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Éditorial Poèmes - Migrations / Migraciones Poèmes - La Promesse / La Promesa Poèmes - Faux anachorète/ Falso anacoreta Monologue - Les Maux Recette de cuisine - Pasos para cocinar un ombligo. Récit - Sandra Patricia (Rosalba) Récit - Putas Parapléjicas. Capítulo 3 Récit - Allá no es Récit - El Final Récit - El epicentro del mal 4

Edition : Annabela Ojeda & Camilo Rodríguez Maquette : Annabela Ojeda Rédaction: Camilo Rodríguez Traduction: Camilo Rodríguez Photo de couverture: Damian Galli

Cette bouffée de fumée oppressante, ce voile de brouillard si difficile à définir mais si facile de percevoir, c’est le fils conducteur pour les textes qui composent notre numéro 03. Ainsi donc, nous nous apprêtons à traverser l’océan pour nous diriger vers la Colombie, prochain nid de Disparates – en fait j’écris ces lignes à la veille du terme de ce voyage, quelques heures avant de lancer la première impression. Dans cette étape de notre partie de chasse littéraire – 4 numéros imprimés- nous nous sentons plus à l’aise car nous sommes beaucoup plus près de notre sixième et dernière proie. A part tout ça, nous avons construit un solide réseau de collaborateurs qui part de Guayabo Colectivo et se répand depuis la France vers l’Italie, l’Espagne et l’Amérique latine maintenant. C’est pour cette raison que le thème de notre prochain numéro sera l’évocateur sujet de la gueule de bois, connu aussi sous le nom de GUAYABO en Colombie. L’éditeur

éditorial

index

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Comme d’habitude, le nouvel an a apporté beaucoup de nouveauté. Le loyer a augmenté, ainsi que les services publiques (ou privés ?) et « le coût de la vie ». Le froid hivernal s’est installé en Europe et les brusques changements se sont manifestés dans tous les coins du monde. En outre, la menace terroriste est retournée habiter nos écrans, nos pages et surtout nos conversations. Néanmoins, pour certains une nouvelle vie a commencé avec un horizon bigarré et plein de promesses. Or la revue que vous avez devant vos yeux a elle aussi muté : il y a plus d’histoires, plus de dessins, une recette de cuisine, voire un petit monologue. Heureusement, ce nouveau look ne suppose pas un tarife plus élevé ni une avalanche de publicités, et pas même! La couleur obscure de la couverture évoque plutôt une sorte de deuil qui, face aux derniers malheurs du mois, s’expliquent d’eux mêmes.


Migrations

Corps en errance

Migraciones Cuerpos errantes

Dansent pour oublier ce monde et sa division au nom de la sécurité immonde

Bailan para olvidar este mundo y su división en nombre de la « seguridad » inmunda

Chantent pour trouver refuge au milieu de ce déluge

Cantan para encontrar refugio en medio de este diluvio

Rient pour oublier les injustices aux mille visages, les insultes aux mille paysages Valsent sur la route pour changer de destinée, avec pour bagage la dignité Tentent de faire barrage à la menace expulsion qui s’immisce dans le sommeil et en plein soleil, qui s’insinue dans tous les interstices du cerveau et jusqu’aux os… On ne peut pas empêcher un oiseau de voler On ne peut pas interdire les vagues de venir et d’aller On ne peut pas éviter à la terre de tourner Manque De Tolérance Pour simples Corps En errance Enracinés Dans la vie

Ríen para olvidar las injusticias de mil rostros, los insultos a mil paisajes Valsean1 sobre la ruta para cambiar de destino, teniendo como equipaje la dignidad Intentan hace barrera a la amenaza « expulsión » que entromete dentro del sueño y en pleno sol, que se insinua en todos los intersticios del cerebro y hasta los huesos... No se puede impedir el vuelo de un pájaro No se puede prohibir el vaivén de la marejada No se puede evitar la rotación de la tierra Falta De Tolerancia Para simples Cuerpos En errancia Enraizados En la vida

Un texte de Adeline Pinon. Illustré par Myriam Neyret.

Un texto de Adeleine Pinon. Ilustrado por Myriam Neyret

02 1. Valsear : Bailar (el vals).

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La Promesse Je promets de sculpter un monument Enfoncé dans l’abîme de l’angoisse Un puissant arbre Incrusté dans la moelle, dans la spirale de l’oubli, Un immense palace Qui grandira vers le bas et prendra racine Comme une molaire qui fait mal et ne veut pas s’arracher Comme un songe qui ne s’évanouit pas à l’aube Comme un candélabre éclairant les oubliettes1 du désir. Je ramasserai ainsi les premiers murmures de la création, La première houle qui s’est répandue Sur toute la largueur et longueur des pénombres, Ainsi je déchiffrerai et recopierai les tous premiers vers, Ceux qui bâtirent le grand poème de l’Univers, Là où le désir n’existait pas, Là où il n’y avait pas de prières Et les promesses n’étaient pas nécessaires.

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Écrit par Roberto Galván Illustré par Iván Sierra 1. Oubliettes: En espagnol “mazmorra”, les oubliettes étaient des cachots où étaient détenues les personnes condamnées à la prison à perpétuité.

La Promesa Prometo esculpir un monumento hundido en el abismo de la angustia Un poderoso árbol incrustado en la médula , en el espiral del olvido, un inmenso palacio que crezca hacia abajo y eche raíces como una muela que duele y no quiere salir como un ensueño que no se desvanece al alba como un candelabro que ilumina las mazmorras del deseo. Así recogeré los primeros susurros de la creación, la primera marejada que se esparció a lo largo y ancho de las penumbras, así descifraré y recopiaré los primeros versos, esos que edificaron el gran poema del Uni-verso, allí donde el deseo no existía allí donde no había plegarias y las promesas no eran necesarias.

Escrito por Roberto Galván Ilustrado por Iván Sierra

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Faux anachorète Intelligence absente mendiant de discours fallacieux. Prends le papier et dénombre que rien ne se passe. Il existe une marche heureuse : des gens éveillés, contents, Univers de l’Éden éternel méconnaissant les ombres. Coincer la vérité, qui pourrait du masque obtenir cette réalité ? Caracolent les ombres du cristal. Mendiant nauséabond impuni derrière la porte fermée l’ambre cristallin de la douleur sont des vers attachés à l’air. Rodda, 1987.

Illustré par Agnès Duroyaume

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Falso anacoreta Inteligencia ausente mendigo de discurso falaz. Toma el papel y enumera que nada acontece. Existe una marcha feliz : gentes despiertas, contentas. Universo de Edén eterno desconocen las sombras. ¿Atrancar la verdad, quién pudiera del antifaz obtener esa realidad ? Caracolean sombras del cristal. Mendicante nauseabundo impune tras la cerrada puerta El ambar cristalino del dolor son versos atados al aire. Rodda, 1987.

