UNIVERS DE LA BEAUTE
Dédicace A mes parents. A mes sœurs, et mes très chers Lilia et Slim. A mes amis et tous à ceux qui m’ont encouragée.
II
UNIVERS DE LA BEAUTE
Remerciements Je voudrais remercier en premier temps M. Moncef FOURATI, mon directeur de mémoire, pour son encadrement, ses conseils et son encouragement. Je tiens également à remercier M. Adnene BEN NEJMA, mon consultant de mémoire pour toutes les recommandations. Je dois beaucoup, pareillement, à Mme Hajer BOUHDIBA, et à M. Karim Ben Amor qui m’ont facilité le travail en me donnant accès aux documents nécessaires, ainsi qu’à Mme Amira Naoui pour toutes ses instructions. Enfin, j’adresse un remerciement spécial à Mohamed El Moncef CHABBOUH, pour son
aide
à
recueillir
les
appuis
indispensables au présent document et son encouragement, et à ma famille ainsi que tous mes amis.
III
UNIVERS DE LA BEAUTE
Sommaire Dédicace…………………………………………………………………………......II Remerciements …………………………………………………………………….III Sommaire…………………………………………………………………………...IV Introduction…………………………………………………………………………...7 Problématique………………………………………………………………………...8 Méthodologie………………………………………………………………………..10 Première partie : L’architecture par analogie à la beauté féminine…………………..11 Chapitre I : architecture, miroir du féminin…..…………………………...…12 I-1- La notion de beauté……………………………………………...12 I-2- L’évolution de la beauté féminine………………………………15 I-3- L’architecture en tant qu’ « être corporel »……….………….…19 Synthèse partielle……………………………………………………………24 Chapitre II : Remodelage et mutabilité en architecture………………………25 II-1- La réutilisation d’un cadre bâti…………………………………26 II-2- Les manières d’intervention sur cadre bâti.………….……….....29 II-3-Enveloppe existante-nouveau programme.…….……….………36 Synthèse partielle…………………………………………………………....40 Deuxième partie : Le référentiel……………………………………………………..41 Référentiel d’ordre fonctionnel……………………………………………...41 Référentiel d’ordre formel…………………………………………………...50 Ambiances recherchées……………………………………………………...61 Troisième partie : Dar Mezigh par analogie à la beauté féminine………….……….72 Chapitre III : Cas de la ville de la Marsa……………………………………...73 III-1- La ville de la Marsa………………………………………….…73
IV
UNIVERS DE LA BEAUTE
III-2- Histoire de la ville de la Marsa…………………………………74 III-3- La Marsa d’aujourd’hui………………………………………..75 Chapitre IV : Zone et support d’intervention………………………………………...76 IV-1- Choix de la zone d’intervention………………………………..77 IV-2- Choix du support d’intervention : Dar Mezigh…………………..79 Synthèse globale……………………………………………………………..87 Chapitre V : L’univers De la beauté ……………………………………………………….88 V-1- Logique d’intervention…………………………………………89 V-2- Formellement…………………………………………………..90 V-3- Matériaux………………………………………………………92 V-4- Programme……………………………………………………..93 V-5- Structure……………………………………………………..…95 Conclusion générale………………………………………………………..………..96 Bibliographie……………………………………………………………………..….97 Table de figures…………………………………………………………………….100
V
UNIVERS DE LA BEAUTE
«Les maisons aux murs lisses sont des hommes ; celles qui présentent des saillies et des balcons, auxquels on peut s’accrocher, sont des femmes ». (Melo Saint Cyr, 2008, cité par Freud, 1917).
VI
INTRODUCTION GENERALE
Introduction La ville porte l’empreinte, tant matérielle qu’immatérielle, des différentes civilisations l’ayant marquée. Cette dernière n’est, en fait, autre que la superposition de différentes strates, se manifestant, entre autres, dans sa composition architecturale qui témoigne de toutes les époques. Il s’agit également d’une identité commune, ancrée dans l’histoire, que nous avons l’obligation de léguer aux générations futures. Notons alors que « la ville ancienne, elle, continue à nous parler ; la vie, notre vie continue à s’y dérouler […] Elle est un patrimoine vivant » (Bernard, 2015, cité par Patrice Béghain, 1998). En d’autres termes, les traces du passé nous offrent un accès direct à notre passé, un patrimoine qui risque de se perdre faute, d’une part, d’entretien et de maintenance des bâtiments, et en raison d’autre part du désir de modernisation qui nous possède et de l’insensibilité sociale à la valeur de ce patrimoine et parfois sa méconnaissance, de même qu’une certaine ignorance de la valeur des ordres et des styles architecturaux. Face à cette idéologie de la table rase, deux attitudes opposées se sont manifestées. Citons d’abord, l’attitude conservatrice fondée sur la notion d’authenticité, dont l’action se limite à prolonger la durée de vie du bâtiment et à en minimiser les détériorations. Une attitude appuyée par John Ruskin1, qui interdit toute intervention sur le monument dans le but d’une transmission de sa vérité aux générations futures. A l’opposé se dresse l’attitude, qui considère que la sacralisation du patrimoine le tue. En effet, la muséification détache le bâtiment de son contexte et il devient alors une image et non un lieu de vie, car « sans l’intégration du monument dans la vie quotidienne du village, de la cité, ou du pays, toute protection risque de rester artificielle, sans conséquence au niveau de la conscience collective » (Bernard, 2015, cité par Eugène Ollivier, 1997). Ainsi, « Toute société qui ne détruit pas est condamnée à mourir. » et « Toute société qui détruit trop ne peut plus se souvenir » (Bernard, 2015, cité par Alain Schnapp).
1
Ecrivain, critique d’art anglais : 1819-1900)
7
INTRODUCTION GENERALE
Problématique Nombreux sont les critères qui associent la beauté féminine à l’architecture, soulignant ainsi l’ouverture de cette dernière à d’autres disciplines tel que la psychanalyse, l’histoire et l’esthétique. Il s’agit donc d’étudier l’évolution de ces critères afin de trouver le rapport entre la beauté de la femme contemporaine et un corps architectural. Notons que la beauté est un concept évolutif, que l’homme tente de déchiffrer depuis des siècles très reculés. En effet, partant d’une réflexion philosophique pour finir par la psychanalyse de la beauté, en passant par la beauté mathématique et la définition des critères et proportions d’une dite « belle » femme, tel que la divine proportion décrite par Pacioli Luca2, font de la beauté une notion complexe. Comment cela se manifeste-il en architecture ? A notre ère, la plastique de proportion et les critères précédemment décrit semblent être dépassés, et on parle plutôt de mutabilité et remodelage qui prennent le dessus et sur la beauté féminine et sur le corps architectural. En effet, d’une part, chirurgie plastique, exercices physiques et autres soins corporels sont à la disposition de la femme contemporaine, pour se conformer à un idéal esthétique imposé par la société, et éviter d’être « insultée, ridiculisée et critiquée » (Séguin, 2011). Ce qui fait qu’en 2015, la Tunisie comptait 340 centres spa dont 52 combinent spas et instituts de beauté3 D’autre part, tout comme l’intérêt que la femme doit accorder à sa beauté, un bâtiment existant considéré comme étant un héritage vis-à-vis duquel nous devons une obligation de conscience, doit côtoyer les progrès et les dernières nouveautés dans le monde de l’architecture, afin de s’intégrer dans le milieu contemporain et d’éviter d’être un « paysage voué à la mort » (Bernard, 2015 cité par Audrerie, 1997). Ce retour aux bâtiments existants s’explique par les problèmes d’ordre économique et écologique, ainsi que le problème d’insuffisance de terrains.
2
Un moine mathématicien italien, auteur de « De divina proportione » (écrit à Milan et publié à Venise en 1509) traite essentiellement du nombre d'or. https://rocbo.lautre.net/geom_peintres/typo/pacioli/index.htm, consulté le 07/02/2017. 3
Archibat 39/11-2016
8
INTRODUCTION GENERALE
Se basant sur cette analogie, ne serait-il pas judicieux de penser l’architecture de la beauté féminine dans une architecture recrée? En ce sens, notre choix s’est orienté vers des bâtiments existants, marquant notre histoire et notre identité, tout en étant délaissés et démunis de toute vie. La demeure Dar Mezigh, située à la ville de la Marsa, présente un cadre potentiel pour le faire habiter au féminin. Ainsi le bâtiment « peut être considéré comme un fragment incomplet d’édifice plus grand », (Philippe Robert, 1989, Michael Graves), et sa transformation et remodelage semble être le seul remède pour lui redonner vie, et réconcilier le citoyen avec sa mémoire identitaire locale liée à son histoire vivante, tout en satisfaisant les exigences de la femme contemporaine. Quelle intervention adopter afin de permettre le repositionnement du bâtiment dans l’espace-temps de l’architecture ? L’enjeu est ainsi double où l’architecture est stratégie d’action pour préserver un patrimoine architectural, en faveur d’une réflexion autour d’un concept qui orientera notre proposition architecturale.
9
INTRODUCTION GENERALE
Méthodologie L’intérêt de cette étude est de donner naissance à une réponse architecturale faisant face à la problématique précédemment posée, qui met en valeur le rapport entre le corps architectural et la beauté féminine en passant par le recyclage de l’ancien. Pour ce, notre étude sera basée sur trois grands axes qui se présentent comme suit : En un premier temps, il s’agit de comprendre l’évolution du concept de la beauté, féminine en particulier, et de transcender cette beauté en architecture. En plus, il s’agit également de détailler le critère contemporain qui associe la beauté féminine au corps architectural et ce par l’étude de l’adaptation d’un cadre bâti aux besoins de la société contemporaine. Dans ce sens, la partie théorique du présent mémoire sera fondée sur des recherches, des définitions et des analyses, dans le but de mettre en évidence cette analogie entre la beauté féminine et le corps architectural. En un deuxième temps, une étude analytique aura lieu, dans le but de saisir le fonctionnement d’un projet dédié à la femme contemporaine, les ambiances recherchées dans tel espaces, ainsi que la jonction entre l’ancien et le neuf lorsqu’on intervient sur un cadre bâti existant. Il s’agit donc, dans cette deuxième partie, de tirer, à partir des projets analysés, des concepts, qui vont par la suite être interprétés et extrapolés lors de notre écriture architecturale. Enfin, une dernière partie, sera dédiée à la présentation du support d’intervention, ainsi que l’émergence du projet architectural, récapitulant les connaissances et les concepts retenus des études théoriques et analytiques menées.
10
UNIVERS DE LA BEAUTE
Première partie : L’architecture par analogie à la beauté féminine
Chapitre I Architecture, miroir du féminin 11
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Chapitre I : La beauté féminine I-1- La notion de beauté La beauté est une notion abstraite, que l’Homme tente de déchiffrer, depuis des siècles très reculés. Dès la préhistoire jusqu’à nos jours, le discours relatif à la beauté a changé, les codes ne sont plus les mêmes, c’est un concept qui est en perpétuelle évolution. En effet, même si le concept n’était pas très considéré durant la préhistoire, des statuettes, datant de cette époque, et dont la plus fameuse est la « Vénus de Willendorf », prouvent que dès lors, l’homme accordait de l’importance à la beauté et l’esthétique, en sculptant l’image féminine idéale de l’époque. Cependant, ce n’est que dans la Grèce antique, et avec la naissance de la philosophie, que la beauté, en tant que notion, a été développée. En effet, le terme « beau » date de la fin du VIIIe siècle avant J.C, pour refléter l’équilibre et l’harmonie, qui résulte de « l’équilibre des contrastes, et non de l’absence d’un des opposés » (Durantet, 2010,
cité par Philolaos - Ve s. avant J.-C). Mais aucune définition claire de la beauté n’est repérée. Dans ce sens, Platon4 a défini la beauté en tant que « ce qui s’ajoute aux choses et les fait paraître plus belles…qui métamorphose les objets qui se présentent à nos sens ».
