N° 72 - MARS 2016
SHANA M
Se dévoile...
P. EKAMBI
Sa vie après le Sport
S. AURIER
Ce qui a sauvé Serge AURIER
M. SALL
Et sa réduction de mandat
Michaëlle JEAN
Oui à la parité homme-femme !
F. A. TOUADÉRA
Pas d’état de grâce
Politique 4 P. Boua 10 Environnement 12 Invité 16 Société 18 Sport 21 Culture 26 NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
édité par DCS GROUP Agence de Communication, Relations Publiques et Services 39, Rue Félix Faure 92700 COLOMBES - FRANCE Site : www.diasporas-news.Com Tél. : +339 50 78 43 66 Mob. : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com ont collaboré à ce numéro : Alex ZAKA Lamine THIAM Malick DAHO Pascal BOUA Sharon CAMARA Clément YAO Pierre-Claver KUVO Issa T. YEO Guy-Florentin YAMEOGO René KOUAMÉ O.H. N'DIAYE Directrice Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Angélique BERTON Représentant Afrique ALLINONE-CONSULTING Diana KOUADIO Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement Hérault Benjamin AKA Développement Haute-Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes-Maritimes Christian BOUTILIER Dépôt Légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : en France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.
Après plus d’un demi siècle d’indépendance, la démocratie, héritage colonial, peine à s’instaurer en Afrique. Pas parce qu’elle est une mauvaise conception mais tout simplement parce qu’elle est une notion étrangère à la conception africaine du pouvoir. Elle s’est avérée incompatible avec l’organisation de nos sociétés. Et, cela a été plusieurs fois démontré. Mais que d’espoirs nourris aux lendemains des indépendances ? En effet, c’est le modèle du monopartisme qui a été expérimenté dans un premier temps. Car, la plupart des gens croyaient que les exigences du développement pour les jeunes nations comme les nôtres sont justifiées par l’instauration du parti unique perçu à cette époque comme un gage de stabilité. Malheureusement, cette notion a été très vite galvaudée et les règles du jeu tripatouillées. En quatre décennies, le monopartisme a conduit à toutes sortes de dérives : Pouvoir autocratique, dictature, gabegie, népotisme, corruption à grande échelle, tensions, guerres civiles, coups d’Etat militaires à répétition, rébellions et à toutes formes de violences envers le peuple. En un mot, l’expression des plus bas préjugés. C’était l’époque de gloire des « Pères fondateurs » qui s’étaient octroyé le droit de confisquer le pouvoir à vie pour leur clan. Certains avaient même le droit de vie et de mort sur leurs concitoyens. A l’époque, les médias parlaient de démocratie à l’africaine pour la démarquer de la démocratie occidentale. Certains chercheurs taxaient les jeunes démocraties africaines d’« oligarchie tutélaire », d’« oligarchie totalitaire » ou encore d’« oligarchie traditionnelle » Après l’échec du monopartisme que l’on a plaqué artificiellement sur les réalités africaines, le continent est en pleine expérimentation du multipartisme. Une notion qui était tant redoutée par le colonisateur aux premières heures de l’accession à l’indépendance des jeunes nations. Après deux décennies, au grand désespoir de tous, on convient que l’expérimentation de la pluralité des partis politiques gage de bonnes alternances démocratiques et donc de stabilité des Etats, n’est malheureusement pas au rendez-vous. Les mêmes causes continuent de produire les mêmes effets. Les dirigeants de la deuxième voire troisième génération après les indépendances, reproduisent les mêmes erreurs de leurs prédécesseurs. Y compris les opposants qui se montraient très critiques du système monopartite. Aujourd’hui encore, les règles de la démocratie continuent d’être violées au su et au vu de tous. Ce qui n’est pas sans conséquences. Cette régression démocratique est à l’origine des tensions et crises sur le continent. Le cas du Burundi est là pour
en témoigner. Le troisième mandat forcé de Pierre Nkurunziza a mis le pays à feu et à sang. Que dire des tensions au Tchad, au Congo, au Gabon, en République démocratique du Congo, au Rwanda à l’orée des élections présidentielles? Les dirigeants en poste ont tout simplement décidé de se maintenir au pouvoir en modifiant les textes constitutionnels en leur faveur. A l’analyse de cette situation de rétrograde démocratique, d’aucuns pensent que le mal du continent se trouve dans les conditions de son accession à l’indépendance. Des conditions vissées par le colonisateur qui empêchent les nouveaux Etats africains de prendre véritablement leur envol. Pour ceux-là, les ex-colonies ne se sont jamais affranchies en réalité. Ils parlent plutôt d’une « parodie d’indépendance ». Il y a aussi ceux qui pensent que la démocratisation des ex-colonies s’est faite au mépris des systèmes traditionnels africains. Et donc, contre le pouvoir des chefferies et des organes traditionnels existants. Pour ceux-là, il existait à l’poque de la colonisation une forme de démocratie traditionnelle africaine qui aurait pu servir à instaurer un système de pouvoir et d’autorité propre au continent. Pour ceux-là, il faut rechercher une conceptualisation nouvelle de la démocratie sur le continent. L’ancien ministre sénégalais des Affaires Etrangères, Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut panafricain de stratégie, paix, sécurité et gouvernance (IPS), a saisi l’occasion du Forum de Bamako portant sur le thème évocateur, « l’Afrique entre chaos et émergence », pour inviter les Africains à se réapproprier les idéaux du panafricanisme tel que prôné par ses fondateurs à l’instar de Kwamé Nkrumah et Patrice Lumumba, pour ne citer que ces deux figures emblématiques. Gadio fait le constat qu’après plus de cinquante années d’indépendance, aucun Etat africain n’a résolu le problème de l’éducation, de la santé, de la sécurité alimentaire, de l’emploi, des infrastructures (…) Pour lui, cet échec doit conduire les Etats à réfléchir à une autre forme de gouvernance et de démocratie. Il conclut que l’idée du fédéralisme peut être un bon compromis pour sortir le continent de l’ornière. Cette idée est d’ailleurs très partagée par plusieurs intellectuels africains qui pensent que Nkrumah et Lumumba n’auraient pas été assassinés si leur conception de la fédération du continent n’était pas bonne. Que penser de la mort de Mouammar Kadhafi qui avait porté, à bout de bras, cette idée des Etats Unis d’Afrique ? Comme on le voit aujourd’hui encore, les oppositions à cette pensée panafricaniste et fédératrice sont toujours présentes. Clément YAO
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édito
DIASPORAS-NEWS
Faut-il réinventer la démocratie en Afrique ?
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
N° 72 - MARS 2016
POLITIQUE
SÉNÉGAL Réduction de mandat présidentiel
Le président Macky SALL
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
De quoi le président Macky Sall est-il coupable ? D’avoir renoncer à réduire son premier mandat de sept à cinq ans. Juridiquement, le coup est imparable : conformément à l’avis du Conseil Constitutionnel, l’article 27 portant sur la réduction du mandat présidentiel doit être supprimé dans la mesure où « il n’est conforme ni à l’esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle ».Telle fut la décision rendue dudit Conseil et il ne peut y surseoir ; car l’article 92 oblige toute autorité à respecter les décisions du Conseil Constitutionnel. Et pourtant il ne s’agit que d’un avis consultatif et non d’une décision du conseil des Sages. En résumé, le président Macky Sall achèvera son mandat en-cours en 2019. Quant à un éventuel second mandat et d’autres aspects – entre autres le contrôle de l’Exécutif par le Législatif - de la Constitution, les HautsConseillers ont donné leur accord pour une consultation par voie référendaire, le 20 mars prochain. Une voie parlementaire eut été plus confortable dans la mesure où un référendum sert de déversoir à tous les ressentiments de la population, de l’opposition et de la société civile ; c’est une porte ouverte à un « tous sauf Macky ».
S’agit-il d’une tempête dans un verre d’eau ?
Au regard du nombre d’années, assurément oui ! En d’autres termes, restera-t-il au pouvoir pendant 14, 12 ou 10 ans dans la mesure où il briguera un second mandat après 2019 ? Le verdict des Hauts-Conseillers entrevoit que la poire va être coupée en deux : ce sera
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(7+5) ans ! Le principe de mandat unique est une exception et n’existe que dans très peu de pays comme le Mexique ou la Corée du Sud. Là où le bât blesse, c’est la promesse faite urbi et orbi, depuis maintenant cinq ans. D’abord par le candidat Macky Sall qui a adopté une stratégie de rupture par rapport à son futur adversaire Abdoulaye Wade pour l’élection présidentielle de 2012. Et sa proposition forte pour se démarquer de son ancien mentor est cette fameuse réduction de mandat ; qui a certainement permis un meilleur report de voix (65%) - au second tour - des déçus de Gorgui alors que Macky 2012 plafonnait à 26% à l’issue du premier tour de scrutin. Ensuite une fois élu, il a clamé partout qu’il tiendrait mordicus ses promesses électorales dont cette fameuse réduction de mandat. Interrogé par notre consœur Mireille NGOSSO, de Diasporas-News lors de son point de presse au palais à Paris de l’Elysée en février 2013, le chef de l’Etat sénégalais lui a répondu en ses termes : « mon choix reste un choix définitif : je réduirai mon mandat de deux ans » [NDLR Diasporas-News n°53]. Cet épisode marquera une inflexion dans la confiance que porte les sénégalais en leurs dirigeants. Aux yeux de tous les africains, le pays de la Téranga est un modèle de démocratie ; il jouit d’un préjugé favorable quant à la façon de gérer les alternances politiques. Et même les grands de ce monde, Barack Obama, François Hollande ont loué cette promesse – longue à venir – en considérant le président sénégalais comme « un pilier de la démocratie en Afrique ».
Que restera-t-il de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ?
Au lendemain de sa victoire électorale en 2012, le parti du président Macky Sall l’Alliance Pour la République (APR) a formé une large coalition gouvernementale avec des opposants à Abdoulaye Wade comme Idrissa Seck – REWNI - et Moustapha Niass. Le premier a pris sa liberté depuis fort longtemps après une année de lune de miel. Le second qui est arrivé au sommet de sa carrière politique – devenu président de l’Assemblée Nationale par les faits du prince - va apporter son soutien au président sénégalais lors du prochain référendum.
Au sein du parti socialiste, la ligne défendue par le Secrétaire Général Ousmane Tanor Dieng commence à se fissurer ; le maire de Dakar Khalifa Sall et la mairesse de Podor Aissata Tall Sall se démarquent du PS qui votera « oui ». Tout comme le parti Bès du Naak de Mansour Sy Djamil qui fustige le président Macky Sall en ses termes : « il a pris la lourde responsabilité de fragiliser l’institution républicaine ».
L’affaire Lamine Diack
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Le projet de révision constitutionnelle, promis par le président de la République sénégalaise depuis belle lurette, sera soumis à référendum le 20 mars prochain. Il coïncide avec l’affaire Lamine Diack ; un cocktail dangereux qui risque de détourner ce suffrage universel de sa vocation d’origine.
Lamine DIACK
Le quotidien français Le Monde a lancé un pavé dans la mare en publiant en décembre dernier, le procès-verbal d’audition par un juge français de l’ancien président de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF). Il aurait sous passé silence – moyennant finance – le cas de dopage de plusieurs athlètes russes ; ce qui lui valût une mise en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé pour un montant estimé à 1,5 millions €uros. Quant à la destination de cette somme ? Après plusieurs heures de garde-à-vue, l’ancien sauteur en longueur s’est mis à table pour confesser qu’elle a servi « à gagner la bataille de Dakar ». En d’autres termes, il aurait alimenté le trésor de guerre du candidat Macky Sall pour renverser le pouvoir d’Abdoulaye Wade et gagner les élections présidentielles et législatives de 2012 ! Les aveux circonstanciés de Lamine Diack ne sont pas arrêtés en si bon chemin. D’après lui, « la Russie avait déjà donné 400 à 500.000 €uros pour le compte de l’APR en 2009 » ; il s’agissait de se mobiliser contre Karim Wade, candidat à la mairie de Dakar.
POLITIQUE
Le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré s’est ouvert depuis juillet 2015 devant les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE). L’ex-dictateur (1982-1990) est jugé pour « crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre ». La première partie du procès comportant l’audition des témoins fut bouclée fin décembre 2015 ; mais elle fut ponctuée d’une suspension de séance en septembre. Depuis le début du mois de février, la plaidoirie des avocats a commencé et sera suivi du réquisitoire du parquet. Le sort d’Hissène Habré sera fixé au mois de mai 2016.
Le verdict du procès de Dakar sera suivi à la loupe compte tenu de la fronde des chefs d’Etat contre la Cour Pénale Internationale (CPI) de la Haye. Cette instance juridictionnelle que le tchadien Idriss Déby actuel président de l’Union Africaine – juge qu’elle est exclusivement destinée aux pays africains. Le président Uhuru Kenyatta a en effet déposé une proposition adoptée par les pays membres de l’UA, lors du dernier Sommet d’Addis-Abeba au mois de janvier dernier. Il s’agit de préparer une feuille de route pour un retrait collectif des pays africains de la CPI. Face à ce mouvement de fond, la procureure Fatou Bensouda tente de sauver sa « boutique ». Elle rappelle que des enquêtes préliminaires portant sur l’Irak, la Colombie, la Palestine et l’Afghanistan sont en Fatou BENSOUDA cours.
une restriction des libertés individuelles ou d’expression : les manifestations, si elles ne sont pas interdites, sont fortement réprimées ; les journalistes peuvent être l’objet de manœuvre d’intimidations ou de menaces à peine voilées. Lamine THIAM En résumé, Hissène Habré sera en quelque sorte sacrifié pour les besoins de la cause actuelle défendue par les chefs d’Etat en exercice. Si la CAE de Dakar le condamne à la prison à perpétuité, les pourfendeurs de la CPI pourront ensuite se prévaloir de la création d’une juridiction permanente et alternative – une Cour Africaine de Justice - au tribunal de la Haye. Elle aura pour vocation de juger sur le continent les crimes contre l’humanité comme le stipule le protocole de Malabo, approuvé par l’UA en 2014. Or, il a fallu plus de 20 ans pour que le président Hissène Habré puisse enfin répondre de ses actes ; qui plus est, cette future Cour garantit l’immunité des chefs d’Etat et de gouvernement en exercice. En conclusion, on risque de nouveau de retomber dans les vieilles marmites de l’impunité ! L.T.
