Mercredi 21 septembre 2022 | Volume 112 Numéro 3 Pirates depuis 1977
Le Délit est situé en territoire Kanien’kehá:ka non-cédé. Publié par la société des publications du Daily, une association étudiante de l’Université McGill
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Volume 112 Numéro 3
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Ces difficultés s’avèrent exacerbées chez les mem bres de communautés marginalisées, dont les défis propres s’ajoutent aux doutes universels lorsqu’il est question de demander de l’aide. Lorsque les insti tutions qui devraient les soutenir sont inadaptées aux besoins de ces communautés, ces dernières
Être dans le besoin n’est pas une identité
Vacant Culture artsculture@delitfrancais.com Sophie LéonardJiSmith
E
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Photocomposition Mathieu Ménard
Il n’est jamais aisé de nous ouvrir sur nos vul nérabilités, nos faiblesses ou nos échecs. Même lorsque le message est répété à outrance, la voix insidieuse du syndrôme de l’imposteur nous chuchote que nous n’allons pas assez mal pour demander de l’aide, que nous monopolisons des ressources qui desserviraient mieux quelqu’un·e de véritablement anxieux·se, véritablement déprimé·e, véritablement au bord du gouffre. Même si nous ne doutons pas de la véracité de notre détresse, demander de l’aide exige une foi envers l’indivi du, l’organisme ou le système auquel on se confie. Or, les promesses d’aide qui nous sont faites ne s’avèrent pas toujours suffisamment accessi bles. Faute de financement, des lignes d’appel réduisent leurs services. Faute de psychologues dans le réseau public, la liste d’attente pour des services en santé mentale avoisine les 20 000 noms. Les doutes qui nous rongent, concernant la validité de nos besoins ou la capacité du sys tème à leur répondre, nous dissuadent d’aller vers celles et ceux qui nous tendent la main.
Si l’on veut réellement encourager l’épanouisse ment de tous les groupes sociaux au sein de notre société, il faut cesser de miser sur des stratégies qui reposent sur la construction de l’image de plusieurs communautés comme étant des groupes démunis.
Représentante en ventes
Éditorial
Il faut plutôt vaincre cette conception erronée en mettant de l’avant la complexité identitaire de toutes et tous dans la sphère publique, notamment en soulig nant la résilience, les succès, et les bonnes nouvelles qui concernent des groupes qui ont été essentialisés, à tort, comme étant constamment dans le besoin. C’est donc ici que le rôle des médias et des autres acteur·rice·s prend de l’ampleur ; il est de notre responsabilité collective de cesser de réduire des individus à leur souffrance. x
Les opinions exprimées dans les pages du Délit sont celles de leurs auteur e·s et ne reflètent pas les politiques ou les positions officielles de l’Université McGill. Le Délit n’est pas affilié à l’Université McGill.
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rec@delitfrancais.com 2 Éditorial le délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com
L’usage du masculin dans les pages du Délit vise à alléger le texte et ne se veut nullement discriminatoire.
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n tant qu’étudiant·e·s, nous sommes entouré·e·s de messages soulignant l’impor tance de demander de l’aide lorsque nous nous trouvons en état de détresse. Entre les nom breux courriels de nos « conseiller·ère·s de bienêtre » ( local wellness advisors ), les lignes d’écoute affichées dans les stations de métro et les messages inquiets de nos proches ( « Prends soin de toi », « Ne te pousse pas trop fort » et cie), nous sommes incité·e·s à ne pas nous isoler dans notre souffrance.
Salylor Catlin , Gabrielle Genest, Natacha Ho Papieau, Asa Kohn, Antoine Milette-Gagnon, Boris Shedov Anna Zavelsky,.
RÉDACTION
Téléphone : +1 514 398-6790 ads@dailypublications.org
sont contraintes de se tourner vers les médias et les gouvernements pour représenter leurs intérêts. Or, comme l’avance notamment le professeur de sciences politiques et d’études autochtones Glenn Coulthard dans Peau rouge, masques blancs , les politiques de reconnaissance gouvernementales envers les communautés dites marginalisées, telles que les peuples autochtones, reproduisent les con figurations de pouvoir inégales déjà existantes. En effet, ces politiques relèguent perpétuellement les communautés déjà perçues comme étant démunies à une position de pouvoir inférieur. En raison de cela, c’est une représentation unidimensionnelle de ces communautés qui se manifeste dans l’espace public ; leur identité est réduite à l’idée que ces groupes seraient nécessiteux, pingres et insatisfaits. Les effets néfastes de cette perception ont d’ailleurs été documentés par la chercheuse en éducation urbaine et études autochtones Eve Tuck. Selon Tuck, la perception de certaines communautés comme étant strictement nécessiteuses – entraînée par la mise de l’avant de leurs besoins en vue d’une aide des instances de pouvoir – efface la complexité réelle des individus membres de ces communautés et des dynamiques de pouvoir qui les affectent.
Le procès
Les Mères Mohawk devant la Cour supérieure du Québec.
Afin de mieux comprendre les implications juridiques de la demande d’injonction interloc utoire (qui sera entendue par le tribunal le 26 octobre), Le Délit a contacté Kirsten Anker, professeure de droit à l’Univer
Les demandes des Mères Mohawk
sac contenant quelque chose. Elle m’a dit de m’allonger et elle a mis l’aiguille dans mon bras. Je me suis sentie drôle. J’ai essayé de me lever mais je n’ai pas pu. La prochaine chose dont je me souviens, c’était vraiment horrible. Mon équilibre a été affecté par ce médicament. Et j’ai vu d’autres personnes marcher comme des zombies dans le couloir, et je me suis demandé si j’étais comme eux (tdlr) », raconte-t-elle.
sité McGill, spécialisée dans le droit autochtone et impliquée l’année dernière dans le groupe de recherche créé par les Mères Mohawk. Elle nous a précisé qu’une injonction interlocutoire est un « entre-temps (tdlr) », une procédure allégée visant à arrêter temporairement une action. Si l’injonction interloc utoire est accordée, l’action en justice se poursuit afin d’arriver à une possible injonction per manente qui consacre les droits des parties de façon définitive.
question de la primauté du droit autochtone sera un « défi » pour les juges, nous a confié Kirsten Anker, notamment à cause du peu de précédents existants.
Si la demande des Mères Mohawk est acceptée, la Cour pourra donner l’arrêt tempo raire des travaux afin de mener une enquête approfondie sur la présence de vestiges archéologiques et de tombes non marquées. C’est seulement si la demande d’injonction inter locutoire est acceptée et si l’en quête est concluante que la Cour pourrait décider d’un arrêt total des travaux lors de l’audience sur l’injonction permanente.
L’inventaire des potentiels vestiges archéologiques recommandés dans le rapport d’Arkéos, commandé par McGill en 2016, précédant les travaux d’excavation, devrait com mencer dans les semaines à venir. Ces travaux devraient débuter avant l’audience du 26 octobre, comme précisé dans le communiqué de presse des Mères Mohawk. Aucune disposition particulière n’a encore été annoncée par l’Université McGill ou la Société québécoise des infrastructures vis-à-vis de la présence potentielle de tombes non marquées. Dans une lettre envoyée à toutes les parties impliquées, les Mères Mohawk ont demandé qu’une fouille indépendante soit tenue sous leur supervision, accompagnée d’un billot-archéologue (archéo logue spécialisé dans la découverte de restes humains) et usant de technologies nouvelles comme le géo-radar, qui a déjà été mis à profit lors de recherches à proximité de pensionnats autochtones en 2021. Cette demande est restée pour l’in stant sans suite. Contactée par Le Délit, Frédérique Mazerolle, l’agente
Contactée par Le Délit, l’Univer sité McGill nous a assuré par le biais de Frédérique Mazerolle : « nous sommes engagés à col laborer [...] avec les commu nautés autochtones pour que les recherches nécessaires soient réalisées », et nous a renouvelé son engagement d’ « impliquer les communautés autochtones à McGill et ailleurs dans la concep tion du projet Nouveau Vic ». x
Des tombes autochtones non marquées sur le campus de McGill? actualités
Reposant sur le flanc du MontRoyal, le site du Nouveau Vic demeure sur le territoire non cédé Kanien’kehá:ka (Mohawk), selon les Mères Mohawk. Dans un communi qué publié le 17 septembre dernier, elles ont rappelé que la construc tion a lieu « sans la permission des propriétaires autochtones » et que le site est construit avec des « fonds empruntés et jamais remboursés du Rotino’shonni:onwe (Iroquois) Trust Fund ». Les Mères Mohawk, dans leur communiqué, soulignent que « les preuves suggèrent que le site contient de potentiels ves tiges pré-coloniaux de villages ou sépultures Iroquois ». Le site serait également le lieu possible de tombes anonymes d’enfants autochtones « utilisés comme cobayes pour des expériences psychiatriques », déclarent-elles dans le commu niqué. En effet, l’Institut Allan Memorial de l’Université McGill a
actualites@delitfrancais.com
Contacté par Le Délit, Philippe Blouin a accepté de nous renseigner sur les demandes exprimées par les Mères Mohawk dans le cadre
Le lundi 19 septembre derni er a marqué le début de la 11e édition des Semaines de sensibilisation aux Peuples autochtones (Indigenous Awareness Weeks). Cet événement a pour objectif d’offrir l’opportunité aux membres de la communauté mcgil loise, étudiants comme employés, d’en apprendre davantage sur les histoires et les cultures des peu ples et communautés autochtones du Canada. Au cours de ces deux semaines, l’Université organi sera des performances d’artistes autochtones ainsi que des groupes de discussion et des sessions d’in formation sur des enjeux tels que la revitalisation des langues autoch tones, et les traditions juridiques et éducationnelles autochtones.
