3 minute read

Du goods-to-man au goods-to-robot

Préparation de commandes

Du goods-to-man au goods-to-robot

Le goods-to-man marque une révolution copernicienne dans l’entrepôt : les opérateurs ne se déplacent plus dans les rayonnages pour préparer les commandes, ce sont les marchandises qui viennent à eux. Un concept qui vaut de l’or aujourd’hui !

Tout a commencé dans les années 1980 avec des réseaux de convoyeurs motorisés identiques à un réseau de chemin de fer. Le bac ou le colis de préparation s’arrêtent dans des « gares » correspondant à des zones de préparation de commandes définies selon la typologie des produits (fréquence d’achat, taille, poids, volume, famille de produits, etc.). Le premier système à gares mis en place en France par Savoye remonte à 1985, mais il ne comportait pas de système de précolisage. Il faut attendre 1990 et la création de l’éditeur Logarithme pour disposer du premier WMS calculant le nombre, la taille et la composition des colis avant leur constitution. « Avec ces systèmes, on ne préparait plus des commandes mais directement des colis, ce qui permettait de supprimer la reprise des commandes dans des colis », explique Chantal Ledoux, codirigeante de Boa Concept. L’arrivée des logiciels a donc été décisive ! Avec le système à gares, l’opérateur optimise ses déplacements, mais il continue de se déplacer dans sa zone de prélèvement d’articles. Avec le goods-to-man, l’opérateur ne bouge définitivement plus. En Europe, le premier système de ce type a été mis en place en 2002 par Knapp en Autriche (application pharma), puis il sera installé en France deux ans plus tard chez Office Depot. C’est le début d’un mouvement qui est loin d’être terminé: dans l’Hexagone, entre un quart et la moitié des entrepôts en seraient équipés selon les sources. Largement de quoi voir venir…

1985

Premier système à gares

1990

Système à gares avec précolisage

2002

Premier goodsto-person en Europe

2004

Premier goodsto-person en France

2021

Premier goodsto-robot

*Alstef Group a cessé de commercialiser le système d’AutoStore en 2022.

Simplification mécanique

Ce système, rebaptisé goodsto-person car beaucoup d’opérateurs sont des opératrices, s’appuie sur la densification et l’automatisation du stockage avec l’utilisation de miniloads. Une technologie très lourde au départ (chaque grue pèse plus d’une tonne!) qui n’a cessé de se perfectionner et de se diversifier. Le stockage proprement dit est passé d’une profondeur à deux, trois, voire quatre profondeurs. La technologie miniload a évolué vers des systèmes à navettes associées à des ascenseurs en extrémité d’allées. Depuis quelques années, les robots d’Exotec se passent d’ascenseurs en grimpant eux-mêmes dans les alvéoles de stockage pour alimenter les postes de préparation de commandes, d’où une simplification drastique de la mécanique, une réduction de l’entretien et une flexibilité améliorée de l’infrastructure.

Vers le goods-to-robot

Une diversification du goodsto-person est arrivée d’outreAtlantique avec le rachat de Kiva par Amazon en 2012. Plus de transstockeur cette fois, mais un robot portant une étagère pour la mettre à disposition d’un opérateur. Révolutionnaire, la technologie est apportée en France par Scallog, société française fondée en 2013. Son succès se mesure aujourd’hui au nombre de robots vus dans les allées des salons professionnels. Elle est également venue de Norvège, avec la mise en place par Alstef* du premier AutoStore en France en 2016, un système très compact où les robots mobiles se déplacent sur une grille. Enfin et surtout, le goods-toperson favorise l’automatisation des autres postes de l’entrepôt, notamment la robotisation de la palettisation ou le déchargement des camions. Ce ne sont plus les idées qui manquent. Ni les capitaux ! Désormais, l’avenir du concept se trouve ainsi dans le goodsto-robot. n GS

This article is from: