DIASPORAS NEWS JANVIER 2013

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Diasporas news

N°37 Janvier 2013

La référence afro-caribéenne

Mode

Pierrette

Adams

Léonie Amangoua

7 Jour

La Reine de la découpe s’en est allée

ème

pour un 7éme tour

RDC

Remember Patrice Emery Lumumba

CAF AWARDS 2012 Rigobert Song dans la légende

République Centrafricaine le crépuscule du pouvoir

Politique 4

Sénégal

Un tribunal spécial pour Hissène Habré

Juridique 5

Ne pas jeter sur la voie publique

Invité 6

Côte d’Ivoire Libération des prisonniers FPI

Société 14

Kenya

2013, année électorale de tous les dangers

Culture 16

Sport 20

YAYA TOURE

Meilleur joueur africain de l’année

Santé 24

Média 26



Diasporas News N°37 Janvier 2013

Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Hermann DJEA Mireille NGOSSO Faustin Dali DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

édito

La terre continue de tourner… malgré nous !

L

es Maya avaient annoncé la fin du monde pour le 21 décembre 2012 et le destin en a décidé autrement. Dieu merci ! L’extinction de la terre n’a pas eu lieu, sinon vous ne seriez pas en train de lire votre magazine préféré afro-caribéen Diasporas-News, qui a d’ailleurs fait de cet événement sa grande Une au mois de décembre. Est-ce pour autant qu’il faille battre définitivement en brèche la thèse Maya ? Cela donne vraiment à méditer pour les mois et les années à venir. Pour les superstitieux, la fin du monde a été simplement reportée en 2016 voire même à une date ultérieure. Quoi de plus normal qu’à l’aube du nouvel an, les 7 milliards de terriens fêtent comme il se doit, dans la liesse populaire, l’année 2013. Heureux d’avoir survécu à une hypothétique tragédie collective. Depuis qu’à minuit le 31 décembre 2012 la terre a pris date avec la nouvelle année, elle a effectué ses premiers tours complets sur elle-même en 24 heures sans le moindre incident de parcours. Notre belle petite planète bleue n’a pas non plus quitté son orbite et aucun méchant météorite n’est venu la percuter comme l’ont prédit ceux qui prétendent avoir la science infuse. Les survivants que nous sommes devront nous remettre de cette anxiété et affronter sereinement une année 2013 qui s’annonce déjà très difficile. Je ne vous apprends rien, la terre, notre bien commun à tous, se porte de plus en plus mal. Outre le réchauffement climatique inhérent à nos sales habitudes destructrices de notre propre environnement, les prévisions économiques sont dans le rouge. Ce qui porte à croire que les choses ne s’amélioreront pas en 2013. Les effets pervers des quatre années de crise financière mondiale vont amenuiser les chances de toutes perspectives de croissance mondiale, selon les dernières projections du FMI. D’ailleurs, le Fonds monétaire a été bien obligé, en ce début d’année, de corriger et de revoir à la baisse ses prévisions pour 2013. Dans un rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale » rendu public, la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 2,4% en 2013 et 3,2% en 2014. Il devrait y avoir « une baisse importante par rapport aux prévisions de l’Onu il y a six mois qui tablaient sur 2,7% en 2013 et 3,9%

en 2014. Le ralentissement de la croissance, poursuit le rapport, est cependant bien plus prononcé pour deux groupes de pays : les membres de la zone euro, où nous prévoyons une croissance proche de zéro en 2013, et pour trois des grandes économies émergentes, la Chine, l’Inde et le Brésil. » L’Afrique en général et la région subsaharienne en particulier ne sera pas en reste de ce dépérissement économique planétaire. Cependant, l’espoir est permis à la seule condition que la volonté politique, la stabilité et la paix sociale soient au rendez-vous. Le banquier et homme d’affaires franco-béninois, Lionel Zinsou, en donne un aperçu. « La bonne nouvelle, affirme-t-il, c’est qu’il y a de la croissance dans l’économie africaine. 2013, c’est une année un peu particulière parce que tous les instituts de prévision pensent qu’on aura à nouveau une croissance de 5 % et peut-être même 6%. Ça voudrait dire que l’Afrique échapperait à la morosité européenne et à une croissance mondiale moyenne…c’est-à-dire qu’elle a son propre chemin de croissance. » Aux dires du président du Fonds d’investissements PAI Partners, au nombre des pays du monde qui auront la croissance la plus forte, tout continent confondu, figurent six pays africains dont le Ghana et la Côte d’Ivoire. Voici là, de bonnes nouvelles qui devraient encourager les Etats africains à travailler davantage et à redoubler d’effort pour faire de la démocratie, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance (…) la priorité des priorités dans leurs programmes de gouvernement. Nous voici donc repartis en 2013, malgré nous, pour une nouvelle aventure d’une année autour du soleil avec ces incertitudes. Il est vrai que les saisons ne se ressembleront pas encore moins les conditions météorologiques. Il fera de plus en plus chaud sur la planète et le niveau de la mer continuera de monter pour engloutir des pans de notre espace vivable. Nous souhaitons à toutes et à tous, bonne chance pour ce long voyage qui va durer 365 jours avant d’ atteindre notre prochaine destination, c’est-àdire 2014, sains et saufs. Clément Yao


politique

République Centrafricaine : le crépuscule du pouvoir

François Bozizé, humilié, acculé, toujours prêt à négocier. Passées dix

années de son pouvoir à éteindre des foyers insurrectionnels sans avoir le temps de s’occuper de l’essentiel : le bien-être de son peuple… Le Séléka aura-til raison de lui ? Ou un Deus ex-machina tchadien ou un « cousin » français le sauvera-t-il encore une fois ?

L

e régime du général François Bozizé est aux abois et presque condamné à se démettre ou au minimum faire de la place aux ennemis d’hier. Ce n’est qu’une question de jours. Lorsque les soldats rebelles de Séléka, partis du Nord il y a quatre semaines, n’ont aucune difficulté à s’ouvrir les portes de Bangui, les chances d’achever son mandat, à échéance de 2016, sont relativement minces. En pareille circonstance, plutôt que de subir une humiliation, une solution de compromis permet de ménager une porte de sortie honorable qui sied à un président de la République ; même si en son temps celui-ci n’a jamais pris de gants pour bouter ses adversaires hors de l’arène politique. Ses vœux du nouvel An, adressés à la Nation, étaient pathétiques : « je demande pardon à tous ceux qui vivent dans les régions occupées par les rebelles…» Avait-il déclaré avant d’implorer les rebelles de lui laisser son hochet c’est-à-dire « qu’il ne se représentera plus en 2016 mais qu’on lui laisse finir son mandat ! ». Et ensuite, il n’a pas hésité à se défausser sur les Forces Armées Centre Africaine (FACA) qui selon lui ont failli à leur devoir. Seule l’armée tchadienne trouve grâce à ses yeux. Dans ce cas-là à quoi bon avoir remplacé à la tête de l’état-major le général Guillaume Lapo par son propre général de fils Jean-Francis Bozizé ? Depuis le 3 janvier, ce dernier est tombé en disgrâce et c’est le Chef d’Etat qui cumule le portefeuille du ministre de la Défense. Les communiqués et les réactions diplomatiques tombent et indiquent l’ampleur du désastre. « Le président François Bozizé s’est dit prêt à dialoguer avec les rebelles sans délai à Libreville…». Seule la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) semble soutenir encore le chef de l’Etat centrafricain. 350 militaires supplémentaires sont envoyés pour renforcer les 500 hommes de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) stationnée à Bangui. Elle est composée à majorité tchadienne, et contrôle la ville de Damara, située à 75 km de la Capitale et dernier verrou avant la chute de Bangui. Ce rempart défensif est loin d’être une caution au gouvernement en place ; il ressemble plus à une médiation qui temporise face à une situation qui risque de dégénérer rapidement à Bangui. Cette 4 Diasporas News N°37 Janvier 2013

prudence de sioux dissimule surtout une méfiance envers la composition de la rébellion. Parmi les leaders actuels du Séléka, aucun ne donne suffisamment de gage à une alternative crédible pour assurer une transition au sommet de l’Etat.

L’ascension et la chute d’un Général Devenu officier général très jeune, à l’âge de 30 ans, à l’époque de l’empereur Jean-Bedel Bokassa, il a toujours été de toutes les révolutions de palais. Dès1982, il fomenta un coup d’Etat avec la complicité de l’opposant Ange Félix Patassé. Le général Kolingba, a déjoué le putsch et les deux compères se sont retrouvés en exil – Tchad pour le premier et Lomé François Bozizé (Togo) pour le second ; tandis que le troisième larron, le général Alphonse Mbaïkoua se terrait dans son village natal. Ange Félix Patassé accéda enfin au pouvoir en 1993 et nomma son ancien complice Chef d’étatmajor de l’armée. Loyal au tout début de la magistrature, il ne ménagea pas ses efforts pour réprimer les mutineries au sein de l’armée. En 2001, « Ange » de plus en plus contesté par la rue, n’a pu rester au pouvoir que grâce à l’aide de sa garde prétorienne fournie par le Guide Mouammar Kadhafi. La passivité du général Bozizé lors de cette tentative de renversement, intrigua l’entourage du chef de l’Etat. D’ailleurs, il n’a pas attendu son arrestation pour se réfugier de nouveau au Tchad. De cette base arrière, les incursions sporadiques de son groupe en territoire centrafricaine ne sont pas suffisamment percutantes pour porter un coup fatal au gouvernement de Bangui. Mais l’impopularité grandissante de Patassé et le ressentiment des soldats, qui ont de plus en plus pris faits et causes pour la rébellion menée par François Bozizé, ont fait vaciller le régime rongé par le népotisme. En 2002, sans l’aide logistique de l’Ouganda et des milices de Jean-Pierre Bemba – Mouvement de Libération du Congo (MLC) – le régime d’Ange

Félix Patassé était déjà renversé. C’est à la faveur d’un déplacement de ce dernier au Niger en 2003 que François Bozizé rentra à Bangui et conquit le pouvoir. Il régularisa sa situation par un passage par les urnes en 2005. Mais depuis son accession au pouvoir, le chef de l’Etat actuel n’a jamais connu une année sans un foyer d’insurrection à éteindre et des bruits de bottes des casernes. Il ne devait son maintien au pouvoir que grâce au paratonnerre français – dispositif de 1.500 hommes stationné à Bangui – et surtout au parrain régional : tonton Idriss Deby.

Birao, 2006 : la genèse de la rébellion Ville située aux confins de la RCA mitoyenne des frontières tchadosoudanaises, à plus de 800 km de Bangui, elle a été le théâtre d’une rébellion, dès 2006, menée par Michel Am Nondokro Djotodia l’Union des Forces Démocratiques pour le Changement (UFDR). Composée d’anciens compagnons de libération de François Bozizé, ils ont assiégé et occupé cette bourgade de 18.000 âmes et son aéroport. La FACA ne pouvait pas les contenir mais la France est intervenue car son détachement basé à Birao a subi des pertes humaines. En vertu des accords de défense qui lie la RCA et la France, celle-ci a dépêché un renfort d’une centaine d’hommes venus du Gabon et des Mirages F1 en novembre 2006. C’est ainsi que l’avancée des rebelles fut contenue et que des pourparlers ont été engagés sous l’égide du Tchad. Ce n’est qu’en mars 2007 que les deux parties, c’est-à-dire les forces gouvernementales et l’UFDR, ont accepté de signer des accords de Paix avec deux points essentiels : une intégration des rebelles au sein de la FACA, un dialogue politique inclusif. Mais d’autres groupes rebelles se sont invités dans le conflit. C’est au prix d’une médiation de feu OMAR Bongo, qui était capable de faire venir par son avion personnel les chefs de la rébellion et d’appeler le président Bozizé pour lui garantir de ne pas les embastiller à leur


politique retour que l’accord global de Libreville fut signé en juin 2008. C’est ainsi que d’autres mouvements politico-militaires comme l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) et le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPR) ont pu parapher cet accord. Il prévoyait une amnistie générale, la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élections anticipées, une réinsertion des combattants. Mais Birao reste un enjeu stratégique car un autre groupe rebelle, la Convention Patriotique pour la Justice et la Paix (CPJP) la disputait en novembre 2010. L’armée tchadienne a, encore une fois, volé au secours de l’armée régulière pour reprendre le contrôle de cette localité. Le Séleka (littéralement l’Alliance) qui a repris les armes depuis le 10 décembre 2012 est une coalition composée de : l’UFDR, du CPJP et la Convention des Patriotes pour le Salut du Kodro (CPSK). Un leader assez charismatique semble avoir l’ascendant sur le reste du groupe : Michel Am Nondokro Djotodia, ancien rebelle qui a déjà pris le maquis en 2006 avant de s’enfuir au Bénin. Au fur et à mesure de leur conquête des villes du Nord, de l’Est (entre autre Bria, Bambari…) où la présence de l’autorité gouvernementale fait défaut, d’autres groupes se sont joints au mouvement. Le général François Bozizé avait obtenu du président tchadien un contingent de soldats pour former sa garde présidentielle. Mécontents d’avoir été renvoyés, ils font aujourd’hui cette coalition qui marche sur Bangui. Le paradoxe de cette rébellion tient au fait que certains de ses leaders ont rejeté, en son temps, l’Accord de Paix de 2008 alors qu’ils revendiquent maintenant sa mise en œuvre intégrale. Chose rare lors de passage des forces rebelles, on n’entend très peu de plaintes de la part de la population des villes conquises : ni de razzia ou d’exactions de la part des militaires. Cela traduit qu’une bonne logistique assure l’avancée de l’avant-garde de la colonne. D’autant plus qu’ils sont bien habillés et disciplinés. Quels sont les soutiens financiers et logistiques de cette colonne ?

Bozizé lâché par ses protecteurs Le président Idriss Deby Itno est le faiseur de rois centrafricain. C’était de son exil tchadien que l’actuel chef de l’Etat a préparé sa conquête du pouvoir. De tous les mouvements insurrectionnels

qui menaçaient son protégé, le parrain avait toujours envoyé son armée. Moyennant quoi, celui-ci pouvait se servir sur la richesse minière de l’Obangui-Chari, en toute discrétion. Et même certaine fois, les soldats tchadiens ne se sont pas embarrassés pour piller les villages lors de leurs passages. Cette rébellion, qui avance à bride abattue sans trouver aucune résistance majeure sur sa descente vers le Sud du pays, étonne par sa discipline et ses moyens. Outre le Tchad, le Soudan et quelques hommes d’affaires centrafricains assureraient un soutien aux troupes rebelles. Les circonvolutions du président François Bozizé font aujourd’hui l’unanimité contre lui. Les promesses et les accords de paix signés depuis son arrivée au pouvoir n’ont jamais été respectés. Les dernières élections présidentielles de 2011 étaient une mascarade. Vainqueur avec plus 66% de voix, il se retrouve, quelques mois plus tard, acculé à Bangui par ses ennemis qui le contraignent maintenant à s’asseoir sur une table de négociation.

