Ont du talent 74

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démoàcroquer acrylique/huile

Un printemps

éclatant DÉMO, TEXTE ET PHOTOS : DE JEAN-MARC JANIACZYK.

La nature s’éveille, les prairies grasses s’épanouissent, offrant au peintre de beaux contrastes : à l’huile au couteau , des couleurs vives et une pâte généreuse exhaltent l’abondance des pêchers en fleurs.

Plus de démos sur son site : http://jean-marc.janiaczyk.pagesperso-orange.fr/

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Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012

Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012

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démoàcroquer LA PALETTE Blanc de titane

Bleu turquoise phtalo

déborder un peu sur le dessin évite de laisser apparaître des parties de toile vierge.

Bleu céruléum

Bleu de phtalo

Jaune Sahara

Ocre jaune

Citron de chrome

Vert émeraude

Vert anglais n°3

Vert de vessie

Vert anglais n°5

Violet de cobalt

Terre de Sienne brûlée

Garance rose

LE MATÉRIEL

➔ Toile 10 F (55 x 46 cm). ➔ Peinture acrylique (blanc et bleu céruléum) ➔ Peinture à l’huile ➔ Trois couteaux Sennelier : petit 1008, moyen 1020 et grand 1108 ou tout autre marque). ➔ Crayon HB ➔ Essuie-tout

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Pour les troncs et l’herbe, je pose au petit couteau des touches horizontales de jaune citron, que j’éclaircis çà et là avec un peu de blanc de titane (lire encadré p. 21). Vers la base des arbres, je mélange le vert anglais n°5 au jaune citron. Je déborde un peu sur les troncs sans pour autant les couvrir :

J’ai dessiné au crayon HB les arbres, le feuillage, et les ombres portées, sans trop de détails. Le modèle me donne la composition et la perspective, ensuite je me détache complètement de celui-ci, pour interpréter ce paysage selon mon inspiration.

La lumière vient de droite : je vais donc peindre le côté gauche des troncs avec une couleur foncée. Toujours avec le

Je commence par peindre le ciel, avec un mélange de bleu céruléum et de blanc de titane : j’utilise

petit couteau mais verticalement, je pose un mélange de terre de Sienne brûlée et d’un peu de violet de cobalt. Je l’applique de l’extérieur vers l’intérieur des troncs et des branches. Pour la partie éclairée : mélange d’ocre jaune et de terre de Sienne brûlée ; pour les accents lumineux : un mélange de blanc et d’ocre jaune.

une peinture acrylique, afin d’avoir un ciel complètement sec, avant de poursuivre ensuite à la peinture à l’huile. Il est tout à fait possible de peindre à l’huile sur l’acrylique et inversement, à la seule et unique condition, que la couche sousjacente soit parfaitement sèche.

Pour aller un peu plus vite, j’utilise un pinceau fin pour représenter les plus fines branches et ceci avec mon mélange de terre de Sienne brûlée et de violet de cobalt. Je dépose avec la pointe du couteau moyen, des touches plus épaisses d’un mélange foncé de garance rose, et d’un peu de violet de cobalt.

Je peins ensuite l’arrière-plan avec un mélange de bleu turquoise phtalo et de blanc de titane, avec le petit couteau. Puis par quelques touches verticales, j’applique un vert émeraude, et pour donner une troisième nuance de vert, je choisis un vert anglais : ces deux

couleurs sont utilisées pures. Appliquées dans le frais, elles se mélangent sur la toile, et permettent de nuancer l’arrière-plan.

J’utilise souvent les couleurs pures ou en mélanges très simples : trois couleurs maximum. Pour suggérer les fleurs des pêchers, je peins le fond en une fine couche d’un mélange de garance rose et de blanc de titane avec le couteau moyen. Puis pour foncer un peu ce mélange à la base, j’ajoute une très petite quantité de violet de cobalt à mon mélange.

Je prépare généreusement un mélange clair de garance et de blanc, dont je prélève une partie que j’éclaircis à nouveau sur la palette. Avec la pointe du couteau moyen, je dépose minutieusement de petites touches de rose clair. Vous devrez très souvent prélever de la couleur sur votre palette : en effet une pointe de mélange correspondra sur la toile à seulement trois ou quatre touches.

