Gibbs Saint P么l Volet 1 ica r 2 f A h 29mai 201 t u o S , avril 4 n w o t e p a C
Diane Burin des Roziers ENSNP 4e A
I
Introduction
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Quelle diversité, quelle histoire!
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I.1 L’Afrique du sud et son évolution
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I.2 Une relation à la nature et ses paysages particulière I.3 Quel paysage au Cap?
II
Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit II.1 Qui et quelles formations? Quel rôle à l’agence? II.2 Quels types de projets? II.3 VIA (visual impact assessement)
Sommaire
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Sommaire III
Mon travail à l’agence
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III.1 Durham Avenue, du projet urbain au détail technique
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III.2 Onverwacht, gestion des eaux pluviales
Conclusion
IV
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Mon avis vous intéresse... Volet 2
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IV.1 Un stage professionnel
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IV.2 Ce que j’en pense
Introduction
Introduction
Mon désir de découvrir la flore et les paysages de l’Afrique du sud remonte à plusieurs années, dès que mon intérêt pour la botanique s’est révélé. En avançant dans mes études de paysagisme s’ajouta mon envie de voir et appréhender la manière dont le pays gérait sa population issue de l’apartheid. Comment ces mouvements de population allaient être gérés maintenant que le pays s’ouvre de nouveau et qu’une page noire de l’histoire de l’Afrique du sud se tourne? De nouvelles problématiques urbaines apparaîssent. Mais ici, les riches particuliers sont plus riches que le gouvernement, cela contrebalance son poid dans les aménagements. Quels sont les vrais décideurs, quelles différences avec l’Europe? Toutes ces questions vont essayer de trouver des réponses au cours de ce stage. Mes deux mois à l’agence Gibbs Saint Pôl auront été enrichissants sur ce point. Une jeune agence, dynamique et ouverte, intéressée par les fonctionnements différents, consciente des évolutions qui restent à poursuivre, à la recherche d’un dialogue. Dans ce rapport de stage qui suit, je vais essayer de montrer à quel point la diversité, aussi bien au niveau de la population que du paysage, fait vivre ce pays, participe à son évolution. De la même manière, comment l’Afrique du sud gère-t-elle cette diversité qui a parfois été trop puissante? Le pays continue de se construire, est en pleine mutation, plein d’espoir et de recherche de changements. J’arrive au bon moment mais il va falloir suivre cela de près.
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Quelle diversitĂŠ, quelle histoire!
Quelle diversité, quelle histoire!
L’Afrique du sud est une démocratie relativement neuve puisque les premières éléctions ont eues lieu en 1994. On ne peut pas parler de ce pays, à mon sens, sans connaître les fondamentaux de sa naissance et sa construction. Son histoire nous permet d’appréhender et d’essayer de comprendre la population, les évolutions de ce pays, son rapport au paysage et à la nature, à la propriété et les actions du gouvernements sur le territoire. La flore endémique d’Afrique du sud est nombreuse, diversifiée et spécifique à chaque région du pays. Malheureusement des forêts primaires, des zones de forte biodiversité ont souvent été détruites lors de la colonisation ou au 19e siècle, pour des raisons économiques le plus souvent. Le gouvernement essaye de changer de politique mais, malheureusement, l’argent est parfois plus attractif qu’une petite fleur...et les documents de plannification quasi inexistants. Ce chapitre énumère les différentes caractéristiques historiques, environnementales, sociales... qui permettront de mieux comprendre ce pays qu’est l’Afrique du sud.
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Quelle diversité, quelle histoire! L’Afrique du sud et son évolution Notre berceau
L’Afrique du sud est probablement le berceau de l’Homo Sapiens. En effet, il a été découvert des ossements datant d’environ 300 000 ans (site archéologique de Saldanha, au cap). Mais également celui de l’Homo Sapiens sapiens, dont nous faisons parti, né il y a quelques 100 000 ans (Site de Border Cave, à la frontière du Swaziland).
Premiers pas
Ce sont les Portugais qui furent les premiers Européens à poser le pied en Afrique australe, Diego Cão en 1485 et surtout Bertolomeu Dias, qui débarqua dans l’actuelle baie de Walvis le 8 décembre 1846, quelques semaines avant de découvrir le site de la future ville du cap. Dix ans plus tard, Vasco de Gama reliait la baie de Sainte Hélène à la côte du Natal, premier homme de l’Histoire pour avoir doublé le cap de Bonne-Espérance et ouvert la voie des Indes aux navigateurs occidentaux.
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Histoire
Arrivée des Boers
Mais ce sont les Hollandais qui furent à l’origine du premier établissement européen. C’est en avril 1652 que la Compagnie hollandaise des Indes orientales installa au Cap un comptoir commercial destiné à assurer un relais sur la route des Indes orientales. Des fermiers hollandais, appelés Boers (signifiant «paysans» en néerlandais) rejoignirent les employés de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. À cette époque, le territoire devait être peu peuplé: on y trouvait des peuples khoïsans (Hottentots et Bochimans), des nomades qui ne cultivaient pas le sol. La colonie hollandaise se développa rapidement, car les Boers cultivèrent les terres de la région avec succès. Après la révocation de l’édit de Nantes de 1685 en France, quelque 200 familles françaises de religion protestante, les huguenots, s’installèrent en Afrique du Sud à côté des Boers. Au cours des années 1770, les colons européens, qui avaient toujours besoin de nouvelles terres, se heurtèrent aux Bantous. De 1779 à 1780,
une première guerre entre les Trekboers, des paysans hollandais migrant vers l’intérieur du pays, et les cafres (les Bantous) eu lieu. Petit à petit, il se forma un particularisme afrikaner, avec l’élaboration d’une langue spécifique, l’afrikaans.
Colonisation britannique
À partir de la fin du XVIIIe siècle, des missionnaires britanniques s’étaient installés au Cap et travaillaient à l’évangélisation des peuples khoïsans et bantous. Mais les Boers se méfiaient des Britanniques. Quelques années plus tard, lors du traité de Paris de 1814, la Grande-Bretagne acquit officiellement la colonie du Cap, qui devint britannique. Par la suite, surtout après 1820, des milliers de colons anglais débarquèrent dans la colonie du Cap. En 1822, l’anglais devint la langue officielle de la colonie, ce qui suscita la colère des Boers qui se réfugièrent dans leur particularisme linguistique: l’afrikaans. Ils voulurent également préserver leurs coutumes et leur religion calviniste.
Transvaal
Etat libre d’Orange
Natal
Colonie du Cap
Britannique Boer
L’Afrique du Sud au 19e siècle Afin d’échapper aux Britanniques, ils se déplacèrent vers le nord, au-delà du fleuve Orange. Cette longue migration, appelée le «Grand Trek», se déroula entre 1835 à 1837 et forgea l’identité des Boers (plus tard les Afrikaners). Les Boers fondèrent alors la république du Natal en 1840. Mais il fut rapidement annexé dès 1843 par les Britanniques. Les Boers retournèrent à l’intérieur des terres et fondèrent finalement deux nouvelles républiques boers: la république
du Transvaal en 1852 et l’État libre d’Orange en 1854. La découverte de gisements de diamants dans le Transvaal en 1867 relança l’expansionnisme anglais, encouragé par le financier Cecil de Rhodes. De plus, les Zoulous en révolte étaient redevenus un danger pour les Boers. En 1877, les Anglais en profitèrent pour annexer la république du Transvaal, qui se résigna. Les Boers tentèrent de reconquérir leur indépendance en 1880. La première guerre anglo-boer s’acheva par la sévère défaite des Britanniques à Majuba Hill en 1881. Deux ans plus tard, Paul Kruger fut élu président de la république boer indépendante du Transvaal.
boers (Transvaal et Orange) se dégradèrent davantage. En octobre 1899, le président Kruger déclara la guerre aux Britanniques qui ouvrirent des camps de «concentration» (un terme alors utilisé pour la première fois) où ils enfermèrent les femmes et les enfants boers dans des conditions particulièrement pénibles. Mais la guerre des Boers se prolongea jusqu’en mai 1902, alors que le Royaume-Uni, après avoir mis des forces énormes dans la guerre, conquit les deux républiques boers qui durent s’avouer vaincues.
