la revue
2014
edito Saison 2014-2015
Lors de la saison précédente, Court-Circuit, parallèlement à ses activités généralistes d’information et de promotion, s’est surtout consacré au rock dur, avec le dispositif Loud. Les projets musicaux ainsi plébiscités par les professionnels ont pu bénéficier d’un soutien sans précédent : enregistrements, matériels, photos, vidéos, dates, accompagnements, résidences, formations… En 2014-2015, on se consacre plus largement aux musiques alternatives, notamment avec la nouvelle édition du Concours Circuit, tandis que plusieurs actions sont également développées pour répondre aux besoins du secteur des musiques électroniques, avec l’objectif de donner davantage de visibilité et d’outils concrets aux nouveaux projets. Court-Circuit, c’est une offre pour l’ensemble des acteurs des musiques actuelles via la mise à disposition de ressources, d’échanges de bons plans et de conseils pour les musiciens mais aussi les professionnels et en particulier les organisateurs de concerts.
sommaire
Trouver des concerts en 5 points /// 4 Tout sur les concours et tremplins /// 7 Les médias en ligne /// 8 Le nouveau «statut d’artiste» /// 10 Créer son label /// 12 Fiche pratique : Je monte mon label /// 14 Live DMA, Quand les chiffres chantent /// 16 Marketing numérique, concerts et festivals aux Melting Pros des Ardentes /// 18 Devenir booker /// 20 Fiche pratique: Créer sa propre agence de booking /// 22 Nos oreilles mieux protégées /// 24 Le rock dur dans tous ses états : de plus en plus vite /// 26 Le rock dur dans tous ses états : de plus en plus lentement /// 28
C’est aussi l’organisation de séances d’infos « Développer son projet musical », la mise en place de réunions et colloques aux niveaux belge et européen, et surtout, la création de nombreuses opportunités de rencontres entre musiciens et personnes actives dans le secteur musical, bouclant ainsi la boucle ! L’équipe de Court-Circuit
L’équipe de Court-Circuit :
Graphisme et photos de couverture (© SOFAM) :
Editeur responsable :
Quentin Anciaux, Ophélie Boffa et David Dehard
Frédéric Oszczak
Nicolas Goffe, président du Conseil
Ont collaboré à ce numéro :
Réalisé avec le soutien de :
Christophe Davenne, Kévin Dochain,
la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Loterie
François-Xavier Kernkamps, Jean-Christophe
Nationale, la SABAM, t-heater, Pure FM, ça
Lardinois, Luc Lorfèvre, Laurence Morel et Cindy
balance, Agi-Son, les réseaux PointCulture, MJ
Theunissen
Music, Live DMA, Museact et Asspropro.
d’Administration de l’asbl Court-Circuit,
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39 rue Lebeau à 1000 Bruxelles www.court-circuit.be
Trouver des concerts en 5 points Comment attirer l’attention des organisateurs de concerts et de festivals et jouer dans leurs événements?
Conseil : ne soyez pas mauvais perdant. Dites-vous que de nombreux artistes qui n’ont pas été primés lors de certains concours en ont remporté d’autres. Parfois, l’expérience du concours leur a permis de prendre du recul et de perfectionner leur projet. N’hésitez pas à demander un feedback sur votre prestation et gardez le sourire !
1. En participant à des concours ou des tremplins Le but d’un concours est avant tout de vous permettre de jouer sur une scène professionnelle. C’est principalement le cas des tremplins liés aux festivals tels que ceux de Dour, de Couleur Café, des Ardentes ou du Bucolique. Ces tremplins vous permettent notamment d’obtenir la visibilité et la promotion nécessaires pour attirer l’attention sur votre projet.
Voir aussi : court-circuit.be/categorie/actualiés/tremplin
2. En jouant partout
Dans certains cas, comme au Tremplin du Verdur Rock et aux Franc’Off, vous aurez également la possibilité d’être programmés dans d’autres événements. C’est aussi le cas avec le Concours Circuit ou « Du F. dans le texte » où les jurys, composés de nombreux programmateurs, viennent découvrir de nouveaux noms à ajouter à leurs futures affiches.
Avant de postuler dans le réseau professionnel, un rodage s’impose. Ce qui intéresse préalablement le programmateur, hormis que vous produisiez de la bonne musique, c’est, d’une part, de savoir que votre show est en place et, d’autre part, que vous pouvez intéresser un public potentiel. Une belle liste de concerts passés ou à venir sur votre CV témoigne déjà de la confiance de certains programmateurs, d’une expérience in-
Les jurys sont généralement composés de personnes sensées être utiles au développement 4
© club plasma
de votre carrière. Dès que vous postulez, vous êtes certains d’être écoutés. Et même si vous n’obtenez pas le premier prix, tout peut décoller en quelques mois à peine, si une seule de ces personnes a eu un coup de cœur pour votre projet.
« J’ai un groupe et j’aimerais jouer dans votre lieu ou dans votre festival. Comment faire ? ». Cette question est régulièrement posée aux responsables des salles de concerts. Court-Circuit a sondé les programmateurs du réseau Club Plasma et résumé leurs conseils en 5 points…
sés. L’ensemble doit être en parfaite adéquation avec votre musique et refléter l’identité de votre projet.
contestable et d’un potentiel public déjà acquis. Au début de votre carrière, du moins jusqu’à un certain stade, jouer partout peut être un atout pour affirmer le projet, gagner en cohérence, se créer une fan base et se constituer un solide CV. Les bars, les maisons de jeunes, les soirées privées… sont autant de possibilités qui s’offrent à vous.
Le programmateur professionnel reçoit des dizaines de propositions par mois, que ce soit par e-mail, par voie postale ou de main à main. Face à tout ça, il faut tout mettre en œuvre pour se distinguer. La meilleure façon d’attirer l’attention et de susciter l’envie de vous écouter est d’avoir un visuel assez attractif et significatif pour qu’il n’ait aucun doute sur la qualité de votre musique. Bref, il vous faut un visuel « qui a de la gueule ».
Conseil : n’hésitez pas à organiser vous-mêmes vos concerts. Vous serez d’autant plus familiers avec l’envers du décor et plus compréhensifs avec vos interlocuteurs par la suite.
Si vous n’êtes ni graphiste, ni photographe, ni webmaster, et que vous êtes bien conscient qu’il vaut mieux laisser la création d’une image à quelqu’un de compétent, essayez de trouver dans votre entourage des personnes qui souhaitent, comme c‘est le cas pour vous avec votre musique, développer un projet artistique sur le long terme.
3. En utilisant les moyens de communication Pour faire connaître votre musique, il faut communiquer. Et pour bien communiquer, il ne faut négliger aucun paramètre. Tant les supports visuels (logos, photos, bio, …) que la façon dont vous les utilisez doivent être maîtri-
Concernant vos actions et la façon dont vous 5
musiciens, envisagez des projets communs : des tournées, des échanges, des collectifs… et parlez de ces projets aux programmateurs. L’union fait la force.
communiquez, le rythme ne doit pas être improvisé. Développez une stratégie. Réfléchissez avant d’agir. Créez de l’actualité afin d’attiser la curiosité sur votre projet : nouvelles dates, nouveaux enregistrements, nouvelles collaborations… tout cela a de l’importance pour les programmateurs.
Conseil : Ne parlez pas tout de suite de votre projet mais soyez à l’écoute de vos interlocuteurs. Intéressez-vous d’abord à ce qu’ils font avant de vouloir leur vendre votre musique.
Conseil : Gardez une présence régulière sur les réseaux sociaux, ne harcelez pas vos interlocuteurs d’e-mails, n’envoyez pas des colis postaux sans avoir pris un contact préalablement et renseignez-vous toujours sur vos interlocuteurs.