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Le procès Hissène Habré
déplacements des jeunes, à la sensibilisation des gens à la citoyenneté, aux meetings et à la location de voitures ». Petit à petit le Sénégal se transforme en un Etat répressif ; synonyme d’un pouvoir aux abois. Cet élan de liberté que toute l’Afrique lui enviait, il y a cinq ans, se délite progressivement et qui s’illustre par
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Les dénégations émises par les communicants du palais présidentiel de Dakar n’enlèvent en rien aux forts soupçons qui pèsent également sur la coalition BBY et même quelques membres de la société civile. Au cours de l’enquête, l’ancien président de l’IAAF a avoué que le financement était destiné « aux partis d’opposition, aux
POLITIQUE
TOGO De la prison à la liberté
Pascal BODJONA, un lutteur au tapis qui se relève. Pascal Bodjona, un inconditionnel du pouvoir de Lomé qui a dopé le jeune chef de l’Etat Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 par des massacres dénoncés dans un rapport de l’Onu. 2012. A peine évincé du gouvernement, il est impliqué dans une nébuleuse affaire d’escroquerie dite internationale. Après sept (07) mois et 525 jours passés dans les geôles, l’homme jouit depuis quelques semaines d’une «libération d’office ».
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Dans l’ombre de Faure Gnassingbé, accédé au pouvoir en 2005 suite à la mort de son père, Pascal Bodjona, un génie d’une intelligence particulière et d’une habileté sacramentelle a été le point cardinal du régime. Déjà en 1998, nommé, à 32 ans, ambassadeur du Togo à Washington, il s’est rapproché de Faure, lui, venu poursuivre ses études OutreAtlantique. Deux amis de longue date. Mais très vite, après la réélection du Prince à la Marina en 2010, les amis d’hier sont arrivés à un grand ping-pong du désamour. En juillet 2012, l’ancien Directeur de cabinet du Chef de l’Etat (de 2005 à 2007), le tout-puissant ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement s’éclipse dans les collatéraux d’un remaniement ministériel. C’est le début du comble de l’humiliation du «Bulldozer noir ». Comme quoi, après Kpatcha Gnassingbé, le demifrère du Prince, qui croupi actuellement à la prison civile de Lomé dans une affaire de tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, sous Faure, nul n’est intouchable.
Nébuleuse
Pascal Bodjona est inculpé dans une nébuleuse affaire d’escroquerie dite internationale opposant un certain Emirati, Abass El Youssef, et le richissime homme d’affaires Sow Bertin
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Agba, un proche du ministre. Arrivé de façon fracassante à Lomé, l’Emirati a porté plainte à la Justice togolaise. Il a accusé M. Agba d'être le cerveau d’un réseau lui ayant escroqué 48 millions de dollars sous prétexte de l’aider à récupérer une prétendue fortune du feu président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars qui serait bloquée dans une banque centrale au Togo. L’arrestation de Sow Bertin Agba est ordonnée. Après sa détention à l’Agence nationale de renseignement (Anr), il sera transféré à la prison civile de Tsévié. Libéré deux ans plus tard, l’homme d’affaire est placé sous contrôle judiciaire. Mais très clandestinement, il prendra le chemin de l’exil au grand dam des agents de renseignement qui le surveillaient de près. Dans la foulée, le Français, Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d’Elf Aquitaine, a été lui aussi arrêté en Côte d’Ivoire puis extradé au Togo où il a été inculpé dans la même affaire pour complicité d’escroquerie. Celui-ci sera gardé pendant 5 mois dans les locaux de la Gendarmerie avant d’être libéré pour raison de santé, mais surtout sous la pression de la France. Du statut de témoin sous la foi du serment, Pascal Bodjona sera appréhendé à son domicile par une élite de l’Anr, le 1er septembre 2012, puis inculpé sur un coup de tête du doyen des juges d’instruction. Ecroué pendant sept (07) mois à la Gendarmerie nationale, le « Gros », comme on le surnomme, est relaxé le 09 avril 2013. Et ce n’est pas fini, ses ennuis. Puisque le 21 août 2014, l’homme « du débat et du combat », pour reprendre l’expression de l’un de ses poches, est de nouveau arrêté et, cette fois-ci, déposé à la prison civile de Tsévié. Sans procès. Pendant ce temps, Sow Bertin Agba, Loïk Le FlochPrigent, Abass El Youssef, les principaux protagonistes dans cette affaire sont devenus introuvables. De Lomé à Abuja au Nigeria, ses avocats ont engagé une dure et longue
bataille judiciaire. La Cour de Justice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a sommé le Togo de juger Bodjona ou faute d’éléments à charge contre ce dernier de le libérer. Mais Lomé a refusé de s’exécuter. Et les mois passent sans que le « Gros » ne soit fixé sur son sort. Dans certains milieux, on parle plus d’une affaire politique qu’une affaire juridique. Amnesty International, une ONG de défense des droits humains, dans une déclaration rendue publique, a dénoncé une détention arbitraire fondée sur des mobiles politiques.
Libération
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Sourire en coin.
Physiquement peu diminué, c’est un homme revêtu, revigoré, redimensionné qui est sorti de la prison le samedi 6 février 2016. De Tsévié à sa résidence à Lomé, une liesse populaire. Après 525 jours passés derrière les barreaux dans une ville à 35 Km au nord de la capitale, il est enfin libéré. Pascal Bodjona. Ce nom sonne du poids, sans doute génétique. Et c’est à l’image réelle de l’homme, hier, dans un système qui, aujourd’hui, le ronge.
Pascal BODJONA
POLITIQUE
donner la vraie dimension et les contours de ce qu’il convient d’appeler une procédure incongrue et absurde. Il a plu à un juge, guidé, non par la volonté du législateur, de me déposer à Tsévié le 21 août 2014. Il lui a plu de prononcer aujourd’hui une ordonnance portant libération d’office. Je prends acte. Je mets tout le monde au défi d’apporter un élément quelconque qui peut prouver que cette affaire est une affaire judiciaire. Je suis serein et je ne porte d’accusation contre personne. J’estime et c’est l’occasion de dire à tous les magistrats qui sont de bons magistrats mais parfois rendent des décisions qui tranchent avec la volonté du législateur, de se ressaisir». Pascal Bodjona, enfin un homme libre. Qu’en sera-t-il alors de son avenir ? «Vous me voyez sans avenir ? », s’est-il interrogé lorsque la question lui a été posée à sa sortie par les journalistes. « Je viens d’arriver, je suis chez moi. Je vous rassure clairement que le débat est ouvert. Mais l’avenir d’un homme est édicté par son créateur », a-t-il martelé. En rappel, au cours d’une confé-
rence de presse le 23 juin 2014, l’homme déclarait : « Tout comme on ne peut interdire à un menuisier de scier son bois, personne ne peut empêcher Pascal Bodjona de faire la politique. Je n’ai pas de rides, je n’ai pas une tête blanche et Dieu merci je jouis d’une excellente santé, je suis donc loin de prendre ma retraite politique. J’entends poursuivre mon action politique dans la dignité ». Retournera-t-il dans son ancienne maison, l’Unir (Union pour la République, le parti au pouvoir) ou rejoindra-t-il l’opposition ? En tout cas, pour Cyr Adomayakpor, un de ses proches qui connaît bien l’homme, M. Bodjona est un « Homme nouveau éclos dans une NOUVELLE DIMENSION ». Et d’ajouter : « Cet homme n’est plus le même ; il a foulé les cendres qui recèlent l’incendie de la haine, mais ne soufflât point sur les braises des convulsions haineuses ». Pierre-Claver KUVO
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N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
Le 10 février 2016, le Togo est convoqué à comparaître en urgence à Abuja devant la Cour communautaire. De retour de Vatican où il a été reçu par le Saint Père, le Pape François, le 28 janvier, Faure Gnassingbé s’est rendu au Nord du pays pour la commémoration le 05 février du 11ème anniversaire du décès de son père. A Kara, parmi les cadres du pouvoir, un invité de marque, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Kéïta) venu s’incliner devant la tombe du feu Général Etienne Eyadema Gnassingbé. Entre la convocation des autorités togolaises à Abuja dans le dossier Pascal Bodjona, la visite de Faure Gnassingbé à Sant’Egidio et celle du Malien au Togo, qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Pressions ? Tout ce que l’on sait c’est que le samedi 06 février, au matin de bonne heure, Pascal Bodjona a recouvré la liberté grâce à une ordonnance qui a entraîné la levée d’écrou. Ses premiers mots : « J’ai été injustement incarcéré, je l’ai vécu avec philosophie et sans rancune. Vos alertes et vos cris ont fini par
POLITIQUE
Arrestation du Franco-togolais Antoine RANDOLPH
Lomé s’agite, Paris se mobilise
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L’arrestation à Lomé, (la capitale du Togo), d’Antoine Randolph agite la classe politique togolaise et ravive la tension entre le pouvoir et l’opposition. A Paris, la diaspora se mobilise pour obtenir la libération immédiate et sans condition du Franco-togolais.
Antoine RANDOLPH
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Le Franco-togolais Antoine Randolph, 70 ans, en séjour à Lomé, a été arrêté, selon la version officielle des autorités togolaises, le 20 février 2016 à la frontière Sanvée-Condji entre le Togo et le Benin. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Col Yark Damehame qui n’a pas voulu donner trop de détails, a confié que l’opposant politique de la diaspora togolaise a été interpellé et est « détenu à la Direction centrale du Renseignement intérieur pour nécessité d’enquête ». Au Togo, cette arrestation que d’aucuns qualifient d’enlèvement ou de kidnapping agite la classe politique et offusque les Togolais de l’étranger. Le 23 février, Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition, dans une correspondance adressée au ministre Col Yark Damehame, a demandé des éclaircissements sur les circonstances, les motifs de l’arresta-
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tion ainsi que le lieu de détention du Francotogolais. « J’apprends avec insistance qu’un Togolais de la diaspora, du nom de RANDOLPH Antoine, médecin vétérinaire de son état à Colmar (France), en séjour au Togo, a été arrêté à Lomé et serait détenu par les services de l’ANR. Je vous prie de bien vouloir clarifier cette situation et me faire savoir les circonstances ainsi que les raisons de cette arrestation. Vous voudrez également me préciser par la même occasion le lieu de détention de M. RANDOLPH Antoine », a-t-il écrit. Le président national de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) attendait de la part du ministre « Une prompte réponse ». Le 25 février, sur les antennes de Kanal Fm, une radio de la place,Yark a déclaré qu’il n’a pas « le temps de répondre à Jean Pierre FABRE ». Du coup, à l’Anc, on qualifie ce propos du
ministre d’ « insolent » et de « prétentieux ». « Parce que soldat, il se croit au-dessus de la loi. C’est ce comportement qui nous fait dénoncer vigoureusement la nomination des soldats dans les ministères et à la tête des préfectures. Je l’invite à lire la loi portant statut de l’opposition, notamment les articles 11 et 12. Il ne doit pas oublier qu’un ministre est au service du peuple et que c’est au nom du peuple togolais que le chef de file de l’opposition lui a adressé cette lettre. Quant à lui, il ne peut se prévaloir d’aucun suffrage. Un ministre doit du respect aux élus du peuple. Dans un pays normal, il aurait démissionné suite à ces propos », s’est indigné Eric Dupuy, Secrétaire national à la Communication du parti orange. La Synergie des organisations de la diaspora togolaise a appelé la communauté internationale et la France à exiger « la libération inconditionnelle et sans délai du Dr Antoine RANDOLPH ». Le 26 février, une manifestation de protestation a été organisée, en ce sens, devant l'Ambassade du Togo à Paris. A en croire des indiscrétions la France aurait saisi Lomé sur cette arrestation. Dans certains milieux, il se raconte que l’homme serait impliqué dans une affaire de recrutement de jeunes ex-rebelles et serait même dans le viseur des services de renseignement d’un pays de la sous-région. Il est aussi soupçonné par le pouvoir de Lomé d’être proche du blogueur et activiste polonais Mathieu Cichocki très critique envers le régime togolais. Dr Antoine Randolph, est un farouche opposant au régime Gnassingbé père et fils, vivant à Colmar en France. Médecin de carrière, le leader Rndp (Rassemblement national pour la démocratie et le panafricanisme) est contraint à l’exil depuis 1995 pour ses convictions politiques. Pierre-Claver KUVO
GHANA Vers une sécession de l’ex Togo britannique ?
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POLITIQUE
Le territoire concerné en flèche.
Mardi, 09 février 2016, 35 délégations venues de Volta Région et d’une partie de la région du Nord-est du Ghana située sur le territoire de l’ex « Togo britannique » ont été réunies à Ho, une ville de ce pays. Frustrés d’être abandonnés par le pouvoir central d’Accra, les habitants de cet axe à travers un mouvement baptisé « Homeland Study Group Foundation » réclament ouvertement la sécession de l’ « Etat du Togo Occidental », « Western Togoland State », en Anglais. « C’est le début d’une synergie d’actions d’un groupe de pression pour soustraire le territoire de plus de 50 ans d’un attelage qui n’a pas réussi et qui n’a en rien profité aux populations concer-
nées sur les plans socio-économique et sécurité financière », a déclaré Charles Komi Kudjordjie, président du mouvement sécessionniste chez les confrères en ligne Graphic Oline. Il précise : « Le moment est venu pour mettre en place un plan d’actions commun pour rompre avec la servitude, comme d’autres peuples ailleurs l’ont fait face à des autocraties. Nos hommes et femmes sont prêts à dérouler des stratégies pour arriver à nos fins, le plutôt possible. Ce congrès est le démarrage d’une série d’attaques de missiles sur tous les fronts afin d’obtenir l’indépendance ». Les sécessionnistes ont tenu à rappeler que c’est à l’issue d’un référendum en 1956 que
l’ex « Togo britannique » est rattaché à l’ancienne « Gold Coast » devenu par la suite Ghana. A les en croire, non seulement, cette union n’a jamais été effective, mais aussi, depuis toujours, l’ex-Togo britannique et l’identité des peuples qui y vivent ne sont pas considérés. Alors que ce territoire est une région acquise à la cause du parti au pouvoir, NDC (National democratic congress). A quelques mois des élections au Ghana, le parti au pouvoir risque de perdre une partie de son électorat surtout dans cette région du pays au profit de NPP (New patriotic party). Pierre-Claver KUVO
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L’ex Togo Britannique, une région située au Sud-est du Ghana, depuis quelques temps, est en proie à des velléités de sécession. L’affaire semble aujourd’hui plus sérieuse avec la naissance d’un mouvement indépendantiste porté tout récemment sur les fonts baptismaux au Ghana.
