Jeudi 6 février 2025 | Volume 50 | 2 e Numéro la réussite
1975 À 2025
L’histoire derrière votre mensuel agricole
PAGES 10 À 14
INCLUANT : FORMATION AGRICOLE
Aussi dans cette édition :
> Le Cégep de Victoriaville parle du programme Entrepreneuriat et gestion d’entreprise agricole
> Le ministre André Lamontagne en entrevue ........................................................
> Le MAPAQ traite des ouvrages hydroagricoles en renfort
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D’hier à aujourd’hui!
LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
FORMATION AGRICOLE
L’ITAQ annonce des nouveautés!
Yves Rivard
Fidèle à sa mission de former et d’accompagner les acteurs des secteurs alimentaire et agricole, l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) poursuit son incessant processus d’ajouts et d’actualisation de programmes. À quelles nouvelles opportunités de perfectionnement peut-on s’attendre au cours des prochains mois? Justin Veilleux, conseiller à la formation continue, répond à cette question, tout en apportant des précisions en matière de durée et d’accessibilité.
Débutons par ce qui a trait avec l’agroenvironnement et la santé des sols, où l’on note la formation Biostimulants nonmicrobiens en agriculture (PAD), disponible en mode comodal (en présentiel et en virtuel sur Teams), qui vise à démystifier les différentes catégories et meilleures pratiques d’utilisation en trois heures. Elle sera offerte dès le mois de mars.
Nouvelle formation au programme de Technologie du génie agromécanique (TGA) : GPS et épandage de précision en agriculture (PAD), offerte en mode synchrone en ligne sur Teams, qui débute en février. « D’une durée de cinq heures, elle sera offerte les 19 et 20 février prochains », précise M. Veilleux.
Du côté du programme Introduction aux grandes cultures, on recense Introduction à la production du foin (PAD), une formation de 18 heures donnée en mode hybride, de février à avril, qui permettra aux participants de se familiariser avec des notions essentielles et qui leur assurera une production de qualité, adaptée aux besoins spécifiques des bovins et des équins. « On y traitera des pratiques opti-
ÉDITEUR :
Benoit Chartier
RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa
ADJOINTE À LA RÉDACTION :
Annie Blanchette
TEXTES ET COORDINATION :
Yves Rivard
CONTRÔLEUR :
Monique Laliberté
DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau
DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ :
Guillaume Bédard
ADJOINT AU DIRECTEUR
DE LA PUBLICITÉ : Simon Cusson
DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière
PUBLICITAIRES : Louise Beauregard
Manon Brasseur
Luc Desrosiers
Linda Douville
Miriam Houle
Michel Marot
Isabelle St-Sauveur
males en matière de culture, de récolte, de conservation, d’entreposage, de mise en marché et de l’aspect financier », révèle le conseiller.
Autre nouveauté à signaler : la formation de six heures La vie du sol, l’essentiel pour comprendre (PAD), qui sera offerte en mars. Celle-ci sera offerte en présentiel à l’ITAQ, à Saint-Hyacinthe, et sera diffusée en ligne simultanément via la plateforme Teams.
Le secteur maraîcher ne sera pas en reste puisqu’il présentera la formation Production de champignons en champs (PAD), à l’issue de laquelle le participant sera en mesure de planifier une production et de connaître les techniques de production. D’une durée de six heures en présentiel, elle sera donnée en mai.
Trois exclusivités à l’ITAQ
Trois nouvelles formations sont prévues dans le programme Horticulture. La première, présentée en exclusivité dans la catégorie Aménagement paysager, a pour nom Éclairage - Formation pratique pour maximiser vos installations! Prévue pour le 19 mars, cette formation de six heures sera présentée en présentiel, toujours à l’ITAQ.
Seconde exclusivité, toujours au sein du programme Horticulture, l’ITAQ présentera Niveaux/élévations – Saisir, calculer rapidement et appliquer!, d’une durée de six heures, le 12 mars.
Dernière exclusivité : Fleurs coupées –vivaces et plantes ligneuses pour la fleur coupée, d’une durée de deux heures, qui sera offerte en mode synchrone sur Teams en février.
Formations alimentaires
Du côté de la formation alimentaire, M. Veilleux recense deux formations à venir : Boisson alcoolique - Initiation à la microdistillation, offerte en présentiel à l’ITAQ. Les participants pourront s’ins-
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TÉL. : 450 773-6028
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crire pour celle de deux jours consécutifs en mars et une autre répartie sur deux journées en mai.
Et pour terminer cette liste, la section Gestion de la qualité et salubrité des aliments offrira Gestion des écarts et
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application des mesures correctives et préventives, d’une durée de six heures et prévue pour le 11 juin. « Cette formation a été créée pour répondre spécifiquement aux demandes continues de nos clients alimentaires », conclut Justin Veilleux.
Chiffres clés de la formation continue 2023-2024
Participants aux formations publiques
Groupes de formations publiques
Groupes de formations sur mesure pour les entreprises
7 Participants dans 7 des 10 provinces canadiennes, en français et en anglais
53
Formations PAD dont 22 crées par l’ITAQ
+660 Participants aux formations PAD ITAQ (producteurs et conseillers)
+30
Collaborations avec des organismes publics et privés
13 Partenariats avec des établissements d’enseignement dans le cadre du PAD
Publié 12 fois par année par DBC Communications inc. 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4
Imprimé par Imprimerie Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mirabeau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs. Prix d’abonnement : 1 an (taxes incluses)...............40 00$ Poste publication - convention : PP40051633
27 000 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par Postes Canada aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec
Prochaine édition 6 mars 2025 Spécial acériculture
Fabien Servil, Martine Légaré, Catherine Leblanc et Justin Veilleux du Service de la formation continue de l’ITAQ à Saint-Hyacinthe. Photo : François Larivière I GTA.
FORMATION AGRICOLE
Parfaire ses connaissances avec les formations du CRAAQ
Yves Rivard GTA
Comme sa mission le confirme, en s’appuyant sur ses expertises et grâce à la mobilisation de son réseau de membres et de collaborateurs, le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) a pour mission de produire, de rassembler et d’adapter les connaissances et d’en assurer le transfert par des activités et des outils s’adressant aux différentes clientèles, et ce, pour l’évolution des pratiques du secteur agricole et agroalimentaire au Québec. Son offre de formations en ligne aux professionnels et aux acteurs en agriculture et en transformation agroalimentaire mérite d’être soulignée. Ce que se charge de faire ici Gisèle Bertrand, directrice des communications, du marketing et du transfert de connaissances.
GTA : À quand remonte la première formation en ligne du CRAAQ? Gisèle Bertrand : À 2018. Il s’agissait de la formation Pomiculture. Le CRAAQ tente de développer des stratégies de transfert de connaissances assez complètes. Par exemple, on cherchera comment aider les producteurs ou les conseillers qui les accompagnent à intégrer les connaissances et à les mettre en pratique. Un simple guide n’est pas suffisant. Le CRAAQ tente aussi de combler les vides en formation, comme le prouve notre plus récente formation mise en ligne juste avant les fêtes, Implanter des systèmes agroforestiers et s’adapter aux changements climatiques. Déjà plus de 100 inscriptions en moins d’un mois!
GTA : Formation sur le coût de revient à partir de l’outil Agro-calculateur doit aussi combler un vide et se révéler utile, surtout depuis les dernières années?
G.B. : Oui, cette autoformation permet aux conseillers et entrepreneurs d’accélérer leur acquisition de connaissances et de compétences spécifiques sur le coût de revient pour les entreprises en agroalimentaire. L’objectif est d’augmenter la capacité d’utilisation de l’outil Agrocalculateur, l’esprit d’analyse et de synthèse, le jugement et la prise de décision basée sur l’analyse du coût de revient.
Toujours au présent, toujours pertinent
GTA : Parlez-nous de la dynamique menant à la création d’une formation en ligne au sein du CRAAQ.
