TravelStyle & Life N°2

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Travel

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N° 02 - Septembre - Octobre - Novembre 2012

Un autre regard sur…

L’île Maurice

So “british”, so “vieille France” L’un des plus beaux parc d’hôtels du monde Traditions créoles et indiennes Une mode cashmere très stylée

TRAVEL I STYLE & Life Azzaro et vous : 01 55 62 24 99

STYLE & Life

N°2 Septembre 2012 Secrets de week-ends Echappée-libre à Berlin, capitale “alternative”, artiste et mémorielle

Visas pour… Vibrante Salvador de Bahia, centre du black Brésil L’étrange Désert blanc en Egypte En Guyane, sur les fleuves de la forêt amazonienne

Port-folio

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Ambiance crépusculaire des icebergs tabulaires de l’Arctique

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Tranquillité d‘esprit

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une touche d‘humour.


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TRAVEL I STYLE & Life LE TEAM TRAVEL STYLE & LIFE I Patrice Fleurent Journaliste voyageur, il a réalisé notre dossier Un autre regard sur… L’île Maurice.

I Louis Dorian Journaliste spécialisé dans le tourisme, il a testé pour TS&L un circuit sur les fleuves de Guyane.

I Maud Charton Journaliste, photographe, Maud est allée à New Delhi, à Salvador de Bahia, dans le Désert blanc égyptien.

I Patrick Lopez et Laurent Serfati Le Directeur de la rédaction du Quotidien du tourisme et le Rédacteur en chef du site Easy Voyages nous font l’amitié chacun d’une chronique.

I Massimo Gerevini Quand il ne joue pas du rock dans un orchestre vintage, il assure la réalisation graphique de votre magazine avec le talent d’un riff de Keith Richard. I Nicole Cornuz-Langlois Elle fut journaliste cinéma. Elle se sacrifie aujourd’hui dans la découverte des nouvelles adresses où déjeuner ou dîner. I Guillaume Fedou Il tient notre rubrique « Musiques du monde ». à l’écoute des sons de la forêt amazonienne dans ce numéro. I William Niamiah Il aime bien les autos et adore en parler.

I Eric Delvaux Journaliste de radio (France Inter), il écrit la chronique paradoxale No Style, la liste (à suivre) des comportements discutables. I Djemila Khelfa Blogueuse de mode, elle choisit pour nous les stylistes de talent.

REDACTION WEB I Eric Hiller Âme du site web de TS&L qu’il alimente en vidéos et articles inédits fournis par toute la rédaction.

I Aurore Lucas Elle a photographié la mode A l’île Maurice. « Le moment est un fil de lumière » dit-elle.

Vive les numéros 2 ! Un numéro 1, c’est une proposition. Une bouteille jetée à la mer. Combien s’en saisiront et liront le billet qu’elle contient ? C’est aussi une première mise en forme de l’idée de magazine qu’on a en tête, plus qu’une esquisse mais pas encore un chef d’œuvre de la maturité. A peine est-il sorti qu’on n’en voit que les défauts. Les coquilles invisibles pendant le bouclage deviennent comme des gros boutons sur le nez au milieu des pages. Il est vrai aussi que notre numéro 1 était en même temps un numéro zéro. Pas les moyens de tester le bébé pendant des mois sur des panels de lecteurs potentiels. Pas d’affichage des pages sur des murs pour éventuellement les refaire une fois, deux fois, dix fois… parce qu’on n’a ni le temps ni l’argent. Non, nous, ce magazine, il était dans nos têtes. Ce n’est pas un investissement mais un besoin de faire le magazine de voyages qu’on a nous-mêmes envie de feuilleter. Petite équipe, petits moyens, mais grandes idées, grande ambition et grande exigence. Le numéro 2, c’est une confirmation. A vous lecteurs de notre numéro 1, et à beaucoup d’autres que nous espérons, de le concrétiser. Vos réflexions et les nôtres nous ont conduit à opérer quelques retouches pour mieux marquer son rythme rédactionnel, mieux souligner les changements de séquences. A vous de jouer. Nous, nous réfléchissons déjà au numéro 3.

LES FONDATEuRS DE TRAVEL STYLE & LIFE

I Joey Niclès Notre photographe mauricien connaît tout le monde sur son île.

I Didier Bahers et Dominique Bouchet

www.travelstyle.fr TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Port folio

L’ARCTIQUE

Ligne brisée d’une faille de glaces

Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

I P 122 ARCTIQUE

Il a navigué sur Tara de 2007 à 2011. Journaliste-photographe embarqué pour des expéditions scientifiques en Arctique et Antarctique. Il en est revenu avec un magnifique travail photographique en noir et blanc. Des expos, un livre. Vincent Hilaire nous a confié quelques unes de ses impressionnantes photos.

Échappée monument LA SALINE ROYALE D’ARC

ET SENANS

Un livre

« Nuit polaire, été austral, carnet des pôles » Par Vincent Hilaire. Préface d’Isabelle Autissier Edition Magellan et cie. 122

Dormir chez Claude-Nicolas Ledoux Une échappée dans le temps. Bienvenue au Siècle des Lumières dans l’œuvre maîtresse de son architecte visionnaire, Claude-Nicolas Ledoux, pour un week-end très patrimoine, belles pierres, musées, expositions… Mais pas que… La région a aussi de belles ressources gastronomiques et vinicoles.

Texte et photos : Dominique Bouchet

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ap à l’est. Direction la Franche— Comté, aux marches du pays, face à la Suisse, dans ce Jura qui dans mon souvenir d’écolier est juste un grand croissant sur la carte, sous la grosse tâche qui représente les Vosges. Avouons-le, sauf à être amateur de ski de fond, où à faire partie de la confrérie des amis du vin jaune que certains ne se contentent pas d’utiliser en cuisine mais dégustent avec un grand plaisir, on ne pense pas spontanément à en faire

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une destination de week-end. Que les Franc-comtois nous pardonne ce préjugé de Parisien snob. Ce n’est qu’à nous qu’il fait du mal. Et cette échappée pour découvrir, enfin, la Saline Royale d’Arc et Senans a bien remis les choses à leur juste place. Y compris d’ailleurs pour le vin jaune au goût si particulier mais dont on commence maintenant à comprendre la haute réputation après une initiation sur le terrain où l’on a appris à apprécier ses saveurs minérales. La Saline Royale. Le nom fait rêver. Il pose l’endroit comme un lieu prestigieux. Un de ces lieux de mémoire de la gloire passée. L’un des 1001 lieux qu’il faut avoir vu dans sa vie. Elle est d’ailleurs classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982. C’est dire que nous avons quand même perdu beaucoup de temps pour aller la découvrir. Quoiqu’il soit possible qu’on ait eu raison d’attendre un peu vu tout le travail qu’a fait le département du Doubs pour la réhabiliter et y implanter notamment une >

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I P 40 ARC-ET-SENANS

Visa pour

LA GUYANE

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En remontant le fleuve … Naviguer sur ses fleuves, le Kourou, le Maroni, au cœur de la forêt amazonienne est une decouverte inoubliable qui fait de la Guyane une nouvelle destination elue par les passionnes du tourisme vert. Tout amateur de sensations nouvelles y trouvera largement son compte.

Texte : Louis Dorian Photos : Joey Nicles

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a Guyane est bonne à qui sait la prendre. Son soleil est haut, ses eaux généreuses, sa forêt est riche, son aventure est carrement spatiale. Son carnaval qui est l un des plus fou, fou, fou au monde (du 12 janvier au 13 février 2013), ses touloulous endiablés mais tellement élégants, son paradis des îles du Salut, sa capitale Cayenne légèrement assoupie et ses camps de repos avec carbets et hamacs confortablement nichés le long des fleuves, autant d’attraits >

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01 > Elis atimus pulvis verat, nocuric ularis eressimo conscip teatratura 02 > Elis atimus pulvis verat, nocuric ularis eressimo conscip teatratura omponia 03 > Elis atimus pulvis verat,nocuriculariseressimo conscipteatraturaomponia 04 > Elis atimus pulvis 03

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I P 106 GUYANE

Visa pour

LE BRÉSIL

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La plus africaine des villes brésiliennes vit au rythme de la samba, du Candomblé et de la capoeira. Pleine d’allégresse. Sa longue baie rivalise avec celle de Rio. Son métissage, sa douceur de vivre, ses cultes et ses contrastes en font l’une des plus belles destinations du pays. Son âme, dit-on.

01 > Rue principale du Pelourinho et ses façades coloniales 02 > Les ruelles touristiques et animées du Pelourinho 03 > Eglise Sao Francisco dont l’intérieur serait couvert de 500kg d’or

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Texte et Photos : Maud Charton

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Good vibrations à Salvador de Bahia

I P 120 BRÉSIL

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ette année, Salvador de Bahia, première capitale et troisième ville du Brésil, célèbre le centenaire de la naissance de son plus grand écrivain : Jorge Amado. Quelques jours avant notre départ, sa petite-fille, Cécilia, présente son premier long métrage pour le Festival du Film Brésilien à Paris. Capitaines des sables, adapté de l’œuvre éponyme de son grand-père, nous entraine dans les entrepôts abandonnés de Salvador de Bahia où des dizaines de gamins des rues vivent en marge de la société, sales et affamés. Jurons, prostituées, mauvais coups, poésie nostalgique, capoeira et rituels africains, nous >

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Texte : Dominique Bouchet

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ara, goélette polaire. Un extraordinaire bateau d’exploration des zones polaires. D’abord avec Jean-Louis Etienne sous le nom d’Antarctica, puis depuis 7 ans, devenu Tara à l’initiative d’Agnè B et Etienne Bourgois, pour des missions scientifiques d’observation au Groënland, en Antarctique, en Patagonie, en Géorgie du sud, en Arctique. Pour l’expédition Tara Arctic, la goélette a dérivé sur l’océan Arctique pendant plus d’un an et demi. Sa coque arrondie et plate lui a permis de résister aux pressions extrêmes de la banquise et, prisonnière des glaces, de se laisser porter par elle. Journaliste avant tout d’images, ancien de France 3 en ré-

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01 > Vincent Hilaire

gions, et passionné de mer et d’exploration, Vincent Hilaire tient pour une des grandes chances de sa vie d’avoir pu embarquer sur Tara pour une de ces expéditions polaires dont il a toujours rêvé. Il en rapporté ces images en noir et blanc. Ambiance dérangeante, d’un esthétisme minimaliste avec ces formes épurées à l’extrême des icebergs tabulaires. Une beauté menacée. Les gris crépusculaires des photos de Vincent Hilaire l’annoncent sans équivoque. TIS&L

Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

L’extrême force de la banquise

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Échappée Capitales

I P 32 BERLIN À la découverte de la capitale allemande

Pour un long week-end alternatif et historique Une valse d’expositions pour les 150 printemps de Gustav Klimt.

Le peintre qui révolutionna le milieu artistique viennois à l’aube du 20e siècle fête son 150e anniversaire en en grande pompe cette année. Avec dix expositions dans ses musées, c’est toute la ville qui rend hommage à Gustav Klimt. Toiles, dessins, croquis, photos, près de 800 travaux de Klimt sont exposés à Vienne cette année. Du jamais vu !

Texte et Photos : Maud Charton 32

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N’

aurait-on plus le moindre frisson en s’arrêtant devant l’œuvre la plus emblématique du Génie viennois ? Visiblement, les déclinaisons nauséeuses du Baiser sur une infinité de tasses à café, parapluies, dessous de verre et désormais fabuleux petits manteaux pour chiens n’ont pas encore eu raison de cette icône dorée. Au détour d’une des nombreuses salles du palais du Belvédère supérieur, un mystère condamne presqu’infatigablement le visiteur au

sur une infinité de tasses à café, parapluies, dessous de verre et désormais fabuleux petits manteaux pour chiens n’ont pas encore eu raison de cette icône dorée. Au détour d’une des nombreuses salles du palais du Belvédère supérieur, un mystère condamne presqu’infatigablement le visiteur au banc qui lui fait face. Enfants électrisés, amateurs de passage, passionnés en pèlerinage, tout le monde s’offre une communion silencieuse devant Le Baiser, encastré dans son cube >

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Visa pour

L’EGYPTE

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L’étrange Désert Blanc A 550 kilomètres à l’ouest du Caire, entre les oasis de Baharya et Farafra, s’étend le 26ème parc national égyptien : le Désert Blanc. Connu pour son paysage parsemé d’étranges formations calcaire qui surgissent du sable blond sur 110 kilomètres, il est un lieu propice à la randonnée mais aussi à la contemplation. Texte et Photos : Maud Charton 94

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n dessert blanc. Parsemé de meringues préhistoriques. Un échantillon lunaire. Fendre pour la première fois ce petit bout du désert Libyque est un moment unique. Après quelques heures de route, d’étranges formations de calcaire apparues il y a plusieurs millions d’années surgissent et propulsent le voyageur à des années lumières de paysages connus. Irréel. Ici, dans l’oasis de Farafra, un

01 > Des formations calcaires vieilles de plusieurs millions d’années. 02 > Les formes spectaculaires de ces blocs de craie font du Désert Blanc un endroit magique.

curieux voyage se prolonge, de part et d’autre du ruban asphalté reliant Bahariya à la ville de Qasr el Farafra. On croit voir de l’eau briller au loin. Illusoire dans un désert qui ne reçoit que cinq millimètres de pluie chaque année. C’est en réalité la calcite qui cligne au soleil dans l’arche de la Montagne de Cristal. Le désert blanc invente aussi ses mirages. La nuit >

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I P 94 EGYPTE

Visa pour

L’INDE

Delhi dans la fusion des époques Pollution, misère, 17 millions d’habitants, 1500 kilomètres carrés, système discriminant des castes toujours en place, bazars grouillants, embouteillages faramineux, à première vue Delhi a plus l’allure d’une épreuve que d’une destination touristique. Pourtant on y parle de miracles et de grands voyages.

Texte et photos : Maud Charton

V

ue du ciel, c’est un immense vertige urbain. Un piège. Des habitations enchevêtrées à perte de vue offrent déjà un spectacle déroutant qui n’invite pas le voyageur à la flânerie. C’est d’ailleurs sans doute ce qui l’incite à quitter rapidement cette capitale « de transit » pour l’une des sublimes régions l’entourent. A mon arrivée, j’apprends que dans la capitale, New Delhi, qui n’est que la partie moderne de Delhi, le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide est le métro. Je ne suis visiblement pas la seule à le savoir. Ici aussi il y a des « pousseurs » aux heures de pointe. Sauf qu’à New Delhi, l’heure est toujours de pointe. Avec ses 56 kilomètres de voies et ses 50 stations, le métro permet quand même de traverser la ville de 6h du matin à 23h pour environ 50 centimes. Finalement, on le trouve même plutôt agréable ce métro, tout y est traduit en anglais, on circule à 80 km/h dans des wagons climatisés que l’on attend rarement plus de 4 minutes, et une des 7 lignes mène même directement à l’aéroport. Bref, on aurait tout à lui envier ! >

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I P 100 INDE

L’ÎLE MAURICE

A la fois british et vieille France

Un autre regard sur …

Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».

054 COULEURS ARC EN CIEL

I P 50 MAURICE

Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com

Berlin

Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.

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060 UN N MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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TRAVEL I STYLE & Life

Sommaire

N°02 – Septembre/Octobre/Novembre 2012 Photo de couverture : Aurore Lucas Celle du numéro 1 était d’Anaïs Fleurent.

L’ÎLE MAURICE

A la fois british et vieille France

Un autre regard sur …

Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».

Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com

054 COULEURS ARC EN CIEL Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.

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060 UN MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Boutique stylée, voyageur avec bagages. Tenue stylée. Pascal Humbert Inventaire 1. Nouveaux hôtels, nouvelles adresses.

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Un autre regard sur… l’île Maurice. Maurice, « Mon histoire… ». Couleurs arc-en-ciel. Les peuples de l’île. un mariage indien. Serge Lebrasse, la voix du séga. Passion hippique. Les élégantes au Champs de Mars. La villa Eurèka. Des Leclezio aus stylistes contemporains. une journée élégante à Mauriice. Shooting mode. Odette Bombardier, créatrice d’accessoires « olé olé ». Au top mondial des meilleurs hôtels. Notes de style du Maradiva. Notes de style du 20° Sud. Table stylée. Chez « Mame Dalais ». Inventaire. D’autres adresses à Maurice.

094 100 106 112 120 122 130 132 140 141 142 145 146

Visa pour… L’Egypte et son étrange Désert Blanc. Visa pour l’Inde. Delhi et New Delhi. Visa pour la Guyane. En remontant le fleuve… Visa pour le Brésil. Good vibrations à Salvador de Bahia. Notes de style de la Villa Bahia. Port-folio. Icebergs tabulaires en Arctique. Chronique. Nouvelles tendances. Carnets de voyages. « Obrigada », au Brésil avec Lydiane Ferreri. Sons du monde. De la pop amazonienne. Play-list forêt. Chronique. Scènes de voyages. News des T.O. Essais autos. No style. La chronique du mauvais goût.

Inventaire 5. Hôtel et Spa. Le St James Albany à Paris. En aparté. Patrice Caradec, créateur de voyages. La diagonale de l’œil. Le Skyline de Dubaï. Images d’une ville. Kuala Lumpur et son monorail. Echappée/Capitales. Berlin alternative et historique. Les notes de style du Art’otel Mitte Berlin. Echappée/monument. La Saline Royale d’Arc-et-Senans. Les notes de style des chambres d’hôte de la saline. Dans les alentours. un restaurant 2 étoiles à Arbois.


www.bartonperreira.com TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Boutique stylée

Voyageur avec bagages

Toile de bâche Beaux comme des camions

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Ils sont deux. Les frères Freitag. Mark et Daniel, deux Suisses de Zürich. Et leur ligne de sacs de voyage, de musettes à bandoulières, de sacs de sport, sacs à main, sacs pour ordinateur – une gamme qui ne cesse de s’agrandir- fait partie des signes de reconnaissance entre « branchés » de la sacoche. Leur grande trouvaille est de travailler la bâche de camion de 02 récupération. De la toile hyper solide, imperméable, colorée, imprimée et aux motifs très pop et uniques une fois découpée aux dimensions des modèles de sacs. C’est Mark qui a trouvé pour les coutures droites et Daniel qui a expérimenté avec les coursiers à vélo de San Francisco la sacoche Messenger devenue un classique exposé au MoMA à New-York. On aime l’idée que ce sont les tendances actuelles de la bâche de camion qui déterminent les couleurs et les motifs des sacs Freitag. 01 > Mark et Daniel Freitag, les créateurs. 02 > La boutique de Zürich, un empilage de conteneurs maritimes. 03 > La sacoche F18.

La sélection TS&L d’objets à l’âme voyageuse, accessoires chics et utiles ou simplement beaux.

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Week-end chic Des pois et des fleurs Jolis sacs cabas sur le site Louison d’or ( www.louisondor.com). Toute une gamme d’imprimés fleuris et de pois qui conviendront parfaitement pour un week-end à la campagne. Il y a aussi des sacs de voyage, des trousses de toilettes et toutes sortes d’accessoires. La petite manufacture, comme elle se baptise, fait aussi du vêtement d’enfants. Tout est beau, mignon, plein de goût, mais il va falloir patientez un peu. La dame suit le déplacement professionnel de son mari à Londres et réactivera son site dès qu’installée !

01 > Un ensemble sac-trousse à pois. 02 > Le même en fleuri. 02

03 Photos Roland Tännler

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Toile de voile Bilum et ClubMed Transformées en sacs d’une série de 100 numérotés, c’étaient les voiles, changées en 2010, de Club Med 2, le 5 mâts de croisière du Club Med. Bilum les a nettoyées, découpées à la main et confectionnées dans 12

un atelier pour handicapés en région parisienne. Munies d’anses en coton ou en cuir et devenues sacs de plage chics, ces ex voiles sont en vente sur le site de Bilum et dans certaines boutiques du Club Med. 75 ou 90 , selon les anses.

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Aéropostale Une série limitée Guillaume Gibault qui relance l’entreprise familiale LEON FLAM, a repris les croquis de son arrière grand-père pour recréer ces modèles inspirées de l’aéropostale des années 20. En toile de coton et cuir, Comte de Vaulx se présente comme

02 01 > Le modèle Comte de Vaulx… 02 > …et le Croix du Sud.

un sac 21h tandis que Croix du Sud est un 48h. Une série limitée en coton gris perle et cuir marron a été éditée. Ces bagages vintage sont made in France et plutôt haut de gamme à respectivement 250 et 375 .


Ce n’est pas parcequ’on voyage qu’il faut mettre n’importe quoi ! Jeunes talents à découvrir avant la gloire.

Tenue stylée

La nouvelle affaire de Pascal Humbert Pascal Humbert, c‘est d’abord, une étrange ressemblance physique avec Jim Jarmush. Même classe, même banane « Little Richard » et veste noire à jabot court portée à la Mink Deville.

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ascal Humbert crée sa propre ligne en juin 2009, Nouvelle Affaire en collaboration avec Catherine Traoré, une complice de trente ans. A l’origine, le mécénat de Philippe Starck qui lui commande une ligne de vêtements pour habiller le personnel d’un Yacht qu’il vient de dessiner. Ce cheminement aboutira en mars dernier à l’ouver-

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ture d’une boutique toute de rose poudrée, baignée d’une atmosphère onirique, avec pignon sur rue dans le Marais à l’effigie de Nouvelle Affaire. Nouvelle A comme Amour, Anarchy (in the UK bien sûr !), comme le prêt-à-porter Alternatif qu’elle propose ! ». Une collection qui associe sobrement les coupes d’une géométrie futuriste à la Pierre Cardin, l’audace outrée de la chair d’Azzedine Alaïa et le minimalisme rock d’un Martin Margiela, ses références. Nouvelle Affaire : 5, rue Debelleyme, 75003 Paris. une proposition de Djemila Khelfa www.djemila-k.com 13


Inventaire

Hôtels, bars, restaurants… Nouvelles adresses dans le monde. Jugées dignes d’intérêt par Travel STYLE & Life.

Noirmoutier Camping chic Toile et bois, des allures de tipis indiens et un des plus beaux sites de Noirmoutier en bordure de plage, c’est le camping chic, revu éco-friendly par Alain-Dominique Perrin, l’ancien patron de Cartier revenu sur son île d’enfance. « Une hôtellerie de plein air haut de gamme » selon Stéphane Dufils, le DG d’Original Camping. Ce nouveau concept s’est carrément installé sur

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Marseille Le Mama Shelter 2 01

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Le boutique-hôtel inventé par Philippe Starck avec Gilbert Trigano, et dont le succès parisien ne se dément pas, a désormais un petit frère à Marseille. Même restaurant designé Starck, un savant mélange de meubles dépareillés, comme chinés chez Emmaüs, pour une ambiance chaleureuse où l’on peut venir en tribus autour de grandes

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le camping municipal de La Guérinère. Devenu domaine des Moulins, il déploie ses 175 lodges et tentes dans un village sans voiture avec spa et restaurant gastronomique.

01 > Bois et toile en forme de tipi. 02 > Le long de la plus belle plage de Noirmoutier. 03 > Alain-Dominique Perrin.

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tables d’hôtes où plus intimement avec son ou sa chéri(e). Carte sympa, originale et pas coup de massue. Super cocktails et vins de propriété bien choisis. La formule qui a fait ses preuves à Paris est heureusement reconduite à Marseille avec une touche couleur locale comme ce bar à pastis qui propose plus d’une centaines de crus. On y retrouve aussi avec plaisir les curieux babyfoots à 8 lignes de joueurs de chaque côté ! Autre Starck’s touch, les iMac de 27’’ à tout faire : télévision, jeux, internet, films à la demande… et bien sûr wifi gratuite. Ils sont partout. Jusque dans les chambres. 01 > Le restaurant du Mama Shelter Marseille. 02 > Le Bar à pastis.

Ploumanac’h La Bulle By… L’hôtel, le Castel Beau Site, labellisé Hôtels et Préférence, sent bon la tradition des beaux établissements de province. Situé dans la crique de Ploumanac’h, sur la côte de granit rose, une des merveilles bretonnes, il se dresse face à la mer. Son restaurant, La table de mon père, est une bonne adresse pour déguster quelques recettes gastronomiques de produits de la mer vues par le Chef Franck Mallard. La nouveauté 14

est qu’il vient de se doter d’un spa, La Bulle By…, qui utilise les produits Omnisens à bases marines. Gommages, programmes minceur, détox… sont au programme, prétextes à de beaux week-ends à prix raisonnable en Bretagne.

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Aix-en-Provence La vie de château Ce 4 étoiles situé en pleine ville d’Aix en Provence dans un parc de 4 ha aux arbres centenaire, le Château de la Pioline, vit passer en son temps Catherine de Médicis dans ses

murs historiques. D’où le nom de son restaurant, Le Médicis, où officie le Chef Christophe Emeric. Il vient d’obtenir le Certificat d’excellence de TripAdvisor. A réserver longtemps à l’avance pour le réputé Festival d’opéras.


WW1 HEURE SAUTANTE PLATINE · Avec réserve de marche · Édition limitée Septembre/Octobre/Novembre à 25 pièces · Bell & Ross France : +332012 (0)1 73 73 93 00 TRAVEL STYLE  & Life e-Boutique : w w w.bellross.com · Boutique Bell & Ross Paris : Le village Royal, 25 rue Royale, 75008 Paris

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Hôtels, bars, restaurants… Nouvelles adresses dans le Des sons du monde recueillis par un collectif de musiciens monde. Jugées dignes d’intérêt par Travel STYLE & Life. qui les restituent en de très évocatrices pièces sonores.

Inventaire

New York L’Americano

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03 01 > Perché sur la falaise. 02/03 > Vues du spa au décor raffiné et apaisant.

Bali Perché sur la falaise Ce très bel hôtel de Bali, le Alila Villas Uluwatu, a reçu un prix international d’excellence architecturale qui s’ajoute à deux autres distinctions de meilleures réalisations hôtelières, celles de « Best Holiday Building » et celle de Best Hotel Design », des prix que les anglo-saxons adorent décerner. Spectaculairement nichées à flanc de falaise sur la péninsule sud de Bukit, ces villas au style très contemporain, d’une, deux ou trois chambres, surplombent l’un des spots de surf les plus réputés au monde. Piscines privées, restaurants gastronomiques et spa très raffiné promettent un séjour proche de la béatitude !

Une belle adresse à NewYork. Conçu par l’architecte mexicano-new-yorkais Enrique Norten, l’hôtel Americano, dans la 27ème rue ouest à Manhattan, est un design-hôtel tout à fait réussi. Ses trois types de chambres, d’esprit zen-japonais avec les lits posés sur des estrades de 01 > La façade sur la 27 rue ouest. 02 > Bassin de nage sur le toit. 03 > Chambre à la japonaise. 04 > Terrasse restaurant.

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bois clair sur toute la largeur de la pièce, les salles de bains à cloisons de verre ouvertes sur la chambre, séduiront les jeunes filles et jeunes gens modernes. Un bel exercice de style réalisé avec simplicité. Des matériaux naturels de qualité, la signature de designers « doux » comme Joe Colombo, iPad à tous les étages et vélos pour les hôtes. Que des bonnes idées.

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Maurice Réouverture du Ambre Situé dans une crique abritée de la région Est de l’Ile Maurice, la baie de Palmar, l’hôtel Ambre rouvre en octobre de cette année après une rénovation totale. Repris par le groupe Sun Resorts, il devient un 4 étoiles bien situé en bordure d’une magnifique plage de sable blanc naturel de 700 m qui donne sur un lagon réputé riche en flore et faune marines. Ses 297 chambres ont été redécorées sobrement en couleurs claires. Le spa est composé de 4 salles de soins dont une extérieure face à l’océan, d’un sauna, d’un hammam et d’un jacuzzi. L’hôtel 16

disposera de trois restaurants autour de la piscine et de deux bars : le Coral Bar et le Beach Bar au style tropical. L’Ambre vise aussi les vacances en famille avec deux clubs enfants. Et des tarifs qui se veulent toujours raisonnables après cette montée en gamme. Les hôtes pourront profiter d’un accès gratuit au Golf du Touessrok.