Les Semaines se déroulent en marge de la longue bataille juridique menée par les end’arrêterunelesquébécoisegénérallaDansdedecontreKahnistenseraKanien’kehaka(MèresMohawk)leprojetduNouveauVicl’UniversitéMcGillsurlesitel’ancienhôpitalRoyalVictoria.cettepoursuitecontreMcGill,VilledeMontréal,leprocureurduCanadaetlaSociétédesinfrastructures,MèresMohawkdemandentinjonctioninterlocutoireafinlaconstructionduprojetraisondesoupçons«
ALEXANDRE GONTIER | le délit
Lana Ponting fait partie des nom breux anciens patients de l’Institut Allan Memorial. Internée en 1958, elle raconte ses premiers traite ments subis au site dans sa décla ration sous serment faite devant la Cour Supérieure du Québec le 25 août dernier : « L’infirmière est venue avec une perche et un
des relations avec les médias de McGill, a assuré que l’Université est « toujours en relation avec les parties impliquées », sans toute fois donner plus de précisions sur le déroulement des fouilles.
Lors de l’audience du 26 octobre prochain, les Mères Mohawk devront justifier plusieurs élé ments : qu’un de leurs « droits est en jeu »; que le rejet de la demande d’injonction interloc utoire entraînerait des « dom mages sérieux » qui ne sauraient être compensés financièrement ; et, qu’après considération de « la prépondérance des incon vénients », les préjudices que causerait l’approbation de l’in jonction interlocutoire seraient justifiables, nous a indiqué Kirsten Anker. Un des droits en jeu dans les travaux d’excava tion et de construction avancé par les Mères Mohawk est celui du caractère non cédé du site, qui serait donc soumis au droit autochtone selon leur inter prétation de l’article 35.1 de la Constitution sur les droits des peuples autochtones du Canada. En effet, celui-ci postule : « Les droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada sont reconnus et confirmés. » La
Communiqué des Mères Mohawk du 17 septembre dernier
hugo vitrac Contributeur
que le site contient des tombes non marquées d’enfants autochtones (tdlr) », expri ment-elles dans un communiqué du 17 septembre dernier. L’audience est fixée au 26 octobre prochain.
de leur action juridique. Il partage que « les Mères Mohawk craignent qu’il n’y ait pas d’attention directe accordée pour rechercher des restes humains [...] qui constitu ent des preuves médico-légales ».
« Si rien n’est fait, les tombes et les preuves médico-légales pourraient êtres détruites, ce qui entraînerait un préjudice irréparable et un manque complet de respect à l’égard les commu nautés autochtones et aux esprits en terrés sur le site »
L’enjeu du procès ne se lim ite toutefois pas à la décision du 26 octobre, nous a confié Kirsten Anker. C’est aussi la médiatisation des revendica tions, et « le fait de pouvoir dire des choses sur les archives publiques [...] qui peuvent être comptées comme des succès ».
servi de terrain d’expérimentation de 1954 à 1963 pour le programme médical expérimental MK-Ultra. Ce programme a été financé par la CIA, les armées et gouvernements canadien et américain, ainsi que par la fondation Rockefeller. Dans sa déclaration sous serment déposée le 25 août dernier, Philippe Blouin, candidat au doctorat en anthropol ogie à McGill, affilié au collectif des Mères Mohawk, a affirmé que le site a été un lieu d’expérimentation médicale, où l’on aurait fait usage de drogues expérimentales comme la LSD-25 ainsi que de traitements par électrochocs et par privation sensorielle sur les patients de l’In stitut Allan Memorial. Il reconnaît aussi « qu’il est fort probable que des enfants autochtones ont été dirigés vers l’IAM (Institut Allan Memorial, ndlr) dans les années 50 et 60 » dans le cadre de l’application des lois sur la délinquance juvénile statuée par la Loi sur les Indiens en 1951.
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Marie Prince | le délit
plus d’un milliard de dollars sur cinq ans pour améliorer l’accès aux soins et aux services en santé mentale. Le candidat caquiste a également rappelé la promesse de son parti de construire 11 700 logements sociaux en quatre ans. Il s’est encore une fois défendu d’en faire trop peu, faisant valoir que la CAQ « met sur la table une promesse qui est raisonnable et qu’on [la CAQ] va livrer, parce que pour nous, c’est important de tenir nos promesses ».
La Dre Mélissa Généreux, candidate de Québec solidaire, a fait valoir que la question de la prévention est au cœur de l’approche adoptée par Québec solidaire en ce qui concerne la santé mentale. Le parti met l’accent sur les déterminants sociaux de la santé mentale, tels que l’accès au logement, l’instabilité alimentaire, l’en vironnement physique et le racisme systémique. En ce sens, la plateforme entière de Québec solidaire peut être interprétée comme un plan de prévention en santé mentale, puisqu’elle vise à améliorer les conditions de vie des citoyen·ne·s, plaide la Dre Généreux. À l’appui, cette dernière a cité la construction envisagée par Québec solidaire de 50 000 logements sociaux et l’octroi prévu de 1% du budget d’infrastructures au verdisse ment des espaces urbains.
Mettre à profit l’exper tise communautaire
Les réactions de la Coalition communautaire en santé men tale suite à l’événement ont été des plus positives. Dans une entrevue avec LeDélit, AnneMarie Boucher, co-porte-parole de la Coalition, s’est montrée très satisfaite de la tournure du débat : « On n’est pas juste dans une discussion sur la longueur des listes d’attentes, mais on a entendu parler aujourd’hui des conditions de vie des citoyens et de l’im pact qu’elles ont sur la santé mentale. » Elle a également exprimé sa satisfaction à l’égard des promesses des candidat·e·s de rehausser le financement du milieu communautaire. « C’est du positif, ce qu’on a entendu aujourd’hui, de la part des qua tre partis », a-t-elle conclu.
Le 7 septembre dernier, quatre des cinq partis politiques conviés étaient représentés par un·e candidat·e à la Maison du développe ment durable pour débattre de santé mentale. L’événement était organisé par la Coalition communautaire en santé men tale, un groupe composé de 15 organismes communautaires dont le but est de faire de la santé mentale l’un des enjeux principaux de la campagne électorale provinciale. Le débat rassemblait
Soutenir le réseau public
Dans un communiqué pub lié par l’organisation, la Coalition a annoncé qu’elle « talonnera les partis sur les engagements au cours du prochain mandat pour s’assurer de la
pris
Béatrice
dépenses à la santé mentale, ce qui représente une baisse par rapport à son budget précédent.
Carmant,québécoisdansBouvette-Turcot,Andrée-AnnecandidateTaillonpourleParti(PQ),leDrLionelministredéléguéà la
Laura Tobon | Le DélitVallières Éditrice Actualités
Les élections provinciales ont lieu alors que la demande de services en santé mentale au Québec a bondi depuis le début de la pandémie de COVID-19 et que le système de santé publique peine à répon dre aux besoins. Le nombre de demandes de consultation en santé mentale à travers la province a subi une augmenta tion estimée entre 30% et 40% depuis 2020, et la liste d’attente pour obtenir un rendez-vous en psychothérapie dans le réseau public compte environ 20 000 noms à l’heure actuelle. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) consa cre actuellement 6,4% de ses
ÉLECTIONS PROVINCIALES Québec 2022
Santé et aux services sociaux et candidat dans Taillon pour la Coalition avenir Québec (CAQ), la Dre Mélissa Généreux, can didate dans Saint-François pour Québec solidaire (QS), et Byanca Jeune, candidate dans Pointe-Aux-Trembles pour le Parti libéral du Québec (PLQ).
Questionné·e·s à leur tour quant à leurs approches respectives des déterminants sociaux de la santé mentale, les candidat·e·s ont présenté les mesures socia les proposées par leurs partis respectifs. Le Parti québécois a mis de l’avant son projet de con struire 5 000 logements sociaux par année, son intention de hausser le salaire minimum à 18$/h, ainsi que son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour réduire l’éco-anxiété chez les jeunes.