Transvaal
Guerre des Boers
Des milliers de mineurs britanniques, appelés uitlanders (en afrikaans: «étrangers») par les Boers, vinrent s’installer au Transvaal après la découverte de gisements aurifères en 1886. Kruger refusa d’attribuer l’égalité des droits aux uitlanders et imposa de lourdes taxes aux sociétés étrangères (britanniques et allemandes). En réaction, les Britanniques tentèrent en 1895 sans succès une nouvelle expédition militaire contre la république du Transvaal. Comme on pouvait s’y attendre, les relations entre la colonie britannique du Cap et les républiques
Bechuanaland britannique
Stellaland
Nouvelle république
Orange
Griqualand
Zoulouland Natal
Colonie du Cap
Britannique Boer L’Afrique du Sud en 1910
Histoire
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Quelle diversité, quelle histoire! L’Afrique du sud et son évolution En 1910, la Grande-Bretagne créa l’Union sud-africaine qui rassemblait toutes les anciennes colonies britanniques et les anciens États boers. Pendant que les Britanniques contrôlaient une grande partie de l’Afrique allant du Caire au Cap, l’Angola et le Mozambique demeuraient sous le contrôle des Portugais. Pour sa part, le Congo restait le domaine des Belges. C’est à partir de cette époque que les Boers furent dorénavant appelés Afrikaners et constituèrent un groupe majoritaire parmi les Blancs d’Afrique du Sud.
La politique d’apartheid
Dès les premières élections, en 1910, les Noirs et les Métis, bien qu’ils représentaient plus des deux tiers de la population, furent systématiquement écartés de la vie politique. On créa aussitôt les premières «réserves» pour les Noirs, qui occupaient 7 % du territoire, même s’ils représentaient les deux tiers de la population du pays. Peu de temps après, les élites noires créèrent le premier parti bantou qui allait devenir en 1923 le Congrès national
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Histoire
africain (l’African National Congress: ANC). Afin de séduire un électorat anglophone conservateur, Daniel F. Malan, dirigeant du Parti national rénové, vainqueur aux éléctions de 1948, élabora un programme fondé sur le concept d’apartheid («développement séparé»). C’est en 1950 qu’une classification raciale fut instaurée. Elle séparait les SudAfricains en trois catégories: les Blancs, les Métis et les Noirs. Les mariages interraciaux furent interdits et, la même année, la Group Area Act définit des lieux de résidences obligatoires pour chacun des groupes en fonction de la couleur de leur peau.
La lutte contre l’apartheid
Évidemment, plusieurs mouvements sud-africains luttaient depuis longtemps contre l’apartheid. Les différents partis se radicalisèrent et la police se mit à réprimer violemment les manifestations anti-apartheid. Même les dirigeants du Congrès national africain (l’African National Congress: ANC) entrèrent dans la clandestinité et choisirent de recourir
à la lutte armée. En 1961, Nelson Mandela de l’ANC créait l’Umkhonto We Siswe («la lance de la Nation»), une sorte de «bras armé» du Congrès national africain. Mandela fut arrêté en août 1963 et condamné à la prison à vie en 1964. En 1977, le gouvernement sud-africain commença une politique d’«ouverture» à l’égard des Métis afin de contrebalancer le poids des Noirs. Ainsi, la nouvelle Constitution de 1984 permettait aux Métis et aux Indiens d’être dorénavant représentés au Parlement. Toutefois, ce début d’«ouverture» fut ressenti comme une profonde injustice par les Noirs. Les contestations et les émeutes devinrent meurtrières dans les ghettos noirs. Finalement, en février 1990, les organisations anti-apartheid furent autorisées. Le Congrès national africain renonça à la lutte armée et Nelson Mandela fut libéré.
Naissance de l’Afrique du sud démocratique
Par la suite, un accord fut trouvé, le 13 novembre 1993, qui prévoyait l’instauration d’une Afrique du Sud multiraciale, unie et démocratique. En mai 1994, après la victoire de l’ANC aux premières élections multiraciales, Nelson Mandela devint le premier président noir d’Afrique du Sud. Sous la pression du président Mandela, la promulgation de la nouvelle Constitution du 10 décembre 1996, avec l’instauration de la république d’Afrique du Sud, joua un rôle décisif dans l’apaisement de la crise nationale. En instituant une fédération de neuf provinces, la Constitution respectait les particularismes et attribuait des pouvoirs importants aux assemblées provinciales. Les élections parlementaires du 2 juin 1999 confirmèrent la mainmise du Congrès national africain (ANC) dans la politique sud-africaine (66,3 % des suffrages grâce à un taux de participation de 90 %). Nelson Mandela abandonna sa fonction à la présidence de la République. En février 2000, quatre nouvelles lois renforçant la Constitution sur l’égalité et la prévention des discriminations entrèrent en vigueur.
Province du nord Pietersburg
Mpumalanga Nelspruit
Pretoria
Mmbatho
Gauteng
Nord-ouest
Etat-libre Kwazulu-Natal Cap nord
Kimberley
Bloemfontein Pietermaritzburg
Bisho
Cap occidental
Cap oriental
Le Cap
L’Afrique du Sud aujourd’hui
Histoire
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Quelle diversité, quelle histoire! Une relation à la nature et ses paysages particulière Depuis les zones désertiques jusqu’aux régions subtropicales et en passant par les zones montagneuses, l’Afrique du Sud propose une flore des plus variées qui dépend de ses caratéristiques physiques et climatiques.
Les chaînes montagneuses
A l’Ouest, la chaîne du Langberg projette dans l’Océan la Table Montain, masse quadrangulaire de grès (1080 m) qui forme le cap de Bonne-Espérance, puis se dirige vers l’Est, se dressant parallèlement à la côte méridionale de l’Afrique. Entre cette portion du Langberg et le Zwartberg (2325 m), chaîne qui possède la même direction générale, se trouve la dépression dite du petit Karroo. Les monts Nieuweveld, qui se dressent plus en arrière, enferrent entre eux le Wartberg et les plateaux du grand Karroo. Entre le Langberg et la mer on ne trouve qu’une étroite plaine côtière accidentée par la False Bay, le cap des Aiguilles, les baies Plettenberg, Saint-Francis et d’Algoa (Port
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Géographie
Elizabeth), ouvertes vers le Sud-Est. Les monts Nieuweveld, se prolongent à l’Est par les Sneuwbergen, puis par les monts Stormbergen, auxquels s’enracinent les chaînes formant la bordure orientale. C’est l’épaisse et longue chaîne des Drakensberg, qui la constitue. Les roches gréseuses et éruptives qui forment cette haute chaîne sont extrêmement découpées. Enfin, entre les Drakensberg et la mer s’étend une plaine assez large, celle du Natal, vers laquelle la montagne descend par deux terrasses, l’une d’environ 1000 mètres, l’autre d’environ 500 mètres.
Les plateaux intérieurs
Entre ces rebords montagneux s’étendent plusieurs zones de hautes terres, s’inclinant vers des dépressions: Le Karroo Il correspond aux formations gréseuses de l’époque permo-triassique. C’est un vaste plateau de 800 mètres d’altitude, à peu près aplani, mais parsemé de mamelons, les kopjes. Le Veld Séparés du Karoo par les Nieuweveld, et sur la pente Nord de ceux-ci, sur le flanc ouest des Drakensberg, s’étendent les plateaux du Veld. Plus élevé que le Karroo (1200 m à 1900 m), formé également de grès, bosselé de kopjes, creusé de dépressions où s’accumulent les eaux. Le Veld a, lui aussi, un aspect des plus monotones. La ligne de hauteurs du Gauteng le barre, séparant le bassin du Vaal de celui du Limpopo. De vastes étendues d’ondulations verdoyantes semées de massifs boisés, tel est l’aspect le plus général du Veld.
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De par leur histoire - les Boers sont d’origines terriennes, les peuples noirs étaients nomades, ... - les suds africains ont une relation particulière à la nature et leur paysage. Ils sont tout à fait conscients de la richesse et de la rareté de leur flore. Ici la nature est quasiment sacralisée. Pour nombreux d’entre eux, la situation idéale est d’être posé dans un coin de savane à attendre le lever du soleil pour observer une espèce rarissime de rongeurs à la jumelle. Ils vivent la nature en véritables professionnels. Mais le revers de la médaille est que l’opinion publique occulte souvent les problèmes de pauvreté, de sida, de sous-éducation ou autre calamité sociale mais est capable de se mobiliser en masse au moindre bébé phoque qui vient s’échouer sur une plage. les baleines sont très protégées mais des centaines de personnes n’ont qu’un robinet commun dans la rue pour se laver. L’avantage c’est que l’environnement est très propre et les Rangers veillent au grain! L’Afrique du sud compte 18 parcs nationaux et de nombreuses réserves privées.