5. En profitant des aides institutionnelles Que ce soit au niveau du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou des Provinces (via les membres du réseau Nationale 5), il existe de nombreux programmes d’aide et de financement qui peuvent intervenir dans le cadre du développement d’un projet artistique : pour la production et la réalisation d’un album, pour la promotion, pour la diffusion (une intervention financière dans le cadre d’une tournée est possible), pour la réalisation d’une vidéo, pour l’engagement d’un coach ou d’un attaché de presse, …
4. En rencontrant les professionnels On entend souvent dire que le milieu de la musique est un milieu de copinage. Mais rien ne vous empêche de devenir copain. Entendez par là : rencontrez des gens, parlez avec eux, discutez de la musique, du business, de l’actu… prenez le pouls du secteur. C’est comme ça que vous verrez comment ça marche et que peut-être vous rencontrerez la personne qui pourra vous aider dans vos démarches.
Il est possible d’introduire auprès de ces instances des dossiers analysés par des professionnels qui seront attentifs à l’évolution et au développement de votre projet. Là aussi, l’avantage est d’être vu et entendu et surtout de se faire connaître d’un réseau qui pourra, si vous êtes assez convainquant, vous soutenir dans vos démarches, tant au niveau national qu’international.
Rencontrer les gens physiquement, c’est aussi la meilleure façon de permettre aux programmateurs de mettre un visage sur la musique et de se souvenir de vous. C’est toujours plus facile de négocier par e-mail avec quelqu’un qu’on a vu « en vrai ». C’est aussi une façon pour le musicien de connaître le milieu où il veut évoluer. Une salle n’est pas l’autre et il est aussi important d’être conscient de la réalité du fonctionnement d’une salle de concerts quand on est musicien.
Conseil : Analysez bien les conditions d’octroi avant de les solliciter. Si vous n’entrez pas dans les conditions, essayez de tout mettre en œuvre pour que ce soit le cas.
Voyez aussi les tendances, ce qui marche, ce que le public attend et, peut-être comment créer la demande du public. Soyez actif. Parlez de musique mais pas uniquement de la vôtre. Tenez-vous au courant de ce qui plaît aux programmateurs. Mais aussi rencontrez d’autres
Pour en savoir plus : www.cabalance.be www.culture.be www.WBM.be 6
tout sur les concours et tremplins Chaque année, des groupes émergents se produisent sur les plus grandes scènes. Grâce aux concours et tremplins, cela peut être vous ! A la clé également des sessions studios, du coaching, du matériel, du financement,… Elle est pas belle la vie ? Les concours /// Concours Circuit Véritable tremplin des nouvelles sonorités, il permet aux groupes de gagner en visibilité, de rencontrer des professionnels et de gagner de nombreux prix pour propulser leur projet sur la scène belge et internationale. www.concourscircuit.be het kampioenschap van brussel Concours pour les groupes émergents issus de Bruxelles. Les finalistes se produisent dans l’AB Box. Le gagnant remporte argent et enregistrement studio. kampioenschap.jes.be fêtes de wallonie Dans le cadre des Fêtes de Wallonie, de nombreuses villes lancent des appels à candidatures ou organisent des concours. www.fetesdewallonie.be l’envol des cités Projet d’aide aux artistes de la Province du Hainaut qui consiste en une tournée des villes de la Province suivie d’une finale avec prix à gagner. www.envoldescites.be l’opération tremplin Scènes dans l’un des festivals du Brabant wallon, coaching personnalisé, enregistrement studio, compilation pour finir par le Grand Tremplin, festival de showcases devant des pros. www.operationtremplin.be
les premières scènes Formations théoriques et pratiques proposées par des professionnels aux jeunes groupes de la Province de Liège. www.ccrliege.be
la biennale de la chanson française Ce qui est offert aux candidats, c’est une chance de jouer, de recevoir un retour éclairé, des sous pour leur projet, un accompagnement à la carte et des contacts avec des réseaux internationaux. www.labiennale.be/ concours2014.html
loud by court-Circuit Festival de showcases pour la scène rock dur, il offre des programmes d’accompagnement sur mesure pour les groupes participants. www.loudbycourtcircuit.be
tremplins des festivals /// A coté de ces concours et dispositifs, il y a évidemment les nombreux festivals qui organisent leur tremplin : Dour, Les Ardentes, Les Francofolies, le Verdur Rock, LaSemo, Le Bucolique, l’Inc’Rock, Metal Méan, Durbuy Rock, Antwerp Metal Fest …
propulse Cette vitrine professionnelle des Arts de la scène vise à promouvoir la circulation des artistes, favoriser leur visibilité et leur reconnaissance par le public. www.propulsefestival.be tour de chauffe Dispositif du territoire de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, il propose aux lauréats un parcours de formations suivi d’une participation au festival éclectique et au Forum des musiques actuelles. www.tourdechauffe.fr
Et si vous pensez que la Belgique est trop petite pour vous, alors envoyez également votre candidature aux appels internationaux. Parmi eux : Les Inouïs du Printemps de Bourges (Fr), Le MaMA (Fr), Le Sziget (Hu), le Bilbo Rock (Es), le Primavera (Es), The Great Escape (Uk), L’Unsinged Only (Usa), le Global Rock Star (Int)…
en français uniquement /// du f. dans le texte Il s’adresse aux artistes, amateurs ou semi-professionnels, pratiquant un répertoire francophone en musiques actuelles. www.conseildelamusique.be
Les dispositifs de formations et d’accompagnement /// Club plasma Club Plasma (Plateforme Sonore des Musiques Actuelles) est le réseau des lieux de diffusion et
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organisateurs de concerts de la Fédération Wallonie-Bruxelles. www.clubplasma.be nationale 5 Le collectif Nationale 5 – Réseau Wallonie Musiques est un rassemblement de cinq structures issues des cinq provinces de Wallonie qui ont chacune pour mission l’accompagnement musical des jeunes groupes. www.nationale5.be studio des variétés Le Studio des Variétés Wallonie-Bruxelles s’adresse aux artistes des musiques actuelles porteurs d’un projet et bénéficiant ou non d’un encadrement professionnel. www.studiodesvarietes.be Conseil de la musique Le Conseil de la Musique est une association qui a pour objectif de faire connaître, de partager et de promouvoir la vitalité du monde musical en Wallonie et à Bruxelles. www.conseildelamusique.be vi.be Vi.be est un réseau musical online. Cette plateforme, ouverte aux groupes et musiciens de Flandre et de Bruxelles, tous genres confondus, permet de promouvoir sa musique et de trouver des dates de concerts et du passage en radio. www.vi.be Retrouvez tous les concours et tremplins sur www.court-circuit.be
les médias en ligne mettre leurs artistes favoris en avant. Il ne faut donc pas hésiter à frapper à leur porte et à saisir sa chance, le contexte n’a jamais été aussi propice !
Il est courant d’entendre les artistes aux styles alternatifs dire qu’il est devenu impossible de passer en radio à défaut de ne pas être assez « mainstream ». Les grilles horaires deviennent de plus en plus étroites et ne laissent qu’une place minime aux artistes émergents. Les radios sont contraintes d’écarter les « découvertes » de leur programmation tant il est devenu difficile pour elles d’attirer de nouveaux auditeurs avec des sons innovants. Le public en recherche de découvertes est en effet devenu autonome avec l’arrivée d’Internet et se dirige plus facilement vers les plateformes en ligne comme Deezer ou Spotify. Si la programmation des radios a évolué, il en va heureusement de même pour l’ensemble du secteur.
Webzines & blogs
Pour découvrir de nouveaux artistes, Internet offre des possibilités infinies. Chacun peut y exprimer ses coups de cœur et les transmettre au plus grand nombre. De nombreux webzines proposent chaque jour de découvrir ou de redécouvrir des artistes aux influences multiples. Et pas de discrimination sur la toile, chaque style y trouve sa place. Il y a encore quelques années, les blogs musicaux se concentraient sur les actus de grands noms de l’histoire de la musique. Aujourd’hui, ce sont les sorties récentes et les découvertes qui sont privilégiées. Les webzines, comme leur nom l’indique, ont un format qui se rapproche de la presse mais se veulent plus critiques ou personnels comme les blogs.
Webradios & podcasts
Les radios généralistes ont souvent des webradios plus accessibles qui touchent un public ciblé et profitent aux artistes, c’est notamment le cas pour Pure FM avec Pure 2. De nombreuses radios indépendantes évoluent en parallèle. Souvent spécialisées dans un style bien particulier, elles permettent aux musiciens alternatifs de toucher directement leur public : des passionnés avertis, à l’écoute active.
A côté des blogs internationaux, souvent anglophones et parfois devenus de véritables médias de référence musicale au niveau mondial (Pitchfork, NME, Resident Advisor,…), il existe également des initiatives intéressantes en Belgique francophone. Souvent généralistes, parfois spécialisés, ils sont gérés par des passionnés à la curiosité insatiable qui veulent partager avant de générer du trafic.
Finies les soirées scotché à son poste de radio pour écouter son émission favorite ! Maintenant grâce aux podcasts et aux webradios, l’auditeur peut écouter sa musique préférée partout, sur tous les supports et surtout n’importe quand… Ecoute plus attentive car choisie, les possibilités pour les artistes et les passionnés sont devenues nombreuses.
Webradios & podcasts
Webzines & blogs
48fm.com
Radiopanik.org
Adnsound.com
Lepeupledurock.com
107-8fm.be
Radioquartz.be
Amalgamemusical.com
Lordsofrock.net
equinoxefm.be
Radiorectangle.be
Artistesbelges.be
Maboiteason.com
frequenceplus.be
Radio-tamtam.be
Beatchronic.com
Metalorgie.com
Libellulefm.com
Radioterrefranche.be
Becult.be
Musicinbelgium.net
Mixt-liege.be
rtbf.be/radio/liveradio/
Belgzik.be
Musiczine.lavenir.net
Neo.radio.fr
webradio-pure2
Beyeah.net
Musique-indie.com
Pacifiquefm.be
Run.be
Blog.lesoir.be/fronstage
Novorama.com
Radioairlibre.be
Youfm.be
Cacestculte.com
Pausemusicale.com
Radiocampus.be
Warm.fm
Cestlheuredugouter.com
Popnews.com
Clairetobscur.fr
Rocknballs.com
Clumsybaby.fr
Rudylagite.over-blog.com
Coreandco.fr
Scenesbelges.be
Davycrocket.com
Shootmeagain.com
Goutemesdisques.com
Stillinrock.com
Indiepoprock.fr
Youngayanews.com
Vous pouvez retrouver une sélection de webzines et webradios de qualité sur notre site www. courtcircuit.be dans la rubrique « ressources » ou alors laisser google vous inspirer.
Les rédacteurs de ces webzines ou webradios sont friands de découvertes et n’hésiteront pas à 8
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Le nouveau « statut d’artiste » : une abomination ? pas forcément si simple On en a beaucoup entendu parler. Trop. Du coup, la plupart des informations qui ont circulé étaient imprécises voire fausses. On reprend au début. ment ? En attendant, on continue à travailler comme avant et on se tient au courant pour ne pas être pris de court si la donne change. Des structures comme le Guichet des Arts peuvent vous informer en cas de doute.
Commençons par le plus simple : La Commission Artistes. Elle n’est pas neuve, mais ses compétences sont élargies. La commission a, entre autres attributions, celles de délivrer la « carte artiste » et le « visa artiste ». Que d’informations contradictoires concernant les cartes et visa d’artistes ! Le principe est pourtant simple. Le visa artiste ne doit être demandé que si l’on travaille par le biais de l’article 1er bis. Il ne sert à rien d’autre. Si l’artiste travaille sous contrat de travail (direct ou d’intérim), il n’a aucun besoin de visa. La carte artiste, elle, ne sert qu’à pouvoir établir des RPI. Pour mémoire, les RPI ou Régime des Petites Indemnités sont un système de défraiement plafonné pour des prestations artistiques. La carte artiste n’est-elle valable que pour les artistes amateurs ? Ce n’est pas son but. Elle est demandable par tous. Ces deux cartes peuvent être demandées séparément. A l’heure où cet article est publié, la première réunion de la commission artiste est prévue en septembre 2014. Elle déterminera alors les modalités de demande et d’octroi du visa et de la carte. Mais alors, me direz-vous, en attendant, on fait com-
Les bonnes nouvelles
Passons maintenant aux modifications qui concernent l’assurance chômage des artistes ou, comme on l’a très mal nommé, le statut d’artiste. Commençons par les bonnes nouvelles. D’abord, si vous avez déjà le « statut » et que vous voulez le renouveler, rien ne change. Vous devez toujours rentrer les C4 pour trois contrats différents sur les douze mois qui précèdent la fin de votre « statut ». Cela vaut pour les techniciens comme pour les artistes. Ensuite, la distinction entre artiste exécutant et artiste créateur n’est plus de mise pour l’assurance chômage. Vous voyez, tout n’est pas mauvais.
