Livret carême 2017

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LIVRET DE

CARÊME

2017


LIVRET DE

CARÊME

2017

Lectures de carême : la grande année !

Les lectures du dimanche, en carême, sont organisées d’une toute autre manière que dans le temps ordinaire. La première n’est plus choisie pour éclairer l’Évangile, mais pour nous faire vivre un beau parcours dans l’Ancien Testament. Le premier dimanche remonte aux origines (cette année, le récit du péché originel), le second évoque la figure d’Abraham, le troisième, celle de Moïse, le quatrième, la Terre Promise et le cinquième, les Prophètes. Cela peut conduire à une question ou à une invitation. Connaissez-vous bien ce premier Testament ? Pourquoi ne pas lire un livre que vous ne connaissez pas dans l’Ancien Testament, pour ce carême 2017 ? D’ordinaire, la seconde lecture suit un livre du Nouveau Testamnt. Durant le carême, les passages sont choisis pour éclairer la première lecture ou l’Évangile. Le 5 mars, l’épitre aux Romains nous fera méditer sur le péché originel et les dimanches suivants, cette lecture nous tournera vers l’Évangile. Mais la merveille de cette « année A » (celle de saint Matthieu), ce sont les Évangiles. Les deux premiers dimanches nous présentent les épisodes les plus opposés. Nous voyons d’abord le diable, Prince des ténèbres, s’approcher de Jésus pour le tenter, puis nous contemplons le Seigneur dans la gloire de la Transfiguration, entouré de Moïse et d’Elie, tandis que les trois Apôtres sont perdus ! Le décor est planté, il nous prépare aux jours si contrastés du vendredi saint et de Pâques. Oui, le carême est un combat entre Lumière et ténèbres. Les dimanches suivants, nous resterons dans l’Évangile selon saint Jean. Il s’agit des textes majeurs du carême : la Samaritaine, l’aveugle-né et la résurrection de Lazare. Chacun d’eux correspond à une étape pour les catéchumènes qui seront baptisés dans la nuit pascale : la soif de l’eau vive, le désir d’être guéri de toute cécité, de voir en Jésus la lumière du monde, et la foi en la victoire de Celui qui affirme : « Je suis la Résurrection et la Vie » (Jn 11, 25). Philippe card. Barbarin


Déroulement d’une rencontre

Au cœur de la rencontre, le texte d’Évangile

La rencontre peut se vivre durant une heure et son déroulement est à prévoir avec beaucoup de souplesse. • Chaque fiche comporte plusieurs rubriques et il n’est pas obligatoire de toutes les honorer durant la rencontre. • L’animateur prépare la rencontre en ayant lu la fiche pour faciliter le choix des rubriques à partir desquelles se feront les échanges. • En début de rencontre, l’animateur rappelle que ce qui est dit reste confidentiel. Cette discrétion demandée est au service de la profondeur des échanges. • Durant la rencontre, l’animateur veille à ce que chacun se sente à l’aise et puisse s’exprimer librement. Il a le souci de ramener les échanges au niveau de l’expérience vécue quand ceux-ci deviennent un débat d’idées. • Pour un échange en profondeur, il est préférable que l’animateur donne la parole à chacun, sans débat ; une fois que tous se sont exprimés, l’échange se poursuit. • La rencontre se termine par un temps de prière.

Il ne s’agit pas de parler du texte mais de laisser le Christ parler à partir du texte. • Demander à l’Esprit Saint d’ouvrir notre cœur. • Regarder les lieux, les temps. • Voir les personnages, écouter leurs paroles, regarder ce qu’ils font. • Être attentif aux mots et expressions du texte qui résonnent en nous. • Exprimer au Seigneur ce que cela produit en nous.

En route vers le baptême 1. À la suite du Christ Plusieurs points de méditations sont proposés par Mgr Gobilliard pour redécouvrir ce que le Christ attend de ceux qui marchent à sa suite.

2. Avec nos catéchumènes sur un chemin de conversion • Le chemin catéchuménal est décrit pour accompagner les catéchumènes qui vont être baptisés à Pâques. • L’ appel à la conversion est proposé en vue du renouvellement des promesses baptismales lors de la veillée pascale.

