8e art n°11

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printemps/été 2010

#11 AIX - MARSEILLE

ART & CULTURE FREEMAGAZINE

marseille : Quelle place pour la culture ? P.36



printemps/été 2010

printemps/été 2010

Édito

#11 AIX - MARSEILLE

ART & CULTURE FREEMAGAZINE

marseille : QuELLE pLAcE pouR LA cuLtuRE ? p.36

#11

Edito

Couverture : “Bodies in urban spaces” de Willi Dorner (Festival de Marseille) Photo : Lisa Rastl

AIX - MARSEILLE

ART & CULTURE FREEMAGAZINE

www.8e-art-magazine.fr

8e art est une publication des Editions Bagatelle

19, avenue de Delphes - 13006 Marseille - 09 81 63 54 76 Directeur administratif et financier : Nicolas Martin Directeur de la publication : Frédéric Guerini

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Secrétaire de rédaction : Amélie Bruzzese

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“Quelle place pour la culture à Marseille ?” Question polémique ? Démagogique ? Dont l’objet est une fois de plus de taper sur la politique culturelle de la mairie ? On se calme, on se calme… Depuis l’obtention du label de capitale européenne de la culture pour l’année 2013, la Ville met les bouchées doubles pour tenir son rang. Il suffit de regarder le budget alloué en 2010 aux dépenses culturelles pour s’en convaincre : avec 130 millions d’euros, la culture est le troisième poste de dépenses derrière l’éducation (164M) et la sécurité (132 M). Certes, une politique culturelle ne se mesure pas en millions d’euros, mais qui se plaindra que la Ville investisse dans son patrimoine ou la rénovation de ses musées ? Le premier semestre 2010 a néanmoins été animé par “l’affaire Marsatac”, qui a mis en lumière un problème au premier abord mineur mais qui peut vite devenir un cauchemar dans la perspective de 2013 : le manque d’espace public susceptible d’accueillir festivals, concerts et autres grandes manifestations de plein air à proximité du centre-ville. Une carence devenue évidente depuis que le J4 a cessé d’être fonctionnel en raison des travaux du Mucem et du CRM. Alors d’ici 2013, année durant laquelle les grandes manifestations populaires sont appelées à se multiplier, il faudra imaginer des solutions, réinvestir des lieux abandonnés et aménager de nouveaux sites (là où c’est possible), le tout en associant la population et les riverains afin d’éviter la traditionnelle grogne des CIQ. En somme, aménager une place pour la culture, dans la ville. C’est dans la mesure où la Ville saura répondre (ou pas) à cette urgence, que nous pourrons savoir si à Marseille, la culture a réellement sa place.

Sandro Piscopo-Reguieg

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1, place delibes 13008 Marseille TĂŠl. : 04 91 67 24 10

184, route des trois lucs 13012 Marseille TĂŠl. : 04 91 27 24 14


sommaire

Actualités

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agenda

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vernissages

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photo

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DOSSIER 9 Printemps de l’art contemporain

commentaire d’œuvre 9 au FRAC

expo 9 années 80 au mac

zoom 9 spectacle - visite - lire

portrait 9 freeze-frozen

DOSSIER 9 fESTIVALS

interview 9 Daniel Hermann

dossier 9 bd

reportage 9 ruhr 2010

design 9 sélection

9 patrice berchery

restaurants

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abonnement

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H么tel** Le Mozart - 49, Cours Gambetta - 13100 Aix-en-Provence - France T茅l. +33 (0)4 42 21 62 86 - Fax +33 (0)4 42 96 17 36 - hotelmozart@wanadoo.fr


actualitĂŠs

Actu9 printemps 2010

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actualités

Marseille,

vue de Thaïlande MUNDIAL ZOMBIE Michel Zevort

Marseille Photomontage contrecollé sur alu Dibond, 50 x 200 cm. Tirage limité à 30 exemplaires. © Pariwat A-nantachina / Galerie Art’psodie

Le projet est pour le moins original : Jeanne Debeauvais et son équipe de la galerie Art’psodie ont réalisé 300 clichés de différents coins de Marseille, monuments, lieux symboliques (ou pas !), avant de les expédier en Thaïlande, à Pariwat A-nantachina, graphiste, designer et photographe basé à Bangkok qui a ensuite réalisé ce photomontage sans bouger de chez lui ! Voilà donc une vision de Marseille, réalisée par un artiste qui n’y a jamais mis les pieds. “Ce n’est pas une vision carte postale” nous assure Jeanne Debeauvais qui tenait à ce que cette œuvre évite les stéréotypes traditionnellement

visibles sur les représentations de la cité phocéenne. Tirés sur papier contrecollé sur alu Dibond, 30 exemplaires signés et numérotés de ce photomontage panoramique sont toujours visibles et disponibles à la vente (850 euros) chez Art’psodie, à côté des travaux similaires réalisés par l’artiste sur sa ville, Bangkok.

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Art’psodie 50, rue d’Endoume - 13007 Marseille www.artpsodie.fr

Offenbach, Berg et Mozart en 2010-2011 L’opéra de Marseille revient aux valeurs sures : en avril 2011, Don Giovanni de Mozart constituera certainement le grand succès de l’année. Et comme pour chaque saison, 2011 aura droit à son grand opéra héroïque, sa poignante tragédie, et son sympathique opéra bouffe. L’année prochaine, ça sera donc - dans l’ordre - Le Cid de Jules Massenet, Wozzeck d’Alban Berg et La Belle Hélène de Jacques Offenbach. Citons aussi le Samson et Dalila de Camille Saint Saëns et l’Andréa Chénier d’Umberto Giordano, suivi de deux autres courts opéras véristes présentés lors d’une même soirée Cavalleria Rusticana de Pietro Mascagni et I Pagliacci de Ruggiero Leoncavallo.

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actualités

Kodex : une CCI 2.0 à Marseille

initiateur d’un nouveau genre de communication, chaque œuvre reproduite sur la bâche étant associée à un code 2D, lisible depuis les smartphones. Jusqu’à la fin du mois de mai, on peut donc photographier et “faire parler” le Palais de la Bourse, mieux connaître les jeunes créateurs, leurs démarches artistiques, leurs écoles ; et aussi voter pour notre œuvre favorite depuis notre mobile. Une vente aux enchères des œuvres dont le bénéfice sera intégralement reversé aux artistes sera par la suite organisée.

L’art au service de l’enfance

Vous avez tous aperçu cette immense bâche, qui cache les échafaudages du Palais de la Bourse depuis le mois de mars. Elle est décorée de 19 œuvres créées par de jeunes artistes locaux, sélectionnés via à un appel projet artistique lancé en décembre dernier par la CCI sur le thème “1599 – 2013 : Marseille Provence territoire de création”. En plus de soutenir la création contemporaine, le projet baptisé Kodex, se veut aussi

C’est une galerie d’un nouveau genre qui a ouvert ses portes sur l’avenue du Merlan depuis le 2 avril. Les Salons Dopel sont en effet portés par l’Assonico, association née le 5 janvier 2010 dont l’objectif est “d’aider les enfants malades grâce à l’art”. Plus de 300 œuvres, actuellement exposées sur les 500 m2 des Salons Dopel, ont été données à l’Assonico par une quinzaine d’artistes. Elles seront vendues aux enchères et les fonds ainsi récoltés serviront à financer des cours de dessin à l’attention des enfants autistes, paraplégiques ou défavorisés.

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Les Salons Dopel 114, avenue du Merlan - 13014 Marseille www.assonico.com

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actualités

Cool globes : Une globe parade à Marseille Après Washington, San Francisco, San Diego et Copenhague, c’est Marseille qui devient Musée à ciel ouvert avec l’exposition internationale Cool Globes du 8 juin au 8 octobre 2010. Une initiative mêlant art, écologie… et communication. On se souvient tous de la Cow Parade de 2007, quand une centaine de vaches décorées de façon plus ou moins insolite avaient été disséminées aux quatre coins de Marseille. Cet été, à partir du 8 juin, les Cool Globes seront, de la même manière, offerts à la curiosité et à la réflexion du public au gré des artères, places, squares et jardins publics de la ville. Chaque Globe est décoré par un artiste différent qui illustre de cette manière sa vision de la lutte contre le changement climatique. Car il s’agit de mêler art et action citoyenne, en sensibilisant le plus grand nombre aux problèmes liés à l’environnement. Après Chicago, Marseille est la deuxième ville du monde à proposer une exposition de globes inédits, tous réalisés pour l’occasion par des artistes locaux et nationaux.

Une centaine de Cool Globes décorés par des artistes seront disséminés dans Marseille cet été. En fibre de verre et résine de polyester, ils mesurent 213 cm de haut pour 152 cm de diamètre. Poids total : 980 kg.

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Une belle initiative donc : artistique, écologique et complètement désintéressée… Pas tout à fait. Car chaque Globe a été préalablement “acquis” (7500 euros) par une entreprise ou une institution ainsi autorisée à bénéficier de certains avantages comme par exemple placer son logo sur le Globe : une formidable opération de communication aux bénéfices évidents en terme d’image. Le 5 novembre 2010, les Globes seront vendus aux enchères au profit d’une fondation ou d’une association caritative œuvrant pour l’environnement, 25 % du produit de cette vente restant toutefois réservés au “propriétaire” du Globe.



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PAC DOSSIER

Printemps de l’art contemporain 8

: rain o p em t n o c t ar l’ Printemps de

Galeries Noctambules

Trois jours, trois parcours, trois nocturnes. Les 13, 14 et 15 mai, l’art contemporain sera à la fête à Marseille : plus de 20 lieux d’expositions ouvriront leurs portes jusqu’à 22h, proposant vernissages, animations et performances. De quoi permettre au grand public de (re)découvrir la foisonnante création contemporaine marseillaise. Par Sandro Piscopo-Reguieg Page de gauche Crossover Wilson Trouvé (2009) Résine, détail Galerie Porte Avion du 13 mai au 26 juin Ci-contre Géraldine Lay Atelier de Visu du 13 mai au 3 juillet © Géraldine Lay / Galerie Le Réverbère

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“C’est un moment convivial et populaire. Les galeries seront ouvertes en nocturne jusqu’à 22h pour toucher les actifs qui n’ont pas le temps d’aller aux expos en semaine” Erika Trupin porte ce projet avec enthousiasme. Car le challenge est de taille. Souvent mal compris et critiqué pour son aspect parfois hermétique, l’art contemporain n’en finit pas d’imaginer de nouvelles façons de drainer le grand public vers ses galeries. C’est l’objectif du Printemps de l’art contemporain, nouveau temps fort culturel à Marseille qui, depuis 2009, veut mettre en lumière la jeune création durant 3 jours consécutifs au mois de mai. il s’agit de découvrir ou redécouvrir une vingtaine de galeries et autres lieux dédiés à la création contemporaine à travers un parcours libre dans les quartiers Longchamp, Belle de Mai, La Plaine, Panier et Vieux-Port. L’année dernière, pour sa première édition, le Printemps avait réuni 500 personnes par soir. “Un succès” s’exclame Erika Trupin, satisfaite des nombreuses retombées qu’a provoqué l’événement pour les galeries partenaires.

Balade d’art contemporain Chaque parcours s’articule autour d’une nocturne en privilégiant un quartier par jour. Ainsi, le 13 mai,

ce sont les galeries situées sur la zone Longchamp - Belle de Mai qui ouvriront leurs portes jusqu’à 22h, proposant vernissages, lectures, performances et rencontres. Le 14 mai, ce sera au tour du quartier de La Plaine ; et le 15 mai, le Printemps se conclura par une balade du Panier au Vieux-Port. A chaque fois, vous irez d’une galerie à l’autre, suivant le “flux” des visiteurs ou à contre-courant, c’est selon. Une brochure cartographique largement distribuée vous aidera à vous guider vers les lieux partenaires de l’événement.

Fédération de galeries Cet événement a été imaginé par le réseau Marseille Expos réunissant 20 galeries et lieux de production, de création et de diffusion ayant pour point commun la volonté de valoriser l’art contemporain. L’objectif étant de mutualiser leurs coûts de communication dans un contexte économique de plus en plus difficile pour les galeries associatives, comme nous l’explique Erika Trupin : “À Marseille, l’offre est diverse et hétérogène. Mais encore faut-il pouvoir permettre au grand public de le savoir ! Les galeries se sont donc fédérées au sein du réseau Marseille Expos qu’elles financent

Capitulation Project Frédéric Moser & Philippe Schwinger Vue d’installation Frac PACA du 14 mai au 21 août Courtesy Galerie Jocelyn Wolff, Paris et Kow, Berlin

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Richard Stipl (2010) Cire pigmentée, résine, peinture à l’huile, objets trouvés et métal. 50 x 50 x 18 cm Galerie Dukan & Hourdequin du 6 mars au 15 mai

entièrement via une cotisation annuelle”. Les lieux membres peuvent donc, à moindre coût, promouvoir leurs événements grâce à un dépliant cartographique trimestriel, véritable petit agenda pratique annonçant vernissages et programmation. Un site internet et une newsletter mensuelle complètent le dispositif. Le Printemps de l’art contemporain, c’est donc la mise en lumière, 3 jours durant, de l’action annuelle de Marseille Expos.

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Erehwon P.O.V. (2009) Yann Géraud Bois, peinture glycérophtalique, plâtre,rails aluminium, conduits inox, photographies contrecollées sur aluminium, lecteurs DVD, batteries 12V Dimensions variables. Buy-Sellf Art Club du 13 mai au 27 juin

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3 questions à … Erika Trupin,

Chargée de développement et de coordination du Printemps de l’art contemporain.

Marseille est-elle appréciée des artistes contemporains ? Oui, la ville a une position intéressante. Et même expérimentale ! Ici, on peut exploiter des possibilités aujourd’hui limitées dans d’autres villes. Marseille est une ville ouverte. Elle constitue pour les artistes un vrai terrain d’expérimentation. Il y a cette lumière, la mer… à nos yeux des clichés, mais constituant une vraie force d’attraction pour les créateurs : un artiste lituanien hallucine en arrivant ici ! Depuis un an et demi on note d’ailleurs un certain engouement. L’effet 2013, certainement, mais pas seulement…

Pourquoi les structures d’art contemporain ont-elles ressenti le besoin de se fédérer au sein de Marseille Expos ? Il existe actuellement une vraie précarité dans le milieu associatif des galeries marseillaises. Le réseau est fragilisé, notamment par la baisse des subventions. Il faut donc mutualiser compétences et savoir-faire. D’où la création de Marseille Expos, qui fédère actuellement 23 structures, lieux de production, de création et de diffusion de l’art contemporain et leur permet de communiquer sur leurs événements. C’est une initiative qui vient des acteurs culturels : nous avons créé notre propre politique culturelle ! Nous ne sommes pas là pour combler le manque des collectivités mais l’union fait la force.

Et le grand public dans tout ça ? Vous parvenez à l’attirer dans les galeries ? Grâce au petit agenda que nous éditons sous forme de dépliant cartographique, les Marseillais ont pu découvrir des lieux qui se trouvaient juste en bas de chez eux ! Et désormais, ils suivent régulièrement les expos. Notre site internet a un impact assez large sur le réseau national. Partout en France, on suit ce qui se passe à Marseille. L’année dernière, de nombreuses personnes ont d’ailleurs choisi d’y passer leurs vacances pour le Printemps de l’art contemporain après avoir entendu parler de l’événement.

« Si on est curieux, l’art c’est facile ! » Cet événement s’inscrit bien évidemment dans la perspective de Marseille-Provence 2013. “Nous voulons montrer que Marseille rayonne” s’exclame Erika Trupin. “D’ici 2013, nous allons nous ouvrir sur l’Europe : chaque structure pourrait ainsi inviter

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un artiste étranger.” Pour Marseille Expos, il s’agit aussi de se rapprocher d’autres réseaux bâtis sur le même modèle, comme Botox(s) à Nice, Pink Pong à Toulouse, ou 50 degrés Nord à Lille, structures avec lesquelles seront organisées collaborations, synergies, résidences d’artistes... “Notre souci principal est que le public repère les lieux d’exposition. Nous sommes actuellement en phase de consolidation. Dès 2011, le Printemps est amené à prendre de l’ampleur”. En attendant, 20 lieux, 3 500 m2 de surface d’exposition et 62 artistes vous attendent pour l’édition 2010. Si Erika Trupin concède que “l’art contemporain reste un peu obscur pour la plupart des gens”, elle nous souffle aussi que le Printemps a été imaginé pour démontrer que “si on est curieux, l’art c’est facile !”. n


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Page de gauche It is beginning! (2004) Kristof Kintera Prise à décharge (50 000 V) à commande électrique, câble. Galerie Ho du 13 mai au 19 juin

Ci-contre Something electric (2004) Kristof Kintera Coconut, cable, microchip controller, excentric AC motor. Galerie Ho du 13 mai au 19 juin

Rassemblement Pour Repeindre (2006) Matthieu Clainchard 27,8 x 19 cm Triangle France Friche Belle de Mai du 20 avril au 5 juin

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Programme

Printemps de l’art contemporain : 3 jours de parcours et de nocturnes jusqu’à 22h

12 mai : Soirée d’ouverture aux Grandes Tables de la Friche Belle de Mai 21h - 2h : Inferno, Videospread (projections) Marie Bovo 21h30 : Squelette, performance de Fouad Bouchoucha - La Cartonnerie 22h - 2h : DJ Set - Monsieur Moo

13 mai LONGCHAMP / FRICHE LA BELLE DE MAI 1- Galerie SMP : Son filetage mord dans la matière et sa tête tient l’assemblage. #2 Et voilà le travail (Exposition collective) Vernissage à partir de 18h30 Expo : 13 mai - 26 juin 2- Galerie Porte Avion : Crossover, Wilson Trouvé Vernissage à partir de 18h30 Expo : 13 mai - 26 juin 3- Buy-Sellf Art Club : White Spirit- Peinture Noire, Yann Géraud Vernissage à partir de 18h30 Expo : 13 mai - 27 juin 4- Où, lieu d’exposition pour l’art actuel : Vitrine Poésie Part(s)&, Anne Kawala Lecture et intervention à partir de 19h Expo : 13 mai - 19 juin 5- Association Château de Servières : Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée (Exposition collective) Expo : 2 avril - 16 mai 6- Triangle France - Friche Belle de Mai : It’s like a jungle sometimes. It makes me Wonder how I keep from going under (bis), Matthieu Clainchard Expo : 20 avril - 5 juin 6- Groupe Dunes - Friche Belle de Mai : Unexpected, Madeleine Chiche & Bernard Misrachi Expo : 12 mai - 15 mai

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14 mai LA PLAINE 7- Galerie Bonneau - Samames : Derrière la forme - Douces Combinaisons (Exposition collective) Vernissage à partir de 18h30 - Expo : 13 mai - 12 juin 8- Saffir, galerie nomade : Composition(s) F.M, Pascal Martinez Vernissage à 18h30 - Expo : 13 mai - 19 juin 9- Galerie Dukan & Hourdequin : New Entries (Exposition collective) Finissage à partir de 18h30 10- Galerie Ho : Kristof Kintera Vernissage à 18h30 - Expo : 13 mai - 19 juin 11- Galerie Territoires Partagés : Springtime, Stephen Wilks Vernissage à 18h30 - Expo : 13 mai - 10 juillet 12- Atelier De Visu : Géraldine Lay Vernissage à 19h. Expo : 13 mai - 3 juillet 13- Vol de Nuits : L’étrange demeure, Martine Derain Projection diaporama à 19h30 - Jusqu’au12 juin 14- Galerie des Grands Bains Douches de La Plaine : Archist Paysage (Exposition collective) Vernissage et soirée design culinaire à partir de 18h30 Expo : 6 mai - 29 mai


DOSSIER Printemps de l’art contemporain 8

© petrof studio graphique - www.petroff.fr

Programme détaillé des vernissages et expositions sur www.marseilleexpos.com

15 mai PANIER / VIEUX PORT / BELSUNCE 15- FRAC : Exposer, Frédéric Moser & Philippe Schwinger Rencontre avec les artistes à 16h Expo : 14 mai - 21 août 16- Astérides à l’Urban Gallery : Ze#1 - Zone d’expérimentation (Workshop) Expo : 13 -15 mai 17- La Traverse - Les Ateliers de l’Image : De Chine, Anne Penders Rencontre avec l’artiste à 17h Vernissage à partir de 18h Expo : 13 mai - 19 juin 18- Galerie of Marseille : Patrick Guns Vernissage à 18h - Expo : 3 mai - 10 juillet 19- La Compagnie : Fulgurants (Exposition collective) Vernissage à partir de 19h - Expo : 13 mai - 29 mai 20- Galerie Mourlot - Jeu de Paume : Pan et plantes, Joséphine de Saint Seine (13 mai - 12 juin)

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commentaire d’œuvre 9 au FRAC

Le FRAC présente…

MILAN (2006) Berbard Plossu.

