poupées, pulpeuses, chipies et provocatrices qu’elle peint sur les murs. Elle officie à cette époque avec Kat (actuellement Hanky Panky Girl, collectif, sous les signatures de Fafi, Kat et Plume, est l’un des rares groupes féminins de peinture murale). Les HPG ne tardent pas à s’imposer face aux collectifs de bombeurs et collaborent notamment avec plusieurs graffeurs tels Noé et 2PON, Tilt ou encore les M.A.C. On peut apercevoir sur beaucoup de murs ainsi que les toits, le rond-point, les péniches ou encore les trains de Toulouse la fameuse poupée stylisée de Miss Van, aux courbes provocatrices tout en couleur. Peu à peu elle exploite tous les supports, les poupées se retrouvant ainsi sur toiles et dans de nombreuses collections privées, ou sur des vêtements depuis la création de sa ligne de prêt-à-porter. Au fil des années, les poupées ont grandit avec Miss Van, on ne les retrouve plus que dans les rues mais aussi dans les meilleures Galeries en passant de Paris à New York, Los Angeles et Manille ou encore Barcelone. Les tenues légères, colorées et affriolantes de ces petits personnages féminins, ont laissé place à un style plus sombre et ambigües. Miss Van ‘imprègne de la Figuration Libre et des Pin-up des années 1950 pour livrer une œuvre qu»elle veut légèrement scandaleuse et séductrice, c’est un véritable souffle de féminité dans la tradition du graffiti.

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Pure Evil Charley Edwards est un artiste urbain anglais dont la démarche et l’œuvre se rapproche de celle d’artistes comme Blek le Rat ou Banksy. Son travail s’inscrit également dans la lignée de l’un de ses ancêtres, Sir Thomas Moore, connu pour être l’auteur de l’ouvrage «Utopia» (début du 16e siècle), une critique de l’Angleterre de l’époque. L’œuvre de Pure Evil est marquée par une vision sombre de la société avec un vif intérêt pour l’apocalypse et les conflits. Utilisation de couleurs foncées, du rouge et du gris, il peint sur les murs de nombreuses villes un étrange petit lapin «vampire» qui possède des crocs. Encore peu connu en France, voici quelques interventions de Pure Evil découvertes dans Paris, à Montmartre et derrière Beaubourg. L’artiste par son œuvre transmet des messages, «Impossible is Possible», «Free Tox» pour la libération de l’artiste urbain Tox arrêté à Londres pour dommages criminels, «Vive la Résistance», «Is Paris Burning ?» reprenant le titre du livre «Paris brûle-t-il ?» portant sur la libération en 1944. Il nous rappelle également les grands moments de l’histoire de France et des révoltes et mouvements contestataires. L’année 1980 marquée par l’arrivée au pouvoir de la gauche, 1968 et la révolte étudiante et ouvrière, 1944 et la Libération de Paris.

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Rero Artiste plasticien français, né en 1983, vit et travaille à Paris. Il est à la fois, à mi chemin entre street art et art conceptuel. Photographe, graphiste et activiste de la rue. Artiste complet, il interroge les codes de l’image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres : WYSIWYG (What You See Is What You Get). 0 Détournement et auto-censure (il barre lui-même d’un trait épais ses propres slogans) sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l’image. Usager du travail en extérieur, Rero investit totalement l’espace clos d’une galerie d’art pour en repousser les limites et recréer l’espace public, lieu privilégié d’interaction avec les passants. Rero a exposé son travail à l’Hybride de Lille, au Antje Oeklesund de Berlin, à la Maison des Métallos à Paris ou encore à la Bibliothèque Nationale de France.

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Speedy Graphito Olivier Rizzo, est un artiste urbain parisien né en 1961, qui fait partie des pochoiristes des années 80. En 1983, il commence à peindre dans les rues, Il débute en tant que maquettiste, c’est lors de ce travail qu’il rencontre le photographe : « Cap’tain Fluo ». A eux deux, ils créés le groupe « X-Moulinex ». Leur duo se dissout l’année suivante, et Olivier se relance dans les pochoirs et les peintures en solo. C’est sa première occasion d’utiliser son pseudonyme « Speedy Graphito ». Il placarde se pseudo partout, tel un slogan. A cette période, il ne possède pas encore de lieux d’exposition. Petit à petit, il découvre de nouvelles manières de peindre, son travail ressemble tout d’abord à des espèces de petits personnages visiblement inspirés de la culture maya. La diffusion de son art et ses rencontres avec d’autres artistes lui permette par la suite de commencer à exposer dans des galeries. Depuis, sa peinture n’a jamais cessé d’évoluer, au contraire, sa démarche intellectuelle et artistique est constamment dans la prise de risque. L’artiste porte sur le monde un regard très personnel et se nourrit de la mémoire collective pour créer un nouveau langage universel. Il fait figure d’icône et son influence artistique sur les nouvelles générations d’artistes n’est plus à prouver. Certes, le fond du travail reste le même, il est le monde qui nous entoure, celui de la consommation, du jeu électronique, de la publicité. Un univers de l’immédiat, du jetable, et en même temps, une intemporalité dans le choix de ses sujets. La palette aussi est là pour nous le rappeler; des couleurs franches, tranchées, toujours juxtaposée avec davantage de noir qu’auparavant. L’inspiration de l’Amérique des années 50 se mêle à la sigillographie moderne. Tout ce qui peut en fait nous énerver, il le superpose, l’entre mêle et s’en amuse, nous forçant ainsi à prendre du recul et à analyser en perspective tout ce chaos publicitaire. Il reste aussi fidèle à la bande dessinée, au manga, à ce graphisme si particulier qu’il sait parfaitement maîtriser et détourner.

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Space Invader Artiste anonyme, il apparait toujours le visage caché sous un masque des pixels ou de dos. Né en 1969, Space Invader est un artiste urbain. Il a fait ses études à l’école des Beaux-Arts à Rouen. A la fin des années 90, il est connu pour avoir envahi avec ces œuvres, des grandes villes tel que New York, Paris et Hong Kong; en posant de petites mosaïques, inspirées de vieux jeux vidéo datant des années 1970-1980. Les mosaïques de cet artiste représentent des personnages d’un célèbre jeu vidéo édité par Taito en 1978. Space Invaders qui devint en 1980 un des premiers jeux à très grand succès sur la console Atari 2600. Il place ces Space Invader partout, notamment dans des endroits assez inaccessibles. Ce qu’il définit par son invasion est la pose de ces mosaïques dans la ville, sans accord préalable avec le propriétaire des lieux. La mosaïque étant un matériau solide ; elle résiste bien au ravage du temps. De plus ces Space Invaders sont cimentés aux murs. Toutes les œuvres sont répertoriées et situées sur des cartes par l’artiste. Les œuvres les plus achevées ont parfois été reproduites en milliers d’exemplaires à l’aide de sponsors locaux et distribués en toute gratuité dans les villes touchées par « l’invasion ». L’invasion s’est faite en plusieurs étapes avec quelques années d’intervalle : le premier Space Invader a été posé au milieu des années 1990 dans une ruelle parisienne près de la Bastille. Ce n’est qu’en 1998 qu’Invader a «actionné le programme», qu’il a réellement commencé son invasion. Invider ne se revendique pas du mouvement graffiti, car il l’à découvert âpres avoir commencé sa démarche, il la considère plus proche de celle du hacker ; la contamination de l’espace visuel et public, la rencontre entre la mosaïque et le pixel, la transposition d’u jeux vidéo dans un espace réel. Avec le temps, Invader a aussi eu l’occasion d’adapter son travail urbain à la galerie puisqu’il a exposé dans des galeries et musées prestigieux aux quatre coins du monde.

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Shepard Fairey

Frank Shepard Fairey est né le 15 février 1970 à Charleston en Caroline du Sud. Il est fresquiste, sérigraphe ainsi qu’illustrateur. C’est à partir de 1984 que Shepard Fairey commence à s’intéresser à l’art, en dessinant des teeshirts ainsi que des skateboards. Il entre à l’école Rhode Island School of Design (RISD) en 1989, et créé la campagne de stikers André The Giant Has a Posse, ce qui a donné la campagne Obey Giant. En 1992, il a une maitrise en Art dans l’illustration. Son travail deviendra mondialement connu en 2008 avec le travail qu’il fait sur la photo de Barak Obama avec le slogan HOPE. Cette œuvre deviendra une image-icône de la campagne. Il est considéré par L’Institut d’Art Contemporain de Boston comme l’un des artistes les plus affluant dans le domaine du Street Art actuellement.

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En France, il est tout d’abord exposé à la galerie éphémère d’Invader où il présente de petits portraits de Guerillos cagoulés, ainsi que de nombreuses fois à la galerie Magda Danys qui avait soutenu son travail des le début. En mai 2007, il participe au M.U.R lors d’une pièce avec WK interact. La fondation cartier a exposé une des ses recomposition d’affiche lors de n’expo « Né dans la rue - graffiti », à l’automne 2009. Le travail de Fairey est influencé par Andy Warhol, Alexander Rodtchenko, Barbara Kruger, Robbie Conal et Diego Rivera Nous pouvons trouver son travail dans les collections du Smithsonian, du Musée d’Art moderne de New York, du Los Angeles County Museum of art, ainsi que du Victoria and Albert Museum de Londres. L’Institute of Contemporary Art of Boston lui a dédié une première rétrospective en 2009. Il continu tout de même ses activités de graffiti, ce qui lui a valu en 2009 une arrestation.




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