Pour préparer la lecture du texte, une œuvre d’art

Pour poursuivre l’échange

Il est possible, avant de lire le texte d’évangile, de regarder l’œuvre d’art proposée. Cette étape permet d’entrer dans la contemplation évangélique par le visuel. Des éléments complémentaires pour introduire cette œuvre sont disponibles sur le site internet du diocèse de Lyon. Comment regarder ? • S’imprégner de l’image en silence. • Regarder la composition : profondeur, lignes, reliefs… • Regarder les couleurs, les lumières… • Observer les personnages, les lieux, les objets, les gestes et les actions. Les identifier. • Percevoir ce qui se dégage de cette œuvre : paix, joie, sérénité, violence, malaise… • Repérer le message, l’image du Christ et celle de l’Église qui nous sont montrées…

1. Les prières liturgiques Chaque fiche comprend un extrait du Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes, rituel qui permet d’accompagner les catéchumènes de leur entrée en catéchuménat jusqu’à leur baptême, leur confirmation et leur première communion. Ces prières nourrissent la vie de tous les croyants.

2. À vivre en paroisse Pour permettre à la communauté paroissiale d’entrer dans cette dynamique catéchuménale, un geste, une prière ou une attention, sont proposés pour la messe dominicale. Chaque paroisse est libre de l’adapter aux circonstances ou d’en inventer d’autres.

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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MATTHIEU 4, 1-11 Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et « Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

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PREMIER DIMANCHE DE CARÊME À chaque instant, sa présence pacifiante, sa parole fortifiante nous sont offertes pour que nous ne soyons jamais seuls dans le combat contre le mal.

À LA SUITE DU CHRIST Le Christ Jésus vit notre condition humaine au point de subir les tentations. Le seul qui soit vraiment capable de vaincre les tentations du démon, c’est Jésus. Alors, en cette première semaine de carême, demandons-lui de venir vaincre en nous le combat contre le mal. Lorsque les biens matériels prennent trop de place dans nos vies, demandons à Jésus de venir nous libérer pour que nous nous attachions à lui d’un amour sans condition et sans entrave, pour que nous aimions aussi notre prochain d’un amour gratuit. Lorsque nous sommes tentés par l’orgueil, contemplons celui qui nous a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». Lorsque nous sommes tentés par la soif du pouvoir, lorsque nous risquons d’écraser les autres, souvenons-nous du lavement des pieds. Jésus a déjà vaincu le combat contre le mal. Cette victoire acquise par la croix, il la renouvelle en nous par les sacrements, et particulièrement par le sacrement de la réconciliation. Il nous donne sa force aussi par sa parole, nourriture qui nous fortifie, qui nous libère de l’esclavage de l’égoïsme et de l’orgueil, de la soif du pouvoir et du désir de posséder les autres.

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : APPEL DÉCISIF L’Église, en la personne de l’évêque, appelle les catéchumènes à recevoir le baptême aux prochaines fêtes pascales. Les catéchumènes sont appelés chacun par leur nom de façon solennelle, ils sont invités à manifester leur accord et à inscrire leur nom sur un registre. Le catéchumène « appelé » entre dans le temps de la purification et de l’illumination.

APPEL À LA CONVERSION Comme l’indique le mot « décisif », cette étape liturgique vers le baptême revêt le caractère d’un engagement volontaire et résolu. Les catéchumènes sont appelés à poursuivre leur préparation de façon plus intense, sans crainte, en ajustant leur vie à la conversion que provoque le choix de suivre le Christ. Ils nous entraînent avec eux sur ce chemin de purification.

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RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 142)

Appel nominal Après que chaque catéchumène s’est avancé avec son parrain (marraine) à l’appel de son nom, et que l’inscription des noms a été achevée, l’évêque se tourne vers les candidats, et leur dit : (N. et N.) Vous êtes appelés. Vous serez initiés par les sacrements de la foi durant la prochaine veillée pascale. Les catéchumènes : Nous rendons grâce à Dieu Il poursuit : Dieu est fidèle à son appel. A votre tour de lui offrir votre fidélité, comme nous l’avons tous fait, avec sa grâce ; de tout votre cœur, efforcez-vous de parvenir à la pleine vérité de cet appel. Le célébrant se tourne vers les parrains et leur dit : Ces catéchumènes, auxquels vous avez rendu témoignage, vous sont confiés dans le Seigneur. Que votre aide fraternelle et votre exemple les accompagnent jusqu’aux sacrements de la vie divine.

