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Qu’est-ce que le RAP? Le MAPAQ explique
Un rôle majeur du MAPAQ dans le RAP
RÉJEAN PRINCE,
directeur régional, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
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Les directions régionales de la Montérégie et du Centre-du-Québec du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) peuvent compter sur l’expertise de nombreux agronomes au sein de leurs équipes, dont 13 qui collaborent au Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP). Ceux-ci viennent en soutien aux intervenants et aux conseillers agricoles de même qu’aux producteurs. Le travail des agronomes auprès du RAP ne représente qu’un moyen parmi tant d’autres de remplir leur rôle. Cet engagement majeur leur permet d’être en contact régulièrement avec les gens sur le terrain et de maintenir leurs connaissances et leur expertise dans leur champ d’action.
Mais qu’est-ce que le RAP?
Il s’agit d’un outil fort utile pour les producteurs et les intervenants en agroalimentaire. Mis en place en 1975, le RAP a pour mission de surveiller les ennemis des cultures dans les champs du Québec. Coordonné par la Direction de la phytoprotection du MAPAQ, il implique plusieurs agronomes de différentes régions.
Le RAP permet aux producteurs et aux intervenants d’être informés rapidement des problématiques qui peuvent avoir une incidence sur leur travail. Les avertissements émis par le RAP contiennent des informations pertinentes et actualisées de différentes natures : des informations sur la présence et l’évolution des ennemis de plus de 20 cultures, des stratégies d’intervention pour la gestion intégrée des ennemis des cultures, des fiches techniques sur différents sujets, etc.
Pour chaque groupe de cultures visé par le RAP, un conseiller du MAPAQ, dont l’expertise est reconnue, agit à titre d’avertisseur ou de coavertisseur. C’est-à-dire qu’il est responsable de colliger et de synthétiser les observations des conseillers sur le terrain, qui sont ses yeux et ses oreilles dans les champs à travers la province. Il vérifie ensuite l’information afin de rédiger les avertissements qui seront envoyés aux producteurs et aux intervenants dans les meilleurs délais.
La Montérégie est bien souvent la porte d’entrée des ennemis des cultures qui proviennent de nos voisins, les ÉtatsUnis. Il est donc crucial pour les entreprises agricoles et les intervenants de cette région de rester à l’affût et d’être en mesure de réagir rapidement lors de l’apparition de nouveaux pathogènes ou insectes.
Pour le MAPAQ, il est important de contribuer à la diffusion du savoir en agriculture et au transfert des connaissances. Le RAP est un bon moyen d’informer sa clientèle afin de prévenir les problèmes phytosanitaires au Québec et d’en minimiser les répercussions. Il revêt encore plus de pertinence en raison des changements climatiques, des nouveaux ennemis et des nouvelles maladies qui font leur entrée sur le territoire québécois. Tous les intervenants du RAP travaillent avec le souci d’informer le plus rapidement possible les producteurs d’une situation précise.
Le RAP s’inscrit également dans l’un des objectifs du Plan d’agriculture durable 2020-2030, soit de réduire l’utilisation des pesticides et leurs risques. En effet, en suivant de près la situation et l’évolution de la présence de maladies ou d’insectes sur le terrain et en proposant des stratégies de traitement éprouvées aux conseillers en agroenvironnement et aux producteurs, le RAP contribue à un usage raisonné des produits de protection des cultures.
Le RAP permet aux producteurs et aux intervenants d’être informés rapidement des problématiques qui peuvent avoir une incidence sur
leur travail. Photo crédit : MAPAQ.
Le RAP en chiffres :
• Il existe un peu plus de 20 cultures ou groupes de cultures visés par le RAP,
dont les grandes cultures, les cultures maraîchères en serre, les vignes et les cucurbitacées. • Plus de 370 ennemis des cultures sont dépistés dans les différentes cultures (insectes, maladies, adventices). • Le RAP compte 5627 abonnés. • En moyenne, 400 communiqués sont publiés par année, majoritairement entre les mois d’avril et d’août. • Près de 200 intervenants collaborent au RAP (employés du MAPAQ, fournisseurs de services, centres d’expertise et de recherche, entreprises agricoles, etc.).
Comment recevoir les avertissements du RAP?
Il est possible de vous inscrire gratuitement pour recevoir les communiqués du RAP. Pour vous abonner ou pour en savoir plus, consultez le site Internet du MAPAQ au www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/ Protectiondescultures/Pages/reseau.aspx.
