Volume 103, Issue 13 Monday, November 25, 2013
delitfrancais.com Le lundi 25 novembre 2013 | Volume 103 Numéro 10 Publié par la société des publications du Daily, une association étudiante de l’Université McGill
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Contents Sommaire
The McGill Daily & Le Délit Monday, November 25 t le lundi 25 novembre t 2013
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The McGill Daily & Le Délit mcgilldaily.com | delitfrancais.com
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News | Actualités
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Commentary
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Sports
Une nouvelle commission francophone créé sous l’AÉFA
The long history of land appropriation
Not enough money for student space
Quebec students’ successes are well worth celebration
Taking a look at SSMU’s Costume Campaign
Against the restructuring of Arts support staff
Machinaction au Conservatoire de musique de Montréal
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Subjective projecting
Les espaces autochtones oubliés sur le campus Legal challenge against antitrans* laws La place des jeunes sur la scène politique municipale Les cyclistes sur le campus : interdire our promouvoir?
Société
Different standards for white and non-white athletes
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Arts & Culture
Lifting off from Lebanon
Exploration urbaine
Re-writing the revolution
Voyage dans l’espace pour millionaires.
Oeuvre poétique de Gilles Archambault
Le Partenariat Trans-Pacifique et ses implications
La foire Expozine; l’automne du livre
La rue, un espace pour s’exprimer et contester?
L’OSM à la Maison symphonique de Montréal
20
Musique du monde à l’Escalier
Features
Take Back the Night march
Taking back student space on campus
Analyzing the idea of solitary confinement
Règlement P-6 : Espace publique contrôlé
The Mac campus shuttle and its discontents
Essai documentaire
La place des femmes à McGill et au Québec
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A critical look at neuroimaging
Faire entendre sa voix sur le campus de McGill
Transgender Day of Remembrance
Quantum nanoelectronics research at McGill
Use your space and demand to be heard
ASSÉ publishes English journal
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40 Compendium!
Resistance in Oka park against environmental destruction
Sci+Tech
Health&Ed
The importance of advocacy and safe spaces at McGill
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Editorial | Éditorial
Bros to be replaced by fluffy bunnies Student media turf wars break out
Annual Take Back the Night rally in Montreal. Turn to page 9 for the full story.
Robert Smith | The McGill Daily
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News Actualités
The McGill Daily & Le Délit Monday, November 25 t le lundi 25 novembre t 2013
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Francophonie à McGill Une nouvelle place pour le français à l’AÉFA. Margot Fortin Le Délit
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ne nouvelle commission francophone a récemment été créée par l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA). Son but est de promouvoir le bilinguisme auprès des membres de l’AÉFA et au sein des structures départementales de la Faculté des Arts. C’est ce que la vice-présidente aux communications de l’AÉFA, Lucy Ava Liu, annonçait lors du Conseil législatif du 30 octobre. Bien qu’embryonnaire, l’initiative permet d’espérer la création de nouveaux ponts entre anglophones et francophones, ces derniers représentant environ 20% des étudiants de McGill. La commission pourrait aussi, au passage, contribuer à procurer une nouvelle cohésion à la culture francophone sur le campus.
Bien qu’une Commission des affaires francophones (CAF), affiliée à l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), soit déjà active à McGill depuis 2007, son action se traduit principalement par l’organisation d’événements spéciaux visant à promouvoir la langue française dans le contexte académique. Selon Lucy Ava Liu, la Commission francophone de l’AÉFA veut pour sa part qu’un esprit de communauté francophone et québécois se reflète dans la vie sociale et institutionnelle de l’AÉFA. Les deux commissaires bilingues choisis pour diriger le nouveau projet sont Gaëlle Perrin (U3, développement international) et Gilles Dry (U3, littérature française). Ils ont, entre autres, mis sur pied les Cercles de conversation de l’AÉFA, auxquels sont conviés les étudiants qui désirent pratiquer le français en discutant
avec d’autres anglophones en processus d’apprentissage, le tout en présence de tuteurs francophones. Manque d’opportunité Les étudiants étrangers rencontrés lors des Cercles de conversation soulignent unanimement le peu d’opportunités pour parfaire leurs compétences en français lors de leur séjour à Montréal. Bien souvent, ces étudiants ont choisi d’étudier à McGill en raison de la possibilité d’y apprendre une nouvelle langue. Toutefois, leurs aspirations demeurent frustrées par la difficulté de mettre en pratique leurs apprentissages sur une base régulière et de façon informelle sur le campus. À l’inverse, beaucoup de francophones fréquentent McGill spécifiquement dans le but de parfaire leur anglais et de vivre l’expérience universitaire anglo-saxonne. Pour ceux-
ci, l’implication active dans des groupes ou organismes faisant la promotion de la francophonie peut sembler contre-intuitive. Selon Gaëlle Perrin, il en découle que la sous-culture francophone de McGill s’articule autour d’un nombre limité d’individus: «Quand on regarde la communauté francophone qui s’implique, soit au sein du Délit Français, de l’Association générale des étudiants de langue et littérature françaises (AGELF) ou de la CAF, on a l’impression qu’il s’agit toujours des mêmes personnes, alors que les francophones sont nombreux à McGill!» Si les cercles de conversation visent d’abord à fournir à des anglophones et allophones l’opportunité de pratiquer le français gratuitement sur le campus, ils permettent également aux étudiants francophones qui y participent à titre de tuteurs de se réunir autour d’un projet commun.
Voilà justement la mission que se sont donnés les responsables des nouveaux cercles de conversation. Gaëlle Perrin voit dans la création de la nouvelle commission une tentative de rapprochement entre les Québécois francophones, leurs compatriotes du reste de la francophonie et les personnes qui désirent apprendre le français ou s’immerger dans la culture québécoise. «Il y a en fait plusieurs petits groupes d’étudiants francophones, mais pas assez de liens entre les Québécois, les Français et les non-francophones qui apprennent le français», dit-elle en entrevue avec Le Délit. En se réunissant autour d’un tel projet, des étudiants francophones de McGill de tous les horizons sont peut-être en voie de donner un regain de vie à une culture francophone fragmentée selon les nationalités et qui peine parfois à s’articuler autour d’ambitions communes. [
Expansion of student-run café faces financial hurdles Student feedback key to defining the future space Janna Bryson News Writer
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he start of the 2014 Winter semester in January will mark the opening of the new Student-Run Café (SRC), which will be located on the second floor of the Shatner building. The potential development of the second floor as a student space depends on the success of the SRC, as well as the ability of the Students’ Society of McGill University (SSMU) and the student body to define their vision for the space. On November 21, SRC manager Josh Redel and head chef Kathleen Bradley hosted an open discussion meant for “[students] to talk about quite literally everything that makes up this student-run cafe.” However, there was one thing missing: students. Redel talked to The Daily instead about the SRC’s plans for student input. “I think feedback loops are the most important thing [about student space],” said Redel. “A lot of space at McGill is designed and built once – they do have a lot of
interesting mechanisms to talk with students and faculty about what it will be, but then it’s built and done. It is really important
“It is too early to predict the costs associated with a much larger project because SSMU has not defined what that larger project will look like.” Tyler Hofmeister for [the space] to be able to constantly transform to meet each year’s new needs.” There will be a second open discussion event on November 26,
where Redel hopes the SRC’s plans for developing the café past a counter into a student space will be discussed. At this event, the SRC Mission and Vision Statement will be open to student development. There are many steps involved in turning the café into a larger student space. As outlined in a recent report from the SSMU Operations Management Committee, SSMU VP Finance and Operations Tyler Hofmeister maintained that the SRC is not at a stage where it can expand immediately. The report stated that rushed expansion would be risky for several factors: for one, the SRC is not comparable to other second floor vendors in terms of revenue forecast. There is also low traffic on the second floor. According to the report, the SRC’s success cannot be reliably determined in the three months it would be operational before other second floor tenants have the chance to renew their leases. In an email to The Daily, Hofmeister elaborated, “It is too early to predict the costs associated with a much larger project be-
cause SSMU has not defined what that larger project will look like.” The report also stated that the SRC would have to open a largescale McGill Facilities project in order to make changes to the second floor space. In an email to The Daily, the SSMU General Manager
“It is really important [for the space] to be able to constantly transform to meet each year’s new needs.” Josh Redel Pauline Gervais elaborated on what opening this process would entail. “McGill will ask us to open a ‘project’ with Facilities [...] A project manager is assigned [...] and [will] communicate with me
to get an overview or the scope of work to be done. The project manager will contact an engineer and an architect to get drawing plans when ventilation, air conditioning, heating, [and] lighting are involved with the project. McGill Facilities will also provide a budget to be approved by us before moving on.” A Facilities project is also a cost in itself, according to Hofmeister. In an email to The Daily, Hofmeister added, “McGill Facilities charges SSMU an 8 per cent administration fee on all McGill facilities projects, which increases the cost of many building improvements substantially.” The SRC will address the expansion process, according to Redel. “We do intend to expand [... in] the phase next semester, we’re going to start really big conversations about the space and what it should look like, hopefully with more attended sessions, doing high-level conceptualization down to floor plans, and then we’ll pass that along to McGill and open a project.”
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News Actualités
The McGill Daily & Le Délit Monday, November 25 t le lundi 25 novembre t 2013
Espace autochtone oublié McGill à travers le temps: de «Tiohtiá:ke» à «Montréal», où en sommes-nous? Camila Gordillo Le Délit
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eu nombreux sont ceux qui savent qu’il y a des preuves archéologiques autres que celles des colons français ou anglais sous nos pieds. En effet, des vestiges des nations iroquoises se trouvent sur le campus de McGill. Parfois, des touristes curieux s’arrêtent devant la maison des Premières Nations de McGill située sur la rue Peel, l’attrapeur de rêves attirant leur attention. La roche «Hochelaga», située sur le campus en l’honneur de la présence d’ Iroquois d’autrefois, est le seul autre symbole sur le campus qui rend hommage aux Premières Nations d’hier et d’aujourd’hui. Toutefois, comme l’explique au Délit Allan Vicaire, conseiller en éducation autochtone à McGill, il y a en ce moment un élan vers la revitalisation des cultures autochtones à McGill. En effet, des projets tels que la mise en oeuvre du premier programme d’études autochtones, la relocalisation de la roche «Hochelaga», ainsi que l’élaboration d’une reconnaissance formelle quant au territoire traditionnel, sont présentement entrepris par le «groupe de travail sur les affaires autochtones» et le «sous-comité sur les premières nations» de McGill.
Entre rêve et réalité D’autres voient plus grand lorsqu’il s’agit de la valorisation de la culture autochtone. La construction d’une maison Iroquoienne, ou maison longue, qui représenterait l’héritage autochtone sur le campus, serait une bonne idée, selon Kakwiranó:ron Cook, coordonnateur et conseiller à la maison des Premières nations. L’Université de la Colombie Britannique (UBC), elle, est passée à l’acte; une maison longue y a été construite selon des traditions d’architecture autochtone. Celle-ci est ensuite devenue un espace de rencontres, de partage de connaissances et d’innovation. À McGill, y a-t-il un lieu hypothétique pour une telle construction? L’édifice de linguistiques qui sera bientôt démoli est une option proposée. Son remplacement pourrait donc, si on ose rêver, donner naissance à une histoire jamais terminée. Le campus de McGill pourrait aussi lancer des «jardins autochtones» aux saveurs de maïs, courges et haricots, le tout selon des techniques d’agriculture traditionnelle. Kakwiranó:ron Cook propose qu’afin de réaliser cette idée à peine semée, les toits de la Maison des Premières Nations pourraient être utilisés. En effet, plusieurs tendances urbaines se dirigent vers cet axe de travail. Sur le campus ou en
meilleur hommage aux peuples autochtones que la statue érigée au campus Loyola de l’Université Concordia. Elle représente un homme assermenté comme chef par une membre du clan; celle-ci lui lit ses responsabilités dotée de son wampum – une ceinture traditionnelle sacrée.
Romain Hainaut | Le Délit résidence privée, l’agriculture sur les toits a déjà bourgeonné, tels que la maison à effet de serre qui revêtit les toits de l’Université Concordia. Place a la diversité! Bien des symboles de l’université ornent le campus, comme la statue de James McGill et le drapeau mcgillois érigé sur la coupole du bâtiment des arts. Mais ne manque-t-il pas quelque chose à ce campus? En effet, plusieurs millénaires de présence autochtone sont effacés du paysage du campus. Selon James Gutman, étudiant en histoire et collaborateur dans la campagne Move the Hochelaga Rock (Déplacez la roche d’Hochelaga, ndlr), «le paysage
du campus de McGill [veut] intentionnellement ressembler à celui de l’Europe d’antan. D’une manière passive, même involontaire, cela se passe au détriment de l’inclusion d’autres peuples, dont les Autochtones». Certaines initiatives, telles que l’exposition ainsi que la description de l’art des Premières nations sur le campus, pourraient avoir un effet positif, même éducatif, selon Tracey Proverbs, membre des Premières nations et étudiante en environnement à McGill. En effet, mettre en avant la symbolique des Premières nations sur le campus est primordial, selon Kakwiranó:ron Cook. Par exemple, il ne peut s’imaginer un
«Autochtonisation» à McGill Comme toute grande idée en tête, souligne Allan Vicaire, «nous devons prendre de petits pas et commencer par changer l’emplacement de la roche Hochelaga, entre autres». Cette action, qui devrait se réaliser en 2014, mettra le cap vers l’avant, selon Kakwiranó:ron Cook. La roche sera déplacée près des «Roddick Gates». Une cérémonie sera organisée, à laquelle assisteront des membres des Premières nations venant du tout Montréal et l’aîné Alex Sonny Diabo de McGill. De plus, ce changement coïncidera avec le lancement du programme d’études autochtones à McGill. Il y a 5 ans, sur le campus de l’Université McGill, les projets actuellement en cours n’auraient jamais été possibles, avec un seul employé à la maison des Premières nations, comparé aux quatre d’aujourd’hui. Les initiatives et idées possibles semblent sans limite; à voir si le temps permettra de passer du rêve à la réalité. [
Costume campaign faces criticism SSMU-led forum seeks students’ opinions on cultural appropriation William Mazurek The McGill Daily
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his fall the Students’ Society of McGill University (SSMU) implemented a Costume Campaign to eliminate costumes deemed “explicitly problematic” from SSMU’s 4Floors event, according to a report by the SSMU Equity Commissioners, after an incident involving an attendee in blackface at last year’s event. However, the Campaign itself was controversial as it depicted students in the offensive costumes it was trying to ban. Concerns were also raised on the process of approval for costumes. On November 19, SSMU held a public forum to discuss the Campaign and the issues associated with its implementation. What is cultural appropriation? While students at the forum
generally agreed that the goal of the Campaign was to prevent cultural appropriation, students had difficulty agreeing on what cultural appropriation entailed. SSMU’s Costume Campaign laid out several questions to consider when dressing up, including, “Does your costume mock or condescend historically oppressed people and/ or cultures? Does your costume caricature oppressive, historical, and/or current conditions of marginalized groups or persons in a way that may serve to trivialize them?” Some of the examples provided by SSMU included popular Disney characters such as Pocahontas and Jasmine. SSMU Equity Commissioner Justin Koh gave more criteria. “One of the questions [asked by volunteers] was does your costume require you to paint your skin colour to match the skin colour of a different race?” Some of the attendees at the fo-
rum claimed that the application of face paint was an inadequate definition of cultural appropriation. Despite discussion, the attendees did not agree on where cross-cultural exchange transitioned into cultural appropriation. One attendee asked the question of whether cultural appropriation could be perpetrated by people of colour. While attendees believed this was possible, SSMU forum facilitator Annie Chen disagreed. “Cultural appropriation stems from very problematic ideas due to privilege, the privilege that white people have,” Chen told The Daily in an email. Where do you draw the line? Students at the forum voiced concerns on what they saw as the relative subjectivity of the volunteers in deciding which costumes were culturally appropriative and which were not. SSMU volunteers
at the forum mentioned that they received as little as 20 minutes of training before being asked to judge costumes at the door. Koh told The Daily in an interview that it was a matter of judgment. “We really left it to the conversation between the individual coming in that costume and the volunteers.” An issue discussed at the forum was the possibility of censoring individuals who identified with the culture portrayed in their costume. This issue became especially problematic when such cultural associations were not immediately known to volunteers. Students at the forum were undecided on the issue. “You have cases where an Indigenous person came in a costume that was part of their culture, and they felt they had the right to wear it that night. Who are we as someone who didn’t identify as
Indigenous to say that that’s appropriative?” Koh said, referring to an incident that occurred at this year’s 4Floors. Was the campaign effective? Opinions at the forum were varied as to whether the Campaign was a success, especially the targeting of costumed people at the door. One participant alleged that attempting to discuss the issues of cultural appropriation with intoxicated party-goers was unlikely to succeed. The Equity Commissioner doubted the campaign’s effectiveness, and hoped it would prove unnecessary in future years. “We don’t think that this is necessarily the right way to go, this is [only] a pilot project,” Koh told The Daily, later adding, “Maybe with a more educated student body we wouldn’t have to check costumes at the door.”
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A legal challenge to institutional violence against trans* people Centre for Gender Advocacy challenges discriminatory law Hannah Besseau The McGill Daily
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he Centre for Gender Advocacy announced Wednesday that they will be challenging the Quebec Civil Code in Quebec’s Superior Court. Article 71 of the Code stipulates that a trans* person must be over the age of 18, a Canadian citizen, and have undergone a sex reassignment surgery in order to change their gender on official government identification. The Centre is calling for these three stipulations to be abolished. “The Quebec civil code attaches sexual organs to gender, which in turn attaches certain stereotypes,” said Marc-Antoine Cloutier, executive director of the legal clinic Juripop, in French. The Centre asserts that the law is discriminatory against trans* people. According to Gabrielle Bouchard, Peer Support and Trans* Advocacy Coordinator at the Centre, the law sends the “wrong message” to trans* youth. “It asks young people to live out their adolescence at school with a
gender dichotomy and legal identity, [only] in order to reach the age of 18 and get a sex change,” said Bouchard. “Currently the rate of of suicide among trans* people is 40 per cent, and this is largely due to the fact that they cannot live their lives like everybody else.” The Centre also challenges the law’s enforcement of sex reassignment surgery in order to change one’s gender on legal documents.
“We are talking about mandatory sex changes. These include a complete hysterectomy or vaginoplasty.” Gabrielle Bouchard “When we talk to young trans* people, we promise them that when they reach the age of 18, if you want to stop being discriminated against,
you have to have a sex change,” said Bouchard, “We are talking about mandatory sex changes. These include a complete hysterectomy or vaginoplasty. Right now they don’t have a choice.” Bouchard also explained that both these surgical procedures lead to sterilization. “Right now we don’t talk about the people who refuse to go under the knife to biologically alter their bodies. They only exist in the background.” According to Bouchard, the decision to take this issue to courts is a preliminary step to making Canada a safer place for trans* people. “Our society is gendered and there is no way on earth that [we] will change that. [...] We have to work within a binary society, where there is either male or female,” Bouchard said. “What we’re hoping to achieve with this is at least giving somebody the possibility to choose which one they’re more comfortable with or the least uncomfortable with.” The Centre initially filed a complaint with the Quebec Commission of Human Rights and Youth Rights in August of this year. According to Bouchard, the Commission con-
firmed that the current law is discriminatory. However, the Quebec Commission was unable to take the case without a clear victim. “We’re taking it to court [because]
“These laws cause deaths, we should not forget that. When you impose a law like this, you force trans people to out themselves to everyone.” Marc-Antoine Cloutier the process of modifying the law has been dragging on forever. If the [members of Quebec’s National Assembly] cannot come to a conclusion
on this, then we have to use the tools that have been known throughout the years to be working,” said Bouchard. “Today we have in our hands all the elements in order to pursue a judicial case which will happen in the coming weeks,” Cloutier added. “Because we cannot accept the discrimination of these people, they have to integrate and live peacefully in society the way they are.” On November 25 and 26, Quebec’s National Assembly will debate on potentially striking down some of the articles. Even if they make changes to some parts of Article 71, Bouchard stated that the Centre would still go ahead with its legal challenge to the other parts as well. “The Minister of Justice knows the law is discriminatory,” said Cloutier, “If the minister of justice does not take responsibility for this case next week then that will cause a great delay.” “These laws cause deaths, we should not forget that,” he added. “When you impose a law like this, you force trans* people to out themselves to everyone.”
Des jeunes qui haussent le ton
L’importance de la jeunesse mise de l’avant par plusieurs organismes montréalais. Théo Bourgery Le Délit
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eux semaines après sa victoire à la mairie de la Ville de Montréal, Denis Coderre a déjà frôlé le scandale politique. En effet, le lundi 18 novembre, le comité exécutif de la ville a été nommé, en omettant un responsable de la jeunesse. Fureur dans plusieurs organismes de jeunes, qui ont tenu à s’allier afin d’envoyer un communiqué à la mairie, avec une question: «l’absence d’attribution formelle du dossier de la jeunesse à un élu du comité exécutif indique-t-elle que les jeunes ne sont plus une priorité comme auparavant?» Quelques heures plus tard, toujours ce 18 novembre, Monsieur Coderre admet sur Twitter: «je suis d’accord avec les revendications des groupes jeunesses» et nomme Harout Chitilian au poste. (Le Délit n’a pas pu le contacter avant de mettre sous presse). Une nomination vitale Eugénie Lépine-Blondeau, membre du Jeune conseil de Montréal (JCM) et du Parlement jeunesse du Québec (PJQ), deux simulations politiques pour les jeunes,
estime que la nomination de Monsieur Chitilian est «une bonne nouvelle». En effet, ce dernier a été président de la Ville à plusieurs reprises au sein du JCM, et connaît les vrais enjeux de la politique jeunesse. Une personne d’expérience, alors que la tâche ne semble pas si simple. Selon Eddy Pérez, membre du JCM, le rôle premier du responsable de la jeunesse est celui de l’intégration; faire en sorte que tout jeune ait le droit à une éducation politique de premier ordre. Les simulations politiques devraient avoir lieu dans toutes les écoles de la province, afin qu’un sens critique puisse se développer dès le plus bas âge. Selon lui, il y a aujourd’hui, de la part de la mairie, un oubli systématique des extrêmes est et ouest de la Ville de Montréal. Des moyens limités pour les transports en commun et peu de plans économiques et sociaux sur le long terme marginalisent donc une partie de la jeune population. En entrevue avec Le Délit, Eddy Pérez insiste cependant sur le fait qu’aujourd’hui, «les jeunes sont plus à l’aise de faire des requêtes aux politiciens» et qu’une plus grande écoute est nécessaire. La jeunesse doit donc
devenir un dossier phare de la politique montréalaise, au risque sinon d’attiser les foudres de la nouvelle génération, qui est «plus politisé[e] que beaucoup souhaitent l’admettre». La voix de McGill aux municipales Limitée au campus et à son «ghetto», la bulle de McGill semble créer une population estudiantine apolitique, peu concernée par la politique municipale. Asma Manssouri, étudiante à McGill et co-fondatrice du think-tank étudiant Standpoints, explique au Délit que «[rien n’] incite [les étudiants] à découvrir la ville» et à s’impliquer politiquement. Le but de son organisme, par le biais de séminaires et d’articles d’opinion, est donc de «sortir de l’enceinte de McGill» afin d’avoir une plus grande variété de points de vue, «qui puissent offrir une approche alternative sur des questions économiques, politiques et sociales». En accord avec Eddy, elle considère Montréal comme une ville «étudiante»; tout doit donc être mis en place afin que les politiciens écoutent cette «énorme partie de la population». Ne serait-ce que parce que les jeunes représentent aujourd’hui 23% des votants.
Alors que le contexte politique semble de plus en plus brouillé à un niveau global, beaucoup de jeunes ne font plus confiance à cette institution. Il semble de leur devoir de se manifester au niveau municipal afin d’offrir une approche alternative aux questions de tous les jours. «Après tout, in-
dique Eddy, ne sommes-nous pas la nouvelle génération? N’avonsnous pas le droit d’être partie prenante dans des décisions qui nous affecteront dans vingt, trente ans?». Et à Eugénie, en entrevue avec Le Délit, de proposer: «pourquoi pas un jeune dans chaque Conseil d’administration?» [
Luce Hyver| Le Délit
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Cyclistes sur la sellette
News Actualités
Quelle place pour les cyclistes à McGill?