Ilustrado por Agnès Duroyaume

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Les maux. Petit monologue J’aimerais vous parler de choses graves, importantes, mais je ne peux pas. Les mots sont coincés sous ma langue... enfin pas coincés, plutôt cachés. Ils se sentent bien là, c’est chaud et humide, alors ils restent, et ils s’enfoncent confortablement dans la muqueuse. Je claque ma langue, je la retourne dans tous les sens, je la secoue comme un tapis mais ils ne bougent pas. Ils se cachent et ils pensent que je vais les oublier. Mais je me concentre, je ne veux pas les oublier, ce que j’ai a dire est trop important. Je vais me faire opérer, avec un scalpel on extrait tous les mots cachés. Un scalpel qui va les déloger, et les jeter tous nus sur la table d’opération. Tremblants sur le métal glacé, je les reconnaîtrai, et je saurai. Je les attraperai et je les enfoncerai dans mes oreilles. Un à un, ils reprendront leur place dans mon cerveau. Et je les dirai tous, je les cracherai à la gueule du médecin, pour voir. Pour voir s’ils sont aussi puissants que je le crois. Peut-être que ça va le décapiter ! Ça ne sert plus à rien un médecin sans... Sans... Vous savez... Voila sans... (Désigne son visage) Ça. Dés fois j’ai mal à ça, des petits clous dans mon cerveau. Je connais un homme qui est mort. Il ne faisait plus attention à ses mots, il en avait de plus en plus lovés entre ses dents et, à force, il s’est étouffé dans son discours. Un discours dont il se gargarisait d’ailleurs, mais qu’il n’a jamais pu prononcer. L’opération est chère, alors en attendant j’utilise une technique artisanale. Le moment où les mots sont les plus vulnérables, où ils remontent à la surface, c’est durant le sommeil. Lorsque je sors du sommeil, avant même d’ouvrir les yeux, je fourre ma main dans ma bouche et parfois j’arrive à en attraper un. La dernière fois c’était « clé ». Clé. J’étais bien contente, maintenant je peux ouvrir ma serrure.

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Écrit par Iris Richert Illustré par Yannick Meric

Les maux. Monólogo corto Me gustaría hablarles de cosas graves e importantes pero no puedo. Las palabras están arrinconadas bajo mi lengua.... bueno, no están arrinconadas, están más bien escondidas. Las palabras se sienten bien allí, hay calor y humedad, entonces se quedan y se hunden confortablemente en la mucosa. Chasqueo mi lengua, la vuelco de todas las formas y la sacudo como un tapete pero las palabras no se mueven, se esconden y piensan que voy a olvidarlas. Pero yo me concentro, no quiero olvidarlas. Lo que tengo para decir es demasiado importante. De hecho me voy a mandar a operar. Con un escalpelo es posible extraer todas las palabras escondidas. Un escalpelo que va a desalojarlas y a arrojarlas desnudas sobre la mesa de operación. Temblorosas sobre el metal helado, las reconoceré y lo sabré todo. Las voy a agarrar y luego las voy a meter dentro de mis oídos. Una por una retomarán su lugar en mi cerebro. Y las diré todas, las escupiré a la cara del médico, para ver, para ver si son tan potentes como yo creo. ¡Tal vez ese golpe lo va a decapitar ! Y pues un médico no sirve para nada sin... sin.. ustedes saben... Exacto, sin... (señala su cara) esto. A veces me duele esto, como pequeñas puntillas en mi cerebro. Yo conozco a un hombre que ha muerto, un hombre que no prestaba atención a sus palabras. Él las había enroscado entre sus dientes, cada da vez más y más hasta que, a fuerza, terminó asfixiándose con su discurso. Un discurso que le servía para hacer gárgaras, por cierto, pero que nunca pudo pronunciar. Como la operación es bastante cara mientras tanto yo utilizo una técnica artesanal. El momento en que las palabras son más vulnerables es cuando suben a la superficie, durante el sueño. Apenas salgo del sueño, antes incluso de abrir los ojos, embuto mi mano dentro de mi boca y a veces consigo atrapar una palabra. La última vez fue « Llave ». Llave. Estaba muy contenta, ahora por fin puedo abrir mi candado. Escrito por Iris Richert Illustrado por Yannick Meric

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Pasos para cocinar un ombligo

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Frito (con salsa bordelesa). Lo primero de todo, conocimiento del producto. El ombligo posee quizás demasiada grasa, pero es rico en hierro y en fósforo, y al ser un potente transmisor del ego contiene ciertos nervios y vísceras, las cuales habrá que tener presentes a la hora de la cocción. Cuando el ombligo adquiera un color entre marrón claro y carne humana, es el momento de apagar el fuego. Seguidamente lo freiremos con poco aceite, ya hay lubrificante suficiente. Vamos a acompañar al ombligo con Salsa bordelesa. Incluye zanahoria, vino tinto, mantequilla, pimienta, laurel y tomillo. El acabado es de mantequilla y tuétano de buey. El ombligo es una parte cuestionable del cuerpo humano, por lo tanto el acompañamiento tiene que ser el adecuado para sustentar tamaña sofisticación. La parte más emblemática del YO merece su reconocimiento y gratitud, más aún, cuando va a ser paladeada. Al igual que el ego, el sabor del ombligo tiene cierto resabio suave y dulzón siendo éste motivo suficiente para echarle un poco más de sal de lo normal —siempre en el momento antes de colocarlo en la sartén, recuerden—

logrando de esta manera neutralizar la dulzura provocada por el juicio sobre uno mismo que se produce por lo general, cuando un individuo se come su propio ombligo o el del acompañante. La pérdida de esta agrura provoca un contacto entre la carne y el paladar, mucho más sutil, rico y esponjoso, consiguiendo así eliminar el gusto que puede contener los altos niveles de prepotencia, determinados fracasos ocultos o aquellas mentiras podridas que debido a la cobardía propia de cada uno, nunca verán la luz. Incluso, en ocasiones, dependiendo del pasado “vs” actitud del poseedor del ombligo, podemos encontrar algunas porciones de sebo con forma de cartílago cuyos altos índices de arrepentimiento nunca reconocidos, son bastante frecuentes. De este modo, el recuerdo de lo que una vez perteneció al cordón umbilical tendrá una digestión menos pesada. Por lo tanto, no es una carne fácil de cocinar, hay que familiarizarse con el dolo, con la pena y con su causa.

Lo cortés no quita lo pendejo.