Bokassa-1er

Et La France, grand protecteur de tous les chefs d’Etat centrafricain devant l’Eternel ? Elle faisait la pluie et le beau temps sur les rives de l’Oubangui. Jules Boganda, père de l’indépendance, mystérieusement disparu dans un accident d’avion en 1959, n’avait pas le profil docile qui sied à l’ancienne puissance coloniale. Qu’à cela ne tienne, son cousin David Dacko fut mis en selle avant finalement de choisir un autre cousin : le sous-officier Jean-Bedel Bokassa. Il a régné sous les ailes protectrices de « son Papa », le Général de Gaulle, de « son cher parent » Valery Giscard d’Estaing qu’il a fait empereur Bokassa 1er. Humiliée et excédée la France ramena sur le

trône David Dacko; celui-ci rédigea son discours de reprise du pouvoir dans un avion Transall de l’armée française en 1979. Le général Kolingba, chef d’état-major de David Dacko, le renversa à son tour en 1982. La RCA était à cette époque, un centre névralgique du dispositif de défense français. D’abord, les forces françaises pouvaient se porter rapidement sur la zone de lutte contre le colonel Mouammar Kadhafi, qui ne cessait de fomenter des conflits au Nord du Tchad et enfin Bangui était à mi-distance entre les bases d’Afrique de l’Ouest et de Djibouti dans un contexte de guerre froide et de protection de ses intérêts vitaux. Pendant les 13 années de pouvoir du général Kolingba, le pro-consul de Bangui, le colonel de la DGSE Jean-Claude Mantion étouffait toutes velléités de l’opposition tout en contrôlant les faits et gestes de son protégé. Aujourd’hui le général Bozizé, en appelle à ses cousins d’Amérique et de France pour le sortir de cette impasse. Les EtatsUnis ont financé la traque de Joseph Kony et sa bande d’illuminés de la LRA en RCA. Pour l’instant, aucun résultat tangible ne peut être mis au crédit du chef de l’Etat centrafricain alors que l’argent a été bel et bien dépensé. De plus le permis d’exploitation du site pétrolier de Gordil - octroyé par Ange Félix Patassé au groupe américain RSM Petroleum - fut cédé en 2011 aux chinois par son successeur. Le « cousin » François Hollande, lui, semble vouloir lâcher son homologue centrafricain ; en tout cas, il ne fera rien pour l’empêcher de quitter le pouvoir. Le groupe nucléaire Areva exploite une mine d’uranium à Bakouma, dans le Sud-Est du pays. Le site a fait l’objet d’une attaque de groupes rebelles venus du Tchad en juin 2012. Le cours mondial de l’uranium et l’insécurité grandissante sont les deux critères qui balanceront quant au choix de la France de s’impliquer ou non dans ce conflit interne à la RCA. Enfin, d’un point de vue géostratégique, la communauté internationale ne peut se permettre d’avoir une autre zone d’instabilité en Afrique. La RCA est au confluent d’une région de brassage de plusieurs cultures. Elles peuvent en tous les cas exporter des conflits du Soudan voisin (Darfour) ou servir de tête de pont pour les islamistes venus d’Afrique de l’Est. Alex ZAKA

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politique

Côte d’Ivoire : Libération des prisonniers FPI

Les retombées d’une offensive diplomatique

Depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, c’est un combat acharné que mènent les responsables intérimaires du FPI pour la libération de leurs camarades emprisonnés.

N

ul doute, la direction par intérim du FPI est à pied d’œuvre. L’on a d’ailleurs pu constater cela à travers cette offensive diplomatique lancée par son président par intérim Sylvain Miaka Oureto. Et depuis le 20 décembre dernier donc, cette offensive

L’ex-Premier ministre ivoirien libéré avec ses compagnons plaident pour la libération des autres pro-Gbagbo

Miaka Oureto, président par intérim du Front populaire ivoirien

semble porter des fruits. Puisqu’au terme de cette mission, la justice ivoirienne à accordé à huit détenu pro-Gbagbo la liberté provisoire. Une liberté qui selon le ministre de la justice, garde des sceaux Coulibaly Gnenema ne se justifiait plus d’autant plus que « la détention de ces huit personnes n’était plus nécessaire pour la manifestation de la vérité ». Coïncidence ou résultats d’une offensive menée par la direction intérimaire du FPI ? En tout cas l’on planche plus pour la seconde hypothèse. Car nul n’ignore que depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, la situation est restée tendue entre le FPI et le régime actuel. Au point même que ce principal parti de l’opposition s’est refusé toute participation à l’élection législative. Posant comme préalable à sa participation au 6 Diasporas News N°37 Janvier 2013

jeu politique la satisfaction d’un certain nombre de revendications au nombre desquelles la libération de ses cadres emprisonnés dans les prisons au nord du pays. Et depuis, c’est à un véritable dialogue de sourd que l’on a assisté entre les deux parties qui estimaient chacune être sur le droit chemin avec une logique qui leur est propre. Résultat, le FPI a décidé de se tenir hors du dialogue républicain organisé à l’effet de reprendre le dialogue interrompu avec l’opposition. Face à une telle atmosphère, le FPI semble-t-il a fait le choix de prendre en main sa destinée à travers des actions propres et efficaces. C’est en cela que l’on a vu au mois de novembre dernier, le Dr Sylvain Miaka Oureto déposer ses valises sur les bords de la Seine. Ceci dans l’optique d’une offensive diplomatique. Au cours de cette mission, des rencontres ont eu lieu avec des autorités françaises avec des échanges qui sans doute ont porté sur la situation de l’opposition ivoirienne. Cette visite bien évidemment a permis à la direction intérimaire du FPI de remettre en ordre de bataille ses troupes dont les actions disparates sur le terrain témoignaient

allègrement de sa désorganisation. Hormis cette mission dans l’hexagone, les responsables du FPI ont par ailleurs effectué une visite au Sénégal en début de mois de décembre, où une rencontre a eu lieu avec le tout nouveau président Sénégalais Macky Sall dont la médiation auprès du président Alassane Ouattara a sans doute porté ses fruits vu les résultats qui s’en sont suivis. Même si chacune des parties (FPI et Gouvernement) s’arroge cet acte. Pour l’un, le FPI, c’est un signe de victoire vu que depuis plusieurs mois des requêtes pour la libération de ces prisonniers avaient été rejetées par la justice ivoirienne. Et pour l’autre, le régime Ouattara, cet acte n’a d’autre objectif que de décrisper une atmosphère à forte odeur de soufre depuis la crise post électorale. En tout cas pour chacune des parties, c’est une victoire. Et comme le dit l’adage, la victoire n’a pas de père. Hermann Djea


politique

RDC : Remember Patrice Emery Lumumba

Le 17 janvier marque l’anniversaire de la mort du premier chef du gouvernement du Congo Kinshasa, actuel RDC, 52 ans après, la justice belge s’est résolue à faire la lumière sur sa mort.

Une expérience inoubliable à bord

First in Business

«N

os blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Hommage aux combattants de la liberté nationale ! Vive l’indépendance et l’unité africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain ! » Dixit Patrice Lumumba le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo Kinshasa. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car cette vérité trop crue au roi belge Baudouin 1er a coûté la vie à celui qui a ouvert la voie de l’indépendance au Congo Kinshasa. Le désamour est donc né entre le colonisateur et le colonisé à partir de ce jour là. Patrice Lumumba venait ainsi de se classer ennemi numéro un puisqu’il n’a pas réussi à remporter ce bras de fer qu’il venait d’engager.

Patrice Emery Lumumba

La 17 janvier marquera le 52e anniversaire de la mort d’un panafricaniste qui a eu tort de penser trop tôt à l’avenir d’une Afrique à un moment où l’environnement ne s’y prêtait pas. Depuis sa disparition donc, les interrogations sur les auteurs de sa mort n’ont cessé de fuser et aucune réponse véritable n’a pu être donnée à sa famille. Ironie du sort, ce n’est que cinquante deux ans après sa mort que la Belgique, nation colonisatrice a décidé d’ouvrir un procès à l’effet de situer les responsabilités. Vu que certains témoignages font état de « la responsabilité morale » des autorités belges d’alors.

Faut-il croire en ce procès ? Enfin, pourrait-on s’exclamer ! La justice belge a décidé de faire la volonté de nombres d’africains et en particulier la famille de Lumumba, parce qu’elle vient de dire sa capacité à étudier le dossier relatif à l’assassinat du premier chef du gouvernement du Congo Kinshasa. Cette

décision a été rendue publique le 12 décembre dernier. La justice belge vient ainsi de se déclarer compétente pour lancer une enquête sur cet assassinat 52 ans après sa disparition. L’on se souvient par ailleurs qu’en 2001 déjà, une commission d’enquête avait conclu « à la responsabilité morale » de la Belgique. De fait, il se dit que le Roi Baudouin était au parfum de cet assassinat même si les personnes qui l’ont exécuté sont des ressortissants congolais. Une enquête qui, à dire vrai devrait permettre de lever les zones d’ombre sur cet assassinat qui depuis n’a pas livré ses secrets. Mais la question qui se pose, c’est de savoir les motivations de ce qu’on pourrait appeler revirement de situation. Vu que dans un passé très récent, imaginer un tel procès relevait du miracle. Maintenant que les vannes sont ouvertes, que faut-il attendre de ce procès? Un procès qui dans le fond devrait donner plus de côte à tous ces panafricanistes qui depuis toujours sont restés incompris des leurs, et qui fait d’ailleurs l’objet d’un combat acharné entre l’Afrique et l’occident. En tout cas ce procès, s’il arrive à son terme et si bien évidemment, il parvient à faire la lumière sur ce crime qu’on pourrait qualifier de crime de la honte consacrerait la victoire de tous ces panafricains dissimulés ça et là sur le continent. Car panafricain, Patrice Lumumba l’a été mais était incompris parce qu’en son temps ce courant de pensée était pour certains, précoce et inopportun pour les africains. Finalement le temps a fini par lui donner raison car même 52 ans après, son pays et l’Afrique en général n’a pu décoller.

Attendez-vous au meilleur !

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Hermann Djea 7 N°37 Janvier 2013

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politique

Mali : l’année de la reconquête ?

Bamako

vient d’étrenner un nouveau premier ministre, juste quelques jours avant Noël : le bien nommé Django Sissoko. Fera-t-il cette foisci l’affaire ? Exercice d’équilibriste très difficile. Il fait l’unanimité pour l’instant ; et même au sein de la CEDEAO. Reste maintenant à réconcilier tout le peuple malien et reconquérir le Nord du pays.

La Mission Internationale de Soutien pour le Mali (MISMA) Le 20 décembre dernier, le Conseil de Sécurité de l’ONU a acté le déploiement d’une force internationale au Mali, sous le sceau de la Résolution 2085. Les hommes qui vivent sous l’occupation islamiste dans le Nord ont du mal à percevoir le fonctionnement d’une navette bureaucratique dans les institutions internationales. Il a fallu attendre encore deux mois avant d’aboutir à un feu vert. Car le texte fondateur – la résolution 2071 qui autorise les entités concernées à soutenir un « dossier » pour permettre au Mali de recouvrer leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire tout en participant à la lutte contre le terrorisme international - a été triomphalement brandi dès le 20 octobre. Que de précautions oratoires, d’encadrement de textes pour ménager les susceptibilités de chaque acteur majeur et de pesanteur administrative. La nouvelle résolution autorise enfin le déploiement de la Mission Internationale de Soutien pour le Mali (MISMA), et ce pour une durée limitée à 1 an. Les Etats-Unis, de par leur veto, ont exigé comme préalable à l’offensive vers le Nord, un compte-rendu bimensuel quant à l’évolution de la recomposition de l’armée malienne. Dès que le Conseil de Sécurité a donné son autorisation, l’Union Européenne a annoncé la mise en place en début de cette année de la Mission Européenne de Formation et de Réorganisation de l’Armée Malienne. Elle sera composée, dans un premier temps, de 400 à 500 hommes soient environ 250 instructeurs ; le reste du contingent sera affecté à la logistique et la sécurité de la mission. La France n’aura pas trop à insister auprès de ses homologues européens pour obtenir gain de cause sur sa proposition : le général de brigade François Lecointre, assurera certainement le rôle de chef de Mission. Quant au nerf de la guerre, le déploiement est évalué à 200 millions $ sur un an. Paris a ainsi demandé au Secrétaire Général de l’ONU d’estimer un budget prévisionnel pour la logistique. Elle viendra en complément du coût de l’opération proprement dit ; elle sera 8 Diasporas News N°37 Janvier 2013

éventuellement prise en charge par l’UE, la France et les Etats-Unis. Selon le Washington Post, les experts du Pentagone ont déjà un plan d’intervention. Mais l’armée américaine ne pourra pas fouler directement le sol malien. Les accords de défense entre les Etats-Unis et le Mali ont été suspendus au lendemain du putsch du 22 mars. Ils ne pourront être rétablis qu’avec le retour de l’ordre constitutionnel. Les instructeurs américains se sont ainsi retirés du Mali. Mais l’ambassadeur américain Mary Beth Leonard, confirme que des avions de surveillance espionnent le désert du Sahara depuis des années. Pour cela, ils utilisent des modèles P-3 ou des drones opérant en haute-altitude. Auparavant, des avions banalisés décollaient de leur base de Sand Creek, jouxtant l’aéroport international de Ouagadougou, pour espionner les faits et gestes des combattants islamistes. Une loi américaine interdit aux USA d’intervenir directement dans un pays où le chef de l’Etat n’est pas démocratiquement élu. Le général Carter Ham, Commandant des Forces Américaines en Afriques (AFRICOM), en est parfaitement conscient en disant que « c’est un obstacle important… ». Ils devront acheminer et positionner, dès cette année, des matériels militaires dans des pays membres de la CEDEAO.

Quid de l’armée malienne L’armée malienne est-elle vraiment incapable reconquérir son territoire ? La purge opérée par le régime de Moussa Traoré (1968 à 1991) a quelque peu décimé les meilleurs éléments. Par la suite, le pouvoir civil vouait une méfiance non-feinte à la Grande Muette ; ceci se reflétait par la régression progressive de son allocation budgétaire. Le népotisme et la corruption ayant fait le reste. Quoiqu’il en soit les experts estiment qu’ils peuvent encore compter sur 4.000 hommes à la tête desquels se trouvent trois colonels qui symbolisent la mosaïque du peuplement malien : le touareg Alhaji Ag Gamou, un arabe malien Ould Meïdou et un sudiste Didier Dakouo. Ils étaient au front avec leurs soldats au moment du réveil de l’irrédentisme

touareg de janvier 2012. Ils sont aujourd’hui en réserve de la République pour l’un, en exil au Niger avec son bataillon pour l’autre. Tandis que le colonel Didier Dakouo attend l’arme au pied dans sa base de Sévaré au Sud de Gao.

Les combattants islamistes Le groupe armé Ansar Dine vient de déclarer le 3 janvier 2013 qu’il reprenait les hostilités. En d’autres termes, il mettait fin au cessez-lefeu négocié le mois dernier à Ouagadougou. Par rapport au MNLA, il peut se prévaloir

Diacounda Traoré

de contrôler politiquement et militairement les régions de Kidal et de Tombouctou et instaurer la charia dans les zones conquises. Est-ce une réponse au discours de nouvel an du président par intérim Diacounda Traoré ? En effet, il avait affirmé que « le pouvoir central n’attendrait pas plusieurs mois avant de lancer une attaque… la guerre contre les terroristes sera déclenchée plus tôt que prévue et l’armée malienne sera en première ligne ». Cette énième volte-face du leader d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali prouve la duplicité du personnage. Elle est plutôt la preuve de la suprématie d’AQMI par rapport aux groupes touareg et la réduction de leur marge de manœuvre. Ansar Dine voulait prôner un islam traditionnel en s’attirant les bonnes grâces des imams et des chefs locaux et pour faire comprendre à ses gardes-chiourmes d’AQMI, qu’ils étaient indésirables. Au final, le rapport de force va en faveur de ces djihadistes, ce qui contraint le mouvement Ansar Dine à rester dans son giron.


politique Il n’y avait que le président Blaise Campaoré et les partisans d’une solution négociée qui croyait en sa parole. Pendant qu’il négociait à Alger tout en acceptant l’ouverture de dialogue à Ouagadougou à la mi-décembre, son état-major se réunissait en secret à Tarkine, dans le cercle de Bourem (au Nord de Gao) avec les combattants du MUJAO. Ansar Dine contrôle la ville Kidal et afin d’anticiper des attaques du MNLA, il va passer un accord avec les djihadistes qui occupent la région de Gao. De même que dès le mois de novembre, Oumar Ould Hamadaha, a fait une descente à Tombouctou pour consolider ses liens avec AQMI. Au terme des discussions sur place, les 90 milices juchées sur les véhicules tout-terrain sont restés pour prêter main forte aux combattants d’AQMI. Reste maintenant à financer cette défense contre l’intervention internationale. AQMI serait assis sur un trésor de guerre de plus de 100 millions $ et une réserve d’otages « monnayables » estimée à 400 millions $. Et pourtant, sur le terrain, les milices qui patrouillent dans les territoires occupés, prélèvent depuis quelques semaines des « impôts » auprès des commerçants. Chose encore plus surprenante, ils autorisent la vente de tabac de manière fort discrète alors qu’à leur arrivée, c’était tolérance « zéro ». AQMI n’est pas une multinationale qui fonctionne de façon pyramidale avec une hiérarchisation où le budget est alloué à chaque département. Les katiba ou unité combattante, fonctionnent en quasi-autonomie. Ils prêtent allégeance à un émir mais doivent se débrouiller pour financer son djihad. L’algérien Adbelmalek Droukdel après avoir évincé son lieutenant Moktar Belmoktar tout récemment, promet à la France et aux chefs d’Etats africains du sang. Lors d’un communiqué diffusé au mois de décembre, il a déclaré que « si vous voulez la guerre, le désert du Sahara sera un grand cimetière pour vos soldats ».

