L'actualite afro-caraibeenne

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Diasporas news

N°39 Mars 2013

La référence afro-caribéenne

Journée Internationale de la Femme Il est temps d’agir pour mettre fin à la violence contre les femmes. « Il y a une vérité universelle, applicable à tous les pays, cultures et communautés : la violence à l’égard des femmes n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable. » M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies

Kenya

Kenyatta élu président GUINEE CONAKRY

ELECTIONS LEGISLATIVES DE TOUS LES DANGERS Nigéria

Boko Haram ? Mali

Guerre à tous les étages Benin

coup d’Etat imaginaire ?

Ban Ki-moon s’engage « à ne laisser aucun

crime contre des femmes impuni »

CPI

Laurent GBAGBO L’ audience de confirmation des charges

Dossier

Sport

Stephen Keshi Le succès d’un un coach africain

4 Politique 6 Monde

Ne pas jeter sur la voie publique

Togo

Tunisie

Faure GNASSINGBE Chokri Belaïd LibérationS sous l’impasse de la répression volution de Jasmin Internationale

Sénégal

Macky Sall évoque la réduction de son mandat

16 Société 18 Santé 23 Juridique 24 Transport 26

Sport 28



Diasporas News N°39 Mars 2013

Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Hermann DJEA Mireille NGOSSO Faustin Dali Moussa DIOP Lucien Hounkanli Paul OULAI DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France

La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

édito

Viande de cheval… le scandale des riches !

A

près le scandale de la vache folle et de la grippe aviaire dont la consommation a eu des conséquences dramatiques sur la vie de l’homme, celle de la viande de cheval me semble moins dangereuse. D’où d’ailleurs ces nombreuses interrogations que suscite cette affaire qui défraient en ce moment la chronique en France voire dans toute l’Europe. Allez expliquer le scandale de la viande de cheval à des populations affamées en Afrique ou même d’ailleurs, vous comprendrez que l’on vous prendra sûrement pour un fou divaguant ou du moins une personne qui vit dans une opulence insolente. Dans ces parties reculées du monde où la famine et la mort côtoient le quotidien des populations, cette histoire de tromperie et de viande de cheval est une affaire de riches. Là-bas, manger chaque jour à sa faim est un luxe et un vrai parcours de combattant. Il n’est donc pas anormal que l’on ne trie pas la nourriture ou qu’on ne soit pas très regardant sur la provenance de ce qu’on mange. Pourvu d’arriver à nourrir toutes les bouches de sa famille. Il arrive même que parents et adultes se privent de repas au profit des enfants, histoire de faire l’économie des maigres provisions. Là-bas, dans ces pays pauvres, l’on mange tout ce qui est comestible pour survivre. Mieux vaut mourir d’intoxication alimentaire que de la faim, elle-même ! Alors, la bouffe d’origine protéine, qu’elle soit de la viande de chien, de chat domestique, de margouillat, de lézard, de serpent, que saisje encore, est la bienvenue dans les assiettes. Assurément, ces cargaisons de viande de cheval qui scandalisent les Européens feront le bonheur sous d’autres cieux. Il n’y a qu’à voir la scène de récupération des produits alimentaires avariés (lait, conserves, viande en putréfaction…) dans les décharges pour comprendre l’ampleur de la misère et le perpétuel combat des populations pour survivre. Selon la Banque Mondiale, « 1,2 milliards de personnes dans le monde vivent sous le seuil de l’extrême pauvreté caractérisé par des dépenses de 1,25 dollar par jour et par personne. » Vu que la crise alimentaire continue de perdurer et que les prix des denrées de première nécessité continuent, eux aussi, à flamber sur les marchés, il est fort à parier que la famine continuera de faire de

nombreuses victimes dans le monde bien plus que le Sida et les autres maladies infectieuses. Pour les experts, il n’y a aucun doute, c’est la mauvaise répartition des produits alimentaires à l’échelle planétaire qui est à la base de cette disparité. Autrement dit, pendant que certains mangent à leur faim et gaspillent la nourriture, d’autres n’ont pas de quoi mettre sous leurs dents et meurent malheureusement de faim. Dans cette affaire, les Européens sont indexés comme ceux qui gaspillent plus qu’ils en consomment. Pour l’Organisation des Nations unies, l’alimentation et l’agriculture (la FAO), « un tiers de la production alimentaire destinée à la consommation humaine dans le monde est perdue ou gaspillée, atteignant environ 1,3 milliards de tonnes par an. Le gaspillage alimentaire constaté chez les consommateurs en Europe et en Amérique du Nord est, par habitant, de 95-115 kg par an. » Voici ce qui est de la triste réalité. En clair, pour revenir à l’actualité, la destruction de millions de tonnes de produits alimentaires supposés contenir de la viande de cheval montre encore une fois ce grand gaspillage dans les pays riches comme relevé par la FAO. Je pense que ce ne serait pas commettre un crime ou même encore considéré les pays pauvres de dépotoirs en acheminant par exemple gracieusement tous ces tonnes de produits alimentaires encore comestibles aux populations qui meurent de faim au lieu de les détruire. De toutes les façons, la viande de cheval, n’a jamais tué personne, si ce n’est que parce que sa consommation est prohibée dans certains pays européens comme l’Angleterre, pour des questions d’ordre culturel. Sinon pour les diététiciens et nutritionnistes, la viande chevaline est bien plus meilleure que la viande de bœuf parce qu’elle est plus pauvre en matières grasses et a une forte proportion en acides insaturés qui contribuent à diminuer le cholestérol. C’est d’ailleurs parce qu’elle contient des substances nutritives essentielles comme le fer qu’elle est recommandée aux personnes soucieuses de leur santé et de leur ligne. Clément Yao


dossier

Boko Haram

L’extension du domaine de la lutte : Ansaru un groupe dissident de Boko Haram menace les intérêts occidentaux au Nigéria. Le rapt de ressortissants français est, pour eux, la continuité de la guerre que les frères djihadiste mènent au Nord du Mali et partout où les mécréants occidentaux n’ont pas droit de cité. Le rapt des français et ses conséquences L’enlèvement d’une famille d’expatriés français aux confins du Cameroun plus précisément dans le parc de Wasa, à la lisière des frontières du Nigéria et du Tchad, donne une nouvelle fois un écho médiatique international à la complexité du Nigéria et à la porosité des frontières africaines. Il a fallu pourtant une semaine avant qu’un groupe affilié (Ansaru cf/plus bas) à la secte islamiste Boko Haram revendiqua enfin cette prise d’otages. Pourtant le lieu du rapt pouvait déjà donner une indication ou moins une piste quant aux auteurs de cet acte. Il s’est passé à une encablure de Maidiguri, ville du Nord-est du Nigéria et non moins berceau du mouvement islamique. La France découvrît, horrifiée et médusée, tout le cérémonial d’un enregistrement vidéo avec une mise en scène calquée sur les méthodes de l’internationale djihadiste : le décor, la preuve de vie, la demande de liberté pour leurs compagnons de lutte emprisonnés. Le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius estimait que les revendications des ravisseurs portaient « en particulier sur des sujets hors de portée de la France ». En d’autres termes, il considère que c’est une affaire entre le gouvernement fédéral du Nigéria et l’organisation islamiste et que la France est une deuxième fois prise en otage. Rappelons juste qu’en 2010, le président Sarkozy et son ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner, ont forcé la main du chef d’Etat malien Amadou Toumani Touré (ATT) pour permettre la libération du français Pierre Camatte. Les ravisseurs ont exigé l’élargissement de quatre militants d’AQMI détenus dans les geôles maliennes ; ce qui avait mis ATT en porte-à-faux vis-à-vis de ses homologues algérien et mauritanien.

L’Afrique en zone rouge Cet enlèvement est une mauvaise nouvelle pour toute la partie 4 Diasporas News N°39 Mars 2013

occidentale du continent. Le secteur touristique sera le premier à en subir les conséquences. Les occidentaux et en particulier les français ne s’aventureront plus hors des sentiers battus. Et surtout, à l’instar de ce qui se passe en Somalie ou au Darfour, les organisations humanitaires seront obligées de réduire l’effectif de leur personnel sur le terrain. Reste les industries d’extraction. Il s’agit des intérêts vitaux des pays occidentaux ; donc, ils prendront des mesures de protection pour le personnel expatriés des multinationales. Les américains sécurisent leur base de vie en Afrique en faisant appel aux sociétés de sécurité. Mais la Prise d’Otages Massive (POM) du terminal gazier d’In Anemas (Algérie) de janvier dernier a complètement modifié la donne. Le centre d’extraction d’uranium d’Areva à Arlit (Niger) est aujourd’hui protégé par les forces spéciales françaises. Ne sommes-nous pas entrain de payer les conséquences de deux décennies de plans d’ajustement structurels ? Les mesures d’austérité appelées pompeusement IPPTE, pour l’acronyme d’Initiative sur les Pays Pauvres Très Endettés, n’ont pas structurellement bénéficié à l’Afrique. Alléger d’abord vos dettes et on vous octroiera de

Image des otages

nouveaux de financements ; tel était le discours des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale). Dans le concret, les pays en développement étaient ainsi contraints de réduire drastiquement les dépenses jugées inefficaces et inutiles. Le budget de nos forces armées a été parmi les premiers visés. Et quelques années après, voici le triste tableau avec lequel la presse internationale décrit nos militaires : solde non-payé, soldat démotivé en guenilles sans matériel. Ce sont les Etats-Unis et la France aujourd’hui qui reprochent aux africains leur incapacité à défendre leur territoire alors qu’ils sont en partie responsables de l’impotence de nos armées.

Les difficultés socioéconomiques de nos Etats provoquent sporadiquement des émeutes. Mais à plus ou moins moyen terme, les faillites de l’Etat qui n’arrivent plus à subvenir aux besoins de base de sa population - comme la santé et l’éducation – sont les terreaux favorables sur lesquels les mouvements religieux prospèrent. L’islam radical s’est engouffré sur le créneau en s’investissant dans les actions sociales que l’administration ne pouvait plus assurées. La plupart des mouvements dits « terroristes » qui sévissent dans le Sahel - du Soudan jusqu’au Mali en passant par le Tchad et le Niger - sont nés dans les régions les plus pauvres de ces pays. Et la secte Boko


dossier Haram n’a pas échappé à cette règle.

La genèse de Boko Haram L’histoire et la genèse de ce mouvement religieux est consubstantielle à l’avènement de l’Etat fédéral du Nigéria, de la colonisation britannique et même au-delà du temps des royaumes. Vers les années 1900, l’empire britannique a décrété un protectorat sur les puissants royaumes du Niger et du Bénin (à ne pas confondre avec la République du Bénin actuel) dont l’histoire connue remonte au moins au Moyen-âge. Une fois ces derniers pacifiés, les anglais déléguèrent l’administration auprès de chefs traditionnels chapeautés par un gouverneur de la Couronne. Cet héritage aboutît au moment de l’Indépendance à une organisation fédérale et un système de gouvernement parlementaire. Les rivalités séculaires entre les Big Three persistent encore de nos jours. Il s’agit des Nordistes (Haoussa, Peul et Kanouri), des Yoruba du Sud-ouest et des Ibo originaires du Sud-est qui représentent respectivement 25%, 22% et 18% de la population.

L’émiettement du Nigéria De trois Etats fédérés à l’Indépendance, ce puzzle artificiel s’est atomisé au gré des tiraillements et des coups d’Etat avec toujours une revendication d’autonomie, qui va crescendo, des nouveaux Etats. Le Nigéria est d’abord passé à 4 Etats en 1963 ; puis 12 à la faveur du coup d’Etat de 1967, ensuite 19 en 1976, 22 en 1987 et enfin 30 en 1992. De nos jours, peuplé de plus de 160 millions d’habitants répartis dans 36 Etats, le Nigéria est classé premier producteur de pétrole d’Afrique avec 10% de la réserve mondiale. Seule une minorité de la population se vautre dans l’opulence tandis que plus de 85% n’ont même pas 2 $ pour assurer leur substance quotidienne. L’antagonisme religieux entre catholique au Sud

et musulman au Nord corse un peu plus l’équation du gouvernement fédéral. L’incapacité des partis politiques face à cette indigence et le rejet de la civilisation occidentale sont devenus les moteurs de la secte Boko Haram [l’enseignement occidental est impur] qui s’est radicalisée au fil du temps. Curieusement, son avènement coïncidait avec la fin des dictatures militaires. Le président Olusegun Obasanjo, lors de son accession au pouvoir en 1999, prôna la liberté d’expression et autorisa l’instauration de la charia dans les Etats musulmans du Nord. Dans l’Etat du Borno, le chef spirituel de Boko Haram (BH) Muhammad Yusuf et ses partisans jugeaient que la charia était insuffisante et qu’il fallait renverser totalement la table c’està-dire éradiquer la corruption et se débarrasser du gouvernement fédéral. Yusuf, formé chez les wahhabistes en Arabie Saoudite, critique violemment les autorités gouvernementales et menaçait d’instaurer un régime théocratique à Abuja. La radicalisation et la médiatisation de la secte commença en 2003. Les milices de BH attaquèrent les forces de sécurité et tout ce qui symbolisait l’autorité de l’Etat fédéral. Face aux contreoffensives gouvernementales, ils étaient obligés de se réfugier dans l’Etat de Yobe. Cinq années se sont ainsi écoulées, entre attaques sporadiques et trêves. Mais en 2009, quatre Etats du Nord (Bauchi, Kano, Yobe et Borno) s’embrasèrent à la suite de l’assassinat par la police d’une dizaine de membres de BH. Ces émeutes se soldèrent par au moins 800 morts et l’arrestation de plusieurs dirigeants dont le grand manitou Muhammad Yusuf, décédé en captivité dans des circonstances jamais élucidées.

L’internalisation et la scission de BH Les rescapés de cette guerre ouverte avec les forces de l’ordre se sont scindés en deux groupes : le BH « canal historique » et les réfugiés à l’étranger.