G.B. : Une bonne part des projets du CRAAQ proviennent des recommandations des différents comités qui en font partie et d’autres proviennent de demandeurs tel le MAPAQ ou d’appels à projets. Des sommités (chercheurs, producteurs,
conseillers) par secteur qui se rencontrent annuellement et qui déterminent, tous les trois ans, quels sont les besoins en matière de connaissances dans le milieu et à quel niveau on doit intervenir. De là, des plans d’action sont lancés et une formation peut être créée. Par exemple, Formation en technologie d’agriculture de précision est le résultat d’un tel consensus, exprimé par la Commission géomatique agricole et agriculture de précision. Si tout le monde était d’accord pour l’implantation de cette technologie, les programmes scolaires à l’époque n’offraient pas de cours aux futurs agronomes nécessaires pour accompagner les producteurs dans cette transition.
GTA : Selon quel calendrier les formations sont-elles actualisées?
G.B. : Prenons l’exemple de la formation Implanter des systèmes agroforestiers et s’adapter aux changements climatiques Le 17 janvier dernier, le comité était en rencontre afin de réagir aux conclusions d’une enquête interne menée sur les freins et les incitatifs à l’implantation de l’agroforesterie au Québec. La stratégie de transfert de connaissances globale sur le secteur s’en trouvera adaptée subséquemment. Cela dit, le catalogue des guides du CRAAQ est aussi actualisé. Certains d’entre eux sont retirés lorsque jugés désuets, actualisés ou remplacés selon les possibilités.
GTA : Du point de vue du CRAAQ, le taux de transfert de connaissances observé dans le secteur au Québec est-il suffisant? Existe-t-il des chiffres qui tendent à démontrer qu’il est inférieur ou supérieur à ce qu’il devrait être? Ou des données indiquant que les producteurs pourraient compléter ou actualiser davantage leurs connaissances via des formations?
G.B. : Malheureusement, nous n’avons pas ces données générales au CRAAQ. Dans notre organisation, les constats en besoins de formations sont livrés par les comités des différents secteurs d’activités. Toutefois, le CRAAQ évalue ses propres actions, analyse les commentaires reçus et communique ses taux de satisfaction au MAPAQ. Le CRAAQ souhaite parvenir à une méthodologie plus directe pour mesurer l’appropriation des connaissances par les utilisateurs, ce pourquoi, devant la complexité évidente, nous souhaiterions travailler de concert avec d’autres organisations impliquées.
Une première cohorte de finissants pour le programme EGEA
Instauré en 2023, le programme Entrepreneuriat et gestion d’entreprise agricole (EGEA), une attestation d’études collégiales (AEC) de deux ans offerte par le Cégep de Victoriaville, s’apprête à certifier sa première cohorte de finissants. Josianne Bernier, conseillère pédagogique pour le Service de la formation continue, répond à nos questions et détaille les plus récentes formations.
GTA : Votre site Internet présente la formation Entrepreneuriat et gestion d’entreprise agricole (EGEA) comme unique au Québec. Quelques mots à ce sujet, sur ce qui la rend unique?
Josianne Bernier : La personnalisation du parcours compte certainement pour beaucoup à cet égard. La formation propose deux choix de cours afin d’optimiser l’efficacité de notre accompagnement. Le premier offre un choix entre mise en marché collective et mise en marché individuelle, et le second, un choix entre création d’une entreprise ou intégration dans une entreprise existante. Au cœur de la démarche de planification du programme, on note également des préoccupations liées au développement personnel et professionnel de même qu’en matière d’équilibre de vie. Tout est intégré en amont pour bien préparer les étudiants.
GTA : Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, où les heures supplémentaires peuvent être de mise, ou de création d’entreprise, où le nombre d’heures investies est souvent colossal, est-il réaliste de penser pouvoir trouver cet équilibre parfait?
J.B. : Il faut effectivement être réaliste par rapport au métier choisi. Dans certains cas, effectivement, les premières années nécessitent beaucoup de travail. Mais il faut toujours garder cette notion d’équilibre comme guide, comme objectif à atteindre.
Favoriser l’autonomie
GTA : En prenant connaissance de la formation, on se rend vite compte qu’elle vise à l’autonomie. De la gestion à la comptabilité en passant par les aspects légaux, on sent que cette AEC vise à outiller les entreprises en démarrage, souvent sans ressources pour accéder à de l’aide externe, à pouvoir se lancer en pleine connaissance de cause. Est-ce exact?
J.B. : Le programme outille certainement les entreprises en démarrage de cette manière, mais à titre de formation offerte par le Service de formation continue, il s’adresse également aux entreprises existantes. Les deux clientèles ont besoin de développer leur capacité d’analyse et leur pensée stratégique. Pour ce faire, une connaissance globale de la gestion administrative est nécessaire, et c’est ce qu’offre le programme.
GTA : Annuellement, combien y a-til de nouvelles inscriptions?
J.B. : On parle actuellement d’un groupe de 30 personnes, mais pour la rentrée 2025, il y en aura probablement deux.
AEC et porte d’entrée
GTA : Outre les connaissances et aptitudes acquises, cette AEC permetelle de favoriser autrement une entreprise agricole, que ce soit du côté des assurances, du développement ou des subventions?
J.B. : Oui, puisque les finissants partent avec un plan d’affaires clair et prêt à
être présenté aux institutions financières et autres. Le programme est également reconnu par la Financière agricole du Québec (FADQ) pour l’accès à la prime à l’établissement. Les 750 heures de formation et les 25 unités qu’il représente en font l’équivalent des autres formations offertes en gestion de l’agriculture. Ajoutons que cette AEC donne accès au programme d’aide financière aux étudiants.
GTA : Quelques mots sur le programme de reconnaissance des acquis (RAC)?
J.B. : La RAC s’adresse aux adultes qui ont de l’expérience de travail ou de vie qui leur a permis de développer des compétences correspondant à celles qui sont enseignées dans certains de nos programmes d’études (AEC). Le lien d’ouverture de dossier est disponible depuis notre site Internet.
GTA : Quelles sont les formations récemment offertes? D’autres sontelles en voie d’être annoncées?
J.B. : En collaboration avec VEC Entreprises et communauté, nous développons des formations courtes en agriculture pour répondre aux demandes des entreprises, selon une formule ouverte à tous, de même que des formations personnalisées visant à répondre à un besoin spécifique d’une entreprise donnée. Sinon, le cours Coexploitation cédants – relève vient de débuter. Offert sur six jours, il couvre tous les enjeux : fiscalité, planification de la retraite et autres. Il vise à permettre aux cédants et à la relève qui désirent s’associer dans leur entreprise de développer les habiletés à cogérer l’entreprise jusqu’au moment du transfert. Récemment, nous avons aussi offert, entre autres, des formations sur la prévention d’incendie en milieu agricole, de même que les cours Espagnol en agriculture et Aide superviseur en agriculture
Josianne Bernier, conseillère pédagogique pour le Service de la formation continue du Cégep de Victoriaville. Photo: gracieuseté.
Yves Rivard
Le ministre Lamontagne répond à nos questions
Yves Rivard GTA
Très occupé par de nombreux dossiers, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, a pris le temps de se prêter à cette entrevue visant à donner un aperçu des dossiers importants qui feront l’année 2025.
GTA : Débutons par un dossier très important : où en est-on exactement avec le projet de loi 86?
André Lamontagne : Vous avez raison de souligner l’importance de ce projet de loi qui vise à mieux protéger le territoire agricole et sa vitalité. L’objectif est et demeure d’obtenir un engagement renouvelé en 2025 de la société de protéger le territoire agricole.
Depuis le lancement du projet de loi en juin 2023, lors de la grande Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, le processus a été long. J’ai déposé le projet de loi le 5 décembre dernier, et le 29 janvier, les consultations particulières débuteront. Seize groupes viendront déposer leurs mémoires et faire part de leurs commentaires et recommandations. Viendra ensuite l’étude du projet de loi, article par article, quelque part en février et mars. L’objectif est d’arriver avec une sanction du projet d’ici la fin mars.