Pré-enregistrement Aéroport Roissy - Charles de Gaulle

reprochaient « de trop se focaliser sur la campagne présidentielle de 2013 au lieu de s’occuper des problèmes du pays ». Subodorant une menace à peine voilée, il chargea son Dircab Oumar Konaté de lui organiser une réunion discrète avec des officiers. Les Services de renseignements militaires ont eu vent de l’affaire et mirent le capitaine Amadou Haya Sanogo au parfum. C’est ainsi que la « démission » de CMD n’a pas suscité de réactions internationales de désapprobation et même de la part de ceux qui ont cautionné sa nomination c’est-à-dire Blaise Compaoré, Paris et Washington. Aujourd’hui, il a une Interdiction de Sortie de Territoire qui lui pend à l’oreille alors qu’il devrait pouvoir aller soigner son épaule meurtrie.

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La valse-hésitation de la classe politique Et pendant ce temps-là à Bamako, Cheick Modibo Diarra (CMD), nommé chef de gouvernement, il y a 8 mois, s’est fait débarquer le 11 décembre. Alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Paris, il fut appréhendé par des militaires à l’aéroport et emmené au camp de Kati, siège du Capitaine Amadou Haya Sanogo, l’homme de la junte. Quelques heures plus tard, c’est à l’OTRM qu’il adressa sa démission, d’une voix laconique avec les traits tirés. Le service après-vente, c’est l’homme fort de Kati qui le fera par le truchement de la télévision le soir même : « il ne rendait plus compte à personne – surtout pas au chef de l’Etat - et ne montrait aucun égard pour le peuple... ». Votre serviteur vous a relaté l’échec des Journées de Concertations Nationales (ndlr Diasporas-News n°36) en partie à cause de l’intransigeance de CMD. Une semaine avant sa « démission », il a eu maille à partir avec les ministres pro-Sanogo qui lui

+

Cheick Modibo Diarra

Django Sissoko

Et voici le nouveau premier ministre : Django Sissoko. Un homme du sérail qui fut Garde des Sceaux puis Secrétaire Général à la présidence de Moussa Traoré. Il a occupé le poste médiateur de la République depuis 2011 et jusqu’à sa nomination. Son premier discours se voulait consensuel : « reconquête du Nord, organisation présidentielle dans les plus brefs délais et la formation d’un gouvernement d’union nationale ».

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Alex ZAKA

9 N°37 Janvier 2013

Diasporas News


politique

Kenya : 2013, année électorale de tous les dangers E 2007. O ,

viter de retomber dans la tragédie postélectorale de ui mais comment ? Enregistrement électronique des électeurs, redécoupage électoral, refonte de la Commission Electorale Indépendante… Les tensions violentes qui gagnent tout le pays, depuis quelques mois, semblent prouver pourtant le contraire.

L

e 4 mars 2013, les citoyens kenyans en âge de voter, seront amenés à choisir l’homme auquel ils vont confier leur destin pour les cinq prochaines années. Attentats ciblés dans les lieux très fréquentés comme les discothèques, bars ; embuscades contre les forces de l’ordre, meurtres confessionnels, ratonnades interethniques sont légion depuis maintenant un an. Selon la Croix Rouge, plus d’une centaine de personnes ont péri, victimes de ces tensions précédant les élections. Alors que l’ambassade américaine, elle, recense – rien qu’à Nairobi – 17 attaques, qui ont fait 48 morts et près de 200 blessés, au premier semestre 2012. Et à quelques mois de ce rendez-vous démocratique, nul ne voudrait revivre le scénario de 2007. Ce pays réputé assez calme s’est brusquement réveillé, lors de la dernière élection présidentielle. La crise postélectorale avait provoqué un affrontement tribal faisant plus d’un millier de morts et environ 300.000 déplacés. Mais les violences actuelles sont également la conséquence de l’invasion de l’armée kenyane en Somalie en 2011. Les milices chebabs ont toujours menacé le Kenya de l’attaquer par des actes de terrorisme au sein même de son territoire. D’autre part, la classe politique a toujours joué sur la corde sensible de la rivalité ethnique pour se hisser au pouvoir. Pourtant le temps des luttes pour contrôler un point d’eau est révolu. Cet antagonisme communautaire reflète davantage un déséquilibre économique régional savamment entretenu par les régimes en place depuis 50 ans.

Les enjeux électoraux Ce sera une élection « omnibus ». Outre, les élections présidentielles auront lieu également la désignation des gouverneurs de province et certains responsables administratifs locaux (contés). Une grande première encore : à l’issue de ce scrutin le Kenya se dotera de deux chambres : le renouvellement des députés et la réapparition des sénateurs. Car l’omnipotent 10 Diasporas News N°37 Janvier 2013

Jomo Kenyatta a en effet supprimé en son temps le Sénat.

agents électoraux ont toutes les difficultés du monde à faire leur travail dans la sérénité. Ils sont régulièrement perturbés par des affrontements à coups de pierres entre habitants ; ce qui les obligent à suspendre les enregistrements. Dans la capitale, la jeunesse soupçonne les vieux apparatchiks de les entraver dans l’expression de leur simple droit de vote. Sinon, comment comprendre leur difficulté de parcours pour obtenir les papiers d’identité, préalable à leur inscription électorale ?

Les candidats à l’élection présidentielle

Général Sékouba KONATE

Le Kenya veut conjurer le sort c’est-à-dire éviter de tomber dans les mêmes ornières qui confinent à une certaine malédiction. La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton l’a martelé lors de sa tournée africaine cet été et Washington a encore lancé un appel au peuple du Kenya : « à affirmer ses droits par des moyens pacifiques ». Le président sortant Mwai Kibaki, qui ne pourra plus se représenter, joue les juges de paix. Il déploie beaucoup d’efforts pour rendre cette élection crédible. Il a officiellement lancé le processus d’enregistrement biométrique des votants au mois de novembre dernier. L’objectif est de pouvoir recycler la liste électorale de 2007, qui a été utilisée en 2010 lors du changement de Constitution. Initialement, 14 millions de kenyans sont inscrits alors qu’ils en existent 20 millions qui sont en âge de voter. La Commission Electorale Indépendante (IEBC) espère identifier 18 millions de personnes dans 25.000 centres. Le faible taux d’inscription s’explique par la crainte de certains citoyens d’éventuelles représailles. Des paysans ont été traumatisés en 2007 car s’inscrire dans votre lieu de travail où vous cultivez des champs c’est-à-dire une région agricole dont vous n’étiez pas originaire leur ont valu des désagréments. Et même les 30.000

George Saitoti

La magistrature suprême se jouera-t-elle entre les fils de… Depuis la disparition tragique dans un crash d’hélicoptère du ministre de la Sécurité Intérieure George Saitoti en juin 2012, le duel présidentiel semble se résumer entre Odinga et Kenyatta ! Le regretté fut une figure politique nationale : ancien ministre des finances en 1983 avant de devenir vice-président du Kenya en 1989, il faisait partie des fidèles de Mwai Kibaki. Il ne faisait pas mystère de sa candidature pour les prochaines échéances électorales de 2013, il aurait entravé l’ascension d’Uhuru Kenyatta. Ondinga versus Kenyatta ! Et si l’histoire de ce pays allait encore se jouer entre les deux fils de ces illustres familles : Ralai et Uhuru ? La particularité du paysage politique du Kenya réside dans une atomisation des partis. Par


politique

Ralai Odinga et Uhuru Kenyatta

conséquent, sans une coalition, aucune force politique ne peut prétendre à une majorité absolue. Ainsi l’actuel premier ministre Ralai Odinga a été investi par ses partisans à l’issue d’un meeting, juste avant Noël, dans le parc d’Uhuru de Nairobi. Désormais, il portera les couleurs de la Coalition pour la Réforme et la Démocratie (CORD). Comme chez les américains, il fera un « ticket » avec Kalonzo Musyoka, le vice-président sortant. Développer le pays de manière équitable tel est le leitmotiv du candidat Odinga. Le constat est flagrant quant aux déséquilibres entre les régions mais aussi le fossé incommensurable entre les nantis et les riches. Il promet ainsi une meilleure allocation des recettes générées par les nouvelles découvertes de pétrole et d’or du pays. Tandis que pour le vice-premier ministre Uhuru Kenyatta, les partis politiques qui le soutiennent se sont regroupés sous la bannière de l’Alliance pour le Jubilé. Et au terme d’un grand rassemblement qui s’est, cette fois-ci, déroulé à Mombasa, il a choisi son co-listier : le ministre William Ruto. Le Jubilé mise plus pour une clientèle électorale plus jeune en promettant de l’emploi pour tous. De même qu’ils promettent de régler une bonne fois pour tous les problèmes fonciers, source de bien de maux et de morts dans le pays à majorité rurale. Lors de votre arrivée en terre kenyane, vous atterrissez au Jomo Kenyatta Airport de Nairobi. Décédé en 1978, il est considéré comme le père de l’Indépendance. Au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, les sujets tropicaux de Sa Majesté revendiquèrent aussi leur indépendance. Les anciens combattants choisirent la manière violente ; ils se sont constitués en groupuscule clandestin « Mau Mau » qui donna du fil à retordre aux forces britanniques. Les modérés optèrent pour l’intégration au sein des Conseils législatif et exécutif. Jomo Kenyatta, Secrétaire Général du Kenya African National Union (KANU), Daniel Arap Moi, tous deux membres de cette Assemblée Constituante, furent

incarcérés par le colonisateur pour une soidisant collusion avec les Mau Mau, en 1952. Confidence entre deux prisonniers : Arap Moi a promis à Jomo Kenyatta que s’il devenait un jour Président, il désignerait son compagnon d’infortune comme son successeur. L’histoire a inversé la donne au moment de l’Indépendance enfin obtenue en 1964 ! Jomo Kenyatta a choisi comme vice-président Odinga Odinga, un fervent indépendantiste. Dès les premières années d’exercice du pouvoir, on perçut une volonté autocratique chez le chef de l’Etat. Les britanniques et les indiens furent invités à abandonner leurs terres qui seront ensuite cédées aux Kikuyu, l’ethnie majoritaire dont Jomo Kenyatta est issu. Il ne lésina pas non plus à donner un coup de canif constitutionnel pour dissoudre le Sénat et conforter le pouvoir de son parti unique avec des parlementaires godillots. En réaction à cette dérive Odinga Odinga s’est insurgé en fondant son propre parti politique le Kenya People’s Union (KPU). L’invective publique entre les deux hautes personnalités se termina par l’embastillement du vice-président en 1969. Il ne sera libéré que par le nouveau Président Daniel Arap Moi, à la suite de son décès en 1978. Mais tout au long de sa carrière politique Odinga Père n’a cessé de dénoncer la corruption et le clientélisme du régime en place ; ce qui lui valut encore une assignation à résidence. L’avènement du multipartisme peut être attribué à l’acharnement d’Odinga Odinga dans son engagement politique. En 1991, il a co-fondé avec cinq autres opposants le Forum for the Restoration of Democracy (FORD). Ils furent mis au cachot par le président Arap Moi ; ce qui a

Ralai Odinga

libéra ses opposants et s’ouvrît au multipartisme en abolissant l’article 2A de la Constitution. Raila Odinga a certainement attrapé le virus de la politique en 1982. Soupçonné d’être l’instigateur du putsch manqué de 1982, il fut arrêté et mis au secret pendant plus de six mois. Et lorsqu’en 2002, Daniel Arap Moi a désigné Uhuru Kenyatta (déjà !) comme son dauphin, il a formé - avec Kalonzo Musyoka et George Saitoti - une coalition avec plusieurs partis politiques pour soutenir Mwai Kibaki ; celuilà même qu’il a battu en 2007 pour quelques 320.000 voix d’avance ! L’heure des Odinga a-t-elle enfin sonné après plus d’un demi-siècle de lutte de pouvoir ? En tout cas tous les sondages prédisent sa victoire.

Le fil à la patte de la CPI

Uhuru Kentatta

Les évènements postélectoraux de 2007 auront certainement un impact sur le déroulement du prochain scrutin. Car il a une épée de Damoclès, l’inculpation de la CPI pour crimes contre l’humanité, qui pèse sur la tête du candidat Uhuru Kentatta et de son co-listier William Ruto. Le premier est accusé d’avoir soudoyé les Mungiki, une bande de sulfureux criminels, pour ratonner les partisans du candidat malheureux Raila Odinga. William Ruto est également inculpé pour les mêmes raisons ; c’était l’époque où il faisait partie de la coalition de Raila Odinga et avait recruté des milices pour chasser les hommes de Mwai Kibaki. Mais depuis, le chemin d’Odinga et Ruto se sont séparés. Le tandem Kenyatta-Ruto ne serait-il pas une alliance de circonstance face aux poursuites judiciaires ? En tout cas la date de leur procès fixé au 10 avril coïncide avec la proclamation les résultats des différents scrutins. Alex ZAKA

amené une série de contestations et un embargo des subventions internationales. Face à cette pression internationale, le président en exercice

11 N°37 Janvier 2013

Diasporas News


Publi-rédactionnel LEPI - LA LISTE ÉLECTORALE PERMANENTE INFORMATISÉE EN QUESTION ! Pétros Adler ZINZINDOHOUÉ PEACEFUL DEMOCRACY WATCH

- Afficher la LEPI dans les villes, les villages, les arrondissements, les communes, les bureaux de vote, les ambassades, les consulats, etc. pour permettre aux populations de s’en approprier en vue de l’exercice effectif du droit de vote par Toutes et Tous (droit constitutionnel) ;

En mai 2010, à propos de la LEPI, dans BENIN DEBOUT MAGAZINE, j’avais écrit « la LEPI doit être un outil moderne de gestion des populations (Recensement – Identification - État civil et Carte d’identité - Recouvrement des impôts...) et un puissant instrument de transparence électorale (Liste électorale informatisée et Carte d’électeur sécurisée – Exercice effectif du droit de vote - Scrutins crédibles – Gestion transparente des consultations électorales...)... La LEPI doit être actualisée en permanence pour y intégrer les jeunes majeurs et supprimer les disparus. Refuser la LEPI est un comportement incivique et irresponsable caractérisé à proscrire. Le Recensement est un Acte citoyen et se faire recenser est un Devoir civique… ».

