DEBOUTCIV N°13 (Page 25)

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SOS COTE D’IVOIRE l’hostilité entretenue depuis des mois par les FRCI contre ces paisibles populations qui ont eu le tort d’avoir un des leurs Premier ministre de Laurent Gbagbo, est bien réelle. Lundi dernier à la place publique, devant le sous-préfet d’Anyama, Mme Gnabro Nicole et le préfet de la région des lagunes, Diakité Sidiki, Akré Bernard a déclaré : «nous ne voulons plus des Frci. Nous exigeons leur départ. Ce n’est pas leur village. C’est le nôtre et puis c’est Gbagbo qui est notre président. Tant qu’il ne sortira pas de prison et qu’il ne fera pas une déclaration pour dire qu’il a effectivement perdu les élections, alors nous le considérons comme notre chef. On ne reconnaît pas Alassane Ouattara. Nous sommes fatigués des Frci. Qu’elles aillent surveiller leur président Alassane ». A la suite du jeune homme, Djoman Daniel, un autre villageois déscolarisé pique au vif : «notre village nous appartient. On accepte celui qu’on veut. Frci, oh ! On ne veut pas. Nous sommes traumatisés par leur présence. Qu’elles nous foutent la paix. Nos parents, le premier ministre Aké N’Go et notre président Gbagbo sont en prison. C’est eux que nous reconnaissons comme seuls interlocuteurs. Alassane n’est pas notre président ». Les hommes du Com’zone Diomandé Lanciné, chef du 3ème bataillon d’Anyama secondé par l’adjudant Frci Kamagaté Amadou, ont pris ces cris de détresse des populations avec rage et se sont mis à les battre à sang. Ces derniers ont trouvé refuge dans la forêt abandonnant le village aux mains des femmes. A Attinguié, situé à près de 10 kilomètres d’Akoupé Zeudji, la population bouillonne. Elle tient à se défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang contre les Frci qui sont pour elles une Force mortelle. Nous suivons de près la situation à Akoupé Zeudji. ▉Serge Touré

villageois exilés dont les témoignages ont été recueillis. Lorsque le ministre Clément Nabo a effectué une visite dans la circonscription en mai dernier, le mercure avait baissé. Mais à peine parti, les nouveaux maîtres ont renforcé leur diktat : exploitation illicite de plantations, extorsion de fonds aux producteurs cacao-café, racket sur les routes et demande de rançon. L’intervention du sous-préfet qui a regagné son poste fin mai, n’a pu les faire fléchir, selon nos sources. Ces troupes burkinabè qui se réclament des FRCI et qui se croient tout permis, ont ignoré l’autorité du représentant de Ouattara. Ils ont plutôt demandé à leurs frères de ne libérer le moindre périmètre arraché aux Bakoué. A ce jour, la population autochtone qui ne sait à quel Saint se vouer, sollicite l’intervention du chef de l’Etat, de l’ambassade du Burkina Faso, des organisations de droit de l’homme et de l’ONuCI. Selon eux, il s’agira pour ces autorités, de vérifier par elles-mêmes les faits afin de rendre justice.

25 journée du lundi 1er août dernier. Ils font encore de nombreux blessés graves dont certains ont eu des oreilles tranchées. Les populations abandonnent le village pour se cacher dans la brousse. Saisi de ces exactions gratuites sur les populations, le sous-préfet d’Anyama intervient pour ramener le calme, mais les populations victimes des soldtas de Ouattara ne veulent plus de ses hommes en armes qui se comportent, selon elles, comme des bandits. Selon les témoignages, depuis que les Frci se sont établies à Akoupé-Zeudji, les populations ne sont plus en paix. Elles sont rackettées à longueur de journée. Les tracasseries, humiliations, terreur et persécutions sont si récurrentes que les populations n’entendent plus se soumettre à ces hommes en armes. ▉Source: Notre voie