Figure 1 : les vénus Paléolithiques.
4
Un philosophe grec connu et reconnu pour avoir notamment laissé une œuvre philosophique considérable, sous formes de dialogues. http://la-philosophie.com/philosophie-platon, consulté le 07/02/2017
12
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
A partir du XVIe siècle, on parle d’une beauté mathématique, c'est-à-dire une affaire de proportions, de couleurs et de nombre. On parle de « la divine proportion » décrite par Pacioli Luca, appelée plus tard « le nombre d’or ». Nombreux artistes, ont appliqué cette « divine proportion » sur le corps humain pour définir la silhouette du canon de l’époque, tel est le cas de Léonard De Vinci. Le corps est alors fragmenté et mesuré dans le but de décrire un modèle idéal. Cependant, les proportions changent, d’un artiste à un autre, d’un pays à un autre, et évoluent à travers les siècles.
Figure 2 : étude de proportions d'un profil humain par Leonard De Vinci.
Plus tard, la notion de la beauté, sera définie par Descartes5, comme étant « ce qui plait à un plus grand nombre de personnes » et note également qu’elle « doit être harmonieuse, symétrique et ordonnée ». (Durantet, 2010, cité par Descartes 1630).
5
René Descartes (1593-1650), est un philosophe français, https://www.herodote.net/Rene_Descartes_1596_1650_-synthese-243.php, consulté le 07/02/2017.
13
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
On passe alors de la définition de la beauté de l’objet en soi au regard porté sur l’objet, pour arriver en 1905, avec Sigmund Freud6, à la psychanalyse de la beauté. En effet, il explique qu’à travers une belle œuvre, l’artiste tente de séduire le public afin d’atteindre un sentiment de satisfaction. Le désir de la beauté se présente alors en tant qu’une préoccupation, traduite dans les œuvres artistiques, architecturale, et essentiellement, dans le corps humain, assimilé à une œuvre, qui ne cesse de subir des transformations, par le biais d’exercices physiques, maquillages ou encore les chirurgies plastiques… afin de se rapprocher le plus possible du canon de l’époque, représenté dans les peintures ou, plus tard, dans les magazines et les médias. En effet, « Quand le monde nous échappe, il reste le corps » (Durantet, 2010, cité par Le Breton, 2005). Concluons alors, que la notion de la beauté est évolutive. En effet, d’une réflexion philosophique, à la définition des critères et proportions d’un objet qualifié de beau, ensuite l’importance de la perception de l’objet, pour finir par la psychanalyse de la beauté et son évolution au rythme des modes, toutes ces définitions au fils des siècles font de la beauté un concept complexe, du quel on retient qu’il assure un sentiment de satisfaction, de plaisir et de bien-être.
6
Sigmund Freud (1856-1939, il a inventé la psychanalyse. Théorisé les notions de conscient, d’inconscient, de rêve, de refoulement, de transfert ou encore de complexe d’Œdipe, http://www.psychologies.com/Culture/Maitresde-vie/Sigmund-Freud, consulté le 08/02/2017
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CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
I-2- L’évolution de la beauté féminine L’Homme a constamment accordé de l’importance à son corps, en lui apportant des transformations, afin de se démarquer de la nature et marquer son humanité. Dans ce sens, la femme, en particulier, est plus attachée à la dimension physique que l’homme, en raison de ses fonctions biologique et son cycle de naissance, entre autres. Ces valeurs symboliques, associées au corps féminin, ont toujours dicté des critères auxquels la femme doit correspondre et « les femmes dont le corps ne correspond pas aux modèles d'une féminité stéréotypée sont handicapées dans leur vie personnelle et professionnelle, insultées, ridiculisées, critiquées par les hommes et ont une image dégradée d'elles-mêmes. » (Séguin, 2011, cité par Ilana Lowy, 2006). Signalons, que la quête de se conformer aux normes de la beauté, imposées par la société, n’est guère un fait nouveau. En effet, les Vénus Paléolithiques, mentionnées précédemment, prouvent qu’il s’agit d’un souci qui date de la préhistoire. Certes le discours relatif à la beauté a changé, et les critères ne cessent d’évoluer au dépend du bouleversement du savoir-faire, des rites et des pratique de la beauté, donnant ainsi naissance à une galerie très variée de portraits. « À tous les siècles on a parlé de la Beauté de la proportion, mais, selon les époques, en dépit des principes arithmétiques et géométriques affirmés, le sens de cette proportion a changé. » (Séguin, 2011, cité par Eco 2004).
La préhistoire
Figure 3 : Représentation schématique des Vénus Paléolithiques.
15
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Les Vénus sont des statuettes représentant des formes féminines exagérées qui rappelle la grossesse et la maternité. Ces statuettes peuvent être considérées comme étant la première représentation de l’idéal esthétique. La représentation schématique de ces statuettes, élaborée par André Leroi-Gourhan7 souligne le caractère géométrique et symétrique des Vénus. En effet, « les corps peuvent être projetés dans un losange dont le grand axe passe par la symphyse pubienne ; le ventre, le pubis et les seins se projettent eux dans un cercle dont le rayon serait égale au petit axe du losange. » (Durantet, 2010). Cette schématisation dénote de l’importance de la géométrie et des proportions dans la définition de l’idéal féminin, depuis des siècles très reculés. Concluons alors que le souci de la beauté féminine existe depuis la préhistoire, et que cette exagération des formes féminines souligne le lien entre la beauté et la fécondité. En effet, « la femme ‘belle’ semble être synonyme de femme féconde. » (Durantet, 2010).
La renaissance
Contrairement au moyen âge, où la beauté féminine, la nudité et le maquillage vont à l’encontre de la pensée chrétienne, la femme de la renaissance tend vers la perfection du corps, et a le droit d’être belle, et la beauté apprend à se mettre en scène
par
l’apparition
des
secrets
cosmétiques « On se lave moins qu'on ne se maquille ; on se parfume plus qu'on ne se baigne. » (De Marnhac, 1986). La femme est donc l’artisane de sa beauté dont elle fabrique les produits, en effet « Si la beauté demande du temps, elle en crée aussi, car les substances utilisées doivent être dissoutes, malaxées,
Figure 4 : Dame à sa toilette (1560).
7
André Leroi-Gourhan (1911-1986) est un ethnologue, archéologue et historien français, spécialiste de la Préhistoire, https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Leroi-Gourhan, consulté le 09/02/2017.
16
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
bouillies, distilles pendant de longues heures, voire des journées entières » (De Marnhac, 1986). Au-delà de la fécondité et de la séduction, la beauté féminine est, dans ce cadre, rattachée à une pensée philosophique. En effet, « La beauté extérieure est le vrai signe de la beauté intérieure... comme les arbres desquels la beauté des fleurs porte témoignage de la bonté des fruits. » (De Marnhac, 1986). Cependant, à cette époque, ces rituels ne touchaient qu’une étroite couche sociale, et la beauté s’avère être un « luxe de grandes dames » qui tentent de se rapprocher le maximum de l’image idéale de l’époque dictée par les artiste et les écrivains. En effet « Jamais la beauté n'a été chose moins relative qu'en ce siècle ou elle existe comme un idéal sévèrement normé. » (De Marnhac, 1986). Le corps féminin est alors fragmenté, mesuré et étudié afin de refléter la perfection morale et spirituelle de la beauté corporelle. On parle dans ce cadre de la divine proportion mentionnée précédemment.
A
partir
du
L’époque moderne
XIXe
siècle,
la
photographie, les médias et la publicité ont pris la relève pour dicter les critères et les normes de la beauté féminine, offrant les moyens de s’y satisfaire, et les stars du cinéma deviennent des modèles à imiter afin d’atteindre un idéal féminin. En outre, l’arrivée de l’eau dans les maisons et des miroirs dans les chambres, ont stimulé d’avantage le désir d’entretenir le corps. Figure 5: La Castiglione, Gordigiani, 1862.
17
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Notons également l’apparition de la femme dans les espaces publics et son accès au travail, qui est un facteur très important dans le bouleversement de l’image de la femme féconde. En effet, sa quête de devenir à l’égal de l’homme a eu des conséquences sur son corps, plus musclé et ferme reflétant sa force et sa
Figure 6 : Photographies d'Audrey Hepburn, Marliyn Monroe et Brigitte Bardot.
dynamique et son habillement, plus léger offrant ainsi plus de liberté. Et à l’opposé Figure 2 : Photographies d'Audrey Hepburn, Marliyn
Monroe Brigitte Bardot. des époques précédentes, les rondeurs rappelant la et maternité et considérées comme un
critère de beauté, deviennent inesthétiques. « Avec le maquillage, les exercices d’entretien du corps, les artifices de l’élégance, il n’y a plus d’excuse à la laideur ». (Séguin, 2011, cité par Lipovetsky, 1997).
La beauté contemporaine
Dans une ère où domine le stress et la pollution, le domaine de la beauté s’avère être très sollicité, non seulement par les femmes, suite à la pression sociale qu’elles ressentent, mais aussi de plus en plus par les hommes. On note dans ce cadre le « retour au naturel, à l’harmonie de l’Homme avec la Nature, à des formes épurées… mais, c’est aussi le siècle où le corps humain est parfois considéré comme un matériau, à partir duquel chacun pourra s’exprimer » (Durantet, 2010). Figure 7: Iris Mittenaere, Miss Univers 2017.
Ce désir d’améliorer son apparence jusqu’à la perfection a donné naissance à la chirurgie esthétique « afin d’éliminer les formes gênantes voire disgracieuse. ». (Durantet, 2010).
18
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
I-3- L’architecture en tant qu’ « être corporel » Nous avons précédemment étudié l’évolution de la beauté, plus précisément celle des femmes, en passant d’une beauté naturelle, qui obéit à des critères culturels, à la beauté mathématique développée dans l’esprit de la géométrie et de la proportion, pour arriver enfin à une beauté dominée par le remodelage et la mutabilité. Dans cette partie du présent mémoire, nous allons étudier la manifestation de ces critères en architecture.
Image et philosophie
Les philosophes et les architectes ont toujours attribué une « vie corporelle » à l’architecture, et ce en trouvant un rapport d’analogie entre le corps architectural et le corps humain. En parlant de cette sémiotique, citons l’exemple de Freud, dans son « introduction à la psychanalyse » en comparant la façade d’un bâtiment au corps humain : « Les maisons aux murs lisses sont des hommes ; celles qui présentent des saillies et des balcons, auxquels on peut s’accrocher, sont des femmes ». En outre, Alberti et Vitruve disent de la manière corinthienne qu’elle « a la délicatesse d’une jeune fille à qui l’âge rend la taille plus dégagée et plus capable des ornements qui peuvent augmenter la beauté naturelle » et de la manière ionique qu’elle « a la délicatesse du corps d’une femme » (Melo Saint Cyr, 2008).
Figure 8 : Les façades avec et sans balcons rapportées au corps humain
19
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Divine proportion
Figure 9 : le Parthénon et le recours à la proportion divine
Ce rapport de proportion, inventé pour définir le canon de beauté de la renaissance, a été également retrouvé dans des œuvres architecturales datant de l’époque antique tel que le Parthénon construit par les grecs, dont le recours se justifie par la recherche de l’harmonieux et de l’équilibré, définissant les critères d’un bel objet.
Figure 10 : La divine proportion sur le corps architectural et sur le corps humain
Selon certains chercheurs « son utilisation remonterait même à l’Egypte des Pharaons, notamment pour la construction du temple de Louxor et la pyramide de Khéops […] Pour cela, les architectes ont utilisés le « rectangle d’or » tels que le rapport entre la longueur et la largeur du rectangle soit égal au nombre d’or, afin d’obtenir une œuvre harmonieuse. » (Durantet, 2010).
