C'est Ouvert/Tout Vert

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C’EST OUVERT

Edition ISBN 0-9550435-2-2


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Production Artevisa Editorial Karine Pradier Design Doriane Laithier Photographie Les artistes Traduction Karine Pradier et Dorota Halicka

ISBN: 978-0-9550435-3-0 Imprimé par SH Imprimeurs © les artistes et auteurs, 2008

Mairie de Plouëc du Trieux 3 rue de la Mairie 22260 Plouëc du Trieux +33(0)296161904 karine.pradier@btinternet.com www.artevisa.net

Remerciements tout particuliers à Jean Jouzel, Mr et Mme Boutterin, aux membres d’Artevisa et tous ceux qui ont encouragé et accompagné le projet.

C’est ouVert est un projet Artevisa, bénéficiant du soutien de la Mairie de Plouëc du Trieux, du Conseil Général des Côtes d’Armor, de l’Office Départemental de Développement Culturel (ODDC), du Conseil Régional de Bretagne, du Pays de Guingamp


Commissaire d’exposition: Karine Pradier Edition Artevisa Plouëc du Trieux juin-octobre 2008


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C’est ouVert Karine Pradier Préface Jean Jouzel Jacky et Neva Gotthilf huber.huber Debbie Lawson Pia Linz Johanna Love Rory Macbeth Karine Pradier Rachel Reupke Angelo Vermeulen Curriculum Arte

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C’est ouVert Perspectives écologiques et art contemporain Embraser, ou embrasser le monde? écologie fait l’unanimité et tant mieux. Cette priorité rassemble, le vert uni de l’univers interpelle. Un thème développé sur tous les fronts, des magazines de mode aux prospectus grande distribution, en passant par les programmes électoraux... Alors C’EST OUVERT: exposition ou surexposition?

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Neuf artistes européens (BE, CH, GB, FR, DE) sont réunis sous un même chapeau – vert – et un sous-titre: Art contemporain et perspective écologique. J’ai volontairement décidé de regarder leurs oeuvres sous cet angle en leur conférant une dimension écologique que certains n’avaient absolument pas entrevue, voire dont ils se défendent. Mais qu’importe, bien au contraire: ce qui finalement m’intéresse c’est cet espace d’interprétation laissé libre et le regard du visiteur; c’est aussi la possibilité d’approcher ce sujet autrement que par une accumulation d’évidences. J’ai souhaité m’écarter d’une nouvelle référence trop consensuelle à l’environnement qui passerait sans doute par le recours au duo attendu Land Art – Arte Povera: du bois, des pierres, les traces d’une intervention dans le paysage, un scénario simpliste où s’accumuleraient clichés et raccourcis habituellement empruntés pour évoquer l’art et l’écologie. Qui plus est, cette mise en scène paraîtrait encore plus pauvre dans la ruralité de l’environnement plouëcois. C’est avec à l’esprit la conscience que l’accident fait désormais partie de notre monde*, que la monstruosité et la beauté sont aujourd’hui étroitement mêlées, que l’attraction pour les paradis artificiels est aussi forte que la répulsion qu’ils suscitent et que ces contradictions bien évidemment ont une incidence sur notre appréhension de l’écologie que j’ai conçu ce projet.

se mobilise pour l’impératif écologique me semble caricatural d’un monde faussement vert. C’est sur ces incohérences que s’est bâtie d’une certaine façon C’EST OUVERT: le choix de ne retenir des œuvres qui n’évoquent que modestement l’écologie et les contradictions d’un monde fragilisé avec parfois l’humour du désespoir, me semble curieusement bien plus licite que ne le seraient des œuvres pompeusement estampées 100% vertes, parce que les œuvres de C’EST OUVERT ébranlent quelque peu nos certitudes. Les éclaboussures murales d’un tapis déchiqueté – à point nommé ‘Tsunami’ – se voilà échoué sur les côtes thaïlandaises ravagées d’un Noël noir. Plus loin des micro univers exhibent une faune et une flore dé-mesurées d’un monde mutant que l’on espère uniquement extrait d’un film d’anticipation. Ici et là, des œuvres chamboulent les notions de perspective les plus élémentaires et questionnent par là-même notre rapport au monde en quelques dessins. Plus loin, un arbre aux feuilles retaillées au carré laisse deviner le passage d’un parent cruel d’Edward Scisorshands. Ailleurs, une forêt dessinée révèle un chemin de terre confusément familier et égare le regard par sa facture quasi-photographique où le trait se suspend soudain. La majesté de paysages montagneux, accentuée par le gigantisme des infrastructures qui les découpent et les définissent, séduisent et fascinent. Enfin des oeuvres politiquement engagées rappellent que le sujet n’en est pas moins sérieux. Ici, une banderole témoigne de la lutte en Inde pour la reconnaissance du droit à la terre des dalits et adivasis; là, un débat animé où les résidents du jardin national botanique de Bruxelles discutent de l’abattage nécessaire de la population d’oies consécutif à la grippe aviaire. Embrasement du monde?

Que la société s’émeuve soudainement de la fragilité de notre planète après une génération de consommation effrénée et

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Karine Pradier, mai 2008


C’est ouVert Ecological perspectives and contemporary art Set ablaze, or embrace the world? cology is accepted unanimously, and so much the better. This priority provides the drive for gathering, the united green of the world calls out. A theme developed on all fronts, from fashion magazines to give-away brochures, bypassing election platforms… C’EST OUVERT (green-open) then: exhibition or overexposure?

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Nine European artists (BE, CH, GB, FR, DE) gathered under the same green banner and a subtitle: “contemporary art and ecological perspectives”. I decidedly set out to see their work from this angle giving them an ecological dimension that some of them had not anticipated, or even from which they had been refraining. But what does it matter, quite the opposite: what interests me is the space of interpretation left open and the gaze of the viewer; it is also the possibility of approaching the subject otherwise than by a series of obvious facts. I wanted to move away from creating a new reference to environment only too pregnant with consensus which would, without a doubt, have recourse to the expected tandem Land Art – Arte Povera: a bit of wood, some stones, traces of interfering with the landscape, a simplistic scenario which would accumulate the clichés and shortcuts usually taken to express the idea of art and ecology. Such staging would appear even poorer in the rural environment of Plouëc. It is with the awareness in mind that chance henceforth is a part of our world*, that today monstrosity and beauty are greatly blended together, that the attraction for artificial paradises is as strong as is the repulsion toward them, and that these contradictions have an obvious effect on our apprehension of ecology that I conceived this project. The fact society is all of a sudden moved by the fragility of

our planet after a generation of frantic consumption, mobilizing for ecological urgency, seems to me laden with the caricature of a world falsely green. It is around these inconsistencies that C’EST OUVERT is curated: the selection of works that merely evoke ecology and the contradictions of the weakened environment with sometimes a dab of dark humour, ironically seems much more pertinent than pompous artworks certified 100% green, because the works of C’EST OUVERT somewhat shake up our certainties. The wall splashes left by a carpet torn to pieces – aptly named Tsunami – landed on the ravaged Thai coasts of a black Christmas. Next, some micro universes of disproportionate flora and fauna showing a mutant world of – presumably – sci-fi movies inspiration. Here and there, works turn the most elementary notions of perspective upside-down, thus questioning our relationship with the world in a few drawings. Further, a tree with square-shaped leaves evoke the gesture of some cruel Edward Scisorshands. A drawn forest reveals a beaten track uncannily familiar, and confuses the viewer by its realistic aspect, as the line is suddenly suspended. The majesty of a mountainous landscape highlighted by a gigantic infrastructure of road dissecting and defining it, is seductive and fascinating. The politically motivated works remind us that the subject for all this biased treatment is no less serious. Here, a banner gives evidence of the struggle in India for the recognition of land rights of the dalits and the adivasis; there, a heated debate where residents of the national botanical garden in Brussels discuss the necessary slaughtering of the population of geese due to bird flu. Set the world ablaze? Karine Pradier, May 2008

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Préface Par Jean Jouzel uelques mots de ce qui constitue ma raison de vivre sur le plan professionnel, et déborde largement audelà, vous feront saisir ce que je ressens devant ces œuvres très diverses et que j’aimerais partager un peu avec vous.

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Chercheur depuis près de quarante ans dans des domaines touchant à l’évolution de notre climat et de notre environnement, j’ai rapidement été convaincu que, si elle n’était pas maîtrisée, l’augmentation de l’effet de serre allait nous conduire à un réchauffement important au cours du XXIe siècle. Les projets auxquels j’ai eu la chance de participer à partir de l’étude de carottes de glace extraites des calottes de l’Antarctique et du Groenland ont contribué à cette prise de conscience. Nos connaissances ont progressé. Même si certaines zones d’ombre subsistent, le diagnostic de notre communauté scientifique est sans appel. Le réchauffement est sans équivoque et l’essentiel de celui observé depuis quelques dizaines d’années est très probablement lié aux activités humaines, en premier lieu au gaz carbonique résultant de notre consommation de pétrole, de charbon et de gaz naturel. Mais ce sont les décennies à venir qui inquiètent. Rappelons qu’un réchauffement moyen de 3°C est synonyme de changement climatique majeur. C’est la moitié de celui qu’a connu notre Planète entre la dernière période glaciaire et le climat actuel… Si aucune mesure n’était prise, il pourrait être encore plus important d’ici 2100. Et l’évolution prévisible d’autres variables climatiques ne nous rassure guère, au contraire: augmentation des précipitations aux hautes latitudes, diminution sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, modification des vents, intensification vraisemblable des cyclones tropicaux, vagues de chaleur, fortes précipitations, contraction de la

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couverture neigeuse, diminution des glaces de mer, irréversible élévation du niveau de la mer… Tel serait, si nous n’y prenons garde, notre monde à la fin du siècle puis au-delà, monde qui me semble être évoqué dans certaines des oeuvres de l’exposition C’EST OUVERT. Et ceci ne serait que le volet climatique, tant le réchauffement à venir aura des conséquences adverses sur d’autres problèmes environnementaux, accès à l’eau plus difficile dans certaines régions, accélération de la perte de biodiversité, désertification, pics de pollution plus intenses dans les mégapoles, réfugiés climatiques. La solution est de bon sens: il faut stabiliser l’effet de serre de façon à ce que le chauffage des basses couches de notre atmosphère n’augmente pas indéfiniment. Cette stabilisation est l’objectif ultime de la Convention des Nations Unies sur le climat, ratifiée par l’ensemble des pays de notre Planète. Limiter ce réchauffement à 2°C, en moyenne, par rapport au climat actuel requiert que les émissions mondiales de gaz à effet de serre soit, d’ici 2050, divisées par deux par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Et pour que ceci ait une chance de se réaliser, il faut que les pays développés se fixent un objectif plus ambitieux. C’est dans ce contexte que la France vise à diviser par quatre ses émissions d’ici le milieu du siècle. Du Grenelle de l’environnement devraient émerger une série de décisions susceptibles de mettre notre pays sur la bonne voie. Au regard de l’ampleur du défi, les chances de succès imposent une mobilisation de tous, monde politique, état et collectivités, entreprises… Mais rien ne peut-être sérieusement envisagé sans une implication forte et des changements de comportement de chacun et chacune d’entre nous... Je rappellerai simplement que, pour près de la moitié, nos émissions de gaz à effet de serre dépendent de gestes de tous les jours, de la façon


dont nous allons nous déplacer, de celle dont nous allons nous chauffer… Et dans ce domaine une loi, si ambitieuse soit-elle, risque d’être inopérante si elle ne s’accompagne pas d’une forte adhésion citoyenne. Celle-ci passe par une véritable prise de conscience écologique… C’est un regard extérieur que, dans un premier temps, j’ai porté sur cette exposition lorsqu’elle m’a été présentée. J’en reconnaissais la qualité, l’indéniable esthétisme mais le message qu’elle cherchait à délivrer ne m’était pas évident. Bien entendu, chacun, chacune d’entre vous l’apprécierez d’une façon qui vous est propre, établirez un lien avec des événements qui vous ont marqué, avec des personnes qui vous sont chères. Mais je fonde aussi l’espoir qu’elle contribue à forger cette “conscience écologique” autour de laquelle ses concepteurs l’ont créée. En effet, les défis auxquels nous faisons face en la matière sont tels qu’ils requièrent que chacun, chacune d’entre nous s’y investisse. La prise de conscience individuelle des problèmes environnementaux est un passage obligé. Les voies qui peuvent conduire à cet éveil sont multiples, lectures, radio, télévision, conférences, implication dans une association, … mais l’Art peut également contribuer à franchir cette toute première étape. Cette “conscience écologique” que j’appelle de mes vœux est au cœur de l’exposition qui nous est offerte dans ce lieu particulièrement bien adapté. J’ai pris beaucoup de bonheur à m’y plonger avec la conviction qu’au-delà de l’indéniable plaisir du regard, vous en ressortiez riche de cette conviction que tout doit être fait pour préserver notre climat et notre environnement. Jean Jouzel est climatologue et glaciologue, directeur de recherche au CEA à l'Institut Pierre Simon Laplace. Il partage avec Al Gore et les autres scientifiques


Foreword By Jean Jouzel

ust a few words on what makes the raison d’être of my professional life, and far beyond it, which will hopefully give you an idea of how I feel in front of these very diverse artworks, an experience that I would like to share with you.

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Having been a researcher for almost 40 years in the fields related to climatic and environmental evolution, I got the conviction early on that if the increase of the greenhouse effect was not under control, it would lead to global warming in the 21rst century. The projects in which I was lucky enough to be involved, from the study of ice carrots extracted from ice caps in Antarctica and Greenland, have all contributed to an increase of awareness. Our knowledge has improved. Although there are still some grey areas, the diagnosis of the scientific community is final. Global warming is unquestionable and most of what we have observed over the past decade is very probably linked to human activities, in the first place to the carbon dioxide emission resulting from our oil, charcoal and natural gas consumption. However, it is the forthcoming decades we should really worry about. Let us remember that an average warming of 3°C is a syndrome of a major climate change. It is half of what our planet has experienced since the last ice age period... If no action is taken, it could be even higher by 2100. The predictable evolution of other climatic variables is not reassuring either, quite the opposite: the rainfall increase at high latitudes and its decrease on the total of the Mediterranean region; the change in winds; the plausible increase in frequency of tropical hurricanes, the heat waves, the intense rainfall, the shrinking of the surface of snow cover, the decrease of sea ice, and the irreversible raising of the sea level...


Such would be our world at the end of the century and beyond if we don’t watch out, and this world seems to be evoked in the artworks of the exhibition C’EST OUVERT (open-green).

way in which we keep ourselves warm... In this area, no law, however ambitious, will be effective without strong citizens’ adhesion, which involves a real ecological awareness.

And that would only tackle the climatic consequences, but global warming will have in the future a negative impact also on other environmental issues: more difficult access to water in some areas, increasingly less biodiversity, desertification, heights of intense pollution in megalopolis, climate refugees.

When the exhibition C’EST OUVERT was first introduced to me, I took an outsider’s view to it. I could definitely acknowledge its quality and indisputable aesthetic, but the message it was trying to deliver was not clear to me. Of course everyone will look at it from a personal viewpoint and will refer it to the memorable events and the loved ones of their life. However, I also hope that this exhibition will contribute to build that ecological awareness which is at the core of its design. Indeed, the challenges we are facing are such that they require a general involvement. The awakening of the individual to ecological awareness of environmental issues is the only route forward. This route has many ways, though: reading, radio, television, conferences, involvement in an association... And Art can certainly play a big part in this awakening.

The solution is that of common sense: we must stabilize the greenhouse effect so that the warming of low levels of the atmosphere layers doesn’t increase indefinitely. This stabilization is the ultimate goal of the United Nations convention on the climate signed by all the nations of our planet. Limiting the warming effect to 2°C on average requires the halving of greenhouse gas emission before 2050 compared with 1990 levels. For this to happen, developed countries must set a more ambitious objective. In this context, France aims to divide by four its emissions by the middle of the century. A series of decisions should emerge from the “Grenelle de l’environnement” (French environmental round table symposiums) that would put our country on the right track. Considering the hugeness of the challenge, all parties should be mobilized in order to succeed: the political and business world, the state and communities. But nothing can be considered with any degree of seriousness without a strong involvement and a change in behaviour of every single one of us. Let us remember that almost half of the gas emissions results from our everyday life activities, from the way we travel to the

This “ecological awareness” that I call out for from the depth of my heart is at the core of this show which takes place in this especially suitable place. I took a lot of pleasure in discovering it, and I am convinced that beyond the visual satisfaction, you will come out of C’EST OUVERT with the belief that everything must be done to preserve our climate and our environment. Jean Jouzel is a French climatology et glaciology specialist, a research director at CEA from the Institute Pierre Simon Laplace. He shares the Peace Nobel Prize with Al Gore and the other scientific members of GIEC.

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Jacky et Neva Gotthilf

Nous procédons par le biais de la rencontre individuelle à échelle humaine, sociale. L'individu, le citoyen est invité à participer au processus de l'œuvre pendant le temps de résidences d'artiste, de manifestations en arts visuels portant sur l'art public et l'art en public en France et à l'étranger. En février 2007 nous avons rencontré à Delhi M. Rajagopal P.V., président de l’organisation Ekta Parishad, qui réalise actuellement une vaste campagne nonviolente sur le modèle gandhien ayant pour objectif la prise en compte des

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revendications d’accès à la terre et aux ressources vitales des plus démunis par le gouvernement indien. Le point culminant de ce mouvement ‘Janadesh’ (‘verdict du peuple’) a été en octobre 2007 la marche de 25,000 personnes pendant 27 jours, de Gwalior à Delhi, au cours de laquelle nous avons recueilli des paroles, des sons et des images auprès des marcheurs: intouchables (dalits), indigènes (adivasis), militants, politiques. ‘Janadesh’ est un mouvement de lutte en mouvement: il allie une revendication

politique à un déplacement physique. Les acteurs de ce mouvement non-violent, quelle que soit leur fonction ou leur place, sont porteurs d’une foi, d’une spiritualité qui les animent et qui les poussent à faire bouger la société. Pour le projet JANADESH 2007 Good news for the world poor people are into action (http://neva.gotthilf.free.fr/janadesh2007), nous avons renouvelé le choix d’introduire des matériaux issus de la technologie contemporaine qui doivent obéir à un impératif qui est celui de respecter l’intégrité du lieu.


JANADESH 2007 Good news for the world poor people are into action!, photographies extraites de l'installation photographique et sonore, 2008

We proceed from the perspective of an individual encounter on a human and social scale. The individual, the citizen is invited to take part in the creative process of the artwork that occurs during artists’ residencies, manifestations in visual arts aiming the public art and art in public in France and abroad. In February 2007, we met in Delhi with Mr. Rajagopal P. V., the chairman of the Ekta Parishad organisation which is at present engaged in a large non-violence campaign inspired by the Gandhian model, their

objective being the taking into account by the Indian government of the claims of access to land and to life resources by the most impoverished. The height of this ‘Janadesh’ (‘verdict of the people’) movement was the march of 25,000 people in October 2007 lasting for 27 days from Gwalior to Delhi during which we collected the words, the sounds, and the images f the marchers: untouchables (daliti), natives (adivasis), militants, politicians. ‘Janadesh’ is a movement of struggle in motion: it marries a political claim with a physical

displacement. The participants of this nonviolent movement, regardless of their function and place, carry with them faith and spirituality which gives them the drive and stimulus to change society. For the project JANADESH 2007 Good news for the world poor people are into action (http://neva.gotthilf.free.fr/ janadesh2007) we have repeated the choice of introducing the material generated by contemporary technology, which is supposed to obey a principle of respect for the integrity of the place.

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huber.huber Dans l’ensemble étendu des travaux regroupés sous le titre Micro univers, huber.huber font preuve d’un appétit vorace pour l’expérimentation. Ici, les artistes présentent une véritable encyclopédie de métamorphoses extraordinaires de faune et de flore. Des forêts lugubres, des montagnes enneigées et l’univers lui-même servent de décor à cette série de petits dessins et collages. De vieilles cartes postales et des extraits de magazines sont astucieusement intégrés, combinés et retravaillés. Les collages incluent également des objets faits main, tels que des reproductions de peintures de maître comprenant des représentations du Christ. Les battements d’ailes d’énormes nuages de papillons envahissent les œuvres et deviennent “l’index fossile” naturel du micro univers. Ici cependant ce ne sont pas les insectes inoffensifs et insouciants de l’été; par les changements d’échelle colossaux auxquels les artistes ont recours ils deviennent des dragons dangereux. Comme dans les fables enfantines, ils semblent changer soudainement de taille, la gaieté laissant tout à coup place à un sentiment de menace. Comme dans les Voyages de Gulliver, la peur et la stupeur se superposent dans les micro univers de huber.huber ne suscitant rien moins qu’un étrange frisson chez les spectateurs. MARCUS STEGMANN

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In their extensive group of works titled Micro Universe, huber.huber display a playful appetite for experimentation. Here, the artists present a veritable encyclopedia of fabulous metamorphoses of flora and fauna. In the small drawings and collages of this series, gloomy forests, snow-capped mountains, and the universe itself serve as settings. Old postcards and clippings from magazines are cleverly integrated, combined, and reworked. The collages also include such man-made objects as reproductions of old master paintings, including representations of Christ. Great waves of butterflies flutter into the works, becoming the natural “index fossil” of the micro universe. But here they do not merely appear as carefree and innocent summer insects; they are transformed into dangerous dragons through the artists’ use of dramatic changes of scale. As in children’s fairytales, they seem to suddenly grow out of proportion, cheerfulness abruptly giving way to a feeling of threat. Fear and amazement overlap in huber.huber’s micro universe as they do in Gulliver’s Travels, creating nothing less than an outlandish thrill in the viewer. MARKUS STEGMANN

Mikrouniversum III, collages, 17 x 23,7 cm, 2007

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Debbie Lawson

Les sculptures de Debbie Lawson vous embarquent dans les dédales de l’environnement psychologique de l’univers domestique où contes populaires et histoires personnelles s’entremêlent au point que l’imaginaire et la réalité sont indissociables. “Il y a un côté Desperate Housewives dans le travail de Debbie, une impression

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de joyeuse malice teintée de mélancolie inhérente aux aspirations et désirs de la vie de banlieue” écrit Doriane Laithier. Des objets ménagers et des tissus d’ameublement entrent en collision et renaissent en objets hybrides animés, possédant une vie intérieure subrepticement sinistre et des velléités de

grandeur: un tapis persan explose et provoque un désastre ménager grandeur nature où le sang éclabousse; un rouleau de linoléum devient une toundra vivante; un tapis “exotique” fait pousser son propre oasis et un tapis de bain transcende ses connotations sordides pour devenir un petit bout de paradis.


Debbie Lawson’s sculptures take you on a journey through the psychological landscape of the domestic interior, where popular narratives and personal histories are intertwined so that the imaginary and material reality seem inseparable. “There is a Desperate Housewife streak in Debbie’s work, a sense of joyful naughtiness mixed with melancholia, inherent in real-life suburban aspirations and desires”, writes Doriane Laithier on Lawson. Household objects and soft furnishings collide, creating animated hybrids with a quietly sinister inner life and aspirations to be bigger than themselves: a Persian carpet explodes into a full-blown blood-splattered household disaster; a roll of lino becomes a relentless toundra; an ‘exotic’ rug sprouts its very own desert oasis and a toilet mat transcends its sordid associations to become a little piece of paradise.

CI-CONTRE

Tsunami, tapis et colle,

dimensions variable, 2006 GAUCHE

Paradise Island, tapis

contour de toilette et fil de fer, 50 x 50 x 50 cm, 2007 (Collection Silvie Fleming)

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Pia Linz Pia Linz explore la relation changeante entre l’homme et l’environnement d’un point de vue visuel subjectif et, par là même, illustre l’un des principes fondamentaux de la conscience écologique. “Le fait singulier que mon nez fasse toujours partie de mon champ de vision a inspiré cette étude sur le rapport entre l’espace et l’auto-représentation. D’abord, je me suis positionnée directement devant un grand papier (316 x 398 cm) fixé au mur de manière que le bout de mon nez soit en contact avec le papier. Ensuite, regardant droit devant moi, j’ai tracé la ligne définissant les limites de mon champ de vision. Ainsi les contours de mon nez y sont aussi inscrits. J’ai réitéré le procédé en augmentant graduellement ma distance au papier. La surface du papier que je peux voir s’élargit à mesure que je m’éloigne. Cela nécessite l’utilisation d’un bâton auquel j’ai attaché un fusain afin d’atteindre le papier et d’une lampe clignotante de manière à définir mon champ de vision. À une distance de 24 cm j’arrive à voir la feuille de papier en entier. Après cela, je marque les points de naissance de mon nez et son bout sur le papier et mesure la longueur du nez dessiné. Ensuite je fais le lien avec la taille réelle de ma tête et de mon nez et ainsi calcule les tailles de têtes correspondantes. A une distance de 24 cm la taille de ma tête est de 118 cm. J’en conclus qu’une vue dégagée sur l’horizon se traduit par une représentation de soi-même gigantesque.”

CI-CONTRE

Field-of-View Projection Study, dessin 2,

stylo-feutre sur feuille polythene, 270 x 125 cm, 1999. DROITE

Field-of-View Projection Study, dessin 1, fusain

sur papier, 316 x 398 cm, 1999 Photographies de Thomas Linz

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Pia Linz explores the changing relationship between man and the environment from a subjective visual perspective and thus illuminates a basic aspect of ecological awareness. “The peculiarity of the fact that my nose is always within my field of vision, inspired me to inquire into the relationship between space and self representation. First, I place myself directly in front of large-scale paper fixed to the wall, (316 x 398 cm), so that the tip of my nose touches the paper. Then with my eyes fixed straight ahead I draw a line

around the part of the paper that I can see, and so I project the form of my field of vision. Thereby the outline of my nose is also projected. I continuously repeat the process as I increase the distance from the paper. The part of the paper, which I can see, becomes larger as my distance from the wall increases. This makes it necessary to extend the reachable distance of my arm by using a stick on which I tape charcoal and a blinking bike light, in order to outline my field of vision. At a distance of 24 cm, I am able to see the whole surface

of the paper within my field of vision. After that I mark the points of the bridge and the tip of my nose on the large-scale drawing, and measure the length of the projected nose. Then I set these measurements in relationship to the size of my actual nose and head and thereby calculate the projected noses to their correct head sizes. At a distance of 24cm the head size reaches 118.8 cm. As a result I conclude that an unobstructed view into the distant horizon leads to a gigantic selfrepresentation.

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Johanna Love Je souhaite créer des images vierges de toute référence spatiale connue, éloignées de notre sens naturel de la perspective, de la dimension et du poids physique. Wir liegen auf den dachern constitue un groupe de travaux dans lesquels des images photographiques de paysages, lieux d’environnements naturels, sont superposées à des images de construction inversées dessinées à la mine de plomb. L’image photographique devient un espace visuel impénétrable parce qu’immatériel et remet en cause les perspectives traditionnelles. Le dessin apposé désoriente en rendant la lisibilité des images plus difficile à mesure qu’elles convergent vers un même plan pictural. Ce dérèglement est accentué alors que l’image dessinée et la surface photographique se répondent de façon inquiétante, créant une ambiguïté spatiale où la surface de l’image flotte quelque part entre les strates de chaque image, faisant écho à l’état de transition permanent. Les petits dessins de constructions pliés et déformés rappellent notre sens de la réalité physique et matérielle avec lequel contraste un espace photographique fantôme.

CI-CONTRE DROITE

Maquette pour Wir liegen auf dem Dach, 2008

Wir liegen auf dem Dach, dessin à la mine de plomb sur photographie, 110 x 90 cm, 2008

I am interested in creating images dislocated from any sense of real known space, from our normal associations of perspective, scale and sense of material weight. Wir liegen auf den dachern is a current series of work in which photographic images of landscapes, as natural open environments, are physically overlaid with hand drawn graphite images of inverted

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building structures. The photographic image becomes an unfathomable space in which traditional landscape perspectives are brought into question as weightless visual environments. The overlaid drawing creates a perceived disorientation where one image is harder to be read against the other as they converge on the picture plane. This dislocation is further amplified as the physical drawn image and the

photographic surface create an uncanny dialogue, a spatial ambiguity where the picture surface hovers somewhere between each image layer, echoing a state of perpetual transition and impermanence. Small drawings of folded and distorted building structures echo a sense of the material and the physical object-ness of the world and the photographic is a contrasting illusionary open space.


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Rory Macbeth Le problème à faire un travail sur l’écologie – quand bien même je connaitrais suffisamment le sujet pour cela – est que je finirais par distancer l’audience du sujet. L’incapacité du langage à traduire véritablement la réalité crée une nouvelle chose, tout comme une œuvre d’art échoue à représenter quelque chose mais, dans le processus, crée une chose nouvelle. Dans un travail thématique, cette matérialisation disparait car elle chasse l’incrédulité de manière théâtrale – il s’agit d’un travail au sujet de quelque chose plutôt que quelque chose en soi. Je trouve l’absence d’interaction avec la réalité problématique et contraire aux intentions initiales: se confronter avec la réalité. Ainsi j’essaie de tenir compte de ces considérations dans mon travail. Je sculpte un arbre dans du bois afin qu’il devienne tout à la fois l’objet et la chose elle-même. Je fais la peinture d’une peinture (y compris le cadre et le verre) de manière si réaliste qu’on dirait juste une peinture. Je retranscris littéralement la littérature telle quelle, mettant en exergue son contenu, sa matérialité. Cela rend bien entendu le travail circulaire et autoréférencé mais ce n’est pas vraiment une critique de la chose mais plutôt une critique de l’audience et de l’auteur et, de cette manière, j’espère ouvrir la porte à bien d’autres choses, y compris l’écologie.

CI-CONTRE

Painting (“In Full Bloom J Hesketh-

Jones”), peinture acrylique sur canvas, 2006 DROITE

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Tree, arbre, feuilles coupées, 2005

My basic worry about making work about ecology is that even if I thought I knew enough about it, I would inevitably just be distancing the viewer from the issue. Language’s failure to really ‘translate’ reality makes a new thing, just as an art object that tries to represent something inevitably fails but in the process makes a new thing. In issue-based work that new-thingness disappears from view through a sort of theatrical suspension of disbelief- that it is primarily ‘about’ something rather than ‘being’ something- and I find that lack of engagement with reality problematic and counterproductive to what the actual

intentions are, ie to confront reality. So I try to embrace these problems in my work. I’ll carve a tree out of wood, so it is both the object and a representation of that object. I’ll paint a painting of a painting (including the frame and glass) in paint so realistically that it just looks like a painting. I’ll re-translate literature’s literalness back on itself, highlighting it’s real content- it’s ‘thingness’. Of course it makes the work formally circular and self-referential, but it’s not really a critique of the thing, but more a critique of the viewer and the creator, and in that way hopefully opens things up about a load of stuff, including if you want, ecology.


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Karine Pradier Depuis quelques années la symétrie, le double et le multiple sont les motifs récurrents de mon travail. La répétition correspond tout à la fois à une recherche esthétique dont la noirceur d’un dessin méticuleux se fait l’outil et à une réflexion sur l’image, sa construction mais aussi et surtout sa lecture biaisée: lorsque le motif a été

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simultanément/précédemment perçu il est alors re-connu. L’exploitation de lieux communs à l’imaginaire collectif sert également de support à l’effort de re-connaissance. Cependant l’artiste ne peut proposer qu’une image de quelque chose (ici LA forêt) et non la chose elle-même et ce, quelque

soient le degré de réalisme de l’image ou celui de familiarité de l’audience avec l’endroit reproduit. Pour stimuler la perception de la représentation par le trouble que l’inachèvement provoque, j’emprunterais à Beckett la phrase qui exprime le cheminement qui est le mien dans la


construction d’un travail: “Je ne peux pas continuer. Je vais continuer”. C’est en suspendant le geste et laissant la frustration de l’image incomplète dominer que le spectateur conçoit finalement l’artifice du travail de l’artiste et la distance entre la représentation de quelque chose et la chose elle-même. For some years now, the symmetry, the double and the multiple have been the leitmotifs of my work. The repetition is related, on one hand, to an aesthetical quest of which the blackness of a meticulous drawing becomes a tool, and on the other hand to a reflection on the image, its creation but also, and most importantly, to its biased reading: when the motif is simultaneously or previously perceived, it is then re-cognized. The use of public spaces ingrained in collective imagination functions also as a

support to this effort of re-cognition. However, the artist can only propose a single image of something (here: THE forest) and not the thing itself, regardless of a degree of realism of the image or that of the audience’s familiarity with the recreated place. In order to stimulate the perception of the representation by the confusion provoked by lack of completion I will borrow Beckett’s phrase which expresses this development of mine in the creation of a piece of work: “I can’t go on. I will go on.” It is by suspending the gesture and letting the frustration of an unaccomplished image dominate, that the viewer becomes aware of the artifice of the artist’s work and of the distance between the representation of something and the thing itself.

CI-DESSUS

Disturbed playground, mine

de plomb sur papier, 70 x 90 cm, 2008 GAUCHE

Untitled, mine de plomb sur

papier, 50 x 60 cm, 2008

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Rachel Reupke Infrastructure, vidéo en quatre parties, se situe le long du tracé d’un réseau de transport imaginaire et montre un paysage du futur proche. Un aéroport, une voie de chemin de fer et un port ferry apparaissent à tour de rôle dans un plan fixe large. La circulation s’écoule de façon cadencée suivant des trajectoires définies par le tarmac, les voies, les canaux. Devant cette procession sans fin, le spectateur assiste à des moments fugitifs de la comédie humaine: un coup d’œil lointain à une femme en fuite, une poursuite à travers un pré, une exécution. La conclusion de ces narrations reste cependant en suspens alors que les histoires individuelles se perdent dans l’immensité du tableau. Tignes s’inspire de la culture de la webcam de la station de ski, une diffusion ininterrompue et directe des emplacements de télésièges, des tours de pistes et des points de vue, créant une vidéo sur le

paysage tout à la fois banale et sublime. La vidéo présente cinq vues de ‘webcam’ de la station de ski française Tignes, construite à la fin des années 60, bien au-dessus de la ligne alpine des arbres. En dehors de la saison, quand elle n’est plus la Mecque des fans de ski, les webcams semblent oubliées. Nous regardons les paysages au travers d’une accumulation de pluie, de saleté et de toiles d’araignées. Cependant rien n’est laissé au hasard, la nature et l’oubli ont été chorégraphiés avec précision. Infrastructure, a four part video work, set along the route of an imagined transport network through the Alps, presents a near future landscape. An airport, a railway, an autobahn and a ferry port appear in turn, within a wide fixed frame. Traffic flows and pulses through the scenes along predetermined paths defined by tarmac, tracks and channels. Against this relentless

procession the viewer is witness to fleeting moments of human drama: a distant glimpse of a fleeing woman, a chase across a meadow and a shooting. The conclusion to these narratives are left unresolved however as personal stories are lost within a grander scheme. Tignes draws upon the culture of the ski resort webcam, a non-stop, unmediated broadcast of chair-lift stations, ski runs and vistas, to create a landscape video that is simultaneously banal and sublime. The video presents five ‘webcam’ views of the French resort of Tignes, a late 1960s construction set high above the alpine tree line. Out of season and no longer the fixation of winter sports enthusiasts the webcams appear neglected. We watch views through an accumulation of rain, dirt and spiders’ webs. All however is far from accidental, as life, nature and neglect has been choreographed with precision.

GAUCHE DROITE

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Infrastructure, vidéo, 14 mn, 2002 Tignes, vidéo, 11 mn 30 sec, 2005


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Angelo Vermeulen KARINE PRADIER:

Je suppose que je pourrais démarrer simplement en vous interrogeant sur la façon dont votre formation scientifique nourrit votre travail en tant qu’artiste, en particulier concernant l’écologie. Je crois que c’est là l’un des points développés dans votre livre... ANGELO VERMEULEN: Oui, en effet, dans mon dernier livre/interview avec Yvonne Resseler, je parle beaucoup de la façon dont la science, la technologie et l’écologie sont devenues parties intégrantes de ma pratique artistique. Mes installations bio constituent mes travaux artistiques les plus connus (bien que je n’aie pas l’intention de me limiter à l’art bio). La raison pour laquelle j’applique l’écologie à l’art est que je m’intéresse à l’exploration de la dynamique et de l’évolution en art. La combinaison de ces deux notions est essentielle. Il n’est pas simplement question d’art qui ‘fait quelque chose’; il s’agit de poser un processus évolutif inhérent et comment cela se rapporte à l’artiste et au spectateur. KP: Cela signifie-t-il que votre travail pourrait être étiqueté ‘travail en cours’? AV: C’est bien entendu ce que ma réponse

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semble indiquer. Cependant je n’étiquetterais pas tout mon travail de cette façon. Je fais tout autant des travaux axés sur le processus que d’autres travaux uniques et accomplis, comme les vidéos que je montre ici. Je considère le terme ‘travauxen-cours’ une façon de décrire un travail en cours de réalisation. Dans mes projets ce n’est que rarement le cas. Dans des installations telles que Biomodd il n’y a tout simplement pas de point final à atteindre. Mais là encore, il peut s’agir d’ergotage sur les dé finitions. KP: Je comprends la façon dont la science nourrit l’art en général et le votre en particulier. Pensez-vous que la réciproque soit aussi vraie? AV: Cela dépend de l’échelle à laquelle on regarde les choses. Je pense que dans un contexte plus large, les changements culturels et les modèles influencent clairement la façon dont les scientifiques conçoivent le monde et trouvent des solutions. Cependant il me serait difficile de distinguer des influences concrètes de l’art sur la communauté scientifique pendant les années où j’étais chercheur en biologie. Dans la pratique quotidienne de la science,

l’art me semblait essentiellement une planète étrange et éloignée. KARINE PRADIER: I guess a very obvious way to start is to ask you how your scientific background feeds into your work as an artist especially regarding the ecological area. I think this is one of the several points you’ve been developing in your book, isn’t it? ANGELO VERMEULEN: Yes indeed, in my recent interview book with Yvonne Resseler I talk quite a lot about how science, technology and ecology became an integral part of my art practice. My bio installations are my most well-known art projects (although I have no intention to focus exclusively on bio art). The reason I apply ecology in art is because I am interested in exploring dynamics and evolution in art. The combination of these two is essential. It’s not just about art that “does something”; it’s about embedding inherent evolutionary process and how that relates to the artist and spectator. KP: Does this mean you work could be labelled ‘work-in-progress’? AV: That’s of course what my answer seems to imply. However I would not label all my work as such. I make both work that is


GAUCHE

Un mal pour un bien, images vidéo,

2007 CI-DESSUS

Selections/Selektionen, vue de

l’installation, en collaboration avec Boudewijn Goddeeris, 2001

process-based, and work that is singular and completed, like the videos that I am showing here. Also, for me ‘work-in-progress’ has become a term to describe art on a way to completion. In my projects that is very often not the case. In installations like Biomodd, there’s simply no end point to be reached. But then again, that may just be discussion on definitions. KP: I can see the way science feeds art in general and yours in particular. Do you

think the opposite is also true? : It all depends on what scale you look at things. I think in a broader context, cultural shifts and paradigms definitely influence the way scientist think about the world and find solutions. However, I could hardly discern any concrete influences of art on the scientific community during the years when I was a biological researcher. In the daily practice of science, art mostly seems like a strange and far-off planet. AV

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Curriculum Arte Neva et Jacky Gotthilf Education Neva Gotthilf DNSEP avec félicitations du jury Ecoles des Beaux-Arts de Rouen et Toulouse. Jacky Gotthilf est ingénieur agronome, ENSA Toulouse Exhibitions in situ. Installations 2007 Janadesh 2007, Ekta Parishad, programme artistes en résidence de l’Ambassade de France, Inde; MATIèRES à DIRE, Val André, a travel survival kit, Pléneuf Val-André, Bretagne 2006 Territoires, Toulouse/Delhi/Fourquevaux A/R, Fondation pour l’art contemporain de la Caisse d’épargne de Midi-Pyrénées, Toulouse; Sur mon chemin un artiste passe…, Jaujac, a travel survival kit, Jaujac, Rhône-Alpes; Longues vies… les petits frères des pauvres, Espace EDF Bazacle, Toulouse 2005 Les Fermades, des fermes et des œuvres d’art, Parc Naturel Régional du Vercors; Vues de l’intérieur, La Halle lieu Rhône-Alpes; d’art, Pont-en-Royans, Ladakh, Changtang, résidence itinérante, Himalayas, Inde; Les nuits de Lauzerte, Avant la migration, Lauzerte, MidiPyrénées; Art’Out, église et lavoir d’Arrout, Midi-Pyrénées 2004 Champs de graminées, Médiathèque d’Este, Pau-Billères, Aquitaine; Artefact 2004, Interdépendance, Parc du Mont-Royal, Montréal, Canada; Arbres d’hiver et divers recyclages, Agir pour avenir pas pire, domaine de Lacroix-Laval, Lyon 2003 La transhumance des nénuphars, L’affaire tournesols, Fourquevaux, MidiPyrénées; Art en ville/Art en adret, Namtso le lac du ciel, Hautecour, Tarentaise Vanoise; Zanskar, résidence itinérante, Himalayas, Inde 2002 3ème Biennale Européenne d’Art Contemporain, canal des Jardins de la Fontaine, Nîmes; H2O MA TERRE, symposium international de création in situ, Carleton, Gaspésie, Canada; L’art sur place, Ex-voto, jardin Raymond VI, Toulouse 2001 Tasmanie, résidence itinérante, Australie; Zanskar, résidence itinérante, Himalayas, Inde 2000 Causse Méjean, résidence, Lozère huber.huber Education 2002-05 Hochschule für Gestaltung und Kunst Zürich

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Exhibitions 2008 Kunsthaus Glarus CH (solo); Shifting Identities, (Swiss) Art Today, Kunsthaus Zurich; Speicher fast voll, Kunstmuseum Solothurn CH; Comme des bêtes, Ours, chat, cochon & Cie, Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne; Käfer-vielseitig erfolgreich, Museum Allerheiligen, Schaffhausen, CH 2007 Suzie Q project Birgid Uccia/Bob van Orsouw, Zürich (solo); Gallery C. G. Boerner, New York (solo); Substitut, Raum für aktuelle Kunst aus der Schweiz, Berlin; Kunstraum Baden, Baden; WS. Space for Art and Testing, Zürich; Rauf Rüber Runter Untendurch 2006 Gallery Bob Gysin, Zürich (solo); Greatest hits, Kunstraum ALTE FEUERWACHE, Mannheim D (Kurator Lothar Kraus); Gallery bis heute, Bern (solo); The White Space zu Gast im BAHNWÄRTERhaus Esslingen D (Galerie der Stadt Esslingen); Berliner Kunstsalon 06; Berlin D, Vertreten durch White Space, Zürich; Homo bellicus artspace londonparisnewyork, New York; La Luna. La Diva Likeyou.projects, Zürich 2005 Scabs, guns and peanut butter, Galerie Art One, Zürich; Gallery ArtMagazin, Zürich (solo); White Space, Zürich (solo); Swiss Art Awards, Basel; Kiefer Hablitzel Preis, Basel; Werk und Atelierstipendium der Stadt Zürich, Helmhaus, Zürich 2004 Das Licht der Hinterhöfe, Galerie Art One, Zürich; Galerie Art One, Zürich 2003 Galerie Art One, Zürich Debbie Lawson Education 2004 Royal College of Art, MA Sculpture 2001 Central Saint Martins College of Art, BA Fine Art 1988 University of East Anglia, BA English Literature Exhibitions 2008 Solo show, Nettie Horn Gallery, London; Solo show, Economist Plaza, London; Change Is, LTMH Gallery, NY 2007 The Islanders, Nettie Horn Gallery, London; PILOT:3, Venice; Beauhemia, Nettie Horn Gallery, London; Arboreal, Transition Gallery, London; Incorporate, A&B, London, curated by Exhibit-K 2006 Shibboleth, Dilston Grove, London; Myth of Place, Nolia’s Gallery, London, touring to Ox Warehouse Gallery, Macao,

China; Sense and Sensuality, Bankside Gallery, London, touring to Leicester University; Small Mischiefs, Pump House Gallery, London; Another Product, Cornerhouse, Manchester 2005 Siege, Siege House, London 2004 Violin/Violence, 1000000mph Gallery, London, curated by Dallas Seitz; Everyday Shockers, The A Gallery, London; Out of Time, St Augustine’s Tower, London 2003 Step Two, Aram, London, curated by Daniel Charny; The Lost Collection of an Invisible Man, Laing Gallery, Newcastle, curated by Brian Griffiths 2002 Moving Parts, Studio Voltaire, London; Trivial Pursuit, CCD, Belgrade; SV Open, Studio Voltaire, London, curated by Eva Tait; Dundee Contemporary Arts Print Open, Cooper Gallery, Dundee; The Necessary Enemy, Bart Wells Institute, London, curated by Brian Griffiths Pia Linz Education Städelschule in Frankfurt/M, MA Exhibitions 2008 PZZ, Delikatessenhaus, Leipzig; Das Verortete Verlangen, arttransponder, Berlin 2007 Mile End Park, Kunstpunkt Berlin (solo); Feldforschung Stadt – 29 Antworten, Hessisches Landesmuseum Darmstadt in the gallery of Schader-Stiftung, Darmstadt; Gezeichnet 2, Galerie Weisser Elefant, Berlin; Förderkohle, Stipendiatinnen und Stipendiaten der Kulturverwaltung des Berliner Senats, Neuer Berliner Kunstverein (NBK), Berlin 2006 Heaven, house of Hessische Kulturstiftung, London Biennale, London; Check in, Carte Blanche in Studio Ra Contemporary Art & London Biennale, Rome; Preview, Berlin; 3. Berliner Kunstsalon, Berlin 2005 Zwischen Himmel und Erde, Pia LinzAnja Teske; Bellevuesaal, Wiesbaden; Galerie aktueller Kunst im OSRAM Haus, Münich (solo); Reservoir IX – Behaust– unbehaust, Wasserspeicher-Prenzlauer Berg, Berlin 2004 Raumpausen, öffentlich, Kunstpunkt Berlin (solo); 9 Unterscheidungen zur Zeichnung, KunstLanding, Neuer Kunstverein Aschaffenburg; Zum Thema Landschaft, AusstellungsHalle Schulstraße 1A, Frankfurt/M.; 1. Berliner Kunstsalon, Berlin; Spacing, Galerie Nord/Kunstverein Tiergarten, Berlin

2003 Balmoral in Berlin, Landesvertretung Rhineland-Palatinate, Berlin; In der Mitte der Ferne, Weisser Elefant, Berlin (solo); landauf, landab, Herrenhaus Edenkoben (solo); Balmoral-Berlin, Fruchthalle, Kaiserslautern 2002 Sight/seeing, lothringer13/halle, Münich 2001 Vor Ort, AusstellungsHalle Schulstrasse 1A, Frankfurt/M (solo); VON MIR AUS, Hessischer Rundfunk, Marielies Hess-Stiftung e.V., Frankfurt/M (solo) 2000 Frankfurter Edition, Sädelmuseum, Frankfurt/M Johanna Love Education 1999 Camberwell College of Art, London, MA printmaking 1996 Loughborough College of Art & Design, BA Fine Art Print Exhibitions 2008 Talking to ourselves, Triangle Space, Chelsea College of Art & Design, London 2007 We are just watching, site specific collaborative exhibition, Great Eastern Hotel, London; Digital & Physical surfaces, Exhibition & Symposium, Millbank, London 2006 31h 05m, Fukuoka, Japan 2005 Elles sont passées par ici, Loguivy de La Mer, FR; Summer Exhibition, The Royal Academy of Arts, London; Originals 05, Mall galleries, London 2004 Postgraduate Printmaking in London, Clifford Chance, London; Solo exhibition, Case-1 Gallery, London; Solo exhibition, Café Gallery, The Royal Academy of Arts, London; Elevation, Pheonix Gallery, Brighton 2003 Digital art exhibition, Islington Museum, London; International Open Image, Deluxe Gallery, London; Summer Exhibition, The Royal Academy of Arts, London 2001 Imagining the body, Camberwell College of Arts, London; Kala Bahavana, Shantiniketan, India & The National Art School, Sydney, Australia; Art & Science International, Exhibition & Global Symposium, Academy of Arts & Design, Tsinghua University, China 2000 Ida Branson Memorial Bequest, Atkinson Gallery, Somerset; International Student Print, L’Académie Royale des BeauxArts de Bruxelles; Misplaced, Trinity Theatre & Arts Centre; 5th Open Print, Royal West of England Academy; Spaces, The R.K. Burt Gallery, London