… et les moins bonnes
Là où ça se complique, c’est pour l’obtention du « statut ». Cela se passe aujourd’hui en
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période. Si c’est le cas, l’artiste bénéficie de la deux phases. Au départ, vous n’avez pas droit neutralisation : ce qu’on appelle le « statut». Cela au chômage. Pour ouvrir ce droit, une personne signifie que son allocation de chômage est fixée de moins de 36 ans (par exemple) doit démonpour un an. Pour la renouveler, je vous l’ai dit au trer qu’elle a travaillé au minimum 312 jours début, vous n’aviez qu’à être attentif. sur les 21 mois qui précèdent sa demande. La règle est la même pour les artistes, mais elle a Une autre modification d’importance est été assouplie. En effet, un artiste qui est rémuentrée en vigueur et a été décriée y compris par néré à la tâche peut faire valoir un « équivalent les gens que ça ne concerne pas. Cette modifijours » calculé sur le salaire brut qu’il a perçu cation, c’est la règle de conversion. Et que ditsur les 21 mois en question (salaire brut/57.76 elle au juste? Elle dit, en gros, qu’une personne = nbre d’équivalents jours. Maximum 156 équiqui travaille à la tâche (vous vous souvenez ?) valents-jours par trimestre). Mais, « à la tâche » va perdre des « jours de chômage » en fonction c’est quoi exac-tement ? Une rémunération à la de ce qu’elle aura perçu comme rémunération. tâche, c’est un salaire payé sans qu’il y ait de lien Soyons clair : si vous traentre la rémunération et le vaillez à l’heure, à la jourtemps qu’il a fallu à l’artiste Une autre modification pour effectuer l’œuvre. Par importante est entrée en née, à la semaine, au mois, bref, pas à la tâche, cette exemple, si un peintre vend vigueur et a été décriée, règle de conversion ne une peinture, le montant y compris par les gens vous concerne pas. Si vous qu’il perçoit n’est pas un non concernés. travaillez à la tâche, par salaire pour les heures que Cette modification, c’est contre, vous perdrez des ça lui a pris pour peindre la la règle de conversion. jours de chômage selon la toile, mais un forfait pour formule suivante : montant brut - (jours déclal’œuvre. Pour un technicien du spectacle, par rés sur votre carte de pointage X 86,64) /86,64. contre, il n’y a pas d’assouplissement prévu. Sans vouloir polémiquer sur le bien-fondé de la règle, on peut comprendre l’inquiétude des Notons au passage qu’auparavant, le artistes qui y seront soumis. salaire brut équivalent à 312 jours était de 12.233,52 euro brut. La réforme le place à 18.021,12. On peut difficilement parler d’ajusIl est très difficile de résumer la complexité tement mineur. La conséquence de cela est qu’il de cette réforme et de ses conséquences tout en sera beaucoup plus difficile d’ouvrir son droit étant complet et nuancé. Sachez toutefois que aux allocations de chômage. votre Bureau Social pour les Artistes ou le Guichet des Arts sont à votre disposition pour vous Bon. Notre artiste a prouvé qu’il avait trarenseigner. Donc, avant de paniquer, renseignezvaillé 312 jours (ou équivalents-jours). Il a donc vous ailleurs que sur Facebook. Votre situation droit au chômage en première période pendant n’est pas forcément aussi en danger que vous le un an. Après un an, il passera en période 2 c’estpensez et, si elle l’est, il s’agit d’aborder ces chanà-dire que son allocation baissera. Sauf… s’il gements avec les connaissances nécessaires. démontre qu’il a été suffisamment de jours sous contrat artistique. Combien au juste ? 156 sur François-Xavier Kernkamp les 18 mois qui précèdent la fin de la première Consultant t-heater - www.t-heater.be 11
créer son label, un investissement humain Beaucoup de passionnés ont envie de créer leur propre label, et ce, pour différentes raisons : certains veulent aider leurs potes musicos quand d’autres souhaitent gérer leur carrière eux-mêmes sans dépendre d’une structure. Le label produit, édite et distribue les enregistrements des artistes. Gérer soi-même un label requiert donc un profil polyvalent et dégourdi: marketing, web, graphisme, comptabilité, promotion et fibre musicale (tant qu’à faire !)… Excepté McGyver, rares sont ceux qui peuvent prétendre posséder toutes ces compétences. Et le nombre de labels est tellement important aujourd’hui que les fondateurs doivent nécessairement trouver un moyen de se démarquer de la concurrence pour espérer attirer les futurs artistes qui seront la vitrine ou plutôt les fiers porte-drapeaux du label. LA perle rare en somme. Dans l’esprit du grand public, un label n’est pas plus qu’un logo. C’est pourquoi il est fondamental de bien le choisir. C’est l’emblème du projet et il doit refléter son
univers musical. Label signifie d’ailleurs « étiquette », la cohérence est donc le maîtremot ! A l’image du label Motown et son « Motown Sound » il est important de créer sa propre marque de fabrique. Pour Motown : rythmique soutenue, chant inspiré du gospel, des violons, des cuivres … plus qu’un son reconnaissable, une véritable identité. Les étapes essentielles à ne pas négliger pour créer son label : 1. La définition de son projet : pour quel type d’artistes je souhaite travailler ? Quel style ? Mainstream ou plus indépendant ? 2. Le plus terrifiant : le « business plan ». Il est extrêmement important pour le porteur de projet de réfléchir à tous 12
les aspects de son activité, aussi bien financiers que promotionnels ou concurrentiels. C’est l’étape à ne surtout pas négliger. 3. La budgétisation : un label, surtout au lancement, ça coûte un peu d’argent. Il est donc important de calculer les différents coûts et de planifier les moments « creux » de l’activité. 4. La formalisation administrative : se déclarer auprès des autorités compétentes. 5. Attirer, rechercher les talents de demain ! Votre label est créé, il faut maintenant alimenter le catalogue et pour cela, il n’y a pas un millier de solutions : il faut aller à des concerts, écouter les artistes et discuter avec eux. 6. Faire parler de soi et de ses artistes en organisant par exemple un déjeuner presse avec tout le gratin de la presse spécialisée, l’idée est aussi de se déplacer et de dépenser une
partie de son énergie pour se faire connaître ! En trois mots : passion, rigueur et travail. Vivre de ce métier est très difficile, il faut donc être persévérant et ne pas hésiter à frapper aux portes. Etant donné que la création d’un label demande un investissement financier afin de se lancer, beaucoup se tournent vers la création d’un « netlabel ». Le netlabel distribue unique-
ment sa musique sur internet, gratuitement. La production de disques physiques est rare et se fait uniquement au format numérique. Cette petite struc-
A quoi penser avant de se lancer ? ture est souvent dirigée par une seule personne, généralement un artiste, qui souhaite garder le contrôle sur sa musique. La création d’un label et
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la relation avec les artistes est avant tout une grande aventure humaine à l’exemple de Pedro Winter et de son label ultra connu «Ed Banger Records ». La légende veut qu’en 2003, le groupe Justice composé de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay ait fait écouter leur tube « We are Your Friends » à Pedro Winter… autour d’une bonne raclette ! Cindy Theunissen Manager www.vnyl.fr
Je monte mon label Le producteur phonographique est la personne physique ou la société (personne morale) qui produit l’enregistrement de l’œuvre. Il choisit donc un artiste-interprète (ou inversement) et va investir dans le but de développer sa carrière par l’enregistrement sonore. Comme tout investisseur, il souhaite récupérer sa mise de fonds (ou son apport en nature/industrie : studio, temps,…) et une plus-value de l’exploitation. Il conclut avec l’artisteinterprète (musicien) soit un contrat d’enregistrement exclusif soit un contrat d’artiste. En principe, le producteur intervient au commencement de la chaine de l’industrie musicale. Il est en effet celui qui finance la réalisation d’un enregistrement jusqu’à la fabrication de la bande mère (master). Ce n’est pas forcément lui qui prend en charge la fabrication et la distribution des supports. Il peut concéder cette opération à une maison de disques (appelée également « label ») qui assurera ce processus (au travers d’un contrat de licence). Le producteur phonographique recevra des redevances (souvent appe-
lées royautés) sur la base du nombre de disques vendus. A noter qu’il percevra également (le plus souvent au travers de son contrat de licence) une rémunération via les droits voisins (copie privée et rémunération équitable).
sonne physique (à déconseiller), à travers une A.S.B.L. (personne morale qui ne se livre pas à des opérations commerciales ) ou une S.P.R.L. (qui est une structure commerciale) - avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Choix d’une structure pour exercer la profession de producteur
Il n’existe cependant pas de structure idéale liée au secteur de la musique et il vous faudra donc opter pour l’une d’entre elles.
Comme tout projet d’entrepreneur, il faudra faire le choix d’une structure de production. La préférence pour l’un ou l’autre des types de structures existantes va orienter sensiblement votre façon de travailler et aura des conséquences importantes sur le fonctionnement de votre projet. Plusieurs solutions sont possibles : production en per14
Force est de constater que de plus en plus de musiciens en auto-production font appel à un « projet SMART » de gestion d’activités pour ce faire (smartbe.be/fr/services/activites).
type de structure ///
avantages ///
inconvénients ///
Personne physique (avec un n° de BCE)
Pas de formalités de constitution à prévoir, sauf enregistrement B.C.E (rapidité)
Son propre patrimoine est mis dans le projet avec tous les risques liés
A.S.B.L.
Pas de capital minimum à libérer
Caractère non lucratif
S.P.R.L.
éviter tous les pièges de la production.
« Tricks and tips » de la production phonograhique
Une fois la structure créée, il faudra impérativementpenser à régler les rapports avec ceux qui ont effectivement participé à l’enregistrement (musiciens, ingénieur du son, …) et de conclure en conséquent des contrats de cession de droits adaptés.
