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Une plante qui fleurit pendant plusieurs mois

INSTITUT QUÉBÉCOIS DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE

Partie 1. Les violettes africaines : hybridation et innovation

ROXANE BABIN, AGR.,

Conseillère en serriculture et en R&D en entreprise, IQDHO

La violette africaine est une plante d’intérieur facile qui fleurit pendant plusieurs mois. Disponible dans une panoplie de coloris et de formes, il y a une violette africaine pour tous les goûts! Au fil du temps, les hybrideurs ont entraîné à cette plante des transformations pour la rendre plus esthétique, mais aussi pour qu’elle s’adapte mieux aux nouveaux besoins et défis de la vie moderne.

Le thème des violettes africaines sera traité en deux parties. Dans la partie 1, nous présenterons brièvement l’historique et les principales améliorations apportées depuis le début du 20e siècle. Quant à la partie 2, qui paraîtra dans un prochain GTA, elle portera sur sa régie de culture et les principaux problèmes en production.

Un peu d’histoire

La violette africaine a été découverte en 1892 par le baron allemand Walter Von Saint Paul-Illaire dans les montagnes d’Usambara en Tanzanie. De la famille des Gesnériacées, son nom botanique le plus connu est Saintpaulia ionantha (syn. Streptocarpus ionanthus).

Les consommateurs cultivent avec succès les hybrides d’Optimara, qui figurent souvent parmi les gagnants à des expositions. La série Optimara, introduite par Reinhold Holtkamp en 1977, deviendra la série commerciale de violettes africaines la plus largement répandue dans le monde.

Dans l’histoire, une famille a beaucoup contribué à l’évolution de la violette africaine telle qu’on la connait aujourd’hui. Il s’agit de la famille Holtkamp. Le père de Reinhold, Hermann, a débuté des croisements dans les années 1930. En 1952, il a développé un premier cultivar d’intérêt commercial, le ‘Saint Martin’. On lui doit également le style de culture à couronne unique, dit style Biedermeier, qui offrait un avantage en production commerciale avec sa croissance plus rapide que les plants à multiples têtes cultivés jusqu’alors. À l’époque, la culture commerciale présentait déjà des défis propres à cette plante. Par exemple, la tendance des fleurs matures à se détacher des pédicelles au moindre mouvement rendait difficile le transport des plants prêts à la vente. Ce caractère, présent naturellement chez l’espèce, sera écarté par sélection avec l’introduction de ‘Rhapsodie Elfriede’ en 1965 grâce aux efforts d’Hermann Holtkamp. Ce développement majeur a contribué à propulser la production à grande échelle du Saintpaulia.

Série Optimara

L’introduction de la série Optimara en 1977 avait pour objectif d’offrir de nouveaux cultivars faciles à cultiver à la maison et florifères. Pour ce faire, Reinhold a sélectionné pour ses croisements des plants qui performaient bien même dans des conditions sous-optimales de culture ainsi que ceux qui fleurissaient continuellement. Les Holtkamp ont toujours accordé une grande importance à la recherche et au développement de nouveaux cultivars.

En 2019, l’entreprise a développé et intégré la caractéristique Filantherless, c’est-à-dire des fleurs sans étamines. Ces nouveaux cultivars promettent de changer la donne en production. En effet, les fleurs de ces plants n’ont plus d’anthères ni filaments les rendant possiblement plus résistants aux thrips et à la moisissure grise, tout en offrant de nouveaux coloris.

Conclusion

Les producteurs de violettes africaines à grande échelle comme les serres Holtkamp Inc, par la création de cultivars à la fois esthétiques et performants, modifient indéniablement le bassin de cultivars disponible pour les amateurs. À travers toutes ces années, l’innovation a permis de moderniser la violette africaine et d’en assurer sa continuité.

Exposition de violettes africaines à Montréal. Photo IQDHO

ASSOCIATION DES PRODUCTEURS DE PIERRE À CHAUX NATURELLE DU QUÉBEC

Des sols résilients pour de meilleurs rendements

SYLVIE RICHARD, AGR.

Coordonnatrice de l’Association des producteurs de pierre à chaux naturelle du Québec (APPCQ)

L’automne, c’est le temps de récolter les efforts investis. La saison 2021 nous a donné chaud par moments avec ses épisodes de canicule. La pluviométrie a été plutôt variable et certains champs pourraient voir leur rendement affecté par un déficit hydrique.

Installé sur la batteuse ou sur la récolteuse, on a un œil sur la quantité et la qualité de la récolte que ce soient des grains, des plantes fourragères, des fruits ou des légumes. Bien que la quantité et la qualité des récoltes dépendent de Dame nature pour une bonne part, on a aussi un rôle à jouer pour compter sur des sols en santé, productifs et résilients.

Le chaulage est une bonne pratique à l’automne, car un pH optimal est essentiel à l’équilibre chimique, biologique et physique de vos sols.

Pourquoi chauler?

1. Pour améliorer la structure du sol, particulièrement pour les terres argileuses, compactes et mal aérées

L’apport de calcium permet la formation de complexes argilocalcaires, sorte de « ponts » contribuant à la structure du sol. Un sol ainsi plus aéré facilite le développement du système racinaire. Les cultures explorent davantage le profil du sol, augmente leur biomasse et leur capacité à absorber l’eau. Les cultures deviennent plus résilientes aux variations climatiques et l’érosion des sols est réduite.

2. Pour augmenter la disponibilité des éléments nutritifs

Un pH optimal assure une meilleure disponibilité des éléments nutritifs et optimise la fertilisation. Le chaulage améliore la capacité du sol à retenir les éléments nutritifs et limite la toxicité par d’autres éléments tel que l’aluminium.

3. Pour apporter du calcium et du magnésium

La pierre à chaux est constituée de carbonate de calcium (CaCO3) et de carbonate de magnésium (MgCO3), en quantité variable selon la provenance de la roche. Les ratios Ca/Mg, K/Ca et K/Mg s’en trouvent améliorés et favorisent les récoltes de qualité. D’ailleurs, le Ca et le Mg sont essentiels à la physiologie des plantes. Par exemple, le Ca stimule la translocation des sucres dans la tige jusqu’à l’épi de maïs et participe à la construction des parois cellulaires, nécessaires à la bonne conservation des fruits et des légumes. Quant au Mg, il joue un rôle important dans la production de la chlorophylle avec l’azote.

4. Pour favoriser la vie du sol

Un pH adéquat et un sol bien structuré favorisent les micro-organismes utiles. Ceux-ci jouent un rôle essentiel dans la dégradation des résidus de cultures, la minéralisation de la matière organique et la mise en disponibilité des éléments fertilisants tel l’azote. Les microorganismes sont un signe d’un sol vivant.

Le chaulage constitue le traitement le plus pratique, efficace et économique pour maintenir les conditions de sol optimales. Pour établir le bon diagnostic et obtenir une recommandation adaptée à vos parcelles, une consultation avec un.e agronome est conseillée.

Photo APPCQ

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