À VIVRE EN PAROISSE Mettre en valeur la liste (envoyée aux paroisses) des catéchumènes « appelés » afin que la communauté puisse prier pour eux. Dans une démarche similaire, les paroissiens qui souhaitent le soutien et la prière de la communauté pourront inscrire leur nom sur un livret préparé à cet effet à l’entrée de l’église. 6


© Sedicom tentation © La tous droits du Christ, réservés La TentationIlya du Répine, Christ peintreenluminure russe,1903

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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MATTHIEU 17, 1-9 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

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DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME Alors, plutôt que de lui demander quelque chose, demandons-lui de nous donner l’Esprit Saint, demandons lui de se donner lui-même à nous. C’est d’ailleurs ce qu’Il fait à chaque instant. Demandons à l’Esprit Saint de venir ouvrir nos cœurs à cet amour du Père.

À LA SUITE DU CHRIST La Transfiguration, c’est un cadeau de Jésus pour nous rappeler que, même si nous vivons des difficultés et des souffrances, même si la croix est présente, comme elle le sera au cœur de la vie des apôtres juste après cet épisode, l’amour de Dieu ne nous abandonne jamais. Dans l’Évangile de la Transfiguration, nous sommes invités, comme Pierre, Jacques et Jean, à être les témoins de l’extraordinaire Amour du Père pour son Fils bien-aimé. Remarquez que les trois mots « Amour, Père et Fils » sont écrits avec des majuscules. C’est la Trinité Sainte que nous sommes invités à contempler. Et pour mettre un comble à notre bonheur, la Trinité Sainte nous invite à sa table, nous propose de participer à sa communion d’amour. Cela nous rappelle ce magnifique passage du livre d’Isaïe : « J’étais encore dans le sein maternel lorsque que le Seigneur m’a appelé » et plus loin : « Je t’ai gravé sur les paumes de mes mains ». Depuis notre baptême, nous sommes les enfants bien-aimés du Père. En Jésus, il nous a tout donné pour que, par lui, nous soyons introduits dans le mystère de la Trinité. Dieu ne sait pas se donner à moitié.

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : TEMPS DE LA PURIFICATION ET DE L’ILLUMINATION Pendant les 40 jours du carême, avec l’ensemble des chrétiens, les catéchumènes vivent comme un « entraînement » (tels des sportifs !), par la prière, l’écoute de la parole de Dieu, la conversion… sans oublier la pratique de l’effort personnel et de la charité envers les autres. L’Église propose aux catéchumènes un itinéraire spirituel de purification et de sanctification.

APPEL À LA CONVERSION Le temps du carême permet aux catéchumènes de bénéficier du soutien des baptisés et de la communauté chrétienne. Nous sommes tous responsables de ces futurs baptisés, cela demande un effort pour la communauté et pour chacun !

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RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 149)

Prière Dieu notre Père, depuis longtemps tu es venu au-devant de tes amis, tu as mis sur leur chemin des témoins de ton Fils ressuscité ; tu leur as révélé le mystère inouï de ton amour. Aujourd’hui, tu les appelles à devenir tes fils dans le baptême de la nouvelle naissance. Rends-les dociles à ton Esprit et persévérants dans l’effort, pour qu’ils soient jour après jour de plus en plus fidèles à cet appel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

À VIVRE EN PAROISSE Proposer aux paroissiens d’écrire un mot d’encouragement et de soutien pour les futurs baptisés de la paroisse. Collecter ces mots et les remettre aux catéchumènes le jour de leur baptême. On peut aussi soutenir des catéchumènes en milieu hospitalier ou en prison (s’adresser au service diocésain du catéchuménat).