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Un lien particulier
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le relief de l’Afrique du Sud
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Relief
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Quelle diversité, quelle histoire! Une relation à la nature et ses paysages particulière Quel type de flore correspond donc à chaque entité géographique de l’Afrique du sud?
La côte orientale :
climat tropical, chaud et humide La végétation est nettement tropicale. Végétation luxuriante où le cocotier, le bananier, l’arbre à thé (sur les collines) dominent des plantations tropicales. Sa fertilité a fait appeler cette région « le jardin de l’Afrique du Sud ». De fait, c’est une région dont les aptitudes agricoles sont des plus variées; dans la plaine, viennent les céréales (particulièrement le riz), les arbres fruitiers méditerranéens (oranger, citronnier) et tropicaux; bananier, ananas; la canne à sucre, le café; sur les collines, le thé.
Le Sud :
climat tempéré méditerranéen Il est favorable à une végétation également méditerranéenne : forêt clairsemée d’arbres à feuilles toujours vertes, fougères, plantes grasses, arbres, vignes. Cela fait que la région la plus méridionale de l’Afrique du Sud a des ressources agricoles très nombreuses. Une population rurale assez dense est établie dans cette région. Les céréales (blé, maïs, mil), les arbres fruitiers qui donnent une très grande abondance des fruits magnifiques, le tabac, y prospèrent. L’élevage est également pratiqué, et à celui des bêtes à cornes et du mouton s’ajoute de l’autruche (Cette région du Cap sera développée plus loin).
La zone des plateaux intérieurs :
pluies faibles, température assez fraîche et air sec La végétation du Karroo est clairsemée, la brousse croît par touffes sur le sol léger couvert de pierrailles. La forme principale de cette végétation est le bush, buissons d’arbustes épineux. Aux points d’eau, qui sont de véritables oasis, la végétation arborescente paraît. Cette région est naturellement assez peu fertile; mais un grand travail de mise en valeur y a été accompli. On pratique au Karroo le «dryfarming», la culture de région sèche, qui consiste à travailler la terre de façon à emmagasiner les pluies de deux années pour les faire servir à une seule récolte. Mais le Karroo reste surtout favorable à l’élevage. Dans le Veld, on peut distinguer plusieurs zones: - Le Veld coupé, au Nord, d’aspect presque tropical, où la végétation arborescente est assez riche; au centre,
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Végétation
- Le Veld buissonneux, le bush, steppe couverte de pâturages semés de mimosas, d’acacias et d’euphorbes, - Au Sud, le haut Veld, région sèche d’où la végétation arborescente a disparu. Le Veld est avant tout une grande région d’élevage. Partout, dans le Free State comme dans les provinces du Nord-Est, on trouve des pâturages où paissent d’immenses troupeaux.
Les zones désertiques des plateaux du Sud-Ouest Enfin, l’Afrique du Sud possède des déserts qui sont dans le prolongement méridional de la Namibie et de son désert du Namib (régions du Bushmanland et surtout du Namaqualand).Ce sont des régions forcément peu peuplées, où l’agriculture est difficile à cause de la sécheresse excessive, et où ont été relégués les Bushmen.
Climats Tempéré Méditerranéen Désert Semi-désertique Steppe Savane Forêt côtière
le climat de l’Afrique du Sud
Montagne, toundra
Climat
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Quelle diversité, quelle histoire! Quel paysage au Cap? Une vaste plaine qui avance vers le nord, qui s’élève doucement vers le sud et qui se ferme par une étrange montagne complètement plate, la Table mountain, surplombant brutalement la baie, à 1000m au dessus du niveau de la mer.
sorte de quartier d’affaire très américanisé, érigé de hauts buildings de verre de de larges platesformes froides. Un quartier complètement déserté à 17h.
Cape town se divise en plusieurs quartiers clairement distincts qui suivent la géographie du terrain:
Au pied de Lion’s Head et de Table mountain s’élève un verdoyant quartier résidentiel, bien au calme.
Le City Bowl
C’est en fait le centre-ville. On l’appelle ainsi car il se situe au creux des différentes montagnes et collines qui l’enveloppent, à savoir Signal Hill au nord-ouest, Lion’s Head au sud ouest et Table mountain au sud. C’est dans ce quartier que l’on trouve la plupart des demeures historiques de la villes, Company’s Garden et le Castle of Good hope, le plus ancien édifice de la ville (1666).
Downtown
La partie nord-est du City Bowl est une
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Situation urbaine
zones de non droits, contrairement à ce que l’on pense, et font partie intégrante de la vie sociale, politique et économique de la ville.
Gardens
Victoria and Alfred Waterfront
Situé au nord est du City Bowl, il s’agit de l’ancienne zone portuaire. Vaste ensemble de docks et d’entrepôts, complètement réhabilité en 1998 et dédié au commerce et tourisme. C’est devenu un quartier à part entière, presque un ghetto pour riches blancs et touristes.
Les townships
Ces quartiers, où l’on parqua la population non-blanche durant l’apartheid, s’étirent sur 30 km environ à l’est et au sud de la ville. Mais ils ne sont pas forcément des
La baie de Capetown
Water front
Green point Sea point
Signal Hill
Camps bay Gardens Woodstock Salt River
Pinelands
University of Capetown
La ville de Capetown
Composition urbaine
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Quelle diversité, quelle histoire! Quel paysage au Cap? Le City Bowl
Cape town vu de Table Mountain
La Table mountain vue de Big Bay
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Composition paysagère
Le Water front
L’âme de Capetown La ville de Capetown a toujours été en marge du reste de l’Afrique du sud. Elle cherche à développer l’idée d’un cosmopolitisme, un mélange des genres, des styles et des couleurs presque plausible. On ne sait pas très bien si l’on est en Europe, en Amérique ou en Afrique. Une Afrique créée par des blancs en tout cas. Une ville mêlant buisness (avec le fameux quartier du City Bowl, Downtown), tourisme, nature et ce q’en a fait l’homme. On trouve ici la quintessence de l’histoire du pays. Le mélange humain le plus diversifié, une architecture ambitieuse, de longues avenues rectilignes, des plages... Mais pourtant, malgré ces airs de «bon vivre», 2 millions de noirs et «coloured» habitent dans les townships, dans des conditions de vie souvent misérables, même si la situation s’améliore doucement. Mais l’histoire du pays a vraiment commencé ici et c’est sans doute ce qui la rend si particulière des autres villes d’Afrique du sud: Le passage des portugais, l’installation des hollandais, la domination britannique, l’esclavage puis l’apartheid. Tout cela a pris des dimensions symboliques, par exemple le célèbre District 6 ou Roben Island. Selon moi, une ville incontournable
Géographie physique du Cap
La région du Cap couvre une superficie de 70.000 km2. Le relief est composé de chaînes de montagnes, dont l’altitude atteint 1000-1500 m et des pics à plus de 2000 m, et de vallées. La pluviométrie varie de 300 à 2000 mm par an suivant l’altitude, 5000 mm sur les plus hauts sommets. La partie ouest reçoit des pluies hivernales. Plus on va vers l’est, plus la pluie est répartie tout au long de l’année. L’été est généralement sec. Les températures moyennes annuelles sont de 15-16°C sur la côte, 17-18°C à l’intérieur, 13°C en haute altitude. Le froid est restreint aux vallées de l’intérieur et la neige tombe parfois en hiver sur les plus hautes montagnes. Il y a du vent toute l’année ; du nord-ouest en hiver, du sud-est en été.
