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Telehouse a annoncé 1 milliard € d’investissement lors de Choose France

Telehouse était présent le 13 mai dernier lors du sommet Choose France. En présence du Président de la République française, Telehouse a annoncé un milliard dʼeuros dʼinvestissements dans ses datacenters en France.

Nous avons rencontré Samy Slim, président de Telehouse France, pour évoquer ce projet.

DCmag : Telehouse a fait un annonce dʼampleur sur Choose France, de quoi sʼagit-il ?

Sami Slim : Effectivement, nous avons eu l'honneur d'être invités par le Président de la République le lundi 13 mai au sommet Choose France. Et nous avons été mis à l'honneur en tant que tout premier et plus grand investisseur en data center pur. Car nous avons annoncé, et nous sommes engagés, sur un milliard dʼeuros d'investissements en France pour l'extension et la création de nouveaux data centers Telehouse. Sachant que les autres annonces, en tout cas dans leur majorité, incluaient non seulement le data center physique, mais également les équipements, les centres logistiques, etc. Cʼest vraiment du data center pur, des bâtiments que nous allons construire qui sont dans le scope de cette annonce. Ce qui nous a effectivement valu un accueil extraordinaire de notre maison mère japonaise et de moi même à l'Elysée, avec le Président de la République, le Premier ministre, ainsi que plusieurs ministres qui ont témoigné du soutien de la France à l'implantation et au renforcement de l'implantation de Telehouse sur le territoire.

Vous auriez pu présenter cet investissement comme le soutien de Telehouse au déploiement des data centers et des infrastructures en France…

Il faut rester humble. Même si la réalité cʼest qu'effectivement les investisseurs dans ce domaine se comptent sur les doigts d'une main. Au niveau mondial, la France a le privilège d'attirer ces investisseurs là, et pas que nous, dont beaucoup investissent en France. Parce que la France est un pays attractif pour les datacenters. La première raison est la plus fondamentale, c'est la position géographique de la France. Typiquement, nos annonces concernent deux régions, la région Sud et la région Île-de-France. À elles seules, ces deux régions permettent de faire la jonction entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud de la planète. C'est quand même une chance incroyable qu'a la France de par sa géographie. Le deuxième élément différenciant de la France, cʼest bien entendu son énergie décarbonée, faite d'un mix équilibré entre le nucléaire pilotable et les énergies renouvelables. Et enfin, le pôle de talents exceptionnels qui, en France, concerne aussi bien les métiers du datacenter que les métiers périphériques aux datacenters, tels que l'intelligence artificielle.

Vous avez évoqué un rapport Nord / Sud qui se construit. Nous pourrions évoquer également un rapport Est / Ouest, entre le Japon et la France.

Oui, cʼest l'une des raisons également pour lesquelles le gouvernement français nous a réservé un accueil extrêmement chaleureux. C'est que nos projets, nos data centers en France, s'inscrivent dans le cadre d'un rapprochement entre l'Union européenne et le Japon sur la data. Tous deux ont signé en 2014 le premier plus grand accord de libre échange de la données entre les deux blocs. Qui dit grosso modo que mes données personnelles de santé peuvent se balader entre Paris et Tokyo en étant protégé de la même manière juridiquement. Ce qui est une avancée considérable. C'est unique au monde, et à partir de cet accord il y a eu plusieurs accords bilatéraux entre les pays de l'Union européenne et le Japon pour renforcer le partenariat dans le numérique. Et notamment un accord très spécifique entre la France et le Japon, qui a été d'ailleurs signé, conclu et acté par le Premier ministre japonais et le Président de la République il y a deux semaines, juste avant Choose France. Il dit que les capitaux étrangers que souhaite attirer le plus la France, ce sont les capitaux respectueux de la souveraineté française sur sa donnée. Qui signe ce genre d'accord de libre échange évite les problèmes dʼextra territorialité des lois étrangères qui s'appliquent à certains data centers, et donne un cadre de confiance aux data centers qui hébergent l'économie française. Donc, effectivement, il y a un focus particulier sur l'origine japonaise de nos capitaux.