Italie L’Alpina Dolomites L’endroit est, comme on dit, d’une beauté à couper le souffle. Dans le Tyrol italien. Compatsch sur le plus grand haut plateau d’Europe, cerné par les Dolomites, Alpe di Siusi, au-dessus de 1800 m. Classé au patrimoine mondial

de la nature par l’Unesco. Au sein de cet écrin naturel, l’Alpina Dolomites offre toutes les prestations d’un beau 5 étoiles. Des restaurants gastronomiques au spa haut de gamme. A noter qu’un nouveau golf, le CastelrottoAlpe di Siusi vient d’ouvrir. 60 ha d’un haut plateau au pied du Scillar.

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Hôtels, bars, restaurants… Nouvelles adresses dans le monde. Jugées dignes d’intérêt par Travel STYLE & Life.

Inventaire

Maldives Certifié EarthCheck Au cœur du deuxième plus grand atoll au monde, le Park Hyatt Maldives Hadahaa, à 400 km au sud de Malé, s’enorgueillit d’être le premier hôtel des Maldives certifié EarthChek ( anciennement Green Globe). Cela concerne l’impact sur l’environnement de la construction et de l’exploitation. Ex Alila Villas, ces 50 villas ont été reprises par le groupe Hyatt l’an dernier et sont son premier hôtel dans l’océan indien. L’atoll, à 10 km de l’île habitée la plus proche, et tout près de l’équateur, est réputé très riche avec notamment 125 espèces de coraux et de faune marine menacées d’extinction comme les raies pastenagues,

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01 > Construit comme une cabane rustique de montagne. 02 > En pleine nature, au pied des Andes argentines. 03 > Vues idylliques sur le lac depuis les chambres. 04 > Simplicité et matériaux naturels. 05 > Un lieu de sérénité.

01 01 > Arabella Willing, la biologiste marine à résidence. 02 > Des villas labellisées EarthCheck.

les tortues Hawksbill ou encore les poissons Napoléon. Une biologiste marine vient d’être nommée à résidence. Arabella Willing y gère le centre de plongée et l’EathCheck.

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Patagonie Aguas Arriba Lodge

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En pleine Patagonie argentine, à à peine 5 km du Chili, au bord d’un lac de montagne, le Lago de Desierto, l’Aguas Arriba Lodge est dans un site naturel d’exception face au Mont Fitz Roy des Andes argentines. On est à 900 m d’altitude dans une propriété de 700 ha, la Estancia Rio de las Vueltas et, au-delà, dans une nature protégée. On y accède par la voie de l’eau. 15 minutes de navigation sur le lac à observer la côte, les glaciers et les condors. L’aéroport le plus proche est celui d’El Calafate à 234 km, 2h30 de route plus 1h de piste, et le premier village, El Chalten est à 1h de piste, soit à 37 km. C’est donc une véritable immersion dans la nature que proposent Ivor Matovic et Patricia Garcia.

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Normandie Spa dans les arbres Lyons-la-Forêt est un très joli village de Normandie à l’orée de l’une des plus belles hêtraies d’Europe. Une jolie destination pour une virée impromptue de week-end. L’hôtel de la Licorne, un établissement du label Hôtels & Préférence, vient d’y ouvrir un original spa Nuxe perché dans une cabane au sommet d’un séquoia. A essayer seul ou à deux avant ou après de peut-être de se laisser tenter par la carte du chef étoilé Christophe Poirier qui associe volontiers les produits

normands aux saveurs plus épicées du Sud. Joli salon de thé dans le jardin également et des prix raisonnables. 135  la nuit à deux.


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Hôtels, bars, restaurants… Nouvelles adresses dans le monde. Jugées dignes d’intérêt par Travel STYLE & Life.

Inventaire

Paris Concerts au Parc Réouvert au printemps 2011 après une rénovation conçue par l’architecte-designer JeanPhilippe Nuel, le Renaissance Paris Le Parc Trocadéro, discrètement niché avenue Raymond Poincaré y cache un très rare et agréable jardin entouré de remarquables bâtiments de style 01

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03 01 > Des villas de 2 à 8 chambres. 02 > Des vues somptueuses. 03 > Perspective depuis une chambre. 04 > Des meubles créés par l’architecte.

Bali Les Villas Chocolat Au sud de Bali, à Seminyak, les Villas hôtelières Chocolat proposent de belles prestations. Vues sur les rizières, et la mer et les volcans au loin depuis les chambres orientées à l’ouest. De 450 à 400 m2 habitables avec 2 à 8 chambres, elles sont sur des terrains de 500 à 1000 m2. Piscines, bassins à poissons, ligne de meubles dessinée par l’architecte qui les a construite, Stephan Rémini, tout est conçu pour en faire des lieux uniques. Cela revient en gros de 160 à 300 $ la chambre par nuit selon les saisons. Pour ce prix, on vient vous chercher à l’aéroport en voiture climatisée et les petits déjeuners sont compris. Le ménage quotidien aussi. Et on vous fournit un téléphone portable local. Parmi les options payantes : le service d’un Chef dans la villa…

01/02 > La nouvelle déco des chambres signée J.P.Nuel. 03 > Le jardin. 02

anglo-normand. On y brunche le dimanche à l’ombre des fougères. Et on peut aussi y écouter gracieusement des concerts certains jeudi de 19 à 20h. C’est programmé par RLife Live et le cocktail est offert. Jeudi 7 juin, c’était Jhony Maalouf, « The Voice » de TF1. Belle voix. À suivre sur leparc. sales@renaissancehotels.com

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Kyoto Le Kokusai

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01 > L’une des deux chambres revue par Kengo Kuma. 02 > Et sa salle de bain.

Cet hôtel réputé vieillot, mais bien placé au centre de Kyoto, a confié deux chambres et un espace de restauration au designer Kengo Kuma. On lui conseille d’étendre à tout l’hôtel cette magnifique conception « minimaliste » des espaces. Un travail d’un raffinement extrême tout à fait en phase avec l’ambiance zen de Kyoto.


Le goût du beau et du bon de TS&L dans une sélection de bonnes tables signée Nicole Cornuz-Langlois.

Inventaire Livingstone Saignant

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Benoît Centenaire Entre la Tour Saint Jacques et le Centre Pompidou, le restaurant « Benoît », une étoile au Michelin, arbore fièrement sa devise à l’ancienne : « Chez toi Benoît, on boit, festoie, en rois », mais aussi son titre de fleuron de l’esprit Bistrot. Créé en 1912, il est resté jusqu’en 2005, la propriété de la famille Petit qui a maintenu l’équilibre subtil entre tradition et transmission. Alain Ducasse, le nouveau propriétaire, lui a donné une dimension internationale en créant des Bistrots Benoît à New York, Tokyo, Osaka. Mais celui des Halles de Paris reste le plus authentique et le plus émouvant par les souvenirs liés à son nom. Chaleureux, convivial, mythique, il a gardé au fil des ans, non seulement son décor, mais aussi le charme de son accueil personnalisé. Banquettes de velours rouge, appliques en cuivre, colonnes en faux marbre, vitres et miroirs en verre gravé… on se sent bien, à l’abri dans ce lieu hors du temps. La cuisine traditionnelle, elle aussi,

Le P’tit Musset Malin Entre bistrot parisien et auberge de province taille la route en s’offrant le luxe d’afficher complet un mardi soir avec une clientèle de jeunes branchés, sages et décontractés. Denis Musset, le téméraire proprié-

02 01 > Au cœur du Paris historique. 02 > Le patronage bienveillant d’Alain Ducasse.

est rassurante, servie dans de vastes assiettes à fleurs, avec le B de Benoit. La langue de veau Lucullus, les belles langoustines rôties au sautoir, avec févettes et artichauts violets, la tête de veau ravigote, et les célèbres profiteroles sont des rendezvous à ne pas manquer. On peut d’ailleurs trouver les meilleures recettes réalisées par Eric Azoug et Christian Julliard dans le livre « L’esprit Bistrot » paru aux Editions Alain Ducasse. Pour les Cent ans de Benoît, menu spécial dégustation à 100  (Hors Boissons). Déjeuner : menu à 36 . Membre de Châteaux et Hôtels Collection BENOIT 20 rue St Martin - Paris 75 004 Tel : 33 1 42 72 25 76

taire, est omniprésent, en salle comme en cuisine. Cuisine traditionnelle, parfois un peu fade. Service chaleureux et bon enfant, avec Franck Sinatra en fond sonore. Et dans l’assiette ? Trois Saint-Jacques en sauce, des gambas aux graines de grenade, des rognons aux girolles et courgettes al dente. Et pour

Une rôtissoire en évidence pour griller à la broche entrecôtes, côtes de bœuf, poulets fermiers, cochons de lait, culottes d’agneaux… le ton est donné : américain en plein Paris certes, décontracté, mais sophistiqué à la fois. Cette machine spectaculaire est entourée d’un décor conçu par Véronique Lemaire : subtil mélange de teintes noires et touches vermillon, tables en bois massif dépareillées, peaux de vache anthracite et tableaux insolites sur les murs. On reconnaît vite le propriétaire Brice Fournier, acteur dans des films comme « A l’origine » de Xavier Giannoli, ou bientôt « Les Saveurs du Palais » avec Catherine Frot, il est aussi Kadoc dans la série Kaamelott de Alexandre Astier. Personnage haut en couleurs, il raconte volontiers sa vie à New York, son rêve d’ouvrir un véritable Steak House à Paris. C’est fait, grâce au chef Mike Ohayon. Les viandes comme les vins viennent du monde entier. Entrecôtes d’Argentine, carré de porc « Capelin » (élevé à la châtaigne), pavé de thon rouge grillé, pas de déception, savoureux, accompagnés de frites au couteau ou de légumes frais. La tarte Tatin est inoubliable ! Le coca-cola est toléré, mais les vins d’Afrique du Sud, du Chili ou de Californie sont recommandés. Les français aussi, bien sûr.

01 > Brice Fournier, le patron. 02 > Une salle chaleureuse.

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Ouvert tous les jours de midi à minuit. Environs 50 . à la carte. Brunch le dimanche à 26 Euros. Livingstone Steak House 106, rue Saint-Honoré 75 001 PARIS Tel : 33 1 53 40 80 50 mail : doctor@livingstone.fr

www.livingstone.fr

dessert, une valeur sûre : une crème au chocolat moelleuse et savoureuse. Pas révolutionnaire, mais de bonne qualité. Menu Déjeuner à 24  pour 3 plats. Dîner 33 . Ier Côtes de Bordeaux Château Carignon : 20 . Le P’tit Musset 132, rue Cardinet 75 017 Paris Tél : 01 42 27 36 78 TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Hôtels, bars, restaurants… Nouvelles adresses dans le monde. Jugées dignes d’intérêt par Travel STYLE & Life.

Inventaire Mexique L’Endemico A une1h30 de route au sud de la frontière San Diego-Tijuana, dans la Baja California, un joyau sauvage mexicain, une longue presqu’île entre la mer de Cortes et l’océan Pacifique, l’hôtel Endemico se présente comme une sorte de lieu de retraite dans la nature. 20 cabines plantées sur la pente qui ne sont pas sans évoquer des cabanes d’ermites retirés dans la montagne. Sauf qu’il s’agit là de la dernière réalisation de Grupo Habita, les Mexicains propriétaires de l’Americano à New York, réputés faire appel aux meilleurs architectes. Ici, c’est Gracia Studio qui a conçu ces modules sur pilotis prolongés par des terrasses dotés de braseros en terre cuite. Superbe piscine à débordement dans un chaos de rochers.

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01 > Posés sur la pente. 02 > Terrasse avec brasero. 03 > Déco minimaliste. 04 > La piscine dans les rochers. 04

Paris Concours photos à l’Hôtel de Sers Seconde édition cet automne du concours photos de l’Hôtel de Sers, le Baby Palace parisien, niché dans les coulisses des Champs Elysées. Il propose aux différents concurrents de participer à la création de la nouvelle collection 2013 de ses chambres. Les photos des gagnants y seront exposées. Les thèmes proposés sont le cinéma et la musique. Ils peuvent être traités conjointement ou bien individuellement, le seul 22

Londres Hélène et les Anglais

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03 01 > Hélène Darroze en cuisine au Connaught 02 > Foie gras… 03 > Le Connaught à Mayfair.

De Gaulle a résidé dans cette institution de Mayfair à Londres, le Connaught, un Palace un peu suranné jusqu’à ce qu’il ose, il y a deux ans, se donner un Chef français. Et c’est Hélène Darroze, la landaise, élève surdouée de Ducasse, qui a relevé le défi. Elle se partage donc chaque semaine entre son restaurant de la rue d’Assas et Carlos place à Londres, abonnée à l’Eurostar. La greffe a bien pris et les étoiles sont là. Deux à Londres où les Anglais, et les Français de passage, peuvent déguster les célèbres chipirons sautés au confit de tomate et chorizo avec le riz noir ou les huitres en tartare et caviar d’Aquitaine avec un velouté de cocos du Béarn. Et landaise oblige, Hélène Darroze propose des foies gras comme personne.

impératif étant d’effectuer 5 clichés par participants, ceux-ci devant pouvoir se fondre dans le décor glamour et luxueux de l’Hôtel de Sers. Dead - line pour l’envoi des photos : le 31 Octobre 2012 minuit. A envoyer sur papier A4 qualité photo en couleur ou en noir et blanc. Inscrire le nom, prénom, téléphone, adresse mail et adresse postale au dos de chaque photo à l’attention de Madame Jennifer Boccara à l’Hôtel de Sers. Délibération : mi novembre Les photos non choisies seront renvoyées au plus tard le 30 novembre.


Le goût du beau et du bon de TS&L dans une sélection Ce n’est pas parcequ’on on est resté à Paris qu’il faut se de bonnes tables signée Nicole Cornuz-Langlois. priver de soins raffinés.

Saint James et Albany

PARIS

Spa suisse et vieilles pierres

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Des cabines de soins dans des caves voûtées du XVIIe, en pierre de taille, des rideaux rouges comme au théâtre sur un décor minéral et épuré, une piscine de 15 m de long entourée de chaises longues en teck, un hammam, un sauna, de la balnéothérapie, des produits signature au nom évocateur : « After the Rain » (Après la pluie), fabriqués dans des prairies suisses. On est loin, on est ailleurs, et pourtant l’Hôtel Saint James et Albany qui l’abrite, longe les Tuileries, entre l’Opéra et le Louvre, en plein cœur de Paris.

02 01 > Lumière bleutée propice à la sérénité. 02 > Le plaisir du massage. 03 > Éspace de repos.

Texte : Nicole Cornuz-Langlois Photos : DR

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ésidence au passé glorieux. A son emplacement, s’érigeait, en 1672, l’Hôtel de Foix, somptueuse demeure dont les deux façades actuelles, du plus pur style Louis XV, sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Puis il appartint au Duc de Noailles ; qui célébra le mariage de la cadette de ses cinq filles avec le Marquis de La Fayette. En 1792, devenu bien national, il fut occupé par des Comités Révolutionnaires. Restitué à la famille de

Hôtel & Spa

Noailles à la Restauration, il fut vendu et changea plusieurs fois de propriétaires. Il ne commença sa carrière d’Hôtel commercial qu’en 1853, et prit son nom actuel de « Hôtel Saint James et Albany » un siècle plus tard, en 1956. Revenu dans le Patrimoine français, il fut entièrement restauré en 1979. Aujourd’hui c’est un hôtel confortable de 184 chambres, dont 11 suites, entre l’institutionnel et le contemporain. La plupart des fenêtres donnant sur le patio et les cours intérieures, le calme est assuré. Le restaurant « 202 Rivoli » propose une cuisine traditionnelle, ses brunchs du samedi et dimanche sont réputés et recherchés. Dès le printemps le Bar Saint-James s’ouvre sur la Cour Saint-Honoré. Le Spa de 500m2 est le pôle d’attraction pour les touristes, comme pour les adeptes des nombreux séminaires qui occupent 700m2 de salons modulables. Quelques marches à descendre, et l’on se trouve dans un univers ouaté et sensuel, celui d’ « After the Rain ». Des traitements à base d’or, de soie, de perle, de fleurs, de fruits….des produits frais, achetés le matin. Ils apportent à la peau : vitamines, saveurs, parfums. Les doses sont décidées après étude de la qualité de l’épiderme du corps ou du visage, mais aussi en fonction de la saison et de l’humeur du jour. Quatre soins fondamentaux sont proposés : protection et prévention à l’aide de plantes de la montagne : edelweiss, génépi, arbustes aux papillons… Puis réparation avec de l’eau de pluie tonique aux essences naturelles de bois de pin, de camomille et de rose pour le PH de la peau. L’hydratation se fait avec des graines de tamarinier, et enfin la nutrition avec des extraits d’orge et d’avoine cultivés dans les Alpes Suisses. Les massages sont effectués en solo ou en tandem, au choix, et portent des noms évocateurs et enivrants : « Sous la couette », « Je t’aime, moi non plus », « Plus près des étoiles »… Détails sur demande. 202, rue de Rivoli – 75 001 PARIS tel : 33 (0) 1 44 58 43 21 hotel@saintjamesalbany.com www.saintjamesalbany.com

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En aparté

Créateur de voyages

Ils excitent nos envies de voyager et savent dénicher les perles rares dont on rêve. Des « pros » qui ont du style.

Patrice Caradec

un goût immodéré pour les circuits A la tête de Vacances Transat, il a développé d’intéressants concepts de circuits aux antipodes de la caricature du groupe en car aux horaires millimétrés, marchant en troupeau au rythme d’un guide pressé. Une approche des voyages où les rencontres prennent le pas sur la consommation frénétique de vieilles pierres

Texte : Dominique Bouchet Photos : L.Maisant et DR

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inistérien du nord, natif de Landerneau, comme Michel-Edouard Leclerc, Patrice Caradec, 50 ans cette année, se présente comme un Breton terrien. Une boutade, quoique ce soit vrai, en recherche de paradoxe pour ce créateur de voyages et grand voyageur lui-même qu’on verrait en

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effet plus spontanément comme un Breton marin, un homme de la côte qui aurait entendu très jeune l’appel du large. Eh bien pas du tout. Ce qui ne l’a pas empêché d’être aujourd’hui l’un de ceux qui font les meilleures propositions de voyages, que ce soit par ses responsabilités à la tête de Look Voyages qui est plutôt orienté sur les séjours clubs, et surtout par celles qu’il a en tant que Président de Transat en France, le T.O. devenu sous sa houlette l’un des plus intéressants organisateur de circuits. La rencontre dans ses bureaux nous a permis d’aller explorer la banlieue proche de Paris, dans le sud. A Ivry pour être précis, dans une zone d’activités. Le genre de destination qui affole les GPS, même le mien dont je croyais pourtant que l’origine allemande garantissait le sérieux. On retiendra surtout de cette immersion aventureuse outre périphérique que la maison Transat n’est pas du genre à gaspiller l’argent de ses clients voyageurs en frais de représentation. A Ivry, le m2 de bureau doit être très compétitif. Premier bon point. C’est moins esthétique, moins mis en scène qu’à Voyageurs du Monde dont nous avions portraituré le PDG fondateur Jean-François Rial dans notre numéro 1 de juin dernier, mais il est vrai aussi que ce n’est pas un lieu de réception des voyageurs. Chacun son style donc. Chez Transat, on la joue sobre. Le message est que toute la valeur est dans le produit lui-même, dans le voyage proposé, dans le circuit organisé.

01 01 > La Cappadoce en Turquie. 02 > Une paysanne vietnamienne à Hoi an. 03 > Le Nouveau Brunswick au Canada, à l’extrême Est. 04 > Vancouver sur la côte Pacifique du Canada.

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I La première fois

Face à Patrice Caradec, comme précédemment face à Jean-François Rial, comme demain face à d’autres responsables de Tours Operators, la première curiosité touche à leurs propres goûts de voyageurs. Euxmêmes, qui ont choisi comme métier de créer des voyages, d’imaginer des circuits, de proposer des destinations, de nous mettre l’eau à la bouche pour partir dans le monde, quelle sorte de voyageurs sont-ils donc, quelle fut leur première fois, et où vont ils pour leur plaisir ? Le premier voyage pour Patrice Caradec, ce fut à 17 ans, bac en poche, une découverte de l’Europe en train en compagnie de son frère aîné >

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Créateur de voyages > avec une carte Interrail. J’ai l’im-

pression qu’on a tous fait cela. Moi, je me rappelle l’Italie en 2 CV avec un pote. On voulait faire de l’architecture et voir les villas de Palladio en Vénétie. Pour Patrice Caradec, c’est aussi l’Italie, puis la Grèce, et retour via l’ex Yougoslavie vers l’Autriche, l’Allemagne et la Belgique pour boucler ce grand tour. « Mon frère et moi, on a failli ne jamais revenir tellement c’était fort. On est rentrés transformés. Des rencontres extraordinaires avec des gens qui sont encore aujourd’hui des amis ». La piqûre est un vrai shoot. Patrice Caradec est définitivement entré dans l’univers des voyages. C’est décidé, il en fait sa profession et passe de sa passion pour l’histoire de l’art, qu’il étudie alors, à un BTS tourisme. Il se rend compte aussi qu’il a plus d’empathie pour les hommes, les cultures, les rencontres, que pour les vieilles pierres. Toujours dans la série des premières fois, c’est pour Berlin, alors encore coupé en deux par le mur, qu’il prend son premier avion. Des voyages qui deviennent réguliers, plusieurs chaque année, avec 4 sous en poche pour voir comment les autres vivent.

des circuits qui sortent beaucoup des sentiers battus. Les traditionnels circuits de groupe existent toujours. Ils intéressent certains voyageurs. Mais c’est à peine 25% de notre collection. On fait de l’individuel, de la famille, du groupe privé ». Il préfère d’ailleurs parler d’itinéraires, d’itinérances, de mouvements dont Vacances Transat est le support. Les programmes sont définis autours d’aspirations, circuler en famille, aller chez l’habitant, découvrir la faune, la flore… avec une recherche d’originalité, « hors des sentiers battus », de vrai, « à la

rencontre des populations », et ils doivent aussi rester accessibles. Une sorte de quadrature du cercle qui entraîne forcément quelques compromis, un hébergement plus spartiate par exemple, mais qui correspond à la volonté de Vacances Transat de s’adresser à une clientèle plus large que celle des safaris à 5 000 € la semaine. Et, souligne-t-il, une bonne expertise plus une bonne puissance d’achats permettent de faire pas mal de belles choses. Prochain voyage ? En Turquie en famille, off course. TIS&L

I Coup de foudre

Et quand on demande aujourd’hui à ce patron de deux grands T.O., Look et Vacances Transat, qui a 50 ans a quasiment tout vu dans le monde, s’il y a une destination qu’il chérit particulièrement, il réfléchit à peine pour répondre la Turquie. « Des gens tellement différents de ce que j’avais en tête. J’ai découvert la laïcité de la Turquie à ce moment-là. J’avais 19 ans. C’est un pays qui une histoire fabuleuse ». Un coup de foudre. En 30 ans, il y est retourné 20 fois ! Et cette approche du voyage, ce goût plus pour les rencontres, les découvertes des peuples que pour les vieilles pierres, est-ce qu’on en retrouve l’esprit dans la conception des voyages du catalogue de Transat par exemple ? « Oui » affirme Patrice Caradec qui explique que c’est en effet ce qu’il a voulu initier en développant l’offre de circuits de cette marque qui de par son origine québecoise n’était que le grand spécialiste du Canada et de l’Amérique du Nord. « On est maintenant présent sur les 4 continents avec 26

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Vacances Transat

07 06 > Rencontre avec les Hmongs, une minoritée opprimée en Chine, au Vietnam et en Thaïlande. 07 > Une beauté cubaine.

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Le T.O. fête ses 25 ans cette année. Ses gênes québécois en en fait d’abord le leader sur les circuits au Canada et aux USA.Ses plus de 180 000 clients de circuits partent désormais dans le monde entier. En Europe, la Grèce et la Turquie sont très présentes mais aussi la Scandinavie. Vaste catalogue qui propose des formules très innovantes, entre les circuits éclaireurs au confort simple, les circuits éclaireurs plus confortables et les circuits esthètes en 5 étoiles. Cela peut aussi être en liberté et en famille avec des rythmes et des hébergements adaptés.


Guyane,

CrĂŠation Stellarossa 01 39 13 08 64 - stellarossa@free.fr

terre française en Amazonie Nature Sciences et Culture

www.tourisme-guyane.com


La diagonale de l’œil

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DUBAï

Skyline dans les nuages Plutôt amusant de voir ces tours sorties du désert pour monter à l’assaut du ciel réduites des 2/3 par un plafond bas de nuages assez peu respectueux des ambitions de grandeur des émirs du gaz et du pétrole. Depuis, ils ont décidé de voir tout cela d’encore plus haut avec la tour Burj Khalifa, 828 m,record du monde. Absent sur la photo : le Queen Elizabeth II qui a pourtant ses habitudes aux Emirats.

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Images urbaines

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Identité d’une ville

Kuala Lumpur et son monorail Les moyens de transports sont des éléments forts de l’image d’une ville. New-York et ses taxis jaunes, Londres et ses bus à impériale rouges… Hyper connu. Mais d’autres villes ont aussi des marqueurs forts quoique moins universellement reconnus. Ainsi Kuala Lumpur.

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Photos : Jean-Louis Guérin 01 > Le KL Monorail dessert le centre ville. 02 > A hauteur de toit des mosquées. 03 > Au milieu des buildings.

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a capitale de la Malaisie est souvent représentée par les tour jumelles Petronas qui furent un temps les plus hautes du monde. Tout aussi emblêmatique est son monorail, une solution de transport collectif assez rare bien qu’elle offre une vue sans pareille sur la ville, circulant librement en plein air et en hauteur. Le KL Monorail circule sur 8,6 km et a 11 stations entre la gare centrale et le quartier des hôtels et des centres commerciaux. 30

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Avec le soutien de l’agence

RÉPARER LES VIES

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Échappée Capitale

Berlin

Sur les bords de la Spree, l’un des nombreux lieux alternatifs de la ville. Café, cantine, salle de concert…

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À la découverte de la capitale allemande

Pour un long week-end alternatif et historique Berlin en finira-t-elle un jour d’avoir été la capitale du IIIème Reich ? La ville, passionnante, vibrante, oscille entre la commémoration mémorielle de ses tragiques déchirures et une nouvelle énergie, à la fois juvénile, alternative et créative, confrontée à une vraie mise en scène de la puissance économique allemande.

Texte et photos : Dominique Bouchet

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e n’est plus l’immense chantier des années qui ont suivi la chute du mur le 10 novembre 1989. L’ancienne capitale du Reich nazi à nouveau réunifiée après 28 ans de mur et 44 ans de mise sous tutelle par les Alliés vainqueurs a en effet longtemps été une grande cité éventrée, parsemée de titanesques chantiers. Le plus grand pays d’Europe avait décidé d’en refaire sa capitale. Gouvernement et Parlement migraient de Bonn aux bords de la Spree tandis que les fleurons de l’industrie étaient invités

à y implanter de prestigieux sièges sociaux. Une mutation en à peine 15 ans jamais vu dans aucune autre capitale. Un remodelage à grande échelle appliquée à une ville détruite par pans entiers par les bombardements de 1945, puis défigurée par la médiocrité des visions urbanistiques des bureaucrates de l’Allemagne de l’Est. Des gens capables de percer une allée Karl Marx au revêtement conçu pour supporter le passage de régiments de chars, et flanquée d’immeubles collectifs façon tours de La Courneuve >

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Berlin > pour « loger le peuple ». Autant de

traumatismes majeurs qui rendaient curieux de voir comment une telle ville pouvait s’en relever.