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Al horno (salsa al vino). Salpimentamos al gusto o también podemos marinarlo. Personalmente opto por la opción de cocinarlo con especias y vino ya que el ombligo queda un poco más tierno; picaremos un diente de ajo, dos cucharadas de almendras crudas y un vaso de vino blanco, aceite de oliva virgen extra, sal, pimienta y orégano seco. Esta salsa, suave y fuerte al mismo tiempo, logrará acompañar perfectamente a ese tipo de sensación algo turbia que induzca a pensar que de alguna manera nos prostituimos con nosotros mismos; aceptamos una compra-venta mercantil en la cual vendemos una parte de nuestro cuerpo por puro placer

humano (en este caso, la gula), cuya satisfacción producida es cercana a la condescendencia, y por lo tanto, a la ingratitud moral. Pero no, es errónea esa perspectiva. Sí, vale, es cierto, existe cierta condescendencia, pero la justa. No nos boicoteemos, el arrepentimiento es una virtud sobrevalorada, no siempre es la solución idónea, por este motivo, debemos tener en cuenta la temperatura del horneado debido a que la transacción gozo-destructiva cocinada puede enfriarse con facilidad. Así pues, la temperatura para calentarlo será de 180º por ambas direcciones. Servirlo al instante.*

El Corte

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Lo primero: depilar la parte del vientre. A continuación, utilizaremos un cuchillo de carne (no es aconsejable el de jamonero, es más fino, pero a la hora de extirpar el ombligo tiene menos agarre y como éste está repleto de zonas agrietadas

donde la carne se concentra en pequeños trocitos, es aconsejable que se utilice los dientes de la sierra de un cuchillo carnicero para arrancar las zonas agrietadas de un modo más óptimo) y lo introduciremos a unos tres centímetros de la parte

*En cocinas orientales modernas la carne humana suele presentarse casi fría, en cambio, dentro del auto-flagellationcook o cocina-antro (de cocina antropófaga) esta práctica de cocina de riesgo se sirve caliente.

superior del ombligo, aprovechando así la parte de la sierra para ir creando una circunferencia alrededor de él que finalizaremos en sentido de las agujas del reloj. Una vez finalizada la circunferencia, debemos introducir el cuchillo, hacer palanca y extraerlo. Rascaremos poco a poco (cortamos una depresión de la piel y de nuestro autoestima, por lo que hay que ser cuidadosos y cautos con las porciones de carne arrancadas), más que nada, porque con los restos del vientre crearemos pequeñas figuras en forma de esfera que acompañarán alrededor del plato y darán un toque de elegancia a la hora de la presentación del plato, cuya finalización será completada con unas almendras caramelizadas. Cuando se cocinan los estigmas de cualquiera, deben ser presentados con elegancia, picardía y con un toque de dulzura, de ahí las almendras. No olvidéis que la presentación de un plato va acorde con el producto cocinado. El honor o el desamparo merecen llevar traje y corbata. Una vez extraído el ombligo, tápelo con dos platos hondos. Algunas veces, incluso recién cortados continúan con la inercia del movimiento tembloroso e impulsivo. Esto ocurre debido a que la usurpación de pérdida de autoridad moral provocada por la extirpación de un ombligo persiste por un tiempo indeterminado en éste, incluso una vez sustraído, y en ocasiones, como los peces, tiende a moverse inercialmente después de muerto. Al cabo de algunos minutos los tembleques desaparecen, de ahí que sea aconsejable cubrir el ombligo con dos platos, para evitar escapismos. Bon apetite y disfruten del cuerpo humano!

Una receta de Iván Blanco Illustrado por Vigo La solitude est le seul arbitre qu’il est impossible de soudoyer.

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Sandra Patricia (Rosalba) —¡Y que esté lleno de flores!— dijo Sandra Patricia, refiriéndose a la casa que iba a tener cuando fuera grande. Su tía sonrió y le aseguró lo feliz que iba a ser viviendo ahí. No terminó de decirlo, cuando del frente de la casita humilde donde vivía, irrumpió una voz ronca gritando órdenes. Inmediatamente después, un portazo abriéndose, dejó ver la figura amenazante de un hombre armado, cuyo fusil midiera tanto como distaba el piso del pecho de Sandra. Sin reparar en nada, la tomó por el brazo, ella gritó, su tía trató de interferir pero un solo golpe del extraño la apartó lejos. Le dijo que de ahora en adelante, iba a ser parte de la guerrilla1. Ella ya no recuerda ni hace cuánto fue eso. No muchos años después de aquel día, del que Sandra aparta la mirada como de un rostro deforme, le concedieron permiso para bañarse en el río. Su intimidad no era mucho mayor que la de ningún integrante de las filas rebeldes. Cuando se proponía ponerse el camuflado, sin acostumbrarse aún a lo abierto de su desnudez, vio venir de entre los matorrales a un cabo. Riascos. Riascos siempre la miraba lascivamente, mezclada su mirada con algo de sorna; ella respondía evitándolo cada vez que podía y él lo sabía. Su corazón empezó a latir más fuerte, nada bueno podía venir de un encuentro tan poco fortuito. Supo que no podía hacer gran cosa. El hombre casi que ni siquiera dijo 1. Les Forces Armées Révolutionaires de Colombie (FARC) récrutent des jeunes de toutes ages (entre le 20% et le 30% de ses forces sont composées de jeunes paysans provenants des petits villages), y compris des femmes. Bien évidemment la plupart d’entre eux sont forcés à s’engager dans les guerrillas.

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algo. Otro día con la cara deforme. Incapaz de escapar, Sandra Patricia, que ahora se llamaba Rosalba, tuvo que soportar que se repitiera el grotesco exceso hasta quedar embarazada. Hasta abortar. Ahí paró. Algo le tuvieron que haber dicho a Riascos. Es que con lo que hicieron para que abortara, cualquier mujer que no tuviera su tesón se habría muerto. Después de nueve años, sobre un par de botas de caucho cargando veinte kilos de morral a través de la selva hostil, soportando cualquier abuso que su indefensión no pudiera detener, Rosalba se encontraba otra vez haciéndole centinela a un centenar de guerrilleros que se las arreglaban para dormir en algún rincón de la jungla espesa; campamento donde también tenían secuestrados: policías que llegaron ahí ya antes de que ella hubiera visto el enorme fusil de ese hombre maldito. Sin percibir muchísimo más que lo permitido por una noche a la sombra de la luna, en un pestañeo, de entre los árboles arreció una lluvia de hombres y fuego, confundiéndolo todo. Es demasiado tarde para alertar, el peor miedo que la acechaba se cristalizó. Acuclillada en su puesto de vigilia, rodeada por militares bufando en el fragor del combate, sintió el sonido de la hoz. Trizas, repeticiones. Truenos, relámpagos. Fuego enemigo. Muerte carnavaleando. “¡No me maten!”. Nadie quedó combatiendo: los secuestrados fueron asesinados y de los guerrilleros sólo quedaron cuerpos. Los demás huyeron. La capturaron a ella, únicamente.

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Ahora, alias Rosalba es el chivo expiatorio que le queda al país para desquitarse de su guerra y al presidente, para desviar la culpa por su intento fallido de ser más popular. ¡Sangre! grita enardecida la turba. El inaguantable peso de la ley del gobernante la aplasta. Rebelión, secuestro extorsivo, homicidio y cuanto cargo pueda caber en el prontuario de un subversivo es argumento para el La tolérance est une maladie textuellement transmissible

juicio en su contra. Sin opciones acepta los cargos. Si paga toda la condena, Sandra Patricia, alias Rosalba, saldrá de la cárcel con cuarenta y ocho años. Nunca pudo elegir. A Sandra Patricia le robaron la vida, pero su país atendiendo al llamado de los medios, exige un castigo ejemplar. ¡Que pague!, que pague por la nulidad de las opciones que tuvo, que pague por no saber qué hacer cuando le pusieron un cañón en el pecho a los catorce años, que pague por ser mujer y no querer salir al horroroso mundo a mendigar, que pague por el intento fallido de popularidad del presidente, que acarreó la muerte de los secuestrados a manos de un grupo causado por otro presidente (sostenido por la misma máquina), que pague por no tener voz, por no haber visto nada más que el asedio de la desigualdad y el roce de las balas cincelándole la des-idiosincrasia del forzado a la guerra. ¡Quieren un rey! inquirió Elías, pues dales un rey, respondió Yahvé.

