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Cherchez les femmes ! En 2016, les femmes ont encore bien du mal à se faire une place au sein de l’industrie musicale, que ce soit à l'affiche des festivals, dans les équipes techniques et de programmation ou dans les maisons de disques. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’exercer un poste à responsabilité ou de direction. Mais comment expliquer la persistance de pratiques inégalitaires dans un secteur d’activité lié à des valeurs universelles dont, entre autres, la liberté d’expression ?
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epuis toujours, la musique est l’un des moyens d’expression privilégiés des opprimés, des révolutionnaires, des anarchistes et des innovateurs. Elle révèle et reflète ainsi les avancées et mutations de nos sociétés. Le gospel et le blues ont accompagné l'émancipation des esclaves afro-américains, la soul les mouvements pour les droits civiques et l’égalité raciale aux États‑Unis, tandis que, dans les années 70, le rock et le punk ont cristallisé un mouvement d’anticonformisme et de refus de l'ordre établi, mené par une génération entière de jeunes désillusionnés. Pourtant, malgré ces marques de progrès et les luttes menées à travers le monde, de nombreux schémas dominants s’appliquent encore. La disparité des genres, par exemple, persiste dans divers domaines. Et le secteur de l’industrie musicale ne fait pas exception !
Sous le feu des projecteurs Depuis quelques années, on note l’émergence d’un débat autour de la place des femmes dans le secteur des musiques actuelles et des comportements machistes, voire misogynes, qui y règnent. En 2015, dans une interview accordée au magazine Pitchfork, Björk évoquait le sexisme auquel elle avait dû faire face tout au long de sa carrière et soulignait le fait qu’on attribuait toujours ses travaux aux hommes qui 22
l’ont accompagnée dans son travail. Depuis, le rôle de créateur fut pendant longtemps de nombreuses autres artistes se sont expri- réservé au sexe masculin, la femme tenant la mées sur le sujet. La chanteuse du groupe place de muse, d' inspiratrice ou d' égérie. », américain Dirty Projectors allant même écrit Bénédicte Briant-Froidure, en 2011, dans jusqu’à dénoncer publiquement une agres- son mémoire professionnel judicieusement sion sexuelle dont elle aurait été victime. intitulé « Musiques actuelles : les femmes sont-elles des hommes comme les autres ? ». Si Plus près de chez nous, le festival hollandais Eurosonic programmait, en janvier dernier, l’on est capable de ne pas prendre Björk au sérieux, on imagine aisément la pression qui une conférence sur la place des femmes dans l’industrie musicale au titre évocateur : repose sur les épaules d’une artiste ou d’une « Male agents, female assistants ». En professionnelle qui ne dispose pas d’une carBelgique, on ne dispose que de très peu de rière aussi prestigieuse que la sienne. Et puis, données chiffrées sur cette problématique. « Il arrive que la femme devienne son pire C’est certainement ce qui a poussé Alpha ennemi si, persuadée par le discours dominant, Beta Magazine à lancer, il y a quelques mois, elle estime que sa nature différente l’empêche une enquête sur la place des femmes dans les d’accéder à des fonctions dans lesquelles elle métiers de la culture. Enquête dont les don- pourrait légitimement être un homme comme nées - et les questions qu’elles soulèvent - ont les autres », ajoute Rachel Cordier, ex-admifait l’objet d’une discussion lors de la der- nistratrice de l'Astrolabe (scène de musiques actuelles à Orléans), dans le dossier spécial nière édition du LadyFest. Citons encore les débats qui eurent lieu par la suite à l’Eden à réalisé par l’IRMA. Si les chiffres sont parfois accablants (en Hollande, le plus gros orgaCharleroi et au Botanique à Bruxelles. nisateur de concerts, Mojo, compte quatre En mode stéréo… types femmes bookeuses parmi ses collaborateurs, Derrière ces inégalités se cachent des cli- contre treize hommes¹), il ne faut cependant chés qui ne se limitent pas à la sphère musi- pas tomber dans le piège des raccourcis faciles qui visent à opposer les hommes aux femmes. cale. Dans une série d’interviews réalisées sur le sujet par le Centre d’information et Les deux sexes étant complémentaires et se de ressources pour les musiques actuelles nourrissant l’un l’autre, la répartition des (IRMA) - dont les bureaux sont situés à rôles peut aussi s’avérer bénéfique. Le fémiParis - la manageuse Frédérique de Almeida nisme contemporain aurait d’ailleurs tout à explique : « Il y a quelques années de cela, gagner à se tourner vers les hommes afin de les intégrer aux problématiques touchant les quand j’arrivais avec un groupe dans une salle de concert, on me demandait systématique- femmes ! ment : c’est toi la chanteuse ? Ce à quoi je répondais toujours : non, moi je suis le manager, la Hélène Many - BeCult chanteuse c’est lui ! ». Un exemple qui illustre bien l’un des problèmes auxquels les femmes ¹ « Hallo Nederlandse muziekindustrie, doivent faire face : la remise en question de waar zijn al die vrouwen aan de top? » leur crédibilité. « Dans le domaine artistique, Judith Laanen - Noisey – 13/01/16 23
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