Un débat « positif »
au milieu communautaire, dont 370 millions seraient réservés aux organismes oeu vrant dans le domaine de la santé, un chiffre qui a semblé surprendre le Dr Carmant. Le candidat caquiste a souligné les 127 millions de dollars qui ont été investis par son parti dans le milieu communautaire sous la forme de financement à la mission globale des organismes, contre 27 millions investis sous quatre ans de régime libéral. Il a souligné que le retard des quatre années du gouvernement libéral ne pouvait être rattrapé que de manière progressive. « Il faut être pragmatique », a-t-il plaidé.
La prévention au coeur des solutions
La place des d’allouerquébécois,deux290demunautaireslesolidairetourmunautaireintervenantchezpasPartitise »,qu’onautonomes,decommesoientorganismesmentale.dansprofitexpertisecommunautaireerqu’ilTous·tesdesmentendomainecommunautairesorganismesdansledel’interventionsantémentales’estégaledémarquéecommeunpointscentrauxdudébat.s’accordentpourdireestnécessaired’augmentlefinancementdusecteuretquesondevraitêtremiseàd’unemeilleuremanièrelaluttepourlasanté«Ilesttempsquelescommunautairesvraimentreconnusdesservicesessentielspremièreligne,pleinementcompétents,etreconnaisseleurexperarésumélacandidateduquébécois.«Jenetrouveçanormalqu’unemployéMcDogagneplusqu’undumilieucom»,adéploréàsonlaDreGénéreux.Québecproposederehausserbudgetdesorganismescomde280millionsdollarsendeuxans,puisdemillionsdedollarspourlesannéessuivantes.LePartiquantàlui,propose460millionsparannée
Le Parti libéral prévoit en revanche une baisse d’impôts pour la classe moyenne, des allocations mensuelles aux aîné·e·s et la gratuité des transports en commun pour les aîné·e·s et les étudiant·e·s.
L’importance d’adopter une approche préventive s’est rapidement établie comme con sensus parmi les candidat·e·s présent·e·s. Byanca Jeune a exprimé l’intention du Parti libéral de lancer une vaste campagne de sensibilisation aux enjeux de santé mentale sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. De son côté, Lionel Carmant a mis de l’avant les programmes de sensibilisation et de prévention mis en place par la CAQ dans les quatre dernières années, citant en exemple le réseau d’éclaireurs mis en place par le gouvernement Legault en 2021 pour améliorer la santé mentale des Québécois·es en contexte de pandémie et post-pandémie.
Face aux autres candidat·e·s, le Dr Carmant s’est défendu de n’avoir rien fait pour la santé mentale au Québec au cours de son mandat des qua tre dernières années. Il a mis de l’avant les réalisations de la CAQ, notamment la mise en place du Guichet d’accès en santé mentale, ainsi que l’abolition de l’exigence d’être référé·e par un·e médecin de famille pour avoir accès à la psychothérapie dans le secteur public, une mesure qu’avait instaurée le Parti libéral lors de son mandat précédent.
Néanmoins, pour Andrée-Anne Bouvette-Turcot, candidate du Parti québécois, la pri orité doit être de ramener les psychologues vers le réseau public. La candidate a insisté sur l’importance de freiner l’exode des psychologues du réseau public vers le réseau privé, ce que le Parti québécois souhaite faire en améliorant les conditions de travail des psychologues dans le réseau public, et en réduisant l’écart salarial entre psychologues des réseaux public et privé. « On veut que le gouvernement [...] devienne le meilleur employeur au Québec », a-t-elle souligné. Sur ce dernier point, Lionel Carmant s’est montré d’accord, exprimant l’intention de la CAQ d’augmenter les salaires des psychologues du réseau public dans un prochain mandat.
Le Dr Carmant, quant à lui, a mis l’accent sur les mesures établies dans le Plan d’action interministériel. Le Plan, lancé en janvier dernier, propose
réalisation des promesses sur le terrain ». x Société 5Sociétéle délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com La CAQ, le PLQ, le PQ et QS ont exposé leurs promesses électorales. Affrontement sur le terrain de la santé mentale societe@delitfrancais.comdossier « Le nombre de demandes consultationdeensantémentaleàtraverslaprovinceasubiuneaugmentationestiméeentre30%et40%depuis2020 »
Propos recueillis par Alexia Leclerc Éditrice Actualités
David Touchette (DT) : J’ai commencé ma car rière dans l’industrie de la mode, d’abord comme pro priétaire d’une agence de mannequins, puis comme animateur et producteur pour mettre en valeur le milieu de la mode. En parallèle, j’ai toujours eu cette fascination pour la politique. Je me suis donc beaucoup impliqué dans les organisations jeunesse, par exemple, dans l’Institut du Nouveau Monde, dans des simulations parlementaires au sein du Conseil jeunesse de Montréal, dans Forces jeunesses, et plus encore. Finalement, j’ai travaillé comme agent de dévelop pement à la Jeunesse.deslesvailJ’étaisdes-PrairiesCommunautaireCorporationdeRivière-(CDCRDP).responsabledutradeconcertationentreorganismesdelaTableaînésetdelaTableCetteexpérience
la notion de sécurité évoque pour moi la crise climatique.
DT : Je pense que les étu diants de l’Université McGill doivent prendre conscience de leur privilège, mais éga lement de l’importance de transmettre leur vision à travers le Québec et à travers le monde. En appuyant des mesures comme celles de Québec solidaire, ils peuvent envoyer un message fort, soit que l’une des meilleures uni versités d’un pays du G7 veut des changements concrets pour la crise climatique et pour la justice sociale.
»
David Touchette pour Québec solidaire Touchette ses priori à travers la no tion de sécurité
x ÉLECTIONS PROVINCIALES Québec 2022 société le délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com
tés
des hausses de loyer et les évictions au moyen de plusieurs législativesmodificationsproposéespar
Québec Solidaire : renforcer le contrôle des loyers à tra vers un registre québécois des baux ; faire un moratoire sur les évictions dont le motif est l’agrandissement ou la subdivision d’un logement tant que le taux d’inoccu pation est sous la barre de 3% ; renforcer la protection des locataires face aux ré novations et aux reprises de logement non fondées ; et finalement, retirer la section F du bail qui donne cinq ans aux propriétaires d’immeuble pour hausser les loyers sans J’ajouterestriction.àla question géné rale du logement celle de l’itinérance. J’ai rencontré des organismes communau taires qui m’ont informé que le problème du logement pour les personnes en si tuation d’itinérance n’est pas la pénurie d’endroits pour aller dormir le soir, mais plutôt que les offres actuelles ne correspondent pas à leurs besoins. Je veux donc cerner comment le centre-ville est formé, de qui il est formé, qui a besoin de s’y loger et de quelle ma nière ce besoin se traduit en termes d’infrastructures et de Troisièmement,mesures.
DT : C’est naturel pour moi de vouloir m’impliquer dans la vie politique au sein de Québec solidaire. À mes débuts dans le parti, j’ai d’abord été bénévole. Je me suis ensuite présenté comme candidat en 2018 dans la cir conscription de Lafontaine dans l’arrondissement tion,didatendeélectionsquerégionComitéetsessolidairechercherleurscontreraux-Trembles.Rivière-des-Prairies–Pointe-deJ’aiaimérendesgens,connaîtrebesoinssurleterrainetcommentQuébecpeutyrépondreavecpropositions.Entre20182022,j’aiétémembredudecoordinationdeladeMontréalentantporte-parole.Pourlesde2022,j’aienviecontinuermonimplicationmeprésentantcommecandansmacirconscripWestmount–St-Louis.
Le Délit (LD) : Pouvez-vous nous décrire votre par cours?
LD : Quel est votre mot de la fin?
m’a permis d’approfondir mes connaissances des enjeux et des réalités vécues par les organismes et la population.
LD : Pourquoi avez-vous dé cidé de vous présenter aux élections provinciales de l’automne 2022 sous la ban nière de Québec solidaire?
Portrait d’un candidat. « David
D
LD : Quels enjeux souhai tez-vous mettre en avant pour cette campagne en tant que candidat?
DT : Le mot qui me vient toujours en tête lorsque je pense à mes priorités pour la campagne est : sécurité. En utilisant le mot « sécurité », j’englobe trois Westmount–St-Louis,mordialestdeaussiparleDeuxièmement,métiersainsiprivélespsychologueàQuébecpsychologueouaitquelqu’unJeestsantéquisoi-même.d’abordparlePremièrement,aspects.quandondesécurité,onpenseàsesentirbienavecAinsi,toutcetouchelesquestionsdeetdesantémentaleuneprioritépourmoi.veuxêtrecertainquesinevapasbien,ilaccèsàunelignedirecteàunrendez-vousavecunouunmédecin.solidaires’engageaugmenterl’accèsàunentransférantpsychologuesdusecteurverslesecteurpublic,qu’àdécloisonnerlesdusystèmedesanté.quandondesécurité,onparled’unenvironnementvie.Laquestionduloyerdèslorsunenjeupripourlesgensdecar
tablemilieuciale.richesseSaint-Louis,namismeJependanceàécologiquesetavecamentmentclimatiques,affectéeseraWestmount–Saint-Louisunecirconscriptiontrèsparleschangementsparticulièreàcausedel’accroissedesîlotsdechaleur.Onbesoindeparcsaménagésdeszonesdefraîcheurdesmodesdetransportpournousaidernousdéfairedenotredéàlavoiture.veuxpréserverledydeWestmount–dontlagrandeestsadiversitésoOnabesoind’avoirundeviequisoitconforpourtous.