Bernard Plossu

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enter d’appréhender l’œuvre photographique de Bernard Plossu dans ses multiples arborescences procède d’une véritable aventure humaniste qui échappe à toute classification. Photographe atypique, il trace depuis le début des années 60 son parcours en solitaire, en marge du reportage, de la photographie plasticienne et des modes.

“On ne prend pas une photographie, on la “voit”, puis on la partage avec les autres”.

Bernard Plossu a cette qualité rare de voir avec rigueur et simplicité. Les images lui apparaissent avec exigence toujours dotées de la même empathie et de cette justesse de savoir capter à un instant donné le spectacle du monde. Est-ce parce qu’il fut nourri par les films de la Nouvelle Vague et le néo-réalisme italien qu’il privilégie dans ses photographies la simplicité, le sensoriel et l’intime sur la sophistication, le maniérisme ou la technique ? Que photographier lorsque le sujet n’existe que parce qu’un photographe le contemple ? Rencontres fortuites, stratégies furtives et rapides des sentiments, jamais comme chez Bernard Plossu la vie et la photographie n’auront été ainsi portées par les pulsations du monde. Cette sismographie de l’instant présent se traduit par une expérience visuelle (le mouvement, le déroulement du temps) d’une rare intensité, une nécessité expressive métaphysique (la poésie des espaces, des silences) et une sensualité délicate (son regard sur l’humain, les femmes). Trois approches sensibles qui s’inscrivent dans le projet godardien de prendre comme sujet autant la géographie que la psychologie. Ces photographies noir et blanc de petit format ne portent ni légendes ni indications sur les lieux où elles ont été prises. Les images ainsi libérées sont universelles. Notre imaginaire n’a plus alors qu’à prolonger ce qui se passe hors-champ comme une esquisse de scénario ouvert à toutes les interprétations. Qui est cette femme élégante semblant consulter son téléphone portable ? Sommes-nous en Italie, en Espagne ? Que fait-elle seule à l’écart de la foule, de nuit ? Mais est-ce véritablement important de connaître les réponses à ces questions ? Les images composées au hasard des planches-contact de Bernard Plossu ont ce pouvoir toujours imprévisible de proposer une sollicitation à penser, à imaginer, à fictionner le réel. Bernard Plossu comprend le monde parce qu’il y a pour lui du proche et du lointain, des premiers plans et des horizons comme autant de promesses cinématographiques n en devenir. Par Pascal Neveux, directeur du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) PACA.

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Prêt-à-porter : Strellson, You Must Create, Bellerose, K-Way, Homecore, Björkvin, Surface To Air, Filippa K, Prim I Am, BD Baggies, Woodwood Chaussures : Superga, Surface To Air, Pantanetti, Seven Dice, The Cassette Accessoires : Montres Casio, Casques Airborn, Produits cosmétiques Kiehl’s, Livres Taschen, Maroquinerie Homecore et Property of.

MASKY

64, rue Grignan 13001 Marseille Tél. : 04 91 01 22 00 www.masky.fr Masky Boy sur


expo 9 au mac

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expo au mac 8

Années 80, un Parcours photographique :

Quand la photo devient art contemporain

Par Sandro Piscopo-Reguieg

Le Mac nous propose un voyage dans le temps, une immersion dans les années 1980, quand la photographie entre pleinement dans le champ de l’art contemporain. Une expo exigeante, témoignant de la richesse des collections photographiques du Mac et du Frac.

3John Coplans - Feet Frontal (1984) Collection (mac) musée d’art contemporain de Marseille Coplans a marqué de son empreinte les années 80. Dans la série présentée au Mac, le propre corps de l’artiste est son seul modèle. En regardant les effets du temps au lieu de les “masquer”, Coplans nous montre la déchéance de son corps. C’est pourquoi ces images nous choquent encore aujourd’hui. C’est justement leur force. Photo : JC Left

5Günter Förg - Marseille, Cité Radieuse (1987) Collection (mac) musée d’art contemporain de Marseille Disciple de l’esprit du Bauhaus, il mélange peinture, photographie et sculpture. Dans ce triptyque composé de deux immenses photographies et d’un miroir, le visiteur voit sa propre échelle confrontée à l’architecture brute et géométrique de Le Corbusier. Ouverte, l’œuvre inclut physiquement le spectateur et l’architecture pour tendre vers une perception transversale de l’espace. Photo : DR

La photographie est aujourd’hui un outil familier du grand public, pratiqué par tous. C’est aussi un médium artistique très poussé, exigeant, parfois radical. “Entre les beaux-arts et les médias”, selon la formule de l’historien d’art Jean-François Chevrier, la photo a donc un statut à part. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les années 1980 constituent un moment charnière durant lequel celle-ci sort de son statut d’utilitaire pour la presse, pour faire son entrée dans le champ de l’art contemporain. Les neuf artistes présentés au Mac dans le cadre de l’exposition “Années 1980, un parcours photographique” ont participé à l’évolution de la photo, posant la question du statut artistique de ce médium alors émergent. Ils ont choisi la photo sans avoir été d’abord photographes, et considéraient ce moyen d’enregistrement mécanique de la réalité comme un moyen de rapprocher l’art de la vie. L’outil photographique devenait ainsi le lien entre la recherche de l’artiste et l’expérience des hommes. Si avant les années 80, le rapport à la photo était plus spontané, les artistes de cette période ont voulu aborder l’image

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expo 9 au mac

de manière lucide et posée, préférant construire un regard plutôt que de développer un imaginaire, privilégiant l’expérience et ne laissant presque plus rien à ce qui fut l’un des plus bel argument de l’histoire de la photo : le hasard. Il s’agissait même “d’éradiquer le rapport à la photo instantanée” selon Erick Gudimard, directeur artistique des Ateliers de l’Image, structure ayant impulsé l’idée de cette exposition proposant un choix d’images restreint afin de donner plus de force à la présentation. Au Mac, on déambule

au fil des œuvres de neuf artistes : le minimalisme de Dieter Appelt ; le conceptualisme déluré et décalé de William Wegman ; les surprenantes cuillères de

6Jean-Marc Bustamante - Tableau n°54 (1982) Collection FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur Il créé des tableaux photographiques sur le modèle de la peinture de chevalet. En choisissant des lieux sans qualité particulière, sans actualité ni présence humaine. Ces “images-tableaux” marquèrent l’intrusion de la photographie dans le champ de l’art contemporain. Photo : Yves Gallois - ADAGP, 2010

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Patrick Tosani ; les autoportraits de John Coplans ; les compositions de Craigie Horsfield ; les bruyants visages de Suzanne Lafont ; les “images-tableaux” de Jean-Marc Bustamante ; les vues de la Cité Radieuse du Corbusier selon Günter Förg et les “Disjonctions” de Jean-Luc Moulène.

5Suzanne Lafont - Le Bruit (1990) Collection FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur Elle s’empare de la photo comme une philosophe, posant avec des images des questions ontologiques. Mais loin de se résumer à des considérations intellectuelles, ses œuvres possèdent une réelle beauté plastique. Photo : Yves Gallois - ADAGP, 2010

Mac - Frac, même combat Une expo conçue comme un “parcours” dans les collections du Musée d’art contemporain (Mac) de Marseille et dans celles du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Paca. “Elles forment un ensemble homogène” nous apprend Erick Gudimard, qui loue la “clairvoyance” des membres des comités d’acquisition du Mac et du Frac de la période 1989-1996, dont les choix “pertinents” ont permis la constitution, pour ces institutions alors toutes jeunes, de riches collections “très représentatives de la scène artistique de l’époque”, à un moment où ces pièces n’étaient pas vraiment prisées par le marché. Un certain flair donc, et une vraie complémentarité : “Les commissions d’achat du Mac et du Frac étaient constituées des mêmes personnes. Elles se sont donc orientées vers les mêmes artistes, les mêmes thèmes... si bien qu’on a l’impression d’avoir à faire à une seule et même collection”. “Une vraie particularité“, pour Christine Poullain, conservatrice du Mac, arrivée dans la cité phocéenne il y a peu et qui reconnaît le mérite des musées de Marseille, “parmi les premiers en France à initier une vraie politique d’achat dans la photo”. Une raison de plus de partir à la découverte de ce “parcours photographique” au fil des années 1980. n

6Jean-Luc Moulène - La Bise : rue Saint-Antoine, Paris, Automne 1992 (1992) Collection FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur Moulène apparaît sur la scène artistique à la fin des années 80, avec la série “Disjonctions” dont est issue cette Bise, anodine, simple réminiscence d’un souvenir sans intérêt. Comme à son habitude, Moulène investit le poncif, le cliché, l’image toute faite. Pour nous protéger des idées toutes faites ? Photo : Yves Gallois - ADAGP, 2010

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Années 1980 - Un parcours photographique Du 1er avril au 23 mai 2010 au Mac 69, avenue d’Haïfa - 13008 Marseille 04 91 25 01 07

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zoom 9 spectacle

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- cinéma - spectacle - livres -

Opéra : avez-vous raté le Voyage à Reims ?

Un spectacle exceptionnel dans lequel la perfection musicale se marie à un comique insolite et débridé, comme seul Gioacchino Rossini en a le secret. Fruit de l’union de 16 maisons d’opéra (dont l’Opéra de Marseille), cette coproduction a été initiée par le Centre Français de Promotion Lyrique (CFPL) dont l’objet est de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes artistes lyriques. Et avec ce spectacle, on ne se fait pas de soucis pour l’avenir des 28 jeunes solistes de cette troupe internationale, ayant servi à merveille les redoutables vocalises et le ryhtme endiablé de la partition. Parti de Reims en 2008, Il Viaggio a été vu par plus de 48 000 personnes à travers 45 représentations dans 16 villes avant de se conclure à Bordeaux fin mars 2010. Dirigée par Nicola Berloffa (âgé de 30 ans), cette troupe de jeunes chanteurs a su apporter fraîcheur et dynamisme à une œuvre créée en 1825, mais dont l’humour fait toujours mouche aujourd’hui. Et la mise en scène de Berloffa, étonnante, créative, farfelue, “rossinienne”, dirons-nous, n’y fut pas pour rien. A Marseille, le public subjugué par la performance leur a fait un triomphe. Mérité.

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© Christian Dresse 2010

Il fallait être à l’Opéra de Marseille, entre le 11 et le 14 mars 2010, Il Viaggio à Reims étant alors de passage dans la cité phocéenne.


zoom visite 8

Monticelli :

retour à l’Estaque Fortin de Corbières

Depuis le 6 février, la Fondation Monticelli expose en permanence les œuvres du peintre marseillais, ami de Cézanne et ayant inspiré Van Gogh. “C’est l’aboutissement de 30 années de travail”. Le marchand de tableaux Marc Stammegna a toujours soutenu l’œuvre du peintre marseillais Adolphe Monticelli (1824-1886). Depuis le 6 février 2010, un musée lui est dédié : la Fondation Monticelli, sise au Fortin de Corbières à l’Estaque. “On y verra les tableaux que Van Gogh a regardé” se réjouit Marc Stammegna, tout heureux de voir son artiste fétiche enfin “reconnu par l’histoire de l’art”. Une quarantaine de tableaux d’Adolphe Monticelli sont donc visibles au rez-dechaussée du Fortin, le premier étage étant réservé à des expositions temporaires d’artistes contemporains ou d’autres peintres ayant travaillé à l’Estaque. Car ce site n’a pas été choisi par hasard, comme le précise Marc Stammegna : “L’Estaque, c’est le berceau de la culture contemporaine. De nombreux artistes y sont passés”. Vous aurez donc le plaisir et la curiosité de contempler cette formidable vue sur la Méditerranée ayant inspiré Braque, Derain, Dufy, Renoir et bien sûr Cézanne. Tour de vigie bâtie en 1861, le Fortin de Corbières était depuis longtemps à l’abandon quand sa réhabilitation a été décidée par la municipalité il y a 6 ans dans le but d’accueillir la Fondation. Aujourd’hui, les Marseillais peuvent donc redécouvrir cet artiste qui disait “Je peins pour dans 50 ans”. Il aura mis un tout petit peu plus de temps à être reconnu chez lui. Fondation Monticelli Fortin de Corbières - Route de Rove - 13016 Marseille Du mercredi au samedi de 10h à 17h (sauf jours fériés) 04 91 03 49 46 / www.associationmonticelli.com

Fleurs dans un vase bleu Huile sur bois 68,3 X 49,6 cm

Les deux barques Huile sur bois 39,4 X 62,8 cm

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zoom 9 lire

Polka, Mathieu Croizet (éd. L’écailler) Un polar musclé et souple à la fois, avec un héros grande gueule et gros bras, qui ne rate ni une baston ni une fusillade. Et qui pratique New York comme si c’était un grand village. Déjà un prix pour ce premier roman de l’avocat marseillais Mathieu Croizet paru en juin 2008 aux éditions L’écailler. Polka a reçu la Plume de Glace 2010 du roman policier dans le cadre de la première édition du festival éponyme organisé à Serre-Chevalier durant le week-end de Pâques.

L’ascension de la Garde, Guy Toubon (éd. Adeosud) Le “Canidé lettré” revient sur son lieu d’observation de prédilection : la colline de la Garde où il va rencontrer une clique éclectique de personnalités touchantes, bizarres, toujours très humaines. De Madame Acquistapace, rentière, jusqu’au pêcheur à la double vie en passant par Jo, un petit malfrat, des demoiselles au grand cœur, un prêtre tourmenté, une poissonnière croyante et coquette et d’autres personnages haut en couleur, notre héros à quatre pattes raconte et se raconte. Sur fond d’Histoire, grande ou petite, avec bienveillance ou ironie, Guy Toubon nous promène du Vieux-Port à la Vierge de la Garde, sur la colline de son enfance, que nous escaladons avec lui grâce à ce recueil de 14 nouvelles.

La face B, Akhénaton et Eric Mandel (éd. Don Quichotte)

Si le rappeur s’est beaucoup livré à l’exercice de l’introspection dans ses chansons, peu de gens connaissent le cheminement personnel de Philippe Fragione. Il nous entraîne tour à tour dans la campagne de son enfance, le Marseille interlope des années 1980 et le New York de tous les possibles, berceau du hip-hop, où il fit ses classes de rappeur à l’âge de 16 ans. Mais l’histoire d’Akhenaton, c’est aussi celle d’IAM, une aventure collective sans équivalent dans le rap français, qui dure depuis vingt ans.

Marseille au Moyen Âge, entre Provence et Méditerranée, coordonné par Thierry Pécout (éd. Désiris) Un recueil de textes, d’images, de pensées, d’objets, présentés par une équipe de chercheurs d’institutions françaises et étrangères. Le lecteur trouvera une synthèse des recherches archéologiques et un grand nombre de documents, sceaux, monnaies, représentations figurées pour la plupart inédits. Une riche cartographie qui constitue à elle seule une œuvre de synthèse unique et des reproductions d’une maquette totalement inédite de Marseille vers le milieu du XIVe siècle complètent l’ensemble de ce travail.

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速 04-2010 - ArtWork by Dix-Ein, membre du collectif Reddog-Design

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L’art d’être...

n U d n u o r g r d-Unde Atypique. Freeze-Frozen, ce sont les deux facettes d’un artiste multiple, à la fois DJ et plasticien mais underground, toujours. Le succès ? Il s’en fout. Niçois installé à Marseille depuis 2005, Freeze-Frozen ne court pas après la célébrité. Il a tout de même accepté de nous confier sa vision de l’art, de nous parler de son style, de Freeze, de Frozen et accessoirement, de lui.

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Portrait 9 freeze-frozen

Je dois t’appeler Freeze ou Frozen ? Les deux ! Mais tout est parti de Freeze. Etudiant, je jouais de la basse et j’avais des amis dans l’électro. Alors grâce à mon rack d’effets, j’expérimentais des sons de basse sur de la musique électronique. Je cherchais un nom de scène, et un jour, j’ai mangé un Mr Freeze... Depuis lors, j’utilise le pseudo Freeze pour mes créations musicales. Et de là a découlé le nom Frozen pour mes créations en tant que graphiste. Freeze et Frozen, ce sont deux entités différentes ? Frozen, il fait... Enfin “je” fais du graphisme, de la peinture et de l’illustration sur différents supports (toile, papier, carton, digital) ainsi que des volumes variés comme des jouets ou des objets que “j’habille” (skates, chaussures...). Et Freeze, il fait quoi aujourd’hui ? Toujours de la basse expérimentale ? Aujourd’hui, c’est un producteur - DJ - activiste, au sein de différents collectifs comme Booty Call Records, le Inside the head of a dead boy Barcelone (2007)

dernier espoir en France – et en Europe - d’avoir une musique libre dans les clubs ! On fait du divertissement, mais loin des codes des mass médias style MTV.

Je cherchais un nom de scène, et un jour, j’ai mangé un Mr Freeze... Comment décrirais-tu votre musique ? De la musique populaire à 50 % électro, 50 % hip-hop et 100 % sexuel. Car le sexe, on le retrouve dans les deux genres... Le collectif Booty Call est en résidence au Social Club à Paris, la boite to be depuis deux ans. Mais j’ai aussi représenté Booty Call à travers toute l’Europe (Portugal, Angleterre, Danemark, Belgique, Slovénie). On aimerait aussi se produire dans les grands festivals, notre manager y travaille... Et à Marseille ? Pas de soirées Booty Call ? Ici, je me produis avec le collectif Tcheaz, une alliance de DJ’s et graphistes marseillais voulant apporter leur touche dans les nuits et événements du coin. On a fait le tour des salles marseillaises : le PasseTemps, la Dame Noir, Oogie, le Troley... Et Frozen ? Tu le délaisses ? Il aimerait surtout que la technique du clonage soit rapidement mise au point car il a beaucoup d’idées, mais pas vraiment le temps de les concrétiser. C’est vrai que c’est plutôt Freeze qui a le dessus en ce moment. Il travaille d’ailleurs sur un maxi qui sortira chez Booty Call Records. Mais Freeze est vital à Frozen.

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Wild Life

Comment décrirais-tu le style de Frozen ? Frozen, c’est comme je te l’ai dit mon activité artistique sur le plan visuel. Je m’inspire de toute ma culture picturale depuis mon adolescence. Je suis fan de dessins animés, de BD, de skate... Je suis un consommateur d’images et un consommateur tout court. J’aime les logos “corporate” comme Nike, IBM, Pepsi… ça m’influence beaucoup dans ma démarche. Pourquoi Frozen n’expose t-il pas davantage ? J’ai fait beaucoup de buzz... mais quand j’expose, c’est plutôt dans des petits lieux. Frozen, c’est surtout une présence sur internet et des collaborations avec des graphistes. Des projets peu lucratifs... Mais c’est grâce à ce réseau que je me suis fais connaître. Plus que par les expos traditionnelles. Entre Freeze et Frozen, tu n’as pas l’impression de te disperser ? Oui, je m’éparpille et je perds de vue certains objectifs... Peut être que si je n’avais qu’un seul axe de travail à approfondir, je percerais peut-être ! Je peindrais des têtes de mort de toutes les couleurs... Mais pour Freeze ou Frozen, le plus important, c’est de prendre du plaisir. Sinon, je ne peux pas créer.