I Vue de la Spree

Si la ville est très étendue, très verte avec de grands parcs, les principaux monuments, les grands musées, l’université, les bâtiments du pouvoir, le siège du gouvernement , le Parlement sont eux concentrés dans un très petit périmètre derrière la Porte de Brandebourg, au bout d’Unter den Linden, la mythique avenue sous les Tilleuls. En travaux d’ailleurs et pas si belle que cela vue en vrai. Tout ce centre historique, qui rassemble en fait une petite poignée de monuments, était entièrement à Berlin Est. Une première approche par la voix fluviale s’avère parfaite. La Spree et son canal font le tour de ce cœur en train de se reconstituer de Berlin. On longe la fameuse île aux musées, Museuminsel, inscrite au patrimoine mondial, où l’on expose plutôt des antiquités, byzantines, hellénistiques, romaines, égyptiennes. Les Allemands ont eu de grands archéologues et ont pillé les sites antiques sans doute plus méthodiquement que Napoléon. Le Berliner Dom, la cathédrale néo-baroque protestante impose sa lourde silhouette. Belle vue depuis la rivière. On oublie que ce n’est pas une vraie de l’époque mais une reconstruction de 1905. La promenade continue d’un côté jusqu’au Reichstag, entièrement vidé et réaménagé pour devenir le siège du Parlement, le Bundestag. Le célèbre architecte anglais chargé de cette restructuration, Norman Foster, a eu l’idée géniale de le surmonter d’une magnifique coupole d’où l’on a l’une des plus belles vues à 360° sur la ville. Un apfelstrüdel surmonté d’1m de Chantilly dévoré au Restaurant Käfer du toit-terrasse est une obligation en ces lieux. Attention, il faut préparer son coup car on n’y accède que sur réservation. La balade sur la Spree a ça de génial qu’elle permet de se faire une idée assez complète de ce qu’est aujourd’hui cette ville, tout en se faisant gentiment dorer au soleil en dégustant une première würzel au paprika. On passe ainsi du quartier du pouvoir aux bâtiments blancs contemporains autour du Reichstag, 34

01 > Le bar à bière mobile. 02 > Vente de saucisses sur le bateau. 03 > Porte de Brandebourg, les deux Allemagne. 04 > L’Ambassade de France signée Christian de Portzamparc. 05 > La cathédrale protestante vue de la Spree. 06 > Dans le dôme de Norman Foster au Reichstag. 07 > La façade de la maison des artisans dans Sophienstrasse.

aux rives occupées ici et là par des cafés de plein air avec des dizaines transats où les Berlinois s’installent au moindre rayon de soleil, à des quartiers, tout proches, plus profondément positionnés à l’Est, où d’anciens entrepôts sont devenus des hôtels ultra-design ou des squatts ultra-tagués. Des confrontations très berlinoises. Et, juste avant de virer ver le canal et ses rives-jardins, autre aspect du Berlin résidentiel aux immeubles lovés dans la verdure, on longera la fameuse East Side Gallery, 1300 m de morceaux du mur peints par 118 artistes venus du monde entier en 1990.

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I Face à son histoire

Ces morceaux de murs, on les trouve un peu partout dans Berlin. Des hôtels, des restaurants en ont achetés et les exposent sur le trottoir devant leurs entrées. C’est le côté Berlin face à son histoire. Le mur, traité à la fois comme une image de marque et comme un moment qu’il ne faut pas oublier. Un émouvant mémorial en plein air le rappelle. Plus fortes encore sont les traces conservées de la période brune. Berlin est comme marqué par des lieux de mémoire de ce que furent la dictature nazie et l’extermination des Juifs. Wilhem Strasse, là où était le quartier des ministères du Reich, un musée le décrit en détails avec des maquettes précises. A côté de la porte de Brandebourg, l’Holocaust-Mahnmal est un vertigineux jardin de 2711 stèles en pierre noire conçu par l’architecte américain Peter Eisenman comme un parcours de pertes de repères entre ces stèles de hauteurs variables séparées par des allées étroites aux pentes imprévisibles. >

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Berlin 01 > H ackesche Höfe, un labyrinthe de cours intérieures aux façades en briques vernissées du Jugendstil. 02 > Un fragment du mur à East Side Gallery. 03 > Le mémorial de l’holocauste. 04 > Fresque murale à Kreuzberg. 05 > Dans le squatt historique Tacheles.

>

I De l’alternatif dans l’air

Mais se promener à Berlin, à vélo comme tout le monde, c’est aussi voir combien la ville est jeune, décontractée, bouillonnantes d’envies de créer, de s’exprimer. Il y a des lieux alternatifs partout, plus ou moins squattés, des tags et des peintures murales à foison. On sera sans doute parmi les derniers à avoir pu visiter le célèbre Tacheles, un immeuble entier tatouétagué jusqu’au moindre cm2 et occupé par des artistes aux talents incertains et à l’inspiration assez glauque dans l’ensemble. C’est fini pour cette véritable attraction touristique qui voyait passer quelques 400 000 visiteurs par an. Les huissiers sont venus expulser tout le monde. La banque propriétaire de l’immeuble le vend. Un symbole des temps qui changent ? On n’y croit pas trop. C’est en fait seulement une excroissance assez stérile de la mouvance alternative, par ailleurs très présente à Berlin, qui disparaît. On y a jamais vu autant de galeries, autant de cafés installés dans des immeubles délabrés de l’ex Berlin Est avec leurs tables en plein air au milieu des herbes folles, autant de lieux culturels extraordinaires tel le HamburgerBahnhof Museum installé, comme son nom l’indique dans la plus ancienne gare de la ville, et repaire des artistes contemporains les plus extrêmistes, parmi lesquels les Allemands ne sont pas les moindres. Beuys, Kieffer, Baselitz… C’est aussi dans ce quartier de Scheunenviertel, au nord du centre, du côté de Sophienstrasse qu’on trouve les typiques successions de cours en briques, là où habitaient avant-guerre les juifs, les ouvriers, le « bas-peuple ». Un quartier populaire devenu jeune et un tantinet bobo. Eh oui, le même genre d’évolution qu’à Paris. TIS&L 36

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L’Art contemporain, cela ne plaît pas à tout le monde. Pari risqué donc. Coup de chance, à TS&L, on aime.

Le Art’otel Berlin Mitte

Du Baselitz à tous les étages Idéalement placé au centre ville, l’Art’otel Berlin Mitte est l’un des six hôtels concepts, dont trois à Berlin, lancés par le groupe Park Plaza. L’idée est de consacrer chaque hôtel à un artiste contemporain différent.

Texte et photos : Dominique Bouchet

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u’est-ce qu’on attend d’un hôtel en centre-ville ? D’abord qu’il y soit vraiment et que malgré cela on puisse s’y reposer dans le calme car les musées c’est fatigant. Le Art’otel Berlin remplit bien ce cahier des charges. On y est réellement à une portée de marche à pied des grands centres d’intérêt de la ville. Implanté dans deux bâtiments dont l’un est au bord du canal de la Spree, il est lui consacré à Baselitz. Quelques 328 lithos du maître allemand y sont accrochées, dans le hall, dans les couloirs, dans les chambres. Si l’on aime, c’est merveilleux. Si l’on n’aime pas… Peut-être vaudrait-il mieux aller ailleurs. Sinon, c’est correct, niveau 3 étoiles. Détails dans les notes de style.

01 01 > L e hall avec ses grands Baselitz au mur. 02 > L’ours berlinois revu façon Art’otel. 03 > Lumière tamisée dans les chambres.

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NOTES DE STYLE > Baselitz, personnellement je suis fan, donc :

10/10

> La chambre est au calme. Déco sobre, lumière tamisée, ambiance reposante. Parfait quand on visite une ville, un exercice épuisant. 9/10

une prise grâce à la prise multiple embarquée par précaution. Mais pas de lampe à débrancher. 7/10

> Wifi façon avant-hier, ou Berlin-Est avec code et mdp qui change chaque jour. 5/10

> Nespresso ? Eh non. Une obsession en ce qui me concerne. 5/10

> Petit-déjeuner de gala. Tout est bon.

> La bouteille d’Apollinaris, de l’eau gazeuse, à 4€90, j’ai failli m’évanouir. 0/10

> Clientèle à au moins 50% française

> Tous les appareils nomades trouvent

Idéal pour entamer une éprouvante journée de visite. 9/10 et on est dans le pays voisin. Mais personne ne parle le français. 5/10

> Personnel de desk très jeune et plutôt désinvolte sauf exception. 5/10 > On circule en vélo à Berlin. L’hôtel a un prestataire. Mais c’est payant et assez embrouillé dans les réservations. 4/10

Total

59/100

Un score pas si inattendu pour un 3 étoiles au concept séduisant mais qui pêche sérieusement sur quelques points.

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Échappée monument LA SALINE ROYALE D’ARC

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ET SENANS

Dormir chez Claude-Nicolas Ledoux Une échappée dans le temps. Bienvenue au Siècle des Lumières dans l’œuvre maîtresse de son architecte visionnaire, Claude-Nicolas Ledoux, pour un week-end très patrimoine, belles pierres, musées, expositions… Mais pas que… La région a aussi de belles ressources gastronomiques et vinicoles.

Texte et photos : Dominique Bouchet

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ap à l’est. Direction la FrancheComté, aux marches du pays, face à la Suisse, dans ce Jura qui dans mon souvenir d’écolier est juste un grand croissant sur la carte, sous la grosse tâche qui représente les Vosges. Avouons-le, sauf à être amateur de ski de fond, où à faire partie de la confrérie des amis du vin jaune que certains ne se contentent pas d’utiliser en cuisine mais dégustent avec un grand plaisir, on ne pense pas spontanément à en faire

une destination de week-end. Que les Franc-comtois nous pardonne ce préjugé de Parisien snob. Ce n’est qu’à nous qu’il fait du mal. Et cette échappée pour découvrir, enfin, la Saline Royale d’Arc et Senans a bien remis les choses à leur juste place. Y compris d’ailleurs pour le vin jaune au goût si particulier mais dont on commence maintenant à comprendre la haute réputation après une initiation sur le terrain où l’on a appris à apprécier ses saveurs minérales. La Saline Royale. Le nom fait rêver. Il pose l’endroit comme un lieu prestigieux. Un de ces lieux de mémoire de la gloire passée. L’un des 1001 lieux qu’il faut avoir vu dans sa vie. Elle est d’ailleurs classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982. C’est dire que nous avons quand même perdu beaucoup de temps pour aller la découvrir. Quoiqu’il soit possible qu’on ait eu raison d’attendre un peu vu tout le travail qu’a fait le département du Doubs pour la réhabiliter et y implanter notamment une >

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La Saline Royale d’Arc-et-Senans > très belle muséographie. Et des

chambres d’hôtes, récemment réaménagées par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

I Pourquoi tant de colonnes…

Découvrant ce monument de style néo-classique, un peu solennel avec ses hautes colonnades, son plan demi-circulaire symétrique, on ne réalise pas bien qu’il s’agit en fait d’une architecture industrielle. C’est à l’origine une simple usine à fabriquer du sel construite par la volonté du roi Louis XV entre 1775 et 1779. Un monopole royal, source du principal impôt, la gabelle. Et la FrancheComté est une grande région de salines avec les nombreux gisements de sel gemme du Jura qui transforment en saumure le réseau hydraulique souterrain. Salins les Bains, à quelques kilomètres à l’est d’Arc et Senans, est depuis le Moyen-Age, le grand centre de production du sel. Mais ce centre s’épuise. La saumure est moins salée et les forêts proches sont exsangues. La technique de chauffage de la saumure consomme énormément de bois. La construction de la nouvelle usine est confiée à l’architecte Claude-Nicolas Ledoux. L’homme est brillant et mondain. Il a 37 ans et a ses entrées à la Cour. Il a déjà beaucoup construit, dont un « utile » pavillon de Louveciennes pour la du Barry, maîtresse du roi. Il se réclame de Palladio, l’architecte italien qualifié de néo-classique parce qu’il mettait des colonnes partout dans ses superbes villas de Vénétie. Claude-Nicolas Ledoux fait de même et surprendra jusqu’au roi en proposant des plans qui abondent en colonnades. Une vision architecturale esthétique et grandiose qui apparaît à l’époque décalée pour des bâtiments industriels. Le roi se demande : « pourquoi tant de colonnes, elles ne conviennent qu’aux temples et aux palais des rois ». C’est justement là que Ledoux est exceptionnel et visionnaire. Avec ses colonnes, il anticipe. Demain, le peuple aussi aura droit aux colonnades. On est 10 ans avant la révolution. Et après-demain, les usines seront les nouveaux temples de la révolution industrielle. Mais sans doute devons-nous au roi, qui a retoqué les premiers plans et éliminé quelques colonnades, d’avoir aujourd’hui sous nos yeux un ensemble magnifiquement équilibré de bâti- > 42

02 01 > P age précédente : vue sur la berne ouest et la Maison du Directeur. 02 > La colonnade du bâtiment des gardes et l’un des 10 jardins du Festival. 03 > Jeux d’eau dans le jardin de la huitième promenade. 04 > Mot fleuri. 05 > Le potager derrière le bâtiment des commis à l’ouest.

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Le Festival des jardins

Cette nouvelle édition du Festival des jardins est conçue comme 10 promenades dans 10 jardins implantés tout autour de l’arc de cercle de la Saline. Elle est en correspondance avec l’exposition « Les amitiés végétales » visible dans la maison du Directeur jusqu’au 30 septembre. 17 œuvres d’artistes internationaux sur l’idée de nature, en résonance avec Jean-Jacques Rousseau. De même pour les jardins, imaginés pour des promenades contemplatives et rêveuses. Ils sont l’occasion de découvrir des essences et des parfums peu communs, d’y apprécier des jeux avec l’eau. On est étonné, intéressé et aussi admiratif de l’imagination et de la créativité des quelques 300 élèves et enseignants des établissements partenaires qui ont travaillé sur ce projet commun. A voir jusqu’au 21 octobre. Et une autre édition l’an prochain.


ments disposés en arc de cercle face à la Maison du Directeur, seule, avec le bâtiments des gardes de l’entrée principale, à avoir conservé une puissante colonnade en ordre dorique. Elle est flanquée de part et d’autre des corps des bernes, les bâtiments où le sel est produit à partir de l’évaporation dans d’immenses poêles de la saumure acheminée depuis Salins par un antique pipe-line fait de troncs d’arbres évidés.

I Musées et expositions

C’est dans le pavillon à l’est que logeaient les gabelous chargés de taxer le sel. Les plus belles chambres d’hôte y sont aujourd’hui implantées. La Maison du Directeur est devenue un musée très bien fait sur cette histoire du sel en Franche-Comté et à la Saline Royale. De très belles salles voutées dans les caves abritent aussi des expositions temporaires, « Jean-Jacques Rousseau et les jardins » au cours de notre visite. Et un autre bâtiment, la tonnellerie, est devenu le musée Claude-Nicolas Ledoux, un passionnant parcours dans cette architecture utopique. Une exposition permanente dans un bâtiments des berniers retrace l’histoire d’Arc et Senans. Les berniers étaient les ouvriers du chauffage qui logeaient là avec leurs familles de même que les saulniers, les ouvriers producteurs du sel. Ajoutez à cela un festival de jardins implanté tout le long de l’arc de cercle. Beau programme pour le week-end. A dérouler lentement, en prenant le temps de se promener sur cette prairie en demi-cercle d’où les perspectives sur les bâtiments sont multiples et donnent une sensation de perfection. La nuit tombée, une mise en lumière, « Synoptique », réalisée par l’artiste éclairagiste Michel Verjux, souligne d’autres rythmes et fixe de nouvelles images des bâtiments sur lesquels on peut se projeter en ombres géantes. Et avant de partir à la découverte d’Arbois, capitale du vin du Jura et adresse d’un fameux 2 étoiles, on aura une pensée émue pour ces élus du Doubs qui ont su sauver cette merveille en la faisant racheter par le département en 1927 alors qu’elle s’autodétruisait inéluctablement depuis l’arrêt de la production de sel en 1895, passant de mains en mains jusqu’à servir de cantonnement à l’armée allemande en 1940. TIS&L

La chambre d’hôte On notera qu’il est plutôt exceptionnel de pouvoir loger dans des bâtiments classés Monuments historiques et, qui plus est, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Y aménageant les 31 chambres d’hôtes de la saline, Jean-Michel Wilmotte s’est fait très respectueux des lieux, surveillé de près à coup sûr par un architecte en chef du gardien du temple patrimonial. On ne s’en plaindra pas. Le style quasi monacal des chambres convenant bien à l’esprit des lieux. 11 d’entre elles, dans le bâtiment des gardes de la Gabelle et les Berniers ouest sont dites supérieures et proposées à 48,50 � la nuit par personne. On les choisira de préférence, les 20 autres s’apparentant plus à des dortoirs destinés aux groupes. Un vrai dortoir de 30 lits pour les scolaires existe d’ailleurs. Le petit déjeuner inclus dans le tarif est pris au Café des Jardins. C’est l’heure où la Saline est encore à vous, sans visiteurs.

NOTES DE STYLE

02 01 > L e bâtiment de la Gabelle, à l’est. 02 > Une chambre au 3ème étage.

> Petit-déjeuner au Café des Jardins.

> Dormir chez Claude-Nicolas, cela n’a pas de prix ! 9/10 > Minimaliste, mais confortable avec notamment un lit king size mœlleux. Quoique on espérait plus de Wilmotte.

Il faut y aller… Petite promenade à jeun pas forcément du goût de tout le monde. En tout cas pas du mien. 5/10

> Petit-déjeuner dans le jardin.

6/10

> Au réveil, vu depuis la fenêtre Est : un départ de montgolfières. Féérique.

7/10

> Au réveil, vue sur la Saline déserte par la fenêtre Sud. Superbe. 8/10 > Pas de télévision dans la chambre. Vu l’endroit, c’est plutôt un bon point. 6/10 > Ni thé, ni café… juste de l’eau plate ! Peut-être excessivement spartiate.

3/10

> Maison d’hôtes, mais hôtes virtuels. Au moins on n’est dérangé par personne.

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> La Saline Royale quasiment à soi tout seul, un vertige ! 10/10

Total

66/100

Une note qui peut paraître sévère bien que nous ayons beaucoup apprécié ce séjour à la Saline. Évidemment, c’est un monument historique, évidemment, c’est un cadre exceptionnel et pouvoir y dormir est un privilège. Ceci dit, cela revient à une centaine d’euros la nuit à deux et on aurait pu s’attendre pour ce prix à des prestations un tout petit peu moins spartiates. Même si l’on ne récuse pas l’esprit un peu monacal dans un tel endroit.

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UTOPIE

Conçue initialement comme une cité utopique sur un plan circulaire par Claude-Nicolas Ledoux, le grand architecte visionnaire du XVIIIème siècle, la Saline Royale sera finalement réduite à un plan en demi cercle, la Maison du Directeur, avec sa puissante colonnade dorique, étant placée au centre, flanquée à l’Ouest et à l’Est des deux Bernes, les bâtiments de production du sel. 44

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La Saline Royale d’Arc-et-Senans

Récompensés par une inattendue découverte gastronomique à Arbois, la capitale du vignoble jurassien.

Dans les alentours

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e séjour à la Saline Royale peut être aussi l’occasion de découvrir plus avant cette région qui est aussi celle du Comté et des vins du Jura, un vignoble de grande réputation. Mais avant d’écumer Arbois et ses caves, et les villages viticoles des alentours, une visite à Salins, devenue Salins les Bains au XIXème siècle, s’impose. 17 km la sépare d’Arc et Senans et la Furieuse et son affluent la Loue qui relient les deux sites servit de parcours au « saumoduc », les canalisations en troncs évidés, qui transportait la saumure de Salins jusqu’aux Salines Royales grâce à une dénivellation naturelle de 147 m. Salins qui fut, jusqu’à l’amorce de son déclin au XVIème siècle, la grande place du sel en Franche-Comté. On y visite son ancienne saline, construite au bord de la Furieuse. Un casino, assez remarquable avec sa dentelle d’acier oxydé en double façade occupe le reste de la prairie. Et un remarquable Hôtel de Ville du XVIIIème côtoie des Thermes qui ont fait de Salins Salins les Bains, la saumure n’étant plus assez chargée en sel pour la saline l’étant encore bien assez pour avoir des vertus curatives sur les articulations fatiguées. Pour le Comté, on repérera les fruitières dans les villages. Ce sont les coopératives de collecte du lait où le comté est fabriqué le matin avant de partir en caves d’affinage. On trouve sur place un excellent guide avec toutes les adresses des fermes du massif jurassien, des fruitières et des caves d’affinage. A Arbois, qui est à une portée de pierres de Salins les Bains, On évitera le fameux Henri Maire et ses vins fous, négociant célèbre pour avoir vendu ses vins en porte à porte dès les années 60 soutenu par d’agressives réclames. On se concentrera plutôt sur les caves de vignerons des villages alentours dont certains ont ouvert boutique à Arbois même. Après une visite par exemple chez les Tissot, les Traminer, Savagnins Les Bruyères, Poulsards et autres Vins jaunes deviendront aussi familiers qu’un Meursault, un Pessac-Léognan ou un Pauillac. TIS&L 46

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01 > L ’ancienne saline de salins les Bains. 02 > Une saulnière à l’ancienne. 03 > Gigot de poularde au vin jaune et morilles. 04 > Chez « Jean-Paul Jeunet ». 05 > Le Chef avec ses sommeliers. 06 > Collecte d’herbessaveurs dans la montagne.

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Deux macarons super mérités

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Après tant de nourritures historiques et culturelles, il est temps de se précipiter chez Jean-Paul Jeunet, hôtelrestaurant à Arbois, en plein centre ville. La partie hôtel a l’air charmante, une douzaine de chambres plus sept dans la dépendance « Le Prieuré Notre-Dame ». Service 3 étoiles. Mais nous étions plus intéressés par les nourritures terrestres et les deux étoiles au Michelin du restaurant. Si la déco n’est pas tout à fait le style qu’on aime, trop de codes du bon chic, bon genre, des tentures curieusement drapées sur les murs, pas vraiment classique, pas très contemporain non plus, pas assez de simplicité. Bref, ce n’est là que notre goût d’esthète autoproclamé et pas le plus important au restaurant même si cela concourt au plaisir. L’important, c’est l’assiette. Et elle est remarquable chez ce Chef qui pratique une cuisine de découverte des saveurs. Il collecte lui-même ses herbes sauvages dans la montagne jurassienne et ses plats sont des miracles de parfums inédits et raffinés. Le Saint Pierre en aiguillette poché au thym de montagne avec ravioles de sèche et courgette et une émulsion de cèpes et croquant végétal nous laisse un souvenir ému. Service parfait et sommelier naturellement expert en vins du Jura.

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www.tourisme-ilemaurice.mu

Ile Maurice

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Mauritius Tourism Promotion Authority TRAVEL Mauritius STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012 5th Floor, Victoria House, Saint Louis Street, Port-Louis, Tel:(230) 210 1545 - Fax : (230) 212 5142

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Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com

Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.

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L’ÎLE MAURICE

A la fois british et vieille France

Un autre regard sur …

Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».

054 COULEURS ARC EN CIEL 060 UN MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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MAURICE “ Mon histoire …” « l’île Maurice est au fond un résumé de la tendance des tendances qui vont vers les rencontres, où les communautés vivent côte à côte ... Pour moi c’est un pays ouvert. Un livre dans lequel je lis à la fois mon histoire et l’histoire du monde de demain ». J.M.G. Le Clezio Photo : Joey Niclès TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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ÎLE MAURICE

Couleurs arc-en-ciel Il n’y avait rien. Que la nature, une nature sauvage, belle mais dangereuse, et d’étranges animaux. Jusqu’au XVIème siècle, pas de traces de peuplement, même anciennes. L’île n’appartenait à personne. Aujourd’hui, Maurice est un melting-pot étonnant. Indiens, Chinois, Noirs, Blancs, métis forment ensemble cette nation Mauricienne. Un mélange d’origines, de cultures, de religions peu commun. Une fusion Est et Ouest avec un côté british et vieille France qui ravit ou surprend.

Texte : Patrice Fleurent Photos : Joey Niclès et Aurore Lucas

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ina Robin apparaît sur les cartes des navigateurs arabes au XVI ème siècle. Les Portugais la nomment l’île aux Cygnes. Ils s’y réfugient au moment des tempêtes. Un peu plus tard les Hollandais, venus du Cap, font de même. Ils aménagent un port à Mahébourg, débarquant à partir de 1638 quelques colons et esclaves pour assurer le ravitaillement des flottilles et exploiter les richesses naturelles de l’épaisse forêt vierge. Mais Mauritzius suscite d’autres convoitises. Celles des Français déjà présents à Madagascar et sur l’île Bourbon (La Réunion). Celles des Anglais, les éternels rivaux. Et en septembre 1715, au nom du roi de France, les frégates françaises brûlent la politesse aux Britanniques installant très vite comme gouverneur un homme à poigne, Bertrand François de La Bourdonnais. Celui qui a conquis Mahé aux Seychelles transforme l’Isle de France (c’est ainsi que Mauritzius est rebaptisée), terre encore hostile, en riche colonie. Mais l’Histoire connaît toujours des retournements. Presque 100 ans plus tard, les Anglais prennent Grand Port un petit matin d’août 1810 pour s’assurer la maîtrise de la route des Indes. Intelligemment, pour ne pas tuer la poule aux oeufs d’or qu’est devenue l’île Maurice, les Anglais jouent 54

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Du côté de mon père, quelquesuns de ses ancêtres vivaient déjà à Maurice au XVIIIème siècle. Il faut imaginer ces familles quittant leur terre ancestrale pour aller à l’aventure. Notre ancêtre était un officier du Roi envoyé en garnison avec les troupes coloniales. Venu en famille, il avait fait souche, trop content de marier une de ses nombreuses filles à un commerçant respecté de la place, malgré son manque évident de quartiers de noblesse Michèle Malivel Passeport pour Moka

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profils bas. Ils ne remettent pas en cause le droit de propriété des colons Français, exigeant seulement leur allégeance à la couronne Britannique. Les habitants conservent leurs langues et religions. Peu de colons choisissent l’exil.

I L’engagisme

Le brassage est déjà important. De grandes familles se sont taillées d’immenses domaines sucriers bâtissant des magnifiques demeures. Cinquante ans après l’arrivée des Français, l’île compte 20 098 habitants dont 1 998 blancs et 18 100 esclaves. Vingt ans

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01 > D es domaines immenses. 02 > La canne à sucre toujours présente. 03 > Le relais du tourisme. 04 > Hindous au Lac Sacré. 05 > Un des temples tamouls de l’île.

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I Une croisée des destins

07 0 6 > La statue de Shiva. 07 > G ris Gris, le Sud sauvage. 08 > Le jardin de Pamplemousse.

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plus tard, en 1797, la population a doublé. L’Isle de France recense 59 020 habitants dont 6 237 blancs et 49 080 esclaves. L’indigo devenu la principale culture de l’île tente de concurrencer celui du Bengale mais c’est une autre plante, la canne, qui commence à faire la fortune d’une classe nouvelle, celle des sucriers et des entrepreneurs. Elle façonne les grands domaines et les paysages de l’île que l’on connaît aujourd’hui avec ses champs hérissés de ces grands roseaux rouges ou rosés, ou vert-blancs. En 1820, une centaine de sucreries fonctionnent, bientôt confrontées à un autre moment clé de l’île : l’abolition de l’esclavage en 1835. Maurice est alors le premier pays à se tourner vers l’Inde. Un recours massif à l’immigration indienne qui va transformer une nouvelle fois le visage et l’avenir de l’île. Du Pakistan, du coeur de l’Inde, ou du Sud, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes embarquent pour Maurice. Avec un contrat de travail cette fois, mais sans billet de retour. Jusqu’à la suspension de l’immigration en 1909, Maurice accueille ainsi 450 000 « engagés » dont la plupart ne sont jamais rentrés en Inde. Ils s’installèrent tandis que les Chinois tenaient le petit commerce. Une croisée de vies et de destins ordinaires ou extraordinaires dont chacun, ici, n’en connaît pas toujours l’histoire. Les métissages ont souvent aboli la mémoire des lignées dans beaucoup de familles. Un métissage et un brassage qui suscitent curiosité et fascination lorsqu’on aborde l’île mais qui semble aller de soi pour les Mauriciens habitués à vivre au sein de traditions et de cultures différentes. Avec cette question : Maurice coexistence de communautés ou fusion dans une identité commune ? sans doute les deux. C’est à nos yeux ce qui rend si passionnant les rencontres que l’on peut faire à Maurice. Sur ces anciens grands domaines, en visitant une ancienne demeure, en contemplant les magnifiques rivages de Maurice, ou bien en parcourant « Chercheur d’or » ou « Voyage à Rodrigues » de J.-M. G. Le Clézio, on ne peut s’empêcher d’imaginer ces sagas familiales et d’embrasser une immense page d’histoire. Histoire personnelle et >

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ÎLE MAURICE > grande Histoire. Nous sommes le

18 août 1793. Ce jour-là après avoir épousé Marie Julienne Monple, Alexis François Leclézio, fils de Arnaud Leclézio et de Anne Dutoit, part de Bretagne. Il scelle le destin d’une famille et en partie celui du Prix Nobel de Littérature 2008 qui ne cessera d’aller à la quête de ses origines. De s’interroger sur cette culture Mauricienne. De la revendiquer. De l’opposer même à une culture occidentale étriquée dont J.-M. G. Le Clézio se défie. De réinventer les aventures mythiques d’un grand-père. Comme toutes les vieilles familles, les Le Clezio restés à Maurice ont la nationalité mauricienne. Et il reste, Eureka, la maison berceau de la famille aujourd’hui musée-témoin attachant de ces temps.