Abubakar Shekau

le BH « canal historique » Comme la nature a horreur du vide, l’un des lieutenants de Muhammad Yusuf prît la tête du mouvement. Il s’agit d’Abubakar Shekau que l’on croyait mort au cours des émeutes et qui refît surface six mois plus tard. Sa première déclaration enregistrée en vidéo au mois de juillet 2010 se conformait à la rhétorique d’Al Qaida. Concomitamment, Abdelmalek Droudkel, l’émir d’AQMI ; celui qui rêve d’un Khalifa sahélien – du Soudan au Mali - fît passer un message via Al Djazeera. Il confirma un soutien logistique à BH et la présence de nigérians dans les katiba (unité combattante) du Sahel. Non seulement, Abubakar Shekau menaçait l’Etat fédéral et les mécréants occidentaux ; mais il se disait également solidaire des causes des djihadistes du monde entier. A partir de cette périodelà, BH a lancé le cycle des attaques violentes tous azimuts : d’abord les vagues d’attentats contre les communautés chrétiennes dans les églises ; ensuite les forces de sécurité et les hommes politiques.

Le groupe du tchadien Mamman Nur, n°3 du mouvement islamique Plusieurs militants emmenés par le tchadien Mamman Nur ont rallié la Somalie pour combattre avec les Shebabs. L’année suivante c’est-à-dire dès le début de l’année 2011, ils ont fait un retour fracassant au Nigéria avec des attentats perpétrés par des kamikazes. Et ils se sont même

attaqué des musulmans modérés et au siège de l’ONU. Une troisième voie a fait son apparition. Il s’agit du groupe dit Avant-garde pour la protection des musulmans d’Afrique Noire ou Ansaru dirigé par Abu Ausamata Al-Ansari. Il reprochait à ses compagnons de lutte de viser la population locale nigériane. Ils ont pris fait et cause avec la guerre contre la France au Mali et se sont « spécialisés » dans le rapt

Mamman Nur

d’occidentaux. Le Nigéria se trouve face à un problème inextricable. Cette violence gangrène la société sans que les chefs d’Etat qui se sont succédé au pouvoir n’aient pu résoudre le problème de cette secte. Plusieurs enquêtes font même état d’une compromission de certains hommes politiques avec BK. Une scission du Nigéria est pourtant exclue car les recettes pétrolières des gisements situés dans le Sud, même mal réparties, évitent encore que les Etats musulmans du Nord ne s’effondrent complètement. ALEX ZAKA

5 N°39 Mars 2013

Diasporas News


politique

France – Sénégal : Conver-

gence de vue pour la résolution de la situation au Mali

Les chefs d’états de la France et du Sénégal qui ont eu un déjeuner de travail ce 1er mars 2013 à l’Élysée ont constaté leur unité de vue sur la situation au Mali et ont exprimé le souhait d’une mise en œuvre rapide de la feuille de route adoptée par les autorités maliennes, afin que le Mali organise des élections le plus rapidement possible.

I

Macky Sall

ligne-t-on au ministère français de la Défense. Le Sénégal a déployé des troupes au sein de la Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite Africaine (MISMA), qui devra d’ici quelques mois se convertir en opération de maintien de la paix des Nation-Unies. Sur la politique nationale, le président Macky Sall a confirmé qu’il réduirait son mandat à 5ans. Répondant à Mireille Ngosso, journaliste envoyée spéciale de Diasporas-News qui voulait savoir 6 Diasporas News N°39 Mars 2013

où il en était avec sa promesse électorale de réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Macky Sall a été clair : « Ça a été un choix personnel de baisser la durée de mon mandat, j’ai engagé des réformes à travers une commission de réflexion sur la constitution que j’ai confiée au président Amadou Makhtar Mbow. Cette commission me soumettra des propositions parmi lesquelles la première mesure sera la réduction du mandat en cours de 7 à 5 ans. Ce sera fait, soit par référendum le moment

nvité par le président français aux assises du développement et de la solidarité internationale, Macky Sall qui a rencontré François Hollande ce 1er mars, a réaffirmé la reconnaissance de l’Afrique, de la CEDEAO et du Sénégal pour la réaction salutaire de la France dans le cadre de l’opération « Serval » au Mali. Pendant 45 mn environ, les deux hommes d’état, accompagnés de leurs collaborateurs, ont passé en revue la coopération bilatérale, coopération exemplaire à tout point de vue selon le président sénégalais qui a fait une déclaration sur le perron de l’Élysée. François Hollande et Macky Sall sont d’ailleurs arrivés ensemble à l’Élysée pour la séance de travail. Macky Sall a déjà effectué plusieurs fois le déplacement de Paris depuis son élection à la magistrature

suprême et l’on se souvient que le président Hollande avait réservé au Sénégal sa toute première visite sur le continent africain lors d’un déplacement effectué à Dakar en octobre dernier sur le chemin du Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à Kinshasa. Preuve s’il en était encore d’une entente cordiale. Sur la question de la guerre au Mali, les deux présidents ont constaté leur unité de vue. Les opérations des forces françaises aux côtés des forces maliennes et africaines sont maintenant concentrées sur deux zones, Gao et l’Adrar des Ifoghas, où se trouvent encore des éléments terroristes. L’état-major opérationnel de l’opération militaire Serval, déclenchée le 11 janvier dernier par la France pour stopper l’offensive des groupes terroristes vers le Sud du Mali, est basé à Dakar, sou-

venu, soit par l’assemblée nationale. Mais mon choix reste un choix définitif : je réduirai mon mandat de 2ans. »

jouer un rôle important pour cette coopération, est ami avec l’Émir. Les mêmes sources d’indiquer que le président sénégalais compte également sur le président de l’IAAF (International Association of Athletics Federations) Lamine Diack pour s’introduire dans ce pays très riche avec des dirigeants généreux. Lamine Diack entretient, dit-on, des relations amicales avec le fils de l’Émir, par ailleurs président du Comité Olympique.

Après l‘Élysée, le président sénégalais a poursuivi sa visite. Il a notamment accordé une audience à l’ancien chef d’état Abdou Diouf. Cette rencontre, qui a eu lieu à l’ambassade du Sénégal à Paris, rentre dans le cadre de la recherche de connexions entre le Sénégal et le Qatar, renseignent nos confrères de « L’AS » rappelant qu’Abdou Diouf, qui pourrait

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14/02/2013 15:54


politique

Mali : guerre à tous les étages Comme un mille-feuille, la reconquête du Nord-Mali se complexifie au fur et à mesure que l’opération « Serval » semble toucher à sa fin. Dans la partie septentrionale, la guerre, la vraie, fait rage. Et à l’arrière la logistique et l’intendance ne suivent pas ! L’assaut final de l’Adrar Le massif des Ifoghas, zone montagneuse de 250.000 km² où l’Algérie et le Mali se partagent les frontières, fait l’objet de la curiosité malsaine de l’homme avide d’informations. Les forces spéciales françaises appuyées par les soldats tchadiens sont en train de livrer une guerre sans merci contre les djihadistes : un « nettoyage » d’un territoire d’une superficie de 25 km². C’est le black-out total de la part du service de communication de l’armée française pour une guerre conventionnelle, avec tout ce que cela comporte d’horreurs et de violences. Selon cette source, les ennemis se font face sur une distance d’à peine 50 mètres. Les médias internationaux resteront sur leur faim. Habitués à être « embedded » [embarqués] sur tous les champs de bataille de la planète pour témoigner ou de les mettre en scène, cette fois-ci ils se contenteront de communiqués distillés avec parcimonie par le service de presse du ministère de la Défense français. A moins que la nouvelle agence de presse internationale se trouve désormais à Ndjamena (Tchad) ! Trois soldats français ont péri depuis que l’assaut final a commencé, il y a trois semaines au Nord de Kidal. Tandis que la brigade blindée et l’infanterie tchadienne composées de 2.000 hommes ont déploré 26 morts dans leur rang. Ces derniers bien que suffisamment aguerris et adaptés à la topographie du désert, n’ont pas le même 8 Diasporas News N°39 Mars 2013

équipement que les fantassins français, dotés individuellement de lunettes à visée nocturne. Ce qui peut justifier la différence de perte entre les deux forces. Côté AQMI, très peu d’informations nous parviennent quant au nombre de victimes. Les services de renseignements algériens sont les sources les plus fiables. Relayés par les médias du pays comme la chaîne de télévision Ennahar ou El Khabar, ils ont faits état d’au moins une quarantaine de morts dans les rangs des combattants islamistes. Parmi eux, se trouvait le tristement célèbre Abou Zeid, n°2 d’AQMI. Le président de la République tchadienne Idriss Deby a annoncé le premier que « ses troupes avaient abattu le chef d’AQMI » au cours d’une opération le 22 février dernier. Cette information est jugée « crédible » par les américains, les algériens affirment avoir retrouvé l’arme du chef AQMI. Le témoignage le plus fiable reste celui de Sedene Ag Hita cherchant aujourd’hui à rejoindre le MNLA du côté de Kidal. Il est parmi les survivants des déluges de missiles déversés par les avions de chasse français. Touareg déserteur de la garde nationale malienne avant d’aller combattre auprès d’AQMI, il raconta leur calvaire lorsque l’opération Serval a été engagée. Le gros des troupes salafistes s’étaient repliés dans le massif de Tigharghar. Ce fut au cours d’un raid aérien de l’aviation française dans la zone d’Insensa et d’Etagh qu’Abou Zeid et une cinquantaine de ses hommes auraient été tués. Quelques jours plus tard, c’est au tour du chef d’état-major de

l’armée tchadienne d’annoncer plusieurs assauts sur les bases logistiques des terroristes dans la vallée d’Ametatai. C’était au cours d’une de ses opérations que ses hommes ont tué le fameux chef terroriste Mokhtar Belmokhtar. Les militaires tchadiens tiennent leurs informations des milices islamistes capturés vivant et qui ont confirmé que leur chef était tombé sur le champ de bataille.

Idriss Deby

Les autorités françaises refusent de confirmer la mort de deux chefs djihadistes et se calfeutrent derrière l’attente d’une analyse ADN des membres de la famille d’Abou Zeid ou encore de la prudence de son ministre de la Défense Jean-Yves le Drian qui se résume ainsi : « une rumeur répétée à l’envi ne fait pas

une information ». Et si le chef d’Etat tchadien veut à tout prix revendiquer la paternité de la mort des deux chefs terroristes, cela arrangerait les affaires de la France qui redoute par-dessus tout des représailles des frères djihadistes sur ses ressortissants partout dans le monde.

Les courbes du fleuve Niger Une autre guerre se déroule sur les courbes du fleuve Niger dans la région de Gao, devenu centre de commandement de l’opération Serval. L’armée malienne frustrée d’avoir été laissée sur place par les français, montés seuls à Kidal, préfère pour l’instant ne pas envenimer ses relations avec les libérateurs. Cette région a été tenue pendant l’occupation islamiste par le Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) – une dissidence d’AQMI - dirigé par le mauritanien Ould Mohamed Kheirou. Couvrant leur fuite, ils ont d’abord essaimé des mines anti-personnelles derrière eux. De plus, capables de se mouvoir au sein de la population grâce à la couleur de leur peau, ils ont mené une contreoffensive : attentats-suicides, incursions en centre ville tels sont les modes opératoires de ces milices. La population, traumatisée par l’occupation et l’instauration de la Charia, vit toujours dans la hantise. Ce sont des tribus, vivant sur la rive droite du fleuve, qui sont suspectés de collaboration avec l’occupant. Comme les villageois d’un bourg appelé Kadji qui


politique se sont convertis depuis fort longtemps au wahhabisme. Une vaste opération de ratissage a été conjointement menée par la coalition franco-malienne dans les villages encaissés du bras du Niger. L’armée malienne affirme avoir sérieusement affaibli l’ennemi et confirme qu’elle a mis hors d’état de nuire 52 combattants et autant de prisonniers. Gao est également une ville stratégique car elle est considérée comme une des principales plaques tournantes du trafic de cocaïne qui provient d’Amérique du Sud. Selon l’Office des Nations-Unies Contre la Drogue et le Crime (ONUDC), environ 70 tonnes de drogue transitaient par cette « route » qui rentre par les deux Guinée (Bissau et Conakry) avant de remonter vers la Méditerranée via le Mali. Comme la nature a horreur du vide, dès leur arrivée à Gao, le MUJAO avait chassé les complices des barons de la drogue. Certains notables c’est-à-dire des officiers de l’armée comme des maires se sont réfugiés à Bamako ou ont carrément quitté le pays. Et pendant que les milices islamistes imposaient la charia en ville, le stockage et l’écoulement de la drogue se faisaient loin des regards indiscrets, dans les villages où l’armée malienne,

appuyée par les militaires français, est entrain de ratisser.

Du rififi au sein des touaregs : MNLA, MIA, MAA Opportunistes les dirigeants du MNLA ont tourné casaque dès le début de l’opération Serval. Ils ont proposé de coopérer pour traquer leurs anciens alliés de l’année dernière au nord de Kidal : AQMI et Ansar Dine. Le fait que la France ait voulu « libérer » le Nord-Mali et entrer à Kidal le 30 janvier sans l’aide des maliens a permis d’éviter une confrontation directe de ces derniers avec les combattants du MNLA. Mais plusieurs mouvements ont récemment vu le jour dans l’Azawad : le Mouvement Islamiste de l’Azawad (MIA), mené par Alghabas Ag Intallah (fils d’un guide spirituel des Ifoghas). Il s’agit d’un transfuge qui s’est désolidarisé d’Ansar Dine dont le leader Iyad Ad Ghali a pris fait et cause pour AQMI. Ainsi le MNLA et le MIA cohabitent dans la ville de Kidal - comme la capitale de l’Azawad - en se toisant. Et pourtant un des chefs de la rébellion Biala Ag Chérif, récemment rallié à la France prétend que « 70% des combattants d’Ansar Dine ont intégré le MNLA ».

Du côté de Tombouctou, dès le mois d’avril 2012, le Front National de Libération de l’Azawad (FNLA) revendiqua la victoire contre l’armée malienne. Elle fût supplantée rapidement par les milices d’Ansar Dine qui occupèrent la ville. Le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) naquit de la métamorphose de la FNLA ; il est essentiellement composé de quelques 500 hommes, tous déserteurs de l’armée régulière malienne. Très vite, ce groupe a acquis une réputation assez sulfureuse du fait que ses dirigeants auraient convoyé et facilité le passage de cargaison de drogue dans la région, pour s’autofinancer. Le MAA voudrait, le moment venu, s’asseoir autour de la table de négociation. Ainsi ils n’entendent pas à ce que les laïcs de l’Azawad – le MNLA ne représente que 2% de toute la population touarègue - seront les seuls à défendre la cause des touarègues. La tension est montée d’un cran entre les deux mouvements rebelles. Sous prétexte de protéger les commerçants arabes d’In Khalil, le MAA lança une offensive contre les combattants du MNLA.