J’ai du mal à dialoguer avec les gens du commerce ou de l’art contemporain A 36 ans, crois-tu encore à la gloire, au succès ? Je ne cherche pas le succès, je veux juste m’exprimer, m’amuser... Aujourd’hui, tout le monde veut être une

star. Moi, je n’en ai pas l’attitude, le comportement. Je ne sais pas faire le kéké ! Le succès n’est pas simplement lié à ce que tu crées mais aussi à qui tu es. Et moi je suis assez introverti, discret. Alors l’underground, ça me correspond bien ! Tu n’as jamais cherché à te faire connaître, à intégrer le circuit des galeries ? Quand j’étais jeune, plein d’illusions, je suis allé voir des galeries. Je n’ai jamais été trop mal accueilli, mais la seule fois où j’ai pu exposer à Paris, c’est parce que j’avais été recommandé par quelqu’un ! Et à ce jeu, je suis très mauvais... J’ai du mal à dialoguer avec les gens du commerce ou de l’art contemporain. De toute façon, si je les intéressais, ça se saurait ! Rester underground, c’est un choix ? Il y a quelques temps, j’ai été approché par les mecs du Ministry of Sound, à Londres. J’avais la possibilité d’aller en studio pour faire du son, composer... Mais je n’ai jamais répondu à leur offre. On m’a aussi proposé de bosser à Manhattan. J’ai finalement fait le choix de rester ici, pour ma copine. A ce moment, j’ai fait une croix sur mes rêves. Aujourd’hui, j’ai une fille et un boulot. Et je ne regrette rien. Tu ne vis pas de ton art mais de ton job de graphiste dans un grand groupe. Le taf, c’est l’ennemi de la créativité ? Oui et non. Le travail ça peut surtout altérer ta vision critique de la société. Il est plus difficile de prendre du recul quand on est soi-même un rouage du système !

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Frozen Custom Toy

Affiche de l’exposition Ghettopaper Tower of Sorrow

2010 est féodal. On est en plein Moyen-Age

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Frozen est quand même dans une nouvelle phase créative en ce moment. Le Néo Féodal, c’est quoi ? 2010 est féodal. On est en plein Moyen Age. Un système pyramidal régi à son sommet par un mec et ses sbires. Frozen voit des rois, des valets, des gueux... Rien n’a changé à part la technologie. Et au niveau graphique, comment se traduit le Néo Féodal ? J’invente les blasons féodaux de 2010. Avec des moyens contemporains mais un esprit féodal. Je prends des objets communs ayant un impact symbolique fort. Par exemple le ballon de basket, c’est la rue, la communauté afro-américaine ; une paille de Mac Do dans le Saint Graal, c’est la rencontre des puissants des différentes époques : la peur de Dieu et le sang du Christ d’un côté, la mère nourricière des pauvres de la planète de l’autre. Néo Féodal, ça se résume à des peintures ? J’aimerais aussi pousser le concept sur des volumes en détournant des objets contemporains pour leur

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donner leur vrai sens féodal. Regarde cette télécommande posée sur la table, je pourrais la transformer en sceptre magique ! Avec ça, tu comptes revenir dans le circuit ? Oui. Avec des stickers à coller partout dans les rues ; du textile (j’ai des idées d’imprimés néo féodaux pour des t-shirts - cotte de mailles par exemple) et des projets d’expos… Mais il faut aussi que je m’occupe de ma fille ! n Propos receuillis par Alexandre Lévêque

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DOSSIER 9 fESTIVALS

Marseille quelle place pour la culture

? Le J1 en 2013

Sur le Port autonome, entre Silo et J4, ce hangar pourrait bien devenir le centre névralgique de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. Les 5000 m2 de sa partie haute seraient alors réaménagés pour accueillir expositions, concerts, soirées populaires et autres activités. © Stéphane Gruneisen

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arseille est une capitale qui n’a pas de lieu. L’indisponibilité du J4 et “l’affaire Marsatac” qui en a découlé ont mis en lumière la nécessité d’aménager de nouveaux lieux susceptibles d’accueillir festivals et grandes manifestations populaires, ce qui devient urgent dans la perspective de 2013, année Capitale. Pour mieux comprendre ces enjeux, nous nous sommes intéressés à trois cas particuliers : Marsatac, le Festival de Marseille et les Aixois de Seconde Nature qui chacun, dans un contexte différent, ont connu de grandes difficultés pour trouver leur place dans la ville. Dossier réalisé par Sandro Piscopo-Reguieg

© Rudy Riciotti Architecte

Le Fort Saint-Jean et Le J4 en 2013 Les travaux du Mucem et du CRM ont débuté cet hiver. En 2013, ces équipements culturels majeurs contribueront au rayonnement international de la capitale européenne de la culture... Mais ils rendent le J4 indisponible pour les grands rassemblements populaires...

© Euroméditerranée

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Un J4 nous manque…

Lors de sa candidature au label de Capitale européenne de la culture en 2013, Marseille a misé sur son potentiel festif et sa capacité à organiser des grands rassemblements populaires. Aux côtés des festivals déjà existants devraient ainsi être créés de nouveaux événements tels la Fête des Autres (grand banquet défilé de 2 km de long en plein centre-ville), une Fête foraine des artistes, une Biennale des arts du cirque, Trafic (festival des cultures urbaines), Via Marseille (festival dédié à l’art dans la ville), InterMed (promotion de la création contemporaine en Méditerranée)... Ils rassembleront des milliers de personnes aux quatre coins de la ville, faisant de 2013 une formidable fête populaire. Mais encore fautil qu’à Marseille, la culture ait sa place ; car ici, les lieux capables d’accueillir de telles manifestations font défaut. Et plus on se rapproche du centre-ville, plus cela devient difficile. Aménager de nouveaux sites devient donc une nécessité. “Pour 2013, nous voulons trouver des emplacements forts dans la ville et le territoire, confirme Bertrand Colette, chargé de mission territoriale et grands chantiers pour Marseille-Provence 2013. Il y a des espaces à trouver, à explorer, d’autant plus que cette question de l’artiste dans la ville est un axe fort du projet de 2013”. Marseille tiendra t-elle ses promesses ?

“Un équivalent au J4 ? À Marseille, ça n’existe pas” On ne peut que se réjouir de l’édification du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem)

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© Ville de Marseille

et tout est dépeuplé !

et du Centre Régional de la Méditerranée (CRM), équipements culturels majeurs qui contribueront au rayonnement de Marseille, ainsi parée de ses habits de Capitale. Leurs constructions ayant débuté cet hiver sur l’esplanade Saint-Jean, ils rendent le J4 indisponible. Et le J4, c’était bien pratique. Cirques, kermesses, festivals et autres grandes manifestations ponctuelles avaient pris l’habitude de s’installer sur cette vaste place (5ha), idéalement située à l’entrée du Vieux-Port, entre le fort Saint-Jean et la Cathédrale de la Major. Alors aujourd’hui, il paraît irremplaçable. En témoignent les difficultés rencontrées par le festival de musiques urbaines Marsatac, “résident” au J4 depuis 2005 (voir pages suivantes). On se souvient aussi de la crise des forains déclenchée en février, certains d’entre eux ayant beaucoup de mal à se résoudre à abandonner leur site traditionnel, surtout en regard de celui proposé en remplacement par la mairie (l’îlot Peyssonnel, terre-plein situé derrière le Dock des Suds). Les anciens locataires du J4 exigent donc que la Ville leur déniche un site équivalent. Pas facile, d’autant que “les contraintes ne sont pas les mêmes selon les projets (forains, cirques traditionnels, cirques contemporains...), analyse Bertrand Colette. Et pour les grands événements musicaux et festivals, on a besoin de jauges très importantes permettant d’accueillir plusieurs milliers de personnes. Il y a enfin les questions de voisinage, de nuisances sonores, de sécurité, de parking, etc.” Il faut donc trouver un lieu assez vaste, aux normes, proche du centre-ville, accessible et avec des riverains compréhensifs. “Ça fait 4 ans que nous cherchons, assure Martine Vassal,

adjointe au maire déléguée aux emplacements. Nous étudions plusieurs pistes, mais ce n’est pas facile. Il y a les problèmes liés à la pollution, à la sécurité... Nous avons voulu “profiter” des retards du Mucem pour trouver un équivalent au J4. Mais force est de constater qu’un tel lieu n’existe pas. Marseille est faite de telle façon que trouver un espace à proximité du centre, c’est très compliqué, un vrai casse-tête”. Pour d’autres, la mairie est responsable d’avoir mal anticipé la “disparition” du J4. Dro Kilidjian, programmateur du festival Marsatac, accuse : “Il fallait se préoccuper du remplacement du J4 avant que celui-ci ne cesse d’être fonctionnel. La Ville n’aurait pas dû vendre tout son patrimoine foncier aux promoteurs immobiliers, du moins, ils auraient pu conserver 3 ha pour créer un lieu susceptible de le remplacer”.

Le port en questions “On a fait le choix de ne lancer aucun équipement nouveau. Mais quand on regarde toutes les capitales européennes de la culture, il y a toujours eu un centre névralgique.” (*) Presque deux ans que Bertrand Colette et Marseille-Provence 2013 réfléchissent à l’aménagement du J1, hangar toujours en usage dans l’enceinte portuaire, entre Silo et J4. “Un dossier que nous suivons avec le Port, nous confie, prudent, Bertrand Colette. Le J1 est et restera un équipement portuaire. Nous voulons y faire cohabiter activités portuaires et culturelles”. Sur le modèle du Tri Postal de Lille, 5000 m2 devraient être aménagés dans sa partie haute “comme la Fiesta des Suds époque J4” pour accueillir expositions, concerts et autres activités. La partie inférieure du hangar, inaccessible au public, garderait sa fonction de gare maritime et un accès direct au niveau 2 devra donc être réalisé. Cependant, la mésaventure du Festival de Marseille en 2009 (qui n’a pas abandonné l’idée d’investir le Hangar 15, voir pages suivantes) fait toutefois à réfléchir. Faire du Grand Port Maritime (ou Port autonome) un lieu central de l’année Capitale, n’est-ce pas se placer sous la menace permanente d’un blocage des remuants syndicats des professions portuaires, qui verraient en 2013 une incomparable occasion de faire

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entendre leurs revendications ? Et en même temps, de discréditer la capitale européenne de la culture… Alors entre la Ville, le Port, Marseille-Provence 2013, la CGT, les opérateurs culturels, ça négocie dur…

Une solution... pour 2015 Disponible ou pas, le J1 ne sera certainement pas cette grande place capable d’accueillir les grands rassemblements populaires et festivals à dimension internationale imaginés pour 2013. “Il faut proposer une diversité de lieux et d’espaces reconnaît Bertrand Colette. Mais avant d’annoncer, nous voulons faire des études. Je ne vais pas vous dire que nous avons un lieu à l’Estaque ou sur Euroméditerranée, nous travaillons sur plusieurs pistes”. D’autres ne se gênent pas : “Nous souhaitons avoir un espace dédié aux animations de rue, comme le J4, répète Martine Vassal. Actuellement, nous travaillons sur le périmètre d’Euroméditerranée. Avec Guy Tessier, nous avons de multiples projets et nous réfléchissons aux aménagements nécessaires.” L’adjoint à la culture Daniel Hermann évoque lui aussi Euromed 2 : “Guy Tessier m’a promis qu’un terrain y serait aménagé pour pouvoir accueillir les grandes manifestations. Ce lieu aura vocation à remplacer le J4”. Le président de l’établissement public d’aménagement confirme : “Nous avons identifié ce problème des grands événements et avons inclus dans le cahier des charges d’Euromed 2 une partie événementielle, assure Guy Tessier. Une étude a été lancée pour l’aménagement,

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sur l’ilot XXL, d’un Palais des événements, l’Arena, espace fermé d’une capacité de 20 000 places faisant face à une esplanade de 2ha, lieu d’accueil des manifestations en plein air”. Situé sur une partie du marché aux puces actuel, ce site bénéficierait de la proximité de l’autoroute A 55 et de l’extension de la ligne 2 du métro jusqu’à Capitaine Gèze. Bien sûr, rien n’est encore certain. Et si cette solution paraît idéale sur le papier, l’ilot XXL ne sera jamais prêt pour les festivités de 2013, comme nous l’apprend Guy Tessier : “Nous travaillons pour une livraison à l’horizon 2015.” Alors en 2013, quelle place sera aménagée pour la culture ? Sans nouveau lieu, n’est-il pas préférable de nous intéresser à ce que nous avons déjà sous les yeux ? Vieux-Port, Canebière, Palais Longchamp, Friche Belle de Mai, Stade Vélodrome, Parc Chanot, Parc Borély, Plages, etc. Ces sites, que nous connaissons tous, prendraient alors une dimension particulière, en 2013, s’ils devenaient lieux de rassemblements, de fête, de sociabilité… et démontreraient qu’à Marseille, la culture a bien sa place. Dans toute la ville. n SPR (*) Marseille L’Hebdo – 24/09/2008


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Marsatac aura bien (un) lieu Prié de quitter le J4, Marsatac peine à trouver sa place. Retour sur deux ans de crise pour le festival de musiques urbaines et électroniques Ce sera donc la Friche Belle de Mai. Marsatac est sauvé. Et pourra envisager l’avenir avec plus de sérénité, le festival ayant la volonté de s’y installer jusqu’en 2012. Cela lui évitera de s’épuiser, comme souvent, en une quête - certains diront une croisade - désespérée pour trouver un lieu susceptible de l’accueillir. Un soulagement pour l’équipe organisatrice. Car une fois de plus, Marsatac a frôlé l’annulation. Installé depuis 2005 sur l’esplanade du fort Saint-Jean, au J4, le festival est informé en 2008 qu’il devra trouver un nouveau terrain pour sa prochaine édition en raison des travaux du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem). C’est le début des galères… Car trouver à Marseille un lieu pour un tel événement, se déroulant sur plusieurs jours réunissant chacun 15 000 personnes, ça ne s’improvise pas.

Du Grand Littoral au Dock des Suds 2009. Orphelin du J4, Marsatac se retrouve à la rue. Les organisateurs envisagent donc une installation sur les plages Gaston Deferre. Fin de non-recevoir de la part de la mairie qui rétorque par une contreproposition : un terrain vague, en contrebas du centre commercial Grand littoral… Un site qui ne suscite guère l’enthousiasme et ne répondant pas aux normes de sécurité. Une idée à oublier, tout le monde en convient rapidement. Mais la polémique enfle entre la mairie et les organisateurs, ces derniers s’estimant abandonnés à leur triste sort. Sans lieu, Marsatac

“Nos riverains ne veulent pas subir Marsatac !” Béatrice Moinet, présidente du CIQ Saint-Giniez / Prado-Plages Qui veut organiser un événement à Marseille se heurte d’abord aux Comités d’Intérêt de Quartier (CIQ), garants de la paix et de la sérénité des riverains, au point que certains opérateurs culturels déplorent “l’appropriation de l’espace public par les CIQ”. Pour des raisons évidentes, les élus sont particulièrement sensibles à leurs revendications. Nous avons rencontré Béatrice Moinet, présidente du CIQ Saint-Giniez / Prado-Plages, avec qui nous avons évoqué la possibilité d’un Marsatac sur les plages du Prado. “J’y suis formellement opposée ! Durant tout l’été, nous devons supporter les manifestations sportives (...) Les nuisances de Marsatac s’entendraient du Roy d’Espagne à la colline de Perrier ; nos riverains ne veulent pas subir ça. La fédération des 17 CIQ du 8e est d’accord. Nous sommes en relation avec M. Tian (maire des 6e et 8e arrondissements, ndlr) et Mme Vassal (adjointe aux emplacements, ndlr) pour nous assurer que Marsatac n’aura jamais lieu sur les plages. Avec la hausse des impôts locaux, on a tout de même le droit à un peu de tranquillité”. Alors pourquoi tant de haine ? Mme Moinet a-t-elle au moins déjà écouté le type de musiques promues par Marsatac ? “Je suis allée à la Fête Bleue où l’on passait de l’électro. Le niveau sonore était épouvantable ! La musique électro, ils hurlent ! On ne sait même pas ce qu’ils racontent, ils hurlent ! Alors 8 jours de musique électro ? Qu’ils aillent faire ça sur la Gineste ! Quand ils vont dans les rave-parties, ça se passe à la campagne, dans des lieux isolés !” Un choc des cultures, donc. Car Mme Moinet serait moins vindicative, s’il s’agissait d’un autre genre musical : “La musique classique, c’est beaucoup moins sonore. Avec ces gens-là, on peut discuter, et puis ça, c’est de la musique ! Marsatac, il faut que ça hurle !” Elle reconnaît cependant que “c’est un festival important, même ma fille m’engueule quand je dis y être opposée”. Malgré ça, pas de négociation possible : “M. Tian n’acceptera jamais. Et s’il accepte, on fera une révolution !”

2009 est à deux doigts de l’annulation quand un accord est finalement trouvé pour une installation au Dock des Suds. Un atterrissage de dernière minute plus qu’une solution définitive. Avec 24 500 visiteurs (contre 27 000 au J4 en 2008), l’affluence du festival, dont la fréquentation augmentait chaque année de façon continue est pour la première fois en léger recul. Dro Kilidjian et son équipe sont donc bien décidés à réagir. Premier objectif : trouver rapidement un “relogement” stable sur un lieu réunissant toutes les qualités exigées par l’équipe organisatrice, à savoir, comme nous l’explique le programmateur du festival, Dro Kilidjian : “accessible, proche de la gare ou de l’aéroport, central, d’une haute valeur ajoutée au niveau esthétique et patrimonial, et d’une surface d’au moins 2 ha”. Un retour au Dock, pas la peine d’y penser “pour des questions financières. Il faut louer tout le quartier. Trop cher. Et puis nous pratiquons des espaces scéniques pouvant encaisser un vaste public. Là-bas, on est plus dans le déambulatoire”.

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Marsatac, période J4 Sous la tour du fanal, le festival était alors à l’abri des galères...

“Sans lieu, nous disparaîtrons !” 2010. Après avoir étudié plusieurs pistes, notamment un terrain à la Madrague-Ville, le dossier Marsatac est une fois encore dans l’impasse. La Ville peine à trouver un équivalent au J4, et les gesticulations de Dro Kilidjian auprès des médias commencent à faire de l’ombre à la mairie, qui décide de réagir. Dans l’urgence. Ainsi, le 18 janvier, lors de ses vœux à la presse, Jean-Claude Gaudin, répondant à la question d’une journaliste, annonce qu’une solution a été trouvée pour Marsatac et les autres manifestations populaires : un terrain vague au pied de la cité Félix Pyat. “Le Lendemain, tout le monde m’appelle, je tombe des nues, se souvient Dro. Quelques jours plus tôt, nous avions visité ce lieu avec Marseille-Provence 2013, les forains, les pompiers, les services techniques... Dès notre arrivée, il était évident que c’était infaisable. Il est même tout à fait incongru que quelqu’un ait pensé à nous proposer ça. Même

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les pompiers l’ont admis, en se demandant comment faire venir 20 à 30 000 personnes sur ce site qui aurait, de plus, nécessité 2 à 3 millions d’euros de frais d’aménagements. Qu’on investisse plutôt cet argent pour embellir le quartier ! En plus, il n’aurait jamais pu être prêt pour l’édition 2010. Avec cette annonce, la mairie s’est elle-même tirée une balle dans le pied”. L’incompréhension paraît alors totale, la crise est à son comble et une annulation du festival est encore une fois envisagée : “Un festival, c’est une programmation, un public, une équipe organisatrice et un lieu. Or, sans lieu, nous disparaîtrons !”, s’alarme Dro Kilidjian. Logique.

