Pékin Infos #55

Page 1

N° 55 - MARS 2014

Pékin Infos Le journal des Français & francophones à Pékin

Pékin en mo Accueil uvem ent Vous ê te T aïTaï s plu Beijinchineuse tôt g Pas s ou han ?

Spécial

Balades Le vieux Pékin, un village d'artistes, un parc ou une escapade à 2 h de la ville... Découvrez toutes les façons de profiter du Printemps !


DIDIER PÉRON

Identité visuelle, logos Mise en page Charte graphique Illustrations

! s e u q i h p a r g s t e j oi vos pro Confiez-mdidier.peron2@free.fr • http://didierperon2.wix.com/didman

GRAPHISTE DA BASÉ À PARIS - TRAVAUX DE QUALITÉ À DISTANCE, SANS CONTRAINTE (00 33) 6 10 58 78 42 Conception graphique & réalisation de tous vos documents, magazines, catalogues, plaquettes, cartes de visite, dépliants, affiches, flyers… Tous les détails sur notre site Internet :

www.pekin-accueil.com

Activités, agenda, permanences, photos et bien d'autres informations. Chaque lundi, de 10 h 30 à 12 h un accueil est assuré au restaurant La Taverne, 7 Gongti Xilu (en attendant la réouverture de l'institut français, 18 Gongti Xilu).

Si vous aussi vous vous sentez l’âme d’un « journaliste », faites-nous part de vos idées d’articles ou rejoignez-nous au Comité de Rédaction et réalisons ensemble Pékin Infos ! nbesle@gmail.com Retrouvez dès à présent Pékin Infos en version téléchargeable sur le site de Pékin Accueil : Rubrique L’Association ➜ Publications ➜ Pékin Infos.

Bimestriel de Pékin Accueil. Association régie par la loi de 1901. Affiliée à la FIAFE. www.fiafe.org 02 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014


Pékin Infos

N° 55 - MARS 2014

PÉKIN ÉDITO

Le journal des Français & francophones à Pékin

Sommaire 55 04 PÉKIN ACCUEIL EN MOUVEMENT Les Tai Tai Chineuses à la decouverte du Pékin des marchands....... 04 Recette de la randonnée façon Beijing Pashan................................... 06 Pékin Accueil à la Résidence de l'ambassade de France................... 08 Séance détente et cocooning au salon de Laurent Falcon................. 09

10 DOSSIER BALADES Parcs à pékin : écrins de verdure au cœur de la ville............................10 Les balades du vieux Pékin....................................................................12 Promenade dans les villages d’artistes à Pékin....................................14 Une escapade à Chengde......................................................................17

19 VIVRE À PÉKIN Portrait : Laurent Falcon, ça va décoiffer !............................................19 L'année du Cheval à cheval !...................................................................20 Portrait : Kathrin von Rechenberg, L’hymne à la soie..........................21 Publireportage. Nicolas Favard, Joaillier.............................................. 22 Chongqing Liu Chonghua a six châteaux............................................. 23

25 PÉKIN HISTORIQUE Un nouvel ordre chez les Pères et la fin d’un règne..............................25

Edito

C

e n’est pas la destination de la promenade qui compte mais les petits pas qui y mènent ». Comme le dit si bien ce proverbe chinois, parfois à Pékin, il suffit effectivement de faire quelques pas pour que le charme opère et que l’évasion soit totale. Et puisque l’hiver tire sa révérence, que les premiers bourgeons pointent le bout de leurs nez, et que plus on avance… moins on supporte la doudoune, le bonnet, les bottes fourrées ! Accueillons ensemble le printemps et allons nous promener dans : le vieux Pékin comme vous ne l’avez jamais vu avec Nelly, les plus beaux parcs dont Laurence vous dit tout, un village d’artistes avec Li, une balade à Chengde avec Julie. Simone quant à elle vous propose une sélection des plus beaux week-ends en dehors de la ville. Bref, vous n’aurez pas assez des 3 mois avant le numéro suivant pour tout faire ! Et pour celles et ceux qui rêvent d’un déjeuner en terrasse (pas avant fin avril quand même !…), Flore vous livre ses meilleures adresses. Nathalie Morin Belle balade en notre compagnie !

27 PÉKIN LECTURE Le coup de cœur de Julie.......................................................................27

28 PÉKIN PRATIQUE Publireportage. Comment bien préparer son déménagement............26 Le bonnes adresses de Flore.................................................................28 Paroles d'experts : qu'est-ce que la psychomotricité ?........................31 Paroles d'experts : 10 escapades autour de Pékin.............................. 32 19e fête de la francophonie en Chine.................................................... 35 Publireportage. Rang Royal négoce en vins et spiritueux................... 36 Festival Croisements 2014......................................................................37

38 PÉKIN CUISINE Publireportage. Le fromager de Pékin.................................................. 38 La recette de Stéphane Laurens. Sole Véronique................................ 39

COMITÉ DE RÉDACTION Rédactrice en chef : Nathalie Morin Directeur artistique & réalisation : Didier Péron (didier.peron2@free.fr) Rédacteurs : Flore Delourme, Charles Lagrange, Laurence Masson, Christophe Rovan, Julie Thézé. Ont collaboré à ce numéro : Les Taï-Taï Chineuses, Lydie Delort & Annie Guibert, Li Huang, Nelly Alix & Lucile Constant. Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 03


LES TAI TAI CHINEUSES À LA DECOUVERTE DU PÉKIN DES MARCHANDS Les Tai-Tai Chineuses

Soif de découvertes et de balades, passion pour la Chine et la chine (!), ont conduit Valérie Kervévan et Véronique Salomon à créer les Tai Tai* Chineuses en septembre 2010. L'idée était de faire profiter de leurs "explorations" la communauté expatriée de Pékin. Depuis, d’autres bénévoles ont repris le flambeau, animées elles aussi par l’envie de partager la découverte des marchés et de faire connaître leurs bonnes adresses aux nouvelles arrivantes notamment.

L

Jin'an Hua

04 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

Sanyuanli

es marchés de Pékin sont un concentré de la vie en Chine par leur objet même (le commerce est partout en Chine), leur densité humaine et matérielle, leurs sonorités, les relations avec les marchands toujours ponctuées du mot « ami ». Ils sont aussi à certains endroits, le plus souvent dans le cas de marchés alimentaires, un lieu de vie pittoresque qui draine toutes sortes d’activités connexes telles que les groupes de chanteurs, les joueurs de ma-jong, de cartes, les tricoteuses, les barbiers… Saisonniers ou permanents, spécialisés ou généralistes, couverts ou ouverts, grands ou petits, ils sont multiples et intéressent particulièrement les communautés européennes habituées à la fréquentation des marchés. A Pékin certains marchés sont incontournables parce qu’ils appartiennent à l’histoire de la ville. C’est le cas de Muxiyuan, l’immense marché aux tissus situé au sud du troisième périphérique. La zone commerciale de Muxiyuan existe depuis plus de 100 ans. Dans les années 90, les commerçants de Wenzhou de la province de Zhejiang et Guangdong s’installent dans cette zone qui devient la zone commerciale numéro 5 de Pékin. Depuis 2010, le gouvernement a entrepris d’éloigner les grands marchés du centre de Pékin afin d’éviter les embouteillages. Dernier « déménagement » en date celui de Dongjiao, le marché de l’Est (généraliste) qui, situé à hauteur du 3e périphérique, s’est éloigné vers le 5e au Sud Est de la ville. Il est prévu que le terrain ainsi libéré soit occupé par des entreprises spécialisées dans la publicité ! Ce pro-


PÉKIN ACCUEIL EN MOUVEMENT

Départ pour la reconnaissance du quartier russe.

Déjeuner après la visite d'un marché.

En attendant le bus pour la reconnaissance du marché de Jin'an Hua.

cessus n’est pas toujours accueilli favorablement par les commerçants même si les nouvelles adresses, bien que plus éloignées du centre, soient mieux équipées. Ainsi le marché de Tianyi, marché généraliste bien connu pour ses décors de saison (décorations de Noël, du Nouvel An chinois, de Pâques…) fait figure de « résistant ». Depuis 2013, dans le cadre de Pékin Accueil, une nouvelle équipe anime l’activité des Tai Tai Chineuses. Son rôle consiste à programmer les visites, reconnaître les itinéraires et les bonnes adresses, organiser et accompagner les sorties. Ces huit nouvelles organisatrices bénévoles offrent la possibilité d’organiser deux visites par mois du même marché à deux groupes de 16 personnes. C’est un changement d’échelle par rapport aux années précédentes puisque la capacité de visite a été doublée ce qui est satisfaisant compte tenu de l’intérêt manifesté pour

cette activité par de nombreuses adhérentes. En effet, aujourd’hui, Pékin Accueil compte 108 Tai Tai Chineuses ! Entre septembre 2013 et févier 2014, sept marchés ont été visités. L’équipe s’est efforcée de bâtir son programme de visites en fonction de la saison et des besoins. En septembre, les marchés alimentaires proches de Sanlitun ont été choisis afin de présenter aux nouvelles arrivantes les lieux d'approvisionnement du quartier : le marché de Jin'an Hua, très chinois par son ambiance et ses produits, et celui de Sanyuanli, prisé des expatriés, où l'on trouve notamment des produits d'importation. En octobre, la sortie fut consacrée au marché aux tissus de Muxiyuan, une véritable ville dans la ville, plus agréable à arpenter quand le temps est encore doux. En novembre, le marché de la laine et du cachemire a permis aux frileuses de se préparer douillettement à l'entrée dans l'hiver… Décou-

verte du marché de Tianyi en décembre, incontournable en période de Noël pour acheter les décorations et cadeaux de dernière minute. En janvier, la visite fut consacrée au marché de l'Est, récemment relocalisé au Sud Est de Pékin. En février, c’est la visite du quartier russe qui a été proposée avec sa rue des fourreurs accessible aux acheteurs particuliers, son épicerie russe qui mérite d’être connue pour son rayon de vodkas et ses œufs de poisson, sa bijouterie à l’ancienne, véritable institution du quartier. La particularité du quartier russe est sans nulle doute que les marchandages n’y ont pas lieu ou du moins pas dans les proportions connues dans les autres quartiers ; les Russes se sont chargés des négociations en amont. L’équipe des Tai Tai garde pour la fin de l’année deux visites exceptionnelles, en avril celle du marché des cosmétiques qui sera couplé à la visite du quartier traditionnel des accessoires de théâtre ; en mai le bus des Tai Tai fera le tour des marques chinoises de vêtements haut de gamme. Design et qualité de fabrication garantis. n taitaichineusesbeijing@gmail.com *Le mot taitai désigne familièrement en chinois les épouses.

LES TAI TAI EN CHIFFRES : Les Tai Tai Chineuses entre septembre 2013 et février 2014, c’est 108 inscrites, 8 accompagnatrices qui se sont pliées en 4 pour faire visiter 7 Marchés (13 dates) à 196 participantes. Et l’année n’est pas terminée…

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 05


RECETTE DE LA RANDONNÉE FAÇON BEIJING PASHAN Lydie Delort & Annie Guibert

★ Pour : 25 personnes ★ Préparation : 1 journée par semaine en moyenne ★ ★ Cuisson : 2 fois 1 journée tous les mois ★ Difficulté : Entre 1 et 3 + ★ Accessible à toute personne motivée, désireuse de découvrir la campagne pékinoise et en bonne condition physique.

Ingrédients

☛ 1 belle portion de Grande Muraille plus ou moins sauvage ; ☛ 1 bus avec chauffeur (demander le meilleur morceau à votre agence de voyage habituelle) ; ☛ 1 équipe de 5 filles bénévoles et passionnées avec plus d'un tour dans leur sac... à dos ; ☛ 1 belle brochette de participantes francophones entrelardées d'1 ou 2 représentants de la gente masculine ; ☛ 1 grosse poignée de bonne humeur agrémentée d'une rasade de convivialité ; ☛ 8 h de tranquillité par mois (sans boulot, enfants ni maris ) selon météo, indice AQI et trafic ; ☛ selon l'humeur : léger saupoudrage d'imprévus (travaux inopinés, péages impromptus, erreur d'aiguillage...).

Ustensiles indispensables ☛ 1 paire de chaussures de marche (usage récent préférable !) ; ☛ 1 bâton (facultatif) ; ☛ selon météo : 1 bonnet, gants, écharpe, crème et lunettes solaires, casquette, masque ; ☛ 1 appareil photo.

06 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

★ Préparation

Le jour J, se rendre au point de rendez-vous (généralement à l'angle de Sanlitun Lu et Dongzhimen, en face du Royal Smushi) pour 8h20. Les cuistots Ysabelle, Annie, Cécile(s) et Lydie vous y accueilleront et récolteront votre participation aux frais de transport et/ou entrée. Attention, le départ est fixé à 8h30, avec ou sans vous ! 1h30 à 2h de marinade dans le bus avant d'arriver au point de départ de la randonnée Avant de descendre du bus, vous écouterez attentivement les consignes du chef-cuisinier concernant les difficultés particulières de la rando Vous voilà parti(e)s pour, en général, 45 minutes à 1h15 de montée, avec plus ou moins de dénivelé. Il y a toujours un marmiton devant qui montre le passage et un derrière qui ferme la marche. Les autres se mêlent au groupe pour aider, soulager, encourager, guider... Pour ne pas trop vous dessécher -nous avons en effet constaté que la marche prolongée entre filles favorise la formation d'un échange verbal quasi continu- nous vous recommandons de boire régulièrement. L'effort n'en sera que facilité et vous pourrez ainsi continuer à échanger, sans vous brûler, vos bons plans et expériences. A ce moment précis de la cuisson, lorsqu'on atteint les premiers contreforts de la muraille, il est temps, pour ne pas que le soufflé retombe, de faire une pause et de refaire un plein d'énergie en dégustant des fruits secs, du chocolat... La recette est encore plus savoureuse quand on partage les encas

1

2 3

4

5

Une fois les batteries rechargées et le gosier arrosé, c'est reparti, à feu doux, pour la découverte d'une muraille le plus souvent non-restaurée et de paysages inédits Nul besoin pour les Beijing Pashan de piquer la pointe d'un couteau pour s'assurer du bon déroulement de la cuisson. Un point de vue unique, un emplacement sympa au soleil ou à l'abri du vent sera le signe d'une pause pique-nique salvatrice Lorsque les participant(es) seront rassasié(e)s et reposé(e)s, ce sera l'heure de la traditionnelle photo de groupe avec le drapeau aux couleurs et logo des Beijing Pashan Ensuite, toujours à feu doux, vous assaisonnez et laissez mijoter le temps de la descente et du retour en bus (2 heures en moyenne) Laissez la préparation couverte durant le trajet pour permettre aux marcheuses soit de profiter d'un petit sommeil réparateur, soit de continuer à papoter doucement. C'est le moment où la sauce doit lier. A la descente du bus, démoulez sans attendre. Vous pouvez alors déguster votre randonnée accompagnée d'une petite bière légère (blanche ou blonde) entre copines pour -selon la légende- éviter les courbatures et surtout finir en beauté une belle journée loin de la ville. L'équipe 2013 / 2014 des Beijing Pashan : Ysabelle, Annie, les Cécile et Lydie.