Il faut comprendre que le projet de loi est basé sur les résultats de la grande consultation nationale. Ainsi, 160 mémoires ont été reçus, plus de 600 personnes ont été consultées, des webinaires ont été tenus et des centaines de courriels ont été reçus. En mai 2024, j’ai tenu une grande journée de consultation à Drummondville, qui a été l’occasion de fixer les grandes lignes directrices.
GTA : Ce projet répond à des défis majeurs. L’accès à la terre, élément fondamental de la profession, est devenu un obstacle majeur pour plusieurs, notamment la relève. Avec des mesures concrètes, telles qu’un registre de transaction foncière, des protections visant à contrer la spéculation et une taxe sur les terres en friche, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) bénéficiera-t-elle enfin des moyens suffisants pour lutter contre la spéculation foncière et la hausse du prix des terres?
A.L. : On recherche avant tout une meilleure protection, même s’il est connu qu’au Québec, cette protection est très bonne. Pour freiner la perte des terres agricoles, il convient de se donner des outils pour serrer davantage la vis là où l’on sent une pression. Une façon d’accroître la protection est d’adopter des mesures antispéculatives.
Le projet de loi permet de prendre note et de suivre les transactions. Il prévoit également un contrôle contre les transactions de terres agricoles de fonds d’investissement non agricoles à proximité de centres urbains. Ce projet devrait avoir un effet sur l’accessibilité à la terre, et donc de revoir la pression à la baisse.
GTA : On comprend que la notion même que des fonds d’investissement puissent acquérir des terres agricoles irrite une très grande majorité des intervenants dans le dossier. Devant cette levée de boucliers, le projet de loi sera-t-il revu en ce sens?
A.L. : Tous les groupes qui viendront s’exprimer pourront émettre des recommandations en ce sens. Si cela s’avère pertinent, en fonction des objectifs du projet de loi, celui-ci demeure perfectible.
GTA : Mais cette irritation n’a-t-elle pas déjà été exprimée lors de la consultation nationale et n’est-elle pas inhérente au contenu sur lequel est érigé le projet de loi?
A.L. : Le projet de loi vise à permettre la levée d’un drapeau rouge lorsqu’un fonds d’investissement ou une personne morale non lié à des activités agricoles cherche à acquérir une terre. La CPTAQ pourra alors enquêter.
«
Le projet de loi 86 vise à permettre la levée d’un drapeau rouge lorsqu’un fonds d’investissement ou une personne morale non lié à des activités agricoles cherche à acquérir une terre. La CPTAQ pourra alors enquêter.
Gestion de l’offre
GTA : Le dossier de la gestion de l’offre est certainement un sujet de première importance. Quel est votre avis au sujet du changement de paradigme opéré par l’administration Trump?
A.L. : Beaucoup de choses se disent dans l’espace public. Le Québec fait appel à son réseau de contacts américains, question de faire valoir l’importance de l’effet dévastateur que pourraient avoir des changements abrupts. La réponse s’organise : le premier ministre Legault a créé le comité Québec-USA, sur lequel je siège, et le gouvernement a haussé considérablement le personnel économique de nos délégations aux États-Unis. Un
travail incessant s’effectue avec les représentants de Washington et de New York, pour qu’ils nous appuient dans cette démarche.
GTA : Si le pétrole de l’Alberta n’a pas réussi à fléchir les États-Unis au sujet des menaces de tarifs douaniers, quelles sont les chances réelles du Québec en majorant de 25 % le prix du sirop d’érable à destination des États-Unis?
A.L. : Il s’agit là d’un des moyens d’une réponse coordonnée. Plusieurs rencontres des premiers ministres provinciaux ont été tenues au sujet des échanges commerciaux. Mme Smith, de l’Alberta, représente certainement une partie de ces échanges commerciaux et elle a fait valoir son point. Mais tout devrait se jouer lors d’une réponse coordonnée. La réplique canadienne est en train de s’arrimer. Le Québec n’a pas que le sirop d’érable. L’aluminium et les matériaux de boutique sont aussi des exportations importantes.
La suite des choses
GTA : Quels sont les autres dossiers qui sont présentement sur votre table de travail et qui occuperont 2025?
A.L. : Certainement le renouvellement de la Politique bioalimentaire 2018-2025. En janvier 2024, j’ai lancé les travaux pour arriver à une nouvelle politique. Plusieurs rencontres ont encore eu lieu en novembre et décembre derniers. Une grande journée est prévue pour le
21 février, date à laquelle les grandes lignes seront établies. La présentation officielle de la nouvelle politique 20252035 est prévue pour le mois de mai.
GTA : GTA a 50 ans cette année. Quelques mots sur ce partenaire du MAPAQ dans la diffusion de contenus et de nouvelles visant les acteurs de l’agricole et de l’agroalimentaire local?
A.L. : Je salue les médias et les individus qui s’impliquent et diffusent l’information nécessaire pour comprendre la réalité du monde agricole. Cinquante années à soutenir le secteur mérite un grand « bravo » et un grand « merci ». Votre travail est nécessaire.
Notes biographiques
- Né à Saint-Félicien en 1960
- Élu une première fois en 2014, il a été réélu député de la circonscription de Johnson aux élections générales du 3 octobre 2022 pour un troisième mandat Fonctions actuelles
- Ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation depuis octobre 2018
- Ministre responsable de la région du Centre-du-Québec depuis octobre 2018
- Président du Comité ministériel de l’économie et de l’environnement depuis le 20 octobre 2022
- Vice-président du Conseil du trésor depuis le 20 octobre 2022
Le GTA : l’œuvre de visionnaires
C’est à un trio d’individus qu’il qualifie de « véritables visionnaires » que l’on doit la naissance du Gestion et technologie agricoles (GTA), le journal mensuel agricole qui fait la fierté de la grande région de Saint-Hyacinthe et au-delà depuis 50 ans déjà, affirme fièrement Benoit Chartier, PDG de DBC Communications et éditeur du GTA.
Il est impossible, dit-il, de célébrer les 50 ans de cette publication spécialisée sans reconnaître et saluer les mérites de Paul Sauvé, autrefois directeur du bureau régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), de Jacques Aubin, ancien directeur chez DBC Communications, et de Denis Chartier, père de Benoit, qui occupait la direction de l’entreprise de presse au moment de la création du GTA
« Il était inconcevable à leurs yeux que la région de Saint-Hyacinthe, le berceau de l’agriculture au Québec, n’ait pas sa propre publication agricole éla-
borée à l’intention des agriculteurs de chez nous. Il fallait répondre à un besoin et combler un vide pour donner une tribune et surtout des outils à nos agriculteurs. Le potentiel était là, mais encore fallait-il le réaliser et bien exploiter ce filon. »
À écouter M. Chartier, cette alliance « gagnant-gagnant » entre DBC Communications et le MAPAQ n’aura été que fructueuse.
« Le MAPAQ avait une expertise pointue et des connaissances qui se rendaient difficilement sur le terrain. De notre côté, nous avions le savoir-faire pour produire un journal de qualité et assurer sa distribution dans les campagnes. Le GTA a donc permis aux agronomes et aux agriculteurs de se rejoindre. Et cette relation perdure depuis un demisiècle, c’est exceptionnel. »
Le secret de cette publication agricole repose sur son évolution constante, selon son éditeur, en précisant qu’elle a joué un rôle certain dans l’émergence et la reconnaissance de Saint-Hyacinthe en tant que Technopole agroalimentaire.