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I Parfum d’antan

« L’île Maurice de mon enfance était incroyablement plus grande qu’aujourd’hui. Les routes étaient étroites et sinueuses, ce qui obligeait à conduire avec la plus grande prudence et faisait paraître interminable le plus court des trajets. Autre particularité chez nous, on est viscéralement attaché à son coin de l’île. En entendant un nom de famille on savait immédiatement d’où elle était originaire ». Michèle Malivet, comme d’autres, rend compte d’une île qui somme toute a gardé aujourd’hui un délicieux parfum d’antan. Elle raconte le quartier de Moka « où l’on croisait plus les belles maisons, les campagnes et les jardins éclatants ». Elle raconte aussi ces délicieux moments au bord de la mer à Trou d’Eau Douce où les familles se retrouvaient. Même pour les enfants, les repas étaient une fête perpétuelle et la nature apparaissait généreuse. « Nous guettions les galettes de Manioc. Samy énumérait ce qui pouvait être mangé : poissons fraîchement pêchés, homards pris dans les casiers, pintades dodues. Parfois on apportait des huîtres d’argent ». Comme Les LeClezio, elle avait dans l’enfance entendu parler de ses ancêtres « issus de la vieille noblesse bretonne et venus d’un de ces manoirs de granit austères et imposants (....) J’ai appris que le premier à s’être installé à Maurice était un officier envoyé en garnison avec les troupes coloniales et qu’il avait fait souche ». 56

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L’aventure du sucre

« Les Mauriciens ont découvert et découvrent toujours leur histoire à travers Beau Plan, cette ancienne usine sucrière qui abrite désormais la mémoire des cinq siècles de l’île. Une histoire que beaucoup ne connaissaient que partiellement. Et ils découvrent derrière cette Aventure du Sucre, l’histoire de leur famille, de leur communauté, celle également sombre de l’esclavage » explique Claude Fauque, ancienne journaliste française, amoureuse de Maurice, qui a participé à l’installation de ce musée pas comme les autres. « L’initiative des trois groupes sucriers de l’île Maurice qui se sont réunis pour créer ce lieu continue à être un réel succès car il raconte derrière les façades de l’usine gardée intacte, ses machines, bien plus que l’aventure de ce domaine. C’est l’aventure de Maurice elle-même qu’on retrace ici. Des premiers habitants à aujourd’hui » poursuit Claude Fauque.

Il est vrai que le parcours de l’Aventure du Sucre est passionnant et le décor impressionnant. Rien n’est oublié, masqué. Tout est exposé magnifiquement : l’île sous la tutelle de la Compagnie des Indes ; la période française de prospérité et de raffinement lorsque l’industrie sucrière débute après l’abandon de l’indigo ; les dures conditions des esclaves soumis au « Code Noir » ; la période anglaise avec l’apogée du sucre, des grands domaines, des grandes fortunes jusqu’à « l’engagisme » (le recrutement d’une immigration indienne importante), Le travail sur les propriétés, à l’ombre des cheminées d’usine, la séduction du sucre à travers les époques sont tout aussi intéressant et aident à comprendre le destin de Maurice.

L’aventure du sucre Beau Plan Pamplemousses www.aventuredusucre.com


La Bourdonnais. L’infatigable

De 1715 à 1764, l’Ile de France était placée sous la tutelle de la Compagnie française des Indes. C’est ainsi que, le 7 juin 1735, La Bourdonnais, capitaine de la Compagnie, débarqua à l’Ile de France. « À son arrivée l’île de France comme celle de Bourbon (La Réunion) était dans un dénuement complet. Il ne trouva ni ouvriers, ni troupe, ni marine. Il sut s’en créer, non sans avoir, il est vrai, à vaincre une résistance continuelle de la part des habitants, dont son infatigable activité changeait totalement les habitudes. Pendant cinq ans, on le vit toujours levé à quatre heures du matin, suivant le jour les travaux, la nuit travaillant dans son cabinet » témoigne, en 1830, le Baron d’Unienville, archiviste. L’île lui doit l’aménagement de Port-Louis, le développement des infrastructures, la création des premières sucreries mais aussi l’arrivée de nombreux esclaves.

I Un grand village 01 > L ’une des activités de l’île : la pêche. 02 > La rhumerie Chamarel 03 > L’île Ronde vue de Grand Gaube. 04 > La plage de Tamarin 05 > Grillade sur l’îlôt Bernache.

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« Vous ne devinerez jamais mes origines car moi-même je m’y perd ». Difficile pour un non Mauricien de deviner les origines, encore moins l’appartenance à l’une des communautés. Les mariages mixtes sont devenus relativement courants même si les réflexes culturels restent vifs, le métissage est réel. Ce sont les frontières religieuses qui sont les plus difficiles à comprendre. « Indienne, non catholique », « Hindou ? non, musulman ». En traversant le pays, l’incroyable mosaïque paraît encore plus compliquée. Il n’est pas rare de croiser à quelques dizaines de mètres de distances une église catholique, protestante ou adventiste puis l’un de ses nombreux et spectaculaires temples tamouls colorés qui jalonnent l’île. L’immigration n’est d’ailleurs pas forcément très ancienne. « Mon grand père et mon père ont quitté la Chine dans les années 80 pour s’installer ici » nous raconte cette jeune femme. Cette année l’île Maurice inaugurait son premier carnaval sur l’immense avenue de Flic en Flac envahie >

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ÎLE MAURICE > par une foule joyeuse. Une fête qui

entend mettre en valeur aux yeux des Mauriciens et des touristes « la mixité, la fusion et l’ouverture qui caractérisent l’évolution de l’histoire de Maurice ». Côté chic et élégance, les Miss sont de la partie. Miss Maurice, Miss Réunion, Miss Angleterre, Miss India, défilent dans de vieilles voitures de collection tandis que les troupes de Sega se succèdent, suivies de 60 danseurs Chinois, de 15 danseuses indiennes du « Shivaji Youth Club », d’artistes Rodriguais, de musiciens africains, des models du « Fashion Design Institute, d’acrobates, de figurants du London College de Port Louis, des chevaux des Haras du Morne ... Et clou du spectacle : des Brésiliens de « Dance Brazil ». La diversité était bien au rendez-vous : aussi bien le long des barrières dans cette foule de 70 000 personnes que dans ce cortège hétéroclite et très animé. Tous les dix mètres, Joey le photographe Mauricien qui m’accompagne salue un ami, anonyme ou officiel. Maurice reste un village. Indien, blanc, noir, chinois ou métisse, chacun se connaît. Lui était gardien de but, l’autre avant-centre, celui-là, pitre de l’école, celle-là élève chez les religieuses face aux collège des garçons. Ils ont grandi sur les mêmes bancs de l’école, du lycée, sont devenus copains, appris des traditions des uns et des autres... Ils parlent indifféremment créole, français ou anglais. Ce ciment demeure au-delà des différences. Une ouverture qui fait partie des charmes de Maurice. TIS&L

01 01 > Guépards au domaine de Casela, autre grande propriété reconvertie au tourisme. 02 > Le nouveau carnaval de Maurice inauguré cet été : un rassemblement résolument multiculturel. 03 > Chanteurs et danseurs de toutes les communautés animaient le carnaval. Ici « Boum Boum », groupe créole.

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La vérité du luxe.

Pour vivre l’expérience, appelez-le (230) 402 27 72/73 ou pour un avant-goût, visitez www.constancehotels.com TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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L’élégance des mariages hindous à Maurice est fascinante. Un plaisir des yeux et de l’âme que Travel Style recommande.

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Voir absolument un mariage indien Avec un peu de chance, en traversant les petits bourgs de Maurice, peutêtre croiserez-vous un joyeux cortège de mariés Indiens. Mais le plus intéressant est de pouvoir assister au mariage lui-même. Demandez à être invité. Vous serez sans doute accueillis à bras ouverts.

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Texte : Patrice Fleurent Photos : Joey Niclès

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agnifiques saris, étoffes somptueuses, bijoux, fleurs, safran, tatouages, invocations, danses, rituels mystérieux ... Les Hindous de Maurice perpétuent les mariages à l’ancienne. Des mariages qui, ici, sur l’île, durent trois jours, selon un déroulé immuable. Un rite sacré, fervent et coloré qui unit à jamais non seulement les mariés mais plus encore deux familles. Un moment important qui concerne non seulement la famille et les proches, mais aussi toute la communauté autour, les voisins, les amis d’amis. Souvent c’est tout le quartier qui participe. Couramment deux cents à trois personnes. Nous n’avons pas eu à chercher longtemps. En questionnant les employés de notre hôtel, nous avons su qu’un des leurs se mariait bientôt. Les Hindous étant très ouverts et accueillants nous fûmes tout de suite invités. C’est ainsi que nous prîmes un samedi le chemin du Petit Raffray, en route vers la résidence de la famille de la future mariée. Car, particularité des mariages indiens, ils ne se déroulent pas dans un temple mais exclusivement au domicile de la fiancée.

I Trois saris

Sadna Natoo est magnifique dans son sari. Elle en portera trois de trois couleurs différentes durant les cérémonies. Seule la famille et les proches sont là en veille de mariage. C’est la cérémonie du safran. Sadna est entourée de femmes, ses mains peintes >

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01/02 > Sadna couverte de ses plus beaux bijoux. 03 > Ses mains sont tatouées et enduites de safran. 04 > Fleurs, fruits, cadeaux sont échangés par les familles. 04

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ÎLE MAURICE > de mystérieuses volutes et cercles.

Son visage, ses épaules, ses genoux, ses pieds sont tour à tour et plusieurs fois enduits de safran dilué dans de l’eau en guise de purification. Seules les femmes mariées participent au rituel qui se poursuit par une fête. Les femmes dansent, les hommes regardent et chantent. Les invités sont là sous la tente qui a été dressée. Un immense banquet se forme. Boire et manger sont distribués. Chacun, vient, repart. Ils seront sept cents à défiler chez les Natoo à l’occasion de ce mariage.

I “Pandit”

C’est le lendemain, dimanche, que le « vrai » mariage, la rencontre des deux fiancés et des deux familles, eut lieu. Nous étions toujours au domicile des parents de Sadna. Cette fois Sunny apparut, beau, habillé comme un prince de légende, coiffé d’un turban rouge et or, d’une tunique blanche brodée. Fiancés et familles vont alors à la rencontre des uns, des autres. Sadna lance des pétales de fleurs sur Sunny qui approche. Il entoure bientôt le cou de sa promisse d’un collier de fleurs. Le père de Sadna accueille le père de Sunny. Chacun se donne l’accolade et échange fruits, felurs, cadeaux, symboles de la nouvelle union des deux familles. Chants et incantations résonnent tandis que le couple se dirige vers l’estrade où officie le « Pandit », maître de cette cérémonie religieuse. Sunny boit de l’eau entre ses mains avant que le prêtre en appele par une série de prières et de rituels à la protection des Dieux. Protection pour leur couple, leur famille, et les enfants qu’ils auront. Sept fois Sadna et Sunny tournent autour d’un petit bûcher. Ils s’attachent ensemble pour témoigner qu’ils s’unissent. Et une nouvelle fois, ils forment un cercle devant le feu. Un drap les masque un instant. Le temps que Sunny impose le tika sur le front de Sadna. Le signe qu’elle est désormais mariée. Les prières reprennent, riz et fleurs sont lancés vers le nouveau couple. Mère et fille pleurent. Son mari l’entraîne dans son carrosse, une limousine noire flamboyante. Au troisième jour du mariage, le lundi, les familles, Sadna et Sunny et leurs amis se retrouveront une dernière fois ensemble pour poursuivre la fête. Ce n’est que dans la soirée que Sadna et Sunny s’échapperont de la maison. TIS&L 62

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01 > L armes d’émotion de Sadna. 02 > L e couple attaché ensemble pour symboliser leur union. 03 > U n instant avant Sadna et Sunny jettent des pétales de fleurs dans le feu.

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Comment prétendre connaître un pays si l’on a pas eu la curiosité d’écouter sa musique

World Musique

Serge Lebrasse La voix du séga Longtemps considéré par les gens bien comme un rythme de sauvage, le séga était joué et dansé par les « tcholos » et les « batchiaras ». En créole, des « moins que rien ».

Texte : Dominique Bouchet Photos : Aurore Lucas

C’

est la musique populaire de l’île Maurice créole. Aux sources, un blues chanté et dansé par les esclaves venus d’Afrique. Elle est devenue la musique de leurs descendants, les « p’tits créoles » et les

Hier au soir vers le minuit ler mo passé kot simitier Mo zoine Madame Eugene la bougie rouge dans so lamé. Début du son fameux succès Madame Eugene

ouvriers des plantations et des usines sucrières, celle qu’on jouait le samedi soir dans les ségas. Un séga, c’est à la fois la musique, le bal populaire à la mauricienne et la danse, très « caliente ». Si « caliente » que l’Eglise se croyait obligée de condamner ces cérémonies païennes africaines tandis que ces ségas attiraient de plus en plus les mâles de la bourgeoisie blanche. Serge Lebrasse, le « Grand Serge », c’est la référence. Celui qui s’est hissé à la tête du hit parade avec des chansons devenues de véritables hymnes, des refrains gravés dans toutes les têtes. « Madame Eugène », « Père Laval », c’est comme les succès de Claude François, toute la population créole les connaît. Il est aussi celui qui en porte toute l’histoire. Celle d’une musique qui de « musique de sauvage » interdite dans les salons avant la 2ème guerre mondiale, est devenue peu à peu dans l’atmosphère d’après guerre et son envie générale d’oublier et de s’amuser, la musique des surprises party et des night clubs. Serge Lebrasse est de cette génération qui a connu toute cette époque qui est aussi celle où Maurice, colonie anglaise de culture très française, a obtenu son indépendance. Né en 1930, il débute la carrière de musicien et chanteur à 15 ans. Sa rencontre avec Alphonse Ravaton, « Ti frère », star de l’époque, le premier à avoir sorti un disque de séga, le détermine. Il sera la voix du séga. TIS&Ls

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Passion hippique Chaque samedi, une marée humaine afflue vers le Champ de Mars , l’un des plus vieux hippodrome du monde. Une passion qui date du 25 juin 1812, des premières courses où s’affrontèrent pacifiquement cavaliers français et anglais.

01 > D es courses scrutées avec attention. Les Mauriciens sont joueurs. 02 > Comme jadis, les élégantes se retrouvent au Champs de Mars. 03 > Un beau déboulé d’arrivée. 04 > Des jockeys français sont souvent sollicités par les écuries mauriciennes.

Texte : Patrice Fleurent Photos : Joey Niclès

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’économisais quelques roupies sur mes goûters pour acheter le ticket de bus qui nous menait au Champ de Mars. J’avais 7 ans. Làbas, avec mon frère et quelques camarades on allait s’installer sur la butte qui domine le champ de courses. Là fascinés, on regardait passer les chevaux qui débouchaient dans le virage à plein galop ». Joey est aujourd’hui devenu un photographe coté, invité aux grands événements hippiques de Maurice. Et l’un de ses amis, qui l’accompagnait alors, a accompli son rêve de gosse : avoir une écurie. La passion pour les chevaux n’est pas ici, à Maurice, une expression creuse ! Le samedi, c’est incroyable. L’effervescence semble gagner toute la ville. À peine midi, les boutiques ferment les unes après les autres. Voitures, vélos, piétons envahissent chaussées et trottoirs. Ils paraissent tous prendre la même direction : celle du Champs de Mars situé au bout d’une des longues et larges avenues de Port Louis. On se hâte. Nul ne veut louper les premières courses. Sur le chemin il s’agit de tenter de glaner les derniers tuyaux... Côté chic les loges se remplissent. Toute la bonne société Mauricienne est là. Autant de femmes élégantes, de chapeaux vertigineux que d’hommes impeccablement sanglés. Les robes voltigent comme lors d’un bal des débutantes. Les Mauriciennes d’origine indienne, également nombreuses sont, elles, revêtues de somptueux saris. Un peu plus loin autour du pesage les propriétaires d’écuries – dont beaucoup de personnalités connues de > 64

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De bons parieurs

C’est l’un des plus vieux hippodromes au monde. Il vient de célébrer son bicentenaire.

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Les Mauriciens sont réputés de bons parieurs. Ainsi, au fil des années, les paris ont pris une ampleur de plus en plus conséquente. Dans le passé, ils étaient organisés par les bookmakers, qui ne prenaient que les paris gagnants. Le public avait par ailleurs la possibilité de tenter sa chance aux différentes loteries de courses. Depuis 1991, le Tote System opère parallèlement. Les turfistes ont désormais un plus grand éventail de choix concernant les paris. Avec la publication des programmes de courses les jeudis, l’effervescence gagne en intensité. Les turfistes se ruent vers les guichets des bookmakers deux jours avant la journée des courses.

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ÎLE MAURICE > l’île – haut de forme en main, font

leurs ultimes recommandations aux jockeys. Les magnifiques destriers tenus par la bride s’impatientent. Côté pelouse, c’est une énorme foule bigarrée qui longe la grande piste, se presse, piétine devant les guérites où l’on enregistre les paris. Là encore, ce sont des Mauriciens de toute origine qui se livrent au jeu des pronostics, s’agitent. La fièvre des courses gagne tout le Champ de Mars. Et puis, brusquement, la cloche retentit et c’est alors le silence. Un silence total. Chacun retient son souffle, suit les chevaux qui se lancent. Cet instantané où tout se fige dévoile tout à coup la beauté de ce vieux champ de course lové au pied des montagnes. On s’imagine alors revenu à ce mois de juin 1812 lorsque les dizaines de calèches convergèrent de Moka – le bourg chic de Maurice – vers le Champ de Mars.

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Gentlemen riders

I Apaiser les tensions

En fait cet hippodrome fut construit pour apaiser les tensions après la conquête de l’île par les Britanniques, alors que Maurice était française depuis près d’un siècle. « Briser la glace entre les deux communautés en organisant des courses, gagner l’estime des planteurs français, ce fut l’idée de génie d’Edward Alured Draper, colonel de l’armée britannique. Ce fut un succès » nous explique Jacques Ritter qui anime Crown Lodge et accueille chaque semaine des touristes dans sa loge pour assister aux courses. « Une véritable révolution » s’exclame d’ailleurs Félix de Froberville en 1874 dans ses Souvenirs de l’île de France. « Cette grande fête attira au Champ de Mars la majeure partie des habitants des campagnes et il est peu de citadins qui aient manqué ce rendezvous ». L’engouement fut tel que lors des funérailles grandioses du Colonel Draper père de Mauritius Turf Club, trois cents hommes de troupe précédaient son cercueil. Depuis le Champ de Mars est entré dans le circuit international – les courses les plus prestigieuses ont lieu en décembre - « C’est le meilleur moyen de passer un bon samedi après-midi » dit ce Mauricien passionné. Crown Lodge accueille les touristes dans une loge située sur le balcon VIP, à côté de celle du président du Mauritius TurfClub http://www.crown-lodge.net/ 66

02 01 > L a communauté indienne est aussi très présente. 02 > Monique Bellepeau, vice-Président de la République, Navin Ramgoolam, 1er Ministre et le Président du Mauritius Turf Club, Gilbert Merven. 03 > La “taille jockey” n’est pas une légende.

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Dans ses souvenirs d’enfance, Passeport pour Moka, Michèle Malivel, qui a vécu toute son enfance dans l’île jusqu’à l’adolescence, retrace ses grandes heures des premières courses de 1812. « Il est bien certain que les premiers coursiers n’étaient que des coursiers d’occasion qui ne servaient d’habitude que pour les promenades des fonctionnaires anglais ou encore pour les manœuvres des officiers de la garnison. Montés par des « gentlemen riders » qui portaient leurs propres couleurs, ils couraient sur 1445 yards et les poids portés par les chevaux étaient fantaisistes ». Les Mauriciens, en tout cas, se passionnèrent aussitôt pour ce sport et vouèrent au colonel Draper une vénération sans pareille. A lire : Passeport pour Moka Imprimé par Alfran Co Ltd. Richeterre. Île Maurice. Le Champs de Mars a reçu nombre de visites de marque. Entre autres, celle de leurs Altesses Royales le Duc et la Duchesse d’York, le futur George VI. Un évènement qui mobilisa l’île pendant des semaines.


Les maisons mythiques sont plus que des maisons. On y perçoit l’âme de leurs glorieux occupants

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Patrimoine

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Eurèka, la belle demeure créole Ce fut autrefois la maison des Leclezio. Une de ces belles maisons du quartier élégant de Moka où des bals se donnaient. Aujourd’hui, ouverte au public, elle reste vivante et elle sert parfois de décor à de jeunes créateurs qui ont repris le flambeau de la haute couture mauricienne.

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Texte : Patrice Fleurent Photos : Julien Venner et Joey Niclès

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o vieille France”. Eurèka demeure l’un des plus beaux témoignages de cette société mauricienne élégante, raffinée. Michèle Malivel raconte que tout enfant, portant une robe d’organdi et des anglaises soigneusement coiffées, elle assistait à des « anniversaires fantastiques ». Les bals mobilisaient >

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01 > L ’une des demeures coloniales les mieux conservées. 02 > Réouverte, Eurèka a retrouvé des meubles d’époque. 03 > Le grand salon de réception. 04 > Des meubles en bois précieux. 05 > Jacques de Maroussem et ses fils. Il a sauvé la maison qui fut autrefois celle des Leclezio.

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Photos Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com

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> en même temps le tout Maurice.

Une invitation et c’était le paradis. « Une horde de femmes s’abattait sur les marchands de tissus et les couturières de ces dames ne savaient plus où donner de la tête » se souvient l’écrivain dans son livre « Passeport pour Moka ». « Au milieu de ce tourbillon, ma mère se décida pour une belle coupe de tulle point d’esprit vert d’eau qu’elle avait dénichée à Port-Louis ». Depuis, Michèle Malivel n’a jamais oublié les yeux verts de sa mère qui brillaient comme jamais ce soir de bal.

I Haute couture

Cette tradition de haute couture existe encore à Maurice. Mieux, des jeunes

reprennent le flambeau de ce savoirfaire exigeant et difficile pour tenter de recréer une mode bien à eux. Véronique Lionnet, élève de Pierre Laurent qui habilla il n’y a pas si longtemps toutes les élégantes de l’île et fut le couturier de membres de la famille royale britannique, vient de passer le relais de son atelier à sa fille Anaïs Lionnet et à Fabien Fauzou. Deux très jeunes gens qui vont signer cette année sous leur griffe leur première collection sous l’oeil vigilant de Véronique Lionnet qui continue à les épauler et à les conseiller à l’atelier familial « J’ai une entière confiance. Ils sont parfaitement formés. Comme moi j’ai pu l’être auprès de Pierre Laurent. Ils connaissent les exigences de la >

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> haute couture et ils ont cette pas-

sion nécessaires aux créateurs » nous confie Véronique Lionnet qui continue à créer pour ses clientes et à inventer des événements pour perpétuer cette tradition. Clin d’oeil, l’Atelier a organisé un concours sur le thème de la mode « rétro coloniale », reconstituant pour le photographe Julien Venner deux costumes grand siècle. Un travail d’orfèvre, mêlant la recherche historique à celle des étoffes, des broderies, dans les merceries de Maurice et de la Réunion. Eurèka a servi tout naturellement de décor.

Créations d’Anaïs Lionnet  et Fabien Fauzou  01 I Robe de soirée en soie sauvage, voile et broderie de perles. 02 I Robe Sandro, Bijoux Christofle. Casual chic avec cette robe en crêpe et strech. 03 I Gilet et pantalon long avec poches asymétriques. Mélange lin et viscose. 04 I Ensemble d’inspiration asiatique et indienne. 05 I Combinaison bustier avec boléro en fausse fourrure. 06 I Style saroel, slum et drapé, avec fichu lié au bustier. Imitation soie.

I Jeunes et glamours

C’est dans cette même maison Eurèka qu’Anaïs Lionnet et Fabien Fauzou nous ont présenté leur premier travail. Des tenues glamours qui semblent faire le lien entre le passé et la vie quotidienne. « Nous nous inspirons de la rue, des modes et coutumes de chaque communauté pour recréer un univers cosmopolite et élégant propre à Maurice, à son histoire et aussi à sa modernité. Tuniques ou robes sont faites pour que chaque femme se sente à l’aise là où elle se trouve, la journée ou le soir ».

Les mannequins que nous photographions ce jour-là sont à l’image de cette inspiration : jeunes, décontractés, glamours, représentatifs de ce multiculturalisme de Maurice. Le lien qui les unit à cette vieille maison d’Eurèka devient évident : l’élégance et la beauté. Ils sont la continuité de l’île ... Une île qui n’est plus. Ou plus tout à fait la même. À travers eux, Anaïs Lionnet et Fabien Fauzou, c’est un nouveau regard sur Maurice qui est posé. Le regard de liberté de ceux qui réinventent leur monde. Fierté, le petit atelier a séduit Miss Grande-Bretagne qui portera une de ses robes à l’occasion de l’élection de Miss Univers. TIS&L

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Une journée élégante à Maurice

Matinée… Des vêtements légers, fluides, en belles matières de mailles, laines fines, cashmere, associées au lin et à de beaux cotons. Une collection signée In’ Am by llup de Shenaz et Daniel de Robillard qui ont conçu cette ligne de vêtements, dessinée et fabriquée à l’île Maurice. Colour-blocks audacieux ocre-kaki sur le marché de Port Louis. Une robe toute simple pour passer chez le coiffeur. Photos : Aurore Lucas TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Mi journée… Marylin en variations de blouses légères sur jupes longues en maille seconde peau aux tons poudrés. In’Am by llup travaille la maille de coton et le coton cashmere, le bambou cashmere, la laine mérinos avec une palette graphique qui se permet des associations fortes comme ce tee-shirt corail-lavande dans le champ de canne à sucre. Photos : Aurore Lucas 74

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Marylin à la plage Drapés tunique, manches kimonos, cols djellabas pour des tenues en mailles fines aux drapés souples. Matières nobles pour des escapades aériennes sur la plage de l’hôtel Belle Mare. In’Am by llup, « se faire plaisir » en langue persane, by llup, pull à l’envers, donc avec des pulls. Ces pulls en fin cashmere « seconde peau », le basique intemporel toujours revisité. Photos : Aurore Lucas 76

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Soirée au Belle Mare

En bordure d’une longue plage de 2 km sur la côte est de Maurice, le Lux Belle Mare est ce soir l’endroit parfait pour déguster une flûte de champagne en petite robe noire. Dans lequel des 5 bars la soirée a-t-elle commencée ? Ni Marylin, ni Didier n’en ont la moindre idée. Ils se souviennent juste avoir feuilleté un nouveau magazine de voyage qui ne leur fut d’ailleurs d’aucune aide. pour choisir l’un des 7 restaurants de l’hôtel. Au moins le chemin de la villa n’est-il pas trop compliqué. Mais quelle tenue mettre demain pour aller au golf ?

01 > S henaz de Robillard en petit pull corail-lavande de sa collection In’Am by llup.

Photos : Aurore Lucas 78

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rencontre improbable avec une Mauricienne plus que décalée très rock, sexe and … cuir.

Style

Une météorite à Maurice Manchettes, casques, combinaisons, parures de main…De New-York à Paris, Odette Bombardier crée des collections d’accessoires surprenantes. Que des inédits décalés. La styliste revisite des matières nobles comme le serpent, l’agneau ou le crapaud et intrigue toujours autant qu’elle séduit.

01 > O dette Bombardier himself. 02 > Masque de soirée. 03 > Bandeau de pirate 04 > Pochette bicolore bi-peaux. 05 > S ac à main en peau de serpent teinte.

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Texte Maud Charton Photos : Aurore Lucas

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n brûle quelques normes, on zappe les codes de la conformité et on ose la pointe trash chic accessoirisée. Odette Bombardier. La reine mauricienne pique en excentrique, d’un inclassable doigté. Son look et ses créations lui ont valu pas mal d’hostilités au royaume des discrets. Après trois années de stylisme et de modélisme, Odette Bombardier s’installe à Paris et créé des accessoires. Difficile de parler de bijoux quand on les porte aussi bien sur une chaussure que sur le sexe, la tête ou les doigts. Des accessoires à porter au quotidien, à montrer, dans tous les styles de vie, en petites touches marginales. Les matières animales semblent bouger, les pointes sont piquantes mais pas agressives, souvent montées sur des bases plus souples, comme le caoutchouc. Le cuir devient seconde peau, les phalanges s’articulent en métal, et chaque pièce est unique. Sur-mesure. Fétichisme sauvage ou bonne humeur animale, le style est décalé et sophistiqué. L’univers fantastique inspiré de la musique et de la nuit a déjà séduit quelques personnalités comme Gerry Gischia, Brigitte Fontaine ou Laurent Garnier, tour à tour domptés et articulés en Bombardier. Une chose est sûre, Odette bouscule l’ordinaire et s’impose comme une créatrice futuriste. Quand on lui parle de son obsession pour les pointes, elle songe à une « pointe de lumière », l’élément moteur de son travail. Un peu de clarté dans ce monde de brutes ! TIS&L

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Atelier Showroom sur RDV : 4 rue Saint-Sauveur 75002 Paris www.odettebombardier.com

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Au top mondial de l’hôtellerie

Une offre d’exception 03

Un style, une élégance particulière, un accueil légendaire. Un cadre magnifique : sable blanc et lagons bleus, douceur et farniente ... La carte postale fait rêver. Un rêve intelligemment porté par une hôtellerie qui s’inscrit parmi les meilleures de la planète et parvient à rendre accessible à tous un luxe, autrefois réservé aux plus fortunés. Texte : Patrice Fleurent Photos : Joey Niclès et DR

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amilles royales, jet set, stars, grandes fortunes, hommes politiques, vedettes du sport ... L’île Maurice, lancée dans les années 1980 comme une destination chic et mode évite avec succès les travers du « bling bling » et l’explosion débridée. Le développement et le renouvellement hôtelier ont bien lieu sans que l’île perde son image d’élégance, de sérénité, de luxe. L’île Maurice demeure bien

l’une des destinations de rêve pour une échappée amoureuse, un break ressourcement loin de la ville ou goûter aux plaisirs de la mer et du golf. Une réputation nullement usurpée qui tient à une alchimie et à des atouts bien particuliers. A l’accueil bien sûr. La réputation des Mauriciens est légendaire : simplicité, naturel, attention aux clients, bilinguisme français, anglais... Cette réussite tient en même temps à un style, une signature bien mauricienne qui mêlent design >

01 > É légant kiosque sur une des piscines du Trou aux Biches. 02 > La plage devant le Long Beach 03 > Pavillons balinais pour le spa de l’hôtel Trou aux Biches, sur la côte nord de Maurice. 04 > Villa avec piscine privée au Trou aux Biches. 05 > F arniente au Long Beach Mauritius.

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> et emploi de matériaux tradition-

nels : bois, pierres, cane, verre et métal à l’extérieur comme à l’intérieur... Séduction dans la façon d’organiser l’espace - toujours vaste - entre jardins luxuriants, bassins et petits bâtiments et parfois villas. Les spas, ici et là magnifiques, ajoutent aux hôtels mauriciens une note supplémentaire de douceur et de bien-être. Et de plus en plus les hôtels réinventent leurs restaurants pour permettre aux clients de changer d’ambiance, de cuisine sans se lasser. Évidemment, c’est le cadre assez unique de la plupart des beaux hôtels de Maurice - avec leurs plages de sable et leurs vues sur les lagons –qui donnent ce sentiment de rejoindre un endroit paradisiaque.

I L’héritage des domaines

L’héritage des grands domaines explique l’émergence de ce parc hôtelier si remarquable souvent noyé dans des jardins tropicaux époustouflants. Le déclin du sucre suivi par quelques années de prospérité ont incité et permis aux grandes sociétés et familles de l’île d’opérer une reconversion vers le tourisme et d’investir massivement. De vastes propriétés et champs de cannes ont ainsi abrité et abritent toujours les groupes hôteliers de l’île. Une dizaine d’entre eux tiennent toujours l’essentiel du parc hôtelier de Maurice n’hésitant pas à investir massivement pour renouveler leur offre et continuer à faire la course en tête. Beachcomber et Sun sont de cela. Les deux pourtant bien installés et connus viennent de lancer deux somptueux resorts, version renouvelée du luxe mauricien.

I Des complexes reconstruits

Hôtel de légende et pourtant complètement détruit et reconstruit par Beachcomber, Trou aux Biches s’inscrit dans cette tendance conjuguant espace et intimité. Le long d’un ruban de sable fin et d’un lagon, il se déploie dans un jardin tropical de 35 hectares abritant des bungalows élégants et des villas dont beaucoup sont dotées de piscines privées. Un cadre romantique et luxe réussi, imaginé 82

pour séduire les couples mais aussi les familles avec quelque 40 Family Suite de 94 m2 ou des superbes « pool villas » de 250 m2. Mini club et un Teen club ont été installés. Restauration et le spa ont fait également l’objet de toutes les attentions. Six restaurants sont proposés avec une palette de cuisine allant de l’Asie jusqu’à la Méditerranée et le somptueux Spa by Clarins couvre de 2897 m2 offrant 20 cabines et une carte de soins complète mêlant massages, gommages, rituels indiens ou asiatiques.

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I Nouvelle génération de resorts

Long Beach fait aussi partie de cette nouvelle génération de resort de luxe de Maurice. C’est le dernier né du groupe Sun, qui possède et gère déjà deux hôtels frères bien connus sur la cote ouest, le Sugar Beach et La Pirogue ainsi que le célèbre Touessrok, un cinq étoiles + sur la cote Est. Chic et contemporain, avec une architecture moderne, de grands volumes, des couleurs pastels, des jardins luxuriants et des matériaux typiquement mauriciens, le Long Beach se donne un air de village italien et de dolce vita avec une place centrale très animée, entourée de restaurants, de bars et de boutiques. Mais ses 255 chambres sont, elles aussi, fondues dans un décor naturel exceptionnel, si bien que chacun a dans ce nouvel hôtel un sentiment délicieux d’intimité d’espace et de fluidité. Chaque chambre a vue sur l’Océan Indien. Design contemporain et mobilier raffiné s’harmonisent à avec des tons vert pomme, rouge corail, blanc et gris cendré. La plage de sable blanc est immense. Piscines, case nautique, terrains de tennis, cours de yoga ou d’aquagym, ballades en VTT, centre de sport climatisé, mur d’escalade .... Rien ne manque. Pas même le golf, celui du Touessrok. Niché sur la magnifique Île aux Cerfs, c’est sans doute l’un des plus beaux 18 trous au monde. Ici encore, la restauration est variée, raffinée. Trois restaurants sont situés sur la grande place et deux autres sur la plage. Légèrement en retrait des zones animées, le Sea Spa, aux murs

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02 01 > B elle architecture contemporaine en bois au Long Beach. 02 > Au Long Beach à Belle Mare sur la côte est, le spa dans les arbres avec vue sur la mer. 03 > Le spa de l’hôtel Shandrani, à l’extrême est de la côte sud. 04 > La Pirogue à Flic en Flac sur la côte ouest. 05 > Promenade à cheval sur la plage.

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de pierres de lave et entouré d’eaux, complète l’offre du Long Beach. Pas moins de douze salles de soins, un hammam, une zone de relaxation, une boutique, un salon de beauté avec coiffeur, manucure et pédicure.

I Exception et luxe ordinaire

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Le TOP 5 des groupes Mauriciens Beachcomber Hotels www.beachcomber-hotels.fr • Projet : Le Domaine de l’Harmonie avec un hôtel 5 étoiles puis de 220 résidences de luxe. • Présent aux Seychelles avec le Sainte Anne Resort & Spa. • Au Maroc Domaine Royal Palm (en construction.)

Constance Hotels Experience http://www.constancehotels.com  • Présent aux Seychelles avec le Constance Lemuria et le Constance Ephélia) • Aux Maldives avec le Constance Haveli et Constance Moofushi) • A Madagascar avec le Constance Lodge tsarabandjina.

Lux* Island resorts (ex Naïade Resorts Ltd) www.luxislandresorts.com/fr  • Présent aux Maldives avec le LUX* Maldives (ex Diva Maldives. • A la Réunion avec le LUX* Ile de la Réunion (ex Grand Hôtel du Lagon) et l’ Hôtel Le Récif .

Sun Resorts www.sunresortshotels.com • Présent aux Maldives avec le Kanuhura

Veranda Resorts / Heritage Resorts www.veranda-resorts.com • Le groupe gère également le C Beach Club, Le Golf du château et le Château de Bel ombre

Royal Palm Golf &Spa ****** Dinarobin Hotel Golf & Spa *****+ Paradis Hotel & Golf Club *****+ Trou aux Biches Resort &Spa*****+ Shandrani resort & Spa***** Le Victoria**** + Le Canonnier**** Le Mauricia**** Constance Le Prince Maurice ****** Constance Belle Mare Plage *****

Lux*Belle Mare ***** (ex Beau Rivage) Lux*Grand Gaube ***** (ex Legends) Lux Le Morne ***** (ex Les Pavillons) Tamassa **** Merville Beach *** La Villa de Île des Deux Cocos Le Touessrok ***** Luxe Long Beach ***** Sugar Beach ***** La Pirogue****+ Ambre****

On s’y perd un peu dans les étoiles. Quatre étoiles plus, cinq plus ... et maintenant les six étoiles. La course au raffinement à Maurice oblige à distinguer entre l’exception et le luxe « ordinaire ». Constance, également groupe historique de l’île (présent en outre aux Maldives et aux Seychelles), fait partie du très haut de gamme mauricien avec le Constance Le Prince Maurice (six étoiles) et le Constance Belle Mare Plage (cinq étoiles). Ici l’espace et « l’expérience » du luxe sont encore plus impressionnants qu’ailleurs. Constance Le Prince Maurice se déploie sur 60 hectares déclinant ses suites et villas, une collection de tables haut niveau dont l’Archipel et Le Barachois restaurant « flottant », un superbe spa affilié à la marque Sisley, et un centre nautique et de plongée. Ici encore le golf est un atout. Il partage avec Le Constance Belle Mare Plage deux golfs de niveau international, Le Legend et Le Link. Constance Le Prince Maurice est bien sûr un lieu de rêve pour les couples et une destination lune de miel très prisée. Avec seulement 64 suites junior, 12 suites familiales et 12 villas, le Constance Le Prince Maurice joue davantage l’intimité que Belle Mare Plage qui avec ses 2 km de plage, son kids club, ses 7 restaurants et 5 bars se définit davantage comme un « family friendly resort ». Il vient d’être rénové.

I Nouvelles tendances

Veranda Paul et Virginie ***+ Veranda Grand Baie ***+ Veranda Palmar Beach *** Veranda Pointe aux Biches***+ Heritage Le Telfair Golf & Spa***** Heritage Awawi Golf & Spa Resort*****

Autre déclinaison de ce haut de gamme mauricien, le grand ensemble hôtelier et de loisirs constitué au Sud de l’île par le groupe Veranda Heritage. Une opportunité lui a permis de réunir deux hôtels tout proches, l’Heritage Telfair et l’Heritage Awali, et de les coupler avec le vaste domaine de Bel Ombre sur lequel trône un château et où se déploie un golf. Avec l’ouverture récente du >

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01 > U ne jolie tonnelle dans le parc du Shandrani. 02 > Crêpière de charme au Trou au Biches. 03 > Séance de hamam au spa du Long Beach. 04 > Au Sugar Beach à Flic en Flac. 05 > Les villas de la Plantation, le Club Med Albion.

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> C Beach Club, cette complémenta-

rité permet aux vacanciers de Veranda Heritage de bénéficier d’une variété de lieux, de restaurants, d’activités. Une formule assez nouvelle sur l’île qui prolonge différemment la collection des hôtels Veranda dont le Paul et Virginie (3 étoiles +) est l’enseigne de charme la plus emblématique. Il y a trente ans l’aventure de l’entreprise familiale commençait à peine avec un premier Veranda Bungalow Village à Grand Baie.

I Le luxe autrement

En se rebaptisant LUX* Island resorts Naïade, autre groupe pionnier de Maurice, a décidé d’imaginer et de mettre en place une nouvelle définition du luxe « plus légère et lumineuse ». Son mot d’ordre : se débarrasser de toute option « inutile, compliquée et prétentieuse » pour proposer « les plaisirs simples de la vie sur une île ». 84

Après douze mois de réflexion, la nouvelle enseigne a commencé à concrétiser son idée de vacances « plus décontractées » et de faire surtout des tous les moments ordinaires des moments de plaisirs intenses. Café bio fraîchement torréfié, crèmes glacées aux saveurs d’enfance, séances de cinéma sur la plage, bars éphémères, programmes de Spa et de bien-être personnalisés, bars où l’on se sert soi-même, comme on en a envie (sans pour autant oublier de le noter dans le carnet !), salons de lecture ... l’ordinaire est mis en scène, le quotidien magnifié, le temps donné au temps. Au Lux Le Morne, au Lux Grand Gaube ou au Lux Belle Mare – tous cinq étoiles - on entend ainsi redonner aux clients une sensation de fraîcheur et spontanéité en balayant « les habitudes dépassées » de l’hôtellerie de Luxe. Un vrai manifeste et une expérience à suivre que Travel style & Life pas eu encore le loisir de tester.

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Une nouvelle définition du luxe plus légère et lumineuse

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01 > L e restaurant du Lux Le Morne. 02 > Une chambre au Lux. 03 > Le spa. 04 > Le lagon et la plage devant le Lux Belle Mare. 05 > L e Prince Maurice, sur la côte est.

I Nouveau venu

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Des airs de révolution dans un autre groupe qui tente de faire sa place depuis 4 ans à Maurice avec un succès grandissant. Attitude entend offrir aux vacanciers une gamme plus large, en reprenant ou en construisant ou gérant une collection d’hôtels majoritairement 3*** et 3 *** +. Le Coin de Mire Attitude, l’Emeraude Attitude, le Récif Attitude, le Tropical Attitude. Le Bougainville, autre 3* est également managé par le groupe qui a dans son offre un 5 * le Paradise Cove Hôtel & Spa, un 2* les Cocotiers et enfin un hôtel club 4* le Marina exclusivement commercialisé par Nouvelles Frontières. Couples, familles, amateurs de balnéaires sont ciblés avec des formules demi-pension et « all inclusive ». Attitude, lui aussi, entend innover avec sa déclinaison de propositions d’Otentik Attitude (petit marché mauricien au sein de l’hôtel, possibilité d’aller dîner chez l’habitant etc. Inter Majordome dédié. Le Club Med, pionnier également de la Destination Maurice, a choisi récemment son vaste et magnifique domaine Albion pour lancer l’un de ses premiers Villages Luxes 5 Tridents et proposer un nouveau type d’hébergement dans de luxueuses villas, les Villas d’Albion ... avec majordome dédié. Le Maradiva a déjà franchi le pas de cette nouvelle tendance. L’hôtel n’est composé que de villas ... Sofitel Luxury Hotels est l’une des toutes dernières grandes enseignes internationales à avoir imaginé un nouveau concept dans l’île : So Mauritius, une oasis au Sud de Maurice qui porte cette fois non pas la signature d’un Mauricien mais celle d’un célèbre architecte thaï Lek Bunnag. On ne plaindra pas de cette concurrence qui rend peu à peu le beau, l’élégance et luxe presque à la portée de chacun, le temps d’une expérience ou plus ... TIS&L TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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Hôtel Villas

C’est devenu tendance et c’est pas mal, de plus en plus d’hôtels ont adopté la formule villas.

Le Maradiva

Séjours intimes Un hôtel très raffiné composé uniquement de villas. Une alternative délicieuse pour une échappée en couple. Et pas seulement pour un voyage de noces…

Texte : Patrice Fleurent Photos : Joey Niclès et DR

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space, intimité, élégance, raffinement, décontraction ... le Maradiva parvient à une alchimie assez rare. Ici, l’hôtel n’est que villas. De belles villas spacieuses, avec piscine privée, salle à manger en terrasse, immense salle de bains. Des villas nichées dans un parc tropical bordé d’une très belle et longue plage de sable. Les deux restaurants, les bars, la grande piscine et le spa se fondent avec harmonie de part et d’autre de cette grande propriété. Le regard embrase une baie grandiose découvrant au loin le Grand Morne. La cuisine du Maradiva est une cuisine du jardin qui mêle toutes les saveurs de l’île grâce aux légumes du potager, aux fruits, aux fleurs et au miel que Jérôme Rigaud, le Chef, cultive et récolte avec passion. Il entraîne les clients dans des démonstrations culinaires au sein même du jardin de l’hôtel. Mais c’est aussi au spa qu’on mesure tout le bonheur d’un ressourcement dans cet hôtel si original. Quelques uns s’y marient comme cette Allemande parcourant la plage en robe de mariée. TIS&L

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NotES DE StyLE > Elégance et espace exceptionnels des villas.

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> Appréciées l’immense salle bains et la piscine au pied du lit.

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> Indispensable et complète la connectique Internet dans la chambre.  7/10 > Raffiné ce léger parfum dispersé le soir sur l’épaisse literie.   8/10 > On aime la vue grandiose depuis la piscine à débordement.

8,5/10

> Au spa, choisir les soins indiens et le yoga.  8/10

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iscine privée devant la villa. P Dîner privé avec buttler. Un style assez classique. Piscine, plage et cocotiers.

> À goûter : les exquis plats décorées de fleurs comestibles.  7,5/10 > Le must : un barbecue sur sa propre terrasse, servi par un majordome.  8,5/10

> À découvrir le potager de l’hôtel en compagnie du chef.   8,5/10 > De l’autre coté, le domaine de Wolmar avec ses biches et ses cerfs  7,5/10

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Hôtel Stylé

Le diable est dans les détails. Quel plaisir donc quand tout est soigné dans le moindre détail.

20° Sud

Le charme du sweet home Voilà un très joli Boutique Hôtel très bien situé au calme sur la pointe Malartic au nord-ouest de Maurice, mais à seulement 3 km de Grand Baie, la station balnéaire branchée pour les amateurs de shopping de luxe et de discothèques.

01 02 01 > La maîtresse des lieux, Mme Bourjois. 02 > Terrasse avec vue. 03 > Un très réputé décorateur belge, Flamant, a sévit dans les suites. 04 > Nostalgie quand tu nous tiens… des belles baignoires à l’ancienne. 05 > P etite piscine intimiste.

Texte : Dominique Bouchet Photos : Aurore Lucas

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vec seulement 34 chambres et suites, le 20° Sud, joli nom pour un hôtel, est une exception à Maurice. Le seul à pouvoir vraiment proposer l’intimité d’une belle demeure coloniale à la décoration élégante, façon maison de famille, différente dans chaque chambre, et signée de la très réputée maison belge Flamant. Le ton est donné avec les baignoires à l’ancienne dans les salles de bain. Les propriétaires sont euxmêmes belges et ils vous accueillent personnellement dans cet « hôtel différent », à l’écart du bruit. On y accède par une jolie petite route côtière. C’est l’un des premiers sites devenu touristique à Maurice et on comprend pourquoi en admirant la vue sur la baie. Parmi les chambres, les 5 plus récentes « Suites australes », quasiment les pieds dans l’eau, sont à privilégier. Encore que la tranquillité de la vue depuis un balcon-terrasse ait aussi son charme. Les prestations sont celles attendues dans le haut de gamme, écrans plats, wi-fi libre, Nespresso… dans les chambres, restaurant, spa avec des produits Comfort Zone, deux piscines, loisirs nautiques à disposition… Une pirogue à moteur peut vous emmener à Grand Baie. Et à 1h15 de mer sur le catamaran de l’hôtel, rendez-vous à « La Maison du Gouverneur », son restaurant de grillades de poissons et langoustes sur l’île Plate installée dans une ruine classée monument historique. TIS&L

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NotES DE StyLE > La réception par les propriétaires donnent le ton : chaleureux, bienvenue chez nous…  10/10 > Les couleurs, les matériaux, le mobilier : apaisant, confortable, parfait.  9/10 > L’exquise baignoire à l’ancienne. La nostalgie reste une émotion.  9/10 > Le wifi  gratuit en bas débit et payant en haut débit, cela frôle la mesquinerie.  5/10 > La machine Nespresso dans les Beachfront et suites.  10/10 > Les stations iPod dans ces mêmes chambres. 10/10 > Le petit déjeuner anglais limité à 10h30 et le continental sans limite

horaire. On aurait préféré le contraire ou pas de limites du tout.  6/10 > L’hôtel ne reçoit pas les enfants de moins de 12 ans. Pourtant moins bruyants que les ados selon moi.

> La pirogue pour aller faire les courses à Grand Baie.

5/10

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> L’annexe sur l’île Plate pour une

orgie de langoustes et poissons grillés.

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Le site, l’accueil, le style, le calme, l’esprit d’une belle demeure, c’est presque parfait à deux petits détails prêts.

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LE LUXE EST SURFAIT. IL EST TEMPS DE CHANGER D’ERE. LUX RESORTS PRESENTE UN SPECTACLE FRAIS ET ECLATANT, SOUS LE SIGNE DE LA SPONTANEITE. VENEZ CELEBRER AVEC NOUS LA BEAUTE ET LA DOUCEUR DES ILES.

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Table Stylée

Chez Jaqueline Dalais

C’est la fête des papilles à Maurice avec une cuisine qui sait faire chanter les épices.

Une grande table de Maurice Les personnalités de l’île y ont leurs habitudes et « Mame Dalais », la patronne, en est elle-même une de personnalité. Mais, comme il se doit, c’est d’abord le contenu de l’assiette qui fait le succès de cette table.

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Noël Chelvan, auteur de cet hymne créole à la cuisine, est un Chef attaché à faire revivre des plats oubliés de la tradition mauricienne.

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Texte : Dominique Bouchet Photos : Aurore Lucas

Valère la kousine

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l y a d’abord le restaurant « La Clé des Champs » à Floréal. Et puis il y a aussi toutes ses belles adresses qu’elle ouvre sur réservation: le domaine de St Denis, un pavillon de chasse à la lisière de la forêt de Maccabé, le domaine de Mare Lon-

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gue, autre pavillon de chasse près de Mare aux Vacoas, et la ferme de Mon Choisy, une exquise maison créole en bois dans une ancienne sucrerie, et encore le Cerf d’or au cœur du Chassé de Saint Félix. C’est dire à quel point « Mame Dalais » a su développer son savoir-faire à Maurice et s‘imposer comme la reine des établissements raffinés. Elle est aussi le traiteur de l’Assemblée Nationale. Sa carte de « La Clé des Champs « propose « une cuisine française qui parle créole » 90

dans laquelle les oursins, en cappuccino ou en souflé, sont un must. Comme le crabe colosse accompagné d’asperges, d’artichauds ou des palmistes locaux. Son Chef de référence ? Pierre Gagnaire. TIS&L

0 1 > C rabe colosse aux asperges. 02 > Jacqueline Dalais, la patronne, est aussi attentive à la qualité de sa cave. 03 > La Clé des Champs.

La kousine au paravan ti éna l’ambiance, L’histoire, simplicité avek savère Bane tablo kapave resemblé mai bane plat manzé zamai pa pou ressemblé. Ek bizin manze ek lizié C ki la bouss pou degusté apré Nou ti kui avek se ki nou trouvé mai pa avek ce ki bizin ale rodé ban saizon ti respecté mai aster li lé contrère. Prodwi ki li la mer ou la terre ti ena so valère. Cé lintélizance gou ki cone so valeur. Métode kuisson ti symbol nouvo ek ancien. Linspiration de la kousine éveille san gistative. Lontan nou ti pe mangé lour mai zordi li allezé L’himeur, ceremoni la vieille tradition. Bizin marié ban bon ek ban beau c dan Komandman lakousine. Réfrain 2 fwa Ambiansse histoir métod ti symbol nouvo Ek ancien ban photo kapave resemblé mai 2 plat zamai pa pou resemblé linspiration Gistatif 2 la vieille tradition ek ban bon ek Beau bizin marié dapré komandman La kousine

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01 ICI Chez LUX*, nous sommes convaincus que vacances à la plage riment avec délicieuses glaces. Nous avons créé notre propre marque : « ici ». Dénichez les kiosques rétro et les stands à roulettes,

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unes des régions viticoles les plus anciennes et les plus fertiles de l’hémisphère Sud, il a dégusté des centaines de vins, et a réservé les meilleures bouteilles pour LUX*.

03 / SECRET BAR Une armoire discrète apparaît, disparaît, réapparaît ailleurs… Une danse furtive dans les jardins ou sur les plages de nos hôtels pour toujours créer la surprise d’une dégustation comme on a envie, quand on a envie...

et commandez une généreuse crème glacée, gorgée

Si vous découvrez notre Secret Bar, profitez-en car il ne

d’ingrédients naturels, typiques de nos îles. Les enfants se

sera peut-être plus là demain…

souviendront longtemps de ces gourmandises pleines de saveurs. « ici » est servi dans des pots recyclables avec de

04 / MAMMA AROMA

petites cuillères en bois, ou dans de délicieux cornets faits

Imaginez vos cheveux intensément nourris par de

maison, préparés sous vous yeux.

riches soins hydratants ; imaginez des bains aux huiles tropicales pour vous prélasser pendant des heures ;

02 / SCRUCAP

imaginez votre corps délicatement adouci par un

Dites adieu aux bouchons en liège, et découvrez les vins du

soleil, éclatante de santé grâce aux bienfaits des soins

nouveau monde : Scrucap, une gamme de vins sud-africains, sélectionnées exclusivement pour LUX* par le sommelier Kent

naturels de nos îles…

gommage au sel de mer, et votre peau dorée par le

Scheermeyer. Après avoir visité des vignobles dans quelques

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Inventaire

À ne pas manquer non plus sur l’île Maurice, des lieux, des prestations dignes d’intérêt vus par TraveL STYLe & Life.

Île aux Aigrettes Les nurseries de l’île  Préserver toutes les espèces originelles de Maurice, animales et végétales, c’est le but de la petite dizaine de scientifiques installés sur l’île aux Aigrettes. Ils ont organisé des nurseries pour tenter de sauver arbres,

Tout autour de Maurice Nager avec les dauphins Il faut partir de bonheur, vers 7 heures, pour avoir la chance d’apercevoir les bandes de dauphins qui jouent le long des côtes de Maurice. Mais le spectacle vaut ce petit effort. Les Mauriciens connaissent les endroits où les dauphins ont l’habitude de se rassembler. Le bateau fonce d’une baie à l’autre jusqu’à ce qu’au loin on aperçoive leurs premiers sauts. L’approche débute à vitesse réduite et la plus part du temps,

la bande de dauphins poursuit sa route sans se soucier des visiteurs. Il faut être vif et bon nageur pour pouvoir les rejoindre à la nage. Quelques uns y parviennent et le grand bonheur est de les accompagner une dizaine ou une vingtaine de mètres avant qu’ils ne virevoltent à nouveau et plongent pour réapparaître au loin. Ce jour là, les dauphins semblaient vouloir rester jouer près des falaises en profitant du soleil au grand bonheur des bateaux qui faisaient cercle.

Rodrigues La fête des pêcheurs  Il faut moins d’une heure d’avion, pour relier Maurice à Rodrigues, située à quelques 600 km à l’est de l’océan Indien. Une île magnifique et préservée. Elle

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01 > L a voile latine de la barque traditionnelle de Rodrigues. 02 > Séchage des poulpes. 02

passe pour être Maurice il y a trente ou quarante ans. Ses habitants, quasiment tous créoles, ont su garder leur singularité. Rodrigues abrite un peuple de pêcheurs qui vit depuis toujours de la richesse d’un vaste lagon. Mais elle s’épuise peu à peu 92

et la traditionnelle pêche aux poulpes, que pratiquent les femmes de l’île, a dû être interdite quelques mois. Reste que l’ouverture de la saison de la pêche en février demeure le grand événement de Rodrigues. Une semaine de fête.

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fruits, fleurs, reptiles, papillons, chauve souris en danger et surtout ils observent les conditions dans lesquelles toutes ces espèces peuvent être réimplantées. Une visite sur l’île s’impose car l’on apprend beaucoup sur la flore et la faune de Maurice. On découvre ainsi des étrangetés de la nature, comme ses arbres qui changent de couleurs, de feuillage, de floraison et d’écorce pour échapper à leurs prédateurs. Certaines plantes parviennent à rendre leurs feuilles incomestible pour tel ou tel animal ou tel ou tel insecte. L’endroit est magnifique. On y accède par bateau et des guides vous expliquent tout sur les pensionnaires de l’île et sur

01 > L e mythique dodo de Maurice, à ne pas confondre avec les aigrettes . 02 > Face à la baie de Grand Port.sur la côte est.

les recherches menées. Spectaculaire, les tortues géantes, étonnament peu farouches. Certaines, les plus âgées, nous dit-on, répondent même à leur nom quand le guide les appelle. On apprend aussi à distinguer les essences rares qui autrefois poussaient abondamment à Maurice et qui sont aujourd’hui protégées car menacées de disparaître. Contrairement au dodo qui lui a bien disparu …

01 > U n A 320-200 d’Air Mauritius. L’esprit de Maurice encore présent le temps du retour.

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05 CAFE LUX Dans chaque grande rue, nous avons pris l’habitude de trouver du bon café, avec des mélanges intéressants, des grains aux arômes savoureux… Le tout préparé par de vrais

06 / PHONE HOME Chacun des hôtels LUX* Resorts possède une jolie cabine téléphonique au look vintage. Passez des appels gratuitement partout dans le monde. On vous demande seulement de ne pas appeler au bureau !

07 / SCREEN ON THE BEACH

baristas, dans un espace confortable pour se

La nuit tombée, installez-vous sur la plage pour une

détendre et pour déguster tranquillement une

séance de « Cinéma on the Beach » : allongés sur de

tasse de café. Alors pourquoi est-ce si difficile de trouver un bon café dans un hôtel ?

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grands coussins et poufs sur le sable, un écran tendu entre deux palmiers…

08 / LUX ME

LUX* a choisi d’inverser la tendance. Au cœur de chacun

Avez-vous déjà eu envie de vous débarrasser, une bonne

de nos hôtels, vous trouverez un Café LUX*. Si vous êtes

fois pour toutes, de la sensation de surmenage et de

amateur de subtiles arômes, vous serez enchanté par notre mélange des îles, une préparation bio créée spécialement pour nous par Carl et Judd, fondateurs du célèbre torréfacteur du Cap : Deluxe Coffeeworks… A déguster au bord de la mer.

stress qui pèse sur vos épaules ? Envie de rentrer chez vous serein, en sachant comment prolonger votre bonne humeur, que vous avez tant appréciée pendant vos vacances ?… LUX* Me est une philosophie de bien-être 360°. A découvrir dans nos hôtels !

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Visa pour

L’EGYPTE

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L’étrange Désert Blanc A 550 kilomètres à l’ouest du Caire, entre les oasis de Baharya et Farafra, s’étend le 26ème parc national égyptien : le Désert Blanc. Connu pour son paysage parsemé d’étranges formations calcaire qui surgissent du sable blond sur 110 kilomètres, il est un lieu propice à la randonnée mais aussi à la contemplation.  Texte et photos : Maud Charton 94

U

n dessert blanc. Parsemé de meringues préhistoriques. Un échantillon lunaire. Fendre pour la première fois ce petit bout du désert Libyque est un moment unique. Après quelques heures de route, d’étranges formations de calcaire apparues il y a plusieurs millions d’années surgissent et propulsent le voyageur à des années lumières de paysages connus. Irréel. Ici, dans l’oasis de Farafra, un

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curieux voyage se prolonge, de part et d’autre du ruban asphalté reliant Bahariya à la ville de Qasr el Farafra. On croit voir de l’eau briller au loin. Illusoire dans un désert qui ne reçoit que cinq millimètres de pluie chaque année. C’est en réalité la calcite qui cligne au soleil dans l’arche de la Montagne de Cristal. Le désert blanc invente aussi ses mirages. La nuit >


01 > D es formations calcaires vieilles de plusieurs millions d’années. 02 > Les formes spectaculaires de ces blocs de craie font du Désert Blanc un endroit magique.

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L’EGYPTE

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> vient déposer ses ombres. Des mers sombres se propagent à travers ce paysage tellurique. Comme pour se rassurer, on jette un oeil vers la Lune, la vraie, celle qui feint l’aube sur le sable qui avance. Un silence monacal s’écrase sur cette bataille de miroirs lunaires. On laisse l’esprit se faufiler entre les blocs de craie tendre aux ombres fantomatiques. A demi menaçantes. L’astre de la nuit brille plus fort. Lanterne providentielle au chevet du voyageur qui avance dans le désert éteint. Le voyage stellaire commence.

I Camper dans les mirages

Voir le soleil répandre ses premiers rayons entre les roches sculptées par l’érosion est un nouveau spectacle. Par endroit une vague de craie creusée dans la roche mère guide le songeur à l’océan. Vestiges des profondeurs marines, ces îlots de calcaire blancs de 300 millions d’années arborent d’étranges costumes : un iceberg, un lapin, un champignon, un navire. Ici, les mirages sont tangibles. Certains rochers ont un socle tellement érodé qu’ils semblent vaciller au vent. Ils deviennent les cierges propices à la méditation crépusculaire.

03 > C omme une tête sculptée dans la craie par le vent du désert. 04 > La carte de l’Egypte dans les sables du désert.

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Des campements sont dressés au beau milieu de ce spectacle naturel. Discrets caméléons de l’immensité muette. L’odeur du Lavash, ce pain à la pâte fine et souple, qui gonfle au feu de bois d’un vieux four guide les curieux sous la toile blanche d’une tente bédouine où s’activent des cuisiniers aux mains agiles et farineuses. Bouillon de légumes parfumés, volaille, fruits, légumes et sourires en bataille font la joie du randonneur que l’évasion n’a pas repu. Le bivouac flotte sur le sable. Des milliers de monolithes l’encerclent et confondent l’homme et la nature. Ils sont aussi, parfois, de précieux marqueurs de position, indispensables à notre escorte bienveillante. Créations des sables et des vents, les Doigts de Dieu, le Théâtre El Marsa ou l’Arche féérique d’El Makhroum sont autant d’excursions insolites qui incitent à la rêverie, au songe ou à la prière. En cela, on prie le désert de demeurer, aux confins des mondes en révolution, cette invitation à la quiétude. TIS&L

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L’EGYPTE

Il jouait du piano dans le sable…

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Pianiste à Paris, guide pour la Nasa dans le Désert blanc, secouriste lors d’interventions militaires et chimiste, Diaa Shawki Mickail est devenu le « Loup blanc » de cette parcelle du Désert égyptien. Rencontre. « Un soucis au point 14, viens avec deux voitures », transmet Diaa par téléphone-satellite à l’un des 18 membres de son staff. Depuis 28 ans, le « renard du Désert » fait danser ses 4 roues dans les marées lunaires de son paradis blanc. Arrachant des pans de sable, il s’envole entre les sculptures de calcaire au rythme des plus belles symphonies classiques que déroulent ses cassettes de jeunesse. Chèche blanc roulé sur la tête, Diaa a le sourire qui rassure. « Je dois rester concentré », lance-t-il parfois pour suspendre une conversation. Il peut encore arriver à ce seigneur de s’égarer dans son propre royaume. Un bloc de calcaire familier à l’allure de faucon le remet sur la bonne piste. Diaa connaît les moindres recoins de son arène sableuse. Il fait marche arrière, accélère, patine, s’ensable, mais reste serein. Une fidèle lignée de 4x4 noir zigzague scrupuleusement dans ses traces : « On se perd beaucoup plus facilement qu’on ne le croit dans le désert, les GPS n’indiquent que les lignes droites. On peut rapidement manquer d’essence, de provisions ou de visibilité. Le drame est vite arrivé ». Il y a quelques années, l’ambassade de France l’avait décoré pour avoir sauvé des sables un groupe de 18 personnes, dont un bébé. Alors, le Petit Poucet du désert a ses « planques » : « Sous le sable, à chaque point que j’ai mémorisé, se trouvent de la nourriture, de l’eau, de l’essence, des outils ou des armes. De quoi sauver des vies lors d’une opération de secours. » À 18 ans, Diaa était un jeune pianiste parisien. Il avait suivi son père, ambassadeur pour quatre ans, et se produisait dans un cabaret de Bastille tous les soirs. Derrière son piano, 98

01 > Diaa Shawki Mickail.

il apprenait sans doute cet art de la concentration. De ces années, Diaa n’a oublié que le Français, qui se mélange aujourd’hui à l’Italien, l’Anglais ou l’Arabe, quand le verbe l’emporte. Désormais, Diaa ne pourrait vivre au-delà des frontières de son désert : « je ne veux parler ni religion, ni politique, ni sexe, je ne veux pas non plus vivre en boite. Le désert est ma maison sans murs ». Diplômé de la faculté des Sciences, il a travaillé avec le Dr Farouz Elbaz pour la Nasa dans les années 90. Le Docteur, qui cherchait alors une escorte pour le programme Appolo dans le Désert, n’a très vite plus pu se passer de l’aide de son nouvel ami. Diaa a gardé en souvenir de la Nasa une lunette astronomique ultrasophistiquée qui lui permet d’observer les astres avec les voyageurs passionnés qu’il accueille dans ses campements. Si sa femme, haut placée à la Bourse du Caire, et ses deux enfants en bas âge n’habitaient pas la capitale, il ne voudrait même pas entendre parler de révolution. Pour l’heure, n’y a que pour son Désert que Diaa reste patriote: « Nous pensons proposer un programme pour apprendre aux touristes à conduire dans les dunes, je pense que le désert est une bonne alternative pour relancer la destination sans trop de risques pour les touristes ». TIS&L

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Comment s’y rendre?

Ce havre de paix spectaculaire est aujourd’hui une bonne alternative pour parcourir un désert devenu de moins en moins accessible pour les voyageurs depuis l’Algérie, la Lybie ou encore la Mauritanie. En partant du Caire, il faudra parcourir 360 kilomètres en direction de l’Oasis de Baharya, où l’on s’arrête généralement pour visiter une nécropole immense, découverte en 1999 (avec des milliers de momies datant de l’époque gréco-romaine remarquablement conservées !) Après une pause dans un campement de l’Oasis, on rejoint le Désert Blanc en 4x4, en traversant d’abord les dunes et les roches noires. Les étranges formations calcaires annoncent l’entrée dans le Parc National du Désert Blanc, qui s’étend sur 110 kilomètres. Le voyagiste Tour Indicom propose un safari de 8 jours et 7 nuits (dont 4 sous tente), du Caire au Désert Blanc, accompagné par l’équipe de guides de Diaa Shawki (portrait), certainement la meilleure escorte pour ce périple extraordinaire. Ces guideschauffeurs professionnels veillent à tous les besoins (et les envies !) des voyageurs et rendent cette excursion accessible à tous, même en famille. (A partir de 1190 € depuis Paris) – site web : www.tourindicom.com


Une des plus belles façons de se relooker

Playa Maroma**** ← Fabuleuse plage de sable blanc ← Piscine paysagée en pente douce ← La végétation tropicale luxuriante ← L’ambiance authentiquement mexicaine et chaleureuse ← 5 restaurants dont 3 à la carte, 3 bars, la formule « tout-inclus »

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Visa pour

L’INDE

Delhi dans la fusion des époques Pollution, misère, 17 millions d’habitants, 1500 kilomètres carrés, système discriminant des castes toujours en place, bazars grouillants, embouteillages faramineux, à première vue Delhi a plus l’allure d’une épreuve que d’une destination touristique. Pourtant on y parle de miracles et de grands voyages.

Texte et photos : Maud Charton

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ue du ciel, c’est un immense vertige urbain. Un piège. Des habitations enchevêtrées à perte de vue offrent déjà un spectacle déroutant qui n’invite pas le voyageur à la flânerie. C’est d’ailleurs sans doute ce qui l’incite à quitter rapidement cette capitale « de transit » pour l’une des sublimes régions l’entourent. A mon arrivée, j’apprends que dans la capitale, New Delhi, qui n’est que la partie moderne de Delhi, le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide est le métro. Je ne suis visiblement pas la seule à le savoir. Ici aussi il y a des « pousseurs » aux heures de pointe. Sauf qu’à New Delhi, l’heure est toujours de pointe. Avec ses 56 kilomètres de voies et ses 50 stations, le métro permet quand même de traverser la ville de 6h du matin à 23h pour environ 50 centimes. Finalement, on le trouve même plutôt agréable ce métro, tout y est traduit en anglais, on circule à 80 km/h dans des wagons climatisés que l’on attend rarement plus de 4 minutes, et une des 7 lignes mène même directement à l’aéroport. Bref, on aurait tout à lui envier ! >

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L’INDE Lotus ou minaret ?

L’héritage delhiite est un autre défi au voyageur attentif. Delhi s’est construite sur les ruines de six capitales. On voit donc les merveilles architecturales se succéder, se fondre, ou se superposer, que seul l’œil avisé distingue. « Old Delhi » fut, par exemple, la capitale de l’Empire Moghol. Mais les envahisseurs musulmans avaient, à l’époque, fait appel à des sculpteurs indiens habitués à bâtir des temples, qui ont ainsi mélangé les styles des deux cultures, créant une architecture indo musulmane unique. On voit alors surgir des merveilles architecturales comme la plus grande mosquée d’Inde, Jam Masdjid, où les lotus côtoient les minarets, ou encore le surprenant Fort Rouge, un autre Taj Mahal. Delhi brouille, là encore, encore les pistes de l’Inde imaginée. La capitale compte aussi trois sites anciens classés au patrimoine de l’Unesco : le minaret de Qûtb Minâr, le merveilleux tombeau d’Humâyûn et la Porte de l’Inde. Les jardins de Lodi sont une autre merveille. Loin de toute nausée urbaine. Nés sous la dynastie afghane de Delhi qui, entre 1451 et 1526, a déposé son empreinte musulmane sur la ville, ces jardins sont le répit offert à la contemplation du voyageur. Avant le développement des cybercommunautés, les jardins de Lodi étaient le lieu de rassemblement des afghans de Delhi qui s’y retrouvaient en famille le dimanche. Aujourd’hui, cette tradition a été adoptée par tous les traqueurs de pelouses paisibles et fleuries, à l’abri de l’agitation épuisante de Delhi et de ses marées humaines. Familles, amoureux, étudiants et même quelques sportifs viennent chaque jour profiter des parcelles d’herbes soignées, en extension aux mosquées, tombeaux et autres mausolées vestiges de la cour d’Akbar. Ombre, fraicheur, pique-nique, scènes de vie, chants d’oiseaux et somptueuses traces du passé, les jardins de Lodi sont un autre miracle de Delhi. Son repos. 102

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Les pauses dans les jardins soignés, à l’ombre des vestiges et des temples, offrent un doux répit.

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I New Delhi, trop moderne ?

A première vue, New Delhi a l’air rectiligne, aérée et plutôt bien entretenue. Sur les plans trop détaillés de la ville que l’on peine à déplier entièrement, c’est une autre histoire. Je me rends donc directement en métro sur la place principale, la plus grande aussi : Connaught Place. Point de convergence entre la nouvelle et la vieille Delhi. Je me laisserai guider au fil des rencontres, je sais les indiens bavards et sympathiques. Ici, rien ne ressemble à l’Inde que l’on imagine. Un cercle parfait de 500 mètres de diamètre, pas d’éléphants ni de tigres, je croise plus de femmes en slim ou en tailleur de luxe qu’en sari et j’arpente de larges avenues pour une promenade aux allures de shopping italien. Sur Connaught Circus, seulement des hôtels de luxe et des restaurants. Pas de grand monument, pas de vrai point de repère, je finis

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par avoir l’impression de tourner en rond et le tumulte du trafic circulaire devient vite infernal. Je rencontre Manish, un jeune delhiite qui négocie pour moi à 20 rupees le tuk tuk qui doit me conduire chez un antiquaire qu’il m’a recommandé. Effectivement, j’allais le payer quatre fois plus cher, mais quand même environ 20 fois moins cher qu’un taxi parisien. Virée rustique de cette journée dans la capitale moderne, mon tuk tuk file à toute allure entre les belles voitures et les piétons, quittant la place chaotique pour Janpath, une avenue touristique où l’on vient dénicher de vraies antiquités, des textiles et autres beaux souvenirs, mais tout de même à un prix spécial touriste… Je remarque vite que, comme pour à peu près tout en Inde, il suffit de s’éloigner en faisant comprendre que le prix est trop élevé pour le voir miraculeusement baisser de moitié. Et les plus >


01 > Les jardins de Lodi et leurs vestiges afghans. 02/03 > L’impressionnant tombeau d’Humayun. 04/05 > La Jama Masjid ou grande mosquée de Delhi.

04

Conseils aux voyageurs Comptez une semaine pour obtenir le visa indien. Se rendre directement au 44 rue de paradis dans le 10ème arrondissement de Paris avec le dossier imprimé et rempli (www.vfs-in-fr.com), prévoir 6€ pour les photos sur place (obligatoire), une doublepage vierge dans le passeport (valable au moins 6 mois après la date du retour) et entre 65 € et 115 € de visa selon votre statut, le jour de la semaine, votre métier et l’humeur du jour au guichet ! Sur place, il est bon de demander le tarif de la course au taxi, tuk tuk ou vélo-taxi avant de monter pour éviter les arnaques, et l’on recommande aussi de ne pas payer sa course avant l’arrivée car certains chauffeurs sont commissionnés par des boutiques ou antiquaires pour « perdre » les touristes dans leurs rues. En revanche, n’hésitez pas à discuter autour d’un café avec les locaux qui voudraient vous guider pour la journée, l’aide pourrait être précieuse dans les deux sens, il suffit d’établir un itinéraire et un tarif au préalable. 05

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L’INDE > pauvres ne sont pas forcément

01 > Vendeur de beignets au miel du vieux Delhi. 02 > Scène de rue dans Old Delhi. 03 > Femme indienne en sari au Fort Rouge 04 > Un tuk tuk filant dans les ruelles du vieux Delhi. 05 > Le Fort Rouge de Delhi.

les plus filous. J’ai la sensation, dans ces rues trop modernes et rectilignes, de me trouver dans le paradoxe de la ville, une extension jeune et fragile, sans histoire, pour les affaires.

I Old Delhi, un bazaar tentaculaire

Je quitte l’excroissance moderne et me dirige vers la vieille ville indienne, le témoin de l’histoire, celle qui fonctionne encore comme il y a 300 ans, celle où les marchands ambulants se succèdent dans les ruelles étroites et grouillantes des bazaars, celle où l’on vient respirer toute la poussière de l’Inde, cette odeur que l’on oublie jamais. Celle des parfums d’encens et d’épices, celle des enfants acrobates qui cabriolent pour quelques rupees, celle des lépreux et des miséreux, celle où l’humanité semble restée concentrée un interstice où l’histoire et la tradition sont un défi au développement. Aujourd’hui les quartiers de Old et New Delhi se sont rejoints pour former le « centre de la ville », et l’on passe en un clignement d’œil de la cité victorienne aux bidonvilles et aux vaches errantes, Delhi devient passionnante. La nouvelle tourne le dos à l’ancienne. Passer de la première à la seconde, c’est lancer ce fameux « sésame ouvre-toi » sur la magie du monde oriental, c’est la cour des miracles, la cité secrète et cachée, le trésor bien gardé de la ville nouvelle. Delhi s’est relookée intelligemment, elle a su déployer ses centres d’affaires et son immensité à l’américaine sans inonder sa propre culture et les rues fourmillantes de son histoire. Deux mondes s’y tournent le dos, deux mondes y cohabitent pourtant, deux mondes s’échangent vagabonds et touristes. L’écrin qui garde ces deux mondes est attachant, harmonieux. Finalement, la seule certitude que l’on garde c’est que Delhi, avec son allure de point de convergence culturel et religieux des mondes, a de quoi séduire le voyageur. Héritage musulman, moghole, hindou, bouddhiste ou chrétien, somptueux mausolées, grandes mosquées, temples prodigieux, bazaars tentaculaires immuables ou immeubles futuristes, elle est un défi au voyageur et le point de départ idéal d’un des plus grands voyages. TIS&L 104

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Delhi et le Rajasthan avec Asia Le voyagiste propose une découverte de Delhi en 48h à partir de 360€ par personne (transferts aéroport, 2 nuits à l’hôtel Hilton Janakpuri (5*) en chambre double avec petit-déjeuner, visites des hauts-lieux de Old et New Delhi en voiture particulière avec chauffeur et guide local francophone) Ce circuit peut se poursuivre depuis Delhi par un itinéraire individuel «Citadelles et Palais» de 9 jours au fil des sitesphares du Rajasthan, avec pour point d’orgue la visite d’Agra et son mythique Taj Mahal. (A partir de 1165€ par personne, en voiture privée avec chauffeur, guides locaux francophones et hébergement en chambre double avec petit-déjeuner) Contacter Asia au 01 44 41 50 10 ou sur www.asia.fr

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La first sur Qatar Airways Voler en affaires ou en première sur Qatar Airways, élue meilleure compagnie au monde par les World Airline Awards 2011 (Skytrax), vers le pays aux 240 millions de miséreux, peut paraître malavisé. Mais c’est, en tous cas au retour, la meilleure façon de se rasséréner après un voyage chargé en émotions. A bord, on se réjouit vite des petites attentions contenues dans une trousse de toilette laquée aux couleurs nobles de la compagnie. Ca sent le jasmin et l’orchidée. A priori, les 86 cm qui nous séparent du voisin n’invitent pas à une prolixe conversation aérienne. Tout le loisir donc de profiter, une petite serviette chaude à la main, de l’écran tactile multilingue où s’affichent 150 films et 500 CD. On peut aussi brancher directement son ordinateur portable à la prise du fauteuil. N’oublions pas l’essentiel, une carte gastronomique cachée à gauche de

l’écran dans un écrin en cuir dévoile un véritable festin qatari : options légères ou cuisine traditionnelle, accompagnée de houmous, pain arabe et autres mezzés savoureux… Ainsi que de bons vins à la carte ! Et ce n’est pas une légende, la tradition hospitalière qatari a le sens du détail et du raffinement, on se retrouve donc paré pour une véritable dégustation 5 étoiles en plein ciel : petite nappe, véritables couverts, verres ballons, vaisselle en porcelaine, serviette en tissu nouée autour du cou. Le tout mis en place en quelques minutes par de véritables serveurs des airs en cravate ! Bordé jusqu’aux yeux, on peut enfin reprendre ses rêves, la tête évanouie dans l’oreiller moelleux d’un des plus larges fauteuils du ciel, massant, chauffant, multi inclinable, un énorme casque audio vissé sur la tête. Fouler déjà la piste d’atterrissage est désenchantement. Heureux détenteurs de billets business ou first, vous profitez d’une escale de luxe au hub de Doha, dans les allées d’un Terminal Premium de 10 000 m2 à 100 millions de

dollars : déco aquatique, spa, sauna, jacuzzi, boutiques, salles de conférence, garderie, multiples buffets gastronomiques… Un cappuccino maison et quelques viennoiseries chaudes plus tard, une hôtesse vient vous informer discrètement que vous allez bientôt réembarquer. Chaque passager peut en réalité se détendre sans se soucier de l’heure, les hôtesses veillent à la pendule et aux destinations de tous les voyageurs business et first à qui le terminal ferait oublier le temps et la suite de leur voyage. Il n’y a plus qu’à filer se réaccoutumer à sa ouate aérienne, en savourant un troisième petit-déjeuner dans son nouvel habitacle ailé, tout en appréciant que le voyage se prolonge encore un peu. Plus d’infos sur : www.qatarairways.fr Paris – Delhi (via Doha) : 12 vols par semaine (quotidiens et biquotidiens) à partir de 550 € l’allerretour en classe économique, à partir de 2200 € en classe affaires et à partir de 4100 € en first.

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Visa pour

LA GUYANE

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En remontant le fleuve … Naviguer sur ses fleuves, le Kourou, le Maroni, au cœur de la forêt amazonienne est une decouverte inoubliable qui fait de la Guyane une nouvelle destination elue par les passionnes du tourisme vert. Tout amateur de sensations nouvelles y trouvera largement son compte.

Texte : Louis Dorian Photos : Joey Niclès

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a Guyane est bonne à qui sait la prendre. Son soleil est haut, ses eaux généreuses, sa forêt est riche, son aventure est carrement spatiale. Son carnaval qui est l un des plus fou, fou, fou au monde (du 12 janvier au 13 février 2013), ses touloulous endiablés mais tellement élégants, son paradis des îles du Salut, sa capitale Cayenne légèrement assoupie et ses camps de repos avec carbets et hamacs confortablement nichés le long des fleuves, autant d’attraits >


01 > Baignade dans la forêt amazoniène. 02 > À Saut Hermina sur le fleuve Maroni. 03 > Balade en pirogue sur l’un de ses affluents. La meilleure façon pour explorer la forêt.

03

TRAVEL STYLE & Life Juin/Juillet/Août 2012

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LA GUYANE

> pour le voyageur las d’aller tou-

jours aux mêmes endroits. La Guyane pour son aventure douce devient à la mode. Ce département d’Amazonie française est en fait une des terres les plus sûres de l’Amérique du Sud. Présence de la langue française, bon état des routes, réseau sanitaire, la France équinoxiale vous attend avec comme première image vue d’avion la canopée telle une mer de forêt sans fin. C’est elle qui, avec la latérite, donne ses couleurs caractéristiques rouge et vert au pays.

01 01 > Fleuve du Kourou. 02 > Louis Jean-Jacques, un guide de camp Cariacou. 03 > Les cases de camp Cariacou, base de départ pour explorer la forêt guyanaise. 04 > Aras sur les Îles du Salut. 05 > Un carbet traditionnel. 06 > L’ancien bagne envahi par de spectaculaires racines.

I Dépaysement dans le camp Cariacou

Le long des fleuves de la Guyane, se trouvent des camps de forêts véritables haltes et havres de pays d’où l’on découvrira la forêt primaire. On remonte ainsi le fleuve Kourou à bord d’une pirogue à moteur, avec voyageurs et enfants à bord à destination du camp Cariacou. La promenade permet de découvrir moutons paresseux, oiseaux charognards, et papillons multicolores jusqu’à l’arrivée au camp, centre d’hébergement en bois qui réunit espace de repos et de sommeil en hamacs, sanitaires et salles de restaurants. Tout est propre et l’on se déplace pieds nus. Avec comme point de départ ou d’arrivée un ti-punch local, tout est possible pour les petits comme pour les grands : nager, jouer entre les rochers, s’amuser à la balançoire, pêcher, en ne s’éloignant jamais trop loin des guides. C’est d’ailleurs avec eux et en compagnie d’un guide amérindien, que l’on découvrira la forêt, apprendra à tresser des sacs à dos, et à reconnaître les essences d’arbres et les espèces d’insectes. La nuit dans le hamac est étonnamment réparatrice, le petit-déjeuner abondant. Les plus aventureux pourront aussi partir en randonnées sous la conduite d’un guide en créant leur propre camp itinérant au cœur de la forêt amazonienne.

