Diasporas news
Gra tuit
La référence afro-caribéenne N°33 Septembre 2012
Youssoupha la Consécration Madagascar
Jimmy
Quels candidats à la conquête pour les prochaines de toute élections ? l’Afrique
Dossier
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RDC
un volcan en sommeil se réveille à l’est !
Côte d’Ivoire
Les démons de la guerre sont-ils de retour ?
Sénégal
Vers la tenue d’un procès
Politique 6 Rencontre 14 Invité 19 Culture 22 Média 24 Sport 26 Société
Ne pas jeter sur la voie publique
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Diasporas News
Numéro 33 Septembre 2012
Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas -news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU
redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Brigitte YODE Lamine THIAM René KOUAME Hermann DJEA Mireille NGOSSO DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutillier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.
édito
Pourquoi Hollande ne veut pas se « mouiller » en Afrique ?
D
epuis son arrivée à l’Elysée, le changement prôné par le socialiste François Hollande, semble être sans limites. Même à l’égard de ses homologues africains, habitués à faire les salamalecs et à jouer les pantins généreux pour être dans les grâces de Paris. Justement, s’agissant des « valises africaines » bourrées de devises, il parait que les porteurs ne sont plus les bienvenues à l’Elysée. Un changement qui a sonné le glas à l’activité juteuse des « rats » des palais les mettant ainsi en chômage technique. Les pierres précieuses de sang et les lingots d’or offerts traditionnellement en guise de présents par certains chefs d’Etat africains, le nouveau locataire de l’Elysée résiste pour le moment à la tentation de se constituer, lui aussi, son propre trésor. Idem pour les royalties et autres passe-droits, il ne veut surtout pas en entendre parler, pas plus que le safari en Afrique pour participer à des abattages d’animaux sauvages. N’est-ce pas qu’il est devenu par la force des choses, un farouche adepte de la protection de la faune et de la flore. Promesse faite aux Verts qui l’ont soutenu pour sa victoire.
Le chef de l’Etat français n’a-t-il pas souhaité que soit créée au sein du système des Nations une organisation des Nations Unies pour l’environnement basée en Afrique ? Il a donné rendez-vous aux anti-réchauffements climatiques au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (Brésil) pour défendre la cause environnementale. Plus de cent jours après son accession au pouvoir, le successeur de Nicolas Sarkozy ne veut pas se compromettre dans les affaires sales africaines. François Hollande ne veut pas être ce président français cupide contraint de se soumettre aux injonctions de ses bienfaiteurs parce que moralement redevable à ces derniers. François Hollande veut donc profiter de la tribune du XIVe Sommet de la Francophonie qui doit se tenir à Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) du 12 au 14 septembre 2012 pour déballer la nouvelle politique africaine de la France devant ses pairs africains. Le président français augure de dire « ses quatre vérités » pour que tous comprennent que les temps ont vraiment changé et que plus rien ne sera plus jamais comme avant. « Avec l’Afrique, a-t-il déclaré lors de la XXe Conférence des ambassadeurs, je veux établir une nouvelle donne. La France maintiendra ses
engagements vis-à-vis de ce continent plein de promesses… Mais notre politique doit être différente du passé. Elle doit être fondée sur la transparence dans nos relations commerciales et économiques. Elle doit être fondée sur la vigilance dans l’application des règles démocratiques et le respect aussi des choix souverains. Notre vision de l’Afrique doit refléter ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire un continent en forte croissance et qui le sait et qui ne supporte plus le discours larmoyant à son endroit. Un continent où la démocratie progresse, où l’environnement et l’énergie sont autant de sujets majeurs. Un continent avec lequel nous avons une proximité historique, culturelle, linguistique exceptionnelle. » Une chose est claire, a promis François Hollande, l’armée française ne se rendra plus sur le continent pour jouer les gendarmes et les faiseurs de rois. Voulant bien faire en s’immisçant dans les affaires intérieures des Etats africains, la France voire les Occidentaux créent bien plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. Le cas libyen est là pour en témoigner. Après avoir fait tomber le régime du colonel Kadhafi, les Alliés avec la France en tête, ont commis des erreurs que François Hollande, lui-même, a reconnu l’ampleur et la responsabilité des uns et des autres. Il n’y a aucun doute, la prolifération des armes de guerre en provenance de la Libye est à l’origine de la déstabilisation du Nord du Mali et aussi de la montée en puissance du terrorisme dans cette partie du continent. « Aujourd’hui, les groupes terroristes et fondamentalistes occupent le Nord du Mali mais veulent étendre leur action à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest » a fait savoir le Président français. François Hollande ne veut certes pas se mouiller dans les affaires sales africaines, mais il a promis de faire le grand ménage dans le sahel. « La France est directement concernée, non pas dans les formes que nous avons pu connaître, mais en tout cas, nous aurons à agir, non pas par les interventions d’hier -- ce temps-là est révolu -- notre rôle consiste à appuyer nos partenaires africains ; ce sont eux qui doivent prendre l’initiative, la décision, la responsabilité, et les organisations régionales, dans les actions qu’ils souhaitent mener. Mais notre mission sera à ce moment-là d’appuyer leur action dans le cadre des Nations Unies et de ce que décidera le Conseil de sécurité» a-t-il indiqué. Après le Mali, il y a de fortes chances que François Hollande soit amené à réparer d’autres erreurs commises par son prédécesseur ou même de poursuivre des engagements inachevés de la France dans cette partie du continent où des foyers de tension sont sur le point de rentrer en éruption comme des volcans endormis.
Clément Yao
dossier
Immigration dangereuse en Israël Dans
les pays de la Corne de l’Afrique, des milliers de clandestins fuient famine et guerres ; ils osent braver la traversée du désert de Sinaï. Destination : la Terre Promise. Parcours semés d’embûche : hostilité de nature, chantage des « passeurs » bédouins. Et sans grand espoir d’être accueillis à bras ouverts.
Pogrom en Israël Depuis le début l’année, le scandale des immigrés noirs clandestins défraye la chronique en Israël. En tout cas, il suscite un débat dans la société. Ironie de l’histoire : ce peuple Immigrés en Israël
victime des pires crimes innommables jamais connus instaure sur sa propre terre les moyens de persécution, toute proportion gardée, dont ils avaient enduré : les ghettos et les pogroms. Les ratonnades et les manifestations contre les noirs sont devenues monnaie courante dans les grandes agglomérations de l’Etat hébreu. En mai dernier, une sombre affaire de viols a été imputée à des noirs ; s’en suivît, quelques jours plus tard, plusieurs jets de cocktail Molotov sur des logements d’un quartier d’immigrés. Ils sont le fait de nationalistes et d’orthodoxes. Ne jetons pas l’opprobre au peuple élu. A leur décharge, tant que l’économie israélienne pouvait supporter un afflux régulier d’immigrés, la population ne manifestait pas son hostilité. Mais depuis 2008, la crise mondiale frappe également le ProcheOrient et Israël n’y déroge pas. Le réflexe de survie de tout citoyen et même de tout homme est de défendre son bifteck. Lorsque le travail vient à manquer, stigmatiser l’étranger devient une solution de facilité que les partis conservateurs exploitent sans vergogne. Et pourtant les immigrés originaires d’Afrique subsahariennes sont en majorité non-quali4 Diasporas News N°33 Septembre 2012
fiés et manquent d’instruction ; ils sont plutôt affectés à des emplois que les « blancs » répugnent à faire. Selon American Press, les migrants africains représentent à peine 1% de la population de l’Etat juif. Combien de « clandés » sont-ils aujourd’hui en Israël ? Officiellement, les statistiques en dénombrent 35.000 Erythréens soit 40% des 65.000 réfugiés illégaux. Que faire des sudsoudanais ? Ils sont à peu près un millier contre 15.000 grands frères du Soudan. Les mesures gouvernementales sont radicales. En juin dernier, le ministre de l’Intérieur Eli Yishai a lancé un ultimatum à l’endroit des soudanais du Sud : « vous avez une semaine pour volontairement quitter Israël ». Pour la carotte, ce sera 1.000 €uros de gratification et un billet aller-simple. Se pose toujours le problème de coopération entre les pays car pour expulser, il faut que le pays du retour soit un peu plus conciliant. Alors pour afficher plus de fermeté, le gouvernement va punir tout citoyen qui accepte de donEli Yishai ner du travail aux migrants. Après la deuxième guerre d’Intifada et la vague d’attentats kamikaze perpétrés par les palestiniens, l’Etat hébreu a érigé, en 2002 tout autour des colonies de Cisjordanie, une « barrière de séparation » avec les territoires palestiniens, longue de 700 km. Aujourd’hui, le gouvernement a décidé de construire un mur le long de sa frontière avec l’Egypte, soupçonnée d’être laxiste en laissant sciemment passer les immigrés africains qui tra-
versent le désert de Sinaï.
La route de la mer Rouge L’homme ne migre pas par gaîté de cœur. La quête d’une vie meilleure et la fuite d’une situation inextricable (famine, guerre, persécution…) sont les raisons pour lesquelles les candidats à l’exil sont prêts à risquer leur vie. Qu’il est loin le temps où les pirogues partaient de la côte Ouest africaine pour emmener les flots de clandestins sur les rives nord de la Méditerranée. Un flux continu qui faisait le bonheur des passeurs algériens et marocains pour traverser le détroit de Gibraltar et gagner les côtes espagnoles et portugaises : l’eldorado européen ! Cette migration a cessé ou ne fait plus entendre parler d’elle car cet itinéraire a été bloqué par les gardes-côtes des deux pays où s’étaient évanouis ou régularisés ceux qui arrivaient à bon port. Elle est aussi le fruit d’une coopération ou du moins une pression exercée par les ministères de l’Intérieur et l’immigration espagnols sur les gouvernements des pays du départ. Seule une amélioration des conditions matérielles dans les pays en voie de développement arrêtera définitivement ce fléau et permettra à terme de fixer sa population active. Ceci passe par un accompagnement de ces derniers pour les faire sortir de leur situation socioéconomique déplorable. Une nouvelle route a été ouverte via le Niger et le Tchad vers la Libye avant d’effectuer la traversée vers Lampedusa et les côtes italiennes. Le Colonel Kadhafi a largement instrumentalisé cette situation ; il est devenu l’agent régulateur des flux d’immigrés en promettant à l’Union Européenne [politique de la Frontex] de lui verser une subvention d’un milliard d’€uros pour juguler cette vague de migration. Tandis que les personnes qui quittent la corne de l’Afrique franchissent le golfe d’Aden pour rejoindre le Yémen avec pour destina-
dossier tion finale les pays du Golfe Persique, grands pourvoyeurs de main-d’œuvre pour son secteur des BTP. Et la crise est aussi passée par là. Ceux qui arrivent en Israël sont originaires d’Erythrée, de Somalie, du Darfour, du Sud Soudan.
La traversée du Sinaï Juste avant la révolution égyptienne de la place Tahrir et la période d’instabilité qui s’en suivît, la principale difficulté pour les clandestins s’étaient de franchir le désert de Sinaï : une étape de 400 km. Moyennant la somme de 1.000 $, les bédouins qui connaissent ce milieu hostile comme leur poche jouent les passeurs, mais jusqu’à une certaine limite. Les gardes-frontières des deux pays patrouillent le long des 250 km. Officiellement, on a dénombré, côté égyptien, qu’une trentaine d’africains tués par balles. Par contre on ne donne pas le chiffre de ceux qui sont en situation de transit et parqués dans les zones de rétention en attendant une expulsion vers un pays tiers. Les statistiques dressées par les autorités de recensement israéliennes ne comptabilisent que les survivants c’est-à-dire les quelques 65.000 réfugiés illégaux. Mais depuis 2007 [date de la loi sur la lutte de flux migratoire], combien ont échoué en se perdant dans cette vaste étendue inhospitalière ? L’armée égyptienne aurait ramassé entre 2007 et 2011 quelques 400 corps. L’instabilité au sommet de l’Etat, depuis la chute d’Hosni Moubarak, a provoqué une montée de l’insécurité dans le Sinaï. Les bédouins ont été souvent montrés du doigt par les autorités égyptiennes et surtout lors des attentats contre des touristes occidentaux dans la station balnéaire de Charm-El-Cheik, au début des années 2000. Faute de moyens, la surveillance des militaires s’est donc relâchée dans le désert. Les trafics de drogue et d’armes ont ainsi redoublé. Et surtout, les bédouins-passeurs de noirs se sont convertis en preneurs d’otages. Environ 1.200 candidats à l’immigration seraient actuellement détenus dans le sous-sol des grandes maisons construites, grâce à l’argent des trafics, à la lisière de la bande de Gaza. Leurs geôliers se livreraient à toute sorte d’exaction : torture, viols. Certains groupes de bédouins se livreraient maintenant à des trafics d’organe. Mais le business le plus lucratif reste le kidnapping. Ils appellent les familles des otages au pays pour leur exiger de verser une rançon qui paraissent irréalistes lorsqu’on sait que ces
hommes et ces femmes ont quitté leur proche qui sont, eux aussi, dans un dénuement total.