« Le GTA évolue au cœur d’un écosystème fort et il est sans contredit un
maillon essentiel de la chaîne d’innovation. Pourquoi? Parce que nous avons sans cesse adapté et bonifié son contenu au fil des ans tout en mettant toujours de l’avant les plus récentes recherches dans le domaine agroalimentaire. La pertinence de ce produit de niche ne s’est jamais démentie. Au contraire, le GTA demeure un journal actuel et un outil de référence et d’avant-garde. »
Et s’il n’en tient qu’à Benoit Chartier, la flamme du GTA n’est pas près de s’éteindre. « Chaque mois, nous faisons le pont entre les agronomes du MAPAQ, des professionnels, des acteurs clés du domaine agroalimentaire, des annonceurs et les producteurs agricoles de tous les domaines et de toutes les générations. Ce rôle de leader en information agricole est névralgique. Il faut donc cultiver et soutenir cette fierté toute maskoutaine », conclut-il.
Benoit Chartier, PDG de DBC Communications et fier éditeur du Gestion et technologie agricoles Photo : Archives.
Martin Bourassa
Guy Roy se souvient
Directeur des ventes publicitaires des journaux maskoutains Le Courrier et Le Clairon de la fin des années 70 à 2006, Guy Roy a également chapeauté le secteur des ventes du Gestion et technologie agricoles (GTA). À la retraite depuis 2006, il a gracieusement accepté notre invitation à se replonger dans les méthodes et pratiques du journal.
« Il faut comprendre que le GTA doit beaucoup à messieurs Jacques Aubin et Paul Paradis, qui ont beaucoup contribué à faire du journal un média de qualité, confie M. Roy. Paul Paradis était vraiment enthousiaste à l’idée de diffuser des nouvelles, de créer des contenus locaux. »
Pour rappel, à cette époque, la grande partie des textes publiés émanaient du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Mais la portion locale relevait de journalistes, dont Louis Bernard, qui a longtemps contribué à la rédaction. « Lorsqu’il est tombé malade, il a été remplacé par un agronome, dont le nom m’échappe malheureusement. Avec toute l’équipe d’agronomes du MAPAQ, le journal s’est vite positionné comme un outil précieux pour tous les joueurs de l’industrie agri-
cole et agroalimentaire. Une véritable référence », souligne M. Roy.
Même constat du côté des entreprises, des équipementiers et des transformateurs, qui apprécient grandement ses contenus. « Nombreux étaient ceux qui réservaient de la publicité à l’avance, nous n’avions quasiment pas besoin de nous déplacer et d’aller à leur rencontre. Certains réservaient pour douze numéros à l’avance, confiants qu’ils allaient être publiés dans un média fort et pertinent, très prisé des agriculteurs. Je pense, entre autres, aux concessionnaires automobiles et aux équipementiers », explique l’ex-directeur des ventes.
« Le journal s’est vite positionné comme un outil précieux pour tous les joueurs de l’industrie agricole et agroalimentaire. Une véritable référence.
Guy Roy, capté à la fin de l’année 2006, lors de son départ vers une retraite bien méritée. Photo : archives.
Présent, encore et toujours
Toujours intéressé par la chose agricole, Guy Roy continue de lire le GTA avec assiduité. « J’apprécie grandement les contenus du MAPAQ et les entrevues. C’est une façon moderne de traiter l’information, qui demeure de très grande qualité et intéressante. Je suis certain que l’ensemble des acteurs du milieu continuent de lire le GTA pour en apprendre plus sur ce qui se fait, ce qui se passe localement et pour perfectionner leurs méthodes de production. Il est bon de voir et de savoir que la tradition du travail bien fait se poursuit. »
Merci aux nombreux collaborateurs
On ne cumule pas 50 années de bons et loyaux services sans reconnaître l’apport très important des différents journalistes et collaborateurs qui ont rempli les pages du GTA. C’est pourquoi il importe de rappeler les noms de plusieurs d’entre eux, toutes décennies confondues :
Louis Bernard, agronome et coordonnateur de contenus
Charles Bachand, agronome
Pierre Lachance, agronome
Hugues St-Pierre, agronome
Odette Ménard, ingénieure et agronome
Jean Cantin, agronome
Yvon Pesant, géographe
Alain Touchette, agronome
Paul Sauvé, MAPAQ
Paul Paradis, conseiller publicitaire
Jacques Aubin, conseiller publicitaire
Robert Boisvert, agronome
Raymond Dequoy, agronome
Germain Pinard, agronome
Réal Brodeur, directeur
Guy Roy, directeur publicitaire
Guillaume Bédard, directeur publicitaire
Véronique Lemonde, journaliste
Martin Bourassa, journaliste
Merci à tous les autres également.
COORDONNATRICE DU GTA 2011-2022
Plus de 10 ans de passion agricole
Un des premiers articles que j’ai rédigés pour le GTA traitait d’une famille agricole maskoutaine bien connue, les Lussier, producteurs maraîchers dans le Grand Rang Saint-François, à Saint-Hyacinthe, en 2013. C’était le début d’une multitude de rencontres, toutes plus intéressantes les unes que les autres, que le GTA allait me permettre de faire avec des producteurs de l’ensemble de la Montérégie pendant plus de 10 années.
À ce moment-là, en 2013, c’était toujours l’équipe du MAPAQ de la Montérégie, située à Saint-Hyacinthe, qui tenait les rênes de la publication. Depuis 2011, à la suite de mon retour de mon deuxième congé de maternité, j’avais pris en charge la coordination et la logistique de la publication qui est distribuée par DBC Communications depuis aujourd’hui 50 ans. Je l’avais fait tout en poursuivant mes tâches de journaliste culturelle pour Le Courrier de Saint-Hyacinthe. Ce qui était une tâche principalement de relecture, de correction et d’intermédiaire entre les rédacteurs du MAPAQ et notre atelier de
production est rapidement devenu, au fil des ans, un travail de rédaction complet et également de recherche. Les textes du MAPAQ s’articulaient autour de thématiques que nous pouvions suivre au fil des mois, que ce soit les nouveautés phytosanitaires, la relève agricole, les programmes de formations et les subventions reliées au monde agricole, les produits du terroir, les marchés courts et de proximité et plusieurs sujets tout de même fort techniques. Pour notre part, chez DBC Communications, nous prenions en charge de A à Z les éditions mensuelles spéciales comme celles consacrées au Salon de l’agriculture, à l’Expo de Saint-Hyacinthe, à Expo-Champs et aussi l’édition sur l’horticulture ornementale avec la présentation des Exceptionnelles, un programme de l’ITAQ. À la lecture de tous ces textes, j’ai naturellement appris une quantité incroyable de choses et ce fut, en quelque sorte, mon école agricole à moi.