Choisir la santé des sols
MARIE-EVE BERNARD,
conseillère en agroenvironnement et santé des sols, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
ODETTE MÉNARD,
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conseillère en conservation des sols et de l’eau, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
Au cours de l’été 2022, la réalité des changements climatiques a pris une signification plus que tangible pour des milliards de personnes. Il reste très peu d’endroits sur notre terre qui ne subissent pas les aléas de la hausse des températures. Rappelons-nous les inondations au Pakistan, les pluies diluviennes aux ÉtatsUnis, les sécheresses et les canicules en Europe, et l’assèchement des cours d’eau un peu partout dans le monde qui a dévoilé des trésors archéologiques cachés depuis des siècles.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a ouvert la COP 27 avec un vif plaidoyer : « C’est soit un pacte de solidarité climatique, soit un pacte de suicide collectif. »
Mais que peut-on faire individuellement pour changer les choses? Par où commencer?
S’informer!
D’abord, et toujours, prenons le temps. Prenons le temps de se former et de s’informer pour choisir des actions qui nous motivent. Les pratiques agricoles de conservation des sols et de l’eau ont un effet positif sur la protection de notre environnement. En observant nos habitudes, en restant à l’écoute et en acceptant de modifier nos paradigmes, il est possible de mettre en place efficacement des pratiques agricoles de conservation.
Prendre le temps de lire sur la santé des sols. Consacrer quelques heures par semaine à lire et à échanger sur le sujet. Il y a certainement une journée d’informations ou une activité de réseautage près de chez vous cet hiver. Allez-y, inscrivezvous! Allez à la rencontre de producteurs innovants pour apprendre de leurs expériences et de leurs bons coups. Un voisin réussit ses cultures de couverture ou ses céréales d’automne? Allez lui jaser pour comprendre comment il s’y prend, comment il fait pour réussir!
L’hiver est aussi la saison parfaite pour peser et équilibrer la machinerie dans le garage, au chaud. Saviez-vous qu’un tracteur bien équilibré peut vous faire économiser jusqu’à 10 % de carburant? La citerne de lisier laisse des traces dans votre champ, parlez-en avec votre conseiller, avec votre forfaitaire. Il faut trouver des pistes de solutions. Elles existent. Et… elles sont là. L’épandage par irrigation assure une charge à la roue beaucoup moins imposante que les citernes et permet une diminution considérable de la compaction en profondeur.
C.R.P.
La réussite d’un projet passe nécessairement par une planification réfléchie. Une transition vers des pratiques agricoles qui respectent le sol et améliorent sa santé doit se faire en douceur. La première étape consiste à faire un diagnostic du sol au champ. C’est une activité conjointe entre le producteur agricole et son agronome.
L’objectif ultime du diagnostic se résume en trois lettres : C. R. P.
C comme couverture. Comment travailler son sol tout en s’assurant de garder 30 % de couverture du sol après semis? Passer du labour au semis direct exige un moment de transition qui va bien au-delà de l’achat de machineries. Couvrir le sol pour le protéger est essentiel. Il faut tout de même s’assurer que ces résidus seront gérés par la macrofaune du sol. Une transition en petites bouchées sera garante d’une couverture efficace pour vos sols et de l’adoption d’une pratique agricole de conservation à long terme.
R comme rotations. Bien noter le s! Comment intégrer une nouvelle culture dans la rotation commerciale? Comment ouvrir une fenêtre intéressante pour la rotation de fertilité? Il devient alors plus nécessaire que jamais de prévoir les achats de semences de cultures de couverture en même temps que ceux de semences de cultures commerciales pour s’assurer d’avoir les variétés qui vont répondre aux objectifs fixés.
P comme porosité. Comment s’assurer de respecter la charge maximale de 3500 kg à la roue? Ne pas confondre la roue avec l’essieu. La charge maximale de 3500 kg à la roue minimise la compaction en profondeur du sol et maintient une bonne porosité du sol. La porosité est essentielle pour l’aération du sol, pour les mouvements de l’air et de l’eau dans le profil du sol. Les racines, par leur relation symbiotique avec les microorganismes, assurent la bonne stabilité structurale des sols. Une charge excessive compacte et réduit la zone d’action des racines.
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Couverture. Rotations. Porosité.
Avec un bel automne comme celui que nous avons connu au cours des dernières semaines, le travail du sol, excessif, a pris du galon. Nous avons la chance de rester dans un coin du monde encore relativement épargné par les catastrophes climatiques. Alors que partout les solutions impliquent des changements drastiques de gestion, d’actions et de pensée, chez nous, ce sont de réelles occasions qui s’offrent à nous. Pas des obligations, pas des ultimatums. Des opportunités. Ces portes qui s’ouvrent sont gages de meilleures rentabilités tout en assurant notre survie collective.