Sophie Blais & Alexandra Nadeau Le Délit
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cGill dit être un campus durable. Le «lower campus» est une zone piétonne, c’est pourquoi McGill demande aux cyclistes de descendre de leur vélo quand ils y entrent. D’ailleurs, sur la rue McTavish, les contrevenants à cette règle peuvent même recevoir une amende, puisque c’est la Ville de Montréal qui a mis en vigueur cette règlementation. Toutefois, malgré cette interdiction, les étudiants continuent de rouler à vélo sur le campus, ce à quoi l’administration a répondu cette année par l’installation de barrières pour cyclistes à l’entrée Milton du campus. Suite à des actes de vandalisme, et à l’inefficacité apparente de telles barrières, l’administration de McGill a finalement décidé de les enlever, il y a quelques semaines. Suite à cela, un groupe de travail a été créé pour se pencher sur le cyclisme dans l’espace mcgillois. Ces développements récents mettent de l’avant la question de la place des cyclistes à McGill. Quels problèmes? Pourquoi restreindre le droit de rouler à vélo sur le campus? La plus grande problématique par rapport à la question des vélos est le partage de l’espace entre cyclistes et piétons sur le campus, et la sécurité de ces deux populations. C’est ce que dit Kevin Manaugh, assistant professeur dans la Faculté d’environnement et au département de géographie et participant au nouveau groupe de travail sur le cyclisme à McGill. De plus, il constate que les nouvelles politiques de McGill, comme les barrières des portes Milton, ont plutôt suscité la controverse que solutionné les problèmes de sécurité reliés au vélo sur le campus. Le McGill Reporter écrivait en août que quatre incidents entre piétons et cyclistes avaient été notés au cours des dernières années. Martin Krayer Von Krauss, chef du bureau de développement durable à McGill (MOoS) présidera le groupe de travail sur le cyclisme, créé le mois
Camille Chabrol | Le Délit dernier, qui sera composé de treize membres, dont cinq étudiants. Le Délit lui a demandé pourquoi, selon lui, la question du cyclisme est aussi présente à McGill en comparaison à d’autres universités montréalaises. Il explique que McGill possède un terrain très vaste, où il y a une grande circulation à gérer. «Les autres universités n’ont pas à se poser la question de la circulation sur leur campus vu que c’est la Ville de Montréal qui leur dicte ce qui est approprié, parce que c’est le terrain de la ville», dit-il.
Il faut faire un aménagement où les gens adopteraient des comportements plus responsables, “plutôt que de séparer la circulation” Gabriel Damant Sirois Permettre ou interdire le cyclisme sur le campus? Kevin Manaugh explique que le nouveau groupe de travail sur le cyclisme de McGill tentera de «comprendre la place des cyclistes sur le campus». Le groupe réfléchira à comment assurer un meilleur environnement cyclistes/piétons sur le campus. Selon lui, il croit qu’il n’y a que des bénéfices à rendre le campus plus «biking-friendly». Kevin Manaugh croit que la construction d’une voie cyclable sur le campus pourrait être une bonne solution pour permettre aux cyclistes de circuler sur le campus. Malgré le fait qu’il soit intéressé à explorer la possibilité d’une piste cyclable, Martin Krayer Von Krauss souligne les coûts importants qu’engendrerait la création d’une piste cyclable. De plus, il y aurait
selon lui des endroits qui seraient problématiques. Il cite l’intersection Milton/University qui représenterait une zone à risque, en raison de la présence d’un angle mort et d’une forte circulation piétonnière et cycliste. «C’est inévitable qu’il y ait un croisement. Est-ce qu’une piste cyclable peut se faire de manière sécuritaire?» Il parle d’une passerelle piétonnière en hauteur comme étant une option, mais souligne encore une fois l’improbabilité due aux coûts qui seraient sans doute considérables. Selon Martin Krayer Von Krauss, ouvrir la circulation aux vélos sur le campus serait une possibilité, mais il reconnaît que ce scénario n’est pas sans complication. D’une part, il explique que cela risque d’augmenter le nombre de cyclistes comparativement à celui qu’on connaît actuellement. «Parce que, là, on ouvre la porte à des gens qui autrement n’ont rien à faire sur le campus, ils vont le traverser comme raccourci». Il explique que «ce n’est pas mauvais en soi; plus de gens vont venir nous visiter, le sentiment d’appartenance à McGill à Montréal va augmenter, mais, en augmentant le trafic, on augmente aussi les risques pour les piétons». Il rappelle également que de tels aménagements engendreraient des coûts importants, ce qu’il n’est pas sûr que McGill puisse assumer. Gabriel Damant Sirois, chercheur au groupe de recherche interdisciplinaire en transport de McGill (Transportation Resarch At McGill, TRAM) et étudiant en deuxième année à la maîtrise en urbanisme à McGill, croit qu’il faut plutôt abolir la configuration de «rue» à McGill. Gabriel explique le concept de «complete street» selon lequel «la rue ne définit pas ce qui est supposé être où», mais la rue devient un lieu où chacun s’approprie l’espace et circule comme il le veut. Le modèle de rue à McGill «ne donne pas l’impression d’être en espace rapproché avec les autres et on fait moins attention, donc ça peut conduire à des accidents». Il donne aussi comme solution le tracé d’une bande cyclable, mais ne croit pas que cela soit la meilleure option.
Au contraire, la tendance urbanistique veut plutôt qu’il n’y ait plus de séparation des espaces dans les rues. Il donne l’exemple d’un village en Allemagne qui a décidé de retirer toutes les signalisations routières de ses rues, et où le nombre d’incidents a diminué considérablement. «Si un village est capable de faire ça, je pense que McGill pourrait essayer de faire quelque chose de semblable», dit Gabriel. Il faut faire un aménagement où les gens adopteraient des comportements plus responsables, «plutôt que de séparer la circulation». Encourager les vélos pour un campus durable Le fait que McGill ait une approche plutôt restrictive par rapport aux vélos sur le campus semble aller contre sa mission d’être un campus durable. L’attitude de McGill semble décourager les étudiants à l’idée d’utiliser leur bicyclette. C’est ce qu’un groupe d’étudiants en étude urbaine de l’Université McGill a constaté dans le cadre d’un projet concernant les «barrières», autant psychologiques que physiques, qui restreignent les gens à faire du vélo sur le campus. En effet, pour les cyclistes potentiels, l’inconfort face aux règles de McGill et la relation entre les cyclistes et les piétons sont des problématiques qui les freinent à faire du vélo sur le campus. Pour les cyclistes réguliers, il y a une problématique quant à l’atmosphère et à la règlementation de McGill. Les cyclistes ne se sentent pas nécessaire-
ment les bienvenus sur le campus. Le groupe croit que la promotion du cyclisme doit être faite sur le campus, et ce, dès l’arrivée des nouveaux étudiants à McGill, en organisant par exemple des sessions d’information dans les résidences universitaires et lors du Frosh. Une meilleure ambiance doit aussi être créée entre cyclistes et piétons, et les services (sécurité, réparation/infrastructure et stationnements pour vélo) doivent être améliorés. Plus de collaboration? Kevin Manaugh aimerait que «l’école de planification urbaine soit plus impliquée par rapport à ce qui se fait quant à l’espace sur le campus». Il dit que McGill gagnerait beaucoup à travailler avec les étudiants sur cet enjeu, qui eux aussi y trouveraient leur compte. Une meilleure communication entre les différentes instances impliquées dans la planification de McGill est souhaitable, selon Manaugh. Emory Shaw, étudiant en études urbaines faisant partie du groupe qui a travaillé sur les «barrières» sur le cyclisme à McGill, croit qu’il doit y avoir une plus grande collaboration entre les divers acteurs de McGill. «Nous sommes des étudiants qui avons des connaissances intéressantes sur comment planifier l’espace». Il dit que l’école d’urbanisme de McGill est reconnue au Canada, et que beaucoup de talents d’étudiants pourraient davantage être exploités. [
Romain Hainaut | Le Délit
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Montrealers gather to fight gendered violence
Annual Take Back the Night rally highlights sexism, rape culture Joelle Dahm, Nina Jaffe-Geffner, Juliana Hayden, and Mark Daniel Tartamella News Writers
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n Friday around 80 people marched from Bethune Square near Concordia University, to the front of the SSMU building to rally against gendered violence. Take Back The Night was organized by the Centre for Gender Advocacy’s A Safer Concordia Campaign. The demonstration is part of a series of events that have taken place internationally since 1975. “When I came to Canada I thought I found a safer space, but I found that the violence was just more subtle,” said Sophia Starosta, originally from Brazil, and a member of Action Santé Transvesti(e) s et Transsexue(le)s du Québec (ASTT(e)Q). “As a woman, as a trans* person, as an ex-sex worker, I encounter violence made by men against all kinds of people who are not men and that’s why I’m here to try to bring awareness to that.”
The Reproductive Justice League Choir opened the demonstration with songs on rape culture. Families of Sisters in Spirit, ASTT(e) Q, Sexual Assault Centre of the McGill Students’ Society (SACOMSS), and Women in Cities continued with speeches on gendered violence. “About one in four students experience sexual assault during the course of their post-secondary experience. About 80 per cent of these are women and so we realized that there was this epidemic of sexual violence,” said Bianca Mugyenyi, Programming and Campaigns Coordinator for the Centre for Gender Advocacy. Rape culture was a highlighted topic at the demonstration. “I think rape culture is the culture of disbelief of the survivors, victim blaming, and systemic sexism,” said Julia Nadeau, an advocate for the Safer Concordia Campaign. “The more widespread these marches and other awareness campaigns become, the greater the challenge there is to rape culture,” said Mugyenyi, “People are talking more about rape culture,
and realize that it’s not acceptable to normalize, minimize, excuse, and condone sexual assault.” Aurélie Lanctôt, a member of the McGill Law Feminist Collective, also felt the demonstration was an important step towards combatting gendered violence. “It’s important to manifest in public spaces, to remind people of issues that might not be apparent but still exist.” Aimee Louw, another demonstrator at the event, also brought up the issue of gendered violence towards women with physical disabilities. “Over 60 per cent of women who have disabilities will experience some form of gendered violence. […] There is often a feeling that women with disabilities will take any form of sexual attention they can get and that is […] a stereotype that is damaging to a lot of women.” Louw told The Daily. The controversy regarding McGill’s silence over the sexual assault scandal involving three football players was a topic of interest to several of the demonstrators. “Obviously
Robert Smith | The McGill Daily gender violence is a huge issue and it’s largely ignored by the McGill administration. […] Misogyny manifests itself in so many ways and there’s a need to keep discussing that,” said Kai O’Doherty, member of the Union for Gender Empowerment. Another demonstrator, Sabrina, felt the University could play a larger role in addressing gendered violence. “I think [universities] should have rigid rules in place where there is zero tolerance for assault at any time. In or-
der for people to feel safe, they have to know that if something would happen to them it would be dealt with.” Jordana, a representative of SACOMSS, told The Daily, “We spend so much energy answering what rape culture is that we often miss out on opportunities to ask what would a world free of rape culture look like. [...] We come together and march for a world free of fear, where the world belongs to everyone.”
MÉDIA
Quelle place pour l’indépendance? Les profits au dépend de la liberté de presse.
Alexandra nadeau Le Délit
L
es journalistes québécois perdent peu à peu leur indépendance. En effet, «la prépondérance des facteurs économiques» dans les médias contemporains affecte sévèrement la liberté d’action des journalistes. C’est ce qu’explique le secrétaire général du Conseil de presse du Québec (CPQ), Guy Amyot, lors d’une conférence adressée aux étudiants en journalisme de l’Université de Montréal le jeudi 31 octobre. Les médias ont une responsabilité envers la société. Toutefois, cette responsabilité est compromise, car les entreprises médiatiques mettent désormais l’importance sur «ce qui rapporte, pas ce qui informe». En théorie, les médias sont guidés par trois principes, explique Guy Amyot. Ils doivent produire de l’information de qualité, ils doivent être libres et indépendants, et ils ont un devoir d’imputabilité.
Toutefois, la réalité économique entourant les médias les empêche souvent de respecter ces principes qui sont essentiels à la réalisation de leur fonction première: produire une information au service de la société et de la démocratie. Guy Amyot dit qu’on assiste en ce moment à «une crise structurelle des médias d’information». L’information de qualité n’étant plus rentable, les compagnies médiatiques se tournent vers une foule de solutions pour minimiser leurs coûts et augmenter leurs profits. Ici, ce n’est plus l’indépendance et la qualité de l’information qui compte, mais bien sa rentabilité financière. Cahiers thématiques élaborés avec des annonceurs publicitaires, ententes mélangeant production de publicité et d’information, partenariats exclusifs, embauche de bloggeurs bénévoles au dépend de journalistes payés, augmentation de la concentration et de la convergence médiatique… Guy Amyot cite une série de straté-
gies utilisées par les entreprises médiatiques où les facteurs économiques dominent. Marie-Ève Cloutier, journaliste indépendante, dit au Délit qu’«il arrive que la liberté de presse soit brimée étant donné le contexte financier difficile dans lequel se trouvent les médias». «Soudainement, le département de la publicité flirte dangereusement avec le département de journalistes et il arrive de plus en plus souvent que des publireportages apparaissent dans les journaux et les magazines», dit-elle. Marie-Ève dit que même des petits médias indépendants doivent maintenant parfois se plier aux publicitaires pour pouvoir survivre. Chien de garde peu menaçant «40% des producteurs d’information en 2013 ont quitté le Conseil de presse» au Québec (CPQ), dit Guy Amyot. Un pourcentage alarmant, quand on sait que les gros joueurs médiatiques, tel que Québécor, ne sont même
pas membres du conseil. Il y a de plus en plus d’absents au conseil, ce qui vient réduire son pouvoir déjà questionné. Le CPQ est l’organisation en charge de réguler la presse au Québec. Sa mission est, entre autre, de veiller au maintien de l’indépendance et de la qualité de l’information des organes de presse. Il agit comme tribunal d’honneur auprès des médias. Le CPQ doit recevoir les plaintes des citoyens qui considèrent qu’un média n’a pas respecté le code déontologique journalistique, et par la suite transmettre son jugement. Malheureusement, cette régulation n’est pas tellement efficace. Non seulement l’adhésion au conseil n’est pas obligatoire, mais les pouvoirs du conseil sont très limités. Le CPQ, en effet, n’a pas de pouvoir de sanction. Il n’y a que la réputation des médias qui peut être affectée par les décisions du conseil. Il ne peut pas non plus imposer des amendes ou poursuivre un média suite à une plainte reçue.
Il ne peut que décréter qu’un organe de presse n’a pas respecté sa mission. En théorie, le média en tort devrait publier la décision du Conseil de presse, mais il n’est pas obligé de le faire. Enfin, le code déontologique sur lequel le conseil s’appuie pour décider si les médias ont commis une erreur ne fait pas l’unanimité parmi les journalistes. De la même manière que les médias peuvent être restreints par les publicitaires et les entreprises, le conseil est restreint par ses constituants. Par exemple, le Fédération des journalistes du Québec veut en ce moment modifier le code déontologique sur lequel le Conseil s’appuie, afin d’en réduire la vigueur pour protéger les entreprises impliquées dans les médias. L’indépendance journalistique, de plus en plus utopique? Avec la prépondérance des facteurs économiques et un Conseil de presse au maigre pouvoir, l’avenir est plutôt sombre pour la liberté de presse au Québec. [
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P-6: contrôler l’espace public
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Le règlement P-6 reste en vigueur malgré son application discrétionnaire par les policiers. Stéphany Laperrière Le Délit
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n vertu de l’article 2.1 du règlement P-6, toute manifestation pour laquelle l’itinéraire n’a pas été communiqué au service de police est illégale. Un rapport publié le mois dernier sur le site Internet du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) révèle que parmi 25 manifestations déclarées illégales depuis le début de l’année à Montréal, 14 ont donné lieu à des arrestations. Laurent Gingras, sergent responsable des relations médias au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a affirmé, en entrevue avec Le Délit, que les arrestations sont effectuées uniquement lorsque le contexte l’exige, par exemple quand les policiers sont témoins de «méfaits et d’actes de violence». Toutefois, selon un communiqué de l’Association des juristes progressistes (AJP), le règlement P-6 a été utilisé pour «tuer dans l’œuf» des manifestations pacifiques. Cette divergence de points de vue démontre le caractère impénétrable de l’application du règlement P-6 depuis son amendement en mai 2012. Chose certaine, les policiers se sont investis du pouvoir de déterminer quand et comment les citoyens peuvent occuper l’espace public. Dans un contexte où le Code criminel fournit déjà plusieurs outils aux policiers pour contrôler les foules, le règlement P-6 semble superflu et aura rendu les interventions policières imprévisibles et potentiellement abusives. Règlement Superflu Les policiers ont le pouvoir, en vertu de l’article 31(1) du Code criminel, d’arrêter tout individu qu’ils jugent «en train de commettre une violation de la paix» ou qu’ils croient, pour des motifs raisonnables, «être sur le point de la commettre». L’expression «violation de la paix» a été définie par la jurisprudence comme étant une conduite qui peut causer un préjudice réel ou anticipé à autrui. Cette conduite n’a pas à être en soi un acte criminel, au contraire du pouvoir d’arrêt sans mandat prévu à l’article 495(1). L’article 32 du Code criminel permet aussi aux policiers d’employer la force «nécessaire pour réprimer une émeute». Présentement, la décision du SPVM de faire des arrestations lors d’une manifestation s’effectue en deux étapes. D’abord, le SPVM établit une stratégie de contrôle de foule en fonction de leurs connaissances sur cette manifestation. Le nombre de policiers qui y seront présents fait partie de cette stratégie. C’est ensuite le commandant d’opération sur les lieux de la man-
Nicolas Quiazua | Archives Le Délit ifestation qui ordonne au corps policier de procéder à des arrestations si les circonstances l’exigent et le permettent. Puisque toutes les manifestations pour lesquelles le trajet n’a pas été dévoilé d’avance sont illégales en vertu du règlement P-6, le policier peut procéder à des arrestations de manière beaucoup plus hâtive que ne l’aurait permis le Code criminel autrement. La simple appréhension des policiers basée sur les circonstances pourrait donc justifier des arrestations. Peut-être est-il désirable de mettre fin à une manifestation avant que les critères fixés par le Code criminel ne soient atteints, mais c’est à la société de faire ce choix par l’entremise de nos institutions démocratiques, et non au corps policier. Or, tel que le rapporte l’Agence QMI, un policier du SPVM aurait justifié les interventions du printemps 2012 en affirmant en entrevue que «la population en a assez des manifestations». Se faisant, la police «semble s’immiscer dans la prise de décision politique», indique l’AJQ dans un communiqué. Si la communauté souhaite réellement que soient illégales ces manifestations, des contraventions devraient être distribuées lors de chaque manifestation qui ne respecte pas cette règle, quelle que soit sa nature. Toutefois, ce sont généralement les manifestations à caractère politique qui se terminent par des arrestations en vertu du règlement P-6. Marc Parent, chef
du SPVM, avait d’ailleurs déclaré en conférence de presse que ce règlement ne serait pas appliqué aux célébrations sportives lors des séries puisque «on sait très bien qu’à ce moment-là, on n’est pas là pour demander à quelqu’un son itinéraire». Règlement invalide Lors de sa campagne électorale, Denis Coderre a exprimé son appui au règlement P-6. Puisque le nouveau maire ne semble pas avoir l’intention de modifier ou d’abroger ce règlement, ce sont les tribunaux qui décideront de son avenir. La Cour Supérieure devra bientôt déterminer la validité constitutionnelle du règlement dans le cadre d’un recours déposé l’an dernier par Julien Villeneuve, également connu sous le nom d’Anarchopanda. Les dates d’audience sont prévues pour le 18 et 19 décembre 2014. Selon Lucie Lemonde, porte-parole de la Ligue des droits et libertés et professeure en sciences juridiques à l’UQAM, il est très probable que la requête de Monsieur Villeneuve soit entendue. En 2012, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a émis un avis sur la loi 12, une loi provinciale maintenant abrogée qui encadrait les manifestations d’une manière qui rappelle le règlement P-6. L’avis de la CDPDJ dénonçait l’atteinte injustifiée de la loi 12 sur les libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association protégés par l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés. Or,
Madame Lemonde souligne que le règlement P-6 a un impact encore plus significatif sur ces libertés. «La loi 12 ne touchait que les organisateurs des manifestations tandis que le règlement P-6 s’applique à tout individu présent», explique-t-elle en entrevue avec Le Délit. Règlement problématique Si le caractère illégal d’une manifestation découle du règlement P-6, les arrestations sont, pour leur part, le résultat de l’application discrétionnaire de ce règlement par les policiers. «L’infraction rapportée sur les contraventions n’est jamais relative à l’itinéraire (article 2.1 du règlement), c’est l’attroupement illégal qui y est inscrit (article 2 du règlement)», révèle Lucie Lemonde. L’article 2 est en vigueur depuis la version initiale du règlement P-6, adoptée il y a plus de dixans. Or, cet article n’aurait pas été employé pour justifier des arrestations lors des manifestations étudiantes du Printems 2012. Il n’aurait été inscrit sur les contraventions qu’à partir de mai 2012, date de l’ajout au règlement P-6 de l’obligation de transmettre l’itinéraire et de l’interdiction de porter un masque. Ce soudain recours à l’article 2 du règlement P-6 par les policiers soulève un doute quant aux véritables motifs derrière les arrestations du printemps 2013. De plus, certains pouvoirs d’arrêt, comme celui prévu à l’article 75 du Code de procédure pénale en cas d’infraction à un règlement, requièrent que le policier ait «été té-
moin de» ou ait «constaté» cette infraction avant d’arrêter le contrevenant. Or, lors des manifestations, «le policier qui procède à l’arrestation n’est pas nécessairement celui qui a vu l’acte se produire, ce qui n’est pas le cas habituellement lors des patrouilles policières», témoigne en entrevue Pierre Saint-Antoine, directeur des affaires institutionnelles et des communications à l’École nationale de police du Québec. «En situation d’urgence, chaque policier sur la ligne de contrôle de foule ne peut se permettre de donner son opinion», poursuit-il. La CDPDJ devra maintenant évaluer si le SPVM fait également preuve de profilage politique. En septembre dernier, la Ligue des droits et libertés y a déposé une plainte au nom de 35 manifestants arrêtés lors de la manifestation contre la brutalité policière du 15 mars 2013. Le caractère légitime des arrestations sera aussi examiné par la Cour Supérieure dans le cadre des six recours collectifs contre la Ville de Montréal déposés cet automne par des manifestants arrêtés au printemps dernier en vertu du règlement P-6. Que ce soit dans le cadre d’un recours collectif, d’une contestation constitutionnelle, ou d’une enquête de la CDPDJ, ce sont les tribunaux qui, en fin de compte, vont déterminer si les policiers continueront d’exercer un tel contrôle discrétionnaire sur un espace vital pour l’expression citoyenne: la rue. [
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Place aux femmes Faire du mythe de l’égalité une réalité. Aurélie garnier Le Délit
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lors que Pauline Marois, élue en 2012, est la première femme à occuper la fonction de Première ministre au Québec, et que Suzanne Fortier a succédé à Heather Monroe-Blum au poste de principale de McGill, l’égalité des sexes est malgré tout loin d’être acquise au sein de notre université, et à l’échelle de la province du Québec dans son ensemble. On aurait tendance à supposer qu’à l’Université McGill, haute institution d’apprentissage et de savoir, l’égalité entre les hommes et les femmes est un combat gagné depuis longtemps. Or, certains événements récents prouvent le contraire. La professeure de sociologie Elaine Weiner, par exemple, est scandalisée que, dans le dernier rapport de McGill sur la centralisation des emplois du temps des professeurs, le dernier paragraphe mentionne le fait que les demandes de garde d’enfant à McGill seront accommodées uniquement si possible, et qu’une seule fois par jour. En effet, dans le document «McGill University Class Scheduling Parameters» (Paramètres d’horaires de cours à l’Université McGill, ndlr), quand il est question de l’emploi du temps des professeurs il est écrit: «les demandes liées à la garde d’enfants seront accommodées, dans la mesure du possible, mais ne seront pas approuvées pour un instructeur s’il s’agit du début ou de la fin de la journée (traduction du Délit). Une telle déclaration est problématique. Pour une professeure
Aucun rapport [sur l’égalité des sexes] n’a été rédigé, [et] McGill ne possède aucune donnée sur cette question d’égalité. comme Elaine Weiner, qui est mère célibataire, ou pour un professeur dans un couple où les deux conjoints n’ont pas un emploi du temps flexible, faire garder ses enfants avant d’aller travailler peut s’avérer difficile, voire impossible. L’injustice de cette politique touche particulièrement les femmes, principales concernées
car historiquement considérées comme devant rester au foyer à s’occuper des enfants. D’après Elaine Weiner, une telle réglementation est «un retour au Moyen Âge», et elle questionne fortement la personne qui est à l’origine de cette idée. Alors que cette déclaration a fait du bruit au sein de plusieurs départements, aucun changement n’y a encore
état des lieux de la responsabilisation des femmes dans les systèmes judiciaires des pays en voie de développement, Céline Caira a voulu questionner ce qu’il en était au niveau de son université. Après quelques recherches, elle s’est vite rendu compte que, non seulement aucun rapport du genre n’avait été rédigé, mais aussi que McGill ne possédait aucune donnée sur cette
étudiantes, ou pas représentées à part égale dans ces structures là». Pour faire face à de telles inégalités, différentes mesures sont prises sur le campus. La plus récente initiative: la création d’une nouvelle revue féministe, F word. Cette revue a pour but de changer les esprits quant à la stigmatisation dont peut souffrir le mouvement féministe, en rendant différentes publi-
«Il est important de se demander pourquoi peu [de femmes] sont dans des positions d’autorié au sein des structures de gouvernances étudiantes, ou pas reprensentées à part égale dans ces structureslà.» Céline Caira
Luce Hyver | Le Délit été apporté par l’administration de l’université. Promouvoir la place des femmes à McGill De nombreuses initiatives sont mises en place par des étudiants au sein du campus afin de mettre en avant la place des femmes. Céline Caira, ex-présidente de l’association des étudiants de McGill pour le Comité National ONU Femmes au Canada est à l’origine de l’initiative de la création d’un rapport sur l’égalité des sexes auprès des étudiants de McGill. En effet, après une publication de l’ONU Femmes qui établissait un
question d’égalité. Ainsi, son projet est de publier un document concernant le statut de l’égalité des sexes au sein des structures de gouvernance étudiantes. Cette question est prioritaire, sachant qu’en 2012, par exemple, parmi les sept candidats au poste de Président du comité exécutif de l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA) était une femme. Surprenant, sachant que 70% des élèves de la Faculté des arts sont des femmes. Céline Caira dit qu’«il est important de se demander pourquoi peu sont dans des positions d’autorité au sein des structures de gouvernances
cations accessibles à des individus n’ayant pas d’intérêts particuliers pour le féminisme. Sarah Claydon, co-fondatrice de la revue, explique au Délit: «on espère favoriser cette notion d’accessibilité en faisant circuler une version papier de la revue, tout en assurant une présence dynamique sur Internet, et en variant le contenu». En effet, la revue sera composée d’articles aux thèmes variés, pas uniquement des sujets réservés aux femmes, et qui auront pour but de communiquer une perspective féministe multidimensionnelle, que ce soit politique, culturelle, économique ou sociale.
Des initiatives au niveau de la province Au niveau du Québec, de nombreuses actions sont réalisées afin d’accroître la place des femmes au sein de la société. Du 14 au 17 novembre 2013 était par exemple organisé le Forum des États généraux de l’action et de l’analyse féministes. Le forum a réuni plus de 1000 femmes, rassemblées à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) afin de jeter les bases d’un projet féministe de société voué à favoriser l’égalité, la justice, la liberté, la solidarité et la paix. Isabelle Picard, co-porte-parole des États généraux, témoigne au Délit: «Il s’agit d’un cheminement collectif afin de débattre ensemble de façon saine et respectueuse de l’ensemble des thématiques dans le cahier de propositions, qui regroupe plusieurs enjeux féministes, et d’inviter les femmes à travers des ateliers à prendre la parole et déterminer les orientations du mouvement féministe pour les vingt prochaines années». Alexia Conradi, présidente de la fédération des femmes du Québec et également co-porte-parole des États généraux fait part au Délit de l’ensemble de sujets abordés: la question du contrôle du corps de la femme face à une objectivation et une marchandisation accrue, la promotion d’une image unique de la beauté, l’idée de faire un virage environnementaliste, la question du contrôle religieux, l’accès au travail, ou encore la remise en question de l’avortement au Canada. D’une façon plus générale, le but de ce forum était d’assurer que l’égalité et la justice soient l’affaire des femmes au Québec, car «le mythe de ‘‘l’égalitédéjà-[acquise]’’ en est un coriace», explique Conradi. [
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Transgender Day of Remembrance in Montreal Organizers centre vigil on trans women of colour Jill Bachelder News Writer
“It is our responsibility to create spaces in which trans women of colour feel safe while they are n November 20, a group alive, instead of just honouring of about 25 people gath- their memory,” said Bae. “[It is ered at Norman Bethune our responsibility] to create safe Square for a candlelight vigil to spaces, act in solidarity, build inhonour the lives of the people tersectionality, [and] fight for the who were killed last year as a re- lives of those who were lost.” The names, ages, and locations sult of anti-trans* violence. The vigil, organized by Samuel of each of the dead were read Theodore Bae and Ché Baines of aloud by the attendees from a list Queer Concordia, was one of the that was passed around. Howmany vigils held across Canada ever, Bae told the group beforeand the U.S. for Transgender Day hand that some of the causes of of Remembrance (TDoR). TDoR death – stabbing, gunshot wounds, began in 1998 in response to the torture, beatings, stoning, and murder of Rita Hester, a trans dismemberment – had been exwoman of colour, and has since cluded. “I’ve made the decision to been held annually to memorial- keep out the causes of death with ize the people murdered due to the disclaimer that we do this for the benefit of trans* people presanti-trans* violence and hatred. At last Wednesday’s vigil, members of the crowd formed a circle around the names of the dead, written on paper bags containing lit candles. “[The candles are for] 65 people who are specifically being honoured this year,” explained Baines. Bae welcomed everyone to the vigil and spoke about the nature of violence against the trans* community, emphasizing the fact that Samuel Theodore Bae the majority of people killed as a result of anti-trans* violence are ent, who face these fears, live with these fears in mind [...] on a trans women of colour.
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“It is our responsibility to create spaces in which trans women of colour feel safe.”
Robert Smith | The McGill Daily daily basis.” After the reading of the names, Bae invited anyone who wished to speak to step forward and share their story. Kai Cheng Thom, a McGill student and Daily columnist, read an open letter, previously published in The Daily, to Islan Nettles – a trans woman brutally murdered in August. “It’s difficult to share, I think, in spaces like this, where most of us don’t know each other,” said Thom, “but I think it’s impor-
tant [...] that if we’re going to talk about trans women, then at least one of us should speak.” Bae concluded the vigil by stressing the overwhelming representation of trans women of colour among the dead. “It is no mistake to say that trans women of colour are our most vulnerable demographic,” Bae said. Of the 65 names on the list, 45 were from South or Central America, with 33 hailing from Brazil, and 7 from Mexico. While the main purpose of the
vigil was to commemorate those murdered, the vigil also aimed to make a statement. “Transgender Day of Remembrance is run by an organization of women who very purposely exclude racial discussions from the official communications,” said Bae. “I wanted to make a vigil in which we subvert how Transgender Day of Remembrance usually goes by their standards to make it very trans-women-of-colour-centric, and to honour that demographic.”
ASSÉ set to publish journal in English Student union seeks to give anglophones a tool for mobilization Emma Noradounkian The McGill Daily
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he Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), one of Quebec’s largest student unions, recently announced the upcoming January publication of its very first English journal entitled Ultimatum. With authors from McGill, Concordia, and English Cegeps in Montreal, the journal aims to broaden ASSÉ’s audience to anglophone students. “Ultimatum [whether in French or English] serves as a tool for mobilization for stu-
dents,” Mathilde Michaud, one of the members of Ultimatum’s French edition, told The Daily in French. “It’s an English tool for mobilization to reach the anglophone population in Montreal.” Topics specific to McGill would include “recent cuts to courses in the Faculty of Arts [...] and more global issues in relation to austerity,” according to Michaud. ASSÉ is a Quebec student union, founded in 2001, most notably known for its efforts in countering the proposed tuition hike during the 2012 Quebec student strike. However, anglophone universities did not play as substan-
tive of a role in the strike as their French counterparts. Only departmental associations went on strike at McGill, while AUS voted against a strike. However, unlike McGill, Concordia’s student union did go on strike. In February 2013, McGill’s Art History and Communication Studies Graduate Students Association (AHCS GSA) voted to join ASSÉ – the first anglophone association to affiliate with the union since 2002. Later that same year, Concordia’s School of Community and Public Affairs Students’ Association also joined. Certain anglophone Cegeps have since joined
ASSÉ as well. In light of these new additions to ASSÉ’s student union community, Michaud explained the importance of creating a journal in English. “L’ASSÉ would like to give [these English student associations] more of a say […] by allowing them to also be part of the written media base of ASSÉ,” she said. Michaud hoped that the journal will encourage other English student associations to affiliate themselves with ASSÉ, especially because since its beginning, “ASSÉ has been a Francophone association, not by choice, but by function.” Benjamin Gingras, ASSÉ’s co-
spokesperson and finance secretary, elaborated on Michaud’s point, and told The Daily that the journal will help to expand political issues concerning all students beyond French-speaking students. “We can’t stay bound to a francophone population when there’s a reality of students that is broader than that. There are international students, say at Concordia and at McGill, for whom English isn’t their second language and who don’t speak French, and [ whom] we need to speak to, to inform. [… We need] to cross the language barriers and have everyone informed about what’s going on.”
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Students push for structural change in McGill’s School of Social Work School was “accredited with conditions” last fall Hera Chan The McGill Daily
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he McGill School of Social Work seeks to have “a focus on social justice on issues facing vulnerable and disadvantaged people,” as their website states. However, after a human rights complaint was filed by a student of the School, reports written by several groups of students urging structural change at the School have been obtained by The Daily. Schools of social work across Canada are reaccredited every seven or eight years, unless they receive an “accreditation with conditions.” “By having the program accredited, a social work degree in one part of Canada is the same in another part of Canada,” said Ross Klein, Canadian Association for Social Work Education (CASWE) Anglophone Co-Chair of the Commission on Accreditation (COA). McGill’s School of Social Work received an accreditation with conditions in 2012 due to concerns raised by students to representatives from CASWE. This means that the School will have to go through the reaccreditation process again in 2016. The School has operated under accreditation with conditions since 2005. Before that, it was accredited for the full seven-year term for at least four terms. The three conditions outlined by the COA include developing mechanisms for clear channels of meaningful participation from community members and students, providing support for students in their field placements, and ensuring that “concepts of social justice and anti-oppressive practice are clearly and effectively taught in both the [Bachelor] and [Masters] curricula.” Four reports compiled by various students at the School were submitted to CASWE during their site visit in the 2012 fall semester. The site visit from CASWE was
a follow-up to a self-study report that the School is required to write and send to the Association. “The reason [for the site visit] is to see if what [the School] wrote in their self-study is actually implemented on the ground,” Klein explained. According to a letter from Klein addressed to then-Principal and Vice-Chancellor Heather Munroe-Blum, which was received on
“It’s almost laughable how intensely skin colour is felt by students of colour. There is a very large group of racialized students in the School of Social Work and I would go as far as to say that all of us feel racism in the School in some way.” Anonymous member of the Racialized Students Network March 11, 2013, “While students spoke favourably of their contacts with faculty members and provided high ratings in evaluations and surveys, they were strongly critical of communications within the School, particularly about their ability to
have input and influence.” The letter also urged for the “incorporation of concepts of social justice and anti-oppression into the curriculum.” “A lot of schools struggle with issues of teaching anti-oppressive practice, a lot of schools struggle with issues of diversity,” said Klein. According to Klein, “as part of the self-study, the School is expected to consult with students.” Wendy Thomson, Director of the McGill School of Social Work told The Daily that there were difficulties assembling with faculty and students when preparing the selfstudy during the student strike, but still claimed that all identified stakeholders in the School were consulted during the process of writing the self-study. A member of the Racialized Students Network (RSN) – a group that was identified as a major stakeholder by the School in its self-study – argued the contrary. “The RSN has never been included on a systemic or structural level in the School’s decision making. It has not been invited to any administrative bodies [or] any student council bodies. It [was] not consulted during the creation of the self-study report.” The RSN submitted one of the four reports to the CASWE accreditation site visitors in response to what they called “a deeply felt need for change around race relations in the School.” The report was compiled by two or three students, and contained the work of many more contributors, in January 2012. Megann Ayotte, a contributor to McGill Social Work Students Strike Report, one of the four reports, also said, “The problem that people had with the self-study was that no one was consulted.” “It’s almost laughable how intensely skin colour is felt by students of colour. There is a very large group of racialized students in the School of Social Work and I would go as far as to say that all
of us feel racism in the School in some way. That may not be intentional on [the]part of the faculty but it is certainly tangible in the classroom experiences [and] the field experiences,” said the member of the RSN. The RSN report sought to make recommendations to the School on how it could implement certain equity policies to “foster dialogue” at the School, “develop and advocate for policies and programs that support the retention and successful graduation of racialized students,” and so forth. A similar report was submitted to CASWE at the time of the site visit as well. Called “Towards a More Social Justice and Human Rights Oriented School of Social Work,” it was written as a “response to the McGill Self-Study Report for the CASWE-ACTFS Accreditation Standards,” as indicated on the report. Three of the nine recommenda-
“We need to make [our criticisms] public because we are not being heard.” Contributor to the report “Towards a More Social Justice and Human Rights Oriented School of Social Work” tions made by this report call for the School to integrate anti-oppressive practice more clearly in the School. A contributor to the report and undergraduate student in the School at the time the report was written said it was prompted by a “group of students who wanted to see an ideological shift in the School.”
Presented by a collective of former and present McGill School of Social Work students, and written by around 15 to 20 students, this report was endorsed – though not created – by the undergraduate Social Work Students’ Association (SWSA) and the Social Work Association of Graduate Students (SWAGS). In total, over 60 students and alumni endorsed the contents of the Social Justice report, according to a presentation on November 7 organized by SWAGS. No palpable policy change has been made in the School since these reports were submitted last year, according to the RSN member who spoke to The Daily. The School is required to submit a progress report no later than November 1, 2015 to the COA, showing how the conditions, mentioned earlier in the article, were met. Lucyna Lach, Associate Professor in the McGill School of Social Work and Associate Dean (Student Affairs), told The Daily, “We’ve been working on an ongoing basis on infusing those principles throughout the curriculum. They’re not labelled as [anti-oppressive practices]. I think they aren’t as visible because they perhaps are not called [anti-oppressive practices]. But they are there, I can assure you that.” “We did get a lot of good things from the students who talked to us,” Thomson added. “Some students, for reasons they can tell you better than me, felt they would prefer to deal with a third party than talk with us. That’s disappointing for us. We like to talk to the students directly.” However, Ayotte said, “There are these empty opportunities for communication to happen but there’s no effort to really involve people.” In the Social Justice report, a contributor echoed this sentiment, stating, “We need to make [our criticisms] public because we are not being heard.”
WEB-ONLY NEWS CONTENT www.mcgilldaily.com/category/news Coming soon... SSMU Council: Councillors highlight the lack of university resources dedicated to sexual assault, and move to make equity and safe space training mandatory for all leaders. Senate: McGill drafts an official statement opposing the Charter of Values, and discussion gets heated over issues of class booking. Mix-ups with Queer McGill and SSMU: Why did SSMU’s security shut down a free rapid HIV testing clinic?
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News Actualités
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Resistance in Oka against pipelines
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6 These were taken on November 16, the National Day of Action Against Pipelines, at the entrance of Oka National Park by Hera Chan and William Mazurek. The community of Kanehsatà:ke invited the greater community to gather in support of environmental sustainability and in protest of the reversal of the Enbridge Line 9 pipeline that runs through unceded Mohawk territory.
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1. Demonstrators gather to hear speeches from members of Idle No More, Six Nations, and more. 2. Against Enbridge Line 9 pipeline, demonstrators hold a simulation of the pipeline. 3. People gather on Highway Route 344 West. 4. Demonstrators hold a banner showing solidarity with Indigenous struggle and the quest for environmental sustainability. 5. Singers perform, prompting the women to dance in the middle of the circle of protesters. 6. The flag of the Mohawk is held by a demonstrator. 7. Lily Schwartzbaum speaks on behalf of Climate Justice Montreal, acknowledging that the demonstration took place on unceded Mohawk land. 8. Singers beat drums along to a round circle dance on the highway.
Commentary Who’s hungry?
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How food security solutions sustain colonialism and feed the rich Aaron Vansintjan A Bite of Food Justice
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y 2050, world population is expected to hit 10 billion. How are we going to feed all those people? And how can we do so without further impacting the environment? In a 2011 paper published in Nature, “Solutions for a cultivated planet,” a host of scientists – including McGill professors Elena Bennett and Navin Ramankutty – attempt to provide the answer. The authors suggest stopping harmful agricultural expansion, while at the same time increasing agricultural productivity where possible, changing diets, and reducing waste. On first read, this sounds great. But what doesn’t sit well with me is the idea that we must improve ‘underperforming’ land. It’s a way of continuing colonization, justifying the forced privatization and acquisition of people’s land. The first great land grab Wahéhshon Shiann Whitebean is a member of the Wolf Clan of the Mohawk Nation, and practices Longhouse traditions. Whitebean has lived in Kahnawake, a First Nations reserve just southwest of Montreal, for most of her life. She is a mother of three, community organizer, gardener, and student at Concordia University. During our discussion, I explain how corporations are currently buying up land, artificially raising its prices for profit, and evicting people who use the land to survive, in the name of food security and sustainability. Whitebean seems unsurprised. To her, this is exactly what happened on first contact in Canada, and demonstrates why colonization is still ongoing. “Any time you talk about land grabbing, it’s Native people’s land. [...] There are other Indigenous people in the world who literally die to protect their land.” Whitebean tells me how before European contact, her people had systems to manage land collectively. They lived in extended families in Longhouses, and “women managed food production and distribution. Those two things are key in societies where the women had high status. […] There was no burden on one woman or one man to raise a family. There was no hunger. Everyone took care of each other.” “All of that was changed by colonization,” says Whitebean. In the 1800s, Europeans enforced conversion to Christianity, which stressed a husband’s control over his wife. In addition, only men were allowed to hold
Alice Shen | The McGill Daily land titles. “Now, women were subject to male dominance, and land rights were no longer the women’s role.” To Whitebean, it was precisely the moment when land rights changed that her people could no longer continue their traditional way of life. Whitebean also argues that they weren’t the first to have this happen to them. “That’s the thing people don’t realize about colonialism. All the things that happened to us, happened to them first. The truth is that this was done already to non-native people.” I bring up Silvia Federici, a researcher and activist. Federici argues that the same type of land theft in America and Africa happened to Europeans first. During the enclosure movement in England and Wales starting in the 17th century, land that was used – mostly by women – for subsistence farming was bought up and fenced off by wealthy nobles and merchants. Peasants were pushed off their land, with no option but to seek low wage labour in the cities. According to Federici, this set in motion the witch hunts and later colonialism. As Whitebean says, what happened to her people happened to Europeans earlier. Justifying dispossession From the enclosures to colonization, land grabs were justified as ‘civilizing’ the locals. In the English enclosure movement, merchants and nobility argued that the commons were mismanaged ‘wastes’ – if wealthy merchants could show peasants how to farm, they could help them improve their lot. In America, Indigenous peoples’ lands were
‘wastelands’ and they needed to be taught to properly manage it. The justifications for land grabbing today are very similar. ‘Underperforming’ land – in other words, subsistence farming, or self-sustaining farming – is not productive enough. Locals need to be taught better farming practices so they can enter the global food market. But what’s wrong with this? In the end, doesn’t privatization increase productivity? In a 2009 interview, Federici points out how land grabbing harms primary caregivers the most. “Subsistence agriculture in particular, mostly done by women, enables millions to live who would otherwise have no means to purchase food on the market. [...] In some parts of the world (Africa above all), 80 per cent of the food consumed is produced by them. [...] Their ability to grow food is increasingly threatened by increasing land scarcity, the privatization of land and water, the commercialization of agriculture, and the shift in most Third World countries to export-oriented agricultural production.” The new land grabs Is the current spate of land grabbing – where companies buy up massive tracts of land for agricultural development or speculation on its future worth – really just colonialism? Claire Lagier, from her experience working for GRAIN (an activist group that tackles issues like land grabbing), claims otherwise. “It’s not colonialism in the sense that we mean when we talk about, for example, colonization of Africa or the Americas.” She remarks that, in this
case, it’s not just Europeans buying up land. “You have a lot of companies that are based in Malaysia, or in India, or in Singapore, or in Brazil, grabbing land. So it’s not so simple to say it’s a ‘NorthSouth’ type of colonialism.” However, new and old colonialisms seem to be compounded: “In Africa, [modern land grabbing] relies very heavily on structural oppression that already exists.” This structural oppression comes in the form of patriarchy, inequality, and violence rooted in a history of colonization at the hands of Europeans. Land grabbing today is also driven by unique situations. Lagier adds, “The food crisis and the financial crisis made land and agricultural production a very strategic asset. If you invest money in farmland right now, you’re going to make more money than if you invest on the stock market, gold, or in real estate.” Alternative solutions So what are some viable solutions for a cultivated planet, where land is being speculated on, local farmers can no longer grow what they want, and people are being pushed off their land? For one, there needs to be a land rights revolution, ending a legal system that drives ownership of land by the rich, for the rich. Food production needs to be taken out of the hands of those who seek profit, and be put in the hands of local people, specifically women. Indigenous peoples’ ways of life should be defended, not attacked. Finally, academics like Bennett and Ramankutty need to stop taking an apolitical perspective and recognize the role of violence on women, chang-
es in land rights, and colonization in bringing about hunger globally. The people I talked to all had their own solutions as well. Ella Haley, who is researching and engaging in activism around the land grab in Ontario, recommends that farmers establish land trusts and community bonds to protect their farmland. This is a legal framework where people can have control over what happens with the land, barring it from being sold to speculators and investors. Lagier is now working on a campaign for Quebec pension funds to divest from land grabbing projects. She wants to highlight that Quebec labour unions are actually funding the dispossession of people from their land, through investment in the Caisse de dépôt et placement du Québec. Whitebean is focusing on trying to build relationships in her own community, healing the wounds inflicted by ongoing colonialism. “I’d like to focus more on effecting changes for the future, to improve the quality of our life. In my own life, I’ve learned that you can’t do everything all at once. You have to start with the small things.” Her hope in the long run, however, is to fundamentally change land rights for First Nations. “Women were traditionally seen as owners of the land. I’m trying to find a way to revert privatized land to collective women’s ownership. That’s why I’m studying now.” A Bite of Food Justice is a column discussing inequity in the food system while critiquing contemporary ideals of sustainability. Aaron Vansintjan can be reached at foodjustice @mcgilldaily.com.
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Commentary
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Celebrating dissent Admiration from across the Atlantic
April 22, 2012 demonstration against the PLQ’s offer to span tuition hike over seven years Emmet Livingstone The McGill Daily
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ailure and betrayal are commonplace in political movements, successes rare. With the Parti Québecois (PQ) thrown into office because of the tumult of the student strikes, some question the achievements of the tuition fee protests. They shouldn’t. Austerity politics are being rolled out across the developed world, but Quebec is almost unique in successful resistance. In ousting the Parti libéral de Québec (PLQ) and stopping a tuition hike after months of direct action, Quebec students and their allies scored an extraordinary victory. This is a victory of which to be proud, and despite subsequent setbacks, it is the envy of education activists across the globe. Nowhere is this more true than in the UK, whose own student movement meekly came to end in 2011 after university tuition fees were tripled from £3,000 per year to a maximum of £9,000. To put that into perspective, a three-year undergraduate degree in the majority of British universities now costs around $35,000. According to the Organisation for Economic Co-operation and Development, the annual disposable income
of an average British family is around $28,000. The effects were as predicted: in September 2011 when the cuts were introduced, university applications fell by 9 per cent and there was a significant drop in enrolment in humanities subjects. Numbers of part-time undergraduate students has fallen by 40 per cent, and for the most part this is the cohort of students who cannot afford higher education unless they work. The cuts did not stop there though. In their munificence, the British Conservative Party reduced the tax rate for the richest earners while their sloganeering – ‘We’re all in this together’ – saturated the media. The irony that most cabinet members are millionaires was completely lost on them. The government stuck to the line that the debt had to be serviced and universities had to pay their own way. The rationale then behind the £500 million bank bail-out was also seen as unironic: socialism for the rich, market discipline for everyone else. Students in Britain had been betrayed. A hung parliament in 2010 forced the Conservative party into a coalition with the Liberal Democrats, who had campaigned on a platform of no education cuts. Within months, they fell in line with their Conservative partners and ac-
cepted the proposed fee hike. The students who had voted them into office took to the streets in defiance. Resistance to these policies did not match the level of organization and outrage in Quebec the following year, when the PLQ mirrored their transatlantic allies. The British movement lacked the benefit of broad-based, organizing groups like Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). The so-called leaders of the British protests were cautious, afraid of negative media coverage. During the first instances of direct action against government cuts, the leaders of the main student and academic union distanced themselves from the more militant sections of the student body, dividing dissent in the process. Their evasive stance is in stark contrast to the organizing of CLASSE and other groups. When 300,000 people marched in Montreal against Bill 78 (an emergency law limiting the right to protest), across the pond we could only look on in wonder, slack-jawed. Protests continued in the UK until the House of Commons vote in December 2010, but were consistently undermined by police tactics. Police placed an old van in the path of one march, hoping to demonstrate that the protestors were
Shane Murphy | The McGill Daily
violent when it was smashed up. A cordon of students circled the van, having understood the tactic, but it was eventually wrecked. Proof of infiltration of student groups by police spies has now surfaced too, confirming something long suspected by activists. When votes on fee rises passed in 2011, occupations on British campuses continued for a while, but in the end, fizzled out. The PLQ attempted to delegitimize Quebec students too, accusing them of irresponsibility and damaging law and order. The galvanized anger of students and their allies in Quebec eventually played a role in kicking them out of office. Contrast this with Boris Johnson, mayor of London, potential British Prime Minister, whose response to student action against Conservative party headquarters was that it was “intolerable” and that those involved must be “pursued” and “face the full force of the law.” He remains in power, and popular. In comparison, what happened in Quebec in 2012 is remarkable. We look with envy at the structures of direct democracy created across campuses that sustained the strikes, and at a student body unwilling to compromise over a public good. Eyeing Quebec, British students learned the significance of disorganization the hard way.