Bien m’en fasse, car en 2015, de manière quand même soudaine, le MAPAQ a vécu une restructuration qui
lui a fait prendre la décision de cesser de fournir le contenu pour notre GTA Quasi du jour au lendemain, nous devions prendre en charge l’ensemble du contenu rédactionnel, tout en maintenant une qualité technique impeccable dans les reportages et un intérêt pour le lectorat friand de nouvelles agricoles et agroalimentaires. Un défi que j’ai relevé en cherchant de nouveaux angles d’articles, des sujets grand public, mais aussi en m’appuyant sur une panoplie de chroniqueurs professionnels qui m’aidaient grâce à leurs écrits pertinents. Qu’ils soient de l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO), de Québec-Vert, de la Financière agricole du Québec, de l’Agence forestière de la Montérégie ou du Collectif en formation agricole de la Montérégie, ils ont tous apporté une plus-value au GTA. Ces collaborations furent extrêmement précieuses. Nous avons aussi développé des créneaux plus inédits comme de traiter du monde équin, de l’acériculture, des vignobles, des fromages et d’agroenvi-
Véronique Lemonde se souvient de sa contribution au journal GTA
ronnement. Les familles agricoles, la relève, la production laitière et bovine, les produits du terroir et les marchés publics sont naturellement demeurés des incontournables au cours de ces quelque 10 années. Des années de riches apprentissages, de belles balades partout en Montérégie et, surtout, de rencontres simples et conviviales avec ceux qui nous nourrissent et qui s’occupent de nos champs et de nos cours d’eau. Une vocation que j’ai appris à respecter au plus haut point grâce à mon travail pour le GTA
Témoignages
Caroline-Joan Boucher
Directrice générale adjointe, Groupe FBE Bernard Experts
Vice-présidente de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ)
« Le GTA représente une référence incontournable pour les professionnels du secteur agricole et agroalimentaire, offrant des informations toujours pertinentes et axées sur les meilleures pratiques. Depuis 1977, Groupe FBE s’illustre comme un fier partenaire publicitaire et apprécie son équipe dynamique et son service professionnel. La richesse et la diversité des contenus, organisés autour de thématiques mensuelles, constituent une véritable valeur ajoutée pour de nombreuses entreprises, leur permettant de rester constamment informées des nouveautés et des évolutions du secteur. »
Martin Letendre
Vice-président Division Génératrice, Groupe Maska
« Depuis plus de 20 ans, Groupe Maska collabore avec le GTA. Nous sommes une entreprise maskoutaine, alors nous avons vu son évolution. Je trouve que le GTA est un bon médium pour rejoindre notre clientèle agricole, car plusieurs familles travaillant dans ce domaine sont intéressées par l’information qui s’y trouve. Les événements
Odette Ménard Agronome retraitée du MAPAQ
« À mon entrée au MAPAQ, notre leitmotiv était : « Une présence active et stimulante au champ ». Le GTA a été un outil privilégié, un véhicule exceptionnel, pour nous accompagner dans cette mission en permettant de créer un lien avec les producteurs agricoles. Encore quand j’en croise aujourd’hui, ils me disent qu’ils m’ont lue dans le GTA. Le GTA m’a donné la parole et j’ai pu y partager mes connaissances. C’est intéressant, car c’est un média où on ne retrouve pas juste des articles de journalistes, mais aussi des textes dans
agricoles dont il est question dans le GTA, comme le Salon de l’agriculture, sont aussi un bon moyen de rejoindre cette clientèle. Je suis fier qu’un média comme le GTA puisse nous épauler dans notre manière de communiquer avec nos clients et nous permette de maintenir notre vision familiale. »
Jimmy Labbé Directeur TI & Marketing, Phaneuf Équipements agricoles
« Depuis 1978, nous avons choisi le GTA pour faire connaître nos services à la communauté. Pourquoi? Parce que ce journal, profondément ancré dans la région, est bien plus qu’un simple média : il est une voix qui reflète notre culture et nos valeurs. Ce que nous aimons du GTA, c’est son authenticité,
lesquels les spécialistes peuvent s’exprimer. Je considère que le GTA est un véhicule accessible, objectif et gratuit pour transmettre de l’information vérifiée. Tous les textes sont toujours validés par plusieurs personnes. Les ressources gratuites de ce genre se font de plus en plus rares. Au fil des ans, le GTA continue d’être un partenaire fiable pour nos différentes activités et pour le partage de connaissances. »
sa rigueur et son engagement envers des articles de qualité qui informent et rassemblent. Encourager le GTA, c’est soutenir un pilier de notre communauté, un vecteur de liens et de fierté locale. Merci au GTA pour ces 50 années remarquables, et longue vie à ce journal essentiel! »
Le GTA, à votre image, au fil des décennies
Les modes et les normes graphiques changent, tout comme les formats, mais derrière chaque couverture du GTA, les lecteurs ont toujours retrouvé une information diversifiée, directe et de qualité.
Afin de célébrer visuellement le chemin parcouru, GTA a cru bon de fouiller dans ses archives et de trier sur le volet quelques-unes de ses premières pages. Le lecteur avisé remarquera certainement celle du septembre 1975, une des premières éditions du journal. Question de livrer un aperçu global, une couverture a été choisie par décennie. Certains d’entre vous, lecteurs au long cours, se souviendront certainement d’une d’entre elles. Avec émotion, on l’espère… Merci à vous pour toutes ces belles années, et pour celles à venir!
L’année 1995 marquait les 20 ans du GTA
Une des premières éditions du Gestion et technologie agricoles en septembre 1975.
En 2005, le GTA soufflait ses 30 bougies.
Le GTA a eu droit à un nouveau visuel en 1987.
Sept astuces pour contrôler les insectes nuisibles en serre
Isabelle Fréchette agr., conseillère en serriculture et en agriculture urbaine, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
Yveline Martin agr., conseillère en serriculture et en agriculture urbaine, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ
Le mois de février est un bon moment pour planifier la lutte contre les ennemis présents dans les serres utilisées trois saisons par année. Aussi appelés agents de lutte biologique ou prédateurs naturels, les auxiliaires de lutte sont des insectes, des acariens ou des nématodes utilisés par les serriculteurs en production conventionnelle ou biologique pour faire face aux insectes nuisibles.
Pour avoir un coup d’avance sur les indésirables qui se retrouvent dans les productions horticoles en serre voici sept astuces à mettre en place.
1. Connaître les insectes ennemis les plus fréquents en cultures en serre et l’historique d’infestation Pucerons, thrips, tétranyques à deux points et aleurodes sont des organismes qui s’attaquent à plusieurs cultures et
les communiqués du Réseau d’avertissements phytosanitaires (www.agrireseau.net/rap/) pour les cultures maraîchères, fruitières et ornementales en serre et le site Web IRIIS phytoprotection (www.iriisphytoprotection.qc.ca).
Il est important de garder l’historique des infestations puisqu’il renseigne sur les ennemis qui sont les plus susceptibles de revenir. Ces données permettent de planifier les commandes de prédateurs en choisissant les mieux adaptés au site. Lorsque l’historique n’est pas connu, la planification repose seulement sur les ennemis les plus fréquents et non sur la situation réelle du site.
2. Passer les commandes à l’avance auprès de son fournisseur Il est recommandé de planifier l’achat des prédateurs avant le début de la saison et de s’entendre avec le fournisseur sur les dates de livraison, afin d’être prêt à les introduire au bon moment et à la bonne fréquence. Ceci évite le retard dans l’introduction des prédateurs, qui peut être attribuable à la charge de travail en cours de saison. Un autre avantage est d’obtenir une estimation des coûts à venir.
Pour discuter des meilleurs choix d’agents de lutte avec le fournisseur, le document : la Charte de décision pour auxiliaires biologiques est un outil précieux. Sous forme d’affiches, elle est accessible gratuitement sur le site du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (www.craaq.qc.ca/).
Elle a été réalisée conjointement par le Centre de recherche agroalimentaire
une dose préventive plutôt que curative lorsque la situation change. À titre d’exemple, pour lutter contre le thrips du tabac, la dose préventive de l’acarien Amblyseius swirskii est de 20 individus par mètre carré, alors que cette dose grimpe à 100 individus par mètre carré en contexte curatif. Il est donc important d’ajuster le calendrier des commandes en fonction de l’évolution des ennemis des cultures observée en cours de saison.
4. Vérifier la viabilité des auxiliaires de lutte et les introduire rapidement Il faut d’abord s’assurer que les organismes achetés sont bien vivants au moment de la réception. La première étape est de vérifier l’état de la boîte, son odeur et sa température. En cas de doute ou de mortalité, il faut communiquer avec le fournisseur. Pour conserver l’efficacité des agents de lutte, ils doivent être introduits rapidement, idéalement dès la réception si les conditions le permettent. Si ce n’est pas possible, il est recommandé d’insérer un bloc réfrigérant dans la boîte contenant les auxiliaires de façon à garder la température interne de la boîte entre 15 et 30 °C. Pour mieux connaître les manières de contrôler la qualité des produits, il est possible de visionner la vidéo Vérification de la viabilité des auxiliaires à leur arrivée de l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (www.iqdho.com/videos/).
5. Donner les meilleures conditions pour le développement
environnementales nécessaires. Elle informe aussi sur la compatibilité et l’incompatibilité des auxiliaires entre eux et avec l’utilisation de différents produits phytosanitaires. En effet, quelques insecticides peuvent être appliqués sans nuire à certaines espèces de prédateurs. Par exemple, il est possible de combattre des pucerons avec un produit à base d’huile minérale sans trop nuire aux coccinelles.