6

7 8 9

10 11


PÉKIN ACCUEIL EN MOUVEMENT La dernière touche en date a été apportée en 2012 par Ysabelle et Annie Guibert qui décident de mettre Beijing Pashan et leur spécialité culinaire aux normes de sécurité et qualité attendues au vu du nombre croissant de fins connaisseurs (plus de 150 à ce jour). C'est ainsi qu'une collaboration avec China Horizon Travel est mise en place pour se déplacer en bus, qu'une trousse d'urgence les suit partout et que le road book et l'album photos-souvenirs de la rando du mois est dorénavant diffusé auprès de chaque participant

★ Note du chef

3 marmitons quittent l'équipe en juillet prochain. Si vous aussi vous appréciez ces "bouffées d'air pur", vous souhaitez partager avec les nouveaux arrivants la connaissance de ces coins de nature peu connus et avez à cœur de préserver cette convivialité qui fait la renommée de notre communauté ici à Pékin : n'hésitez plus et proposez-nous votre candidature ! n

★ Comment savoir si la recette est réussie ?

Une envie irrépressible de la refaire en famille ou avec vos visiteurs se manifeste généralement

★ Astuce

Pour varier la recette, recherchez des saveurs inédites : journée environnement ; folklore et tradition : carnaval, vin chaud...

★ Un peu d'histoire

On retrouve des traces de ce plat avant 2006. A l'époque, une dizaine d'amies se retrouve chaque mois pour randonner ensemble. C'est en 2008 que la recette, mise au point par les 2 chefs Florence Schaal et Lydia Hébras, est intégrée dans le recueil Pékin Accueil. La préparation est encore artisanale (covoiturage, date unique, une trentaine de marcheuses) mais de plus en plus de gourmets se délectent à découvrir ces saveurs du terroir... En 2010, pour satisfaire leur appétit grandissant (on compte alors une centaine de passionnés !), deux fournées mensuelles sont mises en place. En 2011, une AOC est créée sous la houlette de Lydia et Ysabelle Baron : le label "BEIJING PASHAN" apparaît, suggéré par les amateurs eux-mêmes. Le logo est dessiné par Valentine Cardineau. Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 07


RÉCEPTION EN L'HONNEUR DE PÉKIN ACCUEIL À LA RÉSIDENCE DE L'AMBASSADE DE FRANCE

08 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014


SÉANCE DÉTENTE ET COCOONING ENTRE AMIES, MISE EN BEAUTÉ DANS LE SALON DE LAURENT FALCON

PÉKIN ACCUEIL EN MOUVEMENT

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 09


PARCS À PÉKIN : ÉCRINS DE VERDURE AU CŒUR DE LA VILLE Laurence Masson

Le visiteur fraichement débarqué à Pékin est souvent loin de se douter que la dense métropole recèle plus d’une centaine de parcs. Véritables écrins de verdure au milieu des tours, ces jardins ont généralement été conçus par des souverains soucieux d’affirmer leur puissance, et sont pour la plupart restés interdits au public jusqu’à l’avènement de la République populaire de Chine. Très fréquentés aujourd’hui, ils ouvrent une fenêtre sur la culture chinoise, en recréant le lien social distendu par l’urbanisation : dès l’aube, les Pékinois se pressent pour faire vivre, sous le regard curieux des badauds, des activités ancestrales comme le tai chi ou le mahjong. 10 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

S

itué au sud de la capitale, TIAN TAN (le parc du temple du Ciel) est entouré d’une muraille et occupe près de 270 hectares. Construit sous la dynastie Ming en 1530, il était, jusqu’à son ouverture au public, consacré aux cérémonies du sacrifice. Son nom

est évocateur : l’empereur, lui même considéré comme fils du Ciel, avait l’habitude de s’y rendre deux fois par an afin de rendre hommage à l’autorité céleste et de prier pour de bonnes récoltes. L’architecture du temple est tout à fait remarquable, et a valu à Tian Tan d’être classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1998. Tout ici est riche en symboles et reflète la cosmogonie et les croyances chinoises. Ainsi, les enceintes carrées et les tuiles vertes symbolisent la Terre, tandis que les

bâtiments ronds et les tuiles de couleur bleue symbolisent le Ciel. Le chiffre 9, qui selon la pensée traditionnelle chinoise symbolise la perfection, est également très présent et se décline à l’envi dans les différents édifices. Le temple du Ciel est composé de trois bâtiments reliés entre eux sur quelque 360 mètres de long par une large allée pavée de briques baptisée la « Voie Sacrée » : le vaste autel circulaire au nord, le mur des Echos, qui protège la voûte céleste impériale, et le temple de la Prière pour les bonnes moissons. Tian Tan, qui compte quelque 4 000 cyprès noueux, certains âgés de 800 ans, constitue, malgré sa forte fréquentation, un véritable havre de paix, où s’impose l’ordre et la symétrie. Tous les matins, les adeptes du tai chi et du badminton se mêlent aux joueurs de majong et de cartes, dans une ambiance très conviviale. Adresse : 天坛东路甲1号, Dongcheng Téléphone : 6702 8866 Horaires : 6h à 22h d’avril à octobre (8h à 17h30 pour les temples), 6h30 à 21h de novembre à mars (8h à 16h pour les temples) Tarif : entrée simple : 10 RMB en hiver, 15 RMB en été, supplément de 20 RMB pour les autels et temples, audio-guide : 40 RMB.

V

ieux de plus de 1000 ans, le parc BEIHAI (parc du lac du Nord), abrite le lac éponyme, aménagé sous la dynastie des Yuan. D’une étendue de 69 hectares, dont 39 pour le seul lac, il est doté de quatre portes d’accès. Celle du sud mène au pont permettant de rejoindre l’ile de Jade, où trône le Temple Yong’an et son Dagoda blanc (pavillon tibétain 36 mètres de haut, qui contiendrait des écritures sacrées bouddhiques). La porte nord du parc fait face à l’ancien quartier rénové

des trois lacs Qianhai, Houhai et Xihai. Enfin, la cité circulaire, d’une superficie de 4333 m2, abrite la plus grosse urne de jade au monde. D’abord dévolu aux empereurs, puis annexé par la haute bureaucratie communiste, Beihai est


DOSSIER BALADES ouvert au public depuis les années soixante-dix. Les danseurs y croisent les artistes qui tracent au pinceau géant une calligraphie éphémère. Adresse : 北海公园, 1 Wenjin Jie, Xicheng Téléphone : 6403 3225 Horaires : de 6h à 20h de novembre à mars, de 6h à 20h30 d’avril à mai et de septembre à octobre, et de 6h à 22h de juin à août Tarif : 5 RMB

C

onstruit en 1530, le parc DITAN (ou parc du temple de la Terre), était auparavant un lieu de sacrifices. L’empereur, du temps des dynasties Ming et Qing, se rendait une

fois par an autour de l’autel du centre du parc pour honorer le dieu de la Terre. Aujourd’hui, le parc accueille musiciens et danseurs, qui investissent les grandes allées bordées d’arbres. L’activité y bat son plein au moment du Nouvel An Chinois, avec un festival haut en couleur qui attire des milliers de visiteurs. Le parc se pare alors de centaines de lanternes rouges. Adresse : 安定门外大街甲2号, Andingmenwai DaJie, Dongcheng, Téléphone : 6421 4657 Horaires : 6h à 21h Tarif : 2 RMB

F

ort de plus de huit cent ans d’histoire, le parc JINGSHAN (ou parc de la colline du charbon) est situé au nord de la Cité Interdite. Ceint de murs rouges, il couvre une superficie de 23 hectares. Une colline artificielle, alors dénommée Colline de Dix Mille Ans fut créée en 1420 avec les remblais provenant du creusement des douves de la cité impériale. Mais le parc fut également, en 1644, le tombeau du dernier empereur de la dynastie Ming, qui se pendit à un sophora alors que les Mandchous entraient dans la Cité Interdite. En 1655, le nom de Colline de Dix Mille Ans fut remplacé par Colline du Charbon car on y déposait le charbon utilisé pour chauffer la Cite Interdite. Ce parc, qui compte de nombreux pins et cyprès d’âge vénérable, offre une vue magnifique sur Pékin, en particulier sur la Cite Interdite et ses toits dorés.

Les visiteurs se pressent alors pour venir admirer et photographier les magnifiques cerisiers en fleurs qui font la célébrité du parc. Le parc comptait initialement 180 cerisiers, gracieusement offerts par le Japon. Ils sont au nombre de 2 000 environ aujourd’hui. Le parc constitue un agréable lieu de promenade.

pêcheurs ; les montagnes, yang, sont figurées par des monts dressés le long du flanc nord-ouest ; enfin, les végétaux (pins, bambou, lotus) évoquent le cycle des saisons. A noter que ce parc possède un mur d’escalade, ainsi qu’une grande aire de jeux pour enfants.

Adresse : 西三环中路10号望海楼, Hai Dian Téléphone : 8865 3804 Horaires : de 6h30 à 19h de décembre à mars, de 6h à 20h30 en avril, mai, septembre et octobre et de 6h à 21h30 de juin à août Tarif : 2RMB

Adresse : 景山公园, 1 Jingshan Qian Jie Téléphone : 6404 4071 Horaires : de 6h à 21 h d’avril à octobre, de 6h à 20h de novembre à mars Tarif : 2 RMB

S

itué dans le district de Haidian, à proximité de l’ancienne tour de la CCTV, le parc YUYUANTAN, vaut le détour, surtout au printemps.

A

ménagé en 1530 sur une superficie de plus de 20 hectares, le parc RITAN (ou parc du temple du Soleil) est longtemps resté le pendant du parc du temple du Ciel. Sa structure, un gigantesque autel circulaire, fait en effet écho à celle de Tian Tan. Les empereurs Ming et Qing s’y rendaient aussi pour procéder à des sacrifices. Il concentre toute la symbolique du jardin traditionnel chinois : l’eau, yin, est présente sous la forme d’un petit lac au centre du jardin, où viennent tenter leur chance les

Adresse : 日坛公园, 6 Ritan North Road Téléphone : 8562 2612 Horaires : 6h à 21h en hiver, 6h à 22h en été Tarif : gratuit

INFO PRATIQUE un pass annuel, permettant d’accéder à un grand nombre de parcs (parmi lesquels Tian Tan, Beihai, Jingshang, Ditan, Yuyuantan, le Palais d’été…) est disponible pour un coût de 200 RMB par personne (100 RMB pour les plus de 60 ans).

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 11


LES BALADES DU VIEUX PÉKIN Nelly Alix, Lucile Constant

Pékin est une ville transformée. On en vient parfois à se demander, avant de traverser périlleusement les huit voies d’une avenue ordinaire, ce qu’il reste de la mystérieuse capitale d’autrefois. Pourtant, des trésors du vieux Pékin récompensent encore les promeneurs qui se lancent à leur découverte.

L

a capitale a connu une modernisation relativement tardive – mais avec un élan redoublé. En 1920, quelques années après la chute de la dernière dynastie impériale, la ville comptait environ 1 million d’habitants. Il y a moins d’un siècle, Pékin était encore une ville fortifiée, partagée en plusieurs quartiers d’habitations : la ville intérieure (ou tartare) au nord, la ville extérieure (chinoise) au sud et en son centre la ville impériale qui elle-même ceignait la Cité interdite. Pourquoi parle-t-on de ville tartare pour désigner le quartier qui fut autrefois la ville mandchoue ? Il s’agit d’une erreur géographique. Tartare était le nom donné aux hordes conquérantes mongoles au Moyen âge, un nom emprunté au latin Tartarus, qui désigne l’enfer de Hadès dans la mythologie grecque. Pourtant, les Mandchous ne venaient pas du tout de Mongolie. Leur territoire est aujourd’hui devenu le Dongbei, au nordouest de la Chine. Lorsque les Mandchous installent la dynastie Qing à Pékin en 1644, ils conservent l’essentiel du système administratif et architectural hérité de leurs prédécesseurs chinois, les Ming. Ils décident par contre de protéger l’empereur en déplaçant la population chinoise au sud de la capitale, et en instaurant dans le vieux centre devenu exclusivement mandchou des quartiers militaires gardés par des bannerets. La ville impériale abritait quant à elle de nombreux ateliers et entrepôts, dédiés à l’approvisionnement au quotidien du palais. Le quartier en garde trace dans le nom de ses rues, comme la hutong de l’entrepôt de soie, la rue des réserves de cire, etc. Les parcs impériaux de Jingshan (la Colline de charbon), de Beihai et de Zhongnanhai – dont la jouissance était réservée à la famille impériale – faisaient également partie de cet ensemble. Les murailles de la ville impériale ont été les

12 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

premières à être démolies au nom de la modernisation urbaine en 1915, tandis que les murailles extérieures et leurs majestueuses portes, dont la mémoire est aujourd’hui marquée par les stations de la ligne 2 du métro, ont disparu définitivement dans les années 1960.

