automne 2010
#12 AIX - MARSEILLE
ART & CULTURE FREEMAGAZINE
coup de foudre pour zevs
il va taguer la vieille charitĂŠ ! P. 64
et aussi : marsatac fiesta des suds small is beautiful actoral Expos ...
Édito
coup dE FoudRE pouR zEvs
il va taguer la vieille charité ! P. 64
et aussi : mARsATAC fiEsTA dEs sUds smALL is bEAUTifUL ACToRAL Expos ...
#12
automne 2010
automne 2010
#12 AIX - MARSEILLE
ART & CULTURE FREEMAGAZINE
Edito
Couverture : Graffiti invisible sur la façade du Glyptotek Museum (détail) Zevs - Copenhague, 2008
AIX - MARSEILLE
ART & CULTURE FREEMAGAZINE
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8e art est une publication des Éditions Bagatelle 19, avenue de Delphes - 13006 Marseille - 09 81 63 54 76 Directeur administratif et financier : Nicolas Martin Directeur de la publication : Frédéric Guerini
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Conception graphique / Direction artistique : Don’t Panik! info@dontpanik-cie.com - www.reddog-design.com Don’t Panik! est membre du collectif Reddog-Design
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Pécs ? C’est quoi ? C’est où ? Il est étonnant de constater l’anonymat dans lequel reste plongée la ville hongroise. Depuis le 1er janvier 2010, elle est pourtant capitale européenne de la culture. Un label qu’elle partage avec Essen-Ruhr (Allemagne) et Istanbul (Turquie). Mais, qui s’en soucie ? Alors que Marseille bombe le torse, fait la fière, et s’imagine déjà nombril du monde en 2013, il faut bien s’y résoudre : la capitale européenne de la culture ne passionne guère les foules. Qui a entendu parler des événements rythmant l’année Capitale dans la Ruhr ? Qui peut citer l’une des 170 manifestations culturelles ayant eu lieu à Istanbul ? Qui sait même que Pécs existe ? Depuis 1985, le label de capitale européenne de la culture est censé “rapprocher les peuples de l’UE en permettant une meilleure connaissance mutuelle entre ses citoyens”. Pour l’instant, c’est pas gagné. En France, les médias n’évoquent cet événement européen qu’à condition qu’il concerne une ville française (Lille 2004). Cherchez l’erreur… Les villes lointaines, méconnues, aux noms “barbares”, n’inspirent qu’indifférence. Si Marseille veut accueillir l’Europe en 2013, ne doit-elle pas s’intéresser à ce qui se fait ailleurs ? Pour cela, il suffit de regarder du côté de 2011. Deux nouvelles villes deviendront capitales européennes de la culture. Comme nous, elles sont fières de ce label, qu’elles brandissent avec enthousiasme. Et c’est avec impatience qu’elles attendent leur année Capitale. Deux villes encore plus lointaines, aux noms toujours plus barbares : Turku en Finlande et Tallinn en Estonie. Vous êtes perplexes ? Vous baillez déjà ? Mais pour elles, Marseille n’est-elle pas tout aussi lointaine… et barbare ?
Sandro Piscopo-Reguieg
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nnement
sommaire
Actualités p.
9 EXPOS
33
zoom p. 9 ciné - dvd - web - livres
38
reportage p. 9 aRCHÉOLOGIE
9 politique culturelle
DOSSIER p. 9 fESTIVALS
reportage p. 9 PÉCS
design p. 9 sélection
44 47 71 79 82
designER p. 9 LEE J. ROWLAND
agenda p.
87
GALERIES p.
99
pORTFOLIo p. 9 LA FONDATION VASARELY
109
restaurants p.
123
abonnement p.
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DOSSIER p.
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a Marseille
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13H /17H
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actualitĂŠs
Š c-ktre
Actu9 automne 2010
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actualités
Alechinsky prolongé
Joli succès pour l’exposition Alechinsky - les ateliers du midi, qui a rassemblé cet été 50 000 visiteurs entre les mois de juin et août 2010, au musée Granet d’Aix-en-Provence. Du coup, l’expo est prolongée jusqu’au 1er novembre pour permettre aux retardataires et aux scolaires de découvrir les 170 œuvres de l’artiste belge, figure majeure de l’art contemporain.
2013 : fin
du suspense
© c-ktre
Ça sera pour décembre 2010 ou janvier 2011 au plus tard. Le conseil d’administration de Marseille-Provence 2013 décidera alors de l’architecture générale du programme de l’année Capitale, ses grands événements et ses projets majeurs. Un “avant programme” qui sera “progressivement enrichi, précisé et complété, suivant les décisions du conseil d’administration de l’association” nous précise t-on du côté de MP 2013. Entre avril 2009 et juin 2010, 2313 projets ont été proposés.
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actualités
Un Facebook de la culture Avec CultureClic, on a désormais accès à un grand nombre d’infos culturelles, où que l’on se trouve, sur iPhone : agenda, liste des musées et même 500 œuvres géolocalisées disponibles en haute définition. Une autre façon de découvrir l’art et l’histoire. Aussi, on peut approcher notre iPhone de sites tels que le Vieux-Port, l’abbaye Saint Victor ou Notre-Dame de la Garde, et des photos d’archives, tableaux ou gravures apparaîtront, montrant ainsi le paysage tel que le voyaient nos ancêtres. D’ici la fin de l’année, CultureClic deviendra un réseau social permettant de trouver des amis par affinités, créer sa propre communauté culturelle, constituer un album et partager ces découvertes sur Facebook et Twitter. CultureClic est disponible gratuitement sur iPhone et bientôt sur les autres smartphones.
Marseille s’exporte au Japon Les Semaines de la Méditerranée, organisées du 17 septembre au 26 octobre à Tokyo par l’Institut franco-japonais de Tokyo et Yokohama, ont pour objet de faire découvrir “la richesse de ces terres gorgées de soleil et de culture” au grand public nippon. Dans la perspective de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, il s’agit aussi d’une opération de séduction à l’attention du très prisé touriste japonais. Les événements liés à la culture et à la gastronomie méditerranéenne vont donc s’enchainer durant près d’un mois. Le groupe IAM, effectuera une résidence de 10 jours à Tokyo, en compagnie d’artistes japonais qu’il a lui-même choisi et qui seront par la suite invités en retour à Marseille. IAM donnera deux concerts dans la capitale nippone et Akhenaton présentera son film Conte de la frustration. Le collectif Le Dernier Cri, installé à Friche Belle de Mai viendra présenter ses dessins les plus dérangeants, tandis que le philosophe et écrivain Baptiste Lanaspeze évoquera Marseille, ville sauvage.
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actualités
Grand lifting
pour les musées
finances 2011-2013. Sur des critères “de qualité du projet scientifique et de l’offre au public”.
© Arles 2009 Didier de Faÿs / Photographie.com
Objectif 2013
frédéric Mitterrand dans Le Voleur de bicyclette ?
L’État s’engage à soutenir financièrement les projets de rénovation et d’extension des musées de France. Plusieurs institutions provençales sont concernées, notamment celles figurant sur le territoire de MarseilleProvence 2013. Frédéric Mitterrand a dévoilé le 9 septembre un Plan Musées en régions pour la période 2011-2013. Le plan concerne “une sélection de 79 musées répartis dans l’ensemble des régions de France. J’ai souhaité mettre en lumière de remarquables projets de créations, de rénovations, d’extension de musées”, a expliqué le ministre de la Culture. Près de 70 millions d’euros seront mobilisés à cet effet sur le projet de loi de
Sur le territoire de Marseille-Provence 2013, sept institutions ont été retenues. Le Château Borely accueillera le musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode. Fermé depuis plus de dix ans, actuellement en rénovation, il ouvrira ses portes en 2013. Le musée des Beaux-Arts, au Palais Longchamp, fermé depuis 2005, devra lui aussi être prêt pour 2013 et l’exposition Le Grand atelier du midi, de Van Gogh à Bonnard, qui devrait être l’un des événements majeurs de l’année Capitale. Le musée d’Histoire, au Centre Bourse, fermera à la fin de l’année pour permettre la réalisation d’importants travaux de rénovation et d’extension de sa surface. Sa réouverture permettra au public de découvrir en 2013 les tombes paléochrétiennes de la nécropole Malaval et les vestiges de la plus vieille flotte antique du monde. “Ce geste fort récompense les efforts entrepris par la municipalité pour proposer une politique muséale ambitieuse” s’est félicité JeanClaude Gaudin, maire de Marseille. Le musée Ziem de Martigues, qui accueillera en 2013 une rétrospective consacrée à Raoul Dufy sera lui aussi agrandi, d’autant plus qu’il se verra confier en dépôt du Conseil régional PACA, 180 œuvres du FRAP (fonds régional des artistes provençaux). En Arles, le projet d’extension du musée départemental de l’Arles antique se traduira par la construction d’une nouvelle aile de 800 m2. Elle accueillera les résultats des fouilles du Rhône dont une barque romaine de 30 m. Toujours en Arles, le musée Arlaten, fermé depuis 2009, est aussi en plein lifting. Enfin, la fondation Vasarely, à Aix-en-Provence, se verra soutenue dans ses projets de rénovation de son bâtiment, classé aux monuments historiques. C’est la seule fondation de France a voir été intégrée au Plan Musées 2011-2013.
© DR
Palais longchamp Il devrait accueillir une grande expo en 2013. Mais sera t-il prêt à temps ?
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Š Corinne Malet
www.lesitedegertrude.fr
L’hiver dernier, certaines d’entre vous ont accompagné notre chère Gertrude aux sports d’hiver. Aux Amériques…, qui la suivra ??? Car cet hiver le dépaysement sera d’autant plus fort. Gertrude s’en va cette fois visiter son oncle d’Amérique, et a pris toutes ses précautions pour ne pas souffrir de l’hiver glacial américain. Emmitouflée dans ces doudounes stylées, elle pourra cependant se rendre dans les endroits les plus « hype » de Manathan.
W W W . L E S I T E D E G E R T R U D E . F R
DOSSIER expos 8
Marseille au Moyen Âge : La ville oubliée À LA DÉCOUVERTE DES COLLECTIONS ITALIENNES jacques hérold : un surréaliste à marseille
su ive z le g u i de
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Dossier 9 expos
Marseille au Moyen Âge :
La ville
oubliée
Ville oubliée, la Marseille médiévale est aujourd’hui célébrée. À travers une admirable sélection de chartes, sceaux, maquettes, enluminures et objets d’époque, visibles aux Archives municipales jusqu’au 27 novembre. Petit cours d’histoire et présentation des pièces majeures de l’exposition. Par Jean-Michel Legueu
.
La ville oubliée, Marseille au Moyen Âge Jusqu’au 27 novembre 2010 Archives municipales 10, rue Clovis - 13003 Marseille 04 91 55 33 75 dgac-archives@mairie-marseille.fr
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Prestation de serment du viguier et des officiers municipaux Miniature enluminée dans le Livre Rouge, fin XIVe-début XVe siècles. Archives de Marseille, AA 2, fol. 5v
Le Livre rouge, trésor des Marseillais C’est le joyau de l’exposition. Compilation des Statuts de Marseille, rédigée entre 1384 et 1417, le Livre rouge doit son nom à sa reliure de maroquin rouge, réalisée postérieurement en 1557. Les Statuts, ce sont les privilèges obtenus de haute lutte (voir page 16) par la commune de Marseille, face au pouvoir comtal. Ils étaient si précieux, aux yeux des Marseillais, “qu’on suppose que les pages des Statuts qui forment désormais le Livre rouge étaient conservées dans le même coffre que le trésor monétaire de la commune”, estime Sylvie Clair, conservateur en chef du patrimoine et directeur des Archives municipales. Exemplaire de luxe, le Livre rouge était un objet d’apparat, “qu’on ne sortait qu’à l’occasion des grandes solennités municipales”, précise Sylvie Clair. Il est donc richement décoré d’enluminures dont les plus remarquables sont les lettrines d’or et les deux miniatures. Sur celle que nous avons reproduite ici (folio V), on peut voir le serment du viguier, représentant du comte de Provence à Marseille. Et sur chaque coin, les armes de Marseille : déjà la croix d’azur sur fond blanc...
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À la rencontre de Jean Blaise Jean Blaise, négociant et médecin du roi Robert 1er de Naples (1277-1343), comte de Provence, nous a livré le plus ancien livre de raison connu en France. Un livre de raison (du latin liber rationis ou liber rationum, c’est-à-dire “livre de comptes”) est un registre de comptabilité domestique comportant également des notations à caractère familial ou local. Tenu par le père de famille, il constituait pour lui un aide-mémoire, mais était principalement destiné à renseigner ses héritiers. S’il reste muet sur les pensées de son auteur, ce livre de raison, en plus de nous renseigner sur les comptes du négociant, consigne en provençal les inventaires des biens de Jean Blaise et de sa famille : garde-robe, vaisselle, mobilier, bibliothèque, matériel médical, objets religieux, terres… Il n’a rien oublié. Pas même son testament.
Statue de Saint Jean l’évangéliste (XIe siècle)
Livre de Raison de Jean Blaise, 1331-1337 (Archives de Marseille, 9 II 1)
Le paradoxe marseillais veut que la plus ancienne ville de France soit une cité comptant peu de monuments. Ville de commerçants, Marseille n’a en effet jamais attaché grande importance à ses vielles pierres et s’est toujours reconstruite sur elle-même. Aussi, elle est longtemps restée circonscrite dans un espace réduit, au nord de l’actuel Quai du Port. Les vestiges médiévaux y sont donc rarissimes. Et la recherche s’étant concentrée sur les périodes antique et contemporaine, le Moyen Âge fait figure de parent pauvre du patrimoine local. La Marseille médiévale est une ville oubliée. L’exposition présentée jusqu’au 27 novembre aux Archives municipales se propose toutefois de nous rappeler qu’entre le XIIe siècle et la première moitié du XIVe siècle, Marseille fut une cité prestigieuse. Les inestimables trésors qui nous sont révélés aux Archives municipales prouvent que la ville rayonnait alors sur tout le pourtour méditerranéen, jusque dans les Etats latins d’Orient, tirant de grands bénéfices des Croisades. L’exposition réunit, comme autant d’indices de cette prospérité, les chartes sur parchemin, les sceaux des comtes de Provence, des rois de Jérusalem, des papes, des empereurs, ainsi que des registres richement enluminés… Mais nous ferons aussi connaissance avec les Marseillais d’alors, dont on pourra découvrir le quotidien à travers les rares objets découverts lors des fouilles archéologiques. Le XIIIe siècle est celui de l’expansion démographique et des succès commerciaux. La bourgeoisie s’enrichit et veut s’émanciper du pouvoir seigneurial, infléchir sa politique et se doter de privilèges financiers et
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La ville rayonnait sur tout le pourtour méditerranéen, tirant de grands bénéfices des Croisades commerciaux. Regroupés au sein de la confrérie du Saint Esprit dès la fin du XIIe siècle, ces notables vont ensuite se constituer en “commune” et revendiquer l’indépendance, à l’image des républiques italiennes. Doux rêve… En 1257, ils sont mis au pas par Charles d’Anjou (1227- 1285), comte de Provence et frère du roi Saint Louis. Avec le traité de 1257, il impose fermement la puissance comtale sur la commune, mais stipule aussi en faveur de la ville d’importantes garanties. Si bien que ce traité (aussi appelé Chapitres de paix), sera par la suite considéré comme une charte de franchises. Il fixera l’organisation de la cité jusqu’à la Révolution. Pieusement conservé par les Marseillais au fil des siècles, le Livre rouge, compilation des statuts de Marseille, est incontestablement la pièce phare de cette exposition (voir encadré page précédente).
DOSSIER expos 8
Giraud Amalric, un notaire novateur Il ne paye pas de mine, comme ça, mais ce document bat deux records à lui tout seul. C’est en effet le plus ancien registre notarié de France, rédigé du 13 mars au 29 juillet 1248 par un certain Giraud Amalric. Il est aussi le plus ancien registre français fabriqué en papier. La plupart des 1031 actes consignés dans ce registre par le notaire marseillais concerne le commerce maritime méditerranéen mais des échanges avec les Alpes et la Champagne y sont aussi mentionnés. Ce qui en fait une intéressante illustration de l’essor commercial de Marseille au XIIIe siècle. Registre du notaire Giraud Amalric, 1248 (Archives de Marseille, 1 II 1)
la chaîne du port, toujours à valence... La deuxième moitié du XIVe siècle est marquée par toute une série de crises qui plongent Marseille dans le chaos. La peste, les guerres et le sac de la ville par les marins catalans et valenciens d’Alphonse V d’Aragon, en 1423 constituent autant de traumatismes pour Marseille, alors littéralement détruite. Comble du déshonneur, les Catalans s’emparent en guise de butin de la chaîne qui barrait l’entrée du port pour protéger la ville. La chaîne du port de Marseille se trouve d’ailleurs encore aujourd’hui à la cathédrale de Valence. L’année dernière, les Archives municipales ont tenté de joindre l’évêque de Valence pour lui demander de la leur prêter pour cette expo… Sans réponse. n
Maquette de la nef médiévale “La Montjoie” (milieu XIIIe siècle) par Laurent Damonte, 1988 (Musée d’Histoire de Marseille) Dalle funéraire de l’abbé Isarn (abbé de Saint-Victor de 1021 à 1047) Marbre (Abbaye de Saint Victor, Marseille)
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Marseille en 1350 Elle trône à l’entrée de l’exposition. “La ville oubliée” prend corps à travers une maquette (de 2 mètres sur 1,72) représentant aussi fidèlement que possible la cité en 1350, moment de sa plus large expansion au Moyen Âge. Une ville à la fois si proche et si différente de la Marseille du XXIe siècle. L’historien Thierry Pécout et l’archéologue Marc Bouiron ont pu proposer cette restitution après un minutieux travail de recherches. Ils se sont en effet référés aux fouilles archéologiques les plus récentes, ont comparé les différentes vues de Marseille réalisées au fil des siècles, et se sont appuyés sur un cadastre datant de 1820 pour en définir le plan, le tracé des voix et l’implantation des ilots. La ville ancienne n’a en effet guère changé jusqu’au XIXe siècle. Il est difficile de l’imaginer aujourd’hui. Mais Marseille s’est longtemps limitée à un petit espace circonscrit sur la rive nord du Lacydon (l’actuel Quai du Port), à l’abri des remparts qui entouraient alors la ville. Elle comptait entre 20 000 et 30 000 âmes, selon les estimations. Ce qui est relativement élevé pour l’époque. Nous l’avons dit, la ville n’a que très peu évolué jusqu’au XIXe siècle, quand les percements haussmanniens ont considérablement modifié sa topographie. Les petites rues ont alors fait place à de larges avenues, ce qui passait par la destruction de nombreux édifices médiévaux. Citons l’église Saint-Martin, fondée au XIe siècle, reconstruite aux XIIe et XVIe siècles et dont on vantait le style harmonieux et la façade pourvue d’une superbe rosace. Elle a malheureusement été sacrifiée en 1884, lors de l’ouverture de la rue Colbert. Il est possible de redécouvrir ce chef-d’œuvre oublié grâce à une petite maquette ainsi qu’une gravure, visibles dans le cadre de l’exposition présentée aux Archives municipales.
La Porte d’Aix et l’Alcazar en banlieue
A l’est, les remparts de Marseille s’alignaient sur le bas de l’actuelle Canebière et sur le cours Belsunce, délimitant les frontières de la cité. En 1350, la place du Général de Gaulle et la bibliothèque de l’Alcazar étaient donc hors les murs ! Tout comme la Porte d’Aix, où l’on peut toujours voir (près de l’actuel Hôtel de Région) quelques arches de l’aqueduc édifié à la fin du XIIIe siècle pour alimenter la vieille ville en eau. La place Jules Guesde est d’ailleurs appelée communément “Porte d’Aix” en souvenir de la porte située dans les remparts de la ville médiévale, ouvrant la route vers Aix-en-Provence… Mais depuis le XIIIe siècle, la croissance économique de Marseille a entrainé la formation de quelques faubourgs au-delà des remparts, comme on peut le voir sur la maquette. Un atelier de bronzier est d’ailleurs attesté pour le XIVe siècle dans le faubourg Sainte-Catherine (place du Général de Gaulle) et les fouilles rue Sainte Barbe ont mis au jour un quartier de potiers actif aux XIIIe et XIVe siècle. Cet essor industriel est caractéristique de la forte activité économique de la ville, retrouvant alors son lustre antique… Enfin, à l’entrée du port, on pouvait toujours, en 1350, voir la chaîne qui était censée protéger la ville. Ce n’est qu’en 1423 qu’elle sera dérobée par les Valenciens après qu’ils aient pillé la ville… Maquette réalisée par l’atelier Acte 2 avec le concours de l’historien Thierry Pécout et de l’archéologue Marc Bouiron.
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Voilà six ans que le musée des Beaux-Arts de Marseille a fermé ses portes. Six ans de travaux de rénovation pour que le Palais Longchamp puisse être en mesure d’accueillir l’exposition Le Grand atelier du midi, qui devrait constituer l’un des temps forts de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. En attendant, on commence à oublier que Marseille possède une vaste collection, qui, malgré la fermeture du musée, continue d’être enrichie par l’acquisition d’œuvres majeures. “Nous voulons rappeler aux Marseillais, et aux autres, que le musée des Beaux-Arts compte parmi les tous premiers musées de France !” justifie Marie-Paule Vial, directrice des musées de Marseille. C’est toute l’ambition de l’exposition ayant débuté cet été à la Vieille Charité : Les Collections italiennes invite le public à découvrir un aperçu des œuvres sommeillant dans les réserves du Palais Longchamp depuis sa fermeture. Nous n’y verrons pas un “best of”, mais “un choix représentatif des collections” précise Mme Vial. Aussi, il a fallu prendre en compte les contraintes liées à la Vieille Charité, dont la hauteur sous plafond, moins vaste que les majestueuses galeries du Palais Longchamp, ne permettait pas l’accrochage des œuvres de très grands formats, tels les tableaux du Guerchin, de Lavinia Fontana ou de Lanfranco. Manque aussi à l’appel La Sainte Parenté de Pérugin, le maître de Raphaël, actuellement en restauration dans la perspective de 2013. Malgré ces absences, cette exposition propose un riche panorama des différentes écoles italiennes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, présenté sur deux salles, de façon chronologique, à travers une vingtaine de peintures et autant de dessins. n
À LA DÉCOUVERTE DES
COLLECTIONS
ITALIENNES Le musée des Beaux-Arts de Marseille ne rouvrira qu’en 2013. En attendant, il se délocalise à la Vieille Charité pour y dévoiler un aperçu de ses riches collections. Jusqu’au 14 février 2011, ce sont “Les Collections italiennes” qui sont mises à l’honneur, avec une admirable sélection de peintures et dessins des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Suivez le guide.
