Timbres de France
Le dessous des carnets Gérard GOMEZ, Président d’honneur de l’ACCP Les catalogues vous disent que le premier carnet de timbres-poste français date de 1906. C’est vrai, mais saviez-vous qu’il y a eu un avant et des tâtonnements quant au format à adopter ? Non, alors lisez ce qui suit … Aux origines des carnets La littérature sur le sujet est quasiment inexistante et il n’y a évidemment plus aucun acteur contemporain de cette époque qui pourrait nous éclairer. C’est donc vers l’ouvrage d’Arthur Maury que nous allons nous tourner, car il est impossible aujourd’hui de rédiger un article relatif à cette période sans faire référence à sa prose. En tant que témoin des événements auxquels il a assisté, il a su nous transmettre la plus grande partie de son savoir et de ses découvertes. C’est indéniablement l’un des auteurs les plus productifs sur l’histoire des timbres-poste français des débuts, ce dans les domaines les plus variés de la philatélie, et nous nous devons de lui rendre hommage pour l’occasion. Le 19 novembre 1906, la France émet donc son premier carnet de timbres-poste. Selon Arthur Maury «l’événement n’engendre pas les
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gros titres de la presse, on se contente de dire simplement que la présentation est assez pratique car elle permet de conserver les timbres dans son portefeuille sans les abîmer offrant ainsi la possibilité d’avoir toujours un approvisionnement à disposition pour l’affranchissement». On déplore toutefois que la dimension du carnet le rende un peu encombrant, on eut préféré un format plus réduit comme l’avaient fait précédemment nos voisins suisses par exemple. En réalité, l’idée était plus ancienne et pour mieux comprendre les choix faits, nous allons reprendre la chronologie des événements qui ont eu lieu quant aux différents modes de commercialisation des timbres-poste en carnets à leur origine. Au commencement, c’est l’ambassadeur de France à Washington, M. Cambon, qui préconisa l’emploi de petits carnets de