Les Fynbos
C’est la principale végétation de la région du Western cape, qui couvre 46.000 km2 et s’étend dans une bande formée en croissant de Niewoudtville dans le nord, au Cap dans le sud et l’est à Grahamstown. Le fynbos s’installe là où la pluviométrie est supérieure à 600 mm. Les incendies sont fréquents et parfois répétitifs. La végétation
s’est adaptée à cet état de fait. Le feu est même un facteur important de la diversité des espèces puisqu’il empêche la forêt de s’installer. La région des fynbos possède un climat dit méditerranéen, donc relativement pluvieux durant l’hiver austral, mais plutôt chaud et sec entre le printemps et l’automne. Généralement, les sols des fynbos sont pauvres en matières organiques. Mais leur composition varie selon les régions. Argileux ou sablonneux, ils sont le plus souvent acides. Il est possible de distinguer deux types de fynbos dont la végétation n’est pas spécialement différente, c’est surtout les températures qui changent. En montagne, le climat est généralement plus froid et des chutes abondantes de neige ne sont pas rares en haute altitude. Le long de la zone côtière, les températures peuvent atteindre 40 °C et les embruns marins sont fréquents, en plus de vents parfois très forts qui participe à l’expansion des incendies, fréquents eux aussi en été. Comme je l’ai déjà dit, le feu est une opportunité majeure de renouvellement et d’enrichissement pour le finbos. Par exemple, en février 2006 un feu sauvage ragea pendant une semaine dans la province du Cap, brûlant de vastes étendues de finbos. Sur une seule
Végétation
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Quelle diversité, quelle histoire! Quel paysage au Cap? réserve naturelle privée, environ 70 nouvelles espèces de plantes furent dénombrées dans les mois qui suivirent Les fynbos connaissent donc un climat capricieux et parfois hostile. Malgré tout ils possèdent un biodiversité absolument incroyable. Composant majeur de la végétation dans le Royaume floral du Cap ou Région floristique du Cap, sa richesse floristique est très élevée puisqu’on y trouve 8700 espèces dont 70% sont endémiques. On trouve une concentration de 1300 espèces par 10.000 km2 (En Amazonie, il y en a seulement 400 par 10.000 km2.) Cette végétation particulière est composée de restionacées (herbes géantes comme Elegia capensis), d’éricacées (bruyères, plus de 500 espèces) et de protéacées (Protea, Leucadendron, …) avec aussi des bulbes comme les liliacées, les iridacées et les orchidacées et des plantes succulentes (Aloès, Euphorbes, Crassulacées, Aizoacées...) sur les falaises et les sites secs. La famille la plus nombreuse est
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Végétation
celle des astéracées avec 1000 espèces dont 600 sont endémiques. Une grande diversité de géraniums existent également. La faune est moins exubérante que la flore, mais présente un certain nombre d’espèces. Les mammifères sont représentés notamment par des rongeurs, insectivores, mangoustes, babouins, félins, damans. Les grands mammifères sont plus rares, quelques antilopes surtout, bien qu’autrefois les éléphants, girafes, ou encore lions fréquentaient ces régions jusqu’au Cap. Le grand mammifère le plus emblématique est certainement le Zèbre de montagne du Cap, animal très menacé. On trouve un grand nombre d’oiseaux, de groupes divers. Les plus typiques restent les Souïmangas et les Promerops, ces derniers étant endémiques à la zone. Il y a également une grande variété de reptiles et d’insectes. Étant donné leur climat capricieux et leur faible apport économique en l’état, une grande partie des fynbos ont été détruits soit pour le développement agricole, soit pour
le développement urbain, notamment en périphérie du Cap. Une autre menace vient de l’introduction d’espèces étrangères comme le mimosa, l’eucalyptus, ou certains conifères, qui concurrencent les plantes indigènes surtout au niveau des réserves en eau. Un programme sud-africain de déboisement, justement, a été lancé pour éliminer ces plantes et donc protéger les espèces indigènes. Avec plusieurs centaines d’espèces, de genres et même de familles endémiques, cette zone nécessite une protection très sévère.
Exemple de Fynbos
Végétation
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GSP, une agence qui grandit
Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit
Cette jeune agence d’architectes paysagistes située à Cape Town, est profondément attachée à la responsabilité partagée de l’humanité: «la gestion de la terre», comme ils aiment dire. Des professionnels qui se partagent les compétences en matière de conception, d’environnement, de botanique... qui cherchent à créer une réelle interface de travail enveloppant les différents aspects de la conception et des études d’impacts. Gibbs Saint Pôl se veut dynamique, l’équipe est petite mais variée, le dialogue et l’échange est facile, le travail en équipe est efficace et réel! Mark et David, les créateurs de l’agence, sont passionnés par leur métiers, ils enseignent d’ailleurs à l’université tout les deux, afin de se «réactualiser» en permanence et transmettre cette passion aux étudiants. Mark est partculièrement «mordu» de plantes et recherche l’esthétique et le concept, tandis que David est le cerveau, pragmatique et méthodique. Un duo enrichissant qui s’équilibre avec l’aide de Larissa et Julia. Ils abordent le paysage et l’architecture de manière holistique, un néologisme forgé en 1926 par l’homme d’État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage Holism and Evolution. Selon son auteur, le holisme est : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l’évolution créatrice ». Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer les parties à partir du tout. De ce fait, la pensée holiste se trouve en opposition à la pensée individualiste qui tend à expliquer le tout à partir des parties. Ils s’efforcent donc de répondre aux besoins des établissements humains au sein de l’environnement.
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Qui et quelles formations? Quel rôle à l’agence? David Gibbs et Mark Saint Pôl ont travaillé ensemble pendant sept ans à la ville du Cap avant de fonder leur propre entreprise de paysagisme : GibbsSaintPôl, officiellement en 2011. Ils se présentent comme des architectes paysagistes d’avant-garde par une approche holistique de la conception et du lieu, en ajoutant une immense valeur pour les équipes de projet interdisciplinaires. Leur objectif est la prise de décision avec une approche contextuelle de la planification, de la conception et du détail. Ils sont parfaitement conscients des défis auxquels les villes contemporaines font face, en particulier socio-économiques, des questions de justice et d’autonomisation de l’environnement, et ils sont convaincus de la grande valeur des architectes paysagistes qui doivent être en mesure de contribuer à tous les projets de l’environnement bâti, en particulier dans le contexte urbain actuel de l’Afrique du sud.
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Point de vue
Ils souscrivent à une approche de conception interdisciplinaire à travers laquelle ils sont en mesure de s’engager de façon significative avec les collègues, les communautés, les spécialistes et les autorités à tous les niveaux et à tous les stades du cycle de vie du projet: de la planification stratégique à la conceptualisation, à travers la conception de détail et de la mise en œuvre, afin d’assister la construction, l’exploitation, la surveillance, la gestion, l’entretien et la rétroaction du projet. Ils comprennennent l’architecture du paysage en tant que dynamique culturelle de construction, la synthèse des processus naturels et de l’action humaine; englobant qualités temporelles et éphémères ainsi que des caractéristiques intemporelles et éternelles. Ils perçoivent l’architecture du paysage en tant que services environnementaux et la fourniture d’infrastructures vertes. Cela suppose une certaine productivité ou l’utilisation féconde des terres; nécessitant l’équilibre, le raffinement, la gestion et les soins.
Quel type de marché? L’agence Gibbs Saint Pôl réalise principalement des projets privés, parce que ce sont deux homme blancs. Pourtant, en Afrique du sud, le gouvernement fait paraître nombres d’offres publiques, les architectes paysagistes et autres corps de métier n’ont qu’à faire une proposition. Mais David et Mark ont bien peu de chance de gagner le projet. Dans ces cas là, et lors de la recherhe d’un emploi également, les populations noires et/ou féminines sont valorisées et sélectionnées en premier. Le gouvernement favorise donc la discrimination positive car le milieu professionnel doit refléter la population du pays (80% de noirs et «coloured» et 20% de blancs). David et Mark obtiennent donc leur sprojets par bouche à oreille, par l’intermédiaire du site internet ou par les recommandations de leurs collègues et amis.
David Gibbs PrLArch MLArch (UCT) BAS (UCT) Avec 10 ans d’expérience professionnelle dans la rénovation urbaine, l’intervention du patrimoine, l’aménagement de l’environnement stratégique, les infrastructures de transport, l’évaluation de l’impact visuel et le développement à usage mixte, David a servi comme président et comme conseiller à ILASA (Institute for Landscape Architecture in South Africa) et SACLAP (South African Council for the Landscape Architectural Profession). Il a été nommé par l’IFLA (the International Federation of Landscape Architects) en tant qu’ «avocat international» des jeunes professionnels. David a également contribué à «la boîte à outils paysage culturel», développé pour l’Association des Ecoles de planification africaines et enseigne (à temps partiel) à l’Université de Cape Town, dans le programme de master en architecture du paysage.
Mark Saint-Pol PrLArch MLArch (UCT) BTech Env.Man (CPUT) Ndip Hort (DIT) Avec une expérience préalable au Royaume-Uni et en Australie, Mark est diplômé en Master de l’UCT (University of Cape Town) du Programme Architecture du Paysage avec distinction en 2007, avec plusieurs bourses d’études universitaires. Il a reçu le Prix national pour le Projet ILASA de la meilleure thèse, ainsi que le Prix ILASA-Cap pour l’excellence académique dans son ensemble. Il contribue à des articles de journaux publiés au niveau international, et il enseigne aussi l’atelier de détails d’architecture du paysage à l’UCT.