- L’amour du Bénin et le courage politique du Président Thomas Boni YAYI et sa majorité qui devront s’engager, sans équivoque, à favoriser et même accélérer un processus transparent de correction de la LEPI sur le terrain, à travers l’affichage de proximité et l’incitation populaire ;

La LEPI satisfait-elle les attentes et objectifs assignés ? Dans sa version actuelle, elle constitue un instrument de reniement et de déni même au regard de la Loi N° 2009-10 du 13 mai 2009.

- La détermination des acteurs de la société civile qui doivent investir le Bénin profond pour accompagner le processus de correction et éclairer les populations dans la droiture ;

Une LEPI invisible, méconnue du corps électoral et qui avait permis les KO présidentiel et législatifs de 2011, est-elle conçue et réalisée pour asservir durablement et dépouiller le peuple béninois de sa souveraineté et sa majesté ?

- L’engouement des populations pour ce processus de correction de la LEPI dont elles doivent être les principaux acteurs assistés et éclairés par des Conseils assermentés. Tous les jeunes majeurs doivent s’inscrire sur la LEPI pour voter et exercer ainsi leur droit constitutionnel. Chacun doit connaître son bureau de vote qui ne doit pas changer d’une élection à l’autre.

Objet de division, la LEPI a montré la fragilité de la démocratie béninoise et a mis en évidence la fracture sociale et la crise identitaire sans précédent sur fond de division et d’incapacité de la classe politique à agir pour sortir le pays du marasme éthique, économique et social.

- Le mea culpa des représentants locaux des partenaires au développement et financeurs de la LEPI (UE, PNUD, OIF…) qui avaient failli à leurs engagements et obligations, en infraction avec les lois des pays et des institutions qui les avaient mandatés.

La maturité du peuple béninois avait permis de maintenir la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale en 2011 ; son intelligence et sa patience légendaire les préservent quotidiennement malgré la dérive autocratique mettant en péril la démocratie conquise dans la lutte en 1990. En 2011 plusieurs initiatives et actions citoyennes concertées avaient contribué au maintien de cette Paix ; par exemple le Symposium international « LA PAIX DANS LA JUSTICE ET L’ELECTION PRESIDENTIELLE 2011 APAISEE AU BENIN » organisé par la diaspora à Paris, le 19 février 2011. Tous les Béninois de l’intérieur et de la diaspora devront se préoccuper de la correction de cette LEPI pour empêcher des KO électoraux lors des communales 2013 ; KO annonciateurs potentiels de troubles préjudiciables à la Paix et de guerre civile menaçant l’Unité nationale. Gardons-nous d’utiliser des propos xénophobes et régionalistes porteurs de haines car la charité bien ordonnée commence d’abord par la sauvegarde de la paix et de l’unité nationale au Bénin. Pourquoi en République du Bénin ex Dahomey « quartier latin de l’Afrique francophone », la classe politique et les élites se complaisent-elles à entretenir du rêve pour maintenir le peuple souffrant et meurtri dans l’ignorance et la résignation durables ? Ensemble, osons sonner la fin des mascarades et désinformations qui perdurent depuis 1960 pour refonder la nation béninoise et construire une société où les seules valeurs partagées et les priorités nationales devront être la Vérité - la Paix dans la Liberté et la Justice - le Patriotisme - le Respect mutuel - l’Excellence - l’Audace - le Travail bien fait et - la Charité. Ensemble, osons sortir des polémiques stériles et diversions pour aller à l’ESSENTIEL. L’ESSENTIEL pour corriger cette LEPI, en moins de cinq semaines, qu’estce-que c’est ? - Publier la LEPI par tous les moyens disponibles de large diffusion y compris didactiques ;

- L’amour du Bénin des acteurs patriotes de l’opposition politique et leur volonté manifeste de sortir le pays du marasme en investissant le terrain et en participant activement à la réussite totale du processus de correction de la LEPI transparente et crédible ;

Nous suggérons la création urgente d’une commission paritaire composée de professionnels, d’acteurs de la société civile, de députés, etc. pour superviser, sur le terrain, le processus de correction car les tergiversations autour de la création d’une commission parlementaire de supervision du processus de correction ne sont plus supportables par les exclus et les patriotes soucieux de redonner la voix au peuple et de sauvegarder notre démocratie apaisée issue de la conférence nationale de 1990 et rudement mise à mal, entre autres, par cette LEPI tronquée. Notre proposition de commission paritaire transparente, rapide à mettre en place, sera soumise incessamment à l’ensemble des acteurs politiques et civiles du Bénin, en particulier le Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale, le Président de la Cour constitutionnelle, le Médiateur de la République, les Candidats à la présidentielle 2011, les Chefs des partis politiques, des personnes ressources et des ONG représentant la société civile. Avant les communales de 2013, le Président Boni YAYI et consorts ont grand intérêt à procéder à la correction transparente de cette LEPI s’ils veulent recevoir la reconnaissance de la nation pour réparation de leur faute «LEPI décriée» et ne pas être inquiétés après 2016. Tout le monde (gouvernement, majorité, opposition, institutions républicaines, société civile, partenaires au développement …) doit être mobilisé bénévolement sur le terrain pour la réussite totale du processus et des communales transparentes. Les élites devraient être la démocratie citoyenne réelle permettant naturellement aux citoyens de prendre le contrôle de leur propre vie. CONTACT : contact@benindebout.info agréablement)

(si vous souhaitez échanger

Invitation à méditer « des populations maltraitées et humiliées sont victimes d’un système mondial qui, dans son intérêt, tout en criant haut et fort les droits universels de l’homme, ne cherche qu’à perpétuer la domination du plus grand nombre par quelques-uns qui disposent de la prépondérance du pouvoir politique, économique, militaire et médiatique » Thabo MBÉKI, ancien Président sud-africain (3 mai 2011) à propos de la crise en Côte d’Ivoire.



juridique

Cécile .D.

Régularisation des sans-papiers, le changement c’est maintenant ! Le 28

novembre 2012 a été publiée la très attendue circulaire critères de régularisation des sans-papiers en France.

A

u delà des controverses politiques sousjacentes, force est de constater que cette circulaire comporte des avancées ponctuelles même si on relève certaines insuffisances. Nous pouvons dire que c’est moins confus et plus précis qu’avant. Toutefois, la circulaire est encore trop compliquée pour le sans-papiers. C’est pourquoi notre association organise une permanence spéciale le samedi 2 février 2013 pour aider les sans- papiers à y voir clair afin de monter leurs dossiers de régularisation. Travailleurs, parents... Qui est concerné ? La circulaire ne va concerner que très peu d’étrangers. Les catégories principales : sont les parents d’enfants scolarisés, les conjoints d’étrangers, les mineurs devenus majeurs, les étrangers travailleurs, les étrangers présents depuis 10 ans. On constate que ce texte vise principalement les familles et les célibataires qui travaillent. Par exemple, pour les parents, le gouvernement exige désormais cinq années de présence en France et un enfant scolarisé depuis au moins trois ans. Pour les salariés, même si la circulaire laisse en friche la question du travail au noir, elle articule des critères de présence sur le sol français (trois à sept ans), d’ancienneté dans le travail (huit à trente mois) et d’embauche effective (contrat de travail ou promesse d’embauche). Comment peut-on demander à un sanspapiers de produire des fiches de paie ? Quel paradoxe ! Cela paraît insensé mais c’est une réalité que nous constatons dans le cadre de nos permanences. En effet, il nous arrive de recevoir des personnes qui n’ont pas de titre de séjour mais qui présentent des bulletins de salaires au titre de leur intégration professionnelle et des preuves de leur présence en France et ce, sur plusieurs années, et qui ont même déclaré leurs impôts en France. On voit bien que même l’administration fiscale ne se pose pas vraiment de questions sur le travail des sans- papiers dès lors que les revenus sont déclarés ! Le sans-papiers est donc curieusement considéré à la fois comme « un clandestin administratif mais un véritable citoyen fiscal » Cependant, j’attire l’attention des employeurs sur une loi entrée en vigueur le 01/01/2007 qui les oblige à s’assurer de l’existence de l’autorisation de travail. Le décret du gouvernement oblige en effet les employeurs à transmettre à la préfecture les papiers de leurs employés étrangers ; par conséquent, en faisant travailler un sans- papiers, ils sont passibles d’une amende allant jusqu’à 15 000 euros, assortie d’une peine de prison de 5 ans ;

14 Diasporas News N°37 Janvier 2013

Un étranger qui travaille à l’heure actuelle sous couvert d’une fausse carte de séjour doit-il révéler sa situation dans un contexte où il n’a pas la certitude d’obtenir la régularisation ? Dans l’absolu, un salarié travaillant avec une fausse carte de séjour est considéré comme un délinquant, mais avec la circulaire on constate finalement que cette circonstance tourne à son avantage et constitue même un critère de régularisation... Il ne faut toutefois pas perdre de vue que ces sanspapiers peuvent être condamnés au pénal pour faux et usage de faux, s’ils ont établi de faux documents pour travailler. Il faut rappeler que cette circulaire n’est entrée en vigueur que le 3 décembre 2012 et qu’il est encore tôt pour apprécier les retours des préfectures. Néanmoins, nous espérons que les immigrés qui répondront aux critères se verront remettre au guichet des préfectures, une liste de documents à apporter et qu’ils obtiendront un rendez-vous pour déposer leur demande. Nous espérons en outre qu’à l’issue de l’examen des situations, les préfectures délivreront aux parents des cartes « vie privée et familiale » d’une durée d’un an renouvelable et que les salariés auront droit à une carte temporaire de travail. Les étrangers malades, une catégorie à part ? Apparemment, il est hors de question que ces étrangers puissent s’installer durablement en France. Déjà la première demande de la carte de séjour pour soins est soumise à un formalisme exigeant. Ainsi, ces malades obtiennent rarement une autorisation de séjour pour soins de trois ou six mois renouvelables. Et cette autorisation est suivie, parfois, d’une carte d’un an renouvelable dans les mêmes conditions. Mais le comble c’est qu’à la Préfecture de Police de Paris, au grand mépris de la loi, il est impossible d’obtenir le changement de statut dès lors que le motif de séjour relève de la santé. Mais, récemment, en accompagnant une personne malade qui avait bénéficié pendant 10 ans du renouvellement de sa carte de séjour pour soins, j’ai pu obtenir un changement de statut en sollicitant une carte de séjour vie privée familiale sur le fondement d’une présence régulière continue et habituelle en France depuis 10 ans. L’intérêt était d’éviter à cette personne malade de refaire systématiquement la demande de certificat médical pour des soins à vie reconnus comme tels pendant 10 ans ! Quelles sont les avancées de cette circulaire ?

VALLS

sur les

Si elle est appliquée, cette circulaire comporte un certain nombre d’avancées, qui résultent des combats menés par les syndicats et les associations ces dernières années. Parmi ces avancées, on peut citer la suppression de la liste des métiers, ou l’intégration des Algériens et des Tunisiens au régime commun. La possibilité de présenter un « cumul de contrats de faible durée », si elle ne garantit pas la régularisation, représente également une ouverture bienvenue, en particulier pour les travailleuses domestiques. Quelle est la force juridique de cette circulaire ? Il s’agit d’une circulaire, pas d’une loi. Une « circulaire » n’a ni plus ni moins de valeur qu’une « note de service », c’est un outil utile de travail pour les services destinataires et un document d’information pour les usagers. C’est sûr qu’on aurait préféré que les critères de régularisation définis par cette circulaire soient inscrits dans une loi. En rappelant qu’une circulaire n’a pas de valeur juridique, qu’elle n’a aucune portée obligatoire et ne créé pas de droits ; qu’elle n’est pas imposable à l’administration et que son application n’est pas contrôlée par un juge, on risque donc toujours d’avoir des interprétations différentes d’une préfecture à l’autre. Autrement dit, personne ne viendra taper sur les doigts du préfet qui ne la fera pas appliquer ! Dès lors, je recommande la prudence avant d’entamer toute démarche en préfecture ! Dans tous les cas, il faut savoir que notre association se propose, au quotidien, d’étudier avec les sanspapiers, l’opportunité de déposer leurs dossiers de régularisation dans le cadre de cette nouvelle circulaire. Une permanence spéciale est organisée à cet effet le 2 février 2013, en ma présence, en qualité d’experte en droit des étrangers, et en la présence d’autres juristes bénévoles. Cette permanence se tiendra à la Maison des associations Paris 12, au 181 avenue Daumesnil. Métro Daumesnil. Cette consultation étant gratuite et le nombre de places étant limité, je vous invite à prendre rendezvous dès maintenant au 06 47 76 51 33. Cécile DIMOUAMOUA Présidente-Fondatrice Association Intégration Juridique et économique – IJE Permanences d’accueil sur rendez-vous Tel : 06 63 45 14 05 Mail : contact@ije-asso.fr Site http:// www.ije-asso.fr


juridique

Après l’accord

Procès Habré : Le Sénégal valide la création d’un tribunal spécial

signé en août entre l’Etat du Sénégal et l’Union Africaine devant aboutir à la mise en place d’un tribunal spécial pour mener l’instruction puis le procès de Hissène Habré, l’Assemblée Nationale sénégalaise a voté une loi autorisant la création de chambres spéciales composées de magistrats africains au sein de l’appareil judiciaire sénégalais.

E

Les contours de la loi adoptée par le Sénégal Sur une chaine de télévision locale, Aminata Touré la garde des sceaux sénégalaise a subtilement reconnu le manquement aux prévisions de début du procès. En revanche, Madame le ministre sénégalaise de la justice s’est félicitée de la création d’une juridiction

Aminata Touré

ad hoc, basée à Dakar pour juger Hissène Habré. Un tribunal spécial qui prendra la forme de la création de quatre chambres au sein des juridictions sénégalaises. Une chambre d’instruction, une chambre d’accusation, une chambre d’assises qui pourra juger l’ancien président tchadien en première instance et une chambre d’appel. Ces juridictions africaines auront compétence à « poursuivre et juger » le ou les principaux responsables des crimes commis au Tchad pendant les huit ans de règne de Hissène Habré. Ces chambres extraordinaires ont compétence pour crimes contre l’humanité, génocide, crimes de guerre et torture. Et les victimes ont la possibilité de se constituer parties civiles. La présidence de la commission de l’Union africaine doit

Macky Sall

Hissène HABRE

maintenant nommer les magistrats sur proposition du Sénégal. Tous seront des ressortissants sénégalais sauf le président de la cour d’assise et celui de la cour d’appel. L’enquête pourrait donc rapidement commencer. Selon toujours Aminata Touré, il est prévu 15 mois pour l’instruction, 7 mois pour le procès et 5 mois pour les procédures d’appel. Marathon judiciaire Inculpé une première fois par la justice sénégalaise en 2000, Hissène Habré devrait être poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture. L’ancien président tchadien est réfugié au Sénégal depuis 22 ans. La justice sénégalaise sous Abdoulaye Wade s’était alors jugée « incompétente » pour le traduire en justice. Rebondissement en 2006, l’Union africaine demande alors au Sénégal de juger l’ancien président tchadien « au nom de l’Afrique ». Abdoulaye Wade avait réclamé 5 milliards 600 millions nécessaires pour l’organisation du procès au Sénégal. Une somme conséquente que certains mettront sur le compte d’une « dérobade supplémentaire » après son refus d’extrader Hissène Habré en Belgique où une information judiciaire avait été ouverte après le dépôt de plainte de « victimes ». Saisie par la Belgique, il y a trois ans, la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye, avait ordonné au Sénégal, en juillet 2012, de juger Hissène Habré ou de l’extrader. Près de 40 000 présumées victimes de l’ancien président tchadien ont été recensées.

Burkina Faso : Le Premier ministre Luc Adolphe TIAO reconduit dans ses fonctions par le Président du Faso

L

uc Adolphe Tiao a été reconduit au poste de Premier ministre par le président du Faso, Blaise Compaoré le 31 décembre 2012. Nommé une première fois en avril 2011 au plus fort de la crise sociale et militaire que le pays connaissait, il avait rendu sa démission le 27 décembre dernier, subséquemment à la proclamation des résultats des législatives, comme le veut la loi. Après avoir éteint le feu qui consumait le pays, le chef du Gouvernement devrait mettre toute son ardeur à faire avancer les grands chantiers annoncés par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, dans ses voeux à la nation ce 31 décembre 2012.

Moussa Diop

wendonde

Fasozine 15 N°37 Janvier 2013

Diasporas News

En bref

n juin 2012, le président sénégalais Macky Sall avait promis que le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré (1982 à 1990), accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture, allait débuter avant la fin d’année. Finalement ce sont les contours du futur probable procès que le parlement sénégalais vient de voter à la fin de l’année 2012. En effet, l’Assemblé nationale sénégalaise a ratifié, le 19 décembre, les accords entre l’Union africaine et le Sénégal portant sur la création de chambres spéciales composées de magistrats africains au sein de l’appareil judiciaire sénégalais.


Invité du mois

Pierrette Adams : 7ème jour son nouvel album, pour un 7ème tour ! Pierrette A dams est de retour sur la scène musicale internationale avec un nouvel ème album «7 Jour». Un septième album pour un septième tour d’horizon musical où la tendance est à la sensualité, au métissage et à l’afro-zouk. L’artiste s’en explique à travers une interview qu’elle nous a accordée récemment dans un luxueux hôtel parisien. Découvrons-la. Diasporas-News : Bonjour Pierrette Adams, 7ème jour cela sous-entend quoi? Pierrette Adams : Disons que 7ème jour c’est juste un jeu de mots puisque c’est mon septième album. Heureusement ou malheureusement, c’est tomber dans un contexte biblique ou spirituel à cause du chiffre 7. Et tout le monde a pensé que cela avait un lien quelconque avec la spiritualité. Sinon 7ème jour, c’est mon 7ème album.

D-N : Qu’est ce que ça vous fait de savoir que vous en êtes à votre 7ème album? Quel est votre parcours depuis 1994 ? P.A : (Elle hésite un peu) Ben, en fait je suis quelqu’un qui ne fait pas de bilan, qui fait les choses comme ça me vient ; Je suis au septième album advienne que pourra, inch Allah s’il y a un 8ème album. Je fais la promotion, je pense à la tournée qui va s’appeler 7ème tour. C’est une exclusivité pour votre journal ! Toujours pour faire ce jeu de mots ça sonne bien. (Elle rit)

D-N : Quelles sont les grands thèmes de cet album ? P-A : On parle d’Amour, c’est le thème qui parle le mieux aux gens, c’est un sentiment que toute personne a eu au moins dans sa vie, (ce qui explique le titre Mon paradis c’est toi). Oui c’est cela et c’est un zouk capverdien chanté en capverdien aussi et en français. En gros je chante l’amour, je chante tout ce qui nous entoure. J’ai rendu hommage aux femmes particulièrement à celles qui nous ont quittés. Je leur ai dédié un titre qui est une reprise de Mpongo love et aussi un autre que j’ai chanté avec sa fille.

16 Diasporas News N°37 Janvier 2013

D-N : Est-ce qu’il y avait une touche particulière pour chanter Massikini avec la fille de Mpongo love ? P-A : En fait cette chanson n’était pas mon choix, elle m’a proposé de faire un duo avec moi car elle se lance dans la musique. J’ai accepté et on a essayé de prendre les meilleures parties avec Boncana Maïga.

D-N : Encore Boncana Maïga ? P-A : Toujours. Fidèle en tout sauf au parfum. (Elle rigole). Mais je suis fidèle en amour et surtout en amitié ; c‘est pour ça que je ne suis pas très tolérante quand on me fait du mal parce que pour moi c’est sacré. L’amitié ou l’amour il faut y aller avec le cœur. Boncana Maïga je l’ai attendu pendant deux ans. Quand je dis ça les gens ne croient pas mais lui il est témoin. Mon précédent album « Coma profond » est sorti en 2007. Et « 7ème jour » vient en 2012. Cela fait cinq ans. J’ai commencé à travailler sur cet album en 2009.j’ai attendu deux autres années parce que Maestro n’était pas encore disponible. J’aurai pu profiter de l’occasion pour aller voir d’autres personnes. Mais moi je me suis dit : « ce monsieur c’est quelqu’un qui m’a connu quand musicalement je n’étais rien ». J’ai donc dit à Maestro (Boncana Maïga) que tant qu’il ne m’aurait pas dit qu’il ne voulait pas le faire, j’attendrai. C’est toutes ces choses qui ont fait que cela a mis cinq ans.

D-N : Cet album semble être très afro zouk ? Est ce un virage dans votre carrière ? P-A : Oui et non. L’afro zouk c’est un rythme qui n’était pas prévu au départ. Ce n’était pas mon rythme naturel mais il s’est imposé à moi depuis qu’Eric Virgal a composé la chanson « Notre histoire » sur mon 3ème album. En concert, le public a énormément apprécié et c’est parti ainsi. Avec 7ème jour c’est


Invité du mois moitié, moitié. Parce qu’il y a de la rumba, du ndombolo, du coupé décalé à ma façon. A Abidjan, on aime « 7ème jour » et « mon paradis c’est toi ». Mais on peut dire que c’est un petit tournant, j’ai mis le clignotant, je peux tourner. En gros c’est le but. Les gens aiment me voir en concert dans le zouk. Donc on m’a collé une étiquette de Zouk ce n’est pas plus mal.

D-N : Vous êtes maintenant à Paris, après Abidjan et Dakar. Etes-vous une citoyenne du monde ? P-A : J’ai toujours été citoyenne du monde

l’air. J’ai fais ma formation ici en France. Donc je ne suis pas dépaysée. Je suis tout le temps partie.

D-N : Que voulez-vous dire à tes nombreux fans ? P-A : Déjà je leur présente mes meilleurs vœux et je leur souhaite une meilleure année 2013. Je ferai le maximum pour aller vers mes fans même si c’est pour faire une ville par pays pour un septième tour. Merci à toute la diaspora afro caribéenne ; merci à Diasporas-News ! Félix Boni NIANGORAN

SOS INONDATIONS SENEGAL :

BAO-FRANCE (GROUPE BANK OF AFRICA) A REMIS SA PARTICIPATION AU GOUVERNEMENT DU SENEGAL

L

e Groupe BANK OF AFRICA vient de remettre au Ministère de l’Intérieur du Sénégal un chèque de Quatre millions quatre cent cinquante huit mille six cent soixante dix huit francs CFA (4.458.678 F CFA) soit 6797.21 euros au profit des populations victimes des inondations. Ce don fait suite à l’action de solidarité nationale initiée en France par BOA-FRANCE, filiale du Groupe BANK OF AFRICA et soutenue par de nombreux partenaires associatifs, le premier portail d’informations en Afrique francophone : SENEWEB.COM mais aussi SENEGOO.COM, DIASPORAS.FR et le magazine DIASPORAS NEWS. BOA-FRANCE, de concert avec ses partenaires, avait mis en place un compte spécial en France destiné à collecter gratuitement les dons des sénégalais de la diaspora et amis du Sénégal pour venir en aide aux populations sinistrées. Les fonds collectés ont été par la suite acheminés au Sénégal, sans aucun frais, et BOA-SENEGAL a pris le relais pour les acheminer au Ministère de l’Intérieur en charge du Plan ORSEC. Cet élan de solidarité a été un grand succès grâce à la mobilisation exceptionnelle de diverses associations de sénégalais établis en

France (Paris, Marseille, Lyon, Avignon, Toulon, Lille et dans plusieurs autres grandes villes françaises). Les fonds collectés ont été remis au Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur à Dakar par le Directeur Général Adjoint de BOASENEGAL. A travers cette action de solidarité nationale, BOA-FRANCE ainsi que l’ensemble de ses clients et partenaires réaffirment leur engagement aux cotés des populations sénégalaises. Dans cette même lancée, le Collectif des Sénégalais de Marseille est entrain d’acheminer un conteneur de dons de vêtements et de matériels scolaires. MUTUELLE FRANCE PLUS, un des partenaires de BOAFRANCE, a entièrement pris en charge les frais de transport de ce conteneur depuis le port de MARSEILLE vers DAKAR. BOA-FRANCE remercie tous ses clients et partenaires qui ont participé activement à la réussite de ce formidable élan de solidarité nationale au profit des populations sénégalaises sinistrées lors des inondations survenues l’été dernier au Sénégal. Pour plus d’informations: www.boafrance.com http://www.facebook.com/BOAFRANCE

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Diasporas News

société

puisque mon premier métier est Hôtesse de


société

CRISE AU MALI : Mme HARAM SIDIBE, CONSULTANTE INTERNATIONALE AUPRèS DE L’ONU FAIT SON ANALYSE

Le 20 décembre 2012 le conseil de sécurité a adopté une résolution pour une période d’un an, le déploiement d’une force internationale au Mali.

E

n effet depuis le 22 mars 2012 un coup d’état est perpétré à Bamako contre le président Amadou Toumani TOURE. Les putschistes du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), dirigés par le capitaine Amadou Haya SANOGO, qui bénéficie d’un large soutien de la rue, ont annoncé s’être emparés du contrôle de l’armée pour mettre fin au pouvoir du président ATT. Ils accusaient notamment son incapacité à lutter contre les hommes de la rébellion Touarègue qui ont repris les armes à la mi-janvier dans le désert du nord du MALI. Pour mémoire depuis l’indépendance du Mali tout le nord du pays, territoire d’une grande immensité désertique habité par les Touareg a toujours voulu prendre son autonomie. Le MNLA (mouvement national de libération de l’AZAWAD) est la principale organisation et force militaire qui entretien une rébellion depuis plusieurs dizaines d’années. Le docteur Mme Haram SIDIBE consultante en coopération internationale auprès de l’ONU est originaire du Mali. Elle vit depuis vingt cinq ans en Italie en région TOSCANE où elle a effectué toutes ses études scolaires et universitaires. Elle a décidé de nous donner son avis personnel en tant que consultante en coopération internationale sur ce qui se passe dans son pays. Voici notre compte rendu :

Diasporas-News : Madame, que pensez-vous de ce qui se passe aujourd’hui dans votre pays ? Haram SIDIBE : Je vous remercie

et salue tous les maliens du monde entier qui vivent l’horrible situation aujourd’hui. Je voudrais vous dire que cette situation m’a traumatisée parce que pendant le coup d’état j’étais en mission au Mali. Tous les maliens ont été surpris par ce renversement du pouvoir, même si depuis un certain temps la population était inquiète du retour des combattants au Mali, les ex-rebelles après la chute de Kadhafi. Le gouvernement Malien a accepté de les recevoir sans les avoir désarmés. Nous avons posé des questions en son temps de l’opportunité de cette décision dans la zone la plus fragile (le nord) du pays. 18 Diasporas News N°37 Janvier 2013

Mais le Mali était à deux mois des élections, et l’on pensait que cela aurait permis une alternance pour changer les choses au niveau des prises de décision. Malheureusement les rebelles ont profité de la confusion créée par les putschistes au niveau de l’armée pour s’emparer de plusieurs villes jusqu’à Tombouctou et Gao aidés effectivement des ex-combattants de Kadhafi. Aujourd’hui c’est un Mali déchiré ; il y a une crise sociale très grave, les gens n’arrivent pas à s’entendre malgré la médiation du Burkina Faso pour le compte de la CEDEAO, malgré les deux gouvernements successifs dont le dernier d’union nationale. La résolution 2071 des nations unies à demandé au gouvernement de créer des liens de dialogues avec les mouvements rebelles. Et à la suite la CEDEAO et le gouvernement malien devront présenter un plan pour démanteler les groupes terroristes. Moi je crois que les maliens doivent s’entendre, doivent dialoguer, je suis optimiste et j’y crois. Il faut un dialogue intra malien parce que c’est un problème qui perdure depuis les indépendances à travers les différentes rebellions dont la première tragique en 1962. Le Mali doit être reconnu comme un pays de diversité culturelle et ethnique. Il faut écouter les un les autres et trouver des solutions. Il faut que l’unité malienne et sa souveraineté en tant qu’état soient sauvegardées par la communauté internationale parce que chaque minorité ne peut pas revendiquer une autonomie comme les 2 % que constitue la communauté TOUAREG qui revendique 90 % du territoire malien. Je crois que les problèmes sont réels et il faut les affronter pour trouver des solutions. L’exemple de Benghazi en Lybie a démontré que ce sont les mêmes mouvements radicaux qui agissent partout. Et l’instabilité grandissante au Mali avec les groupes terroristes Al-Qaïda provenant de l’IRAK, de l’Afghanistan, va créer l’instabilité dans les autres pays voisins si l’on y prend garde. Le Mali est devenu le No man‘s land de toutes les organisations terroristes du monde. Nous pensons qu’il faille vite restaurer l’état de droit, la démocratisation amorcée depuis plusieurs années qui a fait de ce pays un

exemple en Afrique. Il faut aussi restaurer la croissance amorcée à Bamako. Que cette croissance ne reste pas à Bamako, que toutes les communautés puissent en bénéficier sans exclusion. Il faut prendre en charge les jeunes pour ne plus continuer d’être du bétail pour les terroristes.

D-N : Madame quelles sont aujourd’hui les priorités au Mali ? H.S : La priorité actuellement c’est de libérer le Nord du Mali pour que les populations puissent vaquer à leurs occupations. A près quoi nous la communauté Malienne de la diaspora organiserons une conférence nationale pour faire le diagnostic de la situation. Nous pouvons déjà faire remarquer que le processus de développement du mali n’a pas pris en compte tout le monde et c’est le résultat que nous constatons aujourd’hui. La gouvernance d’un pays ce n’est pas seulement les élections, c’est donner, et créer


société des opportunités à toutes les composantes de la société.

D-N : Vous vivez depuis vingt cinq ans en Italie, comment vous sentez-vous dans ce pays ? H.S : Moi j’ai deux poumons qui sont partagés,

une partie pour l’Italie et l’autre partie pour le Mali. Je dis souvent que l’Afrique m’a tant donné, m’a mise au monde mais l’Italie m’a tout donné. Dans ce pays le droit des femmes est beaucoup respecté même si en Afrique certains pays ne manquent pas à la règle. Je me sens bien dans ce pays qui m’a adoptée et je lui dois tout.

D-N : Que pensez-vous de l’émancipation de la femme ? H.S : Je ne pense pas qu’il faille parler

d’émancipation mais plutôt de liberté. Pas que j’en manquais, je viens d’un contexte social où je suis née libre. Les femmes comptent beaucoup en Afrique. Les femmes constituent la colonne vertébrale de l’Afrique. En Afrique la femme n’aime pas qu’on lui fasse une vision de misérabiliste comme la coopération internationale le fait. La femme en Afrique est fière d’être l’ossature de la société et de prendre en charge l’enfant qu’on voit sur leur dos matin et soir dans les brousses s’occuper de la famille. L’idée de liberté

doit être conceptualisée. La femme Africaine participe aux prises de décisions importantes dans les familles. Moi, ma mère est toujours consultée pour les prises de décisions dans ma famille. Moi-même étant à l’extérieur je suis toujours sollicitée pour les prises de décisions importantes dans ma famille. Je vous remercie et espère que la paix et la cohésion sociale sera retrouvée au Mali. Je salue la dernière résolution du conseil de sécurité de l’ONU pour le déploiement d’une force militaire internationale au Mali. René KOUAMé (ITALE)

TABLE RONDE A L’AMBASSADE DE CI A ROME, LES ONG ITALIENNES DENONCENT LES CONDITIONS DIFFICILES POUR LEURS MISSIONS EN CI. L’Ambassadeur de côte d’ivoire en Italie S.E.M Janine TAGLIANTESARACINO a organisé un séminaire avec les ONG italiennes qui interviennent en côte d’ivoire le 06 décembre 2012 à ROME. Plus d’une trentaine d’ONG étaient présentes, des plus anciennes (plus de 50 ans de présence en CI) aux plus récentes (d’au moins un an) toutes représentées respectivement par leur président ou vice-président.