Prenons le temps, pendant qu’il est encore temps, de choisir la santé des sols.
La réussite d’un projet passe nécessairement par une planification réfléchie. Photo crédit : MAPAQ.
Transformation alimentaire et perfectionnement : deux éléments qui vont bien ensemble
KARINA SALAZAR TANCREDI, BAA
Agente en formation agricole Centre d’emploi agricole Montérégie
L’industrie agroalimentaire est en pleine effervescence. Dans un tel contexte, la formation est un outil indéniable pour se démarquer et développer l’entreprise agricole. Les collectifs régionaux en formation agricole offrent bon nombre de cours pour ceux et celles qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences dans le domaine.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), qui a développé une expertise hors du commun et qui est accessible à l’ensemble des producteurs agricoles de la région. Cette maison d’enseignement réputée offre des cours dans domaines très diversifiés et répondant à un réel besoin de perfectionnement.
Les thématiques suivantes sont abordées dans le cadre de la formation continue dans le domaine de la transformation alimentaire : - Conservation sous vide - Étiquetage et durée de vie - Hygiène et salubrité - Management de la sécurité - Produits carnés, laitiers et végétaux
Pour découvrir l’ensemble de l’offre de cours
Toutes les formations offertes en Montérégie sont disponibles sur le site www.upa.qc.ca En le consultant, vous trouverez que nous avons mis en place un programme de perfectionnement qui s’adresse à tous les producteurs, peu importe leur spécialisation.
Nous avons également le souci de suggérer des activités qui intéresseront à la fois des agriculteurs ayant bon nombre d’années d’expérience tout autant que des membres de la relève ou des employés d’entreprises.
Si vous avez des questions ou que vous souhaitez nous suggérer une activité d’apprentissage, n’hésitez surtout pas à communiquer avec nous.
Pour rejoindre le collectif régional en formation agricole :
Karina Salazar Tancredi au 450 4545115 poste 6288.
Une Bedfordienne honorée au Gala des Agricultrices du Québec
Les Agricultrices du Québec ont tenu leur Gala annuel le 22 octobre, à l’hôtel Le Montagnais à Chicoutimi. L’événement souligne, depuis 1988, les compétences, la créativité, le parcours entrepreneurial, la passion, les réalisations des femmes, tant par leur présence soutenue à la ferme, que dans leur milieu social et syndical. Neuf femmes inspirantes et innovatrices, venant de partout au Québec, ont été mises à l’honneur.
Pour l’édition 2022, Caroline Pelletier, productrice laitière à la Ferme Missiska et Fromagerie Missiska de Bedford s’est vu décerner l’une des deux prestigieuses récompenses de la soirée, soit le prix Dimension E – entrepreneuriat au féminin, remis à la candidate ayant contribué le plus au développement de son entreprise. Le prix était assorti d’une bourse en argent de 1000 $.
Pour en savoir plus sur la lauréate, rendez-vous sur : agricultrices.com/candidate-caroline-pelletier
« En mon nom et celui des Agricultrices de la Montérégie-Est, je tiens à féliciter et à souligner le travail exceptionnel de Mme Pelletier qui mérite amplement ces honneurs. Je suis fière de voir des femmes agricultrices entrepreneures de notre région se démarquer et devenir une source d’inspiration », a déclaré Michèle Laberge, présidente des Agricultrices de la Montérégie-Est.
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Peste porcine africaine : Ottawa lance un programme pour se préparer
Les organisations admissibles peuvent maintenant présenter une demande de financement fédéral dans le cadre du Programme de préparation de l’industrie à la peste porcine africaine (PPIPPA). Doté d’une enveloppe de 23,4 M$, ce programme vise à aider l’industrie porcine du Canada à se préparer à l’entrée éventuelle de cette maladie au pays.
Le financement du nouveau programme a été réservé en août 2022 pour appuyer des projets comme les évaluations et les améliorations de biosécurité, la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs existants, les analyses sectorielles et la recherche en lien avec la peste porcine africaine (PPA).
Les demandes de la part d’établissements universitaires, d’associations, d’entreprises, de groupes autochtones et de gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux seront acceptées jusqu’au 30 novembre 2023 et le financement sera distribué sur deux ans.
Pour rappel, la PPA est une maladie porcine mortelle qui se propage par contact direct ou indirect avec des porcs infectés ou avec de la viande ou des sous-produits de porc contaminés. La maladie n’a jamais été détectée au Canada.