LE MOIS DE PASCAL BOUA Pascal BOUA pose son regard sur l’actualité du mois écoulé…
CENTRAFRIQUE
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TOUADÉRA au pied d’une montagne à trois sommets
Faustin Archange TOUADERA
Désormais chargé de redresser un pays parmi les plus pauvres de la planète qui a sombré dans le chaos après les tueries intercommunautaires de 2013-14, FaustinArchange Touadéra, a été déclaré président élu samedi 20 février 2016. Il prend la tête d'un pays à la dérive, miné par la pauvreté et l'instabilité. Il ne connaîtra donc pas d’état
de grâce car il va falloir relever rapidement trois grands défis : la sécurité, la reconstruction de l’Etat et l’économie. Comment doter le pays d’un appareil de défense nationale capable de permettre au gouvernement de restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Comment bâtir une armée républicaine faisant preuve de sa loyauté et de sa fidélité vis-à-vis de la souveraineté nationale. Tel est le premier impératif au plan sécuritaire. La tâche est immense quand on sait que ces dernières décennies ont vu ce territoire de plus de 600 000 km2 être malmené par des milices armées ou des groupes rebelles. Touadéra doit mener aussi au pas de charge la reconstruction de l’appareil administratif
central et satisfaire au déploiement territorial de la gouvernance d’Etat, de même que réduire les inégalités sociales. Seule la stabilité politique fera revenir les centaines de milliers d’exilés qui ont fuit le chaos. Enfin la relance de l’économie ne doit pas souffrir de retard. Le pays regorge de richesses naturelles pour soutenir la remise à niveau de son économie et le développement des infrastructures de base. Par ailleurs les investisseurs privés et les concours financiers extérieurs attendent la mise en place d’un environnement des affaires propice et sécurisé. Mieux que quiconque, le Président Touadéra le sait, pour avoir déjà exercé les fonctions de premier ministre.
Au-delà du contexte et de l’environnement politique tendu du processus électoral, le président réélu devra cesser la traque de ses opposants et songer à relever les défis majeurs notamment dans le secteur de la santé et de l’éducation. Sans oublier de s’attaquer à la pauvreté dans les zones rurales, sans aussi oublier les déséquilibres régionaux. Seules les régions du Centre, de l’ouest et les zones urbaines connaissent un développement remarquable. C’est à l’aune de ces enjeux que sera évaluée l’action de M.Yoweri Museveni,
même si l’on parle d’avancées notables en matière de développement et d’indicateurs macroéconomiques en Ouganda.
OUGANDA Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, a été réélu président de l'Ouganda pour un cinquième mandat. M. Museveni a obtenu à la présidentielle du 18 février 60,75% des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37%), selon l’annonce faite par la Commission électorale. La mission d’observateurs de l’Union Européenne a pointé le manque de transparence du scrutin, qui s’est déroulée, selon elle, dans un « climat d’intimidation ». Le leader de l’opposition a été interpellé quatre fois en huit jours ! Evidemment l’opposition ne s’est pas privée de rejeter les résultats d'une "parodie d'élections".
NIGER
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
Hama AMADOU
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Le pari perdu de Mahamadou ISSOUFOU
Mahamadou ISSOUFOU
Il y aura bien un duel Mahamadou Issoufou- Hama Amadou au 2e tour de la présidentielle au Niger. Le chef de l'Etat sortant, Mahamadou Issoufou, a obtenu 48,4% des voix au premier tour de l'élection présidentielle le 21 février au Niger et affrontera au second tour Hama Amadou, ancien président de l'Assemblée nationale arrivé deuxième avec 17,8% des suffrages, selon les résultats annoncés le 26 février par la commission électorale.
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Situation inédite : le challenger du président sortant Hama est actuellement incarcéré dans le cadre d'une affaire controversée de trafic d'enfants et obligé de faire campagne depuis sa prison de Filingué, à 180 km au nord de Niamey. M. Mahamadou Issoufou, 63 ans, est "en ballotage extrêmement favorable", selon le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou."On est un peu déçus de ne pas passer dès le premier tour sur le plan personnel, mais sur le plan politique, le travail est fait", a-t-il indiqué. Il n'a manqué au président sortant que 170.000 voix sur 4,83 millions de suffrages exprimés pour passer au premier tour comme il en avait fait le pari. "Cela démontre que nous sommes une véritable démocratie", a estimé la ministre des
Affaires étrangères Aïchatou Kané Boulama. "On n'a pas influencé le vote comme nous en accuse l'opposition et cela va conforter notre image de démocratie au Niger et à l'étranger". Elle assure que le président "se repose sur son bilan", mettant notamment l'accent sur le vote favorable à M. Issoufou à Diffa (sud-est), la zone victime d'attaques des islamistes nigérians de Boko Haram. "Cela prouve que les Nigériens plébiscitent la politique du président qui a rétabli la sécurité dans le pays", a-t-elle affirmé. Mahamadou Issoufou brigue un second mandat sur la promesse d'éradiquer la menace islamiste. P.B.
ENVIRONNEMENT
NAIROBI XVIIIème Congrès de l’AAE L’accès durable à l’eau potable est-elle cruciale à ce point ? Faites vous-même l’expérience de vous en passer pendant 24 heures ! A la fois élément vital et facteur de production pour l’industrie ainsi que l’agriculture ; raison pour laquelle plusieurs pays d’Afrique décrète son accès comme un droit fondamental.
Pour le président de la République Uhuru Kenyatta, dans son allocution lors de la cérémonie inaugurale, « l’eau est un droit absolu pour chaque habitant » en référence à l’article 43 de la Constitution. Il a également mis l’accent sur le rapport de l’OMS sur le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable : 700 millions environ ! Plus spé-
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L’AFWA (Association Africaine de l’Eau) a tenu son XVIIIème Congrès au Kenyatta International Conference Center (KICC) de Nairobi du 21 au 25 février dernier. Un évènement biennal qui prend de plus en plus d’ampleurs avec, encore cette fois-ci, plus de 1.500 participants venus des cinq continents. Rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs de l’eau, ce symposium est un lieu d’échanges, de réflexion et de mutualisation des expériences pour tous les professionnels et les protagonistes du secteur : régies nationales, entreprises privées, institutions, bailleurs de fond. Parallèlement, une exposition s’est tenue sur le même lieu ; une occasion pour les professionnels du secteur de présenter des solutions innovantes, de nouer des contacts à moindre de frais plutôt que de mener des prospections en sillonnant le continent africain. Le président du Kenyan, Uhuru KENYATTA, faisant son discours lors de la cérémonie inaugurale
cifiquement, il a pointé du doigt le risque de conflit que pourrait engendrer le problème de partage d’eau dans la corne de l’Afrique. Et enfin pour le Kenya, une zone semi-aride encore traumatisé par la sécheresse de
2009, le chef de l’Etat kenyan fait sienne de la Vision Kenya 2030 c’est-à-dire « l’accès et l’assainissement pour toute la population » ; dont seulement 56% en est aujourd’hui pourvue. Il a encore tenu à souligner « que
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ENVIRONNEMENT
Photo de famille du XVIIIème Congrès de l’AAE
Tel un travail de Sisyphe, la tâche paraît insurmontable malgré l’effort conjugué de tous les acteurs (Etats, institutions, bailleurs de fonds, équipementiers, régies de distribution, techniciens, ONG…). Seuls la moitié des 54 pays africains peuvent se prévaloir d’avoir atteint l’objectif de 50% de population ayant accès à l’eau potable. Plusieurs raisons à cela : d’abord, les réservoirs en eau du continent sont inégalement répartis ; plus de 40% de la population vit dans une région aride ou semi-aride. Ensuite,
Atelier du 23 février 2016.
il faut également tenir compte de l’impact du changement climatique qui apporte des crues énormes dans certaines régions ou la sécheresse dans d’autres ; si bien que les femmes en milieu rural sont obligées de parcourir plusieurs kilomètres pour trouver un point d’eau. Et enfin, une croissance démographique de 3% par an induit de facto une hausse exponentielle de la demande. Le constat est alarmant dans les zones périurbaines des mégalopoles congestionnées par l’exode rurale : d’abord parce que leur capacité des réseaux d’adduction d’eau est largement insuffisante et souvent détournée par les resquilleurs. Ensuite, ces raccordements sauvages sont préjudiciables aux régies de distribution pour cause d’eau non-facturée. Enfin, le traitement d’eaux usées est quasiinexistant. Ce manque d’équipements collectifs provoque des conséquences sanitaires comme la mortalité infantile et d’autres épidémies à retardement. L’eau, c’est la vie ! Y avoir accès est mis en avant par les Etats comme un droit fondamental comme d’autres services publics tels que la santé, l’éducation, l’électricité. Or, la problématique de l’eau et de l’assainissement intègre également une dimension technique, sociopolitique, économique, environnementale et même culturelle. Gabriel NEGATU le directeur de la BAD « région Est » confesse avec une certaine commisération que son établissement a engagé 4 milliards US$ dans le secteur. Et cela conformément à la stratégie décennale lancée en 2012 qui inclut la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’emploi des femmes et des jeunes. Malheureusement, selon ce banquier « les ressources financières sont limitées et la problématique de l’accès l’eau se heurte à l’arbitrage d’autres priorités que sont l’électricité, les routes et même l’agriculture ». Cette dernière représente aujourd’hui plus 80% des prélèvements en eau du continent ;
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chaque jour, 100.000 nouveaux habitants devaient être raccordés à un réseau d’eau. Aujourd’hui, cette fourniture d’eau au plus grand nombre figure encore en position n°6 de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 2030 ; lequel a pris le relais du feu OMD. Afin de réaliser cet objectif, il faudrait consentir environ 10 milliards US$ par an d’investissement ; soit l’équivalent d’une semaine de dépenses militaires dans le monde ! En d’autres termes, il faut actuellement multiplier les rythmes d’investissement par trois pour l’eau potable et par quatre pour l’assainissement.
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le Kenya a toujours soutenu les initiatives des plusieurs organisations et institutions ayant trait au développement durable et à la gestion intégrée » ; d’où son soutien et sa présence pour l’ouverture du colloque de l’AAE. L’eau est sans aucun doute la ressource la plus abondante de notre planète. La Terre est recouverte d’eau à 70%. Et pourtant, « toutes les 12 secondes un enfant meurt dans le monde pour cause de stress hydrique » ; un chiffre-choc livré par le président de l’AAE le Pr. Hamanth Kasan. A l’orée du XXIème siècle, « plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau salubre, et 2,4 milliards ne disposent ni de toilettes et encore moins d'évacuation des eaux usées ». L’accès durable à l’eau potable et l’assainissement sont des besoins vitaux. Cette problématique ne devrait-elle pas être le sujet de préoccupation majeure devant le changement climatique et les phénomènes migratoires ? Elle figurait d’ailleurs en Objectif n°7 du fameux Objectif Du Millénaire (OMD) – réduire la pauvreté de 50% à l’horizon 2015 - engagé par les Nations-Unies et approuvé par 189 pays. Ce grand défi planétaire supposait que
ENVIRONNEMENT
redevance auprès d’un agriculteur ou d’un éleveur ? En cela, d’autres acteurs comme les collectivités locales (représentatives de la population), les ONG ou les femmes sont des relais indispensables pour l’efficacité de la distribution et de l’assainissement.
Atelier du 24 février 2016.
14% pour les collectivités et le reliquat pour l’industrie. L’eau, à la fois un besoin essentiel et facteurs de production au même titre que l’électricité. Le coût d’une irrigation est le double de la fourniture d’eau à la population. La production d’un (1) litre de la fameuse bière locale kenyane requiert 6 litres d’eau ; mais si on intègre l’électricité et l’approvisionnement des intrants, ce dernier chiffre avoisinerait les 10.000 litres d’eau !
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Il n’existe aucun Etat au monde qui ne subventionne la fourniture d’eau potable à sa population et à fortiori dans les pays riches ou seulement dans les quartiers raccordés en Afrique. Et malheureusement ceux qui sont exclus du réseau restent à la merci de commerçants peu scrupuleux et le paient très chers. Lorsqu’on a le privilège d’avoir de l’eau du robinet 24h sur 24 et 7 jours 7, on a peine à imaginer les difficultés engendrées pour obtenir le minimum vital. De par sa dimension sociopolitique, le secteur de l’eau reste dans le giron étatique malgré quelques instillations de privatisation. L’Etat accorde généralement une délégation de services publics à une régie nationale pour la fourniture d’eau à la population. Celle-ci peut prendre la forme de contrat de concession ou d’affermage, de privatisation avec une agence de régulation, de sociétés mixtes ou Partenariat Public-Privé (PPP). Face à ce problème structurel de l’accès durable à l’eau, des choix cornéliens s’imposent aux Etats : établir progressivement un modèle d’économie de l’eau, efficient et rentable, dans les zones urbaines où existe une demande potentielle solvable. Question : l’arrivée d’opérateurs privés internationaux ne va-t-elle pas asphyxier les régies historiques ou les reléguer vers les marchés de seconde zone ? Car la maîtrise de la production, du transport, de la distribution, du
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traitement de l’eau c’est-à-dire l’intégration totale de la filière exige d’énormes investissements. Cependant, cette implication des capitaux étrangers (compagnies d’assurance, fonds de pension, multinationales de l’eau…), comme le souhaitent les bailleurs de fonds, se heurtent souvent à la particularité de ce marché : la stabilité politique pour la sécurisation des capitaux sur le long terme c’est-à-dire 15 voire 20 ans. Quant au milieu rural, l’Etat est confronté à un autre dilemme : assurer la fourniture d’eau de la population et des bêtes et ne pas perdre de vue l’amélioration de l’irrigation pour la production agricole. Peut-il imposer une
Un accès durable à l’eau potable est possible grâce une bonne gouvernance du secteur. Elle passe par une rationalisation de la gestion. La plupart du temps, les quantités existent dans les réservoirs qui desservent la population. Mais force est de constater que dans les pays sub-sahariens, plus de 50% de l’eau fournie n’est pas facturée ; cela peut remettre en cause - à terme - la viabilité des régies nationales. Ce sont des manques à gagner qui limite la maintenance de leurs équipements et obérer leurs investissements futurs. Quant à l’assainissement et le traitement de l’eau, il est encore au stade embryonnaire. Plus de la moitié des eaux traitées en Afrique est rejetée alors qu’elles peuvent être utilisées à d’autres fins. Enfin, le citoyen-usager doit prendre conscience de l’enjeu de ce bien collectif. L’accès à l’eau ne peut être gratuit ; il exige un minimum de responsabilité pour permettre d’introduire une tarification – décision politique - avec un système de péréquation pour ne pas léser certaine frange de la population. Alex ZAKA Envoyé spécial à Nairobi
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Epilogue
Exposition
ENVIRONNEMENT
Interview de
Diasporas-News : Genèse de l’AFWA ? Olivier GOSSO : Cette association a été
créée en 1980 ; elle s’appelait l’Union des Distributeurs d’Eau d’Afrique (UADE). A un moment donné, certains responsables d’entreprises ont voulu mettre en commun leurs efforts dans le cadre d’une coopération et d’avancée Sud-Sud. C’était vraiment un partenariat pour échanger de bonnes pratiques. Ce fut à l’initiative du PDG de l’époque de la Société de Distribution d’Eau de la Côte d’Ivoire (SODECI) Marcel Zadi Kessy. Chemin faisant, il y a eu beaucoup de réformes institutionnelles, les professionnels de l’assainissement étaient venus, suivis par les fabricants de tuyaux et joints par les structures de régulation
D-N : Avec quel statut ? O G : Un statut d’association. La réunion de
2004 a permis d’intégrer tous les protagonistes du secteur et avec à la clé un changement de nom : l’Association Africaine de l’Eau (ou AFrican Water Association). Aujourd’hui il existe d’autres membres affiliés tels que des écoles, des consultants. Tous ceux qui sont concernés par l’eau, l’assainissement et même l’environnement du continent sont regroupés au sein de l’AAE
D-N : Et l’organigramme ? O G : L’AAE est chapeautée par un Comité
de Direction composé de Directeurs Généraux de sociétés de l’eau ; ils sont au nombre de 17. Ensuite, il y a le Comité Scientifique et Technique - réuni trois fois par an - qui a un rôle de force de propositions. Une assemblée générale annuelle nous permet d’entériner chaque décision.
D-N : L’AAE compte actuellement combien d’adhérents (personne morale et physique) ? O G : Sur 54 pays que compte l’Afrique, 40
pays sont des membres permanents auxquels il faut rajouter une quarantaine de sociétés.
D-N : Le statut juridique d’association est-il le mieux adapté pour une telle structure ?
O G : Nous
sommes entrain de faire notre mue. Avant le Congrès de Kampala en 2010, ce type de congrès regroupait 400 personnes. Depuis, entre Marrakech et Nairobi en passant par Abidjan, on dépasse la barre des 1.500. Par conséquent, au sein même du Comité de Direction, nous sommes entrain de réfléchir sur le statut adapté à ce genre d’organisation par la mise en place de comités de gouvernance et d’éthique. Les sommes en jeu ont été démultipliées. Autrefois, la logistique et l’organisation d’un colloque ont été confiées à trois ou quatre personnes ; chose quasi-impossible aujourd’hui compte tenu du nombre accru de participants. Ce succès suscite maintenant l’intérêt des bailleurs de fonds tels que l’USAID.
D-N : Quels sont leurs apports ? O G : L’USAID finance des investissements
d’infrastructures mais surtout des programmes de renforcement de capacités pour les membres.
D-N : Quant aux frais de structure ? O G : On vivait à l’époque sur la cotisation
de nos membres. Aujourd’hui, les subventions de la BAD et de l’USAID permettent de payer certaines personnes qui siègent au sein du Conseil Exécutif.
D-N : Quelles sont vos stratégies à moyen et long terme ? O G : Nous avions besoin de trouver
d’autres sources de financement en commençant par créer des activités génératrices de revenus. Par exemple : l’organisation des séminaires. Ensuite, nous allons bâtir une stratégie sur 20 ans. Le problème en Afrique se résume à un problème d’équipements c’est-à-dire pouvoir se projeter au-delà de 5 ans en intégrant toutes les évolutions de structure. L’avenir des fabricants et des constructeurs du secteur doit être balisé. On connaît la mauvaise expérience de plusieurs entreprises qui ont adopté le système de télégestion au niveau de la distribution et des relations avec les abonnés. Dès lors que l’opérateur téléphoniques (interface) avait un problème de fonctionnement, les équipements ne pouvaient être utilisés ; d’où l’utilité des renforcements de capacité et l’échange d’expériences.
Olivier GOSSO
D-N : L’AAE est-elle devenue à ce point incontournable en Afrique ? O G : Sans fausse modestie, nous sommes
devenus la seule porte d’entrée sur le continent ! Adressez-vous aux bailleurs de fonds, et vous verrez leur réponse.
D-N : Pourquoi certains n’y adhèrent pas ? O G : Nous adressons régulièrement des cor-
respondances au pays sans aucune réponse de leur part : Malawi, Lesotho, Madagascar… Ce qui le rebute peut-être c’est la cotisation qui, elle, est indexée sur le volume d’eau produit ; cela revient à s’aligner sur le chiffre d’affaires de la régie de distribution d’eau. La solution qu’on leur propose c’est de regrouper les compagnies de taille modeste dans une sorte de fédération laquelle adhèrera à l’AAE. Un inconvénient : cette solution empêche la visibilité ! D’ailleurs, le Conseil de Direction a décidé d’instaurer une vice-présidence au niveau de chaque région.
D-N : Où aura lieu le prochain Congrès 2018 et avec quel thème ? O G : Bamako et le thème se décidera à la fin du colloque de Nairobi.
D-N : Un dernier message pour la diaspora et tout le continent ? O G : Nous sommes tellement confrontés à
énormément de défis et à tous les niveaux. Pour le secteur de l’eau, les ressources existent. Ce qui manque, c’est la mobilisation. Si vous produisez 10 litres aujourd’hui et que vous n’en vendiez que la moitié ; cela vous amène à trouver des sources de financement pour construire une autre usine pour compenser les 5 litres perdus. Notre grand défi est de combler cette perte. Un budget de recherche émanant de l’USAID (2 millions US$) et des fonds arabes (15 millions US$) a permis de créer un outil de diagnostics. Donc, prenons-nous en charge ! Interview réalisée par Alex ZAKA Envoyé spécial à Nairobi
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Président du Comité Scientifique et Technique de l’AAE
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Olivier GOSSO
INVITÉ DU MOIS
Interview Exclusive de la Secrétaire Générale de l’OIF
Michaëlle JEAN
A l’occasion de la Journée de la Femme puis celle de la Francophonie, la Secrétaire Générale de l’OIF Michaëlle JEAN nous délivre son message ; sans escamoter les autres sujets prégnants qui touchent de près l’espace francophone. Diasporas-News : Selon le leitmotiv de l’ONU, une parité 50/50 homme-femme en 2030. Face à l’ampleur du chantier et de cette échéance, le jugez-vous réaliste ? Quelle part l’OIF prendra-t-elle ? Michaëlle JEAN : L’objectif fixé par les
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© CYRIL BAILLEUL - OIF.
Nations-Unies est ambitieux. Mais c’est justement en se donnant des objectifs clairs, exigeants et forts que nous pouvons espérer faire avancer les choses. Ma conviction profonde est que l’avènement d’un développement durable, autant que la démocratie, et la paix ne peuvent se faire sans les femmes. Garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès, en toute égalité, aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, à la vie économique, politique et publique devient donc un objectif incontournable. Le constat actuel, à l’échelle mondiale, est que les droits des femmes sont encore largement bafoués. Au niveau politique, les femmes restent encore largement exclues des processus décisionnels à tous les niveaux ; au niveau économique, elles sont, à tâche égale, moins rémunérées que les hommes ; il arrive même encore fréquemment qu'elles ne soient pas rémunérées du tout, sans compter leurs difficultés d’accès aux ressources économiques et productives. C’est à ce retard qu’entend répondre la Francophonie qui est engagée en faveur des droits des femmes depuis déjà plus de 20 ans. Outre nos
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actions en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, d'accès à l'éducation, ou de lutte pour l'autonomisation des femmes, nous favorisons l’intégration du genre dans les politiques nationales de nos États et gouvernements membres. Et la parité femme-homme est au cœur du cadre stratégique 2015-2022 de la Francophonie. Pour preuve, la création, en 2013, du Réseau francophone pour l’égalité femme-homme. Ce réseau permet aux femmes de la société civile d’engager un dialogue avec des responsables politiques et surtout de renforcer leur influence dans l’espace francophone et dans les instances internationales.
D-N : En 2050, l’Afrique comptera 2 milliards d’âmes dont plus de 50% de jeunes. Comment les former et leur trouver un métier ? M. J. : Les jeunes sont le présent et l’avenir
de la Francophonie. Ils constituent un gage extraordinaire de dynamisme, une magnifique promesse de créativité et d'inventivité. Et cette jeunesse est surtout une formidable chance pour notre espace commun ! Lors du Sommet de Dakar en novembre 2014, la Francophonie s’est dotée d’une Stratégie jeunesse qui vise à ce que les jeunes francophones se forgent leur propre destin, qu’ils s’épanouissent pleinement, en tirant profit de l’immense potentiel de la langue française, et en ayant toujours à l’esprit les valeurs qui fondent la Francophonie. Dès mon entrée en fonctions, j’ai tenu à ce que la Francophonie prenne en compte leurs aspirations et leurs attentes. Au rang de nos priorités: l'éducation et la formation. On compte aujourd’hui plus de 245 millions de jeunes dans l’espace francophone. Beaucoup d'entre eux sont sans emploi, sans perspectives d'avenir. Nous avons donc l'impérieux devoir de leur redonner au plus vite espoir et confiance, en leur fournissant, notamment, toutes les compétences nécessaires qui leur permettront de trouver leur place dans la société et d’être des acteurs dynamiques de la modernité. C'est ce qui nous a conduits, par-delà nos programmes déjà très riches en matière d'éducation, de formation et d'enseignement supérieur, à créer, à Dakar, en octobre dernier, l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation, un centre d’excellence qui rassemblera toute l’expertise francophone disponible dans ces domaines et viendra en appui aux pays pour renforcer, de manière qualitative, programmes et compétences. Notre objectif est de former 100 000 professeurs, cadres et formateurs, dans les prochaines années. Autre priorité : l'accès à l'emploi des jeunes et des femmes. C'est tout le sens de la Stratégie économique pour la Francophonie, également adoptée par les chefs d’États et de gouvernement au Sommet de Dakar. Dès
D-N : Le XVIème Sommet de la Francophonie se tiendra à Madagascar en novembre 2016. Les journaux locaux ne cessent de stigmatiser l’impréparation du gouvernement (retard des travaux, infrastructures aéroportuaires et capacité hôtelière sous-dimensionnées) :
maintenir Antananarivo ou y-a-t-il un plan « B » ? M. J. : Le XVIème Sommet de la Francophonie aura lieu à Antananarivo en novembre, comme prévu.
D-N : Dans notre monde globalisé, la circulation des marchandises et des capitaux est une réalité. Quid de la mobilité humaine ? Plus précisément où en est le visa « francophone » ? M. J. : La question des visas francophones
est apparue il y a près de 20 ans en Francophonie, notamment lors du Sommet de Moncton en 1999, dédié à la jeunesse. L'OIF favorise déjà circulation des artistes, des experts, des chercheurs, des étudiants, des sportifs, des jeunes volontaires, et de la société civile dans l'espace francophone. La mobilité des personnes, tout comme celles des capitaux et des savoirs est une nécessité pour assurer le développement économique dans un monde globalisé. Cela dit, la décision d'octroyer des visas préférentiels aux francophones pour circuler dans notre espace est une prérogative régalienne de nos États et gouvernements. Un consensus entre eux sur ce point serait donc nécessaire pour concrétiser cette légitime aspiration.
D-N : Quelle stratégie et quels moyens pour le développement économique au sein de l’espace francophone ? M. J. : Avec un marché de près de 800 mil-
lions de personnes, des portails stratégiques sur les cinq continents, un vaste réservoir de ressources humaines, de grande qualité et de
grande volonté, d’immenses ressources naturelles à valoriser et une langue qui rassemble, l’espace francophone est en croissance. C’est un atout en économie. Tout foisonne de possibilités, de savoir-faire et d’initiatives en marche. Aucun décideur économique qui se projette à l’international ne peut ignorer les opportunités qu’offrent ces marchés aux entreprises et aux investisseurs. C’est dans ce contexte que s’inscrit la Stratégie économique pour la Francophonie, qu’ont adoptée les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de Dakar de 2014. Cette stratégie relie les enjeux économiques aux perspectives de développement humain, aux défis environnementaux, à la régulation économique et technique, ainsi qu’aux questions de gouvernance et de démocratie. L’idée est de mettre en avant une « pensée ou une approche francophone » dans la croissance économique. C’est dans cette optique que l’OIF accompagne les pays membres dans leurs efforts de création d’emplois, ciblant à la fois l’employabilité et la création d’entreprises par les jeunes et les femmes dans des filières stratégiques (économie numérique, économie du savoir, économie de la culture, économie verte, économie sociale et solidaire). Ainsi, dans le cadre de sa programmation, l’OIF s’apprête à déployer des incubateurs et des accélérateurs d’entreprises, dans plusieurs filières d’activités, en priorité au Sénégal et à Madagascar. Ces dispositifs incluront la formation professionnelle, des appuis techniques et structurants, y compris en matière de normalisation et de certification ; ils favoriseront des maillages régionaux et un soutien à l’innovation. L’accompagnement portera également sur l’accélération de ces entreprises sur des marchés internationaux avec l’aide de partenaires de la Francophonie. À cet effet, l’OIF accompagne aussi les pays membres dans leur intégration au commerce mondial par le développement d’instruments de coopération économique et commerciale régionale et une gouvernance économique améliorée. Ces initiatives doivent permettre aux États et gouvernements membres de la Francophonie de travailler ensemble à la mise en place d’accords de coopération, de synergies, de transferts de connaissances et de compétence pour profiter des immenses potentialités que représentent notre espace commun et sa diversité.
D-N : Un message pour la Journée internationale de la femme ? Et un autre pour la Journée internationale de la Francophonie ? M. J. : Les femmes sont au cœur des prio-
rités de la Francophonie. A titre personnel, je suis convaincue qu’il ne peut y avoir de développement économique et humain durable sans la pleine participation des femmes et qu’il ne peut y avoir de stabilité et de paix durables sans l’implication des femmes à tous les niveaux.