Effets d’annonce Le 5 février, c’est Maurice Di Nocera, conseiller municipal délégué aux grands événements, qui entre dans la partie. Par un communiqué de presse, il sort de son chapeau une nouvelle proposition : le Palais des Sports, évoquant aussi les quais du port autonome comme solution de rechange, ce qui paraît totalement


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Sous les pavés, la Friche Au plus fort de la polémique, ce qui devient “l’affaire Marsatac” prend une coloration politique. Lors du Conseil Municipal du 8 février, Patrick Menucci (PS) attaque la gestion du dossier par la majorité, estimant que “tout ceci respire l’amateurisme”. Jean-Claude Gaudin répondra lui-même, ce qui prouve que la question devient embarrassante pour la mairie : “cela fait dix ans que Marsatac existe et dix ans que nous trouvons toujours une solution. Même si les organisateurs, que je ne connais pas, deviennent de plus en plus exigeants”. Car pendant ce temps, Dro Kilidjian rêve encore des plages Gaston Deferre. Dominique Tian, maire des 6e et 8e arrondissements, reste quant à lui fermement opposé à cette éventualité, invoquant des raisons de sécurité, “un sol trop mou, présentant des risques”, mais surtout les “nuisances sonores qui ne sont pas acceptables”. Car les CIQ veillent (voir encadré). Quand Dro Kilidjian accuse le maire de secteur de “privatiser les plages du Prado”, ce dernier rétorque : “les plages sont ouvertes à tous. C’est lui qui privatise les plages en proposant un terrain public pour une manifestation payante qui vit de subventions”. Qu’importe. Depuis plusieurs semaines Marsatac travaille sur une autre piste : la Friche Belle de Mai, solution plus réaliste, même si “les contraintes sont les mêmes que pour les Docks, il va falloir réinventer ce site”, nous précise Dro Kilidjian. Depuis le mois d’avril, la “guerre froide” entre mairie et organisateurs semble sur la voie de l’apaisement, les deux parties étant parvenues à renouer le dialogue. Le 13 avril, Jean-Claude Gondard, secrétaire général de la mairie, annonce que “le festival Marsatac va s’installer durablement à la Friche”. C’est-à-dire au moins

Un festival de galères “Cela fait 12 ans que Marsatac existe, et chaque année, nous avons affaire à de nouvelles difficultés. Alors on encaisse, on s’endurcit avec le temps”. Car en 12 ans, Dro Kilidjian et son équipe ont connu toutes sortes de galères. En 2002, c’est la douche froide : Prévu à l’Hôpital Caroline sur l’archipel du Frioul, une tempête (alliée à l’hostilité des riverains) entraîne l’annulation du festival. L’année suivante, c’est le Palais Longchamp qui est choisi. Si la mairie a bien donné son accord, ce sont les CIQ qui auront raison de Marsatac : “Bruno Gilles, le maire de secteur se réveille à trois semaines du début et décide de nous chasser. On décide de se rabattre sur le J4. Au départ, on l’a pris pour un mauvais coup. Il n’y avait rien...” 2005, nouvelle catastrophe. Un incendie ravage le Dock des Suds, deux semaines avant le premier concert. Retour au J4, donc… Où Marsatac s’installe jusqu’en 2008, sans accroc. “Et puis on nous a parlé de la construction du Mucem...”

jusqu’en 2012. A l’heure où nous bouclons le magazine, un accord est en passe d’être officialisé, quelques détails techniques et financiers restant encore à régler. À suivre ? n SPR

“Post-Punk” et “Post-Pagnol”

Interview Dro Kilidjian - Programmateur et cofondateur du festival

“Paris ne s’est pas fait en un jour et Marseille encore moins…”

irréaliste et prématuré quand on connaît un peu la question (voir pages précédentes). Une fois encore, Marsatac n’a pas été consulté et se trouve devant le fait accompli : “J’ai appris ça par un journaliste de La Provence. Je n’étais pas au courant”. Là où la concertation devrait être de règle, nous n’avons qu’arbitraire et décisions unilatérales. Ce qui conduit les organisateurs à devoir justifier à chaque fois leurs refus, quitte à passer pour “des chieurs jamais contents”. Alors le Palais des Sports, ça le fait pas non plus : “C’est un lieu “gradiné” : pas facile de danser entre les sièges ! En investissant beaucoup d’argent, il y aurait la possibilité d’aménager les parties périphériques. Mais ce n’est pas un lieu très adapté”. “Une erreur de communication” de Maurice Di Nocera, conclue Dro Kilidjian qui reconnaît tout de même que ce dernier a eu “le mérite de s’y être intéressé”. Du côté de Marseille-Provence 2013, on observe et on reste prudent. Interrogé sur les annonces intempestives des élus, Bertrand Colette, chargé de mission territoriale et grands chantiers pour 2013 estimait alors qu’il faut “dépasser la question de l’urgence et des décisions politiques en mettant en place une vraie recherche menée par des spécialistes. Les élus proposent, mais derrière il faut travailler : nous essayons d’inciter la Ville à mener de vraies études de faisabilité avant de procéder à des annonces.” Sur les critiques de Dro Kilidjian envers la mairie, “chacun est dans son rôle. La survie de son festival est en jeu, il doit mettre le pression”.

Marsatac 2010 aura donc lieu à la Friche Belle de Mai, peut-on parler de soulagement ? Tout à fait. A 200 %, nous avons besoin et envie d’aller à la Friche, bien que cela nécessite d’importants travaux d’aménagement et de mise aux normes pour pouvoir accueillir une telle manifestation. Il nous reste très peu de temps pour monter une opération qui tienne la route. Est-ce une solution durable ? Nous travaillons dans cette perspective. Chaque année, nous faisons face aux mêmes difficultés pour trouver un lieu, il faut que ça cesse. L’objectif, c’est donc de nous installer à la Friche jusqu’en 2012. Avec l’espoir que l’équipe de Marseille-Provence 2013 trouve un lieu capable d’accueillir les activités “grand format” dans le cadre de la capitale européenne de la culture.

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Où se situe le décalage ? Il n’est pas caricatural de dire qu’ici, on est dans une ambiance “post-pagnolesque”. Nous, on se considérerait plutôt comme des “post-punk”. Nos mondes sont trop éloignés. Marseille est une ville qui refuse la modernité, le changement. C’est maladif. On a dû donc chaque année se battre avec les “post-Pagnol”. Pendant 10 ans, Marsatac est lentement monté en puissance, il s’est imposé sans que les “post-Pagnol” s’en rendent compte. La Ville a plus subi que désiré cet événement. J’espère bien que cette ère est révolue et que les “post-Pagnol” viendront un jour pogoter avec nous. Quelles sont vos relations avec la mairie ? Le dialogue a été difficile durant des années. Il y a longtemps eu chez eux une réelle incompréhension du projet et de son ambition. Aujourd’hui, la Ville nous dit qu’elle se rend compte de l’intérêt de notre manifestation et nous en sommes ravis, évidemment. Nous attendons de voir si les lignes ont réellement bougé. Il est encore trop tôt pour le dire. Quelle est cette “incompréhension” que vous évoquez ? Ce qui nuit au premier degré, c’est le manque de perception de l’enjeu. Prenez Lyon et leurs “Nuits Sonores” (festival de musiques électro, ndlr). Là-bas, ils ont compris l’intérêt, en termes de communication, de s’appuyer sur ce genre de manifestation. Elle a été intégrée dans un triptyque avec la Biennale de dance et la Biennale d’art contemporain, trois moments forts dans l’année culturelle lyonnaise. Le tout dans une logique de modernité et d’avant-garde esthétique. Tout ça se passe à 300 km de chez nous ! Et cela donne à Lyon une image moderne et dynamique.

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Marsatac participe au rayonnement international de Marseille ? La moitié des personnes qui fréquentent le festival viennent de l’extérieur de Marseille. Au niveau national, c’est un événement parfaitement identifié. Artistes rock, électro, hip-hop, acteurs culturels, médias... ils considèrent Marsatac comme l’une des 5 manifestations intéressantes en France sur ces créneaux. L’impact médiatique est-il si important ? Avec Marsatac, on parvient à avoir le journal de France 3, le 13h de TF1, la une de Libé... Mais nous faire comprendre par certains interlocuteurs locaux, c’est plus complexe, on y arrive difficilement. Cet événement, son impact, sa notoriété, même à Londres on m’en parle ! Ne désespérons pas, Paris ne s’est pas fait en un jour et Marseille encore moins…

Appliquer cette politique à Marseille vous paraît inenvisageable ?

Pourquoi n’avez-vous jamais pu organiser un Marsatac sur les plages du Prado ? Ici, tout est réfléchi sous l’angle électoral. Sur les plages du Prado, on dérange 4 mémères à “chienchien”, dont on a peur qu’elles ne votent plus pour M. Tian. Mais si j’avais été son ami ou celui du maire, je suis certain que j’y serais arrivé ! Le littoral marseillais est inexploité et il n’est pas la propriété du maire de secteur !

J’ai l’impression que les esthétiques sont en jeu. Il y a un vrai décalage entre la perception des décideurs et celle du public.

Quel serait le lieu idéal pour Marsatac ? Le port autonome. Le contexte industriel, ses installations

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portuaires, les plates-formes, ça correspond bien à notre vision, l’esthétique que nous défendons. C’est un décor adapté à notre manifestation. Considérez-vous qu’il est nécessaire que Marsatac se déroule dans un lieu à forte valeur esthétique ? Il me semble en effet qu’il est préférable d’aller vers de beaux espaces. C’est naturel, tout le monde préfère habiter dans un appart’ avec vue sur la mer que dans une chambre en sous-sol. Et puis c’est le parcours logique des musiques actuelles et de toutes les formes “innovantes” de l’art. A l’image du graffiti et des artistes comme Banksy qui investissent désormais les musées. Ces musiques sont passées du statut de paria à celui de formes d’art visibles dans les centres-villes, les lieux d’art, les endroits où se font les décisions esthétiques. Aujourd’hui, je ne suis pas d’accord pour faire le chemin inverse en repartant vers les zones industrielles. Avez-vous craint que le festival disparaisse ? Si le festival n’avait pas lieu une année, il disparaîtrait pour toujours. On a mis 10 ans à convaincre nos partenaires. Si nous leur faisions défaut, ils s’en iraient ailleurs et il serait alors impossible de les récupérer. Sans lieu, nous disparaîtrions. La première édition de Marsatac, il y a 12 ans, avait réuni 2 200 personnes, la dixième 27 000. La croissance a été continue. Nous espérons que l’avenir s’éclaircira et que nous pourrons, de nouveau, nous inscrire dans un cercle vertueux qui porterait le festival jusqu’en 2013 et au-delà. Quels sont vos projets pour 2013 ? Nous avons des projets ambitieux. Organiser de grands événements internationaux, attirer 50 ou 60 000 spectateurs sur 8 jours, mobiliser plusieurs sites... Ce travail effectué depuis 12 ans, je le considère comme le début d’une aventure... pour taper un grand coup en 2013 ! Et que d’ici 10 ans, le monde entier se pointe à Marseille pour faire la fête. Si nous avions contribué ne serait-ce qu’à cela, ce serait déjà n énorme. SPR


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Fondation Vasarely Aix-en-Provence, le 2 juin 2009. La pelouse de la Fondation Vasarely est occupée par les caravanes des gens du voyage. Le festival Seconde Nature qui devait débuter 3 jours plus tard est annulé en catastrophe.

« un partenariat Seconde Nature :

»

© Fred Bouchez (2007)

étroit avec la mairie d’Aix

Aix-en-Provence. Ici les musiques urbaines sont soutenues par la mairie qui a accompagné et encouragé la naissance du festival Seconde Nature, son développement et aussi son annulation. 9 printemps 2010

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“La différence avec Marseille, c’est qu’à Aix, il existe une proximité plus grande entre les opérateurs culturels et la mairie”. Pour Pierre Vignes, responsable de la communication du festival de musiques électroniques et d’arts numériques Seconde Nature, c’est ce “partenariat étroit avec la mairie d’Aix” qui permet à Seconde Nature d’être considéré aujourd’hui comme un événement majeur du paysage culturel local. En 2007, il nait de la fusion de deux entités préexistantes : Territoires électroniques, axé sur les musiques électro et Arborescences qui ciblait les arts visuels et multimédias. “L’idée, en nous rapprochant, c’était de nous implanter à l’année sur un lieu d’ancrage pérenne”. La Ville d’Aix leur fait les yeux doux. Elle cherchait justement à développer un événement consacré aux musiques actuelles et accueille ce projet très favorablement : “La mairie a voulu prendre en compte ces initiatives et s’est positionnée en tant que partenaire” confirme Pierre Vignes. Une belle histoire qui commence, entre le jeune festival et l’aguichante mairie, et qui a facilité l’organisation de la première édition de Seconde Nature “version Béta”, au mois de septembre 2007 sur la pelouse de la Fondation Vasarely ainsi que dans plusieurs autres lieux emblématiques aixois. Un succès. Quand l’édition 2008 se voit compromise par les affaires judiciaires secouant la Fondation Vasarely, alors paralysée, et rendant impossible l’organisation de tout événement sur son sol, c’est encore la mairie qui vole au secours du festival, lui permettant de

se délocaliser à la Cité du Livre, “un lieu central et accessible qui a drainé vers nous un nouveau public”. Avec une moyenne de 2000 visiteurs par soir, c’est une réussite, malgré quelques plaintes émanant des riverains. “Pour un festival en plein centre-ville, c’est normal, il fallait s’y attendre”, reconnaît Pierre Vignes, qui n’avait alors pas vu venir la catastrophe annoncée. Chronique d’une annulation annoncée L’année 2009 s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices pour Seconde Nature dont l’idylle avec la mairie d’Aix accouche de la mise à disposition du lieu d’ancrage tant espéré, où seront organisés concerts et expositions à l’année et de façon régulière. Ce sera l’Espace Sextius. Et pour la troisième édition du festival, c’est encore la Cité du Livre qui est choisie. Mais des riverains échaudés par l’expérience de l’année précédente adressent une pétition au maire, Maryse Joissains-Masini. Ils refusent la tenue du festival à la Cité du Livre, dénonçant “nuisances sonores”, mais aussi “trafics de drogue et prostitution”. Des propos “peu crédibles”, déplore Pierre Vignes. Mais qui font mouche, dans un contexte politique difficile dû à la possibilité d’une annulation des élections municipales aixoises. Maryse Joissains n’a en effet pas voulu prendre de risques avec les influents commerçants du centre-ville aixois dans la perspective d’une nouvelle campagne électorale. La belle histoire entre la Ville et Seconde Nature connaît ses premiers remous. Trois semaines avant le début du festival, les organisateurs

Festival Seconde Nature #1, Fondation Vasarely - ©Clémentine Crochet

En 2009, la scène de Seconde Nature est restée vide...

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Laurent Garnier lors de la deuxième édition du festival en 2008.

apprennent que Seconde Nature devra déménager. Et la Ville leur propose un retour à la Fondation Vasarely. C’était sans compter sur un autre souci : l’installation des gens du voyage qui, chaque année, au retour de leur pélérinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer, font étape sur la pelouse de la Fondation. Et ces derniers avaient prévenu, un courrier ayant été envoyé à la mairie. Incompétence ou mauvaise foi ? La Ville assure qu’ils ne viendront pas, que le festival pourra se tenir sans souci. Et dix jours avant le début du festival, c’est le drame : 200 caravanes campent sur le site. La procédure en référé de la Ville pour les expulser s’avérant inutile, on décide l’annulation pure et simple du festival à 3 jours de son ouverture.

“Une politique culturelle se limite t-elle à un financement ?” Alors pourquoi la bienveillante mairie, partenaire de Seconde Nature depuis sa création, l’a-t-elle ainsi baladé vers un site, sachant qu’il ne serait pas disponible ? ”Ce n’est pas un complot de la Ville contre nous. La mairie est un partenaire. L’annulation est due à une somme de choses” explique notre interlocuteur. Une prudence qui peut se comprendre : la détérioration des relations entre Ville et organisateurs ne pouvant qu’être nuisible à la bonne tenue du festival. A mots couverts, Pierre Vignes admet cependant que “la politique culturelle à l’attention des acteurs des musiques urbaines n’est pas très sérieuse”. Face à la culture “traditionnelle”, aux grands événements du type Picasso - Cézanne, ou Festival d’art lyrique, des manifestations comme Seconde Nature (ou Marsatac) souffriraient d’un manque de considération évident. “On a parfois l’impression qu’on ne nous prend pas vraiment au sérieux ! Notre positionnement contemporain et pluridisciplinaire constitue un handicap. Nous aimerions être considérés au même titre que les formes d’art plus visibles et établies aux yeux des politiques comme du public”. Complexe d’infériorité ? Pierre Vignes élève le débat : “Nous sommes appuyés et financés par la Ville, nous sommes en contact régulier… Mais une politique culturelle se limite t-elle à un financement ? Y a t-il

Festival Seconde Nature #2 - © Clémentine Crochet

© Imed

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Malgré quelques accrocs, l’idylle entre la séduisante mairie et le jeune festival va se poursuivre...

une réelle prise en compte des enjeux, des modes d’accompagnement des acteurs ?” Les opérateurs culturels, avec 2013 en ligne de mire, se doivent d’être suffisamment solides pour répondre à cette échéance. Il ont donc besoin d’un réel soutien de la part des tutelles publiques “afin que d’une année sur l’autre, on puisse s’appuyer sur des bases et pouvoir à chaque fois monter une marche”. Ce que peut envisager Seconde Nature. Pas toujours leurs amis marseillais, dont ils restent solidaires : “Marsatac est sans cesse remis en question. Un vrai mythe de Sisyphe ! Mais nos rapports avec les politiques ne sont pas les mêmes”. Après le traumatisme de l’an dernier, l’édition 2010 de Seconde Nature aura lieu au mois de juin à la Fondation Vasarely pour ses “temps forts” (concerts et expo), mais, à l’image de sa première édition, s’étendra dans plusieurs autres lieux comme le Pavillon Noir, le Jeu de Paume, la Cité du Livre… “Et peut-être même sur la place de l’hôtel de ville” nous souffle Pierre Vignes. Comme une preuve de rabibochage ? n SPR

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Festival Seconde Nature #4 : du 2 au 12 juin 2010 Infos, programmation : www.secondenature.org Seconde Nature, lieu de curiosités culturelles : 27bis, rue du 11 novembre - 13100 Aix-en-Provence 04 42 64 61 00

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© Apolline Quintrand

Hangar 15, mai 2009 Tout est prêt pour accueillir les festivaliers sur le port. C’était sans compter sur la CGT...

Festival de Marseille :

L’amour du ring

“L’expérience de l’an dernier nous a affecté. Nous voulons garder un lien avec le port mais tant que la situation actuelle perdure, nous devrons continuer à explorer d’autres lieux”. Apolline Quintrand, directrice du Festival du Marseille, se surnomme elle-même avec humour “itinérante du spectacle”. Après La Vieille Charité (1996-2004), le parc Henri Fabre (2005-2007) et le Hangar 15 (2008), le Festival de Marseille s’est donc mis en quête d’un nouveau lieu pour accueillir les principaux spectacles de son édition 2010. Ce sera la salle Vallier (Bd Boisson, 4e arrt), “un lieu référencé à la boxe. A New York, à Cuba, on vous en parle comme d’un lieu mythique”, nous apprend-t-elle, enthousiaste. Quand certains s’étonnent de ce choix, quand d’autres le déplorent, Apolline Quintrand assume. Avec une volonté affichée “de provoquer, de surprendre”, la salle Vallier constitue pour elle un challenge particulièrement stimulant : il s’agit en effet de “réinventer un lieu”, de “créer du sens”, dans un contexte urbain surchargé,

L’année dernière, les spectacles initialement prévus au Hangar 15 ont bien failli être annulés. Ici, Is You Me, de Benoît Lachambre finalement accueilli par le Pavillon Noir. © André Cornelier

L’année dernière, il a frôlé l’annulation. Cette fois, le Festival de Marseille renonce au port. C’est la salle Vallier, lieu “mythique” de la boxe à Marseille, qui accueillera l’édition 2010 du Festival de danse et des arts multiples.

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Quintrand s’est découvert une passion pour le noble art, “spectacle fascinant où se mêlent la violence et la mort” dont elle cite les multiples correspondances avec la danse : “chorégraphie, rapport au temps et à l’espace, mouvements, déplacements”.

Touchée, mais pas KO

Le Hangar 15 rempli d’alumine, avant que ses 6000m2 soient entièrement nettoyés et réaménagés. © AQ

où les espaces vierges se font rares. “Vu la pénurie et la difficulté de trouver des lieux, il faut se battre pour que ceux déjà existants, qui ont une spécificité et une histoire, puissent revivre. Il faut drainer la population vers ces lieux atypiques”. Elle propose donc d’investir cette salle dévolue à la boxe mais s’inscrivant aussi dans l’histoire de la danse marseillaise, puisque Roland Petit y marqua son entrée dans la ville en 1972, Béjart y dansa également et la chorégraphe Régine Chopinot y présenta son légendaire “KOK”. “En creusant, je trouve des trésors de mémoire, de sens”, nous répète t-elle, au point qu’on penserait presque qu’Apolline

Le ring, le combat, ça ne l’effraie pas. Car elle en a pris des coups, Apolline, lors de la désillusion de 2009, quand le Festival de Marseille, à seulement un mois de son ouverture, avait bien failli être annulé suite aux menaces de blocage émanant des organisations syndicales CGT des professions portuaires dans un contexte social marqué par la liquidation de l’Union Naval Marseille (UNM). Touchée, mais pas KO, elle avait dû se résoudre à abandonner le port et son Hangar 15, vaste entrepôt de 6000 m2 sur lequel son équipe travaillait depuis une année pour en faire l’épicentre des festivités. Grâce au soutien de la Ville, mais aussi et surtout à celui des structures culturelles ayant proposé d’accueillir sa programmation, le festival a pu être sauvé, se redéployant sur une quinzaine de lieux culturels (Vieille Charité, Merlan, BNM, Gymnase, Pavillon Noir, etc.). “Le Festival de Marseille est comme les chats, il a 7 vies, tombe parfois de très haut mais se relève toujours, tels les boxeurs refusant le KO !” Espérons seulement que cette année, Apolline n’ait plus à enfiler ses gants de boxe. n SPR

La salle Vallier Elle sera cette année le nouvel épicentre du Festival de Marseille.