20
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Symétrie et ordonnance
Tout comme le jeu de puzzle, qui fragmente le corps féminin, où chaque partie est mesurée et étudiée pour refléter la beauté corporelle, l’ordonnance d’un édifice consiste dans le rapport de mesures des différents fragments qui le constituent. Et comme le souligne Léon Battista Alberti « dans l’édifice, et surtout dans le temple, toutes les parties du corps doivent être conformées de façon à si bien correspondre entre elles que, quelle que soit la partie considérée, celle-ci permette, à elle seule, de donner leur mesures convenables à toutes les autres » (Melo Saint Cyr, 2008).
Figure 11 : ordonnance et symétrie de la façade de la villa Rotonde
En outre, la symétrie, étant un critère fondamental dans la définition de la beauté
féminine,
est
pareillement
retrouvée en architecture dans le souci de
la
beauté,
l’équilibre
et
l’ordonnance. Il s’agit, selon Vitruve du « rapport que toute l’œuvre a avec ses parties »
Figure 12 : ordonnance et symétrie du plan de la villa Rotonde
21
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Légèreté
A l’image de la femme moderne caractérisée par la légèreté et les formes épurée, lui offrant plus de liberté, et chez qui les rondeurs, considérées à des époques reculées comme étant un critère de beauté, deviennent inesthétiques, nous retrouvons l’architecture moderne. Cette architecture est caractérisée par sa légèreté et le recours aux lignes géométriques pures, et ce par le recours à des points porteurs légers et des écrans transparents en verre, qui viennent à l’encontre de l’aspect massif des murs porteurs.
Et
on
parle
alors
de
Figure 13 : légèreté de la Frans Worth house
l’éclatement de la boite.
Figure 14 : légèreté des écrans métalliques perforés
En outre, le recours à des écrans métalliques perforés en guise d’une double peau, soulignent pareillement la légèreté au niveau de l’architecture.
22
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Remodelage er mutabilité
La plastique de proportions et la géométrisation précédemment décrites semblent aujourd’hui être dépassées. En effet, il s’agit plutôt « d’une pression sociale autour de l’image du corps qui incite la femme à passer une grande partie de son temps à s’occuper de sa beauté » (Séguin, 2011). Et ce afin de satisfaire au sens visuel des autres et d’éviter d’être ridiculisée, critiquée et repoussée de la part de la société. Ce fait s’applique également sur un corps architectural existant.
Figure 15 : Un patrimoine industriel délaissé en Chine
Figure 16 : Un passé compromis à l'ignorance en Chine
Figure 20 : Un passé compromis à l'ignorance en Chine
En effet, les facteurs économiques et écologiques de notre ère, font du recours au cadre bâti un acte majeur de la modernité d’aujourd’hui. Néanmoins, il est indispensable d’adapter ce corps architectural aux besoins de la société actuelle afin « d’écarter le danger d’un passé
compromis
par
l’ignorance ».
(Bernard, 2015). Nous devons s’interroger, dans ce sens, quant à la limite de cette adaptation. En d’autres termes, « Infiltrer la modernité contemporaine dans celle d’une époque passée suppose pour réécrire un scénario en toute liberté d’expression » (Francis
Figure 17: MJH Gallery of iD Town O-office Architects en Chine : La réinsertion des traces du passé dans le milieu contemporain.
Rambert, 2015), ou bien existe-il une limite à cette liberté ?
23
CHAPITRE I
ARCHITECTURE MIROIR DU FEMININ
Synthèse partielle En conclusion, la notion de beauté a toujours existé, et que depuis des temps très reculés, la beauté féminine et l’architecture sont régies par les mêmes critères, notamment dans la
société contemporaine où le
remodelage et la mutabilité prennent le pas et
sur
corps
féminin
et
sur
corps
architectural, d’où la raison d’être de cette analogie qui va orienter notre réflexion vers le recyclage du cadre bâti existant. Pour ce, et afin de suivre l’ère du temps en ce qui concerne les réécritures architecturales, il y a lieu d’analyser les attitudes vis-à-vis du patrimoine, et de chercher les nouvelles « tendances » d’intervention sur un cadre bâti afin de faciliter son insertion avec la vie contemporaine.
24
CHAPITRE II
UNIVERS DE LA BEAUTE
Première partie : L’architecture par analogie à la beauté féminine
Chapitre II Remodelage et mutabilité en architecture 25
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
II-1- La réutilisation d’un cadre bâti Contrairement aux supports indirects, tel que les livres et les documents qui nécessitent un effort de recherche, les anciens bâtiments nous offrent un accès direct à notre histoire, que l’on peut toucher et vivre, et nous procurent un sentiment de continuité dans l’espace et dans le temps. En outre, « Le patrimoine est déjà un enjeu historique et esthétique reconnu par tous […] Il est un enjeu citoyen, parce que connaître son patrimoine c’est aussi connaître son histoire est son identité, ce qui n’est pas chose simple » (Bernard, 2015 cité Grossard, 2011). En d’autres termes, loin d’être un simple témoignage
Figure 18 : L'avenue Habib Bourguiba, offrant un accès direct à notre histoire par la juxtaposition des époques.
de l’histoire, ces traces marquent une identité commune et évolutive, qui résulte de l’entassement, à travers le temps, des modes de vie et des styles architecturaux faisant la richesse de la ville, et créant une image qui n’est pas figée. Car « en agissant sur la ville, nous y laissons une trace »
(Bernard,
D’où
2015).
l’importance de l’entretien du cadre bâti ancien, considéré comme étant un héritage à transmettre aux générations futures en leur procurant une identité ancrée dans l’histoire.
Toutefois,
ceci
nécessite
l’adoption d’une stratégie qui va générer un
bouleversement
au
niveau
des
mentalités et de la perception de ces traces, étant donné la difficulté de la compréhension et de sensibilisation vis-àvis du patrimoine bâti.
Figure 19 : L'insensibilité vis à vis du patrimoine qui nécessite un changement de mentalités
26
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Néanmoins, ce fait ne doit pas primer sur l’évolution de la ville contemporaine car « Tout conserver serait un frein à la ville moderne. Tout détruire serait une perte pour notre société » (Bernard, 2015). En effet, la société est en perpétuelle transformation, et l’homme a toujours besoin de créer et s’exprimer, entre autres, à travers ses écritures architecturales, comme l’on a précédemment évoqué avec la psychanalyse de Freud. En plus, les espaces architecturaux crées par nos antécédents, ne répondent plus aux exigences de la société actuelle. Cependant, l’insuffisance en matière de terrains vierges et les problèmes d’étalement urbain des quels on souffre, semblent devenir de plus en plus un obstacle à la création architecturale. D’autre part, outre l’obligation de conscience que nous avons vis-à-vis de notre patrimoine bâti, il est à signaler que la démolition d’un ancien bâtiment, pour laisser place à une nouvelle écriture architecturale adaptée aux besoins de l’actuelle société, est un fait très nocif, polluant et énergivore. (Francis Rambert, 2015). On ajoute à tous ces faits les enjeux de la momification des traces du passé qui les condamnent à mourir, vu qu’elle les réduit à une simple image d’une époque passée et les détache de la ville contemporaine, en créant deux lieux qui fonctionnent en parallèle sans lien. En effet, « un paysage sans vie est un paysage voué à la mort » (Bernard, 2015, cité par Audrerie 1997). Tous ces facteurs nous poussent à s’orienter vers l’appropriation de notre patrimoine bâti, à l’intégrer dans notre quotidien et à se réconcilier avec, afin de créer une image qui fait de l’ancien le pari de l’innovation, comme souligné lors de l’exposition
intitulé
‘Un
Figure 20 : La stratification des époques illustrée dans le New Acropolis Museum / Bernard Tschumi Architects
bâtiment
27
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
combien de vies ?’8 « Nous sommes entrés dans un moment de notre histoire où nous devons transformer le monde et non plus le fonder, ce moment n’est pas moins créatif que le précédent ». On parle alors de la réutilisation et l’adaptation d’un cadre bâti qui s’avèrent être, dans ce cas, un triple remède. D’abord, contre la disparition des traces du passé. Ensuite, elle permet la réconciliation du public avec son histoire vivante.
Et
enfin,
répondre
aux
problèmes de rareté des terrains et d’étalement urbain par l’intégration de la
Figure 21: La stratification des époques illustrée dans le New Acropolis Museum / Bernard Tschumi Architects
problématique du vieux bâti. Il s’agit d’un outil conceptuel, qui permet à l’architecte de composer avec l’ancien et de manipuler des contraintes supplémentaires stimulant sa créativité et « qui permettent de développer des solutions architecturales qui n’auraient pas été inventé » (Robert, 1989). Dans ce sens, les attitudes et les choix d’intervention, adoptés par les architectes à travers le monde, sont multiples, en partant des attitudes conservatrices jusqu’à l’affirmation du contraste par la forme ou par la couleur ..., cependant, toutes révèlent d’une prédominance du respect de l’authenticité du lieu, de son histoire et de sa logique constructive.
8
Une exposition, organisée par la cité de l’architecture et du Patrimoine à Paris, qui fait le point sur ce sujet indissociable de la question urbaine : la réutilisation pour ouvrir la voie à une renaissance, le recyclage pour stimuler de nouveaux usages, http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25628un_batiment_combien_de_vies.html, consulté le 20/02/2017.
28
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
II-2- Les manières d’intervention sur un cadre bâti Nous avons précédemment décrit l’importance de l’entretien du patrimoine bâti, nous avons également signalé que « sans vie et sans fréquentation le lieu finit par mourir » (Bernard, 2015), et que la réutilisation est « souvent le seul moyen de le sauver » (Robert, 1989). Mais qu’elle intervention adopter afin que cette réutilisation soit adéquate ? Couramment, l’état de la bâtisse et sa nature dictent le type d’intervention adéquat. De par sa forme, sa logique constructive et son histoire, il oriente le concepteur vers une logique d’intervention, donnant ainsi naissance à une diversité de réponses architecturales contemporaines, pour créer un ensemble qui satisfait les besoins de la société actuelle. Le présent paragraphe sera donc dédié à l’énumération de certaines manières d’intervention, et ce à travers des exemples qui nous permettrons la compréhension de ces logiques ainsi que les rapports entretenus entre ancien et nouveau.
Intervention réversible
La réversibilité, dite encore minimale ou de retraitement, est une logique d’intervention qui permet d’adapter le bâtiment aux besoins de la société contemporaine tout en le respectant. Elle permet de le rendre accessible au public et le protège des risques d’ignorance et de dégradation, sans compromettre l’authenticité du lieu. Il s’agit d’un rajout de dispositifs et de structures qui peuvent, à tout moment, être démontés, effacés ou remplacés en fonction des envies et des besoins, et ce sans avoir une incidence sur le bâtiment. Les dispositifs ajoutés sont généralement mis en place pour permettre au bâtiment d’accueillir le public en toute sécurité, et garantir ainsi son insertion dans le milieu contemporain.