Nous avons toutes et tous la responsabilité d’initier une dynamique qui immanquablement nous conduira à cette évidence qui a été trop longtemps entravée par des mots que l’on prononce sans réellement y croire, par des engagements que l’on prend sans volonté réelle de les tenir. Alors en ce 8 mars, nous devons célébrer avec confiance et espoir l’avenir que nous voulons et que nous pouvons construire, ensemble, unies par la force de nos convictions. Nous devons célébrer cette Journée internationale de la Femme 2016, en nous remobilisant, en nous unissant par-delà les frontières et les océans, pour alerter et agir. Pour ce qui concerne la Journée internationale de la Francophonie, je vous dirais que, cette année, elle prend une dimension symbolique et une urgence particulière. En effet, nombre de pays de l’espace francophone, et tant d’autres, sont depuis plusieurs mois, touchés au cœur par des attentats terroristes lâches, cruels et meurtriers, perpétrés au nom d’une idéologie de la haine. Face à la terreur, on voit les populations, partout, répondre par le courage, par la volonté de se dresser fièrement et de célébrer la vie. Alors, nous avons voulu saisir l'occasion de ce 20 mars - Journée internationale de la Francophonie - pour faire de notre langue commune une langue de résistance, en redonnant tout leur sens et tout leur pouvoir aux mots qui nous relient et qui nous unissent : Liberté ; égalité ; solidarité ; fraternité ; diversité ; universalité. Ces mots disent, siècle après siècle, le triomphe de la lumière sur l’ombre, notre égalité en dignité et en droits, la conscience et l’acceptation de notre humanité commune, notre volonté de faire reculer et de vaincre l’intolérable et l’inacceptable. Ils disent aussi notre volonté de vivre libres ensemble pacifiquement, d’agir ensemble solidairement, et de penser l’avenir ensemble, fraternellement. Alors, en cette Journée internationale de la Francophonie 2016, je souhaite que nous fêtions partout avec allégresse et une conviction renouvelée, le pouvoir de notre langue commune, la langue française, et le pouvoir des mots. Interview réalisée par Alex ZAKA
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mon entrée en fonction, j'ai souhaité que cette stratégie trouve à s'exprimer concrètement dans la création d’incubateurs et d’accélérateurs de très petites, petites et moyennes entreprises et industries qui sont autant de moteurs de croissance non négligeables et qui activent des chaînes de valeurs. Le but : donner aux jeunes et aux femmes la capacité, la formation et les outils pour créer, inventer, produire et entreprendre à la hauteur de leurs potentialités, de leur ingéniosité et de leurs ambitions. Ce programme concernera, pour commencer, des pays d'Afrique subsaharienne et de l'Océan indien, dont Madagascar.
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INVITÉ DU MOIS
SOCIÉTÉ
Diasporas-News secret « L’homme qui répare les femmes : La Colère d’Hyppocrate » arrive en France
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Ce documentaire, soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie et Reporters sans Frontières est sorti en France depuis le 17 février. Il n’est projeté que dans 15 salles sur le territoire. « L’Homme qui reparait les femmes » est un film qui a fait beaucoup de bruit avant même sa sortie en salle. Réalisé par Thierry Michel et Colette Braeckman, le film a d’abord été interdit au Congo car les autorités considéraient qu’il dénigrait l’image de l’armée. Après avoir reçu de nombreux prix internationaux, il a enfin pu être à l’affiche au Congo en octobre dernier. Le documentaire raconte l’histoire vraie du docteur Mukwege, lauréat en 2014 du Prix Sakharov pour les droits de l’Homme du Parlement européen. Ce chirurgien congolais est connu pour soigner les femmes victimes de viol dans l’Est du pays. Dans son hôpital de Panzi, à Bukavu, il reçoit, depuis une quinzaine d’années, des femmes victimes de sévices sexuels commis par les groupes armés dans l'est du Congo. On le surnomme «l'homme qui répare les femmes» car il pratique des opérations de chirurgie réparatrice sur des femmes mutilées. Pour sa dévotion, il a déjà lui-même été victime de plusieurs tentatives d'assassinat, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à se battre.
Un troisième Grammy pour Angelique KIDJO
« Black », c’est l’histoire d’amour impossible entre deux jeunes de la banlieue belge issus de bandes rivales. Le film d’Adil El Arbi et Bilall Fallah raconte une version contemporaine de Roméo et Juliette, Mavela est noire et Marwan est d’origine marocaine, leur histoire est vouée à l’échec face à la pression qui les entoure. Le film a été tourné à Bruxelles dans le quartier de Matonge où vit une grande communauté congolaise. Récompensé aux festivals de Toronto et de Gand, le film ne sera pourtant pas diffusé en France. Même s’il a connu un franc succès en Belgique, des incidents sont venus entaché sa lancée. Alors qu’il est interdit au moins de 16 ans à cause des scènes violentes qu’on peut y voir, des jeunes mineurs avaient réussi à pénétrer dans une salle du complexe où le film était projeté. L’interdiction au moins de 16 ans et les incidents qui ont suivi la sortie en Belgique auront poussé les distributeurs français à le sortir directement en e-cinema.
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
Le Congo est à l’honneur au salon du livre de Paris Rebaptisé « Livre Paris », le Salon du livre de Paris rendra hommage à deux villes congolaise, Brazzaville et Pointe-Noire. Chaque année depuis 2011, l’événement met en valeur la culture d’une ou plusieurs grandes villes. Du 17 au 20 mars, le salon proposera, entre autres, des rencontres, des stands et des animations autour de la littérature congolaise. C’est également la première fois qu’une ville africaine est à l’honneur lors de ce rendezvous où 23 auteurs congolais seront présents. Livres Paris 2016, du 17 au 20 mars Paris Expo Porte de Versailles – Pavillon
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Découvrez le Nappy Days Events !
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Le film belge « Black » ne sortira pas en France
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Jamais deux sans trois pour la célèbre chanteuse béninoise, Angélique Kodjo. Après avoir remporté son premier Grammy en 2007 et un deuxième en 2015, la chanteuse remporte son troisième prix ce lundi 15 février au Staples Center de Los Angeles. C’est dans la catégorie du meilleur album de musique du monde que « Sings » a triomphé. Il s’agit d’une compilation de ses chansons interprétées avec l’orchestre philharmonique du Luxembourg La chanteuse vêtue d’un ensemble en wax est venue chercher son prix en rendant hommage à la jeunesse africaine et à ses talents : « Je veux dédier ce Grammy à tous les musiciens traditionnels d'Afrique, à mon pays et la jeune génération (…) L’Afrique est en marche, elle est positive.».
Le 12 mars, les femmes naturelles et afros seront mise à l’honneur au salon Vianey ! Ce samedi-là, aura lieu le Nappy Days events qui a pour objectif de mettre en valeur les cheveux naturels afros. Conseils, astuces et rencontre avec des professionnels du cheveu crépus seront au programme avec également l’élection d’une miss Nappy. Cet événement ne cesse de prendre de l’ampleur car la tendance est au retour aux cheveux crépus. Depuis quelques années, le mouvement Nappy grandit partout dans le monde. C’est avant tout un état d’esprit, être Nappy, c’est le fait d’être heureuse d’être naturelle. Etre noire naturelle et affirmer sa féminité, c’est possible et c’est même vivement conseillé ! Sharon CAMARA
SOCIÉTÉ
Diasporas-News : Depuis quand êtes-vous en Italie et comment pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Roger KETH : Avant tout propos, je vou-
drais remercier très sincèrement votre Journal, «Diasporas-News » et tout son Staff pour le travail honorant que vous faites à travers ce mensuel. Je suis Roger KEH TEHE communément appelé Rogers Donald KETH, les amis ont préféré m’appeler ainsi depuis 1988 au CAFOP d’Abengourou en Côte d’Ivoire. Après ma formation j’ai été affecté à Sassandra où j’ai enseigné de 1989 en 1998, soit neuf (9) ans précisément à Gréguibré, Gaoulou et Palmindustrie Bolo V2. Le 14 Septembre 1998, je suis arrivé à Parma où j’ai suivi successivement une formation agricole pour la fabrication du fromage Parmigiano-Reggiano et une autre en informatique, toutes les deux avec la Structure Agriform de Parma. Tout juste après ma formation agricole, au lieu que cela soit dans le domaine agricole, j’ai plutôt eu le 1er Décembre 1999, un intéressant contrat de travail dans une société retro-bancaire à Reggio Emilia et je me suis occupé selon un programme informatique spécifique dans la société Data New System, des chèques de la Banque Commerciale Italienne, de la banque Credem, de la Banca Popolare de l’Emilia Romagna puis des Travellers checks pour Wall Street et une autre banque allemande. Ça a vraiment été une très belle expérience de travail pour moi. Après 3 ans et 7 mois, la Data New System a été vendue et j’ai alterné plusieurs travaux de magasinier, de monteur de moteurs pour le jardinage et bien d’autres jusqu’en Septembre 2010.
D-N : Depuis quand faites-vous ce métier ? R.K.T. : J’ai commencé depuis 2008 grâce
à un ami, Alexis Ibo BLE, je m’initiais depuis 2005 au montage vidéo et au reportage. J’ai eu à collaborer avec de M. Joèl Ettien quand ce dernier était à Télé Sud. Je me suis formé sur le tas. C’est vraiment l’ami Alexis Ibo Blé dit Alex qui m’y a intéressé à travers les montages de photos, puis vidéos. Il aimait bien le métier de l’image. Et comme moi j’avais de bonne qualité d’orateur, il était né une bonne complémentarité qui m’a beaucoup aidé.
D-N : Que pensez-vous du métier de reporter ? R.K.T. : Si vous pensez à l’importance
de Facebook, de Youtube, de Twiter et de leurs consœurs aujourd’hui, vous pouvez deviner quel est mon sentiment par rapport au métier de reporter. Informer avec l’art de la parole est une passion pour moi. Et quand je le fais avec satisfaction, je sens une grande joie en moi. Tant que le monde existera, il y aura la nécessité d’informer, et il y aura des informations qui intéresseront aux personnes. Le reportage est donc un métier qui me fascine et que je veux mieux apprendre.
D-N : Quel est votre grand souvenir depuis que vous faites ce métier ? R.K.T. : Le reportage que j’ai fait sur l’Asso-
ciation CIWIT (le Collectif des Ivoiriens Wê d’Italie) lors de son assemblée générale et qui m’a permis de remporter le prix Fluxus en 2008, un prix d’une Association de journalistes italiens lors d’un concours qu’ils ont organisé à Modena. Des reportages aussi
Roger KEH TEHE
faits à Zurich en Suisse aux organisateurs du conclave des Wê, l’interview au Dr. Roger Toudié Vice-Président de l’Université Populaire des Nations de Milan et le reportage fait sur la journée du 11 Août 2015 qui marquait le clou de la semaine ivoirienne à l’Expo mondiale 2015 de Milan. Le Président Alassane Ouattara était présent à cette journée avec plusieurs Ministres de la Côte d’Ivoire. J’ai formé ma fille Olga Déborah Keh au filmage. Je suis d’une part fier du travail qu’elle fait mais d’autre part je ressens assez de peine parce qu’elle doit suivre ses études et autres occupations.
D-N : Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce métier ? R.K.T. : Il n’est pas facile d’être à la fois ca-
meraman, monteur et faire les publications. Mais encore un autre problème, c’est souvent le manque de moyens. Heureusement que j’ai des collaborateurs qui ont plusieurs années d’expérience depuis la Côte d’Ivoire dans la presse écrite à travers les journaux, des magazines. L’autre difficulté est la maintenance des appareils, vidéo camera, ordinateur pour le montage avec lesquels je travaille actuellement et le manque de moyens pour acquérir d’autres et des programmes en symbiose avec l’évolution actuelle de la vie. J’exhorte toute personne de bonne volonté à nous soutenir.
D-N : Avez-vous des projets à court et long terme ? R.K.T. : Oui je le disais tantôt. Le projet
à court terme c’est la création d’une Web Télé panafricaine qui puisse couvrir les événements tant de la Diaspora africaine que des personnes en missions privées ou officielles en
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L’homme d’affaires, réalisateur le moindre qu’on puisse dire, Rogers Donald Keth à l’état civil Keh Tehe Roger que nous avons rencontré à Milan nous parle de ses nombreuses activités mais surtout de son métier de communicateur.
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De l’enseignement à la communication, Roger KETH, un réalisateur à découvrir
SOCIÉTÉ
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
Italie. Nous sommes donc à la recherche de sponsors pour cela. A long terme, je pense à une collaboration entre cette Télé et d’autres organes de presse européenne et africaine. Vous le savez, l’information est un moyen très important d’union et de développement. Bien l’organiser c’est contribuer efficacement à l’épanouissement des populations.
D-N : Je vois que vous êtes dans plusieurs activités, en dehors de la communication, pouvez-vous nous en dire davantage ? R.K.T. : Oui effectivement j’ai plusieurs
cordes à l’arc. J’investis mon expérience informatique et de communication au niveau de l’Eglise parce que l’une des missions que je me suis fixée est l’élévation du Nom du Seigneur Jésus Christ et l’extension de son Règne jusqu’aux extrémités de la terre à travers la communication audiovisuelle. Mes programmes comporteront donc des émis-
sions d’évangélisation et de débats spirituels parce que la base de tout c’est Dieu. Depuis Novembre 2014 je m’adonne aussi au business international. Je fais donc la recherche de projets de construction immobilière et d’infrastructures, de clientèle pour les produits de certaines sociétés italiennes, en Afrique Sub-Saharienne, pour le compte d’une société commerciale de Reggio Emilia. J’ai même réalisé quelques vidéos dans ce sens qui sont sur Youtube. Je viens de signer le 25 Février un contrat d’agent commercial (Export Sale Agent) avec une société productrice de carreaux. Je fais un premier voyage dans ce domaine du 28 Février au 5 Mars 2016 avec le Directeur Commercial à l’exportation en Allemagne, en Belgique et en Hollande. Du 10 au 17 Avril 2016, nous serons en Côte d’Ivoire et j’espère constituer un réseau d’affaires au bout du premier semestre. Je compte amplifier mon réseau en y accueillant qui souhaiterait collaborer avec moi.