BROMA ET NIAOuRAHIO, LES REBELLES NIAKIAHIO: DES FRCI PRO OuAT- VILLAGES TARA ATTAQuENT TERRORISÉS PAR LE VILLAGE Du DES FRCI PREMIER MINISTRE AKÉ NGBO

▉cotedivoire-lavraie

LA SAGA FRCIDOZO CONTINuE ! San Pedro: Des mercenaires burkinabè annexent Doba «Depuis le mois d’avril, nous n’avons plus de champs. Les Burkinabés occupent nos plantations de cacao, café et d’hévéa». Voilà le résumé que les autochtones bakoué font de leur nouvelle vie depuis l’invasion de Doba par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) en mars dernier. La sous-préfecture de Doba, située à 80 km à l’est du chef lieu de département, San Pedro, a été envahie par un commando de mercenaires burkinabé fin mars 2011. Agissant pour le compte de l’armée créée par le nouveau régime, ceux-ci ont commis des atrocités sur la population autochtone bakoué. Avec l’aide de la forte communauté burkinabé du village, ils ont chassé le sous-préfet et dépossédé bakoué et pro-Gbagbo de leurs biens. Aujourd’hui, la situation est plus que préoccupante. La famille Kouamé, originaire du centre de la Côte d’Ivoire, dont les plantations ont été arrachées de force, est retournée dans son village natal. Comme elle, plusieurs personnes ayant subi le même sort ont sauvé leur vie en se réfugiant dans les forêts ou les campements environnants. A leur place, M. Prospère Tiendrébéogo, chef de la communauté burkinabé et ses compatriotes jouissent impunément du fruit de leur labeur. «Ils soutiennent que Gbagbo n’est plus là. Et qu’avec Dramane Ouattara, c’est leur tour de faire la loi», racontent les

Les Frci, forces pro-Ouattara, ont attaqué Akoupé-Zeudji (souspréfecture d’Anyama), le village natal du Premier ministre Aké N’Gbo détenu illégalement actuellement à Boundiali. On dénombre plusieurs blessés par balles et des personnes ont eu des oreilles tranchées. Selon les informations reçues, ces exactions perpétrées par les Frci se sont déroulées, le dimanche 31 août dernier. Tout a commencé aux environs de 17h, ce jour-là. un jeune du village, Gbakré Awo, a porté un pantalon treillis de son père ancien combattant. Les Frci, forces pro-Ouattara, lui ont demandé de l’ôter. Face à son refus, les éléments des Frci veulent le bastonner et les jeunes du village s’opposent. Les affrontements sont ainsi enclenchés. 2 villageois sont blessés par balle et un autre qui revenait du champ est agressé sur la route. Au dire de nos informateurs, les Frci appellent du renfort et repartent attaquer le village toute la

Les villageois de Broma, Niaourahio et Niakiahio, dans le département de Saïoua, ne savent plus à quel Saint de vouer. Il y a des mois qu’ils souffrent énormément de la terreur des FRCI.En effet, à Broma et à Niaourahio, deux villages jumelés, il n’y pas longtemps, ils ont été violemment battus par des éléments de FRCI. A l’origine, se trouve une histoire d’un demi-litre de carburant (d’une valeur de 250 FCFA) impayé par un des leurs. Mais ce dernier n’ayant pas supporté de se faire encaisser l’autre moitié, il a alerté ses frères d’armes. Et ce fut une expédition punitive. Gilbert Blé Tapé en est sorti avec un bras cassé et d’autres villageois blessés. Actuellement, tous vivent dans une peur totale. Dans les jours qui viennent, ces éléments des FRCI projettent de descendre dans le village voisin de Zéga, ce qui provoque déjà làbas un climat de grande angoisse. Selon des indiscrétions, les militaires pro-Ouattara ont le soutien d’un influent membre du Pdci, originaire du département. Il leur aurait conseillé de maintenir la terreur dans ces villages pro-Gbagbo jusqu'au temps des prochaines élections législatives et municipales. ▉Par thruthway


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