évoque
ils habitent l’un des centresvilles les plus denses en Amérique du Nord. Il faut s’attaquer à la pénurie de logements abordables et sociaux, mais également s’assurer que les logements sur le marché locatif soient convenables et salubres. Je défendrai la limitation
ans le cadre de son dossier sur les élections provin ciales 2022, Le Délit s’est entretenu avec les candi dat·e·s de la versévoque10St-LouisconscriptioncommeilétantLalitiqueannéess’impliqueetdansDavidladifférentsengagementsconscriptionleurslessériesitueWestmount–St-Louis,circonscriptionoùsel’UniversitéMcGill.Lad’entrevuesprésenteprofilsdescandidat·e·s,prioritéspourlacirainsiqueleursconcernantlesenjeuxpharesdecampagne.Touchetteaévoluéledomainedelamodedelapolitiquejeunesse.IldepuisplusieursauprèsdupartipoQuébecsolidaire.causeenvironnementaleprimordialepourlui,adécidédeseprésentercandidatdanslacirWestmount–oùilrésidedepuisans.DavidTouchettesesprioritésàtralanotiondesécurité.
Marie prince | Le Délit veux pré server le
d’avoirdiversitérichessedontWestmount–namismedy-deSaint-Louis,lagrandeestsasociale.Onabesoinunmilieudeviequisoitconfortablepourtous»DavidTouchette
6 « Je
vec plus de 20 ans de carrière en tant qu’avocate, MariaLuisa Torres-Piaggio se présente aux élections sous la bannière de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour la circonscription de Westmount–St-Louis.
143%. Des sommes records! Un deuxième enjeu serait la sécurité. Ces dernières années, le Québec a été témoin d’une hausse de la violence par armes à feu, en particulier dans la région de Montréal. La ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault s’est attaquée concrètement à ce problème en fournissant à nos policiers davantage de moyens pour lutter contre le trafic d’armes et les groupes criminels. Une troisième préoccupation est l’aide aux aînés. Encore trop d’aînés sont contraints de vivre dans la précarité en raison d’un très faible revenu. Or, ces derniers peuvent parmidanselletageusetout,plusmissionelleàhôpitaux.tricescherréseaulitsrables,micapacitésposeÉgalement,ceuxpouvoirdesupplémentairechainpremièredegeonsnérables.renddupouraugmenterdifficilementleursrevenusfairefaceàlahaussecoûtdelavie,cequilesparticulièrementvulNousnousengaàbonifierlemontantsoutienauxaînésdèslaannéed’unpromandat.Cetteaidepermettraprotégerdavantageled’achatdecellesetàplusfaiblesrevenus.leQuébecdisd’unedesplusfaibleshospitalièresparlesjuridictionscompaavecseulementdeuxpar1 000habitants.LedelasantédoitcherdessolutionsnovapourdésengorgerlesL’hospitalisationdomicileenfaitpartie,carpermetd’éviteruneadoudelibérerunlitrapidement.Maissurc’estuneformuleavanpourlepatient,carluipermetd’êtresoignéleconfortdesamaisonsesproches.
lable telles l’énergie éolienne, les biocarburants, la géother mie et l’hydrogène vert, le Québec est en voie de devenir un leader de l’économie verte. Il est important de le rappe ler : le Québec est l’endroit en Amérique du Nord où l’on émet le moins de gaz à effet de serre par habitant. Pour réduire davantage nos émis sions, il faut diminuer notre consommation d’énergies fossiles et augmenter le pour centage d’énergie électrique dans notre économie. C’est ce que vise le Plan pour une économie verte. Le Québec s’est fixé une cible de réduc tion de 37,5% des émissions de GES d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, et souhaite atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Il s’agit d’objectifs ambitieux, mais réalistes. Pour les atteindre, la CAQ mise sur un plan crédible et appuyé par des statistiques, et instauré par moyens concrets. Ce dernier assurera une transition vers la carboneu tralité, en accompagnant les industries dans leur trans formation et les travailleurs dans leur formation. En rem plaçant le pétrole par l’élec tricité que nous produisons, le Québec fera d’une pierre deux coups.
A
LD : Quels seraient vos dos siers et enjeux prioritaires si vous étiez élue?
MT : La promotion de la culture québécoise est une priorité du gouvernement de la CAQ. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec a été augmenté de plus de 50% et celui de la Société de développement des entreprises culturelles de
7SOCIÉTÉle délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com
MT : La lutte contre le ré chauffement de la planète passe par une utilisation accrue des énergies vertes. Voilà une occasion fantas tique pour le Québec qui dis pose d’abondantes ressources en hydroélectricité. Avec sa main-d’œuvre qualifiée, son hydroélectricité et ses autres sources d’énergie renouve
MT: Comme vous le savez, le Québec est l’un des endroits
Maria-Luisa TorresPiaggio (MT) : Je suis impliquée au sein de la Coalition avenir Québec depuis 2011, parce que je crois à la vision, aux valeurs et aux objectifs de ce parti politique. Je suis d’origine italo-péruvienne, et j’habite au Québec depuis 24 ans. J’ai une formation en droit dans une université péru vienne et je suis détentrice d’une maîtrise en droit civil et d'une autre en droit inter national. Au cours de mes 20 ans de carrière d’avocate, j’ai été gestionnaire auprès du ministère des Affaires étrangères du Pérou, ce qui m’a permis d’agir comme attachée diplomatique pour l’Organisation d’aviation ci vile internationale (OACI) à Montréal. Mon engagement politique s’inscrit dans mon désir de continuer à mettre en place des lois, des règle ments et des programmes permettant à la population du Québec d’envisager un avenir meilleur. Nous sommes un parti nationa liste moderne dont l’objectif premier est d’assurer le dé veloppement et la prospérité de la nation québécoise à l’intérieur du Canada, tout en défendant avec fierté son autonomie, sa langue, ses valeurs et sa culture.
Portrait d'une candidate.
Propos recueillis par MYRIAM BOURRY-SHALABI Enquête
MARIE PRINCE | le délit
LD: Votre plateforme élec torale précise qu’« il est important d’offrir aux nou veaux·velles arrivant·e·s de meilleures ressources », pourriez-vous parler de ces ressources?
MT : Oui, il y a trois en jeux particuliers que je m’engage à considérer si je suis élue comme députée. Premièrement, le gouver nement de la CAQ veut promouvoir une approche intégrée en enseignement su périeur. Les cégeps aussi bien que les universités regorgent de potentiel qui ne demande qu’à être mieux exploité au bénéfice de l'enseignement et de la recherche. Il faut soute nir nos chercheurs, nos pro fesseurs et nos étudiants pour
« Le réseau de la santé lesvatricessolutionschercherdoitdesnopourdésengorgerhôpitaux »
ÉLECTIONS PROVINCIALES Québec 2022
LD : L’environnement est un des enjeux très importants pour les étudiant·e·s. Qu’est-ce que la CAQ propose pour venir au secours de l'environnement et la crise climatique?
où sont accueillis le plus grand nombre d’immigrants en proportion de sa popula tion. L’intégration de l’immi gration à la réalité française du Québec reste toutefois un défi. Il faut qu’une portion plus importante des immi grants soit francophone, et que la grande majorité des étudiants fréquententinternationauxdescégepset des universités francophones dans toutes nos régions. Dans un deuxième mandat, nous allons continuer de négocier avec Ottawa afin d’obtenir tous les pouvoirs nécessaires à l’accueil et à l’intégration des immigrants et afin qu’on soit en mesure de leur don ner les moyens d’apprendre la langue française s’ils ne la maîtrisent pas déjà. On continuera à travailler à la régionalisation de l’immigra tion, car elle doit contribuer à la vitalité de l’ensemble du territoire québécois. Je veux donc travailler en étroite collaboration avec le ministère de l’Immigra tion, de la Francisation et de l’Intégration, ainsi qu’avec les organismes communau taires de la circonscription afin d’offrir aux nouveaux arrivants plus de ressources locales leur permettant de s'intégrer rapidement à notre société. En fait, si je suis élue, je veux soutenir davantage les organismes déjà existants et en développer d'autres dans la circonscription Westmount–Saint-Louis.de x
Maria-Luisa Torres-Piaggio pour la CAQ
Éditrice
leur permettre de travailler dans un milieu stimulant et dynamique, exempt d’inti midation et de censure, où leur expertise sera reconnue et valorisée. Protégeons la liberté académique! La valo risation de l’enseignement du français est deuxième enjeu qui me préoccupe. Si le français est ce qui nous distingue, il est aussi ce qui nous unit. Le français est une source de fierté, de savoir, et de beauté dont il faut prendre soin! Il est impératif que les élèves soient mieux encadrés pour maîtriser leur langue et assurer leur succès à l’école comme sur le marché du tra vail. Dans un second mandat, un gouvernement de la CAQ entend mettre l’accent sur l’enseignement du français aux jeunes. Au Québec, depuis les années 1990, les études québécoises sont en déclin dans nos universités. Cette situation nous conduit peu à peu à une perte de connais sances sur le Québec, son histoire, ses institutions, ses enjeux, ses particularités et son identité culturelle unique en Amérique du Nord. Il est nécessaire d’accroître notre soutien au milieu universi taire québécois, en investis sant davantage dans la re cherche et particulièrement dans les études québécoises.