6. Dépister en cours de saison pour ajuster le tir Un dépistage régulier permet de détecter la présence de nouveaux ennemis, d’évaluer l’évolution de ceux déjà constatés et de vérifier l’efficacité des méthodes de contrôle employées.
Comme mentionné plus haut, si l’on remarque la présence d’un insecte nuisible pour lequel on avait introduit une dose préventive, c’est le signal qu’il faut passer en dose curative.
Si l’on constate que l’agent de lutte ne semble pas efficace, il est probable que les conditions ne soient pas adéquates pour qu’il se développe. Le manque d’humidité ou l’excès de chaleur sont souvent les causes du problème.
L’autre hypothèse en cas d’échec de contrôle est que l’auxiliaire de lutte n’est pas adapté à l’espèce nuisible. Par exemple, Aphidius colemani est une guêpe qui parasite plusieurs espèces de pucerons, dont le très fréquent puceron vert du pêcher, en pondant ses œufs dans le corps de ses hôtes. Cette espèce de guêpe ne parvient cependant pas à « momifier » le puceron de la pomme de terre.
On doit s’assurer que l’environnement est adéquat pour le développement des auxiliaires en termes de température,
La charte décisionnelle contient des informations relatives aux conditions
En cas de doute sur l’identification, il est utile d’envoyer un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Le résultat permettra de choisir l’agent de lutte adapté.
Le dépistage permet aussi de prendre des décisions selon les insectes bénéfiques observés qui peuvent s’introduire naturellement dans les serres comme des coccinelles, des larves de cécidomyies et des larves de syrphes.
7. Acquérir le bon matériel
Une loupe dont le grossissement est de 10 fois est un outil indispensable et peu coûteux qui facilite grandement le dépistage et la vérification des agents de lutte au moment de leur réception. Il est aussi utile de prévoir des pots et des sacs refermables pour capturer les insectes afin de faciliter leur identification ou de les envoyer au laboratoire. Pour toute question concernant la lutte biologique, contactez votre conseiller et vos fournisseurs d’auxiliaires.
Aphidius colemani sortant du corps d’un puceron. Photo : Isabelle Fréchette, MAPAQ
Le sous-solage, comment le réussir?
agroenvironnement et en santé des sols, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) technologue en agroenvironnement, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ
Le sous-solage nécessite du temps et une bonne planification. Mais au fait, qu’est-ce que le sous-solage? C’est une opération qui permet de briser et d’éclater une zone compacte en profondeur dans le sol, souvent en dessous de 30 centimètres (12 po). Cela permet à l’eau, à l’air et aux racines de passer plus librement dans le profil de sol. Ces zones de compaction sont créées par un passage répété d’équipements agricoles dont la charge à la roue dépasse 3,5 tonnes. La grande majorité des citernes à lisier, des épandeurs à fumier, des batteuses et des voitures à grains dépassent ce seuil et peuvent même atteindre jusqu’à 10 tonnes par roue.
Par où commencer?
L’étape la plus importante de cette opération est le diagnostic : il faut alors creuser un profil de sol. Pour garantir le succès de la démarche, on doit savoir où se trouve la zone compacte pour s’assurer de passer le bon équipement à la bonne profondeur. Par exemple, si les pattes de la sous-soleuse défoncent jusqu’à 35 centimètres de profondeur alors que la compaction se trouve à 40 centimètres, le problème persistera, puisque l’eau et l’air vont tout de même rester coincés à 35 centimètres. À l’inverse, si les pattes de la sous-soleuse descendent jusqu’à 35 centimètres alors que la compaction affecte la zone de 10 à 15 centimètres du sol, le travail sera excessif et risquera d’endommager inutilement la structure du sol en profondeur.
Déterminer les zones à sous-soler Il importe de savoir quelles zones du champ sont compactées. Il est assez rare que l’entièreté d’un champ le soit. Pourquoi travailler en profondeur des zones intactes? Mieux vaut dresser un portrait assez complet des zones problématiques dans un champ, faire des profils de sol et ne travailler que les zones qui en ont réellement besoin.
Utiliser de l’équipement adapté Lorsque la profondeur et les zones à travailler ont été établies, on doit trou-
ver le bon équipement pour décompacter. Une sous-soleuse n’est pas un équipement avec de nombreuses séries de pattes, de disques et de rouleaux. Idéalement, elle est munie d’une barre de tir comportant 1 à 5 pattes, les plus droites possibles. Les pattes arrondies ont tendance à faire sortir plus de roches et remonter plus de sol à la surface. On vise une puissance équivalente à environ 60 HP par patte de sous-soleuse. Donc, si l’équipement utilisé est muni de 5 pattes, le tracteur devrait être équipé d’un moteur d’environ 300 HP.
Au moment de passer la soussoleuse, le sol doit être sec à la profondeur du travail visé. Il faut sortir à nouveau sa pelle et s’assurer que l’on ne fera pas de lissage en profondeur.
Semer des cultures de couverture avant le sous-solage … hein? (oui, oui!)
Une fois la zone éclatée, on ne doit pas écraser le sol avec d’autres équipements. Le sous-solage doit donc être la dernière opération de l’année dans le champ. Le choix des cultures de couverture à implanter est primordial. Elles doivent avoir une croissance rapide et un système racinaire profond pour en peu de temps occuper les espaces créés par le sous-solage.
Afin de réussir son sous-solage, on doit laisser un minimum de 6 à 8
semaines de croissance à la culture de couverture pour permettre aux racines d’explorer en profondeur. Une fois implantées, les racines stabilisent les craques, améliorent la structure et empêchent les espaces entre les agrégats de se refermer. Lorsque la culture de couverture sera détruite, les racines déjà en place maintiendront la porosité dans le profil, assurant donc une voie privilégiée pour les prochaines racines. Le travail effectué aura ainsi un effet bénéfique à plus long terme. Ce même canal créé par la racine assurera également une meilleure infiltration de l’eau, donc une meilleure résilience aux périodes de fortes pluies.
Ultimement, le but est de soussoler un champ seulement une fois dans sa vie. En effet, en améliorant ses pratiques culturales (réduction de la charge à la roue, réglage adéquat de la pression des pneus, implantation de cultures intercalaires et de cultures de couverture à la dérobée dans la rotation, amélioration de la rotation commerciale), la porosité créée devrait perdurer. La présence de racines durant la période de croissance est un allié important pour éviter de se retrouver avec les mêmes problèmes de compaction quelques années après avoir effectué tout ce travail.
Sur la photo de gauche, on peut observer un sol argileux compacté entre 26 et 30 cm, où très peu de racines parviennent à descendre sous la zone de compaction. Sur celle de droite, on voit le même sol après le semis de cultures de couverture et le sous-solage. On observe maintenant que les racines peuvent pénétrer sous la zone compacte. Pour obtenir ce résultat, les pattes de la sous-soleuse devraient descendre à 10 cm sous la zone de compaction et être espacées de 1,5 fois la profondeur de travail. Photo : MAPAQ
Recette préventive contre le mildiou sur le basilic et le coléus
Comment « cuisiner » le mildiou ? Par « cuisiner », je veux dire suivre la recette pour en venir à bout et éviter qu’il se propage. Avant tout, il faut bien connaître notre ingrédient malveillant : le pseudo-champignon pathogène.
Le mildiou est causé par un pseudochampignon de la famille des Oomycètes du genre Peronospora. En 2023 et 2024, les conseillers de l’IQDHO ont remarqué une augmentation des cas de cette maladie, spécialement sur les basilics et les coléus, qui représentaient 70 % des observations dans les serres.