Avoir une structure et un cadre juridique ne suffit pas à
Vous penserez également à adhérer, en tant que produc-
Si assujettissement à la TVA : émission et réception de factures
Si dissolution, affectation du patrimoine à une autre A.S.B.L.
Caractère lucratif et partage des bénéfices entre associés
Libération d’une partie du capital : 6.200 €
Latitude certaine dans la déduction des frais professionnels
Comptabilité plus « rigoureuse »
teur à une société de gestion collective des droits voisins (la SIMIM).
alors prendre conscience de la schizophrénie induite par cette situation juridique et jongler avec vos différentes casquettes (producteur – artiste) avec habileté.
Attention aux pièges de l’autoproduction : Les contrats de cession de droits doivent également régir les rapports du producteur avec les musiciens et ce, même si ceux-ci sont également membres de la structure créée. Cela étant, vous devrez 15
Vous devrez maintenir une certaine rigueur administrative et prendre conscience que la production n’est que la première étape de la chaine musicale. Jean-Christophe Lardinois Avocat - www.incasu.net
Live DMA Quand les chiffres chantent En 2012, l’association regroupant les clubs de 8 pays européens a passé au crible les chiffres de 257 de ceux-ci. Mieux compter pour mieux agir. nées rassemblées depuis près de 10 ans, continue-t-il, on a pu prouver une grosse chute des ventes de billets, et donc de la fréquentation et des revenus», et faire ainsi pression sur les décideurs qui ont aussitôt fait marche arrière. Ouf.
Live DMA. Si l’acronyme rappelle la drogue de prédilection des gabbers, la réalité n’est peutêtre paradoxalement pas si loin que cela. Car l’association, qui regroupe des salles de concerts à travers l’Europe, risque bien de donner un bon coup de speed au milieu musical.
Pas étonnant donc que les autres organisations reprises au sein de Live DMA veuillent à leur tour disposer de ces analyses chiffrées, précieux leviers envers le politique qu’on sait n’entendre à peu près que cela. Et de compiler ainsi les données de 257 salles de concerts réparties sur cinq pays. Bonne surprise: en Belgique, la quasi-totalité des 21 clubs concernés répondent présent, parmi lesquels l’Atelier Rock, l’Entrepôt, le Magasin 4, le Petrol ou le VK, salles pouvant accueillir 800 personnes en moyenne.
Bref historique des faits. 2007, les réseaux de salles françaises et espagnoles Acces et la Fedurok (aujourd’hui Fedelima) s’associent pour favoriser les échanges, ainsi que partager informations et expérience. Et comme l’union fait la force, l’association s’agrandit petit à petit pour aujourd’hui regrouper Club Plasma, Clubcircuit, Dansk Live, Live Musik Kommission, VNPF, Petzi et Norsk Rockforbund, soit les équivalents pour la Belgique francophone et néerlandophone, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et la Norvège. À savoir pas moins de 1200 clubs de petite et moyenne taille, prêts à s’échanger artistes, tuyaux et… chiffres.
En Belgique donc, on a compté au total pas moins de 1.230 soirées de concerts, 2.480 groupes à l’affiche et 311.939 visiteurs pour l’année 2012 étudiée. Et au niveau de toute l’étude, on monte même à 26.508 soirées, 43.269 groupes et quelques… 6.207.734 visiteurs. Pas mal pour des clubs évoluant plutôt sous le signe de la découverte et de l’underground1.
Les chiffres justement. Le genre de chiffres qui «ont déjà permis d’agir sur le politique», comme nous l’explique Arne Dee, de la Hollandaise VNPF. En 2008, en plein cœur de la crise économique, le gouvernement de nos voisins du nord avait ainsi décidé de monter la TVA sur les places de concerts de 6 à 21%. «Grâce à nos don-
Là où les choses deviennent particulièrement intéressantes, c’est lorsqu’on s’intéresse aux
On rappelle que ni le Botanique, ni l’Ancienne Belgique ne font partie du panel, ceux-ci ne faisant partie ni de Club Plasma, ni de Clubcircuit.
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Subside, mon amour
emplois générés, aux revenus ou aux subsides (voir ci-dessus). Si on se rend compte que les volontaires prêtent main forte en masse (63% du personnel) face aux employés (37%, soit 3.793 jobs), on remarque aussi qu’en termes de travail effectué, ces derniers se chargent alors de… 71% du boulot. Arbeit macht frei ?
Si les clubs étudiés dépensent un peu moins de 750.000€ en moyenne sur l’année et ramassent à peine plus, une grosse partie de leurs revenus restent dépendants des subsides: 42% en Flandre et 27% en Wallonie soit, dans les deux cas, plus que ce que ne rapporte la vente de tickets… La situation n’est pas exceptionnelle
Kevin Dochain Journaliste
(39% de subsides sur les cinq pays étudiés), mais a le mérite de souligner leur importance ! 17
Marketing numérique, concerts et festivals aux Melting Pros des Ardentes Lors du festival Les Ardentes 2014, Court-Circuit a remis le couvert pour une nouvelle rencontre entre professionnels du secteur musical. Baptisée “Melting Pro des Ardentes”, cette journée était l’occasion de faire un tour d’horizon des organisateurs d’événements musicaux et de leur stratégie de promotion numérique. nu ne correspond donc pas systématiquement A l’heure où la révolution numérique et son à toutes les plates-formes et une adaptation est impact sur le marché de la musique sont au coeur nécessaire. L’équipe organisatrice doit se conside tous les débats, Court-Circuit a souhaité se dérer comme une rédaction qui chaque matin concentrer sur les organisateurs de concerts, se demande comment elle va communiquer avec rouage fondamental du secteur musical. Cette sa communauté et ce qu’elle va pouvoir projournée, rythmée par des débats et conférences poser comme nouveau contenu. Le succès sur allant des stratégies de promotion en passant par les réseaux sociaux va de pair avec originalité, la régulation des nouveaux médias, a été l’occadiversité, continuité et sion de réunir des pros des musiques actuelles, Les résultats de l’enquête sur les lieux de concert menée cohérence. des médias et de la en 2012 par “LIVE DMA”, association européenne de Il ne faut pas avoir communication. réseaux d’organisateurs de concerts regroupant plus d’un millier de structures actives en France, Espagne, Alle- peur de prendre des Les débats de la magne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Danemark et Nor- risques, les résultats matinée ont permis de vège nous démontre que pour une ville, il est fondamental se verront immédiatedégager des préceptes d’investir dans la culture car les chiffres prouvent qu’il y ment dans la réaction applicables à toutes les a un effet bénéfique direct sur le tourisme, l’hôtellerie, la des internautes. Et vous verrez si c’est à refaire salles, nightclubs ou restauration,… ou pas… Les outils festivals en termes de incontournables sont évidemment Facebook promotion numérique. Avant tout, il est primormais également Twitter - pour atteindre les médial de définir une identité, un profil et une ligne dias, les sponsors éventuels ou encore la concurclaire du projet et ensuite de planifier une strarence. Soundcloud ou mixcloud permettent tégie globale à long terme qui incorpore tous les quant à eux de diffuser des morceaux des artistes outils de communication et réseaux sociaux qui programmés et Instagram de vivre la soirée de vont être utilisés. Mais, prudence, il vaut mieux façon instantanée et de donner la température restreindre leur nombre et en faire une utilisaà l’intérieur de la salle. Les agendas en ligne ont tion maximale plutôt que de se disperser et ne également fait leur preuve et sont une méthode pas proposer de contenus suffisants. Chaque réefficace pour annoncer des évènements sur la seau social a sa propre nomenclature, un conte18
croyez...et vos salles seront sold-out !
toile. Et l’utilisation optimale de newsletter via des bases de données construites intelligemment aussi. Parallèlement à la promotion numérique, la distribution de flyers et le collage d’affiches restent monnaie courante.