Revenons sur cet investissement d'un milliard d'euros. Comment va-t-il se concrétiser ?

Très concrètement, cette enveloppe d'un milliard d'euros d'investissements se ventile de la manière suivante. Pour rappel, Telehouse dispose de deux campus de data centers, un dans le centre de Paris, TH2, et un dans les Yvelines qu'on appelle TH3. Ce sont de grands campus qui concentrent plusieurs bâtiments et qui font aujourd'hui l'activité française de Telehouse. C'est le fruit de l'histoire de 25 ans de Telehouse en France. Ce qu'on va construire avec ce milliard d'investissements, sur lequel encore une fois le groupe s'est engagé, c'est ce que nous avons fait en 25 ans, mais nous allons le faire en cinq ans. Nous allons rajouter deux nouveaux campus de datacenters, un en Île-de-France, un en région Sud. Chacun fera environ une cinquantaine de mégawatts par campus. Et nous allons renforcer le campus de TH3 en rajoutant 20 mégawatts IT supplémentaires. C'est la ventilation concrète de cette enveloppe d'investissements sur laquelle Telehouse s'est engagé et que je vais moi-même, et mes 100 salariés en France maintenant, m'atteler à livrer.

Une question plus personnelle : vous êtes le patron de tout ce projet pour la France, et cʼest une charge bien particulière pour vous. Comment vous engagez-vous ?

C'est effectivement une charge particulière pour plusieurs raisons. C'est dʼabord un succès entrepreneurial que de pouvoir mobiliser des capitaux à la hauteur de l'ambition de ses équipes. Il faut savoir que moi, cʼest mes équipes qui me poussent à croître. Ils en veulent parce que les clients en veulent également, et le travail est là, la demande est là. Et donc si on arrive à aligner les capitaux derrière, c'est gagnant pour tout le monde, les salariés, les clients et les investisseurs. Le job d'un patron de boîte, c'est de faire l'arbitre entre les clients, les salariés et les actionnaires justement. Et finalement, la charge qui m'incombe derrière cette enveloppe d'un milliard d'euros dont je suis désormais responsable, c'est de trouver le bon équilibre, justement, de partage de la valeur entre les clients, les salariés et les actionnaires. Et ça, c'est une charge particulière. Effectivement. Et maintenant, avec treize ans de métier dans la maison, j'arrive finalement à gérer plus ou moins correctement ce genre de pression.

L'autre charge, c'est aussi une forme de responsabilité. Cette enveloppe, c'est une responsabilité qui m'engage vis-à-vis de mon actionnaire parce qu'elle doit être à la hauteur du succès qu'on attend. Cette enveloppe m'engage auprès du gouvernement français qui m'a fait l'honneur de m'accueillir à Versailles lundi dernier, et qui, honnêtement, est très mobilisé derrière Telehouse en particulier, et dans la filière du data center en général. Je trouve qu'il y a une vraie écoute sur les problématiques de la filière et qu'il y a des choses de plus en plus concrètes qui sortent pour nous. Et puis enfin la responsabilité et le sens de la pression qui vient d'abord et avant tout de nos clients. Nous avons des clients qui nous demandent de l'espace dans la région Sud, à côté de Marseille, en Île-de- France. Ces demandes là, finalement, elles sont liées à l'arrivée de certaines innovations technologiques de leur côté, par exemple l'intelligence artificielle. Donc, les clients reçoivent du hardware et des équipements quʼils doivent installer dans des datacenters de confiance. Et donc il faut livrer des datacenters dans la temporalité souhaitée par les clients. Et ça, c'est presque, j'ai envie de vous dire, la responsabilité la plus lourde : livrer dans les temps nos clients.

Merci Sami Slim. On retrouve également lʼintégralité de cette interview sur notre chaîne YouTube.

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