Ce sont donc ces objectifs et la Foi que j’y place que j’ai résumé sur la photo de profil de ma page Facebook Rogers Donald Keth par ces mots «DIEU - BUSINESS – COMMUNICATION».
D-N : Avez-vous un mot à dire sur la presse en CI, votre pays ? R.K.T. : Je suis fier de l’évolution de la
presse ivoirienne d’une part mais d’autre part, je lis avec désolation certaines publications truffées de fautes grammaticales et d’orthographe. Je voudrais que les directeurs de publication de ces nouvelles presses contrôlent et corrigent les articles écrits par leurs journalistes avant de les publier. En un produit fini se retrouve l’image de la personne qui l’a produit. Je me réjouis de la libéralisation de la Communication en Côte d’Ivoire, mais je trouve trop élevée la caution d’un milliard à payer pour ouvrir une société de presse. C’est pour moi un blocage indirect à ceux qui voudront se lancer dans ce projet. Je vous remercie. Compte rendu RENE KOUAME (Italie).
SPORT
Paoline EKAMBI
(recordwoman de sélections en équipe de France de basket)
"Il y a une vie après le sport!"
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Avec ses 254 sélections en équipe de France de basket, elle est la recordwoman en la matière. Paoline Ekambi, née d'un père camerounais, ancien footballeur international, et d'une mère camerounaise, a réalisé une des plus belles carrières sportives dans l'hexagone. Modèle de reconversion réussie, elle retrace avec nous son merveilleux parcours ainsi que sa nouvelle vie.
Paoline EKAMBI Médaillé d'argent Jeux méditerranéens de Montpellier en 1993
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Diasporas-News : Comment avez-vous découvert le basket et qu’est ce qui vous a donné envie de pratiquer ce sport ? Paoline EKAMBI : Pour tout vous dire, j'ai grandi au milieu de 4 frères, avec un papa footballeur. C'est donc tout naturellement que j'ai commencé à jouer au football. J’étais aussi une grande fan de boxe. Puis le basket est arrivé un peu par hasard. C’est au cours d'une d’une visite
D-N : Comment se déroulent vos premiers pas dans la discipline ? P E : J’ai commencé au club de Sainte-
Geneviève-des-Bois dans l’Essonne en départementale. Une camarade de classe jouait dans ce club. Elle m'y a emmenée et c'est parti comme ça. Je dois dire que c'était beaucoup plus pour rigoler que pour espérer faire carrière. L’année qui a suivi, à 14 ans, le conseiller technique régional m'a repérée pour me proposer intégrer l’INSEP. Avec à peine un an de basket, j'intègre cette structure de haut-niveau, puis trois ans après, à 17 ans, je deviens basketteuse professionnelle au Stade français. Et 6 mois plus tard, je deviens internationale. Voilà comment a commencé ma carrière qui a duré une vingtaine d'années.
D-N : Mais vous n'avez pas joué qu'en France... P E : Je suis allée en NCAA, le championnat
universitaire américain. J’avais deux objectifs : concilier sport et études supérieures, ce qui ne pouvait se faire en France à l’époque. J’avais toujours gardé en tête le double projet sport et projet de vie (reconversion). Il faut dire que mes parents tenaient à ce que je fasse des études pour ne pas me retrouver en galère en cas de pépins physiques, et aussi pour préparer en amont mon après-carrière sportive. J’avais ça en tête depuis mes débuts à 17 ans et demi. J’étais allée en NCAA pour vivre à la fois le rêve américain sportif, suivre des études supérieures, maîtriser l’anglais, et découvrir une nouvelle culture. Là-bas je fais deux ans ; j'ai même failli devenir professionnelle aux Etats-Unis, mais bon, avec les règlements américains, ce n'était pas évident.
D-N : Comment est arrivée l’offre de la fac de Marist College, une université new-yorkaise ? P E : Inge Nissen, une joueuse danoise qui
évoluait à Asnières et Mary-Ann O’connor, vice-championne Olympique à Montréal avec Team USA, mais qui jouaient avec moi, m’avaient toutes deux, conseillé de jouer en NCAA. Pour la petite histoire, à la même époque, le club italien de la Fiat de Torino m’avait aussi proposé de jouer en championnat italien qui était le plus relevé et était la référence en Europe à l’époque. Mais j’étais bien trop jeune et ça m'a fait un peu peur. Malgré cela, Mary-Ann O’connor, m’avait mise en relation avec Long Beach State University qui était deuxième du championnat NCAA. J'ai choisi Marist College parce que l’entraîneur de l’équipe masculine du Stade-Français Paris, Mike
Perry, envisageait de retourner aux USA pour coacher les garçons à Marist, en emmenant avec lui quelques joueurs européens. Et ça m'a encouragée. C’est donc à 22 ans que je suis allée là-bas. J’avais obtenu une bourse de 4 ans mais j’étais éligible que 2 ans pour le basket. À mon retour en France entre les 2 années universitaires, j’ai participé au Championnat d’Europe où j’avais très bien joué. On m'avait encore octroyé une bourse d'études mais, étant éligible que 2 ans pour le basket, être muté dans une autre université faisait de moi une « Red Shirt », ce qui veut dire que je ne pouvais pas jouer pendant un an. J’avais déjà effectué une année à Marist donc ça n’avait pas pu se faire.
D-N : 254 sélections en équipe de France c'est un beau record, en êtes-vous fière? P E : Porter le maillot bleu, a été une grande
fierté et c’est un honneur d’avoir été une des ambassadrices du sport français à l’international. À l’INSEP, nos coaches nous avaient fait prendre conscience très tôt que nous représentions notre pays à travers le sport et nos comportements. Une des seules choses qui comptaient pour moi, c'était les titres. Le record de sélections était le cadet de mes soucis. J'aurais préféré gagner plus de titres avec mes copines. Très franchement, j’en ai ras-le-bol d’être présentée à chaque fois comme la recordwoman de sélections! C’est avant tout un sport collectif! Les 254 sélections prouvent juste ma régularité en équipe de France mais très sincèrement, je préfère la reconnaissance des performances collectives.
D-N : Quel type de joueuse étiez-vous ? P E : Ce n’est pas évident de parler
de soi. Tout ce que je peux dire c’est que la notion de plaisir est très importante pour moi, quoi que je puisse entreprendre. Je n’aimais pas trop les contraintes en général. J'aimais être libre de tenter des choses, et puis, je ne lâchais rien! À part ça, j’avais des qualités athlétiques, un sens de l’analyse et de l’anticipation. J’étais une joueuse polyvalente, plutôt une joueuse de percussion en 1 contre 1, qu'une shooteuse. Je détestais perdre. J’étais très orgueilleuse mais j’essayais de rester digne dans la défaite, humble dans la victoire.
D-N : Vous avez été élue deux fois Miss Europe Basket Ball. Comment avez-vous perçu que votre plastique soit mise en avant ? P E : Ça ne m’avait absolument pas gêné,
le contraire serait mentir. Que les gens me trouvent belle, c'est valorisant. Ce qui me gênait, c'était qu’on mette mon physique en avant au détriment des performances sportives.
Paoline EKAMBI, des rêves plein la tête
D-N : Vous avez aussi fait un peu de mannequinat... P E : Oui, mais on m'avait demandé
de laisser tomber le basket pour rester mannequin ; j'ai refusé. Mais, bon, c'était quand même agréable (rires).
D-N : Parlons de votre reconversion. Vous avez travaillé dans la communication en créant votre agence, PEK Communication. Comment cela s'est-il, passé ? P E : Après ma carrière, j’ai tout de suite
voulu comprendre la culture de l’entreprise. Je me suis lancée dans le bain et j’ai appris mon métier pendant une quinzaine d’années. Il y a une vie après le sport ! Je suis allée à HEC pour chercher une certification : stratégie et communication des marques. Avec cette certification, je me suis senti prête à travailler à mon compte. C’est le cas depuis le début de l’année 2014. Puis, avec des amis, on a monté une start-up qui s'appelle Sportail community. C'est mon nouveau rêve.
D-N : Qu'est-ce que Sportail community ? P E : Nous sommes une plate-forme
de mise en relation, un peu comme un Linkedin du sport. C'est la 1ère plateforme innovante de mise en relation et de Networking des sportifs de haut niveau. Notre projet a pour vocation de se développer à l’international. Et comme j'ai du sang africain, j'aimerais vraiment que les Africains nous rejoignent pour mettre en place des projets. Nous agissons à la fois chez les sportifs mais aussi chez les entreprises. Nous trouvons des opportunités d'affaires ou de recrutement pour les anciens sportifs. Nous motivons les sociétés à recruter des anciens sportifs, à niveau de formation équivalent avec un non sportif. C'est un gros projet qui, j'en suis sûre, va aider de nombreuses personnes; et j'espère de tout cœur que des Africains nous rejoindront. On a lancé le projet en janvier et on attend tout le monde. Sportail community, c'est le marché du sport, géré par des sportifs, mais pas que pour les sportifs. On a besoin d'investisseurs, de soutien. Je crois que ceux qui nous ferons confiance ne le regretteront pas! Visitez notre site, www.sportailcommunity.com, vous serez conquis! Et je dis bravo à votre magazine de mettre en lumière les Africains et ceux de la diaspora qui réussissent! Interview réalisée par Malick DAHO
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N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
médicale banale que le médecin a constaté que j’avais grandi d’un coup à l’âge de 13 ans. Je mesurais 1m75. J’avais un début de scoliose. Il m’a alors conseillé de pratiquer un sport autre que le football pour préserver mon dos. J'avais le choix, d'après ses propositions entre basket, volley et natation. J'ai donc opté pour le basket.
© MAÉVA E. KINGUÉ
SPORT
SPORT
Election - FIFA Gianni INFANTINO, le nouveau boss « La FIFA a traversé des moments tristes, mais c’est fini …», ce sont les premiers mots de Gianni Infantino après sa victoire à l’élection de la FIFA à Zurich le vendredi 26 février. Il a été élu dès le second tour avec 115 voix sur 207. Il incarne désormais le football mondial.
La fin de l’ère Blatter
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N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
Avec son crâne aussi rond qu’un ballon, le l’Italo-Suisse Gianni Infantino (45 ans) est le nouveau patron du football mondial jusqu’en 2020. Avec 115 voix récoltées, il devance le Cheikh Salman (88 voix), le prince Ali (4 voix) et Jerôme Champagne (0 voix). Ces deux derniers ont majoritairement reporté leurs voix du premier tour sur Infantino, lui permettant d’être élu grâce à la majorité des suffrages exprimés au second tour. « On doit appliquer la bonne gouvernance », a indiqué le nouveau boss de la FIFA lors dans un discours après l’annonce de son élection. Gianni Infantino succède au très controversé Sepp Blatter qui a passé 17 années à la tête de la FIFA. Après avoir longtemps travaillé à l’ombre de Michel Platini, comme secrétaire général de l’UEFA, Gianni Infantino débarque à la tête de l’instance faîtière du football. L’ItaloSuisse est entré à l’UEFA en 2000 et était chargé des questions juridiques et commerciales. En 2004, il a été nommé directeur des services juridiques. 5 années plus tard il a été bombardé secrétaire général de l’UEFA. Homme de réseaux qu’il entretient avec soin, homme également réactif, Gianni Infantino est réputé intègre. Ça tombe bien puisqu’il doit réformer l’institution après les nombreux scandales qui ont secoué la FIFA. Il est un juriste de formation, marié et père de quatre filles.
Gianni INFANTINO promet des réformes dans le football.
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Provocateur, Sepp Blatter a félicité Gianni Infantino après son élection. « Il doit poursuivre ce que j’ai initié », a lancé l’ancien président. Il transmet pourtant une institution qui affiche d’importants retards financiers. Une chose est sûre, l’arrivée de Gianni Infantino marque la fin de l’ère Blatter. Président depuis 1998, le Suisse avait eu
maille à partir avec le FBI. Il a entraîné le Français Michel Platini dans sa chute lors de la révélation du versement de la somme de 1,8 millions d’euros à l’ancien numéro 10 des Bleus pour des travaux obscurs réalisés au début des années 2000. Conséquence, le président de l’UEFA suspendu pour 8 ans (sanction ramenée à 6 ans) n’a donc pas pu se présenter à la présidence de la FIFA.
Il parle cinq langues Gianni Infantino qui n’a jamais caché son penchant pour l’Inter Milan, parle couramment l’Anglais, l’Allemand, le Français, l’Espagnol et l’Italien. Plutôt pratique lorsqu’on dirige 209 Fédérations de football. Avant l’UEFA, il faut dire qu’il a travaillé comme secrétaire général du centre international d’étude du sport à l’Université de Neuchâtel (Suisse), après avoir été conseiller pour diverses instances du football dont les Ligues Espagnole, Italienne et Suisse.
Une politique qui fait (déjà) jaser C’est au dernier moment que Gianni Infantino s’est lancé à la conquête de la planète foot. Défenseur du fair-play financier et des petites nations, il rêve d’une Coupe du monde à 40, soit huit nations de plus qu’actuellement. Une mesure qui, au-delà de flatter l’égo des petites nations, constitue un marché plus que juteux. On dit Gianni Infantino prêt à une grande réforme sur les transferts. Pareil pour la technologie dans le football. Un réel point de rupture avec Michel Platini, farouche opposant de la vidéo. Mais là où l’Italo-Suisse sera réellement attendu, ce sera à l’aune de l’opération mains propres qu’il se dit prêt à mener. Guy-Florentin Yameogo
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Le bel exemple de la FIFA
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La Fifa reste la Fifa. En dépit du scandale de corruption qui a secoué l'institution des mois durant, elle a pu élever son niveau de jeu pour faire une élection au sens propre du terme.