La régulation des nouveaux médias actifs dans la promotion musicale et le soutien à la création est incontournable pour garantir une valorisation online optimale des évènements musicaux belges francophones dans un contexte international. Lorsque l’on se réfère à une étude sur la visibilité online des films sur le catalogue de location de VOO, menée par l’opérateur lui-même, les films belges, moins présents dans le catalogue mais mieux mis en valeur atteignent quasiment le même niveau de visionnage que les films étrangers grands publics. Des quotas et une protection sont donc indispensables pour protéger notre patrimoine culturel.
Enfin, les partenariats avec des webzines ou des ambassadeurs ont été cités à de multiples reprises: diffusez des playlist des artistes programmés, un morceau exclusif téléchargeable gratuitement pour les personnes qui ont acheté une prévente, un verre gratuit avant minuit...Ils permettent de créer une adhésion exponentielle autour du projet et de tisser une véritable toile de followers. L’honnêteté et la sincérité sont les clés de voûte pour une promotion réussie sur du long terme. Tenter d’enjoliver la réalité ou de grossir l’évènement ne fera que desservir le projet par la suite. Soyez créatifs, organisés, rigoureux et proposez une programmation dans laquelle vous
Laurence Morel origami-music.be
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Devenir booker Qu’on se le dise, nous ne pouvons pas tous prétendre à être artistes… La plupart d’entre nous n’avons pas le talent nécessaire pour le chant, la batterie ou le biniou. Mais ne soyons pas fatalistes, de nombreux métiers gravitent autour de la musique et permettent d’apporter sa pierre à l’édifice.
C’est d’ailleurs l’un des seuls qui ne soulève pas d’inquiétudes, promis à un avenir radieux à l’horizon de la tempête financière qui secoue le secteur.
confortable… D’où l’intérêt stratégique du métier de booker. En clair, il est la personne qui va dépenser toute son énergie pour convaincre les programmateurs de salles ou de festivals d’investir dans le concert d’un groupe. Cela demande un carnet d’adresses
mateurs. Il sera également responsable de la logistique et de toute la planification concernant la venue du groupe : planning, hôtels, restaurants, transports etc.
Pour chaque concert, c’est le tourneur qui est en charge d’établir les fiches de paie (des musiciens, des artistes, des techniciens). Autant dire Les labels Le métier de booker a-t-il un avenir qu’avoir des et artistes ne prometteur ? compétences peuvent plus organisationnelles et adminisconséquent, de l’abnégation et se reposer sur un schéma traditratives est indéniablement un un bon sens de la négociation. tionnel : les recettes ne se font plus. plus sur la vente d’albums. Le Lorsque le booker place mode de fonctionnement a Pour résumer, un tourneur son groupe dans une salle de donc nécessairement dû évoorganise, vend et gère les tourconcert, c’est lui qui se charge luer et l’ensemble des profesnées d’un artiste. Son métier d’envoyer les différents supsionnels doit aujourd’hui se est relativement difficile, il deports et fichiers (cd, mp3, recentrer sur l’organisation de mande du temps, de l’acharnevidéos, liens, dossier et revue concerts et de tournées afin ment sans pour autant garantir de presse etc.) aux programd’assurer un avenir financier 20
© frédéric oszczak / sofam
Depuis quelques années, le métier qui a le vent en poupe est celui de tourneur (ou booker).
un salaire régulier, surtout les premières années. Vous avez dit « déprimant » ? Vous avez tout faux : lorsqu’un booker a la chance de travailler avec un même artiste sur le long terme, il est en première loge pour voir son évolution et le conseiller sur certaines directions à prendre. Pour améliorer le set de son artiste, un booker pourra par exemple développer de nou-
veaux moyens comme l’organisation de résidences dans un lieu privilégié. Enfin n’oublions pas que ce métier est avant tout un engagement humain : un tourneur doit avoir un réel coup de cœur pour son artiste afin de le représenter sereinement auprès des professionnels. La passion doit être commune et le booker doit forcément bien connaître son artiste et sa sensibilité. 21
Et pas besoin d’être déjà signé pour prétendre aux services d’un booker ! Dans une interview de 2011 pour DBTH, Pierre Pascal Houdebine, patron de Furax avouait avoir signé de nombreux artistes dans ce cas à l’époque, comme Emily Loizeau, Beat Torrent, Oldelaf ou Mister Valaire… Cindy Theunissen Manager www.vnyl.fr
créer sa propre agence de booking
type de structure ///
Vous souhaitez vous lancer dans une activité de booking (placement d’artistes) et créer votre propre structure pour ce faire. Après un bref rappel terminologique, les principaux éléments relatifs au cadre légal de cette activité sont présentés ci-après. Terminologie et rôle La mission de l’agent (ou encore « tourneur », ou encore « booker ») consiste à représenter l’artiste-interprète dans sa recherche de contrats auprès des organisateurs de spectacles. Il perçoit généralement un pourcentage sur le cachet de l’artiste interprète qui se produit en concert à cette occasion. L’agent / le tourneur d’artistes interprètes n’est en principe pas leur employeur. En Belgique, l’activité d’agent – tourneur/ booker est en principe soumise à autorisation.
Agrément ou enregistrement auprès des Ministères régionaux pour l’Emploi Afin de pouvoir exercer votre activité d’agence de booking, vous devrez obtenir préalablement un agrément ou vous enregistrer auprès des Ministères régionaux pour l’Emploi dans le cas où vos prestations se limitent exclusivement à des activités d’emploi. Ceci permet de donner aux travailleurs et aux employeurs ayant recours à une agence de placement, des garanties de compétence, de solvabilité et de légalité fiscale et sociale. En conformité avec la directive Services de l’U.E., les agences de placements doivent en conséquence procéder à une procédure d’enregistrement (possible en ligne à la Région wallonne). Pour la Région Wallonne : www.wallonie.be/fr/formulaire/ 22
detail/2047 Pour la Région bruxelloise : www.werk-economie-emploi. irisnet.be/web/aee/enregistrement-agence-emploi Par ailleurs, les agences de placement d’artistes belges peuvent aussi, par exemple, obtenir par simple enregistrement sur le registre national des agents artistiques, le droit de placer des artistes en France. Choix d’une structure pour exercer la profession d’agent booker Le fait de disposer d’une structure ( personne morale) sera indéniablement un élément majeur pour obtenir l’agrément en question. Il n’existe cependant pas de structure idéale dédiée au booking et il vous faudra donc opter pour l’une d’entre elles : à savoir l’Association Sans But Lucratif (A.S.B.L. - qui ne se livre pas à
avantages ///
inconvénients ///
L’A.S.B.L.
Il n’y a pas de capital à libérer.
Caractère non lucratif de l’activité de l’A.S.B.L.
Les conditions à remplir pour la création d’une A.S.B.L sont rappelées sur le site de CourtCircuit.
L’A.S.B.L. peut être soumise à la TVA et peut donc émettre et réceptionner des factures.
Il n’est pas possible de procéder à la dissolution de l’A.S.B.L. afin d’affecter les fonds de celle-ci dans la création d’une structure commerciale.
Caractère lucratif de l’activité de la S.P.R.L.
Libération d’une partie du capital indispensable à la création (6.200 EUR)
La S.P.R.L Les conditions à remplir pour la création d’une A.S.B.L sont rappelées sur le site de CourtCircuit.
Possibilité de rétrocéder aux associés le produit des bénéfices.