Connaître notre agent pathogène
Les spores de ce micro-organisme germent lorsque l’humidité relative est audessus de 85 % dans la serre ou lorsqu’il y a de l’eau libre sur le feuillage. Le pseudo-champignon affectionne particulièrement les températures fraîches et la noirceur, conditions que l’on retrouve pendant la nuit. La maladie se propage via les courants d’air, les travailleurs, les outils, ou par les éclaboussures d’eau. Des relâchements de spores importants se produisent généralement le matin, lorsque l’humidité relative
entre les nervures apparaissent d’abord sur les feuilles médianes du plant. Attention, il est facile à ce stade de confondre les symptômes du mildiou avec
limiter la condensation sur les plants de basilics et coléus et favoriser leur métabolisme ;
• Choisir des cultivars moins sensibles à la maladie ; Pour le coléus, noter les cultivars qui sont les plus affectés dans vos conditions et faire des essais avec d’autres cultivars, surtout si la problématique
de lutte contre le mildiou, qui soit économique et respectueux de ducteurs ont avantage à consulter
• Dépister régulièrement ces deux
• Éliminer les plants affectés par le pseudo-champignon pour éviter le relâchement des spores
Placer les plants à jeter dans une poubelle fermée ou un sac plastique bien fermé.
Et si la lumière pouvait aider ?
• Choisir un fournisseur de semences
Certains fournisseurs offrent des
prévention c’est la clé !
Voici la recette à suivre :
• Offrir à la plante les conditions optimales (conditions de croissance, état nutritionnel, santé du substrat et agents biostimulants) ;
• Rendre l’environnement défavorable au mildiou :
semences de basilic thermotraitées, ayant été soumises à un traitement de chaleur par vapeur, ce qui détruit le pathogène et
• Interventions phytosanitaires pré-
• Différents modes d’action des produits doivent être utilisés en rotation pour éviter la résistance du pseudo-champignon. Et les premières applications doivent se faire aux moments de la saison où le risque d’infection est élevé. Pour établir un programme de prévention et
L’utilisation de l’éclairage artificiel pourrait constituer un outil additionnel, pour les producteurs de basilic en serre, afin de lutter contre le mildiou. Des recherches ont démontré une diminution de la sporulation lorsque les plants sont soumis à des interruptions de la nuit avec certaines longueurs d’onde. Freeman Herbs, une entreprise produisant des fines herbes situées en Ontario, utilise de la lumière rouge la nuit, grâce à des DEL à spectre variable, pour limiter la sporulation du mildiou dans le basilic.
Un micro-organisme sournois
Ainsi, il est difficile de contrôler le mildiou dans le basilic et le coléus malgré de bonnes pratiques préventives. Il est aussi difficile à détecter. De plus, la météo peut parfois favoriser le développement de cette maladie cryptogamique dans la serre.
En suivant la recette proposée, nous mettons les chances de notre côté pour « cuisiner » suffisamment notre ingrédient malveillant pour le prévenir ou l’affaiblir, afin que la culture évolue dans les meilleures conditions possibles !
L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut, voici nos coordonnées : 3230 rue Sicotte, Bureau E-307 Saint-Hyacinthe, QC J2S 2M2 info@iqdho.com www.iqdho.com
Dommages causés par le mildiou dans le coléus. Photo : IQDHO.
Florence Carrier M. Sc., agr., Conseillère en serriculture et en pépinière, IQDHO
Roxane Babin, agr., Conseillère en serriculture et en R&D en entreprise, IQDHO
Jaunissement du feuillage causé par le mildiou du basilic. Photo : IQDHO.
Sporulation sous une feuille de coléus. Photo : IQDHO
Nouvelle directrice de l’Innovation agroalimentaire
Saint-Hyacinthe Technopole annonce la nomination de Jade Proulx à titre de directrice de l’innovation agroalimentaire et responsable du projet de la zone d’innovation en agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences de l’alimentation à McGill, elle a obtenu une maîtrise en Sciences et technologies des aliments du prestigieux College of Agriculture and Life Sciences de la Cornell University d’Ithaca dans l’État de New York.
Au cours de sa carrière professionnelle, elle a occupé un nombre varié de fonctions dans des équipes d’innovation, de recherche et de développement au différentes entreprises du secteur de la filière, au Québec et aux États-Unis. Elle a également cofondé la startup technologique Atlus inc., à Toronto, qui a développé une plateforme mobile de découverte d’établissement de restauration.
« C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous accueillons madame Proulx au sein de notre équipe. Son profil académique et son expérience professionnelle de haut niveau lui permettent d’avoir une
vision stratégique à la fois sur les besoins et réalités de l’industrie alimentaire en matière d’innovation, mais aussi ceux liés au développement et à la croissance des entreprises de la filière, particulièrement ceux des jeunes pousses technologiques. Cela lui permet d’être parfaitement alignée avec les buts et objectifs de la Cité de l’innovation agroalimentaire et du projet de zone d’innovation qui lui est associé », a souligné la directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault, dans un communiqué.
CENTRE D’EMPLOI
Merci à nos partenaires en formation agricole!
Valérie Plante
Agente en formation agricole
Nous profitons de cette édition dont le thème est la formation agricole pour remercier tous nos partenaires qui collaborent à la richesse de notre catalogue de formations.
Dans le secteur de Saint-Hyacinthe, l’ITAQ se spécialise dans le perfectionnement en agroenvironnement, gestion et mise en marché, production horticole et maraîchère ainsi qu’en transformation agroalimentaire. Par ailleurs, des DEC y sont offerts en lien avec le domaine agricole, tels que Gestion et technologies d’entreprise agricole et Technologie des productions animales.
Parcours formation offre des cours en acériculture et en gestion des ressources humaines. De plus, cette école propose des cours de langues afin de vous permettre de communiquer plus facilement avec vos travailleurs étrangers temporaires.
L’EPSH assure une relève agricole en offrant divers DEP en agriculture
et horticulture. Il est possible pour ceux qui désirent démarrer leur exploitation agricole d’y faire un ASP en lancement d’une entreprise. D’ailleurs, saviezvous que certains cours de DEP et de DEC en agriculture permettent d’obtenir un certificat pour l’application des pesticides? N’hésitez pas à nous contacter.
Vous recherchez des formations en horticulture? L’IQDHO se spécialise dans ce domaine. En visitant notre catalogue, vous pourrez y trouver des formations sur des sujets tels que taille des arbres ainsi que sur la lutte aux ravageurs et maladies.
Dans le secteur de la MontérégieOuest, le Centre professionnel du Suroît assure l’offre des DEP en agriculture, des formations en production horticole ainsi que des cours sur l’abattage directionnel. Enfin, le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec propose des formations aux producteurs agricoles qui ont des boisés et qui ont besoin de perfectionnement pour arriver à mieux les aménager. Pour plus d’information, consultez le catalogue des formations U+ sur notre site.
Succès du déjeuner-conférence de l’ATA
Gaston Doré Directeur général Association des technologues en agroalimentaire inc.
La 25e édition du déjeuner-conférence annuel de l’Association des technologues en agroalimentaire (ATA) et de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) s’est tenue le 16 janvier dans le cadre du Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe.
À l’occasion, le Mérite technologique agroalimentaire, récompensant les technologues impliqués dans le développement de l’UPA depuis 100 ans, ont été remis à Catherine Champagne, T.P. et André D. Beaudoin, tous deux technologues, qui étaient présents pour représenter les nombreux technologues en agroalimentaire qui ont œuvré au fil des cent dernières années au sein de l’UPA, soit comme employés ou producteur/administrateur, dans les régions ou les fédérations spécialisées.
Leur travail, leurs réalisations et leurs actions exceptionnelles ont contribués à l’évolution du secteur agroalimentaire, à la promotion de leur profession, au
développement de l’UPA et, de façon générale, à l’évolution de la société.
Depuis l’arrivée des technologues en agroalimentaire en 1965, l’agriculture et le bioalimentaire ont pris un essor considérable, passant d’une agriculture plus traditionnelle à une agriculture spécialisée et surtout diversifiée.