LD : Est-ce qu’il y a des enjeux spécifiques à l’Uni versité McGill qui vous pré occupent?
Le Délit (LD) : Pouvez-vous nous présenter vos moti vations et vos objectifs? Pourquoi êtes-vous intéres sée à la politique et pourquoi avez-vous fait le choix de vous présenter aux élections provinciales 2022 sous la bannière de la CAQ?
lue députée de phonescommissionssidentesonéchelonsfréquentaient,deentisme,troubledemandat.tionnouveauMaccaronedubannièreSt-LouistoralecirconscriptionlaélecdeWestmount–en2018sousladuPartilibéralQuébec(PLQ),Jenniferseprésentedeen2022avecl’intendemenerundeuxièmeMèremonoparentaledeuxenfantsayantunduspectredel’auelleafaitsesdébutss’impliquantauconseill’écolequesesenfantsgravissantlespetitàpetit,jusqu’àélectionentantqueprédel’AssociationdesscolairesangloduQuébecen2015.
Jennifer Maccarone (JM)
LD: Avez-vous un message en particulier pour les étudiantes et étudiants?
JM: Bon courage et bonne ren trée! Je suis fière d’avoir été votre députée et je serais ravie d’être réélue pour un deuxième mandat, même si je ne prends rien pour acquis. J’espère que les gens vont participer acti vement à la démocratie et à la vie politique, et que les jeunes iront s’éduquer en ce qui concerne les plateformes des partis et les candidats qu’ils veulent voir les représenter. C’est très important de ne pas être gêné de nous appeler pour plus d’informations. Il me ferait plaisir de parler aux étudiants de ce qui leur tient à cœur, que ce soit à l’échelle de Westmount–St-Louis ou à l’échelle provinciale. x d’une candidate.
Portrait
Jennifer Maccarone pour le Parti libéral du Québec C’est du non-sens de ne donner que six mois aux immi grants ou réfugiés pour apprendre le français, et il y a un important ded’immigrantsaccueildanslacirconscriptionWestmountSt-Louis»
MARIE PRINCE
JM : C’est un enjeu complexe, d’autant plus qu’il faut ajouter les AirBnB à cette équation. Ce qu’on voit de plus en plus – et c’est inquiétant – ce sont des propriétaires qui louent des logements pour un bail de huit mois à des étudiants pour ensuite l’utiliser sur la plate forme AirBnB les quatre autres mois de l’année. Ils n’ont pas le droit de le faire, c’est illégal! C’est une réalité dans notre circonscription, et il faut y remédier avec des solutions; des solutions libérales. Une des mesures de la plateforme libérale est l’abolition de la taxe de bienvenue qui vient avec l’achat d’une première propriété. Ce serait bien pour les jeunes, puisqu’avec l’inflation actuelle, c’est qua siment impossible pour des jeunes comme mes enfants de s’acheter une maison ou un appartement. Nous planifions également de bonifier le régime d’accès à la propriété par une augmentation du montant ad missible afin de faciliter l’achat d’une deuxième propriété, qui pourrait être convertie en logement locatif pour des étudiants. Au niveau des lo gements sociaux, on souhaite bonifier l’offre en déployant un plan d’investissement qui aura pour but de créer 50 000 unités sur les dix prochaines années.
Le Délit (LD) : Pouvez-vous dresser un bilan de votre mandat au cours des quatre dernières années?
vous êtes élue pour un deu xième mandat?
ÉLECTIONS PROVINCIALES Québec 2022 société le délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com
8 « J’ai dededéposéégalementdesprojetsloi,dontleprojetLoi70quitouchelacommunautéLGBTQ+etquiinterditlesthérapiesdeconversion» Propos recueillis par: Béatrices Vallières Éditrice Actualités Malo Salmon Éditeur Opinion
| le délit
souhaite accomplir pour notre circonscription et ça a tou jours été sur mon assiette.
L’accès à des soins à domicile pose aussi un problème. Ce que l’on souhaite avant tout, c’est un accompagnement de nos aînés. C’est une pré occupation personnelle. On a beaucoup de personnes en situations de vulnérabilité, en situations d’itinérance, et on n’a pas accompli le néces saire pour aller à la prochaine étape : des logements pour eux. Ça fait partie de ce que je
LD : Nous sommes actuelle ment en pleine crise du loge ment. Cette situation touche en particulier les étudiant·e·s. Qu’est-ce que vous et votre par
JM : À l’échelle locale, l’en jeu le plus important pour moi serait de mettre fin à la division que crée la loi 96. Westmount–St-Louis est particulièrement fragilisée. La loi affecte non seulement les citoyens mais aussi les petites et moyennes entre prises, et particulièrement les étudiants. Beaucoup de personnes la contestent ou vont la contester. Je souhaite déposer une nouvelle loi pour combler toutes les lacunes de la loi 96. C’est du non-sens de ne donner que six mois aux immigrants ou réfugiés pour apprendre le français, et il y a un important accueil d’immi grants dans la circonscription de Westmount–St-Louis. Le respect du choix des étudiants souhaitant étudier dans un cégep anglophone est aussi un problème posé par la loi 96. Il y a beaucoup de restrictions linguistiques pour la commu nauté anglophone en ce qui concerne les services sociaux. C’est du non-sens. Par contre, on ne peut pas juste prendre la loi, la jeter à la poubelle, et se dire : « Bon, on recom mence ». Il faut déposer une nouvelle loi pour combler les lacunes. Il y a quand même des bonnes choses dans la loi 96, comme l’accès à des cours de français gratuits pour tous les Québécois qui ded’avoirdereçoitauxdutieaméliorerUnmentprofessionnelle.d’écoleaceàmaislorsfinanceràoutierss’installentécoleaucunejeunWestmount–St-Louis,manttoutL’accèssouhaitent l’apprendre.àl’éducation,surdanslesquartiersforlacirconscriptiondeestautreprojetsurlequelcomptetravailler:onn’aécole!Iln’yaaucunepourlesfamillesquidansdesquarcommePeter-McGillMilton-Parc.Onaréussiobtenirdel’argentpouruneécoleprimairedemonderniermandat,ilresteencoredutravailfournirpourfaireavancerprojet.Enplusdecela,iln’yaucuneécolesecondaireouoffrantdeformationC’esttelleimportant!autrepointquejevoudraisetquifaitaussipardelaplateformeélectoralePartilibéral,c’estl’accèsmédecinsdefamille.Ondesappelsauquotidienpersonnesquiontbesoinaccèsànotreréseausantémaissanssuccès.
É
Pour financer cela, il faut taxer les propriétés qui sont inoccu pées et qui appartiennent à des non-résidents afin qu’elles re viennent sur le marché locatif. C’est une mesure très concrète qui va aider nos étudiants, surtout dans Westmount–StLouis, où les locataires ont souvent des problèmes avec des propriétés qui appartiennent à des non-résidents qui ne s’oc cupent pas de les rénover.
: Les quatre dernières an nées sont passées tellement vite! Je n’ai pas pu accom plir tout ce que je voulais. C’était vraiment un appren tissage pour moi, qui n’ait pas étudié en sciences poli tiques. Il m’a fallu du temps pour comprendre tout le fonctionnement de l’Assem blée nationale. Pour résu mer en chiffres, j’ai déposé 12 pétitions avec l’appui des citoyens, et sept modules d’initiatives que le gouver nement a refusé chaque fois. J’ai également déposé des projets de loi, dont le projet de loi 70 qui touche la communauté LGBTQ+ et qui interdit les thérapies de conversion. Le gouverne ment a repris ce projet de loi et l’a déposé par la suite. C’est une chose dont je suis très fière!
ti comptez faire pour faciliter l’accès au logement, à la pro priété et améliorer les condi tions des locataires?
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LD : Quels sont les enjeux qui sont les plus importants à vos yeux et quels seraient vos dossiers prioritaires si
La nuit tombe. Des formes blanches s’enlacent et se confon dent, elles jouent à la métamor phose. Leurs mouvements lents, longs, sensuels, me font sombrer dans une ivresse obsédante. Je discerne une croix, une dame, une sainte, sa couronne brille d’une clarté troublante. Je suis aveugle. Des globules bleus scintillent au plafond, explosent en des petits yeux océan qui dégoulinent sur les murs, pénètrent la masse blanche autrefois reine. Elle s’approche et je sens un épais voile blanc recouvrir mes jambes, m’enserrer les cuisses, me man ger les pieds. Mes membres tremblent, les images me rongent les muscles. Je convulse. Je n’ai plus de chair, plus d’os, je ne suis que la peur envahissant les restes de mon corps. Les tableaux me viennent, Le Cri, je crie, le démon sur un torse, le visage de ma nuit.