Escrito por Gabriel Rodríguez e ilustrado por Iván Sierra La tolerancia es una enfermedad textualmente transmisible.

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Putas Parapléjicas

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Capítulo III: El negocio La primera que trajimos se llamaba Dolores. Sus padres le habían puesto ese nombre porque desde pequeña había sido un dolor para su familia. Dolores era grande y pesada. Nuestros primeros clientes tenían miedo de estar con ella, pero después de mostrar sus amores, Dolores los sumergía en un mar de placeres. Un sexo sin límites éticos, sin fronteras civilizadas. Solo instinto. Hasta donde pudiera ir un ser vivo, sin importar la diferencia entre lo bueno y lo malo. De un momento a otro el plan de Jonás tomaba sentido. Yo creí en él, en su visión. De cierto modo, no era tan malo prostituir mongólicas. Claro, la prostitución es mala de por sí. Pero Jonás lo hacía ver como un servicio social, como un regalo para la humanidad. Con su encanto

todo era más sencillo. Tanto así que contratamos a Jesús, un joven de 20 años con una discapacidad en la boca y otro en los ojos. Desde luego, le pagábamos poco. Yo estaba feliz en medio de botellas de ron y clientes satisfechos. Así mismo, nuestras empleadas no podían quejarse. 
Organizábamos noches especiales, con disfraces y fiestas sorpresa. Los domingos Jesús las bañaba y las maquillaba. Los familiares venían a visitarlas al principio, pero al cabo de dos semanas dejaron de hacerlo. Entonces las pusimos a trabajar tiempo completo, en el día podían prestar de 8 a 10 servicios. En las noches, el doble. Yo sé que es difícil imaginar que sea correcto hacer ese tipo de cosas, pero al ver sus sonrisas después del « servicio », después de escuchar

1. Los precedentes capítulos de este relato se encuentran en los números 00 y 01 de DISPARATES 2014.

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esos gritos y de oler esos perfumes era fácil transmitir el mensaje: « DIOS es amor ». Los demonios y los ángeles son solo íconos creados para poder comprender nuestros sentimientos, para saber de dónde vienen y cómo se perciben. Y de todos, el más importante es el amor. Dios es amor, está en todos lados, es omnipresente y omnipotente. El amor no está en la razón, es más profundo, está más cerca del instinto. Se encuentra del lado del miedo. Todo lo que hacían los clientes y nuestras, « princesas » estaba más allá del juicio humano. El ser humano sin tabús, sin reglas. Puro amor todos los días, desde las dos de la tarde hasta las dos de la mañana. Jonás y yo nos encargábamos de hacer la agenda del día. Luego le dábamos las tareas a Jesús y él las acababa antes de las nueve de la noche para poder ir a su casa y comer con su familia. Dos ancianos agricultores querían mucho a Jesús porque era servicial y eficiente. Nosotros nos despertábamos, desayunábamos con dos vasos de ron y unos huevos fritos celebrando las buenas ideas y la buena suerte. Pero como casi todo lo bueno en esta vida, aquello no duró mucho. Los policías del pueblo llegaron para hacer un control del local en plena jornada y sin avisar. Cuando vieron a nuestras « colaboradoras » se inquietaron un poco y nos

miraron con cierto asco. Yo pensé en escapar pero, de un momento a otro, me acorraló todo el peso de una conciencia que no conocía. Me sentí culpable y sucio. Quería esconderme en una cueva oscura y vomitar. En ese momento Jonás comenzó a hablar con los policías. Ese encanto que siempre nos ha ayudado… De repente, los policías se sentaron a escucharlo mientras yo traía una botella de ron para la mesa. Dos clientes más. Comprendí que era el mundo que estaba mal. Nosotros solo traíamos amor, amor original, puro y limpio. Es la sociedad que nos llena de miedo. Poco después el rumor se difundió. Venía gente de otros pueblos, a veces teníamos que abrir más temprano y cerrar más tarde. Dolores y las otras comenzaban a lucir cansadas, por eso las alimentábamos cuatro veces al día. Jesús las limpiaba por la mañana y por la tarde. El negocio prosperó sin que nos diéramos cuenta. Jonás y yo empezamos a ir al río a pasear mientras dejábamos encargado a Jesús por un aumento en su salario. ¡Qué buenos días! Jugábamos tejo, nos bañábamos en el río y comíamos frutas frescas. Todo era muy bonito hasta que llegó el alcalde. Un enfermo, un psicópata, ese tipo. Nos pedía siempre rebaja y además golpeaba a las muchachas. Dolores le tenia miedo al verlo. Se escondía cuando ese maldito llegaba,

Le sarcasme est un luxe que les cons ne peuvent pas se permettre.

y eso lo excitaba aún más. Jonás le cobraba el triple, para que se fuera rápido, pero él tenía la plata de los impuestos. ¡Maldito! solo recordarlo ya me da rabia. Siempre había mal ambiente cuando él llegaba. Jesús tenía que maquillarles los golpes y eso nos costaba más dinero. Jonás ya no sonreía por las mañanas con los desayunos. Y yo, bueno… yo soy como los humanos que sobreviven, yo simplemente me adaptaba al ritmo. « »“Una sonrisa en la cara y una botella en la mano”, ese era mi lema. Jonás tomó la decisión de largarnos un jueves en la mañana. Me dijo que ya no quería ver más a « ese joeputa ». —Que tengo una idea, Dani. Que nos vamos del pueblo mañana. Volvemos a la ciudad y vendemos salchichas alemanas a restaurantes finos, esos compran todo lo extranjero— 
Me convenció. Le dijimos a Jesús que se fuera, le pagamos dos meses de salario por adelantado y empacamos las cosas. Cuando estábamos a punto de llevar a Dolores y a las otras a sus casas el alcalde llegó con su hijo y con su futuro yerno. ¡Despedida de soltero sorpresa! Jonás, que ya tenía sus tragos encima, le dijo que se fueran, que hoy estaba cerrado. El tipo le mostró unos papeles y habló de cosas ilegales, de traer a la policía, de años en un calabozo. Jonás solo respondió —¡que haga lo que quiera, joeputa, que yo me voy de este pueblo! Los tipos entraron y las « niñas » corrieron a la habitación, yo las miré saliendo por la puerta y les hice una sonrisa de despedida. Jonás no dijo nada, tomó las seis botellas que quedaban en el bar. Yo tomé unas cervezas y nos subimos en el carro del alcalde. El precio de la última noche. Llegamos a Bogotá y nos metimos en doña Ceci2, porque era viernes y los viernes es noche de tequila con cerveza. Escrito por Daniel Virguez Ilustrado por Gonzalo Cubas El sarcasmo es un lujo que no pueden permitirse los idiotas.