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Sommet de Yamoussoukro 9 N°39 Mars 2013

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politique Cet imbroglio donne l’ampleur de la tâche pour l’unification du Mali lorsque la reconquête militaire aura pris fin. Pour le gouvernement de Bamako et les pays membres de la CEDEAO, le MNLA est un groupe terroriste ; Et que ses dirigeants devront rendre des comptes et seront traduits devant la justice de leur pays. Et pendant ce temps-là, du côté de Yamoussoukro s’ouvrit le Sommet ordinaire de la CEDEAO. Il a été précédé quelques jours avant d’une réunion des ministres de la Défense et des Affaires Etrangères de la sous-région. Elle était censée offrir des outils de décisions aux Chefs suprêmes des armées c’est-à-dire les Chefs d’Etat de la région. Un invité surprise, le président de la République du Tchad, se présenta chez ses voisins. Son pays est en première ligne depuis un mois avec l’armée française et

soldats. Les chefs d’Etat de la CEDEAO seraient bien inspirés d’anticiper la phase suivante : la consolidation et sécurisation de la sous-région contre les attentats et les kidnappings d’occidentaux qui surviendront inéluctablement. Car les américains, et surtout l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU miss Susan Rice, n’ont jamais voulu entendre parler d’une intervention africaine et qui plus est, coordonnée par les africains au Mali. Tôt ou tard, une résolution du Conseil de Sécurité phagocytera la MISMA au sein d’un dispositif plus vaste avec la participation d’autres contingents venus d’ailleurs.

Epilogue : l’avenir du capitaine Sanogo Investi en grande pompe Président du Comité militaire de suivi de la réforme des

Capitaine Amadou Sanogo

ils ont payé de leur sang la libération du Nord Mali. C’est ainsi qu’il demanda à ses homologues d’accélérer le déploiement de la force africaine.

La MISMA, combien de divisions ? A part les nigériens qui ont envoyé 250 hommes se battre aux côtés des maliens, les militaires de l’Afrique de l’Ouest brillent par leur absence ou restent cantonnés à Bamako. Ce tigre en papier de 6.000 hommes, et pourquoi pas 8.000 hommes, n’aura certainement pas le temps d’arriver sur le champ de bataille avant l’anéantissement des terroristes dans le massif des Ifoghas. Faut-il attendre le versement des 450 millions $ du malithon, la promesse de dons des amis du Mali ? Encore que cette somme ne couvrirait que la moitié du budget annuel indispensable aux 8.000 10 Diasporas News N°39 Mars 2013

forces de défense et de sécurité (ouf !), l’étoile du capitaine Amadou Sanogo commence à pâlir. Ce « comité » ressemble davantage à un placard doré qu’à un poste stratégique. L’épisode fâcheux de l’attaque du camp des parachutistes de Djicoroni, au début du mois de février, restera sans doute son dernier fait d’armes. Il s’agissait de déloger les bérets rouges récalcitrants qui ont refusé de rejoindre leur nouvelle affectation sur le front Nord. Bruxelles a approuvé le 18 février dernier le déploiement de l’European Union Training Mission (EUTM). 250 instructeurs européens débarqueront bientôt à Bamako pour remettre d’aplomb l’armée malienne. Et il est prévu qu’ils s’installeront au camp de Kati, le fief des bérets verts. Où ira le capitaine Amadou Sanogo ? Alex ZAKA

Faure Gnassingbé

S

i les auteurs et commanditaires de ces crimes abominables pensaient ainsi faire table rase des générations de commerçantes qui travaillent dans ces marchés pour les remplacer par des proches, s’ils espéraient faire aussi table rase de l’opposition politique qui se met en travers de leur route pour ne garder que celle qu’ils tiennent en laisse avec os à ronger et baballe pour jouer aux élections, eh bien ces gens ont fait de mauvais calculs. Depuis quelques semaines, la Communauté internationale a rompu avec le silence face à la déflagration alarmante de la vie sociopolitique au Togo. C’est d’abord l’Union Européenne qui a donné le ton le 11 février en conditionnant tout financement des prochaines législatives par un dialogue sincère entre le pouvoir et l’opposition et surtout la mise en œuvre des recommandations de ses missions d’observation des élections de 2007 et 2010. Deux jours plus tard, c’est le Parti Socialiste français au pouvoir qui enfonce le clou. Le PS parle d’arrestations arbitraires des opposants et exige leur libération immédiate. Le PS trouve carrément que « la démocratie est bafouée au Togo ». La semaine dernière, Amnesty International a rendu publique une déclaration accablante sur les arrestations d’opposants et leurs conditions de détention « contraires au droit international ». En Allemagne, le parti au pouvoir le SPD trouve qu’il y a un conflit en préparation au Togo et exige aussi « la libération immédiate et sans condition des opposants arrêtés ». Le confrère français « La Lettre du Continent » dans sa parution du jeudi 20 février, a révélé que c’est bien le pouvoir qui est derrière les incendies des marchés de Kara et de Lomé.


politique

TOGO : le fruit de diverses pressions internationales, libère les opposants !

En réalité, avec ces incendies de marché, le pouvoir dynastique qui régente le Togo depuis 1963 est monté d’un cran dans l’Etat de terreur et doit se réjouir d’avoir réussi non seulement à affamer des centaines de milliers de personnes, mais surtout d’avoir mis ce crime odieux sur le dos de l’opposition dont il embastille les leaders. Malgré tout ce concert de condamnations du pouvoir, Faure Gnassingbé ne semble ébranlé outre mesure en témoigne l’adoption de la loi liberticide de musèlement de la presse et les arrestations d’autres opposants notamment Napo Tchein de l’ANC et Tchakoura Bode du PSR. L’ancien Premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo est libre depuis le 25 février 2013. La justice a ordonné sa remise en liberté provisoire après plus d’un mois de détention. Agbéyomé Kodjo avait été arrêté avec une vingtaine d’autres militants d’opposition dans le cadre des enquêtes sur les incendies qui avaient ravagé les marchés de Kara et de Lomé. Ses partisans dénonçaient une machination politique.

Agbéyomé Kodjo

Agbéyomé Kodjo a été libéré après plus d’un mois de détention à la gendarmerie. L’ancien Premier ministre togolais est en liberté provisoire avec retrait de titre de voyage.

A la maison, après quelques minutes de recueillement, Agbéyomé Kodjo raconte : « C’est la honte, ce qui se passe là-bas. » Durant ses 40 jours de détention, l’ancien Premier ministre a séjourné dans un bureau. La nuit, il doit dormir entouré de trois gendarmes armés au point qu’il ferme la porte et garde la clé. Pour se soulager, il doit se servir d’une bouteille vide d’eau minérale ; pour le besoin, le seau qui sert à prendre le bain est le mieux indiqué. Arrêté le 16 janvier à la suite des incendies des marchés de Kara et de Lomé, Agbéyomé Kodjo était considéré dans cette affaire comme le cerveau et le bras financier. La journée de ce lundi était fatigante mais déterminante. Après douze aheures d’instruction avec audition sur le fond et les confrontations, le président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) est enfin libre. « Notre organisation pour bâtir n’est pas une organisation pour détruire. Mon vice-président, Gérard Adja est un monsieur méticuleux et sérieux. Il ne peut pas se mêler à une affaire de ce genre, il faut le libérer », lance-t-il, avant de conclure que des organisations humanitaires viennent humaniser les lieux de détention au Togo. Depuis son arrivée sanglante au pouvoir en 2005, c’est la première fois que l’enfant d’Eyadema est désavoué partout.

Pendant longtemps, Faure par la ruse et la flagornerie pensait pouvoir flouer l’opinion nationale et surtout internationale. Les condamnations en série pour ce mois de février « noir » sont la preuve que la communauté internationale maîtrise bien les roublardises et faux-fuyants de Faure Gnassingbé. Acculé de toute part, au lieu de faire du dilatoire à travers son parti UNIR, Faure Gnassingbé devrait revoir sa copie. Il est clair désormais que cette affaire des incendies est un montage grossier du pouvoir pour décapiter l’opposition active. Aujourd’hui à travers la position du Parti Socialiste et le Parti de Gauche, le régime semble le véritable commanditaire des incendies. C’est bien triste ! La rodomontade du Procureur Poyodi et du colonel-ministre Yark ne trompe personne. Sous le régime de son père, on a vu la période des motions, mais au finish, Eyadema était bien obligé de contracter les 22 engagements à Bruxelles. Aujourd’hui, aucune résistance dans le faux ne peut sauver Faure. Il lui revient de faire son mea culpa pour libérer sans délai les personnalités arbitrairement détenues et s’engager à faire les réformes nécessaires pour des élections crédibles au Togo. Et comment se porte le Togo ? Quelle réponse le RPT veut que les Togolais donnent à un étranger qui leur pose cette question en apparence si simple, si anodine ? La tentation est forte de protéger

les dessous de la terre natale mais plus grande est celle, en présence d’un interlocuteur étranger, d’avoir recours à des évènements douloureux, des lieux communs au peuple martyr et d’affirmer que le Togo, sous l’actuel régime, ne peut pas renaître de sa vieille dictature pour se démocratiser. Qu’il lui est impossible, avec l’arrivée d’un premier ministre qui sait à peine comment fonctionne une administration, de retrouver santé, vigueur et optimisme. On ne peut pas se voiler la face et continuer d’occulter cette réalité douloureuse. A cette allure, il n’est pas exclu que le Togo soit à nouveau mis au ban de la communauté internationale comme en 1993 pour « déficit de démocratie ». Aujourd’hui, tous les signaux sont au rouge face aux attitudes rétrogrades de l’enfant d’Eyadema. Les principaux décideurs de l’UE sont la France et l’Allemagne. Lorsque ces pays et la Commission de l’UE à Bruxelles sont exaspérés par les agissements du pouvoir, c’est clair que tout est encore possible contre le Togo. Le Togo coupé de la coopération internationale, comme de 1993 à 2007, l’entêtement de Faure Gnassingbé fait craindre le pire pour les populations déjà déboussolées et meurtries par les 50 ans de règne dévastateur des Gnassingbé. Lucien Hounkanli

11 N°39 Mars 2013

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politique

GUINEE CONAKRY ELECTIONS LEGISLATIVES DE TOUS LES DANGERS...

« Si nous avons eu recours à la rue c’est parce qu’on a trouvé aucun espace de dialogue.Nos revendications ne sont pas prises en compte et pourtant elles sont légitimes » dixit Cellou Dalein Diallo président de l’ufdg tête de file de l’opposition radicale.

L

a deuxième manifestation consécutive, organisée par l’opposition Guinéenne en ce mois de février pour protester contre le changement de l’opérateur SAGEM par l’opérateur Sud-Africain WAYMARK et exiger le vote des Guinéens de l’extérieur aura été incontestablement un succès avec un peu plus de 700 000 participants… La zone d’ombre au tableau a été les incidents qui s’y sont produits et qui ont fait 171 blessés dont 66 membres des forces de l’ordre 1 mort est à déplorer parmi les membres des forces de l’ordre un brigadier de la police nationale et 5 civils ayant succombé à leurs blessures.

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L’opposition accuse le Président Alpha CONDE de violer la constitution et le met en garde de demander son départ s’il n’entend pas leurs revendications… En effet, la Guinée qui est sans Assemblée Nationale depuis 2002 devient un pays d’exception. Les élections législatives prévues depuis 2010 après l’élection du Professeur Alpha CONDE à la Présidence de la République à l’issu de la première élection démocratique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest et sans cesse reportées ne sont pas prêtes de se tenir le 12 mai 2013 nouvelle date retenue par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Le manque de consensus et de dialogue réel entre le pouvoir et l’opposition en est la principale cause. Ne dit-on pas que « quand vous êtes convaincu d’avoir raison, vos capacités d’écoute, de réflexion et d’analyse sont diminuées ? » Le pouvoir et l’opposition se rejettent la balle depuis 2 ans, chacun campe sur sa position et le pays devient ingouvernable… ajouté à cela l’ethnocentrisme ambiant entre les peuls, les malinkés et les soussous envenime la situation… Espérons que la rencontre avec l’opposition voulue par le Président Alpha CONDE et acceptée par les partis de l’opposition ce 4 mars 2013 aboutisse à un réel consensus que la sagesse l’emporte pour désamorcer la bombe sociale en Guinée… Paul OULAI Correspondant à Conakry


politique

Cour Pénale Internationale

Pré-enregistrement Aéroport Roissy - Charles de Gaulle

Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo

Maintes fois reportée, l’audience de confirmation des charges contre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo s’est finalement tenue du 19 au 28 février 2013.