Depuis 2018, toutefois, la PPA s’est propagée dans certaines parties de l’Asie, de l’Europe et des Caraïbes, incitant à redoubler de vigilance. Le virus de la PPA n’est pas transmissible aux humains et ne pose pas de risque pour la salubrité des aliments.
Cependant, un seul cas de PPA au Canada entraînerait la fermeture immédiate des frontières aux exportations de porc canadien, qui représentent 70 % de la production porcine canadienne.
Adaée BEAULIEU
GTA
Dix représentants d’organisations agricoles africaines étaient de passage, le 23 novembre, à la ferme Cabri génétique international à Saint-Damase, spécialisée dans la production de chèvres, dans le cadre de la mission Sud-Nord « Viens marcher ma Terre 2022 » de l’Union des producteurs agricoles Développement international (UPA DI).
En terre québécoise jusqu’au 3 décembre, les visiteurs ont pu échanger sur les politiques agricoles et agroenvironnementales en vigueur dans la province et dans leur pays respectif et de s’inspirer de nos méthodes.
« Ce fut une super bonne visite. Ils ont été impressionnés », a affirmé Hélène Benoit, consultante en communications de l’UPA DI.
Certains se sont d’ailleurs montrés intéressés par le démarrage d’un élevage caprin dans leur pays. « C’est un élevage qui pourrait bien s’intégrer chez eux. Les propriétaires de la ferme Cabri génétique international, Ginette Morneau et Christian Dubé, ont quand même 25 ans d’expérience et pourraient être des ressources pour les producteurs africains », explique Mme Benoit.
« Nous avons bien apprécié et suivi avec attention les explications des propriétaires de la ferme. Est-ce que ce modèle pourra être dupliqué en Afrique, plus précisément au Sénégal? Nos discussions futures nous le diront. Merci à Ginette et à Christian de nous avoir ouvert leurs portes et merci à l’UPA DI d’avoir facilité la mise en relation », a témoigné Ahmedou Moukhtar Mbodj, secrétaire général du Cadre national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR).
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Une mission pour les dirigeants
L’UPA DI aura 30 ans l’an prochain et cette année représente le retour des missions qui existent depuis plus de 20 ans et qui avaient été arrêtées en raison de la pandémie. Depuis le début, des échanges se font avec des pays d’Afrique et, depuis une dizaine d’années, avec Haïti. Plus récemment se sont ajoutés la Tunisie, la Bolivie et le Pérou. La Tunisie fait d’ailleurs partie de la mission actuelle avec le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et la République démocratique du Congo. De plus, l’UPA DI s’est rendue pour la première fois en Indonésie cette année.
L’édition 2022 est particulière puisqu’il s’agit vraiment d’une mission dédiée aux dirigeants d’organisations agricoles de plusieurs pays et à l’échelle provinciale ici, au Québec. Auparavant, il s’agissait plutôt de stages dans des fermes d’une région spécifique, les régions variant d’une année à l’autre, pour des groupes de femmes ou des agriculteurs d’un pays en particulier.
Les visiteurs ont aussi participé à une journée de réflexion avec les membres du conseil d’administration de la coalition « Nourrir l’humanité durablement », créée en mai 2021, ce qui permet d’entamer le processus pour internationaliser le mouvement. Les représentants africains souhaitent que leurs organisations joignent les rangs du mouvement, mais ils ont convenu, dans un premier temps, à l’instar de ce qui s’est fait au Québec, de rallier à cette cause les acteurs du secteur agroalimentaire et les organisations de la société civile dans leur pays respectif. Ils ont aussi pris part à des rencontres avec des organisations gouvernementales du Québec et du Canada et au Congrès général de l’Union des producteurs agricoles, les 29 et 30 novembre. Le but pour l’UPA DI est de faire connaître les préoccupations des agricultrices et des agriculteurs d’ici et d’ailleurs au regard des politiques agricoles, les enjeux
d’autonomie alimentaire et de développement durable auxquels doivent répondre ces politiques et les points de vue de leaders agricoles sur ces questions. « Nous avons des enjeux communs, notamment en matière d’adaptation aux changements climatiques et d’achat local. Il y a un partage d’informations qui se fait. Il y a des collaborations, des partenariats et des alliances à faire », a déclaré Hélène Benoit. D’ailleurs, l’UPA DI juge que les points de vue de ces différents pays sont pertinents à l’heure des grandes conférences internationales que sont la COP27 sur les changements climatiques, qui vient de se terminer, et la COP15 sur la biodiversité, qui a lieu du 7 au 19 décembre à Montréal. Des représentants d’organisations agricoles africaines étaient de passage à la ferme Cabri génétique international à Saint-Damase le 23 novembre. Photo François Larivière | Le Courrier ©
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