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© wikimedia commons La Transfiguration, (détail) Raphaël, 1518, musée du Vatican

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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN 4, 5...42 En ce temps-là Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. Je vois que tu es un prophète !... Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, croismoi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. » 12


TROISIÈME DIMANCHE DE CARÊME présente à nous sous l’apparence de l’ami, du frère, du pauvre. Il nous invite à nous donner en vérité. Demandons-lui de nous la donner toujours, cette eau de la Parole. Demandons-lui de nous ouvrir les portes de la vie éternelle par l’eau du baptême, par l’eau des sacrements.

À LA SUITE DU CHRIST Le puits, dans ces civilisations, est un lieu de rencontre, mais le matin ou le soir, à la tombée de la nuit, lorsqu’il ne fait pas trop chaud. La Samaritaine vient à la chaleur du jour, parce qu’il n’y a personne, parce qu’elle ne veut rencontrer personne. Jésus vient à la même heure pour la rencontrer, elle qui se croit indigne, elle qui se sent tellement pécheresse qu’elle pense que tout le monde la juge. Mais Jésus lui rend sa dignité en lui demandant à boire. Il n’a pas de seau. Il a besoin d’elle ! Cette femme, qui se croyait méprisée, va découvrir au fil de la discussion, que c’est le messie lui-même qui a besoin d’elle pour témoigner à ses frères de la puissance de l’amour de Dieu. Alors cette femme lui ouvre son cœur et, à son tour, lui demande son aide. Jésus vient à notre rencontre dans l’humilité et la pauvreté. Il ne s’impose pas mais il nous tend délicatement la main. Saurons-nous saisir cette occasion extraordinaire de retrouver notre dignité blessée par le péché ? Saurons-nous puiser à la source de sa vie pour que nous retrouvions la joie de croire, la joie de goûter à nouveau à la fraîcheur de sa parole ? N’ayons pas peur de Jésus qui se

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : PREMIER SCRUTIN Le mot « scrutin » vient du latin scrutinium qui signifie « action de fouiller ». Il s’agit donc de creuser en soi-même, et de se laisser « fouiller » par la Parole de Dieu et par le Christ, pour « faire sortir » ce qui fait obstacle à Dieu et aux autres. Les scrutins constituent en quelque sorte une initiation au sacrement de pénitence et de réconciliation.

APPEL À LA CONVERSION Ce sont des étapes de purification de la foi et de fortification de l’attachement au Christ. Comme les «appelés», les baptisés sont eux aussi appelés à entrer dans cette démarche de vérité : retrouvons la joie de croire !

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RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 157/1)

Prière litanique Pour les futurs baptisés, pour que, comme la Samaritaine, ils se laissent atteindre par le regard du Christ et puissent reconnaître leur péché, prions le Seigneur. R/Seigneur, exauce-nous Pour qu’ils soient libérés de l’esprit de méfiance qui fait abandonner le chemin du Christ, prions le Seigneur. R/ Pour qu’en désirant le don de Dieu, ils aspirent de tout leur cœur à l’eau vive qui jaillit en vie éternelle, prions le Seigneur. R/ Pour qu’en recevant le Fils de Dieu comme leur maître, ils deviennent de vrais adorateurs du Père, en esprit et en vérité, prions le Seigneur. R/ Pour qu’après leur joyeuse rencontre avec le Christ, ils en portent la nouvelle à leurs amis et dans le monde, prions le Seigneur. R/ Pour que tous les pauvres de la terre et ceux qui ont faim de la Parole de Dieu aient accès à l’Évangile du Christ, prions le Seigneur. R/ Pour que nous soyons tous enseignés par le Christ que nous aimions la volonté du Père et accomplissions son œuvre avec amour, prions le Seigneur. R/

À VIVRE EN PAROISSE Après la lecture de l’Évangile, proposer à tout ou partie de l’assemblée, à la suite du célébrant, d’embrasser la Parole de Dieu qui est la source de vie ou de s’incliner devant elle. Le scrutin vient après l’homélie.