La muraille de la ville impériale à Beiheyan 1

Au nord-est de la Cité, Beiheyan est une longue rue paisible du centre-ville. Piétonne en son milieu, elle offre une agréable promenade ombragée aux passants et aux retraités qui aiment y tenir d’interminables parties d’échecs chinois. Sous son aspect quelque peu somnolent, l’artère cache un glorieux passé. Qui songerait que jadis coulait ici la rivière Tonghui, extension du Grand Canal ? Que la muraille de la ville impériale

1

construite par les Ming s’y dressait ? Si l’on se rend à son extrémité nord, à proximité de la station Nanluoguxiang, le passé revient à nous sous la forme d’un pan de mur de briques, recouvert de vermillon éclatant et couronné de tuiles jaunes : c’est un vestige de cette muraille impériale. Si vous vous promenez au sud de la ville, les murs Sud de la Cité impériale sont encore visibles le long de la grande artère Chang’an, à quelques pas de la porte Tian’an men. Au croisement des rues Beiheyan et Wusi, l’ancien site marquant l’histoire glorieuse de l’Université de Pékin, le « bâtiment rouge » (Honglou), a également été préservé. L’entrée est gratuite. Le lieu a été partiellement transformé en musée racontant le Mouvement du 4 mai 1919, jalon de l’histoire moderne du pays. On peut égale-

2


DOSSIER BALADES ment visiter les salles de classe spartiates où de grands lettrés tels que l’écrivain Lu Xun ont enseigné, et la bibliothèque dirigée par Li Dazhao, cofondateur du Parti communiste chinois, aux côtés d’un jeune assistant fraîchement arrivé de son Hunan natal, Mao Zedong. La réunion en ces lieux de professeurs et étudiants brillants donne naissance au mouvement de la Nouvelle culture dans les années 1920, qui œuvre pour la modernisation du pays en s’inspirant de la littérature et des sciences occidentales.

visiter gratuitement cette charmante demeure située à quelques pas de Wangfujing, où les passants posent à côté d’une statue en bronze de l’antihéros de son roman le plus connu, Le tireur de pousse-pousse.*

Guozijian 3

L’ancienne résidence de Lao She 2

L’un des tenants les plus emblématiques de ce mouvement à Pékin est l’écrivain Lao She. Né dans une famille mandchoue déclassée au tournant du 20e siècle, il grandit dans des conditions extrêmement modestes après la mort de son père, un garde du palais impérial, lors de la bataille mettant fin au siège des Légations étrangères et à la révolte des Boxers en 1900. Lao She devient malgré tout instituteur et part enseigner le chinois à Londres, où il est inspiré par l’œuvre de Dickens. Il se met à écrire des romans et des pièces en langue vernaculaire, comme Lu Xun, tournant le dos à la tradition des écrits en chinois classique compris uniquement par l’élite. Son œuvre est un long hommage à Pékin : il reprend ses expressions populaires, décrit avec humour et tendresse ses rues chaotiques et poussiéreuses, et fait la part belle au peuple modeste. Lorsqu’il rentre dans sa ville natale à la fin de la guerre en 1950, il s’installe avec sa famille dans une belle maison à cour carrée au 19 Fengfu hutong, ou « ruelle de l’abondance ». On peut aujourd’hui

sur pierre sur lesquelles sont inscrits les noms des lauréats du plus haut degré des examens impériaux sur six siècles. Un autre trésor du temple est sa forêt de stèles, véritable bibliothèque sur pierre, qui contient l’ensemble des treize Classiques – la sélection d’ouvrage sur lesquels les candidats étaient interrogés lors des examens mandarinaux. Dans le bâtiment central est exposée une collection d’instruments de musique anciens. Confucius et les grands penseurs confucéens sont représentés par des tablettes en bois, à la différence des divinités bouddhistes et taoïstes qui sont incarnées par des statues. Les bâtiments latéraux sont occupés par plusieurs expositions sur Confucius et sa pensée, appuyées par de nombreuses maquettes et sculptures de cire qui ne gagneraient pas un prix de muséographie, mais qui possèdent néanmoins une bonne valeur pédagogique. La visite se termine par l’Académie impériale. Construit en 1287, ce complexe a abrité la plus haute école de l’empire. Ses étudiants étaient sélectionnés parmi les meilleurs du pays pour suivre un enseignement de trois ans, dirigé par les plus éminents lettrés de la capitale, qui les préparaient aux concours mandarinaux et aux charges de l’État n

4 Au nord du dédale des hutongs, on arrive à Guozijian, l’ancien quartier des bannières bleues, la dernière rue ayant pu conserver ses quatre pailou. Ces portes ornementales furent pour la plupart détruites dans les années 1950 pour faciliter la circulation, malgré les efforts de l’architecte Liang Sicheng, qui souhaitait préserver le vieux centre et bâtir la nouvelle capitale administrative à l’ouest de la Cité impériale. Le pailou à l’entrée de Guozijian fait référence à l’ancien nom de la rue qui appelle à la perfection de la vertu, le devoir des étudiants qui apprenaient ici les classiques confucéens.

L’Académie impériale 4

Le temple de Confucius, l’un des plus beaux sites de Pékin, est également l’un des plus paisibles. Épargné par les flux de touristes qui défigurent certains grands lieux historiques de la capitale, c’est l’endroit idéal pour une reposante visite dédiée à la contemplation de l’architecture traditionnelle chinoise et d’arbres pluricentenaires. Si chaque grande ville chinoise possédait un temple consacré à Confucius, celui de la capitale revêtait une importance particulière. En effet, il était visité par l’empereur en personne, qui s’y rendait deux fois par an pour présider les principales cérémonies d’hommage au grand sage de l’Antiquité chinoise. Dans la première cour du temple, on peut admirer près de 200 tablettes

www.beijingbyheart.com Pour en savoir plus sur le vieux Pékin confucéen et la révolution littéraire des années 1920, rejoignez nos promenades historiques organisées chaque semaine !

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 13


Le 798 est en fait le numéro d'une usine immense dont les bâtiments ont été recyclés en ateliers, cafés et galeries.

Village d'artiste Heiqiao.

PROMENADE DANS LES VILLAGES D’ARTISTES À PÉKIN

PROJET DE RENCONTRES entre des artistes chinois et Pekin Accueil QUI JE SUIS ? Huang Li, Chinoise, mariée à

un peintre et écrivain français. Ingénieur de formation, j’ai vécu vingt-cinq ans en France, et nous sommes installés à Pékin depuis un an. J’ai exercé de nombreux métiers, dont chef d’entreprise, et j’organise désormais des échanges entre les cultures chinoise et française.

Li Huang

JE PROPOSE 3 visites guidées d’ateliers

d’artistes chinois d’ici à fin juin 2014. Rencontres et échanges avec les créateurs dans l’intimité de leur lieu de travail, au sein des zones d’artistes.

LES ARTISTES CHINOIS À VISITER :

SONG ZHUANG WEI Ligang : Peintre, calligraphe moderne HAN Sanzhi : Sculpteur, peintre et poète JIU CHANG SHANG Yang : Peintre (l’un des grands maitres de la scène chinoise actuelle) MA Ke : Peintre HEIQIAO SUN Ziyao : Peintre ZHANG Junling : Peintre HAO Li: Peintre Les artistes peuvent être remplacés s’ils ne sont pas disponibles aux dates prévues.

Contact : Li HUANG - Tél : 139 1171 4135 / Mail : lijys@yahoo.fr

14 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

Les villages d’artistes de Pékin sont un phénomène très singulier. A la fin des années 70, avec l’ouverture de la Chine sur le monde, les artistes commencèrent à réveiller une conscience de la liberté d’expression censurée par des années d’art au service du peuple.

U

ne des premières expositions d’art non officielle, intitulée « Stars », marqua l’histoire de l’art contemporain chinois. C’étaient les premiers artistes en « profession libérale » les premiers artistes libres. Plusieurs artistes de province diplômés des Beaux- Arts eurent envie de travailler à Pékin. En centre-ville, les logements sont très chers et les créateurs ont besoin d’un environnement calme. Pour ces raisons, les premiers d’entre eux louèrent des maisons chez les paysans à Yuanmingyuan dans la banlieue nord-ouest de Pékin. Ce fut le premier village d’artistes. La société chinoise est une grande famille collective. Les Chinois vivent rarement seuls. Les artistes n’échappent pas à cette mentalité. Ils se regroupent plus ou moins par affinités. Des copains de la même région arrivent, d'autres partent. Peu à peu, les villageois ont compris qu’il y avait

une opportunité pour eux. Des comités de village ont ainsi commencé à construire des bâtiments spécifiques tels que des lofts pour louer aux artistes. Certains artistes réputés ayant des moyens ont construit eux- mêmes des ateliers ou des espaces d’exposition. Ainsi se sont formés des villages artistes à Pékin et ses environs. Après le baptême du Yuanmingyuan, la fameuse usine 798 en partie désaffectée loua ses ateliers avec des loyers modérés aux artistes. Aujourd’hui, 798 est devenue la fenêtre de l’art contemporain chinois, mais l’augmentation des loyers a chassé les artistes vers l’est, laissant la place aux galeries, aux cafés et aux marchands du temple. Les « villages » se sont très vite développés autour de Pékin ; le plus grand est Songzhuang (plus de 7000 artistes en activité) suivi par Huanjie, Caochangdi, Heiqiao, Jiuchang, Yihaodi, Feijiacun, Donfeng etc…


DOSSIER BALADES Visite de l'atelier de Zhang Junling.

Visite de l'atelier de Ziyao. Ziyao dans son atelier.

Zhang Junling dans son atelier.

Un jour de février, sous un soleil radieux après dix jours de chape de plomb, nous avons visité un des villages d’artistes du nord-est de Pékin : Heiqiao. A 1 kilomètre du Musée du Cinéma, dans un périmètre de 2 hectares, il abrite des ateliers-logements où près d’une centaine d’artistes vivent et travaillent. Le comité du village a construit dans cette ancienne pépinière une douzaine de rangs de lofts autour d’un bassin. Le lieu est serein et bien entretenu. Nous avons visité les ateliers de Zhang Jun Ling et Sun Zi Yao. La rencontre dans l’antre de la création fut intime et chaleureuse. Un atelier n’a rien à voir avec une galerie ; c’est un lieu personnel, vivant, odorant, au désordre chargé de sens, un lieu en mouvement, marqué par le corps et l’âme de l’artiste. Les peintres ont parlé de leur passion pour l’art, de leurs ambitions et de leur philosophie de vie.

Nous leur avons posé des questions sur leurs peintures, leur pensée, la conception des toiles, etc. Les échanges ont été riches et spontanés. Zhang Jun Ling est un peintre du Henan qui, après une période de « peintures noires » où la solitude de l’être s’exprime dans des nocturnes profonds et poétiques, s’est lancé cette année dans une série « blanche » aux lisières de l’abstraction. Zi Yao est un jeune peintre que préoccupe la question du corps, souvent occultée de l’art chinois, et qui exprime avec fougue l’élan vital qui traverse l’humain dans de grandes toiles ; il évoque aussi l’amour, la femme et le couple. Nous avons fini la matinée à 798 en découvrant l’œuvre tendre, sensuelle et colorée de Hao Li, une femme mingong devenue une peintre aujourd’hui renommée, qui vend à New-York et en Allemagne ; ses peintures à la fois crues et sensibles au sujet de sa grossesse ont choqué en Chine. Les œuvres très différentes de ces trois peintres disent avec une force remarquable la pensée et la vie chinoise de notre époque, l’espace qui se dilate pour Jun Ling, l’énergie du corps pour Zi Yao, ou la relation mère enfant pour Hao Li – mais au sein d’un cadre artistique mondialisé. Ces peintres ont étudié l’art occidental d’aujourd’hui, tout en demeurant des créateurs chinois. Les mots sont faibles pour évoquer leurs toiles : c’est le propre des arts plastiques que de parler un langage sans mot. Ce sont des artistes ordinaires et exceptionnels à la fois. Ordinaires, parce qu’ils affrontent comme nous, parmi nous, la vie de tous les jours, les soucis et les joies du quotidien. Exceptionnels, pour leur contribution au paysage contemporain chinois, par leur talent, leur ténacité et le courage artistique qu’il faut pour transcender les difficultés de la vie. Li ‘Arts propose des visites mensuelles dans les ateliers d’artistes à Pékin. La prochaine visite aura lieu le jeudi 20 mars de 9h à 20h, et nous visiterons les ateliers de deux figures légendaires de l’art chinois, Mao Li Zi et Shang Yang. n

Visite de l'atelier de Ziyao.

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 15


Spécialiste du voyage individuel “A la carte”

C

M

Quel que soit votre projet de voyage en Chine ou dans le reste de l’Asie, les conseillers de voyages Asia mettront à votre service passion et connaissance du terrain pour construire le voyage de vos rêves. Ils partageront avec vous leurs coups de cœur et de nombreuses anecdotes personnelles.

J

CM

MJ

Contactez votre conseiller de voyage : Huiling REDON hlredon@asiabj.net ou hlredon@hotmail.com

CJ

CMJ

ASIA VOYAGES BEIJING OFFICE Room 603, Tower 1, Kunsha Center No.16 Xinyuanli, Chaoyang District 100027 Beijing

N

C

M

Y

CM

MY

Avec China Horizon Travel, vous voyagez autrement !