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I Vers les étoiles

Le Centre Spatial Guyanais est le port spatial de l’Europe. Il se trouve aux abords de la ville de Kourou et se visite gratuitement avec un guide le matin et l’après midi. On y découvre les gigantesques pas de tirs d’Ariane, > 108

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LA GUYANE

> et la salle Jupiter centre de déci-

sions stratégiques au moment des lancements. Pour assister aux lancements, il suffit de s’inscrire suffisamment tôt en donnant les informations nécessaires. Il est conseillé de s’y prendre quelques semaines à l’avance pour être certain de disposer d’une place, sinon il sera toujours possible de s’installer sur une plage de Kourou. Effet garanti avec un embrasement exceptionnel du ciel. A noter que le territoire du Centre National d’Etudes Spatiales qui inclut le Centre Spatial Guyanais est aussi vaste que la Martinique et est traité comme un environnement protégé avec des visites mensuelles où l’on pourra voir des jaguars, des ibis rouges, des paresseux et des reptiles. C’est au large de Kourou à quelques 17 kms que sont posées sur l’Océan Atlantiques les Îles du Salut, autrefois désertes et abritant un bagne aux conditions inouïes d’inhumanité ( les vestiges se visitent) , aujourd’hui luxuriantes sous les cocotiers. Elles seront le prétexte d’une balade en mer et d’une journée de farniente, à moins que les plus sportifs ne soient tentés par la pêche au tarpon, un poisson qui peut atteindre 2,50 m. Et il en est ainsi de la Guyane avec ses possibilités de 1001 excursions, sur le Maroni, dans les marais de Kaw, dans le marché de Cayenne et à Saul au cœur du cœur de la forêt d’Amazonie. Voilà une terre à découvrir, avec ses hôtels familiaux, une terre préservée et accueillante de l’Amazonie française. TIS&L

01 01 >

Sur lîle Royage dans les Îles du Salut, l’ancien hôpital. 02/03 > Les Îles du Salut face à Kourou ou est localisé le centre spatial. 04 > Saint-Laurent-duMaroni, la deuxième ville de Guyane après Cayenne, au bord du fleuve du même nom, à la frontière ouest avec le Suriname.

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Pour en savoir plus :

Bureau du Comité du Tourisme de la Guyane www.tourisme-guyane.com 110

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LE BRÉSIL

01 > Rue principale du Pelourinho et ses façades coloniales 02 > Les ruelles touristiques et animées du Pelourinho 03 > Eglise São Francisco dont l’intérieur serait couvert de 500kg d’or 01

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Good vibrations à Salvador de Bahia La plus africaine des villes brésiliennes vit au rythme de la samba, du Candomblé et de la capoeira. Pleine d’allégresse. Sa longue baie rivalise avec celle de Rio. Son métissage, sa douceur de vivre, ses cultes et ses contrastes en font l’une des plus belles destinations du pays. Son âme, dit-on.

Texte et photos : Maud Charton

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C

ette année, Salvador de Bahia, première capitale et troisième ville du Brésil, célèbre le centenaire de la naissance de son plus grand écrivain : Jorge Amado. Quelques jours avant notre départ, sa petite-fille, Cécilia, présente son premier long métrage pour le Festival du Film Brésilien à Paris. Capitaines des sables, adapté de l’œuvre éponyme de son grand-père, nous entraine dans les entrepôts abandonnés de Salvador de Bahia où des dizaines de gamins des rues vivent en marge de la société, sales et affamés. Jurons, prostituées, mauvais coups, poésie nostalgique, capoeira et rituels africains, nous >

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BRÉSIL > partons pour un Brésil qui ne se

01 > Coucher de soleil sur les favelas de la baie de Bahia. 02 > Musiciens des rues de Morro de São Paulo. 03 > Enfants se rendant à l’école de Capoeira du Pelourinho. 04 > Les jardins du Musée d’Art Moderne sont le nouveau spot « bobo » de la ville. 05 > Le soir une ambiance musicale suave baigne les rues du Pelourinho.

résume apparemment pas au football, aux filles siliconées et aux plages. Bahia la baie de tous les Saints. Bahia et ses kilomètres de côte. Bahia l’Africaine. Bahia la vagabonde. « A Bahia, comme un peu partout au Brésil, lorsque l’on a faim et que l’on vit dans la misère, ça ne veut pas dire que l’on est malheureux. Il suffit de se mettre à danser, chanter ou à jouer de la musique pour se sentir heureux », raconte Cecilia Amado. Je lui demande si ces « Capitaines des sables », racontés par son grand-père dans les années 50, existent encore aujourd’hui. En réalité, les enfants qu’elle a choisis pour son film sont de vrais gamins des rues, ils ont joué leur propre rôle et sont quasiment les mêmes que ceux décrits par son grand-père dans le roman. Bahia aurait conservé ses croyances, ses racines et son histoire. Cécilia a fondé une école où les gamins de son film continuent de se former au métier d’acteur.

I La nostalgie du Pelourinho, ville haute.

La première chose que nous apprenons en arrivant à Bahia, c’est qu’il ne vaut mieux pas planifier sa journée. Ici, on dit que rien n’arrive « en retard », mais tout arrive « après ». Tout le monde vit à contretemps. Et surtout en fonction des embouteillages, qui rythment la vie bahianaise. Aux heures de pointe, le simple fait de rejoindre ou quitter la ville en voiture s’estime en heures, et repousse à coup sûr le programme au lendemain. Nous rejoignons la partie haute de la ville, le Pelourinho, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité (1985). Une petite merveille coloniale aux allures de bonbonnière, à cause de ses vieilles maisons couleur pastel rose, bleu, vert ou ocre. En fait, c’est sur la place principale de cette partie de la ville, le Pilori, que l’on fouettait les esclaves autrefois. Leur descendance, qui s’est métissée, en fait désormais la plus importante population africaine au monde vivant en dehors du continent africain. Le Pelourinho était la ville fortifiée élevée par les colons portugais. Aujourd’hui, plus personne n’habite ces ruelles pavées et pentues. Les maisons historiques ne sont plus qu’une empreinte nostalgique. La plupart

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sont devenues des restaurants, des bars, des hôtels, des galeries d’art ou des boutiques. On joue de la musique live dans les patios des bars et des hôtels. On vient se suspendre dans le vide, à la terrasse d’une somptueuse pousada (petits hôtels style « boutique » de charme) pour contempler la baie illuminée. En réalité, la ville haute n’est plus fréquentée que par les touristes et les mendiants. Mais elle n’a rien perdu de son charme et de sa douceur. D’ailleurs, de nombreux expatriés ont investi les maisons coloniales abandonnées des quartiers de Carmo et Sant Antonio, dans le prolongement du Pelourinho, entretenant cet enchevêtrement d’habitations ou de pousadas colorées et parfaitement entretenues qui font rêver les européens. Tous les mardis soirs à 19h, on vient danser la samba sur la place du Pilori, en suivant les pas de Geronimo. Les autres soirs, on peut assister à des représentations des capoeiristes des écoles bahianaises qui n’hésitent pas à attirer les touristes pour un petit cours en plein air, moyennant quelques reales. On sirote une vraie caïpirinha à la terrasse d’un bar local, improvisée sur un trottoir étroit. Les locaux jouent aux dominos. Les >

Capoeira

Ludique et acrobatique, la capoeira est l’art martial brésilien. Un combat fait plus penser à un ballet avec un enchaînement de mouvements tout en souplesse, comme décomposés au ralenti avec une grande élégance. Certains s’exécutent même en appui sur les mains au sol, les reins et les jambes effectuant d’incroyables rotations dans les airs. Les « jeux » de capoeira sont souvent accompagnés par un orchestre et rythmés par les battements de mains des spectateurs.

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BRÉSIL

> serveuses en tenue bahianaises

blanc immaculé racolent les touristes. Les peintres s’appliquent sur un portrait ou une scène de rue. Des enfants sales viennent nouer un bracelet autour du poignet des touristes plus distraits pour grappiller quelques sous. Et la musique met d’accord tout ce petit monde, bercé par la nostalgie d’un temps retrouvé. Sur le Largo do Pelourinho, dans le centre historique, on s’arrête à la Fondation Jorge Amado, belle et moderne. On replonge dans le Bahia des années 50 avec l’enfant du peuple, son romancier. Des photos en noir et blanc de Jorge et Cécilia Amado enfant nous font sourire. La famille Amado fait partie du patrimoine de la ville. En face, on reconnaît facilement la façade verte éclatante du SENAC. Ce restaurant école dans lequel de futurs chefs toqués composent un large buffet est une halte à ne pas manquer. Tout le personnel étudiant s’affaire. Touristes et locaux viennent goûter à 40 saveurs bahianaises authentiques : feijão au lait de coco, feijoada, moquecas, porc frit, boeuf en sauce, purées de manioc, desserts, pour un prix très raisonnable dans la vieille ville. Rien n’égale la moqueca servie à la Villa Bahia (voir notre sujet hôtel ci-après) mais l’on doit goûter plusieurs fois à cette grande spécialité bahianaise, à base de poisson ou crevettes, farines de manioc, légumes, lait de coco et huile de palme. On comprend ainsi un peu mieux la « morphologie » bahianaise!

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Le marché populaire de São Joaquim est une véritable immersion dans le quotidien et les arômes bahianais

01 > Les façades multicolores des maisons coloniales du Pelourinho. 02 > Fabrication de l’huile de palme sur le marché São Joaquim. 03 > Présentation de l’œuvre de Jorge Amado dans sa fondation au Pelourinho. 04 > Plage de l’île de Morro de São Paulo en basse saison. 05 > Shopping gay friendly dans les rues de Salavador de Bahia. 06 > Jorge Amado a passé sa vie à écrire sur Bahia et ses habitants. 07 > Marché convivial et coloré de São Joaquim.

I La ville basse, marchés et nouveau quartier bohème L’impressionnant ascenseur Lacerda permet de passer du Pelourinho à la ville basse (et inversement) en quelques secondes pour 15 centimes. En bas, non loin du port d’où partent les bateaux navettes pour les îles de la baie, on se retrouve devant le grand Mercado Modelo. Ce marché artisanal est idéal pour dénicher quelques souvenirs bahianais typiques, mais c’est aussi l’occasion d’une ballade couverte pour un shopping traditionnel à l’abri du soleil ou…de la pluie ! Car il faut tout de même préciser que la région connaît sa saison des > 116

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Le Candomblé, Culte afro-brésilien

Si l’on veut saisir les mystères de la culture bahianaise, il faudra jeter un œil du côté du culte. On trouve 365 églises à Salvador de Bahia. Une pour chaque jour de l’année, dit-on. De quoi varier les plaisirs et les prières. Mais le culte « noir » de la ville, c’est le Candomblé. Cette religion tire ses racines dans l’Afrique de l’Ouest, elle repose sur un mélange de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines. On prie les Orixas, des dieux d’origine totémique associés aux éléments naturels, aux couleurs et aux objets, et l’on se base sur l’existence d’une âme propre à la nature. Le Candomblé désigne à la fois le culte et le lieu de sa pratique, généralement orchestrée par une femme. On compte plus de 2500 terreiros, les temples, à Salvador. En étant bien renseigné, on pourra peut-être assister à une cérémonie traditionnelle mais, la plupart du temps, il s’agit de fêtes dans des salles de spectacle mettant en scène des danses rituelles. Un très bon moment à partager mais rien de très spirituel en réalité. En janvier, il ne faut pas manquer le Lavagem Do Bonfim, une grande fête religieuse en l’honneur du Seigneur de Bonfim mais aussi d’Oxalá, le plus grand des Orixas. Le cortège part de l’Eglise de Bonfim pour 6 kilomètres vers le nord. Grandiose. TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012

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BRÉSIL

> pluies. Un hiver doux, de mai à

septembre, durant lequel il n’est pas recommandé de se rendre à Bahia en raison des pluies qui inondent la région, parfois durant deux semaines consécutives. De quoi gâcher tout un voyage quand on connaît leur vivacité. Un autre marché, situé au bord de la baie, mérite bien le détour : le Mercado São Joaquim. A deux kilomètres de l’ascenseur, ce marché populaire est une expérience haute en couleurs. Fruits, légumes, viande, poisson, huile de palme, épices, condiments, manioc, voilà une bien belle immersion dans le quotidien bahianais et son brouhaha. Et l’on peut consommer sans se méfier, tout est bio et provient d’une agriculture familiale qui a conservé des techniques anciennes.

I Le monde des vavelas

Depuis le marché, on lève la tête vers les favelas qui s’empilent. Elles surplombent la baie. Immergées dans les dernières lueurs du jour. Pour certains habitants, elles sont « un endroit privilégié ». Il faut avoir l’occasion d’admirer un coucher de soleil sur la baie et sa petite mer intérieure depuis l’une de ces habitations de fortune pour admettre ce privilège d’un instant.Il existe, à Salvador de Bahia, une profonde fracture entre les classes sociales. Dans certains quartiers de la ville basse, des immeubles ultramodernes font face aux quartiers populaires et aux bidonvilles. Deux mondes se côtoient, des vies différentes semblent s’enchevêtrer sans se déranger, chacune vaquant à son quotidien, son culte et ses histoires avec la même douceur de vivre. Si nous n’avons pas tellement ressenti l’insécurité tant annoncée à Bahia, il peut arriver, en fin de soirée, de croiser un petit groupe de bahianais errant sous l’emprise de l’alcool ou du crack, qui fait des ravages dans la région. Tout le monde peut obtenir assez facilement sa dose quotidienne pour une poignée de reales, même les enfants. Du coup, mieux vaut se déplacer en taxi la nuit et ranger son or et son équipement high-tech. Peu de chance que cela se règle sur un air de samba. 118

Du côté de Rio Vermelho, un nouveau quartier bohème tendance où se retrouvent les bobos de la ville, le Musée d’Art Moderne de Salvador a rouvert ses portes. Avec son Jardin des Sculptures. Des artistes contemporains bahianais ont posé ici leur empreinte de fer forgé, pour contribuer à la rénovation architecturale de cet espace, pensé par Lina Bo Bardi. D’ici, nous nous arrêtons dans les allées du jardin pour admirer le plus beau coucher de soleil sur la Baie de tous les Saints. Quelques intellos bouquinent, allongés sur l’herbe. Des étudiants s’embrassent, semblant faire partie d’une sculpture en contre-jour. Les reflets de la mer scintillent dans les fenêtres des favelas qui la regardent. On tire les plus beaux clichés. Le bâtiment colonial rouge et blanc qui abrite le musée nous attire pour une exposition trompe l’oeil. Un petit vent de fraîcheur et de modernisme souffle sur la baie. On aime cet endroit. TIS&L

Les Pausadas

Une spécialité bahianaise Depuis les ruelles étroites des quartiers de Carmo ou San Antonio (Salvador) à Morro de São Paulo, le village touristique de l’île de Tinharé située au large de la Baie, nous avons visité de nombreuses pousadas. Ces petits hôtels de charme, disposant parfois de seulement trois chambres, poussent ici comme des champignons. Chacun construit ses petites habitations ou chambres de charme, souvent dans sa propriété. On y retrouve l’ambiance de nos maisons d’hôtes et, bien souvent, le luxe discret d’un hôtel boutique. Certaines sont parfaitement tenues, décorées et aménagées, et leur prix varie souvent en fonction de ces critères. Dans la vieille ville, les tarifs restent vraiment raisonnables. A Morro de São Paulo, on trouve 380 pousadas pour seulement 8 hôtels ! D’ailleurs on n’a plus le droit de construire sur l’île (à 90% vierge, ponctuée de lagons et

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forêts) mais seulement de s’élever de trois étages ou de rénover. Alors tout le monde s’élève. Et rénove. Actuellement, pratiquement toutes les pousadas sont en travaux et veulent redorer l’image de la destination pour accueillir une clientèle « VIP » pour la Coupe du Monde de 2014… Restaurant école, discothèque école, hôtel école et « éducation touristique » se mettent en place. Espérons que des cours d’anglais soient aussi au programme !


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INFOS AUX VOYAGEURS

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01 > Petits restaurants du Pelourinho. 02 > Couvent São Francisco. 03 > Pousada des arts. 04 > Pousada de charme de Morro de São Paulo. 05 > Pousada Portalo.

Nos coups de coeur

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- A Salvador de Bahia (ville haute) : la Pousada Do Pilar (www.pousadadopilar.com) et la Pousada Des Arts (www.pousadadesarts.com), deux petites adresses charmantes au design surprenant que nous recommandons vivement. - Du côté de Morro de São Paulo : la Pousada Charme (www.charmepousada.com), la plus « nature », avec sa chambre haut-perché et son « tapis de verre » offrant une vue en cascade sur la nature et sur l’île.La Villa Dos Graffitis (www.villadosgraffitis.com.br), la plus « branchée », avec ses belles chambres customisées « street art » par des artistes locaux. La pousada Minha Louca Paixao (www.minhaloucapaixao.com.br), la plus « centrée », située sur la plage principale, avec une piscine à débordement sur le toit, vue mer. - Et enfin la pousada Portalo (www.hotelportalo.net), la plus « Robinson Crusoé », située à l’entrée de l’île, avec ses petits bungalows perchés dans la nature et son incroyable vue sur la baie.

- Pour se rendre à Bahia, nul besoin de parfaire son espagnol ou son anglais, la population ne parle généralement que le portugais. Il est très difficile de communiquer, même dans les établissements et sites touristiques, où l’on fini généralement par choisir le langage des signes… - Il n’y a pas besoin de visa pour se rendre au Brésil. - Du 16 au 21 février, c’est le summum de la fête ! Le carnaval de Bahia, celui du peuple. Deux millions de personnes envahissent les rues et les plages de la ville, pas de tabous, pas d’interdits, un seul crédo : chanter et danser jusqu’au bout de la nuit. Les meilleurs interprètes viennent jouer en live ces jours là, ce qui attire tous les inconditionnels de musique brésilienne - De mai à octobre, nous recommandons vivement de faire attention à la météo pour programmer un départ tant la pluie peut être abondante. - Le 2 février est un jour de fête sur tout le littoral bahianais qui célèbre sa Reine de la Mer, Yemanjá, notamment à Rio Vermelho où se trouve la maison de la déesse. - Après l’Afrique du Sud en 2010, le voyagiste Voyageurs du Monde va créer des programmes touristiques associés à la Coupe du Monde de football, de mi-juin à mi-juillet 2014. Site web : www.voyageursdumonde.fr - Pour se rendre sur l’Ile de Tinharé, à Morro de São Paulo, on trouve des navettes maritimes ou aériennes depuis Salvador..

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Hôtel stylé

La Villa Bahia

Le privilège de ces journées dans des lieux chargées d’histoire et de culture.

Une somptueuse pausada Sur la place centrale du vieux Pelourinho, l’hôtel Villa Bahia conduit le voyageur sur la trace des grands navigateurs. Et d’une incroyable découverte. Le meilleur hôtel du Brésil (TripAdvisor 2012) est un vrai coup de cœur.

Texte et photos : Maud Charton

U

ne grande croix blanche marque le cœur du Pelourinho. Le cœur de la vieille ville palpite ici. Parmi les façades colorées jaunes, bleues, ocres ou vertes, une maison invite le voyageur à une escale. Intime. Une petite terrasse sous ombrelle marque l’entrée de l’hôtel. Bruno Guinard, le directeur, nous accueille de l’autre côté, dans le petit patio calme de la Villa, au bord d’un bassin dont le fond fait apparaître une croix de Malte. Le mur est végétal, l’ombre rafraîchissante. La pierre épaisse est marquée. La Villa de Voyageurs du Monde rassemble deux demeures portugaises des XVIIème et XVIIIème siècles qui ont été restaurées et que Bruno a entièrement aménagées à son idée. En traçant ses premiers croquis de chambres à la craie, sur le sol d’un parking. Bruno Guinard a imaginé toute la décoration de l’hôtel autour des découvertes portugaises et de leurs périples coloniaux. A l’heure du dîner, les épices subtiles qui montent de la cuisine vers les étages agitent les papilles. C’est à la table du petit restaurant intime de la Villa, près du patio, qu’un chef bahianais sert la meilleure moqueca de la vieille ville. Une cuisine délicate et savoureuse. Tout est bio et provient de l’agriculture familiale du Marché São Joaquim. La Villa Bahia pourrait bien devenir un lieu de pèlerinage depuis que Bruno y a déterré un trésor dans son patio. Un mikvé, bain rituel juif. Si la datation en cours confirme que ce mikvé fut construit au 17ème siècle, 120

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Deux belles demeures portugaises des XVIIème et XVIIIème siècle rassemblées et restaurées période d’Inquisition à Bahia, il deviendrait la plus ancienne trace du judaïsme dans l’Amérique portugaise. Dix-sept suites se partagent les trois étages. Vue sur le patio, le bassin, les clochers, les toits ou les façades coloniales. Des petits bijoux d’une trentaine de mètres carrés où chaque détail du décor semble avoir été retrouvé au fond d’un océan ou dans une maison coloniale abandonnée. Ce sont des chambres musées. Hauts plafonds. Voilages du baldaquin, terrasse intime ou repos dans le hamac, à chacune son privilège et son allure. Dans la salle de bain, le savon à l’huile de palme est un délice. Parfum d’ailleurs ou d’antan, tout ici invite aux voyages. TIS&L

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05 01 > Salon de la Villa Bahia, côté jardin. 02 > La suite Goa. 03 > Les grands escaliers de la Villa où s’égarent les parfums d’une cuisine délicate. 04 > Le patio intérieur et sa piscine découverte. 05 > La villa Bahia, au pied de l’église en or de São Francisco, au cœur du Pelourinho. 04

NOTES DE STYLE FEMININES BY MAUD > L’intimité Les chambres sont calmes.

> L’authenticite. la chambre est un

La salle de bain est immense et l’on prend sa douche en toute intimité derrière un mur de pierre, mais les toilettes ne sont pas séparées. 8/10

vrai musée, tout a été créé par des artisans locaux. 10/10

toits de la vieille ville ou le patio et son bassin calme. Observer sans être vu. Depuis son hamac ou sa terrasse. 9/10

> Restons connectes : pas de wifi durant notre séjour, pas de journal devant la porte au petit matin, pas de station musique, seulement la télévision dans la chambre. Déconnecter, c’est bien aussi, si on le choisit. 5/10

> La toilette de fille les lumières

> À table : les plus subtiles saveurs que

tamisées sont très agréables mais peu pratiques pour la toilette du soir dans la salle de bain. Il manque également un long miroir. 5/10

nous ayons trouvées à Bahia, épices, senteurs, tout est délicat et léger malgré la riche cuisine locale. La table est une splendeur, vieilles assiettes en grés, rond de serviette cuivré. 10/10

> La vue romantique vue discrète sur les

> Les clefs les cartes magnétiques TS&L s’y fait mais on a adoré la grosse clé en cuivre d’époque ! 10/10 > Les petites attentions le savon à l’huile de palme est un moment délicieux, nous avons apprécié les shampooings et crèmes dans leurs petits pots de terre, le peignoir. 9/10

> Besoin d’air : les 17 chambres sont climatisées, l’air est agréable dans toute la villa. Fraicheur du patio. L’odeur du café torréfié sur place le parfume subtilement. 10/10

> À l’aide ! - help : le patron des lieux est français. Il connaît tout de Salva-

dor et peut vous conseiller des visites ou vous trouver un très bon guide parlant français. 10/10

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Le style en plus : élu meilleur hôtel du Brésil par Trip Advisor (Travellers choice 2012), la Villa Bahia est une halte qu’il faut prévoir à Salvador de Bahia. C’est une grande découverte, un morceau d’histoire portugaise au cœur du Brésil authentique. C’est aussi l’hôtel le plus central du Pelourinho, au pied des églises de la vieille ville. Site web : www.lavillabahia.com Tour opérateur propriétaire de la Villa Bahia : www.voyageursdumonde.fr

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L’ARCTIQUE

Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

Port folio

L’extrême force de la banquise Il a navigué sur Tara de 2007 à 2011. Journaliste-photographe embarqué pour des expéditions scientifiques en Arctique et Antarctique. Il en est revenu avec un magnifique travail photographique en noir et blanc. Des expos, un livre. Vincent Hilaire nous a confié quelques unes de ses impressionnantes photos.

Un livre

« Nuit polaire, été austral, carnet des pôles » Par Vincent Hilaire. Préface d’Isabelle Autissier Edition Magellan et cie. 122

Texte : Dominique Bouchet

T

ara, goélette polaire. Un extraordinaire bateau d’exploration des zones polaires. D’abord avec Jean-Louis Etienne sous le nom d’Antarctica, puis depuis 7 ans, devenu Tara à l’initiative d’Agnè B et Etienne Bourgois, pour des missions scientifiques d’observation au Groënland, en Antarctique, en Patagonie, en Géorgie du sud, en Arctique. Pour l’expédition Tara Arctic, la goélette a dérivé sur l’océan Arctique pendant plus d’un an et demi. Sa coque arrondie et plate lui a permis de résister aux pressions extrêmes de la banquise et, prisonnière des glaces, de se laisser porter par elle. Journaliste avant tout d’images, ancien de France 3 en ré-

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01 > Vincent Hilaire

gions, et passionné de mer et d’exploration, Vincent Hilaire tient pour une des grandes chances de sa vie d’avoir pu embarquer sur Tara pour une de ces expéditions polaires dont il a toujours rêvé. Il en rapporté ces images en noir et blanc. Ambiance dérangeante, d’un esthétisme minimaliste avec ces formes épurées à l’extrême des icebergs tabulaires. Une beauté menacée. Les gris crépusculaires des photos de Vincent Hilaire l’annoncent sans équivoque. TIS&L


Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

Ligne brisée d’une faille de glaces

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Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

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Tara, fantôme givré et crépusculaire

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Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

La glace, puissante, déchiquetée et dressée

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Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions

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L’épure parfaite de l’iceberg tabulaire

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Chronique

Nouvelles tendances

Les nouveaux journalistes Par : Laurent Serfaty

Rédacteur en chef www.easyvoyage.com

Lorsque Didier Bahers, co-éditeur de l’excellent magazine que vous avez entre les mains, m’a demandé de réaliser une chronique sur les tendances du voyage, je me suis trouvé fort marri. Car si un leitmotiv se dégage bien des choix de voyage des Français cet été, c’est qu’il n’y en a aucune, de tendance. Ou alors, il y en a trop. On pourrait évoquer les 73% de Français qui ont choisi de rester en France (contre 58% habituellement). On pourrait saluer les 5% de Français qui partiront hors de nos frontières (des braves !). On pourrait disserter sans fin sur les nouvelles habitudes de consommation, à commencer par la prédilection de la dernière minute... Finalement, la clef des vacances 2012 consistera à débusquer la bonne information qui dictera le bon achat. Car à l’heure de s’engager pour choisir les grandes vacances, une vieille angoisse vient toujours resserrer les amygdales du chef de famille : pourvu que je ne me trompe pas dans l’élection du lieu, de l’hôtel, du pays qui nous accueillera, moi et les miens. Un impératif : sécuriser ma décision, prise ou à prendre. Le remède : vérifier sur Internet la qualité de l’établissement que l’on cherche à me vendre et rechercher la prescription de mes semblables...