David, Mark...
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Qui et quelles formations? Quel rôle à l’agence? Lexique
la vie de l’agence
PrLArch : a suivi le programme Architecture Paysagisme LMArch : a obtenu le Master d’Architecte Paysagiste BAS : équivalent d’une licence en Architecture Paysagisme BTech Env.Man : équivalent d’une license professionnelle en «Managing» de l’environnement Ndip Hort : équivalent d’un diplôme technique en Horticulture BSc ConsEcol : équivalent d’une license scientifique en Ecologie B.Arch: Bac : équivalent d’une licence d’Architecture
A l’agence, chacun a son rôle plus ou moins définit, les taches se répartissent assez naturellement:
UCT : University of Capetown US : University os Stellenbosch CPUT : Cape Peninsula University of Technology DIT : Durban Institute of Technology
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Fonctionnement
David et Mark sont les décideurs, ils vérifient les documents finaux, apportent les dernières modifications. David rédigent les documents d’analyse et les rapports de VIA (Visual Impact Assessment), Larissa également, grâce à ces capacités de rapidité au clavier (les étudiants ont des cours de «taping» à l’université). Mark est plus indépendant, il travaille sur ses propres projets, sélectionne la palette végétale, fait régulièrement des visites de chantiers... Larissa travaille majoritairement sur l’ordinateur, dessine les plans, fait les coupes... Tandis que Julia est plus à l’aise à la main, elle a acquis la précision de l’architecte dans le tracé. Il lui arrive de gérer un projet et d’être relativement autonome dans la conception et les propositions mais doit avoir l’accord de David, le plus souvent. David et Mark répondent aux différentes offres chacun de leur côté, se concertent, prennent la décision ensemble de travailler sur tel ou tel projet s’il leur correspond. Mais ils leur arrivent de travailler individuellement, séparément. Ils sont réellement associés mais restent indépendant, chacun à sa part de responsabilité et une décision doit être assumée par l’un ou l’autre.
Larissa Heyns PrLArch MLArch (UCT), BSc ConsEcol (US) Avec une base en sciences appliquées, Larissa est diplômée de l’UCT avec distinction en 2009. Elle est engagée pendant 2 ans dans un cabinet interdisciplinaire d’architectes, architectes paysagistes et urbanistes de l’environnement. Elle a travaillé sur le développement d’un village d’agriculture extensive avant de faire partie de l’équipe GibbsSaintPôl.
Julia McLachlan PrLArch, MLArch (UCT) B.Arch (Witwatersrand) Julia a travaillé comme architecte à Singapour pendant 15 ans. Elle a participé au développement du campus et des environnements à forte densité de vie en milieu urbain, ainsi que la conservation du patrimoine. Julia rentre en Afrique du Sud en 2010 pour faire un master d’architecte paysagiste à l’UCT. Elle est diplômée avec distinction en 2011 avec une spécialisation dans la gestion des eaux en aménagement urbain.
...et compagnie
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Quels types de projets? Gibbs Saint Pôl essaye de travailler sur des projets diversifiés, aux problématiques multiples. J’ai décidé de classer les différents projets sur lesquels ils travaillent en quatre groupes:
conception. Lorsque cela est possible, des espèces endémiques de plantes seront réintroduites dans le réseau d’espaces ouverts pour les piétons. Je présenterai, plus loin, mon intervention et ma participation dans ce projet.
Projet écologique Onverwacht
Le village d’Overwacht est un projet à usage mixte (actuellement en construction dans les différentes phases) avec des espaces d’habitation, de bureaux et de commerces. Le site conserve certaines caractéristiques historiques agricoles: entre autres deux barrages agricoles, des canaux et des pins. Ces éléments sont structurants dans la conception. S’appuyant sur le travail initial entrepris par Comrie Wilkinson et Greeninc, Gibbs Saint Pôl, architectes paysagistes du projet, maintient un plan directeur global qui entrecroise architecture, design urbain et considérations d’ingénierie. La planification des eaux pluviales et la gestion de l’eau fait partie intégrante de la
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Ecologie
Vue 3D du projet de Onverwacht village
Projet en cours de rĂŠalisation
Ecologie
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Quels types de projets? Projets ruraux Stud Farm
Pour rompre avec le classicisme stricte du lieux, des espaces de drainage végétalisés ont été intégrés dans la conception pour la gestion des eaux pluviales.
Le parti pris d’aménagement pour l’entrée principale et la route d’accès à un nouveau haras, Stud Farm, dans la région vinicole du Cap, s’est construit à partir de schémas traditionnels agricoles. Le concept distille et met en évidence des éléments tels que les vergers, des avenues, des réservoirs d’eau, chaussées et les murs de ferme pour évoquer une intervention contemporaine qui est contextuellement appropriée.
Parti d’aménagement
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Rural
Projet réalisé
Farmstead Swellendam Cette ferme historique se trouve dans une vallée abritée et fertile près de la ville de Swellendam. La ferme a récemment été acquise par de nouveaux propriétaires et les exigences spatiales et fonctionnelles de la propriété ont changé. Les propriétaires voulaient une configuration nouvelle pour accueillir d’autres bâtiments et voulaient des clôtures pour faciliter la circulation et la protection de leurs animaux. Les caractéristiques historiques et naturelles du site ont été prises en considération dans l’élaboration du plan directeur d’aménagement paysager. Le parti pris consiste en la proposition d’une série de plan d’eau qui joue avec les éléments du paysage et les espaces de circulation. Les bâtiments de ferme et autres bâtiments associés sont ainsi mis en valeurs. Le projet est actuellement en cours de construction
Parti pris et panorama
Rural
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Quels types de projets? Projets urbains
Vredehoek Plantation Park
d’itinéraires VTT, des pistes de BMX et des circulations pietonnes pour les joggeurs et promeneurs. Des possibilités sont offertes à l’agriculture urbaine et à la biodiversité sous la forme de jardins familiaux.
Vredehoek Plantation Park se situe dans un contexte urbain, à proximité du centre ville du Cap. Bien que situé à un nœud d’activités de premier plan, le parc est tombé en désuétude et se délabre rapidement. Les résidents du coin ont reconnu l’importance de la rénovation du parc pour sa dynamique urbaine, la sécurité et les activités des habitants. Ce parc peut être catalyseur pour l’interaction communautaire et la cohésion sociale dans un cadre de diversité et de dynamique urbaine. La conception du parc emploie la terre en place pour mettre en forme des monticules de remblais, des abris contre le vent et des dépressions pour les eaux pluviales. Les points de vue vers la montagne et la ville sont mis en évidence et de l’espace est créé pour un amphithéâtre extérieur. Le parc offre des possibilités de jeu et d’exercice sous la forme
29 Urbain
Coupe existant et projet
Plan du projet
Urbain
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Quels types de projets? Pinewood Garden Village Pinewood est un village pour retraités à Pinelands. La plupart des résidents sont des jardiniers passionnés, mais l’équipe de gestion et d’entretien de Pinewood est responsable des aires communes et des terrains partagés. La mission de Gibbs Saint Pôl consistait à planifier et à concevoir un système piétonnier généreux aux voies larges et facilement circulables. En effet, le projet d’origine n’avait pas compter les trottoirs et chaussées. Des matériaux agrégés et des surfaces de béton récupérés sur place ont été sélectionnés pour former une surface au sol continue, appropriée pour les piétons et personnes en fauteuil roulant. Le projet est actuellement en construction, et comprendra des points de repos et des pavillons ombragés aux intersections, le long de la route.