CY

CMY

CHINA HORIZON TRAVEL - votre agence de voyages francophone dans l’organisation des voyages sur mesure en Chine et en Asie sud-est. T +8610 8460 6867 F +8610 8460 4528 M +8610 188 1105 2299 E info@chinahorizontravel.com www.chinahorizontravel.com

16 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

K


UNE ESCAPADE À CHENGDE

DOSSIER BALADES

Julie Thézé

L’ancienne résidence d’été des Empereurs de Chine recèle de nombreux trésors et offre une tranquillité bienvenue bien loin du tumulte pékinois.

S

ituée à quelque 230 km de Pékin dans la province du Hebei, la petite (200 000 habitants seulement !) ville de Chengde a été choisie comme cité impériale par les Empereurs, ses températures plus clémentes et son paysage de montagnes proposant une alternative bienvenue à la canicule pékinoise. On peut s’y rendre en voiture, compter environ 3 heures de route, mais le voyage mérite d’être effectué en train, permettant, pendant les 4h30 de trajet, de vivre une expérience de voyage « à la chinoise », entre familles, baluchons, joueurs de cartes, vendeurs de nourriture et de joujoux qui arpentent les wagons dans une ambiance amicale et bon enfant.

Arrivés à Chengde, ne manquez pas l’incontournable palais impérial – connu sous le nom de Palais d’Été, entouré de son immense parc. Un conseil : y aller à l’ouverture, les visiteurs y étant toujours nombreux, pour avoir le plaisir de flâner dans les allées en savourant le chant des oiseaux et vous retrouver portés dans une atmosphère hors du temps. Le Palais impérial se compose de plusieurs bâtiments, où des expositions et pièces d’époque retracent la vie à la cour. Le Palais de l’Impératrice vaut tout particulièrement le détour, avec sa cour carrée et ses ailes dans le plus pur style des maisons traditionnelles chinoises. Un grand lac continue de parfaire à cette atmosphère paisible et bucolique, et font de ce site un lieu de pro-

menade et de découverte qui sera apprécié des petits comme des plus grands. Les richesses de Chengde ne s’arrêtent toutefois pas là. A visiter absolument, le temple Putuo Zongcheng -, réplique en version réduite mais toutefois aussi imposante qu’impressionnante, du Potala de Lhassa, se dresse majestueusement à quelques encablures du centre ville. Les abords du temple se perdent dans des chemins en pente plus ou moins douce, et l’on peut y admirer les montagnes alentours et la végétation chatoyante, avant de se hisser, au prix d’une ascension certes un peu ardue, mais dont l’issue vous le rendra au centuple, au niveau du Petit Potala proprement dit. Sur l’esplanade, vous dominerez la vallée et pourrez jouir, à perte de vue, du spectacle des montagnes où se dessinent les crénelures de la Grande Muraille. Les puristes constateront que ce Petit Potala n’est qu’une copie altérée de l’authentique – notez les fenêtres peintes en trompe-l’œil sur la facade -, il n’en reste pas moins qu’il offre une rencontre pour le moins saisissante avec la culture et les prestiges du bouddhisme tibétain. Outre l’École du Petit Potala, les alentours de Chengde proposent au visiteur curieux pas moins de 12 temples dont la construction remonte à la dynastie Qing. Parmi eux, le temple Puning – ou temple de la Paix Universelle - mérite incontestablement le détour, à la fois pour son architecture qui mélange les styles chinois et tibétain, et pour son immense bouddha de bois mesurant plus de 22 mètres de haut, et considéré comme la plus grande statue au monde du Bodhisattva. Simple d’accès, peut-être trop injustement méconnue, Chengde et son impressionnant patrimoine culturel et spirituel, est une destination idéale et dépaysante à seulement quelques heures de Pékin, à ne pas manquer lors de votre séjour pékinois ! n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 17


PRODUITS FINANCIERS FRANÇAIS ET INTERNATIONAUX INVESTISSEMENT S IMMOBILIER S EN FRANCE INVESTISSEMENT PLAISIR EN FRANCE ET EN ASIE

info@expatrimo.com www.expatrimo.com Expatrimo Advert 185x198mm.indd 1

18 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

05/11/2013 09:27


LAURENT FALCON ÇA VA DÉCOIFFER !

VIVRE À PÉKIN

Portrait

Christophe Rovan

Succéder à Éric, légende de la coiffure française à Beijing, voilà une gageure qui en effraierait plus d’un. Mais pas Laurent Falcon, qui s’apprête a relever le défi avec un enthousiasme volubile et quelques idées bien tranchées.

N

e coupons pas les cheveux en quatre, Laurent Falcon est d’abord un coiffeur émérite. Ce que l’on peut traduire par : un artisan, un créateur, un confesseur, parfois un psychanalyste, et même, mais plus rarement, un sauveur. Bref, à part le médecin et le curé de famille, personne ne remplit un rôle aussi vaste. Laurent Falcon ne rechigne pas à la tâche, au contraire. Il aime manifestement les gens et manie l’humour aussi bien que le ciseau. Il est affable, attentif, un poil bavard, comme souvent ses confrères, et sait comprendre, entre deux confidences, ce que désirent vraiment ses clientes. Sans doute fautil cela, plus une bonne dose de courage et autant d’inconscience, pour reprendre, à Sanlitun, le salon d’Éric qui, pendant près de deux décennies, a donné le ton de la coiffure pékinoise. Mais l’homme entend se glisser dans le fauteuil sans état d’âme et sans faire de vagues. D’abord parce qu’il a une clientèle a préserver et ensuite parce qu’il préfère séduire et convaincre. « A 44 ans », explique-t-il, « je n’ai plus grand chose à prouver. Je n’ai pas besoin de me faire mousser. Mon expérience parle pour moi ». Il est vrai que ce vincennois bon teint a eu plusieurs vies. Titulaire d’un CAP, puis du brevet professionnel, il devient d’abord professeur de coiffure. Embauché par Jean-Louis David, le pape de la coiffure parisienne puis par Franck Provost, la star montante, il fait ses humanités auprès de clientes raffinées et exigeantes qui titillent sa technique autant que ses qualités d’écoute. « J’ai bien aimé cette période. Nous étions un petit groupe de jeunes coiffeurs à aider Provost dans son ascension. C’était David contre Goliath ». Où, plus exactement, David contre (JeanLouis) David. Il commence aussi à faire du studio et à intervenir sur

un coiffeur. D’abord réticent, il finit par accepter, bluffé par ses shows et son énergie. Il va l’accompagner pendant près de 10 ans … Provost, qui ne l’a jamais perdu de vue, le contacte pour l’envoyer en Chine. Laurent Falcon coiffe d’abord à Shanghai, pendant un an, puis rejoint Beijing en 2002. Las, des désaccords persistants avec la direction locale du groupe le force à tirer sa révérence. Il a plus de 40 ans, un savoir-faire et une expérience reconnus. Il est temps pour lui de voler de ses propres

“ des shows, ce qui lui donne une nouvelle dimension. Il participe a plusieurs émissions de télévision pour coiffer invités et animateurs, ainsi qu’a des comédies musicales. Le job est exaltant mais harassant et ne lui donne aucun répit. « J’étais jeune aussi. Je ne savais pas doser mes efforts ». Saturé de coiffure, il finit par quitter Provost pour se ressourcer. Mais le destin ne lui en laisse pas le temps. Il rencontre la chanteuse Laurie qui cherche

A 44 ans, je n'ai plus grand chose à prouver. Je n'ai pas besoin de me faire mousser. Mon expérience parle pour moi."

ailes. « C’était vraiment paradoxal », explique-t-il. « Car si je n’avais pas été obligé de quitter Provost, je n’aurai sans doute pas songé à créer ma propre entreprise ». Il réfléchit pendant un an avant de se lancer et d’ouvrir un petit salon à Guomao. L’endroit est à l’image de son créateur : simple, élégant, plutôt sobre et sans chichis. Au rez-de-chaussée, un bel aquarium et une dominante de bleu incitent à la douceur et à l’abandon. L’on vient ici pour se relaxer et prendre soin de soi. A l’étage, le maitre officie. Cela n’a rien de théâtral. Un petit espace en rondeur, protégé par un rideau, qui préserve l’intimité mais aussi la concentration. Lorsqu’il coiffe, Laurent Falcon débranche son téléphone. Pas question de laisser les éléments extérieurs perturber la complicité qui se noue entre le coiffeur et son modèle. Et c’est bien cet esprit la qu’il va tenter d’imposer a Sanlitun la cosmopolite : un zeste de calme et de beauté dérobés a la tourmente de la vie quotidienne. n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 19


L'ANNÉE DU CHEVAL À CHEVAL ! Flore Delourme

S’il est un sport incontournable en Chine cette année, c’est bien l’équitation, et pour cause !

U

ne aubaine, car nous avons découvert un nouveau club, le Huijia Equestrian Club (HEC), ouvert il y a peu au nord de Pékin ; à la genèse de sa création, la passion d’un chinois, directeur d’école, pour le cheval et l’équitation : qu’à cela ne tienne, il fait construire à côté de son établissement, dans la ferme bio qui alimente son école, un club dit « à la française », tel ceux qu’il a eu l’occasion de visiter dans notre beau pays. Il en confie la gestion à Vanessa VANDEVRAYE, une experte en la matière ; depuis, les choses ont bien pris forme, à force de ténacité et d’exigence ; dans l’école Huijia Private School d’ailleurs, l’équitation est une matière obligatoire au programme et les enfants arrivent par flopées pour leurs reprises ! Vanessa est la personne qualifiée pour ce projet ; en effet, avant d’arriver à Pékin, elle a mené des entreprises de ce genre aux Etats-Unis, et plus récemment au Togo.

20 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

Originaire de Dordogne, les projets fous, ambitieux, et aux confins de la planète semblent être sa marotte ! Accompagnée de son mari et de leur fille de 7 ans, elle ne compte pas ses heures, depuis 2 ans, pour maintenir le club à un niveau d’exigence tout français… Le résultat est là : les écuries sont resplendissantes, la carrière extérieure magnifique, et le manège couvert (30x70 mètres) est une prouesse technique : il est abrité sous un dôme immaculé, gonflé par air pressurisé, chauffé l’hiver, rafraichi en été ; l’air est de plus filtré, pour le bienêtre des chevaux et des cavaliers, signe de la modernité des lieux. Le personnel est souriant, aimable, il entretient le domaine à la perfection sous le regard attentif et exigeant de sa gestionnaire. Le club est d’autre part affilié à la Fédération Française d’Equitation (FFE) ; cela permet, c’est unique en Chine, de passer les galops (les différents niveaux d’équitation,

qui vont de 1 à 9, avec des exigences graduelles). On peut aussi y apprendre le saut d’obstacles ou le dressage, la voltige, l’attelage, et même l’initiation au polo. Si Vanessa et Joël, son mari, offrent des cours d’équitation en français, certaines reprises sont aussi assurées par des moniteurs chinois (en anglais ou chinois), triés sur le volet et formés en interne aux exigences de l’équitation « à la française ». Le club propose par ailleurs d’organiser des stages durant les vacances scolaires, et peut même accueillir en pension complète des groupes dans son dortoir (68 places). Dans les écuries, on trouve autant de chevaux importés que de chevaux sélectionnés en Chine, au total une trentaine. D’Europe sont arrivés des Fjords, adorés des enfants et de tout le personnel du club, des pures races Espagnols, des purs sang anglais, des cobs normands... Les chevaux que Vanessa a sélectionnés en Chine sont demi-sang. Tous sont indiqués pour la plupart des activités équestres, et 3 d’entre deux sont en dressage haute école, la spécialité du club. Une quinzaine de poneys Shetland a aussi trouvé place dans les écuries, et grâce à eux, dès 3 ans, les enfants peuvent s’initier à l’équitation dans le cadre du programme « Baby Poney ». Côté prix, c’est transparent et somme toute assez raisonnable : après s’être acquitté de la licence FFE (200 ¥), on achète des packs d’heure (10h pour 2.800 ¥, 50 pour 9.800 ¥, …) auxquels s’ajoute le coût du moniteur. De ce côté, plusieurs options sont proposées : moniteurs français (400 ¥) ou chinois (de 120 ¥ à 180 ¥ selon le niveau d’enseignement demandé). Les leçons sont généralement prises en one to one mais des cours en petits groupes peuvent être mis en place sur demande. A une petite heure de distance de Sanlitun, 45 minutes du Lido, HEC n’a rien à envier aux clubs hippiques de l’Oise ou de Normandie. C’est aujourd’hui, en bref, LA bonne option équitation à Pékin ! n

CONTACTS Huijia Equestrian Club

Accueil en chinois ou anglais : 157 12 85 04 12 Accueil en francais : 183 01 40 09 63 Internet, lien par le site de l’école Huijia Private school : http://www.huijia2000.com/sc/extra_ curricular/summer_camp_children


KATHRIN VON RECHENBERG L’HYMNE À LA SOIE

VIVRE À PÉKIN

Portrait

Christophe Rovan

Qui connaît la Soie de thé ? Cette ancestrale technique de teinture du tissu, encore pratiquée dans le sud de la Chine, vit une seconde jeunesse à Beijing grâce a une audacieuse styliste bavaroise.