Les falashas ou les juifs d’Ethiopie Comme dans les républiques islamiques, les gouvernements israéliens sont obligés de se référer aux rabbins avant de prendre des décisions. Au nom du sionisme c’est-à-dire le regroupement du peuple d’Israël au sein d’un même Etat, les Falashas d’Ethiopie ont bénéficié de la loi du retour (loi permettant à tout juif dans le monde d’immigrer en Israël). De plus, l’Etat hébreu est lié par un traité de l’ONU, adopté en 1951 qui stipule que « aucun Etat ne peut expulser les demandeurs d’asile originaires d’un pays où ils pourraient être en danger ». Les Falashas aussi appelés les Beta Israël sont des minorités qui ont vécu pendant des siècles dans les provinces Nord de l’Ethiopie. Quant à leurs origines, deux versions se confrontent. D’abord, que ce sont des israéliens qui ont accompagné le prince Ménélik – fils du roi Salomon et la reine de Saba – lorsque celui-ci ramena l’arche d’alliance (le coffre contenant les 10 commandements) en Ethiopie au Xème siècle av. J.C. Et la seconde thèse professe que les Beta Israël sont les descendants de la tribu Dan parmi les dix autres tribus perdues en 722 av. J.C. Ce n’est qu’au début du XXème siècle, que des juifs se sont penchés sur le cas pour rappeler à leurs coreligionnaires de l’existence des Falashas. Mais même au début des années 1950, au moment de la création de l’Etat d’Israël, les rabbins orthodoxes refusent de reconnaître les Falashas. De 1960 à 1975, l’émigration vers l’Etat hébreu se faisait sous le prétexte de pèlerinage et de profiter de la solidarité de sympathisants pour y rester. C’est à cause des soubresauts politiques éthiopiens et l’instabilité régionale (Erythrée, Soudan, Somalie…) dans la corne de l’Afrique à partir de 1974 que des vagues successives de juifs d’Ethiopie ont migré. Une filière clandestine s’est organisée à partir du Soudan ; elle exfiltre les réfugiés du Nord de l’Ethiopie. Ils sont arrivés en Israël par le biais de bouche à oreille ou par des familles qui s’y sont déjà installées. Mais les vagues successives de rapatriement se sont faites à chaque fois que des menaces de mort pèsent sur les Beta Israël. En 1984, la famine et la guerre ont provoqué la fuite vers le Soudan de cette population des provinces du Tigré et du Gondar, l’opération Moïse a
été la mise en place pour évacuer des milliers de réfugiés du Nord de l’Ethiopie. Entre 1984 et 1986, pas moins de 15.000 réfugiés falashas sont « rentrés » au pays. Le plus spectaculaire fût l’opération Salomon de 1991. Lors de la chute du régime marxiste de Mengistu Hailé Mariam, un pont aérien a permis en deux jours de rapatrier 14.000 falashas vers Israël, fuyant les zones de guerre du Nord et réfugiés à Addis-Abeba. Aujourd’hui, cette communauté de juif d’Ethiopie est estimée à environ 120.000 âmes en Israël. Le choc culturel et une mauvaise adaptation font qu’elle vit en marge de la société israélienne. Par mimétisme ou par réflexe acquis dans les années 1980 et surtout par de vagues connaissances déjà installées que ceux qui, aujourd’hui, quittent la corne de l’Afrique et osent braver le désert de Sinaï pour gagner la Terre Promise !
Hommage à Samia Yusuf Omar
P
orte-drapeau de la Somalie au JO de Pékin en 2008, la sprinteuse Samia Yusuf Omar, à l’époque âgée de 18 ans, s’est ali-
Samia Yusuf Omar
gnée sur 200 m pour participer à la grande fête de l’olympisme. Peu importe la performance, elle était le symbole de toutes femmes de son pays, prisonnières des carcans religieux. De retour à Mogadiscio, elle a d’ailleurs reçu des menaces de mort de la part des shebabs. La charia interdit toute compétition sportive et Samia décida de fuir en 2010. Elle s’établit en Ethiopie pour pouvoir continuer à s’entraîner. Mais au mois d’avril dernier, elle décida de partir pour préparer les JO de Londres en Europe. Direction l’Italie via la Libye, à bord de ces frêles embarcations chargées jusqu’à ras bord. Elle n’a jamais pu rallier sa destination.
Alex ZAKA
5 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
politique
RDC : de nouveaux conflits dans l’Est Les Kabila père et fils ont sans doute fait entrer le loup dans la bergerie congolaise. Comme on le dit prosaïquement, le Rwanda se paie et ce depuis plus de 20 ans. L’Est de la RDC : richesse minière, objet
sur la bête de convoitise des voisins et des rapaces internationaux sans compter la dimension ethnique. Equation insolvable ?
Du CNDP au M23
Comme en 2008, le Nord Kivu est de nouveau rentré en éruption. Cela fait maintenant quatre mois que le Mouvement du 23 mars 2009 (M23) a repris le chemin des armes le long des frontières que la RDC a en partage avec ses voisins : l’Ouganda et le Rwanda. Comme un volcan en sommeil et qui se réveille aujourd’hui, cette guerre charrie son cortège d’horreurs : des centaines de morts dont des civils, des femmes violées, des centaines de millier de réfugiés sur les routes pour tenter de s’éloigner des zones de combat. Plus le conflit se durcit et s’étire en longueur, les défections de part et d’autre obligent les belligérants à élargir leur base de recrutement ; ainsi la tentation est grande de vouloir recruter des enfants soldats ou de faire des appels de pied aux anciennes milices. général Laurent Nkunda Le M23 est une émanation du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) dirigé par le général Laurent Nkunda. Dans cette région du Kivu vivent depuis fort longtemps des rwandais en majorité des tutsis qui ont revendiqué la nationalité congolaise, au lendemain de l’Indépendance du Zaïre, que le maréchal Mobutu finit par leur donner en 1972. Bien qu’ils se considèrent comme des congolais à part entière, il existe toujours chez eux cet élan de patriotisme, cette fibre tutsie car ils sont toujours jugés comme des citoyens de seconde zone en RDC. Et aussi cette fierté qui les rattachent au pays ; donc du pouvoir de Paul Kagamé à Kigali. D’ailleurs, Laurent Nkunda est un pur produit du Front Patriotique Rwandais (FPR) tout en étant membre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). L’enfant du Nord-Kivu faisait partie de l’armée de Paul Kagamé qui a marché sur Kigali en juillet 1994. Les réfugiés hutus en RDC qui ont créée l’Armée de Libération du Rwanda (ALR) – devenue en 2000 FDLR – et les milices Interahamwes sont ses principaux ennemis. En 1997, il participa activement au triomphe de Laurent Désiré Kabila (Mzee) qui 6 Diasporas News N°33 Septembre 2012
débouta Mobutu de son trône. Laurent Nkunda ne marcha pas jusqu’à Kinshasa mais on lui confia le contrôle de la province orientale et surtout de couver un certain Joseph Kabila. A l’arrivée au pouvoir de Mzee, les combattants rwandais sont intégrés au sein des Forces Armées Congolaises. Mais Mzee s’est senti envahi par ses anciens alliés et finît par rompre avec le président Paul Kagamé. Ce fût la 2nde guerre civile de 1998 qui opposa les soldats congolais et ses supplétifs pour essayer de repousser les rwandais hors de la RDC. Militaire aguerri, Laurent Nkunda « le général renégat » est soupçonné d’être le responsable de plusieurs exactions, d’enrôlement d’enfants-soldats et de crimes contre l’humanité dans la province Est. Mais il a toujours le soutien du Rwanda. Il a donné du fil à retordre aux congolais jusqu’en 2004 et même au-delà c’est-à-dire en 2009. Il créa alors le CNDP qui contrôlait le NordKivu. Il avait de l’ambition pour ce mouvement militaro-politique qui à terme, selon lui, deviendrait autonome et revendiquerait un territoire : un « tutsi land ». Le CNDP est structuré administrativement et se finançait par les gabelles prélevées sur le commerce, le cheptel ainsi que d’exploitation clandestine de minerais de la région. En 2007, à son apogée, fort de 5 à 7.000 hommes le général Nkunda voulait s’emparer de ville de Goma avec ses lieutenants sanguinaires et réputés comme Kakokele et Bosco Ntaganda qui l’ont rejoint en 2000. L’ombre portée par le CNDP et la réputation sulfureuse de « terminator » Bosco Ntaganda finirent par inquiéter la communauté internationale. Car, mieux équipés et très aguerris, ses hommes pouvaient réellement menacer le pouvoir central en RDC. Les Etats-Unis ont dû exercer une amicale pression auprès de leur protégé Paul Kagamé. Donc le temps était venu pour celui-ci de donner un sens à sa fameuse phrase proférée en 2008 : « si Nkunda devenait un problème pour le Rwanda, je saurais ce qu’il faut faire ». Ce dernier finît par lâcher son lieutenant. Concomitamment, la CPI lança un mandat d’arrêt international contre Bosco Ntaganda pour enrôlement d’enfants-soldats en Ituri. Pour échapper à ce triste sort, ce dernier négocia secrètement son intégration au sein de
l’armée congolaise. A la faveur de ce brusque renversement d’alliance, il y eût une migration d’une grande majorité d’officiers du CNDP qui penchèrent vers Bosco Ntaganda. Dès lors, privé de son état-major, les jours de Laurent Nkunda étaient comptés. Une coalition des deux armées - congolaise et rwandaise - commençait à traquer celui-ci ; jusqu’à son arrestation en janvier 2009. L’accord entre le CNDP et le gouvernement de Joseph Kabila pour mettre fin à la rébellion par l’intégration du mouvement politico-militaire dans la société congolaise fut signé le 23 mars 2009 dans la capitale de la province, Goma !
La
résurgence de la violence actuelle Les soldats rebelles furent ainsi intégrer au sein de la FARDC et la branche politique du CNDP rallie l’écurie de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle de Joseph Kabila. Cet attelage marcha cahin-caha car dès septembre 2010, les officiers de l’ancien mouvement paramilitaire faisaient état du peu de considérations à leurs égards pour dénoncer une sorte de tribaliste au sein de la grande muette. Et surtout les moyens promis pour leur permettre de chasser leurs ennemis jurés, les hutus du FDLR, n’ont pas été à la hauteur de ce qu’ils attendaient. Après les élections présidentielles et législatives de novembre 2011, le président Joseph Kabila avait sans doute commis les mêmes erreurs que son père. Reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans, il a voulu se débarrasser de cet allié encombrant. La communauté internationale et la CPI ont exercé une pression sur le gouvernement congolais lequel se voyait reprocher une protection bienveillante à l’égard du général Bosco Ntaganda. Mais l’enclavement de cette région de l’Est (Masisi) a également empêché le bon déroulement du scrutin. Les matériels électoraux (isoloirs, bulletins de vote) n’ont pas pu être acheminés à temps. Les élections ont été entachées d’irrégularités et même des foyers de tension se sont alors embrasés faisant plusieurs blessés. Résultat : la CENI a purement annulé les résultats des élections législatives dans cette région de l’Est. Le CNDP soupçonne alors le pré-
politique sident sortant d’une part d’avoir gagné grâce aux fraudes et d’autre part de leur avoir surtout privé de représentants au sein de l’Assemblée Nationale. Le M23 joue désormais sur deux tableaux : d’abord politique en demandant Joseph Kabila au gouvernement congolais de respecter les accords passés ; ensuite sur le terrain militaire. Plutôt que d’attendre de se faire livrer par les autorités congolaises à la CPI, le général Bosco Ntaganda a préféré prendre le maquis en se retirant dans le parc des Virunga. L’endroit est pour le moins stratégique. Limitrophe des frontières de l’Ouganda et du Rwanda, de plus il est difficile d’accès, il sert aussi de base-arrière pour acheminer des armes, des pickups et du matériel neuf des deux voisins de la RDC. Les FARDC en guenilles, mal équipées ne font pas le poids face à des soldats déterminés et qui sont rompus à ce genre de guérilla. En juillet dernier, les hélicoptères de la MONUSCO ont été obligés de se déployer pour freiner l’avancée des mutins à Kibumba, verrou stratégique avant la ville de Goma. Le M23 comme sa branche aînée le CNDP essaye d’avoir le cœur de la population dans les villes qu’il occupe au fur et à mesure de leur conquête. A coup de déclarations, il annonce l’instauration d’une administration qui se substituerait à l’Etat central défaillant.
Paul Kagamé mis au ban des nations ?
Les Nations-Unies ont enfin eu le courage de dénoncer le soutien de Kigali aux forces rebelles du M23. Lorsque Joseph Kabila qualifie de « secret de polichinelle » le soutien du Rwanda à la création du M23, son homologue Paul Kagamé rétorque qu’il ferait mieux de gérer les problèmes internes au Congo que de trouver un boucémissaire. A quoi sert la Conférence Internationale sur les Grands Lacs (CIRGL) ? Les ministres des Affaires Etrangères et les chefs d’Etats de la région Paul Kagamé des Grands Lacs voguent de réunion en réunion pour évoquer la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette question a même fait l’objet d’une session extraordinaire en marge du Sommet de l’UA en juillet dernier à Addis-Abeba. La CIRGL a décidé de l’envoi d’une force neutre financé par
l’UA et les Nations-Unies alors que l’Ouganda et le Rwanda, membres de ladite CIRGL ne cessent d’envoyer des nouveaux moyens logistiques pour affaiblir encore plus la RDC. Chercher l’erreur ! Et la MONUSCO ? Si les Nations-Unies avaient voulu en finir avec ce conflit qui, en deux décennies, a fait des millions de morts elles se seraient prises autrement. Ce qui laisse toujours penser qu’il y a des intérêts des puissances industrielles occidentales à cette situation humanitaire désastreuse. La condamnation unanime de Paul Kagamé est assez inédite pour qu’elle mérite d’être mentionnée. Du Conseil de Sécurité de l’ONU à la Belgique en passant par la Grande-Bretagne, tous dénoncent aujourd’hui, l’attitude du Rwanda qui ne cesse d’entretenir un foyer d’insurrection pour arriver à ses fins : avoir la main mise sur la richesse minière d’une partie de la province orientale de la RDC. Historiquement, Kigali considère qu’elle lui appartient. Désolé, mais votre serviteur sera encore obligé de vous ressasser sa marotte sur le partage du continent africain par les puissances coloniales lors de la conférence de Berlin en 1885. Cette intangibilité des frontières fût ensuite gravée dans le marbre par l’OUA en 1963. Le Rwanda et le Burundi étaient rattachés à la Tanzanie qui était une possession allemande. La défaite de l’Allemagne lors de la 1ère Guerre Mondiale a permis au Royaume de Belgique de récupérer le Rwanda et le Burundi. Et les rwandais souhaitent recouvrer une partie de leur terre qui aurait été passée de l’autre côte de la frontière zaïroise. Signe du temps : la secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton, lors de sa tournée estivale chez les « alliés » et les « démocrates » africains n’a pas fait escale à Kigali. Les Etats-Unis, la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont décidé de geler leurs aides au développement en faveur du Rwanda. Le président Paul Kagamé réplique par la fameuse Agaciro (littéralement la dignité). Cette initiative fait appel au sens du patriotisme pour les rwandais de l’intérieur comme de l’extérieur. Il s’agit de lancement d’un fonds de solidarité pour s’affranchir des aides étrangères. Même si cette initiative était déjà dans les cartons depuis un an, elle s’apparente plutôt à une campagne de communication car les moyens et les objectifs à moyen terme ne sont pas encore définis.
La poudrière de l’Afrique Centrale
Voilà plus de 20 ans déjà que cette région-là de l’Afrique n’a pas connu une paix durable. L’axe des Grands Lacs est sujet à de tensions permanentes en raison de facteurs ethniques, économiques et géopolitiques. Une accalmie à court terme est dans l’ordre du possible. Le désarmement des différentes factions rebelles encore moins les médiations internationales et autres tentatives de règlements frontaliers n’ont jamais pu juguler définitivement le conflit. La RDC finira peut-être un jour par se faire « balkaniser » ?
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Lamine THIAM 7 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
politique
Côte d’Ivoire : Les démons de la guerre sont-ils de retour ?
Depuis quelques temps, des attaques répétées sont signalées à Abidjan et dans le reste du pays où la psychose s’est réinstallée dans les esprits. Une situation bien embêtante pour les nouvelles autorités ivoiriennes qui ont fondé tout espoir de redémarrage économique sur une paix malheureusement très menacée.
A
près la fin de la crise postélectorale de 2010 qui a fait un peu plus de trois mille morts, l’on pensait que la boîte de pandour était définitivement refermée en Côte d’Ivoire. Les attaques de ces derniers temps qui visent principalement les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont déjà fait de nombreuses victimes aussi bien dans les rangs des loyalistes que des assaillants encore mal identifiés. Les autorités militaires pointent du doigt des miliciens favorables à l’ancien régime aidés dans leur sale besogne par des mercenaires libériens aguerris à la guérilla urbaine. A cause de la facilité avec laquelle ce commando invisible opère, les autorités militaires soupçonnent des complicités internes. D’où le chamboulement au sein de l’armée où l’on a procédé à une profonde épuration et changement dans la chaîne de commandement.
sécurité nationale américain (National Security Council ou NSC) dépendant directement du président des États-Unis qui joue un rôle de conseil, de coordination et parfois d’impulsion sur les sujets de politique étrangère, de sécurité nationale, et plus généralement Alassane Ouattara
Vague d’arrestations dans rangs des pro-Gbagbo
Création d’un Conseil national de sécurité (CNS) sur le modèle américain, français ou israélien
Le premier signal fort donné par les autorités ivoiriennes a été la mise en place d’un Conseil national de sécurité (CNS) pour pallier au déficit de réactivité des FRCI face à la menace de déstabilisation qui guette le pays. Décision faisant partie de la réforme de défense annoncée. Inspiré du modèle américain voire même français ou israélien, ce nouvel appareil de défense placé sous la haute autorité du président Alassane Ouattara devrait normalement réorganiser les affaires de défense, de sécurité nationale et de renseignement. A l’instar du Conseil de
sur l’ensemble des questions stratégiques. Ou encore du Conseil de défense et de sécurité nationale français (CDSN) présidé par le locataire de l’Elysée, compétent pour toutes les questions de défense et de sécurité, de la politique de dissuasion, de la programmation de sécurité intérieure, de la sécurité économique et énergétique, de la lutte contre le terrorisme ou de la planification de réponse aux crise. Voilà donc le nouvel outil censé protéger la Côte d’Ivoire de toute agression intérieure et extérieure. La question récurrente qui se pose depuis le début de ces attaques est de savoir à qui celles-ci profitent ? Pour le pou-
Pour le pouvoir en place, il ne faut pas aller chercher très loin les coupables.
8 Diasporas News N°33 Septembre 2012
voir en place, il ne faut pas aller chercher très loin les coupables. Sur les antennes de la chaîne de télévision nationale des preuves ont même été d’ailleurs brandies à la face de la nation et du monde par le ministre de l’Intérieur, M. Ahmed Bakayoko. Tout indique que l’ennemi se trouve dans les rangs de l’ancien régime. Après quoi, il s’en est suivi une vague d’arrestations.
les
Ainsi, le numéro 2 de l’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Akoun et plusieurs cadres de cette formation politique à l’exemple des anciens ministres Alphonse Douati et Justin Koné Katina, ont été mis aux arrêts. Le second cité a été appréhendé à Accra au Ghana où il vivait en exil en application d’un mandat d’arrêt international qui le visait. Il devrait Moïse Lida Kouassi être extradé vers Abidjan où l’avait précédé quelques mois auparavant Moïse Lida Kouassi, un des sécurocrates de Laurent Gbagbo, arrêté à Lomé au Togo. Aujourd’hui plus que jamais, le processus de réconAlphonse Douati ciliation en Côte d’Ivoire est au point mort. Plus d’un an après la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) dirigée par l’ancien Premier
politique ministre Charles Konan Banny, le bilan est quasi nul. Les Ivoiriens continuent de se regarder en chiens de faïence, on assiste à un repli identitaire, le tribalisme et le népotisme ont repris le dessus sur la cohésion nationale, les ressentiments ressurgissent dans les discours, en un mot, le dialogue social est rompu. Laurent Akoun La boîte de pandore n’a pu résister aux derniers événements, laissant échapper les démons de la guerre. A Abidjan comme à l’intérieur du pays, les populations sont apeurées et la psychose s’est réinstallée dans les esprits faisant ralentir les activités économiques. Justin Koné Katina
Le programme du président Alassane Ouattara menacé La Côte d’Ivoire qui est passée de l’indice de sécurité 4 à 1 pourrait être de nouveau déconseillée et donc désertée par les investisseurs si ces attaques sauvages ne s’estompent pas. Or, la relance économique est en partie fondée sur les investissements étrangers. Une situation qui mettrait fortement en péril l’ambitieux Plan National de Développement qui vise à traduire dans la réalité le programme de gouvernement du président Alassane Ouattara. Dans pareille situation, la solution n’est certainement pas d’aller résolument en guerre contre un ennemi sans visage. A ce jour, aucune de ces attaques n’a été revendiquée par un quelconque groupe armé comme ce fut le cas lors de la rébellion de 2002 dont on connaissait les tenants et les aboutissants dès les premières heures des attaques. Les appels à la table des négociations lancés par les autorités ivoiriennes auront-ils un écho auprès de ceux qui veulent déstabiliser la Côte d’ Ivoire ? Pour l’heure, aucun répondant ne s’est signalé pour se faire entendre avant que toute discussion ne soit engagée. Clément Yao
Brèves Ethiopie : Meles
enterré, son successeur en vedette devant le gotha africain L’Ethiopie a enterré dimanche 02/09/12 celui qui l’a dirigée sans partage pendant 21 ans, Meles Zenawi, devant les dirigeants africains pour qui il était un visionnaire du développement du continent et en présence de son successeur désigné, le quasi-inconnu Hailemariam Desalegn. Des dizaines de milliers d’anonymes se sont rassemblés sur l’immense place Meskel, au centre de la capitale Addis Abeba, pour accueillir le cercueil, drapé du drapeau national et orné de fleurs blanches.
l’Afrique dans la peau
Angola : Dos Santos gagne, l’opposition dénonce, les ob-
Abidjan
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Cotonou
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673€*
Conakry
658€*
servateurs satisfaits
La réélection de José Eduardo dos Santos à la présidence de l’Angola se confirmait dimanche 02/09/12 soir après la victoire de son parti aux élections de vendredi, et si l’opposition dénonce des fraudes, les observateurs étrangers ont jugé le scrutin « libre et transparent ». Le président dos Santos, âgé de 70 ans et au pouvoir depuis bientôt trente-trois ans, était le grand favori de ces élections, les troisièmes seulement depuis l’indépendance du Portugal en 1975.
Guerre en Irak : Desmond Tutu estime que Blair et Bush devraient être jugés
L’archevêque noir sud-africain et prix Nobel de la paix Desmond Tutu estime que les anciens dirigeants américain et britannique George Bush et Tony Blair devraient être jugés à la Haye pour la guerre en Irak, basée selon lui sur « un mensonge ». « Une vieille antienne », lui a rétorqué M. Blair immédiatement dans un communiqué. Mgr Tutu expliquait dans une tribune les raisons pour lesquelles il a renoncé, cette semaine, à participer à Johannesburg à une conférence à laquelle assistait aussi l’ancien Premier ministre britannique. L’archevêque reproche à MM. Bush et Blair d’avoir menti en prenant pour prétexte à l’invasion de l’Irak la possible présence dans le pays d’armes de destruction massive, alors qu’ils voulaient uniquement «se débarrasser de Saddam Hussein», son ancien président.
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AFP
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Diasporas News
politique
52 èME ANNIVERSAIRE DE SON INDEPENDANCE, LA CôTE D’IVOIRE RENOUE AVEC LE PASSé. « Une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère »
C
’est sur ce signe que les autorités Ivoiriennes ont voulu placer la célébration des 52 ans de l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 07 aout 2012 à travers le monde entier. Le message solennel du chef de l’état Son Excellence le Président ALASSANE DRAMANE OUATTARA, à l’occasion de cette commémoration est un message d’espoir, d’union et de paix entre les fils de la Côte d’Ivoire. Dans la ferveur de cette grande fête de la république, l’Ambassade de Côte d’Ivoire sous la présidence de Madame Janine TAGLIANTE-SARACINO ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de la république d’Italie n’a pas voulu manquer l’occasion. Ainsi la communauté Ivoirienne s’est retrouvée dans un cadre très somptueux de ROME, capitale politique de l’Italie pour manifester les 52 ans d’anniversaire de la Côte d’Ivoire en présence de plusieurs ambassadeurs accrédités en Italie. Lorsque S.E.M Janine TAGLIANTE –SARACINO monte sur le podium pour son allocution, son appel au renforcement de la démocratie et à la réconciliation entre les fils de la Côte d’Ivoire pour un développement solidaire, comme un leitmotiv suit la ligne directive tracée par le gouvernement Ivoirien. « La Côte d’Ivoire renait, et cette commémoration est un moment privilégié pour un pays qui s’ouvre aux autres, un moment pour exprimer la solidarité et la volonté des Ivoiriens de vivre ensemble » s’est-elle exprimée. Madame l’ambassadeur n’a pas manqué de remercier le gouvernement Ivoirien et le peuple Ivoirien pour les efforts consentis à la restauration de la démocratie en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens à travers les élections présidentielles et législatives ont manifesté leur volonté démocratique qui a permis au pays d’avoir une base solide de sa démocratie restaurée. La réconciliation est en marche et la communauté Ivoirienne en Italie l’a bien comprise comme le témoigne la présence massive et la joie manifeste pendant cette commémoration. La Côte d’Ivoire retrouve tous ses fils réunis, c’est un moment de partage de nos valeurs culturelles, de l’art culinaire de notre pays et la manifestation de la solidarité fraternelle. S.E.M Janine
TAGLIANTE-SARACINO a exhorté toute la communauté Ivoirienne au message du chef de l’état qui veut que les Ivoiriens se rassemblent tous, s’unissent partout où ils sont pour construire une Côte d’Ivoire forte et prospère. Après avoir fait un bref bilan des moments de difficultés graves qu’a connus la Cote d’Ivoire elle a rassuré les Ivoiriens et salué les performances économiques réalisées par le Président ALASSANE OUATTARA et le gouvernement Ivoirien. « En quelques mois de stabilité les indicateurs économiques marquent une tendance à la hausse pour 2012 ; le taux de croissance affichée est de 8% » a-telle fait remarquer. Sur le plan diplomatique S.E.M Janine TAGLIANTE- SARACINO a souhaité que la communauté internationale intervienne pour trouver une solution rapide à la crise au MALI en félicitant les efforts énormes déjà consentis par la CEDEAO. Aussi souhaite-t-elle le renforcement des relations bilatérales entre l’Italie et la Cote d’Ivoire. Au niveau des nouvelles perspectives de l’ambassade de Côte d’Ivoire en Italie Madame l’ambassadeur a fait savoir qu’elle compte sur le savoir faire de toute la communauté Ivoirienne en Italie forte de plus de 20.000 âmes pour le développement de notre pays. Elle souhaiterait que chaque Ivoirien s’investisse dans le processus de la démocratie en marche pour une Côte d’Ivoire restaurée et salue le rôle prépondérant de la jeunesse Africaine dans un monde globalisé pour l’avancée de la démocratie Africaine, l’exemple du printemps Arabe. Avant de conclure son intervention elle a bien voulu féliciter le peuple Sénégalais qui a fait montre d’une maturité démocratique lors des élections présidentielles passées. Madame l’Ambassadeur a conclu son intervention en invitant tous les hôtes à suivre le message solennel du chef de l’Etat ALASSANE OUATTARA qui a été projeté sur écran géant suivi de la coupure du gâteau pour une Côte d’Ivoire qui renait. Il faut signaler que toutes les représentations diplomatiques accréditées en Italie ont répondu massivement à l’invitation de l’ambassade de la Côte d’Ivoire pour manifester leur amitié renouvelée.
Quelques participants à cette grande cérémonie à l’instar de son Excellence JOSEPH TEBAH-KLAH ambassadeur de la CI près le SAINT SIEGE et de l’Etat souverain de MALTE ont accepté de nous faire partager leurs émotions. S.E.M TEBAH-KLAH a exprimé sa grande satisfaction des efforts considérables consentis par le président de la république ALASSANE OUATTARA en faveur de la croissance et le développement de la Côte d’Ivoire. Selon lui notre pays renoue avec la tradition et le passé. Le PCA de la société Ivoirienne de Banque M. GEORGES N’DIA a souligné que c’est important que les Ivoiriens se mettent ensemble pour le développement de la Cote d’Ivoire .Il a manifesté son émotion de joie en voyant les Ivoiriens en ce jour danser et se réjouir ensemble. Il a conclu en faisant remarquer qu’après les moments de difficultés qu’a connus la Côte d’Ivoire il faut stabiliser la situation et repartir, c’est donc dans cette direction que les Ivoiriens sont actuellement et nous avons espoir. Monsieur CISSE SEYDOU porte-parole du RDR en Italie a placé cette manifestation sous le signe de la réconciliation et se référant au discours du Président de la république réitère l’appel à la réconciliation et à la retenue. Il a conclu en remerciant Madame l’ambassadeur d’avoir renoué avec le passé avec cette magnifique cérémonie et inviter les Ivoiriens à faire confiance au Président ALASSANE OUATTARA parce que le Gouvernement est au travail pour une Côte d’Ivoire nouvelle. Un diner coloré de toute la richesse culinaire de la Côte d’Ivoire dans sa diversité a été offert par l’ambassade suivi d’un défilé de costumes traditionnels représentant les différentes régions du pays. Et pour boucler la soirée différentes prestations artistiques se sont succédées avec la participation des artistes Ivoiriens vivant en Italie dont celle très remarquée de l’artiste féminine la plus en vue actuellement en Italie SEMAH qui a profité de l’occasion pour présenter son deuxième album « immigrés » déjà sur le marché.
Mme l’Ambassadeur reçoit les invités
Quelques diplomates présents
L’Ambassadeur (au centre) pdt le spectacle
L’Ambassadeur et son époux au milieux de ses invités
Le defilé en tenues traditionnelles
RENE KOUAME (Italie) Le spectacle Musical avec SEMAH
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politique
Sénégal / TCHAD Affaire Habré : Vers la tenue d’un procès au Sénégal Énième rebondissement dans l’affaire Habré. Le Sénégal et l’Union africaine ont signé ce 22 août un accord devant aboutir à la mise en place d’un tribunal spécial pour mener l’instruction puis le procès de Hissène Habré. Un accord qui intervient après les injonctions de la Cour internationale de Justice, de l’Union africaine mais surtout après le changement à la tête du Sénégal.
L
’accord intervenu doit permettre la création d’une juridiction ad hoc, basée à Dakar pour juger Hissène Habré des crimes de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et la torture. « Vu les circonstances et les problèmes rencontrés à la tenue du procès, la juridiction Ad hoc semble être la solution. C’est une juridiction non permanente créée exceptionnellement pour de tels cas » explique Aissatou Ndong, avocate sénégalaise au barreau de Paris.
l’Union africaine Un tribunal Ad Hoc à Dakar demande au En clair, il s’agit de la création d’un tribunal spécial pour juger Hissène Sénégal de juHabré au Sénégal. L’accord a été signé en juillet à Dakar après quatre jours de réflexions entre des experts de l’Union africaine et ger l’ancien des juristes sénégalais. Le texte prévoit la création de quatre chambres président extraordinaires au sein de la juridiction sénégalaise. Ces chambres vont statuer sur les différents chefs d’accusation. Chaque chambre sera composée de magistrat africains, de juges sénégalais et d’un représentant de l’Union africaine. Le recrutement des juges doit permettre la mise en place des chambres spéciales pouvant aboutir au jugement de Hissène Habré. « C’est la première fois, non seulement en Afrique mais dans le monde, que les tribunaux d’un pays jugent un ancien dirigeant d’un autre pays pour des crimes présumés de droits humanitaires » a constaté Reed Brody, conseiller de l’organisation de défense des droits humains, Human Right Watch, dans la presse française. Rappelant le cas Pinochet, c’est une position que nuance Samba Kandji, juriste en droit international qui a soutenu un mémoire de DEA sur « la compétence universelle : entre obligation et faculté
pour les Etats ». La compétence universelle qui est souvent soulevée dans l’affaire Habré. « La compétence universelle c’est la faculté donnée à un Etat de juger un étranger qui a commis un crime sur des étrangers à l’étranger ». Le lien : Habré habite au Sénégal depuis 1990. Dans ce cas, la compétence universelle s’exprime en deux manières soit on juge l’individu soit on extrade.
Un éventuel procès qui pose questions
Inculpé une première fois par la justice sénégalaise en 2000, Hissène Habré devrait être poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture. L’ancien président tchadien au pouvoir de 1982 à 1990, est réfugié au Sénégal depuis 22 ans. La justice sénégalaise sous Abdoulaye Wade
s’était alors jugée « incompétente » pour le traduire en justice. Rebondissement en 2006, l’Union africaine demande alors au Sénégal de juger l’ancien président tchadien « au nom de l’Afrique ». Abdoulaye Wade avait réclamé 5 milliards 600 millions nécessaires pour l’organisation du procès au Sénégal. Une somme conséquente que certains mettront sur le compte d’une « dérobade supplémentaire » après son refus d’extrader Hissène Habré en Belgique où une information judiciaire avait été ouverte après le dépôt de plainte de « victimes ». Aujourd’hui quelle est la compétence des autorités Sénégalaises pour juger Hissène Habré? « On suit la règle de l’extradition à la lettre : phase judiciaire suivie d’une autre administrative. A mon sens la politisation va beaucoup nuire à la tenue d’un procès véritable-
ment équitable » s’inquiète Samba Kandji. La question du timing se pose également. Est-ce que, comme l’avait annoncé en juin le nouveau président sénégalais Macky Sall, le procès pourra débuter avant la fin 2012 ? Les délais semblent assez courts pour une instruction sérieuse et un procès digne de ce nom. « Le délai est court mais il s’agira dans un premier temps de poser les actes concrets mais le procès va prendre certainement beaucoup de temps » assure Samba Kandji. Rappelons que la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye, saisie par la Belgique il y a trois ans avait ordonné au Sénégal, en juillet 2012, de juger Hissène Habré ou de l’extrader. Il est recensé près de 40 000 présumés victimes de l’ancien dictateur tchadien. Moussa Diop 11 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
politique
Le bourbier malgache Les
citoyens retourneront aux urnes l’année prochaine. Qui sera le prochain président de la République ? L’Afrique du Sud devra jouer son va-tout pour faire rentrer son poulain Marc Ravalomanana. Date butoir : six mois avant le début du scrutin c’est-à-dire le 7 octobre !
L
e 8 mai 2013 aura enfin lieu le 1er tour des élections présidentielles. Et le 3 juillet suivant, seront jumelées son 2nd tour et les élections législatives. Cette annonce a été faite par la Commission Electorale Indépendante de la Transition (CENIT) en présence de madame Fatma Samoura, le Coordonateur résident des Nations-Unies à Antananarivo, au début du mois d’août dernier. Le choix du calendrier tient compte des saisons de pluie entre novembre et mars mais surtout de l’audit et des recommandations des experts électoraux internationaux dépêchés par l’ONU. Les malgaches voulaient anticiper la date de ces élections et le plus vite serait le mieux mais c’est celui qui paie qui commande. L’organisation des scrutins coutera la bagatelle de 71 millions USD contre 320 millions pour la Côte d’Ivoire. Depuis les soubresauts politiques de l’année 2009, ce ne sera qu’au terme de cette séquence électorale que Madagascar pourra se prévaloir d’un retour à l’ordre constitutionnel. Il signifiera également la reconnaissance internationale, la fin de la suspension des instances internationales et l’ouverture des robinets financiers des bailleurs de fonds. Oui car depuis trois ans que les sources se sont taries. Rappelons que plus de 65% du budget de fonctionnement de l’Etat émane de subventions internationales. Le coup d’Etat de la Guinée du capitaine Moussa Dadis Camara en 2008, celui du Niger de Salou Djibo en 2010 ont depuis fort longtemps été « régularisés ». Pourquoi le peuple malgache mérite-il un tel traitement de la part de la communauté internationale pour qu’il lui faille quatre bonnes années pour régler une crise politique ? 20 millions de malgaches ont été ainsi sacrifié sur l’autel des intérêts géostratégiques des puissances étrangères : l’Afrique du Sud, 1ère puissance économique de la SADC (la communauté économique de développement régionale) ; les Etats-Unis et la France. La société est en déliquescence : insécurité dans les zones rurales, attaques à main ar-
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mée perpétrées par les voleurs de troupeau de zébus, recrudescence des cambriolages et de vols à l’arraché dans les grandes villes. La situation socioéconomique est catastrophique ! En pareille circonstance, un embargo financier sur le pays est toujours contre-productif. Il ne fait que favoriser l’émergence d’une nouvelle classe d’oligarque parmi les dirigeants de la période transitoire. La corruption et les trafics de matières premières (or, saphir, bois de rose) ont prospéré pendant que la plèbe subit les vicissitudes de la vie quotidienne.
sous l’éteignoir depuis l’accession au pouvoir de Andry Rajoelina (TGV) en 2009. Mais le veto des Etats-Unis au sein de cette institution est passé par là. Les américains ne souhaitent pas collaborer directement ni reconnaître un gouvernement illégitime et inconstitutionnel.
Les limites de la médiation de la SADC
Retour sur la pointe des pieds de l’Union Européenne Le peu de tissu économique est parti en lambeaux. Plusieurs experts en matière de développement sont montés aux créneaux pour tirer la sonnette d’alarme afin de lever les sanctions économiques. Après des années de tergiversation, l’Union Européenne a consenti au redéploiement de son aide humanitaire c’est-à-dire dans le domaine de la santé et l’éducation, pour un montant de 54 millions USD. Le peuple malgache pourra remercier le Commissaire au développement Andris Piebalgs. Au mois d’août dernier, il a déclaré : « L’instabilité politique et la crise économique à Madagascar entraînent des conséquences dramatiques pour les populations. Avec nos nouveaux programmes, nous allons concentrer nos efforts sur la santé, l’éducation et le rôle de la société civile au bénéfice des plus démunis et permettre au pays de poser les premiers jalons d’une nouvelle dynamique de développement ». Tant que Louis Michel détenait le poste en plus de sa casquette de co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, jamais l’Union Européenne n’aurait accepté de débloquer partiellement ses subventions. L’ancien ministre belge alias « Kabilou » – du fait de son accointance avec Joseph Kabila – était aussi un grand ami de Marc Ravalomanana. Quant à la Banque Mondiale, elle a aussi décidé d’emboîter le pas à l’UE. Elle voulait reprendre ses financements à destination de la Grande Ile. 150 millions USD ont été mis
Marc Ravalomanana et Andry Rajaolina
Dans la crise malgache, l’Afrique du Sud, via la SADC, s’est arrogé le monopole de la médiation de la crise malgache. Et lorsque madame Nkosazana Dlamini-Zuma a été élue présidente de la Commission de l’UA au dernier sommet d’Addis-Abeba le 15 juillet dernier, tous les leviers étaient entre les mains de la première puissance économique du continent pour faire fléchir les deux principaux protagonistes : Marc Ravalomanana et Andry Rajaolina. Dès le 17 août un ultimatum a été lancé à l’actuel Président de la Transition et son prédécesseur pour parvenir à un accord avant le 31 juillet ! Faute de quoi celui qui sera jugé être un facteur de blocage subira la foudre de la SADC. Une rencontre fut aussitôt organisée le 25 juillet sur une île isolée parmi les dizaines que compte l’archipel des Seychelles. Elle a été placée sous l’égide de leur hôte le président seychellois James Michel et son homologue Jacob Zuma. Une nuit de discussion et la promesse de se revoir mais après la date butoir. Donc pas d’accord et pas de sanction non plus !