A

l’introduction de ce séminaire Madame l’ambassadeur a indiqué en ces termes le rôle et l’importance des ONG dans un pays : « Les ONG sont des structures indispensables au développement de toute nation et l’accent doit être mis sur les mesures à prendre pour les aider dans toutes les phases de leur mission. Je voudrais vous remercier pour tout ce qui a été fait par les ONG en Côte d’Ivoire depuis un demi-siècle, car certains y sont depuis 50 ans. A travers ce séminaire nous voulons créer une dynamique d’action entre l’Ambassade et vous les ONG en vue de faciliter toutes les formalités d’interventions sur le terrain. Je voudrais par ailleurs souligner que dans l’histoire des relations entre l’Italie et la Côte d ‘Ivoire, la coopération a commencé dans les villages par des actions humanitaires qui peu à peu se sont étendues jusqu’à toucher tous les domaines, de l’aide personnelle des missionnaires jusqu’à la construction de structures dans tous les secteurs ».

Après l’intervention de S.E.M l’ambassadeur les ONG ont présenté le contenu de leurs actions en Côte d’Ivoire et exposé les difficultés qu’elles rencontrent dans l’exercice de leurs missions humanitaires sur le territoire ivoirien à savoir : - Les problèmes de sécurité, racket des forces de sécurité. - La corruption qu’elles subissent : exigence le plus souvent de pot de vin par les services étatiques - Le dédouanement très difficile et très onéreux. - Structures administratives difficiles : tracasseries et lenteur dans les Préfectures, sous-préfectures ou dans toute autre structure administrative. Après avoir recensé les problèmes et difficultés rencontrées par les ONG sur le terrain en Côte d’ivoire, l’Ambassadeur S.E.M Janine TAGLIANTE-SARACINO assistée de

ses conseillers aux affaires consulaires et aux affaires économiques a promis de mettre tout en œuvre pour faciliter l’obtention de visas et autres documents nécessaires à l’action des ONG en Côte d ‘Ivoire Elle a par ailleurs indiqué qu’après les turbulences la côte d’ivoire renaît de nouveau avec à sa tête un homme de confiance S.E.M ALassane OUATTARA qui a su redorer l’image de marque de son pays. La paix et la sécurité sont de retour en côte d’ivoire, le gouvernement ivoirien ne ménage aucun effort pour recréer un climat de tranquillité. Elle a demandé aux ONG italiennes qui interviennent en côte d’ivoire de s’organiser et d’entrer en contact avec l’ambassade afin qu’elles puissent bénéficier du soutien de l’état et éviter de se faire arnaquer par des personnes malveillantes. « L’état de côte d’ivoire est prêt à vous accorder des facilités à l’image des investisseurs 19 N°37 Janvier 2013

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société qui affluent actuellement dans le cadre du PND (programme national pour le développement). Je souhaite et j’affirme institutionnaliser ici en Italie cette table ronde des ONG italiennes qui interviennent en côte d’ivoire en vue de les amener à se faire connaître mais également à mieux coordonner leurs actions sur le territoire ivoirien. La Côte d’ivoire revient de loin et elle a encore besoin de vous pour l’aider dans son vaste programme de reconstruction » elle s’est exprimée en ces termes pour clore cette table ronde à la grande satisfaction des représentations des ONG présentes qui ont salué cette rencontre inédite. De plus de 50 ans de présence en Afrique en général et 50 en Côte d’Ivoire, c’est la première fois qu’elles sont reçues et écoutées par un ambassadeur accrédité dans un pays d’accueil. Elles se sentent donc rassurées et prêtes à poursuivre leurs actions avec plus d’efficacité. Voici la liste de quelques ONG qui étaient présentes à cette rencontre, elles se sont successivement présentées :

- NEA Naples-Europe-Afrique Dr. Serge TAHI BONSON Coopération au MALI, en COTE D’IVOIRE - E ti porto in Africa... Dr Vincenzo MALLAMACI (3 voyages par an) - MEDICI IN AFRICA E CONSORZIO SPERA du Dr. Mario MONETA - CEVI & AINRAM CAPO D’ARCO DU Dott. Gianni TARQUINI En C.I. depuis 2008 - ALTROCIOCCOLATO du DR. Andrea MECOZZI Promoteur du chocolat depuis 12 ans - GRUPPO ABELE du DR Chiara FRENCIA

- Société Missions Africains Vicaire Général Paul ENNIN du Ghana - FIROMMS du Prof. CARLINA V. ALBANESE - FONDATION RAPHAEL du DR Sara LUCATELLI Depuis 2004 - CENTRE ELIS du DR Annachiara MOLTONI ONG depuis 2007 - Tonino Chiara – GRUPPO ABELE - 30 ans à GrandBassam - Depuis 1980, réinsertion des mineurs - ASSOMIS ONLUS du DR. Luca MARGHERI (Vice Président) et Roberto BONI - Depuis 30 ans en C.I. - ABCS Verona du DR. Bruno FACCIOTTI - Depuis 1975 en CI - C.I.A.I. DR Camilla D’ALESSANDRO

- GRANELLO DE SENAPE ONLUS du DR.Stefano TESTA - ASSOCIATION PROGETTO ALEPE du DR. Elena PELLIZZARI ET Dott. Alberto PICCOLI - MISSIONE FUTURO du DR Carmen SEIDEL (Présidente) Depuis 2000 en C.I, ONG reconnue par C.I, - MECONSTRUIRE du DR. N’GUESSAN KOUAME Célestin, GNAMIEN Pélagie et ASSAMOI Y. Jean-Claude, - ALISEI du DR. Antonietta POSTACCHINI - SOLETERRA ONLUS du DR. Valentina CAPELLI - COMMUNITA’ DE SANT’EGIDIO du Dott. Renato ZUCCOLINI (Vice -PRESIDENT).

RENE KOUAME, Source Mme KETERZI secrétariat

Culture

Kora Awards 2012

Difficile reprise Annoncée à grands renforts de publicité, la grand’messe de la musique africaine Kora Awards s’est déroulée timidement et finalement avec un décalage de 24 heures à Abidjan avec des gradins et sièges vides.

C

ertainement que les organisateurs n’y avaient pas pensé tant l’événement avait connu les années passées un succès sans précédent. Après environ quatre années d’interruption ce qui naguère était considéré comme la plus grande tribune africaine de célébration des gloires de la musique a ressuscité. Prévu pour se tenir les 29 et 30 décembre dernier, les Kora music Awards ont connu cette année des fortunes diverses. Des informations à cet effet font état de cachets impayés, de trophées commandés et pas livrés et que sais-je encore. Pis même l’invité spécial de cette fête, la star américaine de R’NB, Chris Brown n’a pu être à Abidjan à la date indiquée. A en croire l’organisateur, le béninois Ernest Adjovi, cela est dû à des problèmes liés au transport de la star américaine. Un retard qui bien évidemment a eu pour conséquence immédiate, le report de la cérémonie. Qui dans un premier temps avait été renvoyée au lundi 31 décembre pour être ramenée finalement au dimanche 30 décembre. Et même si cette messe de la musique a pu être dite, il faut remarquer que plusieurs artistes ont quant à eux fait défection. Du fait du 20 Diasporas News N°37 Janvier 2013

décalage occasionné par l’absence de Chris Brown. Hormis cela, le coût exorbitant du ticket d’entrée qui était fixé à 1 million de fcfa soit 1500 € pour les VIP et 50 000 fcfa pour le grand public. La suite on la connait, les ivoiriens n’ont pas répondu à cet appel. A la vérité, Ernest Adjovi « douteux homme d’affaires béninois » dixit Libération, doit son salut à la classe politique, notamment les ministres du gouvernement Alassane Ouattara qui n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Subséquemment, un concert grand public était organisé le dimanche 30 décembre au stade Félix Houphouët Boigny. Pour ce concert dénommé « concert de la paix » le prix du ticket oscillait entre 15 et 25 000 fcfa. Là encore les ivoiriens sont restés chez

eux. Malgré la bande annonce qui prévoyait un grand show avec la star américaine l’appel est tombé dans des oreilles de sourds. Chris Brown a dû se produire dans un stade clairsemé. Car même la magnanimité des autorités qui ont offert pour finir les places gracieusement n’a pas suffi à remplir ce stade de 35 mille places. Tout ceci est révélateur d’une chose, c’est que les ivoiriens qui sortent d’une crise post électorale n’ont pas besoin de tels événements. Alors il est important pour les promoteurs de spectacles de savoir raison garder en fixant des tarifs raisonnables pour la réussite de leurs événements. A bon entendeur salut ! H.D


Culture

Bande Dessinée : Le 9 art africain se porte bien ème

Le festival d’Angoulême du 31 janvier au 3 février 2013 fait office de référence dans l’univers de la bande dessinée. Une messe annuelle investie de plus en plus par la Bande Dessinée africaine. Les éditions passées ont connu l’émergence constante de la production africaine et de la diaspora. Retour sur quelques grands noms de l’histoire récente du 9ème art africain encore parfois méconnu. our beaucoup le tanzanien Philip de la BD d’Angoulême » disait Didier Mada Ndunguru est l’un des précurseurs BD en 2005. Ce pionnier d’une nouvelle de la Bande Dessinée africaine. Très génération de dessinateur axe ses œuvres sur tôt disparu, ce génial dessinateur le caractère réaliste et historique pour mieux était en avance sur son temps. Une originalité coller aux réalités sociales de son pays qu’il marque son œuvre car il avait produit des BD croque à merveille. en swahili. Au delà de cette figure centrale, La Bande Dessinée africaine existe et se porte en Afrique, le 9ème art est marqué par des bien même en Afrique de l’Ouest. L’Ivoirienne mouvances qui viennent de pays ou d’une Margueritte Abouet, co auteur, avec sa série « Aya de Yopougon », succès international, entité géographique. En Afrique centrale par exemple, la République 1er prix de la BD du festival d’Angoulême Démocratique du Congo est l’une des nations en 2006 a sorti un nouvel album en 2011. phares avec des auteurs comme Pat Mombili, Cette même année l’album « Les Diamants de auteur entre autres de l’album « A l’ombre Kamituga » de Séraphin Kajibwami est paru. du Baobab » ou Serge Diantantu avec des Un album qui est basé sur une histoire vraie albums où la sensibilisation des populations à travers trois thèmes qui secouent la RDC: les diamants, la pandémie du SIDA sur un fond est récurrente sur des thèmes sociaux. Mais c’est aux abords de l’océan indien que social actuel. la frénésie pour la bande dessinée est la Au Sénégal, dans les années 90, Samba plus importante: Madagascar, la grande île. Fall avec ses personnages légendaires de « Nous sommes le premier pays africain a avoir « Chalki » ou « Boy Melax » qui paraissaient été représenté en 2000 au salon international quotidiennement dans le journal national

P

Abidjan a eu son dîner en blanc Après avoir visité plusieurs villes d’Europe et d’Asie, le célèbre dîner en blanc a posé ses couverts en Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire.

D

écor féérique, ambiance magique, le samedi 15 décembre dernier à l’espace Coca Cola du plateau. Situé en bordure de lagune cet espace a accueilli la caravane internationale du dîner en blanc. Ce sont un peu plus de 300 personnes toutes de blanc vêtues qui ont pris d’assaut cet espace. En vue de partager des instants de convivialité. Cinq heures durant, les caravaniers ont célébré la bonne humeur. La nuit tombait ce samedi sur

la capitale administrative Abidjan, alors que se suivaient des cars transportant des hommes et des femmes qui venaient prendre part à ce dîner. Une fois sur les lieux, l’on pouvait s’apercevoir de la chaleur mais surtout de l’engouement que suscitait ce dîner. Et comme le veut la tradition de ce dîner, les tables ont été installées par les caravaniers ainsi que les couverts. Mieux, chacun d’entre eux a transporté son repas contrairement à ce qui se fait dans les dîners classiques. Puis vint l’heure fatidique du dîner dont le top départ a été donné par le promoteur de la cérémonie Eric M’Boua pour qui cette première édition du dîner en blanc est une réussite d’autant plus qu’il a pu se tenir à Abidjan en dépit du scepticisme de certaines personnes. « J’ai

« le Soleil » a marqué bien des générations. La relève est venue de TT Fons, le père de Goorgoorlu (le débrouillard). De son vrai nom Alphonse Mendy, TT Fons suit les mésaventures d’un père de famille pour trouver la dépense quotidienne qui lui permet de faire vivre sa famille. Des pérégrinations sur lesquelles se retrouvent beaucoup de sénégalais. Ce qui a valu à la série d’être adaptée depuis quelques années à la télévision. Un véritable succès qui a été adapté en dessin animé sous forme de petites pastilles diffusées juste avant le JT du soir sur la RTS1, la première chaine nationale sénégalaise. L’immixtion et la présence éditoriale du dessin dans la presse africaine est une constante. A tel point que les journaux satiriques continuent d’exister et sont reconnus à l’étranger. Slate Afrique, site internet d’information spécialisé sur l’Afrique, collabore avec Damien Glez, le dessinateur burkinabé. Le dirigeant du « Journal du Jeudi », l’un des hebdomadaires satiriques les plus connu d’Afrique de l’Ouest, y tient régulièrement avec sa plume acerbe une chronique sur l’actualité politique africaine. Donc loin d’être une pâle caricature, la Bande dessinée africaine continue d’être florissante et originale. D’ailleurs un ouvrage complet sur le sujet est sorti en 2011 intitulé « Cinquante années de bandes dessinées en Afrique francophone » de Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier aux Moussa Diop

atteint mon objectif » s’est-il exclamé. Avant de dire sa foi pour les éditions prochaines qui reste-t-il convaincu, susciteront plus d’engouement et draineront plus de monde. H.D 21 N°37 Janvier 2013

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sport

Tirages au sort des tournois de basket-ball et de football des VIIes Jeux de la Francophonie France/Nice 2013

L

e 11 décembre, le CIJF a organisé au siège de l’OIF à Paris une cérémonie de tirage au sort qui a accueilli une centaine de personnes du monde sportif, culturel et des médias. En collaboration avec les délégués techniques respectifs des fédérations sportives internationales de basketball (FIBA) et de football (FIFA), le Directeur du CIJF a eu le plaisir d’annoncer la composition des poules des tournois de basketball

Les résultats du tirage au sort en basket-ball : Poule A : 1. Canada Québec 2. Côte d’Ivoire 3. Cameroun 4. Pologne Poule B : 1. France

et de football des VIIes Jeux de la Francophonie France/Nice 2013. Aussi, le Directeur du CIJF a mis à profit cette cérémonie pour annoncer les Etats qualifiés au tournoi de tennis de table ainsi que les artistes des Etats sélectionnés aux disciplines culturelles : chanson, danse de création, peinture, hip hop, littérature, contes et conteurs, photographie, sculpture. Le Directeur du CIJF a également rappelé le processus de qualification en cours pour les disciplines

2. Congo RD (Kinshasa) 3. Tunisie 4. Luxembourg Poule C : 1. Liban 2. Roumanie 3. Sénégal 4. Fédération Wallonie-Bruxelles Poule D :

sportives : lutte libre, lutte africaine, judo, cyclisme sur route, athlétisme, handisport et cyclisme sur route. Les invités ont pu découvrir la pré-exposition sur les Jeux de la Francophonie qui se tient actuellement au siège de l’OIF. La cérémonie s’est terminée par un point de presse animé par Monsieur Clément DUHAIME, Administrateur de l’OIF et Monsieur Christian ESTROSI, Président du CNJF. OIF