29
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Dans ce cadre, citons l’exemple de la réadaptation du Château de La Coracera, à San Martin de Valdeiglesias, à Madrid. Un château qui date de 1400 et se présente aujourd’hui comme étant une propriété publique objet de revitalisation en le transformant en un espace à utilisation variée, dont on cite l’organisation des expositions, des conférences, des concerts de chambre ainsi qu’un musée du vin de Madrid. Afin de revitaliser le château et de le rendre ouvert au public, il y a eu un rajout de nombreux dispositifs, desquels on cite celui placé au niveau de l’entrée, occupant, à l’origine, une position élevée pour des raisons défensives. Ce dispositif assure ainsi l’accessibilité au bâtiment. On cite pareillement, l’exploitation des 20
Figure 22 : Le dispositif d'entrée permettant l'accès au Château de La Coracera, à San Martin de Valdeiglesias, Madrid
mètres d’hauteur sous plafond des tours, en plaçant un plancher démontable en bois, pour en faire deux salles reliées par le biais d’un escalier en colimaçon. Toutes ces transformations ont pour objectif de faire du château un centre touristique et culturel, dans le but de le ranimer. Il est à noter que ces aménagements qualifiés
d’éphémères
assurent
un
compromis entre le respect des traces du passé et leur valeur historique et celui des activités contemporaines. Figure 23 : La réadaptation du Château de La Coracera, à San Martin de Valdeiglesias par le rajout d'un plancher et d'escalier en colimaçon
30
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Cependant, il a été démontré que le respect total de la réversibilité, en tant qu’une opération qui n’a pas une incidence sur l’œuvre, est impossible sur le plan pratique. En effet, « des actes comme le nettoyage d’une surface est irréversible, l’excavation d’objets provoque des changements physico-chimiques irréversibles, la consolidation d’œuvres avec des résines est irréversible [...] Le respect absolu de la réversibilité des interventions du restaurateur est quelque chose d’impossible ». (Poirier, 2014).
La greffe contemporaine
La greffe contemporaine ou architecturale est, comme le décrit Jean-Michel Wilmotte9 , un « Trait d’union entre le passé et le présent, elle crée une synergie entre le patrimoine et l’architecture contemporaine. ». L’intervention est, dans ce cadre, assimilée à un fragment ajouté au cadre bâti, qu’il soit un patrimoine classé ou « ordinaire », afin de créer une seule entité adaptée aux nouveaux usages. Dans ce sens, Jean-Michel Wilmotte ajoute que cette greffe « ouvre ainsi le monument à son environnement et aux nouveaux modes de vie, générant de nouveaux revenus, créant de nouvelles interactions, et encourageant les nouvelles générations à s'y connecter. ». La greffe architecturale permet, en outre, de restituer l’image de l’édifice, tout en marquant l’époque contemporaine, par le recours à de nouveaux matériaux, entre autres, laissant ainsi la trace de notre époque qui forme une nouvelle stratification, considérée comme étant le patrimoine de demain. C’est justement le cas des ruines du Château Barrière, où la greffe a pour objectif de rendre vie aux ruines. En effet, dans le cadre d’un concours, il s’agit de revitaliser le bâtiment par un programme
de
muséographique, architectes
type
auquel
les
concepteurs
du Figure 24 : La greffe architecturale sur le site des ruines du Château Barrière
9
Architecte, urbaniste et designer, ayant créé la Fondation d’entreprise Wilmotte pour sensibiliser les jeunes architectes aux problématiques de réhabilitation du bâti ancien.
31
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
présent projet, ont choisi de l’additionner à des espaces d’exposition, des lieux de détente. Formellement
parlant,
l’idée
est
d’intervenir à l’intérieur de l’enceinte de la ruine, en reprenant la forme de l’ancienne charpente, et ce en ayant recours à des matériaux complètement moderne, étant l’acier et le verre. Dans la mesure d’enrichir au maximum le programme
fonctionnel
de
type
muséographique, et d’attirer les nouvelles générations, il a eu lieu de leur offrir la possibilité de baignade, en plaçant la piscine sous la nouvelle charpente.
Figure 25: La piscine placée à l'intérieur des ruines dans le but de les revitaliser
La cohabitation entre ancien et nouveau
A l’opposé de la réversibilité, l’intervention sur un cadre bâti peut être permanente et durable, et ce n’empêche guère la cohabitation entre les traces du passé et la vie actuelle. Cette logique d’intervention, plus franche, crée un dialogue entre ancien et neuf, qui peut faire « naître des solutions architecturales nouvelles qui mettent en scène le passé et le présent de façon plus riche » (Robert, 1989), et offre une multitude de choix d’intervention. En effet, on peut intervenir en dedans, en dessus, autour ou à côté du bâtiment, tout dépend du contexte et de l’état ainsi que de la nature de la ruine en question. Qu’elle soit une intervention discrète, assurant une continuité visuelle par le biais d’une liaison subtile, ou encore agressive, par l’affirmation d’un contraste, « c’est le respect de l’architecture existante qui domine, respect de l’histoire et respect des logiques constructives » (Robert, 1989).
32
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Afin de mieux saisir cette logique d’intervention, on site à titre d’exemple, l’intervention de l’architecte Andréa Bruno10 sur les Brigittines, édifié en 1663 par l’architecte Léon Van Heil dans le style Renaissance italo-flamand. La chapelle a été désaffectée comme étant un monument religieux en 1784 pour se transformer, d’abord, en école, ensuite, en un entrepôt pour livres provenant de monastères.
Figure 26 : Photo d'archive des Brigittines.
Elle a servi également de prison, de pharmacie militaire, d’arsenal, d’hospice, d’entrepôt de bière et de bois, de marché couvert, de salle de bal, d’entrepôt pour un éditeur et enfin d’un « Centre d’Art contemporain du Mouvement et de la Voix de la Ville de Bruxelles ».
Figure 27 : Les Briggitines avant l'intervention d'Andréa Bruno
10
Né à Turin en 1931, il est diplômé d'architecture de l'école polytechnique de Turin (1956). Est célèbre pour ses ajouts contemporains adaptés à des bâtiments anciens. Directeur du programme de conservation architecturale et du patrimoine urbain à l'Université catholique de Louvain, conférencier à l'ICCROM de Rome, il est également consultant au ministère italien des affaires étrangères et à l'UNESCO. http://whc.unesco.org/archive/websites/valencia/us/conference/participants/pgs.part/fr.bruno.htm, consulté le 21/02/2017.
33
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Dans le but d’apporter un meilleur accueil et d’améliorer l’environnement des artistes et du public, une extension à la chapelle a été construite en ayant recours à un volume contemporain qui reprend le même gabarit que l’ancienne chapelle, offrant les espaces nécessaires au bon fonctionnement du Centre d’Art contemporain du Mouvement.
Figure 28 : L'intervention de l'architecte Andrea Bruno sur les Brigittines.
Le dialogue entre ancien et neuf se fait par le biais d’un volume entièrement transparent, dédié à la circulation verticale.
Figure 29 : le volume assurant la relation entre l'ancien et le neuf
34
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
La difficulté dans ce genre d’intervention réside dans la détermination de la limite, audelà de laquelle, elle pourrait être jugé irrespectueuse de l’ancien. En outre, signalons que dans le cas présenté ci-dessus, la chapelle en tant que forme a rencontré plusieurs programmes dans son cycle de vie pour finir par un centre d’Art contemporain du Mouvement. « N’est-il pas possible, au contraire, d’intégrer villes, centres et quartier anciens dans la vie quotidienne de l’ère électronique, de les rendre à des usages qui ne soient pas ceux de l’industrie culturelle ? ». (Bernard, 2015, cité par Choay, 1998). Concluons alors, qu’afin de garantir l’insertion des traces du passé dans le milieu contemporain, il faut les investir, car « Si bien restaurés soient-ils, le bâtiment, le site naturel ou archéologique, retourneront vite à l'état antérieur de dégradation si une utilisation justifiée et un accord avec la société actuelle ne sont pas trouvés. » (Bernard, 2015, cité par association Rempart). Les projets présentés ci-dessus, nous démontrent que nous pouvons agir sur les traces du passé sans les dénaturer. En effet, quel que soit la logique et l’attitude d’intervention, il s’agit toujours de mettre en valeur l’ancien, en additionnant à sa fonction de témoin de l’histoire, un nouveau programme permettant de lui redonner vie. Ainsi, « les habitants sont, dans leur quotidien, en lien direct avec ces traces du passé et donc à leur histoire ». (Bernard, 2015). Cependant, deux extrêmes prennent le dessus sur toute intervention. D’abord, l’attitude conservatrice vis-à-vis de l’ancien, voulant transmettre la vérité aux générations futures, qui le condamne à mourir. Ensuite, l’ignorance et l’insensibilité de l’importance de ces témoignages historiques dans la ville de la part de la société, à l’origine du table-rase. Un changement de mentalité et de perception du cadre bâti ancien s’avère être alors indispensable, afin de pouvoir récupérer l’identité, historique et culturelle, qui contribue à l’innovation. En effet, « on ne peut réhabiliter le patrimoine sans réhabiliter d’abord la société avec son patrimoine ». (Zerouala, 2016).
35
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
II-3- Enveloppe existante- Nouveau programme Il est à noter que dans cette architecture du recyclage, comparée à un palimpseste 11 , le programme est d’une extrême importance, car la réécriture n’est réussie que s’il y ait une concordance entre l’enveloppe existante et le nouveau programme. En effet, « de la rencontre entre une enveloppe ancienne et des besoins et des moyens nouveau, va naître un objet singulier, qui n’est pas simple juxtaposition mais synthèse, à la fois constructive et architecturale » (Robert, 1989, cité par Claude Soucy). Notons également que « L’architecture, ce n’est pas quelque chose de séparé du reste de la société, la forme suit la fonction c’est une chose qui n’est pas valable nulle part » (Scoffier, 2015). Nombreuses sont les enveloppes architecturales qui se sont évidées de leurs fonctions initiales. Ce fait ne doit pas mettre fin au cycle de vie du bâtiment, par sa démolition polluante et nocive. Bien au contraire, cette architecture doit être réintégrée dans le milieu contemporain, et investit de façon à ce qu’elle accueille un nouveau programme en adéquation avec les demandes de la société actuelle. En effet, de nos jours, « on voit des bâtiments qui ne correspondent plus à ce qu’ils sont, on voit des projets qui viennent parasiter les bâtiments. » (Scoffier, 2015). Néanmoins, « on ne peut pas faire n’importe quoi avec toutes les structure, c’est de ça qu’il faut être absolument conscient. » (Graf, 2015). Étant donné que chaque bâtiment a ses spécificités et ses particularités qui dictent les limites de la transformation, qu’elle soit dans l’esprit de la continuité, de la réinterprétation ou encore de l’inversion radicale. Autrement dit, ces bâtiments « produisent et peuvent produire des choses que la norme actuellement ne nous permet pas. Hauteur de bâtiments, des dimensions, des vues, des distributions, des qualités spatiales, des qualités de matières, c’est-à-dire une partie de la création qui est déjà donnée, qui est déjà là. C’est à l’architecte qui l’investit d’en profiter, d’en tirer substance pour son propre projet. » (Graf, 2015). Nous avons évoqué, au chapitre précédent, la relation entre la beauté féminine et le corps architectural. Notons à ce niveau-là que les femmes, et de plus en plus d’hommes, font aujourd’hui appel à la beauté et à la détente afin de mieux-être, d’où
11
Un palimpseste est la réécriture d’un texte sur un support déjà utilisé, (Philippe Robert, 1989).
36
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
l’importance des espaces dédiés à l’esthétique et aux soins d’eaux. Il s’agit d’un besoin qui occupe le sommet de la pyramide de Maslow12, que l’on peut intégrer dans une enveloppe architecturale existante. Cet investissement revitalisera l’ancien bâtiment, étant donné qu’il va être quotidiennement
fréquenté
par
les
femmes en quête de la beauté, et fera du bâtiment une source économique, ce qui va limiter le phénomène de la table rase des traces du passé pour en faire des immeubles contemporains à intérêt Figure 30 : Un espace dédié à l'esthétique dans une ancienne enveloppe architecturale
spéculatif.
L’évolution des espaces dédiés à la beauté féminine
« La beauté nous attire comme l’aimant attire le fer. Le premier des devoir de la femme est donc de faire tous ses efforts pour conserver et accroitre sa beauté » (D’Auteuil, précédemment
1903). évoqué
Nous
avons
l’importance
qu’accorde la femme, depuis des temps très reculés, à sa beauté et à son bien-être.
Figure 31 : La reconstitution des thermes de Caracalla à Rome.