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© Centre Aletti Marko Rupnik Jésus et la Samaritaine, chapelle des sœurs ursulines, Lubiana, Slovénie


ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN 9, 1...38 En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

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QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME sommes uniques à ses yeux, combien il ne nous compare pas. N’enfermons pas l’amour de Dieu ! L’amour de Dieu n’a pas de limite. Laissons-nous guérir par sa Parole, alors nous verrons les merveilles qu’il accomplit par les autres.

À LA SUITE DU CHRIST Jésus est venu pour que nous ayons la vie, pour que nous soyons sauvés. Tous les signes qu’il accomplit dans l’Évangile, tous les miracles qu’il réalise, doivent nous faire comprendre combien il EST la vie et combien, sans lui nous ne pouvons rien faire. Tous les miracles qu’il réalise doivent susciter en nous un grand mouvement de conversion, doivent nous inviter à rejeter le péché. Ici le péché se manifeste, dans le cœur des pharisiens, par un orgueil qui n’accepte pas que le bien se fasse en dehors d’eux, en dehors des cadres qu’ils ont eux-mêmes définis. Ils veulent avoir raison même lorsque la réalité les contredit. Derrière cette attitude il y a aussi la jalousie. La jalousie m’aveugle lorsque je me compare, lorsque je ne n’accepte pas de ne pas avoir le dernier mot, lorsque je ne supporte pas que le bien se fasse sans que j’en sois à l’origine. Jésus guérit cet homme pour nous faire comprendre combien le péché nous aveugle. Souvent nous vivons la vie comme une compétition, souvent nous nous comparons et nous abaissons les autres pour mieux nous mettre en valeur. Jésus nous fait comprendre combien Dieu nous aime personnellement, combien nous

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : DEUXIÈME SCRUTIN La liturgie des scrutins se compose de trois temps : • La prière silencieuse de la communauté pour les « appelés » et des « appelés » eux-mêmes. • La prière litanique, les parrains/marraines mettent la main sur l’épaule de leur filleul. • La prière d’exorcisme avec imposition des mains.

APPEL À LA CONVERSION Adressée à Dieu, la prière d’exorcisme est destinée à délivrer de l’influence du Mauvais et à ouvrir à la grâce du Christ. Il nous aide toujours à avancer. Sans son amour, nous ne pouvons rien faire. Ce n’est pas à la force du poignet qu’on devient chrétien, mais par la force de l’Esprit Saint. Ouvrons notre cœur et notre intelligence pour recevoir les dons du Seigneur. 17


RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 165/1)

Prière d’exorcisme Le célébrant, tourné vers les « appelés », dit, les mains jointes : Prions. Père de toute clarté, toi qui donnas à l’aveugle-né de croire en ton Fils et d’entrer par cette foi dans le royaume de ta lumière, fais que ces catéchumènes soient libérés de toute erreur qui les enferme et les aveugle ; et donne-leur la grâce de s’enraciner fermement dans la vérité, pour devenir fils de lumière, et le demeurer toujours. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

Ensuite, si cela peut se faire commodément, le célébrant impose la main en silence sur chaque « appelé ». Puis les mains étendues sur les « appelés », il continue : Seigneur Jésus, vraie lumière qui éclaire tout homme, délivre par l’Esprit de vérité tous ceux qui sont tenus en esclavage par le père du mensonge, éveille le bon vouloir de ceux que tu as appelés à tes sacrements : heureux de jouir de ta lumière, comme l’aveugle à qui tu rendis la vue, qu’ils deviennent des témoins de la foi, pleins d’assurance et de courage. Toi qui règnes pour les siècles des siècles. Amen

À VIVRE EN PAROISSE Après avoir achevé le scrutin avec la prière d’exorcisme sur les catéchumènes, répéter la prière sur toute l’assemblée. En l’absence de catéchumènes, elle pourra être prononcée directement sur l’assemblée.

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© Adobe Stock L’aveugle-né, fresque, église orthodoxe croate

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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN 11, 1…45 En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. 20


CINQUIÈME DIMANCHE DE CARÊME vivante et que nous sommes déjà morts lorsque nous nous détournons de lui. Sortons de nous-mêmes ; allons à sa rencontre et nous serons pleinement vivants.