Comptabilité plus rigoureuse à tenir.
Plus grande latitude au niveau de la déductibilité des frais professionnels.
des opérations commerciales) ou une Société de Personnes à Responsabilité Limitée ( S.P.R.L. structure commerciale). Notons enfin que la Fédération Wallonie-Bruxelles a mis en place un soutien limité aux frais de fonctionnement de ces agences. Tricks and tips Une agence de booking
est généralement active dans son propre pays (voire sa propre région !), notamment à cause des agréments/ autorisations dont ce type de structure doit disposer dans d’autres pays (et ce, même dans l’espace économique européen). Une agence de booking se « spécialise » aujourd’hui en fonction du genre de musique véhiculé par l’artiste-interprète. 23
Certaines structures originaires de management proposent, depuis quelques temps, également des services de booking. Cela leur permet notamment d’exercer un meilleur contrôle sur les aspects économiques de leur mission au service de l’artiste-interprète. Jean-Christophe Lardinois Avocat www.incasu.net
nos oreilles mieux protégées Face à une législation obsolète en matière de limitation sonore, les salles de concerts et festivals francophones jouent la carte de l’autodiscipline. Avec des résultats probants. cause de la pollution sonore urbaine, des méga-dancings, des complexes de cinéma ou des heures d’écoute intensive sur des baladeurs numériques. L’étude de Bart Vinck pointe un autre problème majeur: les jeunes ne prennent pas du tout conscience des risques. «On fait attention à ce qu’on mange, on prend soin de son corps, mais on oublie de préserver ses oreilles», constate fort justement Olivier Lambert, audiothérapiste spécialiste des acouphènes chez les adolescents. «La plupart des jeunes pensent à porter des bouchons pour oreilles dans les concerts quand ils commencent à avoir mal ou se sentent agressés par le son. Mais c’est déjà trop tard.»
« Nous enlevons le bruit, pas le son. » Tel est le slogan publicitaire utilisé récemment par une multinationale pour vendre son dernier modèle de casque audio. Loin d’être originale, la formule rappelle que la problématique des nuisances sonores est devenue un élément marketing à la mode qui sert autant à vendre qu’à sensibiliser. C’est aussi vrai dans le secteur très concurrentiel de la musique live. Les festivals et salles de concert qui nous bombardaient voici encore quelques années de communiqués sur leurs initiatives «vertes» (traitement des déchets, gobelets recyclables, label «éco»), distillent aujourd’hui un message récurrent sur le confort de nos oreilles.
Face à une législation complètement obsolète en Fédération Wallonie-Bruxelles (le dernier arrêté-loi en la matière date de 1977 et limite le volume sonore dans les lieux publics à 90 dB, soit le bruit d’une tondeuse), les salles de concerts et les festivals se responsabilisent. La distribution gratuite de bouchons y est quasi généralisée et une limitation du volume, qui varie sensiblement d’une salle à l’autre (de 100 à 105 dB en moyenne) est imposée aux groupes. Lancé en Belgique en 2007 par l’asbl Modus Vivendi, le label Quality Nights est délivré aux établissements qui s’engagent à
Une bonne chose? Oui, car il y a urgence. Selon une étude réalisée sur l’ouïe des jeunes sous la direction de Bart Vinck, professeur à l’université de Gand, nos ados auraient déjà des oreilles de... quinquagénaires. L’audition des 6-18 ans a en effet diminué en moyenne de 17% en dix ans et les cas d’acouphènes ont augmenté de 12% sur la même période. Pourquoi une telle épidémie? La musique live n’est pas la seule responsable. C’est que notre oreille n’a jamais été autant soumise à des agressions. Que ce soit à 24
et le bien-être du spectateur sont primordiaux mais il faut aussi un certain niveau sonore pour maintenir une «ambiance concert» car le public vient aussi pour ça. Je ne suis pas partisan, par contre, d’une législation sur le son plus répressive comme c’est déjà le cas avec le tabac ou la vente d’alcool pour lesquelles nous subissons régulièrement des contrôles. La prévention et l’information me semblent des meilleures solutions pour sensibiliser les spectateurs.»
assurer des «services obligatoires» en matière de confort et de santé des spectateurs: volume maximum imposé, présence d’un sonomètre (généralement à la console), points de distribution de bouchons mais aussi d’eau ou de préservatifs, personnel formé aux premiers gestes d’urgence. Le Botanique et l’Ancienne Belgique (Bruxelles), l’Eden (Charleroi), le Cadran ( Liège), le Belvédère (Namur) ou encore l’Entrepôt (Arlon) sont labellisés «quality nights» mais la liste ne cesse de s’allonger. «Face au flou législatif, la tendance en matière sonore est à l’autodiscipline», confirme Fabrice Lemproye, organisateur des festivals Les Ardentes et Transardentes à Liège. «Au festival les Ardentes qui s’est déroulé début juillet, le volume sonore est limité à 104 dB. Nous estimons que c’est le juste équilibre. Le confort d’écoute
Luc Lorfèvre Journaliste La liste des établissements adhérant à la charte «quality nights» est disponible sur www.modusvivendi-be.org 25
le rock dur dans tous ses états partie 1 : de plus en plus vite
Qui pense rock dur, pense souvent hard rock (forcément, c’est la traduction littérale). Et ça tombe bien, parce que c’est cette partie « hard » du rock qui nous intéresse ici. Non pas que les déclinaisons dites « alternatives » du rock dur (punk, grunge, noise...) soient indignes d’intérêt, loin de là, mais l’objet du présent article, loin d’être exhaustif, va porter sur le côté métallique du rock dur.
Heavy
Vers la fin des années 70, quelques anglais nourris à ce fameux hard rock, eurent la bonne idée de le rendre un peu plus corrosif, un peu plus evil. Et c’est ainsi que naquirent les premiers groupes de heavy
metal : Iron Maiden, Judas Priest, Saxon, Motorhead (bon, ces derniers avaient aussi écouté du punk et ça se sent). L’imagerie est faite de cuir et de clous, de monstres, de belles mécaniques et souvent de femmes généreusement offertes à ces représentants de la testostérone. On me souffle qu’il s’agit sans doute d’une manière d’affirmer sa virilité. Mais j’en doute sérieusement.
Trash
Quelques années plus tard, vers 1984, de jeunes Américains s’emparent du heavy pour l’accélérer un peu. C’est comme ça que le trash (avec un seul h) voit le jour, défendu par des formations nommées Slayer, Megadeth, Metallica, Anthrax, Exodus ou encore Testament. ça ne rigole plus. ça va vite, ça pogote, ça slamme et ça fait peur à la voisine bien-pensante, pourtant le cuir et les clous ont 26
été troqués contre un bon vieux jeans/baskets. Et pourtant, ça parle le plus souvent de la condition humaine, au sens large. La culture urbaine avant l’heure ?
© frédéric oszczak / sofam
Tout le monde sait ce qu’est le hard rock. Si si, vous aussi. Même ma mère chantonne régulièrement un classique du style Highway to Hell (AC/ DC) sans même imaginer qu’il s’agissait à l’époque (1979) de la musique du diable, exécutée par des fils de l’enfer qui allaient conduire la jeunesse sur le chemin de la dépravation. On a vu le résultat : cette jeunesse maintenant quinquagénaire a mis un sacré boxon. Ou pas hein. Bref, si ma mère connaît, vous aussi (sinon, il est temps de vous pencher sur Deep Purple, Thin Lizzy, Rainbow...).