Outre les recettes, qui sont « le fruit d’opérations longues et complexes, de manipulations délicates, de cueillettes et de récoltes » (De Marnhac, 1986), que la femme prépare chez soi, elle cherchait son bienêtre autrement dans les bains, et ce depuis l’antiquité, étant donné que « le bain est une pratique qui permet de ressentir les bienfaits de l’eau, à la fois sur le corps et l’esprit, et d’accéder ainsi à un état de bien-être. » (Hainoz, Keller, 2012-2013). En effet, à l’époque romaine, les femmes passaient une grande partie de la journée dans le bain qui est la confrontation entre le sport, la culture et la vie sociale, ce qui
12
La pyramide de Maslow est une classification hiérarchique http://semioscope.free.fr/article.php3?id_article=8, consulté le 03/03/2017.
des
besoins
humains,
37
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
leur permettait d’éviter nombreuses maladies, et « d’acquérir de la fermeté dans les divers organes et dans les muscles, de la blancheur, du velouté, et du satiné sur toutes les parties du corps » (D’Auteuil, 1903). Cette pratique quotidienne du bain, s’est pratiquement perdue, sauf chez les arabes et les turcs où les rituels sont similaires à ceux des romains. Dans ce sens, il à signaler que, dans les civilisations arabes, le hammam était le lieu de la femme et de la beauté. Vu qu’elle ne travaillait pas et ne sortait pas,
les
femmes
se
retrouvent
au
hammam, « libérées de la présence de leurs maris, c’était pour elles un lieu de rencontre privilégié où elles prenaient le temps de se consacrer à leur beauté tout en discutant et en se racontant les
Figure 32 : Femmes arabes au hammam.
histoires du quartier. » (Hainoz, Keller, 2012-2013). On retrouve
ces
rituels
des
bains
également chez les japonais, qu’ils soient publics « sentô » ou encore privés « furo » qui se présente en tant que salle cubique juxtaposée à la salle de bain avec une température qui ne dépasse pas les 45°. Ces rituels permettent de se décompresser,
Figure 33 : Le rituel de bain et les rites de beauté au japon
de mieux-être et de se détendre. Cependant, les grands bouleversements qu’a connus l’image de la femme à l’époque moderne ont donné naissance à d’autres espaces dédiés à la beauté et au bien-être. On parle alors des SPA ou encore « SANITAS PER AQUAM » qui signifie la santé par l’eau, là on trouve toute une « panoplie de bains de différentes sortes et on n’y vient pas uniquement pour se baigner dans le sens purificateur du terme, mais pour s’amuser et se relaxer. » (Hainoz, Keller, 2012-2013). Les bains publics et les hammams sont donc très peu fréquentés, et la femme moderne est plus attirée par cette nouvelle variante, lui offrant la dimension bénéfique pour le corps par le biais de
38
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
différentes thérapies, desquelles on cite l’hydrothérapie13, la chromothérapie14, la balnéothérapie15, la musicothérapie16…, tout en la combinant à la richesse des équipements et la juxtaposition des cultures. En outre, citons les centres esthétiques, où
Figure 34 : Sauna avec chromothérapie.
des professionnelles formées en institut de beauté sont à la disposition des femmes pour leur faciliter la tâche de se rendre « belle ». Il s’agit d’un des lieux « que l’on associe à ‘l’ouverture’ de la femme urbaine
contemporaine. »
(Ossman,
1998). Ces espaces sont spécialisés suivant une logique qui décortique le corps en parties abstraite. A chaque soins on attribue une partie du centre, qui soit bien délimitée, c’est-à-dire « un espace pour se laver les cheveux, un autre pour les couper, encore un autre pour les soins esthétique… » (Ossman, 1998). Nous devons, par la même occasion souligner l’importante dimension sociales de ces centres esthétiques.
Figure 35: Un institut de beauté crée dans une architecture de recyclage.
Signalons de même la multiplication des salles de sports bien équipées qui permettent à la femme d’avoir recours à l’exercice physique, pour rendre son corps plus musclé et ferme et éviter les rondeur et le vieillissement considéré inesthétique. 13
L’hydrothérapie est un traitement basé sur une utilisation externe de l'eau, http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=hydrotherapie_th, consulté le 01/03/2017. 14 La chromothérapie est une méthode d'harmonisation et d'aide à la guérison de certains troubles, physiques ou émotionnels, à travers l'utilisation des couleurs, http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/medecinesdouces/articles/16243-chromatherapie.htm, consulté le 01/03/2017. 15 Thérapie qui consiste à baigner le corps entier ou une de ses parties, généralement dans l'eau, mais aussi dans la boue, le sable, l'air, le soleil..., http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=hydrotherapie_th, consulté le 01/03/2017. 16 La musicothérapie est une thérapie qui cherche à utiliser les propriétés supposées de la musique et du sonore comme support afin de rétablir, maintenir ou améliorer les capacités sociales, mentales et physiques d'une personne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musicoth%C3%A9rapie, consulté le 01/03/2017.
39
CHAPITRE II
REMODELAGE ET MUTABILITE EN ARCHITECTURE
Synthèse partielle Concluons que cette transformation qui se présente « comme une alternative à la destruction
systématique,
comme
elle
constitue un antidote à l’architecture générique » (Rambert, 2015) dans le but d’adapter l’ancien corps architectural aux besoins de la société actuelle, l’accole de plus en plus à l’analogie que nous avons établi
précédemment,
pour
faire
du
transformable l’espace le mieux adapté à la beauté féminine. Mais quelle structure est la mieux adaptée afin d’accueillir ce type de programme ?
40
UNIVERS DE LA BEAUTE
Deuxième partie : Le référentiel
Le référentiel Ordre fonctionnel
41
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
Référentiel d’ordre fonctionnel : Chairama SPA à Bogota, Colombie 1- Présentation du projet Architecte : Giancarlo Mazzanti + Felipe Mesa Emplacement : Cl. 95 # 11-27, Bogota, Cundinamarca, Colombia Surface : 2125 m² Année : 2010 Architectes Partenaires : Jaime Borbon, Andres Sarmiento, Maria Fernanda Pizarro, Jorge Gomez, Ivanovha Benedetto, Juan Pablo Giraldo Graphique façade design : Juan David Diez
Figure 36: une image de synthèse du projet
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
Le projet se situe dans un quartier traditionnel, où les normes, définissant les hauteurs à respecter et les isolations générales, sont particulières. L’objectif, étant de profiter du maximum de surface utile dans le respect des Figure 37: la situation
normes, a donné naissance à un volume cubique, complétement isolé de tous les
du projet
côtés. Il s’agit d’un spa offrant les bienfaits de l’eau, additionnés aux soins esthétique, exercices physiques et relaxation. Toutes ces activités sont organisées sur quatre niveaux que l’on peut distinguer à partir de la façade. Et ce grâce aux bandes horizontales peintes dans les tons du gris. La façade est composée d’une double peau : La première est placée à l’intérieur, et exécutée par du verre et du béton. La deuxième est placée à l’extérieur, et
Figure 38: une image de synthèse du projet
faite de tôle métallique perforée au laser. Cette
deuxième
peau
permet
la
pénétration de la lumière et la connexion avec
l’extérieur
sans
compromettre
l’intimité des usagers. « Il agit comme un voile qui couvre les activités sensorielles
subtilement typiques
(Mazzanti, Mesa).
ludiques d'un
et
Spa. » Figure 39: la façade en double peau avec une tôle perforée.
43
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
2- Analyse fonctionnelle La distinction des activités est exposée de façon subtile sur la façade du projet. En effet, les bandes horizontales nous permettent la lecture séparée des niveaux dédiés chacun à une activité différente.
Figure 40 : La différenciation des niveaux dans la façade.
Un rez de chaussée dédié à la réception, l’esthétique et la restauration et la vente des produits cosmétiques. Le premier étage dédié aux visites médicales, à la détente et aux divers massages et soins. Le deuxième étage dédié aux soins hydraulique, le bain Turc et le sauna. Le troisième étage dédié à l’activité physique et la restauration.
44
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
Réception Salon de coiffure + Soin esthétique Boutique Vestiaires hommes/femmes Batterie de circulation verticale Service Cuisine Cafétéria Extension de la cafétéria Figure 41 : organisation fonctionnelle du plan RDC
Figure 42 : Les vestiaire Hommes/Femmes
Figure 43 : La réception
45
CHAIRAMA SPA
Batterie
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
de
circulation verticale Hall de repos Le Vicky shower Les
cabines
de
massage et de soins Cabine
de
consultation médicale Cabine VIP
Figure 44 : Organisation spatiale du premier étage
Figure 45 : Le vicky shower
Figure 46 : Hall de repos
46
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
Figure 47 : Organisation spatiale du deuxième étage
Batterie de circulation verticale Réception Les bains Turcs Sauna Espace piscine et soins hydrauliques et dépendances
Figure 48 : Espace piscine et dépendances
47
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
Figure 49 : organisation spatiale du troisième étage
Batterie de circulation verticale Espace d’activités physiques Cafétéria Extension de l’espace cafétéria
Figure 50 : L'extension de l'espace cafétéria
48
CHAIRAMA SPA
REFERENCE D’ORDRE FONCTIONNEL
3- Synthèse
Le projet offre un programme varié permettant au visiteur s’accéder à un état de détente et de bien-être, et ce à travers l’addition de la composante esthétique aux bienfaits de l’eau. Après avoir analysé la distribution fonctionnelle du projet, on peut en déduire qu’il existe une hiérarchie dans l’agencement des fonctions. En effet, l’organisation des activités sur quatre niveaux distincts s’est faite en fonction de leurs natures. En d’autres termes, le RDC est dédiée aux activités publiques, et en montant, on passe aux activités privées. En plus, les fonctions ont été regroupées en fonction de la température des espaces. Par exemple, SPA, sauna et bain turc sont organisés sur le même niveau étant donné la température élevée de ces espaces. En outre le traitement des façades en double peau permet l’accès d’une lumière filtrée à l’intérieur des espaces, sans compromettre l’intimité des usagers.
Figure 51 : Coupe synthétisant la distribution fonctionnelle du projet.
49
UNIVERS DE LA BEAUTE
Deuxième partie : Le référentiel
Le référentiel Ordre formel
50
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Référence d’ordre formel : Carlton house à Waterloo
1- Présentation du projet
Architecte : DKO architectes Emplacement : 1 Waterloo st, Carlton Melbourne, Australie Surface : 143 m² Année : 2016 Images : Gabriel Saunders
Figure 52 : Carlton house
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Le projet s’inscrit dans le cadre du recyclage
des
anciennes
maisons
d’entrepôt de la rue Waterloo, à Melbourne. Cette rue est célèbre par ses bâtiments
industriels,
de
façades
édouardiennes17. Figure 53 : la situation de l'ancienne maison d'entrepôt
« Ce bâtiment occupe le présent et parle aussi pour nous sur le passé. Notre objectif principal de cette conception a été la prise en compte de la façade du patrimoine, et en étant sensible à la relation entre l'ancien et le nouveau. » (DKO architectes). En effet, les architectes concepteurs ont choisi de conserver la façade édouardienne, et de l’affirmer en insérant un volume en tôle perforée. Ces « écrans métalliques perforés permettent l'accès solaire et la ventilation transversale des appartements » (DKO architectes).
Figure 54 : L'intervention sur l'ancienne maison d'entrepôt.
17
L’architecture édouardienne est un style d’architecture populaire, considéré comme indication des années 1901 à 1914. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/architecture_édouardienne, consulté le 08/03/2017.
52
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
2- Analyse fonctionnelle : L’idée du projet est de transformer une ancienne maison d’entrepôt en cinq appartements contemporains au sein de l’enveloppe existante en brique rouge. Chaque appartement est indépendant et dispose d’un espace de vie, un espace nuit et une terrasse. Ces pièces sont organisées sur quatre niveaux pour les quatre premiers appartements, tandis que le cinquième est organisé sur trois niveaux seulement.