1. Mozambique 2. Suisse 3. Mali 4. Egypte

Les résultats du tirage au sort en football : Poule A : 1. Côte d’Ivoire

2. Cap-Vert 3. Congo RD (Kinshasa) 4. Niger Poule B : 1. Gabon 2. Sénégal 3. Haïti 4. Liban Poule C : 1. Cameroun

2. Maroc 3. Burkina Faso 4. Tchad Poule D : 1. France 2. Canada 3. Congo (Brazzaville) 4. Rwanda

COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS 2013 Répétition générale et effervescence dans les quartiers généraux

A

lors que la CAN en Afrique du sud va débuter le 19 janvier prochain, les sélections qualifiées pour la compétition s’attellent déjà à préparer au mieux le grand rendez- vous continental. Si dans certaines formations l’heure est à la concentration et au travail, dans d’autres la confusion est de mise. C’est le cas du Nigeria .Pour le retour du géant du football ouest africain dans la compétition, le coach Stephen keshi a décidé de faire le ménage. Il a ainsi écarté de sa liste provisoire de 32 joueurs, les attaquants Peter Odemwingie et Obafemi Martin qui évoluent respectivement à West Bromwich et à Levante .En revanche il a appelé le jeune milieu de terrain du celtic Glasgow Rabiu Ibrahim et le défenseur Kenneth Omeruo d’ado den haag qui ne compte aucune sélection en équipe nationale. Une décision mal appréciée par Peter Odemwingie qui n’a pas caché sa colère vis à 22 Diasporas News N°37 Janvier 2013

vis du sélectionneur des Super Eagles. Il estime que sa mise à l’écart est une grosse ingratitude eut égard à tout ce qu’il a donné à son pays pendant dix ans et considère qu’il est victime d’un règlement de compte consécutif à ses prises de position. C’est aussi le sentiment qui anime Jordan Ayew qui lui aussi n’a pas été retenu pour la CAN. Très déçu, il a présenté la mafia qui a cours à la fédération de football pour expliquer son éviction des black stars. Un qui a bien été sélectionné et qui va manquer à l’Algérie c’est bien Djamel Adoun .Victime d’une rupture du biceps fémoral dans son club de l’olympiakos, le milieu de terrain doit se résoudre à déclarer forfait. Des manquements qui survenant quelques jours seulement avant la compétition peuvent participer à saper le moral des formations concernées qui arriveront dans le pays de l’arc en ciel avec un atout de moins que les autres. Il est donc question de dissiper toutes formes d’animosité, de recentrer les troupes afin

de se concentrer sur les enjeux et les objectifs de cette échéance. Toutes les équipes évidemment seront en stage et disputeront une série de matchs amicaux qui donneront lieu à des oppositions de choix dont voici le programme : Mireille Ngosso

5 janvier

12 janvier

8 janvier

13 janvier

Niger - Togo Zambie - Swaziland Maroc- Zambie Afrique du sud Norvège

10 janvier

Ghana - Égypte Tunisie - Gabon

Éthiopie - Maroc Afrique du sud Algérie

Ghana - Tunisie

14 janvier

Cote d’ivoire Égypte

15 janvier

Zambie -Namibie


sport

CAF AWARDS 2012 : Rigobert Song dans la légende

La Confédération Africaine de Football (CAF) a le 20 décembre 2012 honoré Rigobert SONG lors du gala des CAF Awards à Accra au Ghana. En remettant le prix de la légende 2012 à l’ancien capitaine des Lions Indomptables, la CAF a rendu hommage à l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du football continental. Trajectoire d’un lion dans l’âme et l’esprit !

P

endant dix ans Rigobert Song a été l’emblématique capitaine des Lions Indomptables du Cameroun. Dix années durant lesquelles, il a gagné deux Coupes d’Afrique des Nations (2000 et 2002) et disputé une finale de Coupe des Confédérations en 2003. Aujourd’hui, beaucoup s’accordent à dire que personne d’autres n’a mieux que lui incarné « l’esprit lion ». Cet esprit conquérant qui a toujours caractérisé la sélection nationale camerounaise, se transmettant de génération en génération. En effet, Rigo, Magnan, Capi ou encore Rambo Song symbolisait mieux que quiconque cet état d’esprit si particulier aux camerounais, qui consistait à ne jamais renoncer face aux difficultés et à retourner les situations mêmes les plus compromises. Joueur au tempérament fougueux et au mental de guerrier, Rigobert SONG a écrit les plus belles pages de sa carrière footballistique sous le maillot vert – rouge et jaune du Cameroun. L’aventure entre Rigo et les Lions Indomptables débute le 22 septembre 1993 en amical contre le Mexique. SONG a à peine 17 ans et ne se doute pas alors que c’est le début d’une belle et grande histoire d’amour qui va durer 17 ans. Et comme toutes les grandes histoires d’amour, celle-ci sera marquée par des hauts et des bas, des joies et des peines, des rires et des pleurs, succès et échecs, victoires et défaites, mais aussi espoirs et déceptions. « La chose la mieux partagée en amour c’est le bonheur », dit l’adage. Du bonheur, Rigobert SONG en a connu chez les Lions Indomptables : quatre phases finales de Coupe du Monde (1994, 1998, 2002, et 2010) ; deux Coupes des Confédérations ; huit phases finales de Coupes d’Afrique des Nations (CAN) entre Afrique du Sud 1996 et Angola 2010, pour un total de 36 matchs, faisant de lui le footballeur ayant disputé le plus grand nombre de matchs à la CAN. Il est également le recordman africain des phases

finales de Coupe du Monde. Il mit un terme à sa carrière international le 1er août 2010 après 138 sélections chez les Lions Indomptables du Cameroun pour 5 buts. Il aura passé dix des ses 17 années dans la tanière comme capitaine (1999 à 2009). Depuis 2011, il a effectué un retour dans la tanière comme Team Manager des Lions Indomptables.

Rigobert Song en quelques lignes Noms et prénoms : SONG BAHANAG Rigobert Date de naissance : 1er Juillet 1976 Lieu de naissance : Nkenglikok à une trentaine de kilomètres de Yaoundé. Taille : 1m 83 Poste : Défenseur central ou latéral droit. Pays : Cameroun, International A, 138 sélections, 5 buts. Clubs successifs : Tonnerre Kalara Club (TKC) de Yaoundé, Cameroun; FC Metz, France (1994-1998); Salernitana, Italie (1998-1999); Liverpool, Angleterre (19992000) et West Ham (2000-2001); FC Cologne, Allemagne (2001-2002); RC de Lens, France (2002-2004); Galatasaray, Turquie (2004-2008) et Trabzonspor (20082010). Palmarès : Vainqueur de 2 CAN (2000 et 2002), Finaliste de la Coupe des Confédérations 2003, 2 fois champion de Turquie avec Galatasaray en 2006 et 2008, 2 Coupes de Turquie, avec Galatasaray en 2005 et Trabzonspor en 2010, Une Coupe de la Ligue en France avec le FC Metz en 1996. Mireille Ngosso 23 N°37 Janvier 2013

Diasporas News


sport

Meilleur joueur africain de l’année : Et le gagnant est… YAYA TOURé L’Ivoirien Yaya Gnégnéri Touré a remporté pour la seconde année consécutive le Glo-CAF Award du Meilleur joueur de l’année, au terme du vote organisé auprès des sélec-

tionneurs ou directeurs nationaux. Il a devancé son compatriote Didier Drogba et le Camerounais Alexandre Song.

Y

aya Touré, 29 ans, a été champion d’Angleterre avec Manchester City. Aux côtés de Didier Drogba, vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea, le joueur était tombé en finale de la CAN, la Côte d’Ivoire ayant été battue aux tirs au but par la Zambie. Il a reçu son trophée jeudi soir au Banquet Hall, State House, à Accra où s’est déroulée

la cérémonie de remise des prix en présence du Président Issa Hayatou et des membres du Comité exécutif de la CAF, du ministre ghanéen de la Jeunesse et des Sports M. Kofi Humado Clement et du ministre de la Communication, Haruna Iddrisu. De nombreux artistes ont participé à la fête en interprétant quelques airs connus de tous. Il y avait Salif Keita, Ladysmith Black Mambazo, Yvonne Chaka Chaka, Lagbaja et Irene Logan. De nombreux autres trophées ont récompensé les lauréats de l’année de Mohamed Aboutreika à Genoveva Anonman des supporters du Gabon à Rigobert Song, désormais consacré Légende du football africain. Une fête destinée à récompenser l’excellence dans le football africain qui s’est tenue pour la quatrième fois au Ghana.

Tous les lauréats 2012 Joueur de l’Année : Yaya Gnégnéri Touré(Côte d’Ivoire) Joueur basé en Afrique : Mohamed Abouterika (Egypte) Trophée du Fair-play : Supporters de l’équipe nationale du Gabon

24 Diasporas News N°37 Janvier 2013

Entraîneur de l’année : Hervé Renard (Zambie/France) Equipe de l’année : Zambie Equipe féminine de l’année : Guinée Equatoriale Club de l’année : Al Ahly (Egypte) Arbitre de l’année : Haimoudi Djamel (Algérie) Meilleur espoir : Mohamed Salah (Egypte) Meilleure joueuse de l’année : Genoveva Anonman (Guinée Equatoriale) Légende : Mahmoud El Gohary (Egypte) Légende : Rigobert Song (Cameroun) Ordre de platine : John Mahama (Président de la République du Ghana) Le Onze de l’année : Gardien : Lutunu Dule (Congo) Didier Drogba, (Côte d’Ivoire), Christopher Katongo (Zambie) Mireille Ngosso


santé

L’ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE EN AFRIQUE

Spécialiste en Droit de la sécurité sociale et responsable de l’ONG Orphelins secours, M. Donatien ROBÉ est l’auteur du livre Financement de la santé – choix de l’assurance maladie obligatoire (AMO), paru aux éditions du Panthéon. En pleine promotion de son livre, DIASPORAS-NEWS l’a rencontré. DIASPORAS-NEWS : Dans votre livre, vous affirmez que l’assurance maladie obligatoire est le seul outil capable de pérenniser l’accès des Africains aux soins. Quels sont vos arguments ? DONATIEN ROBÉ : Ecoutez, l’assurance maladie obligatoire qui s’inspire en fait du système bismarckien, techniquement, a fait ses preuves dans tous les pays où elle a été mise en œuvre. Que ce soit en Allemagne où elle est née, en France ou en Belgique. Du point de vue de l’accessibilité financière aux soins, elle a aussi été efficace. Il n’y a pas de raisons qu’elle ne le soit pas en Afrique, à condition que les enjeux actuels du financement de la santé soient pris en compte. Je fais notamment allusion à la maîtrise des dépenses pour éviter les déficits. Et puis pour moi, l’assuDONATIEN ROBÉ rance maladie obligatoire s’oppose à l’assurance maladie volontaire qui existe en Afrique depuis « l’initiative de Bamako » en 1987 à travers « le recouvrement des coûts ». Cette politique a échoué. Il faut donc expérimenter l’AMO. D-N : Pensez-vous que les états africains puissent aisément mettre en place le dispositif de l’assurance maladie obligatoire ? Quels sont les moyens nécessaires ? D.R : On est bien d’accord que rien n’est aisé surtout pour une réforme majeure comme celle-là. C’est un processus qui peut prendre du temps. Il faut donc cibler les besoins urgents et ne pas vouloir l’universalité des soins tout de suite. Pour se donner toutes les chances de réussite, je le dis dans mon livre, il faut une volonté politique forte. Il faut le consensus national afin que les gouvernants et les populations soient d’accord sur un minimum. Aussi, en plus des aspects techniques qui doivent être connus par ceux qui mettront ce projet en œuvre, la pédagogie doit être l’arme essentielle. Car il faut que les populations sachent de quoi il s’agit. Enfin il faut que l’amélio-

ration de l’offre de soins soit une priorité afin que l’AMO soit efficace. D-N : Quels sont les pays africains qui offrent la couverture universelle à toute la population ? D.R : D’abord, il faut savoir que l’universalité est une quête perpétuelle. Même avec le système bévériedgien en Angleterre qui a pour principal objectif l’accès universel aux soins, les populations ne se soignent pas selon leurs besoins en raison des files d’attente et des budgets réduits. Encore moins en France où il existe la couverture maladie universelle (CMU). Il y aura toujours des freins à l’accès universels. En Afrique, il y a le Rwanda, le Mali, le Gabon, la Mauritanie, le Ghana, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie qui ont des systèmes d’assurance maladie obligatoire. Dans ces pays, le taux de couverture ne dépasse pas 50% de la population. On ne peut donc pas parler d’universalité. D’autres pays comme le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’ivoire songent à l’AMO. D-N : Pouvez-vous donner la différence entre l’assurance maladie obligatoire(AMO) et l’assurance maladie univers(AMU) ? bb D.R : Aujourd’hui, même l’OMS le reconnait, un système qui a pour objectif l’universalité doit être obligatoire. C’est surtout l’expérience de l’assurance maladie volontaire à travers les mutuelles depuis « l’initiative de Bamako » qui a amené à cette conclusion. Puisque l’assurance maladie volontaire a échoué. Voyez-vous, si l’assurance maladie n’était pas obligatoire en France, on ne parlerait même pas d’universalité ! Prenez le cas de la mutuelle complémentaire qui n’est pas obligatoire. Tous les Français ne l’ont pas ! Aux Etats-Unis, la couverture santé n’étant pas obligatoire, un tiers des Américains ne l’ont pas. Ceci étant, généralement, on ne fait pas de différence entre des deux appellations. Certaines personnes disent même « assurance maladie sociale ». D-N : Quelles sont vos propositions pour le financement de la santé dans les pays africains ? D.R : D’abord comme l’indique le titre de mon livre, mon choix est l’assurance maladie obligatoire, telle qu’elle est mise en œuvre en France aujourd’hui avec un financement mixte à travers les cotisations sociales et l’impôt par le biais des taxes. Mais mon choix du système français s’arrête au financement. Contrairement au système français qui est généreux, je mets l’accent sur la maîtrise des dépenses. Pour moi, le

ticket modérateur à lui tout seul ne peut pas suffire. Il faut d’autres mécanismes à travers le plafonnement, le contingentement, la responsabilisation de l’assuré comme en Allemagne. C’est ce que je résume dans le « forfait sanitaire » que je propose aux Africains. Aussi, en Afrique, nous ne pouvons pas financer nos systèmes soit exclusivement par les cotisations du fait de l’économie informelle et les taux élevés de chômage, soit exclusivement par l’impôt en raison de l’insuffisance de la consommation et des recouvrements. Cependant, l’association des deux sera bénéfique et facile. Je milite d’ailleurs pour une « taxe santé » dans mon livre pour compléter les cotisations sociales. D-N : Avez-vous présenté vos propositions sur la prise en charge du risque maladie aux ministères de la santé des pays Africains ? D.R : Vous savez, quand un pays africain veut mettre en œuvre une assurance maladie, nos gouvernants se tournent vers les cabinets français, s’agissant des pays francophones. Systématiquement, c’est le système français, avec ses tares qui est copié. Nos gouvernants pensent que seuls ces consultants connaissent ce projet. Ce qui est une erreur d’autant que l’assurance maladie doit aussi tenir compte de la culture des populations. Nos gouvernants commencent heureusement à s’en apercevoir avec les erreurs faites au Gabon et au Mali. Je suis effectivement en contact avec certains comités de pilotage. D-N : Quels sont vos projets professionnels pour l’an 2013 ? D.R : Je compte faire la présentation de mon livre dans les pays d’Afrique francophone où l’assurance maladie obligatoire est en train d’être mise en œuvre ou en projet pour les soutenir. Mais avant, j’irai dans mon pays, la Côte d’ivoire pour la présentation du livre et mettre sur pied un cabinet de consultance avec mon Ami et grand spécialiste de l’assurance maladie, le professeur Georges Armand Ouégnin qui fut ministre de la sécurité sociale de Laurent Gbagbo. Marcelle KPAN 25 N°37 Janvier 2013

Diasporas News


média

MAÏSHA TV : les femmes africaines ont leur télévision ! Richard Joffo

Preuve à la fois de l’émancipation des femmes africaines et démonstration que, contrairement à ce que veulent faire croire les aigris de la télévision, ce média peut se porter très bien en Afrique, MAÏSHA TV est lancée cette année par Ismaila SIDIBE, Patron du premier network panafricain, AFRICABLE TÉLÉVISION. Un beau cadeau pour démarrer cette année 2013 que je vous souhaite heureuse et prospère ! AFRICABLE TÉLÉVISION est déjà le premier réseau de télévision panafricain. C’est la seule chaîne panafricaine à ne pas être sous perfusion financière d’un chef d’état ou d’un riche banquier. Réussite éditoriale avec un programme varié et fédérateur, réussite économique puisque cette chaîne s’assume en toute indépendance. Avec une couverture unique AFRICABLE TÉLÉVISION est déjà leader dans son secteur. Plus de 15 pays en réception hertzienne ou MMDS, 3 satellites dont NSS7 pour le bouquet CANALSAT et, en Europe, avec le bouquet Africain et la plupart des réseaux câblés et ADSL.