Death
Bien entendu, ça n’allait pas assez vite pour certains. Du coup, quelques musiciens bercés au trash se sont dit qu’ils allaient jouer tellement vite que personne n’y comprendrait plus rien. Et quitte à ce qu’on ne comprenne rien, autant déformer aussi la voix en la rendant la plus gutturale possible. C’est comme ça qu’est né le death metal. Et pour effrayer les puritains (on est aux EtatsUnis, au milieu des années 80), les paroles grognées allaient jouer la carte de la provocation, sataniques et gores le plus souvent. Avec les années, les thématiques abordées se sont diversifiées (l’écologie pour Gojira, par exemple) en même
temps que ce courant gagnait en popularité. La sainte trinité : Death (le Père), Carcass (le Fils), Morbid Angel (le Saint Esprit). Les apôtres : Obituary, Cannibal Corpse, Deicide.
Black
Sur les cendres encore fumantes d’églises catholiques, le black metal résonne dans les pays d’Europe du nord, en réponse à la vague death
américaine. Plus rapide que le death (parfois à la limite de l’inaudible), troquant le chant guttural pour des incantations sataniques stridentes, le black metal se veut avant tout un courant de pensée ancré dans des traditions païennes, et la surenchère visuelle (corpse painting, sang) a achevé d’en faire un style musical définitivement à part, à l’exact opposé d’un Highway to hell, justement. 27
Heavy, trash, death, black... ont en commun ce besoin d’en faire toujours plus : plus vite, plus provocant... Pour autant, le metal regorge de formations dont le but est d’en faire toujours moins : moins vite, moins provocant... la suite au prochain épisode... PS : oui je n’ai pas mentionné Led Zeppelin. C’est un scandale, je suis bien d’accord. Christophe Davenne
le rock dur dans tous ses états partie 2 : de plus en plus lentement
Dans le précédent article, nous avons vu qu’une partie des rejetons légitimes du rock dur aime à se tirer la bourre pour savoir lequel d’entre eux est le plus rapide, le plus violent, le plus choquant... le plus extrême, en fait. C’était sans compter la seconde partie de la fratrie, pour qui la vitesse d’exécution n’a aucune importance et qui s’est rapidement demandée pourquoi jouer 16 notes par seconde alors qu’on pouvait jouer une note toutes les 16 secondes ? Tous ces musiciens ont pourtant été nourris à la même source : le hard rock des années 70 (vous savez, celui que votre mère sifflote tranquillement sans imaginer qu’elle déchaîne les enfers au-dessus de sa tête).
à ce que l’on appelle le doom et à ses dérivés dont la caractéristique principale est la lourdeur des riffs, la pesanteur des rythmes (à ce sujet, Paranoid est quasiment un accident dans la carrière de Black Sabbath).
Doom
Si depuis les années 80, l’Europe a gardé une culture relativement traditionnelle de ce style, tant d’un point de vue musical que visuel, en faisant perdurer ses codes à travers les décennies (je pense ici à Cathedral, Candlemass avec le très sérieux album Epicus Doomicus Metallicus - on ne rigole pas dans le fond -, ou encore Paradise Lost), les Etat-Unis, quant à eux, l’ont rapidement trituré et nourri d’influences diverses.
Quand le heavy metal est né en Angleterre dans les années 70, il a engendré une entité sombre et froide, dont les mélodies torturées réveillaient les esprits malins qui s’unissaient en une danse macabre au clair de lune. Enfin, c’est ce qu’on disait à l’époque. Je n’ai pas été vérifier. Je veux parler ici de Black Sabbath. Ce groupe légendaire n’est pas seulement celui qui a permis à Ozzy Osbourne de devenir une star de la télé-réalité. Ce n’est pas non plus le groupe d’un tube, Paranoid, qui passe encore régulièrement sur une radio grand public comme Classic 21. C’est surtout la formation qui a donné naissance
Stoner rock
Je pourrais vous citer l’exemple du jeune Josh Homme (oui, celui des Queens of the stone age), fan de doom, de musique psychédélique mais 28
aussi de rock bien gras... et pardessus tout, grand amateur d’herbe médicinale. Ce joyeux cocktail a permis à son premier groupe, Kyuss, de faire résonner ses premiers accords au milieu des années 80 en Californie et d’inventer au passage le stoner rock en 4 albums devenus cultes, rien que ça.
Post-metal et sludge
Ensuite, il y a ces groupes américains qui ont intellectualisé le doom, en utilisant sa lourdeur pour prendre le temps de développer de véritables atmosphères, comme autant de paysages désincarnés. Je pense ici à Neurosis ou encore le défunt Isis dont les influences post-rock sont clairement prégnantes... à tel point que l’on parle d’eux comme des groupes de postmetal. A ne pas confondre avec le sludge (Eyehategod, Crowbar, Iron Monkey), qui me fait penser à des punks qui joueraient du doom : un peu
plus crade, baveux, moins cérébral, plus instinctif.
Drone
Et puis il y a ceux qui font de l’Art. Pas juste du doom, du rock ou du metal, non. De
l’Art. Ou du drone, pour être précis. Comment décrire le drone ? Je parlais plus haut du fait de jouer une note toutes les 16 secondes. Pour ceux qui font du drone, c’est encore beaucoup trop rapide. Et c’est là qu’on s’éloigne de la musique pour créer une sorte d’expérience auditive et sensorielle. Très peu mélodique (pour ne pas dire pas du tout), le principe du drone est de jouer avec les infrabasses des instruments jusqu’à créer des cycles de résonance tout en (parfois) psalmodiant diverses litanies. Peu intéressante en album (à moins d’être dans de bonnes conditions, hum hum), cette musique ne prend tout son sens qu’en live. D’ailleurs, si vous voyez passer le nom de Sun o))) près de chez vous, tentez l’expérience. La constellation du metal est bien évidemment plus vaste que les quelques styles abordés au long de ces deux articles et elle n’en reste pas moins en perpétuelle évolution, loin de stagner et de se satisfaire du fait d’être désormais reconnue en tant que culture populaire (Slayer ou Metallica à Werchter, Iron Maiden en tête d’affiche du Pukkelpop, le Graspop festival...). C’est un univers plus riche qu’il n’y paraît et qui ne se résume pas à des chevelus assoiffés de bière dont la principale obsession est de tendre en permanence l’index et l’auriculaire en faisant un maximum de bruit. Ce cliché est désormais révolu, même si il a encore ses ardents défenseurs. Quoiqu’il en soit, 29
c’est un monde qui s’offre à vous si tant est que la curiosité et l’ouverture sont des traits qui vous caractérisent, ce dont je ne doute pas du tout. Christophe Davenne
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Agenda Court-Circuit 2014-2015 25/07 Du 05 au 20/09
Du 25 au 27/09 30/09, 7, 14 et 21/10 Du 24 au 25/10 06/11 Du 10 au 13/12
LOUD Evening /// Bruxelles-les-Bains Eliminatoires du Concours Circuit /// Maison des Musiques, MJ Rixensart, MJ Tamines, MJ Chênée, MJ Marche-en-Famenne Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles /// Salles du réseau Club Plasma Rencontres « Développer son projet musical » /// Maison des Musiques Demi-finales du Concours Circuit /// Atelier Rock (Huy) & Le Salon (Silly) Electronic Music Workshops /// Beautés Soniques & Kikk Festival (Namur) Glimps Festival /// Vooruit (Gand)
20/12
Finale Concours Circuit /// Botanique (Bruxelles)
Du 04 au 6/02/2015
ProPulse Festival /// Botanique (Bruxelles)
Du 05/02 au 07/03/2015
05/2015
Séances d’info « Développer son projet musical » /// Réseau PointCulture (Bruxelles, Louvain-LaNeuve, Namur, Charleroi et Liège) Inscriptions LOUD by Court-Circuit www.court-circuit.be