The PQ’s decision to support demands stopped the strikes, but they are not allies of the student movement. Indexing tuition fee increases to household income is not what thousands of students struggled for, and people are rightly worried about attacks on their education system. What’s more, the PQ are proving themselves just as austerity-hungry as other parties, with broad-side attacks on welfare and hydro-electricity prices. That they failed to mention this during their campaign should not be surprising; betrayal is nothing new. Still, the achievements of students in Quebec in getting a political party to bow to some of their demands is almost unparalleled – the last time students in the West brought down a government was in Paris in 1968. Protesters in Quebec correctly saw through the PLQ and recognized that their right to an affordable education was under assault. In the UK, tuition fee hikes began in the 1990s and now a university education there is among the most expensive in the world. Quebec students need only look there for proof of their success. Emmet Livingstone is a Masters student in Political Science. To get in touch, email emmet.livingstone@ gmail.com
Commentary
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Save our support staff An open letter on McGill’s terrible (and costly) restructuring plan Art History and Communication Studies Graduate Student Association Commentary Writers
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ast spring, Dean of Arts Christopher Manfredi announced plans to amalgamate academic support staff in Leacock. At a town hall meeting on the subject in March, faculty, students, and staff expressed strong opposition to this plan, while a petition initiated by the departments of Anthropology and History and Classical Studies raised over 200 signatures protesting the proposed restructuring. Additionally, the Faculty of Arts meeting in April passed a motion against the clustering of support staff and their removal from departments. In spite of this negative feedback, the Leacock consolidation is moving ahead and other restructuring efforts are planned for Ferrier for May 2014. In total, the departments of Economics, Political Science, Philosophy, Anthropology, Sociology, History and Classical Studies, Jewish Studies, Art History and Communication Studies, Département de langue et littérature françaises, English, French Language Centre, Languages, Literatures, and Cultures, East Asian Studies, Islamic Studies, and Social Work all stand to be affected by such measures. The precedent set here, moreover, may soon result in similar restructuring across faculties and affect all of McGill.
There is reason to suspect that this restructuring effort will fail to provide the efficiency and cost-saving benefits sought by its supporters. The displacement of departmental support staff is key to the restructuring efforts. Due to the hiring freeze and the voluntary retirement initiative of the previous year, several departments have been left without a full roster of workers. In order to make up for staffing shortages, the Dean of Arts plans to remove support staff from their existing locations within departments where they provide direct, conve-
Courtesy of Support Our Staff at McGill nient, and knowledgeable help to students and faculty. These workers would then be consolidated into six so-called “support hubs,” and asked to jointly cover the workload of several departments at once. While the current proposal was branded as People, Processes & Partnerships last Spring, the plan was actually formed in Fall 2012 and thus predates the provincial budget cuts.. We anticipate that there will be many negative consequences to this restructuring. We can expect a decline in the services and supports we rely on as students. Our departmental staff are experts at navigating the labyrinths of scholarship applications, registrations, and regulations that are highly specific to each program. We often come to them with pressing questions and tight deadlines and they do an incredible job providing us with knowledge and guidance that we would be hard-pressed to find anywhere else. The proposed restructuring threatens that expert knowledge. Our existing staff, who already work full-time jobs, will be asked to take on more work and be accountable for thousands more students. We doubt that the close relationships we presently enjoy with our departmental staff can survive this. Without easy access to expert support staff, the quality of our education is threatened. Additionally, we already know that this proposal is causing great amounts of stress and anxiety among
support staff, faculty, and students. By asking staff to do more with less, the Dean of Arts is creating conditions for an unhealthy work environment. Departmental staff, some of whom have been in their positions for over 20 years, will need to relocate and retrain for an ever more demanding workload. In the November newsletter put out by McGill University NonAcademic Certified Association (the union representing many of these workers), Vice President Labour Relations David Roseman addressed a rise in workload-related stress and warned that it can lead to serious health risks if unchecked. In the case of the proposed Arts/Ferrier hub, we feel that it is unfair, and perhaps even in violation of the contracts of the staff, to expect 12 people in one hub to do the work previously accomplished by 15. As a result, faculty and students will inevitably have to take on more administrative duties at the expense of our research and learning. Finally, there is reason to suspect that this restructuring effort will fail to provide the efficiency and cost-saving benefits sought by its supporters. In addition to the physical infrastructure that must be built and renovated to create these hubs, the human resource structures of the new units must also be rewritten. Managerial, nonunionized staffing positions will be created at great cost, while the confused chain of command between students, faculty, and staff will pose
a challenge to those who need to access these services. Reflecting on the bottlenecks that frequently plague the newly centralized Service Point, we feel somewhat justified in our pessimism on this point. Throughout the process there has also been a worrying lack of evidence presented to stakeholders to suggest the viability of this plan, whether in terms of documented cost-savings, demonstrable efficiencies, or student, staff, and faculty satisfaction with such arrangements at universities comparable to McGill. The University of Manchester is one case in which the reorganization of staff into extra-departmental “clusters” in 2006 resulted in such poor outcomes that they are currently reversing this restructuring. Professor Amelia Jones, Chair of Art History and Visual Studies at Manchester at the time, described it as “a deeply dysfunctional situation.” Noting the radical inefficiencies caused by the loss of support staff knowledge and diminished departmental morale, she writes that “the claim of efficiency is patently not borne out by the reality of what occurs.” In light of the considerable stakes of this issue, and the lack of due consideration to the consistent negative feedback received in all public consultations to date, we would like to suggest the following three forms of action: 1) Talk about it Many students aren’t aware of
this issue or its negative consequences. Ask your student organization, faculty members, and support staff if they are concerned about the restructuring. We all stand to be affected. 2) Participate in an action Join us for an art action that aims to put a face on austerity at McGill on Thursday December 5 at noon in McLennan Library (main lobby). We are also hosting our own town hall on Tuesday January 14, from 5:35 p.m. to 7:25 p.m. in Arts W-215, in order to promote awareness and build solidarity in our efforts to stop the forced relocation of our departmental staff. 3) Share your concerns You can contact the instigators of the restructuring and express your thoughts about the restructuring. You can leave feedback on the administration’s People, Processes & Partnerships webpage (www.mcgill. ca/arts/facultystaff/people-processespartnerships/project-feedback-form) or email the Dean of Arts directly at christopher.manfredi@mcgill.ca. To view a full list of signatures for this open letter, view the online article at www.mcgilldaily.com/2013/11/ save-our-support-staff/. For more information about the student response to the support staff restructuring, visit www.supportourstaffmcgill.wordpress.com and the Facebook page: www.facebook.com/supportourstaffmcgill.
18 Société «Le monde est un terrain de jeu» The McGill Daily & Le Délit
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La visite de bâtiments désaffectés passionne des milliers d’explorateurs. Léo Arcay Le Délit
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’urbex, de l’anglais urban exploration (exploration urbaine), est une activité consistant à visiter des lieux abandonnés dans des paysages urbains. Depuis les années 1970, les explorateurs urbains agissent dans toute l’Amérique du Nord et l’Europe. Toits, galeries de métro, usines, entrepôts, hôpitaux, catacombes et monuments historiques: les explorateurs ont le choix. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ces lieux ne sont pas aussi rares qu’il n’y paraît. Une petite recherche sur Internet peut révéler quantité de bâtiments désaffectés dans des endroits que nous côtoyons tous les jours, même au cœur des métropoles. Montréal foisonne de commerces, de locaux et d’entrepôts abandonnés, notamment dans les anciens quartiers industriels, comme Hochelaga par exemple. Étant illicite, l’urbex se développe principalement dans l’anonymat des réseaux sociaux et de forums spécialisés sur Internet. Des banques de données répertorient les lieux. On y trouve aussi
bon nombre de photos d’amateurs ou de professionnels et des récits d’exploration. Les accès sont souvent discrets et se transmettent grâce au seul bouche-à-oreille. Le réseau de l’urbex a donc une certaine organisation qui permet à ses membres de se rencontrer, tout en restant volontairement fermé au grand public. Les explorateurs organisent par ailleurs des événements de rencontre. Le principal rendez-vous canadien est l’OPEX, qui regroupe quelques dizaines de personnes venant des quatre coins du globe. Les réseaux français et australiens sont également très actifs. Le Délit a pu, par l’intermédiaire de ces réseaux, obtenir plus d’informations sur cette activité méconnue et surtout sur ses pratiquants. Une pratique consciente Les explorateurs urbains parcourent sans cesse de nouveaux lieux à la recherche d’ambiances particulières. Une bonne partie d’eutre eux pratique également la photographie. S’il existe une grande variété de profils d’explorateurs, la plupart sont motivés par la curiosité de telles découvertes, leur esthétique et l’adrénaline que pro-
Lily Stoneheart
Lily Stoneheart curent ces aventures. Beaucoup sont sensibles aux conséquences du temps sur ces lieux, leur transformation progressive. «Ils évoluent [...], d’une part par l’érosion et la nature (les effondrements, la végétation qui envahit une pièce) et d’autre part (et surtout) par l’action humaine: squatteurs, artistes, vandales [...] s’approprient naturellement ces lieux et peuvent y trouver une liberté de création ou d’action», explique Claire, exploratrice dans la région parisienne. Certains soulignent également la dimension historique de l’urbex. Le fait qu’il s’agisse souvent de vieux châteaux ou de bâtiments industriels crée un prétexte pour redécouvrir le patrimoine culturel, s’interroger sur l’histoire des lieux, leur utilité et les personnes qui les ont traversés. «J’adore me demander ce qui s’est passé pour qu’une maison soit laissée à l’abandon, comment vivaient ces gens... etc. On a même parfois l’impression d’éprouver de la sympathie pour ces personnes que nous ne connaissons pas», souligne Lily Stoneheart, exploratrice en France et en Belgique. Préserver le secret Les explorateurs se positionnent plus comme des observateurs que comme des acteurs. La plupart craint que leurs endroits favoris soient détruits ou endommagés. Ils essayent le plus possible de préserver les lieux dans l’état où ils les ont trouvés. «Il y a des règles non-écrites que je respecte.
Ne pas briser, ne rien voler, pas de graffs, surtout protéger ses lieux des «faux-explorateurs». Je ne donne mes spots qu’à ceux en qui j’ai confiance», rapporte Rdx-Foto, explorateur québécois. Toutes les personnes interrogées pensent que l’urbex doit absolument rester dans l’ombre, voire qu’il s’agit d’une activité déjà trop connue. Une fréquentation plus importante accélérerait la dégradation des lieux qui leur sont chers et augmenterait donc leur dangerosité. «Plutôt que de rester magiques pendant cinq ans, [les lieux] sont défoncés au bout de six mois car le nombre de visites y est impressionnant et certains font n’importe quoi, laissent les entrées grandes ouvertes, [...] se font prendre, ce qui veut dire que le spot finit sous alarme [...]», proteste Lily. Certains pointent le fait que, si l’urbex était démocratisée, son intérêt même s’éteindrait. Les lieux seraient plus faciles à trouver et l’exploration perdrait de son charme. «Lorsque l’on trouve un nouvel endroit, on aime bien le garder secret. Il y a un certain mérite», confie James, explorateur en région parisienne et en Angleterre. Les explorateurs se rejoignent aussi sur le caractère dangereux de l’urbex, ce qui justifie son illégalité. «Nous allons souvent dans des lieux désaffectés depuis quelques années. Les dangers: la moisissure, l’amiante (souvent présente dans les vieux bâtiments), les maladies reliées au système respiratoire […]. Souvent, ces endroits ont été
[à moitié détruits], la charpente est plutôt chancelante, des grosses bouteilles de gaz [sont] souvent oubliées dans la rouille, bref, pleins de dangers nous menacent...» explique Rdx-Foto. D’autres ajoutent que l’on peut également croiser des individus potentiellement dangereux ou drogués, des squatteurs ou des voyous. Jeunes délinquants ou aventuriers des temps modernes? Les opinions sont assez mitigées parmi les explorateurs eux-mêmes. Certains évoquent les quelques fois où ils ont été pris en flagrant délit par des voisins méfiants, voire agressifs. D’autres ne comptent plus ceux qui renoncent à tenter l’expérience lorsqu’ils prennent conscience des dangers de l’activité. D’autres encore sont fascinés par les photographies leur présentant ces bâtiments à l’abandon comme des saints lieux de pèlerinage. L’imagerie populaire y est pour beaucoup. Quoi qu’il en soit l’urbex ne laisse pas indifférent. Nous laisserons aux acteurs le soin de déterminer pourquoi ce passe-temps jouit d’une popularité exponentielle à cette période de l’histoire. Un moyen de s’évader dans une société où une jeunesse aventureuse peut se sentir paralysée par les normes et la routine quotidienne? Un besoin de découvrir sans cesse alors que les cartes du monde sont déjà toutes tracées? Un désir de liberté, de pouvoir vivre de nouvelles expériences? Selon RdxFoto, «le monde est un terrain de jeu», tout simplement. [
Société
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OPINION
Grand pas pour les inégalités Virgin Galactic fait de l’espace la propriété des plus riches.
Julia Denis Le Délit
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n 2015 le monde entier lèvera les yeux et tendra l’oreille vers les étoiles pour écouter l’une d’elles: Lady Gaga. Une star parmi les «stars». La nouvelle de ce premier concert historique dans l’espace n’est pas qu’un simple ragot de magazine people. Rapportée par le très sérieux journal français Le Point, elle nous fait réfléchir sur ce front pionnier au-delà de l’atmosphère: l’espace. Une clientèle restreinte En 2015 la société du milliardaire Richard Branson, Virgin Galactic, lancera quelques aventuriers chanceux en orbite, dans des vols à 100 kilomètres de la Terre. Des aventuriers chanceux? Le descriptif est plutôt mal choisi car les quelques 600 candidats déjà inscrits ne payeront pas moins de 270 000 dollars canadiens pour expérimenter la «gravité zéro». Qui sacrifierait 26 000 heures de travail au salaire minimum québécois pour être lancé à 3 500km/h dans une sorte d’avion du futur? Quelques stars du showbiz (dont Rihanna ou encore Paris Hilton), soucieuses de s’offrir un
Romain Hainaut| Le Délit petit coup de communication intersidéral. Mais aussi quelques milliardaires moins connus, souhaitant illuminer les dîners mondains de leur aventure hors des sentiers battus. Ou encore quelques rêveurs for-
tunés n’ayant toujours pas enterré leurs utopies d’enfants. Un clivage renaissant Ce nouveau phénomène, bien qu’extraordinaire et symbolique du
progrès technologique, n’en reste pas moins dérangeant d’un point de vue social. À notre époque où le voyage est considéré comme étant démocratisé grâce aux compagnies aériennes dites low cost (à bas prix) et aux agences de voyages à prix cassés, on avait enfin l’impression que l’espace terrien était presque accessible à tous. Mais ce nouveau monde qu’offre Virgin Galactic crée de nouvelles frontières sociales. On se croirait projeté dans un film de science-fiction dans lequel seuls les riches ont la possibilité de s’évader de notre planète polluée pour aller vers cette oasis qu’est l’espace. Si ces voyages d’un nouveau genre se généralisent, la différence qui va se faire entre ceux qui peuvent ou qui ne peuvent pas voir la Terre «d’en haut» sera comme une nouvelle strate sociale. Une classe sociale dominante encore plus «supérieure» que celle de Karl Marx, car elle sera à 100km au-dessus du peuple. Cela nous amène alors à réfléchir sur la division actuelle de notre société. Cette classe, constituée de ceux qui auront leurs sièges dans un vaisseau spatial, existe déjà bel et bien. Elle est constituée de célébrités, de grands PDG ou de riches
financiers. Ceux-ci sont encore plus dominants que les bourgeois du marxisme car ils nous possèdent sans même que nous travaillions pour eux (contrairement au prolétaire d’antan): nous appartenons à Lady Gaga en étant SES fans, SES «monsters». Nous appartenons à un riche créateur de société informatique (Google, Facebook…) qui détient alors une quantité effrayante d’informations à notre propos. Nous appartenons aux riches banquiers ou aux traders qui détiennent dans leurs portefeuilles nos emprunts d’étudiants. Le premier vol dit «grand public», qui sera retransmis par la National Broadcasting Company (NBC), groupe audiovisuel étatsunien, comme «l’un des événements télévisés les plus mémorables de la télévisions» (selon Sharon Scott, PDG de Peacock production, une filiale du groupe NBC), sera donc une illustration grandeur nature des inégalités actuelles. Cet espace ne sera que celui d’un petit nombre qui domineront du regard les autres terriens, qui n’ont que leur imagination et leur poste de télévision pour se rapprocher des étoiles. Une métaphore de la pyramide sociale. [
Internet, un espace menacé Un traité pourrait mettre en péril la liberté d’Internet. Jessika-Kina Ouimet Co-directrice d’OpenMedia McGill
L
e 13 novembre dernier, alors que nous ignorions toujours les politiques exactes de l’accord du Partenariat Trans-Pacifique (TPP), nul autre que WikiLeaks publiait le texte secrètement négocié pour l’ensemble du projet. Le rapport publié comprend les positions des négociations et des désaccords entre les présidents de 12 pays: l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, le Japon, les États-Unis et le Vietnam.
Un pacte aliénant Le TPP est le précurseur d’un pacte, tout aussi secrètement gardé, le TTIP (Transatlantic Trade et Investment Partnership, soit
Partenariat d’Investissement et de Commerce Transatlantique), pour lequel le président américain Barack Obama a entamé des négociations en janvier 2013. Ensemble, le TPP et TTIP auront un impact sur plus de 60% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Nous savions, par le biais d’une ébauche publiée en février dernier, que le TPP s’avérait bien plus qu’un simple accord de libre-échange, car il pourrait notamment «empêcher la population d’accéder à des médicaments sûrs et abordables, affaiblir les règlements qui régissent le contenu dans les médias, freiner l’innovation dans le domaine de la haute technologie, voire limiter la capacité des gouvernements futurs à légiférer pour le bien de la santé publique et de l’environnement» (d’après une déclaration du Parti Vert du Canada sur leur site internet.)
Bien que ces politiques de libreéchange soient, et aient toujours été, des sujets délicats, cette fois-ci un nouvel enjeu est mis sur la table: la censure d’Internet. En effet, ces dernières régulations pourraient non seulement jouer sur le coût de l’Internet, mais également le légiférer. Si certains croyaient encore que l’espace de l’Internet nous appartenait, bon nombre seront déçus. D’abord, les négociations touchent de près la question de propriété intellectuelle. Cellesci pourraient accorder moins de droits aux utilisateurs et criminaliser le contournement de serrures numériques. Concrètement, le téléchargement de musique pourrait être considéré comme un crime, un amendement inspiré du modèle judiciaire américain. Ainsi, il serait désormais justifiable en vertu de la loi de juger votre ordinateur comme un dispositif qui facilite cette infraction.
De plus, les parties intéressées du TPP parlent d’institutionnaliser des mesures permettant d’avoir le pouvoir de déconnecter des utilisateurs suspectés d’infractions. En un mot, si vous énervez les gouvernements avec vos téléchargements, vos partages de données numériques, voire vos «blabla» et vos blogs, vous prenez le risque d’être privé d’accès à Internet! Et inévitablement, par cette législation, on sous-entend le droit d’inspection et de surveillance en ligne. La démocratie en danger Ce n’est pas une surprise, le gouvernement américain demeure le leader de la meute au cours de ces négociations. Et, paradoxalement, tandis qu’on clame la transparence gouvernementale, il faut se battre pour avoir accès à un simple brouillon de l’accord. Une seule exception à la règle: un groupe de quelques 600 conseillers commerciaux qui
ont pu avoir accès à ces négociations privées. Quoi que l’on pense du libreéchange, le secret des négociations du partenariat représente un énorme assaut sur les principes et la pratique de la gouvernance démocratique. Le problème réside dans l’ignorance flagrante de la population face à un sujet d’une aussi grande envergure, et qui, forcément, changera le cours des choses. Si l’Internet nous paraît tellement accessible, trop de gens ignorent encore que non seulement il se capitalise à une vitesse effarante, mais qu’il est à la veille de se politiser radicalement. Et donc, on revient aux principes de bases qui sont le fondement de notre histoire: dès que l’on commence à poser certains points de contrôle, ces points de contrôle sont sujets à être corrompus et exploités. Aussi intangible que nous parait l’espace de l’Internet: il y passera aussi. [
Features
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TAKE BACK YOUR Instructions for use: Use these two pages to occupy spaces on campus. It
What is the situation?
Why is student sp
There is a lack of independent student spaces at McGill. The student-run café will not have space for students to use like the Arch Café used to have. After more than three years, SSMU and McGill are still negotiating the lease for the Shatner building.
Student space is needed ties and safer spaces. Stu circumvent inherent hie bringing about free dialo ideas without academic p to change structures thr that a student-run space creates the possibility of tional oppression in spac
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R STUDENT SPACE can be a poster, a napkin, or a paper hat. Interpret and create as you may.
pace important?
What can we do?
d to form communiudent-run spaces can erarchies of academia, ogue and sharing of pressures. It is easier rough open dialogue e facilitates, which f having less instituces.
We can call on the administration to be fair during lease negotiations with SSMU, reflect on ways in which we can create safer spaces, and appropriate and occupy spaces on campus to make it student-oriented.
Signed by The Boxer Project, get in touch at theboxerproject@gmail.com.
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A SHUTTLE TO UNITE US ALL
LOOKING AT THE MAC CAMPUS SHUTTLE
AND HOW IT AFFECTS MCGILL SPACE Robin Reid-Fraser | Features Writer Illustrations by Alice Shen
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he first day of the semester, I got up at 6:15 a.m. to bike to the Roddick Gates by 7:30 a.m., in order to take the 7:45 a.m. bus out to Macdonald Campus. To my surprise (since I had never taken it early in the morning before), many students were already there, waiting in line. I didn’t make it on. I did, however, get on the 8:30 a.m. bus, which left five minutes early because it filled up so quickly, and only ended up about ten minutes late to my 9 a.m. class. I found myself wondering if there was anyone on the bus who was supposed to be there for 8:30 a.m., or if they would have just given up when they missed the earlier one. I wondered what it would be like to wait for the bus in the winter, especially if I had to wake up even earlier and wait that much longer to catch one that would get me to class on time. Although, McGill’s two campuses – downtown and Macdonald – are crucial in defining the university experience for students who inhabit it, there is a noticeable division between the two spaces. This does not only refer to the spatial separation of around 36 kilometres, but also refers to the difficulty students and organizations from the campuses have interacting with each other. This is why, when defining student space at McGill, we often forget to include both campuses and all the value found in them. The Macdonald shuttle could be a way to bridge this gap, to bring knowledge, resources, and people from both locations closer together. The Macdonald Campus shuttle operates Monday to Friday, and during the regular academic year runs buses roughly every 45 minutes in both directions, with the first buses leaving around 7 a.m. and the last ones leaving no later than 6:15 p.m. In the summer (following exams in April, until the end of August) it runs only twice a day in each direction. In order to
ride the shuttle, students must receive a sticker from either Service Point or Laird Hall to put on their McGill ID, and to get that sticker one must be registered in a class out at Mac. Faculty and staff can purchase bus tickets for $2 a ride through an online request form, and visitors taking the bus may do so provided they have a faculty or staff member fill out a request form on their behalf. Each bus holds 48
students, and operates on a firstcome, first-served basis. Not that many McGill students actually ride the bus. According to Academic and Administrative Services at Macdonald Campus, which records the number of students who ride it per day, there were between 500 and 550 per day who rode it in the first week of November. As such, it’s not something that is talked about very much among
most students on the downtown campus. For the students who do use it, however, it can be as much a part of their experience at McGill as classes, and in many cases involves the same time commitment. Because of this, students have a variety of opinions about how the shuttle buses function, and how well it suits their needs. This semester I have classes at Macdonald Campus four days a
week, at varying times in the day. Before this year, I had only taken one course there, which was in the middle of the day, when the shuttle typically has fewer passengers, and thus there is not the same necessity to arrive 10 to 15 minutes early in order to actually get a spot. Last year, when I was SSMU VP External, we spoke to the Macdonald Campus Students’ Society (MCSS) executive members about the shut-
Features tle service as a recurring issue for them, realizing it is a complex situation involving a number of factors, none of which are easily resolved.