Figure 55 : Les accès indépendants des appartements.
Le premier appartement.
1- Entrée
Le deuxième appartement. 2- Batterie de circulation verticale Le troisième appartement.
3- Sanitaire
Le quatrième appartement. 4- Chambre à coucher Le cinquième appartement.
5- Bureau
Figure 56 : Plan RDC des cinq appartements.
53
CARLTON HOUSE
Figure 57 : plan premier étage des cinq appartements.
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Figure 58 : plan du deuxième étage des cinq appartements.
Le premier appartement.
1- Espace de vie
Le deuxième appartement.
2- Batterie de circulation verticale
Le troisième appartement.
3- Chambre à coucher
Le quatrième appartement.
4- Chambre avec lit rabattable
Le cinquième appartement.
5- Terrasse
Figure 59 : Photo de la terrasse des appartements
54
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Le premier appartement.
1- terrasse
Le deuxième appartement. 2- Batterie de circulation verticale Le troisième appartement. Le quatrième appartement.
Figure 60 : Plan du troisième étage des quatre appartements.
Figure 61 : la cohabitation du neuf et du passé dans la chambre.
3-
55
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
4- Analyse formelle « Notre réponse de conception est une réponse réfléchie et sensible sur le site […] Nous avons toujours gardé à l'esprit la culture de la région» (DKO architectes).
Le choix des concepteurs est de conserver la façade du patrimoine du côté nord, sud et est, et d’insérer un nouveau volume soigneusement placé. Il s’agit de renforcer le bâtiment existant par une extension verticale, mesurée et mise en place dans le cadre du respect de l’histoire de l’édifice.
Le nouveau volume est une sorte de boite métallique perforée, avec des motifs qui rappellent ceux observés sur une église voisine. D’autre part, cette boite est dite « flottante », étant donné le vide séparateur créé entre l’ancien et le nouveau.
Figure 62 : La façade nord 56 de the Carlton house.
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Figure 63 : La façade ouest de the Carlton house.
Figure 64 : le détail de la ligne d'ombre.
Un évidement de 25 cm a été créé, entre le premier et le deuxième niveau, dessinant ainsi une ligne d’ombre qui souligne la distinction entre l’ancien et le neuf. Figure 65 : le détail du retrait entre l'ancien et le neuf.
En outre, afin de mettre en valeur le patrimoine existant et d’accentuer la distinction entre le passé et le présent, un retrait de 1m30 a été prévu pour la façade nord
57
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
Structure
Figure 66 : Détail illustrant la nouvelle structure métallique.
Figure 67 : Le plan du deuxième étage illustrant l'ancienne et la nouvelle structure.
L’enveloppe existante en brique rouge. Les nouveaux points porteurs métalliques.
Matériaux Le recours au métal crée un contraste faisant regrouper le passé et le présent sur un même édifice. Les perforations des écrans métalliques
et
le
verre
allègent l’aspect massif de Figure 68 : le contraste par le biais des matériaux.
l’enveloppe existante.
58
CARLTON HOUSE
REFERENCE D’ORDRE FORMEL
5- Synthèse L’adaptation des traces du passé au nouveau
programme,
appartements
de
étant
ville,
des
nécessite
l’insertion d’un nouveau volume. Il s’agit d’une boîte qui tient, compte dans son insertion, de l’enveloppe existante du patrimoine. Et ce en ayant du recul de
La nouvelle boite métallique
1m30 par rapport à cette dernière, d’une part, et par la création d’une ligne d’ombre de 25 cm d’autre part. Néanmoins, le contraste s’exprime dans la différence des matériaux. En effet, le recours aux écrans métalliques perforés,
La ligne d'ombre de 25 cm.
pour une extension verticale, est à l’encontre de l’aspect massif du bâtiment existant, et marque l’époque présente en la distinguant du passé. Il s’agit d’une intervention qui tient compte du patrimoine, et permet une lecture séparée des strates historiques. L’ancienne enveloppe en brique
Figure 69 : l'intervention sur l'ancienne maison d'entrepôt.
59
UNIVERS DE LA BEAUTE
Deuxième partie : Le référentiel
Le référentiel Ambiances recherchées
60
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
Ambiances recherchées
Scandinaves Les vieux bains à Montréal, Canada
1- Présentation du projet Architecte : Saucier + Perrotte architectes. Emplacement : Montréal, QC, Canada. Surface : 1000.0 m². Année : 2009. Scandinaves les vieux bains- Montréal est spa
urbain
situé
dans
un
quartier
historique. Suite aux abondants dégâts par le feu, le bâtiment a été reconstruit il y a un demisiècle, pour abriter la fonction d’entrepôt. Récemment, les nouveaux propriétaires ont choisi de dédier le rez de chaussée au
Figure 70 : la situation des vieux bains Scandinaves.
nouveau spa.
61
Figure 71 : La piscine des bains.
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
2- Lumière et ambiances des Scandinaves vieux bains Le hammam
Figure 72 : l'espace hammam avec la chromothérapie
Le hammam occupe un volume cylindrique à l’intérieur du bâtiment. Ce volume est sculpté, afin de créer des aménagements qui émergent du sol, revêtu en mosaïques Cet espace est éclairé par la lumière artificielle avec un effet qui le rapproche à un éclairage naturel. Cette trompe l’œil ajoute à la pureté de l’espace, un sentiment de tranquillité, de détente et de bien-être.
Figure 73 : l'éclairage artificiel du hammam
62
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
Le sauna
Figure 74 : l'éclairage de l'espace sauna
Étant donné la haute température de l’espace sauna, et dans le but d’accentuer la sensation d’être dans un espace chaud, les architectes ont introduit un éclairage zénithale de couleur chaude et sous forme de rayons traversant les bancs en bois qui aménagent le sauna.
63
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
L’aire de détente
Figure 75 : l'aire de détente.
L’aire de relaxation est la dernière étape du parcours des vieux bains, ce qui permet de régulariser le système cardio-vasculaire, et de retrouver la température normale du corps. Pour ce, un espace, où se rencontrent l’ancien, en pierre volcanique, et le nouveau, avec des matériaux légers, a été créé afin de permettre aux visiteurs de se détendre et d’accéder à un sentiment de bien-être. Un travail sur la lumière artificielle a été élaboré dans le but de créer une ambiance chaude et relaxante.
Figure 76 : l'éclairage de l'aire de détente
64
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
La tisanerie
Figure 77 : l'espace tisanerie
La tisanerie est le coin où on prépare des infusions à base de plantes aux propriétés médicales. Sa présence dans un tel espace aide le visiteur à se détendre et de mieux être. En effet, l’ambiance froide de cet espace, créée par le biais de la lumière artificielle, aide le baigneur à se reposer et à retrouver sa température normale.
Figure 78 : espace de préparation
Figure 79 : l'éclairage de l'espace tisanerie
65
SCANDINAVES LES VIEUX BAINS
AMBIANCES RECHERCHEES
3- Synthèse L’ambiance
chromatique
est
d’une
extrême importance dans ce projet. En effet, le recours à la lumière chaude, dans les espaces chauds, et froide, dans d’autres, accentue la dualité chaud- froid et renforce la relation corporelle qu’entretien le visiteur avec l’espace du bain. Ce traitement de la lumière artificielle et sa variation en fonction des composantes de l’espace du bain, contribue au bien-être Pierre
et à la détente des baigneurs. En outre, le recyclage du bâtiment, et
Bois
l’introduction de nouveaux matériaux a donné naissance à une richesse qui mélange le passé et le présent dans un Béton
seul espace. Ce qui permet au baigneur d’être en contact avec son histoire et son identité. Ce mélange est donc considéré comme étant un facteur d’équilibre et d’inspiration.
Mosaïque Figure 80 : mélange des anciens et des nouveaux matériaux
Figure 81 : alternance des ambiances chromatique entre chaud et froid
66
BUREAU BANCA NEW ARQUIA
AMBIANCES RECHERCHEES
Bureau Banca New Arquia à Gérone, Espagne
1- Présentation du projet Architecte : Javier de las Heras Solé. Emplacement : Plaça del Vi, 4, 17004 Girona, Girona, Espagne. Surface : 186,0 m². Année : 2015. Images : Adria Goula.
67 Figure 82 : Bureau Banca New Arquia à Gérone, Espagne
BUREAU BANCA NEW ARQUIA
AMBIANCES RECHERCHEES
L’ancien bâtiment, placé dans un quartier traditionnel, est occupé par des bureaux de banque. Afin de mieux hiérarchiser les espaces de travail,
il s’agit, de réaménager le
bâtiment. En effet, la hauteur sous plafond existante
Figure 83 : la citation des Bureaux Banca New Arquia à Gérone, Espagne
permet de créer un nouvel étage, séparant ainsi les bureaux des espaces recevant du public. En outre, le bâtiment possède deux façades, la première permet l’accès de la lumière naturelle, d’où l’emplacement des bureaux. Tandis que la deuxième donne sur une rue étroite, ce qui fait que les espaces derrière cette façade sont plus sombres. Pour remédier à ce fait, des percements ont été réalisés au niveau du plancher haut afin de faire pénétrer la lumière et améliorer la ventilation. Figure 84 : la façade donnant sur la rue étroite
Figure 85 : la façade éclairée du bâtiment
68
BUREAU BANCA NEW ARQUIA
AMBIANCES RECHERCHEES
2- Jonction entre ancien et neuf
Figure 86 : le détail de jonction entre l'ancien et le neuf
La pierre des murs existants a été récupérée et mise en valeur par la nouvelle intervention. En effet, en introduisant un nouveau matériau, étant le bois, les surfaces de jonction sont traitées différemment. Et ce à cause de la différence du comportement des matériaux d’une part, et pour différencier l’ancien et le neuf en les séparant, d’autre part. En outre un éclairage artificiel accentue cette séparation et met en valeur l’ancien mur en pierre.
Figure 87 : la jonction entre l'ancien mur et le nouvel escalier
69
BUREAU BANCA NEW ARQUIA
AMBIANCES RECHERCHEES
Figure 88 : le détail de jonction entre l'ancien et le neuf
Les cloisons en bois relient les anciens murs en pierre afin de créer de nouveaux espaces. La disposition des lamelles du bois à la verticale, relie les deux étages et conduit les regards au nouvel espace créé. Au contact avec l’ancien mur, ce dernier est mis en valeur par le biais d’un éclairage artificiel émergeant de la cloison en bois
Figure 89 : la jonction entre l'ancien mur et le nouvel escalier
70
BUREAU BANCA NEW ARQUIA
AMBIANCES RECHERCHEES
3- Synthèse Le présent projet, souligne l’importance, lors de l’intervention sur un cadre bâti, des jonctions entre l’ancien et la nouvelle architecture. D’abord, pour un souci technique, la différence des matériaux et la dissimilitude de leurs comportements fait l’obligation de la prévention d’un joint entre les deux composantes. En outre, cette jonction entre ancien et nouveau symbolise la séparation des strates historiques et permet une lecture plus consciente de l’espace et de l’histoire. Dans ce sens, la nouvelle architecture, introduite dans le cadre de l’intervention sur ce siège de banque, et la pierre existante ne se touchent pas. Et afin d’accentuer cette séparation, un éclairage artificiel a été mis en place, mettant ainsi en valeur l’ancien.
Figure 90 : détails de jonction entre l'ancien et le neuf
71
UNIVERS DE LA BEAUTE
Troisième partie Dar Mezigh par analogie à la beauté féminine
Chapitre III Cas de la ville de la Marsa 72
CHAPITRE III
CAS DE LA VILLE DE LA MARSA
Chapitre III : Cas de la ville de la Marsa III-1- La ville de la Marsa
Située à 18 kilomètres du nord-est de Tunis, la Marsa est une ville Tunisienne, abritant, selon les statistiques élaborées en 2014, 92.987 habitants18. La ville s’étend de la colline de sidi Bou Saïd à la falaise de Cap Gammarth.