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voulons nous adapter au port, pas le contraire. Avez-vous le sentiment que le Festival de Marseille soit davantage soutenu que Marsatac ?

Photo : © Agnès Mellon

Quand on porte le nom de Festival de Marseille, qu’on est doté d’importantes subventions publiques, on peut être perçus comme le bras armé de la municipalité. Mais ce n’est pas le cas. Le Festival jouit d’une liberté totale. La Ville n’intervient jamais sur son contenu, mais entend ses appels aux secours. Je comprends que cela soit plus compliqué pour Marsatac que pour nous. D’autant que nous n’avons pas les mêmes contraintes d’accueil ou techniques. En tout état de cause, Marsatac doit pouvoir trouver sa place dans la ville.

Interview Apolline Quintrand

“Laissons faire les artistes !” Pourquoi devient-il si difficile de trouver un lieu pour la culture à Marseille ? Les enjeux urbains sont complexes. Ici comme ailleurs les villes se transforment, les normes de sécurité deviennent de plus en plus contraignantes, sans parler du pouvoir non négligeable des CIQ. Et les nuisances, qui paraissent insupportables quand il s’agit de culture, ne dérangent personne pour d’autres événements... Il y a aussi les questions d’image pour les politiques qui veulent éviter d’avoir des ennuis avec leurs électeurs. C’est un problème politique et sociologique, caractéristique de notre époque.

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Il faudra pourtant trouver une solution d’ici 2013… Une Capitale européenne de la culture, c’est découvrir des lieux de mémoire dans une ville, comme à Liverpool ou dans la Ruhr. Nous devons nous inscrire dans une démarche d’innovation, nous devons réinventer des lieux, ceux qui se trouvent sous nos yeux, dans une démarche de transmission de sens. Avez-vous des propositions concrètes ? Il faut des lieux de rassemblement nouveaux. En fonction de notre expérience, de notre ressenti, des champs artistiques dans lesquels nous évoluons, nous avons une perception différente de l’espace public. Les artistes et porteurs de projets peuvent être inspirés par des lieux, laissons-les faire. Soyons curieux et inventifs. Un retour sur le port est-il envisageable pour le Festival de Marseille ? Nous avons instauré un dialogue, des réunions sont organisées en ce sens. Investir le Hangar 15, c’est rester au cœur de l’activité industrielle, entre deux grues. Et les activités portuaires ne seraient pas perturbées par le Festival. Nous

Quel regard portez-vous sur la politique culturelle de la Ville ? Il est paradoxal, si l’on regarde le budget très important consacré par la Ville à la culture, de voir le fossé entre les moyens engagés et le ressenti des acteurs culturels. Cela tient je pense, au manque d’interlocuteurs qui ait une expertise plus large de la situation actuelle, qui soit à notre écoute et qui possède un réel pouvoir de décision. Et l’adjoint à la culture, Daniel Hermann ? Il est très présent, à l’écoute... mais a t-il le pouvoir ? Comment allez-vous réagir ? Il y a ici une richesse d’opérateurs incroyable. Et ces forces de créativité s’épuisent à faire émerger et légitimer leur action. Il faut devenir force de proposition et s’il le faut de contestation. Nous sommes donc en train de mettre en place une structure commune réunissant le BNM, le Mimi, Objectif Danse, le GMEM, le FID et bien sûr le Festival de Marseille. C’est Fluxdemarseille, un très bon influx ! n SPR

FDAmM : 15 ans ! Du 17 juin au 6 juillet, le Festival de Marseille fêtera son 15e anniversaire avec 19 spectacles dont 4 pièces inédites en Europe et une création. La salle Vallier sera le lieu central du Festival qui continuera aussi à inviter le public à voyager dans la ville, avec des spectacles au Théâtre du Merlan, à la Vieille Charité, au Mac, au Pavillon Noir et autres déambulations urbaines… www.festivaldemarseille.com


速 04-2010 - ArtWork by Dix-Ein, membre du collectif Reddog-Design


interview 9 Daniel Hermann

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Légende (date) Texte.

À Marseille, le système de gouvernement, c’est celui des poupées russes !

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Les musées, la politique culturelle, la gouvernance… L’adjoint au maire “délégué à l’action culturelle, aux musées, aux bibliothèques, au Muséum” répond à nos questions. Sans langue de bois. Sur quelles zones ciblez-vous votre action ?

Depuis peu, Marseille redécouvre ses musées ?

Jusqu’à maintenant, nous avions un peu laissé de côté les musées et leur patrimoine, notamment le musée d’Histoire. Marseille est une ville de 2600 ans d’histoire mais elle la montre mal ! 14 millions d’euros seront investis pour l’agrandissement de ce musée. Quelles sont les autres priorités de la politique muséale de la Ville ?

Après sa restauration, le Château Borély deviendra musée des Arts décoratifs et de la Mode. “un Mac à Il accueillera notamment les c’est plus collections du musée de la Faïence. Pourquoi ne pas faire du Château Pastré (actuellement musée de la Faïence ndlr) une “Villa Médicis” à la marseillaise ? N’oublions pas aussi la réouverture des grandes salles du Musée des Beaux-arts au Palais Longchamp. Tout cela devra être prêt pour 2013. Enfin, quand on ouvre le Silo, pour moi on fait aussi du patrimoine !

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Je crois qu’il faut valoriser deux axes qui sautent aux yeux si on prend un plan de Marseille : L’un partirait du Mucem et du Centre Régional de la Méditerranée (CRM) pour traverser le Frac, la Vieille Charité, le Silo, la Station Alexandre, la Cité des Arts de la Rue et la Fondation Monticelli. Car le centre de gravité de la ville, au niveau culturel se déplace en direction d’Euromed… Le second, en partant là aussi du Mucem, rejoindrait la Friche Belle de Mai en passant cette fois par le musée des Docks Romains, le musée d’Histoire, le mémorial de la Marseillaise, le musée Cantini et le Palais Longchamp, sans oublier le musée Grobet-Labadié. Et le Mac (Musée d’Art Contemporain) ?

J’estime que le Mac devrait aller à la Friche. Dans la perspective des deux axes que je viens de citer, un Mac à la Friche, la Friche, c’est plus logique. Car c’est un lieu logique” de création ! Mais aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité… M. Tian (Maire du 8e arrondissement ndlr) s’y oppose. Alors que ce musée excentré n’est pas vraiment l’un des plus visités de la ville… Marseille mise sur la culture pour son développement économique ?

En dehors de sa spécificité, la culture est en effet un facteur de

développement économique. Prenez l’expo Van Gogh - Monticelli : c’est 180 000 visiteurs pour Marseille ! Je vous assure que les restaurateurs du Panier sont contents, là-bas, ils me disent “faites nous encore des expos !”. La culture, c’est aussi un facteur social qui génère des emplois et enfin un facteur d’apaisement pour notre ville, car elle facilite l’éducation et l’intégration. Il suffit pour cela de voir ce qu’a fait le Festival de Marseille avec les jeunes du Merlan… Certains estiment que votre action est parfois courtcircuitée par des décisions émanant d’autres autorités à la Ville…

Parlons-en. Le court-circuit ne vient pas d’une volonté, il est naturel. Car à Marseille, le système de gouvernement, c’est celui des poupées russes ! Elles ne s’emboitent pas toujours de façon homogène, ce qui induit une mauvaise communication entre les différents décideurs. Alors parfois, les décisions sont prises sans concertation. Quand on empile ces poupées russes, on a un système qui pose le courtcircuit. C’est un système propre à Marseille. A ce titre l’exemple de Marsatac est criant. Ce fut aussi le cas pour Marseille-Provence 2013, mais aujourd’hui la situation s’est clarifiée… n Propos recueillis par Sandro Piscopo-Reguieg



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Cinq semaines d’expositions, dédicaces, projections et autres surprises en tous genres. De la Cité du Livre aux galeries et musées, c’est toute la ville qui s’est mise à la page (de BD) pour un festival haut en couleurs. Sept ans déjà. Sept ans qu’Aix-en-Provence s’est découvert une passion pour la bande dessinée, qu’elle célèbre à l’occasion de ses désormais traditionnelles Rencontres du 9e Art. Depuis 2004, année de la première édition, cet événement s’est imposé comme la principale manifestation culturelle du printemps aixois et au-delà, comme un rendez-vous incontournable pour tous les bédéphiles d’ici et d’ailleurs : car à la différence du Festival d’Angoulême, grand marché de la BD où le

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Par Alexandre Lévêque


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L’originalité des “Rencontres” d’Aix, c’est que la BD s’installe durant plus d’un mois dans toute la ville, de la Cité du Livre aux musées et galeries d’art, là où la plupart des autres festivals se contentent d’organiser un week-end de dédicaces dans telle salle polyvalente. Une indéniable valeur

Dédicaces Les auteurs rencontrent leur public. L’un des temps forts des Rencontres du 9e Art, qui justement, portent bien leur nom.

petit monde des éditeurs vient se regarder le nombril, Aix-en-Provence préfère mettre en avant les auteurs et leurs créations en proposant de nombreuses manifestations à l’attention du grand public. “L’idée, c’était d’éviter de proposer un salon du livre supplémentaire”, nous explique Michel Fraisset directeur adjoint de l’office du tourisme et directeur – fondateur des Rencontres du 9e Art. “Nous voulions plutôt imaginer un festival entièrement gratuit, avec des expositions créées spécialement pour l’événement par les auteurs eux-mêmes ; le tout en investissant les lieux culturels et patrimoniaux de la ville”.

ajoutée qui confère à cet événement une véritable identité culturelle. Et ça marche. Les Rencontres sont aujourd’hui unanimement reconnues par les bédéphiles comme par les auteurs, préférant l’ambiance bonne enfant d’Aix-en-Provence à celle, plus “business” d’Angoulême. Et le grand public suit : pour preuve, le festival a réuni l’année dernière plus de 50 000 visiteurs sur toute la durée de l’événement.

Little Big Bang de Tib Gordon, Jérôme Lothelier et Tristoon. Une série SF à l’univers déjanté.

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ils vous montrent leur Cubde “Nous voulons faire sortir les auteurs de leur planche. Et pour ça, on les met en boite !” s’amuse Serge Darpeix, directeur artistique des Rencontres. Toujours dans l’idée de montrer la BD “autrement”, cinq modules, baptisés “Cubdes” furent installés dans la grande galerie Zola de la Cité du Livre. Des cubes de 4x4 m sur 2 m de hauteur que les artistes ont pu aménager librement comme autant de petites boites d’exposition personnelles dans lesquelles les visiteurs étaient invités à pénétrer. Un concept ludique, aussi bien pour les artistes que pour le public : “Accrocher des planches de BD aux cimaises présente un intérêt limité. Dans leur Cubde, les auteurs ont pu mettre en scène tout un espace” nous explique Serge Darpeix. Ce qui, selon Michel Fraisset, est à l’image de l’évolution d’un genre : “La BD casse ses codes, et les auteurs ne se contentent plus d’aligner les cases et les bulles. Elle est aujourd’hui à la limite de l’art contemporain”. Patrick Moya, Joanna Hellgren, Lucie Durbiano, Florence Dupré la Tour et Lolmède, les 5 artistes et auteurs ayant accepté de jouer le jeu avaient chacun leur propre Cubde. Pour Michel Fraisset, une véritable “confrontation” au cours de laquelle “le public a pu observer les solutions que chaque artiste a imaginé face à cette contrainte imposée”. Petite mise en bouche avec un dessin de Florence Dupré la Tour, artiste “encubdée”.

Rats de musées, Camus et Carnaval BD Cette année, les organisateurs ont préparé pas moins de 13 expositions offrant à la BD de nouveaux moyens d’expression. Outre les “Cubdes” (voir encadré), citons l’expo de Ptitluc au Museum d’histoire naturelle où étaient visibles les dessins de l’auteur, parfois déchirés ou grignotés par ses fameux Rats ; ou encore celle de Jacques Ferrandez qui a investi les Archives Départementales pour une grande expo sur le thème des Carnets d’orient, sa fresque réaliste sur l’histoire coloniale de l’Algérie. Dans le même temps Ferrandez exposait à la Cité du Livre les aquarelles tirées de son adaptation de la nouvelle d’Albert Camus, L’Hôte, mettant en relation documents originaux de l’écrivain et planches de la BD. N’oublions pas la rétrospective consacrée à Tim Burton, réalisateur dont l’œuvre se situe à la frontière entre cinéma et animation. Treize films (dont Beetlejuice, Batman, Big Fish, Sweeney Todd…) furent projetés à la salle Armand Lunel de la Cité du Livre. Le point d’orgue du festival, ce fut évidemment la venue d’une soixantaine d’auteurs pour les traditionnelles rencontres dédicaces, exercice imposé par le

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Les Rats de Ptiluc Ils ont mis le souk au Muséum d’histoire naturelle.

genre. Enfin, les organisateurs ont concocté une belle surprise en confiant la direction artistique du Carnaval d’Aix à François Boucq, bien connu pour ses BD à l’humour absurde. C’est toute la ville qu’il a invité à partager son drôle d’univers ; à travers les costumes, masques et chars imaginés pour le défilé du 25 avril, concluant ces Rencontres par un feu d’artifices de personnages insolites paraissant tout droit sortis d’une BD mais qui pour l’occasion, étaient bel et bien... animés ! n

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Rencontres du 9e Art, Festival de la Bande Dessinée et autres arts associés. Du 22 mars au 25 avril 2010 à Aix-en-Provence. www.bd-aix.com­­­­


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LOLMEDE : LA BDINTERVIEW Retrouvez Lolmède tous les jours sur son “blog-notes” : http://www.lolmede. mobi/blognotes/

Il aime s’amuser du quotidien avec ses illustrations hilarantes publiées sur internet via son “blog-note”. Dessinateur, illustrateur, auteur... Lolmède est un artiste MULTIPle, Mais AVANT TOUT un fou de BD à l’inspiration foisonnante. Pour preuve, il fait partie des auteurs invités par les Rencontres du 9e Art à participer au nouveau concept d’expo “Cubde”. L’occasion POUR 8e Art de lui proposer un autre challenge : nous accorder une interview “classique”... et l’illuster en suite sous forme de BD ! Evidemment, il a relevé le défi...

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reportage Ruhr 2010 : de la mine à la culture 8

light cocoon, par André Heller À Essen, on peut se balader dans cette installation évoquant une météorite. Crédit : Ruhrgebiet Tourismus GmbH.

Ruhr 2010 :

de la

mine à la

Pour la première fois, la Capitale européenne de la culture s’étend à toute une région, la Ruhr, dans l’ouest de l’Allemagne qui partage cette année le label avec Pecs et Istanbul. Plombée par son passé industriel, considérée comme la région la plus déprimante d’Europe, elle veut prouver aux 5 millions de visiteurs attendus qu’elle est désormais une métropole culturelle moderne. Après le miracle économique des années 50, la “nouvelle” Ruhr célèbre désormais son miracle culturel.

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reportage 9 ruhr 2010 : de la mine à la culture

La Ruhr en chiffres : Population

: 5,3 millions d’habitants

Superficie

: 4 439 km2

Villes principales

: Dortmund, Essen, Duisburg, Bochum.

Festivals

: 250

Musées

: 200 (1 million de visiteurs par an)

Théâtres

: 120

Sales de concert

: 100

Universités : 19 Budget total de Ruhr 2010 : 65,5 millions d’euros Source : www.ruhr2010.de

Cérémonie d’ouverture de Ruhr 2010 Le 9 janvier 2010 à l’ancienne mine de charbon Zeche Zollverein de la ville d’Essen. Crédit : Essen, Marketing GmbH.

Des cheminées et des houillères qui fument, le charbon, l’acier : durant de nombreuses décennies, tels étaient les emblèmes de la Ruhr, la plus grande région industrielle d’Allemagne, située à l’ouest du pays, en Rhénanie du Nord - Westphalie. Un fief de mineurs et de sidérurgistes ayant subi de plein fouet la crise industrielle des années 60. Même si elle s’est rapidement reconvertie en métropole du secteur tertiaire, la Ruhr souffre toujours de son image de vaste friche industrielle encrassée par le soufre et la grisaille.

“Industriekultur” Et voilà que cette agglomération de quelques 53 villes et 5,3 millions d’habitants devient tout à coup Capitale européenne de la culture, avec la ville d’Essen pour

porte-drapeau. Comme Lille en 2004 ou Liverpool en 2008, Ruhr 2010 va profiter de l’aubaine pour démontrer au monde entier que, loin d’une zone sinistrée, la Ruhr est aujourd’hui l’une des régions les plus attractives d’Europe, véritable métropole culturelle moderne dont l’expansion s’est construite sur les ruines du passé. Usines désaffectées et zones industrielles abandonnées sont transformées en musées et lieux touristiques, de culture et de mémoire. En Allemagne, on appelle cela l’“Industriekultur”. Après 50 ans d’exploitation, la mine de charbon de Zollverein XII à Essen (classée au patrimoine mondial de l’Unesco), dernière houillère d’Allemagne fermée en 1986, a été reconvertie en un formidable complexe culturel accueillant, entre autres, l’école supérieure de design, des salles d’expositions, un centre de chorégraphie et un Musée de la Ruhr. C’est d’ailleurs là qu’a été célébré, le 9 janvier, le coup d’envoi de l’année Capitale, en présence du président de la République fédérale, Horst Köhler et de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, venus souhaiter “Glück auf” (bonne chance) aux 100 000 visiteurs qui s’étaient déplacés pour l’événement malgré un froid glacial. “Glück auf”, c’est aussi la manière dont se saluaient autrefois les mineurs…

Théâtre de Dortmund La Ruhr présente la plus forte densité de théâtres au monde. Crédit : Dortmund, Kongress Tourismus Service.

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reportage Ruhr 2010 : de la mine à la culture 8

“Le changement grâce à la culture” Le géant se réveille, et la troisième agglomération urbaine d’Europe, après Londres et Paris veut afficher non sans fierté sa richesse culturelle : 100 salles de concert, 19 universités et établissements d’enseignement supérieur, 250 festivals, 1000 monuments industriels et 120 théâtres. Un renouveau résumé par la devise de Ruhr 2010 : “Le changement grâce à la culture - La culture grâce au changement” (“Wandel durch Kultur - Kultur durch Wandel”). Mais la Ruhr ne renie pas son passé industriel, omniprésent dans les festivités ponctuant l’année capitale. En témoigne le projet “Schachtzeichen” (“Marque des puits”) : Du 22 au 27 mai 2010 plus de 400 ballons jaunes s’élèveront à 80 m de hauteur. Ils marqueront les emplacements des anciens puits de mine de toute la région, là où les tours d’extraction ont

le plus souvent laissé place à des logements, centres commerciaux et autres parcs technologiques... L’idée est de montrer, grâce à cette installation artistique, l’histoire de l’exploitation minière et le changement structurel de la région.

Parc Paysager de Duisbourgnord Il accueille la nuit un spectacle de sons et lumières imaginé par l’artiste britannique Jonathan Park (voir pages suivantes). © Ruhr Tourismus GmbH

Chorale monumentale et pique-nique géant Ruhr 2010, c’est aussi 300 projets à travers quelques 2 500 événements. La région présentant la plus forte densité de théâtres au monde est sur les rangs : six dramaturges européens concocteront une nouvelle version de l’Odyssée qui fera l’objet de 6 créations et sera jouée dans 6 théâtres en un seul week-end. La Biennale internationale d’art lumineux constitue un autre moment fort de Ruhr 2010. Des œuvres

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Parc Paysager de Duisbourgnord Un bel exemple de reconversion par la culture, ces anciens hauts fourneaux accueillant aujourd’hui toute sorte d’événements culturels. Les anciens halls industriels ont été transformés en lieux de spectacles multifonctionnels loués pour des événements. Le hall des souffleries a lui été transformé en un théâtre de 700 places et accueille désormais les spectacles de la “Ruhr-Triennale”. On peut même escalader l’extérieur de ce géant d’acier jusqu’à sa pointe de 70 m. L’ancien gazomètre est devenu un bassin de plongée (!). Enfin, le hall des coulées est aujourd’hui un cinéma en plein air. Là où jadis les hauts fourneaux étaient en activité nuit et jour se trouve un parc de loisirs ouvert 24 heures sur 24 pour les petits comme pour les grands. © Deutsche Zentrale f¸r Tourismus e.V.