Des éclairs traversent le ciel noir de mon esprit hallucinogène. Je lèche le céleste, gobe les étoiles, embrasse la lune rouge sanguine. Son sang colore mes lèvres, je la mords et me nourris d’elle.
J
Esprit hostile devient esprit pervers. J’inspire, j’expire, je me cogne la tête contre le mur, mes cheveux collés à la crasse des cauchemars. Ces petites plantes carnivores moisissent
Il ne peut ni sourire, ni répondre, son visage est immobile. Je cherche dans ses yeux vides une réplique de quelques mots, sans succès. Alors, j’attrape ce qu’il reste de
Je sens la chaleur des gouttes dans ma gorge, le parfum frais, son âme glacée. Volcan ardent, éruption, danger. Les larmes coulent et je ne peux les arrêter.
délit au lit PHILOSOPHE
J’ouvre les paupières, doucement je sors de ma nuit. Coup d’œil sous le lit, les démons ont tous fui. Mes sens dès lors s’éteignent et seule la vue s’accroche au réel.
J’observe mon corps, compte les hématomes. Je vois les coups sur les murs, la bave luisante au sol, mes draps tachés de cendres, tous ces souvenirs d’une femme en feu. Je soupire… J’extirpe tout désir, purge mes viscères, ne reste que la fatigue, que le sommeil.
Ma
corps et mes ongles mangés, épineux, s’amusent avec les trous de ma dépouille. Tout me démange, j’atteins le fantasme.
À l’aube je me repose, j’attends le crépuscule, je rêve de la ter reur du soir. À l’aube je songe à la promesse du noir. x Petrissans Contributrice
ouverte, une fenêtre restreinte sur les quelques dents jaunes qui s’at tachent encore à sa mâchoire. Ses joues creuses témoignent d’une mai greur extrême, généralisée. La nuit le dissimule pour épargner le tab leau abject qu’est l’entièreté de son corps. Il est laid, horriblement laid.
moi-même, « I want you out of my head / I want you out of my bedroom tonight », méchant son de Post Malone. Je me pince la peau, fort, les doigts me dévorent, me brûlent le
9vie nocturnele délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com délit au lit PHILOSOPHE Un crayon sous l’oreiller : ensorcelée par mes cauchemars. Sorgin afari vie nocturne vienocturne@delitfrancais.com alexandre gontier | le délit Doux-amer eliSE AMÉDÉE Contributrice Un crayon sous l’oreiller : un deuil ne se fait ni le jour ni la nuit. Célia
Quelle beauté de le revoir dans mes rêves! Quelle horrible trahison que le réveil! Je venais de l’apercevoir pour la première fois depuis six mois. Son personnage était réaliste : la maladie l’avait davantage dégradé
Une puissante sirène de police s’élève jusqu’au quatrième étage de ma demeure parisienne et me sort brusquement de mon sommeil. Je me relève immédiatement, et pendant quelques millisecondes, mon inconscient élabore un plan pour aller retrouver mon père immédiatement, pour retourner regarder les étoiles dans le Sud de la France. Chaussures, téléphone, train, j’y serai en un rien de temps.
famille et mes amis tous réunis autour d’une table de restaurant, ils dégustent du poisson et des moules, du vin et de la bière espagnole, ma fumée de cig arettes et l’humidité de l’air. Le lieu m’est inconnu, même si le décor me dit l’inverse : des moustiques sous les étoiles, le bruit des vagues et l’odeur de la mer, le chant des cigales, le goût du sable envolé. Nous attendons, pour l’instant, je ne sais pas quoi. La scène est magnifique. La lumière jaune des lampadaires se reflète sur les paillettes de l’ombre à paupière de ma sœur. Mon ami engloutit des huîtres avec élégance, dans un silence mâché. Le visage de ma mère a rajeuni. Sa sévérité s’est effacée sous le sourire d’une enfant insouciante.
x
’éteins, j’allume, rien. J’éteins, j’allume, dehors le hibou hulule. J’éteins, j’allume et rien. J’éteins.
L’ambiance festive est soudainement écrasée par l’arrivée d’un monstre recroquevillé, affaibli par la vieillesse, la maladie, la solitude et toute l’in finité des punitions que nous inflige la vie. Sa peau flétrie et moisie ondule avec son pas difficile. Sa bouche boutonneuse dont s’échappent des respirations de bœuf est à moitié
ses mains osseuses, et je détourne le regard vers les étoiles. Avec nous, la symphonie estivale des insectes et les sifflets des navires.
dans les creux de ma chambre, j’entends leur cœur battant, leurs pulsions cannibales. Je les défonce à coups de crâne. Goodbye, Goodbye, je chuchote, goodbye goodbye, je crie en
« Papa, papa! », je m’exclame en courant vers lui. D’un naturel inouï, j’arrive à concilier la sensualité de ma famille et de mes amis avec la répugnance de mon père. Il devi ent le théâtre tout entier. « Cela fait longtemps que je t’attends ici, je savais que tu reviendrais, j’ai tant à te raconter. Papa, je t’aime. Comment vas-tu? Que t’ont-ils dit à l’hôpital? As-tu un prochain rendez-vous bientôt? Veux-tu des moules ou du vin? Papa je t’aime. Écoute les cigales ! Chaque année elles sont plus nombreuses. »
pour le transformer en vieillard muet, en statue écœurante, en mourant absent. Et pourtant, ensem ble, nous regardi ons les Pouvons-nousétoiles. réel lement accepter la disparition d’un être aimé? Jour après jour, je fais le deuil de mon père, j’y àmechimériquesquelquesentoutesnir.erontpèreNéanmoins,ires’amusentespritsleconstamment,travaillemaissoleilcouché,lesnocturnesàdétrumonprogrès.j’esqu’ilscontinuàlefairereveJeleuroffremeslarmeséchangedesecondespourtenirensilencesescôtés.
Nous sommes le 26 août 2022, à 4h06 du matin. Une larme, puis une autre, et toutes celles qui suivent, refroidissent mon enthousiasme. Je n’irai pas rejoindre mon père ce soir.
Le McGill Arts Collective (Collectif d’arts de McGill, tdlr), est un nouveau club étudiant qui vise à rassembler les artistes du campus de tous les niveaux et toutes les disciplines artistiques, afin de créer une com munauté multidisciplinaire qui se réunit toutes les deux semaines.
laura tobon | le délit
ZD : C’est ouvert à toutes et à tous! On veut vraiment attirer des gens de tous les niveaux artistiques ; les gens avec beaucoup d’expérience vont, par exemple, pouvoir se por ter volontaires pour présenter leurs œuvres aux autres membres du club afin d’obtenir des rétroactions, tandis que celles et ceux qui sont moins familier·ère·s avec divers domaines artistiques pourront donner leurs avis sur les œuvres des autres et participer à nos divers événements en s’initiant à plu sieurs formes d’arts. Seule la créati vité est requise!
Du coup, on voulait créer un club qui organiserait des événements toutes les deux semaines pour en courager la créativité et réunir les artistes de McGill.
LD : Vos événements seront-ils bilingues ou seront-ils plutôt organisés dans une seule langue?
ZD : Je crois que les tables rondes seront majoritairement en anglais, mais s’il y a beaucoup de membres qui parlent en français, nous crée rons un petit espace pour le français.
10 Culture artsculture@delitfrancais.com
Brune Bettler (BB) : C’est le pre mier club étudiant d’arts multimé dias à l’Université. Notre but est de créer une communauté d’artistes à McGill ; on trouve qu’il man quait une communauté d’artistes interdisciplinaire sur le campus.
« Dans l’équipe exéc utive, nous sommes huit, majoritairement toutes et tous en U3, mais il y en a aussi en U4, et nous provenons des Facultés des arts, des sciences et de génie »
sophie Éditrice Culture
BB : Pour l’instant, on a trois formes d’adhésion. Pour être membre toute l’année, il faudra payer 15 dollars au total, et cela donnera accès à tous nos évé nements de l’année. Nous nous sommes un peu inspiré·e·s du for mat du Outdoors Club de McGill (Club de plein air de McGill, tdlr) ; c’est un club énorme avec plein de gens qui aiment passer du temps ensemble. Au sein de ce groupe, il y a différentes spécia lités ; certaines personnes vont faire du vélo, d’autres du cam
LD : Brune, tu as cocréé le club avec Darren Li au printemps 2022. Pourquoi l’avoir créé à ce moment-là, et par quoi votre dé cision a-t-elle été motivée?
Zoe Dubin (ZD) : Il y a des clubs d’arts visuels, de musique… mais il n’y a pas vraiment de club où des artistes de disciplines différentes peuvent se réunir et discuter de leurs œuvres et de leurs projets ; donner cette possibilité aux étudiant·e·s est très important pour nous.