L

e tissu est noble, ferme. On lui devine des reflets de métal sombre. Dans la lumière, il ressemble parfois à un vieux cuir tanné. Au touché, il est tendu, un poil rêche, si éloigné des douceurs aseptisées du coton industriel. Sans doute est-ce cette austérité naturelle qui a séduit Kathrin von Rechenberg. En 1996, la jeune styliste, parfaitement francophone, achève son compagnonnage à Paris, la ville « qu’il fallait choisir lorsque l’on s’intéresse au modélisme en 3D». Elle a été apprentie couturière, puis première main qualifiée chez Jacques Fath. Elle y a affirmé son gout pour l’espace et la matière. « Je me suis toujours sentie plus sculptrice que dessinatrice », explique-t-elle. Au cours, d’un voyage à Taiwan, elle découvre la Soie de Thé. Elle est tout de suite captivée par ce rendu métallique et droit qui pourra servir son sens des volumes. « Alors,

Je me suis toujours sentie plus sculptrice que dessinatrice."

j’ai étudié cette technique. C’était incroyable ! », raconte-telle avec l’enthousiasme des débuts. « La teinture de base vient d’une décoction de Shu Liang, une sorte de racine tuberculeuse que l’on trouve dans le sud chinois. Il faut plonger de large bande de tissu, pure soie ou mêlée avec du coton, dans des cuves emplies de cette mixture, puis laisser le tissu reposer. Et pour que les pigments soient bien fixés, il faut répéter cette opération plus d’une quarantaine de fois ». Les couleurs d’origine sont mordorées et cuivrées, rouges et brunes, chatoyantes, selon qu’elles restent plus ou moins longtemps exposées au soleil. Sous les ciseaux de Kathrin, elles deviennent autant de créations, vestes, robes ou chemisiers, aux formes mo-

dernes, puissantes et épurées. Certaines sont beaucoup plus sombres, presque noires, et paraissent comme des plaques de métal à peine polies. « Dans ce cas », explique Kathrin von Rechenberg avec gourmandise, « nous avons badigeonné les bandes de tissu avec une épaisse boue ferrugineuse avant de les laisser reposer ». Le résultat est étonnant. Le tissu paraît raide et solide. Il est en réalité très fin. « Et il ne colle pas à la peau, c’est pour cela que les gens du sud l’utilisent en pleine chaleur ». En 2000, la jeune styliste décide de s’installer à Beijing. Sa boutique/atelier, non loin de Dongzhimen, est parfaitement en ordre (logique pour une allemande, diront les esprits taquins). Elle n’en ruisselle pas moins de lumière et de couleurs. Et si l’on sent bien que la maitresse des lieux n’a pas de temps à perdre avec les cotillons, l’humeur est à la contemplation mais surtout à l’exaltation de toutes les matières. Dans un coin, de grandes plantes vertes jouent avec les rayons du soleil et projettent leurs ombres au dessus des robes. « J’aurais aimé être jardinière », glisse Kathrin. Et l’on sent aussi dans ses créations, cette envie d’utiliser et de canaliser l’énergie qui bouillonne, cet appétit d’alchimiste. A l’instar de Baudelaire qui voulait transformer la boue en or, Kathrin, plus modestement, transforme la matière en élégance. Ses clientes, chinoises et étrangères, ne s’y sont pas trompées, qui se bousculent pour porter ses jupes fusions et ses vestes aux allures de métal. Elles y retrouvent tous les atouts de la modernité et un zeste de cette grâce courtisane qui devait souffler au siècle dernier sur la cour impériale. L’intéressée en sourit avec modestie. Si elle évoque sa démarche avec fougue et passion, elle n’aime manifestement pas se mettre en avant. Mais toutes celles qui la portent savent que Kathrin von Rechenberg est aujourd’hui, avec la Qingdao, l’un des plus bels exemples du mariage réussi entre les cultures germanique et chinoise. n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 21


Publireportage

NICOLAS FAVARD JOAILLIER www.nicolasfavard.com

On considère souvent le bijou comme un simple accessoire de mode mais il est en fait beaucoup plus singulier que cela. C’est ce petit objet, qui fait parti de nous, miroir de notre personnalité, parfois symbole de statut social ou talisman que l‘on transmet, que l’on offre, que l’on garde. Il naît toujours d’une histoire et c’est à cela que Nicolas Favard se dédie : donner vie à cette histoire.

I

nstallé à Pékin depuis 2004 Nicolas Favard crée des bijoux de façon artisanale. Il vous accueille dans son atelier boutique derrière le village nord de Sanlitun. Là, il façonne les métaux précieux, ajuste et serti les pierres pour réaliser des pièces uniques sur mesure, ou pour les présenter dans sa boutique. La boutique, lieu d’exposition et de découverte, où l’on tourne autour de colonnes ajourées qui laissent voir les bagues, boucles d’oreilles, pendentifs, broches où les matières se mêlent aux idées et aux sens. A cette galerie succède l’atelier. Sur les établis de bois, chalumeaux et autres petits outils sont maniés avec patience et dextérité afin de créer et réparer les bijoux. C’est un lieu où Nicolas Favard et ses clients imaginent ensemble un bijou, la manière dont la ou le client(e) veut le porter, les couleurs, les matières, les volumes souhaités. Nicolas Favard esquisse des maquettes pour donner une idée en 3 dimensions de la pièce finale. Nicolas Favard a commencé la bijouterie-joaillerie en 1996 à La Rochelle. Après 5 années d’apprentissage traditionnel où il pratique la bijouterie, la joaillerie, le sertissage et la gemmologie il part à Paris suivre des cours de création contemporaine du bijou. Il travaille ensuite au Vietnam dans un atelier de taille de diamants puis en tant que designer pour la section

22 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

bijoux fantaisies d’une entreprise de décoration. En 2004, il s’installe en Chine, à Pékin où il monte son atelier et ouvre une boutique en 2008. Nicolas Favard est également intervenant dans l’enseignement de la bijouterie à l’académie des beaux arts de Pékin (CAFA). Il explique : “Le marché de la bijouterie a évolué rapidement ces 30 dernières années, la Chine est passée du badge Mao

“ CONTACTS La boutique est ouverte tous les jours de 11h à 19h30. Tel : +86 (0)10 64 13 08 18 Add: Sanlitun Bar Street, North 28. Email : contact@nicolasfavard.com Pour plus de renseignements : www.nicolasfavard.com

Ma clientèle est internationale avec une majorité de Chinois qui apprécient de plus en plus le côté pièce unique."

à l’alliance Cartier et ces changements ont apporté une nouvelle façon de vivre, de s’habiller, d’être. Le bijou y tient maintenant une place importante. Ma clientèle est internationale avec une majorité de Chinois qui apprécient de plus en plus le côté pièce unique, personnalisée, fait main. Le port des grandes marques, toujours présent, est maintenant accompagné d’accessoires de designer, de pièce d’artisanat pour se distinguer et créer son propre style. Chaque client apporte sa perception, sa culture, ses envies et son travaille consiste à les mettre en forme. C’est un travail essentiellement basé sur le dialogue et la confiance.” Faites vous plaisir, faites lui plaisir, Nicolas Favard sublimera vos envies. n


CHONGQING LIU CHONGHUA A SIX CHÂTEAUX...

L

’histoire se chargea de le rappeler aux réalités : durant la Révolution culturelle, il dut creuser des fossés, entre autres corvées. De ces années de chien, il contracta une fièvre de revanche, celle de créer par lui-même. Dès 12 ans, après l’école, il allait avec son frère gagner trois sous auprès des propriétaires d’un four à charbon de bois. A 16 ans, il vendait des oranges. A 24 ans, en 1979, s’étant initié en autodidacte aux arcanes des bains argentiques et de la chambre noire, il ouvrait son premier studio photo, bientôt suivi du second et du troisième. Il y serait encore, si la mairie n’avait fait fermer ses salons, sur demande de concurrents publics jaloux de son succès. C’est en avril 1983 que germa l’idée de génie, celle qui propulse tout milliardaire. Un copain l’avait invité et régalé d’un gâteau chimique et fade mais pas cher, à 8 mao. « Euréka, le voilà mon tremplin pour la gloire ! » se dit-il. Avec deux associés, Liu lança Watson Park, sa pâtisserie aux 7 employés, un tricycle de livraison et un petit local loué. Liu ne doutait de rien, et se voyait un peu trop vite arrivé. En juin, l’affaire avait perdu 2000¥ à cause d’un mauvaise gestion—un pactole pour l’époque ! Les conditions de travail étaient précaires : une explosion au gaz causa un mort et un blessé parmi son personnel. Il emprunta plus de 10.000¥ pour payer les soins et les obsèques, et pour compenser les familles.Mais l’inspection de sécurité alimentaire l’avait à l’œil désormais. Elle débarqua a veille de la fête nationale, au moment où la PME chargeait des centaines de gâteaux pour les vendre sur son stand. Les agents prélevèrent la marchandise et posèrent les scellés. Quand ils revinrent le surlendemain pour donner le feu vert (ayant vérifié que la pâtisserie était aux normes), toute la fournée était rassie, et l’occasion perdue... Ce fut le moment que choisirent les associés pour se sauver. Watson Park avait alors 70.000¥ de dettes. Et pendant tout ce temps, tiquait la pendule des intérêts du prêt usuraire, 10% par mois. A une telle série noire de

VIVRE À PÉKIN

Eric Meyer

En 1965 dans sa banlieue grise de Chongqing, le petit Liu Chonghua trompait l’ennui en rêvant de fées et de princes dans leurs châteaux.

galères, n’importe qui aurait baissé les bras. Mais pas Liu Chonghua. Avec son certificat d’hygiène, il obtint de la banque 30.000¥ en cash, lui permettant de se refinancer à bon prix. Il put ainsi recruter un pâtissier En 10 ans, bien entouré, il se créa des contacts, trouva de nouveaux clients, inventa des gâteaux haut de gamme qui se vendent « comme des petits pains » (ou presque !) malgré leur prix (jusqu’ à 8888¥ la pièce). professionnel. L’usine (digne du roman "Charlie et la Chocolaterie", cf photo à gauche) fait 30.000m² et le parc qui l’entoure 120.000m². Ses 1.000 employés cassent chaque jour 20 millions d'œufs dans 10 tonnes de farine, tandis que sortent de la chaîne 250 000 pièces de toutes tailles et de prix, écoulées dans ses 700 points de vente à travers le Sichuan (cf photo au-dessus). Liu est devenu le symbole de réussite. L’histoire s’arrêterait là, si Liu n’avait décidé, maintenant qu’ il en a les moyens, de « ranimer un rêve d’enfance » (重溫舊夢 chóng wēn jiù mèng) : il se mis à construire

des châteaux, ni de cartes ni de sable, mais de brique et de béton. Il en a déjà six, tous différents, qui lui ont coûté 100 millions de ¥. Ils sont inspirés de Neuschwanstein (de Louis II de Bavière), Chenonceau ou la Sagrada Familia de Gaudi à Barcelone. Les murs sont encore vides (Liu s’intéresse plus à la vue qu’aux intérieurs). Ceci n’empêche de nombreux visiteurs, du simple curieux aux futurs mariés de venir profiter du décor romantique pour quelques photos. Son grand regret : l’administration ne lui a jamais pardonné de l’offenser par ses extravagances et a fait abattre une arche de 16 mètres de haut en 2011. Et il reçoit des menaces de mort : à cause de lui, le prix du foncier au Sud-Ouest de Chongqing ne cesse de grimper ! Mais qu’importe - Liu persiste et signe. Sa cerise sur le gâteau sera les six nouveaux châteaux qu’il médite, un « Windsor» notamment. Ce qu’il veut, c’est « couper le souffle au monde ». Moins par envie d’étaler ses richesses, que par générosité au service du peuple. « La Chine a besoin de châteaux, s’écrie-t-il en envolée lyrique, comme un ferment d’une culture pluraliste. Une ville n’a pas besoin que de cubes pour dormir, mais aussi de rêves, comme le gâteau a besoin de levure, pour faire monter son avenir ». n

Extrait du Vent de la Chine N°2 du 10/01/2014 www.leventdelachine.com

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 23


International SOS vous accueille dans sa Clinique de Pékin Médecin généraliste, pédiatre, dentiste et psychologue francophones • Services d’ophtalmologie • dermatologie • gynécologie, • kinésithérapie • ORL • orthopédie disponibles en anglais Rendez-vous : 6462 9112 Centre d’assistance 24/24 : 400 818 0767 Urgences : 24h/24 7j/7 www.clinicsinchina.com

24 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014


PÉKIN HISTORIQUE L’HISTOIRE DE LA PRÉSENCE DES EUROPÉENS À PÉKIN ET AU NORD DE LA CHINE

UN NOUVEL ORDRE CHEZ LES PÈRES ET LA FIN D’UN RÈGNE Charles Lagrange

Une passation de pouvoir

Dès que Monseigneur Raux prit ses fonctions, une entente cordiale s'établit entre certains des missionnaires Jésuites et leurs successeurs. D’autres par contre subirent le changement avec beaucoup de peine. Un ce ceux qui soutenait les lazaristes, le père Bourgeois, se plut à leur rendre l’éloge suivante : « On a donné notre mission à ces MM. de saint Lazare... Ce sont de braves gens : ils peuvent être assurés que je ferai tout mon possible pour les aider et les mettre en bon train. ». Après leur arrivée, il écrivit : « MM. les missionnaires, nos successeurs, sont des gens de mérite, pleins de vertu et de talents, de zèle et de bonne société. Nous vivons en frères ; on ne sait pas si ce sont eux qui vivent en jésuites, ou nous en lazaristes ». Monseigneur Raux, aussitôt installé, s'appliqua avec ardeur à l'étude des langues chinoise et manchoue, dans lesquelles il ne tarda pas à faire de si rapides progrès, qu'il composa une grammaire et un dictionnaire en tartare, et remplaça le Père Amiot comme interprète. Il fut présenté à la cour par le père Bourgeois, qui écrivit peu après à ses confrères : « Ses talents ne tardèrent pas à lui donner la réputation d'un homme du premier mérite. » Son tact et sa prudence, son caractère facile et bienveillant, ses qualités extérieures, sa haute taille, ses manières nobles, en imposaient aux gens du peuple et ne plaisaient pas moins aux princes et aux dignitaires de l'empire. Il fut d'abord nommé assesseur, puis, quatre ans plus tard, président du tribunal d'astronomie, après le père Espinha, mort en 1788. Il fut le premier Français élevé à cette dignité, et il se servit de son influence à la cour et de ses bonnes relations avec les mandarins pour venir en aide aux missionnaires des provinces détenus dans les prisons du pays. Ainsi, en Novembre 1785 il parvint à faire libérer dix-huit missionnaires Européens qui officiaient dans les provinces du Shaanxi, Shandong et Sichuan et qui avaient

Qianlong, Jiaqing et Heshen

été amenés à Pékin l’année précédente et incarcérés. Six d’entre eux moururent « dans les chaines », dont le Vicaire apostolique du Shaanxi Monseigneur della Torre, le père Atho, un franciscain italien, et deux Français, les Pères Devaut et Delpont, des Missions Étrangères. Les survivants, dont les Pères des Missions étrangères de Saint Martin et du Fresse, furent amenés au Pétang pour y être soignés avant d’êtres envoyés à Macao.