J’ai terminé les fleurs des pêchers et ajouté quelques touches de vert anglais mêlé à un peu de blanc, pour les feuilles naissantes. Je dépose à la base des arbres un vert de vessie pur, puis, en tenant mmon couteau verticalement, je peins l’herbe à l’ombre du verger au vert anglais qui se mélange sur la toile avec le vert de vessie.

TECHNIQUE

HUILE, ACRYLIQUE ET COUTEAU Il est tout à fait possible de peindre à l’huile sur l’acrylique et inversement, tant que vous travaillez sur une couche parfaitement sèche. L’acrylique permet d’obtenir un fond coloré, ou comme ici un ciel sec, afin de pouvoir superposer une couche d’huile frais sur sec, en évitant le mélange des couleurs. Cependant cela n’est pas une nécessité absolue (lire l’encadré p. 20). J’ai peint le ciel avec le grand couteau (1108) : bien utile pour peindre de grandes surfaces, il permet de faire des aplats très mince (lire l’encadré p. 21))

Pour nuancer la prairie, je joue avec le jaune Sahara, le vert anglais et le blanc, le vert et un peu de bleu… Laissez parler votre inspiration ! J’ajoute au tout premier plan quelques touches de blanc pur de bleu et éclairci de blanc, pour donner suggérer des fleurs.

ŒUVRE TERMINÉE


démoàcroquer acrylique/huile

Touches et

tenue du couteau

Superposition des couches au couteau

J’utilise deux couleurs : le jaune de Naples et le bleu de phtalo éclairci avec un peu de blanc. Les photographies ont été prises avec une lumière directe et rasante afin, d’apprécier au mieux l’empâtement. À gauche avec le couteau moyen je dépose une quantité épaisse de jaune, à droite une couche fine.

Je prélève une grosse quantité de bleu avec l’arête droite du couteau, ici la photographie montre la partie postérieure de ce dernier.

Je prélève avec l’arête droite de mon grand couteau un bourrelet de peinture. Je dépose en larges mouvements légèrement circulaires une fine couche de peinture : cela donne de superbes aplats, idéals notamment pour peindre un ciel.

Je prends du jaune avec le petit couteau. Par petites touches horizontales, et de haut en bas, je dépose la peinture : cette touche structure la matière et permet de jouer avec la lumière.

En tenant mon couteau verticalement, je structure la matière pour donner une impression de longs feuillages ou d’herbes.

Cette partie vous indique la marche à suivre pour remplir une forme, par exemple un tronc d’arbre. Le jaune est prélevé avec l’arête droite du couteau puis déposer en faisant glisser le couteau de la limite externe de votre dessin vers l’intérieur.

Pour superposer plusieurs couches sur la toile sans les mélanger, les couches doivent être de plus en plus épaisses : il vaut donc mieux commencer par une couche fine. Je fais glisser légèrement mon couteau de haut en bas sur la couche fine de droite, les couleurs se superposent. Sur la couche épaisse de gauche, je fais l’inverse avec une très petite quantité de bleu. Les couleurs se fondent, cela peut être utile pour nuancer une couleur ou un aplat directement sur la toile. De la pointe du couteau, je fonds les deux couleurs par petites touches verticales du haut vers le bas.

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J’ajoute une couleur plus foncée (bleu phtalo pur) et je fonds à nouveau les couleurs. Ces petites touches verticales posées de la pointe du couteau donnent de la texture au dessin, évoquant une écorce d’arbre.

Ici, je fais de même avec l’arête gauche du couteau, pour poser le bleu phtalo éclairci avec du blanc de titane.

Si vous préférez un effet plus lisse, procédez de la même manière avec vos deux, trois ou quatre couleurs, mais finissez par lisser, en un seul passage du haut vers le bas, avec l’arête du couteau. S’il vous faut faire un autre passage, n’oubliez pas de nettoyer la lame avec une feuille d’essuie tout .

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