E

pilogue d’une audience fortement attendue. La cour s’est enfin réunie pour donner la chance au « prisonnier » Laurent Gbagbo et ses avocats de prouver le contraire des charges retenues contre lui. 10 jours d’audience acharnée au cours de laquelle plusieurs éléments ont été produits aussi bien par l’accusation que par la défense. Mais il faudra attendre encore 60 jours soit deux mois pour que la cour siège et rende son verdict sur la principale question. Qui est de savoir si oui ou non Laurent Gbagbo, ex-président de la Côte d’Ivoire est coupable des quatre chefs d’accusations de crime contre l’humanité portés contre lui. Notamment meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et d’autres actes inhumains, qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences postélectorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Mais avant, à en croire le communiqué pondu par la Cpi, le procureur et les représentants légaux des victimes auront jusqu’au 14 mars 2013 pour compléter leurs présentations par des requêtes écrites auxquelles la Défense pourra répondre le 28 mars au plus tard. En d’autres termes, le délai de 60 jours fixé se fera juste après la réception de la requête finale de la Défense. Ainsi, les juges détermineront s’il y a ou non des preuves suffisantes

donnant des motifs substantiels de croire que le suspect, Laurent Gbagbo a commis chacun des crimes qui lui sont imputés. Avant que ne s’ouvre le procès à proprement parler. Une procédure qui n’a d’ailleurs rien enlevé à la détermination des partisans de Laurent Gbagbo qui croient dur comme fer à sa libération future. « On ira jusqu’au bout » Cette phrase prononcée par Laurent Gbagbo alors qu’il comparaissait pour la première fois depuis son arrivée à la prison de Scheveningen au mois de décembre 2011 est depuis devenue un slogan pour ses partisans. Même si ce procès a quelque peu traîné, la détermination et l’espoir des partisans de Laurent Gbagbo n’ont en rien été secoués. Il aura fallu cette audience de confirmation des charges qui s’est tenue au mois de février dernier pour s’en apercevoir. Partout où ils se trouvaient en Côte d’Ivoire, les partisans de Laurent Gbagbo n’étaient pour rien au monde prêts à rater cet événement jugé capital pour l’histoire de la Côte d’Ivoire. Toute activité cessante, les « gbagboïste » comme ils se font appeler restent scotchés durant les heures de l’audience à tout appareil susceptible d’assurer la transmission. Ainsi, réseaux sociaux ou encore le seul site qui diffusait l’audience en léger différé étaient pris d’assaut. Au point même qu’au bout de quelques minutes, la diffusion était bloquée du fait

du flot important de personnes connectées. Tout ceci dans l’optique d’accompagner le « Woody de Mama » dans ce combat contre la CPI. A l’instar des nombreux africains qui ont pris d’assaut les alentours de la prison hollandaise. Puis vint enfin le jour tant attendu, celui où Laurent Gbagbo était invité par la Cour à prendre parole. Tel un prêtre face à ses fidèles, Laurent Gbagbo dont le charisme n’est plus à démontrer a su captiver ses militants. Qui n’ont pas manqué d’exprimer leur joie. D’un autre côté se trouvaient les partisans de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui eux restent implacables sur leur vision des faits. Nul doute, Laurent Gbagbo que ses partisans font passer pour un héros, et même une victime ne saurait échapper à cette justice, même pas la providence. Et croient que seule la justice au terme du délai imparti donnera un verdict qui selon eux ne sera que la conséquence des « actes » posés par Laurent Gbagbo. De chaque côté donc, chacun pense son objectif atteint et comme on ne part pas en guerre en victime résignée, chacun pense la victoire de son côté. Seul le temps nous situera.

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13 N°39 Mars 2013

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politique

Tunisie : l’impasse de la révolution de Jasmin Au fil du temps, la révolution de Jasmin pâlit au gré des oukases du parti islamiste Ennahda : tentative d’instauration de la charia dans la Constitution et répressions de ses nervis salafistes. A-t-il confisqué et escamoté la victoire de tout un peuple contre la dictature de Ben Ali ? Comment la Tunisie s’en sortira-t-elle de cette instabilité politique ? L’assassinat de Chokri Belaïd

Chokri Belaïd

Stupeur et consternation en Tunisie : c’était le 6 février dernier vers 7h30, l’avocat Chokri Belaïd Secrétaire Général d’El-Watad (Mouvement des Patriotes Démocrates) a été froidement assassiné. Selon des témoins oculaires, des inconnus faisaient le guet dans une voiture devant son domicile. Au moment où il s’apprêtait à quitter son foyer, ces individus ont ouvert le feu en le blessant mortellement de plusieurs balles. La nouvelle s’est répandue dans tous le pays comme une traînée de poudre. Des centaines de personnes sont descendues dans les rues d’Ennasr, Sfax, Sidi Bouzid et bien d’autres villes encore. Tandis qu’à Tunis les manifestants ont convergé vers le ministère de l’Intérieur et l’avenue Habib Bourguiba. Cette manifestation spontanée témoignait du ressentiment et de la 14 Diasporas News N°39 Mars 2013

colère que le peuple a de plus en plus mal a exprimé. Elle dénonce également la dérive des hommes qui les gouvernent et la violence politique que subit actuellement la Tunisie. Ses obsèques, deux jours plus tard, fut encore une journée de tensions. A l’appel de la principale centrale syndicale l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et des parlementaires de l’opposition, des centaines de milliers de tunisiennes et de tunisiens se sont mobilisés. Qui sont les auteurs et les commanditaires ? Pour le frère de la victime, Abdel Majid Belaïd, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Dans un cri de désespoir, il lâcha les propos suivants : « J’emmerde Ennahdha et j’accuse Rached Ghannouchi d’avoir assassiné mon frère ». Quels peuvent-être les mobiles du crime ? Plutôt catalogué militant d’extrême gauche, il ne cesse de dénoncer l’emprise du parti islamique sur l’appareil de l’Etat. Il aurait constitué plusieurs « dossiers » de corruption explosifs qui risquaient d’éclabousser la classe politique. Cet opposant était déjà dans le collimateur du régime et de ses nervis. Plusieurs de ses meetings et des réunions publiques de son parti ont été maintes fois perturbés. Il se savait menacé et la prêche virulente – visible sur Youtube - de l’imam de Zarzis (Sud) contre Chokri Belaïd ressemblait à une fatwoua. Ce même imam a renchérît au moment des obsèques de ce dernier en le traitant de « mécréant communiste qui ne mérite pas

d’être inhumé dans un cimetière musulman ». La Tunisie n’a jamais connu d’assassinat politique avec une telle violence et qui plus est en plein jour, depuis l’avènement de son Indépendance. Même Bourguiba, prenait ses précautions lorsqu’il a ordonné de mettre hors d’état de nuire son ancien compagnon de route Salah Ben Youssef. Devenu son ennemi juré après son accession au pouvoir, celui-ci a été discrètement exécuté hors des frontières et plus précisément en Allemagne en 1961. Et pourtant au mois d’octobre 2012, un militant du parti libéral Nida Tounes (l’Appel de Tunisie) de l’ex-premier ministre de la transition Béji Caïd Essebi a péri lors d’une échauffourée en pleine manifestation à Tataouine. Lotfi Nagdh a été en fait lynché par les milices islamistes de la Ligue de Protection de la Révolution, affilée à Ennahda.

Onde de choc politique L’assassinat de Chokri Belaïd marquera-t-il un tournant politique de la transition tunisienne ? Seule l’histoire pourra avoir le recul nécessaire et répondre ainsi à cette question. Force est de constater qu’un palier venait d’être franchi dans cette violence récurrente ; elle est pour la plupart l’œuvre des milices salafistes contre ceux qui s’opposent à la marche vers une société entièrement islamisée.

Moncef Marzouki

Le président de la République Moncef Marzouki a dû annuler sa participation au 12èmeSommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) qui s’est déroulé au Caire le 6 et le 7 février. Le premier ministre Hamadi Jebali posa le constat suivant : « il y a une forte déception… notre peuple est déçu par sa classe politique, il faut restaurer la confiance ». Il annonça immédiatement, et sans concertation avec les caciques du parti Ennahda, la formation d’un gouvernement de techniciens, sans appartenance politique, pour essayer de faire retomber la fièvre politique. Cette attitude du non moins Secrétaire Général du parti islamiste, jugée cavalière, n’avait pas reçu un écho favorable auprès de la coalition au pouvoir. 10 jours plus tard, Hamadi Djabali jeta l’éponge. Conformément à sa promesse c’est-à-dire qu’en cas d’échec de son initiative, il démissionnera de son poste de


politique premier ministre. Dont acte le 19 février 2013 !

La transition politique en péril De son exil saoudienne, le président déchu Ben Ali, doit jubiler en observant l’entredéchirement de ceux qui l’ont « dégagé ». Berceau du fameux printemps arabe, la Tunisie bénéficiait d’une sorte d’état de grâce offrant enfin à tous ses citoyens le moyen de s’exprimer. Ainsi une myriade de partis politiques – environ 150 naquirent en 2011, au lendemain de la chute du régime de Ben Ali en janvier de la même année. Constatant la vacance du pouvoir, l’opportuniste Mohamed Ghannouchi du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) s’érigea en Président par intérim tout en gardant sa casquette de premier ministre. Il forma deux gouvernements d’union nationale coup sur coup. Soupçonné de vouloir verrouiller le pouvoir par les hommes du RCD, il a fini par céder à la pression populaire et se faire remplacer par Béji Caïd Essebi en février 2011. Il était chargé de mener la première phase de la transition jusqu’à son terme : l’organisation de l’élection de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) du 23 octobre 2011. A l’issue du scrutin, le parti islamiste Ennahda obtient 89 sièges sur 217. Mais pour avoir une majorité à l’Assemblée Nationale, il a dû composer avec des alliés : le Congrès Pour la République (CPR) et ses 33 députés ainsi que l’Ettakatol (Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDLT). Pour renforcer cette alliance de circonstance Ennahda a accepté de céder la présidence de l’ANC au Secrétaire Général d’Ettakatol Mustapha Ben Jaafar ; tandis que le leader du CPR Moncef Marzouki a été nommé par cette coalition au poste de Président de la République. Au moment de l’élaboration de la feuille de route avant les élections législatives, l’article 6 stipulait que « l’ANC est chargée de l’élaboration de

la Constitution dans un délai maximum d’une année, à la date de son élection ». Aujourd’hui l’opposition remet en cause la légitimité de la chambre basse depuis octobre 2012. Le retard dans l’adoption de cette nouvelle Constitution est le principal point de discorde dans le pays. Car le parti Ennadha souhaite introduire la Charia dans la Constitution. Comme cette fameuse notion de complémentarité entre homme et femme en lieu et place d’égalité ; ce qui lui valu une levée de bouclier de la société civile. En total désaccord avec ce forcing, certains parlementaires socio-démocrates d’Ettakatol ont ainsi décidé de quitter le parti ; il ne détient plus que 10 sièges contre 21 auparavant. Les mêmes dissensions ont contaminé le CPR qui a subi une hémorragie d’une dizaine d’élus sur 33. Ce parti marqué plutôt à gauche quant à ses choix socio-économiques n’accepte pas l’inscription dans le marbre de la loi islamique même s’il défend dans son corpus idéologique une identité araboislamique. Outre ce grief, les dates des prochaines élections législatives et présidentielles, censées se dérouler le 23 juin et le 7 juillet 2013, pourraient être remises en cause. Cette zizanie au sein même de la troïka de l’ANC, rajoutée à la démission du chef de gouvernement issue d’Ennadha, peut provoquer une crise institutionnelle au plus haut sommet du pouvoir.

il leur faut désormais s’engager durablement pour proposer une alternative. Cette instabilité politique fait énormément de tort au secteur touristique, la poule aux œufs d’or du pays. La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie avance le chiffre d’au moins 25% d’annulation des réservations de la clientèle européenne. Et les caisses de l’Etat s’amenuisent inexorablement ; les projets publics en-cours ne pourront plus être financés. L’agence de notation Standard & Poor’s a récemment dégradé la note souveraine de la Tunisie avec une perspective négative ; conséquence directe de la détérioration de la situation politique.

Le dur apprentissage de l’exercice du pouvoir Ennadha a prospéré sous le système de l’ancien régime. La mise en coupe réglée de l’économie par le clan Ben Ali fût un terreau favorable pour le parti islamiste. Il a investi dans les actions sociales, compensant ainsi les insuffisances de l’Etat. Le parti islamique a gagné les élections car il était le mieux structuré au niveau de sa base. Oublié les promesses électorales : un modèle de gouvernance calqué

Le Jasmin commence à flétrir S’être sacrifiée, face à l’appareil répressif du régime de Ben Ali pour vivre aujourd’hui dans un Etat en route vers la théocratie, l’opposition, la rue tunisienne, se sentent spoliées. Elles ont en tout cas l’impression d’avoir été dépossédées de leur Révolution de Jasmin. Les jeunes et les manifestants qui ont bravé les forces de l’ordre en janvier 2011 se reconnaissent très peu dans les formations politiques qui détiennent le pouvoir. Dès lors que la lutte a quitté la rue et s’est déplacée vers la scène politique,

Rached Ghannouchii

sur l’AKP turc c’est-à-dire une économie de marché marquée de conservatisme social. Arrivé au pouvoir, sans s’y être préparé, Ennadha donne aujourd’hui l’impression de se

radicaliser en essayant de museler les partis d’opposition par la répression avec l’aide de plusieurs milices salafistes. Quelle légitimité peut se prévaloir certains exilés politiques ? Rached Ghannouchi, leader du mouvement islamique Ennadha a vécu à Londres pendant plus de 20 ans, fuyant le régime de Ben Ali ; donc complètement déphasé par rapport à la réalité du terrain. La mobilisation citoyenne de plus 1,4 million de tunisiens, le 8 février lors des funérailles de Chokri Belaïd est un signal fort ; une démonstration de force des partis de l’opposition et de la société civile que le pouvoir ne peut ignorer. Même si une contremanifestation a été organisée par Ennadha quelques jours plus tard. En effet, quelques 15.000 militants réquisitionnés par autobus entier sont venus à Tunis pour soutenir le pouvoir. Le conclave du parti islamique a désigné dès le 22 février Ali Laarayedh comme successeur de Hamedi Jebali premier ministre démissionnaire. La tâche de l’ancien ministre de l’Intérieur ne sera pas facile. Pourquoi les auteurs de l’assassinat de Chokri Belaïd n’ont toujours pas été arrêtés ? Où sont les auteurs de la mise à sac de l’ambassade américaine du 14 septembre ? On lui reproche d’avoir ménagé les salafistes et au contraire d’avoir eu la main lourde auprès des laïcs. La composition de son gouvernement avait-il déclaré sera « celui de tous les Tunisiens et Tunisiennes compte tenu du fait que hommes et femmes sont égaux en droits et en devoirs ». En tout cas, Rached Ghannouchi semble vouloir mettre un peu d’eau dans son vin. Ces récentes déclarations se voudraient apaisantes : d’abord, l’abandon de la Charia dans la Constitution mais également la fin imminente du régime parlementaire pour un suffrage universel direct aux prochaines élections présidentielles. Alex ZAKA

15 N°39 Mars 2013

Diasporas News


monde

Journée historique au Vatican :

Benoît XVI quitte le trône de Saint Pierre, il entre dans l’histoire Journée historique au Vatican: fait inédit depuis des siècles, le pape Benoît XVI abdique, laissant à son successeur, à qui il a promis « obéissance inconditionnelle », la charge de reprendre en main une Eglise soumise à des défis sans précédent.