La fin d’un règne

Le plus grand désir de l’Empereur Qianlong avait toujours été d'égaler, par la durée de son règne, son illustre aïeul Kangxi, qui avait occupé le trône pendant soixante années. Ses vœux furent satisfaits ; et il se montra fidèle à un serment qu'il avait fait, d'abdiquer la couronne s'il parvenait à ce terme. C'est ce qu'il exécuta le premier jour de l'année 1796, en remettant par une déclaration qui fut rendue publique, les sceaux de l'empire à son fils, lequel donna à son règne le nom de Jiaqing ou suprême félicité. A cette occasion, Heshen, un protégé de Qianlong avec

qui selon la rumeur publique il aurait eu des relations incestueuses et qui l’avait hissé au rang de Ministre, fut sommé de se suicider. Grâce à ses fonctions, sa famille et lui-même avaient puisé dans les coffres de l’état à tel point que sa fortune fut évaluée à 1.5 Milliard de Dollars de notre époque. L’inventaire de ses possessions confisquées firent état de bâtiments totalisant 3000 chambres, 117 banques ou officines de prêts sur gages, 100.000 pièces de porcelaine fine, 460 horloges de facture Européenne, 1 tonne d’or, 28 tonnes d’argent,….. Quoique les missionnaires et les chrétiens de la Chine eussent beaucoup à se plaindre de l'empereur Qianlong, sa mort allait cependant leur causer de grands regrets car son successeur, qui était ouvertement hostile au christianisme, allait le poursuivre sans relâche et déchaîner contre lui les plus violentes persécutions. Des mauvaises nouvelles vinrent de France: la Révolution avait supprimé tout support financier. Sans ressources et méprisés par l’Empereur, la survie de la Mission de Chine se retrouva menacée et c’est ce que nous verrons dans un prochain article… Restez branchés ! n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 25


Publireportage

COMMENT BIEN PRÉPARER SON DÉMÉNAGEMENT Nicolas Ithurburua

Chaque année, entre 700 et 1000 Français installés à Pékin retournent en France. De nombreuses familles choisissent de partir à la fin de l’année scolaire. Cette période particulièrement intense demande de l’organisation. Voici quelques conseils pour bien préparer votre déménagement et éviter les surprises de dernière minute. Vérification du statut

utilisés dans des villes comme Paris, Bruxelles ou Milan.

Les personnes détentrices d’un permis de résidence peuvent déménager leurs effets personnels en présentant leur passeport ainsi que leur permis de travail. Il est très important de ne pas faire annuler son permis de travail avant d’avoir obtenu le permis d’exportation par les Douanes chinoises. Les conjoint(e)s peuvent également obtenir un permis d’exportation à partir du moment où leur passeport contient un permis de résidence en cours de validité.

Dédouanement

Régulations et restrictions

Il existe peu de restrictions pour les déménagements depuis la Chine. La principale concerne la nourriture périssable et les organismes vivants, comme les plantes. Les matières ou liquides inflammables tels que l’alcool ne peuvent être expédiés. Des pots de départ seront à prévoir pour les collectionneurs de vin! L’expédition des véhicules à moteur est possible mais elle suit une législation compliquée. Si vous faites l’acquisition d’une moto ou d’un side-car, vous devrez probablement vous en séparer avant de quitter la Chine. Un bon nombre d’expatriés tombent sous le charme des meubles et objets de décoration traditionnels chinois. Ces derniers sont soumis à une réglementation qui s’appuie sur la date de fabrication et le matériau utilisé. Qu’il s’agisse d’un objet authentique ou d’une réplique il est recommandé de le faire inspecter. Une fois son exportation approuvée par le Bureau de Contrôle des Antiquités de Pékin, il est estampillé d’un sceau valide pendant 2 mois.

Évaluation du volume

Pour évaluer de manière rigoureuse et professionnelle le 26 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

volume à déménager, il est préférable de faire appel à une société internationale de déménagement. Les sociétés qui, comme Allied Pickfords présentent le label FIDI (Fédération Internationale des Déménageurs Internationaux) offrent les meilleurs gages de compétence et de sérieux. Elles sont préparées à répondre aux attentes d’une clientèle internationale exigeante.

Chaque pays possède ses propres règles d’importation. La France permet l’entrée sur son territoire d’effets personnels sans les soumettre à des taxes à l’importation si : - L’expéditeur a séjourné au moins 12 mois hors de France. - L’ensemble de la cargaison ne sera pas revendu pendant les 12 prochains mois. - L’expéditeur emménage dans sa résidence principale en France. - Les effets personnels ont tous été achetés il y a au moins 6 mois. - La cargaison arrive dans les 12 mois qui suivent l’arrivée de l’expéditeur. Cela va sans dire mais les Autorités Douanières voient d’un très mauvais œil l’importation de contrefaçons: gare aux DVD pirates et à la maroquinerie imitée! n

Expédition et livraison

Depuis Pékin, un déménagement pour la France, par voie maritime - porte à porte - prend en général 6 à 7 semaines. Notez que la livraison dépend de l’accès à la résidence à destination. Dans les grandes villes européennes, il est courant qu’une autorisation de stationnement soit nécessaire. Des monte-meubles extérieurs sont régulièrement

POUR TOUTE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE : Nicolas.Ithurburua@alliedpickfords.com.cn Tél : + 86 139 11 10 50 74


PÉKIN LECTURE

COUP DE CŒUR LECTURE Julie, notre informaticienne « de choc » au sein de l’équipe de Pékin Accueil, nous livre ici son coup de cœur lecture. Si comme elle vous avez été emporté par une lecture et que vous souhaitez la partager, cette page est pour vous !

CERTAINES N’AVAIENT JAMAIS VU LA MER de Julie Ostuka

Ce roman de l’auteur américaine d’origine japonaise Julie Ostuka relate un pan méconnu de l’histoire des Etats-Unis : celle de ces milliers de Japonaises qui, à partir du milieu du 19e siècle, quittèrent le sol nippon pour l’inconnue d’un mariage avec un travailleur japonais émigré sur le sol américain. L’auteur y retrace le destin tragique de quelques unes de ces femmes, quittant, en 1919, les rives de leur Japon natal, pour une douloureuse et terrifiante traversée qui les conduit sur les côtes californiennes,

où les attendent leurs maris, épousés par procuration. On y lit la détresse de ces femmes arrachées à leurs racines, la douleur de l’exil, la peur de l’inconnu et les incompréhensions culturelles – comment les Américains ne voient-ils pas le lapin dans la lune ? –, leurs désillusions. On y découvre, aussi, leurs joies et leurs faiblesses, leurs espérances, leurs réussites. Julie Ostuka chemine avec ses femmes, relatant, à la première personne du pluriel, les maternités, le travail aux champs ou dans les petits commerces des villes, les contacts – ténus mais réels – avec les Yankee, les enfants dont la double culture les leur rend parfois étrangers, les traditions qui perdurent, celles dont on s’écarte, jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, qui donne un coup d’arrêt aussi brutal que définitif à ces existences passées dans l’ombre à la construction d’une vie meilleure. Cet hommage sans emphase de Julie Otsuka se lit d’une traite, à la manière d’un témoignage polyphonique, où les anecdotes de la vie quotidienne révèlent en creux l’âpreté d’une existence faite de labeur et de persévérance. Paru en 2012, Certaines n’avaient jamais vu la mer a reçu le Pen Faulkner Award et le prix Femina étranger. n

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 27


LES BONNES ADRESSES DE FLORE

S

ITINÉRAIRE GOURMAND ET ENSOLEILLÉ

’il est une chose agréable au printemps, c’est bien de profiter des douceurs du soleil lorsqu’il pointe son nez, timide ou pas, à travers les nuages, les arbres, et le reste… Pékin n’est pas particulièrement connu pour ses terrasses et ses parcs, pour sa verdure en un mot ! Il est néanmoins de bonnes adresses que les initiés se passent sous le manteau, en voici quelques-unes à tester.

ALAMEIDA

Dans la gamme des restaurants chinois, nous retenons LE DALI, est assez connu des étrangers de Pékin ; avec son menu unique de cuisine du Yunnan, il est l’endroit idéal pour une soirée entre amis ou à deux, et pour une découverte de la cuisine de cette région du sud. La cour a un charme fou, et il est situé à proximité de Nanluoguxiang, une aubaine pour continuer la soirée dans une autre ambiance ! Dans Sanlitun, la bonne adresse

CAFÉ SAMBAL

42, Sanlitun Lu Menu autour de 100 ¥ 150-200 ¥ à la carte

43, Doufuchi Hutong Jiugulou dajie Carte environ 300 ¥

BOCCATTA

2, Qianmen (rue piétonne au sud de Tian’anmen) Menu à 300 ¥, Carte env. 450 ¥

Sanlitun Lu Carte autour de 80 ¥

28 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

CAPITAL M

du jour c’est LE NOODLE BAR qui se trouve dans le courtyard 1949 ; le restaurant, minuscule, propose aux beaux jours de grandes tables en extérieur dans un jardin commun aux restaurants de cette zone ; la carte là aussi est très simple, et l’endroit réellement agréable. Dans le quartier de Gongti, la bonne adresse du soir, c’est LE QUAI ; outre le bâtiment, une maison traditionnelle de l’Anhui, la terrasse offre aussi un intérêt particulier avec sa vue sur l’eau ; la cuisine est aux mains d’un jeune chef très créatif, qui n’en finit pas d’étonner. Enfin, il faut retenir LE WANGJINH YIHAO, un restaurant dans une ancienne cour carrée qui servait d’escale à la cour impériale de retour de Beidahe ; l’adresse est très prisée au printemps, et particulièrement à la floraison du magnifique pommier central, mi-mai. La cuisine est de Chongqing, donc plutôt épicée. A noter aussi LE XIHEYAJU dont le canard laqué vaut bien un DaDong, le jardin en

DALI

Gulou Dongdajie 67 Xiaojingchang Hutong Menu à 200 ¥

plus ; LE LUOGU DONG TIAN, aux couleurs du Sichuan dans Nanluoguxiang, a une très belle terrasse ; LE XINJIANG FENGWEI propose quelques tables en terrasse l’été, et des spécialités de cette région de la Chine, avec un assortiment de bières de la région ; enfin, LE XIAO WANG FU, dans le parc Ritan, offre une vue, du toit-terrasse et à l’ombre des arbres, particulièrement agréable. Quelques restaurants asiatiques au sens large proposent aussi des espaces en extérieur, tels que LE LIME, à Central Parc, pris d’assaut aux beaux jours par les cols blancs des bureaux alentours ; il faut impérativement réserver, mais on y trouve les bons basiques de la cuisine thaïlandaise, notamment la salade de pamplemousse, délicieuse, ou celle de papaye verte ; LE CAFE SAMBAL près de la cour du tambour se mérite, le trouver demande un peu d’obstination mais, une fois in situ, vous pourrez profiter d’une carte de plats malais ; LE NO NAME, près du lac Houhai, offre quant à lui un magni-

ELEMENT FRESH

Sanlitun Village et au Lido, Fangyuan xilu Carte autour de 80¥

LIME

Central Parc Carte autour de 100 ¥


PÉKIN PRATIQUE fique jardin à l’abri de l’agitation du quartier ; enfin, LE LITTLE SAIGON propose un menu vietnamien sur une belle terrasse en bois. D’autres adresses sont à noter dans cette rubrique : pour la cuisine rapide, ELEMENT FRESH, à Sanlitun comme au LIDO, propose une terrasse au soleil ; c’est le cas aussi du BOCATTA avec sa cuisine rapide, paninis et frites, plébiscité par les enfants à l’heure du déjeuner en semaine. L’ALAMEIDA, dans le même quartier, propose des spécialités brésiliennes, notamment le samedi à déjeuner (la fameuse « feijoada »), et quelques tables dans le patio ; O’STEAK, aux beaux jours, dispose quelques tables sur le trottoir, on est sûr d’y croiser des français heureux de déguster un bon morceau de viande ! A LA TAVERNE, on trouve aussi de la cuisine du terroir. Dans une gamme plus chic enfin, il faut impérativement aller au CAPITAL M, dont la terrasse est l’une des plus belles de la ville : une halte idéale pour un brunch dominical, ou pour un apéritif en

début de soirée ; la carte est d’inspiration européenne, la vue sur les toits de la Cité Interdite à couper le souffle. THE ORCHARD propose une carte équivalente : les tables sont disposées dans un verger idyllique et le brunch du dimanche y est aussi très agréable. Enfin, LE PINOTAGE propose des spécialités d’Afrique du Sud d’où vient la jeune chef aux fourneaux, et beaucoup de crus de même provenance ; sa terrasse, qui borde le lac couvert de feuilles de lotus, est très charmante. n

Dajinxi Hutong, Xicheng District Tel 66 18 60 61.