Le nouveau president de la FIFA
Le neuvième président du l'instance du football mondial, Gianni Infantino a été élu au terme d'un scrutin démocratique. Limpide. Juste. Sans pression sur aucune fédération nationale. Où seule la loi des urnes a prévalu. L'infantilisant appel aux 54 Fédérations africaines du président de la CAF et président par intérim de la FIFA, Issa Ayatou, à voter un candidat est resté lettre morte. "L'ordre" du "roi" de la Caf n'a pas été suivi, à la lettre, par tous ses "sujets". Une bonne partie des présidents de fédérations africaines a pris ses responsabilités, son indépendance pour voter selon sa convenance. En effet,le départ de Zepp Blatter de la tête de la Fifa a,du coup,apporté un nouveau souffle à l'institution. Sous le Suisse, les mandats à la présidence n'avaient pas de limite. Blatter était parti pour un cinquième mandat consécutif s'il n'avait pas été stoppé net dans son élan par l'affaire de corruption. Et c'est la même formule suicidaire et monarchique qui prévaut en ce moment à la Caf. Elu en 1988 président de la Confédération Africaine de Football, Issa Ayatou, n'en partira que s'il le souhaite ou si sa santé ne lui permet plus de diriger. Car aucun texte ne le contraint à partir. L'Italo Suisse de 45 ans, Gianni Infantino, le nouveau président de la Fifa, a promis refonder la Maison de fond en comble. L'ancien secrétaire général de l’UEFA, sous Michel Platini, compte effectuer de nouvelles reformes à même de redonner de la crédibilité au gendarme du football mondial. Et on peut dire qu'il commence bien. A partir de sa gouvernance, les mandats sont désormais limités à trois. Donc quelles que soient les compétences du professeur de droit, il ne pourra cumuler que trois mandats, donc 12 ans maximum à la tête de l'instance suprême du football planétaire s'il convainc les fédérations par son travail et sa gestion. Et les réformes qu'il a annoncées ne vont sûrement pas s'arrêter là. Les Fédérations, s'il tient parole, devraient pouvoir bénéficier de 25% du budget publicitaire de la Fifa. Pour ne citer que ces exemples. Comme la Caf calquait sur la Fifa en ce qui concerne "l'éternité" des mandats, Issa Ayatou et son équipe devraient avoir le courage et l'humilité de suivre le bel exemple de la limitation des mandats et l'instauration de la vraie démocratie désormais perceptibles dans la maison de verres à Zurich. Ahmet Ould N'DIAYE
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SPORT
Football - Paris Saint-Germain Comment Serge AURIER s’est sauvé Coupable d’insultes envers son entraîneur Laurent Blanc qu’il a traité de « fiotte » et plusieurs de ses coéquipiers via le réseau Périscope, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 février, l’Ivoirien Serge Aurier a finalement été sanctionné le vendredi 26 février par ses dirigeants. Selon un communiqué du PSG, il est envoyé en CFA jusqu’au 20 mars inclus. Comment le latéral ivoirien a-t-il réussi à échapper à une plus lourde sanction ? Diasporas-News a enquêté.
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Ouf ! Serge Aurier n’a pas été licencié du Paris SaintGermain. Si certains acceptent cette punition, d’autres la jugent modérée au regard de l’émoi suscité par l’affaire. « Le joueur a reçu des mains d’Olivier Letang, directeur sportif adjoint, la notification Serge AURIER d’une mise à pied de six jours, qu’il a déjà exécutée dans le cadre d’une mise à pied conservatoire prononcée dès le 14 février. Par ailleurs, (…) la direction du club (…) a décidé de mettre Serge Aurier à la disposition du groupe d’entraînement du Club évoluant en CFA à compter du lundi 29 février et jusqu’au 20 mars inclus ». A lire ce communiqué publié sur le site du PSG, l’on comprend que le club francilien a voulu envoyer un message de fermeté à l’endroit de Serge Aurier. Si le PSG a levé le pied dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, c’est en raison de l’at-
titude de l’Ivoirien. Comment ? Lors de son audition au siège du PSG à Boulogne-Billancourt, Serge Aurier aurait fait amende honorable et reconnu sa lourde faute. Abattu et reconnaissant ses torts, il s’est proposé pour œuvrer auprès des joueurs dans le cadre des actions entreprises par la Fondation PSG, sur le principe des travaux d’intérêt général (TIG). Une initiative qui a pesé lourd au moment d’édicter sa sanction. Côté Aurier et tout son clan, cette sanction est bien accueillie. « Aurier avait certainement besoin de cela dans son chemin de vie pour grandir et devenir un homme responsable », a d’ailleurs confié l’un de ses amis dans les colonnes du Parisien. Après un battage médiatique sans précédent pourtant, rien ne laissait présager un retour de l’ex-défenseur de Toulouse dans le groupe parisien. Mais comme l’a dit son entraîneur Laurent Blanc, himself, au cours d’une conférence de presse, « le temps a fait son effet ». Les informations de RMC Sport étaient même formelles 48 heures avant la divulgation de la fameuse sanction : le vestiaire du PSG était pour une réintégration du joueur malgré son dérapage sur le réseau social Périscope.
Mieux, après le soutien médiatique de Blaise Matuidi, d’autres joueurs du PSG avaient demandé le retour rapide d’Aurier. Toujours selon la radio, Serge Aurier, fils biologique d’un ancien attaquant ivoirien, Léon Gbizié, a appelé au téléphone Salvatore Sirigu. Le tout pour s’excuser de l’expression « guez » (cramé ; Ndlr) qu’il a employé à son encontre. Egalement directement visé par les propos d’Aurier, Zlatan Ibrahimovic avait demandé à rencontrer directement son coéquipier. Les yeux dans les yeux, ils se sont parlé. Laurent Blanc, lui, avait déjà laissé entendre que la porte restait ouverte à Aurier. Depuis, tous ont passé l’éponge. Et le dernier mot est revenu au président du club, Nasser Al-Khelaïfi. Tout est donc bien qui finit bien. A seulement 23 ans, Serge Aurier qui a obtenu une seconde chance par ses dirigeants devra retrousser ses manches pour porter le PSG vers les sommets. S’il ratera l’importante rencontre retour comptant pour les 8è de finale de la Ligue des champions, le 9 mars à Stamford Bridge face à Chelsea (Aller 2-1), il aura tout le reste de la saison pour (dé) montrer l’étendue de son talent. Et c’est tant Guy-Florentin YAMEOGO mieux !
Propos de…
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Christope DUGARRY
(Ex-international Français) « J’ai l’impression que la génération ‘Je m’excuse’ va encore gagner. Je connais Laurent Blanc, c’est quelqu’un de rancunier. Je suis persuadé que ce n’est pas lui qui a validé cette sanction, mais qu’elle vient de plus haut. Si son retour sur le terrain se confirme, c’est inacceptable. Je ne peux pas croire que Laurent ait retourné sa veste depuis sa première conférence de presse où il avait été très bien. »
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Guy ROUX
(Ex-entraîneur) « Au départ, j’ai été trompé par la marche médiatique, et mes propos au cours d’un débat ont été mal interprétés. Bien sûr, je n’ai jamais pensé qu’il fallait mettre le joueur en prison. Après l’émotion et l’irritation générale, l’intelligence a repris le dessus. Je souhaite le meilleur à Serge Aurier, mais j’espère qu’il trouvera une poubelle devant son immeuble pour y jeter son portable.»
Pierre MENÈS
(Consultant Télé) « Affaire Aurier terminée. Le club a pris son temps pour trancher. J'aime l'idée du pardon. Au joueur de faire oublier sa connerie ». G.-F. Y.
SPORT
Le dernier "Laurier" de Serge ? AURIER, un homme averti en vaut deux... Aurier, à toi de jouer... Ça y est. "Le Laurier gate" est clos. Avec ses différents épisodes. Aussi sulfureux les uns que les autres. La presse, les milieux sportifs voire politiques, chacun y est allé de son commentaire. Souvent acerbes, par moments clémentes, les positions n'ont pas manqué dans cette affaire d'un soir de 14 février 2016 qui a fait le tour du monde comme une trainée de poudre. Qu’en dire d’autre qui n’a pas déjà été dit ou entendu sur cette vidéo insultante sur périscope d’un grand talent dans un petit homme débonnaire en la personne de Serge Aurier ? La direction du Paris Saint Germain n’a pas attendu le 22 mars 2016, comme annoncé, pour rendre publique la sentence de son latéral droit. Après son audition lundi, l’international ivoirien sait désormais qu’il est écarté de l’équipe professionnelle de la capitale française jusqu’au 20 mars, date de son intégration dans le groupe de Laurent Blanc. En attendant, il est mis à la disposition du staff technique de la CFA et des jeunes des champions de France. Ce qui apparaissait à ses yeux pour une soirée de divertissement entre amis pour « déconner » juste un peu, a pété au visage du fils Gbizié Léon, l’ancien attaquant des Eléphants de Côte d’Ivoire. C’est même devenu la plus grosse boulette dont il se souviendra toute sa vie, même après sa carrière sportive. Des voix comme celles de Didier Drogba, Eto's Fils se sont élevées pour soutenir Aurier, pas dans sa bêtise, mais pour ne serait-ce que l'excuser. Idem en interne où des garçons comme Blaise Matuidi (son tuteur au club), Lavezi voire Zlatan, qu'il a été égratigné dans son envolée lyrique, ont demandé la clémence de leur direction. Qui a sans doute tenu compte de ces différentes interventions. Si le premier jour, la sortie d’Aurier a choqué la sensibilité du monde sportif et particulièrement celle des dirigeants parisiens, l'opinion, avec le temps, a fini par s'apercevoir que c'était de l'insouciance voire de l'inconscience. Mais comment un professionnel qui évolue dans l'un des plus grands clubs actuels au monde peut-il s'adonner à une telle légèreté? Comment un professionnel de son état ne peut-il pas connaître et maîtriser l'environnement dans lequel il évolue? Comment un joueur de son rang et de son niveau peut-il ignorer les règles basiques élémentaires et le code de conduite de son club? Enormes interrogations. Car ce PSG-là est devenu une grosse institution dont l'image coûte chère aux qataris.
'S Fils Didier DROGBA, ETO
Pour sûr, sa bêtise va servir de leçon à Aurier. On peut dire que "c'est un mal pour un bien". A son retour, si sportivement Serge peut demeurer Aurier, en revanche, il pèsera plus un gramme dans le vestiaire de Paris. Il sera obligé de tout accepter et la boucler. C'est lui qui deviendra la "fiotte" de Blanc, peut-être de ses coéquipiers. Quand il va finir de purger cette peine avec la CFA, effectuer des travaux d’intérêt général, et voir que sa valeur marchande qui était montée à 40 millions d'Euros et qui s'est effritée pour se limiter à désormais 15 à 20 millions, il pourra vraiment se rentre compte de son enfantillage. Et sans doute prendre conscience que lorsqu'on vient d'un milieu malfamé comme lui et qu'on se retrouve, comme par enchantement, à émarger à 250.000 d'euros mensuel dans un club comme le PSG, on la ferme et on fait son travail. Rien que son travail. Cette affaire va-t-elle lui servir de leçon à Aurier pour la suite de sa carrière? Et quand on sait qu'il est récidiviste, c'est tout le mal qu'on puisse lui souhaiter. Il est à la relance, à lui de jouer. Ahmet Ould N’DIAYE
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Dans ce verdict qui, au final, s'est avéré clément pour l'Ivoirien, sa valeur sportive a pesé plus que bien d'autres considérations. A son poste, Aurier domine son concurrent direct, Van Der Vil, le Néerlandais. Une préoccupation à laquelle les dirigeants parisiens étaient prêts à trouver une solution. Quatre noms de latéraux ont été évoqués pour pallier un éventuel licenciement d’Aurier. Mais Paris engagé sur quatre fronts a-t-il vraiment le temps d'observer encore des joueurs à ce poste très stratégique de latéral droit, surtout dans une équipe où le danger vient, en priorité, sur les côtés par Maxwell et Aurier?
CULTURE
Interview
(Artiste Congolaise)
© DR
Shana MALONGA Shana MALONGA
« Je fais du Couper Décoller » Nouvelle coqueluche de la musique congolaise, Shana Malonga a débarqué depuis quelques semaines sur le marché musical avec son concept : Couper Décoller. Et son premier album de 11 titres baptisé Révélation ne laisse personne indifférent. Installée à Paris, cette charmante métisse (Père Congolais ; Mère Italienne), amoureuse de la vie, séduit par sa bonne humeur. Dans cet entretien qu'elle a accordé à votre magazine préféré, Shana Malonga se dévoile.
Diasporas-News : Qu'est-ce qui fait la particularité de votre tout premier album intitulé Révélation ? Shana MALONGA : Déjà, cet album
contient beaucoup de genres musicaux, Comme on dit, il y a du tout : Rumba, Couper Décoller, World Music, Zouk. C'est un album coloré.Voilà ! C'est aussi un album qui a été concocté par le groupe Congolais Extra Musica. Lorsque vous écoutez les titres, vous reconnaissez le style de ce groupe très célèbre.
D-N : Combien de temps vous a-t-il fallu pour boucler cet album ? S. M. : Il m'a fallu cinq mois. C'est vraiment
un travail qui a été réalisé durant cinq longs mois. Tous les jours, j'ai bossé. Le résultat est là !
D-N : Quelle est votre histoire avec la musique ? S. M. : Je suis Congolaise… Cela veut dire
ce que ça veut dire. Je signale au passage que j'ai des chanteurs dans ma famille. Je suis une grande fan de la musique africaine.
D-N : Votre album a pour nom Révélation. Explications ? S. M. : Je suis la Révélation en 2015 (Rires).
Pour être plus sérieuse, c'est un titre que j'ai trouvé intéressant.
D-N : Vous faites du Couper Décoller et non du Couper Décaler. Quelle différence ? S. M. : Je fais du Couper Décoller effective-
ment et la différence est que j'ai mixé à la fois du Couper Décoller, du Couper Décaler et du N'Dombolo. C'est un mixe des trois genres musicaux. Les mélomanes vont apprécier.
D-N : Si vous faites allusion au Couper Décoller, cela signifie que vous appréciez le Couper Décaler… S. M. : Effectivement, j'adore le Couper
Décaler. C'est une musique qui me va bien.
D-N : Parmi les faiseurs de Couper Décaler en Côte d'Ivoire, avez-vous une préférence ? S. M. : Non. Par contre dans la musique
ivoirienne, je suis plutôt Zouglou. Cela ne m'empêche pas d'aimer des artistes comme Arafat DJ ou encore Serge Beynaud.
D-N : Sur la pochette de votre album, il est inscrit « la nouvelle perle de la musique congolaise». Vous êtes-vous déjà auto-proclamée nouvelle perle ? S. M. : Pas du tout ! Sachez que je suis la
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seule femme actuellement au Congo-Brazzaville à faire de la Rumba. Il n'y en a pas deux. Ce sont les Congolais eux-mêmes qui m'ont attribué ce titre, simplement en m'écoutant. Il doit avoir seulement deux ou trois femmes qui chantent du N'Dombolo à Brazza et moi je suis la seule à faire de la Rumba.