CULTURE le délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com entrevue
BB : En fait, nous sommes les deux dans la Faculté des sciences ; Darren est en biologie quantitative, et je suis en biolo gie lymphatique. Nous trouvions qu’à McGill, il y avait beaucoup de clubs étudiants concentrés sur l’école et très peu de clubs artistiques. Comme l’a men tionné Zoe, il y a déjà des clubs
montréalaise qui ne sont pas nécessairement à McGill?
BB : Nous venons vraiment juste de commencer, donc nous n’avons pas encore de statistiques. Dans l’équipe exécutive, nous sommes huit, ma joritairement toutes et tous en U3, mais il y en a aussi en U4, et nous provenons des Facultés des arts, des sciences et de génie. En termes d’art, pour le moment, nous avons des gens en peinture, en photographie, en mode, en dessin, et en danse.
Vous pouvez retrouver le McGill Arts Collective sur Instagram, Facebook, leur site internet et mcgillartscollective@gmail.com.au Le prochain événement du club sera un événement de peinture et poésie le 22 septembre prochain à 18h à la Porte Jaune au 3625 Aylmer. x
ping, de la randonnée, etc. Nous aimerions donc faire un peu la même chose avec le McGill Arts Collective . Pour celles et ceux qui ne veulent pas être membre à l’année ou qui sont intéressé·e·s par un seul événement, il sera toujours possible de payer cinq dollars à la porte pour y parti ciper. Sinon, pour les autres, les gens pourront toujours nous suivre sur nos médias sociaux (les coordonnées sont incluses à la fin de cet article, ndlr ), ou en core s’inscrire à notre infolettre où on partagera nos événements futurs et des suggestions d’évé nements artistiques à aller voir à Montréal.
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LD : Les artistes qui pré senteront leurs œuvres se ront-il·elle·s toutes et tous des étudiant·e·s de McGill, ou prévoyez-vous aussi inviter des artistes de la communauté
LD : Votre site internet men tionne que votre club organisera deux types d’événements : des tables rondes, et des événements théma tiques. Quelle est la différence entre les deux?
Le Délit s’entretient avec le McGill Arts Collective.
LD : Une expérience préalable en art est-elle nécessaire pour se joindre au McGill Arts Collective?
BB : Nous nous sommes retrouvé·e·s à Jeanne-Mance entre 18h et 21h. Il y avait au moins une quinzaine de personnes qui sont restées pendant les trois heures, en plus de plusieurs autres qui partaient et revenaient. C’était vraiment une opportunité pour n’importe qui de venir nous voir et se renseigner sur le club, en plus de rencontrer d’autres personnes créatives. Au total, je dirais qu’environ 45 personnes sont venues nous voir. Il y avait des gens de toutes les facultés, tous les programmes, qui sont venus pour rencontrer des gens et passer un bon moment. C’était somme toute un événement social pour nous faire connaître et pour commencer à re grouper notre petite communauté.
« Il n’y a pas vraiment de club où des ar tistes de disciplines différentes peuvent se réunir et discuter de leurs œuvres et de leurs projets ; donner cette possibilité aux étudi ant·e·s est très important pour nous »
Le Délit s’est entretenu avec Brune Bettler, coprésidente du club, et Zoe Dubin, outreach executive (agente de liaison, tdlr), afin de dis cuter de ce nouveau club étudiant et du manque d’espaces artistiques multidisciplinaires sur le campus.
Le Délit (LD) : Qu’est-ce que le McGill Arts Collective?
BB : J’avoue que nous n’y avons pas encore trop pensé, mais ce sera sûrement majoritairement en anglais.
BB : Pour l’instant, ce sera seulement des étudiantes et étudiants de McGill. Lorsque le club va s’agrandir, on aimerait bien inclure des artistes de Montréal aussi.
LD : Quelle est la procédure pour rejoindre le McGill Arts Collective?
LD : Votre premier événement était le 8 septembre dernier, au parc Jeanne-Mance. Comment s’est-il déroulé?
LD : En ce moment, à quoi ressemble la démographie de votre club?
ZD : Les tables rondes seront des événements qui auront lieu de façon régulière. On encouragera vraiment la discussion critique d’œuvres d’art que les volon taires voudront présenter. Les événements thématiques, quant à eux, seront plus éclectiques, et les participant·e·s seront ame né·e·s à explorer ou découvrir des disciplines artistiques multiples.
Pluralité des arts sur le campus
artistiques à l’Université, mais de ces clubs, il y en a énormément qui sont spécialisés dans une seule forme d’art. Darren faisait de la peinture, moi, de la photo graphie. L’’idée nous est venue de créer une nouvelle communauté où nous pourrions regrouper des gens de tous les domaines artis tiques. Nous pensons que le club pourra compléter nos études et notre vie à Montréal et à McGill, car cela nous permettra de ne pas faire que des sciences et des ma thématiques!
« Chaque image paraît chargée d’une sous-jacentehistoire»
dans un processus de création mutuel. Les modèles d’Arbus sont bien souvent en même temps ses interlocuteur·rice·s, comme c’est le cas avec Female Impersonator Holding Long Gloves (1959) ou Tatooed Man at a Carnival (1970), deux portraits où le regard caméra des sujets semble empreint d’une puissante force communicative. Si l’artiste américaine observe qu’il est
Toujours selon les mots de l’artiste, l’« image elle-même » importe moins que la valeur représentative de ses sujets. Ces derniers auraient une primauté dans la composition photo graphique, en ce qu’ils permet tent d’attribuer, par leur simple présence, diverses significations à l’image. On peut par exemple déceler dans Woman with a Headless Dummy (1956) la place que le regard d’autrui occupe sur la perception de soi, sans pour autant rejeter la possibilité d’une mise en scène volontaire de ce détail par Arbus. La photographe américaine envisageait à ce titre
Le regard photographique d’Arbus, caractérisé par son désir d’impartialité – refus du pathétisme, poses d’apparence figées, sobriété dans la compo sition monochrome –, détonne avec la diversité et la marginalité de ses sujets, qui suscitent des réactions par leur seule présence au sein de l’image. Le projet d’Ar bus consiste moins à donner une tonalité expressive à ses images qu’à engager un dialogue avec
S
Le dialogue par l’objectif
i la photographie documen taire préconise le recul du photographe pour un rendu de l’image plus objectif, Diane Arbus s’inscrit à la fois dans la continuité et en marge de ce prin cipe, puisque l’interaction entre l’artiste et ses sujets occupe une place fondamentale dans son tra vail. Oscillant entre une distanci ation et une complicité à l’égard de ses modèles, les portraits de la photographe américaine peuvent être appréciés à travers l’exposition rétrospective Diane Arbus : Photographies, 19561971 au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), qui dénombre près de 100 de ses photographies.
Préserver la maladresse
Plonger en eaux profondes
Ligne de fuite.
Douce lueur de l’oubli. Écartant tous les troubles, l’aube s’est renouvelée pour parer la réalité de ses toutes dernières chimères. x
Eda montalieu Contributrice
Plonger en eaux profondes no. 1 Carole Bernier Huile sur toile, 2020 127 x 127 cm (50 x 50 po) Galerie Simon Blais Photographiée par Guy L’Heureux
ligne de fuite
La place de l’artiste
léonard smith Éditeur Culture
Crédit photo : Diane Arbus (1923-1971), Couple d’ado lescents dans Hudson Street, N.Y.C., 1963, épreuve à la gél atine argentique ; imprimée ultérieurement, feuille : 50,8 × 40,6 cm. Musée des beaux-arts de l’Ontario, don de Robin et David Young, 2016. Copyright © Estate of Diane Arbus x
Le chalutier s’aventure sur la bile ravalée des amours déchus. Il ramasse les réveils désenchantés de romances flaubertiennes.
la « maladresse » comme une constante dans son travail, ce qui expliquerait pourquoi elle n’aimait pas « arranger les cho ses » [tdlr]. On peut percevoir dans cette affirmation l’un des principes phares de la photogra phie documentaire qui consiste à intervenir le moins possible dans la composition pour ne pas la déposséder de son contexte réel de création. Mais l’ambition de Diane Arbus demeure aussi celle d’une artiste qui donne à voir l’existence à travers ses multiples visages : drag-queens, personnes en situation de handi cap, riches ou défavorisées, issues de différents milieux ethniques et sociaux sont rassemblées dans une fresque rendant hommage à la condition humaine. x
les inconnu·e·s qu’elle prend pour modèles, afin que la photo porte les traces singulières de ce dialogue. Chaque image paraît chargée d’une histoire sous-ja cente, et c’est probablement parce que photographier des inconnu·e·s dans la rue, ou encore à l’endroit même où il·elle·s vivent, nécessite une conscience réciproque entre photographe et modèles d’être engagé·e·s
L’apnée comme seul salut pour échapper aux miasmes qu’exhalent les espérances charbonnées. Retenir son souffle et s’engouffrer toujours plus profondément, puis, posé dans un havre de silence, laisser pénétrer les eaux du Léthé.