9, laiguangying Donglu Lane Bridge Clubhouse Carte environ 350 ¥

LITTLE SAIGON

NOODLE BAR

Porte 12 sud du stade des travailleurs, Gongti Carte environ 400 ¥

141 Jiugulou Dajie Carte autour de 200 ¥

NO NAME

Courtyard 4, Gongti Beilu Carte 100 ¥

THE ORCHARD

LUOGU DONG TIAN 104-1 Nanluoguxiang A la carte autour de 70 ¥

Hegezhuang Village, Cuigezhuang Township Menus de 110 et 200 Yuans à la carte environ 400 ¥

O’STEAK

WANGJING YIHAO

PINOTAGE

XIAO WANG FU

Xinfucun Zhonglu, Chaoyang District, tel 84 48 82 50 Carte environ 120 ¥

LE QUAI

LA TAVERNE

7, Gongti Xilu Tel : 65 51 89 67 Carte environ 150 ¥ pour 3 plats

1 da Wangjing Cun, Dongxindian Carte environ 150 ¥

Ritan Beilu, entrée nord du parc Ritan Carte environ 150 ¥

XIHEYAJU

Ritan Donglu. Carte environ 150 ¥

XINJIANG FENGWEI 43, Mao'er hutong Carte environ 100 ¥

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 29


LES BONNES ADRESSES DE FLORE LOST & FOUND

Adresse : 42, Guozijian, Beijing, une annexe plus petite au 57 de la même rue. 北京市东城区国子监街42号 Ouvert tous les jours de 10 h 30 à 20 h Tel : 6401 1855 www.lostandfound.cn Il y a un goût de suranné et d’authentique dans cette échoppe égarée au cœur des hutongs. Dans ce quartier qui, plus que beaucoup d’autres, a gardé son âme chinoise, ce joli magasin propose d’une part une ligne de mobilier d’un genre rustique mais soigné, tout en noisetier. Il propose d’autre part des thermos chinois aux motifs éternels : branches de cerisier ou pivoines, qui feront aussi bien l’affaire en décoration dans une cuisine qu’à l’usage les longs après-midis d’hiver au coin du feu. Ils appellent d’ailleurs à se souvenir d’une époque pas si lointaine où la Chine, qui ne connaissait pas le chauffage central, se réchauffait avec les moyens du bord. Ses habitants en ont gardé le goût de l’eau chaude aujourd’hui encore. On trouve enfin quelques objets ornementaux, des cartes postales, et des théières en email comme celles de nos grands-mères. Prix : Thermos de 58 yuans, les petits à 78¥, les grands, plaques de rue à 350 ¥, meubles de 3.000 à 6.000 ¥, théières en email autour de 500 ¥.

30 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

TINGCHONGBIXING

Adresse : 44, Guozedian, Dongcheng District et 北京市东城区国子监街44号 Tel : 130 51 93 43 51. Ouvert tous les jours de 9 h à 21 h C’est ici que des traditions chinoises infantiles se perpétuent, pour la plus grande joie des visiteurs, et du gérant de la boutique, Lin Pu. Venu du Liaoning, l’homme est joueur, taquin, et il est le premier fan de ses jeux anciens. Il désespère de voir ces traditions se perdre, au point d’aller en faire des démonstrations dans des écoles, chinoises ou internationales. Dans son magasin, il est intarissable et tout prêt à mettre au défi ses clients avec tel ou tel casse-tête… Peu importe la barrière de la langue, de toutes les façons on y perd son chinois ! Et pourtant, tout est très simple à le regarder… Les chinois aiment aussi beaucoup les jeux d’adresse, qui mettent au défi adultes et enfants, demandant patience et concentration extrêmes. La boutique propose enfin une grande série de petits animaux en verre teinté, des masques et des statuettes folkloriques déjà peintes ou à colorer soi-même, sur place, dans l’ébauche d’atelier où travaille déjà une jeune femme. Lin Pu aime les gens, les enfants, et adore son travail. Cela se ressent, et rend la visite à cette adresse d’autant plus agréable. Une jolie rencontre culturelle et humaine. Prix : Ombrelles de 150 à 300 ¥, animaux 3 ¥, figurines 60 ¥.


PÉKIN PRATIQUE

PAROLES D'EXPERTS

QU'EST-CE QUE LA PSYCHOMOTRICITÉ ? psychomot-pekin@equilibreshanghai.com

Nous avons demandé à Damien Chauville, psychomotricien au Centre Thérapeutique Equilibre à Pékin, de répondre à quelques interrogations concernant la psychomotricité. Quelle est la définition de la psychomotricité ? La psychomotricité est une discipline paramédicale intégrant certains aspects de la médecine, de la psychologie et de la pédagogie. Le principe de la psychomotricité avec les enfants pourrait se résumer par l’adage suivant : « c’est en faisant qu’on apprend ». Quels sont les champs d’application de la psychomotricité ? Il y en a beaucoup. Pour n’en citer que quelques uns : - Le défaut dans l’élaboration du schéma corporel. Lorsqu’un enfant présente des difficultés à se représenter correctement sur un dessin, et si l’enfant ne s’oriente pas correctement dans l’espace durant l’apprentissage des différentes positions corporelles, il n’arrivera pas à analyser le mouvement qu’il fait ou qu’il doit reproduire, ni à utiliser ou à répondre à des termes précis tels que tendu, plié, écarté, joint, couché sur le dos… L’enfant qui n’a pas trouvé des solutions pour son propre corps, trouvera peu de solutions au niveau scolaire. - Le défaut dans les coordinations motrices : s’habiller, découper, gommer, tracer, nécessitant une bonne coordination, peuvent poser problème. L’écriture, pri-

mordiale à l’école, sera irrégulière, tremblotante. - Les perturbations toniques : Un enfant hyponique est souvent lent, en retard, manque de dynamisme bien qu’il soit tout à fait capable de se concentrer. Un enfant qui manque d’inhibition sera nerveux, bousculera les autres, chiffonnera ou déchirera ses feuilles, se heurtera souvent aux objets et aux personnes. Ce comportement provoquera un phénomène de rejet de la part des autres enfants. Un enfant qui présente une instabilité psychomotrice, une hyperkinésie est un enfant qui bouge mal et trop. Il est tout le temps en mouvement, se heurte aux choses, est maladroit. Fréquemment, l’enfant réagira à ces difficultés sociales par de l’agressivité. - Le trouble de la latéralité : A 3-4 ans, l’enfant doit prendre conscience du fait que son corps est

constitué de deux parties symétriques. Vers 5 ans, l’enfant est en mesure de comprendre qu’il a un côté dominant plus fort et plus précis que l’autre côté. Il est amené à différencier la droite et la gauche sur soi. Vers 8 ans, l’enfant connaît la droite et la gauche sur autrui et sur les objets entre eux. - Le trouble de l’orientation spatiale : L'enfant doit savoir s'orienter dans son envi-

Le principe de la psychomotricité avec les enfants pourrait se résumer par l'adage suivant : c'est en faisant qu'on apprend."

ronnement pour représenter et disposer les signes graphiques qui sont eux-mêmes orientés et organisés dans l'espace de la feuille. Toutes ces situations (non exhaustives), qui apparaissent à la maison

et/ou à l’école peuvent faire l’objet d’une prise en charge en psychomotricité. Il est important d’y remédier le plus précocement possible afin que ces difficultés n’entravent pas ses apprentissages et son intégration sociale. Quelles sont les étapes d’une prise en charge de l’enfant en difficulté ? Tout d’abord nous pratiquons un bilan psychomoteur. Cet examen est indispensable au psychomotricien car il permet d’identifier le niveau et les capacités du sujet. Il permet d’être plus objectif que la simple observation et permet d’établir le parallèle entre le développement du sujet observé et celui du sujet normal. Au cas où des troubles psychomoteurs sont repérés, une proposition de prise en charge psychomotrice est notée. Toute prise en charge se fonde sur un projet thérapeutique défini à partir des conclusions du bilan psychomoteur. Ensuite il s’agit d’un travail d’équipe : pour cela Il est important que le psychomotricien participe aux éventuelles réunions se déroulant à l’école. De même, la collaboration avec les parents est indispensable et permet un investissement de la vision psychocorporelle des parents vis-à-vis de leur enfant et de ses capacités, l’aidant à évoluer favorablement. n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 31


PAROLES D'EXPERTS

01

LA MURAILLE DE MUTIANYU

La muraille de Mutianyu est la muraille la plus pittoresque de Chine. Située à 100 km de Pékin au district de Huairou, la muraille est plus ancienne qu’à Badaling. En prenant l’autoroute Jingcheng, on peut y arriver dans une heure. Un déjeuner dans le restaurant des truites est un bon choix en été. Le logement possible : La commune ; School House.

10 ESCAPADES INCOUTOURNABLES

AUTOUR DE

02

LE VILLAGE CUANDIXIA

Le village de Cuidixia se trouve à 90 km à l’ouest de Pékin. Tout le village est construit dans une vallée de montagne qui prend la forme d’un dragon. On peut visiter le village librement en suivant les indications. Le déjeuner et le dîner peuvent être organisés facilement chez les habitants. Même pour dormir, on peut également rester chez les habitants.

32 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

PEKIN Simone

Vous voulez sortir avec votre petite famille pour prendre l’air pendant le week-end dans les alentours de Pékin ? Voici nos conseils. www.chinahorizontravel.com

03

LA MURAILLE DE SIMATAI ET JINSHANLING

04

LA MONTAGNE D’ARGENT ET LA FORET DES STUPAS

La muraille de Simatai est la muraille la plus haute à la bordure de Pékin et la province du Hebei. Située à 150 km au nord de Pékin, il faut 2 heures pour y arriver. La muraille serpente sur la crète de la haute montagne. Une randonnée de 4/5 heures peut se faire sur le mur. La muraille de Simatai est fermée pour le moment, mais l'ouverture est déjà prévue pour l’année 2014. On peut organiser la randonnée depuis la muraille de Gubeikou à Jinshanling. La nature, la muraille, les champs de blé, on oublie complètement qu’on est encore à Pékin ! C’est une expérience unique. Nous pouvons organiser le camp juste à côté de la muraille sous les tentes.

Située à 60 km au nord de Pékin dans le district de Changping, la montagne d’argent et la foret des stupas sont de très beaux sites pour passer un week-end avec les familles qui ont des enfants.


PÉKIN PRATIQUE

05

LES TOMBEAUX DES QING DE L’EST

Les tombeaux des Qing de l’est se trouvent à 120 km de Pékin. Le site regroupe les tombeaux des cinq empereurs les plus importants de la dernière dynasties des Qing dont Shunzhi, Kangxi, Qianlong, Xianfeng et Tongzhi. 14 impératrices et 136 concubines y ont été enterrées. C’est le tombeau le plus grand et le mieux préservé en Chine. Une journée est le minimum pour tout visiter. Si vous voulez y rester, on peut également loger dans un hôtel.

Le site de l’homme de Pékin à Zhoukoudian se trouve dans le district de Fangshan a 100 km de Pékin. C’est un bel endroit pour les enfants, à connaître pour la source de la ville de Pékin. Le musée est très bien aménagé avec des objets bien vivants. Le site est entouré de montagnes qui sont couvertes d'arbres fruitiers de toutes sortes. Au printemps, toutes les fleurs s’épanouissent en blanc et rose. C’est vraiment très agréable.

06

LA GORGE DE LONGQINGXIA

08

Située dans le district de Yanqing à 85 km de Pékin, Longqingxia est considéré comme le petit Guilin du nord. La montagne est plus raide que celle des trois gorges et l’eau est plus limpide que dans la rivière Li a Guilin. En été, on peut faire la croisière sur le lac et grimper sur la montagne. En hiver, on peut voir le festival de glace qui est splendide pour les enfants.

07

ZHOUKOUDIAN

LE SHIDU

Situé dans le district de Fangshan au sud de Pékin, Shidu est le plus grand parc géologique dans les environs de Pékin. Le plus intéressant et le plus attractif, c’est le Jiu Du. Un parc pour les enfants est aménagé. On peut faire du bateau et grimper sur la montagne pour profiter de la belle vue. Un bon choix pour la famille avec enfants.

09

TANZHESI ET JIETAISI

Le temple de Tanzhe est le premier Temple de Pékin. On dirait qu’il y a d’abord Tanzhe et puis c’est la ville de Pékin. Le temple Tanzhe est construit sous la dynastie des Jin de l’ouest, il a déjà une histoire de 1700 ans. Le temple Jietai se trouve à 30 minutes du Temple Tanzhe. Il est construit sous la dynastie des Tang. C’est un temple bouddiste très connu pour l’ordination. Vous pouvez passer une bonne journée dans ces deux temples boudhiques.

10

LE LAC JINHAIHU ET LA MURAILLE DE HUANGYAGUAN

Le lac de Jinhaihu se trouve dans le district de Pinggu à 100 km à l’est de Pékin. Au printemps, il y a le festival des pêcheurs, le lac et les montagnes sont entourés de fleurs roses et blanches. A 1 heure de route du lac, on peut visiter la muraille de Huangyaguan. On peut passer la nuit au bord du lac et puis grimper sur la muraille le lendemain.

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 33


34 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014


19 FÊTE DE LA FRANCOPHONIE EN CHINE e

PÉKIN PRATIQUE

www.faguowenhua.com / francophonie

Organisée par les pays ayant le français en partage, la 19e édition de la fête de la francophonie se déroulera du 3 au 29 mars 2014. Spectacles, films, concerts, expositions, concours étudiants, conférences, etc. Une centaine d’événements sont ouverts au public dans toute la Chine. Une fête placée sous le signe du dialogue, de la diversité, et dédiée à la richesse de la francophonie.

I

nitiées par les ambassades des pays membres ou observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et relayées par les associations et institutions chinoises, ces manifestations sont autant d’occasions de rencontres, d’échanges et de regards croisés.

Danse contemporaine

Les arts de la scène sont à l’honneur avec un événement spécial « performance urbaine » alliant danse et arts en s’inspirant de l’espace urbain. Proposé par le Bureau international jeunesse de Wallonie-Bruxelles (BIJ), l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), les Offices jeunesse internationaux du Québec (OJIQ) et la Suisse, en collaboration avec la délégation Wallonie-Bruxelles, l’ambassade de France, le Bureau du Québec et l’ambassade de Suisse, cet événement se déroulera du 15 au 24 mars sous forme d’une résidence de jeunes artistes. Dix-huit danseurs chinois issus de la compagnie LDTX (Lei Dong Tian Xia) et originaire de pays francophones exprimeront à travers cette expérience leurs talents artistiques ainsi que la diversité et les richesses culturelles de la francophonie en Chine, guidés par les chorégraphes Jiang Keyu et Simon Abbe.

Poésie sonore

Le public pourra également assister à des ateliers de poésie sonore ainsi qu’à une perfor-

mance présentée par les artistes Fabien Maheu et Guillaume Michelet. Un voyage unique entre poésie sonore, théâtre et installation vidéo.

Gabon) et Walter Tournier (Selkirk, le Véritable Robinson Crusoé, Uruguay) viendront présenter leur film à Pékin.

Cinéma

Musique

Les ambassades francophones et les alliances françaises organisent les Rencontres du cinéma francophone du 6 au 29 mars 2014. Une sélection de longs et courts métrages d’une vingtaine de pays et régions fran-

cophones sera présentée au public dans seize villes de Chine. Cet événement sera également l’occasion d’échanges avec cinq réalisateurs qui seront en tournée en Chine pendant tout le mois de mars : Leïla Kilani (Sur la Planche, Maroc), Hélier Cisterne (Vandal, France) et Louis Wallecan (Dancing is Living, France, en projection spéciale) seront en tournée à Canton, Jinan, Nankin, Qingdao, Pékin, Shanghai, Tianjin et Wuhan ; Melchy Obiang (Le Cœur des femmes,

Les alliances françaises, les ambassades du Canada, de Suisse, de Belgique/Délégation Wallonie Bruxelles, ainsi que les Bureaux du Québec en Chine invitent le public à partir à la découverte des artistes de la nouvelle scène francophone émergente avec la 7e édition de Mars en Folie : quarante concerts dans quatorze villes de Chine, présentant les mélodies intimistes et imagées de Chantal Archambault (Canada/Québec, folk rock) et les rythmes pop de Jali (Belgique/Délégation Wallonie-Bruxelles, folk), en passant par le rap littéraire de Greis (Suisse, rap) ou encore l’énergie décapante d’Epsylon (France, rock celtique)...

Littérature

Au mois de mars, trois auteurs bestsellers mondiaux seront en Chine : Carole Martinez, Nancy Huston, Dany Laferrière (de l’Académie française). Écrivains d’expression française, ils partageront leur amour pour l’écriture dans le cadre des deux grands festivals littéraires que sont le Bookworm Festival et le M Literary Festival. n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 35


Publireportage

RANG ROYAL NÉGOCE EN VINS ET SPIRITUEUX Fabien Delamarre & emmanuel Denis

Fabien Delamarre et Emmanuel Denie, anciens conseillers en gestion de patrimoine, offraient à leurs clients la possibilité d’investir dans les Grands Crus Classés du Bordelais.

D

ébut 2008, en pleine crise financière, rien ne paraît plus sûr que des actifs rares, adossés à de grands noms comme le Château Latour, Château Margaux, Château Haut Brion ou autres Château Palmer ou Château Pichon Lalande. Tous deux mariés à des chinoises, ils ont rapidement suscité l’intérêt de l’empire du milieu, et de son appétence pour le vin rouge et les Grands Crus du Bordelais. En 2010, les premières plaquettes commerciales sont sous presse et vantent les mérites du placement financier. La réponse des chinois est, comme bien souvent, pragmatique : « D’accord ! Mais nous voulons que les vins soient conservés en Chine. » Le placement n’étant sécurisé et assuré, que si les conditions de stockages sont optimales, avec chais climatisés garantissant une température et hygrométrie constantes, Emmanuel et Fabien font machine arrière. Jusqu’au jour où, relancé par les relations chinoises, l’idée d’exporter du vin en Chine se fait de plus en plus insistante. C’est après s’être rapproché de leurs familles, implantées depuis plusieurs générations comme producteurs dans la région Bordelaise, qu’ils décidèrent de faire le grand saut. Après plusieurs voyages de reconnaissances dans différentes régions chinoises, un constat leur saute aux yeux : les dégustations des vins commercialisés en Chine étaient pour le moins étonnantes voir pittoresques. « La qualité était hasardeuse et nous nous sommes rendus malade à boire des verres de vinaigres d’un trait (Gambei), presque pire qu’un gambei avec un alcool de riz bas de gamme, hélas, les verres à vins sont plus grands ! Heureusement, nous avons rapidement trouvé des personnes plus alertes, mais là encore, il y avait un

36 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

problème, un prix prohibitif, bloquant l’accès à une qualité même moyenne. » Ainsi, décision fût prise en 2012 d’essayer de satisfaire toutes les parties, en proposant deux gammes aux caractéristiques bien différentes. Pour l’une, répondre aux exigences de prix et de qualité bas de gamme rivalisant avec les vins chinois, l’autre avec pour seul critère, la qualité du Made In France. En effet, même si désormais, le plus gros consommateur de vin au monde est la Chine, il ne faut pas oublier que 80 % de la consommation chinoise repose essentiellement sur la production nationale, plus prisée que le vin d'importation*. Conteneurs à température dirigée et 10 000 kilomètres plus tard, les vins de Rang Royal sont à Pékin. Emmanuel et Fabien deviennent en 2014 distributeurs sur toute la Chine de vins rouges pour les débutants comme pour les plus initiés, avec de parfaites qualités de conservations. Malgré une hausse constante de la demande sur la qualité, ils proposent des vignobles simples comme le Château Béard La Chapelle Saint Emilion Grand Cru, ou en-

core les vins de la maison Janoueix, qui vont de l’ AOP Bordeaux au Grand Cru Classé. En France, leurs vins sont servis sur les tables des restaurants Maxim’s, Drouant, L’arpège, Grand Véfour ou encore Guy Savoy. Poussé par l’évolution du marché chinois mais aussi de la demande des résidents français, Rang Royal compte étoffer sa gamme sur les mois qui viennent, avec des blancs secs et moelleux de différentes régions, des vins tranquilles, effervescents et spiritueux ainsi que des accessoires comme les caves individuelles ou des verres. Soucieux de servir au mieux les intérêts du made in France et de faire découvrir notre éducation de la vigne au jeunes chinois, Emmanuel et Fabien auront bientôt un lieu de rassemblement convivial et accueillant. En attendant, Rang Royal sponsorise plusieurs évènements et organise des dégustations. Vous pouvez suivre ces évènements sur le we chat (ID : laowaizaibeijing) et d’ores et déjà commander du vin en contactant Fabien Delamarre aux coordonnées ci-dessous. Les livraisons se font à domicile ou aux sièges des entreprises. (Surcoût selon quantités commandées). n *Vin rouge uniquement, chiffres incluant Hong Kong (Janvier 2014).

CONTACTS Fabien DELAMARRE Mobile : 18811156961 WeChat : laowaizaibeijing


FESTIVAL CROISEMENTS 2014

PÉKIN PRATIQUE

www.faguowenhua.com /croisement

Le festival Croisements célèbre en 2014 sa neuvième édition. Le festival, né à l’issue des années croisées France Chine, est désormais moteur et vitrine de la création française en Chine, présentant expositions, installations et spectacles d’exception, soutenant de nombreuses créations franco-chinoises, et renforçant chaque année ses liens avec un ensemble de partenaires locaux.

P

roposant à la fois des événements patrimoniaux d’ampleur comme l’exceptionnelle exposition de chefs d’œuvre français, la présentation d’une sélection des collections du Musée Unterlinden de Colmar ou l’exposition « Cent ans de photographie » qui revient sur un siècle de regards français sur la Chine, le festival proposera également un palmarès inédit de créations franco-chinoises dans les domaines du théâtre avec la dernière création de Culture(s) et handicap(s), Le Fil rouge, de l’opéra contemporain avec « L’Effet W », ou de la musique avec l’artiste de erhu Guo Gan et Adrien Frasse Sombet au violoncelle. Si les collaborations franco-chinoises ont la part belle, le patrimoine musical contemporain et classique français sera également bien représenté, avec un important volet baroque qui présentera le contre-ténor Philippe Jaroussky et la nouvelle création du centre de musique baroque de Versailles, la venue de grands ensembles français et de nombreux concerts de musiques actuelles, ainsi que le rendez-vous tant attendu chaque année de la Fête de la Musique, avec une tournée exceptionnelle du groupe I AM. Une soirée lyrique exceptionnelle, avec les chanteurs français Julie Ferrier et François Leroux, fera l’ouverture du festival Meet in Beijing. La danse sera également au rendez-vous, avec notamment la première tournée en Asie du LA Dance Project et de Benjamin Millepied, futur directeur de l’Opéra de Paris. C’est une occasion unique de découvrir ses dernières chorégraphies et affinités artistiques.

Le cinéma, comme chaque année, sera à l’honneur avec la 11e édition du Panorama du cinéma français et ses projections en plein air. Également à l’honneur et pour la toute première fois en Chine, les réalisateurs français Claire Denis et Bruno Dumont accompagneront les rétrospectives de leurs films à Pékin. Une occasion exceptionnelle de découvrir leurs œuvres singulières et passionnantes, en leur présence. Enfin, le mois de juin

dévoilera un échantillon éclectique et représentatif de la relève du cinéma français. De jeunes auteurs de talent viendront en Chine présenter les films qui deviendront certainement les classiques de demain. Résolument tourné vers l’innovation et la création contemporaine, le festival accueillera cette année les artistes N&N Corsino, Sophie Calle, la compagnie Retouramont pour son spectacle de danse verticale, des spectacles novateurs destinés au jeune public comme « Rumba sur la lune », ou encore des projets de théâtre d’avant-garde comme « L’Immédiat » de Camille Boitel ou « Les rencontres de boîtes » par la compagnie Kumulus. Occasion de célébrer la littérature contemporaine, le festival invite des écrivains, des poètes, des illustrateurs pour la jeunesse. Cinq romanciers embarqueront en mai sur le fleuve Yangzi, à la rencontre de la scène littéraire chinoise. Mai est également le mois de la poésie, avec une Longue Marche poétique, de Pékin aux montagnes Jaunes, de Hangzhou à Canton. Parmi les autres événements littéraires, le centenaire de la naissance de Marguerite Duras, figure majeure de la littérature au xxe siècle, et le cycle débat d’idées « Le monde en revue ». La programmation prestigieuse, foisonnante et audacieuse du festival Croisements 2014 revêt un caractère particulier puisque la France et la Chine célèbrent cette année le cinquantième anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. L’édition 2014 de ce festival, d'avril à juin, constitue donc une opportunité unique de renforcer les liens artistiques et culturels entre nos deux pays. n Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 37


Publireportage

LE FROMAGER DE PÉKIN www.lefromagerdepekin.com

Le Fromager de Pékin est une fromagerie ouverte depuis 2008, construite selon les normes françaises, dotée d’équipements importés et d’un savoir-faire acquis en France.

S

ix ans après, la réussite est là : les variétés de fromages issus d’un lait répondant à de sévères critères de qualité, sont appréciées de plusieurs ambassades, du Centre Culturel Français, des plus grands hôtels et restaurants de Beijing, Shanghai, Tianjin et autres grandes villes. Ainsi on peut trouver le fameux Gris de Pékin - qu’il soit au lait cru, au poivre noir, crémeux, aux herbes de Provence ou celles du Jardin, mariné dans l’huile d’olive - ou encore les Crottins, Bûchettes, Pyramides de chèvre, la Tomme, le Bleu de Beijing et le fromage blanc, sur les tables des grands hôtels et restaurants du Mandarin à Shanghai, Ritz-Carlton, Four Seasons, Westin,

38 Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014

Saint-Regis Hotel Tianjin, Temple Restaurant Beijing, Capital M à Beijing, Flo à Beijing, Orchid Hotel, Deli De Luxe, entre autres. Pour commander : www.lefromagerdepekin.com

Livraison dans toutes les villes par SF Express Mail – Payable à la livraison ou par virement bancaire. n Ces fromages sont également vendus dans les rayons haut de gamme des magasins spécialisés suivants, à Beijing: www.lefromagerdepekin.com Xin Yuan Li market Xiaoyuan Magasin Tel: 8454-5086 Pekotan, Building 11, Central Park Tel: 65996608 April Gourmet: Xingfu Zhonglu, GongTi. Boucherie Gérard: 40, Jianchang Hutong Dongcheng District. Tel: 6415-0118 Schindler's German Food Center, Lucky St. Tel: 65919375


SOLE VÉRONIQUE pour 4 personnes

PÉKIN CUISINE

Stéphane Laurens INGRÉDIENTS

• 12 filets de sole de 40 g • 12 bouchons de pommes de terre • 12 inflorescences de choux romanesco cuits à la vapeur • 12 grappes de raisins blancs • 20 g de beurre • 10 grappes de raisins blancs • 15 g d’échalotes • 2 dl de crème • 8 g d’estragon • 0.5 dl de cognac • Du sel et du poivre en quantité suffisante • De l’amande effilée grillée

RÉALISATION DE LA SAUCE

• Faire revenir les échalotes hachées avec le beurre, le sel et le poivre • Ajouter les 10 grappes de raisins blancs et les feuilles d’estragon • Déglacer avec la crème et ajouter le cognac • Laisser réduire la sauce jusqu’à consistance onctueuse

LES SOLES

• Faire venir les filets de sole et les bouchons de pomme de terre • Saler et poivrer • Ajouter les inflorescences de romanesco et les grappes de raisins blancs • Dresser délicatement sur un grand plat ovale et napper de sauce • Ajouter au dernier moment les amandes grillées

Pékin Infos # 55 ❘ Mars 2014 39




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.