D-N : Ce costume de nouvelle perle de la musique congolaise n'est-il pas grand pour vos frêles épaules ? S. M. : Pas du tout. Rassurez-vous, j'ai des épaules larges (Rires).
D-N : De quels artistes, vous inspirez-vous ? S. M. : Toute petite, j'ai été bercée par la
musique congolaise faite par des anciens tels Franco, Les Bantu de la capitale etc.
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CULTURE
Avec mes parents, nous n’écoutions que la musique congolaise dans la voiture lors des voyages ou à la maison. Ce sont vraiment des inspirations anciennes.
D-N : Selon vous une artiste doit-elle impérativement savoir danser ? S. M. : Bien sûr. Je suis Congolaise et des
Congolais qui ne dansent pas, cela n'existe pas (Rires). Je fais des musiques très dansantes. Ne vous inquiétez pas, je suis une très bonne danseuse.
S. M. : Il m'arrive de prester pour des enfants ou des femmes à la faveur du 8 mars. C'est une date importante pour la gent féminine. J'adhère à cette fête qui fait notre promotion. J'en profite pour souhaiter une excellente fête à toutes les femmes. Interview réalisée par Guy-Florentin YAMEOGO
D-N : Avez-vous des spectacles prévus en 2016 ? S. M. : Il y a la vente de l'album déjà. J'ai
beaucoup de spectacles prévus. Je rentre d'ailleurs de Côte d'Ivoire où j'ai presté le 18 février. Là-bas, on m'a fait une promotion d'enfer.
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D-N : Quelle est votre principale ambition en vous lançant dans la musique ? S. M. : Avec l'amour de la chanson que j'ai,
je rêve d'aller loin. C'est une passion pour moi. C'est avec mes fans que je veux avancer. J'ai beaucoup de messages de soutien. J'ai que de l'amour autour de moi. Je proclame même l'amour dans mon album.
D-N : Ce mois de mars est marqué le 8 par la journée de la femme. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Shana MALONGA : « Je suis la seule femme à faire de la Rumba au Congo-Brazza ».
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CULTURE
FEMUA 2016 La musique comme corollaire de l'émergence La programmation officielle de la 9ème édition du Festival des Musiques d’Anoumabo (FEMUA) a été dévoilée à la presse le jeudi 25 février 2016 au siège de l'Unesco à Paris. Un événement qui a refusé du monde vu le nombre impressionnant de journalistes de la diaspora qui ont fait le déplacement. Pour la 9ème édition d'un des festivals les plus populaires d'Afrique de l'ouest, le Commissaire général, Salif Traoré dit A'Salfo, Gaou productions et le Magic System ont opéré un casting de taille. 15 artistes (contre 13 à la précédente édition) dont : I Jah Man Levy, reggaeman jamaïcain bien connu, Kerry James, Charlotte Dipanda, Papa Wemba, John Kyffy, Abou Nidal et bien d'autres, seront de la partie.
© DR
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Si le FEMUA se veut un festival musical, il va sans dire que les organisateurs ont pensé à en faire un grand carrefour d'échanges et de partages. Ainsi, cette plateforme mettrat-elle en lien producteurs, organisateurs de spectacles et artistes. "Il est important aujourd'hui que le monde culturel puisse vivre de ses production. Il y a des pays où la culture est une partie importante du PIB, et aussi, en termes de créations d'emplois. C'est notre ambition", a déclaré A'Salfo. Le Commissaire général en a profité pour annoncer les grandes innovations de cette année. Un FEMUA Kids pour permettre aux enfants de vivre et participer à la fête. Mais aussi un volet éducationnel et sociétal qui prendra encore de l'ampleur sur cette édition. Des conférences et ateliers de formation seront mis en place au profit de 20 jeunes ivoiriens, un programme assumé par le PDMA, une structure qui vise à former les jeunes aux métiers périphériques de la musique.
Photo de famille - lancement FEMUA 9
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La ville de Korhogo, au nord du pays, abritera cette année les festivités sportives et le concert de clôture quand à la ville de Bangolo, meurtrie par les guerres qui ont émaillé l'ouest de la Côte d'Ivoire, se verra offrir une école primaire flambant neuve. Ainsi donc, du 19 au 24 avril 2016, le FEMUA dont la thématique jeunesse et développement, montre tout l'engagement de ses organisateurs à tendre la main à leurs frères dans le besoin, sera le phare du showbiz africain. Et le quartier populaire d'Anoumabo, The place to be. Malick DAHO
BREF
Avant de partir, OBAMA veut en finir avec Guantanamo
© DR
Etats-Unis
Prisonniers de Guantanamo
Barack Obama demande au Congrès d'étudier son plan de fermeture de la prison de Guantanamo. Le président américain demande une étude « équitable » et le congrès s'y attelera. Un texte qui a toutefois peu de chance de passer en pleine année électorale. «Le maintien de cette prison de Guantanamo est contraire aux valeurs de l'Amérique», a expliqué devant la presse Barack Obama, qui a détaillé son plan de fermeture. Il reste à ce jour 91 détenus dans cette prison illégale. C'était l'une de ses promesses. L'une des plus concrètes, des plus symboliques, restée pourtant non tenue, près de huit années après son entrée à la Maison Blanche. A moins d'un an de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a dévoilé son plan pour fermer le tristement célèbre camp militaire de Guantanamo, située à l'extrême est de l'île de Cuba, ouverte sous l'ère Bush peu après le 11-Septembre 2001 et l'intervention en Afghanistan qui s'en suivit. «Il s'agit de refermer un chapitre de notre histoire », a déclaré Barack Obama depuis la Maison Blanche en évoquant ce centre de
détention qui incarne, à travers le monde, les excès dans la lutte anti-terroriste des Etats-Unis. « Depuis plusieurs années, il est devenu clair que (cette prison) ne permet de renforcer notre sécurité nationale, elle l'affaiblit », a-t-il ajouté évoquant un outil de recrutement pour les djihadistes. L'exécutif a identifié 13 sites sur le sol américain susceptibles d'accueillir les prisonniers actuellement détenus sur l'île de Cuba mais n'en a cependant pas communiqué la liste exhaustive et n'en a pas recommandé un en particulier.
«Fermer Guantanamo est possible», selon le New York Times «Si, en tant que pays, nous ne réglons pas ce problème aujourd'hui, quand le ferons-nous ? Allons-nous laisser traîner le dossier pendant 15, 20, 30 ans ?», s’est interrogé le président américain, reconnaissant la complexité de ce
dossier, promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué. D'ailleurs, le plan formulé par Obama et par le Pentagone a peu de chances de passer l'obstacle du Congrès en pleine année électorale. Le coût total du transfert dans les différents centres serait significatif, se situant dans une fourchette de 290 à 475 millions de dollars. En revanche, la détention sur le sol américain, plutôt qu'à Guantanamo, engendrerait des économies annuelles de l'ordre de 65 à 85 millions de dollars par an, ce qui permettrait donc d'amortir le coût transfert en « trois à cinq ans », selon l'exécutif. Le secrétaire d'Etat John Kerry a indiqué qu'il se rendrait à Cuba dans les prochaines semaines pour évoquer les «questions relatives aux droits de l'homme», préalable à la visite historique fin mars à La Havane du président Barack Obama. La Rédaction (Source AFP)
AU REVOIR…
N°71 - FÉVRIER 2016 DIASPORAS NEWS
A notre ami Jean André GABALA (Jeannot)
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Source : www.marieclaire.fr/astro/horoscope-du-mois/ - Michaël Delmar
HOROSCOPE
BÉLIER
SENTIMENTS • Vous serez directe sans pour autant manquer de tact. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour sentir le souffle d’une passion naissante (le 5). Avec qui ? Un Sagittaire ferait l’affaire. VIE SOCIALE • De nouvelles relations vont rafraîchir le paysage en éliminant les branches mortes. Travaillez plus pour vous remettre sur les rails en cas de besoin : financièrement, l’horizon se dégage.
TAUREAU
SENTIMENTS • Savourez le charme des rencontres inattendues. Mercure aiguise votre esprit, vous captez l’attention par la finesse de vos analyses, ironiques mais pas trop. Un pur moment de plaisir. VIE SOCIALE • Des objectifs se précisent, à la fois culturels et commerciaux. Vous êtes fi ère d’avoir su attendre le moment propice. En équipe, s’il y a des choix à faire, restez fidèle à vos options.
GÉMEAUX
SENTIMENTS • On vous découvre passionnée alors qu’on vous croyait détachée. Même si la pression monte, vous marquez des points grâce à votre humour. Un tournant s’opère : vous prenez la direction des opérations. VIE SOCIALE • Vous disposez du soutien nécessaire pour innover. Mars (énergie) vous inspire le sens de la formule, et Vénus, le charme. Inutile de forcer les choses, la voie est libre.
CANCER
SENTIMENTS • Place aux sentiments sincères, parlez sans arrière-pensées. Les situations les plus enchevêtrées se dénouent avec naturel. N’oubliez pas d’y adjoindre un brin de poésie. VIE SOCIALE • Ecoutez votre librearbitre, allez où le vent vous porte. Ménagez-vous des plages vides, emplissezvous de sensations et d’images captées dans l’air du temps. Cela stimulera votre créativité.
BALANCE
SENTIMENTS • Les échanges affectifs s’annoncent intenses, grâce à Vénus. De nouvelles sympathies exacerbent votre émotivité. Suivez vos penchants : vous aimez les machos !
VIE SOCIALE • Avril s’annonce propice aux négociations, rapides. Prenez le vent ! Vous surprenez par votre ouverture d’esprit, rien ne vous désarçonne. Un atout choc: vos relations.
VIE SOCIALE • Sachez négocier avec finesse. Pourquoi froisser des susceptibilités alors que vous touchez au but ? Financièrement, le risque paie, à condition d’y mettre les formes.
VERSEAU
SCORPION
LION
SENTIMENTS • Des élans romantiques et un moral au beau fixe, embellis par la fougue de Vénus. Rencontres : la période promet d’être excitante. En couple, prévoyez un climat chaud. VIE SOCIALE • La Nouvelle Lune (le 7) annonce des transactions efficaces. Montrez votre subtilité en affaires, sans y mêler trop d’affect. Moyennant quoi les résultats pourraient dépasser vos ambitions.
VIERGE
SENTIMENTS • Le printemps vous réserve un éventail d’émotions esthétiques ou érotiques, avec un pic aux alentours du 22 (Pleine Lune). VIE SOCIALE • L’influence de Jupiter (expansion) rend la période hyperpositive. Vous gagnez en assurance, en idées, en charme. C’est le moment de vous faire mieux connaître, grâce aux outils de communication.
CAPRICORNE
SENTIMENTS • Soyez partageuse, faites profiter votre entourage de votre enthousiasme. Vénus déploie ses charmes. Vous croisez la route de personnages originaux.
SENTIMENTS • Emois fugitifs, attirances passagères. Vous éprouvez un désir d’aventure. Une intuition vous guide vers un homme réservé: il détient des secrets qui vous intéressent. VIE SOCIALE • Soyez autonome, n’attendez pas qu’on vienne vous chercher. Aidez-vous de votre intuition pour provoquer la chance. Côté finances, vous êtes gâtée.
SENTIMENTS • Avec Vénus à la clé, avril serait favorable à une entreprise de séduction. Au menu, charme et goût du défi . L’audace vous va bien, elle vous embrase. VIE SOCIALE • Votre cote monte, et l’on apprécie votre style, original et novateur. Mais il vous faut de la constance pour convaincre. Tact, discrétion et humour font mieux que force et rage.
SAGITTAIRE
POISSONS
SENTIMENTS • Enthousiaste et visionnaire, vous captivez par une énergie indomptable. Vous vous enflammez vite, et plutôt à bon escient. Tout peut arriver, surtout le meilleur.
SENTIMENTS • Vous avez besoin de vous divertir, la variété et la jeunesse vous attirent. Sortez, voyagez, voyez du monde. Occupez-vous des autres, c’est bon pour votre aura.
VIE SOCIALE • Vous multipliez les activités, jonglant avec les délais, priorités et urgences. Les changements de rythme et d’objectif vous poussent à vous renouveler.
VIE SOCIALE • La vie matérielle passe au premier plan. C’est le moment de négocier et de prendre des risques. Avril se prête à une affaire bien préparée, à une transaction audacieuse.
GASTRONOMIE
KARI D’AGNEAU
(Agneau au curry) Préparation 20 min
Cuisson 1h15
Difficulté **
Pour 6 Personnes
© DR
Préparation Découpez le gigot d’agneau en gros morceaux. Pour la farce, mixez les gousses d’ail épluchées,
N°72 - MARS 2016 DIASPORAS NEWS
INGREDIENTS • 1 gigot d’agneau d’environ 1,5 kg • 3 tomates • 3 oignons • 4 carottes • 2 poivrons verts • 1 piment rouge • 1 manioc • 2 aubergines violettes • 2 cuillerées à soupe de poudre de crevettes
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• 3 cuillerées à soupe de curry • 2 5 cl d’huile d’arachide • s el, poivre Pour la farce : • 3 gousses d’ail • 4 cubes de bouillon (épices-oignons) • 1 poignée de poivre noir en grains
les cubes de bouillon, sel et le poivre en grains. Incisez les morceaux d’agneau en plusieurs endroits et insérez la farce. Réservez le reste de farce pour la sauce.
Epluchez les carottes et coupez-les en deux. Etêtez les aubergines et coupez-les en deux. Epluchez le manioc et coupez-le en gros tronçons. Découpez les poivrons puis épluchez les oignons. Mettez tous ces légumes, ainsi que les poivrons et le piment entier, dans une grande bassine d’eau. Faites chauffer l’huile dans une marmite et, lorsqu’elle est bien chaude, mettez les morceaux d’agneau à dorer pendant au moins 15 minutes. Pendant ce temps concassez les tomates et les oignons préalablement coupés en dés. Lorsque la viande est bien dorée, ajoutez le mélange tomate-oignons dans la marmite avec le curry, la poudre de crevettes séchées et le reste de farce. Ajoutez environ 1 litre d’eau puis laissez cuire 30 minutes avant d’ajoutez les légumes. Mettez alors les légumes durs (manioc, carotte). Couvrez et laissez mijoter pendant 15 minutes puis ajoutez les aubergines, le poivron, le piment rouge, ajustez le sel et prolongez la cuisson encore 15 minutes. Servez chaud avec du riz blanc. Bon appétit
Danielle EBENGOU
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