politique Quels sont les facteurs de blocage ? Le retour du l’ancien chef de l’Etat de son exil sud-africain et sa candidature pour les futures élections. Il a été condamné par contumace sur quelques abus de biens sociaux dont l’achat d’un Boeing 737 de 60 millions USD et jugé responsable de la mort d’une trentaine de manifestants devant la grille de son palais en 2009. Le 9 août, un second face-à-face a eu lieu, toujours aux Seychelles mais cette fois-ci à Mahé. Les médiateurs ont changé de mode opératoire : que chacun écrive ses propositions et ils se chargeront de faire la navette entre les intéressés avant la signature d’un accord. L’échange a été bref, moins de 20 mn mais les deux protagonistes se sont campés sur leur position. Deux jours après, l’Afrique du Sud dépêche son vice-ministre des Affaires Etrangères Marius Fransman à Antananarivo pour une recherche de solution « malgacho-malgache » et qui devra être présentée au prochain Sommet des chefs d’Etat de la SADC censée se tenir à Maputo le 17 août. Outre la consultation de partis politiques, l’émissaire de Jacob Zuma s’est surtout entretenu avec les chefs militaires qui jugent que le retour anticipé de Marc Ravalomanana est un facteur d’instabilité pour le pays. Andry Rajaoelina et les trois généraux furent ainsi « invités » à Maputo pour plancher devant les chefs d’Etat. Mais toute affaire cessante, le président Jacob Zuma a dû précipitamment rentrer pour faire face au drame des mineurs de Marikana. Le communiqué final du Sommet de la SADC était à l’avenant et comme à chaque fois depuis 3 ans ; il est resté très vague : « intensifier le dialogue avec les principaux partis malgaches afin de (…) prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre entièrement et urgemment la feuille de route ». Pour les résolutions, la SADC va envoyer des officiers pour une mission d’évaluation de deux mois. Au terme duquel, ils jugeront de concert avec les militaires malgaches des conditions du retour au bercail de Marc Ravalomanana.
Qui
va se présenter aux présidentielles ou le « ni-ni » ? Et si les deux protagonistes ne peuvent pas se présenter aux élections présidentielles ? Elle fait écho aux déclarations de la mission d’experts aux élections des Nations-Unies du mois d’avril. Elle fût ensuite reprise par le Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI) et ex-ministre des Affaires
Etrangères de l’île Maurice Jean-Claude de l’Estrac. Et maintenant, Cette suggestion fait son chemin parmi l’équipe de médiation. Le ministre seychellois des Affaires Etrangères Jean-Paul Adam ainsi que la troïka de la SADC l’ont ouvertement évoqué. Sur ce point, TGV a fait un pas en avant : « j’accepte de ne pas me présenter à condition que Marc Ravalomanana ne sème plus le trouble et ne revienne au pays qu’après les élections ». Mais l’ex-chef d’Etat ne l’entend pas de cette oreille et a rejeté cette proposition. Et pourtant le rapport de force n’est pas en sa faveur. Mais l’homme n’a pas froid aux yeux maintient ses ambitions : d’abord, exiger une amnistie alors même qu’une nouvelle enquête a été ouverte pour crimes de guerre présumés contre lui auprès de la justice sud-africaine ; ensuite, il veut absolument se représenter aux présidentielles. De surcroît, le temps joue contre lui. Passé la date du 7 octobre, il sera de facto exclu de la course à la magistrature suprême car la loi électorale stipule qu’un candidat doit résider au moins 6 mois avant la date des scrutins. Ses supporters ne désespèrent pas de voir leur poulain rentré d’exil. Marc Ravalomanana vient d’être réélu vice-président de la Fédération des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM). Au cours de leur conclave
Andry Rajaolina et Marc Ravalomanana
annuel, les pasteurs ont choisi de le reconduire malgré une longue absence. Est-ce encore une affaire de gros sous ? L’ancien président de la République s’est déjà servi entre autres de son influence au sein des fédérations chrétiennes pour son accession au pouvoir en 2002. Quant on sait le poids de l’église (5 millions de chrétiens donc au bas mot 2 millions de voix potentiels dans une élection nationale) et l’ingérence de celle-ci dans les affaires politiques depuis 40 ans, cette victoire pourrait lui servir de tremplin pour justifier son retour. Alex ZAKA
La malédiction du pétrole
L’agence américaine de recherche minière et géologique, l’US Geological Survey a remis en avril dernier au président Barack Obama l’état d’évaluation des réserves de pétrole et de gaz du Canal de Mozambique. Il englobe géographiquement les côtes mozambicaine, tanzanienne– rive gauche – et la côte ouest malgache et les Seychelles – rive droite. En termes de gaz, ses gisements off-shore équivaudraient au potentiel de la mer du Nord et en matière de pétrole, il serait aussi prometteur que le golfe de Guinée ! Rien que sur la partie malgache, selon toujours l’US Geological Survey, les réserves sont estimées à 17 milliards de barils de pétrole et 167.000 milliards de pieds cubes de gaz c’est-à-dire tout simplement le niveau de l’Angola. La grille de lecture géostratégique « colle » parfaitement avec l’évolution de la crise politique malgache depuis au moins 7 ans. Il s’agit d’une lutte entre les grandes puissances pour leurs intérêts vitaux en matière d’approvisionnement en énergie. Lorsque qu’en juillet 2005, le président Chirac a fait une brève escale à Madagascar avant de passer ses vacances à l’île Maurice ce n’est pas uniquement pour faire acte de repentance sur le mouvement insurrectionnel de 1947 réprimé dans le sang (80.000 morts au moins). Il a ainsi tourné une page noire de la colonisation mais avait aussi souhaité que la France soit désormais traitée « d’égal à égal comme tous les partenaires économiques de Madagascar ». Et quand Nicolas Sarkozy demande à son amie, la chancelière Angela Merkel de lui arranger une audience expresse avec le président Marc Ravalomanana de passage en Allemagne, en 2008 ? Motif de l’entretien : la tenue du Sommet de la Francophonie à Antananarivo en 2010. Ses deux chefs d’Etat étaient des VRP de la compagnie Total qui semble avoir perdu beaucoup de terrain face à ces concurrents (EXXON, Shell, BP…). Et que Total avait « une nécessité urgente de rattraper son retard sur l’offshore de l’Afrique de l’Est ». De même que Juan de Nova, une petite île à moins de 200 miles nautiques de la côte Ouest de Madagascar n’a jamais été restituée par la France depuis l’indépendance de la Grande Ile en 1960. Elle détient même le statut de Zone d’Exclusivité Economique (ZEE) qui autorise le pays à contrôler les ressources de cet espace. La France joue ainsi sa partition en sourdine. Elle préfère aujourd’hui soutenir discrètement Andry Rajoelina plus francophile. Alors que l’Afrique du Sud et les américains en coulisses manœuvrent pour que leur poulain Marc Ravalomanana, anglophile et businessman, puissent revenir au pouvoir. A.Z. 13 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
rencontre avec
Brou Adjoa Annabelle, UNE FEMME ENTREPRENANTE
La Directrice générale de la SDI s’appelle Brou Adjoa Annabelle. Elle est née en juillet 1980 à Abidjan et vit depuis 10 ans en France. D iasporas -N ews : V ous lan - vous et quelles en sont les particuc e z u n e o p é r a t i o n i mm o - larités ? b i l i è r e e n C ô t e d ’ I v o i r e . B.A.A : Ce sont des villas triplex de haut standing De quoi s’agit-il ? bâties sur une superficie de 200 m2 que nous offriAnnabelle Brou Adjoa : Effectivement, il rons aux acquéreurs. s’agit d’une opération immobilière dénommée « Cité DOUA » et qui est pilotée par la Société de développement immobilière (SDI) dont je suis la Directrice générale. Cette société a été créée au mois de juin 2012 par le groupe Net conseil en association avec des hommes d’affaires.
Joseph Kabila
D-N : Quels
sont les objectifs de cette entreprise ?
B.A.A : L’objectif visé par la SDI, c’est d’offrir
aux ivoiriens vivants en Côte d’ Ivoire ainsi qu’à ceux de la diaspora des logements de haut standing. La Sdi est par ailleurs spécialisée dans le lotissement des terrains urbains, la gestion du patrimoine immobilier, la construction de bâtiments (villas basses, immeubles) ainsi que la vente de terrains urbains et ruraux.
D-N : Avez-vous
un délai pour exécuter des travaux ?
B.A.A : Normalement les travaux de construction
devraient débuter au mois de novembre prochain. A partir de cette date donc, nous donnons une durée de 18 mois maximum aux différents acquéreurs.
D-N : Plusieurs promoteurs ont annoncé pareils projets et au finish, rien n’y fait. Quelles garanties offrezvous à vos potentiels acquéreurs ? B.A.A : A nos potentiels clients, nous offrons la garantie solide de nos partenaires que sont la Caisse d’épargne et Net conseil. La Caisse d’épargne est la banque qui accompagne la SDI dans la réalisation de ce projet. Aussi, les clients ont-ils la possibilité de visiter en temps réel les chantiers à l’effet de s’apercevoir de l’état d’avancement des travaux.
D-N : De quels moyens dispose la SDI ? B.A.A : Pour la réalisation de ce projet immo- D-N : Quelles sont les conditions d’acquisition de ces maisons qu’on bilier, la SDI a à son actif environ 200 hectares de soit en Côte d’Ivoire ou à l’étranterrains dans le district d’Abidjan et banlieues. Mais ger ? pour le premier projet dont le début des travaux B.A.A : Nous partons sur la base de la location est prévu pour le mois de novembre prochain, la Sdi compte bâtir sur le terrain de Djorobité dans la commune de Cocody des habitations sur une superficie de 6 hectares. Aussi, la SDI dispose-t-elle d’une trentaine d’hectares de terrain dans la commune de Bingerville.
vente. Ce qui explique que nos futurs acquéreurs devront contracter un crédit soit avec leur banque ou avec nous. Chaque acquéreur négociera donc avec sa banque la durée de son crédit. Ainsi la durée du crédit direct sera de 48 à 60 mois maximum.
D-N : Quelle est votre cible pour la D-N : Un mot à l’endroit des lecteurs de Diasporas-News. réalisation de ce projet ? B.A.A : Nous visons toute la population ivoirienne B.A.A : Je connais le magazine depuis à peine mais en particulier la Diaspora. Qui comme l’expérience l’a démontré a beaucoup souffert des opérateurs véreux et également des parents indélicats. Nous voulons être une interface crédible pour les ivoiriens et les africains qui vivent en occident pour leur permettre après plusieurs années de dur labeur, d’être propriétaires d’un bien mobilier.
D-N : Quel 14 Diasporas News N°33 Septembre 2012
type de maison offrez-
quelques mois mais j’avoue que ce mensuel a changé ma façon de m’informer. Déjà par sa présentation et aussi par son contenu très pertinent. J’encourage toute l’équipe à continuer et aussi à rester toujours proche de nous. Herman DJEA Photos : Willy AKA Famiken’ty Photojournaliste
J
Contacts : +(225) 22 41 62 33 / +(225) 09 56 11 61 / +(225) 07 82 83 75
invité du Mois
Jimmy « veut conquérir toute l’Afrique »
Il se nomme Alassane Koné, né en 1953.Ce talentueux couturier est plus connu sous le pseudonyme de Jimmy, il se dévoile à cœur ouvert pour nos lecteurs.
Joseph Kabila
Diasporas-News : Quel style de couture pratiquez-vous ? Jimmy : Je pratique la couture homme. Je suis spécialisé dans les coutures de costumes, chemises, pantalons et à bas cos (à bas le costume) ou encore saharienne.
m’a donc proposé de faire la couture parce qu’il sentait que je pouvais réussir dans ce domaine. C’est ainsi qu’il m’a présenté à son ami Noel Omonou. C’est donc à partir de là que je suis rentré dans la couture.
grand frère a eu le nez creux. J’ai même fini par m’apercevoir que je possédais un don. Je vous fais la confidence que mon père était lui aussi couturier. Il ne cousait pas les costumes mais en son temps, il faisait des boubous. Et je me rends compte maintenant que c’est à la couture que j’étais prédestiné.