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Darío estaba en gran forma, o al menos así lo creía. Con el curso de los años se había transformado en un hombre maduro con una salud excelente. Jugaba fútbol todos los fines de semana, subía en bicicleta a la Loma del viento los domingos por la mañana, había estado vigilando su dieta cuidadosamente y hasta había dejado de comer mecato y fritanga. Lucía, su esposa, le concedió el título de Gran chef y así adoptaron una dieta más equilibrada. Desde hacía algunos meses consultaba regularmente a su médico porque, en una ocasión en que estuvo escalando la montaña, se mareó y casi se cae. ‘Pechuga’, el médico de la familia que lo conocía muy bien, le dijo que eso le sucedía a causa del estrés. Continuó con su rutina diaria tratando de lidiar con los problemas del negocio de la manera más relajada posible, incluso Lucía le prohibió que trajera trabajo a la casa. Ella, por su parte, trataba de mantenerlo ocupado con diferentes actividades. Le compró algunos libros de autores que le gustaban y decidió poner música cuando llegaban del trabajo. Algunas noches abría su cajón mágico en donde guardaba sus tesoros de seducción y sacaba uno que otro negligé transparente mientras se sonreía pensando el efecto que produciría.

ALLÁ NO ES Por Marcela Gomez-Cattin Ilustrado por Natalia Mora

Darío, por otra parte, se sentaba a ratos en las graderías del público y admiraba la dulzura de su vida. Desde allí acostumbraba corroborar una y otra vez lo que alguna vez oyó en el verso del dúo Piazzola-Goyeneche: …loco,loco,loco, como un acróbata demente saltaré sobre el abismo de tu escote hasta sentir, que enloquecí tu corazón, de libertad, ya vas a ver…Y así…

Herrar es umano.

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Tanto él como Lucía se perdían a menudo en el laberinto ilusorio y paradisíaco del amor que aún permanecía en su pareja, —qué suerte tenemos— se repetía. Su razonamiento no llegaba hasta el futuro inmediato de la penúltima frase del verso, el « ya vas a ver ».... Pero, como es costumbre, ninguna de estas cavilaciones, reales o no, impediría que el azar tomara la mano. Esa mañana mi hermano no había mostrado signos de malestar. Cuando atravesó el umbral de la puerta para ir a su sagrado partido de fútbol sabatino, Lucía se despidió con un beso prolongado y lo mantuvo abrazado un buen rato. Esa noche había soñado algo muy extraño y a pesar de que ya eran las 9 de la mañana, conservaba un sinsabor en la boca. Él, por su parte, la había sentido llorar mientras dormía pero, como era recurrente desde la muerte de su mamá, no le dio mayor importancia. La desazón provenía de la visión que la había despertado en medio

de la madrugada. En su sueño Darío corría en una cancha de futbol sin líneas que la delimitaran y ella estaba parada en un borde junto a ‘Pechuga’. Los gritos al unísono de los jugadores pedían el balón. A un momento dado, la voz de Darío se hizo cada vez más alta, tan fuerte que era la única que se escuchaba. Súbita y distintivamente oyeron un « se me fue el mundoooooo ». En una fracción de segundo cientos de “se me fue el mundo” rodearon a Lucía, como si una bóveda llena de ecos con mundos idos la envolvieran. El torbellino de palabras le produjo un vacío inmenso en el vientre. Miró hacia arriba y se dijo —Allá no es—. La sensación de mil picaduritas de mosquito la obligaron a bajar la mirada. Cuando llegó al suelo vio a Darío tendido en el pasto. Sus ojos se buscaron y, mientras la luz se desvanecía, ella creyó leer « Chao amor…nos vemos ». —Chao amor, nos vemos— se despidió Darío y ella, para no preocuparlo, lo dejó ir. Esta fue la última vez que lo vio con vida.

24 L’herreur es humaine.


El FINAL La fiesta de Arturo El silencio aplastante solo era cortado por el chillido periódico del limpiabrisas. Los postes de luz iluminaban el interior del vehículo con un resplandor intermitente mientras el agua corría abundantemente por las ventanas. Sólo Stéphane, al volante, podía ver cómo la tormenta se abatía con ímpetu sobre la autopista. La tensión flotaba sobre los tres silenciosos pasajeros en el banquillo trasero. Los dos practicantes indios no hablaban francés, Stéphane no dominaba el inglés y justo cuando Emilie parecía salir del cerco de su timidez, un trueno estalló con furia para silenciarla definitivamente. Por dos segundos, Stéphane disparó una mirada inquisidora que rebotó en el retrovisor y se clavó en los ojos de Emilie, para deslizarse con firmeza hasta las profundidades de su alma. Sintió flaqueza, desnudez, pánico. —Esta es definitivamente la mirada de un psicópata— pensó reteniendo un espasmo. Stéphane dibujó una sonrisa victoriosa y dirigió lentamente su mirada hacia el horizonte, liberando a Emilie de la inquisición que la aprisionaba.

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Emilie recordó el encuentro con Stéphane, minutos atrás. Le aterraba su mirada ausente, como si todo fuera transparente, como si la realidad se escondiera detrás de lo visible, lejos y sólo él tuviera la llave para acceder a ella. Stéphane prendió la radio para romper la inercia del silencio en el coche :

La seule manière d’être suivi c’est de courir plus vite que les autres.

—Recomendamos a la población estar atenta, la región acaba de ser declarada zona naranja, las lluvias no dan tregua. Tolosa en peligro. — se oía con interrupción por los pequeños parlantes. En seguida, Stéphane activó las luces direccionales y el carro se dirigió hacia la siguiente salida de la autopista. En unos cuantos minutos las luces iluminaban la rue de la Digue. La casa de Arturo brillaba a un costado. Las ventanas de los tres pisos estaban abiertas, dejando salir destellos de música tropical que resonaban en la soledad de la calle oscura. Se detuvo el coche. Los indios soltaron un “merci” veloz y se precipitaron hacia la puerta, al otro lado del aguacero. Stéphane sacó un paraguas de gran talla e invitó a Emilie a seguirlo bajo las toneladas de agua descendiente. Fueron juntos con cautela hasta la puerta abierta de donde un hombre los veía aparecer entre la lluvia, con la mirada melancólica de un marinero alejándose del puerto. Un pitillo larguísimo conformaba el marco de gafas que llevaba puesto y transportaba la cerveza desde su vaso directamente hasta sus labios. Succionó un poco del liquido dorado antes de poder darles la bienvenida:

—Bienvenidos al trópico de cáncer…

—Enchanté, Stéphane- dijo sin interés, mirando las escaleras que daban a la primera planta de la casa, en donde un mundo colorido florecía al ritmo de aquella música extraña para sus oídos. —Yo soy Emilie, mucho gusto. ¿Cómo te llamas? —Mi nombre es Rodrigo Camillez. Bienvenidos a esta morada, por lo demás maravillosa. Lo contrario del amor no es el odio, es el adiós.

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Una tregua tropical en estos reinos septentrionales. —Arturo sí me había hablado de ti! Tu eres el poeta… —Filósofo, filólogo y poeta en mis tiempos no dedicados a menesteres de urgencia impostergable.