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reportage 9 ruhr 2010 : de la mine à la culture

Tétraèdre de Bochum Construit sur un des plus hauts terrils de la Ruhr, ce belvédère pyramidal a été conçu par l’architecte Wolfgang Christ. Il culmine à 50 mètres de haut. Crédit : Deutsche Zentrale fr Tourismus e.V.

sont montrées durant deux mois dans 60 maisons et appartements privés répartis dans plusieurs villes. 60 artistes de renommée internationale sont invités. Ruhr 2010 accorde aussi une place de choix aux grands rassemblements populaires dont les plus notables seront cette chorale monumentale rassemblant plus de 70 000 chanteurs ; ou le projet “Nature morte - A 40”, pique-nique géant, prévu le 18 juillet sur une portion de l’autoroute A 40, légendaire pour ses embouteillages, qui sera alors interdite à la circulation sur 60 km. 30 000 tables y seront installées et 5,3 millions de personnes seront conviées pour assister à des concerts, spectacles et événements sportifs. La culture comme moteur de requalification urbaine, de reconversions de friches industrielles, de développement économique et de rayonnement politique… Autant d’éléments qui ne sont pas sans nous rappeler le cas d’une Capitale européenne de la culture à venir, ayant elle aussi étendu son territoire à toute une région. En 2013, Marseille-Provence pourra-t-elle aussi célébrer sa renaissance ? n Par Sandro Piscopo-Reguieg

Eléphant de verre - Hamm Edifié par l’artiste et architecte Horst Rellecke à partir d’un ancien lavoir à charbon, il accueille dans sa “tête” (accessible par l’ascenseur situé dans la trompe) un jardin dans lequel on peut admirer l’exposition permanente de dix objets cinétiques créés par Rellecke. Il offre aussi une vue panoramique sur la ville de Hamm. Crédit : Hamm, Maximilianpark GmbH.

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GALERIE DE LA FONTAINE Galerie d’Art Contemporain présente en permanence

BERNARD THIEBAUT

3 PLACE DE LA FONTAINE - 83330 LE CASTELLET - TÉLÉPHONE : 04 94 22 34 11


design 9 sélection

Lampe de chevet Gun Philippe Starck Subversif mais éthique. Starck aimerait nous aider à prendre conscience que la guerre, et ben c’est mal. Le tout grâce à une lampe de chevet. Eh oui, c’est ça aussi le design... L’abat-jour noir représente la mort et des croix à l’intérieur nous invitent même à nous recueillir sur les victimes. L’or évoque la collusion entre l’argent et la guerre. Enfin, Gun existe en plusieurs versions : un Beretta pour l’Europe, une Kalachnikov pour la Russie, et un M-16 pour les Etats-Unis. Faites l’amour pas la guerre ? En tout cas, avec ça, vous êtes certain de tirer un coup tous les soirs. Prix : 1012 euros Philadelphia Museum of Arts Copyright D.R.

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Astucieux, insolites, fonctionnels, objets rebelles...

Nous avons sélectionnés 10 objets représentatifs des nouvelles tendances du design. Imaginés par des créateurs de renom ou en devenir, ce sont eux qui font le design en 2010. Par Delphine Michelagnoli

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Vases et Buffet Showtime collection Jaime Hayon Un jeu de formes et de couleurs. Les Vases Colors en porcelaine de la nouvelle star du design espagnol viendront se poser sur ce buffet modulaire en bois laqué permettant un choix de pieds multiples, de style moderne ou classique. Vases Colors : de 300 à 680 euros (selon les tailles) Buffet Multileg : de 2 684 à 7687 euros (selon nbre de modules) Copyright D.R.

Bahut Creature Comforts / Étagères The Chase Jenny Walsh

Funambule Constance Guisset

Et si votre mobilier prenait soudainement vie ? On peut se poser la question avec ce bahut Creature Comforts imaginé par la jeune irlandaise Jenny Walsh, véritable hybride entre mobilier et animal. Tout comme cette étagère, design et pratique car on peut y poser un livre ouvert grâce à ses formes angulaires. Oui, certains meubles ont une âme... Prix : N.C.

Théâtral. Funambule est à la mesure du décor que Constance Guisset a conçu pour le spectacle éponyme d’Angelin Preljocaj. Une parure de couverts dont les éléments s’assemblent pour former un stabile. Le couteau comporte deux fentes dans lesquelles viennent se placer le manche de la cuillère et celui de la fourchette. Et le porte-couteau devient un support pour l’assemblage des couverts. Au lieu de jouer avec la nourriture, jouez avec vos couverts ! Prix : N.C.

Copyright D.R.

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Canapé Urban Ateliers Philippe Coudray Quand le spécialiste du mobilier traditionnel “à l’ancienne” rencontre les stars du graffiti Shaka et Nosbé cela nous donne une création originale, mêlant style ancien et imprimé moderne. Une pièce collector et numérotée. Prix : 11410 euros

Suspension Metal C. Cooper Ingo Maurer Un serpent qui ne crache pas de venin mais de la lumière. Grâce à son tuyau en caoutchouc, vous pouvez la plier avec souplesse dans tous les sens et même faire des nœuds pour régler cette lampe suspendue à la hauteur désirée. Prix : 513 euros

Série de meubles Portée Joachim Jirou-Najou Réalisée en tôle d’acier laqué, libérant le sol, cette série de meubles à fixer au mur se compose de différentes pièces (chaise, banc, console, étagères et rangements). Une réflexion sur les rapports entre architecture et design puisque ce n’est qu’une fois fixés au mur que les éléments de la série Portée acquièrent leur statut de meuble. Avant ça, ils ne sont que des objets inachevés, sans fonction, en devenir. Prix : N.C.

Copyright Baptiste Heller

Sofa Confluences Philippe Nigro Un sofa modulable complètement asymétrique. On peut assembler ses chauffeuses à la manière des Lego ou Tetris selon son humeur ou son inspiration du moment. Un sofa personnalisable qui bouleverse les codes du canapé contemporain aux lignes traditionnellement strictes et rectilignes. Prix : 421 euros Copyright Ligne Roset

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publi-reportage

Greg & Co 35, rue Neuve Sainte Catherine - 13007 Marseille - 06 16 54 50 50 - www.gregandco.fr Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 19 h non-stop Un magasin d’un genre nouveau, où Greg, ébéniste de formation détourne des objets... Son plaisir ? Chiner du mobilier industriel et lui donner une nouvelle vie en le détournant : un vieux projecteur de cinéma se transforme en lampe, une vieille bobine de cable devient une table sur pied... Toute une gamme de meubles atypiques et d’objets hétéroclites est proposée dans son atelier-boutique de 180 m2. Chaque pièce est unique et possède sa propre histoire. Le style est épuré et brut à la fois... Mais Greg peut aussi créer sur mesure en travaillant le bois et le métal. Il revisite votre intérieur : table basse, table de salle à manger, bibliothèque : le mobilier est pratique et fonctionnel, facile à vivre, en phase avec la vie de tous les jours. Greg vous accueille avec Corinne dans ce lieu unique où les objets les plus simples reprennent vie pour apporter du caractère à votre intérieur...

Vincent Malméjac - Les opticiens Krys 141, avenue de Hambourg - 13008 Marseille - 04 91 16 76 90 - marseille@krys.com Opticien passionné depuis quinze ans, Vincent Malméjac a créé une équipe de treize opticiens diplômés à Marseille (Bonneveine) et Cassis. Associé à la famille Gautier (opticiens à Marseille depuis 1969), il vous démontrera que si l’optique est une science ; les lunettes, c’est tout un art. Pour répondre au mieux aux besoins visuels des clients, ses magasins utilisent des technologies de pointe, comme par exemple les prises de mesure en trois dimensions. Les plus grandes marques (Marc Jacob, Tom Ford, Christian Dior, etc.) y côtoient les lunettes de créateurs (Alain Mikli, Philippe Starck, Jean-Francois Rey). Venez découvrir un magasin nouvelle génération !

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agenda

ThÊâtre Concerts Art Lyrique Danse Humour ... 9 printemps 2010

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AGENDA

théâtre Les amoureux

De Carlo Goldoni (1759) Mise en scène : Gloria Paris Avec Christophe Carassou, Philippe Delbart... Une fable réaliste et très originale qui analyse finement les ambiguïtés et les contradictions de sa galerie de personnages confrontés au désir et à l’amour. Les comédiens dégustent allègrement les dialogues que leur offre ce génie de Goldoni qui sait si bien créer les situations de quiproquos et parfois d’absurde qui nous réjouissent terriblement.

Les 4, 6, 7 et 8 mai à 20h30 ; le 5 mai à 19h Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 www.lestheatres.net

“Expliquer la géopolitique aux enfants.” C’est l’objectif de Thierry Bedard, qui nous racontera, avec humour, “comment les autres voient le monde, possèdent le monde ou l’imaginent à leur manière, différents des autres, comment les conflits naissent, comment les terreurs s’installent, comment la crainte de l’autre peut déclencher des guerres implacables. Mais aussi comment les hommes vivent en paix.” Tout un programme donc.

directeur d’un théâtre lyrique à honorer une commande importante : créer un nouvel opéra en quatre jours !

Le 18 mai à 20h et le 19 mai à 15h Théâtre Massalia - La Cartonnerie (Friche Belle de Mai) 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com

Texte et adaptation : Jean-Marie Gourio Adaptation et mise en scène : Jean-Michel Ribes Avec : Alban Casterman, Laurent Gamelon, Annie Grégorio...

Mozart - Salieri : Le Directeur de théâtre

Du 1er au 12 juin Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 - www.lestheatres.net

De Nicolas Gogol Compagnie Le Sonneur au Ventre Jaune

Le Globe

Compagnie Thierry Bedard

Les Fausses Confidences

De Marivaux (1737)
Mise en scène : Didier Bezace Avec Pierre Arditi, Alexandre Aubry, Anouk Grinberg...

© Laure Ciampini

Les 30 avril, 1er, 7 et 8 mai à 20h30, le 2 mai à 15h Théâtre Le Têtard 04 91 47 39 93 - www.letetard.com

Nouvelles Brèves de comptoir

Au bord du comptoir, les idées farfelues pour résoudre les problèmes du siècle se mêlent aux délires obsessionnels pour dire son mal être, en des formules définitives qui souvent clouent le bec à tous les contradicteurs possibles.

Journal d’un Fou

Le “Journal d’un fou” raconte le glissement d’un petit fonctionnaire vers la folie au temps des tsars. Portrait d’un homme, Poprichtchine, qui nous fait hurler de rire. Et si, finalement, nous étions tous des Poprichtchine ?

Le 18 mai à 20h30 ; le 19 mai à 19h15 Théâtre Gyptis 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com

Livret de Jean-François Héron (d’après Le directeur de théâtre de Mozart et Prima la musica de Salieri) Mise en scène : Julien di Tommaso Avec Lucile Pessey, Monique Borrelli Les difficultés rencontrées par le

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© T. Burlot

L’intrigue s’exprime dans une formule déjà familière : la surprise de l’amour et son aveu. Mais comme toujours chez Marivaux, ce sont les variations sur le thème qui rendent la création


agenda

originale... “Quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera.” (Dubois, acte 1, scène 2.)

ponctuée de pauses gourmandes proposées par les Grandes Tables de la Friche.

Du 2 au 5 juin à 20h30 Théâtre des Salins 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

Le 12 juin à partir de 16h Théâtre Massalia - Salle Seita (Friche Belle de Mai) 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com

Cahin-Caha

Urashima Taro

Deux personnages sont en quête du début de l’histoire dans un dialogue dont on connaît la fin... Dans cette pièce écrite initialement pour la radio, Serge Valletti, dramaturge méridional, cuisine à l’encre une ratatouille cocasse et pimentée servie par deux cousins pas trop éloignés des Vlad et Gogo d’En attendant Godot de Beckett.

Le 5 juin à 20h30 Théâtre de Lenche 04 91 61 15 37

La Petite Odyssée Marionettes TJP de Strasbourg

Spectacle pour enfants à partir de 4 ans avec Hotaka Hagiwara, Kentaro Hattori, Masayo Takaki... La compagnie japonaise Mari Mari, de passage en France, fait un détour par le Badaboum théâtre avec un spectacle inspiré d’une pratique traditionnelle dérivée du Nô, le Kyogen. À partir de contes japonais et européens, les artistes travaillent en interaction avec le public, stimulant l’imagination des jeunes spectateurs, dans une économie de décors et d’accessoires. © DR

Pièce de Serge Valletti Par l’Entonnoir Théâtre, Brest Mise en scène : Patrick Le Bihan

Les 5 et 8 juillet à 14h30 Théâtre Badaboum Tel : 04 91 54 40 71 www.badaboum-theatre.com

musique Micky Green Pop Rock

Voix profonde et sensuelle, son premier single Oh! avait envahi les ondes en 2008. Avec Honky Tonk son deuxième album, elle confirme qu’il va falloir compter sur elle... Et si elle était partie pour durer ?

Le 20 mai à 20h Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com

Christian Brazier Quartet Circumnavigation Jazz

Pour son sixième album Circumnavigation, le contrebassiste et compositeur Christian Brazier s’est entouré d’une nouvelle équipe de choc à découvrir en live.

Le 20 mai à 20h Le Cri du Port 04 91 50 51 41 - www.criduport.fr

Pierpoljak Reggae

Et oui, il a coupé ses dreadlocks ! A vérifier à l’Espace Julien...

Le 26 mai à 20h Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com

Charlie Winston Soul-pop branchouille

Charlie pour Chaplin, Winston pour Churchill, est né d’une famille d’artistes. Il renoue avec la tradition des “Soul men”, à l’instar de ses

Odyssée, c’est une adolescente du Moyen Age. Orpheline, elle décide de voyager dans le temps, de se confronter aux savants, aux artistes, à ceux qui au long des siècles ont fait progresser l’humanité. Puisqu’elle appartient au monde magique des marionnettes, rien ne lui est impossible. Autour d’elle, sur des musiques de Bach, tournent les ans et les lieux, les voix et les figures emblématiques de notre civilisation. Un parcours initiatique dans lequel l’auteur a voulu transmettre “l’idée que l’histoire fut aussi une fabrique d’humanité”. La journée sera

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© Jean Von Kramer

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AGENDA

maîtres avoués : Ray Charles, Randy Newman, Tom Waits...

Le 26 mai à 20h30 Le Dôme 04 91 12 21 21 - www.le-dome.com

Cocorosie

Le 27 mai à 21h Cité de la Musique de Marseille Auditorium 04 91 39 28 28 - www.criduport.fr

art lyrique Un de la Canebière

Emmanuelle Seigner

Opérette marseillaise en 2 actes Livret d’Henri Alibert, René Sarvil et Raymond Vincy Musique de Vincent Scotto Mise en scène Jack Gervais Avec Perrine Cabassud, Estelle Daniere, Christine Bonnard, Flannan Obé...

Pop

Electro foutoir

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15 et 16 mai à 14h30 Théâtre de l’Odéon 04 96 12 52 70 http://odeon.mairie-marseille.fr

Va t-elle essayer de justifier en live le titre de son nouvel album, Dingue ?

Le 4 juin à 20h30 Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com

Travesti Monsters feat Beat Torrent / Le Catcheur et la Pute © DR

Electro-rock festif

Le 27 mai à 20h30 Cabaret Aléatoire 04 95 04 95 04 - www.lafriche.org

Quartier Sud Jazz - World

Formé par des musiciens aux origines méditerranéennes, Quartier Sud puise ses racines dans les musiques africaines et arabo-andalouses mais également dans certains rythmes latino-américains. Sans oublier le Jazz, élément fédérateur qui a permis la rencontre de ces six fortes individualités. Ce concert sera pour Quartier Sud l’occasion de présenter son album La Paz Congo paru fin 2009.

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de Jean-Philippe Rameau

Ateliers Rameau / Ensemble BaroquesGraffiti Dans le cadre de Mai en Musique L’Ensemble Baroques-Graffiti est une formation instrumentale marseillaise de musique baroque qui mêle avec habileté des univers a priori éloignés. Pour Mai en Musique, ils investissent le Théâtre de Lenche et le MiniThéâtre et invitent graffeurs, vidéastes et danseurs à traverser la tragédie lyrique de Jean-Philippe Rameau. Trois étapes de travail seront livrées au public permettant de suivre l’évolution de ce vaste projet. Des récitals de minuit viendront ponctuer cette traversée de l’œuvre de Rameau. © DR

L’invraisemblable bricolage électropop-folk des sœurs Casady est devenu culte. Un monde nourri de mélodies folk-rebelles qui lorgnent vers l’opéra, les ambiances de cirque et de western, les assemblages de voix lyriques et enfantines, le son d’un jouet ou d’une casserole...

Autour de “Zoroastre”

Travesti Monsters est né de la sulfureuse rencontre entre une styliste déjantée, Miss Pop et un duo électro-rock explosif, Le Catcheur et la Pute. De l’ivresse de cette union est né un concept de soirées décalées...Outre une musique à décoiffer un punk, Travesti Monsters invite le public à gommer ses codes vestimentaires : des milliers de fringues sont prêtées le temps de la fête et tout le monde se change au gré de ses intuitions. Un peep-show Electro-rock qui favorise la rencontre des “gens-res”...

Du 12 au 29 mai 2010 Théâtre de Lenche 04 91 64 03 46 www.baroquesgraffiti.com

Le 18 juin à 22h Cabaret Aléatoire 04 91 06 33 94 - www.lemoulin.org

Le drame baroque prend un ton romantique qui en métamorphose les enjeux en optimisant l’usage des

Hamlet

D’Ambroise Thomas 
 Opéra en 5 actes et 7 tableaux Livret de Jules Barbier et Michel Carré D’après Hamlet de Shakespeare Création à Paris, Salle Le Peletier, le 9 mars 1868 Dernière représentation à l’Opéra de Marseille, le 11 janvier 1946

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Concrétisation ( n.f. ) Processus par lequel quelque chose d’abstrait devient une réalité ; fait de se concrétiser : La concrétisation d’un projet. ACHAT - VENTE - LOCATION - ESTIMATION - ADMINISTRATEUR DE BIENS 32, rue Pierre Dupré - 13006 Marseille T 04.91.81.94.80 - F 09.58.21.13.97 agence@comptoir-de-limmobilier.com

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agenda

stéréotypes lyriques du temps. Un opéra a beaucoup fasciné pour la scène de folie qui occupe tout l’Acte IV : la chanson d’Ophélie, interprétée par la soprano italienne Patrizia Ciofi, dans cette troisième et dernière production de l’Opéra de Marseille pour la saison 2009-2010.

Lecocq, spécialiste du genre. Longtemps censurée, elle n’a été que trop peu représentée. L’histoire ? Deux dames jetées en pâture aux colons d’une île pour assurer son repeuplement. Quiproquos, malentendus, fous rires… une opérette de Lecocq, quoi.

Les 29 et 30 mai à 14h30 Théâtre de l’Odéon 04 96 12 52 70 http://odeon.mairie-marseille.fr

Rossini par les oreilles, par les papilles

© DR

Concert Rossini Romances à usage des gourmands Lucile Pessey, soprano et Amandine Habib, piano

danse Superman Project

Yasuyuki Endo et les danseurs du Ballet National de Marseille Dans le cadre du Printemps des musées, le Mac proposera le 15 mai une série d’animations et d’interventions originales, dont celle de Yasuyuki Endo, soliste au Ballet National de Marseille accompagné de cinq danseurs du BNM.