L

e pape allemand, 85 ans, qui ne se sentait plus à même d’assumer le poids de sa charge, avait annoncé sa démission le 11 février à la surprise générale. A un moment où l’Eglise catholique est confrontée à la fois à une contestation interne, à la persécution des chrétiens dans le monde, à de multiples enjeux éthiques et à des scandales de toutes sortes en son sein. Le dernier départ d’un pape de son vivant et de sa pleine volonté remonte au Moyen-Age, en 1294, lorsque Célestin V, humble ermite, avait démissionné, dépassé par la corruption et les intrigues après seulement quelques mois à la tête de l’Eglise. « J’ai franchi ce pas dans la pleine conscience de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais aussi dans une grande sérénité d’âme », avait dit Joseph Ratzinger mercredi devant une foule émue place Saint-Pierre. Se retirant « dans la prière et la réflexion », il a assuré qu’il resterait aux côtés des 1,2 milliard de catholiques répartis dans le monde. En fin de matinée jeudi, dans la solennelle Salle Clémentine, plus d’une centaine de cardinaux venus de la Curie et des cinq continents, dont ceux qui, âgés de moins de 80 ans, participeront à l’élection de son successeur, ont salué un à un le pape. « Parmi vous se trouve le prochain pape, auquel je promets déférence et obéissance inconditionnelles », leur a-t-il promis lors d’une brève allocution, assurant qu’il serait proche d’eux 16 Diasporas News N°39 Mars 2013

« par la prière » lors du prochain conclave. Des plus jeunes, comme l’archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle, aux plus âgés de 90 ans et plus, ils ont tous défilé, certains en pleurs ou au bord des larmes. Selon un protocole immuable et improbable à ce moment historique, le doyen de salle de l’antichambre pontificale, guindé et tout de noir vêtu, Augusto Pellegrini, était omniprésent comme lors des audiences générales, pour inviter les prélats trop bavards à laisser à place aux suivants. « Nuages dans le ciel » Joseph Ratzinger, qui était arrivé et reparti appuyé sur une canne, a reparlé de « moments très beaux et de moments où il y a eu quelques nuages dans le ciel », pendant ses huit ans de pontificat. Son règne a été ponctué de controverses, notamment sur la levée de l’excommunication d’un évêque révisionniste, mais surtout le scandale des centaines d’abus pédophiles commis par des prêtres pédophiles que la hiérarchie a parfois protégés. Plus récemment, le scandale Vatileaks a révélé de nouvelles intrigues au Vatican, tandis que la presse évoquait la présence d’un prétendu « lobby gay ». Le futur pape devra « prendre la Curie en mains », a estimé le cardinal belge Godfried Danneels, tandis que le cardinal George Pell, chef de l’Eglise australienne, a été ouvertement

critique, déplorant la décision « déstabilisante » de Benoît XVI. « Le gouvernement n’était pas (le) point fort. Je préfère quelqu’un qui puisse mener l’Eglise et la rassembler un peu », a-t-il déclaré à la télévision australienne, en regrettant le scandale des fuites « Vatileaks » qui a jeté le discrédit sur la Curie romaine. Le prélat béninois Barthélémy Adoukounou, ancien élève de Benoît XVI et numéro deux de « ministère » de la Culture du Saint-Siège, a affirmé à Radio Vatican que le nouveau pape aurait à s’opposer à plusieurs évolutions selon lui inquiétantes: «la volonté de construire le monde en tout comme si Dieu n’existait pas, de formater l’homme», ainsi que celle de «casser la famille et de détruire la nature». S’adressant aux cardinaux, Benoît XVI, avec sur les épaules la mosette (courte pèlerine) rouge bordée de fourrure blanche, leur a souhaité d’être «un orchestre» dont «les diversités concourent à l’harmonie» de la réalité plus élevée de l’Eglise. Il leur a exprimé ses remerciements pour leur « proximité », leurs « conseils » et leur « grande aide ». En fin d’après-midi, le pape quittera le Vatican à bord d’un hélicoptère pour se rendre à Castel Gandolfo, la résidence d’été des papes à une trentaine de km de Rome. Là, il saluera brièvement la foule depuis le balcon de la villa. Ce sera sa dernière apparition publique en tant que pape.

Le pape Benoît XVI

A 19H00 GMT prendra effet officiellement sa démission. Seule manifestation concrète de cette fin de règne: les gardes suisses montant la garde devant le porche de Castel Gandolfo lèveront le camp. L’ex-pape prendra alors comme titre officiel « Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite ». Des scellés seront posés sur les appartements pontificaux au Vatican, en attendant le prochain occupant. A Castel Gandolfo, des fidèles allumeront des flambeaux, d’autres réciteront le rosaire accompagnés de textes du pape théologien, ou feront un petit pèlerinage à pied depuis le lac d’Albano à deux km en contrebas, selon Radio Vatican. La prise d’effet de sa démission ouvrira la fameuse période du « siège vacant », durant laquelle cardinal camerlingue assurera l’interrègne. Cette lourde tâche incombera au fidèle secrétaire d?État de Joseph Ratzinger, le cardinal Tarcisio Bertone. Le pape émérite devrait rester environ deux mois à Castel Gandolfo, loin du brouhaha médiatique qui entourera le conclave chargé d’élire son successeur mi-mars. Lorsqu’il rentrera au Vatican fin avril, Joseph Ratzinger s’installera dans un ex-monastère niché en hauteur dans les jardins, où il pourra croiser peut-être son successeur et voisin. Une cohabitation inédite. AFP


monde

Le Venezuela, à l’aube d’une ère

nouvelle, fait ses adieux à Hugo Chavez

Des centaines de milliers de Vénézuéliens se sont pressés mercredi à Caracas sur le passage du cercueil du président Hugo Chavez, décédé mardi d’un cancer, le long d’une procession qui vient clore 14 ans de domination de cette figure de la gauche radicale sur la vie politique du Venezuela

A

u son de l’hymne national, la dépouille du président, décédé à l’âge de 58 ans, a été transportée de l’hôpital militaire de Caracas jusqu’à l’Académie militaire, où son cercueil doit être exposé avant les obsèques prévues vendredi. La procession, d’une dizaine de kilomètres, était suivie sous un soleil de plomb par plusieurs centaines de milliers de personnes dont bon nombre d’entre elles vêtues de rouge, la couleur des « chavistes ». Certains, filmés par les caméras de la télévision d’Etat, levaient le poing, d’autres avaient du mal à retenir leurs larmes. A côté du cercueil, recouvert du drapeau national vénézuélien et escorté par les bérets rouge de la garde d’honneur présidentielle, se trouvaient notamment son héritier politique désigné, le vice-président Nicolas Maduro, le numéro deux de l’exécutif, le président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello, ainsi que le président bolivien Evo Morales. Au milieu de la foule, dont la densité ralentissait fortement la progression du cortège, une femme perchée sur un camion scandait dans un mégaphone : « Accompagnons à sa dernière demeure l’homme qui a coupé l’Histoire en deux! Le Venezuela ne sera plus jamais le même, transformons cette douleur en force ! ». D’autres se précipitaient sur les photographies du président proposées par quelques vendeurs à la sauvette. « Je vais faire des copies des photos et vais les offrir à mes petits-enfants, à mes

arrière-petits-enfants et à toute ma famille. C’est un moment historique, il faudra plus de cent ans pour qu’on ait de nouveau un chef comme celui-ci », assurait Luz Mayel, une femme de 38 ans. Mardi soir, Nicolas Maduro, au bord des larmes, avait annoncé « l’information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple ». « A 16H25 (20H55 GMT) aujourd’hui 5 mars, est mort notre commandant-président Hugo Chavez Frias après avoir combattu avec acharnement une maladie pendant près de deux ans », a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par toutes les chaînes de télévision du pays. Les autorités ont décrété sept jours de deuil, et les écoles et administrations étaient fermées mercredi. Le ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua, a annoncé mardi soir que M. Maduro assurerait l’intérim à la tête de l’Etat et qu’une élection présidentielle aurait lieu dans 30 jours, conformément aux instructions laissées par Hugo Chavez. Réduit au silence au cours des trois mois qu’a duré son agonie, Hugo Chavez - au pouvoir depuis 1999 - n’a pas pu prendre congé de ses compatriotes mais il avait préparé sa succession en chargeant le vice-président d’assurer la transition, mais aussi de se présenter en tant que candidat du parti socialiste au pouvoir en cas d’élection. Même si cette annonce avait été précédée lundi d’un bulletin médical pessimiste, elle a provoqué une véritable onde de choc au Venezuela, et le décès

du président, qui monopolisait les débats par son omniprésence, sa forte personnalité et ses multiples diatribes contre des opposants accusés d’être à la solde des « impérialistes », ouvre une période d’incertitude dans un pays fortement divisé entre pro et anti-Chavez. Mardi soir, Nicolas Maduro a lancé plusieurs appels au calme et souligné que l’armée et la police avaient été déployées dans le pays pour « garantir la paix ». Le ministre de la Défense, Diego Molero a, quant à lui, déclaré que les forces armées restaient « unies pour respecter et faire respecter la Constitution ». Selon les autorités, aucun incident notable n’est venu troubler cette nuit principalement marquée par le recueillement. La nouvelle de sa mort a été rapidement commentée à l’étranger. Brasilia a évoqué « la perte d’un ami », tandis que Barack Obama a espéré des « relations constructives » à l’avenir avec Caracas après de nombreuses années de tensions et d’alliances controversées avec l’Iran, la Syrie ou la Libye de Mouammar Kadhafi. Mercredi, l’un de ses encombrants alliés, le chef de l’Etat syrien Bachar al-Assad a salué la mémoire du président Chavez et affirmé que sa mort était « une grande perte » pour lui et pour le peuple syrien. En Amérique latine, plusieurs pays comme le Brésil, Cuba, l’Equateur ou même le Chili - où la droite est au pouvoir - ont décrété plusieurs jours de deuil. Le président par intérim, qui dispose de 30 jours pour organiser un scrutin anticipé, sera proba-

blement opposé au gouverneur Henrique Capriles, 40 ans, battu par Hugo Chavez en octobre. M. Maduro de trouve face au double défi de maintenir l’unité

Hugo Chavez

derrière sa personne au sein du parti au pouvoir et de poursuivre le projet de « révolution bolivarienne » en l’absence du président charismatique. De son côté, l’opposition conteste l’interprétation de la Constitution du gouvernement au sujet de la transition, jugeant que l’intérim doit être assuré par le président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello et non par le vice-président. Chantre exubérant d’un « socialisme du XXIe siècle » sous perfusion des plus importantes réserves de pétrole mondiales, Hugo Chavez était un ancien lieutenant-colonel parachutiste qui s’était fait connaître par un coup d’Etat manqué en 1992. Si son parcours politique n’a connu aucune défaite personnelle dans les urnes, son siège avait vacillé pendant quelques heures au moment d’une tentative de putsch finalement déjouée en 2002. Hugo Chavez luttait depuis juin 2011 contre un cancer dans la zone pelvienne. AFP 17 N°39 Mars 2013

Diasporas News


société

Journée internationale de la femme

La célébration de cette journée dédiée à la femme, chaque année, est une victoire pour les femmes de notre planète. A l’origine, cette journée dédiée à la femme, représente au moins une centaine d’années de lutte pour l’égalité, la justice, la paix et le développement, menée par les femmes en Amérique du Nord et en Europe.

P

our la première fois en 1975, l’Organisation des Nations-Unies (ONU), décide de célébrer une journée internationale de la femme le 8 mars, à travers le monde. Deux ans plus tard, c’està-dire en 1977, l’ONU officialise la célébration de la Journée internationale de la femme, le

8 mars de chaque année. C’est l’occasion, pour tous les pays, de faire le point sur la situation des femmes dans le monde, d’aborder la question d’égalité hommes/femmes et se souvenir de l’histoire des revendications et luttes menées depuis un siècle par les femmes d’Amérique du Nord et d’Europe.

Le numéro de mars n°515 - mars 2013

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Depuis lors, l’ONU a mené de nombreuses actions en faveur de la promotion de la femme. Les célébrations et manifestations qui ont lieu à partir du 8 mars, à travers le monde, ont pour but de contribuer à la réalisation des objectifs fixés par l’Organisation des Nations-Unies ainsi qu’à la sensibilisation des pouvoirs publics et des populations. Pour ce faire, quatre orientations importantes sont mises en œuvre : la promotion des mesures juridiques ; la mobilisation de l’opinion publique et de l’action internationale ; la formation et la recherche, y compris la compilation de statistiques élaborées par sexe ; l’assistance aux groupes en difficultés. En bref, lors de la Journée internationale de la femme 2012, le patron de l’ONU, M. Ban Ki-moon avait fait une déclaration importante. Et citonsle : « Investissons dans les femmes rurales, éliminons les discriminations dont elles sont victimes en droit et en pratique, veillons à ce que les politiques répondent à leurs besoins, garantissons-leur le même accès aux ressources qu’aux hommes et accordons-leur un rôle à jouer dans la prise de décisions. » Qui mieux que le Secrétaire général de l’ONU pouvait garantir cette journée de reconnaissance de la femme ayant trait aux droits de l’homme? C’est une reconnaissance ferme pour la femme célébrée, à travers le monde. A vrai dire, les femmes contribuent de façon significative aux

M. Ban Ki-moon

économies mondiales au côté des hommes. Elles renforcent également le développement rural et agricole dans nos contrées. Et d’après les statistiques, les femmes constituent plus de 70% de la main-d’œuvre dans certaines parties du monde qui comptent pour la plupart 43% des travailleurs agricoles. Si elles avaient le même traitement que les hommes, leurs exploitations agricoles augmenteraient de 20 à 30%. Ce qui aurait permis de sortir de la famine plus de 100 millions de personnes. Reste que les femmes rurales sont les premières victimes de l’inégalité entre les sexes. L’accès au crédit leur est limité ainsi que les soins de santé et l’éducation. En conclusion, la crise alimentaire et économique mondiale et les changements climatiques n’ont fait qu’accentuer la situation des femmes. Rappelons que 60% des personnes victimes de famine dans le monde par exemple, sont des femmes et filles. C’est pourquoi, l’on attend avec un espoir déterminé la déclaration de M. Ban Ki-moon pour la Journée internationale de la femme 2013. Il faut coûte que coûte inverser la courbe de la famine dont les victimes premières sont les femmes et les filles. Quant à l’égalité, la justice, la paix et le développement, ça ne saurait tarder. Car aujourd’hui, de nombreuses femmes occupent de hauts postes dans l’administration de leurs pays, à travers le monde. Faustin Dali


société

ORSOT Metché Eliane

« Faire entendre la voix de la femme Africaine dans ce monde est notre ambition! » ORSOT Metché Eliane originaire de la Côte d’Ivoire, vivant à CREMONE en LOMBARDIE (Italie) diplômée en esthétique spécialité coiffure, entrepreneuse, et gérante de sa propre entreprise d’import- export. Madame Eliane ORSOT est une dame enthousiaste pleine d’ambitions qui a décidé de partager avec nous sa longue expérience et ses projets. Diasporas-News : Madame pouvez-vous racontez votre belle histoire à nos lecteurs? ORSOT Metché Eliane : Je vous remercie de me donner cette grande opportunité pour faire connaître nos activités par le biais de votre organe. Après mes études secondaires successivement à Bouaké et à Abidjan en 1984, je décide de partir en aventure.

Ma première destination sera l’Italie. Je retournerai quatre ans plus tard à Abidjan pour ouvert un restaurant en 1988 que j’avais nommé « CASA BIANCA » traduit en Français « La maison blanche » en zone 4c, malheureusement que j’ai vendu quelques années plus tard. Après une formation de trois ans en esthétique, j’ai ouvert en 1991 mon premier salon de coiffure « Beauty lady » à Milan (Italie). Aujourd’hui en dehors de la mode, je fais de l’import-export en collaboration avec une grande entreprise basée en TOSCANE dans la province de Florence et une autre entreprise en Sicile.

D-N : Comment réussissez-vous à concilier tous ces voyages d’affaires et votre vie de foyer? O.M.E : Selon moi, l’activité

D-N : Dans l’importexport, sur quels produits sont axés vos activités ? O.M.E : Nos activités sont axées

D-N : Quels sont donc vos projets dans le domaine de la prise en charge de ces enfants dont vous parlez ? O.M.E : Je compte aider les

principalement sur les produits alimentaires et de consommations : le concentré de tomate, l’huile d’olive, le café, le vin etc.…

D-N : Comment réussissez-vous à gérer toutes ces activités ? O.M.E : Comme je vous le disais au début de cet entretien, l’entreprenariat est une passion pour moi depuis mon jeune âge. J’y mets toute l’énergie et mon temps pour être à la hauteur de mes ambitions. Je voyage beaucoup à travers toute l’Europe, les EtatsUnis d’Amérique, l’Afrique à la recherche de la clientèle pour tisser d’autres relations.

d’une personne qui lui permet de gagner et gérer une famille ne doit pas causer un problème à sa famille. C’est vrai que je ne suis pas mariée mais j’ai beaucoup de charges. J’ai adopté quatre enfants. Et si Dieu m’en donne la possibilité, je voudrais en adopter davantage. J’aimerais faire tellement de choses pour les enfants démunis pour qui j’ai beaucoup de projets.

enfants démunis avec la création d’un centre d’accueil, ouvrir un foyer pour les filles-mères. Faire un travail de médiatrice culturelle. Vous savez j’ai été et continue d’être passionnée de l’œuvre immense de la Mère Thérèse de Calcutta. Mon idéale est cette image emblématique du don de soi que fut cette grande Dame.

D-N : Comment voyezvous l’avenir de la femme Africaine ? O.M.E : Aujourd’hui nous vivons

le plan intellectuel. Et les femmes africaines ne sont pas en reste de cette évolution. Nous avons des exemples assez remarquables : Des femmes ministres, des femmes présidentes en Afrique. Partout en Afrique les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les gouvernements et les conseils de ministres. Et cela démontre que la femme Africaine en général et la femme intellectuelle en particulier connaît une mutation, et elle est épanouie. Je crois qu’il faut surtout faire entendre encore mieux la voix de la femme Africaine dans ce nouveau monde de développement parce que les femmes ont beaucoup à donner pourvu qu’on leur fasse confiance, c’est ça notre ambition. Voyezvous, une femme réussit à associer la vie de gestion de foyer et celle professionnelle. Je crois qu’il faut leur tirer le chapeau.

O.M.E : Quel est votre dernier message à la fin de cet entretien ? O.M.E : Je souhaite la paix et la démocratie en Afrique pour que la femme puisse s’exprimer et souffrir moins que ce qu’elle subit actuellement sous l’effet des guerres et d’autres privations de liberté de diverses natures. Je vous remercie. Entretien réalisé par RENE KOUAME

un monde en pleine évolution tant sur le plan industriel que sur 19 N°39 Mars 2013

Diasporas News


société

Les idées anti immigration du Front National gagnent du terrain en France Jadis peu crédible, uniquement vu comme un parti contestataire, raciste, anti immigrés et incapable de propositions politiques cohérentes, le Front national de Marine Le Pen a fait gagner en popularité et en crédibilité, un renversement de l’opinion en sa faveur que les seuls effets de la crise économique n’expliquent pas.

P

rès d’un tiers (32%) des Français adhèrent aux thèses du Front national, le parti d’extrême droite fondé par Jean-Marie Le

publication, 47 % des personnes interrogées estiment que le FN « ne représente pas un danger pour la démocratie » française. Il y a d’autres signes de

Jean-Marie Le Pen

Pen que dirige actuellement sa fille Marine. C’est le principal enseignement du baromètre annuel d’image du Front national de 2013 que réalise l’institut TNS Sofres depuis 1983. C’est un chiffre en forte hausse sur ces 10 dernières années car il était de 11% en 2000. Le troisième parti de France lors de la présidentielle de 2012 a réussi à banaliser ses idées. Ainsi selon ce sondage, qui a fait grand bruit depuis sa 20 Diasporas News N°39 Mars 2013

normalisation de la perception du FN au sein des français. C’est ainsi que pour la première fois depuis 1991, ils sont 44% des sondés (+4% comparé au sondage de l’année dernière à la même période) à voir Marine Le Pen comme la représentante d’une « droite patriote, attachée aux valeurs traditionnelles » que comme « une extrême droite nationaliste et xénophobe » (43% des personnes interrogées, contre 45 % en 2012).

51% des français sondés disent être d’accord avec les constats faits par la dirigeante du Front national « mais pas à ses solutions ». L’exemple le plus parlant est la proposition faite par Marine Le Pen de sortir de l’euro (la monnaie unique de l’Union européenne) pour reprendre le franc français. Les français s’opposent à cette solution. Pourtant 35% des français pensent que Marine Le Pen est crédible pour gouverner. Pour des éditorialistes comme Thomas Le grand sur les français « on confond l’image du Front national à ses idées ». L’éditorialiste donne la théorie du « syndrome du train d’à côté » qu’il relate ainsi : « Vous savez quand on est installé dans le train à l’arrêt, à la gare et que le train d’à côté démarre, on a, l’espace de quelques secondes, l’impression que c’est nous qui partons dans l’autre sens. Avec le FN c’est pareil ! En fait, c’est lui qui bouge ! » Si le FN a bougé sur des sujets de sociétés, le parti extrémiste reste fidèle à ses idées sur les étrangers, l’immigration qu’il veut réduire à zéro, sur la naturalisation des étrangers et leurs droits sociaux, sur l’Islam jugé non conforme aux valeurs de la République française par un excès de laïcité qui ne dit pas son nom. Grâce un relookage d’image politique efficace sur l’opinion, Marine Le Pen a su réussir ce que

son père avait du mal à faire : la « dédiabolisation » du Front national. Cependant le parti continue à s’adosser à la base de son électorat : les ouvriers et ceux qui vivent dans les campagnes. La majorité des citadins lui tourne encore le dos même si il

Marine Le Pen

y a une avancée certaine. Ce qui pourrait ne pas déranger Marine Le Pen car la principale satisfaction du Front national est d’avoir de plus en plus de sympathisants chez les jeunes de moins de 35 ans, ce qui lui garantit une forme de pérennisation de ses idées pour au moins un futur proche. Moussa DIOP


société

Kenya : Kenyatta élu président, Odinga conteste, le pays reste calme

Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a été proclamé samedi élu président du Kenya dès le premier tour, une victoire aussitôt contestée en justice par son rival Raila Odinga.

L

e Premier ministre sortant a cependant appelé ses partisans au calme pour éviter une répétition des affrontements sans précédent ayant suivi sa précédente défaite en décembre 2007, car « la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours ». La police avait été déployée en force dans plusieurs bidonvilles de Nairobi où les partisans de M. Odinga résident en nombre, mais contrairement à l’explosion de violences qui avait immédiatement suivi la réélection du président Mwai Kibaki il y a cinq ans, aucun trouble particulier n’avait marqué samedi soir l’annonce de la victoire de M. Kenyatta, 51 ans. L’Union européenne et les EtatsUnis ont félicité les Kényans pour leur vote pacifique et appelé les deux parties à régler leurs différends dans le calme, via les procédures prévues par la Constitution. Fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya (19641978), Uhuru Kenyatta a franchi d’environ 8.400 voix la barre des 50% des votants requise pour l’emporter dès le premier tour du scrutin de lundi, marqué par une participation record de 85,9%. Accusé de crimes contre l’Humanité pour son rôle présumé dans l’organisation des violences consécutives au scrutin de fin 2007, M. Kenyatta est le premier inculpé de la CPI à devenir chef de l’Etat. La Cour de La Haye a déjà inculpé le

président soudanais Omar elBéchir en 2009, mais celui-ci était alors au pouvoir depuis vingt ans. Dans une référence apparente à cette situation politique et juridique inédite, M. Kenyatta a assuré que son pays « continuera de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à (ses) obligations ». M. Kenyatta a déjà assuré qu’il ne se déroberait pas à ses obligations devant la CPI même en cas d’élection. Son procès doit s’ouvrir le 9 juillet et pourrait durer au moins deux ans. Son vice-président William Ruto doit comparaître à partir du 28 mai à La Haye, également à propos des violences de 2007-2008. « Les élections ne changent pas la donne en ce qui concerne la CPI car il n’existe pas d’immunité devant la Cour », a réagi le porte-parole du tribunal Fadi el-Abdallah. M. Kenyatta qui a rendu hommage à M. Odinga dans son premier discours présidentiel a recueilli au total 6.173.433 voix, soit 50,07% des 12.330.028 bulletins, selon le résultat final proclamé par le président de la Commission électorale, Ahmed Issack Hassan. Crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire (43,31% des votants), Raila Odinga a dénoncé «des irrégularités massives». Mais celui qui, à 68 ans, a enregistré sa troisième et probable ultime défaite présidentielle, a assuré «faire

confiance» à la Cour suprême pour annuler l’élection. La nomination à la tête de la plus haute juridiction du pays d’un ancien militant réputé des Droits de l’homme, Willy Mutunga, incarne le renouveau des institutions kényanes voulues par l’adoption en 2010 d’une nouvelle Constitution. « Sans Raila, pas de paix » Fin 2007, la défaite de M. Odinga avait plongé le pays dans plusieurs semaines de violences avec plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés. Le président sortant Mwai Kibaki qui, à 81 ans, ne se représentait pas cette année avait été proclamé vainqueur à l’issue d’un dépouillement entaché de soupçons. Uhuru Kenyatta était alors un soutien clé de M. Kibaki, issu comme lui de la communauté kikuyu, la plus importante numériquement - 17% des 41 millions d’habitants. Samedi, une foule nombreuse a envahi les rues de Naivasha, Nakuru et Eldoret, dans la Vallée du Rift qui a voté en masse pour M. Kenyatta. Des petits groupes en tee-shirts rouges - couleur de Jubilee, la coalition victorieuse - sillonnaient Nairobi aux cris de «Uhuru, Uhuru, Uhuru». Kisumu (ouest), fief de M. Odinga, oscillait en revanche entre abattement et colère froide. Des jeunes ont brièvement affronté la police à coups de pierre peu après l’annonce officielle des résultats.

« Il faut qu’on reste calme, mais à ce que je vois, certains ne le resteront pas », s’inquiétait Alphonse Omodi, vigile de 30 ans, qui se dit « en état de choc ». « Sans Raila, pas de paix ! », avaient scandé en fin de matinée près du bidonville de Kondele, des centaines de jeunes, conspuant la police, alors que des responsables religieux appelaient au calme. « On ne peut pas reprendre 10 ans » de pouvoir kikuyu, s’insurgeait David Onyango, Luo comme M. Odinga (11% de la population). AFP

21 N°39 Mars 2013

Diasporas News


bref

Bénin: un homme d’affaires accusé d’avoir voulu renverser le président Boni Yayi Au lendemain de l’annonce par les autorités d’un coup d’Etat manqué au Bénin, l’homme d’affaires Patrice Talon, déjà poursuivi pour avoir tenté d’empoisonner le président Boni Yayi il y a quelques mois, est à nouveau cité comme un des instigateurs du complot.

«

Un nouveau mandat d’arrêt international est en cours contre Patrice Talon mais il n’est pas encore officiellement délivré, nous y travaillons », a déclaré lundi à l’AFP le procureur de la République Justin Gbenameto.