4 voyageurs sur 5 utilisent les avis d’autres voyageurs pour choisir leurs voyages. Votre avis nous intéresse ! Il passionne d’ailleurs beaucoup de monde ces temps-ci. Et pour cause, 4 usagers sur 5 utilisent le jugement d’un autre pour choisir leurs vacances. La recommandation du client est donc devenue la principale source d’informations de nos contemporains lorsqu’il s’agit de s’informer sur les futures destinations de voyage, leurs atouts, leurs hôtels, leur population ou encore leur coût. 4 sur 5 ! Le point de vue de l’internaute devient le premier pris en compte, bien devant celui des journalistes, fussent-ils spécialisés dans le tourisme. La tendance n’est certes pas nouvelle, mais elle n’a cessé de se conforter au fil des ans. Pour devenir un véritable juge de paix face aux vendeurs, et un enjeu économique majeur pour bon nombre de sites (dits de rating) dédiés aux opinions publiques. La consultation des avis de consommateurs sur Internet étant fortement corrélée à l’acte d’achat, les sites de notation par les clients ont explosé leur audience en quelques années. Avec des réalités bien différentes d’un acteur à l’autre et des débordements avérés et condamnés. Or, il se trouve que notre ministère de tutelle, autrefois cornaqué par Frédéric Lefebvre et aujourd’hui drivé par Silvia Pinel, est entré en guerre depuis peu contre ces fameux sites de rating ; leur leader, Tripadvisor, en tête de cible. En cause, la véracité des opinions délivrées sur ces portails. Avec un cahier des charges essentiel, catégorique : mettre fin à l’anonymat ! En effet, comment être sûr que ce n’est pas l’hôtel lui-même qui a déposé un avis favorable sur son établissement, ou son concurrent d’à côté qui l’assimile, lui, au pire gourbi de la terre ?… Comment savoir si l’émetteur de l’opinion a séjourné récemment dans l’hôtel ou si son expérience ne remonte pas à plusieurs années ? Comment même certifier que le dénonciateur a bien séjourné dans l’édifice ? In globo, comment valider un jugement si on ne sait simplement pas

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Comment être sûr que ce n’est pas l’hôtel lui-même qui a déposé un avis favorable sur les sites de rating ? qui l’exprime ? De nos jours et en particulier sur Internet, l’important n’est plus ce qui est dit, mais qui le dit ! Afin de lutter contre les faux avis, qui encensent ou dénigrent un produit, l’Afnor a décidé de mettre en place une norme afin de garantir l’authenticité des opinions déposées sur les sites marchands. La France deviendrait ainsi le premier pays d’Europe à entériner une telle charte que les sites d’e-commerce seront libres d’adopter ou pas. D’après Olivier Peyrat, le directeur général de l’Afnor, «ceux qui souhaitent conforter leur crédibilité et leur notoriété ne pourront s’en passer». C’est même une question de survie. Dans les faits, le texte «définira les pratiques garantissant la fiabilité de la collecte des avis des consommateurs. La norme devrait permettre de mieux identifier les auteurs des messages en croisant les avis laissés par un même internaute afin de vérifier leur pertinence. Enfin les commentaires seront encadrés afin d’éviter que les sites marchands ne censurent ceux qui sont négatifs»... Cette norme visera bien sûr les sites d’e-tourisme puisque ce sont de toute évidence les soupçons qui se sont portés sur TripAdvisor qui ont généré cette initiative. Dans cet élan, Expedia, libéré de sa relation avec TripAdvisor, s’est empressé de lancer ses «avis vérifiés» reposant sur une méthode élémentaire : envoyer un formulaire par mail aux clients qui auront utilisé les services d’un hôtel après une réservation chez eux. Ce système est déjà utilisé aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle Zélande et repose donc sur l’initiative du marchand plutôt que sur celle du client. Au regard des réponses apportées au problème, on est en droit de se poser des questions quant à leur efficacité. La solution ne serait-elle pas aussi bidon que les avis incriminés ? Dans le cas du système Afnor, que se passe-t-il si l’imposteur ne publie que sur un seul site, empêchant ainsi le croisement des avis ? Rien... La déclaration sera certes unique, mais toujours aussi fausse. Ensuite, cette mesure ne concernant que la France, rien ne devrait empêcher les sites de notation de traduire des commentaires étrangers (comme ils le font depuis longtemps) permettant ainsi la pérennité des publications malhonnêtes. Quant au système Expédia, s’il a le mérite d’être simple, il repose néanmoins sur la requête du vendeur et risque de gommer la spontanéité du témoignage qui en fait toute sa valeur. Si ces initiatives ont le mérite d’exister, elles paraissent pour l’heure peu fiables. Les plus capables d’inventer des solutions techniques recevables restent les sites Internet eux-mêmes. Contrôler et vérifier le bien-fondé des avis déposés est devenu un gage incontournable de durabilité et de stabilité pour ces entreprises. A condition, évidemment, que tout le monde s’y attelle, à l’intérieur et hors de nos frontières. Les équipes d’Easyvoyage se penchent sur le sujet depuis longtemps. Nous avons lancé Easyopinions il y a maintenant deux ans, en prenant le contre-pied systématique de tout ce qui se faisait jusque-là. Chez nous, l’internaute doit s’identifier, laisser une adresse mail pour toute question liée à son opinion, préciser la date de son séjour, déposer une photo de lui et valider sa note grâce à un panel d’outils légitimant sa position... Du déclaratif à l’opposé de l’anonymat, du qualitatif au détriment du quantitatif. A nos yeux, cette politique est indissociable du principe de démocratie, de justice et de probité. Après tout, ce n’est que fondé ; si l’internaute doit prendre la place du journaliste, qu’il signe son article ! Laurent Serfaty,

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Carnet de voyage

Vibrations brésiliennes

Compte-rendu on ne peut plus stylé et raffiné, le carnet de voyage a et aura sa place dans chaque livraison de TS&L.

Lydiane Ferreri

01 > Lydiane Ferreri, en pirogue sur l’Amazone. 02 > Obrigada, son premier carnet de voyage.

Un oeil pétillant sur le Brésil Après les extraits des carnets de voyage au Vietnam de Bruno Pilorget, carnettiste talentueux et aguerri, publiés dans notre numéro 1 de juin dernier, voici maintenant un aperçu du travail de Lydiane Ferreri au Brésil. Sa particularité, outre pour elle aussi un talent évident, est que c’est en fait son premier carnet de voyage. Une débutante.

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Texte : Dominique Bouchet

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lle n’avait encore jamais fait de carnet de voyage jusqu’à dessiner ce premier, directement édité. Une sorte de conte de fée né de la rencontre entre Lydiane Ferreri, sortie il y a une dizaine d’années de l’École d’Art appliqué de Lyon, illustratrice, directrice artistique « free lance » dans les agences lyonnaises qui veulent bien faire appel à son talent, et Marc Mondou, patron de l’une d’elle, Treize Avril. Il voulait créer sa maison d’édition. Lydiane était déjà allée au Brésil et y avait dessiné. Ils conçoivent ensemble ce livre carnet de dessins, « Obrigada », qui sera le premier édité par Treize Avril Éditions, créé cette année à Lyon. Lydiane retourne donc deux fois au Brésil pour compléter son travail. Les dessins sont fait sur place. Rarement après avec des photos qu’elle prend aussi. Elle travaille à la plume qui donne ce trait vibrant, un peu tremblé. La plus petite des plumes Charvin. Quelquefois le roller hyper fin remplace la plume quand les conditions sont peu confortables. L’aquarelle est ajoutée le soir, à la pausada. . TIS&L

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Un nouvel éditeur à Lyon

> Treize Avril Editions a été créé cette année à Lyon et « Obrigada » est le premier livre qu’elle a édité. Elle se veut « sensible aux vents du monde et éprise d’ailleurs » et se propose de révéler les talents des carnettistes en les éditant, mais pas seulement : dessinateurs, adeptes du sketchbook, magiciens de l’image et autres rêveurs de génie désireux de faire partager la passion de l’autre sont aussi attendus. Beau manifeste. www.treizeavril-editions.fr

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Expos

> Les planches originales d’Obrigada sont exposées chez Voyageurs du Monde, à Lyon, sur la presqu’île, 5 quai Jules Courmont, du 1er au 13 octobre. Du 18 octobre au 8 novembre, l’expo se déplacera à la Maison de l’Amérique latine en RhôneAlpes, Lyon, 5ème.


SALVADOR

Belle, cruelle, bouleversante.

Son véritable nom : São Salvador da Bahia de Todos os Santos, “Saint Sauveur de la Baie de tous les Saints”. C’est ici que débarquèrent les colons portugais, voilà plus de cinq cents ans.

« La route de la mer est large. Les eaux murmurent au passage. » Jorge Amado

Un joyau de culture Mémoire de l’Afrique et des esclaves déportés en masse par les colons, Salvador fut la capitale du Brésil de 1549 à 1763. Aujourd’hui, elle demeure le joyau de la culture afro-brésilienne à travers sa musique, ses danses, sa cuisine épicée ou son culte du candomblé (croyance animiste fondée sur l’existence d’une âme propre à la nature et dont les divinités, les orixás, sont associées à un élément naturel : eau, forêt, feu…). De nombreuses personnalités y sont attachées : Gilberto Gil y est né, Jorge Amado y vivait et lui a consacré la majeure partie de son œuvre.

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Tania fait frire ses savoureux beignets de haricots rouges dans l’huile de dendê (huile de palme) avant d’y ajouter les sauces typiques (vatapá et caruru), les tomates et les oignons coupés en dés, les crevettes séchées et le piment. On trouve mille et une choses dans la rue : cafezinho (petit café), boissons fraîches, acarajé, abará* et toutes sortes de douceurs africaines… *abará : acarajé cuit à la vapeur dans une feuille de bananier

Feira de São Joaquim. Flâner, s’arrêter le temps d’un dessin, faire quelques courses… Un avocat, trois tomates, un bouquet de coriandre et quelques fruits suffisent à remplir deux énormes sacs.

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Saudade Salvador révèle une énergie incroyable. C’est un lieu enivrant qui vous laisse longtemps un sentiment de saudade, tout comme l’acarajé de Tania. La saudade est un sentiment intraduisible, quelque chose entre la nostalgie, le manque et l’absence. « La saudade est un trou dans le cœur. » Ana Miranda

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La belle Ouro Preto (Or Noir) fut la capitale économique du Minas Gerais. C’est là que naquit Antônio Francisco Lisboa, dit l’Aleijadinho (le petit estropié), le plus grand artiste baroque du pays, au destin à la fois incroyable et tragique. Il sculpta des églises monumentales jusqu’à la fin de sa vie, en dépit d’une mystérieuse maladie qui lui rongeait les membres.

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MANAUS

JAMARAQUÁ

Parfum d’éternité.

Au cœur d’une forêt luxuriante aux dimensions d’un continent, la Floresta Nacional do Tapajós a des allures de paradis perdu : vertige de l’Amazonie. Dans la forêt primaire, le samaúma géant nous conte une histoire séculaire. On se sent au commencement de tout.

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Sons du monde

Proposition de Guillaume Fedou

Des sons du monde recueillis par un collectif de musiciens qui les restituent en de très évocatrices pièces sonores.

Los Ayahuasqueros, de la pop amazonienne C’est sans doute une manie new-yorkaise liée à cette forêt d’immeubles que les Indiens des tribus de Manatane devenus ouvriers en bâtiment appelaient « sky scrapers » (les gratte-ciel) que le collectif Soundwalk, après avoir écumé les moindres quartiers de Manhattan et Brooklyn (voir Travel Style&Life #1 et www.soundwalk.com) a éprouvé le besoin vital de se plonger en Amazonie. Or quand Stephan Crasneanscki et Dug Winningham se plongent dans une région, que ce soit pour refaire le voyage d’Ulysse en Méditerranée (Ulysse’s syndrome) ou pour suivre Jason et ses Argonautes à la recherche de la Toison d’Or en mer Noire, ils se plongent réellement ou, pour mieux dire, ils s’immergent. Partis avec leurs micros, caméras et avec le moins de préjugés possible pour explorer le « poumon de la planète », cette forêt sans 140

Play-list Forêt  1 > Dans la forêt , Lescop, www.youtube.com/watch?v=Njpw2PVb1c0 Le jeune Rochelais épris de Pop Noire livre ici un morceau équivoque entre Daho le jour et Daho la nuit, mini-tube de chanson sombre et végétale. 2 > A Forest, Cure www.youtube.com/watch?v=xik-y0xlpZ0 LE classique new-wave dont des générations entières s’évertuent encore aujourd’hui à déchiffer le sous-texte, sans doute perdu dans le sous-bois …

cesse menacée traversée par un fleuve impétueux, les deux aventuriers de Soundwalk se sont principalement intéressés aux hommes, en l’occurrence la tribu Ayahuasqueros – peuple chamanique localisé au Pérou. Et leur matière sonore est éblouissante. Ces « Indiens » ont des visions qui leur font découvrir les secrets du mouvement vital, au premier rang desquels se trouve la mélodie – d’origine purement animale. En chantant comme leurs frères de la jungle, les

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Ayahuasqueros apprennent à voir comme eux, la mélodie fonctionne comme une porte d’entrée, un sésame permettant d’accéder à un suprême état de connaissance. Les chamans appellent ces mélodies « icaros », elles servent de repère dans leurs visions, presque comme des lignes de flottaison pour des bateaux en détresse. Le résultat est à découvrir sous forme de pièce radiophonique disponible sur le site de Soundwalk. Pas sûr que vous en reveniez intacts.

3 > Viens, viens, Marie Laforêt www.youtube.com/watch?v=PnkJVL76dnQ Quelle meilleure invitation pour une balade en famille ? 4 >  Middle Song, Black Forest,

Black Sea

www.dailymotion.com/video/xpatgl_black-forestblack-sea-middle-song_music La forêt est tendance, qu’elle soit magique comme Brocéliande ou artificielle comme les Landes. On s’y perd souvent en plein milieu, comme dans cette « Middle song ». 5 >  Mon frère, Maxime Le Forestier Souvent se perdre ensemble crée des liens, même imaginaires … Alors il est permis de s’inventer une nouvelle famille, guitare sèche et clope au bec, baluchon sur l’épaule …


Chronique

Scènes de voyages

Par : Patrick Lopez Directeur de la rédaction Le Quotidien du Tourisme

Comment (ne pas) réussir son voyage ? Think positive Assis face aux comptoirs d’enregistrement, je regardais du coin de l’œil la famille empêtrée dans ses bagages qui tentait de remettre la main sur les passeports des enfants. Le sac de Madame, au bord de la crise de nerf, se vida sur le sol, ce qui eut le don d’exaspérer Monsieur qui houspilla sa moitié avant de talocher les mômes qui devaient forcément le mériter… Scène de genre maintes fois entrevue qui traduit en général le stress du touriste au moment du départ et me conforte dans l’idée que le voyage n’est pas chose naturelle pour les pauvres sédentaires que nous sommes. Pour beaucoup, il est même terriblement anxiogène. La peur évite ni le danger, ni les emmerdements du voyage… Notre brave famille, que je perdis de vue le temps d’un vol sans trop de turbulences, renoua rapidement avec les tracas au moment de récupérer les bagages. Autour des tapis roulants, dans le foutoir inhérent à ce genre d’exercice, je vis Monsieur courir en tous sens, enlever puis reposer des valises qui n’étaient pas les siennes… Pour finir par se rendre à l’évidence alors que le tapis tournait à vide : le barda de la famille était bel et bien égaré ! La suite de l’histoire ne m’appartenait plus mais j’imaginai que l’hôtel réservé était en surbooking et qu’il fallut rapatrier tout ce petit monde vers un établissement bas de gamme, bien loin des prestations annoncées par le dépliant du tour opérateur. Bad vibration ! Dans l’univers contemporain et réglementé du tourisme, le voyage « organisé » ne dispense pas des surprises… Dans l’histoire récente, la Nature nous en a gratifié de terribles mais aussi de cocasses qui mettent à mal le programme établi. S’il ne veut pas déprimer ou s’irriter inutilement, le voyageur se doit d’aimer l’imprévu, voire le souhaiter ! Autre histoire, autre lieu. A l’aéroport de Bangkok, un groupe de seniors joyeux et volubile en provenance de Hanoi commentait avec force détails le cyclone qu’il venait d’essuyer, claquemuré dans un hôtel. La parfaite organisation du circuit en fut chamboulée mais les membres s’étaient enrichis de souvenirs… exclusifs. La satisfaction qu’ils en retiraient effaçait les désagréments de la tourmente. Dans un voyage plus que n’importe où, la réussite dépend d’abord d’un état d’esprit : la pensée positive.

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Tour d’horizon sélectif des voyages, croisières et séjours proposés par les voyagistes et les tour operators.

News des T.O. Orient-Express` L’art du «slow travel» De Singapour à Bangkok, l’Eastern & Oriental Express offre à ses passagers un séjour tendance slow travel, fait de rencontres inoubliables et de découvertes. Le style délicieusement rétro du train invite à lui seul à voyager à travers le temps. Dans ce cadre d’exception, les voyageurs ont tout loisir d’admirer les paysages uniques d’une région emprunte de mystères et d’histoire. Ils profitent d’un service stylé, orchestré par des stewards et hôtesses en tenues inspirées des costumes nationaux, tandis que le Chef français Yannis Martineau complète ce séjour d’une balade

gastronomique reflétant les spécificités de chaque pays traversé. Le voyage Singapour-Bangkok de 3 jours/2 nuits à bord de l’Eastern & Oriental Express est proposé à partir de 1790 € par personne. Prochains départs : 3, 11 et 26 octobre, 11 et 23 novembre, 19 et 29 décembre Le voyage Bangkok-Singapour de 4 jours/3 nuits à bord de l’Eastern & Oriental Express est également proposé à partir de 1790 € par personne. Prochains départs : 23 septembre, 6 et 21 octobre, 6 et 18 novembre, 23 décembre

www.orient-express.com 142

01 > En Thaïlande. Photo Mark Ind 02 > Suite présidentielle. Photo Eddy Buay

Mavie Croisière d’arrière saison en Turquie Un bon plan pour cet automne est proposé par le T.O. spécialiste de la Turquie Mavie. 8 jours/7 nuits en pension complète au départ de Paris à partir de 815 € pour une croisière de cabotage le long de la côte égéenne de Turquie. Jolies criques et vestiges gréco-romains sur les rives sont au programme. Mais le grand

attrait, c’est la goélette sur laquelle cela se passe. Un bateau traditionnel en bois entièrement rénové, long de 20 à 28 m selon l’embarcation, avec de 6 à 10 cabines. On s’y nourrit de cuisine locale préparée par l’équipage turc. Baignades, pêche, snorkelling et escales à proximité des plus beaux sites historiques : Olympos, Simena et sa citadelle byzantine, kekova, Myra, Phaselis..

www.voyages-mavie.com

Planetveo Sur l’Amazone « Au gré du fleuve Amazone », une aventure brésilienne où le slow travel est là aussi le maître mot. Au programme : périple à fleur d’eau en plein coeur de la forêt amazonienne à bord du bateau l’Amazon Dream. Le séjour débute à Santarem, où les voyageurs sillonnent les eaux bleues de la rivière Tapajos avant de rejoindre la réserve Tapajoara. Le périple se poursuit sur les traces de l’épique expédition Langsdorff à travers

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la découverte du village des Indiens Munduruku et une balade en pirogue sous les étoiles en compagnie des Indiens de Marituba pour observer les crocodiles. Tour à tour, « le peuple des eaux » et les Indiens de Munduruku de Brangança dévoilent leur culture avant que les voyageurs rejoignent la communauté Maguari pour une excursion en forêt, à la découverte des arbres géants

et des plantes médicinales. Au terme de la croisière, cap sur la vibrante Salvador de Bahia et ses façades aux tons pastels, ses églises baroques, ses ruelles escarpées et son quartier historique Pelourinho, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Au gré du fleuve Amazone 10 jours / 7 nuits à partir de 2919 € par personne, vols et taxes compris, sur la base de deux adultes.


L’abonnement 8 numéros 30 euros Adressez votre chèque et vos coordonnées postales à : La Compagnie Editoriale 3, rue Francisque Sarcey 75116 Paris

www.travelstyle.fr Les Vidéos de nos reportages Un flux continu d’articles inédits Publiez y vos propres “ Notes de style”

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On évitera en usage urbain intense et on réservera le rouge à la Ferrari sur circuit.

Essais Autos

Le FIAT Freemont

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4X4 à l’américaine Avec le Freemont désormais disponible en version 4x4, Fiat poursuit la déclinaison européenne de modèles à succès des marques de sa filiale US Chrysler. Clone du Dodge Journey, le Freemont devrait séduire les adeptes des chemins de traverse avec un rapport qualité-prix exceptionnel.

Texte et photos : William Niamiah et DR

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oujours aussi généreux avec ses 4,89 m de long pour 1,88 de large et 1,69 de haut, le Freemont permet d’accueillir confortablement 7 personnes. En termes de modularité et d’équipements tout y est : des barres de toit aux 2 rehausseurs intégrés à la banquette intermédiaire pour les enfants, sans oublier les 20 espaces de rangements. À l’avant, on trouve d’une façon classique une grande boîte à gants avec prise USB,12V et AUX. Les commandes sont ergonomiques et l’écran tactile très intuitif permet de

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gérer le GPS, la climatisation automatique sans oublier la caméra de recul. Sur route le Freemont se montre à l’aise. Le travail fait sur la direction et la suspension lui donne un agrément de conduite beaucoup plus européen en rapport avec son jumeau américain le Dodge Journey. Le Freemont bénéficie d’une bonne tenue de route dans toutes les situations grâce à sa transmission intégrale gérée électroniquement par l’ECC à travers les informations transmises par l’ESP. A chaque perte d’adhérence du train avant ou de forte accélération, le transfert de couple s’effectue sur l’essieu arrière. La disponibilité du moteur qui permet de dépasser sereinement et sa transmission font du Freemont un véhicule aussi à l’aise sur route que sur les che-

mins et sous-bois. Sans faire de lui un franchisseur, il vous emmènera vous et votre famille en toute sécurité et confort vers diverses destinations. Des tarifs attractifs pour cette gamme de véhicule 2.0 diesel Multijet 2 16v 170 ch : Freemont 31 600 €, URBAN 33 100 €, LOUNGE 35 100 €. Cette dernière finition intègre sellerie cuir, GPS multifonctions, Bluetooth et caméra de recul. Seuls le toit ouvrant (650 €), la peinture métallisée (520 €) et pastel extra - série (800 €) ou encore l’alarme (350 €) vous sont alors proposés en option. Pour les passionnés de grosse cylindrée, le V6 3.6 essence de 280 ch d’origine américaine est proposé au même tarif que l’URBAN et le LOUNGE. TIS&L 01 > Le Freemont, à l’aise en tout terrain, sans être un franchisseur extrême. 02 > Agile égalément sur les petites routes de campagne.

Notre avis

Le Freemont se montre très confortable et abordable. Sa boîte auto trop typée « routes américaines » le pénalise cependant par sa lenteur de réaction.

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No Style

La chronique du mauvais goût

La chronique des comportements discutables – 2 Par : Eric Delvaux

Attention disait Desproges ; « il n’y a pas que les nouveaux pauvres, il y a surtout les nouveaux riches ! ». Heureusement qu’il reste l’humour pour moquer ce qui relève du bon ou du mauvais goût. Qui décide de ce qui est « noble » ou « méprisable », « in » ou « out ». Et comment définir ce mauvais goût qualifié selon les époques de « gothique », « baroque » ou « Kitsch ». Travel Style&Life a choisi d’assumer sa subjectivité en listant dans chaque numéro quelques comportements révélateurs d’un mauvais goût toujours discutable.

Shocking ! Ces dernières semaines en Grande Bretagne la bienséance a été mise à mal par une série de « photos de nus » dont la publication a donné à la Reine Mère quelques « nervous breakdowns ». Le Prince Harry, nu dans une suite de Las Vegas en pleine euphorie avec quelques amies, a reconnu les faits. Son entourage a parlé de soirée « Streap-Billard ». L’affaire a pris une telle ampleur internationale que la ville de Las Vegas a du s’offrir une pleine page dans le quotidien USA Today pour dire tout le mal qu’elle pensait de cette contre-publicité. «Ce qui se passe à Las Vegas doit rester à sa juste place ». Comme si ca ne suffisait pas, d’autres photos ont donné des sueurs froides à la famille d’Angleterre, quand la cousine de Kate Middleton a décidé de poser nue pour le magazine Playboy dans sa version anglaise. Au regard de Buckingham, la demoiselle a eu le mauvais goût d’exploiter son lien de parenté princier à des fins publicitaires.

Fallait pas l’inviter ! On n’a pas fini de disserter sur l’usage des armes. Au Koweit un mariage a viré au drame quand un ami du jeune marié a tiré en l’air comme le veut l’usage pour manifester sa joie. Sauf que le coup est parti plus vite que prévu tuant le marié sur le champs. Le responsable s’est livré à la police, assurant qu’il ne voulait pas tuer son ami. Désormais les autorités koweïtiennes envisagent un plan pour interdire les tirs de joie lors des mariages.

A la radio

STYLE & Life

2012 - Sep./Oct./Nov. N° 02 Trimestriel TS&L est en vente dans les principaux points de presse. Site Web : www.travelstyle.fr

La Compagnie Editoriale ÉDITEURS Didier Bahers et Dominique Bouchet didier-bahers@travelstyle.fr dominique-bouchet@travelstyle.fr REDACTION Rédacteur en chef Dominique Bouchet dominique-bouchet@travelstyle.fr Journalistes reporters Patrice Fleurent patrice-fleurent@travelstyle.fr Maud Charton maud-Charton@travelstyle.fr Guillaume Fedou guillaume-fedou@travelstyle.fr Nicole Cornuz-Langlois nicole-cornuz-langlois@travelstyle.fr Journaliste web Eric Hiller eric-hiller@travelstyle.fr Chroniqueurs Eric Delvaux, Patrick Lopez, Laurent Serfati. Rédaction graphique Massimo Gerevini massimo@travelstyle.fr Ont collaboré à ce numéro : Louis Dorian, William Niamiah, Aurore Lucas, Joey Niclès, Djemila Khelfa.

Ce devait être une interview en direct comme tant d’autres, perdue dans la grille estivale d’Europe 1. Ça s’est terminé en tollé contre l’animateur Daniel Schick pris en flagrant delit de mauvais goût en recevant Fleur Pellerin. La question posée à la nouvelle ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’économie numérique était la suivante : « Savez-vous vraiment pourquoi vous avez été nommée ? Parce que vous êtes belle, issue de la diversité, parce que vous appartenez à une minorité peu visible, parce que vous êtes la preuve de ce qu’est une adoption réussie, parce que vous êtes un signal fort donné aux marchés asiatiques ou peut-être aussi parce que vous êtes compétente ? ». L’animateur qui se voulait pertinent a immédiatement été taxé de « lourdingue », « stupide », « misogyne » et « machiste ».

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Une vie de chien ?

Numéro de commission paritaire en cours. Dépôt légal : mai 2012 Date de création : mai 2012 Distribution : MLP N°ISSN en cours

A New York, le «D Pet Hôtel», propose 50 « suites pour chiens » sur près de 900 m2 . Les appartements sont équipés de télévision, tables de nuit, lampes de chevet et une literie de rêve. Toutes les chambres ont une porte en verre, pour permettre la surveillance. L’hôtel a aussi son espace de gym, avec deux tapis roulants d’exercice spécialement calibrés. Comme tout établissement de luxe, l’hôtel a son institut de beauté. Les maîtres peuvent choisir entre une séance de pédicure et un soin complet avec bain. La chambre de luxe est à 200 dollars. La note augmentera avec la promenade à 15 dollars le quart d’heure, le soin complet à 80 dollars, et le repas concocté par un chef, servi dans la chambre pour 9 dollars de plus. Qui parlait de vie de chien ? Mais après tout, gardons à l’esprit que le mauvais goût n’est pas toujours celui des autres. TIS&L 146

Travel

IMPRESSION IPS Pacy-sur-Eure Route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure

Édité par PMESF SARL de presse 139, Av. Jean Jaurès 75019 Paris RCS B 478 476 72 - Siren : 478 476 724 Directeur de la publication Patrice Fleurent Copyright La Compagnie Editoriale 2012

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N° 02 - Septembre - Octobre - Novembre 2012

Un autre regard sur…

L’île Maurice

So “british”, so “vieille France” L’un des plus beaux parc d’hôtels du monde Traditions créoles et indiennes Une mode cashmere très stylée

TRAVEL I STYLE & Life Azzaro et vous : 01 55 62 24 99

STYLE & Life

N°2 Septembre 2012 Secrets de week-ends Echappée-libre à Berlin, capitale “alternative”, artiste et mémorielle

Visas pour… Vibrante Salvador de Bahia, centre du black Brésil L’étrange Désert blanc en Egypte En Guyane, sur les fleuves de la forêt amazonienne

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Ambiance crépusculaire des icebergs tabulaires de l’Arctique

Le voyage avec style, la découverte du monde avec élégance, le goût du beau et du bon.


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