D-N : Depuis combien d’années D-N : Comment êtes-vous arri- pratiquez-vous la couture ? Jimmy : Je ne prendrai pas en compte le D-N : Est-ce que vous pensez vé à la couture ? avoir atteint vos objectifs ? temps passé à l’école de couture mais je me Jimmy : J’ai été influencé par mon grand suis installé à mon propre compte en 1981. Jimmy : Pour moi non. Vous savez que
frère, l’aîné de la famille. Il aimait bien s’habiller. C’est donc de là qu’est venue mon envie de devenir couturier. Il avait un ami du nom de Noel Omonou. C’est lui un jour qui m’a demandé si je ne voulais pas apprendre un métier. Je lui ai dit que je voulais mais que s’il me fallait choisir, ce serait la mécanique. Il
D-N : Vous
aviez voulu au départ être mécanicien. Maintenant que vous êtes ancré dans la couture, pensez-vous avoir fait le bon choix ? Jimmy : Franchement, je pense que mon
la couture c’est comme de l’art où il faut à chaque fois innover. Avec l’expérience que j’ai acquise et surtout le niveau que j’ai atteint dans la couture, j’ai de grandes ambitions. Je veux maintenant me lancer vers l’extérieur, mais d’abord à la conquête de l’Afrique de l’ouest. Je suis connu dans certains pays 19 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
invité du Mois comme le Ghana, le Congo, le Burkina Faso.
soit l’endroit où tu te trouves, les clients viendront à toi.
D-N : Quelle
D-N : Quels
catégorie sociale constitue l’essentiel de votre clientèle ? Jimmy : La clientèle, il faut le dire est très variée. Vous savez qu’au moment de notre installation ici à Treichville Avenue 5 Rue 23 barrée, il n’y avait pas encore d’atelier de couture. Alors nous recevions tous genres de clients. Qui pour la plupart étaient des jeunes élèves du lycée technique, lycée Classique de Cocody. C’est par leur canal que ma clientèle s’est agrandie dans d’autres villes de la Côte d Ivoire et mon nom s’est répandu. Il se trouve que ces jeunes là sont restés fidèles à ma couture. Parce qu’après les études secondaires, ils ont continué à me faire confiance. Aujourd’hui ces jeunes qui sont devenus des personnalités de ce pays orientent vers moi leurs amis, leurs collègues.
D-N : Pouvez-vous
donner des noms de personnalités connues que vous avez habillées en Côte d’Ivoire comme à l’étranger ? Jimmy : Ce serait un peu indiscret mais Il y a des ministres, des avocats, des magistrats, des hommes d’affaires, des enseignants, des jeunes cadres, des africains vivant en Europe et aux Usa …que j’habille. Il y a également des ministres du Faso…etc.(la liste est longue).
sont vos rapports avec les grands stylistes de la place, notamment Pathé’o, Ciss St Moïse et autres ? Jimmy : Ils sont, je pourrais dire au beau fixe. Parce que ce sont des amis. Assez souvent nous nous rencontrons pour discuter. On se fréquente assez souvent.
D-N : A l’instar de certains grands Couturiers de la place, Jimmy ambitionnet-il après l’Afrique d’attaquer le marché mondial ? Jimmy : Il est vrai que pour toute personne ambitieuse, on a envie d’aller partout. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’Europe ou l’Asie c’est une autre dimension. Mais je pense que le plus important avant tout c’est de conquérir le marché africain parce que là, il y a en ce moment beaucoup à gagner. Alors je voudrais procéder par étapes.
D-N : Quels sont vos projets immédiats ? Jimmy : Je compte organiser un très grand défilé dans les pays où j’ai quand même de nombreux clients. Notamment, le Ghana, le Burkina Faso et le Congo. Mais je vise la Guinée équatoriale où je suis réclamé mais mon emploi du temps ne me permet pas pour l’instant de m’y rendre. Tout compte fait, j’irai dans un premier temps en Guinée équatoriale avant de revenir sur le Ghana où le roi Ashanti qui est un grand client m’attend.
D-N : Parmi toute la gamme de Couturiers de renom tant à Treichville qu’en Côte d’Ivoire, comment Jimmy a pu se faire un nom et surtout fidéliser sa D-N : Un mot à l’endroit clientèle. Quel est le secret des lecteurs de Diasporas? News Jimmy : Le secret, je dirais, c’est le Jimmy : C’est un magazine que j’ai travail. Il faut travailler. Parce que je pense qu’il faut mettre du sérieux dans tout ce qu’on fait. Et c’est ce que Jimmy a compris assez tôt. Il faut dire que la couture, est pareille à l’art, la peinture, il faut aimer ce qu’on fait. Quand tu aimes ce que tu fais, cela se ressent sur le travail que tu fais. Alors quelque
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vu pour la première fois au Burkina Faso. Mais je pense que c’est un journal qu’il faut encourager car il met en valeur l’Afrique et ses talents. Herman DJEA Photos : Willy AKA Famiken’ty Photojournaliste
Culture
Musique
Youssoupha, la Consécration avec « Noir Désir »
Il est en train d’écrire actuellement une des belles pages du rap français. Lui c’est Youssoupha, fils de la star de la rumba congolaise Tabu Ley Rochereau dont il a hérité l’expression poétique et exaltée de sentiments personnels, de passions au point de se faire appeler le lyriciste bantou.
P
our «Youss» comme certains l’appellent, la vie de rappeur n’a pas été un long fleuve tranquille; rien ne prédisait que c’était écrit d’avance. De Kinshasa où il est né à Paris et sa banlieue où il passe beaucoup de temps, il a dû se forger, se former sur le macadam des Sound Systems, des scènes underground et des « posses » (ndlr groupe) voilà près de deux décennies. A force de travail, d’abnégation, de sacrifice et de persévérance, Youssoupha a gravi étapes par étapes les escaliers qui mènent à la reconnaissance dans le milieu Rap et l’estime du grand public. Aujourd’hui avec son troisième album intitulé «Noir Désir» sorti depuis janvier, le fils de Tabu Ley fait partie des meilleurs artistes français du moment. L’album de la consécration ? On peut sans doute l’affirmer au regard des critiques positives et des ventes excellentes réalisées sans l’aide des Majors de l’industrie musicale. Et pour celui qui n’avait jamais entendu de rap français, cet album de Youss est une invitation à la découverte de ce qui se fait de bon dans ce style de musique. Loin du cliché largement répandu du rap Game ou du fantasme de rappeur- gangster, avec Youssoupha, on assiste à un rap intelligent, conscient qui éveille à la fois la conscience et la curiosité par l’imagination créatrice et pleine de sens de son génial compositeur. « Noir Désir » se compose de 18 titres dont plusieurs captent notre attention notamment « Dreamin’ » en featuring avec Indila, ou « histoires vraies » avec Corneille et « Espérance de vie » surtout qui pousse à
22 Diasporas News N°33 Septembre 2012
la méditation. Entre envolée lyrique, musique entraînante ou mélancolique, paroles fortes et séduisantes, le « Prim’s parolier » (ndlr un autre pseudo de l’artiste) déploie son artillerie poétique. Amateur de bons mots, de flow et de rimes vous êtes servis. Harmonies entre style et poésie vous conduisent à travers des séquences musicales où se mêlent son hardcore, mélodie douce et même une expérimentale combinaison rumba-rap avec son père Tabu Ley dans la chanson « Les disques de mon père ». De ce père artiste musicien congolais qui fut le premier africain à jouer et remplir la mythique salle de l’Olympia en 1970, Youssoupha en digne fils, quarante deux années après a réussi à en assumer l’héritage artistiquement. Lors de son tout premier concert en ce lieu et en faisant salle comble en Mai dernier, il a repris fièrement le flambeau. Dans quelques mois, précisément le 8 Novembre il s’apprête à relever un autre challenge, celui de s’attaquer au Zénith avec son groupe le Geste Band au grand complet. Une occasion pour lui d’écrire une autre page de son histoire à lui sans être un avatar de son père. Boni NIANGORAN
Agenda par C.K.D.
Culture
Exposition Thématique sur les Réceptacles à Médecine d’Afrique noire. A l’occasion de l’événement «Parcours des Mondes», la galerie Alain Lecomte organise à destination du grand public une semaine d’Exposition Thématique sur les « Réceptacles à médecine, en Afrique Noire Ancienne »
Youssou ndour et ses invites
L’exposition aura lieu à la galerie Alain Lecomte, 21 rue Guénégaud 75006 Paris, du 11 septembre,au dimanche 16 septembre 2012.
34 Quai du Louvre 75001 Paris LE chanteur Sénégalais Youssou Ndour n’a cessé de parcourir le monde pour transmettre ses rythmes et sa voix si particulière. Le temps d’un concert exceptionnel, il est au cœur du Louvre pour célébrer l’ouverture du département des arts de l’Islam. Concert exceptionnel devant la Pyramide du Louvre.
En Afrique noire comme partout ailleurs, de tout temps, il fallait pour conserver les liquides ou les aliments, des ustensiles afin de les recueillir… En médecine traditionnelle, la calebasse était formée et utilisée en serrant un lien situé légèrement au dessus de son milieu, ce qui en croissant, lui donnait une forme de sablier. On y mettait des onguents, huiles à base de plantes médicinales, qui procuraient en pénétrant le bois une patine suintante d’un beau rougeâtre foncé, à la calebasse et à la sculpture en bois qui servait de bouchon. Elle représentait soit un personnage, une tête humaine, animale, soit une forme géométrique, sensés renforcer le pouvoir de la médecine. Un autre conteneur d’origine naturelle, mais animal, était la corne d’antilope, là aussi le bouchon était en bois et sculpté d’une figurine.
Nneka Le vendredi 12 octobre 2012 à 20 : 00 h 28, Boulevard des Capucines - 75009 Paris
Un livre d’art avec un ensemble d’objets rarement vus et reprenant la thématique de l’exposition sera édité par la même occasion au prix de 30 €. www.alain-lecomte.net
Spectacle Cirkafrika Au Chapiteau du cirque Phénix Du 17 novembre 2012 au 13 janvier 2013 Pelouse de Reuilly 75012 Paris 12ème Métro : Liberté / Porte de Charenton / Porte Dorée
Des centaines de costumes colorés, une cinquante artistes, des invitations à la célébration, de la danse, des chants, des instruments traditionnels et contemporains, nous guident pendant 2 heures dans un périple autour du thème de la découverte de l’Afrique. Au programme de Cirkafrika : musiciens, danseurs, acrobates, contorsionnistes, diabolos, jonglerie aux massues, numéro de chapeaux, porté acrobatique, numéro de claquettes, numéro de gum boots, jonglerie aux bols, numéro de cerceaux, balles aux rebonds, icariens, antipodistes...
Lansiné Kouyaté et David Neerman Le vendredi 28 septembre 2012 à 2 0 : 30 h 104 Rue d’Aubervilliers - 75019 Paris
C’est l’histoire d’une rencontre, celle à la fois parfaitement naturelle et totalement inédite de deux instruments issus de la même sève, le balafon et le vibraphone ; celle surtout de Lansiné Kouyaté, musicien virtuose issu d’une grande famille de griots maliens et de son alter ego, David Neerman, musicien improvisateur touche à tout.
le samedi 29 septembre 2012 à 20 : 00 h
Barbara kanam New Morning Le 22 septembre 2012 DE 20H00 A MINUIT
7-9, Rue des Petites Ecuries - 75010 Paris La Diva BARBARA KANAM après une tournée internationale sera pour une soirée la reine du New Morning.. Accompagnée de quelques invités, dont «Le Commandant DONAMOBETI, elle donnera le meilleur d’elle-même pour votre plus grand plaisir !
Soul woman Avec Nneka, c’est à une soul plurielle à laquelle on a droit, avec comme valeur ajoutée le militantisme du reggae, la rage du Hip Hop et le côté sombre du Trip Hop.
Fela day : hommage a fela kuti Le samedi 13 octobre 2012 à 21 : 00 h
19-21 Rue Boyer 75020 Paris FELA DAY ! L’évènement fédérateur : Les hits brûlants du Black Président joués par ses anciens musiciens et la nouvelle génération avec Dele Sosimi, Chief Udoh, Hilaire Penda, Nazaire, Muyiwa, Kuku, Dj Ness. Special Guests : Cheick Tidiane Seck et Mamani Keïta. Rendre hommage à Fela, c’est une manière de saluer la mémoire de cette voix d’Afrique qui avant de s’éteindre avait su briller de toutes ses forces, c’est aussi une façon de regarder l’Afrique, où les problèmes qu’il soulevait sont encore criants.
Carmen Souza au New Morning Le samedi 20 octobre 2012 à 21: 00 h
7-9, Rue des Petites Ecuries - 75010 Paris Carmen Souza sera sur la scène du New Morning à l’occasion de la sortie de son nouvel album Kachupada prévue courant octobre 2012.
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Diasporas News
média
Richard Joffo
CANAL INFO NEWS, la chaîne « tout info » d’Afrique Francophone élargit sa diffusion.
Canal Info News est née en 2006, créée par le Sénégalais Vieux Aïdara qui avait fait le constat du vide dans le traitement de l’information africaine de proximité sur le continent et dans le monde au niveau de l’outil par excellence de l’audiovisuel qui est la télévision.
E
n effet, l’un des grands travers des médias occidentaux consiste à cultiver « l’afro-pessimisme » en ne présentant à la face du monde que les aspects les plus négatifs du continent. À de très rares exceptions, l’Afrique qui gagne, l’Afrique qui brille, l’Afrique qui invente n’est jamais évoquée. En revanche les conflits armés, la pauvreté, l’instabilité politique, les maladies, la famine reviennent régulièrement suscitant ainsi la méfiance chez les investisseurs potentiels et le découragement chez les jeunes. En revanche, lorsque des événements graves, comme ceux du Mali, qui devraient mobiliser les médias internationaux se produisent… silence radio ! Alors que la cause est urgente si l’on veut éviter une catastrophe humanitaire et mondiale par contamination en donnant un pays à AQMI ! Le projet de CANAL INFO NEWS a été de cibler en premier lieu les populations d’âge mûr vivant sur le continent et en dehors pour renvoyer une autre image de l’Afrique et offrir une véritable information de proximité.