Le président béninois Boni Yayi

Le procureur avait annoncé dimanche dans un communiqué l’interpellation de deux personnes à Cotonou pour «tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat» béninois. Selon lui, le coup a été monté par un colonel, Pamphile Zomahoun, et un homme d’affaires, Johannes

Dagnon, tous deux actuellement détenus. Ceux-ci comptaient empêcher le chef de l’Etat de rejoindre Cotonou après un voyage en Guinée Equatoriale en février et instituer un régime militaire qui contraindrait le président Thomas Boni Yayi à l’exil, d’après le procureur. M. Dagnon, directeur de la Fiduciaire d’Afrique, un important cabinet d’audit de Cotonou, est un cousin de Patrice Talon, auquel il est aussi lié dans les affaires. M. Zomahoun a également collaboré avec M. Talon en 2011 et 2012 dans le cadre du programme de vérification des importations, géré à l’époque par celui-ci. Ancien allié du président Boni Yayi, Patrice Talon, magnat du coton, dont on dit qu’il a financé les deux dernières campagnes présidentielles, est en bisbille avec le régime depuis plusieurs mois, ayant dû renoncer à un gros

contrat dans le port de Cotonou ainsi qu’au monopole des intrants coton, selon des observateurs. Il été désigné fin octobre par les autorités judiciaires béninoises comme le cerveau d’un complot présumé incluant trois proches du président béninois et visant à l’éliminer à l’aide de médicaments empoisonnés. Déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour cette affaire, M. Talon avait été arrêté à son domicile parisien début décembre avant d’être remis en liberté moins de 24 heures plus tard. Placé sous contrôle judiciaire, il avait remis son passeport aux autorités françaises. L’avocat français de M. Talon, Me William Bourdon, qui avait qualifié cette affaire de « persécution » et de « manipulation politique » à l’encontre de son client, avait estimé qu’il était « non extradable vers le Bénin où les risques pour

son intégrité physique sont évidents ». « Au lieu de penser aux problèmes de délestage, de crise économique et autres, nous voici encore en présence d’un autre dossier », s’est indigné l’avocat béninois de MM. Talon et Dagnon, Me Joseph Djogbenou, s’adressant lundi à la presse devant la cour de Cotonou, avant d’inviter les juges à « joue(r) leur rôle pour que la vérité triomphe ». Un député de l’Union fait la Nation (UFN, opposition), Antoine Idji Kolawolé, joint par l’AFP, s’est dit lundi « étonné » qu’il y ait encore aujourd’hui au Bénin « une place pour les coups d’Etat ». « Heureusement qu’ils n’ont pas parlé de l’opposition. Mais si les propres amis de (Boni) Yayi sont fatigués de lui, nous leur demandons (...) de prendre leur mal en patience et d’attendre un régime normal, nous sommes en démocratie », a-t-il ajouté. Thomas Boni Yayi, 60 ans, ancien économiste, a été élu en 2006 à la présidence et réélu en 2011. AFP

Tchad : Idriss Déby reçoit les familles des 26 soldats tchadiens morts au Mali

L

e président tchadien Idriss Déby a reçu samedi les familles des 26 soldats tchadiens morts dans des affrontements avec les forces jihadistes dans le nord du Mali le 22 février et assuré que l’Etat allait les prendre en charge. « Les enfants et les veuves seront pris en charge par l’Etat et nous construirons un memorial à ces héros de l’Afrique et du Tchad pour que le sacrifice suprême consenti au Mali ne soit pas vain », a lancé le président 22 Diasporas News N°39 Mars 2013

aux familles dans un discours retransmis à la radio nationale, au lendemain de leurs obsèques officielles à N’Djamena. « Je suis peiné, le gouvernement est peiné et le peuple tchadien également est peiné par ce qui est arrive », a-t-il déclaré, ajoutant: « Vos fils sont morts pour une cause juste, celle de la libération du nord Mali ». Les affrontements, qui se sont déroulés dans le massif des Ifoghas, ont également fait 50 blessés côté tchadien, et 93 morts

dans le camp des islamistes armés, selon l’état-major tchadien. C’est durant ceux-ci que, selon le président tchadien vendredi, l’une des principales figures d’AlQaida au Maghreb islamique, l’Algérien Abou Zeid, avait été « abattu » par les soldats tchadiens. Cette annonce n’a pas été confirmée par Bamako, Paris ou Alger. Le Tchad, qui a déployé plus de 2.000 hommes au Mali, est en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif

Idriss Déby

des Ifoghas, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été chassés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’an dernier. AFP


santé

La FIDEPS AU SECOURS DE LA SANTÉ DES IVOIRIENS !

Depuis 2006, la Fédération internationale pour le Développement la Paix et la Solidarité (FIDEPS) sillonne les villes de la Côte d’ivoire pour apporter son aide au développement. Composée de 31 associations, elle œuvre pour que les communautés ivoiriennes s’intéressent à leur santé et aient accès aisément aux soins. DIASPORAS-NEWS a rencontré Mme Michèle Zeneb Ouattara née Save Présidente fondatrice de la fédération DIASPORAS-NEWS : Comment décrivezvous la situation sanitaire actuelle en Côte d’Ivoire ? Michèle Zeneb Ouattara : Alarmante ! La situation de crise post électorale a laissé des séquelles à Abidjan et alentours. A cela s’ajoute les conséquences des déchets toxiques : recrudescence des cancers, des maladies respiratoires et des maladies de peau. Les files d’attente dans les centres de soins en ville sont très longues. Dans les campagnes, les centres de soins sont rares, éloignés et sous équipés avec un personnel qui se réduit à l’infirmier et parfois une sage femme. Le ministère de la santé met l’accent sur la communication, sur des maladies spécifiques à l’occasion de Journées, les campagnes sont plus médiatiques que de vraies campagnes sur le terrain. Je pense que l’impact est quasi nul.

D-N : Présentez les objectifs de la commission santé de votre fédération ? M.Z.O : L’objectif essentiel est la prévention par l’éducation et la prise en charge par les populations elles-mêmes. On part d’une consultation médicale gratuite dans une localité où nous avons une base, avec une équipe de médecins assortie d’une séance de sensibilisation par notre commission prévention - Hygiène animée par des assistants et éducateurs sociaux. La consultation comprend le déparasitage systématique

jusqu’à 15 ans, le dépistage diabète et hypertension. Cette opération s’appelle Toile d’Araignée. Notre ambition est de réaliser 15 passages en 5 ans dans les localités pour sensibiliser les gens à leur santé, les amener à s’organiser et à fréquenter les centres de santé publics.

D-N : Un bilan de vos actions déjà réalisées ? M.Z.O : Nous avons ouvert deux centres de santé à Anyama PK 18 et Effaci 2, le 3ème est en cours d’aménagement. Nous avons réalisé des consultations médicales gratuites à Abbe, à Attiekoua, à Attecoubé, à Anyama, à Abobo Doumé et au Plateau Dokoui. Nous avons organisé une journée de sensibilisation santé pour une grande fédération de femmes du Nord et une journée de renforcement des capacités Médecins sur les maladies non transmissibles et sur la nutrition.

D-N : Travaillez-vous avec les acteurs de la santé des pays développés ? M.Z.O : En août 2011, nous avons reçu gratuitement des matériels et consommables médicaux de Hôpitaux sans Frontières de la Belgique que nous avons distribué gratuitement à diverses structures hospitalières dont l’institut de cardiologie de Treichville. Nous sommes en contact avec Médecins sans Vacances, Médecins Santé (réseau social) mais l’efficacité est quasi

nulle pour le moment. Médecins du Monde (France) était présent à Williamsville durant la crise post électorale mais ils ont refusé de collaborer avec les médecins de notre fédération, alors que je suis donateur à Médecins du Monde Belgique. On ne leur demandait aucune contribution financière.

D-N : Quels sont vos besoins actuels ? M.Z.O : Des aides financières pour terminer les travaux de construction du centre de santé de Mossikro et pour améliorer le service dans les centres d’Anyma et Effaci 2. On peut nous contacter sur notre site internet (www.fideps.fr.gd).

D-N : L’année 2013 est déclarée l’année de la santé en Côte d’ivoire. Quels sont vos projets ? M.Z.O : Nous avons 4 grands projets : 1/ L’ouverture et l’inauguration du centre de santé de Mossikro avec une conférence de presse à l’occasion pour présenter nos projets et

actions, exposer les problèmes rencontrés sur le terrain, et solliciter l’adhésion de nouveaux membres. Nous organiserons une grande consultation gratuite dans le quartier avec une séance de dépistage diabète et hypertension et sensibilisation à l’hygiène. 2/ La réalisation d’une 3ème tournée médicale à Dahiri entre septembre et octobre. 3/ La tournée de consultations médicales dans le Nord, sans cesse reportée depuis deux ans par manque de moyens pour l’achat des médicaments entre autres et surtout, l’absence totale de solidarité des cadres de la région. 4/ Nous donnerons la parole aux jeunes médecins et aussi infirmiers et assistants sociaux, en butte aux mêmes problèmes d’emploi pour qu’ils exposent leurs problèmes. Nous espérons ouvrir dans le Nord et l’Ouest du pays des centres polyvalents pour la prise en charge des maladies non transmissibles. Marcelle KPAN Doctorante en Droit médical www.kpanmarcelle.e-monsite.com 23 N°39 Mars 2013

Diasporas News


juridique

Satisfécit des victimes après l’installation du tribunal pour juger Hissène Habré

Au Sénégal, la tenue du procès de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré prend forme. Ciré Aly Bâ, l’administrateur des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises a procédé au lancement des activités des juridictions d’exception qui doivent à terme constituer un tribunal Ad hoc pour juger Hissène Habré.

A

lea jacta est! Le sort en est jeté pour la tenue du procès de Hissène Habré à Dakar. En présence des 14 juges désignés par le gouvernement du Sénégal, des représentants de l’Union Africaine (UA), des familles des victimes, l’installation d’un tribunal d’exception s’est tenue le 8 février dernier à Dakar. Elle fait suite à la résolution 401 adoptée le 31 janvier 2012 par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. Elle demande à la Commission et au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques ainsi que les implications juridiques et financières pour la poursuite des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien durant la période allant du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990. On peut y rajouter également à l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 18 novembre 2010 et à la décision rendue, le 20 juillet 2012, par la Cour Internationale de justice dans le différend qui a opposé la Belgique au Sénégal. Du côté des victimes, c’est « un pas important et crucial ». C’est le sentiment de Clément Abaifoutou, le président national de l’association des victimes de crimes du régime de Hissène Habré. « Cette cérémonie de lancement des travaux des chambres africaines extraordinaires est un pas

24 Diasporas News N°39 Mars 2013

important et crucial. Sous Me Abdoulaye Wade, nous avions fait du sur place, aujourd’hui, avec le président Macky Sall, je me dis que c’est le début d’une espérance pour les victimes, constate Mr Abaifoutou ». Ce nouveau virage de l’implication du Sénégal dans la tenue du procès est magnifié également par les ONG internationales comme Human Right Watch. Reed Brody, son porte-parole, s’est dit « heureux de constater qu’en 8 mois, le gouvernement de Macky Sall a fait plus que Wade sur plusieurs années. C’est tout à l’honneur du Sénégal et de l’Union Africaine ». C’est une position partagée par les avocats des victimes et parties civiles mais aussi par les autorités judiciaires sénégalaises chargées entre autres de l’organisation du procès. « La justice Sénégalaise vient de poser un acte essentiel qui permet de considérer que partout dans le monde, l’impunité sera combattue », assène Me Alioune Badara Fall, bâtonnier de l’ordre des avocats Sénégalais. « La préparation du procès a pris du temps mais c’était être dans des conditions d’une justice équitable. Dans les statuts qui régissent le fonctionnement de ces chambres appelées à juger des faits graves dénoncés, qui seraient commis au Tchad, on retrouve les éléments qu’il

Hissen Habré

faut pour garantir un procès équitable » Du côté de la défense, l’installation de la juridiction Ad hoc pour juger Hissène Habré est assimilée à une hérésie. Ces Chambres africaines « extraterrestres » n’existent qu’au Sénégal, conteste Me El Hadji Diouf, avocat de l’ancien président Tchadien. « C’est insolite et étrange. Il n’y a rien de nouveau. Toutes les voies ont été explorées. Depuis 2000, sous Me Abdoulaye Wade, on a modifié la Constitution et le Code pénal sénégalais pour juger Hissène Habré contrairement à ce que prévoit la loi qui est impersonnelle. Autant le gouvernement de

Me Wade a échoué, autant le gouvernement du président Macky Sall va échouer dans son entreprise diabolique et lamentable. C’est de la comédie qui frise la tragédie. Où est le président Idriss Déby, actuel chef de l’Etat du Tchad ? C’est lui qui gérait les renseignements généraux, la police et la gendarmerie du Tchad. Il a fait le putsch pour remplacer Hissène Habré. Déby et le défunt Mouammar Kadhafi ont tout fait pour avoir la tête de Habré, en vain. Habré est un héros national qu’on devrait récompenser » Moussa DIOP



Transport

Corsair International relie Paris et Abidjan

Une nouvelle destination vient d’être ajoutée par la compagnie aérienne Corsair International à ses zones de dessertes

L’avion inaugural de Corsair à son arrivée sur le tarmac de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan

P

lus aucun souci à se faire pour les voyageurs sur l’axe Paris-Abidjan-Paris. Le 6 mars, la compagnie Corsair International a confirmé sa présence sur cette ligne à travers un vol inaugural qu’elle a effectué. Ils étaient plus d’une centaine de passagers et non des moindres, composés de journalistes, stars du showbiz et du sport ainsi que des personnalités politiques à effectuer le déplacement d’Abidjan pour associer leur image à cet événement. Un événement dont l’importance n’est plus à démontrer puisqu’il marquait le commencement d’un partenariat entre la compagnie Corsair International et ses clients potentiels. A bord de l’Airbus A330-300, ces passagers triés sur le volet ont pu apprécier le confort 26 Diasporas News N°39 Mars 2013

et la qualité du service offert par cette compagnie qui a décidé de se démarquer des compagnies existantes. Depuis le 1er mars dernier donc, ce sont 3 vols qui sont offerts toutes les semaines aux passagers depuis Paris-Orly et Abidjan. Avec à leur appréciation, 26 places en classe grand large et 334 en Horizon. Ces vols, à en croire les responsables de la compagnie Corsair International s’effectueront le mercredi, le vendredi et le dimanche. Ils partiront pour ce faire de Paris à 15 heures 45 minutes précises pour se poser sur le tarmac de l’aéroport international Félix Houphouët -Boigny d’Abidjan à 21heures 25 minutes soit 6 heures 40 minutes de vol. Par ailleurs, il est à noter que les départs à partir d’Abidjan sont fixés à 23

heures 55 minutes pour atterrir dès 7 heures 30 minutes à Paris. Une destination qui vient s’ajouter aux 5 qu’assure la compagnie Corsair International en Afrique et dans l’océan indien.