PORTRAIT

Dj Prince, alias Alioune Wade n’est plus à présenter dans le paysage audiovisuel sénégalais. Ce sémillant animateur, toujours tiré à quatre épingles, que son public reconnaît comme bien élevé et discret a su imprimer un style tout en finesse. Ces traits de caractère, presque, antinomiques dans son milieu, ont fini par le propulser au devant de la scène. Fort d’une expérience de près de vingt ans, il poursuit son bonhomme de chemin, à son image, sans faire trop de bruit.

L

’animateur a fourbi ses armes au niveau de Radio Dunya à Dakar comme responsable des programmes. Il a commencé en 1995 avant de gravir rapidement les échelons. Il est rapidement désigné comme Directeur de la station régionale de Radio Dunya à Kaolack. Il séjournera dans cette ville du centre du pays de 1997 à 1999. Il quittera la métropole du bassin arachidier pour rallier la capitale du Rails. A Thiès il fera un séjour d’une année de 1999 à 2000. Par la suite il sera recruté par la RTS. Il pose ses valises à la chaîne de Radio Sénégal International (RSI) pour y animer

26 Diasporas News N°37 Janvier 2013

Ismaila SIDIBE, le fondateur et dirigeant de AFRICABLE TÉLÉVISION se lance aujourd’hui dans un pari audacieux : MAÏSHA TV, une chaîne entièrement dédiée aux femmes. Le nom, Maïsha est tiré du Swahili qui veut dire « la vie » ! La vie que la femme donne, la vie que la femme affronte, la vie que la femme embellit. Beau symbole que ce nom qui porte haut les valeurs de cette nouvelle venue dans le paysage panafricain. La femme n’est pas simplement une consommatrice ou un objet de consommation… la femme africaine pense, crée, dirige, invente ! C’est sur ces fondamentaux que la chaîne a trouvé sa ligne éditoriale avec un programme riche et varié. Sur satellite depuis le 8 décembre pour une période test de 3 mois, MAÎSHA TV sera diffusée sur tous les réseaux câblés et satellitaire en Afrique.

une émission exclusivement consacrée aux émigrés sénégalais éparpillés un peu partout à travers le monde. Une heureuse initiative qui fait mouche et qui lui ouvre les portes de toutes les grandes villes du monde. Dj Prince est régulièrement sollicité pour prendre part aux grandes manifestations organisées par nos compatriotes disséminés au niveau de la diaspora. Il anime régulièrement des émissions touchant aux problèmes des « Dahiras », des associations et des grandes rencontres de nos vaillants expatriés. Cette trouvaille titrée fort justement « Li Ci Bitim Réw » lui permet de toucher du doigt les nombreux problèmes rencontrés par nos compatriotes établis hors du Sénégal. Au vu de ses résultats il a été coopté par la direction de la télévision nationale pour animer des plateaux d’envergure au cours des grandes fêtes. Il a démarré ce challenge le 31 décembre 2007 avec un plateau « spécial Tabaski » resté gravé dans les mémoires. Il avait réussi la prouesse de réconcilier publiquement les deux divas Fatou Guéwel et Faou Laobé. Depuis ce coup d’essai magistral, il officie toujours au cours des grandes occasions comme les plateaux de fin d’année et les grandes émissions de variétés. Une manière de recevoir des artistes comme Mbaye Diéye Faye, Titi, Fallou Dieng, Pape Diouf, etc. DJ Prince a aussi été engagé comme animateur de plateau au cours du dernier festival mondial des arts nègres de

Dakar. A cette occasion il a eu à présenter, en direct, pour la RTS, les passages de montres sacrés comme Kimany Marley, I jah Man, Salif Keita, Tiken Jah Fakoli, Kassav, Idrissa Diop, Alpha Blondy, Youssou Ndour, Thione DJ Prince Seck, Viviane, Kiné Lam, Akon et toutes les stars qui ont animé ce riche plateau de la Place de l’Obélisque. Sans jamais baisser les bras, DJ Prince était toujours fidèle au rendez vous, durant 21 jours, tous les soirs de 19h à 4h du matin et en station debout s’il vous plait. DJ Prince qui est souvent, choisi pour animer les grands événements, compte rester lui-même. « Je voudrais garder cette constance et ne jamais varier dans ma conduite. Je souhaite poursuivre dans cette voie de la discrétion. Mon crédo consiste à servir et non me servir. Je voudrais terminer par prier le Bon Dieu pour disposer d’une bonne santé afin de poursuivre sur cette voie consistant à toujours travailler dignement pour mon pays » a estimé avec sagesse notre interlocuteur qui refuse de se laisser éblouir par les flashs et artifices du succès. Un bel exemple pour les jeunes générations. Richard JOFFO


Culture Mode

SHOW PHILO : 3ème Edition

Une invitation en 1ère classe pour un bond dans le temps, un voyage authentique dans l’univers de la mode à travers la coiffure et la musique...

P

hilomène BIAMPAMBA est une figure parmi les pionnières dans l’art de la coiffure Afro-caucasienne en France. Elle est plus connue sous le nom de Philo’Coiffure ou encore La Coiffeuse des Stars (Mylène FARMER, Charlotte GAINSBOURG, KATOUCHA, Monica BELLUCI, Abeti MASIKINI, Aissa MAÏGA et d’autres artistes ont bénéficié de ses services). Première africaine en France ayant eu l’opportunité de coiffer les plus grandes stars au cours de tournages, défilés, shooting, scènes et qui a reçu plusieurs distinctions (prix et trophées) lors de concours natio-

naux et internationaux de la coiffure jusqu’à ce jour. Philomène B. est professeur et directrice artistique à l’académie Saint Louis, l’une des écoles les plus prestigieuses de coiffure située au cœur de PARIS depuis plus de 150 ans. Philomène y organise des stages sur les méthodes et techniques Fondamentales de la coiffure ethnique. A travers la manifestation du 19 Novembre 2012, Philomène B. souhaite transmettre à la nouvelle génération son savoir-être, son savoir-faire, sa créativité et surtout sa passion et son amour de la coiffure multi-ethnique. Raison pour laquelle Philomène BIAMPAMBA signe son grand retour autour d’un événement spectaculaire sur un concept exclusif. Ce show valorise la Coiffure à travers différentes époques représentées sur les 4 tableaux vivants, animés au rythme de la

musique, par les sublimes voix suaves de deux grands artistes slam: Jearian & Hyova. Ce décor rappelle les périodes mythiques tels que le XIXème pour commencer le show. Puis suivant les 5 années clés - Années Folles, années Rétro, années Disco, années 80 et les années 2000 – pour clore le défilé. Ce qui montre que la coiffure est avant tout un moyen d’expression non verbale et témoigne de l’identité d’un peuple, une culture voir une civilisation. Les stylistes parisiens et internationaux les plus en vogue ont embelli, grâce à leurs talents reconnus à travers le monde, les tableaux du show. Ainsi, Philomène B. a souhaité donner une dimension artistique et profonde à la Coiffure. En Image… !!! © Photo Pavon Paris Diasporas-News 27 N°37 Janvier 2013

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Gastronomie : Cassolettes de graines de courge aux crevettes Cuisson et Préparation 1h45/ Difficulté ** / Pour 6 Personnes

INGREDIENTS 500 g de graines de courge 300 g de crevettes roses décortiquées 1 tomate grosse fraîche 2 oignons 4 gousses d’ail 2 piments rouges (facultatif) 2 cubes de bouillon

1 cuillère à soupe de poudre de crevettes séchées 1/2 verre d’eau 1 botte de persil Sel, poivre 2 œufs battus

PRéPARATION

Ajoutez-y les cubes de bouillon, le sel, le poivre noir, la poudre de crevettes séchées , la tomate, ainsi que tous les autres condiments en ajoutant progressivement un peu d’eau pour obtenir une pâte assez homogène.

2- Epluchez et lavez les oignons et les gousses d’ail puis réservez dans une bassine. Lavez et épépinez les deux piments rouges. Mixez grossièrement ensemble l’ail, les oignons, les piments. Réservez.

4- Rajoutez ensuite les crevettes roses préalablement passées à l’eau bouillante et les deux œufs battus. Mélangez bien le tout.

1 Lavez et hachez finement le persil. Mondez la tomate et concassez-la finement au couteau dans son jus. Réservez.

3- Versez la poudre de graines de courge dans un grand saladier.

5- Répartissez cet appareil dans plusieurs cassolettes et couvrez-les avec du fil de cuisson (ne pas remplir à ras bord, la préparation lève un peu pendant la cuisson).

6- Mettez les cassolettes à cuire à la vapeur 1h30 (ou un peu moins) dans le haut d’un couscoussier. Servez chaud. De vous à moi : Vous retrouverez cette recette au Congo. J’ai apporté des nouveaux ingrédients comme la poudre de crevettes séchées pour renforcer le goût et les œufs pour la légèreté. Je vous propose de servir les cassolettes en entrée. Bon appétit Danielle EBENGOU


En bref

Transfert d’argent à l’international La solution Flouss.com Finies les longues queues pour le transfert d’argent pour les étrangers de la diaspora. Une nouvelle solution vient de leur être offerte.

Omar Sy personnalité préférée des Français

A

L

e Journal du Dimanche a publié, dimanche 30 décembre 2012 , son Top 50 des personnalités préférées de l’hexgone. Omar Sy arrive à la première place dans le cœur des Français. L’acteur Omar Sy, détrône Yannick Noah, indéboulonnable numéro 1 depuis cinq ans.

Mme Léonie AMANGOUA née AKASSIMADOU : La Reine de la découpe s’en est allée

L

a nouvelle du décès de la « Reine de la découpe » est tombée comme un couperet provoquant émotion et douleur chez les siens. Léonie Amangoua, c’est d’elle qu’il s’agit, s’est éteinte le 21 décembre 2012 des suites d’une courte maladie alors que l’on s’y attendait le moins. Et pourtant elle était pleine de vie. Hélas ! La mort l’a frappée. Elle ne sera désormais plus visible sur les T pour proposer comme elle en avait l’habitude les fruits de ses créations aux amateurs de mode. Dépositaire de la griffe Deshalvyse Diffusion, que l’on savait très portée sur le goût de l’élégance et de l’habillement, Léonie manquera à ses fans. Elle qui avait fait du style « la découpe », une marque déposée. Un style auquel elle tenait véritablement parce que de son vivant elle n’a pas manqué toutes les fois que besoin en était de valoriser ce style dont la particularité était la finition parfaite. Avec le génie créateur qu’on lui connaissait, Léonie Amangoua, dirigeait depuis 1986 la maison Deshalvyse Diffusion qui a fait d’elle une styliste de renom. Elle part ainsi de

façon furtive laissant derrière, un époux, Sylvain et des enfants Elyas, Alvyse Minush et Sarah Kimberly inconsolables. Mais elle part sans partir, car un artiste ne meurt jamais. Adieu l’artiste ! Vive l’artiste ! La Direction du magazine Diasporas-News, adresse ses condoléances à la famille. HYD

Léonie AMANGOUA

29 N°37 Janvier 2013

Diasporas News

Nécrologie

pporter une innovation dans le secteur du transfert international d’argent. C’est le pari relevé par ces ingénieurs français qui ont mis sur pied ce nouveau produit qu’est « Flouss.com ». Un transfert d’argent dont le procédé diffère entièrement des modes classiques d’envoi d’argent. Il s’agit à en croire les concepteurs d’un type de transfert d’argent dématérialisé à travers lequel le client émetteur transfert de l’argent depuis le site internet Flouss.com. Et cela vers le bénéficiaire qui lui à son tour peut disposer d’une carte de retrait international Mastercard. Un mode opératoire qui permet également au bénéficiaire de retirer de l’argent à n’importe quel moment de la journée et surtout dans tout le réseau Mastercard. Ou encore, le bénéficiaire peut rentrer en possession des fonds à lui transférés par le canal de bureaux partenaires de Flouss. L’argent peut par ailleurs être transféré au travers de messages/sms. Il est à noter que les transferts d’argent peuvent se faire grâce Flouss.com 24h/24 et 7j/7, sans interruption aucune. Créé en France en 2006, Flouss.com est un établissement de paiement multiservice agréé par l’ACP pour fournir les services de paiements mentionnés à l’article L.314-1 du code monétaire et financier. A cet effet, Flouss. Com s’engage à offrir à sa clientèle la sécurité sur toutes les transactions et la possibilité d’accès en temps réel à l’ensemble de ses comptes. H.D


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TAUREAU :

L’année débutera de façon sereine : vos projets se réaliseront et vous vous montrerez réfléchie dans vos décisions. Sur le plan financier vous serez stable.

GEMEAUX : Une belle année s’annoncera en rencontres et opportunités. Financièrement soyez quand même prudente. Côté cœur c’est le bonheur. CANCER : Que du bonheur ! La chance vous accompagnera et vous renforcerez vos acquis. Vous avancerez avec assurance. Côté cœur vous votre couple sera ancré dans la solidité.

LION : Vous serez dans le dépassement de soi et les portes s’ouvriront . Vous évoluerez de façon positive socialement et professionnellement. VIERGE :

Le travail ne vous fera pas peur et vous vous y mettrez à fond. Attention tout de même à ne pas délaisser votre entourage ! Vous vous montrerez forte et saurez vous adapter.

BALANCE :

Vous serez dans la facilité et dans l’organisation, ce qui vous permettra de faire face à toutes les situations. Vous atteindrez vos objectifs.

SCORPION : Vous ressentirez le besoin construire votre vie de façon positive, tant sur le plan personnel que professionnel. Vous avancerez lentement mais sûrement. SAGITTAIRE : Vous devrez ne compter que sur vous même. Des promesses ne seront pas honorées. Vous devrez être inattaquable juridiquement et financièrement. Avancez avec prudence.

CAPRICORNE :

L’année s’annoncera calme. Surtout vous ne devrez pas vous isoler. Votre conscience professionnelle sera votre plus grand atout. Votre priorité sera votre entourage familial.

VERSEAU : Vous saurez saisir les opportunités et vous relancerez votre vie professionnelle, sociale et personnelle. POISSONS : Vous entamerez l’année positivement et ferez en sorte d’écarter tous les écueils de votre chemin pour avancer sereinement. Financièrement vous serez dans la stabilité. Voyance

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