LIBERTÉ DE LA PRESSE IMPLIQUE RESPONSABILITÉ
L
a multiplication des médias entraîne la multiplication des journalistes. Et la foison de sites Internet qui se prétendent « d’information » suscite de légitimes interrogations. Il suffirait aujourd’hui d’ouvrir un blog ou un site pour se bombarder journaliste ! D’accord, mais à condition de respecter quelques règles ! On voit trop souvent des articles fleurir sur certains sites d’information (attention, il y en a de très sérieux que je salue au passage) qui reprennent des propos, rumeurs ou accusations qui traînes ici ou là. Propos émanant le plus souvent de personnes frustrées ou rancunières. Mon goût pour la liberté d’expression m’incite à applaudir. Mais liberté implique responsabilité. Ces prétendus journalistes reprennent ces propos en les « enjolivant » sans pour autant chercher à recouper l’information. Messieurs
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La chaîne a donc été créée comme un service d’information en continu, fondée sur les idées de directs, d’instantanéité, d’événement et d’images. Dotée d’une rédaction africaine, basée à Dakar (Sénégal), à la structure et aux méthodes novatrices avec des moyens techniques modernes, la chaîne traite l’actualité et l’information de proximité à chaud, en temps réel, grâce notamment aux tous nouveaux véhicules satellite.
gascar, la Réunion et Maurice. Infos en continu, magazines, interviews, débats, avec des journaux régulier et quelques grands rendez-vous (dont RENDEZ-VOUS À PARIS l’émission de votre humble serviteur), tels sont les programmes proposés désormais à une très large population, y compris en France, puisque Canal Info News est aussi
Une diffusion internationale Canal Info News émet en hertzien, en diffusion nationale au Sénégal depuis 2006. La chaîne a élargi sa diffusion en intégrant le bouquet CANALSAT AFRIQUE (Plus de 500 000 foyers abonnés) ainsi qu’une diffusion en clair, donc en accès libre et gratuit sur le satellite SES5. Avec SES5 (paramètres techniques : Fréquence 12.053mhz, polarisation verticale, symbole rate 29.950 Mbaud, FEC ¾), la chaîne couvre désormais en clair gratuitement, outre l’Afrique Subsaharienne, 42 pays, la totalité des pays de la corne de l’Afrique (Erythrée, Ethiopie, Somalie, Djibouti), les iles de l’Océan Indien, incluant notamment Comores, Mayotte, Madales « journalistes », une information doit être contrôlée, vérifiée, sur vérifiée, contre vérifiée ! Et si vous ne pouvez pas vérifier, il convient au moins de mentionner que les propos rapportés n’engagent que leur auteur et qu’ils en prennent seuls la responsabilité, faute d’avoir pu les vérifier. Messieurs les pseudos journalistes, un petit rappel La charte de la Presse de 1918, révisée en 1932, puis en 1971 dite charte de Munich, reprise en 1993 par le conseil de l’Europe… mais l’essence du contenu reste le même : 10 points essentiels : 1) respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître 2) défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique 3) publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents
diffusé sur de nombreux réseaux adsl, et Free en particulier. Richard JOFFO 4) ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents 5) s’obliger à respecter la vie privée des personnes 6) rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte 7) garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement 8) s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information 9) ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs 10) refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Richard Joffo
média Le CAMEROUN met à l’honneur un professionnel Français du tourisme. À l’occasion du TOP RESA, le Salon international du tourisme, le Ministre d’État, Ministre du Tourisme et des Loisirs de la République du Cameroun, Monsieur Bello Bouba MAÏGARI, va présenter à la presse le 19 septembre 2012 à la Porte de Versailles à Paris, sa politique en matière de tourisme. Situé à la charnière de l’Afrique Occidentale et Orientale, et s’étirant du fond du Golfe de Guinée jusqu’au Lac Tchad, le Cameroun présente une grande diversité de ressources touristiques grâce à la variété de son relief, de son climat, de sa faune et de sa flore, de ses hommes et de leurs traditions. Plusieurs formes de tourisme peuvent ainsi être développées sur toute l’étendue du territoire national pour le bonheur des touristes qui sont attendus tout au long de l’année. Mais le Ministre d’état insiste beaucoup sur l’ÉCOTOURISME. L’intégration des préoccupations environnementales dans les projets d’aménagement touristique a conduit au classement et à la protection de certains sites naturels à des fins scientifiques, écologiques et touristiques. L’on peut citer notamment :
- le parc national de Korup qui recèle des espèces végétales vieilles de plusieurs millions d’années ; - la réserve du Dja, classée patrimoine de l’humanité par l’UNESCO ; - le mont Cameroun haut de 4070 m ; - les sites de Mayo Rey portant des empreintes fossilisées de dinosaures - le jardin botanique de Limbé. Cette conférence de presse sera l’occasion pour le Ministre d’État de remettre à un professionnel français du tourisme le premier DIPLÔME du MEILLEUR PROMOTEUR TOURISTIQUE du CAMEROUN en FRANCE. On ignore encore le nom du lauréat. Richard Joffo
Auteur, journaliste, producteur et réalisateur télé, Richard Joffo est le créateur de l’Académie Audiovisuelle qui forme les animateurs et concepteurs de programmes de demain. Il est également expert en médias et en communication.
Littérature
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Diasporas News
sport
Jeux olympiques L’Afrique argent et
C
est revenue des Jeux de Londres avec 34 médailles. 11 en or, 12 en 11 en bronze pour seulement dix pays, tel est le bilan du continent noir.
’est l’Afrique du Sud qui vient en tête du classement africain aux J.O de Londres 2012. Six médailles dont trois en or. L’Ethiopie a récolté également trois médailles d’or, suivi du Kenya (une, et onze en tout). Les deux pays Est-Africains ont excellé comme d’habitude en athlétisme, dans les courses de fond.
Rien pour le Sénégal, qui avait un espoir de médaille en football, brisé en quarts de finale
Les beaux moments L’Ougandais Stephen Kiprotich a remporté le marathon des JO-2012, dernière épreuve d’athlétisme de l’Olympiade londonienne Le Sud-Africain Chad le Clos, en finale du 200m papillon a battu le multi médaillé olympique Michael Phelps. Il a également obtenu l’argent sur 100m papillon, cette fois derrière Phelps. Le Kenyan David Rudisha double champion olympique, champion du monde et d’Afrique, qui a fait cavalier seul sur 800 mètres. Il offre ainsi la deuxième médaille d’or à son pays avec à la clé un record du monde : 1 min 40 s 91. La médaille d’argent remportée par le Gabonais Anthony Obame en Taekwondo, qui ramene ainsi la première médaille olympique de l’histoire de son pays.
Les déceptions
Les médailles africaines en détail face au Mexique en prolongations au stade de Wembley. La Côte d’Ivoire, qui misait sur Muriel Ahouré en sprint, n’a pas pu remporter sa seconde médaille olympique après celle de feu Gabriel Tiacoh en 1984 à Los Angeles. C’est la première fois depuis Sidney 2000 que le Cameroun rentre à la maison sans médaille d’or. Cette année à Londres, les footballeurs n’étaient pas qualifiés, et Françoise Mbango, double médaillée en 2004 et 2008 a changé de nationalité depuis, optant pour la France.
Les défections :
Murielle Ahouré Pas de médailles pour l’Afrique de l’Ouest ! On pense au Nigéria, qui rentre bredouille cette fois, par rapport à Pékin 08 notamment. 26 Diasporas News N°33 Septembre 2012
jusqu’en novembre, et donc ne sont pas pour l’instant en infraction avec la loi. Pourquoi ces défections ? Pour la plupart, pour bénéficier de meilleures conditions d’entrainement, ainsi qu’une sécurité financière en Occident. Le boxeur Thomas Essomba, a expliqué son rêve de carrière en Europe à la BBC : « nous voulons devenir professionnels. Nous ne pouvons pas rentrer au Cameroun. Même si nous nous rentrons, nous ne pourrons plus nous entraîner. Tout ce que nous demandons, c’est de devenir des champions. Je sais que l’Angleterre est le meilleur endroit pour nous. Le plus important est de trouver un sponsor, et d’entrer dans des clubs de boxe ».
La sensation aux Jeux Olympiques de Londres : 8 athlètes au total de la délégation camerounaise ont refusé de rentrer au pays. Une footballeuse tout d’abord, puis un nageur, cinq boxeurs et enfin un haltérophile. Tout cela a donné des idées à d’autres: Un judoka et trois cadres de la délégation de la République démocratique du Congo ont eux aussi disparu. Tout comme trois athlètes ivoiriens, trois Guinéens, deux Soudanais et un Ethiopien, portant à 20 le nombre d’athlètes africains refusant de rentrer dans leurs pays. Le ministère britannique de l’Interieur a précisé que ces athlètes disposent d’un visa
- 11 médailles d’Or : Cameron Van Der Burgh (100m brasse H, Natation, Afrique du Sud) ; Chad Guy Bertrand (200m papillon H, Natation, Afrique du Sud), Afrique du Sud (Quatre de pointe poids léger H, Aviron) ; David Rudisha (800h H, Athlétisme, Kenya) ; Ezekiel Kemboi (3000m steeple, Athlétisme, Kenya) ; Tirunesh Dibaba (10 000m D, Athlétisme, Ethiopie) ; Tiki Gelana (Marathon D, Athlétisme, Ethiopie) ; Meseret Defar (5000m D, Athlétisme, Ethiopie) ; Taoufik Makhloufi (1500m H, Athlétisme, Algérie) ; Oussama Mellouli (10 km eau libre H, Natation, Tunisie) ; Stephen Kiprotich (Marathon H, Athlétisme, Ouganda). - 12 médailles d’Argent : Nijel Amos (800m H, Athlétisme, Botswana) ; Antony Obame (+84kg, Taekwondo, Gabon) ; Priscah Jeptoo (Marathon D, Athlétisme, Kenya) ; Sally Kipyego (10 000m D, Athlétisme, Kenya) ; Vivian Cheruiyot (5 000m D, Athlétisme, Kenya) ; Abel Kirui (Marathon H, Athlétisme, Kenya) ; Garam Gaber (-84 kg H, Lutte gréco-romaine, Egypte) ; Alaaedin Abouelkassem (Fleuret H, Escrime, Egypte) ; Chad Guy Bertrand (100m papillon H, Natation, Afrique du Sud) ; Caster Semenya (800m D, Athlétisme, Afrique du Sud) ; Dejen Gebremeskel (5 000m H, Athlétisme,
sport
Jeux olympiques de Londres Bilan décevant des africains devenus par ailleurs champions olympiques de la fuite !