À LA SUITE DU CHRIST « Lazare, sors ! » Ce cri de Jésus a probablement secoué son auditoire. En voyant Lazare sortir du tombeau, tous ont été profondément transformés dans leur foi et leur espérance. Mais Jésus n’a pas fait ce geste uniquement pour eux. Ce qu’il a fait il y a deux mille ans doit réveiller aussi, en nos cœurs, la foi et l’espérance. L’Évangile n’est pas le récit d’un événement passé. Il n’est pas comme ces belles histoires que nous racontons aux enfants pour les apaiser ou que nous nous racontons à nous-mêmes pour oublier une vie quotidienne difficile. L’Évangile est vivant ! Il est une parole de vie qui nous est adressée personnellement. C’est à nous qu’aujourd’hui le Seigneur s’adresse : il nous lance le même cri et il est prêt à déployer sa puissance pour qu’effectivement nous renaissions à la vie. À chacun de nous il dit : « sors de toimême, sors de ton péché et de ce repli sur toi qui t’empêche de vivre ! Donnetoi et tu revivras, tu seras alors pour les autres un témoignage que je suis l’auteur de la vie. » Ce geste de Jésus n’est pas encore celui de la Résurrection définitive qu’il nous promet à notre mort. Ce geste de Jésus, c’est pour nous faire comprendre que sa parole est

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : TROISIÈME SCRUTIN La répétition des scrutins montre la fidélité de Dieu, sans cesse renouvelée. On ne peut pas entrer en une seule fois dans ce temps de purification et d’illumination : il faut y revenir, recommencer, entendre à nouveau les appels du Christ à sortir de nous-mêmes. A l’approche du baptême, les « appelés » ressentent leur état de pécheur. Il est urgent de se tourner sans cesse vers le Seigneur pour découvrir tout ce qui fait obstacle à son amour miséricordieux et approfondir son désir de salut.

APPEL À LA CONVERSION Les trois scrutins font faire un chemin de vérité et de liberté aux futurs baptisés et à toute la communauté qui les accompagne. Nous sommes appelés à être des vivants, saurons-nous sortir de nos tombeaux ? « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ! » (saint Irénée). 21


RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 171/1)

Prière litanique Pour que ces catéchumènes par le don de la foi reconnaissent que le Christ est la Résurrection et la Vie, prions le Seigneur. R/ Seigneur, exauce-nous Pour qu’ils soient délivrés de leurs péchés et portent des fruits de sainteté pour la vie éternelle, prions le Seigneur. R/ Pour qu’ils soient libérés des liens du péché par la pénitence, et deviennent conformes au Christ par le baptême, prions le Seigneur. R/ Pour qu’en mettant leur espérance dans l’Esprit qui fait vivre, ils se disposent avec ardeur à leur nouvelle vie, prions le Seigneur. R/ Pour qu’en partageant bientôt le repas de l’Eucharistie, ils soient unis à celui qui est l’auteur de la vie et de la Résurrection, prions le Seigneur. R/ Pour que nous aussi nous marchions sur le chemin de la vie nouvelle, et manifestions au monde la puissance de la Résurrection du Christ, prions le Seigneur. R/ Pour que tous les hommes puissent rencontrer le Christ et reconnaître en lui l’auteur de la vie éternelle, prions le Seigneur. R/

À VIVRE EN PAROISSE La prière litanique avec l’ajout éventuel des demandes habituelles pour l’Église et le monde peut faire office de prière universelle. Veiller à la mettre en valeur.

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© wikimedia commons Résurrection de Lazare, (d’après Rembrandt) Vincent Van Gogh, 1890, musée Van Gogh, Amsterdam


ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MATTHIEU 21, 1-11 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

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DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION mêmes, lorsque nous l’avons rejeté après l’avoir acclamé. Il sera toujours là, comme un ami fidèle, pour nous ouvrir les bras, pour nous consoler, pour nous sauver.