Proposer de nouveaux prix C’est une entrée fracassante que vient de faire la compagnie Corsair International en initiant la destination Paris-Abidjan. Une desserte qui, il faut le rappeler la met en concurrence avec la compagnie Air France jusqu’ici seule à proposer aux clients des vols directs. Maintenant que la bataille est ouverte, ce sont les clients qui en seront les heureux bénéficiaires vu que les prix des billets devraient

connaître une baisse. Ce qui sera d’ailleurs dans l’intérêt de Corsair International qui devra proposer de nouvelles offres aux clients. Mais déjà, l’on annonce chez Corsair International une baisse des prix en comparaison à ceux déjà en vigueur chez son concurrent. Surtout que les billets en direction d’Abidjan varient entre 530 et 655 euros. Toutefois, il faut rappeler que le prix du billet d’avion sur la compagnie Corsair paris-Abidjan se négocie sur Internet autour de 600 euros. Dans tous les cas l’avenir nous situera. Une aubaine pour les voyageurs qui à n’en point douter s’arracheront ces billets. Hermann DJEA


Transport

Images de la cérémonie du Vol inaugural Corsair Mars 2013 Paris - Abidjan

Inauguration de la ligne ORLY ABIDJAN par Mr Charles Gomis, Ambassadeur de C. I. en France, Mme Le Gall Conseillère Afrique du Président Hollande, Mr Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair International

Arrivée de la Délégation à l’aéroport International d’Abidjan

L’Ambassadeur de C. I. en France et le Ministre des transports

Animation

Invités

Mot de bienvenue d’Armand Akobé - Soirée et Dîner Officiel - Espace Crystal

Mot du PDG Pascal Izaguirre

Mot du Ministre des Transports

Table d’honneur

Bamba Bakary - Acteur comédien

M. Akobé et M. Izaguirre tiennent une conférence de presse juste avant le retour sur Paris

Arrivée de la délégation à la salle ministérielle de l’aéroport d’Abidjan

27 N°39 Mars 2013

Diasporas News


sport

Et si on accordait un peu plus de crédit aux entraîneurs africains ? En remportant brillamment la Can 2013 avec le Nigeria, Stephen Keshi a remis sur la sellette le sempiternel problème de la compétence des coachs africains. Sont-ils capables d’amener leurs équipes au plus haut niveau, la réponse est oui. Même si l’héritage colonial et les mentalités rétrogrades des décideurs sont encore des géants à abattre, les performances et les qualités des entraîneurs locaux devraient désormais être les seuls critères de choix.

Mahmoud al Gohary

LES SUCCES DES ENTRAINEURS AFRICAINS Il apparaît aujourd’hui que les entraîneurs africains sont aussi compétents que les expatriés. Leurs prouesses sont devenues nombreuses et diverses. Dernière en date, le succès de Stephen Keshi à la dernière coupe d’Afrique des nations, Celui de l’égyptien Mahmoud al Gohary qui avait qualifié son équipe pour la coupe du monde de 1990 et le camerounais Jean Paul Akono qui a remporté la médaille olympique en 2000. Bref les exemples sont légions. Tenez depuis le lancement de la Can quatorze locaux l’ont remporté contre onze expatriés. Pas étonnant dans ces conditions que la proportion d’entraîneurs africains à la tête de sélections du continent soit en nette progression depuis le début des années 2000. Une autre raison de cette progression est la formation. Depuis quelques années, les entraîneurs africains vont dans les mêmes écoles que leurs homologues des autres continents. Ils bénéficient des mêmes cours 28 Diasporas News N°39 Mars 2013

Yéo Martial

et peuvent donc avoir les mêmes résultats. La bonne connaissance du contexte social et de ses dérivés roulent aussi en faveur des locaux.

LA MEFIANCE DES DECIDEURS LOCAUX Des atouts qui en ce moment restent mal exploités par les décideurs africains qui continuent à accorder en priorité les postes de sélectionneurs nationaux aux expatriés. Les vieux démons persistent. Dans la riche histoire entre le ballon rond et l’Afrique, les entraîneurs européens ont longtemps été préférés. Selon Slateafrique.com en quarante ans par exemple, le Maroc a fait appel à dix-neuf experts étrangers pour quinze nationaux, le Cameroun à dix-neuf Européens pour sept locaux, le Ghana à vingt pour quatorze, la Côte d’Ivoire à seize pour quatre. En Coupe du monde de 1970 à 2010, les sélections africaines ont été encadrées par dix-huit entraîneurs non-africains et seulement huit nationaux. Paradoxal diraient certains. Mais

Jean Paul Akono

il faut bien comprendre que l’Afrique a ses réalités. D’abord historiques, bien sûr. Ce sont par exemple les colons français qui ont importé le football en Afrique de l’Ouest. Lors des indépendances, les liens sont restés et comme l’Afrique manquait alors de cadres techniques, ce sont les Français qui ont été appelés à la tête des sélections. Le même phénomène s’est reproduit à l’échelle du continent. Les pays anglophones, comme le Ghana ou le Nigeria, ont un temps voué un culte aux Brésiliens, avant de s’en remettre aux Yougoslaves. Quant aux pays d’Afrique centrale, ils s’appuyaient plutôt sur les Allemands. Et ce n’est pas tout. Les dirigeants des fédérations exigent souvent un droit de regard sur l’aspect sportif et ne veulent pas voir leur influence réduite par le succès d’un coach local, dont la voix se ferait plus puissante en cas de succès. Dans cette optique, engager un Européen qui pliera ses valises une fois sa mission terminée est une solution préférée par ceux qui, dans l’ombre, tirent les ficelles. Stephen Keshi,

Stephen Keshi

l’entraîneur aujourd’hui encensé du Nigeria, a ainsi failli passer à la trappe quelques jours avant la CAN 2013. Des rumeurs couraient que le ministre des Sports nigérian souhaitait le démettre de ses fonctions après un désaccord à propos de la composition du groupe de joueurs retenu pour le tournoi. Le pire c’est que les entraîneurs participent eux mêmes à enfler ce désamour. Ils se livrent souvent à des actes de tribalisme et de corruption. Généralement sous payés, ils sont tentés de monnayer les sélections.

LE CHOIX DE LA

Paul Le Guen

COMPETENCE


sport

Goran Stevanovic

Hassan Shehata

Certes, en2002, Bruno Metsu a amené le Sénégal en quart de finale de la Coupe du monde. En qualifiant le Cameroun pour l’Afrique du Sud, Paul Le Guen, lui, a redressé une situation bigrement compromise. Et le Ghana a obtenu une inattendue deuxième place lors de la dernière CAN avec Goran Stevanovic. Pourtant, la Côte d’Ivoire fut grande et victorieuse en 1992, à Dakar, lorsque son équipe était dirigée par un Ivoirien Yéo Martial. L’Égypte est l’incontestable championne toutes catégories en Afrique, Hassan Shehata, Égyptien pure souche, auteur du doublé 2008 – 2010 en est un des artisans. Preuves que les entraîneurs africains pourraient faire aussi bien que leurs pairs européens recrutés, eux, à prix d’or et placés dans des conditions d’absolu confort matériel.

J

MOT DE STEPHEN KESHI APRES LE SACRE

’espère que plus d’entraîneurs africains auront des postes et rendront leur pays fier. C’est un peu difficile quand on est un coach africain, certaines fédérations pensent vous donner le boulot comme si c’était une faveur. Elles veulent demain une équipe merveilleuse, et le lendemain gagner la Coupe du monde. Il faut un peu plus de patience en Afrique. Je suis vraiment fier de ce qu’a fait l’Afrique du Sud : elle ne s’est pas qualifiée pour les demi-finales, mais son entraîneur (le Sud-Africain Gordon Igesund,) est encore en poste. La plupart des entraîneurs n’ont pas la liberté de s’exprimer par eux-mêmes, il faudrait un peu plus de patience. Moi, quand j’ai fait mon premier match,

Stephen Keshi

on m’a dit que ce n’était pas bien, qu’on allait me virer, mais ce n’est pas comme ça qu’il faut faire dans le foot. C’est Dieu qui a fait que je suis encore là. NGOSSO MIREILLE

Culture

Livre

29 N°39 Mars 2013

Diasporas News


HOROSCOPE BELIER : Le 12 mars, Mars, votre planète, prend ses quartiers printaniers dans votre signe. Ce n’est pas l’énergie qui vous manque, bien au contraire. Calmez-vous tout de même, vous risquez d’être trop impulsif. À partir du 20 mars, le Soleil célèbre votre anniversaire, il est question d’une mise en lumière céleste, alors profitez-en pleinement. TAUREAU : Le 17 mars, Mercure redevient direct dans le

cosmos, c’est à partir de cette date que vous aurez plus de facilités pour concrétiser vos projets alors préparez-vous la première quinzaine et foncez la deuxième. Organisez-vous de façon méthodique, fixezvous des dates, des objectifs, vous avez tout à y gagner.

GEMEAUX : Ce sera un mois assez actif, mais vous devrez

faire des efforts pour gagner en efficacité. Il germera dans votre esprit de nouvelles idées et vous devrez vous organiser dans les moindres détails. Tout sera une question de préparation minutieuse, la première quinzaine, ne vous dispersez pas dans tous les sens.

CANCER : C’est votre IXe maison solaire qui régit les voyages et les études qui sera valorisée au mois de mars. La conjoncture céleste vous parle d’opportunités, de propositions, de chance à saisir. Vous vous sentez plus fort professionnellement pour agir. LION :

Vous mettez la barre assez haute pour vous dépasser et surtout gagner en pouvoir d’achat. Vous cherchez des solutions sonnantes et trébuchantes pour renflouer vos caisses... Il faut bien assumer vos goûts de luxe et votre train de vie conséquent !

VIERGE :

Il faudra beaucoup de rigueur pour déjouer les pièges qui vous seront tendus par le cosmos. À partir du 17 mars, Mercure redevient direct dans le cosmos alors, attendez cette date butoir pour signer un contrat ou des papiers importants...

BALANCE : Votre travail quotidien sera au centre de vos priorités. Vous aurez beaucoup de choses à régler et cela ne se fera pas toujours facilement. À partir du 12 mars, Mars s’oppose à votre signe et induit des relations assez conflictuelles avec votre entourage. SCORPION :

Mercure vous souffle de bonnes idées et Mars du 1er au 11 mars vous apporte de l’énergie pour entreprendre tous azimuts. À partir du 17 mars, vous pouvez matérialiser vos plans, Mercure redevient direct dans le cosmos. Vous jouez sur du velours céleste alors, vous auriez bien tort de vous en priver.

SAGITTAIRE : Gardez les pieds sur Terre au mois de mars, même si vous avez envie d’entreprendre tous azimuts. En effet, à partir du 12 mars, la planète de l’énergie vient à votre secours, mais méfiezvous de la conjoncture céleste un brin nébuleuse. Vous pourriez faire une bourde par maladresse et vous le regretteriez bien vite. Restez vigilant. CAPRICORNE :

Mettez le turbo à partir du 17 mars pour formaliser vos plans, Mercure redevient direct dans le cosmos. C’est le meilleur moment pour concrétiser vos idées.

VERSEAU :

Ce sont vos finances qui réclament toute votre attention au mois de mars. Vous devez prendre des décisions et ne surtout pas vous laisser gagner par la fièvre acheteuse.

POISSONS :

Le Soleil du 1er au 19 mars stationne dans votre signe, Mercure, durant tout le mois ainsi que Mars, la planète de la vitalité du 1er au 11 mars. Et cerise sur le gâteau céleste, le 11 mars, la Nouvelle Lune se déroule dans votre signe et du 1er au 21 mars, Vénus, la planète de l’amour vous chante une sérénade. rer un trait sur le passé et sur toutes les compulsions qui vous entraînent encore et toujours sur des pentes fatales plutôt que de vous tirer vers le haut !

Gastronomie : TROIS PIECES À LA MORUE (Sauce à l’Arachide) Cuisson et Préparation 1h / Difficulté *** / Pour 5 Personnes

INGREDIENTS 700 g de poisson salé (morue) 250 g de pâte d’arachide 200 g de fumbwa koko) 2 gros oignons 3 gousses d’ail

P

our dessaler la morue, la veille coupezla en gros morceaux. Mettez-la dans un bain d’eau froide et laissez tremper toute la nuit. Le lendemain, rincez-la à l’eau clair et renouveler l’opération de trempage pour 3h encore. Égouttez, écaillez, rincez puis poivrez la morue. Réservez. Lavez puis émincez les oignons et les gousses d’ail puis réservez dans un petit bol. Pendant ce temps, dans un petit saladier trempez les feuilles de fumbwa (koko) dans l’eau froide, cette opération sert à ramollir et laver les feuilles. Faites chauffer un bain d’huile. Faites-y frire les morceaux de poisson en commençant toujours par le côté sans peau.

30 Diasporas News N°39 Mars 2013

1 piment vert 2 feuilles de laurier 2 cubes de bouillon 2 c. à soupe de poudre de crevettes séchées Sel, poivre 10 cl d’huile Dans une casserole chauffez un peu d’huile (10 cl), faites fondre la pâte d’arachide à feu doux en remuant bien. Ajoutez les oignons, l’ail, les feuilles de laurier, les cubes de bouillon émiettés, le sel, la poudre de crevettes séchées, le piment vert, le poivre, couvrez d’eau chaude (1,5 l environ) puis portez à ébullition à demi couvert pendant environ 25 minutes en remuant de temps en temps pour décoller le fond. La sauce commence à s’épaissir, goûtez et rectifiez l’assaisonnement si nécessaire. Ajoutez la morue, baissez le feu laissez mijoter 15 minutes environ à feu doux jusqu’à obtenir une sauce onctueuse. Retirez du feu et ajoutez les feuilles de fumbwa préalablement essorées, remuez juste un peu délicatement et c’est prêt.

Servez chaud avec du manioc, du foufou ou des bananes plantains cuites à l’eau. De vous à moi : Recette originaire de la République du Congo. Ce plat est communément appelé « trois pièces » à cause des 3 ingrédients principaux. Il y a toujours la sauce à la pâte d’arachide comme base, le koko ou (fumbwa) et un poisson séché ou une viande. Dans le cas du poisson salé, il est important de le goûter pour ajuster l’assaisonnement de votre sauce. Le « trois pièces » est particulièrement apprécié des Congolais. Bon appétit Danielle EBENGOU


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