Le site actuel
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Urbain
Quelques images
Urbain
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Quels types de projets? Projets historique
Robben Eiland WW2 sites Bien que Robben Eiland soit devenu synonyme de la prison à sécurité maximale la plus infâme d’Afrique du Sud, cette île est plus qu’un lieu de bannissement et de peur. Ce lieu historique contient de nombreux éléments à interpréter et Robben Eiland est un site classé au patrimoine mondial pour de nombreuses raisons. Elle a été la maison d’un grand nombre. Il existe encore «Irish town», village avec école, église, cimetière et un phare. Celui-ci a été autrefois la maison d’enfance de Denis Hurley (fils du gardien de phare). Il devint archevêque de Durban Hurley, et s’est battu pour la liberté, la justice et la paix pour tous. Ce projet, cependant, se concentre sur une autre des histoires de l’île. En vertu de sa situation géographique, Robben Eiland est l’un des points les plus stratégiques des positions militaires. Au cours de la Seconde Guerre
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Historique
mondiale, en collaboration avec l’infrastructure associée, trois canons à longue portée ont été installés sur Robben Eiland pour protéger Capetown et la côte environnante de l’invasion ennemie. Notamment, au cours de la Seconde Guerre mondiale, une partie importante du personnel militaire de l’île étaient des femmes. Au cours de la longue suite d’années, ces structures militaires redoutables sont tombées en désuétude, pour cause de négligence. Récemment, cependant, une comission d’architectes a voulu rétablir et restaurer les armes à feu et leurs bâtiments associés. Mais ce sont des éléments isolés sur l’île, la proposition d’un plan de paysage et de gestion a donc été nécessaire. Avec les architectes Zöllner, les architectes paysagistes de Gibbs Saint Pôl ont été nommés par le ministère des Travaux publics et le musée de Robben Island pour cette tâche. Considérant le contexte topographique dans lequel ces installations militaires se situent,
les propositions de David et Mark incluent un sentier de 5 km à pied reliant les différents sites, avec des aires de repos et des panneaux d’information pour guider les visiteurs le long du chemin. Leur intention de projet est de mettre en scène le passé avec une pertinence contemporaine pour créer une histoire commune et présenter la valeur naturelle et culturelle de l’île. Ce projet a le potentiel d’être étendu sur l’ensemble de l’île, en créant des connexions via des pistes cyclables et sentiers de randonnée, et pourquoi pas des hébergements pour la nuit.
Plan de Robben Island
Quelques images
Historique
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Gibbs Saint Pôl, une agence qui grandit Visual impact assessment (VIA) Cela fait également parti des compétences de l’agence Gibbs Saint Pôl. Il s’agit d’une analyse spécifique de l’impact visuel d’un projet avant sa réalisation, au moment de sa plannification. Le VIA permet au gouvernement ou l’autorité locale responsable de donner son accord ou désaccord à la réalisation de ce dit projet.
Visual Impact assessment (VIA)
Le VIA se réfère à une analyse systématique des impacts potentiels sur les paysages et les vues (impacts positifs et négatifs) résultant d’un projet de développement. Le VIA doit aussi inclure une «enquête des moyens disponibles pour atténuer les effets de ces propositions avant la mise en œuvre». Il n’existe pas de définition précise pour «l’évaluation de l’impact visuel» (ou VIA), propre à ce concept. Mais, de manière générale, le terme décrit une analyse systématique des impacts possibles de l’environnement résultant d’un projet de développement et de l’enquête
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Analyse
sur les moyens disponibles pour atténuer les effets de ces propositions avant la mise en œuvre. Et l’impact visuel est défini comme un changement dans l’apparence du paysage en tant que résultat d’un développement qui peut être positif ou négatif.
Évaluation de l’impact environnemental (EIE)
Le VIA fait partie de l’évaluation d’impact environnemental (EIE) qui a été introduite aux Etats-Unis en 1969, en Europe en 1985. Il couvre également d’autres problèmes environnementaux tels que les effets du développement sur la flore et la faune, la pollution sonore, atmosphérique et de l’eau. Alors qu’une grande partie de ces problèmes peuvent être évalués en termes quantitatifs, l’impact visuel est évaluée en grande partie par des jugements qualitatifs, par l’appréciation humaine de l’interaction avec le paysage. L’EIE indique que le paysage visuel est souvent décrit, en fonction de ses
caractéristiques géomorphologiques. Parfois, les impacts visuels du projet de développement sont évalués, mais il s’agit rarement d’une bonne appréciation du projet. Il ya trois problèmes majeurs en matière d’évaluation visuelle des paysages: le problème technique, soit la manière de visualiser les changements possibles dans le paysage, le problème théorique, soit la manière d’évaluer la beauté pittoresque, et le problème administratif, soit la manière d’intégrer les aspects visuels dans le processus de planification. À l’heure actuelle, les VIA sont nécessaires dans le cadre de la demande d’approbation de la planification, et de la réalisation, uniquement pour les développements majeurs tels que les centrales électriques, les éoliennes, les lignes de transmission à la campagne (Commission des Communautés européennes, 1985, cité par Flynn et Pratt, 1993). Les VIA peuvent également être requis pour d’autres types de développement, mais c’est à la décision de l’autorité locale de planification.
Alors que les petits développements (tels que les maisons et bâtiments agricoles) peuvent également avoir des effets dramatiques sur la qualité du paysage. Il semble actuellement trop coûteux de mener des études d’impact visuel sur de tels développements en Afrique du sud, entre autres.
En Afrique du sud...
D’après David et Mark, les VIA sont réalisés pour les projets à gros budget ou plannifiés sur de grandes surfaces, donc de grande ampleur. Dans la région de Capetown, l’urbanisation a tendance à s’étaler de façon impressionante, quand en Europe on ne parle que de densité urbaine. De nombreux projets sont en cours de réalisation et plannification, les promoteurs privés abondent et ne cessent de proposer de nouvelles zones de logements, de commerces... Pourtant un déséquilibre persiste entre les grandes étendues de «townships» en périphérie du centre ville, encore éloignées du temps de l’apartheid mais dont la ville se rapproche à une vitesse folle, et ces nouvelles constructions riches, parfois à plus de 2h de route du lieu de travail. Il est temps de chercher des solution à cette forme urbaine qui n’en finit pas!
Le VIA est un des seuls outils officiels de plannification que le gouvernement et nos métiers ont en leur possession en Afrique du sud. Et, il faut noter que les autorités et décideurs n’en tiennent pas vraiment compte. L’agence Gibbs Saint Pôl est conscient de ces problèmes et cherche à communiquer cela dans les VIA qu’ils executent mais le chemin est encore long, cela ne semble pas être la priorité du gouvernement qui ne cherche qu’à faire du profit pour le moment. Mais les temps changent, même si en Afrique du sud ce n’est pas pour toute suite, de nombreuses choses ont tout de même déjà été réalisées.
Stellenbosch
Capetown
Océan atlantique
Limites d’étalement urbain de Capetown Nouvelles zones mixtes «riches» Zones de «townships» Carte schématique de l’étalement urbain à Capetown
Liens associés à GibbsSaintPôl (VIA) www.barinor.co.za/downloads/property/driehoek/annexures/annexure_v_visual_impact_ anal.pdf www.aurecon.webfoundryza.com/assets/files/107723%20Aurora%20Relocation/6b. Addendum%20to%20Visual%20Assessment.pdf
Analyse
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Mon travail Ă GSP
Mon travail à Gibbs Saint Pôl
Au cours de ces deux mois de stage, j’ai pu assister et/ou participer à différents projets. J’ai été aussi bien spectatrice qu’actrice. David et Mark ont essayé de me faire voir un large éventail de leur travail. J’ai pu appréhender différentes échelles, différentes étapes du projet, du processus de réalisation. Dans ce chapitre, je présente le travail que j’ai réalisé à l’agence, les différents projets dans lesquels je les ai accompagnés. Ils m’ont également emmené à l’université où j’ai pu comparer les méthodes d’enseignement entre l’Afrique du sud et mon école, l’ENSNP (Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage). J’ai également eu la chance de suivre un projet en cours de réalisation, d’assister aux visites de chantiers et «réunions» qui sont plus informelles que chez nous. Mais j’ai pu voir l’évolution du projet et les problèmes à régler au fur et à mesure. La majorité de mon travail fut sur Durham avenue, où j’ai pu assister aux réunions avec le client et présenter mes propositions.
L’équipe m’aura accompagnée alternativement au long de ce stage, et m’aura enrichit chacun à sa façon.
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Mon travail à Gibbs Saint Pôl Durham Avenue, du projet urbain au détail technique Durham Avenue Ce projet urbain en plein centre de Capetown, à deux rues de l’agence, est une demande privée. En effet, un particuliers a acquis un immeuble et celui d’en face et voudrait travailler leurs abords. J’arrive sur ce projet au cours de la conception. Les lignes directrices sont déjà tracées, je travaille donc sur des détails de mise en oeuvre tel que l’appareillage des pavés, les techniques de plantation, la gestion des eaux pluviales... jusqu’au dessin des bordures et du choix des matériaux avec le fournisseur. Un exercice qui fut très intéressant pour moi qui ai tendance à rester en surface du projet et rechigne sur la précision. De plus, cela m’aura permis de m’attaquer à une étape du projet que l’on aborde peu en atelier, souvent par manque de temps et qui fait partie intégrante de la conception.