STUDENT COMMENTS
I spoke to a number of students who ride the shuttle regularly to try and get a sense of their experiences and whether they had thoughts about problems and possible improvements. Most riders I spoke with appreciate the service that the shuttle provides. Even though many had thoughts about what could make it more effective, there was an overwhelming sense of gratitude for its existence. Tracey Proverbs wrote, in an email response to my questions, “I love the shuttle because it gives me a chance to pause in the day. <3 [sic] Mac shuttle.” Others had similar sentiments – expressing that they
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ten Perry, who rides the bus twice a day, five days a week, made the point that “it’s not like we don’t have enough resources [in terms of bus capacity], it’s just that they’re not distributed the right way.” She also noted that the ridership tends to be higher at the beginning and end of the semester, and that around exam period in particular she feels like she needs to plan ahead to arrive especially early in order to catch a bus that will get her there on time. Another concern had to do with how much the buses actually stick to their schedule, particularly in the evening. Because there is a large number of students taking the bus toward the end of the day, they will sometimes fill up and leave earlier than the official scheduled times. This can mean that the bus that is scheduled to leave at 5:30
SCHEDULES AND DRIVER CONTRACTS
A list of Frequently Asked Questions about the shuttle bus is posted on the outside wall of the Centennial Centre at Macdonald Campus, right next to the bus stop itself. Many of the questions have to do with the level of service, and whether or not there could be more buses running at peak periods in the day. The answer, according to this sheet, is “no,” due to budgetary constraints and the necessity of following a fixed schedule. Furthermore, it points out that the bus drivers are entitled to breaks, such as one for lunch, which is why the same driver who drops students off at one campus does not necessarily pick up students from there and drive directly back to the other campus. The shuttle bus drivers aren’t McGill employees. Rather, they work for the bus company and are hired on contract. Their contracts specified an amount of time for a break after a certain amount of driving, as well as the usual expectations for breaks such as one for lunch.
“It’s not like we don’t have enough resources [in terms of bus capacity], it’s just that they’re not distributed the right way.” Kristen Perry STM SERVICE COMPETITION
enjoy the experience of riding the bus. The fact that some of the buses are equipped with wireless internet was also mentioned as a highlight, particularly by those who take it most days of the week. That being said, the people I spoke with also raised some recurring issues. Almost everyone I talked to agreed that at least one more shuttle in the morning and in the evening would be useful. Kris-
p.m. actually leaves around 5:10 p.m. There is no sign or other way of indicating this, which means that students who show up after it has left may end up waiting much longer for the last bus at 6:15 p.m. When this happens, students have no way of knowing that they’ll be waiting that long for the next bus unless someone has watched the earlier one leave and can pass the message along.
Another factor that further complicates things is that the shuttle is not allowed to compete with the Société de transport de Montréal (STM) public transit system in any way. Because the shuttle bus is used for academic purposes (i.e., students being able to get to class), it is able to operate as it does. However, it cannot expand outside of its current hours because that would imply that students are using it in order to go to or from activities other than classes or labs. According to an anonymous source, McGill had approached the STM at one point about partnering with them to run another bus between downtown and Macdonald Campus, but were told that McGill would have to be responsible for paying the full cost of the bus itself, an estimated $100,000. Concordia University runs a bus be-
tween their downtown and Loyola campuses in partnership with the STM, but part of the reason that is a feasible option is that their ridership is much higher, since their student population is distributed more evenly between the two campuses, unlike at McGill where the vast majority of students are on the downtown campus.
MACDONALD CAMPUS COMMUNITY
Evan Henry, who served as the 2012-13 MCSS Senate representative, spent quite a bit of time dealing with the issue during his term. Another barrier he ran into was that some of the administration at Macdonald Campus are resistant to the idea of having a bus later in the evening because they felt that it would turn Mac into more of a commuter campus and disrupt the community that exists there. Henry did not really agree with this feeling, and stated out that having a more accessible form of transportation might do the opposite by making it easier for students who live downtown and take classes at Mac to stay later and participate in campus extracurricular activities.
POSSIBLE SOLUTIONS AND ALTERNATIVES
Several of the students I talked to have been involved at one point or another in proposing solutions or alternatives to the issues with the shuttle bus. For example, Perry told me that earlier this semester, she and a friend had discussed the idea of having students fill out a form on Minerva indicating when they are most likely to ride the shuttle, in order to modify the schedule to reflect the times of highest use. She and her friend brought the idea to the Academic and Administrative Services office at Macdonald Campus, and even offered to create the form themselves, but were told that the shuttle schedule would not change even if the form was created. I spoke with Jaaved Singh, the current President of the MCSS, who, like his predecessors, has been looking at the issue of student transportation between the campuses. He told me that MCSS has been encouraging students to use carpooling to and from Macdonald campus, particularly later in the evening when the shuttle is no longer running. The MCSS is in the process of developing a carpooling tool to add to its website, in order to facilitate easier communication. I also mentioned to him the possibility of having some kind of system to indicate when the next bus would be leaving, in the event of buses leaving earlier than scheduled. He told me that there had been a system of leaving notes on the bulletin board near the bus stop, but that the notes weren’t necessarily updated every day, so there could be confusion about whether a note was current or not.
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He did say that MCSS could look into installing something a bit more user-friendly, such as a chalkboard.
McGill had approached the STM at one point about partnering with them to run another bus between downtown and Macdonald Campus, but were told that McGill would have to be responsible for paying the full cost of the bus itself, an estimated $100,000. MOVING FORWARD?
In general, it would seem that the consensus on the shuttle bus is that it’s good, it serves an important purpose, but it’s not perfect and making it better with the current state of affairs isn’t easy. Small issues, such as communication about bus departures, can hopefully be solved relatively easily. However, the combination of financial austerity at McGill, driver contracts, and restrictions against competition with the STM have left the major issue of scheduling in a way that serves more students at a standstill. These issues threaten the viability of the shuttle system, and in a sense, a failure of the shuttle would result in diminished possibilities for students of both campuses to communicate. One thing that struck me over the course of this research is that it is an issue that students are willing and eager to engage with. Administrators at McGill frequently call on students to provide input and help find solutions to problems. This is an issue in which it seems that there is no shortage of students willing to be involved but it would seem that there is one too many barriers to actually being able to put that involvement into use. If we are to be a united campus and an inviting space, we should strive to address the separation between campuses – and the shuttle is the best way to start doing so.
PRIX du livre politique 2014
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Société
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OPINION
La Rue, terrain d’expression Côme de Grandmaison Le Délit
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lace Tahrir, Place Taksim, Wall Street… Partout les lieux publics rassemblent hommes et femmes dans une même volonté de changer les choses. Avant ces événements récents qui ont vu les partisans de la démocratie et de la liberté prendre d’assaut l’espace urbain, bien d’autres avaient déjà utilisé la rue comme un moyen d’exprimer leur frustration. Les étudiants chinois de Tian’anmen, le mouvement des droits civiques dans les années 1960 aux ÉtatsUnis ou encore les étudiants de mai 1968 en France avaient déjà fait ce constat que, pour être écouté, le peuple devait descendre dans la rue. Mais cela change-t-il vraiment les choses? L’Egypte n’est-elle pas retombée sous le joug de l’armée malgré les morts? La finance capitaliste n’a-t-elle pas continué à prospérer malgré les indignés? On est donc en droit de se demander si, dans le cas extrême, il faut prendre le risque de mourir pour un idéal quand bien même sa transposition au réel est incertaine. Comme le dit Georges Brassens, «mourrons pour des idées d’accord, mais de mort lente». En effet sont-ce les idées qui gouvernent le monde? D’aucuns soutiennent que c’est l’économie, pratique, froide, chiffrant tout en terme de perte et de profit, qui est derrière chaque décision politique impactant notre vie: cette vision est cynique, mais si l’on regarde ce que veulent vraiment les gens, ce n’est pas en majorité la liberté de la presse, ni le droit de se marier avec qui ils souhaitent. Ces dernières préoccupations sont post-matérialistes, c’est-àdire qu’elles ne surgissent que dans
les sociétés ayant atteint des standards de vie suffisamment élevés pour n’avoir plus à se préoccuper de leur pain quotidien. Les questions identitaires sont de mises dans ces sociétés: qui suis-je? À quoi ai-je le droit? Telles sont les questions auxquelles tentent de répondre les habitants des ÉtatsUnis, du Canada, de la France selon cette définition. On peut penser que la population est bien loin de cela, mais il suffit d’observer les questions liées au mariage gay ou à l’immigration pour voir que ces questions d’identité sont bel et bien au cœur des débats actuels. Néanmoins il faut les relativiser, elles restent minoritaires, surgissant parfois sur la scène publique, mais le plus souvent cantonnées à l’espace des politiciens «professionnels». Tandis que les questions de chômage ou de précarité font vraiment sortir les gens de chez eux. Ainsi, ces préoccupations matérialistes (avoir un travail décent, de quoi se nourrir) sont plus à même d’occuper l’espace public. Mais, paradoxalement, elles sont parfois occultées de l’espace politique: en France, le président Nicolas Sarkozy (20072012) avait été accusé d’utiliser les questions d’«identité nationale» et d’immigration comme cache-misère; plus récemment c’est à l’actuel chef d’État François Hollande que l’on reprochait d’utiliser le mariage gay comme un moyen de détourner l’attention des électeurs, alors que la croissance était au plus bas. Ce n’est pas pour rien que le Front National, parti d’extrême droite soutenu par un nombre grandissant d’ouvriers, voit sa popularité grandir pendant que celle du Président socialiste s’effondre. Le décalage entre espace public et espace politique est donc
notable dans les démocraties post-matérialistes. Mais dans d’autres pays, où les libertés fondamentales sont inexistantes, on constate que les gens sont également préoccupés par le chômage et la précarité. À ceux-ci viennent s’ajouter la corruption, la justice arbitraire et tant d’autre choses qui affectent directement leur vie. Si bien que l’on comprend pourquoi ces injustices se cristallisent en de plus grandes révoltes. Si les démocraties post-matérialistes se concentrent sur certaines questions, les autres pays les mélangent toutes: le chômage est une conséquence du manque de liberté, puisqu’il semble procéder en partie de l’absence d’implication du peuple dans les décisions politiques et de la corruption. Le Printemps arabe n’est pas né de grands discours, ni du cerveau des philosophes. Il a été lancé par des peuples avides de liberté, de vie décente et de respect. Les pays «développés» n’ont pas le monopole des idéaux, de la quête d’identité. C’est quand un peuple s’unit dans le courage qu’il est vraiment grand. Quand il refuse de voir un marchand de plus se faire brûler en public, ou un bloggeur de plus être torturé sans raison. C’est alors que la rue prend son sens le plus ultime, et que l’espace urbain devient vraiment un espace humain. Quant à ceux qui disent qu’il vaut mieux vivre qu’être libre, c’est parce qu’ils le sont déjà, la plupart du temps. Et l’un ne va pas toujours sans l’autre. Henry David Thoreau disait: «on attend avec bienveillance que d’autres remédient au mal afin de n’avoir plus à le déplorer.» C’est à cela que sert la rue: à remédier au mal. Et si elle n’y arrive pas toujours, ou mène à un mal plus grand, elle aura au moins essayé. [
Voici ce que 66 étudiants ayant répondu à un sondage pensent quand on leur demande si le pouvoir politique peutêtre gagné dans la rue, sachant que 83% d’entre eux avouent ne manifester que moins d’une fois par an ou jamais:
Romain Hainaut | Le Délit
Sci+Tech
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Baring brains
The limitations of brain imaging Benjamin Elgie The McGill Daily
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umans rely heavily on our vision to understand the world around us. It should be no surprise that science, an extension of that understanding, should seek to describe its findings in visual form. In neuroscience, this has resulted in the field of neuroimaging, which includes techniques such as electroencephalography (EEG), magnetoencephalography (MEG), positron emission tomography (PET), and functional magnetic resonance imaging (fMRI). These techniques all measure some proxy for neuronal activity. In the case of fMRI, the measured activity is a blood-oxygen level dependent (BOLD) signal, which describes the ratio of oxygenated to deoxygenated blood in the brain. When brain cells are active, they consume oxygen, and as a result, blood oxygen levels in active area decreases. The BOLD signal is used as a representation for neuronal activity, though the time-course of this signal is much slower than actual changes. fMRI is popular among scientists because it has the potential to reveal the roles of specific networks of brain regions. It has also taken a front seat in media coverage of neuroscientific research, in no small part because the final products of fMRI analysis are attractive, seemingly convincing images of brain activity.
fMRI is popularly regarded as a direct measure of what is going on in the brain, but this is not the case. This is troubling for several reasons. fMRI is popularly regarded as a direct measure of what is going on in the brain, but this is not the case. The BOLD signal is much slower than the neuronal activity that causes it, and can only measure relative changes in the brain. Therefore, most fMRI experiments must compare different BOLD signals; usually a resting signal and a baseline signal recorded during the experiment (which can cover a broad range of cognitive and behavioural tasks and
Tanbin Rafee | The McGill Daily states). Because of this comparison, ‘activation’ or ‘deactivation’ is only relative to the baseline measures of brain activity. Furthermore, a region that becomes more ‘active’ during a task might be indirectly exciting or inhibiting other brain regions. Statistics used to analyze fMRI results are another issue with interpretation of findings. Small changes in data processing or statistical analysis can bias results. This problem is exacerbated by the use of multiple analysis packages across the field, which often use different terminology and approaches for similar analyses. Neglecting small steps can lead to false positives, as intentionally demonstrated in an article in the Journal of Serendipitous and Unexpected Results by Craig Bennett and colleagues, who used fMRI to demonstrate BOLD activation in the central nervous system of a dead fish. Compared to other scientific studies, neuroimaging studies require additional scrutiny, because their output has more persuasive power than many other techniques – paricularly in the case of fMRI. Several studies, including one by Deena Weisberg and colleagues published in the Journal of Cognitive Neuroscience, have found that non-experts are more likely to be persuaded by a scientific study if it is accompanied by fMRI brain images, rather than a different type of graphical representation of results. Researchers have also shown that potential jurors who read summaries of a criminal trial were more
likely to be convinced of a defendant’s guilt when fMRI evidence was produced. A study by David McCabe and colleagues in Behavioral Sciences and the Law found that the evidence provided by these brain scans was perceived as more powerful than similar evidence from polygraphs, or thermal facial imaging. This bias was removed when the participants received additional information critiquing the use of fMRI as a lie detection technique. The use of fMRI in lie detection brings up many of the same issues as the use of polygraphs, the so-called ‘lie detectors,’ which compare physiological measurements of arousal during questioning to the same measurements during a neutral baseline. Polygraphs can be moderately accurate at detecting deception (around 70 per cent), but also have very high rates of false positives (around 65 per cent). According to creators of fMRI liedetection, these methods are about 90 per cent accurate. However, as discovered in a study by Giorgio Ganis and colleagues published in NeuroImage, associating covert movements or mental imagery with irrelevant or baseline stimuli can reduce that rate to 33 per cent – less than chance. This vulnerability to false positives, and to simple countermeasures, is only one technical limit to fMRI deception detection. Other issues exist, especially as laboratory studies of lie-detection have all involved willing, neurotypical (those without a developmental
or psychiatric disorder strongly affecting mental function) participants in a safe lab setting, instructed to give a binary true/false response, none of which might be true in law enforcement or other similar settings, as discussed by Jeffrey Simpson in the Journal of the American Academy of Psychiatry and the Law, among others. Technically speaking, fMRI may not be effective for deception detection, and the possibility of false positives remains. There are also a host of ethical and legal issues. Given the persuasive nature of fMRI results, even equivocal findings might be taken as strong evidence of an individual’s guilt or dishonesty. Privacy issues are highly relevant, as individuals are generally assumed to have some right to their private thoughts. Furthermore, conflicts of interest abound. In a recent American civil case, for example, a private corporation scanned their client a second time after the first scan delivered a ‘guilty’ result, on the grounds that their client had been tired during the first scan. Of particular concern is the inaccessibility of fMRI technology. Scanners are expensive, running into hundreds of dollars per hour of scanning, and data processing and presentation requires a high level of expertise. If used by the legal system, criminal defendants may lack the resources to hire their own experts or pay for their own fMRI evidence. The costly nature would widen existing disparity between wealthy and poor defendants’ ability to defend
themselves, as wealthier individuals would be able to afford convincing fMRI evidence of their innocence, and poorer individuals would not. Similar problems regarding technical ability and economic dis-
Craig Bennett and colleagues used fMRI to demonstrate BOLD activation in the central nervous system of a dead fish. parity plague other potential applications of fMRI. While pain researchers have made a great deal of progress in determining neural correlates for the perception and experience of pain, given the subjective nature, it is not possible to say whether an individual is in pain simply by assessing brain activity. This problem exists throughout the medical field, where diagnoses based primarily on brain scans can run up against subjective experience, risking further denial of medical resources to individuals who already struggle to obtain help.
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Sci+Tech
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The small things A look at quantum nanoelectronics research at McGill Science blurbs What’s happening in science at McGill.
Sivakami Mylvaganam The McGill Daily
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ince the early 20th century, quantum physics has sparked the interest and recruited the dedication of many, including the likes of Niels Bohr, Albert Einstein, and Richard Feynman. Quantum physics considers physical phenomena at a micro-
scopic level, providing a framework for understanding energy and matter at the molecular, atomic, and subatomic scale. Measuring at the quantum scale make it possible to make very precise measurements and has become crucial to the development of new technologies. Michael Hilke, a physicist at McGill, and his quantum nanoelectronics lab at McGill is looking at a number of different quantum physics applications in technology. One such technological advancement is the quantum computer – a machine capable of computations magnitudes faster than
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www.parl.gc.ca/guides
conventional computers – which has the power to crack more complicated codes and run more complex simulations. The chips in today’s computers – like the one you are currently using – process information in binary. This means that bits can exist in one of two states: 0 or 1. In contrast, quantum chips store information in quantum bits (qubits) that have the ability to be both 0 and 1 at the same time. What the qubit represents ‘spin state,’ which is essentially information about how an electron is spinning. These qubits are what give quantum computer chips the potential to store and process information at a rate several orders of magnitude faster than the ordinary silicon computer chip. Quantum dot technology is one of the proposed ways that quantum computing will come to light. A quantum dot is essentially an “electron trapped in a cage of atoms.” Using light, this electron can be in an excited state (1) or ground state (0) – the same 0
and 1 that were referred to in the previous paragraph. Using this technology, one can take precise measurements of the electron’s spin, which is useful to quantum computing. One of the materials that can be used in quantum dot technology is graphene – and is one of the areas of study in the Hilke lab. Graphene is a material with some remarkable properties. It is a crystalline form of carbon (like diamond or graphite) that is a one-atom thick. It is impermeable to gases and liquids and is the thinnest and strongest material known to date; it is also an extremely efficient conductor of electricity. Graphene’s physical properties give it the potential for many practical applications. Up close, graphene’s carbon atoms make up a honeycomb shaped hexagon lattice. These layers of graphene can combine to form superlattices, forming symmetrical, snowflake-shaped crystals. This property of graphene means that these crystals
have a larger surrounding perimeter than internal area. This enhanced surface area means that a graphene can be made more chemically efficient and reactive. Graphene’s impermeable nature make it a very good filter for small molecules when perforated with very small holes. It also has possible applications in radiofrequency detection, electricity generation, and organic displays. The Hilke lab is now is constructing single hexagonal crystals to make graphene at high qualities and for use at large scale. The story of graphene isolation is an interesting one. It was the result of the so-called “Friday evening experiment” – tried for fun and separate from the ‘serious’ research that the lab was receiving funding for. Hilke noted that this is an exciting aspect of fundamental research – though there is a high risk of failure and a low chance of achieving good results, when they do, they can be transformational and have many important applications.
Health&Ed Spaces you can count on
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The importance of advocacy and safe spaces at McGill
Photos by Robert Smith Illustrations by Alice Shen Hannah Besseau, Ralph Haddad, and Nirali Tanna The McGill Daily
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n November 6, the 36th Annual Osler Lectureship guest speaker Stephen Lewis, co-founder and co-director of AIDS-Free World, delivered a lecture at McGill on “The Power of Advocacy.” Lewis’ speech was a moving and insightful one, centred on the importance of advocacy in the fight for social justice, global health, and equality. “The public policies around HIV determined by governments and the United Nations were largely set out by the activists on the ground,” Lewis said, going on to explain that in Africa, for example, it was a number of grassroots gay men’s movements that spurred the initiatives in HIV awareness and policy. He traced the impact of the Treatment Ac-
tion Campaign (TAC) in South Africa, which set out a model for the entire continent in terms of non-state actor (a person with signficiant power not tied to a
government) strategy. Using empirical research and the concept of treatment as prevention, Lewis worked with TAC to communicate the message that “we have a crisis, the government isn’t sufficiently responding, we need some help,” until the government was forced to acknowledge the public health movement and its demands. “That’s what advocacy is,” Lewis stated. “It isn’t simply about making sure people will survive, it’s about making a discernible impact on actual public policy.” Lewis went on to say that advocacy also depends on not giving up, that, “You go out on what you feel is an uncompromising position, you’re tenacious, you’re emphatic, you alienate everyone. We’re experts at alienation, but you keep the work going, and ultimately, you will break through.” Throughout his talk, Lewis stressed what he called “the exquisite dimension of advocacy,
whether one be a student, or a member of a discipline unrelated to a particular cause – a difference can be made if you grit your teeth. One day, the pendulum shifts and
real change can be achieved.” Advocacy and safe space at McGill Lewis’ words provide a useful lesson for the youth advocate who wants to press for change at the campus level. In that vein, we can find many useful examples of advocacy groups at McGill, most of them student-run – most notably the Quebec Public Interest Research Group (QPIRG). The Inclusive Mental Health Collective The Inclusive Mental Health Collective is one example of the new working groups within QPIRG. The Collective offers “open meetings to connect, collaborate, get input from, and build community allies,” Ethan Macdonald, one of the organizers of the Collective, told The Daily by email. The Collective provides a “base camp” for individuals with “shared experience” when dealing with distress, trauma, emotional or psychological diversity, diagnosis, et cetera. Macdonald highlighted the importance of mental health advocacy in a society where few have the chance to define their psychology for themselves. This is because the vocabulary of psychology revolves around ‘disease’-oriented language, which is not typically used outside of the doctor’s office. Macdonald asserted that such language is not reflective of individuals’ experiences. The Collective tries to provide a safe space for individuals with these “shared experiences,” where they can be free to share a non-judgemental space. Macdonald went on to state that there is a “continued silence about marginalization, coercion, discrimination (ex. racism, cissexism, et cetera), and abuse
within psychiatry and medicine.” People may be coerced into seeking help or taking medication that isn’t legal yet – or that may have longterm negative side effects. An individual with “shared experience” can feel a “shame over emotions, thoughts, behaviours, and perceptions, even when they are harmless,” Macdonald contin-
McGill student Molly Swain and Concordia student Lindsay Nixon started the coalition in hopes to work toward “[providing Indigenous and Two Spirit people] with resources and materials that will contribute to the safety, respect, and legitimization of their choices and circumstances,” the Coalition told The
ued, probably because of stigma attached to mental health. The Collective helps do away with that stigma layer by layer, and is an invaluable safe space at McGill in a time when other mental health services are lacking.
Daily over email. “Whether it be clean needles, condoms and dental dams, or zines about navigating the prison system, we want to ensure Indigenous women and Two Spirit people can access what they need to make the best choices for themselves.” The Coalition functions under a non-hierarchical and Indigenous feminist framework and is open to all Status and Non-Status First Nations, Métis, and Inuit people, and Indigenous people from other lands. “We wanted this very much to be work we’re doing for our community,” said Swain. “We wanted the chance to do things that are really important for our communities and outside the academic context.” “Indigenous students can
The Indigenous Women and Two Spirit Harm Reduction Coalition The Indigenous Women and Two Spirit Harm Reduction Coalition emerged this year as a new working group of QPIRG McGill. The Coalition aims to provide harm reduction resources and materials to Indigenous women and Two Spirit (a member of an Indigenous community who doesn’t identify with their biological gender) identified people.