Le 15 mai 2010 Mac www.marseille.fr - 04 91 71 36 32

La Vérité 25x par seconde Concept et chorégraphie : Frédéric Flamand Avec les danseurs du Ballet National de Marseille

Les 26 et 29 mai, 1 , 3 juin, 20h, le 6 juin, 14h30 Opéra de Marseille www.marseille.fr - 04 91 55 11 10 er

Pour un Printemps

Le 26 mai Cité de la Musique 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com

Les Cent Vierges

Opérette en 2 actes Nouvelle version d’André Mouezy-Eon et Albert Willemetz Musique de Charles Lecocq Direction musicale : Bruno Conti Mise en scène : Jack Gervais L’une des opérettes les plus amusantes et débridées de Charles

© DR

Comment une œuvre se construitelle et se transmet-elle ? Voilà l’interrogation qui est au cœur de ce concert. Le projet “Histoires d’une œuvre” qui est notamment présenté ici est une expérience originale qui, sur un modèle darwinien, permet l’élaboration progressive d’une œuvre par les apports successifs des membres d’une petite communauté, ici celle de plusieurs classes et ateliers.

© Pino Pipitone

Musique contemporaine Œuvres de Marcel Frémiot, Jean-Pierre Moreau, Marcel Formosa… Classes de l’école Victor Martin de Vitrolles Musicien intervenant : Nicolas Bauffe Atelier de musique contemporaine de Vitrolles

Marier la musique et l’art culinaire, Gioacchino Rossini, grand épicurien, savait le faire mieux que quiconque. Son talent multiple le conduisait à écrire des opéras, des cantates, des musiques sacrées… mais aussi des pièces musicales célébrant les petits pois, les noisettes, les hachis ou les hors-d’œuvre ! C’est pour faire découvrir ces romances malicieuses, enlevées, et ô combien achevées dans l’écriture musicale que Lucile Pessey et Amandine Habib, curieuses et passionnées, ont cuisiné un programme pour oreilles et papilles.

Le 5 juin à 19h Station Alexandre 04 91 42 05 87 www.station-alexandre.org

Godard définit le cinéma comme “la vérité 24 images par seconde”. Dans ce spectacle, le balayage électronique de 3 caméras vidéo de surveillance crée un nouvel environnement de contrôle en temps réel de 25 images par seconde. Le directeur du BNM, Frédéric Flamand a choisi l’architecte et plasticien chinois Ai Weiwei pour la création des décors de cette “Vérité”.

Du 8 au12 juin 2010 Salle Vallier 04 91 54 70 54

ID obscure / Mon secret

Aly Karembé / Timothé (Mali) Dans le cadre du projet de coopération initié en 2007 entre le Ballet Preljocaj

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AGENDA

Samoyault. Une flânerie poétique dans laquelle les sonorités électroniques rendent parfaitement compte des grandes déambulations du texte.

divers

Le 16 juin 2010 Ballet Preljocaj - Pavillon Noir 04 42 93 48 00 - www.preljocaj.org

L’Hirondelle et la Mésange

Ciné-concert Film d’André Antoine (France, 19221983, muet, 1h18’) Copie restaurée par la Cinémathèque française

Noces / Le Sacre du Printemps Chorégraphie : Angelin Preljocaj Musique : Igor Stravinsky

Marc Perrone accompagnera de son accordéon diatonique ce film rare, tourné en 1922, dans des décors naturels avec des acteurs non professionnels. Trop en avance sur son temps, le film déplut à son producteur et fut abandonné. Les rushes sommeillèrent longtemps dans les archives de la Cinémathèque Française jusqu’à ce qu’Henri Colpi les mette au jour en 1983, en respectant le scénario d’Antoine. A découvrir lors de cette projection exceptionnelle.

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Spectacle musical Mise en scène : Christophe Rauck Avec : Philippe Bérodot, Cécile Garcia-Fogel Guitare : Anthony Winzenrieth Entre jazz, swing, tango, les mélodies de Claude Nougaro nous sont offertes dans ce spectacle qui mêle chansons et textes parlés, danse et extraits d’interviews télévisées, celles de la grande époque de Discorama. Pas de reconstitution, pas d’imitation mais un hommage à celui qui sut trouver la musique des mots...

Les 18 et 20 mai à 20h30 Le 19 mai à 19h Théâtre du Jeu de Paume 0 820 000 422 www.lestheatres.net

Le Flâneur

Une trompinette au Paradis

© Robert Bilbil, D.A. Bik&Book

Yan Giraldou © JC Carbonne

Du 30 juin au 3 juillet 2010 - 20h Répétition publique le 29 juin à 18h Ballet Preljocaj - Pavillon Noir 04 42 93 48 00 - www.preljocaj.org

L’araignée de l’éternel

Le 30 avril à 19h Théâtre de La Criée (Grand Théâtre) 04 91 11 00 91 www.theatre-lacriee.com

Poème électronique en 5 séquences d’après « L’Homme des Foules » d’Edgar Allan Poe. Composition : Jean-Louis Clot Livret : Thiphaine Samoyault Avec Alain Aubin (baryton, contreténor), Marie Prost (soprano), Felicitas Bergmann (mezzo) et Laurent Grauer (basse, chœur virtuel sur support)

Une soirée avec Stravinsky. En première partie, “Noces”, une pièce qui marqua les esprits à sa création en 1989. Angelin Preljocaj imagine un enlèvement ne niant jamais la violence sous-jacente de la musique d’Igor Stravinsky à l’image des femmes “aveuglées” que l’on guide en scène. En deuxième partie, le chorégraphe reprend “Le Sacre du Printemps” créé en 2001.

Le 5 mai à 14h et 19h15 Théâtre Gyptis 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com

Jean-Louis Clot a élaboré dans les studios du Gmem la partition sonore de cet opéra électronique à partir d’un livret de l’écrivain et traductrice Tiphaine

© DR

et l’Association Donko, 2 jeunes danseurs maliens présenteront leur premier solo.

Cabaret-spectacle musical en hommage à Boris Vian Ecriture et mise en scène : Jérôme Savary Avec : Nina Savary, Jérôme Savary, Antonin Maurel, Sébastien Pépin, Sabine Leroc Et l’orchestre des “Fransicans Hot Stompers” C’est une évocation de l’homme et de l’artiste que nous offre Jérôme Savary. Une évocation regorgeant d’amour pour ce trompettiste de talent, aussi à l’aise dans le jazz que dans le rock alternant chansons de potache, à l’érotisme dévastateur et chansons poétiques engagées, aussi à l’aise avec le roman policier qu’avec la littérature dadaïste, touche-à-tout de génie qui ne se laissa jamais enfermer dans un style musical où un mouvement littéraire.

Les 25, 27, 28 et 29 mai à 20h30 ; le 26 mai à 19h Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 /www.lestheatres.net


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VERNISSAGES / MARSEILLE

Fondation

Galerie

Regards de Provence

vip Art

Palais des Arts - Place Carli - Cours Julien - Marseille 04 91 42 51 50 www.regards-de-provence.org

La Provence d’Auguste Chabaud

66, rue Grignan - 13006 Marseille 04 91 55 00 11 www.vip-art-galerie.com

Aurélien Louis : Twisting - Twisting Du 16 avril au 11 mai 2010

Du 22 mai au 12 septembre 2010

Une expo de dessins de l’artiste marseillais Aurélien Louis. Il explore différents thèmes réalisés avec minutie et précision.

Les amandiers en fleurs au Mas Martin (1930), Huile sur toile, 75 x 106 cm, collection particulière.

Précurseur de la peinture moderne, conciliant les audaces et les plus authentiques vérités et variétés de sa Provence natale, Auguste Chabaud livre un véritable art de vivre du midi. Près de 120 tableaux, dessins et sculptures, vraies allégories de la Provence de Chabaud, seront réunis lors de cette expo consacrée à ce peintre expressionniste dont les sujets d’inspiration sont les paysages des Alpilles, le calme et la tranquillité de la Montagnette et les scènes rurales des villages de Provence... sans jamais sombrer dans le folklore. Les Baux de Provence (1920) Huile sur carton, 75 x 106 cm, collection particulière.

Alain Pauzié : Régime sans selles et art maniac Du 14 mai au 6 juin 2010 Découvert par Jean Dubuffet cet autodidacte travaille sur les principes de l’art brut. Au programme, récupération d’objets et détournements...

Philippe Chitarrini : Gorgonion Point 6 Du 11 juin au 11 juillet 2010 Les nouveaux travaux de cet artiste restent toujours basés sur les empreintes mais cette fois-ci, la couleur fait son entrée par la peinture...

Le repos aux champs, Pastel gras sur papier boucherie, 27,5 x 36 cm, collection particulière.

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VERNISSAGES / MARSEILLE

Songe d’Icare la Galerie

21, rue Edmond Rostand - 13006 Marseille 04 91 81 76 34 www.songedicarelagalerie.com

Dokman

Du 6 mai au 12 juin

Urban Gallery 3, rue Mazenod - 13001 Marseille 04.91.37.52.93 www.urbangallery.org

Sandra Touitou “Un monde de petits riens” Du 20 Mai au 4 Juin 2010 Elle transforme l’expérience du quotidien en une suite d’impressions et de visualisations où se mêlent humeurs fantasques et dépouillement poétique.

Dans cette nouvelle galerie d’art contemporain marseillaise, l’artiste plasticien algérien, Dokman propose un parcours romanesque en 25 tableaux sous le thème emblématique de “je te retrouve”. Dans toutes ses œuvres éclate la couleur, toujours ordonnée à un but et un sens précis mais vrai fruit que l’on goûte avec délice.

James King

Valentina Piredda “Terrains sensibles” (exposition - installation) Du 10 au 25 Juin 2010

Du 6 juin au 5 août

Peintre, dessinateur, sculpteur, britannique vivant en France ; il expose ses travaux récents et ceux qu’il a jugé les plus en rapport avec le contexte marseillais, qu’il s’agisse de sculptures, toiles ou dessins au fusain. King a fait le choix de la peinture figurative, dans la grande tradition classique dont il se revendique sans complexe le continuateur et l’héritier... mais croque la réalité avec le sourire indulgent et amusé des caricaturistes.

L’artiste et galeriste sarde est invitée à présenter son travail autour des dimensions espace – temps –normes. Autour de trois œuvres, fruits de l’étroite imbrication de son métier d’artiste et de l’environnement dans lequel elle baigne, celui de la Sardaigne, entre mer et forêt, culture et tradition.

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VERNISSAGES / AIX

Galerie

Galerie d’Art du

14, rue du 4 Septembre - 13100 Aix-en-Provence 04 42 90 78 50

Hôtel de Castillon 21 bis, cours Mirabeau - 13100 Aix-en-Provence 04 42 93 03 67

Maison Dauphine Série Noire Du 26 Mars au 7 Mai 2010 Cinq artistes réunis autour d’une atmosphère où “noir” rime avec “polar” et “bizarre”. Les ombres se fondent, d’étranges silhouettes se devinent, les regards affolent et provoquent le visiteur qui évolue en plein film noir. La mise en scène joue aussi la carte de l’humour et du glamour si proches de la fiction policière et invoque des espaces inquiétants et secrets. Et pour que le climat de cet assemblage reste chaleureux et actuel (on pense évidemment au grand Soulage) l’exposition joue sur les mots en présentant le “noir en série” d’un plasticien de talent. Au programme, Chris Falaise (peinture et photographie), JeanPierre Chauvat, José Nicolas, Natalie Victor-Retali (photographie) et Jean-Marc Lefèvre (plasticien).

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Conseil général Parades Du 16 avril au 27 juin 2010 Pendant longtemps les photographes n’ont pu pénétrer le monde du cirque. La lumière y étant trop rare et l’instant trop rapide, ils se contenteront de décrire la vie difficile mais fabuleuse de ces artistes nomades. Dans les années 30 sous l’influence des constructivistes et des créateurs du Bauhaus, ils suivent, fascinés, le montage et le démontage des chapiteaux. Plus près de nous, ils ont enfin pu témoigner et inscrire le sujet dans sa réalité : la féerie de la piste avec ses animaux, ses clowns, ses équilibristes... Avec : Ilse Bing, Rhona Bitner, Marcel Bovis, Brassaï, Carole Fékété, Izis, René Jacques, Pierre Jahan, André Kertersz, Tina Mérandon, Monroe, Sarah Moon, Muybridge, Pierre et Gilles, Olivier Rebufa, Paul Reynolds, Patrick Tosani, Nancy Wilson-Pajic.


VERNISSAGES / MUSÉES

Musée

Musée

Les-Baux-de-Provence 04 90 54 36 99 www.yvesbrayer.com

Place Saint-Jean de Malte 13100 Aix-en-Provence 04 42 52 87 97 www.museegranet-aixenprovence.fr

Yves Brayer

Granet Alechinsky

Les Ateliers du Midi

Les Trompettes de la similitude (1966) ©ADAGP

Rochers de l’Estérel, circa 1905, Musée de Cahors-Henri Martin.

Louis Valtat (1869-1952)

Avec près de 170 peintures, dessins, gravures, céramiques et livres réalisés dans le sud de la France par l’artiste belge, cette rétrospective veut souligner l’importance du midi pour cette figure majeure de l’art contemporain ayant posé son chevalet au pied de la Sainte-Victoire dès 1966. On essaiera donc de décrypter l’univers d’Alechinsky, “un vocabulaire d’images”, comme il l’a lui-même défini. A Grimaud (Var). Photo Micky Alechinsky (1984)

Du 8 mai au 16 septembre 2010 Aux côtés de Matisse et Derain, Louis Valtat participe au “scandale” du Fauvisme au Salon d’Automne de 1905. Il fut l’un de ceux qui resta tout au long de sa vie, fidèle à la couleur. Cette exposition le prouvera, réunissant une quarantaine de dessins, aquarelles, huiles et sculptures en se concentrant sur ses périodes méditerranéennes de Banyuls et Agay. Un ensemble d’œuvres rarement montrées au public et provenant de plusieurs musées (centre Georges Pompidou, Musée des Arts Décoratifs de Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Musée des Beaux-arts de Bordeaux, etc.) et de nombreuses collections privées européennes.

La famille Bompart sur les rochers rouges à Agay, circa 1898 (détail)

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VERNISSAGES / PARIS - MARSEILLE

Galerie

Etienne de causans

Paradis Design Du 111 au 167 de la rue Paradis - 13006 Marseille www.paradis-design.fr

25, rue de Seine - 75006 Paris 01 43 26 54 48

Orchestre (2008). Peinture à l’huile.

Guy Toubon Du 30 avril au 15 mai Vernissage le mercredi 5 Mai 2010 de 18h à 21h Né à Marseille en 1931 ; peintre, dessinateur, graveur, cartonnier (de tapisseries), sculpteur à ses heures. Toubon est un peintre de la terre, de la

L’art au Paradis Du 4 au 20 juin 2010 Soirée d’inauguration le 3 juin à 18h

Laurent Perbos Inflatabowl, 2008 Jouets de plage gonflables Photographie : Ludovic Perbos

Paradis Design, c’est 10 enseignes, magasins et architectes, réunis autour de leur passion commune pour l’art contemporain et le design. Ils sont tous implantés rue Paradis, dans le 6e arrondissement de Marseille. Du 4 au 20 juin, ils organisent un parcours d’art contemporain réunissant Katia Bourdarel, Anne-Valérie Dupond, Laurent Perbos, Jordi et Adrien Pécheur. Pour la deuxième édition de l’Art au Paradis dans chacune des enseignes partenaires, vous découvrirez une ou plusieurs œuvres des artistes invités. Et c’est gratuit. Laurent Perbos Néon Painting, 2002 25 néons + fixation, vernis pour vitraux, alimentation 220 volts Photographie : Ludovic Perbos

Rivage (2009). Peinture à l’huile.

ville, de la mer, des musiciens mais aussi de la cité phocéenne, où il a exposé l’année dernière à l’Espace Villeneuve-Bargemon sur invitation de la ville. Ce sont tous ces thèmes que l’on retrouvera lors de cette expo à travers une trentaine de toiles et d’œuvres sur papier. Vous comprendrez alors pourquoi les critiques le qualifient “d’expressionniste du Sud”....

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Publi-reportage

Comment ça marche ? Le terme utilisé pour désigner une séance de chiropratique est “entrainement”. Il s’agit d’aider l’activité cérébrale à retrouver sa plénitude. Ce qui aura des effets directs sur la santé physique et morale du patient. 1- Le chiropraticien applique un “contact” (légère pression du doigt) sur la colonne vertébrale. 2- Cette stimulation est détectée par les récepteurs nerveux. L’information est ainsi envoyée au cerveau. 3- Le cerveau analyse cette information et développe une stratégie pour dissiper la tension dans le corps via la moelle épinière et les nerfs. 4- Le muscle se relâche, la colonne retrouve sa flexibilité et sa mobilité.

Valérie Drecq,

Doctor of

Chiropractic

La chiropratique “un accompagnement tout au long de la vie”

Traumatismes, mauvais souvenirs, périodes de stress, futurs problèmes en perspective… Les tracas du quotidien peuvent constituer une accumulation nocive pour notre système nerveux. Quand celui-ci est à saturation, il peut créer une situation de “non paix” et de mal-être. Le sujet est dit alors “en physiologie de défense”. Le corps développe des stratégies de protection, ce qui se traduit par une certaine tension musculaire et un excès de stress. La chiropratique permet d’aider le corps à retrouver la paix en libérant les tensions accumulées dans la colonne vertébrale et le système nerveux. Le chiropraticien, à la différence du kiné ou de l’ostéopathe ne se contente pas de soigner les symptômes : son but est d’optimiser les performances d’autoguérison afin que l’organisme puisse fonctionner à plein. Il s’agit de libérer le corps des tensions musculaires, nerveuses et émotionnelles, accumulées durant toute la vie depuis la naissance. On accède ainsi à un bien-être physique, mental et social. La Network Spinal Analysis (NSA) Valérie Drecq, Doctor of Chiropractic est spécialiste en Network Spinal Analysis (NSA) ou Analyse Vertébrale Network, une méthode intégrant différentes techniques chiropratiques. La NSA considère le corps dans sa globalité : Bien-être physique et mental étant intimement liés, si votre muscle est tendu, c’est que votre cerveau lui en donné l’ordre. C’est là que Valérie Drecq intervient : “Je joue le rôle d’intermédiaire entre le cerveau et le corps afin qu’ils puissent à nouveau communiquer et fonctionner de manière adéquate”.

La chiropratique, pour qui ? Les personnes connaissant des problèmes de dos, hernies, migraines, insomnies, dépression, stress... Nouveaux nés : Elle-même maman de deux enfants, Valérie Drecq est aussi spécialiste en pédiatrie chiropratique. Problèmes de sommeil, otites, troubles du comportement… la chiropratique permet de dénouer en douceur les microdéséquilibres physiques dont souffrent les bébés tout en favorisant le développement de leur activité cérébrale. Sportifs : Préparation à la compétition et aide à la récupération. Car un organisme fonctionnant à 100 % de ses capacités est plus performant. Valérie Drecq a récemment travaillé avec le club de football du Milan AC et plus particulièrement avec le joueur Kaka. Tout le monde : La chiropratique est un accompagnement tout au long de la vie. Une communication retrouvée entre corps et esprit permet de profondes améliorations du bienêtre général : diminution de la fatigue, des maux de tête, rhumes, grippes, amélioration des relations professionnelles, familiales, estime de soi… Les sociologues ont de plus noté de profonds changements dans le style de vie des patients : plus de sport, meilleure alimentation, diminution de la consommation de médicaments, tabac, alcool, etc. Car un système nerveux et une colonne vertébrale plus sains permettent des choix de vie meilleurs. Valérie Drecq : La vocation chiropratique “Mes parents et grands-parents allaient déjà chez le “Chiro”. Moimême, j’ai été suivie depuis mon enfance. Cela m’a fait tellement de bien que je me suis dit “c’est ça que je veux donner aux gens !” Après le bac, Valérie Drecq a suivi une formation spécialisée à l’Ecole de Chiropratique de Paris durant 6 ans. Formation sanctionnée par le diplôme de Doctor of Chiropractic, qu’elle obtient en 1999. En 2001, elle arrive à Marseille où elle ouvre son premier cabinet. En 2006, elle crée L’Espace de Vie.

Valérie Drecq vous reçoit tous les jours au Centre Chiropratique Network.

Espace de Vie Centre Chiropratique Network 31, rue St Jacques - 13006 Marseille - 04 91 78 69 18 www.espace-de-vie.com

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Photo 9 patrice berchery

WATERLOO Série Sister’s in Arms (2010) Modèle : Cécile. Make-Up : Lilie Stéréo / Toy scenery.

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Pearl Harbour’s Série Sister’s in Arms (2010) Modèle : Amélie Zorzetto. Make-Up : Sandrine Curtet / Lilie Stéréo pro.