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Urbain
Le rôle du gouvernement, espace public vS espace privé Il faut noter que bien que les abords des l’immeubles soient publics, le propriétaire peut intervenir tant qu’il finance les travaux et réalise une étude d’impact (VIA) qui soit agrégée en amont par la municipalité. Ces interventions, courantes en Afrique du sud, font de la ville un tissu souvent incohérent, sans unité de matériaux, de dimensionnement ou de mobiliers urbains. Mais au moins, cela permet un renouvellement urbain et le plus souvent une amélioration de la qualité de vie du quartier. Bien que certains projets ne soient pas réellement bien pensés et executés , car souvent réalisés «au black». Il est vrai que malgré l’étude d’impact et la demande du gouvernement de documents administratifs préalables, celui-ci est facilement corromput. C’est une réalité en Afrique du sud.
Plan du projet
0
4
8
20m
Urbain
40
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Durham Avenue, du projet urbain au détail technique Arbre tige, ramification à 2m du sol
Tuteurage bipode 7,5cm de grave concassée sur géotextile Pavés préfabriqués posés sur béton avec joints de 10mm Conduit d’irrigation, 30cm de profondeur
Durham avenue elevation
Tissus antiracinaire
Coleridge road elevation 0
5
41
10
Urbain
Fosse de plantation minimum 1m3
Détail de plantation 20m
0
0.5
1
2m
Vue de l’immeuble actuel (Durham avenue)
Cecil road elevation 0
4
8
20m
Urbain
42
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Durham Avenue, du projet urbain au détail technique
Plan général
Ligne du préau existant
Type de pavement du parking 0
1
43
2
Urbain
5m
Extrait de plan, Durham avenue
A
A’
Proposition d’un nouveau pavement 180mmx220mm
B
Proposition d’un nouveau pavement pour les parkings 110mmx220mm
B’
Bordure existante, caniveau existant à conserver
Coupes, Durham avenue
Eaux pluviales dirigées vers les fosses d’arbre
sens d’écoulement de l’eau
Gestion des eaux pluviales
0
1
2
5m
Urbain
44
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Durham Avenue, du projet urbain au détail technique
Plan général
Type de pavement pour l’espace piéton
0
1
45
2
Urbain
5m
Extriat de plan, Durham avenue
Plan général
Type de pavement à l’entrée principale 0
1
2
Extrait de plan de l’entrée principale, Durham avenue
5m
Urbain
46
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Durham Avenue, du projet urbain au détail technique
Autres possibilités d’appareillage à l’entrée principale
A
A’
Proposition d’un nouveau canal de drainage
Eaux pluviales dirigées vers les fosses de plantation
Bordure existante, caniveau existant à conserver
Entrée principale, Durham avenue
Coupe de l’entrée principale, Durham avenue
0
47
Urbain
1
2
5m
Proposition d’attaches métalliques
Echantillon de panneaux métalliques flexibles pour plantes grimpantes à l’entrée principale, Durham avenue Bac en fibre de verre 1040x450x600mm Fixé sur cadre métallique
Proposition de panneaux métallique flexibles pour plantes grimpantes
Liens des sites internets des différents fournisseurs:
Proposition de pavés pour Durham avenue
0 1 2
http://www.corobrik.co.za/products/ usage/landscape/western_cape http://www.capeconcrete.com/ concrete_products.htm http://www.westerngranite.co.za/ products-pavers-sizes-and-dimensions.ph
5m
Urbain
48
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Onverwacht, gestion des eaux pluviales Le village d’Overwacht Les caractères paysagers et écologique font partie intégrante de la vision urbaine de cohésion du Village d’Onverwacht. La splendeur naturelle du site offre des possibilités pour la biodiversité et la vie des oiseaux ainsi que l’interaction communautaire. Le site comprend un barrage, une ferme existante une forêt de pins, replantée après que la forêt primaire est été rasée pour l’industrie de papier et la construction navale au 18e et 19e siècle. La zone du barrage offre un espace de réflexion et d’activités récréatives, offrant des vues magnifiques sur les montagnes de Hottentots et de la côte de False Bay. L’objectif est d’exploiter le potentiel du site en créant des opportunités pour le repos, l’interaction avec la nature tout en amplifiant les magnifiques vues et les panoramas. La zone de pins existant est envisagée pour devenir un espace interactif, utilisant le bois
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Ecologique-Résidentiel
récolté sur le site pour créer des structures de jeu et des formes sculpturales spécifiques pour le site. Des pistes piétonnes et cyclables sont à mettre en œuvre tout au long du développement, reliant les réseaux d’espaces ouverts. Le traitement des eaux pluviales sera conçu selon un principe de gestion durable à travers un système de drainage urbain. Toutes les eaux pluviales seront traitées sur le site à travers une série de rigoles de drainage et de bassins de rétention. Cela permettra aux eaux traitées de reconstituer le système des eaux souterraines et de restaurer leur fonction écologique, tout en créant des espaces pédégogiques et de loisirs.
Les villages résidentiels clôturés Ce projet consiste à la création d’un village à usage mixte à Somerset West. C’est à dire une zone résidentielle autonome avec centre commercial à disposition, espaces «publics» réservés aux habitants, tout cela accessible par un barrage sécurisé où il faut présenter sa carte de résidents (à ma première visite sur le site, j’ai cru qu’il s’agissait d’un péage d’autoroute). Le village de Pinewoods pour retraités, que j’évoque plus haut, est construit sur le même schéma. Il faut préciser qu’en Afrique du sud, les villages clôturés réservés aux personnes riches ou agées sont courants. Cela est dû à la recherche de sécurité maximale dans un pays où le taux de criminalité ne cesse d’augmenter et où une population extrêmement riche cotoie une population très pauvre. Ces villages sont d’ailleurs propriété de promoteurs privés.
Ce projet est assez important, David et Mark y travaillent depuis presque 2 ans. Une première phase du projet est déjà en cours de réalisation. Je vais intervenir dans la deuxième phase. Le projet consiste à l’aménagement paysager des routes principales du site. Cette deuxième phase est la continuité de la première, on recherche donc une unité dans le choix des végétaux et matériaux, ainsi que le concept général des rues. Je vais travailler avec Julia sur les détails de plantation et d’écoulement des eaux pluviales de certaines sections de la rue, en particulier, celle qu’on appellera B_1.