Elle est composée de divers quartiers, et considérée comme étant la ville la plus aisée de la banlieue nord de la capitale. La Marsa est riche par son histoire et son architecture variée, étant donné qu’elle a attiré les Beys, les colons et bien d’autres personnages, depuis des temps très reculés.
18
Figure 91 : situation de la ville de la Marsa
Http://www.communemarsa.tn/situation-geographique/, consulté le 18/03/2017.
73
CHAPITRE III
CAS DE LA VILLE DE LA MARSA
III-2- Histoire de la ville de la Marsa L’histoire de la Marsa remonte à la période punique. En effet, sous le nom de Mégara, la ville constituait un faubourg de la cité punique de Carthage. Plus tard, les composantes naturelles de la ville telle que son climat, la forêt et la falaise rocheuse et la mer attirent les familles régnantes, suivies des bourgeois, des savants et des artistes. En effet, au XVIe siècle, cette ville a été choisie pour y construire la résidence estivale du souverain hafside Abu Abd Allah Mohamed al Mutawakkel. On parle dans ce cadre du palais l’Abdalliya, construit dans une forêt sous forme de trois unités.
Figure 92 : Palais Dar Tej
Figure 93 : les demeures greffées aux alentours des palais
A partir du XIXe siècle, le palais Dar-el-Tej a été choisi par Ali Bey (1882-1902), pour y résider en permanence. Ce choix a suscité la greffe de nombreuses résidences princières. Dès le XXe siècle, des demeures abritant les hauts fonctionnaires et les nobles se sont apparu aux alentours des palais. Ces dernières sont occupées par une population très variée, regroupant aussi bien des musulmans que des juifs et des chrétiens, des fonctionnaires et des commerçants. Cette diversité a fait la richesse de la ville et a dessiné ses strates historiques. Ces bâtiments sont aujourd’hui considérés comme étant un héritage qui témoigne de l’histoire de la Marsa. Palais Ahmed Bey Palais SAADA Palais l’Abdelliya
Figure 94 : vue aérienne de l’ancienne Marsa
74
CHAPITRE III
CAS DE LA VILLE DE LA MARSA
III-3- La Marsa d’aujourd’hui Ces traces du passé, témoignant de l’histoire de la ville de la Marsa sont aujourd’hui en danger. Certains bâtiments se présentent, de nos jours, dans un état dégradé. Ils sont squattés, mal entretenus et provoquent des problèmes de sécurité. D’autres traces ont disparu, faute d’entretien d’insensibilité et de méconnaissance de la valeur architecturale que portent ces édifices et de leurs histoires.
Figure 95 : palais Dar el Tej aujourd’hui.
Figure 96 : l'état détérioré des anciennes demeures
Ou encore, il y en a ceux qui ont été démolis, en quête de la modernité, et pour profiter de leur emplacement stratégique et en faire des immeubles contemporains et du commerce dont l’intérêt n’est autre que spéculatif. Ces traces symbolisent notre identité et notre culture, nous en avons déjà
Figure 97 : la démolition des anciennes demeures
beaucoup perdu, on peut aujourd’hui investir ce qui reste et les intégrer dans notre vie contemporaine et quotidienne. On peut toujours garder les intérêts spéculatifs tout en concervant notre histoire et notre identité, et faire ainsi de ces bâtiments une source culturelle et économique
Figure 98 : la construction des immeubles contemporains à intérêt spéculatif
75
CHAPITRE III
UNIVERS DE LA BEAUTE
Troisième partie Dar Mezigh par analogie à la beauté féminine
Chapitre IV Zone et support d’intervention 76
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Chapitre IV : Zone et support d’intervention IV-1- Choix de la zone d’intervention
Figure 99 : Délimitation de la zone de recherche du support
Nous avons précité que la Marsa est la ville la plus aisée de la banlieue nord de la capitale, et que ses composantes naturelles ne cessent d’attirer les visiteurs accompagnées des spéculateurs fonciers, donnant ainsi naissance à une grande variété de commerces et d’équipements de loisir et bien-être. Point de repère : kobbet el hwe Parking Terrain vide Équipements de loisirs Le commercial Le résidentiel Figure 100 : la Marsa avec zoning
Figure 101 : la bande commerciale avec les équipements de loisir les plus fréquentés de la ville
Figure 102 : le quartier résidentiel, avec un flux piéton et véhiculaire moins important
77
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Notons en outre, que plus on se rapproche de la mer, plus l’intérêt spéculatif est important. D’où vient l’idée de cerner la zone d’intervention, et de chercher un cadre bâti existant compromis à l’ignorance, à intérêt historique ou architectural, le plus proche possible de la mer, afin de le transformer en un univers de beauté, de détente et de bien-être pour les femmes.
Flux de circulation véhiculaire important Flux de circulation véhiculaire faible
Identification de la circulation véhiculaire réservée aux résidents du quartier
Après avoir analysé la zone de recherche, il est à signaler que la zone résidentielle avec son faible flux de circulation véhiculaire, sa proximité à la mer, ainsi que son calme, semble être mieux adaptée à accueillir un tel programme considéré comme étant une échappatoire du stress du quotidien, de la pollution et de la nuisance sonore.
Flux de circulation piétonne important Flux de circulation piétonne faible Figure 103 : Analyse des flux de circulation de la zone en question
En outre, ce quartier est adossé à la bande commerciale la plus fréquentée de la ville. En effet, avec ses équipements de loisirs de restaurations, d’hôtellerie et sa proximité à la corniche, cette dernière capte les visiteurs dans le but de se décompresser. D’où le choix de cette zone résidentielle pour y chercher le bâtiment, qui dénote de notre histoire, afin de le faire habiter au féminin.
78
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
IV-2- Choix du support d’intervention : Dar Mezigh
Le support d’intervention choisi se trouve au croisement des rues Bairem Ettounsi et Ahmed Amine, avec une vue sur mer. Implantée dans un quartier résidentiel, Dar Mezigh est une demeure, datant du début du XXe siècle, qui abritait les fonctionnaires du Bey.
Figure 104 : Dar Mezigh dans son environnement
Figure 105 : la topographie du terrain sur lequel est implantée la demeure
Avec son architecture de style arabisant, la symétrie au niveau des façades ainsi que les détails architecturaux, elle se distingue des bâtiments contemporains, en quête de la modernité, qui l’entourent. Nombreux artistes ont été attirés par cette architecture, par son « charme et ses blessures ». En effet, la pierre et les aciers apparents, ainsi que les fissures sur les façades nous renvoient à une époque passée, et font le lien entre l’histoire et la vie contemporaine. En outre, ces derniers sont le signe de d’absence total d’entretien. Il s’agit, en fait d’un passé ignoré, délaissé et risque de disparaitre, étant donné les dangereuses pathologies à l’intérieur de l’édifice.
Figure 106 : Le support d'intervention Dar Mezigh
79
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Figure 107 : les façades de la demeure de style arabisant
« A première vue, les blessures du temps infligées à cette somptueuse demeure abandonnée donnent à croire que toutes vie s’en est retirée… Pourtant à bien regarder, on observe un couple de pissenlits qui prend le soleil au balcon », décrit l’artiste Michel Giliberti19 après avoir photographié le bâtiment Dar Mezigh.
Figure 108 : la demeure dar Mezigh
19
Michel Giliberti, né en 1950 à Ferryville (Tunisie), est un peintre, photographe et écrivain français.
80
CHAPITRE IV
Trame verticale
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Axe de symétrie
Trame horizontale
Axe de symétrie
Figure 109 : élévation nord-ouest
Les façades de la demeure sont caractérisées par leur ordre architectural. En effet, la symétrie, le rythme, la trame régulière verticale et horizontale, ainsi que l’ornementation qu’on retrouve sur les balcons, font qu’elle s’inscrit dans un style arabisant, ce qui la distingue des bâtiments à proximité.
Figure 110 : Elévation nord-est
Figure 111 : Elévation sud- ouest
81
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Figure 112 : la façade principale est composée deux rectangles d'or juxtaposés
Figure 113 : la façade sud-ouest inscrite dans quatre rectangles d'or juxtaposés
L’analyse des façades du bâtiment démontre que les critères précédemment étudiés, qui rapportent l’architecture à la beauté féminine, se manifestent dans notre support d’étude. En effet les éléments architectonique, la divine proportion, la symétrie, l’ordonnance ainsi que le besoin de remodelage, font de la demeure Dar Mezigh qu’elle s’apprête à se faire habiter au féminin.
82
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Rappelons qu’il s’agit d’une demeure qui était occupée par des fonctionnaires du bey. Elle est composée de douze unités d’habitation, séparées sur deux étages. La circulation verticale ainsi que le vide occupent le centre de la demeure, par lequel passe l’axe de symétrie. Axe de symétrie
Trame régulière
Service
0
2.6
7.8
Circulation horizontale Unité d’habitation (1) Unité d’habitation (2) Unité d’habitation (3) Figure 114 : organisation fonctionnelle du plan courant
83
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Etat des lieux La structure du bâtiment est composée de murs porteurs extérieurs, ainsi qu’un noyau central
constitué de
murs
porteurs intérieurs. Les planchers posent sur un ensemble
de
poutres
métalliques. En ce qui concerne la trame extérieur, on note un problème d’humidité qui est à l’origine de l’oxydation et la rouillure de ces poutres. On
note
tassement
également de
le
Figure 115 : structure demeure Dar Mezigh
quelques
cloisons, la dégradation de l’enduit. Ainsi que l’absence de toutes menuiseries. Pour
des
problèmes
de
sécurité, les ouvertures ont été obstruées de la part des citoyens.
Figure 116 : dégradation de Figure 117 : problèmes l'enduit, et apparition de la rouille d'humidité et rouillure des aciers
Figure 118 : tassement des cloisons et obstruction des ouvertures
84
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Le noyau central de la demeure est irrécupérable. En effet, le vieillissement de la structure porteuse a fait qu’une grande partie des planchers s’est effondrée. On
note
pareillement
l’effondrement
de
la
circulation verticale, qui fait que l’étage est inaccessible. L’état de cette partie de la
Figure 119 : structure demeure Dar Mezigh
demeure rend la fréquentation des
lieux
risquée,
vu
le
vieillissement de la structure porteuse qui peut à tout moment s’effondrer.
Figure 120 : chute du plancher
Figure 121 : effondrement des escaliers
85
CHAPITRE IV
ZONE ET SUPPORT D’INTERVENTION
Au niveau des façades, on note la dégradation et des fissurations au niveau
des
détails
architectoniques. Signalons
la
dégradation
de
l’enduit et l’apparition de la pierre porteuse ainsi que les aciers corrodés.
Contrairement
à
la
faïence décorative qui demeure en bon état. Notons également, l’apparition de différentes fissures sur les murs porteurs des façades, en plus de la végétation et des moisissures, dues à l’humidité.
Figure 124 : apparition de la pierre porteuse
Figure 122 : dégradation des détails architectoniques, contrairement au bon état de la faience
Figure 123 : apparition d'une végétation
86
SYNTHESE GLOBALE
Synthèse globale Après avoir mené l’étude théorique et analytique, et après avoir analysé le support d’intervention, retenons : Concepts : La légèreté Les formes épurées La boite flottante Le contraste des matériaux La double peau La chromothérapie La hiérarchisation des fonctions dans tels espaces dédiés à la beauté féminine
Constats : L’ordre architectural des façades du support d’intervention Le bon état de la trame porteuse extérieure L’effondrement du centre de la demeure et l’état des lieux Ces concepts et constats nous dirigeront vers des choix architecturaux, donnant ainsi naissance à l’univers de la beauté à la Marsa.