« Les sorprendían las carcajadas abiertas, la franca tendencia a tocar al interlocutor más de lo habitual y una gesticulación exagerada con la que acentuaban cada frase. »

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Enseguida, Rodrigo hizo un ademán cortés, invitando a los recién llegados a entrar en el recinto. Después de una leve vacilación, los visitantes se transportaron a través del umbral. La luz amarilla iluminaba parejas que bailaban al ritmo de una alegría melancólica. La verdad es que el sentimiento en el baile trascendía el tiempo y el espacio. Esa fiesta, como muchas otras, sólo era el eco de un evento ancestral recreado colectivamente como un ritual. Bailando con los ojos cerrados cada cual revivía infancias, primeros besos y otras escenas sepultadas en la memoria. Al abrir los ojos, se reconectaban con el presente y así todos los recuerdos se tejían en una gigantesca manta colectiva, con la que se cubrían para calentar el alma del frío y de la soledad del exilio. El aura del sitio salía por las ventanas en forma de manchas fantasmagóricas, que subían al cielo en medio de las gotas de lluvia. Atravesaron la sala hasta llegar a

Finir un bon livre c’est comme dire au revoir à un bon ami..

otro recinto, en donde personajes de diversas edades y apariencias interactuaban de una forma completamente inusual para los recién llegados. Les sorprendían las carcajadas abiertas, la franca tendencia a tocar al interlocutor más de lo habitual y una gesticulación exagerada con la que acentuaban cada frase. El recinto parecía el camerino de un concurso de teatro en donde diferentes grupos ensayaban las escenas histriónicas de las piezas más diversas, antes de saltar a las tablas ante un jurado ávido de emociones. Se podía ver parejas en medio de una pasión desenfrenada, relatos de briosas gestas y conversaciones de tinte melancólico. Emilie se dirigió al costado de una pareja que parecía sostener el diálogo de un drama existencialista. —Así fue… se me acabó el tiempo. No lo logré, no pude. La vida me demostró que no nací para esto. —¿Qué?! ¿Cómo va a bajar los brazos ahora, Santiago? ¡Luche por sus sueños!! Búsquese un trabajo y promocione sus pinturas! Tiene que tener la valentía de asumir su talento, que tiene bastante, pendejo!! —La decisión ya está tomada. A las 6h00 despega el avión hacia mi nuevo destino. De aquí salgo para el aeropuerto. Pasado mañana tengo la inscripción en la escuela de cadetes de Bogotá. No puedo desperdiciar esa beca: he aquí mi destino. —Si es así, entonces ¿por qué lo dice llorando? —Pues… Los dos personajes, en un estado de franca alcoholización, se entrelazaron llorando en un abrazo fraternal: una escena típica de las cantinas amanecidas. —¡Malditos borrachos! Estoy contento de no poder entender lo que dicen!—esputó Stéphane Terminar un buen libro es como decir adios a un buen amigo.

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en un francés odiosamente precipitado. —Pues hablan de un tema profundo, el chico de la izquierda está a punto de abandonar su vida de artista por la seguridad de otra ocupación. ¿Cómo saber si es cordura o cobardía?

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—El arte … pff .. el arte es por definición una actividad prescindible, fútil, desarrollada para el agrado de un círculo de poder dispuesto a financiarla. Siempre necesitará de un mecenas, o de alguien dispuesto a pagar por un objeto bonito pero innecesario; por una inútil proeza técnica. —No Steph’, necesitamos del misticismo y de la inspiración para darle sentido a nuestra existencia. Sin arte iríamos derecho a una hecatombe, a un suicidio colectivo. Necesitamos salir de lo cotidiano para tomar perspectiva, para resistir al conformismo y a los prejuicios; yo pienso que dejar de soñar es tan peligroso como dejar de comer... —¡Tonterías! Desde que el hombre comenzó a … —Una figura femenina apareció de la nada bailando con una botella de vino que se mantenía con equilibrio precario sobre su cabeza. Ana Ángela perdió el control de su baile ante la presencia de la pareja. La botella no soportó el llamado irresistible del suelo y estalló estrepitósamente en los pies de Stéphane, llenando de manchas su pantalón de paño. —Je vous déteeste!1… -soltó Stéphane con una franqueza audible- ¡Ya está bien, me largo de esta guarida de locos!! —Les ruego indulgencia con los festejantes, alguien puso hongos en el canelazo y la euforia de

ciertos invitados es un verdadero reto para el anfitrión- dijo Arturo, apareciendo entre la muchedumbre con una sonrisa cálida. Ana Ángela seguía retorciéndose de la risa en el piso— Stéph’, vamos a la cocina para que limpies tu pantalón. —¡Noo! Yo me voy inmediatamente y tú vienes conmigo— dijo el neurótico, dirigiéndose a Emilie. —¿Qué? ¿yo? ¡¡jamás!! - ¡¡Ahhh, sí que lo harás!! ¡Mira! —dijo acercando su smartphone a la cara de Emilie — La región ha sido declarada zona roja, el gobierno ordena que todas las zonas aledañas a la Garona sean evacuadas inmediatamente. Por lo que vi afuera no hay suficientes coches para que toda esta gente salga. O sales conmigo ahora o sales en helicóptero dentro de dos días! ¡Tú eliges ! ¡Carajo! —dijo Arturo— Yo sé que el alquiler es tan bajo porque estoy en una zona inundable, pero, en serio, nunca creí que fuera grave. Emilita, es mejor que aproveches y arranques con este tipo, de todas formas nadie en esta casa está en estado de conducir. Lo importante es que te lleve lejos del río. 1. !Los detesto!

Perdre la crédibilité est mourir d’une certaine manière.

« Se podía ver parejas en medio de una pasión desenfrenada, relatos de briosas gestas y conversaciones de tinte melancólico. »

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Así pues, salieron los dos de la casa de Arturo. El agua en la calle les cubría completamente los pies cuando intentaban subir al coche. —Espera, Stéphane. No podemos abandonarlos así, no son conscientes del peligro que corren… —¡Quédate si quieres! Has visto que intentamos prevenirles y nadie nos ha prestado atención. De todas formas lo peor que les puede pasar es que se queden bloqueados allí por dos días. Se darán cuenta de la catástrofe cuando se acabe el licor. Ellos no escuchan, no reaccionan. Que sigan bailando hasta pasado mañana. Yo me voy ya. —No puedo abandonarlos así— dijo Emilie cerrando la puerta del coche con resignación. El coche de Stéphane arrancó a toda velocidad dejando a Emilie sola, bajo la oscuridad de la tormenta nocturna.

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Escrito por Arnulfo Carazo Ilustrado por Jaume Pallardó La única manera de ser seguido es correr más deprisa que los demás.

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El epicentro del mal Capítulo IV: El Maldito —¿Una cerveza por favor? —¿Qué? —Que si me da una cerveza—gritaba El Maldito con ganas de empezar la noche. —Na’aguila1. Tome, son tres mil pesos. —¿Qué?. Tres mil pesos. —Gracias… ¡qué pola2 más cara !