Par Alexandre Lévêque Photos : Jean Bernard
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Beaux-Arts Les collections italiennes du musée des Jusqu’au 14 février 2011 Centre de la Vieille Charité 2, rue de la Charité - 13002 Marseille - 04 91 14 59 18
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Marcantonio Bassetti (1586-1630) Saint Sébastien soigné par Irène
L’histoire : Saint Sébastien était un officier de l’armée de l’empereur romain Dioclétien. Devenu chrétien en secret, il fut dénoncé, attaché à un poteau et criblé de flèches. Une veuve nommée Irène soigna ses plaies et lui sauva la vie. Mais une fois guéri, il fut fouetté à mort, et son cadavre jeté dans le grand égout de Rome.
Le contexte : Dès le Moyen Âge, Saint Sébastien devient le premier des saints protecteurs de la peste car les anciens croyaient que cette maladie était une punition provoquée par des flèches empoisonnées, envoyées sur les hommes par les dieux en colère. La peste était alors un mal endémique en Europe depuis le XIVe siècle. D’où la nécessité pour les contemporains de se protéger de ce fléau…
L’œuvre : Sur ce tableau, on reconnaît donc Saint Sébastien grâce à la flèche qui transperce sa cuisse. La veuve Irène, représentée sous les traits d’une robuste paysanne, est en train de le soigner, comme le veut la légende. Le jeu de courbes donne un mouvement dynamique à la scène. La position allongée évoque le supplice du martyr. La lumière, très contrastée, contribue à rendre la scène plus dramatique. C’est ce qu’on appelle le clair-obscur.
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Francesco Rosa (?-1687) Judith tenant la tête d’Holopherne
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L’histoire : C’est l’illustration d’une scène biblique. Alors que l’armée assyrienne avait mis le siège devant la cité juive de Béthulie, les habitants effrayés étaient prêts à se rendre. Mais Judith, une jeune et riche veuve, conçut un plan pour les sauver. Elle mit sa plus belle robe et ses plus beaux bijoux, et demanda à rencontrer le commandant assyrien, Holopherne. Celui-ci s’éprit d’elle et organisa un banquet. Mais une fois seul avec la jeune femme, il fut si ivre qu’il s’endormit. Judith s’empara alors de son épée et lui coupa la tête. Les assyriens, privés de leur chef, s’enfuirent…
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À noter : Le récit oppose la force et l’agressivité d’un côté, la faiblesse et l’incapacité à se défendre de l’autre. Mais Judith utilise sa beauté pour atteindre son but. Un thème pouvant aussi symboliser le danger et le malheur de l’homme pris au piège par le charme féminin…
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Giandomenico Tiepolo (1727-1804) Le Christ et la femme adultère
L’artiste : Datée des années 1750-1753, cette peinture est généralement reconnue comme l’une des plus belles réalisations de Giandomenico Tiepolo, fils et collaborateur du grand Gianbattista Tiepolo.
L’œuvre : La composition, l’écriture nerveuse, l’attention portée à l’étude de la lumière et au traitement du décor architectural font de ce tableau un vibrant hommage du fils à l’art de son père, et à travers lui, aux grands maîtres de la peinture vénitienne du XVIe siècle. Véronèse en particulier.
À noter : Ce tableau possède une histoire particulière. Il fait partie de ces œuvres ayant appartenu à des familles juives, spoliées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, ces œuvres ont été restituées à leurs propriétaires. Mais pas tous n’avaient survécu… Les œuvres “orphelines”, à l’image de ce Christ et la femme adultère, ont donc été attribuées au Louvre, qui se chargea par la suite de les redistribuer dans les musées de France. C’est ainsi que le musée des Beaux-Arts de Marseille a hérité de ce chef-d’œuvre…
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Giovanni Paolo Pannini L’artiste : Pannini était célèbre dans toute l’Europe (1691-1765) pour ses “vedute” ou vues La galerie du cardinal d’architectures et paysages, Silvio Valenti Gonzague réels ou imaginaires, traités en trompe-l’œil pour donner l’illusion de la réalité.
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L’œuvre : Ici, il représente le cardinal Silvio Valenti Gonzague, grand amateur d’art et fondateur de la Pinacothèque Capitoline, dans une galerie magnifique et idéale, sur les murs de laquelle sont présentés, parfaitement identifiables, les tableaux de sa collection. Au fond, on peut même voir le Pape. Ce tableau nous permet aussi d’avoir une idée de la façon dont les collectionneurs présentaient leurs œuvres au XVIIIe siècle. Une muséographie qu’on peut qualifier de “chargée”.
À noter : Ce tableau n’est que l’esquisse d’une plus grande composition conservée au Wadsworth Atheneum de Hartford, aux Etats-Unis.
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Giacinto Gimignani (1606 -1681) La Communion de la Vierge
Le contexte : Cette œuvre fait partie d’une suite de cinq tableaux racontant la vie de Marie, mère de Jésus. Ces grandes compositions avaient pour but d’instruire le spectateur. Au XVIIe siècle, peu de gens savaient lire, c’est donc une sorte de grand livre d’images qui ornait les murs de l’église. Cette œuvre, commandée dans les années 1660, nous rappelle aussi qu’on pouvait alors admirer, à Marseille, les exemples de la création artistique internationale la plus moderne. Gimignani évoluait en effet à cette époque entre Rome et Florence, aux côtés des grands artistes du baroque comme Bernin ou Pierre de Cortone.
L’œuvre : On reconnaît Marie agenouillée, recevant la communion de Jésus. Un thème rare en peinture. Jésus est revêtu du manteau écarlate qu’il portait le jour de sa mort. Les traits de Marie sont tirés, son visage est pâle. Elle semble âgée. Ces éléments nous indiquent que Marie est au ciel et a rejoint son fils mort sur la croix.
À noter : Cette suite de tableaux ornait Saint Jaume, l’une des deux églises des Jésuites de Marseille, qui se trouvait au Panier avant sa destruction à la Révolution. Heureusement, les œuvres d’art qu’elle renfermait ont été sauvées, puis ont constitué le noyau du musée de Marseille.
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JACQUES HÉROLD :
UN SURRÉALISTE
À MARSEILLE Cent ans jour pour jour après sa naissance, le musée Cantini inaugure, le 10 octobre 2010, une grande rétrospective consacrée au peintre surréaliste Jacques Hérold.
Par Sandro Piscopo-Reguieg
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Jacques Hérold et le surréalisme Du 10 octobre 2010 au 17 janvier 2011 Musée Cantini - 19, rue Grignan - 13006 Marseille 04 91 54 77 75
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© André Gomes
Helena et Wilfredo Lam, Henriette Gomes et Jacques Hérold, devant le café Brûleur de Loups, Marseille, 1941.
C’est une première. Jacques Hérold (1910-1987), figure aussi majeure que singulière du surréalisme, n’avait jamais eu l’honneur d’une rétrospective dans un musée de France. Au jour du centenaire de sa naissance, ça sera chose faîte, grâce au musée Cantini. Du 10 octobre 2010 au 17 janvier 2011, l’exposition Jacques Hérold et le surréalisme retracera le parcours de l’artiste. Depuis ses premières tentatives picturales lors de son arrivée à Paris jusqu’à son adhésion au surréalisme en 1934, puis son évolution jusqu’aux années 1960. À travers une centaine de tableaux, dessins et sculptures, c’est toute la diversité et la complexité de son œuvre qui sont suggérées. Cette rétrospective rencontre un écho évident avec les collections du musée Cantini, dont le fonds surréaliste constitue l’un des aspects majeurs. Elle nous permet aussi d’évoquer un épisode insolite de l’histoire de la cité phocéenne. Refuge pour les artistes et intellectuels de toute l’Europe, Marseille fut, de 1940 à 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, une éphémère et provisoire capitale de la culture malgré elle…
Années de misère à Paris
Formé à l’école des Beaux-Arts de Bucarest à la fin des années 1920, Hérold refuse de devenir un peintre académique. Le Roumain arrive donc à Paris en 1930, où son goût de l’imaginaire et du mystère le conduit naturellement à se rapprocher du groupe surréaliste par l’intermédiaire d’Yves Tanguy, à partir de 1934. Les thèmes du cristal, des insectes et des animaux hybrides le fascinent. Hérold est rapidement considéré comme l’un des peintres exprimant au mieux la pensée surréaliste. En 1939, André Breton est très impressionné par la visite de son atelier où il découvre notamment Les Têtes.
1940 : Marseille, capitale de la culture en exil
Juin 1940. L’Europe ne résiste pas à l’invasion allemande. “La France est coupée en deux, et Marseille devient la capitale de l’exil, la seule grande ville encore libre du continent”, nous explique Christine Poullain, conservateur en chef du musée Cantini et commissaire de l’exposition. Nombre d’écrivains, artistes, intellectuels, juifs, communistes, viennent alors se réfugier à Marseille. Une filière de départ avec les Etats-Unis est d’ailleurs en train de s’organiser. Varian Fry, un universitaire et journaliste new-yorkais est mandaté par l’Emergency Rescue Comitee pour aider les intellectuels à fuir l’Europe. Arrivé à Marseille le 14 août, il s’installe à la villa Air Bel, dans le quartier de la Pomme. C’est là qu’il accueille André Breton et sa femme Jacqueline Lamba, bientôt entourés d’un grand nombre d’artistes surréalistes candidats à l’évasion : Wilfredo Lam, Victor Brauner, Benjamin Péret, Oscar Dominguez, et bien sûr Jacques Hérold. Pour tromper l’ennui, ils créent ensemble le Jeu de Marseille. De 1940 à 1942, Hérold vit près de la Porte d’Aix. Pour survivre, les surréalistes fabriquent une friandise composée de pâte de dattes truffée d’amandes pilées, le CroqueFruit, “idée merveilleuse” se souviendra Hérold bien des années plus tard.
Reconnaissance
Après la guerre, Hérold, qui ne s’est finalement pas embarqué pour les Etats-Unis, regagne Paris où il participe en 1947 à l’Exposition Internationale du Surréalisme, à la galerie Maeght. Le succès est phénoménal, la reconnaissance tant attendue enfin assurée. Désormais, de Tokyo à Munich, de Bruxelles à Sao Paulo, Hérold est de toutes les expositions surréalistes. En 1958, il a les honneurs de la Tate Gallery de Londres et du musée d’art moderne de la ville de Paris. L’année précédente, il avait publié son Maltraité de peinture, dans lequel il expliquait son approche artistique : “Pour traduire mes préoccupations de façon concrète, il me fallut doter nécessairement chaque chose d’une structure musculaire qui seule, à mes yeux, pouvait exprimer le mouvement. Je procédais alors à un écorché systématique, non seulement des personnages, mais encore des objets, du paysage, de l’atmosphère. Jusqu’à arracher la peau au ciel”. n
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Crystal amoureux 1934, huile sur toile, 97 x 195 cm Signé en bas à droite : Hérold 34 Collection particulière ©ADAGP, Paris, 2010
Contexte : En 1933, l’oncle de Jacques Hérold découvre sa grande misère. Convaincu de son talent, il lui commande une série de tableaux, dont ce Crystal amoureux, spectaculaire huile sur toile de plus de deux mètres de largeur, œuvre typique de la période dite des “Germinations”.
Dessin collectif (1940) Encre de Chine et crayons de couleur sur papier, 23 x 29,8 cm. Acquisition à la vente Breton avec l’aide du Fonds du Patrimoine, avril 2003. Musée Cantini, Marseille. © ADAGP, Paris, 2010 © Photo Jean Bernard
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L’œuvre : Une créature féminine est allongée au premier plan, derrière un bocal percé d’en haut par un cristal. Cette figure centrale est encadrée par deux personnages végétaux qui se tournent le dos, tels deux vigies veillant sur elle. Les pieds de la créature baignent dans l’eau, comme sa chevelure orangée. On la dirait humaine, mais sa poitrine est dans son dos.
Éclaircissements : Il s’agit d’une interprétation de la mort d’Ophélie, l’amoureuse éconduite d’Hamlet (Shakespeare), qui, folle de douleur, se noie dans une rivière. Les “Germinations”, c’est partir de ce qui est enfoui, de l’inconscient, à l’état de larves, de vers et de graines, et qui va germer.
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Les Têtes 1939, huile sur toile, 81 x 65 cm Signé et daté en bas à droite Dépôt du MNAM, Centre Georges Pompidou. Musée Cantini, Marseille ©ADAGP, Paris, 2010. Photo ©Jean Bernard
Contexte : En 1938, Hérold s’empare du thème de la cristallisation, cher à la poésie surréaliste…
L’œuvre : Au premier plan de cet énigmatique et inquiétant tableau, on remarque un buste de femme taillé dans une roche magnétique. Ce buste est dominé par une double tête siamoise homme/femme, dont seule la base demeure, juste au-dessus de la bouche. Le paysage est enrobé par la tête et les pattes d’une gigantesque mante religieuse. Une deuxième mante est plantée charnellement dans le cou de la double tête. Née du cristal de givre, dont les pointes sont des éclats, la mante religieuse dévore les têtes et le paysage…
Éclaircissements : Dans ce processus ou le mouvement devient cristal et le cristal mouvement explosif, Hérold est le seul peintre surréaliste à s’être aventuré jusqu’au bout. “Ni Masson, ni Miró, ni Max Ernst, ni même Paalen ou Matta, écrit le poète Alain Jouffroy, n’ont cherché à forcer les serrures d’un monde qui échappe autant à la vue”.
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Le Jeu de Marseille À gauche :
Carte du Jeu de Marseille : Marquis de Sade 1941, encre de Chine et crayons de couleur sur papier, 27,2 x 17 cm Don Aube et Oona Elleouët-Breton Musée Cantini, Marseille ©ADAGP, Paris, 2010. Photo ©Jean Bernard
Contexte : À partir de 1940, les artistes réfugiés à Marseille laissent libre cours à leur imagination. Au cours d’une conversation avec Jacques Hérold au café Le Brûleur de loups, André Breton prit l’initiative, avec la collaboration des autres surréalistes, de créer un jeu de carte novateur : le Jeu de Marseille.
À droite :
Carte du Jeu de Marseille : Lamiel 1941, encre de Chine et crayons de couleur sur papier, 27,1 x 17 cm Don Aube et Oona Elleouët-Breton Musée Cantini, Marseille ©ADAGP, Paris, 2010. Photo ©Jean Bernard
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Éclaircissements : Cette œuvre collective est réalisée en janvier 1941, à la villa Air Bel, par Breton, Lamba, Lam, Dominguez, Ernst, Brauner, Masson et Hérold. Inspiré du Tarot de Marseille, ce jeu constitué de 32 cartes, reflète la mythologie et les préoccupations propres aux surréalistes. Les quatre couleurs traditionnelles (carreau, cœur, pique, trèfle) ont été remplacées par la roue sanglante (la Révolution), la flamme (l’amour), l’étoile noire (le rêve) et la serrure (la connaissance). Les figures Roi, Dame, Valet deviennent Génie, Mage, Sirène et représentent un personnage historique ou littéraire. Chacun des surréalistes dessinera deux cartes. Hérold hérite du Marquis de Sade, “Génie” de la famille Révolution et de Lamiel, l’héroïne de
Stendhal, ici “Sirène” de la famille Révolution. Pour leurs dessins, ils utilisent les moyens limités dont ils disposent : crayons de couleur, encre de chine, feuilles Canson... À noter : Exposé fin 1941 au musée d’art moderne de New York, il a fallu attendre 1983 pour le voir édité grâce à André Dimanche. Offert à la ville de Marseille par la fille d’André Breton et Jacqueline Lamba, Aube Elleouët-Breton (et sa fille Oona), le Jeu de Marseille a fait l’objet d’une exposition au musée Cantini à l’été 2003.
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JR: La colline a des yeux Women Are Heroes, le documentaire du photographe et street artist JR, sera projeté le 7 octobre en avantpremière au cinéma Les Variétés dans le cadre de la Fiesta des suds. À ne pas manquer. On connaissait le projet Women are Heroes. Un hommage aux femmes, que JR est allé photographier en Asie, Afrique et Amérique du sud. Le jeune street artist de 27 ans en a fait un film documentaire, à la manière d’un making of de son projet artistique. Deux années de travail filmées au jour le jour et montées en musique, sans aucun commentaire, mais tout en finesse. Sélectionné à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, il a été ovationné lors de sa projection. Car le film vaut autant pour ses qualités formelles que pour la richesse et l’originalité du projet de JR. Des photos monumentales collées sur des maisons, des trains, des bidonvilles, devenant ainsi des œuvres d’art à part entière. Ephémères, mais sociales. Car lorsque JR travaille, les habitants s’activent autour de lui. Les hommes, les enfants et surtout les femmes. Ce film leur est dédié. Women Are Heroes - JR Avant-première le 7 octobre au Cinéma les Variétés 37, rue Vincent Scotto - 13001 Marseille Sortie nationale le 12 janvier 2011
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Fiction rappée
Sortie dvd du téléfilm rappé d’Akhenaton. Conte de la frustration inaugure un nouveau genre… “Ce n’est ni un téléfilm traditionnel, ni une comédie musicale, ni un clip, mais tout ça à la fois, il n’y a pas de précédent.” Avec Conte de la frustration, Akhenaton invente un nouveau genre : la fiction musicale rappée. Dans ce téléfilm produit par France Télévision et diffusé cet été sur France 2, le récit “classique” est entrecoupé de pauses musicales, insistant sur un point du scénario. Des chansons écrites pour l’album Soldats de fortune mais jamais publiées. Pour les intégrer à l’histoire, les comédiens ont chacun leur “double” rappeur : Akhenaton, Amel Bent, Shurik’n, Faf La Rage, Sako. L’originalité est là. Mais la qualité pas toujours. Si les prestations d’AKH, de Faf ou de Sako méritent le détour, il faut bien avouer que le titre Juste une chance interprété par Amel Bent est bien faiblard… Conte de la frustration De Akhenaton et Didier Darwin Avec Nicolas Cazalé, Roshdy Zem, Omar Sy, Fred Testo… Sortie DVD le 6 septembre
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Ils habitent à la campagne hors des sentiers battus. Leurs convictions personnelles les ont poussés à vivre différemment loin des grandes villes. Ils se sont donc improvisés bâtisseurs en toute liberté. Ils veulent un habitat simple et sain, la vie au grand air, dans les arbres, sur les flots ou sous la terre. Leurs constructions dites “sauvages” sont pleines de charme et d’inventivité, elles proposent d’autres façons de penser et de vivre. Alexa et Irène Brunet (sœurs et compagnes de routes) sont parties à la rencontre de ces auto-constructeurs pendant quatre années. Les photographies d’Alexa et les textes poétiques d’Irène Brunet présentent une trentaine de lieux et d’habitants à travers la France.
Deus ex Massilia, André Fortin (Jigal) Imaginons une grande métropole au sud de la France baignée d’ombres et de lumières... Imaginons trois familles de malfrats qui se partagent la ville... Imaginons que l’une d’entre elles souhaite faire élire “son” maire... Imaginons une guerre des gangs... sanglante et expéditive. Imaginons une “loge” de flics, de préfets, de notables qui, eux aussi, ont plein de projets pour leur ville... Imaginons la mafia, la vraie, qui discrètement mais fermement, place ses billes et ses hommes... Imaginons “l’avocat”, ni baveux, ni bavard, mais “Machiavel” qui tisse sa toile, secondé par un Ange, un des derniers dinosaures... Imaginons enfin que rien ne se passe comme prévu... Imaginons !
Coupures Irlandaises, Kris et Vincent Bailly (One Shot) À l’occasion d’un voyage linguistique à Belfast, deux jeunes bretons, Nicolas et Chris, découvrent la dure réalité du conflit Nord Irlandais. Mais pour les deux jeunes gens, la découverte de l’Irlande passera également par la découverte des filles… Une BD instructive, puisqu’un dossier de 16 pages complète ce récit avec la participation d’historiens spécialistes de l’Irlande du nord, mais aussi de différents acteurs du conflit. Elle a remporté le prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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Sous l’Hôtel-Dieu,
2600 ans
d’histoire Le centre-ville de Marseille constitue un formidable terrain de jeu pour les archéologues. Pour preuve, les fructueuses fouilles effectuées à l’Hôtel-Dieu par l’Inrap, il y a quelques mois : de l’antiquité à la période moderne en passant par le Moyen Âge, ce sont 2600 ans d’histoire de la cité phocéenne qui ont été mis au jour.
Des fragments de céramiques grecques, un sol romain, un mur médiéval, et une église du XVIIe siècle… “Ce sont 2600 ans d’Histoire qui se superposent !” résume l’archéologue Philippe Mellinand, après une fouille riche en découvertes. C’est sous sa direction que, de novembre 2009 à février 2010, une dizaine d’archéologues de l’Inrap ont assuré les fouilles préventives sur le site de l’Hôtel-Dieu, avant que le bâtiment ne soit aménagé en hôtel de luxe. Une formidable opportunité pour les archéologues : “Quand on travaille dans le centre-ville de Marseille, on sait qu’on va trouver des choses. C’est pour nous un terrain de jeu fantastique !” L’Hôtel-Dieu étant situé en plein cœur de la ville antique, Philippe Mellinand s’attendait même à ce que les découvertes soient encore plus nombreuses. Mais la majeure partie du patrimoine antique et médiéval sommeillant sous terre aurait été détruite lors de la construction du bâtiment actuel de l’Hôtel-Dieu, à partir de 1753 : “Cette zone était occupée dès l’Antiquité, nous explique le responsable scientifique des fouilles. Mais la succession des constructions modernes a en grande partie fait disparaître les traces d’occupations antérieures : les maçons des XVIIe et XVIIIe siècles sont allés ancrer les bâtiments dans le rocher, faisant ainsi disparaitre tous les niveaux antérieurs susceptibles de nous intéresser”. Les fouilles se sont donc concentrées dans les jardins situés au pied du bâtiment de l’HôtelDieu, en bas de pente. Une zone épargnée par les peu consciencieux maîtres d’ouvrages du XVIIIe siècle. Et là, les découvertes se sont avérées fructueuses…
Vestiges Au premier plan, le sol romain (1er siècle ap J.-C), au second plan, les fondations de l’église du Saint Esprit (XVIIe siècle). Au fond, le bâtiment de l’HôtelDieu...
© Glisksman / Inrap
© Altivue / Inrap
Par Sandro Piscopo-Reguieg
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reportage 9 ARCHÉOLOGIE
© Inrap
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Sauvegarde Gerlinde Frommherz dessine un échantillon du sol romain avant que celui-ci ne retourne sous terre. C’est la “sauvegarde par l’étude”.
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Sous le jardin, une église… Une fouille archéologique, c’est un peu comme un voyage dans le temps. Plus on creuse profond, plus les découvertes sont anciennes. Il est donc logique de tomber d’abord sur les vestiges les plus récents. Mais la première découverte des archéologues de l’Inrap ne fut pas la moindre : il s’agit d’une église du XVIIe siècle. “C’est la première fois qu’on sort un édifice entier, s’exclame Philippe Mellinand, enthousiaste. Surtout que cette église, personne ne l’avait jamais vue avant !” Quand il parle d’édifice entier, Mellinand s’exprime en archéologue. Les parties hautes ayant bien entendu disparu, ce sont les fondations, caveaux et cryptes qui ont été mis au jour. Ce qui permet toutefois de se faire une idée assez précise de l’édifice, mesurant 9 mètres de large et 28 de long, soit avec les chapelles, quelques 300 m2 . “Nous savions que cette église existait car nous l’avions vue sur un cadastre napoléonien. Mais aucune représentation n’est parvenue jusqu’à nous, même si elle fut un lieu très important de la Marseille moderne”. Car il s’agit là de l’église du Saint Esprit. Edifiée en 1602, elle jouxtait l’hôpital du Saint Esprit qui, déjà, accueillait malades et indigents. Dans les caveaux de l’église subsistent encore les ossements des gens décédés à l’hôpital. Il était en effet classique à l’époque d’inhumer les pauvres dans des caveaux collectifs… L’église du Saint Esprit, ainsi que l’hôpital, furent démolis en 1864, lors de la création des jardins de l’Hôtel-Dieu.
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© Glisksman / Inrap
Mur médiéval Des blocs calcaires assemblés au XIIe siècle. “Cela devait être un beau bâtiment” selon l’archéologue Philippe Mellinand. Oui, il faut savoir faire marcher son imagination…
Vestiges médiévaux Créée à la fin du XIIe siècle, la confrérie du Saint Esprit est à l’origine de l’émanation du pouvoir municipal à Marseille. Ce puissant ordre de notables associé à des œuvres de bienfaisance joua un rôle politique prépondérant à Marseille durant tout le Moyen Âge. Et visiblement, il occupait le terrain depuis longtemps. Dans les sous-sols de l’église du Saint Esprit, les archéologues ont en effet découvert des maçonneries médiévales antérieures à la construction de l’église, datées des XIIe et XIIIe siècles. “Ces bâtiments médiévaux ont été démolis lors de l’édification de l’église du Saint Esprit, au XVIIe siècle, nous apprend Philippe Mellinand, qui s’interroge encore sur leur fonction exacte. D’après
© Altivue / Inrap
(1er siècle ap J.-C.), ce splendide sol polychrome aurait été utilisé jusqu’au VIe siècle. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’il aurait été redécouvert et réutilisé comme sol des cryptes de l’église du Saint Esprit. “Un sol romain dans un état de conservation extraordinaire et réemployé au XVIIe siècle, c’est du jamais vu à Marseille”, nous assure Philippe Mellinand. Ce pavement, fabriqué au moyen de grosses tesselles irrégulières de pierres blanches, noires, jaunes et rouges (opus de style délien) a été dégagé sur environ 100 m2 et déborde l’emprise de la fouille. Une fois encore, l’interrogation porte sur la fonction du bâtiment qui entourait ce sol durant la période romaine. “Nous sommes dans un lieu privilégié
Sol romain Une mosaïque fabriquée il y a 2000 ans. Et réemployée pour la crypte de l’église au XVIIe siècle.
© Glisksman / Inrap
les minces indices dont nous disposons, il ne s’agirait ni d’une église, ni d’une habitation domestique. Mais cela devait être un beau bâtiment”, témoigne t-il, évoquant les “blocs en calcaire blanc, extrêmement bien taillés et aux assises régulières”. Il s’avère toutefois que ces vestiges médiévaux sont certainement liés à la confrérie du Saint Esprit.
Un sol romain de prestige La découverte majeure restait à venir. “Le sol des cryptes de l’église était un sol romain ! C’est la grosse surprise !” Construit durant la période augustéenne
L’église du Saint Esprit Le plan de l’église du Saint Esprit est aisément identifiable, grâce aux fondations mises au jour par l’Inrap. En bas à droite, les 4 caveaux dans lesquels étaient inhumés les défunts, dont les archéologues ont trouvé quelques ossements. Sous la nef et le chœur, le sol romain...
Archéologie préventive, mode d’emploi En application de la loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a pour fonction de réaliser des fouilles pour assurer la sauvegarde “par l’étude” du patrimoine archéologique avant le commencement de travaux d’aménagement. Ainsi, quand un permis de construire est déposé ou lors d’études préalables à des grands travaux, la Drac prescrit un diagnostic archéologique, qui devra établir la nécessité ou pas, de réaliser des fouilles sur le site avant le début du chantier. C’est là que les archéologues de l’Inrap interviennent… Si cette obligation légale posait quelques soucis aux aménageurs il y a quelques années, l’archéologie préventive est aujourd’hui entrée dans les mœurs. Parfaitement intégrée au circuit de construction, elle permet la préservation du patrimoine archéologique, désormais épargné d’une destruction aveugle.
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L’Hôtel-Dieu Les origines de l’Hôtel-Dieu remontent à la fin du XIIe siècle, quand la confrérie du Saint Esprit fonde à Marseille l’une de ses premières maisons. Ce que l’on appelle l’hôpital du Saint Esprit accueillait alors malades et enfants abandonnés. En 1344, Bernard Garnier, riche négociant, fonde l’Hôpital Saint Jacques de Galice, destiné aux femmes. En 1593, Charles de Cazaulx, premier Consul de Marseille réunit l’Hôpital Saint Jacques de Galice et l’Hôpital du Saint Esprit en un seul et même établissement qui prend le nom d’Hôtel-Dieu. L’hôpital fait par la suite régulièrement l’objet de projets d’agrandissement.
Monument historique
Céramique grecque On reconnaît un fauve. Ce fraguement de céramique date de la première moitié du VIe siècle, c’est-à-dire des premières décennies suivant la fondation de Massalia. © Inrap
de la ville antique, qui domine le port”, nous indique M. Mellinand. À une vingtaine de mètres en contre bas, sur l’actuelle place Villeneuve Bargemon, se trouvait en effet durant la période romaine un grand complexe thermal. L’emplacement de ces sols richement décorés, leur superficie, ainsi que les traces de systèmes de canalisation de l’air chaud (un chauffage antique), constituent pour l’archéologue les indices caractéristiques d’un bâtiment public de prestige, où se réunissaient les notables. Lieu de culte ? Administratif ? Lié à une corporation ? Le mystère reste entier. Pour l’instant, car déjà, les spécialistes se penchent sur la question. Les sols romains restés en place, les archéologues n’ont pas fouillé plus profond. Mais quelques vestiges grecs ont cependant été trouvés ça et là. Des fragments de céramique à figures noires et rouges, remontant au VIe siècle avant J.-C., à savoir les premières décennies d’occupation de la ville…
Retour sous terre Ces vestiges, vous ne les verrez sûrement jamais. Ou pas avant longtemps. Car “sauvegardés par l’étude”, ils ont été, une fois les fouilles terminées, recouverts de graviers et de terre. Ainsi sauvegardés, mais invisibles, ils demeureront intacts, à leur place, à plusieurs mètres sous les jardins du nouvel hôtel. “Dans quelques années, les gestionnaires de l’Hôtel-Dieu pourront, s’ils le
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Le corps principal du bâtiment, tel qu’il est encore aujourd’hui, a été construit sur les plans de Jacques Hardouin Mansart à partir de 1753. Il fut par la suite réaménagé de 1860 à 1866 par l’architecte des hôpitaux de Marseille, Blanchet, qui prolongea l’aile gauche de la cour, érigea les pavillons aux extrémités des deux ailes et suréleva l’ensemble du bâtiment d’un étage. Aussi, il dégagea les abords des taudis qui encombraient les entrées pour lui procurer air et lumière ainsi que pour améliorer son accessibilité. C’est à ce moment là que l’église du Saint Esprit mise au jour par les archéologues de l’Inrap a été démolie pour faire place à un square arboré. Les derniers malades quittent l’Hôtel-Dieu en 1993. L’établissement accueille alors les élèves infirmiers jusqu’en 2006, date à laquelle il ferme définitivement ses portes. Dans la perspective de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, l’Hôtel-Dieu est actuellement transformé en palace 4 étoiles. Sa façade principale et les deux escaliers ornés de très beaux fers forgés (édifiés en 1782) sont inscrits au répertoire des Monuments historiques.
souhaitent, les remettre en valeur et les exposer au public. C’est facile à faire !” Philippe Mellinand est optimiste. Il avoue pourtant comprendre qu’“un client de l’hôtel qui paye 700 euros la nuit n’aie pas forcément envie d’avoir une chambre avec vue sur un cadavre du XVIIe siècle !” Et après tout, pourquoi pas ? n
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interview 9 politique culturelle
Patrick Mennucci :
«
Nous devons être plus inventifs ! »
Il a été nommé vice-président de la Région PACA délégué à la culture, au patrimoine et au tourisme, après la réélection de Michel Vauzelle. Patrick Mennucci évoque la politique culturelle de la Région… avec 2013 en ligne de mire.
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Quelles vont être vos premières initiatives ?
Nous devons être plus inventifs. Notamment à cause des “attaques” que la Région subit de la part du gouvernement avec la réforme territoriale. Le président Vauzelle et moi préparons une délibération, dans le but d’avoir un travail plus partenarial avec les territoires. Ainsi, je souhaite la mise en place de “conférences territoriales de la culture”.
Quelles seront ses fonctions ?
C’est un lieu consacré à la Méditerranée. Il y aura une salle de conférence, un restaurant… Mais l’idée c’est aussi d’y faire venir, 3 ou 4 fois par an, des expositions itinérantes. Enfin, le CRM sera un lieu de résidence pour les artistes… Le nouveau Frac s’annonce lui aussi prestigieux…
Nous commençons les travaux début octobre. Il sera livré en juillet 2012. Le Frac n’est pas un Nous allons instaurer une concertation entre les musée, même si on y verra des expositions. C’est différents financeurs sur les grands dossiers. Avec les une plateforme de stockage des collections acquises Départements, les Villes et toujours, la présidence par la Région et l’Etat pour soutenir la création de l’Etat. Aujourd’hui, nous devons être en capacité contemporaine. J’ai d’ailleurs demandé une expertise de faire des économies. Et de montrer que nous pour 2011. Personne ne connaît sommes capables d’avoir des politiques le nombre d’œuvres cohérentes. Si les uns baissent les “La Région doit exactement qui forment cette collection, ni subventions, ce ne doit pas être impulser des politiques. leur valeur. Il faut donc faire un aux autres de les récupérer. Si le Mais la Région possède Département des Alpes-Maritimes, Au lieu de se contenter inventaire… une deuxième collection, très ou celui du Var, réduit de 20% ses de payer des politiques” fastueuse, consacrée aux peintres subventions en matière de culture, provençaux. On ne peut pas la voir, il est hors de question qu’il revienne actuellement. Mais j’ai proposé qu’en 2013, elle soit à la Région de donner ces 20%. Je préfère avoir une exposée à l’Hôtel de Région. discussion avec ces Départements pour voir s’il y a des actions qui sont encore subventionnables ou Enfin, il y a le Mucem, dont le chantier a d’autres qui ne devraient plus l’être. Plutôt que de nous débuté tardivement… Sera t-il prêt pour retrouver dans une situation où toutes les structures 2013 ? sont fragilisées. Moi, je ne peux pas vous rassurer, c’est au préfet de le faire ! Et lui dit qu’il n’y aura pas de problème... Mais C’est à dire être plus sélectif ? bon, il faut être vigilant. Je ne dis pas ça. Dans les mois qui viennent, la Région proposera aux autres territoires de se concerter sur Quels sont les projets que soutient les aides que nous apportons aux grandes structures. la Région pour 2013 ? Il n’est pas question de discuter des subventions aux Nous avons indiqué à Marseille-Provence 2013 quelles peintres de l’Estaque ! Je parle plutôt de structures étaient nos priorités, et nous les discuterons avec le comme le Ballet national de Marseille ou le Festival de conseil d’administration. Par exemple, la Région a Marseille… Il faut nous mettre autour d’une table et une politique cinéma que les autres collectivités n’ont voir qui paye quoi. C’est ça qui, d’une certaine façon, pas. Nous soutenons donc l’idée peut marquer ma prise de fonction. Mais aussi, je crois d’une biennale du cinéma arabe à “Nous soutenons que la Région doit impulser des politiques. Au lieu de se Marseille. Le théâtre Sylvain (sur contenter de payer des politiques. l’idée d’une biennale la corniche, ndlr) me tient aussi à du cinéma arabe cœur. L’année prochaine, il faudrait Vous avez déjà des idées ? y organiser des spectacles de danse, Oui, je pense par exemple que les musiques nouvelles à Marseille” de très haut niveau, sur trois soirées. sont maltraitées, depuis toujours. Mais je constate que Je suis d’ailleurs en contact avec le ballet Béjart… c’est ce qui intéresse les jeunes. Et quand je regarde les Sa troupe est à Zurich mais il ne faut pas oublier que budgets en la matière, il y a un certain décalage… Béjart était Marseillais ! Nous avons aussi arrêté Peut-être faut-il aussi rééquilibrer l’offre avec Bernard Latarjet (directeur général de Marseilleculturelle sur le territoire ? Provence 2013, ndlr) le principe des “concerts Il manque un théâtre à Toulon, tout le monde le sait. corniche”. L’été, à partir de 20h, nous organiserons des Et ce n’est pas parce qu’Hubert Falco le dit, que nous grands concerts, toujours au Théâtre Sylvain. Nous allons refuser. Nous savons qu’à certains endroits, il y en discutons actuellement avec le Festival d’art lyrique a des “trous” culturels. Maintenant, si on me dit qu’il d’Aix-en-Provence. faut mettre un festival de plus à Avignon… Il faut être en capacité de voir le territoire tel qu’il est. selon vous, Comment faire de De quoi s’agit-il ?
Parlez-nous du Centre Régional de la Méditerranée (CRM), actuellement en construction à Marseille, à deux pas du Mucem…
C’est d’abord une œuvre architecturale visuellement exceptionnelle. C’est un cadeau de la Région à la ville de Marseille : elle perdurera peut être au delà des régions elles-mêmes !
Marseille-Provence 2013 une réussite ?
Ma position est très claire. C’est une opération qui ne peut pas supporter les utilisations politiciennes. Il y a un patron, c’est Bernard Latarjet. Nous sommes là pour aider, financer, faire avancer les projets. En aucun cas pour nous valoriser. C’est ce qui fera la réussite de 2013. n Propos recueillis par Sandro Piscopo-Reguieg
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Festivals Marsatac Fiesta des Suds Small is Beautiful Actoral
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Marsatac :
Musiques urbaines en friche
Les 23, 24 et 25 septembre, Marsatac s’installe à la Friche Belle de Mai. Rock, hip hop, jazz, électro, techno… c’est parti pour 45 concerts sur 3 nuits. Petit guide de survie… Pour son édition 2010, Marsatac rêvait des plages du Prado… Ca sera la Friche Belle de Mai. Un lieu qui colle davantage à l’esprit d’un festival revendiquant haut et fort son ancrage urbain. “La Friche, c’est un nouveau challenge”, annonce Dro Kilidjian. Le programmateur de Marsatac peut regarder l’avenir avec sérénité. Car le bail à la Friche ira au moins jusqu’en 2011. Ouf. “Nous sommes très contents car ça nous permet de revisiter l’événement, de le voir différemment” assure Dro. À la Friche, Marsatac voit plus grand. Avec quatre scènes cette année, (contre trois en 2009), les capacités d’accueil sont décuplées. Comme le nombre d’artistes à l’affiche. Marsatac 2010, c’est donc une édition XXL avec pas moins de 45 concerts sur trois nuits. Et la Friche Belle de Mai a été entièrement repensée pour accueillir chaque soir 10 000 fêtards. La Cartonnerie, métamorphosée durant l’été en salle de 4 500 places, fera office de scène principale. Pour accueillir Talib Kweli ou Mr Oizo, il fallait au moins ça… Mais à Marsatac, les têtes d’affiche partagent la vedette avec les groupes moins célèbres, mais tout aussi talentueux. Et souvent, le public marseillais ne s’y trompe pas. Il réserve un triomphe aux groupes les plus efficaces sur scène. À l’image du groupe Success qui, presque inconnu l’année dernière, a véritablement pu prendre
son envol suite à sa prestation très remarquée sur la deuxième scène de Marsatac (voir interview p52). Cette année, c’est au Cabaret aléatoire (1 000 places), au théâtre Seita (600 places), et sur le chapiteau aménagé en extérieur sur l’esplanade (1 500 places) qu’il faudra dénicher la perle rare... Fidèle à sa tradition, Marsatac reste un festival “déambulatoire” : on passe d’une scène à l’autre, on s’attarde dans les “rues intérieures”, on papote, on drague, on fait la queue devant les toilettes (sèches),
La Friche Belle de Mai a été entièrement repensée pour accueillir chaque soir 10 000 fêtards
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on mange un sandwich bio, on va boire un coup… D’ailleurs, les boissons, vous pourrez en profiter car “à Marsatac, les voitures ne sont pas les bienvenues” prévient Dro. La Belle de Mai n’étant pas vraiment le quartier le plus pratique pour trouver à se garer, les organisateurs ont développé le système de navettes mis en place l’année dernière. Des bus gratuits vous amèneront et vous ramèneront après les concerts, même très très tard. De quoi profiter au max d’un Marsatac 2010, certifié pur concentré de musiques urbaines… Par SPR
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4questions à...
Dro Kilidjian Programmateur de Marsatac 2010, un bon cru pour Marsatac ? Pour cette édition, je suis assez content de la prog’… Bon ok, c’est moi qui l’ai faîte, mais sans blague. Je la trouve à la fois plus équilibrée et aussi plus dense. Quel artiste es-tu le plus fier d’avoir ramené ? Sage Francis. Je le voulais depuis très longtemps. Ca fait des années qu’on essaye de mettre ça en place, mais cette fois c’est ok, il vient. Je suis vraiment content. C’est un rappeur à l’humour cynique et corrosif. Sa force, c’est sa conscience politique. Le hip-hop, ça doit être ça pour moi. Comme disait Public Enemy, “le hip-hop, c’est la voix des sans voix”. Ce qui a été un peu perdu de vue par les rappeurs bling-bling depuis quelques années… De qui es-tu fan ? A Certain Ratio. Je suis fan depuis très longtemps… C’est un mélange de coldwave, de sonorités martiales, glaciales, avec un apport funk, chaud. De la black music dans un bain froid ! Et c’est la première signature du mythique label de Manchester, Factory, qui m’a toujours passionné. Qui sera la grande révélation cette année ? Misteur Valaire. Des canadiens, mélangeant électro, jazz et hip-hop… Ils sont beaucoup sur scène, avec des beats survitaminés, détonants, voire un peu fous ! Ça m’a beaucoup plu, et je pense que ça plaira au public de Marsatac… Ce public, je commence à le connaître !
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Programme :
Marsatac, 45 concerts, et moi et moi et moi…
Avec ses 45 concerts, l’édition 2010 de Marsatac s’annonce riche et variée. Mais parmi tous ces artistes, il sera difficile de s’y retrouver… 8e Art vous a préparé un programme sur mesure.
Acte 1 : Soirée éclectique
Acte 2 : Black music
Jeudi 23 septembre de 20h à 2h
Vendredi 24 septembre de 20h à 4h
C’est tout l’esprit et le “son” Marsatac qui est résumé lors de cette soirée d’ouverture : rock, hip-hop, jazz, électronica... Un mini Marsatac dans Marsatac !
La cadence s’accélère avec près d’une vingtaine de concerts hip-hop, funk et soul, répartis sur les quatre spots.
À suivre : Boogers, Le Peuple de l’herbe, Anti Pop Consortium
À suivre : Beat Assaillant, Sage Francis, Féfé, Misteur Valaire
Focus : Cibelle, diva électro punk 21h20 - La Cartonnerie
Focus : Tumi & The Volume, le hip hop made in Africa Minuit - La Cartonnerie
Une brésilienne, ancien mannequin, devenue chanteuse… Mais méfiez vous des clichés. Avec Cibelle, on est loin de la bossa insipide. Au contraire, vous allez vous prendre une sacrée claque. DJ et musicienne accomplie, Cibelle est aussi une forte tête. Installée à Londres, elle revisite les musiques brésiliennes tout en s’aventurant du côté de la pop, du folk ou de la musique électronique. Dans son albumconcept Las Venus Resort Palace Hotel, sorti cette année, elle chante pour les clients du dernier club qui reste sur terre, après un cataclysme planétaire... Alors ? Vous êtes prêts pour un concert de fin du monde ? Si vous aimez : Björk, Peaches, Yma Sumac
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Du rap Sud-Africain… L’effet coupe du monde ? Encore ? Non… Le son, la production, la subtilité, ont fait de Pick a Dream, sorti cette année, l’album parfait. En live, leur formidable présence scénique permet à leurs titres, joués par un trio de musiciens groovy, de devenir d’irrésistibles machines à danser. Humantronic nous a confié être fan… Si vous aimez : A Tribe Called Quest, De la Soul, The Roots Focus : Talib Kweli, légende East Coast 1h15 - La Cartonnerie L’événement. L’ancien compère de Mos Def (Black Star) a connu des hauts et des bas depuis l’inégalable Quality (2002).
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Rappeur conscient, au flow mitraillette, il a réveillé cette année son duo avec le producteur Hi-Tek, sur Reflection Eternal. Pour l’anecdote, il avait collaboré sur le titre Prime Example, de la bande originale du film Comme un aimant d’Akhenaton. Si vous aimez : Mos Def, Nas, Madlib
Acte 3 : Électro-rock Samedi 25 septembre de 20h à 6h Après la grosse soirée de la veille, il va pourtant bien falloir enchaîner avec la nuit de clôture, qui s’annonce énorme. Rock, électro, techno, la Friche sera en ébullition jusqu’à 6h du mat’… Vous aurez ensuite toute l’année pour vous reposer jusqu’à l’édition 2011. À suivre : Nasser, A Certain Ratio, The Japanese Popstars, Erol Alkan, Danton Eeprom Focus : Mr Oizo, électro volatile 2h20 - La Cartonnerie Il a vendu des millions d’exemplaires de son Flat Beat popularisé par la petite marionnette jaune Flat Eric… et sortait dans la foulée un album expérimental, Analog Worms Attack. Car ce drôle d’Oizo, aussi réalisateur (Steak), toujours en décalage, fait tout ce qu’il peut pour ne pas devenir populaire.... Avec Lambs Anger, son dernier album (2008), il livre tout de même son disque le plus accessible, même si on est encore loin de l’easy listening. Pour un set entre électro minimaliste et techno house, le génial touche-à-tout va faire un carton à La Cartonnerie… Si vous aimez : Justice, Daft Punk, Boys Noize
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Marsatac Du 23 au 25 septembre 2010 La Friche Belle de Mai www.marsatac.com
Interview
Humantronic :
mi-homme, mi-berlinois Exilé à Berlin depuis deux ans, le Marseillais est de retour au bercail. À Marsatac, il distillera un set de pure techno à la sauce berlinoise.
anglais, russe… Cette ville est un brassage permanent. Pire que Marseille ! À Berlin, j’ai joué avec des Iraniens, des Ukrainiens… Alors que la scène électro, ici, est purement locale. Il y a peu d’ouverture… Bon, et ça marche bien pour toi là-bas ? Je suis arrivé à Berlin il y a deux ans, en parfait inconnu. La barre y est nettement plus haute ! On nage dans un flot d’artistes, plus ou moins talentueux, mais tous célèbres ! Aujourd’hui, je commence à avoir des soirées régulières, je sors des disques, je tourne beaucoup… La vie à Berlin, c’est comment ? Là-bas, je suis comme un poisson dans l’eau ! Berlin, c’est le métissage. Ça parle espagnol,
reviens régulièrement à Marseille, ce n’est pas pour y jouer. Il n’y a pas grand chose ici. De ce côté là, ça n’a pas trop changé… Tu as prévu quoi pour ton set à Marsatac ? De la pure techno, avec quelques sons organiques… Ca sera très lié à ce que je fais à Berlin. Mais le set sera évolutif : je suis très sensible au dancefloor, à la réaction des gens… Je déteste imposer un son quand ça ne marche pas. Mais je suis zen, ce set, j’en suis très content et j’ai déjà eu l’occasion de le tester à plusieurs reprises. Je suis confiant.
Waouh, et on te vouvoie à Marseille, maintenant ?
(Rires) Non ! Mais nul n’est prophète en son pays… De toute façon, si je
Humantronic, le 25 septembre, 0h15, salle Seita.
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© DR
Vous revenez à Marseille pour votre deuxième Marsatac en deux ans. Ce qui n’est pas donné à tout le monde…
Mister Eleganz :
“J’ai failli devenir gouverneur de la province de Samara !”
L’année dernière, il s’est passé ici un truc incroyable. Ce fut pour nous extrêmement marquant ! Cette chaleur… j’avais l’impression que le public de Marsatac connaissait nos morceaux depuis 15 ans ! Pour Success, ça reste le concert référence. Après ça, Dro, le programmateur nous a dit, “vous revenez l’année prochaine sur la scène principale !” Donc c’est Marseille qui a justifié le nom du groupe ? Complètement ! Et nos fans, je le vois notamment sur Facebook, sont souvent des Marseillais… Ils nous disent “mais pourquoi vous ne quittez pas Rennes pour venir vous installer ici ?”
Interview
Success
Ils ont mis le feu à Marsatac 2009. Au point qu’ils ont été invité à revenir cette année… sur la scène principale ! L’occasion pour nous de rencontrer l’inénarrable Mister Eleganz, charismatique crooner du groupe. Interview en mode second degré… Mister Eleganz, tu es la personnification de l’élégance ? Tout à fait. Sur scène, je suis en complet trois pièces, acheté dans une boutique anglaise. La grande classe quoi. D’ailleurs, je me fais du souci pour Bryan Ferry. Roxy Music jouera le même jour que Success, à Rock en Seine ce week-end (29 août ndlr). Pour Bryan Ferry, ça va être difficile, il m’aura vu et risque de mal le vivre... Je prévois donc un mauvais concert pour Roxy Music… Surtout que j’ai aussi des boutons de manchette exceptionnels. Tu m’as confié que Success revenait d’une tournée en Russie… Oui, et j’ai d’ailleurs failli devenir le
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En même temps, ça ne doit pas être facile d’être une rock star, à Rennes… Les rock stars naissent partout... mais le monde leur appartient ! Cela dit, Rennes est une ville rock avec plein de nouveaux groupes… au premier rang desquels je nous mets, évidemment ! Tu peux décrire la musique de Success aux pauvres âmes qui n’auraient pas encore eu la joie de vous découvrir ? Il faut toujours des “cases”. Alors on dira “électro-rock”. Mais moi je préfère inverser : Success, c’est du rock-électro ! Nos influences principales c’est Jon Spencer, les Stooges… Mais j’ai une formule qui colle bien, et elle est de moi : “electraw power !” Et cet elect-raw power, sur scène, ça donne quoi ? Un son électro puissant et des guitares énormes ! Une grosse mandale, quoi. Et là, arrive sur scène un hurluberlu en costume 3 pièces. En plus il se la pète ! Le public se demande mais qui est ce mec ? Que veut-il ? Mais petit à petit, le personnage s’humanise :
il tombe la cravate, la chemise… Et ça agit sur le public, il y a comme un transfert. Les gens se disent “ce mec fait ce que j’ai toujours rêvé de faire !” Après le carton du premier Marsatac, Success va être très attendu. T’as la pression ? La pression, et l’envie ! Nous sommes attendus, oui, on le sait. Mais il ne faut pas tricher. Si en concert, on met toutes nos tripes, toute notre vie, si on est heureux… le public le sent. Retrouver cette communion du premier concert serait magique. Mais ça ne risque pas d’être difficile pour les groupes qui passeront après vous ? Justement, c’est notre slogan ! “Nobody can play after M.E.” Et “M.E.”, c’est les initiales de Mister Elenganz ! On va même en faire un t-shirt je crois. Mais il y a du lourd après nous… Mr Oizo, c’est différent, mais redoutable ! Bon, et après ça, le monde vous attend… Déjà, on jouera à Beauvais et à Tulle avant Marsatac… Après ça, nous allons sortir notre deuxième E.P. Il devrait envahir les ondes, vu sa qualité. Nous avons des ambitions internationales que nous n’avons jamais caché. On va y arriver, c’est sûr. Car quitte à tomber, autant que ça soit de haut ! Success, le 25 septembre, 23h, La Cartonnerie. © DR
nouveau gouverneur de la province de Samara, suite à un concert làbas ! Le ministre de la Culture a tellement adoré qu’il m’a pris dans ses bras… Bon, j’ai quand même vérifié qu’il ne manquait rien dans mes poches après ça.
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fiesta des suds: festival global !
MUSIQUES, ExPOS, GASTRONOMIE, RENCONTRES... FESTIVAL GLOBAL, LA FIESTA DES SUDS AURA LIEU du 15 au 23 octobre. POUR FAIRE LE TOUR DU MONDE, SANS BOUGER DE MARSEILLE ! Ah, la Fiesta… Presque 20 ans que ça dure. Une habitude, voire un réflexe pour les Marseillais, qui s’y retrouvent chaque automne par milliers. C’est à peine si on jette un œil sur la programmation, tant on aime la Fiesta pour son ambiance si particulière. “Et on le veut comme ça !”, s’amuse Bernard Aubert. Créateur et directeur artistique de l’événement, il confirme que “la Fiesta n’est pas qu’une addition de concerts !” Entre carnaval sud-américain et féria populaire, c’est une invitation à la rencontre, une incitation au mélange. Autour du Dock des suds et de ses rues adjacentes, c’est tout un petit village qui prend vie, pour accueillir les fêtards de tous styles et de toutes générations. Suivant notre humeur, on assiste sagement aux concerts, on va danser près de la scène, ou on part se promener sur les 20 000 m2 du site… Des déambulations nocturnes qui amènent toujours leur lot de surprises. Qu’on rencontre un vieux pote, sa voisine de palier, ou son prof de maths, ça se passe toujours avec le sourire. Autour d’un verre, souvent. Festival épicurien, la Fiesta c’est aussi les bars, ou “comptoir-oasis”. Nombreux, ils ont chacun leur ambiance, leur atmosphère... et on y prend vite nos habitudes. Détail d’importance : cette année, on pourra payer par carte bleue ! Les gourmands connaissent le restaurant des suds et ses saveurs bio ainsi que la myriade de havres offerts aux gastronomies planétaires… Évidemment, ce mélange des genres se retrouve sur les trois scènes du festival. La grande, conçue pour 8 000 spectateurs, la salle des Sucres à l’acoustique rénovée où s’agglutineront 2 500 mélomanes, et le dancefloor réservé aux musiques à transpirer. Citons aussi la bodega fiévreuse aux parfums andalous, les expositions, la librairie, le disquaire… Oui, il y a toujours quelque chose à faire, à voir, ou à entendre. Banquet gargantuesque, festival global, invitation au voyage... La Fiesta, c’est un événement qui colle à Marseille. Un joyeux bordel à la verve bruyante et exubérante, mais où l’on se sent tellement bien…
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Par Roland Longuet
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Fiesta des Suds Du 15 au 23 octobre Docks des Suds - 12, rue Urbain V - 13002 Marseille 04 91 99 00 00 - www.dock-des-suds.org
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Les concerts à ne pas manquer !
À la Fiesta, il y a tant de choses à faire qu’on oublie parfois d’assister aux concerts ! Alors 8e Art vous a préparé sa sélection des artistes à ne pas manquer. La serveuse est jolie, le verre délicieux, mais il faut bien quitter le bar pour faire un tour devant la scène !
Samedi 16 octobre : On quitte le bar pour . . .
mercredi 20 octobre : On quitte le bar pour . . .
Arno
Joe Jackson
(rock belge !)
(pop-rock)
vendredi 15 octobre : On quitte le bar pour . . . Mouss & Hakim (rock-reggae-chanson)
Artiste atypique à la voix éraillée, il vous fera partager sa poésie puissante, fragile, mélancolique… Bon, le risque, c’est de repartir au bar de plus belle, après ça.
Moussu T e lei Jovents
Icône post punk, il a mis de l’eau dans son whisky. Le britannique propose aujourd’hui une pop raffinée, certains diront “commerciale”. Bon, voir une légende sur scène, ça vaut toujours le coup.
Papet J vs Rit (blues-reggae-ragga)
(Blues Provençal)
Du blues Marseillais, amené par Tatou du Massilia Sound System. Un habitué de la Fiesta qui sait comment mettre le oaï !
Les bondissants frangins de Zebda fêtent leurs 20 ans de carrière. Et on le sait, les Toulousains savent faire la fiesta… Pour la soirée d’ouverture, on s’attend donc à une nouba enfiévrée. D’autant que Mouss & Hakim ont invité leurs potes Magyd, Cherfi et Idir, ainsi que quelques autres surprises…
Gaëtan Roussel (rock-pop)
Le leader de Louise Attaque est aussi un auteur de talent. Il a notamment écrit pour Bashung. Cette fois, il sort de l’ombre avec un album solo aux mélodies imparables. Ça vaut bien le coup de lâcher la belle blonde au comptoir.
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Encore un membre du Massilia à la Fiesta. Avec Rit, le Papet a concocté un sound system marseillais à la sauce électro-blues roots ! On quitte le bar, mais on sort les feuilles…
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jeudi 21 octobre : On quitte le bar pour . . .
YOUSSOU N’DOUR
samedi 23 octobre : On quitte le bar pour . . .
Wayne Shorter
Gotan Project
Il parait que certaines personnes téléphonent pour savoir si c’est “le vrai Wayne Shorter qui vient à la Fiesta”. Il faut bien dire que le saxophoniste a marqué l’histoire du jazz, notamment par ses collaborations avec Miles Davis, Art Blakey ou Weather Report… À n’en pas douter, ce concert devrait être du même niveau que celui d’Herbie Hancock, il y a deux ans… C’est dire. Le bar peut bien attendre.
Les franco-argentins savent faire danser, tout en proposant des sons profonds, planants, travaillés… La grâce du tango, et la puissance de
(jazz)
(électro-tango)
vendredi 22 octobre : On quitte le bar pour . . . Youssou N’Dour (mbalax-reggae)
Il revient avec du reggae alors qu’on l’attendait sur l’inévitable musique africaine… On lui laissera donc un peu plus de 7 secondes pour faire ses preuves.
Dub Inc
(reggae-dub)
Un groupe qui colle à son époque. Les plus ardents porte-voix du french reggae métissé, pourvoyeurs d’un ragga-dub incisif, s’avèrent surtout être des dynamiteurs de scènes. C’est justement ça qui nous intéresse. L’un des tous meilleurs groupes de cette Fiesta 2010 selon Bernard Aubert himself.
l’électro réunis autour d’un show spectaculaire. Et les filles adorent. Raison de plus pour déserter le bar.
Bonaparte (électro-rock)
À ne pas manquer. Bonaparte, c’est un univers déjanté et des prestations proches du happening. Une musique inclassable. Et notre coup de cœur.
DUB INC
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3 questions à … Tatou Membre de Massilia Sound System, Tatou revient à la Fiesta avec Moussu T e lei Jovents. Ton nouveau disque s’appelle “Putan de Cançon”, tu vas nous faire un putain de concert ? “Putan de Cançon”, c’est une réaction au pessimisme, au découragement qui nous vient quand on entend cette litanie de malheurs à la radio ou à la télé. Mais la chanson, ça sert à donner du courage, du plaisir. Dans les situations difficiles, on s’amuse ! C’est le rôle d’un artiste. Alors oui, on a préparé un nouveau spectacle, avec de nouveaux musiciens… Ça va faire combien de fois qu’on te voit à la Fiesta ? J’ai la carte d’abonnement ! J’ai dépassé le stade où l’on peut compter... La Fiesta c’est particulier pour nous. C’est l’occasion de recroiser les collègues… À Marseille, il y a peu d’événements d’importance comme celui-la. On aura droit à une distribution de pastaga lors du concert de Moussu T ? Non, ça c’est réservé à Massilia ! On va pas se pochtronner tous les soirs quand même…
“Putan de Cançon” Moussu T e lei Jovents, le 23 septembre dans les bacs. En concert le 16 octobre à la Fiesta des Suds.
La Fiesta, c’est aussi des expos <
La plus provoc
attention, travail d’arabe Ali Gessoum / Sansblanc Concepteur installé en France, Ali Guessoum retrace avec humour l’histoire de l’ex-empire redevenu république française. Il tourne en dérision les images toutes faites, les préjugés et les stéréotypes qui courent dans la société française au sujet des immigrés.
La plus trash > Sister’s in Arm’s Patrice Berchery Quand le plus sensuel des photographes de mode se prend d’intérêt pour l’habit militaire qu’il fait entrer en résonnance avec des références cinématographiques, ça donne Sister’s in Arms. À voir à travers une série de 10 tryptiques de 2,40 m x 1,20 chacun.
La plus bruyante Le bruit et l’odeur Les Jnoun & Staph On entre dans un container et nos sens sont stimulés… Une installation originale et sensitive, en hommage aux cultures du sud.
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interview Bernard aubert :
«
2013, je n’y crois pas trop »
à un moment donné, on se retrouve avec des cultures différentes, qui ont aussi des petits points communs… Et souvent, ça se retrouve au bar, autour d’un verre !
“La musique est un son qui pense” Comment avez-vous choisi les concerts de cette édition ?
Ce sont des coups de cœur. Pas seulement des choses qui marchent ou “branchées”. Nous avons la chance d’être en automne. Alors nous rendons un hommage à l’année en programmant les spectacles que nous avons aimé. Il y a donc Wayne Shorter, Gaëtan Roussel, les frères Mouss & Hakim… Des spectacles qui, selon moi, ont marqué 2010. Youssou N’Dour aussi ?
Youssou N’Dour, j’aurais pu le laisser passer. Ce n’est pas son meilleur spectacle. Mais il est intéressant de le soutenir dans sa démarche. Aussi, il a un rapport spécial avec Marseille, car il y a ici une très grosse communauté sénégalaise. Programmer des musiques qui correspondent à une attente de la part de toute une communauté, ça fait aussi partie du jeu de la Fiesta. À ce titre, 2 000 Comoriens sont venus voir le concert de Maalesh, l’année dernière. C’est une façon de leur dire “regardez, on pense à vous et on aimerait que vous soyez de la fête !” On vient aussi pour faire des découvertes…
Rencontre avec Bernard Aubert, créateur et directeur artistique de la Fiesta des Suds. Avec lui, nous évoquons la nouvelle édition de la Fiesta, l’avenir du festival, mais aussi Marseille et l’échéance 2013. Discussion à bâtons rompus. La Fiesta fait partie des meubles à Marseille…
Les gens retiennent leur semaine, ou au moins un weekend, pour aller à la Fiesta ! D’ailleurs, c’est très curieux. On ne va pas voir un concert, “on va à la Fiesta”. Ça dépasse largement le côté musical, c’est une façon de se revendiquer comme sudiste, comme quelqu’un qui aime la fête, qui écoute de la musique, mais en profite aussi pour boire un verre avec des amis… On s’aperçoit ainsi que la musique est un son qui pense. La Fiesta, c’est un festival consacré aux musiques du monde ?
Les musiques du monde, c’est toutes les musiques. La Fiesta, c’est pouvoir écouter un DJ à 4h du matin après avoir assisté au concert d’un chœur basque. Il y a ce mélange là. C’est ça pour moi les musiques du monde : le meilleur dans chaque type de musique. Il faudrait même parler de “moments de musique du monde”. Car
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J’aime quand on vient pour un artiste et qu’on est surpris par tout autre chose. C’est ça un festival. Il ne s’agit pas de rester dans la niche. Dans une niche, justement, on ne bouge pas. On écoute ce qu’on aime et puis c’est tout. Il faut surprendre ses oreilles. J’essaie aussi de trouver des artistes “borderline”, comme notre ami belge, Arno. Il transcende les générations et les styles. Arno à la Fiesta, ça aura un petit goût d’Alain Bashung…
Ce concert fut l’un grand moment. Parce que l’un de ses derniers, bien sûr, mais pas seulement. Il pleuvait, c’était sous l’autoroute… et ce fut un de ces moments extraordinaires où le public et la musique se mélangent. Lui même m’a dit “c’est l’un des meilleurs concerts de ma vie” Quand on se reçoit ça en pleine figure on se dit “tiens, il s’est passé quelque chose”.
“En 2014, nous voulons exploser la Fiesta dans toute la ville” En 2014, la Fiesta déménage ?
Nous avons un contrat de location avec le Port autonome qui court jusqu’en 2014. Nous sommes en zone franche, ici, ce qui est intéressant à préciser. C’est peut-être pour ça que nous sommes plus tranquilles que d’autres structures ! Mais après 2014, on ne sait pas ce que deviendra le Dock des suds. Peut-être vat-il disparaître… Quels sont vos projets pour l’après Dock ?
Nous avons envie d’exploser la Fiesta dans toute la ville. Avec le Dock pour base, si c’est possible. Mais en investissant aussi 4 ou 5 lieux très marqués dans la ville, sur une quinzaine de jours. Alors on pense à la gare, au fort Saint-Nicolas, aux casernes de la Belle de Mai, aux plages…
Vous y croyez ?
C’est tout le débat de l’espace public à Marseille. Peuton organiser quelque chose au fort Saint-Nicolas ? Ou à la gare Saint-Charles ? Est-on capable de faire un événement comme la Merce de Barcelone ? Là-bas, on retrouve les mêmes jeunes aux événements folkloriques comme aux soirées branchées. C’est ce qu’on a envie de faire pour Marseille. Mais avant, il y aura l’année Capitale…
Pour 2013, notre projet c’est “13 villes, 13 ports, 13 lieux”. Des villes cousines de Marseille, comme Barcelone, Beyrouth, Dakar, Istanbul, Shanghai… Nous allons fédérer des lieux de ces villes avec des lieux marseillais. Il y a ceux que j’ai cité, mais nous réfléchissons aussi à des endroits atypiques comme les grandes citernes, sous le quartier du Panier… Un aspect secret de Marseille qui peut nous correspondre. Mais il ne faut pas oublier les beaux sites de la ville, comme les plages. Il serait dommage de ne pas s’en servir en 2013… De quelle manière ces villes étrangères entreraient en résonance avec Marseille ?
Par le jumelage des lieux musicaux. Et nous allons faire une programmation sur un mois. En octobre, toutes ces villes viendront ici et rendront hommage à Marseille. Il faut qu’on soit à la hauteur ! Qu’on propose des endroits et des lieux étonnants. Pour une capitale européenne de la culture, c’est la moindre des choses… Quand on parle de la ville à des gens de Salvador de Bahia ou d’Istanbul, ils vivent Marseille comme quelque chose d’atypique et un peu fou. À juste titre ?
Pour en avoir parlé avec des Brésiliens, des Africains, et d’autres, Marseille est, je pense, un grand mystère. Ils nous croient beaucoup plus grand que ce qu’on est. Ils pensent voir un mélange d’Istanbul et d’une ville chinoise, où ça grouille dans tous les sens… Mais Marseille, ce n’est pas tout à fait ça ! C’est une ville assez frileuse, un grand village. Marseille a du potentiel mais des difficultés à l’exploiter… Marseille-Provence 2013, vous y croyez ?
Il serait dommage qu’on rate cet événement. Ça serait vraiment idiot.
“Marseille est une ville claniste avec une série de petits ducs et duchesses” Pourquoi le raterait-on ?
Mais parce qu’on a l’habitude de rater les choses ici ! Marseille est structurée comme un village. L’équipe organisatrice de Marseille 2013 vient de l’extérieur. Elle va certainement faire un événement culturel, mais aura t-il une résonnance avec cette ville, hormis le fait de consommer des spectacles ? C’est le problème. Il ne faut pas oublier une chose : 2013, c’est Marseille, capitale européenne de la culture. Et pas la culture européenne venant se présenter à Marseille… Pour vous, c’est donc la culture locale qui doit être mise en avant ?
Oui. Et j’ai l’impression que ça va être l’inverse. On aura des spécialistes qui vont venir faire un petit tour à
Marseille puis repartiront, comme ils l’ont fait à Lille et ailleurs. Je reconnais que Bernard Latarjet (directeur général de Marseille-Provence 2013, ndlr) n’a pas la tâche facile. Je lui dis bravo, car dans cette ville claniste et sa série de petits ducs et duchesses, ce n’est pas évident. Vous n’êtes pas tendre avec Marseille, que vous qualifiez de “ville de projets virtuels et de maquettes”…
Oui. C’est une ville qui se projette toujours dans l’avenir. Et la liste des projets qui ne sont pas terminés s’allonge continuellement. Le Mucem, quand le verra t-on ? Le Silo, est-ce bien ce qu’il fallait faire ? Il manque une grande salle d’exposition d’arts visuels à Marseille, ça aurait pu être le Silo. On parle du J1. Mais sera t-il fait ? Et n’est-ce pas une façon de foutre en l’air le port ? Ça m’embête un peu que ça soit par la culture, d’ailleurs… Cette ville est toujours en situation de projet. On parle de 2013 comme le début d’un nouvel essor pour la ville…
Sincèrement, je n’y crois pas trop. Une équipe composée de gens qui viennent de l’extérieur - des spécialistes, dont je ne remets pas en cause les compétences - va venir plaquer des événements sur la ville. Il y a ce vieux complexe marseillais. On a toujours tendance à refaire ce qui se fait déjà ailleurs au lieu d’avoir des propositions originales et nouvelles. J’ai beaucoup de sympathie pour Marsatac mais c’est un énième festival de musiques électroniques. Quand on va aux Trans Musicales de Rennes ou au Festival d’Avignon, on a affaire à des événements très marqués. C’est ça qu’il faut créer à Marseille. Des événements qui ressemblent à la ville. J’espère y être parvenu avec la Fiesta. n Propos recueillis par Sandro Piscopo-Reguieg
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Small is beautiful:
un lâcher d’artistes dans la ville! Par SPR
Stéphane Bain, Baby, where are the things you promised me ? Une maison miniature posée sur un cadre de pelouse. Elle change d’emplacement tous les jours. Et surtout, elle est habitée. Un homme recroquevillé à l’intérieur joue de la musique, fait de la cuisine ou vous propose de faire un scrabble.
Du 6 au 23 octobre, il va se passer de drôles de choses à Marseille, Aubagne et Martigues… Des artistes européens, lâchés dans la ville, vont y inventer de nouveaux rituels urbains. Poétique, insolite, parfois incongru, c’est Small is beautiful.
“L’ai-je bien descendu ?” Ça sera le tube de l’automne, au pied du monumental escalier de la gare SaintCharles. Pendant trois jours, neuf artistes européens vont descendre ces 104 marches, à leur façon. Petits pas de danse ou acrobaties virtuoses ; pas lents, mains dans les poches ou course folle façon voyageur pressé ; chacun d’entre eux s’exclamera, en bas des marches, sous le regard des passants circonspects : “L’ai-je bien descendu ?” Habitants de Marseille, Aubagne et Martigues, vous êtes prévenus. Du 6 au 23 octobre, Small is beautiful mettra un peu de folie dans votre quotidien. Organisé par Lieux publics - Centre national de création avec In Situ, réseau européen pour la création artistique en espace public, cette drôle de manifestation transforme la ville, y saupoudrant ça et là un peu de poésie, d’incongru et d’insolite .
« Ça sera certainement très réussi… ou pas ! » Small is beautiful, ce n’est pas un festival. Quant au programme, ce n’est pas un programme. “C’est un
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événement tentative” répond le compositeur Pierre Sauvageot, artiste, et directeur de Lieux public, et donc par la force des choses “directeur artistique” de Small is beautiful. Une tentative d’événement donc, invitant une quinzaine d’artistes et structures à investir l’espace public pour y présenter toute sortes de spectacles, installations, parcours, et autres interventions. Enfin, ils vont essayer. “Certains projets sont improvisés ou créés sur places. Les artistes vont tenter des choses, proposer de nouvelles idées, travailler pour et avec la ville. Ca sera certainement très réussi… ou pas !” L’art dans l’espace public est aujourd’hui reconnu. On ne compte plus les festivals d’art de rue, axés sur le spectacle vivant. Pour Pierre Sauvageot, il est hors de question que Marseille propose un énième festival de ce genre, bien après tout le monde. “Nous voulons rester au maximum dans la tentative. Faire des recherches. Il faut que Marseille soit le théâtre d’une proposition nouvelle” surenchérit le compositeur, qui évoque une curieuse notion de “re-sentiment”. “Le re-sentiment, ça ne veut pas dire être contre quelque chose. C’est un nouveau sentiment !” Polar géopolitique et maison de poupée Ces nouvelles propositions surprendront le passant, devenu à son grand étonnement, spectateur de nouveaux rituels urbains. Et même plus : “Ce projet change la relation entre l’artiste et le spectateur. Celui-ci ne devient pas forcément acteur, mais sera impliqué.” En sortant du boulot, vous risquez donc d’être propulsé en plein polar géopolitique, guidé par téléphone au fil d’une drôle et haletante enquête (Allô
BULB@Clermont-Ferrand-2010_DR-F.Giffard
Ici-même). Aussi, vous pourriez être assez surpris, quand un homme recroquevillé dans une maison de poupée miniature vous servira le thé (Stéphane Bain, Baby, where are the things you promised me?). Et que dire de la performance Domini Pùblic du metteur en scène catalan Roger Bernat ? Il effectuera un sondage miniature, posant aux spectateurs munis de casques audio des questions essentielles comme “Habitezvous au bord de la mer ?” ou “La hiérarchie est-elle indispensable au bon fonctionnement de la société ?”
« À Marseille, le théâtre, c’est les gens »
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Small is Beautiful Du 6 au 23 octobre 2010 Marseille - Aubagne - Martigues www.lieuxpublics.com (Programme) ANPU face à face Aubagne mérite t-elle vraiment son nom ? Port-Saint-Louis est-il encore réellement un port ? Et que vient faire Saint Louis dans cette affaire ? Pour répondre à toutes ces interrogations métaphysiques, l’Agence nationale de psychanalyse urbaine (ANPU) procédera à des conférences hilarantes et autres “séances de divan collectif” à Aubagne et Port-Saint-Louis.
© Charles Altorffer
Nous n’allons pas décrire ici en détail la quinzaine de projets qui rythmeront Small is beautiful à travers Marseille, Aubagne et Martigues. Simplement, dirons-
nous qu’ils constitueront chacun une sorte de “rencontre du troisième type”, confrontant brutalement le spectateur à l’intervention artistique qui, quelle que soit sa forme, pourra jaillir sans crier gare au coin de la rue. “Une façon de préparer les esprits pour 2013” ajoute Pierre Sauvageot, optimiste. “Il y a une vraie demande pour ce genre d’événement. Marseille, c’est la gouaille, la convivialité… Ici le théâtre, c’est les gens !”. Raison de plus pour faire de la ville, une scène… n
Pixel 13, Bulb @ Archipels MarseilleProvence 1.0 Le Bulb esquissera la cartographie de l’archipel MarseilleProvence, exploré à travers images, sons et textes glanés sur le territoire. Un grand témoignage vidéographique de la capitale européenne de la culture 1.0, projeté sur dôme lumineux.
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Zevs ! Il va taguer la Vielle Charité !
Enigmes & enquête
Les Réminiscences, ce sont ces inscriptions anciennes qui couvrent les murs de la ville. Elles sont aujourd’hui invisibles. mais le street artist Zevs va nous les révéler à l’aide de sa lumière noire... Dieu des dieux du street art, Zevs (prononcer Zeus) aime révéler l’invisible. Rompre la monotonie de l’espace urbain dont il détourne les codes, ou extrait de nouveaux sens. Cachés. La ville est son terrain de jeu, son atelier, sa toile et sa palette. Depuis le début des années 90, il sévit de Paris à New York et de Berlin à Hong Kong. Grâce au festival Small is beautiful, Zevs débarque à Marseille. Il va s’attaquer à un gros morceau : le quartier du Panier et la Vielle Charité, immuables monuments de notre patrimoine qui, croit-on, n’ont plus aucun secret pour nous. Zevs va nous en révéler les mystères. Les Réminiscences de ces murs chargés d’histoire.
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Des inscriptions cachées, invisibles, seront dévoilées à la lumière noire et disparaîtront aussi tôt après notre passage. Ce sont les Réminiscences, connaissances anciennes, oubliées car diluées dans la Marseille contemporaine jusqu’à leur redécouverte par le street archéologue, Zevs. Du 12 au 15 octobre, à la nuit tombée, celui-ci nous aidera à mener l’enquête dans les mystères de Marseille. Au Vieux Port, le public embarquera à bord du petit train touristique, à la recherche de ces fresques perdues. Il faudra être attentif. Ça et là, des inscriptions apparaitront sur les murs du Panier. Elles constituent une énigme, qu’il vous faudra résoudre à la Vieille Charité où se cachent encore d’autres indices. Un ludique jeu de piste, un spectacle visuel fascinant, mais aussi une source de réflexion sur l’histoire des lieux… Tags invisibles Otons une partie du mystère. Ces Réminiscences, sont des graffitis. Zevs les a peint avec sa technique du “tag invisible”, qu’il expérimente depuis quatre ans. Réalisés avec des pigments qu’il fait fabriquer aux Etats Unis, ces tags et graffitis sont tout à fait invisibles à la lumière du jour. Ils ne se révèlent qu’à la lumière noire, aux ultra-violets. Le parcours se fera donc de nuit, et le petit train touristique sera équipé de lampes UV, seule façon de faire apparaître ces Réminiscences dont la “découverte” s’avèrera à coup sur spectaculaire. Enfin, qu’on se rassure. Ces graffitis invisibles pourront être facilement effacés après l’intervention… mais encore faudra t-il les trouver ! n
Graffitis invisibles La façade du Glyptotek muséum de Copenhague. Pour la première fois, Zevs a pu réaliser ses graffitis invisibles à grande échelle, à l’occasion de l’exposition que lui a consacré le musée en 2008. C’est la même technique qui sera employée à la Vieille Charité, du 12 au 15 octobre.
Ombres invisibles
Réminiscences trouve son origine dans une intervention réalisée il y a deux ans par l’artiste à Eindhoven. Il s’agissait là aussi de tags invisibles. Dans un tunnel, Zevs arrêtait les passants à qui il demandait d’enfiler combinaison, gants et masque à gaz. Ainsi protégés, il pouvait ensuite dessiner leur silhouette sur le mur du tunnel, en utilisant son encre invisible (voir photo ci-dessus). Zevs a aussi veillé à changer les lumières de l’éclairage public pour l’équiper de lampes UV. Ainsi, la nuit venue, le tunnel prenait des allures de fresque, recouvert des ombres et silhouettes de la centaine de personnes s’étant prêté au jeu (voir photo cidessous). Au petit matin, les agents municipaux venus nettoyer l’énigmatique peinture furent bien étonné de voir que la fresque avait disparu !
3 questions à Zevs C’est ta toute première intervention à Marseille ? Je connaissais la ville… Mais je l’ai vraiment découverte cette année, en préparant les Réminiscences. Avant ça, je n’étais jamais allé dans les quartiers Nord, ni même au Panier ! Alors depuis quelques temps, j’y retourne souvent, pour bosser mon intervention… J’aime travailler sur ce qui existe déjà, révéler des choses. Et Marseille, ça inspire ! Une ville si chargée d’histoire, c’est stimulant.
« Le public va découvrir l’aspect invisible de Marseille » En quoi consistera le projet ? C’est un parcours nocturne. J’ai voulu travailler avec le petit train touristique, en conservant son trajet. Nous allons placer des lampes sur le train et celles-ci révéleront des inscriptions réalisées dans le quartier du Panier. Le public, dans le train, découvrira cet aspect invisible de Marseille… Jusqu’à la Vielle Charité.
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Réminiscences - Zevs Du 12 au 15 octobre 2010 Départs à 19h30, 20h30 et 21h30 au Vieux-Port (cabane du petit train) Dans le cadre de l’événement Small is Beautiful www.lieuxpublics.fr - www.gzzglz.com
Là, il faudra résoudre une énigme… Oui. Un conférencier “classique” procèdera à une visite commentée, comme dans les musées. Les gens auront chacun leur lampe UV, et pourront chercher les signes et messages invisibles… il y aura en effet une énigme, une réponse à trouver, en rapport avec ce lieu où l’on retenait autrefois les vagabonds… Les Réminiscences, ce sont les trajectoires, les souvenirs… Mais je n’en dirai pas plus ! SPR
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Aghirre, la colère de
Zevs
Il débarque à Marseille pour ses Réminiscences dans le cadre du festival Small is Beautiful. L’occasion pour nous de retracer le parcours de cet artiste essentiel. Portrait.
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C’est l’aube des années 90, Paris sous les bombes, l’effervescence du tag… Aghirre Schwarz est encore ado quand il évite de justesse de se faire écraser par un RER alors qu’il tague dans un tunnel en banlieue parisienne. Sur le train il lit “Z-E-V-S”. L’incident le marquera, et il utilisera donc ce nom pour maquer la ville. Aghirre s’appellera désormais Zevs. Il met au point un logo, un nuage entouré de la foudre (l’attribut de Zeus), qu’il dessinera sur l’Olympe des murs de la capitale, surplombant les autres tags. C’est ainsi que progressivement, il abandonne le simple tag pour entamer une démarche artistique. Chacune de ses interventions devient “concept”, fruit d’une mure réflexion. Zevs fonctionne par “séries”, se consacrant, parfois durant plusieurs années à une thématique ou une technique. Leur point commun ? L’éphémère. Ombres urbaines, graffitis propres, attaques visuelles, logos liquidés... commis en toute illégalité, ils sont aussi tôt effacés, nettoyés, supprimés, dès leur découverte… Hors-la-loi, Zevs opère masqué, une sorte de collant léopard lui cachant le visage. Tout au long des années 2000, il fait parler de lui, surprend, provoque, interroge, et gagne en notoriété jusqu’à devenir l’un des chefs de file du street art mondial. Florilège :
! Ombres urbaines (2000-2001) Le mobilier urbain fait partie du paysage, si bien qu’on n’y prête rarement attention. Alors à Paris, Londres, Berlin, ils prennent une dimension nouvelle. Lampadaires, bancs publics, cabines téléphoniques… Zevs souligne les ombres, à la manière des silhouettes des cadavres sur les scènes de crime. À New York, il a même “détouré” un SDF qui dormait, l’intégrant à une composition comprenant aussi l’ombre d’un feu de signalisation et d’un caddy…
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< Graffitis propres (2001) La mairie de Paris initiant une grande campagne de nettoyage de tags, Zevs observe de quelle manière les nettoyeurs travaillent… Et s’empare de leur arme, le karcher à jet d’eau pressurisé. Déguisé en agent de propreté, il utilise le karcher pour dessiner sur les murs obscurcis par la saleté, opérant ainsi un retournement créatif : c’est l’invention du tag propre.
Berlin, Alexander Platz. Armé d’un cutter, Zevs escalade la façade d’un immeuble pour découper, sur une affiche publicitaire de 20 m2, la silhouette de l’égérie des cafés Lavazza. Au dessus de l’affiche, au milieu de laquelle ne reste plus qu’une immense ombre noire, il écrit “Visual Kidnapping, pay now”. Car Zevs va garder l’image de 17 mètres en otage et exiger une rançon de 500 000 euros au PDG de la société en ayant bien veillé à lui expédier préalablement l’un des doigts de sa “victime” pour lui prouver que l’affaire est sérieuse. Celle-ci restera ligotée pendant trois ans, jusqu’à ce qu’une mise en scène de l’artiste au Palais de Tokyo ait pu faire croire que Lavazza acceptait de payer la rançon sous forme de mécénat. C’était un premier avril… Cette longue performance a fait l’objet d’une vidéo, largement diffusée, et visible sur son site internet. > Logos liquidés (2005-2010)
> Attaques visuelles (2001)
Les mannequins des affiches publicitaires deviennent victimes d’attentats à la bombe. Zevs leur tague un point rouge dégoulinant au milieu du front, comme une tache de sang… Ces “hémorragies d’images“ assassinent le sens des affiches, brouillant leur message commercial. Mais Zevs n’est pas “anti-pub”. Street artist son terrain de jeu, c’est la ville. Et la pub fait partie du paysage urbain. > Kidnapping visuel (2002-2004) Les marques seraient t-elles en train de voir leur communication leur échapper ? Les logos fondent, coulent, dégoulinent, perdant ainsi leur prestige et laissant transparaître leur caractère vulgaire. Zevs commence par “liquider” la virgule de Nike à Berlin en 2005. Le début d’une longue série qui le verra s’attaquer aux logos de McDonald’s, Coca Cola, Vuitton... Jusqu’à l’été 2009. À Hong Kong, il liquide le logo Chanel sur le mur d’un magasin Armani. Pas de chance, la police est prévenue et Zevs écope de 2 semaines de prison avec sursis après avoir risqué une très lourde peine. Désormais, ses liquidations seront effectuées en galeries… n
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www.gzzglz.com
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DOSSIER
© Bettina Hoffmann
actOral
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L’art naît d’une écriture et “la littérature parle de toutes les formes de représentation artistique”. Une évidence pour Hubert Colas, initiateur d’Actoral, festival international des arts et des écritures contemporaines. Et il sait de quoi il parle. Auteur, metteur en scène et scénographe, il est par ailleurs co-fondateur et
Événement multiple consacré aux arts et écritures contemporaines, Actoral, c’est 78 rendez-vous sur trois semaines, du 25 septembre au 13 octobre 2010. Une invitation à la découverte.
Un festival de curiosités
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co-directeur de Montévidéo, lieu dédié à la création artistique. Depuis 1999, cette ancienne fabrique de papier peint, cachée dans une impasse près de la rue Breteuil, est devenue “centre de créations contemporaines”. Un lieu de résidence ouvert aux auteurs, aux artistes de la scène et aux musiciens. Montévidéo est né de l’union de Diphtong Cie, la compagnie théâtrale d’Hubert Colas et du G.R.I.M. (Groupement de Recherche et d’Improvisations Musicales), de Jean-Marc Montera. En identifiant et en accompagnant des travaux inédits, des formes en chantier, Actoral est le prolongement logique de la “mission” de Montévidéo. Et la mise en lumière ponctuelle de son activité annuelle. C’est là qu’auront lieu la plupart des spectacles d’Actoral. Ca tombe bien. Le lieu incite à l’échange. Après leur prestation il est possible de rencontrer les artistes au bar, en toute convivialité, autour d’un verre. Ou plusieurs. Car à Montévidéo, les soirées se prolongent parfois très tard…
This is the hello monster! (An avant-pop duet) Concert De Gérald Kurdian Le 9 octobre à 22h45 Montévidéo
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Si le public sait d’avance ce qu’il va voir, il construit une civilisation morte
© DR
Déluge De et par Antoine Hummel et Charles Torris Le 5 octobre à 19h30 Montévidéo
Actoral, c’est pas moins de 78 rendez-vous sur trois semaines : performances, spectacles, lectures, concerts, expositions, rencontres, installations, mises en espace... Le programme est dense. Trop, diront certains (allez jeter un œil sur le site “actoral.org”). Un festival, c’est une émulation. La découverte stimule la curiosité. Et les propositions d’Actoral sont si variées qu’on est toujours tenté de revenir pour le spectacle d’après. Et encore le jour suivant. Actoral, c’est entrer en terre inconnue. Assister à des propositions nouvelles. Car souvent inédites. Novatrices, toujours. Les “arts sont des terrains d’invention”, souffle Colas. C’est justement ce qui pourrait expliquer la réserve du grand public pour la création contemporaine. Il faut donc retrouver curiosité et écoute. Pour Hubert Colas l’affaire est d’importance : “Si le public sait d’avance ce qu’il va voir, il construit une civilisation morte. Les pouvoirs publics doivent nous aider à recréer une dynamique de l’écoute, à recréer un public curieux qui viendra voir avec un appétit joyeux quelque chose d’inconnu. C’est dans ce mouvement-là que nous bâtirons le corps de nos années futures.” n
Comment Barbie traverse la crise mondiale Texte de Mihaela Michailov Mise en espace d'Alexandra Badea Avec l'ensemble 19 ERAC Le 29 septembre à 21h00 - Théâtre de La Minoterie
Par Éric Lelong
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© Adrian Paclisan
Actoral, festival international des arts & des écritures contemporaines 3, impasse Montévidéo - 13006 Marseille 04 91 37 14 04 - actoral.org
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Songe d’Icare, la galerie « Un lieu pour l’Art d’aujourd’hui »
C. NORMANT
J. KING
R. BOUTIÉ
I. DESVIGNES 21, rue Edmond Rostand 13006 Marseille Téléphone : 04 91 81 76 34 www.songedicarelagalerie.com mardi/samedi : 10 à12 h 30 et de 14 à 18 h
PÉCS
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la CAPITALe INATTENDUE
GORAN BREGOVIC Le serbo-croate a enflammé la capitale de la culture.
Exceptionnellement, l’année 2010 compte trois capitales européennes de la culture. Aux côtés d’Istanbul (Turquie) et d’Essen - Ruhr (Allemagne), Pécs fait figure de petit poucet. Si l’affaire s’annonçait mal, la ville hongroise a su relever le défi.
Par Sandro Piscopo-Reguieg
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reportage 9 pÉcs
Pécs, la multiculturelle C’est une charmante ville universitaire située à 200 km au sud de Budapest, non loin de la frontière croate. Une cité de 160 000 habitants (la cinquième ville de Hongrie) “multiculturelle, et représentant un portail sur les Balkans”, selon les mots de Tamas Szalay, directeur culturel de Pécs-2010, évoquant ainsi la forte présence des minorités souabes, roms et croates.
Le seul minaret de Hongrie Fondée par les Romains il y a 2000 ans, Pécs possède une nécropole paléochrétienne classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais la domination turque y a également laissé des monuments de valeur, telle la mosquée Pasha Yakavoli Hassan, (XVIe siècle), arborant le seul minaret de Hongrie. Elle côtoie des bâtiments de style gothique, renaissance, et baroque, faisant de Pécs une ville au patrimoine architectural dense et varié. On y visite aussi la rue Káptalan ou “rue des musées” ainsi surnommée car on y trouve pas moins de sept musées différents parmi lesquels le musée Zsolnay, sis dans la plus vieille maison de la ville (XIVe siècle).
Pôle culturel
Quand une ville hongroise de 160 000 habitants devient soudainement capitale européenne de la culture, forcément, ça met la pagaille. “Ces dernières années, nous avons malmené le projet qui a perdu sa virginité le jour même de l’annonce de la victoire, quand la municipalité d’alors, flairant la pluie d’argent, a évincé les associations auxquelles la ville devait sa victoire”, regrette le journaliste Mikos Stemler, sur le site d’information hongrois Hírszerzö. Nommée capitale européenne de la culture le 14 juillet 2005 face à dix autres villes concurrentes, deux arguments majeurs ont prévalu dans le choix de Pécs : la richesse de son patrimoine, et les liens culturels qu’elle souhaite développer avec les pays voisins, notamment les Balkans. Mais Mikos Stemler doute, nous apprenant au passage que “le gouvernement a classé secret pour vingt ans le protocole des pourparlers concernant la désignation de Pécs.”
Retards et déboires Durant la phase de préparation de l’année Capitale, Pécs a longtemps cristallisé les critiques. Justifiées. La ville a bénéficié de 127 millions d’euros de subventions de l’Union européenne et du gouvernement hongrois, principalement pour développer ses infrastructures. On rêvait alors d’un nouveau centre des congrès, de quartiers historiques rénovés... La capitale européenne de la culture devra faire sans, ces chantiers n’ayant débuté qu’à l’été 2009. Des retards, imputés notamment à la complexité des procédures européennes d’appels
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Zsolnay, c’est un peu la fierté locale. Cette manufacture de céramiques et porcelaines, créée en 1853, produisait notamment des carreaux de faïence ayant été utilisés pour décorer un grand nombre d’édifices en Autriche et Hongrie durant le XIXe siècle. À Pécs, les céramiques Zsolnay sont omniprésentes, visibles sur les façades de nombreux bâtiments. Le “quartier” Zsolnay a d’ailleurs été érigé en pôle culturel de l’année capitale. Et la fontaine Vilmos Zsolnay (voir ci-contre), sur la place Széchenyl, est le monument emblématique de Pécs : ses gargouilles en forme de têtes de bœuf recouvertes d’éosine mordorée ont été inspirées par des motifs de vaisselles retrouvées dans un trésor datant de l’époque des grandes invasions…
Fontaine Vilmos Zsolay place Széchenyl Œuvre de Andor Pilch (1912), mise en place en 1930. C’est le symbole de la ville.
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d’offres, ainsi qu’aux problèmes de communication entre les deux équipes municipales s’étant succédées durant les cinq années de préparation. Lucide, le site hongrois francophone hu-lala.org reste malgré tout optimiste : “Après avoir multiplié les déboires au cours des préparatifs, et bien que les infrastructures nécessaires ne soient pas toutes mises en place, la ville de Pécs et l’organisation ont considérablement redressé la barre et sont maintenant en mesure de proposer un programme culturel digne d’une capitale européenne de la culture.” La cérémonie officielle d’ouverture, diffusée en direct à la télévision, aurait même pu se dérouler sans accroc si, ce soir-là, le Premier ministre Gordon Bajnai n’avait pas été sifflé par une partie de l’assistance... Le 10 janvier 2010, plus de 10 000 personnes s’étaient en effet rassemblées sur Széchenyi tér, la place centrale
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La triple capitale “Essen-Pécs-Istanbul à vélo”, c’est le projet fou de Simon Winterman, un hollandais résident à Pécs qui a voulu fêter l’année culturelle à sa manière. Il a donc parcouru les 5 500 km séparant les trois villes, pour un “tour des capitales culturelles”… à vélo. Cette performance illustre bien les liens tissés entre ces trois villes, si lointaines, mais si proches, grâce au prestigieux label qui les unit cette année. De nombreux événements rassemblant la Ruhr, Pécs et Istanbul ont en effet été imaginés pour donner vie à une “triple capitale européenne de la culture”. Le plus emblématique est certainement “Caravan 2010”, un projet rassemblant des musiciens issus des trois capitales de la culture mais aussi d’Inde, de Mongolie et du Canada. Ils se sont rassemblés pour un concert unique mêlant les différentes traditions et mariant ainsi beat box, classique, folk, électro, pop, lyre ancienne… “Caravan 2010” est passé le 18 juin à Bochum, le 21 à Istanbul et le 24 juillet à Pécs. La preuve que la culture rapproche les peuples…
Festival international de cirque et de théâtre de rue
Mosquée Pasha Yakavoli Hassan Elle abrite le seul minaret de Hongrie.
de Pécs, pour assister à un spectaculaire carnaval historique retraçant l’histoire deux fois millénaire de la ville, depuis sa création par les Romains jusqu’à nos jours. Des marionnettes hautes de quatre mètres représentaient les personnalités emblématiques de la ville, comme le poète humaniste de la Renaissance Janus Pannonius, ou l’artiste Victor Vasarely. Un joli spectacle… “organisé par une agence de Budapest, ce qui ne démontre pas vraiment les compétences de Pécs”, regrette tout de même Mikos Stemler.
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Aix - Pécs : La Vasarely Connection
maison Sikorsky dans le pôle culturel Zsolnay Elle abrite la collection Gyugyi, essentiellement composée de céramiques Zsolnay.
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Plus de 500 manifestations La ville attendait un million de visiteurs pour l’année 2010. Pour arriver à cet objectif, le gros des manifestations a eu lieu cet été. Avec les moyens du bord. “Comparé à Istanbul et ses 7 millions d’habitants ou Essen (630 000 habitants), il est clair que Pécs et ses 160 000 citoyens devaient présenter une sélection différente, sans spectacles gigantesques” soulignait Csaba Ruzsa, co-responsable de Pécs 2010. Ne disposant pas non plus de salle de spectacle de grande capacité, c’est sur la place Széchenyi que devait avoir lieu la plupart des manifestations. Raison de plus pour miser sur l’été, donc. Au mois de juillet, le festival international de cirque et de théâtre de rue a mis la ville sens dessus-dessous quand le Rockmarathon rassemblait au même moment des milliers de festivaliers pour 10 jours de musiques rock, métal et punk… Les concerts de Goran Bregovic, Seal ou du Buena Vista Social Club ont constitué les autres rassemblements phares de l’été hongrois. Avec un programme riche de 350 événements auxquels s’ajoutent, en marge 200 manifestations, les propositions culturelles ne manquent pas. Ainsi, à chaque semaine son festival, et ce, durant toute l’année : festival du printemps, festival international de marionnettes pour adultes (!), festival folk & roll, Grand prix hongrois d’harmonie (musique classique), Rencontres Internationales de danse (avec la participation d’Angelin Preljocaj)… À Pécs, il y en a pour tous les goûts, les manifestations festives côtoyant
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C’est l’enfant du pays. Né à Pécs, Gyozo Vásárhelyi, dit Victor Vasarely (1906-1997), fut généreux avec sa ville natale à qui il fit don d’une partie de ses œuvres. Le Vasarely Muzeum de Pécs put donc ouvrir ses portes en 1976, la même année que le centre architectonique d’Aix-en-Provence. De quoi inciter les deux cités à nouer de solides liens autour du plasticien. Depuis quatre ans, la collaboration entre Pierre Vasarely, petit-fils de l’artiste et désormais président de la fondation d’Aix-en-Provence, et les responsables politiques et culturels de la ville de Pécs a permis l’organisation d’échanges universitaires et d’expositions itinérantes. Cette année, ces relations prennent une nouvelle dimension. Pierre Vasarely a ainsi été nommé parrain de Pécs 2010, et le 21 mai, il a été invité à l’inauguration du Vasarely Muzeum de Pécs, entièrement remis à neuf. Au mois de juin, toujours à Pécs, l’exposition “Influence de l’œuvre de Victor Vasarely” a vu la participation d’étudiants et de professeurs de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence, de la faculté de musique et d’arts visuels de l’université de Pécs et de Marseille-Provence 2013. Notons aussi que la manufacture de céramiques Zsolnay qui avait offert en 1978 la sculpture Vasarely ornant le parc du centre architectonique d’Aixen-Provence a participé à la rénovation de l’intégration, inaugurée le 25 juin en présence des représentants des villes d’Aix-en-Provence et de Pécs. Enfin, une délégation aixoise doit se rendre à Pécs cet automne pour renforcer les liens économiques, culturels et touristiques entre les deux cités.
allégrement les événements plus exigeants. À ce titre, les grandes expositions n’ont pas été oubliées. Des Hongrois dans le Bauhus et L’Europe des huit, apportent avec éclat, la preuve que les artistes hongrois du XXe siècle savaient eux aussi être à l’avant-garde… Enfin, au mois de novembre, le festival de musique du monde des Balkans, incluant les minorités locales, constituera l’un des derniers grands événements de l’année. Grâce à ce foisonnement de festivités, les réserves citées plus hauts sont pour l’instant oubliées. En Hongrie, désormais, on parle culture. n
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Pour vivre heureux, vivons intimes ! Un seul mot d’ordre au salon Maison & Objet de la rentrée 2010 : Intime !
EVOLUTION NACHO CARBONELL
© Tatiana Uzlova
Le besoin de se créer un refuge hors de l’agitation du monde ou, à l’inverse, celui d’exprimer son anticonformisme par la surexposition ont inspiré les ambiances imaginées pour le salon parisien, véritable baromètre des nouvelles tendances de la déco et du design international. Parce que le design se veut reflet d’une époque... Par Delphine Michelagnoli
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© Tatiana Uzlova
Archaic Shelters : Nouvelles protections Les temps d’incertitude réactivent le désir archaïque de s’abriter pour retrouver la paix intérieure. Une archéologie ultra contemporaine du refuge et du réconfort répond au besoin d’intimité. L’architecture s’inspire de l’habitat originel et du nid pour prendre de la hauteur ou de la distance. Du fragile au brut, de la plume à la pierre, en passant par les peaux animales, le design emprunte à la nature pour bâtir des retraites néo-primitives.
Evolution Nacho Carbonell Objets mutants, ces chaises-cocons en papier mâché recyclé offrent des cavités de protection ou de retrait. “Plongé dans une société saturée d’informations, j’ai voulu créer un refuge, offrir un moment de paix pour chacun d’entre nous”, expliquait le designer espagnol.
Entre nid douillet et toile d’araignée, on peut désormais “hiberner” en paix. “J’ai voulu créer un environnement esthétiquement apaisant, unique, et confortable. Ainsi, on peut s’évader, tout en gardant un œil sur ce qui se passe autour de nous”. Rassurant, donc…
© Robert Clifford
Hibernate Aimee Pegram
Microcosmes : Les nouveaux conforts Dans un monde surexposé et bruyant, l’époque aspire à retrouver le silence intérieur. La création explore des pistes qui réaniment l’intériorité de l’objet, imbrique le lieu dans le lieu, imagine des murs virtuels. En quête de sérénité, le confort de la discrétion recrée des espaces pour soi. Le design invente de nouveaux usages plus artistiques que fonctionnels où prédominent la poésie et l’invisible.
© Hugo Thomassen
Cubic Hastens Variant Le désir de se créer un territoire est particulièrement justifié quand il s’agit de la chambre. Ici, on ne viendra pas vous déranger. Et vous pourrez aussi aller aux toilettes en toute discrétion…
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Fauteuil cocon M Design
© Francis Amiand
© Francis Amiand
Un fauteuil qui enveloppe le corps pour se lover devant la télé, lire, se réconforter... Il narre de manière poétique nos petits rituels du quotidien, comme le fait de s’emmitoufler dans une couverture sur son canapé.
Please Disturb : Rébellions domestiques
Ici c’est tout le contraire. Entre mise à sac et mise à nu, une énergie rebelle exhibe une intimité surexposée. En révolte contre le conformisme ambiant, l’extravagance et la dérision font voler en éclats les codes esthétiques. On brutalise sans vergogne la matière et les formes. Une violation de domicile donnant lieu à des expressions ouvertement érotiques…
© Exquise Design T-Nut
Belly Love Florence Jaffrain Un canapé sensoriel, véritable écrin pour la nudité. Car ce “ventre d’amour” respire, et diffuse des parfums d’huiles essentielles. Vous ne dormirez plus jamais seul(e).
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designer 9 lee j. Rowland
Une goutte...
ripple series
perfec Ripple n°1
Ronde, d’un mètre de diamètre, elle mesure 70 cm de large et 72 cm de haut. La goutte d’eau se situe en son centre.
de
Ripple n°2
Elle reproduit les ondes sur une table carrée de 70 cm. Ses pieds sont formés de six “bulles”.
Ripple n°3
Sur cette table rectangulaire, les ondes se situent sur le côté pour laisser respirer le reste du support qui mesure 85 à 90 cm de large pour 185 cm de long.
er fec tion ec tion .
Des tables aquatiques ? Non, de simples illusions d’optique. Les créations de Lee J. Rowland se caractérisent par une certaine perfection dans la finition des surfaces, lui permettant de représenter avec un réalisme inouï l’effet d’une goutte d’eau, l’onde ou même la vague… Le tout grâce à une parfaite maîtrise des technologies industrielles de pointe. Et pour cause, cet ancien outilleur dans l’aéronautique a décidé de “faire fortune” en devenant designer. Sa collection de tables Ripple Series l’a rendu célèbre par ses illusions parfaites. La combinaison idéale entre art, science et technologie. Par Delphine Michelagnoli
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Pour parvenir à créer ces illusions parfaites, le designer britannique Lee J. Rowland utilise un outillage de pointe, notamment la CNC 3D, une fraiseuse pilotée par ordinateur ainsi qu’une tour à polir ultra perfectionnée lui permettant d’obtenir une précision chirurgicale dans la finition. Grâce à son obsession pour les surfaces parfaites, Lee J. Rowland parvient à jouer avec nos sens reproduisant de manière réaliste l’effet d’une goutte qui tombe dans l’eau, véritable “source” d’émerveillement. Les quatre modèles de la collection “Ripple Series” peuvent être fabriquées en aluminium poli, chrome et résine.
Ripple n°1
Ripple n°2
Ripple n°3
Designer lee j. rowland 8
Pipeline one Pipeline One C’est la dernière création de Lee J. Rowland. Ici, il ne s’agit pas de reproduire l’effet d’une goutte d’eau mais bien une vague entière ! Les ondulations du mouvement de l’eau se retrouvent ici représentées avec le plus grand réalisme grâce à l’utilisation de matériaux polymères. Une performance technologique en même temps qu’un magnifique objet d’art. Côté dimensions, Pipeline mesure 520 x 110 x 120 cm.
pipeline one
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www.leejrowland.com
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Copyright and credits by MIR/SCAU/Didier Rogeon/ GFC
publi-reportage
D’ici juin 2014, l’enceinte du boulevard Michelet sera portée à 67 000 places couvertes. Commerces, bureaux, hôtels et logements, aménagements paysagers et espaces publics viendront agrémenter cet ambitieux programme pour en faire un centre de vie animé 365 jours par an. Visite guidée…
Quand les uns évoquent une forme de coquillage, leur confrère Didier Rogeon veut voir “une vague qui fait penser à la holà”. L’architecte marseillais est forcément plus familier avec la ferveur du public olympien ! Destiné à doter la capitale du football français d’une enceinte 5 étoiles, selon les normes UEFA en vue de l’accueil de l’Euro 2016, le concours international a été remporté par le groupement AREMA qui réunit les architectes précités et GFC Construction (filiale de Bouygues). Le projet lauréat dessine un stade de 67 000 places plus spacieuses, dont tous les sièges seront renouvelés et plus confortables, plus de 6 000 places seront
Nouveau Vélodrome pour faire figurer Marseille parmi les grandes métropoles européennes Des courbes et des rondeurs, des lignes audacieuses, des formes aériennes coiffées d’une enveloppe translucide qui changera de couleur au gré des éclairages… Résolument futuriste, le Stade Vélodrome s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, bien loin du style néoclassique adopté par son concepteur Henry Ploquin en 1933. Aymeric Zublena (Atelier SCAU) et son associé marseillais, le cabinet d’architectes Didier Rogeon, se préparent à doter Marseille d’une enceinte sportive dans la veine de l’Allianz Arena de Munich ou du futur Maracana de Rio, redessiné dans la perspective du Mondial 2014. Un domaine dans lequel l’Atelier SCAU dispose de solides références, architectes du Stade de France, de celui d’Istanbul, porteurs du projet de Casablanca…
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affectées en loges ou en “business seats” pour les VIP, toutes les tribunes seront couvertes et protégées du vent. Les parties hautes des tribunes Jean Bouin et Ganay seront refaites. Dans cette nouvelle configuration, les places seront plus proches de la pelouse, offrant une meilleure visibilité. Visibilité qui ne sera aucunement gênée par les piliers soutenant la toiture, les quatre poteaux étant disposés bien en retrait aux quatre coins du stade. Enfin, le nouveau Vélodrome sera doté de beaucoup plus de buvettes et de sanitaires pour offrir aux supporters un confort optimal. Le nouveau stade répondra à tous les critères environnementaux, à savoir un bâtiment basse consommation, à énergie positive, doté de panneaux solaires, dont les eaux seront recyclées et qui récupèrera la chaleur produite… Un équipement qui va mettre l’accent sur la meilleure performance acoustique
Un modèle d’aménagement Bien plus que la construction d’un stade, le projet prévoit d’intégrer l’équipement sportif dans un environnement urbain de haute qualité. Ce futur quartier du Vélodrome sera un concentré de la politique de la ville, un modèle à l’échelle de cette portion de territoire de ce qui se fait de mieux dans tous les quartiers du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en matière de logement, d’équipements sociaux, d’espaces verts et d’espaces publics, d’activité de bureau, d’implantations commerciales, d’hôtellerie… Côté Michelet, à gauche du stade, un centre commercial aménagé comme une rotonde sur trois étages offrira 18 000 m2 de surfaces avec notamment des commerces de proximité. A droite, un complexe hôtelier de trois et quatre étoiles développé sur 8 000 m2 permettra notamment de répondre aux besoins du tourisme d’affaires générés par les équipements du stade (8 500 m2 de nouveaux salons permettant d’accueillir séminaires et conventions). Plusieurs immeubles de bureaux (19 500 m2) et de logements (de 500 à 600 appartements sont prévus) seront construits entre le stade et le lit de l’Huveaune dont les berges seront restructurées. Des logements
fidèles à la politique municipale de mixité sociale qui allie résidences étudiantes et pour personnes âgées, 25% de logements sociaux, 16% de logements intermédiaires et 59% en accession libre. Un cheminement pédagogique aménagé le long du fleuve permettra de relier le nouveau quartier au bord de mer par un accès piéton, tandis que le stade Delort voisin sera entièrement restructuré et dédié au rugby avec des gradins d’une capacité de 5 000 places. En matière de stationnement, 750 places, au lieu des 350 actuelles, seront disponibles. Ajoutées à celles du centre commercial, cela porte à près de 2000 places, la capacité de stationnement mobilisable lors des grands événements comme par exemple les concerts. Plus de 400 000 visiteurs par an sont en effet appelés à fréquenter le stade en dehors des différentes rencontres sportives (football ou rugby). Cet ambitieux projet mobilise un budget de 273 millions d’euros, financé dans le cadre d’un contrat de partenariat qui permet d’allier financements publics (les différentes collectivités locales et l’Etat) et financements privés. Soulignant qu’il représente “un outil pour les cinquante prochaines années”, le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, rappelle les dimensions du projet : “c’est à la fois un dossier d’équipement sportif, c’est aussi un projet de développement économique, c’est enfin un enjeu de rayonnement pour Marseille qui, plus que jamais, ambitionne de figurer parmi le Top 20 des métropoles européennes”. Une plongée dans le futur à découvrir en 3D sur le stand de la Ville de Marseille, dans l’enceinte de la Foire internationale, jusqu’au 4 octobre.
Copyright and credits by MIR/SCAU/Didier Rogeon/ GFC
(n’oublions pas qu’il sera aussi un espace de concerts et de festivals) et dont la sécurité sera renforcée faisant appel à la vidéo surveillance, à une accessibilité facilitée pour les secours et à une meilleure gestion des flux de spectateurs. Les travaux devraient débuter en juin 2011 pour une livraison en juin 2014. Mais que les supporters olympiens se rassurent, pendant toute la durée des travaux, une jauge de 42 000 places sera assurée.
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agenda
Théâtre Musique Art Lyrique Danse ... 9 automne 2010
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AGENDA
© Cosimo Mirco Magliocca
le mec de la tombe d’à côté
De Katarina Mazetti Mise en scène : Panchika Velez Adaptation : Alain Ganas Avec : Sophie Broustal, Marc Fayet
panique au ministère
Du 12 au 23 octobre Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 www.lestheatres.net
faisons un rêve
Il malato immaginario
Un chef-d’œuvre de grâce, de malice, d’ingéniosité, de drôlerie… Du Guitry, quoi.
miam-miam
Texte et mise en scène : Edouard Baer Avec : Edouard Baer, Atmen Kelif, Lionel Abelanski
guignol, le déménagement fantastique
Un pamphlet politique désopilant, corrosif et irrévérencieux. Par la compagnie 4 litres 12, qui a obtenu le Grand Prix de l’humour noir pour l’ensemble de ses créations. Le 15 octobre Théâtre Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org
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Guignol, sans travail, n’a plus d’argent pour payer ses loyers en retard…
Du 13 au 16 octobre Théâtre Massalia (Friche Belle de Mai) 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com
Conception et mise en scène : Michel Massé Avec : Odile Massé, Mawen Noury, Yves Breton, etc.
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Théâtre de marionettes D’après Laurent Mourguet Conception, manipulation et jeu : Gui Baldet
Fidèle au texte original, enrichi par une mise en scène inventive, Il Malato immaginario se déroule dans une maison de l’Italie du sud, peuplée de personnages de la commedia dell’arte…
détraqué
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Les 21 et 22 octobre Théâtre de l’Odéon 04 96 12 52 70 www.marseille.fr
Du 21 au 23 octobre Théâtre Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org
© Presse Il Malato Crédit C. Bari
Du 5 au 10 octobre Théâtre du Jeu de Paume 0 820 000 422 www.lestheatres.net
Théâtre de boulevard dans un ministère.
De Sacha Guitry Mise en scène : Bernard Murat Avec : Pierre Arditi
Mise en scène, adaptation et réécriture : Teresa Ludovico Assistée de : Tatsuya Kusuharan Musique : Nino Rota Avec : Augusto Masiello, Marco Manchisi, Andrea Fazzari, etc. En italien surtitré en français
Comment un paysan tardivement orphelin et une jeune intellectuelle prématurément veuve peuvent-ils se rencontrer sinon en venant sur les tombes voisines de leurs plus ou moins chers disparus ?
De Jean Franco et Guillaume Melanie Mise en scène : Raymond Acquaviva Avec : Amanda Lear, Marie Parouty, etc.
© Presse Le Déménagement fantastique Crédit Théâtre Chignolo
théâtre
Un théâtre sans public devient un restaurant chic et choc… Les comédiens et les techniciens se transforment en serveurs, cuisiniers et maîtres d’hôtel compensant leur inexpérience par leur talent d’improvisateurs. On traverse alors toutes les formes du spectacle vivant, du music hall au cirque, du cabaret aux marionnettes sans s’étonner alors d’entendre parler des petits cochons irrévérencieux.
Du 25 au 29 octobre Théâtre Massalia (Friche Belle de Mai) 04 95 04 95 70 www.theatremassalia.com
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VÊTEMENTS ET ACCESSOIRES DE MODE 72 rue Breuteuil 13006 Marseille - Téléphone : 04 91 53 34 26
AGENDA
la conférence
ARABIYETNA LA FAMILLE TOMBOLA
Du 26 octobre au 6 novembre Théâtre de Lenche 04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info
rufus joue les fantaisistes Avec : Rufus
Certains considèrent l’humour comme un genre mineur. Pas Rufus. Les 5 et 6 novembre Théâtre Toursky 0 820 300 033 www.toursky.org
la serva amorosa De Carlo Goldoni Adaptation : Michael Stampe et Christophe Lidon Mise en scène : Christophe Lidon Avec : Clémentine Célarié, Robert Hirsch, Claire Nadeau
Cette comédie “familiale” de la grande époque goldonienne nous entraîne à Vérone chez le vieil Ottavio riche bourgeois qui a épousé en seconde noce une relativement jeune femme à la recherche d’un héritage avantageux. Une servante fidèle fera tout pour déjouer ses plans et faire rendre ses droits au fils proscrit… Du 9 au 20 novembre Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 www.lestheatres.net
Du 11 au 13 Novembre Daki Ling 04 91 33 45 14 www.dakiling.com
La brutalité du hardcore, la précision chirurgicale du progressif et la spontanéité du free jazz… À découvrir.
Un monologue à la première personne pour dire les malheurs d’un homme qui sait qu’il ne sera “pas toujours jeune” et qui tente sincèrement, si tant est que chez Beckett la sincérité soit de règle, de dire la vérité sur son existence… Du 23 au 27 novembre Théâtre du Jeu de Paume 0 820 000 422 www.lestheatres.net
musique andryea triana jazz
Première partie : Lizzy Parks Dans le cadre de Jazz sur la Ville
Une évocation de l’Odyssée d’Ulysse par la famille Tombola qui recrée, à partir des objets de son quotidien, les décors, les océans, les monstres
Le 9 octobre Poste à galène 08 77 44 28 94 www.myspace.com/jazzsurlaville
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métal barré
De Samuel Beckett Mise en scène : Sami Frey Avec : Sami Frey
Écriture et mise en scène : Camille Brunel Avec : Éric Deniaud, Camille Brunel, Aurélien Zouki
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dillinguer escape plan
premier amour
On connaissait Andryea Triana pour ses collaborations avec Bonobo. L’anglaise propose aujourd’hui un superbe album de jazz & soul, nourri au folk Lost where I belong, paru sur le label Ninja Tune, produit par l’inévitable Simon Green (alias Bonobo). En live, c’est encore mieux.
arabiyetna la famille tombola
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qui jalonnent le parcours du héros. Théâtre d’ombres, marionnettes et théâtre d’objets se mêlent, comme les histoires d’ici et d’ailleurs…
© DR
Thomas Blaguernon se trouve sur la scène d’un théâtre. Il a accepté de donner une conférence dans “une entreprise culturelle de l’Etat français” mais avant de commencer il le regrette déjà. “Voilà des lieux où souffle encore l’esprit, se dit on, des lieux où il est permis de réfléchir sur notre condition.” Une erreur fatale.
© Presse Arabiyetna Crédit Giorgio Colombo
Texte : Christophe Pellet Mise en scène : Renaud-Marie Leblanc et Vincent Franchi Grand Prix de littérature dramatique 2009
DILLINGUER ESCAPE PLAN
Le 17 octobre Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com
sexion d’assaut rap
Initialement prévu à l’Espace Julien, le concert a du être délocalisé dans une sale plus grande quelques jours après la mise en vente des billets, qui se sont arrachés. Le Dock va t-il être pris d’assaut ? Le 26 octobre Dock des Suds 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com
agenda
diane reeves
TIKEN JAH FAKOLY
art lyrique
jazz
La diva à la voix d’or trouvera un lieu à sa mesure à l’auditorium du Pharo.
andrea chénier
Opéra en 4 actes d’Umberto Giordano Livret de Luigi Illica Direction musicale : Fabrizio Maria Carminati Mise en scène : Claire Servais Avec : Irène Cerboncini, Eugénie Grünewald, etc. Production de l’opéra de Monte-Carlo
Auditorium du Pharo 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com
christophe maé Il trace enfin sa route à Marseille… Le 12 novembre Le Dôme 04 91 12 21 21
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chanson française
tiken jah fakoly reggae
Dans le cadre du projet “Un concert, une école”, permettant de construire des établissements scolaires en Afrique.
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Le 20 novembre Docks des Suds 04 91 06 33 94 www.lemoulin.org
soprano À l’occasion de la sortie de son nouvel album, La Colombe.
En pleine Terreur, le destin tragique d’un grand poète écartelé entre l’amour et ses idéaux révolutionnaires…
Le 26 novembre Docks des Suds 04 91 06 33 94 www.lemoulin.org
Les 23, 26, 29 septembre et les 2 et 5 octobre Opéra de Marseille 04 91 55 11 10
rap
SOPRANO
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Le 16 novembre Le Dôme 04 91 12 21 21
© DR
Le nouveau show de M, Mister Mystère ou les Saisons de Passage. “Un mélange électrique de rock, de groove et de funk qui se savoure sur scène”, nous dit-on. A vérifier.
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la vie parisienne
Opérette de Jacques Offenbach Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy Adaptation et mise en scène : Alain Sachs Avec : David Alexis, Adrien Biry, Emmanuelle Bougerol, Stéphane Corbin On va “s’en fourrer, fourrer jusque là…” avec ce chef d’œuvre inégalé de l’opéra-bouffe ! Une musique insolente, légère et vive qui nous enchante encore un siècle et demi plus tard. Monté et remonté, remanié et réinterprété maintes et maintes fois, ce spectacle désopilant et cette fois servi par une troupe d’acteurs-chanteurs sachant tout faire… Avec brio. Du 28 septembre au 2 octobre Théâtre du Gymnase 0 820 000 422 www.lestheatres.net
bach - variations goldberg
Piano : Zhu Xiao-Mei
Publiées en 1741 et entourées d’un certain mystère, les Variations Goldberg comptent parmi les plus belles pages de musique pour clavier. Et de musique tout court. Le 12 octobre Grand Théâtre de Provence 04 42 91 69 69 www.grandtheatre.fr
jean-françois zygel - bach to the future
un Bach à la fois moderne et éternel, passionné et passionnant. Le 14 octobre Grand Théâtre de Provence 04 42 91 69 69 www.grandtheatre.fr
gariné
Opéra-bouffe en 3 actes De Dikran Tchouhadjian Livret en français et mise en scène : Gérald Papasian Musique : Dikran Tchouhadjian Avec : Stéphane Malbec-Garcia, Aurore Quintard, etc.
ulysse
Chorégraphie originale : Jean-Claude Gallotta Adaptation chorégraphique : Josette Baïz Musique Originale : Henry Torgue et Serge Houppin Danseurs : Ambroise Allasseur, Arthur Besogne, etc.
Une œuvre injustement méconnue, au croisement de l’Occident et de l’Orient, par un compositeur arménien du XIXe siècle. Les 16 et 17 octobre Théâtre de l’Odéon 04 96 12 52 70 www.marseille.fr
apocalyptica Des Finlandais qui mélangent musique classique et métal… Le 16 octobre Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com
petite messe solennelle
De Rossini Par le Chœur Régional PACA Dirigé par : André Bernard Solistes : Nathalie Négro (piano), Vincent Recolin (harmonium) Dans le cadre du 44e Festival de Musique à Saint-Victor Le 21 octobre Abbaye de Saint Victor 04 91 05 84 48
samson et dalila
Opéra en 3 actes de Camille St-Saëns Livret : Ferdinand Lemaire Direction musicale : Emmanuel Villaume Avec : Olga Borodina, Torsten Kerl, etc.
Il a quitté sa Boîte à musique pour un hommage à Bach… Entouré de cinq claviers, accompagné d’artistes virtuoses et contemporains, JeanFrançois Zygel réinvente et dévoile
danse
Des enfants de 8 à 12 ans évoquent l’univers poétique et ludique d’Ulysse… Impressionnant. Les 7 et 8 octobre Théâtre Gyptis 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com
nuits d’été métamorphoses
Ballet National de Marseille Les Nuits d’été - Création : Thierry Malandain pour le BNM Musique : Hector Berlioz Métamorphoses - Création : Frédéric Flamand Costumes et décors : Humberto et Fernando Campana
Splendeurs orchestrales saisissantes, opulence et sensualité du chant… Tout subjugue et transporte dans ce grand opéra si proche de l’oratorio.
Un programme mixte éclatant réunissant une création du célèbre chorégraphe français néo-classique Thierry Malandain et une pièce emblématique de Frédéric Flamand. Le tout sur la scène de l’opéra…
Les 17, 20, 23 et 26 novembre Opéra de Marseille 04 91 55 11 10
Du 14 au 16 octobre Opéra de Marseille www.ballet-de-marseille.com
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AGENDA
Toujours à l’affût de ce qui construit l’identité, Miguel Gutierrez fait de Last Meadow une exploration de la figure du père, une interrogation sur une certaine mythologie américaine, une mise en danger des artistes face à la puissance de la légende. Les 5 et 6 novembre Pavillon Noir www.preljocaj.org 04 42 93 48 00
le lac des cygnes Ballet en 3 actes Musique : Tchaïkovsky Chorégraphie : Marius Petipa, Lev Ivanov Saint Petersburg Ballet Théâtre
divers fotokino magic week En prélude aux spectacles du Merlan, Fotokino a imaginé une sélection de courts métrages d’hier et d’aujourd’hui sur le thème “Cinéma & Magie”. Du 1er au 9 octobre Le Merlan, Scène Nationale www.merlan.org
my gggeneration
Le 10 novembre Le Dôme 04 91 12 21 21 www.le-dome.com
angelin preljocaj Création 2010
henriette et matisse
Scénographie : Subodh Gupta Chorégraphie : Angelin Preljocaj
Conception générale et chorégraphie : Michel Kelemenis Avec : Lila Abdelmoumène, Cécile Robin-Prévallée, etc. Quatre personnages, l’artiste, le modèle, le pinceau du trait et celui de la couleur, dansent et dessinent les courbes du corps. Sur scène et en mouvements, se développe une histoire ludo-picturale de l’acte de création. Pour jeune public.
miguel gutierrez last meadow
L’histoire d’un âge d’or qui fait toujours rêver : de Bill Haley aux Pink Floyd, de Chuck Berry à Led Zeppelin, en passant par les Beatles, Hendrix, les Who... Ici se croisent le jeu de scène, le son live, la vidéo et le texte porté par les musiciens, enrichi de reportages et de témoignages. Un savant mélange de formes artistiques.
Pièce pour 3 danseurs Chorégraphie : Miguel Gutierrez, Michelle Boulé et Tarek Halaby
Les 21 et 22 octobre Théâtre Gyptis 04 91 11 00 91 www.theatregyptis.com
Les 13 et 14 octobre Théâtre du Jeu de Paume 0 820 000 422 www.lestheatres.net
Création 2009
Le chorégraphe aixois s’est entouré du plasticien indien Subodh Gupta, artiste qui transfigure les objets usuels en objets cultes, de Laurent Garnier, chef de file de la scène électro française, d’Igor Chapurin, étoile montante de la mode russe et d’une troupe constituée pour moitié de danseurs du Ballet Preljocaj et du Bolchoï. Du 17 au 24 novembre Grand Théâtre de Provence 04 42 91 69 69 www.grandtheatre.fr
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Conception et mise en scène : Bernard Colmet Avec : Jean-Luc Di Fraya (batterie et chant) Florian Fusade (guitare et chant), Étienne Jesel (basse et chant), Cyrille Martial (claviers, chant et arrangements) Textes : Dominique Duby, Paul Fructus, Loiseau Arrangements musicaux : Gilles Maugenest, Cyrille Martial Vidéo et son : Pierre Bougourd
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gérard miller : manipulations, mode d’emploi Une conférence censée aider le public à déjouer les manipulations avérées dont il est l’objet au quotidien… Le 18 novembre Espace Julien 04 91 24 34 10 www.espace-julien.com
CrĂŠa : jeremy@juicymouse.com
galeries
expositionse
VERNISSAGes
GALERIES
anna tschopp
Garik Karapetyan Hyperréalismes
Songe d’Icare
Raphaëlle Boutié Irène Desvignes
DUKAN & HOURDEQUIN Olivier Masmonteil
l’entrepôt Brems
ARDITAL
Jean-Marie Sorgue Yvette Poussel Celse
Martin Dupont
Géraldine Gauthier Exposition de Noël
le monticelli
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GALERIES 9 marseille
anna tschopp 197, rue Paradis - 13006 Marseille 04 91 37 70 67 www.anna-tschopp.com
Garik Karapetyan Introspection Du 8 octobre au 6 novembre
Songe d’Icare la Galerie
21, rue Edmond Rostand - 13006 Marseille 04 91 81 76 34 www.songedicarelagalerie.com
Raphaëlle Boutié Du 14 octobre au 6 novembre
Pic 18, acrylique sur toile, 40 x 50 - 2010
Arménien, né et vivant à Erevan, Karapetyan est un artiste issu de l’école russe. Ses traces peintes sur monochromes, caractéristiques de son travail, expriment l’invisible et l’introspection. Karapetyan peint l’esprit…
Hervé Bernard, Jacques Bodin, Ronald Bowen Hyperréalismes Du 19 novembre au 18 décembre A
B
Adjasainte, acrylique sur toile, 97 x 130 cm - 2010
Elle va nous faire découvrir “la force des éléments”. Cette artiste émergente se partage, depuis son atelier de Paris, entre la Bretagne et la Provence, ses deux sources d’inspiration. On retrouve donc dans ses toiles les amples respirations maritimes, les orages, les nuages... Sa peinture, souvent sur larges toiles, est réalisée dans la fièvre et l’urgence, afin de mieux retranscrire la vérité des moments de “captation d’énergie”.
Irène Desvignes Du 24 novembre au 13 janvier 2011 C’est une peinture toute en nuances et retenue. Presque un travail d’aquarelliste… Avec la nature pour cadre et pour thème de prédilection. Une nature habitée par l’Homme. Et la femme, surtout. Aussi, l’artiste donne lustre et poésie, par la grâce de sa palette, à d’humbles témoins de notre quotidien comme… la tomate. Parfois, elle se joue de certaines ombres augustes comme celle d’Ingres. Enfin, ses œuvres sont imprégnées d’une certaine douceur mélancolique, à la manière de Verlaine.
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Fleurs, huile sur toile, 114 x 146 cm - 2009
En réaction à l’art abstrait, ils ont privilégié la figuration. Les critiques leur ont donné le nom d’“hyperréalistes”. À travers une vingtaine de toiles, trois d’entre eux sont ici mis à l’honneur. L’américain Ronald Bowen travaille sur les jeux d’ombres et de lumières. Hervé Bernard peint des scènes ou des vues de Marseille, où il vit. Enfin, le parisien Jacques Bodin, s’intéresse aux chevelures, qu’il représente avec un réalisme inouï. A - Jacques Bodin, De dos XXIII, huile sur toile, 90 x 107 - 2007 B - Hervé Bernard, sans titre, acrylique sur toile, 100 x 50 - 2008 C - Ronald Bowen, Sofa avec guéridon en chrome et miroir, huile sur toile, 120 x 140 - 2010
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GALERIES marseille 8
DUKAN & HOURDEQUIN 83, rue d’Aubagne - 13001 Marseille 06 61 93 49 29 www.dukanhourdequin.com
Olivier Masmonteil
l’entrepôt 13, rue Pastoret - 13006 Marseille 04 91 92 61 81 www.brems.fr
Brems Exposition permanente
Du 20 novembre au 13 janvier 2011 Il est le peintre des paysages. Véritables, avec arbres, ligne d’horizon, vaste ciel ou alors sous-bois et cours d’eau. Une thématique rare dans la peinture actuelle. Dès lors, on a le sentiment, devant ces toiles,
Tores del paine, acrylique et huile sur toile, 230 x 310cm - 2010
de retrouver un lointain pays perdu... Cette année, ses créations ont été acquises par des collections prestigieuses comme la fondation Colas, la fondation Eileen Kaminsky (NY), le ministère des Affaires étrangères et le Frac Haute-Normandie. A voir le samedi de 15h à 19h. Cascade Argentine, acrylique et huile sur toile, 235 x 240cm - 2010
L’envol, 100 x 150 - 2010
Artiste peintre et plasticienne autodidacte, Brems est née en 1966 dans le sud de la France, où elle vit et travaille. Son style peut varier de l’art conceptuel au figuratif, et pour réaliser ses toiles, elle emploie librement différentes techniques. L’opposition des densités confère à ce travail une identité unique. Quand elle créé, un chiffre, une phrase peuvent s’imposer à son esprit, la conduisant de l’abstrait à l’impressionnisme, du coloré au demi-ton ; suivant son inspiration... Massilia 2010, 60 x 180 cm - 2010
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GALERIES 9 aix - marseille
Galerie
Galerie
10, avenue Philippe Solari - 13090 Aix-en-Provence 04 42 28 78 60 www.galerie-ardital.com
263, rue Paradis - 13006 Marseille 04 91 48 79 13 www.galerie-martin-dupont.fr
ARDITAL Hommage à Jean-Marie Sorgue
Martin Dupont Géraldine Gauthier
Du 20 septembre au 6 novembre
Du 25 septembre au 16 octobre
Une expo dans le cadre de l’hommage que rend toute la ville d’Aix à cet artiste unique, décédé cette année. On y verra ses classiques : forteresses, émergences, locomotives… Et aussi des dessins inédits d’apparitions, de petites tailles mais remarquables de finesse.
Yvette Poussel Celse : œuvres récentes Du 23 octobre au 20 novembre
Peintre marseillaise, elle nous présente “un petit monde” où figurent des personnages placés dans des paysages étranges et colorés. Rencontres, départs, attentes, se déroulent dans ces espaces et composent ces tableaux. La singularité des scènes se développe par les jeux de matières, les collages et les transparences de la peinture à l’huile. Vernissage le 30 septembre de 18h30 à 22h.
Exposition de Noël Du 6 novembre au 30 janvier 2011
Sa deuxième exposition chez Ardital après un grand succès il y a deux ans. Yvette propose une sélection de ses dernières œuvres où l’on retrouve toujours les mêmes sujets : les montagnes, les fleurs et les fruits… avec un foisonnement d’idées et avec cette économie de moyens toute japonisante qui caractérise cette poétesse merveilleuse.
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Pour les fêtes, la galerie expose comme chaque année un collectif d’artistes. On pourra découvrir les photos de Marc Chostakoff, les dessins de Yannick Vasuteck, les peintures de Turcof, les tableaux de Valérie Blanchard, les œuvres de Igor Molina, les poteries Ancel, les bijoux de Anne Ricciardi, et encore bien d’autres œuvres d’artistes de la galerie !
GALERIES 9 marseille
le monticelli 34, boulevard Emile Sicard - 13008 Marseille 04 91 29 39 60 valdane.fr
Valdane Exposition permanente
Les comptoirs d’achat d’or AVIGNON-MARSEILLE-PARIS
Pour une rentrée sereine,
Vendez votre or !!!
• Estimations gratuites. • Offres fermes. • Paiement immédiat. Valérie et Danielle sont deux artistes ayant décidé de lier leur créativité. Ensemble, elles deviennent Valdane, nouvelle entité réunissant le savoir faire et l’originalité de chacune des deux amies. Collages et superpositions prennent corps sur ces toiles, toujours atypiques ... Des portraits de femmes entourés de couleurs chaudes, et qui fascinent le spectateur par leur profond regard, exprimant toutes les nuances de l’âme humaine… et même plus.
Les comptoirs d’achat d’or vous accueillent pour tout rachat ou vente d’or : bijoux cassés, pièces ou lingots.
••• Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 18h30 Le samedi de 10h30 à 17h30
MARSEILLE 6, rue Breteuil - 13001 Marseille Tél. 04 91 33 34 34 AVIGNON 96, rue Joseph Vernet - 84000 Avignon Tél. 04 90 82 40 40 PARIS 27, rue du Faubourg Montmartre - 75009 Paris Tél. 01 53 34 64 54 15, rue de la Tour - 75016 Paris Tél. 01 45 25 94 28 104
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www.lecomptoirdelor.com
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Avec une personnalité enthousiaste et motivée par une soif de création intense, travaillant entre Marseille et St Tropez, cette plasticienne décuple son imagination pour composer des œuvres étonnantes et novatrices. Son approche picturale est élégante et résolument “tendance”, mais sans excès, pour faire vivre un rendu raffiné et suggestif. Autodidacte (à 11 ans elle faisait déjà des bandes dessinées), elle travaille avec les mains, le pinceau, le couteau et explore toutes les techniques en utilisant des matériaux peu communs (plâtres, feuilles d’or ou d’argent, cristaux, gels, laques noires…). Ce qui donne à ses œuvres de la consistance et une structure élaborée. Elle s’intéresse au mélange des nuances pour trouver ses propres pigments et apporter sa touche personnelle. Ses toiles sont soutenues par des reliefs et des effets de brillance qu’elle façonnent au sein d’une palette chromatique exploitée avec goût.
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A : REDDY (81 x 100 cm) B : TAMIAMI (81 x 65 cm) C : LUMMUS (81 x 65 cm) D : LAKEVIEW (81 x 65 cm) E : ROYAYL PALM (81 x 65 cm) F : SHERIDAN (81 x 65 cm) G : COLLINS (81 x 65 cm) H : BYRON (81 x 65 cm)
Gisèle Cohen
L’art selon Gisèle Cohen, se décline dans un esprit esthétique et assurément contemporain. Sa démarche, tournée vers une notion où l’esprit, le mystérieux et le corps se conjuguent, se vit à travers ses œuvres. Poussée par l’instinct, elle suit le fil de ses émotions pour tenter de se rapprocher de la réalité sans occulter l’inconscient ni le mystique. Depuis 6 ans, elle peint, toujours à la recherche de sensations nouvelles ; sa philosophie créative étant avant tout de se faire plaisir pour le transmettre au regard des autres. De part son écriture artistique, Gisèle Cohen apporte à ses toiles une dimension d’art décoratif où la notion de “design” se retrouve de par l’attention toute particulière apportée aux encadrements. Elle prône une approche libre et foisonnante, qui est en pleine évolution. À suivre de très près !
Exposition jusqu’au 15 décembre 2010 Galerie ThuilLier - 13, rue de Thorigny - 75003 Paris (Galerie Internationale Art Contemporain - Paris) Gisèle COHEN Peintre Plasticienne c.gisele@orange.fr www.saatchi-gallery.co.uk Cotation 2009 au cours du Marché de l’Art : 1000,00 euro pour un format étalon (10F - 55 x 46 cm). Travaux personnalisés sur commande.
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Photos : Xavier Zimbardo (sauf pages 109, 111 et 119)
VA SA RE LY
LA FONDATION
P O R T FO L IO
L’ouvrage La Fondation Vasarely vient de paraître chez Images en manœuvres éditions. Il est richement illustré, notamment de clichés du photographe Xavier Zimbardo. portfolio.
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Interview - Pierre Vasarely
Le président de la fondation Vasarely nous présente l’œuvre de son grand père et nous fait part de ses projets pour une institution en plein renouveau. de 1981 à 1993) puis de 1997 (décès de Victor Vasarely) à octobre Victor Vasarely est né en 1906 à Pécs 2007 (désignation de Maître Xavier en Hongrie. Il a su saisir les meilleures Huertas, administrateur provisoire). influences de son temps et en restituer Madame Michèle Taburno, épouse en secondes noces de mon père Yvaral, en la quintessence plastique jusqu’à son sa qualité de présidente de l’institution décès à Paris en 1997. Considéré de 1995 à 1997, a mis en place avec la commet le “père de l’op’art” sa renommée sera internationale dans les complicité de “spécialistes - complices” (avocats, notaires et arbitres) une années 60. Les plus grandes galeries procédure arbitrale mettant en vont le représenter, les collections évidence que Victor Vasarely et son publiques et privées du monde entier se l’arrachent. Son œuvre représente épouse auraient empiété sur la quotité disponible dans leurs libéralités. la modernité comme aucun artiste Nonobstant des donations plus jusqu’alors. récentes, la fondation a été vidée de ses Comment est née la fondation collections aliénables et inaliénables, Vasarely ? à l’exception des 44 intégrations Ayant reçu les enseignements du monumentales toujours présentes à Muhely, le Bauhaus hongrois, Aix. Les administrateurs de l’époque, Victor Vasarely gardera toute sa vie sous l’emprise de Mme Taburno, n’ont cette foi politique en un art social rien fait pour s’y opposer. Les suivants ainsi qu’au rôle de l’artiste dans la non plus, d’ailleurs. société. Ayant gagné énormément L’année dernière, vous avez été d’argent tout au long de sa vie de nommé président de la fondation, plasticien, il gratifie la France, sa suivant la volonté de votre grandterre d’accueil, d’une institution père… reconnue d’utilité publique : ce Depuis le 21 juillet 2009 un sera la fondation Vasarely (musée nouveau conseil d’administration didactique de Gordes, 1970 et composé d’administrateurs qualifiés centre architectonique d’Aix-enet de représentants des collectivités Provence, 1976). “Donner à voir” et territoriales et de l’Etat œuvre à mes “transmettre aux générations futures” côtés pour le renouveau de l’institution. seront ses principales maximes. Il Je suis fier de pouvoir remplir ce rôle gratifiera également son pays natal tant souhaité par mes grands-parents. d’importantes donations (musée C’est aussi une lourde Vasarely de Pécs, 1976 et musée responsabilité… Vasarely de Budapest, 1987). C’est effectivement une lourde Vous êtes son petit-fils, l’avez-vous responsabilité que de ranimer cette côtoyé pendant longtemps ? Étiezinstitution d’intérêt général, sans but vous proches ? lucratif, qui a été conçue et financée Mon grand père m’a “formaté” ; par Claire et Victor Vasarely avec “petit Pierre” devra diriger la l’assentiment de leurs deux fils. Ma fondation dès 1970. C’était sa responsabilité est aujourd’hui de certitude, sa volonté. J’avais 10 ans. récupérer, en faveur de l’institution, Jusqu’à son décès j’ai été son principal l’essentiel des œuvres détournées par complice et partenaire de jeux. Ainsi, Michèle Taburno et par ses complices. il n’était pas rare qu’ensemble nous Aujourd’hui, la fondation est en plein jouions aux échecs, au billard et à la renouveau et multiplie les occasions pétanque (voir photos ci-contre ndlr). Pouvez-vous nous rappeler qui était Victor Vasarely ?
la fondation Cselsi de Rome, les associations Seconde Nature, Mim, Acousmonautes et Gamerz... Sans oublier l’axe fort de la médiation culturelle autour de l’éducation artistique. La fondation sera par ailleurs l’invitée d’honneur de la foire Art Elysées, à Paris, du 21 au 25 octobre. Quels sont vos projets à moyen et long terme ?
C’est la réhabilitation de notre bâtiment, la reconstitution des archives et des collections, la réalisation du catalogue raisonné, la collaboration avec les grandes fondations européennes. Bref, un vrai projet scientifique et culturel en adéquation avec les statuts originels de 1971. À ce titre, la fondation a été retenue pour bénéficier du Plan Musée 2011-2013, initié par le ministère de la Culture. Avez-vous déjà commencé à planifier les événements qui rythmeront 2013 ?
Oui, une grande rétrospective Vasarely est notamment prévue pour cette date en collaboration avec les musées de Pécs et Budapest ainsi qu’avec les grandes collections publiques et privées européennes. 2013, c’est également le 40e anniversaire de la pose de la première pierre du centre d’Aix. À cette date Vasarely avait enfoui dans les fondations du bâtiment un parchemin : “Nous serons dignes de Cézanne”. n Propos recueillis par Sandro Piscopo-Reguieg
d’ouvrir ses portes au public… Pourquoi la fondation est-elle restée Depuis le début de l’année, nous en sommeil durant si longtemps ? avons initié une programmation On a parlé de querelles d’héritiers... éclectique et complémentaire autour
La fondation est restée en sommeil de 1990 à 1995 (date de la condamnation pour malversations de Charles Debbasch, ex président de la fondation
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des arts numériques, de la musique contemporaine et de l’architecture, en collaboration avec le festival d’art lyrique, le ballet Preljocaj,
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artek 52, avenue du Prado - 13006 Marseille 04 91 37 31 01 www.artek-cuisines.com ARTEK est le spécialiste de la cuisine contemporaine et design. Dans son espace de 160 m2, situé en plein cœur de Marseille, vous pourrez découvrir les dernières tendances de la cuisine, telles ces façades en verre ou en granit ou ces plans de travail en quartz, verre ou compact stratifié. Une équipe de passionnés d’architecture intérieure y sera à votre écoute et vous accompagnera dans la réalisation de votre projet. Esthétisme et fonctionnalité, deux maîtres mots qui guident ce cuisiniste à découvrir absolument !
j. kieffer optique 21, rue Montgrand - 13006 Marseille - 04 91 33 03 61 Créée en 1955 par Jacques Kieffer, ingénieur opticien, c’est à ce jour l’un des plus anciens magasins d’optique de Marseille. Aujourd’hui dirigé par M. Guy Kieffer, opticien enseignant de prise de mesure à la faculté des Sciences de Marseille, le magasin est réputé pour la qualité de son travail et la compétence de son personnel. Les cas les plus difficiles y sont traités, de la presbytie aux problèmes posturaux ou même la dyslexie, sur simple rendez-vous. Adaptation ESSILOR® VARILUX® garantie à 100% grâce au matériel dernière génération de prise de mesures. Pour les sportifs, vous trouverez : masques de plongée, de ski, lunettes polarisées, et autres équipements spécialisés à votre vue. Kieffer équipe aussi depuis plusieurs années des champions de tir aux pistolets et carabines avec des verres correcteurs adaptés.
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Makaire 2, rue Thiers - 13100 Aix-en-Provence - 04 42 38 19 63 Un espace entièrement consacré à l’univers de l’écriture car Makaire est situé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle ayant abrité une imprimerie, devenue ensuite papeterie et librairie. Les beaux stylos et la maroquinerie ont maintenant pris le relais ; deux univers que Jean-Michel Vadon et son équipe savent accorder avec harmonie dans un luxueux décor. Stylos à plume ou bille des plus grandes marques (Mont blanc, Montegrappa, Cartier… ) entrent en symbiose avec des sous-main, serviettes, portefeuilles ou sacs à main (Mulberry, Il Bisonte, Lupo…). Qualité, sérieux et service, trois mots qui dictent la démarche de Makaire depuis des générations.
Dépôt-vente de luxe Prêt à porter Accessoires, bijoux
Signature 34, rue Espariat - 13100 Aix-en-Provence - 04 42 26 29 85 www.signature-luxe.com Hermès, Chanel, Dior, Vuitton, Lanvin... Ici, les griffes les plus prestigieuses sont représentées. Car Signature est sans nul doute l’adresse incontournable pour les amateurs de vêtements et accessoires de luxe. Ils sont disponibles à la vente, ou en dépôt vente. Signature est en effet une référence dans le haut de gamme, offrant un exceptionnel choix de produits à l’état du neuf dont l’authenticité est garantie. Aussi, dans un cadre convivial, on bénéficie de l’accueil et des conseils de Chantal et Emilie…
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restaurants
Étapes gourmandes
La gourmandise ne connait pas la crise ! Grand établissement gastronomique ou petit resto sympa, le 8e art s’est armé de sa fourchette et a déniché pour vous quelques petites étapes gourmandes à découvrir absolument ! 9 automne 2010
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TRATTORIA DI MARCO 2, rue de la Guirlande 13002 Marseille
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Un resto italien. Un vrai. Nous sommes ici chez Marco, originaire de la côte amalfitaine. En cuisine, ce véritable artisan de la restauration travaille ses produits avec passion. Qualité et authenticité sont ses maîtres mots, et tout ce qui compose la carte est préparé maison : de l’entrée au dessert, en passant bien évidemment par les gnocchi, ravioli, cannelloni... sans oublier le pain. Sa cuisine est un savant mélange entre tradition et créativité. Tradition, car Marco applique les secrets de préparation de “la mamma” qu’il regardait attentivement cuisiner durant son enfance. Création car il aime apporter sa touche personnelle, imaginer de nouvelles recettes, si bien qu’à la trattoria, il y a des plats qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Citons par exemple, les raviolis “à la Flora”, (du nom de son épouse), aux aubergines, viande hachée et mozza fumée ; les pates “à la Luigi”, avec clovisses, giroles, tomates sèches et roquette ; ou les “penne de la trattoria”, à la sauce bolognaise, jambon cru, aubergines, et une gouttelette de crème fraiche. De quoi venir, et revenir, encore et encore, pour goûter à toutes les subtilités des recettes de Marco. On sera agréablement reçu par Céline, la “directrice”, qui manage son équipe avec talent et professionnalisme. Et on savourera la vue sur Notre-Dame de la Garde, le Vieux-Port et le ferry boat, agréablement installé sur la terrasse de cet établissement idéalement situé place Bargemon, à deux pas de la mairie. Ah, une dernière chose. Chez Marco, c’est pas Mac Do. Donc n’espérez pas être servi en cinq minutes. La qualité, ça se mérite.
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92-94, Quai du Port - 13002 Marseille 04 91 91 26 26 Saluons l’ouverture de La Madone, où l’on déguste une délicieuse cuisine italienne et provençale depuis cet été. Ici, l’ardoise est remise à jour chaque semaine, produits frais oblige. Car Marc Bricotin et Alex Orinier aiment gâter leur clientèle, en renouvelant régulièrement les saveurs. La Madone a déjà ses spécialités comme les linguine alle vongole, les spaghetti aux gambas, l’aubergine à la parmesane ou la fameuse scalopina façon Madone, que vous nous laissons le soin de découvrir. Aussi, la cave riche d’une vingtaine de référence propose des vins corses, italiens et provençaux. Enfin, à La Madone, on déjeune sous l’œil de la Bonne Mère. L’établissement est en effet situé sur le Quai du Port, pile dans l’axe de Notre-Dame de la Garde…
122, rue du Vallon des Auffes - 13007 Marseille 04 91 31 51 64 - www.lecafedesarts.net Le Café des arts, c’est une cuisine provençale à mi-chemin entre cuisine gastronomique et traditionnelle. Nous sommes chez George Jacomino, qui tient cet établissement avec passion depuis seize ans. Et on vient de loin pour goûter quelques-unes de ses spécialités comme les Saint Jacques juste poêlées à la sauce aux truffes, le magret de canard aux figues, ou la lotte safranée accompagnée de pâtes fraîches. Les poissons sont grillés au feu de bois, devant vos yeux, comme la viande, en provenance d’Argentine, permettant au Café des arts de servir l’une des meilleures entrecôtes de Marseille. Enfin, dans la cave riche de 80 références, les vins français côtoient ceux du Chili et d’Argentine. Idéal pour accompagner l’entrecôte.
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coquillages henrY
gelina café
21, avenue de Saint Julien - Saint Barnabé 13012 Marseille 04 91 85 16 37 Adresse incontournable de Marseille depuis 50 ans, Les Coquillages Henry ont ouvert depuis peu un espace dégustation à quelques mètres de leur point de vente. Dans un cadre cosy et raffiné, vous pourrez créer vos plateaux de coquillages selon vos envies où vous laissez tenter par les assiettes composés de produits de la mer cuits. Pour accompagner au mieux vos déjeuners et vos dîners, les vins ont été sélectionnés avec une attention toute particulière, et ne terminez pas votre escapade gourmande sans un dessert, tous de fabrication artisanale. Ouvert du mardi au samedi (midi et soir) et dimanche midi Exposition permanente de peintures
277, rue Paradis - 13008 Marseille 04 91 53 33 81 C’est une nouvelle brasserie ayant ouvert ses portes depuis quelques semaines à la rue Paradis. L’ambiance y est chaleureuse, et surtout, on y mange bien. Détail d’importance : salade ou sandwich, tout est fait maison ! On peut aussi déguster tortillas, pizzas ou simplement boire un verre... La déco de l’établissement, design et moderne, évoque l’Italie (Vespa, Don Corleone, etc.). Gelina, c’est en effet un clin d’oeil à un lieu napolitain... Retransmission de matchs Dégustation sur place ou à emporter
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fonfon
la ROTONDe
140, Vallon des Auffes - 13007 Marseille 04 91 52 14 38 Envie d’une bonne bouillabaisse ou d’un poisson à l’argile ? Depuis trois générations, le restaurant Fonfon vous accueille chaleureusement dans le typique port de pêche du Vallon des Auffes et vous propose une cuisine méditerranéenne inventive et colorée, aux saveurs d’huile d’olive, de tomates et d’ail. Vous aurez aussi peut-être l’occasion d’y croiser quelques unes des nombreuses personnalités déjà séduites par l’établissement telles Zazie, Florent Pagny ou Claude Brasseur. Car depuis 1952, tous les amateurs de bonne cuisine provençale se retrouvent chez Fonfon…
2a, place Jeanne d’Arc - 13100 Aix-en-Provence 04 42 91 61 70 - www.larotonde-aix.com Mythique. Cette brasserie ouverte en 1963 peut être considérée comme l’un des monuments de la ville aux 100 fontaines. Elle fait d’ailleurs face à celle du Cours Mirabeau, sa terrasse à l’ombre des platanes étant certainement l’une des plus belles d’Aix. Dans les salons au décor “contemporain baroque” dominent le chêne noirci, l’ardoise, le bois africain, le lin... Les esthètes seront comblés. La restauration vous offrira le choix entre cuisine du monde ou mets typiquement français. Enfin, La Rotonde, c’est aussi un “before” très apprécié des amateurs de musique house ou electro, un DJ officiant 5 soirs par semaine dans l’espace lounge. Entre tradition et modernité, voilà un lieu d’histoire qui sait être branché.
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le péron
restaurant michel
56, Corniche Kennedy - 13007 Marseille 04 91 52 15 22 Là, nous avons affaire à une véritable institution datant de 1880 ! Depuis la réouverture en 2001 avec une décoration très années 40 (teck, cuivres, acajou et marbre), Peron est resté un lieu d’exception que l’on savoure de génération en génération. Le point fort étant évidemment une vue merveilleuse sur la baie. L’endroit romantique par définition. La carte, haut de gamme, fait évidemment la part belle aux poissons. Un établissement étoilé au guide Michelin en 2008.
6, rue des Catalans - 13007 Marseille 04 91 52 30 63 Où manger une bouillabaisse vraiment authentique ? Question sensible à Marseille, à laquelle 8e art vous répondra sans aucune hésitation : chez Michel ! Sur la rue des Catalans, en face du cercle des nageurs, ce restaurant a été créé en 1946 par Michel Visciano. Depuis 3 générations, la famille Visciano perpétue ainsi la tradition des bons petits plats à base de poisson. Le secret de cette longévité exceptionnelle ? “Amabilité, savoir recevoir et... poisson frais !” selon Michelle Visciano elle-même, héritière des secrets de fabrication d’une cuisine qu’on peut, pour une fois, qualifier sans crainte de vraiment “familiale”.
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le sixième sens
l’artmonia
23, avenue de Corinthe - 13006 Marseille 04 91 41 51 06 - www.lesixiemesens.com Ici, tous nos sens sont mis à contribution : la vue, c’est la déco très design ; l’ouïe et le toucher, c’est la musique et la danse dans une ambiance “after work”, les jeudis, vendredis et samedis soir ; le goût et l’odorat, c’est bien évidemment la restauration midi et soir avec plats du jour et spécialités maison comme la “Parillada du sixième sens”, une plancha de plusieurs poissons et crustacés. La nouveauté, c’est le “snacking élaboré” le midi : salades, steak frites, omelettes ou pizzas, des produits plus simples, à grignoter rapidement si vous êtes pressés. Mais dans ce cas, votre intuition vous poussera à vite revenir au sixième sens.
67, rue Sainte - 13001 Marseille 04 91 33 01 69 Monia et son équipe animent avec beaucoup de bonheur ce petit restaurant qui fleure bon le goût des bonnes choses. Elle l’a voulu chaleureux et agréable pour vous recevoir comme des amis. En famille, entre amis ou en couple, on y découvre sa carte qui explore une cuisine tendance raffinée. Pour les repas de groupes d’affaires, ou tout autre événement, elle composera avec plaisir un menu de saison en fonction de vos envies que vous pourrez apprécier dans une ambiance musicale.
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Photos : G. Dussart / Rapho
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L A N C E L . C O M
39 rue Paradis - Marseille