Ethiopie) ; Habiba Ghribi (3000m steeple, Athlétisme, Tunisie). - 11 médailles de Bronze : Timothy Kitum (800m H, Athlétisme, Kenya); Abel Mutai (3000m steeple H, Athlétisme, Kenya) ; Thomas Longosina (5 000m H, Athlétisme, Kenya) ; Vivian Cheruiyot (10 000m D, Athlétisme, Kenya) ; Wilson Kipsang (Marathon H, Athlétisme, Kenya) ; Takiku Bekele (10 000m H, Athlétisme, Ethiopie) ; Sofia Assefa (3000m steeple, Athlétisme, Ethiopie) ; Turinesh Dibaba (5 000m D, Athlétisme, Ethiopie) ; Oussama Mellouli (1 500m H, Natation, Tunisie) ; Abdalaali Iguider (1 500m H, Athlétisme, Maroc) ; Bridgitte Hartley (500m D, Canoë-kayak, Afrique du Sud). Jean-Pierre Esso
P
endant les dernières olympiades, l’Afrique n’a pu décrocher que 34 médailles dont 11 en or. Un bilan décevant par rapport à Pékin il y a 4 ans. Si certains pays ont cependant brillé par leurs prestations et leur détermination, notamment l’Afrique du Sud, Ethiopie et le Kenya il est à noter que l’Afrique de l’ouest en dehors du Nigeria n’a remporté aucune médaille et L’Afrique centrale une seule. C’est dans une autre discipline que les pays de ces deux blocs ont le plus réussi. La fuite, La médaille de bronze est revenue à la Côte d’Ivoire, deux nageurs ont été plus rapides que Michael Phelps, ils ont utilisé une piscine spéciale dans laquelle ne s’était jamais essayé le champion olympique. Le Congo s’est contenté du bronze dans une discipline à part, le marathon des encadreurs. Ils sont allés tellement vite que leurs propres athlètes pourtant bien entraînés n’ont pu les rattraper. En fait, c’est arrivé à Londres qu’ils se sont souvenus qu’ils de-
gardienne de but des lionnes Le indomptables. Mais que dire des boxeurs, du nageur Cameroun l’haltérophile qui a quant à lui etontdearraché leurs quadécroché lification pendant des l’or. Félicita- tournois zonaux ? Simplement que les efforts ont tions ! été fait en vue de l’obten-
plus grande fête sportive mondiale ? Et pour ce qui est du Cameroun les modèles ne manquent pas. Les lions indomptables avaient été sacrés champions olympiques de football en 2000. Françoise Mbango a remporté deux fois la médaille d’or olympique en 2004 et 2008 et bien d’autres avant eux. C’est dire que malgré les conditions de travail et d’entraînement digne de l’époque médiévale et le manque d’infrastructures adéquates, l’ambition et la détermination peuvent permettre aux athlètes d’atteindre les cimes. Mais comment expliquer que certains aient perdu toute ambition et la passion de leur métier ? Deux hypothèses à notre avis peuvent justifier ce comportement : soit les sportifs fuyards n’en étaient pas de vrais et ont plutôt bénéficié de la cupidité des encadreurs. Plausible dans le cas de Drusille Ngako la 3éme
tion du visa pour l’Angleterre et non pour engranger une quelconque médaille olympique. Sidérant pour ces sportifs qui non seulement, avouent ainsi leur incapacité à porter les couleurs de leur pays, et aussi trahissent par là un égocentrisme exacerbé. Un acte ignoble qui jette du discrédit sur tout un peuple. Plus révoltant encore est le soutien que leur a apporte des compatriotes et même certaines autorités camerounaises. Les arguments avancés par ces derniers sont le flou dans lequel est plongé la gestion du sport au Cameroun, le manque de profes-
vaient faire défection, agacés certainement par les mauvais résultats de la délégation de leur pays. Résultats auxquels ils ont pourtant une responsabilité active. Le Cameroun a quant à lui décroché l’or. Félicitations ! Huit athlètes dont cinq boxeurs, un nageur, une footballeuse et un haltérophile ont pris la clé des champs. Et ce n’est pas la première expérience d’athlètes camerounais qui depuis quelques années s’illustrent plus dans la fuite que dans les résultats en compétition. Une situation malheureuse qui remet sur la sellette le mal être de ces potentiels champions. Un mal être nécessairement pas lié à la récession économique comme l’ont pensé certains mais qui est surtout le fait d’une mentalité rétrograde qui s’est enracinée au Cameroun. Le bonheur se trouve en occident et nul part ailleurs .Alors on veut y aller à tout prix et à tous les prix. Sinon comment comprendre que les sportifs, fleurons de toute nation, adviennent à se retrouver clandestins alors même qu’ ‘ils participaient à la sionnalisme et la misère des sportifs. Des arguments qui pris en compte s’appliquent à tous les pays africains au sud du Sahara. Que penser alors du bel exemple donné par les pays de l’Afrique australe tels l’Éthiopie, le Kenya qui dominent depuis des décennies les épreuves de fond ? Il y a même des pays qui n’ont jamais remporté de médailles olympiques et continuent d’espérer. C’est le cas du Gabon qui à force de patience, a arraché son premier métal. Cependant l’espoir demeure avec les autres athlètes qui ont choisi de rentrer à la maison malgré l’escarcelle vide. L’avenir leur donnera certainement raison ! Mireille Ngosso
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Diasporas News
société
Michel Thierry Atangana La France doit s’impliquer un peu plus
L’appel a été lancé le 7 août dernier à paris au cours d’une conférence de presse organisée par les défenseurs de Michel Thierry Atangana
E
mprisonné au Cameroun depuis 1997 pour des motifs restés troubles aujourd’hui, Thierry Michel Atangana, français d ‘origine camerounaise, continue à souffler les affres de la justice camerounaise. Alors qu’ ‘il devait être libéré après avoir purgé sa peine, l ‘absurde qui a toujours prévalu dans cette affaire a refait surface. En effet pour sa dernière comparution avant sa libération, Thierry atangana et ses avocats ont encore dû faire face à une magistrature bancale. Le troisième juge s’étant absenté pour cause d ‘affectation, les délibérés ont été renvoyés à une date ultérieure. Pour les défenseurs du français, ce renvoi a conforté leur sentiment d’injustice et d’acharnement contre lui. Pour se faire entendre, ils ont organisé une conférence de presse le 7 août dernier dans le 13 ème arrondissement à Paris. Il était surtout question pour eux après avoir écumé toutes les voies de recours au Cameroun d’intéresser un peu plus la France à ce dossier qui implique un français détenu au Cameroun. La légitime volonté de libérer la Française Florence Cassez au Mexique, peut-elle s’appliquer au français Thierry Michel Atangana Abena au Cameroun. La douleur qui parcourt les corps à l’idée qu’une jeune Française âgée de 36 ans, Florence CASSEZ, pourrait passer les 60 prochaines années dans une prison mexicaine pour des faits qu’elle n’aurait pas commises, est exactement la même qui est ressentie devant l’acharnement de Paul BIYA et le mutisme observé officiellement par la France depuis 15 années, dans la lente et minutieuse descente aux enfers d’un autre jeune français Thierry Michel ATANGANA ABENA séquestré à 30 ans dans les sous-sols des services de renseignement camerounais sous le prétexte fallacieux de complicité de détournement de deniers publics, sous-jacent à un véritable règlement de compte politique.
Financier de formation, naturalisé français par déclaration souscrite le 1er décembre 1984 devant le Juge du Tribunal d’Instance du Quatorzième arrondissement de Paris où il résidait au numéro 37 de la rue des Thermopyles, Thierry Michel Atangana se voit d’abord confier la restructuration de la dette de certaines multinationales telles Nestlé ou encore Phillips dont les créances sont en souffrance dans les pays africains. Devenu spécialiste de cette zone géographique, il est affecté comme cadre représentant du Groupe LEFEBVE au Cameroun. Dans son pays natal, il sera à la tête du Comité paritaire de pilotage et de suivi des Projets de Construction des axes routiers. Il y fera alors la connaissance des officiels camerounais, notamment des Secrétaires Généraux successifs de la Présidence de la République, jusqu’à la nomination à ce poste sensible de l’ancien médecin personnel du Président Paul Biya, le Professeur Titus Edzoa, qui occupait jusque-là la fonction de Directeur du Cabinet Civil du Président de la République. Thierry Michel Atangana devient ainsi malgré lui un membre du sérail camerounais, toujours détenteur d’un titre de séjour délivré par le Cameroun qui court jusqu’en 2014. Cela n’empêchera pas, dans un pays qui ne reconnaît toujours pas la double nationalité, qu’il en soit promu Chargé de Mission à la Présidence de la République, cumulativement à la Présidence du Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des axes routiers Emporté par l’Affaire dite Titus Edzoa, sorte de rouleau compresseur incompressible La noble mission de Thierry Michel Atangana au camerounais va virer au cauchemar le jour où le Professeur Titus Edzoa, anciennement secrétaire général à la Présidence de la République,
les avocats de Michel Thierry Atangana continuent à croire aux valeurs de justice et d’équité incarnées par la France
28 Diasporas News N°33 Septembre 2012
démissionne avec fracas du Gouvernement le 20 avril 1997 et se déclare immédiatement candidat aux élections présidentielles d’octobre de la même année. Associé par le régime Biya au candidat démissionnaire, Thierry Michel Atangana partage sa descente aux enfers depuis cette date. Les peines carcérales de Thierry Michel Atangana s’enchaînent à mesure que Paul Biya se cramponne à la Présidence de la République du Cameroun. Au point où personne n’est en mesure aujourd’hui de déterminer avec exactitude la nature des différentes accusations, puis des condamnations, qui l’accablent et justifieraient encore sa séquestration. Certains au Cameroun sont convaincu du fait que Michel Thierry Atangana serait le prisonnier personnel du chef de l’état et que par conséquent il ne sera jamais libéré tant que Paul Biya régnera. Une hypothèse qui justifierait la position de Paris dans cette affaire. Cependant les avocats de Michel Thierry Atangana continuent à croire aux valeurs de justice et d’équité incarnées par la France. Ils ont entamé une autre procédure auprès du quai d’Orsay avec l’appui de maître Misamu qui s’est révélé efficace dans les causes difficiles, pour que la France intervienne énergiquement. Le journaliste camerounais Rémi Ngono modérateur de la conférence de presse et ardent défenseur de Michel Atangana en a appelé à la conscience de tous pour que justice soit faite. Il a exhorté les hommes de médias à s’investir dans cette affaire afin de ne pas participer à la prévalence d’une culture tyrannique du sacrifice humain. Si rien n’est fait rapidement a t il martelé, Thierry Michel Atangana Abena s’éteindra dans le silence des cellules de fortune du secrétariat d’État à la défense, au mépris des règles élémentaires d’humanité. Mireille Ngosso.
Gastronomie
CREVETTES PANÉES AU GINGEMBRE ET SA PURÉE DE PLANTAINS Cuisson et préparation 1h00 Difficulté * Pour 1 Personne
***INGREDIENTS 6 grosses crevettes (ou gambas) 1 banane plantain mûre 1 bain d’huile de friture 10 cl d’huile de palme Sel, Poivre noir 1 pointe de couteau d’ail écrasé. Farine et Chapelure Gingembre en poudre 1 piment rouge 1 œuf
***PREPARATION Enlevez et conservez les têtes des crevettes, décortiquez-les en laissant la queue pour décorer, ouvrez-les au couteau le long de la nervure pour les aplatir, lavez-les, salez et poivrez puis ajoutez une pointe d’ails écrasés. Mélangez la farine et la chapelure dans une assiette. Mettez le gingembre en poudre dans une assiette. Battez un œuf entier dans un bol puis salez légèrement. Mettez de l’huile de friture à chauffer dans une casserole.
Roulez les queues de crevettes dans le mélange farine/chapelure en appuyant bien puis, trempez-les dans l’œuf battu et pour finir dans le gingembre. Mettez à frire les queues et les têtes de
crevettes dans l’huile chaude pendant 2 à 4 minutes en fonction de la température de l’huile, jusqu’à ce que la panure des crevettes soit bien dorée. Réservez les crevettes sur un papier absorbant avant de dresser l’assiette. Pour la purée de plantain : Épluchez et mettez à cuire la banane plantain à la vapeur pendant 15 minutes. Coupez le piment en
quatre dans le sens de la longueur. Hachezle finement en prenant soin de retirer les pépins. Chauffez un peu d’huile rouge pendant 5 à 10 minutes ajoutez les morceaux de banane, le piment frais, le sel puis travaillez le tout à la fourchette pendant 10 minutes à feu doux pour obtenir une purée. Bon appétit Danielle EBENGOU
29 N°33 Septembre 2012
Diasporas News
horoscope
BELIER :
L’amour est au rendez-vous ce mois-ci, par contre n’écoutez pas les ragots autour de vous. La rentrée s’annonce bien vous prenez les choses en main. Reposez-vous car vous en faites trop !.
TAUREAU :
Du vague à l’âme qui vous fait prendre de la distance, ne vous laissez pas aller et soyez plus présente avec votre partenaire. Pour la rentrée vous assurez en prenant vos responsabilités. La fatigue se fait sentir.
GEMEAUX :
Quelques remous sur le plan sentimental, mettez de l’eau dans votre vin. Célibataires restez réalistes ! Vous prenez les choses avec plus de recul mais cela ne vous empêche pas de mener vos activités à bien. Dormez et faites du sport !
CANCER :
Vous aurez sans doute à faire un choix professionnel, prenez le temps de peser le pour et le contre. Sentimentalement c’est la douceur de vivre. Vous avez de l’énergie à revendre, sachez néanmoins freiner un peu.
LION :
Côté cœur l’entente est parfaite. La rentrée va être peut être l’occasion de nouvelles opportunités, réfléchissez avant de prendre une décision. La prudence est de mise. Freinez un peu votre engouement pour vous consacrer à l’essentiel !
VIERGE :
La déception fait que vous êtes moins sociable et faites preuve d’une certaine froideur. Reprenez-vous ! La rentrée s’annonce sous de bons auspices, si vous avez des propositions l’avis d’une tierce personne est souhaitable. Mangez équilibré !
BALANCE :
Votre énergie et votre enthousiasme ne peuvent que vous rendre séduisante. Votre sensualité fait mouche avec votre amoureux. Célibataires n’hésitez pas à séduire ! Il est temps de faire aboutir un projet. Un peu de stress en vue, soignez-vous par les plantes.
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SCORPION :
Essayez d’être plus diplomate et ne soyez pas toujours dans l’agressivité. En couple soyez plus souple. Pour cette rentrée faites le point et sachez respecter vos limites. Des problèmes digestifs dus à votre nervosité.
SAGITTAIRE :
Bonne complicité avec votre partenaire. Vous savez vous montrer mystérieuse à souhait. Vous faites votre rentrée dans la détente et la bonne humeur. Vous êtes en forme et pleine d’énergie.
CAPRICORNE :
Votre vie sentimentale retrouve un nouveau souffle, vous êtes sur un nuage. Vous gagnez en assurance et reprenez le contrôle de votre vie. Professionnellement la rentrée est prometteuse ! Apprenez à souffler un peu.
VERSEAU :
Vous êtes à l’unisson avec votre partenaire. Les célibataires se sentent un peu seules. Professionnellement ça bouge, préparez-vous à vous positionner. Le moral est en berne, positivez !
POISSONS :
Des frictions avec votre partenaire, vous êtes à bout. Votre avenir professionnel s’éclaire, vous saurez tirer partie de vos compétences. Entourez-vous de gens positifs pour booster votre humeur.
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