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Health&Ed
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have a more difficult time navigating university services, loans programs, etc., or experience
racism, sexism, cissexism, or homophobia within the institution, all of which can make their postsecondary experience more challenging,” Swain and Nixon continued in their email to The Daily. “Groups and organizations run by and for Indigenous people are important as spaces of activism, community, and solidarity in an institution like the university where we have historically not been permitted,” and where Indigenous people are highly underrepresented within “settler academia.” The Coalition is a way to re-make settler space, and “bring [the organizers’] work as Indigenous Feminists strongly committed to decolonization and resurgence into the wider community of urban Native people in Montreal.” One recommendation for a starting point is the SSMU equity council for undergraduate students looking to get more involved in social equity and campus advocacy building efforts. “They’re consistently so thoughtful and so aware of what’s going
on around campus, and so prepared to help students find a variety of options for what they want
to do and what their needs are,” said Sarah Malik, Social Equity and Diversity Education (SEDE) Office Equity Educational Advisor, agreeing that the avenues for different types of advocacy and inclusion initiatives are already in place at McGill. The challenge for some students lies in discovering the opportunities that are out there and connecting with them in relation to their needs. Social Equity and Diversity Education Office Initiatives looking to make McGill a more inclusive space exist beyond the spheres of action and student advocacy. One example of this is the wide array of workshops offered by SEDE. Malik explained that SEDE’s mission is “to inform members of the community on equity, diversity, and education in order to create a better, more inclusive campus climate.” Workshops touch upon a variety of topics, such as antiracism, equity, inclusion, and the
originating concept of safer space. These workshops have expanded to offer a certificate to students who participate in the full suite of workshops, so that students can carry out their knowledge and apply it to real-life situations, and educate their peers. Partnerships have branched out across the McGill Community from SEDE. One such ex-
“Groups and organizations run by and for Indigenous people are important as spaces of activism, community, and solidarity in an institution like the university where we have historically not been permitted.” Lindsay Nixon and Molly Swain ample is an alliance with Teaching Learning Services (TLS), in the form of workshops offered, named “Skillsets,” which have a mandate to provide transferable skills to graduate students and
faculty staff. The Daily spoke to David Syncox, Graduate Education Officer at Teaching and Learning Services, on the efforts being made to create a wide variety of workshops for graduate and teaching staff, using input from various groups. “Partnerships include a variety of faculty and departments[...] not just at a higher level of the Skillsets suite, but for something which is available for consumption of all, for any departments who want to help their student groups become more aware,” said Syncox.
In the future, SEDE hopes to advance a “public awareness strategy that will take a lot of the concepts [they] use in the Safer Spaces workshops and will engage in a lot of the concerns raised [to be put to use] by students and the partners we work with.” The Safer Spaces workshops (in collaboration with TLS, First Peoples’ House, and the Office for Students with Disabilities) have focused on issues ranging from disability and universal design, to race and cultural identity, to Indigenous perspectives
The workshops are designed to create an engaging learning experience, with an aim to “create an experience where participants can take away practical things, as well as where they can really engage in a framework with analytic concepts and issues,” said Syncox. This, along with the expansive material and supporting documents offered on the SEDE website, aims to give people the opportunity to practice values and ideas in the hopes that it will empower them to respond to discrimination.
on campus, to sexual orientation and gender identity. SEDE also hopes to raise the level of discourse on campus, to “move away from the topic of whether or not we should care about these [issues],” Syncox concluded, “to talking about[...]what kind of campus community we want, to move the conversation beyond one that’s about debate and one toward which is more constructive and creating an inclusive environment that so many people seem to be asking for.”
Interested in being an editor for The Daily? Health&Education and Photos will be looking for new editors in January. Look out for more information and email healthandeducation@mcgilldaily.com or photos@mcgilldaily.com if you are interested
Sports
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Playing the game the “right” way The different standards for white and non-white athletes Evan Dent The McGill Daily
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othing gets old, crotchety, white dude sports journalists or announcers angrier than seeing a player “disrespect the game” by celebrating too exuberantly. Close behind on the crotchety-white-dude scale is when a player yells at his teammates and makes a scene, becoming a ‘problem’ or ‘bad character’ for the team. I’m not even going to beat around the bush here: most of the time, the player they discuss doing this is not white and/or a foreigner. Simply put, white players in three of the four main North American sports – baseball, football, and hockey – are given much more latitude in how they can act on and off the playing field. Basketball, a sport where 78 per cent of male players and 69 per cent of female players are black, is noticeably different in this respect, in that it is a sport wherein behaviours are not as scrutinized in general. But in the other three sports, white players are far less scrutinized for their expressions of celebration and anger. The best example of this came last month, when Dez Bryant, a wide receiver for the National Football League (NFL)’s Dallas Cowboys was spotted by cameras shouting at his teammates on the sidelines. The announcer for the game, Brian Billick, started ripping into Bryant, chastising him for distracting his teammates while also deriding them – even though Billick couldn’t hear a word of what Bryant was saying. Soon after, mic’d up footage of Bryant’s apparent ‘meltdown’ surfaced, wherein it was revealed that Bryant was yelling words of encouragement to his teammates, especially quarterback Tony Romo. “We’re the best in the league at this!” he repeatedly told Romo, a phrase that obviously marked Bryant as a bad teammate. As Deadspin later pointed out in a post titled “You Can Get Away With Acting Like Dez Bryant If You’re Tony Romo,” Romo has regularly chewed out and embarrassed his teammates on the field, and has been given laudatory treatment by announcers for being a fiery and intense leader. When Bryant, a young black man, does it, it’s what Billick calls “a temper tantrum.”
When Romo, a white guy, does it, it’s the sign of a great field general. If you think that difference is there because of a positional difference – quarterbacks are inherently allowed to do that sort of thing, or something, while wide receivers aren’t – then take a look at comparisons between Cam Newton, the Carolina Panthers quarterback, and Tom Brady, the New England Patriots quarterback. Newton, black, has been dogged by accusations that he has a poor attitude since before he was drafted into the NFL, with one scout calling him “immature” among a laundry list of other faults. Since he’s been drafted, his sideline demeanor has been watched feverishly, and he is constantly criticized for poor body language or getting down on his teammates. Brady, on the other hand, is white, and gets cast into the same “fiery leader” archetype when he yells and screams at his teammates. Newton is the petulant one with the attitude problem, while Brady is the guy who just cares too much – all he wants to do is win. The NFL is also plagued by media figures getting uppity about celebrations, mostly, again, by black players, though some white players have not escaped this scrutiny. The league already has celebration rules in place, so no one can have too much fun on the field, but plenty of media members chastise players when their celebrations go over some imaginary boundary line that’s “too far.” In hockey, a sport with significantly fewer non-white players, the focus is often shifted onto Europeans. To take one example, Nail Yakupov, a Russian forward for the National Hockey League (NHL)’s Edmonton Oilers, is constantly attacked by the media for his lack of effort – sometimes rightly, oftentimes wrongly. This is mostly because his highly offensive style of play doesn’t always match the North American ideal of hard-working, ‘gritty’ hockey players. But what was most galling was a moment early in last year’s season in which Yakupov scored a crucial, late goal against the defending Stanley Cup Champion Los Angeles Kings. The then 19-year-old Yakupov celebrated exuberantly, sprinting down the ice and sliding on his knees. Don Cherry and other assorted old
Alice Shen | The McGill Daily white guys of the media pounced on Yakupov for not acting like “he had been there before,” and making a mockery of the game. While the celebration was out of the ordinary, compared to most hockey celebrations, Yakupov’s actions received particular attention because he’s Russian, and wasn’t playing the game the ‘right’ – read ‘Canadian’ – way. And that’s in addition to the many media members who call Russians or other Europeans “enigmatic” or say that they have “attitude problems.” The few non-whites in the sport are also often heavily scrutinized; P.K. Subban, a black defenceman for the Montreal Canadiens, is often unduly criticized for his “brash” demeanor on and off the ice, even while he acts like most other young hockey players. Baseball, a sport that has become increasingly filled with Hispanic players at the Major League Baseball (MLB) level, is nearly as bad, though less overtly. Sports journalists and, often, many of the players still cling to the “unwritten rules” of the game, which enforce a strict code of basically not celebrating anything. While not always targeting minorities, the “unwritten rules” – again, mostly referred to as playing the game the “right way” – enforce a strict code on players, reinforc-
ing the staid, conservative ways of the past. This is a form of institutional racism – the codes of the game themselves restrict those who do not fall in with traditional, mostly white behaviours of humility and respect. This sort of stringent focus on the code was seen most in this year’s National League Championship Series between the St. Louis Cardinals and the Los Angeles Dodgers. Fans and St. Louis media members constantly harped on the Dodgers for not following a perceived code of play. These transgressions included celebrating important plays on the field, admiring a home run, and, in general, being too exuberant. This was even more pronounced due to the fact that the Dodgers are a West Coast team, as opposed to the Cardinals’ conservative, Midwestern home, and the fact that the Cardinals had more ‘hard-working’ white players, while the Dodgers had more young black or Hispanic players who, according to buzzkills everywhere, weren’t ‘acting like they had been there before.’ These problems of racial bias are tied to a couple of factors: the desire for all athletes to be humble and the politics of respectability. Since athletes are in a privileged position in society – they’re often paid millions of dollars to play a
game – there is some expectation that they should be humble, and respect their opportunity. While a good idea in theory, in practice, it leads to people chastised for having personality. It enforces a level of sameness – you’re lucky to be here, so just keep your head down and play. More pressingly, for nonwhites, the idea of respectability is in play. If they act out in any way that goes against the status quo, or plays into easy stereotypes – think of Dez Bryant as the ‘angry black man’ – then they are rejected. The force is for players to act more like their ‘respectable’ – read ‘white’ – counterparts, who show humility and never make a scene, or so the story goes. Sports media has a lot of influence over how players are perceived – in fact, they control almost all of that perception. Stories where non-white players are criticized for their attitude, or told to play the game differently, are forms of control and coercion, part of a system that seeks to homogenize non-white athletes into a group more appealing to the conservative world of sports. So it’s up to the fans, and to the media, to reject the lazy, uninformed, and often racist characterizations of players who go against the grain. Who knows, we might get to see more of who these people really are.
Arts & Culture The lost era of Lebanese rocketry
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The Lebanese Rocket Society digs up some astronautics memories
Ralph Haddad and Alice Shen | The McGill Daily Ben Poirier Culture Writer
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n October 1957, Russia launched its first satellite into orbit and inaugurated its Space Race with the U.S.. Fuelled by militarism and ideological prestige, the two-decadelong contest served as a barometer of progress in space technology, effectively monopolizing publicity and glossing over the complex network of actors and interactions that defined astronautics culture at the time. In reality, rocketry and space programs were popping up all over the world, led by both independent and state-sponsored organizations, for national, military, or purely scientific interests. And yet, the significance of these alternative narratives are largely overwritten by those of the Cold War superpowers. According to Lebanese filmmakers Joana Hadjithomas and Khalil Joreige, present-day Lebanese citizens are often incredulous of the fact that their country developed its own space program during the space fever of the 1960s. Their latest film, The Lebanese Rocket Society, which screened as part of the Special Presentations category of the Montreal International Documentary Film Festival, explores archival and personal records of the eponymous space program in order to rediscover its historical
significance and counteract this collective amnesia. For contemporary Lebanese audiences, this “lost history,” as the filmmakers call it, can serve as a compelling reminder of an era when diverse members of the community could unite under a common heading amid regional, political, and religious strife. The Haigazian College Rocket Society (HCRS), which would later evolve into the Lebanese Rocket Society, was formed in 1960 at Haigazian University in Beirut. Hadjithomas and Joreige tracked down and interviewed its founder, Manoug Manougian, a young Lebanese professor who had returned to Lebanon to teach after receiving a bachelor’s degree from the University of Texas. His passion for science led him to create and fund the club with his own salary. Once he attracted several students, they began working together to engineer and test rockets, attempting to push the limits of their projectiles’ reach. When students and faculty from the University started showing up to watch the HCRS’s test launches in increasing numbers, it became clear that the project had a contagious potential for fascination. The film displays photographs of these launches, dug up in Lebanese archives and provided by Manougian himself, who explains that his club’s humble beginnings were
opened up, but also conflicted, by the interest the HCRS attracted. As Manougian and his students continued to innovate and test their designs, and reach new heights, the college administration recognized their ability to generate publicity and began funding them. With local youth developing an especially keen enthusiasm in the HCRS, rocket programs started up at other colleges in Beirut and began contributing to the atmosphere of innovation in their own rights. Later on, the Lebanese government finally decided to fund the venture, recognizing its technological success and potential to become a national enterprise, under the condition that it be renamed the Lebanese Rocket Society (LRS). As Manougian asserts in an interview, although the military was able to provide a set of important resources to the LRS, its interests ultimately conflicted with the program’s initial orientation toward science and education. Early in the HCRS’s development, the military offered the expertise of a young ballistics officer who could source materials from France and the U.S., and provide a factory setting for more complex engineerings. Manougian reveals that the military later offered him large sums of money to join a secret research project, which he turned down
after realizing that its objectives were violent in nature. As The Lebanese Rocket Society demonstrates, the military’s engagements both set the stage for a space program and ultimately cut its trajectory short, thereby hermetically sealing it from Lebanese consciousness. A necessity for a collective enterprise developed in the wake of the unstable reconciliation of the 1958 Lebanon Crisis. The civil conflict intensified the religious and political demarcations between Pro-Western Christians and Arab-Nationalist Muslims within the country. Though the film does not analyze the symbolic contours of the space program, it appears that the LRS provided an ideal means to bridge the divide in the population, since it signified both an autonomous, national enterprise, and a step in line with the West’s modernization projects. The era of the LRS was divisively ended with the overwhelming preoccupation of the Six-Day War in 1967, during which much of the archival evidence of the space program was destroyed and denied to posterity. The LRS’s most socially conducive aspect, however, was its emphasis on education and scientific discovery. As the film’s archival images show, the combination of research creation and public exhibition provided a platform for social
interactions outside the paradigm of conflict. The film shows footage of the launch of the Cedar IV – the fourth in a series of rockets named after the emblem on the Lebanese flag – on Independence Day, November 21, 1963. This catalyzed a large public celebration and the commemoration of the launch on a postage stamp. The rocket, which flew 145 kilometres, nearly reached the height of Russia’s first satellite. Although this launch happened six years later, it demonstrates a technological sophistication worth being recognized in relation to the superpowers’ achievements. The Lebanese Rocket Society concludes with the creation of a monument devoted to the historical and national significance of the LRS. The filmmakers coordinate with public officials and engineers to construct a replica of one of the Cedar rockets and erect it on the Haigazian campus. The film depicts how the transportation of the sculpture becomes a politicized task itself, as Hadjithomas, Joreige, and their producers consider the range of implications of driving an ostensible weapon through downtown Beirut. This final act speaks cogently to the inherently militaristic nature of space programs and the conflicts of interests they inevitably stir up, as well as their ability to bring people together.
Arts & Culture
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PROSE D’IDÉES
Que la lumière soit (un peu plus claire)
Machinaction au Conservatoire de musique de Montréal. Philippe Robichaud Le Délit
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mpossible de sauter à pieds joints, in medias res dans un tel sujet. En guise de contexte, lançons quelques propos du célèbre dialogue entre Pierre Boulez et Michel Foucault sur la musique actuelle. Dixit Michel: «La musique contemporaine […] n’offre à l’écoute que la face externe de son écriture. De là quelque chose de difficile, d’impérieux dans l’écoute de cette musique. De là le fait que chaque audition se donne comme un événement auquel l’auditeur assiste, et qu’il doit accepter. Il n’a pas les repères qui lui permettent de l’attendre et de le reconnaître. Il l’écoute se produire. Et c’est là un mode d’attention très difficile, et qui est en contradiction avec les familiarités que tisse l’audition répétée de la musique classique.» Ça, c’est su. Et re-su. Et re-resu. Le fait de sentir que la musique actuelle, celle qui innove à l’avantgarde, soit «comme projetée au loin et située à une distance presque infranchissable» pour un public non-initié, ça n’a pas cessé d’être d’actualité depuis la Querelle au 18e. De manière traçable, de Mozart à Beethov’ à Mahler à Schoenberg à Stockhausen, il y a toujours eu un virus de téléologie musicale et des anticorps réactionnaires. Peu importe le mouvement, il y en a qui embarquent, qui saisissent «de quoi il s’agit» et il y en a d’autres qui ne veulent pas bouger de leur jardin, souvent un réflexe très honorable. De là surgit une certaine angoisse. Soit que l’on se trouve des baumes: «[t]outes les musiques, elles sont bonnes, toutes les musiques, elles sont gentilles. Ah! le pluralisme, il n’y a rien de tel comme remède à l’incompréhension. Aimez donc, chacun dans votre coin, et vous vous aimerez les uns les autres», comme parodiait Boulez. Ou bien, au contraire, on affronte de face, avec le vent froid de la Vérité dans les yeux, ce Kalt nietzschéen qui nous donne le Nord, mais qui donne aussi envie de pleurer, recroquevillé en position fœtale, entre autres parce qu’on finit par réaliser que personne ne pourra vraiment nous dire si on a raison de penser ainsi. Essayez de parler de musique avec rigueur: comme le cliché le veut, c’est comme «danser à propos d’architecture». La performance en question s’articule principalement autour de la Mad Scientist Machine (MSM), invention du compositeur, altiste et programmateur britanno-colombien Stefan Smulovitz. La MSM est avant
Philippe Robichaud | Le Délit tout un logiciel qui permet de diriger un orchestre en direct via visioconférence. Les partitions traditionnelles et la présence physique de signaux gestuels sont troquées pour un système de code de couleurs et de lutrins-LED placés à même le sol. À chaque couleur concorde une consigne vague, interprétable – bruit, boucles, notes tenues, etc. La composition «se produit» en temps réel par tous ceux qui y participent, «brisant l’hiérarchie traditionnelle des rôles musicaux» comme l’a confié la compositrice Joane Hétu au Délit. Si vous voulez comprendre même un tant soit peu les propos de cet article, il est conseillé d’aller trouver la vidéo «Mad Scientist Machine – Intro – How it Works» sur YouTube. Puisqu’un tel projet subventionné par les conseils des arts aux niveaux municipal, provincial et fédéral doit avoir une «but» clair et défini (simplement le fait d’être génial ne suffit pas) il s’agit de contribuer au Progrès en poursuivant une exploration des nouvelles technologies, participant également de l’évolution de la notion de musique improvisée. Dans le cadre de Machinaction, les Productions SuperMusique invitent, en direct de New York, Lisle Ellis et Sarah Weaver à diriger, à l’aide du logiciel décrit plus haut, les onze musiciens de l’Ensemble SuperMusique. De Montréal, Danielle Palardy Roger et Smulovitz en personne font de même. En complément de programme, deux œuvres de Joane Hétu et de la vidéaste Manon de Pauw et de Ryan Ross Smith, seront proposées, sous la forme de partitions animées en couleur. Contexte donné; maintenant tranchons. Toute la démarche ar-
tistique, toute l’esthétique visuelle était fascinante, mais la performance n’était pas «top». La soirée souffre de longues baisses de pression, de perte de tonus dans l’interaction entre musiciens, à part pour ce qui c’est passé lors de l’exécution des «compositions» (le mot devient sans doute désuet dans ce contexte) Notions mécaniques et D’un geste de la main. La première, du compositeur new-yorkais Lisle Ellis, est un genre de free-jazz jouissif et lumineux: on croit à une rencontre entre Ornette Coleman et l’équipe de l’éclairage du concert de Pink Floyd au Stade Olympique. La deuxième, de Joane Hétu et Manon de Pauw, est un alliage multi-médiatique qui, surprise, se défait du logiciel de Smulovitz et créé avec une interface plus fluide, basée sur les positions des musiciens dans la salle, permettant une dynamique plus directe entre musiciens et «chef». Sinon, ça sent l’expérimentation trop évidente et plutôt décousue. La composition de Sarah Weaver, par exemple, propose de recréer des textures sonores additives clairement identifiées à l’écran avec des désignations New Age en bilinguo-phone. Après avoir entendu les musiciens se faire diriger par lumière afin de recréer «Sun/Soleil», «Shimmering/Chatoyant», «Opaque/ Opaque» ou «Thunder/Tonnerre», on finit par en avoir marre. Si l’idée de base est enivrante, la réalisation est presqu’aussi captivante qu’un épisode de Blue’s Clues. Ça se sent chez les musiciens aussi: des résiliences individuelles forment une déconfiture collective: le sacro-saint Lien s’est brisé trop souvent pour que la perfor-
mance soit couronnée d’un succès. Cela étant dit, les idées anarchiques proposées, la provocation réflexive quant à la posture auctoriale et même l’humour méta-musical du spectacle sont brillants. Par exemple, impossible d’étouffer un fou rire lorsque s’affiche sur l’écran la consigne «Make something marvelous» / «Faites quelque chose de magnifique». Somme toute, le tout était au croisement d’un fébrile désir de perpétuel renouveau et de mul-
tiples réflexions mûries sur la musique. Pour roder l’analogie militaire, si c’est bien l’avant-garde qui est à la merci des balles ennemies, les musiciens de Machinaction sont des soldats vaillants, mais qui ont certainement écopés de quelques balles dans cette dernière prestation. Qu’à cela ne tienne; comme disait Boulez: «Messieurs, faites vos jeux et fiez-vous, pour le reste, à ‘l’air du temps’! Mais, de grâce, jouez! Sans cela, quelles infinies sécrétions d’ennui!» [
Philippe Robichaud | Le Délit
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Arts & Culture
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Political poetry
Gita Hashemi’s “The Idea of Freedom” tackles Iran’s past
Artist Gita Hashemi in front of her work Bipasha Sultana The McGill Daily
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The personal is poetic, the poetic is political, the political is personal.” This is the maxim that served as the inspiration for Iranian-Canadian artist Gita Hashemi’s current exhibit, “The Idea of Freedom.” Presented at MAI (Montréal, arts interculturels) until December 14, the exhibition includes multimedia pieces featuring video, performance, interactive digital media, and mural installations.
Tamim Sujat | The McGill Daily
Hashemi drew inspiration for her exhibition from the historical and political situation surrounding the volatile period between the 1953 coup d’état and the 1979 revolution in her native Iran. After voicing her dissident political opinions, Hashemi was expelled from the College of Fine Arts of the University of Iran and compelled to leave the country in 1984. Hashemi advocates and writes about the power of mass activism in movements across the globe, having immersed herself in a group of political activists opposed to the Pahlavi
monarchy as a young adult in Iran. As an activist, observer, and victim during these decades of political upheaval, Hashemi created critically retrospective pieces in “The Idea of Freedom.” They look back at a past that is littered with the deception and corruption of state authorities – the American and British Governments, the Iranian Shah, and the (then) new leader of the Islamic Revolution, Ruhollah Khomeini. Since a lot of the pieces actually involve writing, “The Idea of Freedom” represents the literal process of rewriting an otherwise
filtered history, while also exposing the near impossibility of doing so. Can we unearth the truth behind a history that has been strained clean? Can we rectify its lies, expose its secrets, and ultimately bring justice to the deserving citizens of Iran? These are the questions that run through the entire exhibition like an invisible string, tying each work to the next. Hashemi insists that these questions – knotted with lies and secrets – must be picked at and unravelled. As you walk inside the exhibition space, Ephemeral Monument immediately commands your attention. The performance video installation shows Hashemi wearing black, writing archival texts of poetry and politics in Farsi on a massive black chalkboard – only to erase and rewrite, repeating the process over and over again. As she is swallowed up in a sea of black, the viewer is left to wonder, what is she mourning for? The caption of the work includes a quote by the founder of one of Iran’s earliest guerilla movements, Amir Parviz Pouyan, who claims, “How can one who is absolutely powerless face absolute power and think about freedom?” Considering the inclusion of Pouyan’s quote to describe Ephemeral Monument, the woman in black may very well be mourning for the power and freedom to express herself, a loss that Hashemi is all too familiar with herself. The performance video manifests this loss through the ritualistic act of erasing the chalk writings on the board. Ultimately, what can be seen as the revolutionary or dissident as-
pect of the work is the impossibility of complete erasure. Try as she may, the woman is incapable of fully erasing the previous markings on the board. History is never a tabula rasa but is tainted with the stains of its forgotten victims’ blood and sweat. Next to the video projection stands the actual board that Hashemi used for her performance. Pathology of an Ouster is a mural installation in which several large canvases contain rewritings, only recently rediscovered, of a report originally recorded by CIA agent Donald Wilber during the 1953 coup d’état. Wilber’s involvement is significant since he helped draft the plans for the coup. The dozen or so mural canvases are striking, making the texts seem like they have been scratched off of their pastel surfaces and alluding to the notion of digging out a long-buried text. The multi-disciplinary collection of works that comprises “The Idea of Freedom” channels the anger and cynicism of those such as Hashemi who have been deceived by their nation’s political authorities. This anger and cynicism, however, is only effectively conveyed by Ephemeral Monument, whereas the other works convey Hashemi’s original motto more passively. Nonetheless, the exhibition is worth visiting for the simple reason that, through art, she addresses a history that remains rich, complex, perplexing, and constantly evolving. “The Idea of Freedom” will be running until December 14 at MAI (Montréal, arts interculturels, 3680 Jeanne-Mance).
Photographing a hidden history “David Tomas, Projections 2006-2011” debunks the objectivity of photos Rochelle Guillou Culture Writer
T
hrough his abstract multimedia and photographic works, David Tomas underlines the fact that photographs represent a subjective view of history. In his “Projections,” the photographer focuses on the subjectivity of history, and the influence of both the writer and the interpreter of the story. His images and their staging are a way for the artist to give the viewer that power of interpretation, while at the same time guiding people toward certain details. In that way, Tomas points out the parts of history that don’t make it into the textbooks: mundane-butinformative scenes such as an as-
tronaut suiting up for launch, or a woman working in a doll factory. A photograph can seem like the most accurate representation of an event, as it displays an exact, static 2D representation of a 3D event, but here Tomas emphasizes how photos actually represent the viewpoint of the person behind the camera. Each image in the exhibit is projected on a small individual screen: some are photographs, some are looping bits of film, like animated GIFs. The images zoom in and out, focusing on different details, some of which he’s manipulated himself, like miniscule printed words (“time,” “eternity,” “freedom”) that appear one after the other on the sleeve of a man working in a garage. By manipulating the photos in such a way, but offering little in the way of verbal
explanation, Tomas ensures the only concrete meaning found in his works exists in the mind of the viewer, and that he’s the one steering their interpretation. As a consequence, the personal knowledge, experience, and worldview of the viewer become central to the exhibit. It is a bit hard to judge how important some of the images are to a larger statement about history. One of the projections shows trees passing on both sides of an empty road, as if you were looking through the back window of the car as you left the countryside. No sound, no action, just the continuous backward movement of the camera, reflecting the passing of time. It evoked the feeling of something slowly coming to an end, a moment of transition. It can be
seen as recalling the importance of history as a proof of the passing of time, the proof that no matter what has happened, time will keep elapsing and therefore history will keep on being made. The layout of the projections is spaced-out and geometric, reflecting a feeling of emptiness and serenity as soon as you enter the dark room. Each of the four projectors stands out on its own, partly due to the impact of the white light they emit in the obscure environment, and to the movement of the photos in different directions. Tomas uses a lot of grandiose language: in the reflective essay provided at the gallery’s entrance, he speaks of “the tensions between the possible and the impossible, the tangible and the intangible,” and the “possibility
of meaning.” But without much explanation offered for the individual images, it’s hard to connect the actual work with those claims. Broad talk of the subjectivity of history and photographs rings a bit hollow when it seems that Tomas is largely focused on a very personal type of history. There’s plenty to say on the subject of history excluded from the mainstream record: the power and privilege of those who create that record, the marginalized voices they ignore, the oppression a subjective view of the past can create in the present. But Tomas’ tightly focused scope doesn’t allow for much exploration. “David Tomas, Projections 20062011” will be running until December 14 at OBORO (4001 Berri, suite 301).
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Se perdre en musique L’OSM à la Maison symphonique de Montréal. Sébastien Daigle
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a Maison symphonique de Montréal accueillait mercredi dernier l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM) et deux personnalités de marque, le chef d’orchestre Jacques Lacombe et le soliste Andrew Wan. Lacombe est directeur musical du New Jersey Symphony Orchestra. Il a eu l’occasion de travailler avec l’OSM de 2002 à 2006. Le violoniste Andrew Wan s’est démarqué au cours des dernières années par ses interprétations de pièces classiques, romantiques et impressionnistes. Il enseigne à l’école de musique Schulich de McGill et occupe, depuis 2008, le poste de violon solo de l’OSM. Ces musiciens et, de manière plus générale, l’OSM, offrent un programme brillamment conçu: Le Corsaire de Berlioz, Les Mouvements de l’âme d’Arcuri, Tzigane de Ravel et la neuvième symphonie de Dvorák. Les adeptes d’aventures et d’émotions fortes trouvent leur compte dans ce que la rédactrice et journaliste Lucie Renaud a appelé à juste titre une «série de voyages, mouvements intérieurs aussi bien que physiques». Hector Berlioz a écrit son ouver-
Hossein Taheri | Le Délit ture Le Corsaire au bord de la mer, à Nice. Sans doute la Méditerranée l’a-t-il inspiré, mais son admiration pour l’écrivain Byron laisse à penser qu’il y aurait dans cette ouverture des réminiscences du poème The Corsair, histoire mouvementée d’un pirate aventurier. La pièce de Berlioz, qui alterne mouvements frénétiques et méditatifs, évoque la mer, tantôt calme, tantôt déchaînée. Jacques Lacombe en a
fait une interprétation intelligente, aux contrastes appuyés. L’OSM convie ensuite l’auditeur au monde de l’infiniment subtil avec Les Mouvements de l’âme de Serge Arcuri, compositeur contemporain québécois. Le titre revêt un sens particulier: en lutherie, l’âme est une petite pièce en bois dans le violon, qui favorise la résonnance du son. Le jeu très personnel, nuancé, d’Andrew Wan plonge l’auditeur
dans un univers jusqu’alors inexploré, excitant, où le violon exprime quelque chose d’indicible, d’effrayant, et de beau pourtant, sur fond d’harmonies épaisses et dissonantes. La pièce s’évanouit sur une note claire mais faible, à la manière d’une flamme qui disparaît. Tzigane livre des couleurs et des textures orchestrales qui propulsent l’auditeur dans l’espace du rêve. Dans un style postromantique très maîtrisé, Mau-
rice Ravel construit un univers exotique et envoûtant rappelant la bohème. Les différentes atmosphères de la pièce sont autant de routes que le compositeur nous invite à suivre, au cours desquelles le violon chante une gaieté triste. C’est un joli dialogue: l’OSM et Andrew Wan parviennent à rendre l’énergie brute de cette œuvre. En 1892, Antonín Dvorák quitte l’Europe et s’installe aux ÉtatsUnis, où on lui propose le poste de directeur du Conservatoire national de musique de New York. Il écrira à ce moment la symphonie no9, dite «du Nouveau Monde». On y perçoit des influences du folklore américain, notamment dans son célèbre largo. Ce second mouvement s’ouvre sur de grands accords joués par les cuivres, puis cède la place à une mélodie douce que reprendront divers instruments, mais dont la charge revient surtout au cor anglais, qui dégage quelque chose d’à la fois rustique et noble. Lacombe sait rendre la puissance de cette symphonie, comme il l’a fait, au demeurant, pour toutes les œuvres de cette soirée. Véritable invitation au voyage, ce concert s’est avéré l’occasion d’une belle divagation des esprits à travers multiples espaces. [
Pour une musique du monde A la Vino Tinto à l’Escalier. Daisy de Montjoye Le Délit
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ans un petit bar caché au coin de Sainte-Catherine et Berri, on se trouve immergé dans une atmosphère typiquement montréalaise: jeunes et vieux, styles divers et variés ainsi qu’un cosmopolitisme unique. Entouré de plantes, de guirlandes électriques et d’instruments en tout genre, A la Vino Tinto s’installe au coin de la salle sur une petite estrade. Celleci est un peu étriquée pour les cinq musiciens qui forment le groupe. Leur arsenal est d’ailleurs impressionant: une basse, deux tambours cubains (conga) et peut-être une dizaine de guitares électriques et acoustiques, c’est sans compter d’ailleurs tous les autres instruments que A la Vino Tinto utilisera durant le concert. Le groupe de musiciens est indépendant et cosmopolite, les membres viennent en effet de différents pays d’Amérique Latine (Chili, Mexique, Uruguay). Après plusieurs tests et ajustements de son, ils commencent
leur prestation par «Malédiction», chanson de leur deuxième album qui représente bien l’esprit du groupe: «une chanson pour tous les immigrants comme nous ici à Montréal!» Sur des airs de musique latine, A la Vino Tinto nous transporte avec des paroles espagnoles, anglaises et françaises. Mundo, le leader/chanteur/multi-musicien, commence à sortir son impressionnante collection d’instruments: des güiros (une sorte de racloir typique de la musique afro-caribéenne), ainsi qu’un assortiment de flûtes de pans dont une est d’ailleurs fabriquée par le chanteur avec le cadre d’un vélo. On reconnaît des airs de reggae rappelant Bob Marley et Manu Chao. Les gens ont envie de danser. Le plus courageux d’entre eux est un petit vieillard qui se lance en premier. Et petit à petit, encouragé par Mundo qui descend danser avec le public, tout le monde se met à bouger. Après un petit entracte et une tournée de shots pour le groupe, c’est reparti! Les longs solos du guitariste German n’ont rien à envier aux solos
Camille Chabrol | Le Délit psychés de Santana. Le spectacle est en somme un superbe mélange de toute les sortes de musiques: mambo, rumba, poprock, il y en a vraiment pour tous les goûts. L’apogée de la soirée est sans doute la reprise de «Sympathy for the Devil» des Rolling Stones. Une fois de plus, le
mélange linguistique trilingue interpelle tout le public de l’Escalier et le groupe nous invite à participer au célèbre chœur de la chanson. A la Vino Tinto fait aussi appel à la jeune génération avec leur chanson «Bonsoir Politiciens», laquelle est dédiée à tous les étudiants qui ont soutenu
la grève de 2012. L’évènement est en somme un véritable succès: tout le monde est heureux, tout le monde est inclus. Chacun reconnaît des chansons qu’il adore. A La Vino Tinto a réussi à créer une musique sans frontière qui transcende l’espace. [
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L’automne du livre
Les métamorphoses du papier à la dernière foire d’Expozine. Habib B. Hassoun Le Délit
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xpozine: événement honnête, sincère, qui a de quoi se réconcilier avec la poésie du papier, de la page, de la typographie, du dessin, du mot et de l’amour du lecteur; de celui de l’illustrateur et de l’éditeur. C’est aussi un événement qui tisse les liens du partage, soit l’essence du rapport de l’homme à son écriture. De quoi se réconcilier, certes, car entre les employés de Renaud-Bray en grève, la bataille pour le prix unique, Michel Tremblay et le Salon, il semble que c’est l’automne du livre au Québec. Il y a ces circonstances temporelles qui font que le livre, aujourd’hui, est et doit être un sujet de débat. C’est-à-dire que, oui bien sûr, on questionne depuis quelques années sa matérialité, son potentiel voire son existence avec l’accumulation de diverses technologies. Il demeure cependant que sa résonance est encore davantage essentielle dans notre univers d’écrans. Et s’il y a un événement à Montréal qui le célèbre le mieux et qui croit en sa diversité, c’est sans doute Expozine. Avec plus de 270 exposants et un désir vital de création, Expozine
Camille Chabrol | Le Délit attire par son caractère communautaire, ses livres, magazines, fanzines, bandes dessinées à prix modiques. Foire indépendante de la poésie, de la revue, de l’illustration, foire folie d’éditeurs, de bédéistes; salon bière et samosa pour repenser à tel recueil des éditions du passage, à un nouveau magazine queer The Holy Male, à repenser à telle rencontre. Se dire que le papier n’est pas mort, qu’il est plus vivant que
jamais parce qu’il se bat, à fière allure, pour sa survie, avec la certitude qu’il a tout à gagner. Événement qui célèbre la diversité, de quelque nature qu’elle soit: sexuelle, générationnelle, linguistique. Dans le sous-sol de l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, pendant deux jours - c’était le weekend dernier - se sont entassés tous les amoureux du papier, sous quelque forme qu’il soit. En jeux de
cartes d’auteurs, en affiches, en fanzines, en recueils et parfois même en brique, littéralement. Ce grand petit marché -fête annuelle du papier- est un tremplin, l’occasion pour bien des créateurs d’exposer leur travail, d’échanger avec les lecteurs. Rien de plus ni de moins, quelque chose qui est encré profondément dans l’instinct préhistorique de l’homme: celui de partager son art. Et ce n’est pas peu
dire car l’exercice de la création est intimement lié à l’expérience de la réception. À Expozine, on échange avec l’illustrateur, il nous raconte telle histoire de son voyage au Maroc, le poète nous offre un deuxième recueil par don, pour aimer le lire. Des visages connus et inconnus, mais dont l’idée du livre est toujours commune, celle que le papier, son travail et ses possibilités sont infinis, particulièrement à Montréal, ville de design, fort culturel avant toute chose. Les métamorphoses du médium sont innombrables, et c’est ainsi qu’elles viennent se coller aux subjectivités créatrices: anarchistes, esthètes, libraires, professionnels, utopistes, provocateurs exhibitionnistes. Tous s’y retrouvent, depuis des années pour certains, pour la première fois pour d’autres. Expozine est une expérience de laquelle la curiosité et la fascination ne peuvent être détachées. Elle est populaire et étourdissante, on y accorde quelques heures, et on fait le tour plusieurs fois en sautant tel kiosque pour y revenir plus tard. On lit et on questionne. De quoi renouveler notre amour du papier, le ramener droit dans notre quotidien et lire dans les pensées de nos contemporains. [
Déambulations sentimentales Sortir de chez soi avec Gilles Archambault. Nathalie O’Neill The McGill Daily
«R
ue McGill, je promène toujours ma tristesse.» L’œuvre poétique Sortir de chez soi par Gilles Archambault peut se résumer par cette courte phrase. Dans les soixante pages entrecoupées de photographies d’Erika Nimis, l’auteur déambule sur la rue McGill ainsi qu’à travers ses ruminations sentimentales. Dans son espace physique comme dans sa vie, il se sent isolé, et malgré la rue bondée de piétons qu’il fréquente pour tenter d’échapper à un appartement qui le rend claustrophobe, il construit ses propres murs. Subtilement, petit à petit, Archambault entraîne le lecteur avec lui. Le récit commence dans son appartement, déboule sur les rues avoisinantes, pour ensuite faire un tour dans les quartiers nocturnes de son adolescence. Il aboutit enfin sur un bateau de croisière en direction de la ville de Québec. Les rues de Montréal sont pour lui un chemin vers ses souvenirs, chemin sur lequel il s’engage volontiers. Parfois, même, avec un brin de délectation qui frise l’existentialisme
Cécile Amiot | Le Délit frivole. «Ce n’est pas la rue McGill que j’arpente à longueur de journée», explique-t-il, «mais ma vie elle-même [...] Je dois bien l’admettre, je ne suis pas fait pour la sérénité». L’auteur semble aussi tenir une vision plutôt médiocre de sa ville natale. Au sujet d’un plan pour transformer la rue McGill en «sorte d’avenue des Champs-Élysées», Archambault ra-
conte: «Comme de raison, je m’étais moqué. Mais où donc serait notre Arc de triomphe, notre place de l’Étoile?» Les propos que le poète tient sur les femmes valent aussi la peine d’être signalés. Il commente rarement sur les passants de la rue McGill, sauf s’il s’agit d’une femme jeune qu’il trouve séduisante, s’imaginant pouvoir l’approcher et la caresser. Si
seulement il avait encore vingt ans... Malheureusement pour lui, il semble vieilli, difficile à satisfaire: «Même dans le plaisir sexuel, dont j’ai eu ma raisonnable part, je ne suis pas sûr d’avoir toujours atteint une qualité d’apaisement équivalente [à l’écriture]», explique Archambault. Celui-ci trouve son espace favori dans les pages de Camus et de Stend-
hal. «À dix-huit ans», écrit-il, «ce n’était pas le monde qui m’inspirait, mais l’univers des livres». Par son langage même, Archambault démontre l’importance qu’a la conception de l’espace dans nos vies. Les livres sont un véritable lieu sentimental où l’auteur peut se réfugier, échapper au sentiment qu’il vient «de nulle part, au fond». Les différentes incarnations de la rue McGill représentent alors les différentes incarnations de sa personnalité au fil de sa vie. Psychogéographe amateur, il offre, par le biais de ses propres déambulations sentimentales, une étude de l’influence que l’espace a sur les êtres humains. Le matin, quand les jeunes familles envahissent les pavés, Archambault s’imagine poussant un landau longtemps disparu. À la tombée du jour, quand la rue devient déserte, l’auteur est amené à réfléchir à sa mort imminente. «J’ai beau sortir de chez moi, je ne sors pas de moi», résume-t-il. Malgré ses digressions parfois égocentriques, Sortir de chez soi peint un tableau sinueux mais charmant de notre rapport à l’espace. [
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Room without a view
Lisa Guenther explores effects and implications of solitary confinement
Kristian Picon | The McGill Daily Daniel Woodhouse The McGill Daily
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e humans are peculiar creatures. Many of us now live in cities, where we often choose to isolate ourselves in rooms and offices, forgetting we are immediately surrounded by thousands of fellow humans. If you take this isolation a step further, and lock an individual alone in a room for a few months with nothing more than food and water, they begin to display a shocking range of symptoms. “Anxiety, fatigue, confusion, paranoia, depression, hallucinations, headaches and uncontrollable trembling,” are chief among them, according to Professor Lisa Guenther, philosopher at Vanderbilt University, in her latest book, Solitary Confinement, Social Death and its Afterlives. It is hard to understate how awful solitary confinement is for those who are subjected to it. 19th century New York prisoners preferred to be whipped than inflicted with solitary; whipping didn’t leave permanent damage. The fact that some 20,000 to 80,000 prisoners in the U.S. prison system, including juveniles, are in solitary confinement at any given moment should raise more than an eyebrow, and it is in response
to this cruelty that Guenther has written her book. Guenther traces the history of the U.S. prison system, up to the present day, divided into three distinct stages. The very first prisons were called penitentiaries, owing to the desired response from those held within. Solitary confinement was inflicted wholesale post-independence by the U.S. government with the rather Christian belief that, left to their own company, the guilty person would have no choice but to reflect upon their crimes and undergo some kind of personal, spiritual, and redemptive experience. It was believed the prisoner would emerge a restored person, but instead they came out damaged and depleted. Solitary confinement in all its incarnations has worked against any kind of attempt at prisoner rehabilitation. It became clear then that solitary confinement had a severe effect on the prisoner, but in the second stage of the U.S. prison system its effects were more deliberately exploited. In the wake of Cold War era CIA experiments on behaviour alteration and sensory deprivation, the prison system looked to appropriate these techniques for their own ends. They attempted, à la A Clockwork Orange, to wipe the minds of their prisoners clean of
all the criminal tendencies in the same manner scientists had tried to condition animals. It turned out that all behavioural alteration did was force prisoners to respond pathologically to the pathological circumstances they were subjected to – the prisoners coming out of solitary had difficulty re-engaging with society, building relationships, and being around large groups of people. The contemporary prison system has abandoned all pretense to rehabilitation of the population, using solitary confinement almost automatically as a means to exert control. The Secure Housing Units that prisoners now find themselves in are designed for large-scale solitary confinement. Prisoners can be indefinitely isolated for obscure reasons and with no means to defend themselves against the charges that put them there. Solitary Confinement, Social Death and its Afterlives is more than a history lesson; the effects of solitary confinement pose some troubling philosophical questions, including how the lack of human contact unhinges the prisoner from a coherent sense of reality. We often casually imagine that we perceive the world as individuals, and through our own senses, yet a great deal of
our consciousness is shaped by our interactions with others. If it were true that we could experience the world in isolation, why would otherwise healthy prisoners locked in solitary report experiencing hallucinations and losing control of their senses? Guenther, who facilitates a weekly discussion at Riverbend Maximum Security Institution in Nashville, Tennessee, approaches these questions with a series of phenomenological critiques examining how reality is a construct of how we perceive the world, both taking a hard look at the shortcomings of the existing literature and also the ethical implications for a society using solitary as punishment. These sections are, frankly, a trial for a reader unfamiliar with this branch of philosophy. Which is a shame, because this seems to be exactly the kind of contribution that philosophers should be bringing to our public discourse. And, moreover, it really seems that Guenther is getting to the heart of the what is being inflicted on prisoners. In short, the classic existential questions, about living and trusting our own senses, become existential realities that those locked in solitary have to endure. It is an unsurprising, but troubling, avenue that the book ex-
plores when it considers how the U.S. prison system exists as a legacy of slavery. It immediately exposes an overlooked point: slavery was never completely abolished. The very amendment that set out to prohibit the practice left an explicit exception for those who are convicted of crimes. Southern states that were forced to free their slaves simply criminalized them, often by making vagrancy and unemployment criminal offenses. Prisoners could find themselves working on the same plantations that they worked on as slaves. Today, there are more black men in prison than there were enslaved in 1850. In the most accessible of the critiques that Guenther offers, she questions the rhetoric of human rights that is used by prisoners and their defenders. While it sometimes seems that she is viewing solitary confinement as a thought experiment rather than a fact of the criminal justice system, Guenther makes a few cogent points. It is clear, she remarks, that what is done to prisoners isn’t adequately described by the word “dehumanizing.” It is, in fact, “de-animalizing.” What is inflicted damages not what makes a person human, but what makes them a living creature. Let us hope Guenther’s critiques, and those of her fellow activists, are taken to heart.
Jeremie Brugidou & Fabien Clouette A, B et Thomas F. De Voe discutent dans un marché à viande qui remonte l’East River
Thomas F. de Voe est boucher dans les marchés de New York au 19e siècle. Dans ce texte de fiction, il est agent du Fulton Fish Market dans le Bronx d’aujourd’hui. Il discute avec A et B et évoque, grâce au prétexte du film que ces deux personnages tournent sur son lieu de travail, l’histoire urbaine, la spatialité des marchés. Les prisons aussi sont évoquées, notamment le VCBC, “The Boat”, prison implantée sur une barge fixée à quai, navire condamné à l’immobilité sur les quai du Fulton Fish Market, en face de Rikers, plus grande prison des États-Unis. Bx46 est un essai documentaire (2014).