Reconnaissance de l’UPA
Lors de l’événement, le président général de l’UPA, Martin Caron, a souligné l’apport des technologues par ces mots : « Au nom de l’UPA et de tous les technologues ayant œuvré au fil des 100 ans dernières années au sein de notre grande famille, soit comme employés ou producteurs/administrateurs dans les régions et fédérations spécialisées, merci. Nous sommes honorés de recevoir le prix du Mérite technologique agroalimentaire 2025. Et nous sommes fiers et reconnaissants, car le savoirfaire et la passion pour l’agriculture des technologues font une énorme différence. Je tiens à réitérer le rôle central des technologues en agroalimentaire dans notre filière. Grâce à vous, nos produits sont non seulement savoureux et nutritifs, mais aussi conformes aux plus hauts standards de qualité et de sécurité.
Nous avons tous un rôle à jouer et votre travail est essentiel pour bâtir l’avenir du secteur agroalimentaire québécois ».
Pierre-Luc Barré, conférencier invité
Pierre-Luc Barré, récipiendaire avec sa conjointe Virginie Bourque du Concours des Jeunes agriculteurs d’élite du Canada - Section Québec 2025, a agit à titre de
conférencier invité. Ce représentant de la Ferme Yves Barré, situé à SaintDamase, a traité de l’évolution technologique de sa ferme, de ses nouveaux équipements (récolteuse automotrice, ligne de triage avec trieur optique et ses expériences avec des drones dans la culture de pomme de terre) et du point tournant pour son entreprise que représente l’usage de l’intelligence artificielle.
Vincent Giasson, T.P., président de l’ATA; Martin Caron, président de l’UPA; André D. Beaudoin; Catherine Champagne, T.P.; Richard Legendre, président de l’OTPQ; et Karine Mercier, directrice générale de l’ITAQ. Photo : ATA.
Des ouvrages hydroagricoles en renfort
Hélène Bernard ingénieure, conseillère en agroenvironnement, Direction régionale de la Mauricie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
9 août 2024. La pluie tombe. Elle ne s’arrête pas. Le sol est saturé d’eau. Inévitablement, le ruissellement commence et se poursuit à un rythme effréné, créant des ravines dans les champs, brisant des talus près des berges. Les cours d’eau débordent, des ponceaux arrachent, des glissements de terrain surviennent. Les vestiges de l’ouragan Debby n’ont pas seulement marqué l’imaginaire cet été, ils ont marqué le paysage agricole.
Que peut-on faire pour s’adapter aux événements climatiques extrêmes? Il y a plusieurs lignes de défense. La couverture des sols par des plantes ou des résidus est primordiale pour diminuer l’érosion dans les champs. Les bandes riveraines bien implantées contribuent à maintenir les berges stables et résistantes. Cependant, malgré des efforts sur ces deux fronts, la nature est puissante. Il faut parfois faire venir du renfort et aménager des ouvrages hydroagricoles.
Une autre façon de contrôler l’érosion est de canaliser l’eau. En effet, l’eau qui circule dans un tuyau ou un drain, plutôt qu’à la surface du sol, ne l’érode pas. Les ponceaux-avaloirs et les avaloirs en site pentu font partie de cette catégorie. Ils sont toujours couplés à un bassin de sédimentation ou d’attente. D’un point de vue économique, il est pratiquement impossible de poser un tuyau suffisamment gros pour canaliser tout le débit de pointe, donc le bassin permet à l’eau d’attendre son tour avant de passer dans le tuyau. Les bassins permettent aussi à une partie des particules de sol transportées par l’eau de se déposer. Il faut donc nettoyer les bassins régulièrement, car ils se remplissent. Les avaloirs en site pentu sont souvent jumelés à une voie d’eau engazonnée, ce qui diminue la fréquence de vidange des bassins et surtout, diminue l’érosion en ravine dans le champ. Dans tous les cas, étant donné qu’une partie de l’eau n’est pas canalisée lors de forts événements pluvieux, il faut protéger la sortie avec un déversoir enroché.
Les ouvrages hydroagricoles les plus courants sont les protections enrochées. Cette catégorie regroupe principalement les sorties de drain et les déversoirs enrochés. La pierre est plus résistante à l’érosion que le sol; les travaux consistent donc à excaver, à installer un géotextile et à placer la pierre à l’endroit où se trouvait le sol. Le rôle du géotextile est de séparer le sol de la pierre. Il contribue aussi à la résistance de l’ouvrage.
Voici les points cruciaux pour réussir un déversoir enroché :
- Localiser le déversoir au bon endroit, dans le point le plus bas du champ, où l’eau sort de façon concentrée et où il y a un bris du talus.
- Déterminer les dimensions du déversoir selon le bassin versant, le débit de pointe et l’ampleur du bris.
- Réaliser des clés d’ancrage en haut et en pieds de talus, c’est-à-dire surexcaver et remplir de pierres, pour augmenter la stabilité.
Aménager des risbermes, soit des buttes de terre d’environ 30 cm de hauteur,
teurs d’énergie dans les fossés à forte pente, l’enrochement de confluents, les rigoles d’interception, les voies d’eau enrochées et les grands bassins de sédimentation, par exemple. Dans tous les cas, ces travaux demandent de la préparation. Il faut prévoir l’emplacement des ouvrages, leurs dimensions et leurs caractéristiques. Un devis doit être préparé afin de connaître les coûts, de commander le matériel et la pierre et de retenir les services d’un entrepreneur en excavation. Les travaux doivent se faire par temps sec, la plupart du temps après les récoltes.
Les conseillers du MAPAQ peuvent vous accompagner. Contactez-les avant d’entreprendre les travaux. Ils pourront aussi vous fournir de l’information au sujet du programme Prime-Vert1, qui offre des aides financières par l’entremise du sous-volet 1.1.4 pour les projets favorisant l’optimisation de la gestion de l’eau.
Figure 2. Risberme et clé d’ancrage en haut de talus. Photo : MAPAQ
Figure 1. Chute enrochée incluant une protection de sortie de drain. Photo : MAPAQ
Figure 4. Ponceau-avaloir en construction. Photo : MAPAQ
Les agricultures qui s’inspirent
Le Colloque Bio pour tous est organisé par le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+). Il attire entre 300 et 400 participants par année. Il n’y a pas que des producteurs biologiques dans les salles. Des producteurs dit conventionnels viennent découvrir les résultats de la recherche et puiser de bonnes idées. L’inverse est également vrai. Des producteurs biologiques s’inspirent de pratiques conventionnelles.
Cette année, le Colloque Bio pour tous aura lieu les 26 et 27 février à Victoriaville. Le thème de la première journée est « Le bio de demain ». La journée du 27 est consacrée à l’agriculture de précision. Sept conférenciers se relaieront pour parler d’expérimentation avec les cartes de prescription, les drones et autres nouvelles technologies. Les
chercheurs, David Bullock, Ph. D. de l’Université de l’Illinois et Sasha Loewen, Ph. D. et associé de recherche de l’Université du Manitoba sont au nombre des invités.
Des formations pour tous Le CETAB+ organise également de la formation sur mesure en agriculture. La plupart des formations sont offertes à Victoriaville, en ligne ou en rediffusion. La formation qui fait un gros hit est « Bâtir un sol vivant : pourquoi et comment? ». Le formateur, Denis La France, a réuni toute l’information d’une vie professionnelle sur les sols. Les autres thèmes sont la gestion des mauvaises herbes, la gestion de la matière organique, la culture de l’ail biologique, les chiffriers électroniques en maraichage, les budgets et la rentabilité des entreprises maraichères, l’apiculture comme production de diversification et la plasticulture. Pour plus d’information, il faut consulter le site internet du CETAB+ cetab.org et le Catalogue des formations à uplus.upa.qc.ca ou contacter Guylaine Martin, agronome et répondante en formation au 819 758-6401 poste 2702, gmartin@formationagricole.com
Gestion des matières organiques. Photo : gracieuseté.
Guylaine Martin agr.
Répondante en formation agricole
Gestion des mauvaises herbes. Photo : gracieuseté.