Phase 1
Phase 2
Plan général du futur village d’Onverwacht 0
20
40
100m
Ecologique-Résidentiel
50
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Onverwacht, gestion des eaux pluviales
B2
Plan général de la Phase 2 0
5
51
10
20m
Ecologique-Résidentiel
Allée piétonne avec renfoncements pour assise
Route carrossable à double-sens
Double alignement d’arbres Noue d’infiltration plantée où s’écoulent les eaux pluviales
Allée piétonne isolée de la route
Plan B1et sa coupe longitudinale
0
2
4
10m
Ecologique-Résidentiel
52
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Onverwacht, gestion des eaux pluviales
A
B Populus simonii
Allée piétonne
Bande plantée
Route principale
Coupe transversale B1
0
1
53
2
Populus simonii
Noue plantée
Bande plantée, Ficus rubiginosa
Allée piétonne
Détail du pavage des allée piétonnes
5m
Ecologique-Résidentiel
Détail A
0 0.5 1
Détail B
2.5m
0
0.5
1
2.5m
Ecologique-Résidentiel
54
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Onverwacht, gestion des eaux pluviales
Pente pavée Tuteurage Allée pour le passage bipode piétonne des piétons
Plan de l’appareillage du pavement 0
2
55
4
10m
Ecologique-Résidentiel
Coupe longitudinale du passage piéton 0
1
2
5m
Route principale pavée
Pente pavée Circulation Allée pavée, Allée pour le passage piétonne bordures piétonne des piétons pavée béton
Allée piétonne, plantée de Populus simonii
Carrefour pavé et passages piétons Route carrossable à double-sens Double alignement d’arbres Noue d’infiltration plantée où s’écoulent les eaux pluviales
Allée piétonne isolée de la route
Plan B2 et sa coupe longitudinale
0
2
4
10m
Ecologique-Résidentiel
56
Mon travail à Gibbs Saint Pôl Onverwacht, gestion des eaux pluviales
Coupe transversale
Plan C et sa coupe longitudinale 0
2
57
4
10m
Ecologique-Résidentiel
0
1
2
5m
Agapanthus africanus
Coleonema album
Diascia vigilis Eriocephalus africanus Felicia amelloides
Jasminum multipartitum
Geranium macrorhyzum
Galium odoratum Felicia echinata Dietes grandiflora
Delospermum cooperi
Osteospermum jucundum
Tolmeia menziesii
Palette végétale
Tiarella cordifolia Salvia africanus
Ecologique-Résidentiel
58
Conclusion
Conclusion
Au cours de ces deux mois, J’ai énormément appris au niveau du fonctionnement d’une agence et du milieu professionnel. J’ai également eu un aperçu des différentes approches et décisions prises par un gouvernement en pleine évolution. Les priorités, les interlocuteurs et clients ne sont souvent pas les mêmes qu’en Europe. Un autre regard sur le métier de paysagiste, des notions qu’il me semble importantes de noter, qui participent à me donner une appréciation globale de la réalité du métier. Cette expérience m’a permis de me rendre compte que tout est relatif et qu’il faut savoir prendre du recul et ne pas appliquer systématiquement le même schéma partout. Chaque projet, chaque situation, chaque site est différent et le contexte agit fortement sur cela. Et, il me semble que l’Afrique du sud est un parfait exemple. Il faut savoir garder le «bon» et mettre le «mauvais» de côté après chaque expérience professionnelle, mais les mauvais côtés de ce stage on été tout autant formateurs cette fois-ci. D’autre part, la richesse végétale de ce pays est extraordinaire et 2 mois n’auront pas été suffisants de ce point de vue là, il reste encore beaucoup à découvrir, même si Mark a été une oreille attentive à mon intérêt botanique. De la même manière, l’approche urbaine de la ville du Cap est complexe et dense. Je pourrais y flâner des mois et des mois sans en faire véritablement le tour! Finalement, deux mois qui m’auront apporter de nouvelles connaissances, une meilleure maîtrise des échelles de projet et du processus de réalisation, l’importance de la précision, du choix des matériaux et du détail technique, l’élargissement de ma palette végétale, l’expérience de la relation client et fournisseurs et ... l’expérience capetownienne. Un des mes stages les plus enrichissant!
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Gibbs Saint P么l Volet 2 ica r 2 f A h 29mai 201 t u o S , avril 4 n w o t e p a C
Diane Burin des Roziers ENSNP 4e A
Mon avis vous intĂŠresse...
Mon avis vous intéresse...
Ce stage à l’agence Gibbs Saint Pôl est mon deuxième stage en agence au cours de mon cursus à l’école nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois (ENSNP), mais mon troisième au cours de ma vie étudiante. L’année dernière, j’ai passé deux mois et demi au Chili, dans une agence d’architecture. L’approche professionnelle était tout à fait différente, le contexte urbain et paysagers aussi. J’ai alors réalisé l’importance du paysagiste dans les équipes pluridisciplinaires et le regard particulier et averti que nous avons sur le paysage qu’un architecte n’a pas toujours. Pourtant nos méthodes de travail sont si proches, mais il a parfois été difficile d’imposer ses idées. Cette année, j’ai reçu un soutien et un apport enrichissant correspondant à ma formation. L’échange fut plus riche et compréhensif. J’ai été charmée pas l’équipe et la facilité d’intégration. Deux mois qui sont passés beaucoup trop vite!
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Mon avis vous intéresse... Un stage professionnel David, Mark et leur équipe prônent la pluridisciplinarité et le travail en équipe. Pour eux, le paysagisme est une interaction complexe entre différents thèmes de conception (spatiale, constructive, écologique, esthétique, culturelle, sociale, végétale, urbaine...) et le paysagiste doit jouer et trouver un équilibre entre toutes ces données afin de proposer le projet le mieux adapté.
du projet. Par ailleurs, nous échangions et communiquions surtout par le dessin, cela peut devenir le langage international quand les mots ne suivent pas! David a vraiment voulu me faire travailler sur tous les supports, j’ai pu également m’exercer à Sketchup et au dessin 3D. Ce stage aura été une bonne application des outils que nous étudions à l’ENSNP.
Outils utilisés
Ces deux mois de stage m’ont permis également d’aborder les différentes étapes du projet, de la conception à la réalisation et différentes échelles de projet. Malheureusement, J’arrivais après que les grandes lignes aient été tracées, et j’ai parfois fait les «petites mains». Mais j’ai réalisé que chaque détail compte et que chaque moment du projet a son importance. Même si je n’était pas là pour le choix du parti d’aménagement, j’aurai eu l’impression d’apporter ma touche dans la conception. Comme je l’ai dit dans le volet 1, j’ai pu suivre un des projet en cours de réalisation.
Ce stage m’a parût tout à fait adapté à ma perception du métier et du travail en équipe. Par ailleurs, il est complet dans son approche du paysage, de l’expérience professionnelle, des outils et méthodes utilisés. Gibbs Saint Pôl utilise toutes sorte de logiciels, mais principalement Autocad. Pourtant mes compétences en Vectorworks ont été utiles, les échanges de plans, de données ont pu se faire très bien même si je n’utilisais pas le même logiciel. L’équipe travaille tout autant à la main qu’assistée par ordinateur, ce sont deux étapes successives dans la conception
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Phases de projet abordées
La conception de la phase 2 du projet était en cours de finalisation tandis que la réalisation et la mise en oeuvre de la phase 1 était aussi en cours de finalisation. Une approche importante du métier que l’on ne peut avoir qu’en situation professionnelle. Je m’aperçois vite que la lecture d’un plan n’est pas toujours facile et que l’on peut être surpris de voir se construire quelque chose que l’on avait pas voulu et pensé dessiner ainsi! Ainsi, notre métier comprend un travail de vérification et de remise en question permanente. D’autre part, j’aurais abordé deux échelles différentes de projet. Une approche urbaine, à l’échelle d’une rue (Durham avenue) et une approche résidentielle et environnementale à l’échelle d’un (nouveau) quartier (Onverwacht village). Deux projets tout à fait différents puisque le premier devait s’enrichir du contexte existant et l’autre partir de rien, si l’on peut dire, du moins il ne se raccroche à rien.
Mon avis vous intéresse... Ce que j’en pense Personnes rencontrées
Je considère ce stage également comme une réelle expérience professionnelle car j’ai pu assister aux «réunions» de chantiers, aux échanges avec les fournisseurs de matériaux, et au choix des matérieux, échanger avec les clients. J’aurai eu une vision panoramique, évidemment non exhaustive, des différents personnages et caractères intervenants sur la scène du paysagiste, ou dans les coulisses. Du moins un éventail d’interlocuteurs avec qui le paysagiste est amené à travailler.
Points à souligner
David, Mark et l’équipe sont très ouverts et curieux, en demande d’échange et de dialogue. Mon avis comptait tout autant que le leur et mes idées étaient écoutées et prises en compte, ce qui fût très appréciable. Julia favorisait beaucoup le dessin à la main et m’a beaucoup assisté. Un exercice très important pour moi qui s’effraie à la
simple idée de devoir tracer une pensée que je visualise pourtant dans mon esprit. Larissa est pareil que moi, on essayait de s’encourager l’une l’autre à dessiner donc, avant de passer le plan à l’ordinateur. Les activités auxquelles j’ai participé étaient diversifiées, ce qui me paraît important lors d’un stage, même si le plus souvent il s’agissait d’utiliser l’ordinateur et ses logiciels. Cela m’a souvent pesé et j’aurais aimé un travail de maquette ou d’analyse, une reflexion naissante, les débuts d’un projet... J’ai parfois simplement dû «mettre au propre» des pièces graphiques déjà dessinées et ma créativité de temps en temps fut inhibée.
agréable, un environnement professionnel sain et serein. Le contexte plus général de l’Afrique du sud est particuièrement intéressant, comme je l’ai djà dit mais il est vrai qu’au niveau des références architecturales, urbaines, contemporaines ou artistiques... je restais sur ma fin, bien que le passé historique ait laissé des traces. Heureusement que David et Mark ont une bibliothèque bien fournie! Mais dans tout les cas, cette nouvelle expérience a élargit mon regard et provoqué ma curiosité. Je pense pourtant faire mon prochain et dernier stage en France afin d’avoir une application directe de mon enseignement à l’ENSNP.
Lors de mes visites de chantier, assister à la réalisation fut très enrichissante car à l’ENSNP l’on aborde seulement la théorie et de voir l’application du plan dans la réalité est parlant et les stages sont vraiment l’occasion pour cela.
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