87
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
Troisième partie Dar Mezigh par analogie à la beauté féminine
Chapitre V L’univers de la beauté 88
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
Chapitre V : L’univers de la beauté V-1- La logique d’intervention En se basant sur l’analyse de l’état des lieux, notre intervention consiste en : La conservation la trame extérieure avec ses murs porteurs en pierre, ainsi que les façades de style arabisant qui distinguent la demeure des bâtiments qui l’entourent, et qui rapportent le bâtiment à une image féminine. L’évidement du centre de la demeure, dont une grande partie s’est effondrée, et en faire une boite contemporaine à l’intérieur de l’ancienne boite. La conservation de l’accès au bâtiment placé dans l’axe organisant la demeure. La conservation de l’emplacement de la distribution horizontale et verticale. En effet, dans l’esprit du respect de la logique constructive du bâtiment, la reconstruction des escaliers sur la même empreinte, tout en les modernisant, permettra la superposition des deux époques ce qui engendrera une lecture plus consciente de l’espace.
Entrée principale à conserver Trame extérieur à restaurer Circulation horizontale à conserver afin de séparer l’ancien du nouveau Circulation verticale à reconstituer Évider le centre de la demeure, dont une grande partie s’est effondrée Figure 125 : logique d’intervention
89
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
V-2-Formellement Dans le cadre de notre intervention, il s’agit d’une « architecture ‘de l’intérieur’ dans laquelle espace, mouvement et lumière prennent une importance très grande. » (Robert 1989).
L’idée
est
donc
d’intervenir sur le noyau intérieur en surélevant une partie du volume évidé, en creusant l’autre.
Figure 126 : l'intervention sur Dar Mezigh
Dans ce sens, l’ancien se présente comme étant l’extérieur d’un espace intérieur contemporain. Et ce fait « d’entrer dans un espace pour se retrouver à l’extérieur du suivant, donne la possibilité d’une perception consciente de l’espace » (Osxald Mathias Ungers). La
surélévation
du
nouveau
volume
permettra
l’accès
indirect de la lumière naturelle. La nouvelle boite aura un système
structurel
indépendant,
tout
en
respectant des retraits par rapports aux murs porteurs intérieurs. Figure 127 : l'intervention sur Dar Mezigh
90
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
Dans le cadre du respect de l’ancien bâtiment, l’idée est de séparer l’ancien et le nouveau. Et ce en créant une ligne d’ombre qui sépare les deux volumes, donnant ainsi naissance à une boite flottante.
En outre, pour le même intérêt, il s’agit d’implanter une nouvelle boite soigneusement, en ayant du recul par rapport aux façades existantes Notons
également
que
cette
extension verticale, permettra de profiter de la vue sur mer. Figure 128 : croquis illustrant la boite flottante et la ligne d'ombre
Figure 129 : retraits de la nouvelle boite par rapport à l'existant
91
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
V-3- Matériaux A l’encontre de l’aspect massif des pierres existantes, la partie extérieure de notre intervention marquera notre époque, en ayant recours à des écrans métalliques perforés légers. Ces derniers formeront une double peau qui permet la filtration de la lumière. Ce contraste par le biais des matériaux, accentué par la couleur des aciers rouillé, distinguera les deux époques de la vie du bâtiment, et permettre une lecture séparée des strates historiques.
Figure 130 : contraste des matériaux
92
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
V-4- Programme Le programme fonctionnel est organisé de la manière suivante : Sous-sol Le sous-sol sera dédié à l’espace hammam avec les chambres froide, tiède et chaude ainsi que les cabines de douche et de gommage, où il y aura un travail sur la lumière
traduisant
la
température des espaces. En outre, un jardin intérieur à thème sera aménagé ce qui permettra de retrouver la température
normale
du Figure 131 : esquisse de l’organisation du plan sous-sol
corps. Rez de chaussé Le rez de chaussé sera dédié à la fonction d’accueil, y compris la
consultation
médicale et
les
espaces
d’attentes sous la piscine en verre. En outre on y trouve également
les
activités
reliées à l’esthétique, tel que la
vente
des
produits
cosmétiques, les cabines de soins et le salon de coiffure. Enfin on y trouve l’espace administration ainsi que les vestiaires. Figure 132 : esquisse de l’organisation du plan RDC
93
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
Le premier étage Ce niveau sera consacré à l’hydrothérapie,
la
chromothérapie, et des bains de différentes cultures. L’espace piscine, auquel on accède
par
passerelle
le
biais
de
communiquera
avec l’espace en dessous en RDC grâce à la transparence des matériaux utilisés Il renfermera également les cabines de massages, ainsi qu’une salle de repos et un espace
tisanerie,
où
le
Figure 133 : esquisse de l’organisation du plan du premier étage
mélange des matériaux, ainsi que l’ambiance chromatique seront une source d’équilibre et d’inspiration Le deuxième étage La
nouvelle
boite,
sera
dédiée à la salle de fitness, offrant aux femmes l’accès à l’exercice physique. La double peau enveloppant cet
espace
permettra
la
filtration de la lumière à l’intérieur de la salle.
Figure 134 : esquisse de l’organisation du plan du premier étage
94
CHAPITRE V
L’UNIVERS DE LA BEAUTE
V-5- Structure
Ancienne trame à récupérer
Panne IPN 80
Poutre IPN 400 Poteau HEA 300
Figure 135 : système structurel
95
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
«Nous jugeons chaque objet par analogie avec notre corps. Non seulement chaque objet se transforme aussitôt pour nous (…) mais encore nous imaginons la joie et la peine dans l’existence de n’importe quelle configuration, de n’importe quelle forme, aussi étrangère nous soit-elle ». (Melo Saint Cyr, 2008, cité par Wölfflin, 1888).
L’homme crée à son image, et ses écritures architecturales sont assimilées à des corps et obéissent aux mêmes critères de beauté esthétique. Le fait d’associer la beauté féminine à l’architecture est, dans notre cas d’étude, un départ de réflexion sur l’architecture, qui nous a menés à la mutabilité et le remodelage d’un bâtiment existant, où le corps féminin se présente comme étant un paramètre primordial dans sa composition, assurant ainsi son intégration dans notre vie contemporaine, tout en le faisant habiter au féminin.
96
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie Ouvrage : Philippe robert, (1989). Reconversions adaptations, New uses for old buildings. Paris : Edition du moniteur. Adeline Hainoz, Lucia Keller, (2012-2013). Lumière et Ambiance du bain. EPFL Master architecture. Georges Margossian, (2011). Créer et gérer un centre de bien-être. Paris : EYROLLES éditions d’organisation. Anne de Marnhac, (1986). Femmes au bain : les métamorphoses de la beauté. Paris : Berger Levrault. Lola Montes, (1870). L’art de la beauté chez la femme, secret de la toilette. Paris : Librairie de Jules Taride. Jean D’Auteuil, (1903). A travers la beauté, hygiène et beauté de la femme. Paris.
Mémoires : Revire Benjamin, (2015). La ruine contemporaine. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Daniel martin. Sarah- Lou Boutes, (2010-2011). Habiter les ruines, espaces appropriables : des enjeux et usages multiples. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Didier Laroque. Bouaynaya Nizar (2006). Reconversion de la maison de bois Essvik. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Hydar Adel. Pauline Bernard, (2015). Les traces du passé dans la ville, quelle position adopter face à la question du patrimoine. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Dominique Brard. Marie Helene Séguin, (2011). Le corps féminin et la tyrannie de la beauté. Bertrand Durantet, (2010). Evolution du concept de la beauté à travers les siècles. Viviana Melo Saint Cyr, (2008). Architecture, corps et sublimation.
97
BIBLIOGRAPHIE
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Conférences : Mohamed Zitouni. « Patrimoine architectural et urbain dans le tissu colonial de Tunis ». Le 15 novembre 2016. M.S Zerouala. « En quoi le patrimoine nous intéresse-t-il ? ». Le 02 décembre 2016. Paolo Belloni. « From concept to construction ». Le 15 novembre 2016.
Colloques Rénover, réutiliser, reconvertir le patrimoine. Actes du colloque régional 15-16 septembre 2014. Somogy Editions d’Art. La ville, patrimoine vivant. Deuxième conférence régionale Euro-méditerranéenne. 11 et 12 octobre 2012. Salé. Maroc.
Vidéo Un bâtiment combien de vie ? Colloque, (2015).
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TABLE DES FIGURES
Figure 26 : http://www.brigittines.be/fr/lachapelle-et-son-histoire/ Figure 27 : http://www.brigittines.be/fr/lachapelle-et-son-histoire/ Figure 28: http://www.wbarchitectures.be/fr/archi tects/SumProject/Extension_des_Brigi ttines/514/ Figure 29 : http://www.wbarchitectures.be/fr/archi tects/SumProject/Extension_des_Brigi ttines/514/ Figure 30 : https://www.pourmoi.fr/ficheprestataire/coiffure/paris/mya-isai Figure 31 : http://blog.ilgiornale.it/franza/2014/04 / Figure 32 : lumière et ambiance des bains Figure 33 : http://bellemag2.com/fr/enforme/relaxation/japonais/ Figure 34 : http://bogota.evisos.com.co/pictures/b anos-turcos-y-saunas-a-gas-yelectricos-id-242057 Figure 35 : https://au.pinterest.com/explore/indust rial-salon-design/ Figure 36 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 37 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa
Figure 38 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 39 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 40 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 41 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 42 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 43 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 44 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 45 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 46 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 47 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa
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Figure 48 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 49 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 50 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 51 : http://www.archdaily.com/72279/chair ama-spa-giancarlo-mazzanti-felipemesa Figure 52 : Google earth Figure 53 : google earth Figure 54 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 55 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 56 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 57 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 58 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 59 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 60 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton
Figure 61 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 62 : http://www.designboom.com/architect ure/dko-architects-3-waterloo-streetcarlton-melbourne-04-19-2016/ Figure 63 : croquis personnel Figure 64 : http://www.designboom.com/architect ure/dko-architects-3-waterloo-streetcarlton-melbourne-04-19-2016/ Figure 65 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 66 : http://www.designboom.com/architect ure/dko-architects-3-waterloo-streetcarlton-melbourne-04-19-2016/ Figure 67 : http://milieubuilt.com.au/projects/1waterloo-street-carlton Figure 68 : google earth Figure 69 : personnel Figure 70 : google earth Figure 71 : personnel Figure 72 : personnel Figure 73 : http://www.archdaily.com/16694/scan dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes Figure 74 : http://www.archdaily.com/16694/scan dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes Figure 75 : travail personnel Figure 76 : http://www.archdaily.com/16694/scan
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dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes
w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole
Figure 77 : http://www.archdaily.com/16694/scan dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes
Figure 90 : travail personnel
Figure 78 : http://www.archdaily.com/16694/scan dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes Figure 79 : http://www.archdaily.com/16694/scan dinave-les-bains-vieux-saucierperrotte-architectes Figure 80 : travail personnel Figure 81 : travail personnel Figure 82 : travail personnel Figure 83 : http://www.archdaily.com/628490/ne w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole Figure 84 : http://www.archdaily.com/628490/ne w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole
Figure 91: google earth Figure 92 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 93 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 94 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 95 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 96 : travail personnel Figure 97 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 98 : https://www.facebook.com/marsaville. tn/ Figure 99 : google earth
Figure 85 : http://www.archdaily.com/628490/ne w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole
Figure 100 : travail personnel
Figure 86 : http://www.archdaily.com/628490/ne w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole
Figure 103 : travail personnel
Figure 87 : http://www.archdaily.com/628490/ne w-arquia-banca-office-in-gironajavier-de-las-heras-sole
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Figure 98 : http://www.archdaily.com/628490/ne
Figure 110 : travail personnel
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