Luxe, charme et

sensualité

Quel est le comble pour un photographe de mode ? Préférer shooter ses modèles quand elles se déshabillent… Un paradoxe qui verra son illustration lors de la prochaine exposition de Patrice Berchery : Sister’s in Arm’s, au Café de la Mode. 9 Par Alexandre Levêque

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Element’s Le fer (2006) Make-Up : Nadia Bouhou.

“Je suis très prude. Je ne vois pratiquement jamais mes modèles nues. Sauf à travers l’objectif !”. Patrice Berchery n’en est plus à un paradoxe près. Si la photo de mode constitue la majeure partie de son activité professionnelle, sa fibre artistique se nourrit quant à elle du corps dénudé, de sa sensualité charnelle. Cette sensualité, inhérente à son œuvre est le fruit d’une recherche esthétique débutée il y a plus de 30 ans. Patrice étudiait alors aux Beaux Arts de Paris. Il s’intéressait davantage à la peinture qu’à la photo “pour la matière, le toucher, la terre”, et plus particulièrement à Toulouse Lautrec : “J’étais fasciné

par son univers sulfureux, les bars où ça fume, les femmes aguicheuses”. C’était la fin des 70’s. Un certain esprit libertaire flottait dans l’air. Patrice lâche ses études. Pendant une dizaine d’années, il va voyager, vivant de petits boulots, capturant les cultures du monde entier à l’aide de son petit appareil photo qui désormais ne le quitte jamais.

Pub, mode et corrida A la fin des années 80, de retour en France, il veut se poser : “Je n’avais pas de plan de carrière, je voulais

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Black Angel (2009) Modèle : Coralie Joos VIP Agency. Make-Up : Marine Bagnaro.

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Scotish Série Sister’s in Arms (2010) Modèle : Clémentine - Agence VIP Models. Make-Up : Lilie Stéréo / Toy Scenery.

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NOM (ANNÉE) Légende.

simplement vivre de ce que j’aime”. Et ce qu’il aime par dessus tout, c’est la photo. Berchery démarche les agences de pub, ses clichés de voyages faisant office de “book”. Coup de bol : son “travail” est apprécié et vient un premier contrat. Puis d’autres, beaucoup d’autres... Les années 90, la pub est en pleine expansion, et Patrice shoote à tout va : Pour les grandes agences comme Publicis ou RSCG et pour la mode (Aviatic, Goldsmith, Cherokee, Liberto, …). Les fringues, l’argent, les femmes : le rêve.

Qu’importe. Un choix de vie, avant tout. Et Paris ne l’a pas oublié : dès 2001, sa série sur la corrida se voit gratifiée d’une grande exposition au Carré des Halles, près de Beaubourg. De quoi l’inciter à développer sa fibre artistique, quitte à délaisser les agences de pubs. En shootant les campagnes nationales de Kaporal, Barakian ou H Landers, il parvient à concilier son intérêt pour la photo de mode avec sa production artistique. En 2003 et 2005, c’est d’ailleurs le Café de la Mode, à Marseille, qui accueille ses expos.

Parallèlement il se prend de passion pour la corrida, dont il aime capturer la puissance esthétique. Elle se verra déclinée en une série de 30 “tableaux”, immenses, évoquant la peinture impressionniste. Une série exposée en 2000 à Marseille, à la Fiesta des Suds. Car depuis 1992, le baroudeur originaire de la banlieue parisienne a choisi la cité phocéenne comme point d’ancrage. “Après avoir fait le tour du monde, il est difficile de revenir en banlieue parisienne ! Je recherchais une ville plus cosmopolite”. Ville-monde, Marseille la métissée comble ses envies d’ailleurs. Un exil désavantageux sur le plan professionnel ?

“Le nu a révélé quelque chose en moi”

cat’s (2008) Modèle : Julie VIP Agency.

En 2005, un éditeur lui fait une proposition originale : réaliser une série de photos sur le Kamasutra avec… Clara Morgane ! De quoi lui ouvrir de nouvelles perspectives et réveiller sa fascination pour la sensualité. Un travail très remarqué, au point que Playboy lui demande de shooter ses playmates... Les magazines Newlook et Maximal l’appelleront aussi pour des collaborations exceptionnelles. “Le nu a révélé quelque chose en moi. La peau, le tactile, la sensualité…

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Photo 9 patrice berchery

Swimming (2007) Modèles : Julie et Alexia avec J.-C. Dreyffuss. Make-Up : Nadia Bouhou.

Page de droite Sweet (2007) Modèle : Bettina. Make-Up : Nadia Bouhou.

25 juin au 25 août 2010. Aujourd’hui, Berchery veut concilier ses premières amours pour la matière avec sa passion pour la sensualité. Depuis deux ans, il travaille sur le projet “Femmes éléments”, un livre de photographies dans lequel l’eau, la terre, le feu et l’air se verront déclinés à travers le corps féminin. En attendant de finaliser ce projet, Berchery va exposer une nouvelle fois au Café de la Mode. Une série de 12 tryptiques intitulée “Sister’s in Arm’s” où il s’agit de mêler la sensualité à l’uniforme militaire, cette fois, le tout baigné de références cinématographiques. Des femmes amazones, guerrières dont la sensualité perce cette fois à travers une certaine violence : “Ça sera un peu trash !” s’exclame Berchery, enthousiaste. Car “Sister’s in Arm’s” peut être considéré comme l’expression concrète de toute son œuvre, Berchery étant en effet parvenu à conjuguer mode et nu artistique réunis au sein d’un même projet : “je n’aime pas le nu académique : je préfère le moment où la femme se déshabille, quand elle porte toujours sa robe, ses bas. C’est presque fétichiste !” n

Bathroom (2009) Modèle : Géraldine Lapallus Make up : Marine Bagnaro

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Désormais, mon travail est beaucoup plus sensuel, même quand il s’agit de bosser pour des marques de jeans !” Son œuvre artistique se nourrit elle aussi de ces nouvelles influences : son “Black Angel”, sensuel et sulfureux est exposé en 2009 à Cannes, dans le cadre du prestigieux Festival international de la photo de mode. Une manifestation où Patrice est régulièrement sélectionné depuis 4 ans. Cette année, c’est “Waterloo”, de la série “Sister’s in Arms” qui sera visible à Cannes du

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Exposition Sister’s In Arm’s en mai 2010 au Café de la Mode 11, La Canebière - 13001 Marseille - 04 96 11 54 17


photo patrice berchery 8

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Publi-reportage

So Spa : Un Spa 5 étoiles vous accueille au Sofitel Vieux-Port

Un spa de luxe, combinant l’expertise et le professionnalisme des soins et produits Carita aux soins exclusifs So Spa. Le tout à Marseille, dans un cadre de rêve.

Il s’agit de découvrir des sensations, oublier ses tracas quotidiens, se laisser prendre en charge par des douces mains expertes. L’espace d’un moment, on s’accorde un service 5 étoiles. On n’a plus rien à faire, on se laisse faire. Car, le saviez-vous ? Ouvert depuis le 15 juillet 2009, So Spa s’adresse à tous, et non aux seuls clients du Sofitel VieuxPort. Et profiter de So Spa, c’est aussi avoir accès à tous les avantages du service 5 étoiles du Sofitel Vieux-Port. Dès notre arrivée, on laisse ses clés au voiturier, on pénètre dans l’hôtel où les hôtesses nous saluent avant de nous guider vers So Spa. On entre alors dans un espace lumineux à l’atmosphère zen et chaleureuse, évoquant les fonds marins : algues, vases de coquillages, reflets irisés, nacre, pierres naturelles, on dirait que tout est conçu comme un hommage à la mer avec vue exceptionnelle sur le Vieux-Port. On découvre aussi un spa à taille humaine, dans lequel on bénéficie d’un service hautement personnalisé “Ici, les praticiennes connaissent nos besoins, nos goûts et nos petites habitudes, c’est plus agréable... et sympa” se réjouit une cliente. Sandrine nous accueille et nous propose la carte des soins, pensée comme un menu gastronomique avec entrées, plats, desserts... Chez So Spa, on peut faire selon nos envies et notre disponibilité. Nous choisissons de savourer pleinement ce moment d’exception en profitant des 3 espaces mis à notre disposition afin d’avoir un aperçu des programmes de soin personnalisés proposés par So Spa.

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Le premier espace, So Fit, offre un salon de fitness à l’ambiance raffinée. Il est équipé de matériel de cardiotraining et du fameux appareil Kinesis (permettant de travailler 200 mouvements). L’effort s’apprécie davantage quand on sait qu’il sera suivi d’un grand réconfort… Car dans l’espace So Wet, on a tout le loisir de pouvoir se détendre grâce à un bain de relaxation chromatérapique animé par des jets hydromassants. Un sauna doux et sec et un hammam poly chromatique délicatement parfumé aux essences aromatiques sont aussi à notre disposition. Enfin, l’espace So Well nous propose 4 salles de soins (dont une pour les soins en Duo), spacieuses et donnant sur une terrasse privative avec vue imprenable sur le Vieux-Port. Christelle, l’une des patriciennes de soins triées sur le volet par So Spa nous reçoit et commence par s’informer de nos besoins du moment : petits bobos ou simples caprices, elle est à l’écoute et fera de son mieux pour nous soulager, avec ses mains délicates et une gestuelle conjuguant douceur et virtuosité. On nous laisse choisir entre une grande variété de soins : Doux comme une caresse « Peau de Satin » est un long modelage exfoliant et drainant, qui vient nourrir et satiner notre peau, qu’on sent alors renaître. Quant à « Découverte Méditerranéenne », il gomme, tonifie, stimule puis relaxe le corps et l’esprit, à l’aide des délices simples des plantes du sud (miel, lavande, huile d’olive). « L’Ethnic Fusion » n’est pas qu’un soin du corps massant. C’est un soin qui s’inspire des 5 plus anciennes techniques de massage du monde, à savoir le Shiatsu pour le visage, le Taoïste pour le ventre, le Balinais pour les bras, le Thaï pour les jambes et enfin l’Oriental pour le dos. Ce sont toutes les parties du corps, qui sont ainsi revitalisées grâce à ce soin. Enfin, So Spa, c’est aussi les “Soins signature”, pour le corps et pour le visage. Imaginés en exclusivité pour So Spa, ils sont la fusion des traditions ancestrales et de la cosmétologie française. Une expérience sensorielle à part entière ! Il suffit d’essayer le « So Exhilarating body » pour s’en convaincre : le goût, l’odorat, la vue, le toucher, et l’ouïe sont agréablement stimulés, notamment à l’aide d’une musique accompagnant les mouvements des mains de la praticienne, composée spécialement pour So Spa. Le soin terminé, Christelle nous invite à prendre une tisane bio, comble du raffinement. On savoure cet instant de paix et de détente, la tête encore pleine des nouvelles sensations dont on vient de faire l’expérience. Ici, tout n’est que paix, luxe, calme et volupté… On en sort avec le sentiment d’être privilégié. Et pour cause : il existe seulement 4 So Spa dans le monde, à Shanghai, Londres, Lyon et Marseille. Alors profitez-en pour vous aussi, vivre l’expérience So Spa.

So Spa Sofitel Marseille Vieux-Port - 36, Boulevard Charles Livon 13007 Marseille Tél. +(33) 04 91 15 59 39 - Fax +(33) 04 91 15 59 50 So-spa.Marseille@sofitel.com Parking Horaires d’ouverture : Lundi, mardi, mercredi de 10h à 20h Jeudi, vendredi de 10h à 21h Samedi de 9h à 20h et dimanche de 9h à 14h


restaurants

La gourmandise ne connait pas la crise ! Grand établissement gastronomique ou petit resto sympa, le 8eart s’est armé de sa fourchette et a déniché pour vous quelques petites étapes gourmandes à découvrir absolument !

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LE PERON

restaurant michel

56, Corniche Kennedy - 13007 Marseille 04 91 52 15 22

6, rue des Catalans - 13007 Marseille 04 91 52 30 63

Là, nous avons affaire à une véritable institution datant de 1880 ! Depuis la réouverture en 2001 avec une décoration très années 40 (teck, cuivres, acajou et marbre), Peron est resté un lieu d’exception que l’on savoure de génération en génération. Le point fort étant évidemment une vue merveilleuse sur la baie. L’endroit romantique par définition. La carte, haut de gamme, fait évidemment la part belle aux poissons. Un établissement étoilé au guide Michelin en 2008.

Où manger une bouillabaisse vraiment authentique ? Question sensible à Marseille, à laquelle 8e art vous répondra sans aucune hésitation : chez Michel ! Sur la rue des Catalans, en face du cercle des nageurs, ce restaurant a été créé en 1946 par Michel Visciano. Depuis 3 générations, la famille Visciano perpétue ainsi la tradition des bons petits plats à base de poisson. Le secret de cette longévité exceptionnelle ? “Amabilité, savoir recevoir et... poisson frais !” selon Michelle Visciano elle-même, héritière des secrets de fabrication d’une cuisine qu’on peut, pour une fois, qualifier sans crainte de vraiment “familiale”.

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Fonfon

La Virgule

140, Vallon des Auffes - 13007 Marseille 04 91 52 14 38 Envie d’une bonne bouillabaisse ou d’un poisson à l’argile ? Depuis trois générations, le restaurant Fonfon vous accueille chaleureusement dans le typique port de pêche du Vallon des Auffes et vous propose une cuisine méditerranéenne inventive et colorée, aux saveurs d’huile d’olive, de tomates et d’ail. Vous aurez aussi peut-être l’occasion d’y croiser quelques unes des nombreuses personnalités déjà séduites par l’établissement telles Zazie, Florent Pagny ou Claude Brasseur. Car depuis 1952, tous les amateurs de bonne cuisine provençale se retrouvent chez Fonfon…

27, rue de la loge - 13002 Marseille 04 91 90 91 11 http://lavirgule.marseille.free.fr Des artisans de la restauration dont la devise se résume en deux mots : “passion et gourmandise”. Façonnée au gré du marché et des inspirations saisonnières, la carte propose un choix certes restreint mais sophistiqué et éclectique. Le jeune chef Christopher Pereda, qui a fait ses classes chez Lionel Levy, est un as de la cuisine moléculaire, des transformations de texture et de la mise en valeur du juste goût. A deux pas de l’Hôtel de ville, face à la bonne mère, on met un point d’honneur à savourer La Virgule.

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La rotonde

L’épicurien

2a, place Jeanne d’Arc - 13100 Aix-en-Provence

13, forum des Cardeurs 13100 Aix-en-Provence

04 42 91 61 70 / www.larotonde-aix.com Mythique. Cette brasserie ouverte en 1963 peut être considérée comme l’un des monuments de la ville aux 100 fontaines. Elle fait d’ailleurs face à celle du Cours Mirabeau, sa terrasse à l’ombre des platanes étant certainement l’une des plus belles d’Aix. Dans les salons au décor “contemporain baroque” dominent le chêne noirci, l’ardoise, le bois africain, le lin... Les esthètes seront comblés. La restauration vous offrira le choix entre cuisine du monde ou mets typiquement français. Enfin, La Rotonde, c’est aussi un “before” très apprécié des amateurs de musique house ou electro, un DJ officiant 5 soirs par semaine dans l’espace lounge. Entre tradition et modernité, voilà un lieu d’histoire qui sait être branché.

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06 89 33 49 83 Laura et Ludovic vous reçoivent place des Cardeurs, dans un cadre simple, élégant et chaleureux. Leur devise : vous surprendre à travers des recettes créatives et riches en saveurs. De l’entrée au petit chocolat, tout est “fait maison”, un véritable comptoir du goût pour les amateurs de bonne cuisine. En été, vous profiterez aussi de la terrasse ensoleillée ! L’Epicurien, c’est toute une philosophie, celle du plaisir juste et équilibré. “Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu’elle ne s’éloigne” Epicure.


Pizzeria les catalans

Boulangerie Paul

3, rue des Catalans - 13007 Marseille

184, route des Trois-Lucs - 13012 Marseille

04 91 52 37 82

04 91 27 24 14

Grillades au feu de bois, supions, friture de calamars et bien évidemment pizzas à déguster les pieds dans l’eau face aux îles du Frioul. Implantée sur le sable de la plage des Catalans, vous n’aurez pas à aller bien loin, si vous avez un petit creux après un bon bain de soleil ! Et la maîtresse des lieux ajoute à ce cadre de rêve une touche familiale et conviviale... La mer, la plage, une pizza : les trois ingrédients du bonheur.

Une vraie boulangerie de tradition qui ravira les amateurs de saveurs authentiques. Car chez Paul, le pain est un art depuis 1889 ! Les boulangers travaillent la farine devant vos yeux et préparent une cinquantaine de pains différents, tous faits maison. Pâtisseries et viennoiseries ne sont pas en reste et un atelier de fabrication vous concocte un grand choix de pizzas, sandwiches, tartines, salades, plats chauds, desserts (dont la fameuse tarte au sucre), etc. La terrasse ensoleillée vous incitera à déjeuner sur place, menus et formules repas étant proposés en plus de la vente à emporter. Mais après une bonne dégustation, on ne résiste pas à la tentation d’emporter quelques savoureux mets de chez Paul à la maison !

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indigo café

new delhi

Escale Borély - 142, av. Pierre Mendès France 13008 Marseille

215, av. Pierre Mendès France - 13008 Marseille

04 91 71 21 92 Dans une ambiance latino, l’Indigo propose une cuisine Tex Mex authentique (faritas, tacos, enchiladas de pollo), avec des spécialités qu’on ne trouve nulle par ailleurs à l’image de l’Acai Na Tijela, un fruit brésilien servi en dessert, “exclu” de l’Indigo. Car le gérant, Luc Romagnino, a vécu 3 ans au Brésil, et en est revenu avec le savoir- faire de là bas, mais aussi le « savoir faire la fête » : vous le vérifierez lors de la soirée brésilienne du 11 juin. L’Indigo, c’est aussi le spécialiste des cocktails faits maison : on vient de loin pour goûter les margarita, caipirinha et camacho de Luc. Enfin, l’Indigo, c’est aussi une plage de sable de 100 transats.

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09 75 21 13 36 Autant le dire tout de suite. Le New Delhi n’est pas un établissement spécialisé dans la cuisine indienne : son nom fait référence à la déco “coloniale” tendance Second Empire (éléphants, bouddhas, etc.) qui fait sa particularité. La nouvelle carte fait la part belle aux pates, poissons, viandes, salades... Du traditionnel donc. On apprécie particulièrement le tartare maison, le tournedos Rossini et le poulpe pêché localement (à la Madrague). Les noctambules affamés sont attendus jusqu’à minuit. Cet été, on profitera de la nouvelle terrasse, entièrement repensée par les nouveaux propriétaires (banquettes, coin lounge...).


le sixième sens

acapulco plage & restaurant

23, avenue de Corinthe - 13006 Marseille

Les Lecques

04 91 41 51 0

06 09 51 64 30

www.lesixiemesens.com

Elue plus belle plage de l’année 2008-2009, cette plage privée est réputée pour son cadre de rêve, son restaurant et... ses jolies filles qui s’y retrouvent le vendredi soir pour des apéros devenus célèbres des Lecques à Saint Cyr ! Depuis 1963, on vient tous “chez Nono” pour commencer l’été, le prolonger, et même plus... Ouvert tous les jours du 15 avril au 15 octobre.

Ici, tous nos sens sont mis à contribution : la vue, c’est la déco très design ; l’ouïe et le toucher, c’est la musique et la danse dans une ambiance “after work”, les jeudis, vendredis et samedis soir ; le goût et l’odorat, c’est bien évidemment la restauration midi et soir avec plats du jour et spécialités maison comme la “Parillada du sixième sens”, une plancha de plusieurs poissons et crustacés. La nouveauté, c’est le “snacking élaboré” le midi : salades, steak frites, omelettes ou pizzas, des produits plus simples, à grignoter rapidement si vous êtes pressés. Mais dans ce cas, votre intuition vous poussera à vite revenir au sixième sens.

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GA LE RIE A N N A - TS C H O P P 197, rue Paradis - 13006

Marseille - 04 91 377 067

Gérard Eppelé Du 23 avril au 22 mai 2010 Galerie d’Art Contemporain à Marseille Ouvert du mardi au samedi de 14h30 à 19h00 et sur rendez -vous www.anna-tschopp.com


Le Corbusier . Pierre Jeanneret . Charlotte Perriand . Collection "Cassina I Maestri"

171-173 RUE PARADIS MARSEILLE 6e TÉL 04 91 37 68 25 - www.danand.com


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