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Dos ojos miraban o quizás detallaban la chaqueta tan lámpara3 que siempre lleva El Maldito, quien sabe muy bien que lo miraban y de puro picado4 ni se inmutaba. El Maldito era como un chulo, no quitaba la vista de su carroña. —Así actúa, no me lo conociera— se dijo Viole mientras se miraba en el espejo con las manos sobre la cadera. —Hoy es noche de dobladitos, que llamen a quien sea, pero díganle que hoy toca, y si no mueve bien esos dedos lo matamos por malo. Para Viole quien pusiera la música debía ser como la tarántula macho, debía ser muy cuidadoso y sutil con los pequeños pasos sobre el hilo; tocarlos con maña y evitar los bajos que fastidian cualquier reunión. 1. Coloquialismo para decir « Una Águila ». Águila : Marca de cerveza popular en Colombia. 2. Cerveza. 3. Extravagante. 4. Engreído.

¿Cómo se mata una tarántula tan grande ? Guarda dos dobladitos en el bolsillo. Hoy cumplía 23 años y seguía metida en su casa. Tenía que salir, prenderse y perderse. Necesitaba por lo menos tres horas de música y compañía masculina. Dos horas y nada que me contestaban. —¿dónde están? — Viole, estamos cerca de la cuarenta y nueve, ¿al fin qué ? —¡Cuarenta y nueve! ¿qué hay?. —Pues hay muchos gatos y varios chulos dentro de todas estas ratas, pero el « tono » esta una chimba. Suena… —Bueno, en diez minutos salgo. —¡Viole! —Dime. —Tráete dos dobladitos, ¿bueno ? —Bueno. El frío de la calle se metía en los zapatos y en las medias, se sentía como si caminara descalza en el asfalto lleno de flemas secas y colillas de cigarrillo. Dos sujetos rayados de pelo corto atraviesan la calle discutiendo quién tenía el cassete y quién era el más putas5. Viole vio atravesar un taxi y luego un letrero lleno de luces que indicaba dónde conseguir las polas. El bar: El techo tenía ese aire a varios gritos, a saliva, sudor y risas. La barra quedaba muy cerca de la salida; algo muy funcional si a cualquiera se le corría la teja6 en de cualquier momento. No había nártex7, así se entendía que había que compartir asiento y que no quedaba otra que pedir una cerveza. El lugar estaba atestado de cosas, todos esos artefactos llenos de 4. El más dotado. 5. « Correr la teja » : Volverse loco. 6. El nártex en las basílicas románicas es el atrio separado del resto de las naves por divisiones fijas, destinado a los penitentes y a los catecúmenos (no bautizados).

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tornillos de pantallas, de luces y ni se hable de lo que se encuentra dentro de ellos. —Hola Viole ¿cómo anda todo? —Bien ¿dónde andan? —Estamos a final del salón. —Ya voy, quiero una Pola— Dijo Viole. —Nos vemos atrás. En la mesa: dos gallinas hablando mierda y dos desconocidos hablándoles con cara de chuchas7. La música empezó inmediatamente calentando el tono. Minutos más tarde, las luces bajaron, tres polas se alojaron descaradas en risas y uno que otro pedo imperceptible se camuflaba en el humo del cigarro y se perdía en otro que tomaba aire para seguir riendo. Dos horas y directo al orinal. la cosa se puso de subido, las gallinas se fueron temprano, y sólo quedaron las babas de los cara-de-chucha hambrientos sobre la mesa. Rafael era un hombre muy sensato, advirtió a Viole y le propuso el plan como la mejor de las tarántulas.

Capítulo V: Lo siento, no estoy de bebés por ahora.

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—Ve la carita, mírala tan feliz— decía Julio perdido en muecas, mientras sostenía en sus brazos a martinita, la bebita. La criatura tenía menos de dos meses y no había llorado una sola vez. La bebita8 no era linda pero sí tenía el comienzo de ese carácter que prometía un futuro muy único

y extravagante. La bebita abrió sus ojitos apagados que se moldeaban bajo unas cejitas peladas, en una carita que solo mamá y papá quieren. Dos pataditas y un suspiro. Martinita se movía en un tic-tic suizo, como una maquinita cuidadosamente ensamblada. La boquita, que no medía más de unos centímetros,

7. Las chuchas son roedores de gran talla. Viven en el campo y se alimentan de animales pequeños como las gallinas. 8. Femenino diminutivo de Bebé.

se abría en un bostezo mientras sus bracitos se enredaban en la cobijita rosada con amarillo, buscando acomodarse en el antebrazo de Julio para quedarse dormida unos segundos después. Mírala tan feliz, sin un solo sueño o un pelito despeinado. Parece un tarrito vacío listo para ser llenado en esta ciudad, en las guarderías, en los jardines, en los areneros, en los colegios por las compañías, en los buses. ¡Qué lejos Julio! ¿Que diría Viole de un bebé? Ella no es de pañaleras, cuentas de ahorros o rutinas secas —Hola bebita como estas soy tu mamá y si vienes a llorar, te devuelvo y pido garantía. ¿Ves? no hay lío— le dijo Julio a martinita en un tono mimado de presentador eunuco de televisión, mientras tomaba la temperatura de su frentecita. —¿Marti tú que dices? Sí, yo se. Viole es una mujer metódica, de pocas mentiras y hobbies cáusales, de tarros llenos de ciudad y cama tendida; ¡qué rara es Viole!, siempre sumergida en su vida, está tan ensimismada en sus trabas que no tiene por donde asomar la cabeza. Mira la carita y cómo se mueve la bebita. Esto de los bebes, la familia y los paseos, no son para Viole y menos si viene

acompañado de un « mamá ». No, no, Viole no tendría tiempo para una bebita como martinita. No tiene tiempo para nada. Mientras tuviese suficiente diesel para seguir, todo estaba perfecto para Viole. Además no tiene nada de paciencia y menos para ver a una bebita como martinita que es muy dedicada a no llorar. Dormí martinita, dormí. Qué delicados son los primeros días de una criatura como martinita, aún su cuello no tiene la fuercita para nada, su cuellito no tiene la actitud y se ladea de lado a lado siguiendo las arrugas en las cobijas y los movimientos de la muñeca de Julio, que no perdía detalle de la carita. Imaginaba lo difícil de tener una maquinita a vapor como ella. El angelito que era un bombillo; despierta levanta sus manitas, buscando el dedo índice de Julio. La diferencia de tamaños entre las manitas de martinita y su dedo índice, era gracioso y tierno, pero enredado en un laberinto de porqués, Julio estaba sumergido por completo en Viole, ignorando, el gesto que remplazaba el lloriqueo de Martinita. —Lo siento Julio, no estoy de bebes ahora— Eso diría viole.

Escrito e ilustrado por Iván Sierra Siempre que hay letra menuda es difícil pasar la página.