À LA SUITE DU CHRIST Aujourd’hui le peuple acclame son Seigneur. Demain il criera : « Qu’il soit crucifié ! » Dans notre vie quotidienne comme dans notre vie chrétienne, nous vivons des hauts et des bas, de grands élans de générosité et de désolantes trahisons. Un jour nous considérons Jésus comme la source de notre vie et nous sommes prêts à faire tout pour lui, mais le lendemain nous l’abandonnons. Nous sommes inconstants. Mais lui est solide ! Son amour ne nous abandonne jamais. Les disciples l’acclament aux rameaux et le trahiront à la croix. Aujourd’hui, c’est l’exaltation et la ferveur. Demain, ce sera la peur, la honte et la souffrance. Dieu ne change pas ! Saint Pierre a lui-même connu ces mouvements contradictoires, mais Jésus est toujours resté à ses côtés et après avoir été trahi trois fois, trois fois il lui a renouvelé son amour et lui a offert son pardon. « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ, ni la mort, ni la vie, ni aucune créature (cf Rm 8, 38-39) »… pas même notre péché, ni nos trahisons, ni notre inconstance. Alors n’ayons pas peur d’avoir recours à lui. Précipitons-nous à ses pieds, même lorsque nous avons honte de nous-

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : L’EFFÉTAH* Effétah veut dire « ouvre-toi ». Ce geste, fait sur les oreilles et la bouche, exprime la nécessité de la grâce divine pour entendre la Parole de Dieu et proclamer sa foi. Juste après ce geste, les catéchumènes sont invités à dire le Symbole des Apôtres.

APPEL À LA CONVERSION Ouvrir son intelligence à la parole de Dieu, la laisser descendre dans la profondeur de notre cœur et l’annoncer par notre bouche, c’est le sens des trois signations que chaque chrétien est invité à faire avant la lecture de l’Évangile. Gardons le cœur ouvert, acclamons le Seigneur, annonçons ses bienfaits aujourd’hui comme demain et chaque jour de notre vie ! * Sur le diocèse de Lyon, le rite de l’Effétah se vit le matin du samedi saint

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RITUEL DE L’INITIATION CHRÉTIENNE (RF 196)

Effétah L’évêque touche avec son pouce l’oreille droite et l’oreille gauche, puis les lèvres de chaque catéchumène, en disant : Effétah, (c’est-à-dire): ouvre-toi, afin que tu proclames la foi que tu as entendue pour la louange et la gloire de Dieu.

À VIVRE EN PAROISSE Six jours avant la Pâque juive, Jésus entre triomphalement à Jérusalem sur un petit âne. Il est acclamé par la foule qui a tapissé le sol de vêtements et de rameaux verts. En mémoire de ce jour, les catholiques munis de rameaux (de buis, oliviers, lauriers, palmiers, ou autre) se rassemblent à l’extérieur de l’église. Les rameaux sont alors bénis. Puis les fidèles, les tenant en main, se mettent en marche (en procession) à la suite du Christ. Ils vont suivre le Christ jusque dans sa mort (sa Passion) et sa Résurrection (Pâques). La tradition chrétienne veut que l’on emporte, après la messe, les rameaux bénis, pour en orner les croix dans les maisons (parfois aussi les tombes dans les cimetières) : geste de vénération envers Jésus mort sur la croix et acte de foi en sa Résurrection.

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© Sedicom Entrée à Jérusalem, fresque de Giotto vers 1304, chapelle des Scoegni, Padoue


ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MATTHIEU 28, 1-10 Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

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VEILLÉE PASCALE

À LA SUITE DU CHRIST Le Christ est vraiment ressuscité ! Par le mystère pascal, il nous a assuré la victoire. Les femmes sont allées au tombeau pour honorer le corps de Jésus, le visage fermé, les yeux baissés. Elles étaient tristes et leur espérance semblait éteinte. C’est au cœur de cette détresse que Jésus se manifeste à elles et donne à toute leur vie un sens nouveau. La Résurrection du Christ signifie qu’en lui, nous sommes déjà ressuscités. Notre résurrection n’est pas seulement un événement futur. Elle est un événement actuel. C’est aujourd’hui que le Christ nous donne la force de vivre pleinement, de nous donner, de nous sanctifier, de vivre de l’Évangile qui est source de vie. Dire : « Demain je serai saint ! » n’a aucun sens. C’est aujourd’hui que Jésus nous attend, parce que la vie éternelle est déjà commencée, parce que la vie de Dieu en nous c’est de vivre le moment présent comme un moment d’éternité. Notre mort devient un passage, une Pâque qui nous fait passer d’un état à un autre, en attendant la résurrection des corps que nous proclamons dans le Credo. Parmi les créatures, seule la Vierge

Marie a vécu cette résurrection de façon immédiate, parce qu’elle avait fait de chaque instant de sa vie un acte d’amour, parce qu’aucune ombre, aucun refus ne l’avait empêchée de vivre toute sa vie comme une « vivante offrande à la louange de la gloire de Dieu ».

ITINÉRAIRE CATÉCHUMÉNAL : LE BAPTÊME Par le baptême, les catéchumènes reçoivent le pardon de leurs péchés, ils sont incorporés au peuple de Dieu, adoptés comme fils et filles de Dieu. La Confirmation et l’Eucharistie constituent avec le Baptême une unité, ils sont le fondement de la vie chrétienne. C’est pourquoi, le plus souvent, ils sont donnés dans les 50 jours que dure le temps pascal.

APPEL À LA CONVERSION La profession de foi baptismale et l’aspersion d’eau baptismale ravivent le baptême de tous les membres de la communauté. Avec les catéchumènes, passons de la mort à la vie, vivons en enfants de lumière !

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Que Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a fait renaître par l’eau et l’Esprit Saint, et qui nous a accordé le pardon de tout péché, nous garde encore par sa grâce dans le Christ Jésus notre Seigneur pour la vie éternelle. Amen.

MISSEL ROMAIN (MR 46)

Renouvellement de la profession de foi baptismale Frères bien-aimés, (nous aussi) par le mystère pascal nous avons été mis au tombeau avec le Christ dans le baptême, afin qu’avec lui nous vivions d’une vie nouvelle. C’est pourquoi, après avoir terminé l’entraînement du Carême, renouvelons la renonciation à Satan que l’on fait lors du Baptême, renouvelons notre profession de foi au Dieu vivant et vrai et à son Fils, Jésus Christ, dans la sainte Eglise Catholique : - Renoncez-vous à Satan, au péché et à tout ce qui conduit au péché ? - Nous y renonçons - Croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant, créateur du Ciel et de la terre ? - Nous croyons - Croyez-vous en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui est né de la Vierge Marie, a souffert la Passion, a été enseveli, est ressuscité d’entre les morts, et qui est assis à la droite du Père ? - Nous croyons - Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair, et à la vie éternelle ? - Nous croyons

À VIVRE EN PAROISSE L’eau dans laquelle sont plongés les catéchumènes symbolise la mort au péché et la naissance à la vie nouvelle. L’onction du Saint Chrême est la marque de l’Esprit de Dieu qu’ils ont reçu. Le vêtement blanc est le signe de leur condition nouvelle puisqu’ils ont revêtu le Christ. La lumière est celle du Christ ressuscité, à jamais vivant.

Chacun, pour rappeler son baptême, pourrait arriver à la veillée pascale avec un vêtement blanc.

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© Malel et l’atelier A3 Tapisserie « Hommage aux frères de Tibhirine »

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Quelques propositions diocésaines durant le carême • Conférences de carême, tous les dimanches de carême à 15h30 à la basilique de Fourvière • Appel décisif des catéchumènes Le 5 mars à 17h à la Primatiale Saint-Jean • « 24h pour le Seigneur » Vendredi 24 et samedi 25 mars : temps de réconciliation en paroisse ou en doyenné.

• Rendez-vous réguliers sur le site

du diocèse www.lyon.catholique.fr

Livret réalisé par les services diocésains d’initiation chrétienne, de la Pastorale sacramentelle et liturgique, l’École Saint Irénée et le Sedicom (diocèse de Lyon). Contact : catechumenat@lyon.catholique.fr

© Dennis G. Jarvis - Baptistère de Kélibia - Musée du Bardo, Tunis

• Retraite diocésaine « Je suis la lumière du monde » Samedi 25 et dimanche 26 mars à la basilique de Fourvière avec le cardinal Barbarin


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