A: Ouais, les cartes en temps réel des navires. B: C’est joli ces trucs. A: Ça fait des bancs, comme les poissons, ça suit les courants... J’avais cherché si «The Boat», la prison-bateau de New York, était suivie, mais non. Pourtant il faudra bien qu’il se déplace un jour ce navire. Quand tu zoomes suffisamment y’a marqué «Vernon C. Bain Center» sur la carte, mais comme s’il s’agissait d’un monument... B: Ça se trouve où en fait? Thomas F. De Voe: C’est dans le Bronx, plus haut. Des agents de sécurité la nuit, comme moi un temps, et des travailleurs de nuit. Vous ne rencontrerez rien d’autre. A: Et l’île? TFDV: Certains y vont parfois. A: Donc ils prennent le bateau? TFDV: Ils font le tour, et prennent Rikers street. A: Pas de bateau alors. TFDV: Le bateau est fixé à quai, il ne bouge pas. Ça rentre, ça sort. Vous les avez vu
sortir la nuit? C’est toujours le même cinéma, les gars, ça fait la fête pour la libération, et au final ça devra recommencer la semaine suivante. Il y en a toujours un qui se fait attraper pour des choses et d’autres. B: T’es allé sur le bateau? TFDV: Non, parfois on fume des clopes près des grilles, parce que c’est au calme. On n’a plus les sonnettes des charriots dans les oreilles. A: À l’abri. C’est électrifié? Ça serait chouette que le bateau se détache. TFDV: Vous voulez dire, qu’il parte à la dérive? A: Mais non, qu’il ait des heures de départ et d’arrivée, qu’il fasse le tour de l’île, remonte l’East River, ce genre de chose. Il pourrait aussi courir sur son erre si vous voulez. Ça créerait un emploi de capitaine dans tous les cas. TFDV: Je croyais que vous vouliez couler le bateau. A: Je ne vois pas bien la différence entre un bateau coulé et un bateau fixé à quai. TFDV: Il est toujours utile celui-là. A: Les épaves aussi, ça dynamise le tourisme; il y a, dans certaines épaves des keys, des mérous géants qui amusent les plongeurs. Ils sont si gros qu’ils ne peuvent plus passer à travers les portes des cabines coulées. Ils sont coincés là-dedans, avec leur taille de petite
Romain Hainaut | Le Délit –Montage Jérémie Brugidou | Le Délit –Photos
fiction voiture. Vous ne risquez rien, et eux non plus, même pas l’ennui, ni la faim, parce que les compagnies qui organisent les observations lâchent des bouts de têtes de poisson pour attirer les petits, faire des nuages qui rendent bien sur les photos des plongeurs. Comme ils sont nombreux, ils oublient le mérou géant, passent à travers la fenêtre et le gros poisson n’a qu’à ouvrir sa gueule. TFDV: Les touristes? A: Non, les petits poissons. TFDV: Ah. Ah oui justement le tourisme: la prison, le marché, ce n’est pas du tourisme hein. On est pas ici pour flâner. Les touristes, qu’ils restent dans leurs musées, ici c’est de la vente de gros. On ne veut attirer personne. Au marché, ou en prison. Faudrait pas que ça soit des croisières non plus, sinon déjà que ça se bouscule au portillon, faudra - attendez une seconde. (pause) Deux Cousins? (pause) C’est de l’autre côté. Faudra prendre un ticket après. (une pause) En plus il y en a qui sont déjà allés à contre-courant, et croyez-moi, quand on va là-haut on a pas vraiment envie d’y retourner. Le bateau au moins, c’est positif, il y a vue sur les travailleurs, nous autres, et ça donne des idées. Il est mieux fixé là. Faut pouvoir visiter aussi. Si le frère arrive par le 46, et ne trouve pas le bateau, il n’y a rien à faire par là-bas. En bas là bon y’a des bonne-femmes au moins. A: Il y aurait des horaires de retour à quai... Et il pourrait faire des pèlerinages, jusqu’aux quais des premiers marchés de NY, venir par ici en fait, un peu plus bas, «downtown» ou «downstream» plutôt, toujours sur l’East River, en aval. (pause) À quel moment vous avez délimité chaque marché? Je veux dire par exemple le poisson et la viande? C’était dans les 1830 quelque chose non? TFDV: Ça c’est fait comme ça vous voyez, en fonction de la place qui se libérait dans le coin. Bon moi je coupais ma viande, je m’occupais de mes affaires, puis je faisais des listes aussi de tout ce que je voyais donc attention derrière vous, poussez-vous. (pause) Puis j’y ai laissé beaucoup de sang, donc j’estimais que c’était une légitimité, bon, j’ai publié tout ça, «la part du glaneur», c’est presque de l’Histoire. Maintenant je suis passé à la distribution; on bouge toujours. Au moins je côtoie encore la viande. Mais les poissonniers ne sont jamais très loin. B: C’est très différent la découpe de poisson et de viande? Je veux dire, au geste? Vous avez dégagé les poissonniers à cause du geste? TFDV: On les a viré c’était comme ça, pas assez de place et puis la viande le poisson faut pas tout mélanger. Ils ont eu leurs propres bâtisses, après. A: Ouais. Ça a brûlé, ça s’est écroulé, tout ça tout ça. Ils ont pas mal bougé les gars. TFDV: C’est pareil partout, faut pas être surpris. La ville ne veut pas voir la viande, et veut la nourriture. B: Oh et là on se trouve où? TFDV: Beh on y est là haut, comme je vous disais le bateau, le marché, tout le package quoi.
A: Ah merde il se casse celui-là... Il y a des bus toute la nuit? TFDV: Vous voulez déjà rentrer? A: J’ai l’impression qu’il n’y a que ça pour repartir. C’est dommage de ne pas utiliser les voies d’eau pour se déplacer. En quelques brasses… B: Il y a des épaves dans l’estuaire? TFDV: Aucune idée. Je fais de la viande, pas de poisson. J’aurais envie de vous dire que oui, vu le nombre de bouts de bois flotté qui se retrouve sur les bords de la rivière, comme des sacs plastiques dans les barbelés. (pause) On a bien dû briser quelques canoës quand on est arrivé là aussi. B: Vous supposez. TFDV: Je ne navigue pas d’habitude, donc les courants, les vents, j’en sais rien. Ça soufflait sous le FDR, ça souffle ici. ça souffle sur le ferry. On sent ça aussi quand on traverse les ponts. C’est tout ce que je peux dire. C’est ce qu’on m’a dit. A: Et «The Boat» imperturbable... Qui était déjà sur place d’ailleurs, avant le marché. Elle devait être temporaire cette prison, juste de la place en plus pour Rikers, la grande sœur, sur l’île, en face là. Et le marché lui, qui bouge. Bientôt déplacés dans le New Jersey ils disaient les gars non? B: Hm, et pourtant il est solidement installé celui-ci, sur la terre ferme; alors que les marchés étaient toujours traditionnellement construits au-dessus de l’eau, sur des pilotis en bois, pour des raison d’hygiène: l’écoulement du sang des bêtes. Vous en pensez quoi vous Thomas – je peux vous appeler Thomas? - de ce qu’ils veulent faire de l’ancien marché: préserver les ruines, le lieu d’«origine», et inséminer un nouveau marché fermier? Ça attire les badauds un marché fermier, en pleine ville, surtout que les espèces inquiétantes ont débarrassé le plancher maintenant... C’est plein de bonnes intentions remarque, sauf que le bâtiment lui il veut pas durer, il coule, suivant sa décomposition naturelle. TFDV: Mais vous y connaissez quoi vous en marchés? (pause) Les bâtiments de marchés n’ont jamais été faits pour durer. A: C’est marrant que le sang des bêtes aille toujours en aval, avec le courant; les transferts pénitentiaires vont plutôt en amont, en amont. Et les marchés sont pris dans le réseau terrestre: les routes et les camions, même les poissons hop sur le tarmak. TFDV: Et vous êtes surpris? Non mais vous imaginiez quoi? Ça fait des années que les bateaux ne viennent plus à quai, même avant le déplacement du marché. A: Mais ce bateau-là, lui, la prison, il est toujours à quai. (pause) TFDV: Vous me rappelez ces jeunes marins qui croyaient en les sirènes; les sirènes oui vous savez, mi-poisson mi-humain; des êtres de l’île ou de la mer? Du bateau peut-être. Ces délires me faisaient sourire entre deux écartèlements de cage thoracique bovine. (pause) mais pourquoi un film alors? Un bon livre non? J’en ai apporté de l’information avec mes deux livres sur les
marchés, même 200 ans plus tard, vous le lisez encore, vous voyez. B: Oui... j’imagine qu’on voulait faire un peu de découpe nous aussi. A : (rires) La découpe! La découpe! Le fameux «choix» du cadre, du montage... B : Oui la projection aussi. Thomas F. De Voe par exemple on le filme, mais c’est une projection; et c’est toujours ainsi. TFDV: Comme les sirènes. B: Ouais, on vous filme, c’est-à-dire on vous projette, enfin on construit un espace pour de la lumière. De la terre, un lopin, et de la lumière. Bon oui, ça ne se concrétise en
B: Oui, vous tenez le marché, nous la bâtisse. La bâtisse meurt, le marché continue. Vous travaillez la viande et dirigez les marchandises; on ne fait que projeter des lopins, pour les sirènes. TFDV: Bah! (pause) vous devriez faire un tour sur ce bateau qui vous passionne, vous en verrez des sirènes (rires). A: Moi on m’a dit que sur le bateau il y avait un terrain de basket dans la cour, aux dimensions un peu réduites, mais qui permettait de jouer des matchs deux contre deux. On a enlevé les filets après qu’un des détenus a essayé de se pendre, ou de pen-
lumière que plus tard, lors de la projection effective sur ce petit territoire qu’est l’écran. Mais ça pourrait être n’importe où. A: Ouais tu peux projeter dans le vide même, et alors seulement nos «journeymen» feraient vraiment le voyage! TFDV: Baste. B: Même ta fenêtre VLC sur un écran d’ordi c’est de la projection, l’info voyage différemment, mais elle voyage, et toujours en lumière, et s’installe temporairement. Elle se projette quoi. TFDV: Les écrans… Moi ça me fout la trouille, à la sécu ils en mattent des écrans, tout un mur. Joe! Tu amènes tout ça à 21-90, il remballe, pose lui derrière la benne. (pause) Tout ça ne vaut pas mes listes, des données sérieuses, des sources, la réalité des marchés quoi.
dre un autre type. (pause) Si on navigue, ça rajoute des difficultés à la partie. (pause) TFDV: Oui je pourrais vous raconter un tas d’histoire sur cet endroit, mais je ne le ferai pas. (pause) J’arrive 170! Excusez-moi je reviens. A: Putain on vient de rater le 46. Ça me fait penser à un mobile; comme en balistique il fait une parabole, un morceau de boucle, longe les bords de l’East River, et trace un espace, une aire, toutes sortes de données calculables. Un bus qui fait une boucle, des vitres, des percées de ruelles éclairées entre deux murs sombres. B: J’aime bien qu’en russe, «rue» se dise «perspective», non? [
Ă&#x2030;ditorial
The McGill Daily & Le DĂŠlit Monday, November 25 t le lundi 25 novembre t 2013
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Volume 103 NumĂŠro 10
Le seul journal francophone de lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ McGill
Quelle place pour la contestation Ă McGill? Le Conseil de rĂŠdaction Le DĂŠlit
L
e 6 novembre dernier, le groupe Divest McGill organisait une action directe sur le campus pour faire entendre sa cause. Une vingtaine de participants ont manifestĂŠ Ă vĂŠlo, malgrĂŠ lâ&#x20AC;&#x2122;interdiction de circuler en bicyclette sur le campus. La semaine prĂŠcĂŠdente, le groupe avait tentĂŠ de faire passer son message en projetant des images sur le bâtiment de lâ&#x20AC;&#x2122;Association Ă&#x2030;tudiante de lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ McGill (AĂ&#x2030;UM). La sĂŠcuritĂŠ avait alors demandĂŠ au collectif de manifester plus loin sur la rue McTavish. Divest McGill est un groupe formĂŠ il y a un an par des ĂŠtudiants mcgillois. Lâ&#x20AC;&#x2122;association tente de faire pression sur lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ pour que celle-ci cesse dâ&#x20AC;&#x2122;investir dans les ĂŠnergies fossiles et vise plutĂ´t Ă promouvoir des politiques de dĂŠveloppement durable. Pour faire entendre sa voix, Divest McGill est dâ&#x20AC;&#x2122;abord passĂŠe par les canaux ÂŤofficielsÂť. Lâ&#x20AC;&#x2122;association a soumis une pĂŠtition dans les règles - soutenue par une importante partie de la communautĂŠ mcgilloise (plus de 1200 signatures). Divest McGill est passĂŠe par le Conseil des Gouverneurs (la plus haute instance de gouvernance Ă McGill). Ă&#x20AC; la session dâ&#x20AC;&#x2122;hiver 2012, le groupe avait en effet prĂŠsentĂŠ son projet devant le ComitĂŠ chargĂŠ de formuler des recommandations en matière de responsabilitĂŠ sociale (Committee to Advise on Matters of Social Responsability en anglais, CAMSR). Divest McGill a donc jouĂŠ le jeu de lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ. Le groupe a respectĂŠ les règles de libre expression posĂŠes par McGill et a suivi le chemin de la bureaucratie mcgilloise, sans succès toutefois. Lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ a systĂŠmatiquement refusĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;entendre ces ĂŠtudiants. Au final le CAMSR nâ&#x20AC;&#x2122;a formulĂŠ aucune recommendation au Conseil des Gouverneurs. Divest
McGill sâ&#x20AC;&#x2122;est donc tournĂŠe vers lâ&#x20AC;&#x2122;action directe, et, dans le but de se faire remarquer, elle a organisĂŠ plusieurs manifestations et regroupements sur et autour du campus. Alors, y a-t-il rĂŠellement aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui une place Ă McGill pour la ÂŤlibre expression et lâ&#x20AC;&#x2122;assemblĂŠe pacifiqueÂť (pour reprendre le langage des rencontres, protocoles et dĂŠclarations de lâ&#x20AC;&#x2122;administration ces deux dernières annĂŠes)? Le 20 mars 2013, le SĂŠnat de McGill adoptait lâ&#x20AC;&#x2122;Ă&#x2030;noncĂŠ des valeurs et des principes sur la libertĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;expression et la tenue dâ&#x20AC;&#x2122;assemblĂŠes pacifiques (qui dĂŠfinit et restreint lâ&#x20AC;&#x2122;espace de libre expression sur le campus) ainsi quâ&#x20AC;&#x2122;une sĂŠrie de procĂŠdures opĂŠrationnelles pour justifier les rĂŠactions de lâ&#x20AC;&#x2122;administration aux manifestations. La dĂŠcision est loin dâ&#x20AC;&#x2122;avoir fait lâ&#x20AC;&#x2122;unanimitĂŠ. Et dès la première soumission des documents en janvier, la communautĂŠ mcgilloise avait vivement rĂŠagi et organisĂŠ plusieurs manifestations. Les documents adoptĂŠs sont des documents rĂŠactionnaires â&#x20AC;&#x201C; ĂŠlaborĂŠs suite Ă un long processus de consultations, et en remplacement dâ&#x20AC;&#x2122;un premier protocole â&#x20AC;&#x201C; en rĂŠponse aux occupations ĂŠtudiantes du bâtiment dâ&#x20AC;&#x2122;administration James de 2011-2012. Bien que le processus parte, a priori, dâ&#x20AC;&#x2122;une bonne intention (lâ&#x20AC;&#x2122;idĂŠe ĂŠtait de consulter la communautĂŠ mcgilloise et trouver des solutions pour que chacun puisse sâ&#x20AC;&#x2122;exprimer librement sur le campus), le rĂŠsultat final nâ&#x20AC;&#x2122;est pas acceptable, et en fait très dĂŠcevant. En tentant de dĂŠfinir un certain espace spĂŠcifique, selon de nombreux critères restrictifs, pour manifester, lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ a tentĂŠ de restreindre les libertĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;expression. Il semble bien que lâ&#x20AC;&#x2122;administration mcgilloise ne souhaite toujours pas ĂŠcouter la voix des ĂŠtudiants et des autres membres de la communautĂŠ mcgilloise en dĂŠsaccord avec les politiques de lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ. Depuis plusieurs annĂŠes, les ĂŠvĂŠnements sâ&#x20AC;&#x2122;enchaĂŽnent:
longue grève de MUNACA et une administration peu Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠcoute en 2011, occupations ĂŠtudiantes et manifestations. Plus rĂŠcemment, lâ&#x20AC;&#x2122;affaire des demandes dâ&#x20AC;&#x2122;Accès Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Information (AI) apporte de lâ&#x20AC;&#x2122;eau au moulin. Suite au dĂŠpĂ´t par des ĂŠtudiants dâ&#x20AC;&#x2122;une sĂŠrie de demandes dâ&#x20AC;&#x2122;AI, Ă la session dâ&#x20AC;&#x2122;hiver 2012, McGill avait demandĂŠ Ă ce que de futures demandes soient systĂŠmatiquement refusĂŠes, de façon preemptive. La Commission dâ&#x20AC;&#x2122;accès Ă lâ&#x20AC;&#x2122;information du QuĂŠbec a rejetĂŠ la requĂŞte de McGill le 7 octobre dernier, mais lâ&#x20AC;&#x2122;UniversitĂŠ nâ&#x20AC;&#x2122;en dĂŠmord pas et a portĂŠ la cause en appel. Ă&#x20AC; la suite de toutes ces affaires, McGill a rĂŠcemment reçu le titre montrĂŠalais de ÂŤpire institution universitaire en matière de libertĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;expressionÂť. Elle se retrouve dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs mĂŞme en bas du classement des universitĂŠs canadiennes. Selon lâ&#x20AC;&#x2122;index de libertĂŠ des campus, McGill a en effet obtenu la lettre ÂŤDÂť pour ses politiques et pratiques institutionnelles. McGill: peut mieux faire. La communautĂŠ mcgilloise devra continuer de (se) manifester et de se faire entendre. Câ&#x20AC;&#x2122;est bien beau dâ&#x20AC;&#x2122;avoir des règles, un certain cadre pour manifester. Mais si, mĂŞme sous ces règles, aucune action nâ&#x20AC;&#x2122;est entendue, quelles sont les options? Quand la voie bureaucratique ne fonctionne plus, lâ&#x20AC;&#x2122;action directe - tant quâ&#x20AC;&#x2122;autrui ne se sent pas menacĂŠ - est une solution logique. Le campus de McGill doit ĂŞtre un espace oĂš tout le monde se sent Ă sa place. Lâ&#x20AC;&#x2122;universitĂŠ est justement cet espace oĂš des personnes de milieux et dâ&#x20AC;&#x2122;origine diffĂŠrents se rencontrent et ĂŠchangent des points de vue, dĂŠbattent, discutent. Il est dommage que McGill ne souhaite pas toujours entendre la diversitĂŠ de ces points de vue. En attendant, pour se rĂŠapproprier sa place dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtudiant au sein du monde universitaire, il faut sâ&#x20AC;&#x2122;affirmer, et ne pas se laisser dicter une conduite. [
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Editorial
volume 103 number 13
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Making space for dissent
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E.k. Chan | The McGill Daily
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very student at this university has a right to occupy space on this campus and to have their voice heard. These rights should be used to the fullest to amplify the student voice, particularly that of dissenting opinions. On November 6, Divest McGill – a campus group which seeks to end the University’s continued investment in fossil fuel corporations – staged a bike demonstration. Defying campus policy that cyclists may not ride their bikes through campus, the demonstrators rode their bikes across the downtown campus to raise awareness about the possibility of environmental sustainability and push for divestment from fossil fuels at our university. Though Divest McGill navigated McGill’s bureaucracy and officially petitioned the University through the Board of Governors’ Committee to Advise on Matters of Social Responsibility this past April, the University rejected their call to divest from fossil fuels. As a result, they staged direct action that engaged the community and brought attention to the failings of the bureaucratic system. Working through the institution can be effective, but doing that alone is not enough. In some cases, it is important to circumvent the existing structures of addressing complaint. Although Divest McGill’s bike protest was not shut down by the administration, McGill has a long track record of suppressing certain forms of dissent on campus. In March 2013, Senate voted in favour of adopting the administration’s Statement of Principles – a document proposing definitions for freedom of expression and peaceful assembly on campus. In addition, the Operating Procedures document, used to justify the administration’s reaction to a protest, was not voted on but rather was adopted by the administration and simply presented before Senate. The administration held largely unattended consultation sessions on the
document and used the lack of vocal and formalized opposition as an excuse for its implementation, despite calls from labour unions and student groups for it to be removed in its entirety. The administration has effectively defined what sort of student behaviour is acceptable in our space. The University restricts direct action by defining how it should look, defeating its essential purpose. On February 12, 2012, Provost Anthony Masi, and Vice-Principal (Administration and Finance) Michael Di Grappa released a letter in response to the sixth floor occupation of the Deputy Provost’s offices in the James Administration building, saying that an occupation was “not the way in which we would like to see differences of opinion expressed on our campuses.” The limit that administrators put on direct action is overly restrictive. According to this line of thought, direct action is only acceptable if it does not disturb ‘business as usual’ at the University. This begs the question: to what point can students actually exercise their rights to make their point of view heard and legitimized by the school? As McGill creates the rules of what makes a protest legitimate, student actions on campus space are rendered powerless. Protesting under the administration’s terms means that dissent is only valuable when it does not disrupt everyday campus life; protesting while maintaining acceptable social order makes it impossible to question what that social order represents. Currently, campus is not a space that we can truly take hold of and inhabit; we are only allowed to exist on its grounds when following the rules. But this can change – we as students can embrace our rights and also support those who actively challenge McGill’s status quo. —The McGill Daily Editorial Board
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In the graphic for the article “Queering bioethics” (News, November 18, page 8), The Daily stated that in 1988 a "five-year deferral” was introduced to blood screening via questionnaire. In fact, in 1988 it was the 'indefinite deferral' that was introduced to blood screening via questionnaire. In the article “Pulsars: the cosmic lighthouses” (Sci+Tech, November 11, page 15), it was stated that pulsars were found within our solar system. In fact, pulsars only exist outside our solar system. The Daily regrets the errors.
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Compendium!
The McGill Daily & Le Délit Monday, November 25 t le lundi 25 novembre t 2013
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Lies, half-truths, and fluff
McGall addresses petitions for demographic overhaul Emotional appeals for all bros to be replaced by unthinkably large rabbits E.k. EK The McGall Weekly
“
We are blighted,” began an email to all students from the University last Wednesday. “Our campus is overrun, our classrooms overflowed. It is with grave seriousness that we officially address the issue: there are too many bros at McGall.” The administration’s acknowledgement of the vast overrepresentation of bros has been seen as an underwhelming and untimely response by several campus groups, who have been petitioning for a critical look at student demographics for years. QPARGH is one such group, having organized with the intent of raising awareness of, and action against, the ‘bro situation’ since 2010. QPARGH working group Woes Before Bros (WBB) maintains a pessimistic outlook. “It’s definitely a situation of too little too late,” said one WBB activist. “Listen, you ever been to Schmerts [Bar] on a Friday night? You know what I’m talking about.” McGall Deputy Provost (Student Purchases & Receipts) Mo’livier Cryinz was directly referenced in the University’s email, which described his new responsibility as a “liaison” with student activists. When reached for comment, Cryinz confirmed that the administration would be “moving forward” with the most widely supported course of action regarding the bros – that is, the gradual
E.k. EK | The McGall Weekly replacement of all bros with large Angora rabbits. Described as “the best of all possible worlds” by proponents, the bro-to-rabbit turnover is scheduled to take place over the next three years. Careful screening of prospective students will eliminate the enrolment of new bros, and the introduction of the rabbits will be staggered, with a new herd set loose on campus at the beginning of every semester, allowed to “integrate themselves as they will,” according to Cryinz.
The plan has been contentious, with several outspoken students pushing against the majority support. At a consultative forum on the issue on November 12, Hurrah Mann said, “Look, I understand there’s a lot of bros here, but this is absurd. I mean, I’m not speciesist or anything, but isn’t it unfair to just hand over space to those big fluffballs?” In response, WBB members simply lifted and pointed at large signs with pictures of Angora rabbits the size of people, their fur so
long and fluffy that their adorable little noses were obscured. Mann considered the images for a few minutes before saying, “Well… I’ll have to think about it.” Some criticism about the integration process that lays ahead has already reached the ears of the administration. Cryinz was quick to clarify with The Weekly that though the academic evaluation system must be overhauled in anticipation of the new demographic makeup, professors are “overjoyed” with the scheduled changes.
Cryinz’s sentiments were mirrored by several professors reached for comment. “Yes, we’ll have to restructure our classes,” explained Hardy n’ Burly, associate professor in the Department of Anglophilia. “The rabbits can only be tested with food-baited, forced choice experiments, so it could be tricky to really get a sense of their understanding of Derrida, for example. But that’s a minor concern when you consider just how fluffy they are, oh my god. Have you seen them? Ahhhh! So fluffy!”
McGall rocked by wildcat violence Campus addicts despair as administration discovers two underground narco-rings Lucy Peaceblossom The McGall Weekly
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wo of McGall’s student papers, The Weekly and the McGall Heraldic-Tribunal are fronts for rival drug organizations, it has emerged. Suspicions were roused on Thursday night when the Student Headquarters of McGall University (SHMU) building entrance saw scenes of violent turf war. Students deliberating over which paper to choose as they came in the door were harassed by separate groups of heavies to pick their ‘package.’ Intimidated students
were caught in the crossfire as the competing groups drew weapons; no one was harmed. “I know a few kids who are pretty pushy when it comes to what paper you read. I never realized these kids were pushing drugs.” Macy Banks, a U2 Animal Schmience student, told The Weekly by email. An investigation by the university administration concluded that the rivalry started during the 1980s, when haemorrhaging money, editorial staff of both papers sought to capitalize on a product in high demand. “Classic case of undergraduate overreach,” commented a sociology
professor who requested to remain anonymous. “I see this all the time. Students think they have stumbled across a magic formula for success and realize only too late the consequences of their actions.” “It always ends in drug war,” she continued. Investigators have expressed a grudging admiration for the complexity of both operations. Potential customers deciphered a code hidden in editorials to reveal a secret outlet on campus. Both papers agreed to sell at the same time, at opposite ends of campus, to avoid conflict. The peace between the rival
groups allowed them to operate under the radar until last Thursday, the first recorded instance of violence. The flare-up is due to a new “miracle drug” that hit the streets this year, though details on the product are scarce. The Weekly is thought to have employed a talented ‘cook’ capable of producing the drug. Investigators suspect the Heraldic-Tribunal to be behind the rash of chemistry student kidnappings this year in an effort to keep up with competition. The revelation has caused particular embarrassment for SHMU, as an unwitting backer of two illegal drug distributors. Among the
student body, the exposures triggered uproar at the scale of profits generated. Fergus Myles, a U4 Doctor Who student told The Weekly (recently purged of drug lords), “I finally got round to seeing their offices when I found out what they were all about. There was wine, gold, silk drapes, and servants. They live like kings! It was Bacchanalian!” Former editors have been remanded in protective custody until their impending court date. The Weekly reached one for comment: “You all tolerate Rob Ford and laugh at his antics. Why can’t we have a little fun too?”