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Collaborateurs Adeline Pinon (1988) : Née dans une contrée nordique lointaine (Tours) au siècle dernier, je fais partie des intrépides étudiants en master métiers de l’écriture à la fac du Mirail (Excusez mon attachement à ce terme dépassé ; mais Mirail mon amour résonne encore en moi). J’écris des textes courts pour être lus et dits et d’autres plus longs qui s’étirent et se déforment sans trop de définitions... Après avoir tenté la cartomancie et le théâtre, je m’épanouis dans la création de textes en tous genres et de mots guérisseurs à partager par le biais de ce prodigieux support nommé papier. Disparates semble plutôt bien collé à ma pratique de l’écrit, «Disparates», comme les mots, qui échappent aux ordres et font disparaître les certitudes. Roberto Galván (1988): Né sous le funeste ciel de Bogota (Colombie), Galván dort le jour et vit la nuit, lorsque seulement les hiboux ululent, les amants s’étreignent et les lucioles sonnent. Sous prétexte d’étudier et travailler, il a passé beaucoup d’après midis de grisaille dans le labyrinthe de la bibliothèque et tant d’autres dans les grottes du cinéma. Actuellement il se dédie à procrastiner jusqu’à des heures indues et de temps en temps il fait une pause-clope. Rodda (1931): Andrea Nassar (1935) est née à Santiago de Chilli et habite en France depuis plus de 10 ans. Bibliothécaire formée en humanisme, Rodda est auteure de nombreux recueils de poésie et de nouvelle courte, notamment La casa de todos de Nuñoa (1991), Puente al norte (1999) et Vapor venenoso (2009). Elle a eu plusieurs prix littéraires et a participé en tant que juge dans d’autres concours de poésie au Chilli. Iris Richert (1994): Née à Bordeaux en 1994. Après la musique et le cinéma, elle s’est intéressée au théâtre, ou plutôt à la musicalité et l’aspect cinématographique de l’écriture théâtrale. iris.richert@laposte.net

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Iván Sierra (1984) : Artiste visuel spécialisé en son et musicien amateur, Ivan a travaillé en publicité et dessin de pages web à Bogotá, Colombie. Il habite à Toulouse depuis trois ans, où il se dédie à l’illustration et la musique. Il fait

partie du groupe Los Guayabo Brothers & su pachanga mohánica, ainsi que du collectif artistique Guayabo Colectivo. http://Sierraivan24.wix.com/camilosierra Daniel Virgüez (1987) : Animateur en stop motion et réalisateur audiovisuel, Daniel Virgüez est né à Bogotá, en Colombie. Diplômé en recherche audiovisuelle à l’ESAV, Daniel travaille pour la boîte d’animation “La ménagerie”, à Tournefeuille, et anime également des ateliers de stop motion et modelage. http://danielvirguez.wix.com/reel Arnulfo Carazo (1983) : Né à Bogotá, Arnulfo habite en France depuis 12 ans, dont 3 à Toulouse. Co-fondateur du groupe “Los Guayabo Brothers y su pachanga mohánica”, Arnulfo combine sa passion musicale et son travail en tant qu’ingénieur acousticien dans le secteur aéronautique. A part la composition e l’interprétation musicale, Arnulfo écrit des textes courts. Arnulfocarazo@hotmail.com Marcela Gomez-Cattin : (1961) née à Cali, Colombie, d’une famille de 8 enfants, Marcela a fait des études de littérature américaine à l’Université du Connecticut, aux Etats-Unis. Elle a travaillé en tant que professeur de français, anglais et espagnol tout au long de sa vie. Passionnée par la poésie et les nouvelles, Marcela donne des cours d’anglais et espagnol à l’école des mines d’Albi. Magogo61@gmail.com Jaume Pallardó Segarra (1978) : Jaume a étudié les Beaux Arts à Valence (Espagne). En ce moment il travaille en tant que professeur de dessin en collège et fait de l’illustration et de la Bande dessinée en freelance. www.jaumepallardo.com Gabriel Rodríguez (1988) : Gabriel est né à Bogotá (Colombie), ville où il a été élevé et où il a voulut enfin se réveiller. Ecole sans arbres, Université prétentieuse (calembour). Il a travaillé en jouant de la guitare par-ci et par-là en Amérique du Sud, en pelant des saumons en Alaska, et en tant qu’intervenant des ateliers de littérature pour des enfants qui disent « copear » (au lieu de « copiar ») et qui considèrent que lire est une punition. Actuellement, il est en train de finir son mémoire et aimerait partir au Caraïbe. Agnès Duroyaume : (1981) Née en banlieue parisienne en 1981, Toulousaine d’adoption, elle est amoureuse de la culture

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d’Amérique latine. Diplômée d’école d’art et de l’ESAV, Agnès réalise des films d’animation (‘Trou de Mémoire’ et ‘Les naufragés’ ont été projetés dans divers festivals), des carnets de dessin, quelques textes et expositions (photos, dessins, collages). http://agnesduroyaume.blogspot.fr/ Damian Galli (1980) : Apparemment il est né à Buenos Aires en 1980 et a vécu à Neuquén (La Patagonie) jusqu’à ses 25 ans. Il a tenté l’échec dans plusieurs domaines et il l’a bien réussi. C’est pour cela qu’il a tenté la photographie en dernier recours. http://damiangalli.com

Proposez-nous vos textes – Format « .doc », 1200 mots maximum. Précisez le nom de l’auteur et le pseudonyme (si souhaité), une biographie de 4 lignes, ainsi que le titre du texte.

Myriam Neyret (1988) : Issue de région parisienne, Myriam fait ses études à l’école de Beaux-arts, à Toulouse.

Proposez-nous vos illustrations – Noir & blanc, format .jpg en 300 dpi à la taille de l’impression (A5, 21 x 14,8 cms).

Yannick Meric (1992) : Yannick est né à Saint-Godens et habite à Toulouse. Dit idem. Gonzalo Cubas (1983) : Cubas est un artiste péruvien né à Lima qui vit désormais à Toulouse. Fan de la culture surf & skate californienne des années 80’s, son univers graphique retranscrit largement cette époque. On y retrouve également des éléments qui laissant transparaître son goût prononcé pour la musique punk&rock. Cubas est un artiste autodidacte qui a su créer son univers graphique dans un style qui lui est propre. https://www.behance.net/cubas

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Appel à contributions

Iván Blanco (1981) : Iván Blanco naquit le 6 Août à Valence (Espagne), puis il a été élevé et allaité par une femme-loup jusqu’à atteindre l’âge de raison. Iván adopta une forme humaine dans sa puberté lorsqu’il chevauchait une jument nommée Alfonsa, avec la quelle il voyagea par divers cantons du plateau espagnol jusqu’à ce qu’il trouva sa place dans une ville gris mais pleine de vie. A ce moment là, Iván commença son périple de métamorphose dont le processus continue même aujourd’hui : il se transforme en homme invertébré et couvert d’écailles. autodidactainfo@hotmail.es

Vigo (1988) : Vigo est né à Bogota (Colombie). Illustrateur du journal El Espectador (Bogotá), chroniqueur de la revue Sole (Medellín), créateur et conférencier des programmes illustratifs du district Lectogarabato- Biblored (Bogotá). www.behance.net/Vigogalletas

DATE LIMITE D’ENVOIE : 15 MARS 2015 disparatesrevista@hotmail.com Le thème pour le prochain numéro est : LA GUEULE DE BOIS



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