« impossible de quitter sa peau pour celle de quelqu’un d’autre » (tdlr), son projet artistique tend pourtant à offrir des réponses à cette impossibilité, afin de com prendre ce qui nous individualise et nous différencie l’un de l’autre.
L’exposition Diane Arbus : Photographies, 1956-1971 est présentée au MBAM jusqu’au 29 janvier 2023.
Diane Arbus : quinze ans de photographies en rétrospective.
11culturele délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com photographie
causes de l’hypersensibilité. Même si la surmédicalisation est un enjeu qui ne doit pas être ignoré, obtenir un bon diagnostic peut aider significativement les gens aux prises avec divers symptômes à mieux les comprendre, tout en créant un senti ment de communauté entre les per sonnes liées par un même diagnos tic. Pour les cinq personnes vivant avec de l’hypersensibilité envi ronnementale reçues en entrevue dans le documentaire, la difficulté de faire reconnaître leur hypersen sibilité et leurs symptômes – parfois même par leurs proches – rend encore plus difficile leur expérience.
Corroborer des témoignages personnels par des discours unidirectionnels d’expert·e·s – dans le seul but de leur don ner une légitimité – relève du raccourci intellectuel. Dans son intervention dans le documen taire, Paul Héroux, professeur de toxicologie électromagnétique à l’Université McGill, mentionne uniquement les études qui appuient la thèse de l’extrême nocivité des ondes électromag
Souffrir sans diagnostic
cinéma
12 culture le délit · mercredi 21 septembre 2022 · delitfrancais.com
« Prisons sans barreaux se fait le portevoix de personnes aux prises avec les syndrômes de sensibilité chimique mul tiple (SCM) et d’électrosensibilité afin d’amener une prise de conscience col lective sur le caractère potentiellement nocif des agents perturbateurs présents dans l’environnement »
L’hypersensibilité environnementale explorée par Prisons sans barreaux.
Prisons sans barreaux a pris l’affiche au Québec pour la pre mière fois en 2020, mais sa sortie en salle a été écourtée en raison de la pandémie et le documentaire a repris l’affiche à la Cinémathèque québécoise le 16 septembre dernier.
sophie LÉONARDji SMITH Éditeur·rice·s Culture
Isolement sans consensus
Le documentaire
L’hypersensibilité environnemen tale, sans minimiser son impact sur la vie de ceux·lles qui la vivent au quotidien, n’en demeure pas moins un phénomène marginal qui ne saurait être généralisé à l’ensemble de la société con temporaine. Selon l’INSPQ, l’électrosensibilité touwche 2 à 15% des gens et le SCM est diag nostiqué par un médecin dans 0,5 à 3% de la population générale. La tendance observable dans le doc umentaire à diaboliser les tech nologies sans fil pour les bannir de la société est disproportionnée par rapport à la littérature scien tifique actuelle, qui ne fournit pas de consensus clair en ce qui con cerne la nocivité des ondes élec tromagnétiques sur l’humain.x
Marie Prince | le délit
Prisons sans bar reaux, écrit et réalisé par Isabelle Hayeur et Nicole Giguère, suit cinq personnes vivant avec de isme.tireàlesenentraînésetiques,auxauxaspectsronnementale.àundestairetagonistestempsHayeur,nelsmêlechimiques.gnétiqueslessensibilitéprécisémentenvironnementale,l’hypersensibilitéplusuneformedeaccrueenverschampsélectroma-etlesproduitsLelong-métragetémoignagesperson–dontceluid’Isabellequiestenmêmel’unedescinqprodudocumen–etentrevuesavecpersonnesayantétudiéouplusieursenjeuxliésl’hypersensibilitéenviPlusieursdel’hypersensibilitéproduitschimiquesetondesélectromagnédontladifficultédefairediagnostiqueretl’isolementparlessymptômesquidécoulent,sontabordésdurant73minutesdudocumentairel’aided’unetramenarrativequiparfoisverslesensationnal
aux produits chimiques associés à l’odeur ». De manière analogue, les rayonnements émis par les con nexions Wi-Fi, les antennes relais et autres appareils sans fil peuvent provoquer divers symptômes d’ordre physiologique reconnus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sans pour autant que cette dernière reconnaisse l’hypersensibilité électromagné tique comme une pathologie avérée.
Interroger l’indiscutable
S’ajoutent aussi à ces difficul tés les impacts individuels du manque de reconnaissance sci entifique de ticpluscesbriserfairepersonnesainsietdeleslareconnuesencoreavectantreprésententQuébec.dansficultésnotammentpoursontplusmaladiesserviceslelesenvironnementale.l’hypersensibilitéEneffet,maladiesrares,définiesparministèredelaSantéetdessociauxcommelesquin’atteignentpasd’unepersonnesur2 000,sourcesd’importantsdéfislespersonnestouchées,enraisondesdifdeleurpriseenchargelesystèmedesantéauCesdifficultés,quiunfardeauimporpourlespersonnesvivantdessymptômesoumaladiespeucomprises,ontétéenjuin2022dansPolitiquequébécoisepourmaladiesrares.L’absenceconsensusautourduSCMdel’électrosensibilitépeutcomplexifierlaviedesatteintes,puisquesensdeleurssymptômesetl’isolemententraînéparderniersdevientd’autantardulorsqu’aucundiagnosnepeutaideràpréciserles
« Prisons sans bar reaux aurait pu bé néficier de l’usage d’avis scientifiques plus diversifiés afin de susciter une réflex ion plus nuancée chez l’auditoire »
nétiques (technique connue sous le nom de « picorage »). Le docteur Dominique Belpomme, professeur honoraire en oncolo gie médicale, qualifie pour sa part d’« indiscutables » les 6 000 articles de la littérature scientifique qui soutiennent la toxicité des ondes électromag nétiques, ce qui a pour effet de disqualifier la validité de toute étude qui contredirait son affir mation. Prisons sans barreaux semble donc s’appuyer sur des discours d’expert·e·s plus intransigeants pour donner gain de cause aux électrosensibles, sans pour autant mettre en perspective ces discours dans le spectre plus large de la lit térature scientifique actuelle, loin de s’accorder unanimement sur la toxicité de la présence de CEM dans l’environnement.
Malgré l’absence de consensus scientifique clair en ce qui con cerne la dangerosité de l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM), Prisons sans barreaux traite de manière conjointe les témoignages des électrosensibles et ceux d’individus qui vivent avec un SCM. Certain·e·s ont consulté plusieurs expert·e·s sans pouvoir obtenir de diagnostic précis, alors que d’autres ont décidé de vivre dans des maisons et des tentes excen trées des grandes villes pour limiter l’apparition de symptômes. Une même incompréhension subsiste quant aux causes précises pouvant justifier l’intolérance aux agents présents dans l’environnement, qu’il s’agisse d’ondes électromagnétiques
Bien que le consensus apparent des chercheur·se·s et docteur·e·s témoignant dans le documen taire permette de conserver un angle d’argumentation cohérent tout au long de l’œuvre, Prisons sans barreaux aurait pu bénéfic ier de l’usage d’avis scientifiques plus diversifiés afin de susciter une réflexion plus nuancée chez l’auditoire. En présentant un seul angle d’approche, le docu mentaire paraît entretenir une forme d’intolérance à l’égard de toute autre perception du phé nomène de deconclusionsafinpeurtenterdiverses,visibles »montagelesqu’unegiessurmerpermetenvironnementale,l’hypersensibilitécequinepasàl’auditoiredeforsapropreopinioninforméelesujet.Àl’aidedestratécinématographiquestellestramesonorequirappelleoeuvresdesuspensetunajoutantdes«ondesàdesvidéosd’antennesledocumentairesembled’entretenirunclimatdechezlesspectateur·rice·squ’il·ellesadhèrentauxdesintervenant·e·s
Prisons sans barreaux , sans pour autant favoriser l’évaluation des arguments et des biais présentés dans l’œuvre.
ou de pollution chimique. Le docu mentaire met toutefois en lumière l’ostracisation des personnes symptomatiques, qui doivent, en l’absence de consensus scientifique, déployer des efforts individuels significatifs pour amener leur entourage à reconnaître leur condi tion. Le titre Prisons sans barreaux résonne avec la liberté compromise des individus électrosensibles ou vivant avec un SCM : peu importe où elles vont, elles sont contraintes de composer avec un environnement où les technologies sans fil se font de plus en plus présentes et deviennent indispensables à la vie en société.
Prisons sans barreaux se fait le porte-voix de personnes aux prises avec les syndrômes de sensi bilité chimique multiple (SCM) et d’électrosensibilité afin d’amener une prise de conscience collective sur le caractère potentiellement nocif des agents perturbateurs présents dans l’environnement. Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), certains types d’odeurs chimiques présentes dans l’air peuvent entraîner chez les personnes atteintes de SCM des « symptômes de stress aigu, qui se manifestent par des malaises qu’elles attribuent