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Noémia, ultra-traileuse à 60 ans

Elle a commencé à courir à 50 ans, dix ans plus tard, elle se prépare pour prendre le départ de l’UTMB. Noémia est passé du marathon au trail pour le plaisir. Aujourd’hui elle partage cette activité en famille, ce qui la pousse à se lancer des défis toujours plus fous !

Propos recueillis par Anne Odru

Comment en êtes-vous venue au trail ? J’ai commencé par faire du sport en salle, puis j’ai souffert d’une calcification à l’épaule. J’ai donc arrêté, mais la douleur se faisait aussi ressentir la nuit, m’empêchant de dormir, et c’est comme ça que je me suis mise à aller courir, pour occuper mes matinées plutôt que d’attendre au lit. Il faut savoir qu’avant cela, je détestais la course à pied, je ne comprenais pas l’intérêt. Mais c’est très vite devenu une activité familiale, mon fils aîné, puis mon mari sont venus m’accompagner et on a décidé de s’inscrire sur le marathon de Paris. Tout cela s’est passé l’année de mes 50 ans, ce n’était pas facile, mais je l’ai fait ! J’ai mis un mois à m’en remettre… Puis je me suis inscrite sur un premier trail, ça m’a beaucoup plu car on est dans la nature et on ne court pas tout le temps, c’est agréable de ralentir pour marcher, et l’ambiance est très sympa.

Qu’est-ce qui vous motive à courir des trails ? Il y a une grande solidarité sur les trails, on peut faire des rencontres, discuter, il y a moins d’esprit de compétition que sur les courses sur route, en tout cas à mon niveau. On a tous le même but, franchir la ligne d’arrivée, peu importe l’âge ou la condition physique. J’ai un ami aveugle qui court avec nous, c’est très convivial.

Pourquoi avez-vous décidé de faire l’UTMB cette année ? Avec mon fils, nous nous sommes mis à faire des trails de plus en plus longs. On partait en week-end en famille pour faire des courses, puis des amis se sont mis à faire des trails avec nous, ce qui nous permettait de nous retrouver alors qu’on ne se voyait pas souvent avant. Les trails que nous choisissions étaient de plus en plus difficiles, d’un niveau suffisamment élevé pour se préparer pour l’UTMB, nous avons donc décidé de nous lancer. Et puis, si je ne le fais pas maintenant, pour mes 60 ans, je ne le ferai jamais ! Ça m’aide aussi à passer la décennie plus facilement, car je fais quelque chose hors du commun. De plus, j’ai décidé de courir pour une association (Mali-Médicaments), ce qui donne une autre dimension à la course, même si je ressens plus de pression car il faut absolument que je réussisse…

Comment gérez-vous votre préparation ? Je m’entraîne cinq fois par semaine. Je vais au travail en courant 2 jours par semaine, ça me fait déjà 1 heure de footing par trajet, donc 4 heures par semaine, et je fais une grosse sortie le week-end. En règle générale, je fais plus de 60 kilomètres par semaine. J’ai tendance à suivre des plans d’entraînement que je trouve dans des magazines, ça m’aide à y voir plus clair, mais je n’ai pas de coach. Côté nutrition, je ne fais rien de spécial. Je mange relativement sainement et n’abuse de rien, ce qui me va très bien. Je ne me vois pas m’infliger des contraintes à ce niveau-là à 60 ans…

Ressentez-vous des bienfaits sur votre quotidien ? Oui, ça me maintient en forme et mes muscles se relâchent moins avec l’âge. Ça me fait du bien, surtout quand j’arrête et que je ressens le bien-être d’avoir fait quelque chose de bon pour moi. Et puis, ça me fait voyager en famille, avec mon mari nous organisons notre temps en fonction de nos courses et de nos entraînements, ça nous permet de retrouver une complicité après plus de trente-cinq ans de mariage !

Quel est votre objectif sur l’UTMB ? Je n’ai pas d’objectif de chrono, juste de franchir la ligne d’arrivée. Je vais essayer d’être la plus régulière possible sans trop m’arrêter aux ravitaillements ni dormir, je me suis déjà testée et je sais que je peux le faire juste avec des pauses de quelques minutes. Il faut que je fasse attention à ne pas perdre de temps. Je ne vais pas pouvoir courir avec mon mari, car nous n’avons pas le même rythme, mais on se retrouvera à l’arrivée ! Et si tout se passe bien, je prendrai un peu de repos après… avant de tenter la Diagonale des Fous ! ✱

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