Rory Macbeth Education 1983-87 University of Edinburgh, MA General Arts (major: Eng. Lit.) 1997-2000 Central St Martin’s College of Art, BA Fine Art Exhibitions 2007 The Wood for the Trees and Falling Leaves, Gimpel Fils gallery, London 2006 The Mare’s Nest: a History of Provenance, Art Now Live, Tate Britain, London; Theatrum Mundi, Northern Gallery for Contemporary Art, Sunderland; For Peel, No More Grey, London; Circuit Diagram, Cell project Space, London; EAST international, The Norwich Gallery, Norwich; World Cup, 39 Gallery, Mitchell Street, London; Rock Ridge, The Embassy, Edinburgh; Everything Must Go, VTO Gallery, London; Itchy Park 3/Liquid Economics, Limehouse Town Hall, London; Ego-mania, Galleria Civica de Modena, Modena, IT; Bad Moon Rising, K3 Gallery, Zürich; Bang Your Head, with Paul Harper, Villa am Aabach, Uster, CH 2005 The Difference is Why, with Liam Scully, Laden für Nichts, Leipzig; You can’t tell a story without telling your own, Vosges and Partner, Frankfurt; Il Cabo de Cheba, San Servolo Island, Venice; Art out of Place, Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich; Co-operative Society, Northern Gallery for Contemporary Art, Sunderland; Idyll, AZT Yellow Cube, Schlieren, Zürich; Expanded Painting, Prague Biennale, Karlin Hall, Prague; Campbell’s Soup, Glasgow International, GSA Glasgow; Still LIfe, Kaskadenkondensator, Basel, CH; Brit Povera, Galerie Kritzinger, Vienna, Austria 2004 OKtopia, VTO Gallery, London (solo); Plaza Suite, Union Gallery, London; Itchy Park, Limehouse Town Hall, London; Decoding Highlights, VTO Gallery, London; Corpo Sociale, Galleria Pack, Milan, IT; Kick it Till it Breaks, VTO Gallery, London 2003 Rencontres International Paris/Berlin, Paris; Group Shows are a Waste of Time, Hoxton Distillery, London; Peterbourgh Art Prize, Peterbourgh Museum, Peterborough; Oriel Mostyn Open, 2003, Oriel Mostyn Gallery, Llandudno, Wales 2002 EinzweiBriannien, Nylon Gallery (solo); You’ll Never Walk Alone, The Arnolfini Gallery, Bristol; Magik, VTO Gallery, London; Twenteenth Century Split, Boxing Club, Limehouse Town Hall, London; No

Timewasters, The Kent Institute; Art Crazy Nation, Milton, Keynes Gallery Gallery, Milton Keynes; Twenteenth Century, Nylon Gallery, London 2001 Penny Dreadfuls, VTO Gallery, London; Host, Hastings Museum; Newcontemporaries2001, Camden Arts Centre, London; Berlin-London’01, ICA, London Karine Pradier Education 2000 MA printmaking, Camberwell College of Art, The London Institute, London 1998 BA Middlessex University, London Exhibitions 2007 PILOT:3, London, The Triangle Space, London; PILOT:3, Venice Biennale, IT; Sheraton Belgravia, London 2006 Tirages, The Park Lane, London (solo); A-21 Exhibition, Osaka, Japan; Pêche à la ligne, Loguivy de la Mer, FR 2005 Jeune Création, Paris; Elles sont passées par ici – Here nor there, Loguivy de la Mer, FR; Drawing the line, Orleans House Gallery, London; 30th Bradley International (drawing biennale), Peoria, Illinois, USA 2004 Twin daughter, Case-1 Gallery, London (solo); Sefton Open, Southport, UK; Summer exhibition, Case-1 Gallery, London; A-21 Exhibition, Osaka, Japan; Salon Européen d’Art Contemporain de Montrouge, Paris; Claustrophobia open, Surface Gallery, Nottingham, UK; Love in Art, Arndean Gallery, London; The figure and the Face, Orleans House Gallery, London 2003 What ever the story, Studio Voltaire, London (solo); The drawing show, the jelly leg’d chicken art gallery, Reading, UK; Common fields, Florence Trust, London; 100, Studio Voltaire, London 2002 L’enfance sur le fil, Galerie BertinToublanc, Paris, (solo); Pourquoi pas chez toi? Galerie Bertin-Toublanc, Paris 2001 The National Print Exhibition, Mall Galleries, London 2000 12/2000, RKBurt Gallery, London; Misplaced, Trinity Gallery, UK; 17/2000, Camberwell College of Arts, London; 5th Open Print Exhibition, Royal West of England Academy, Bristol; The Ring, a South London Gallery Project – assistant of Thomas Kilpper Rachel Reupke Education 1993 Fine Art BA Hons, Nottingham

Trent University 2000 MA Image and Communication, Goldsmiths College, University of London Exhibitions and screenings 2008 Zodiac 3000, International Project Space, Birmingham; Rachel Reupke, Vidéo K.01, Pau, FR 2007 Come and Go: Fiction and Reality, Calouste Gulbenkian Foundation, Lisboa; Beyond the Country, Lewis Glucksman Gallery, Ireland; Land of Cockaigne, Fabrica, Brighton; Vidéo et après, Pompidou Centre, Paris; 24 Hour Fresh Air, L’Espace Croisé, Roubaix, FR; I am Future Melancholic, Tate Modern, London 2006 Une vision du monde, la collection Lemaître, La Maison Rouge, Paris; A Season in Hell, Danielle Arnaud Gallery, London; His life is full of miracles..., Site Gallery, Sheffield, UK 2005 Terra Infirma, Espai d’Art Contemporani de Castelló, Spain; Randonnée, Sonar, Museu d’Art Contemporani de Barcelona; The Mind Is A Horse, Part Two, Bloomberg Space, London; Biennale of Contemporary Art Prague 2005, National Gallery, Czech Republic; As If By Proxy, Redux, London; Ann Arbor Film Festival, Michigan, USA (Judge Emeritus Award); International Film Festival Rotterdam, NL 2004 Moving Landscapes, Filmmuseum, Vienna; Seoul Film Festival, Korea; Cinematexas 9, USA (Special Jury Award); Tour-isms, Fundació Antoni Tàpies, Barcelona; Once Seen, Oslo Central Station, Oslo; Tromsø Kunstforening, Tromsø 2003 Video Lisboa, Galeria Zé dos Bois, Portugal; After Nature, CCA, Glasgow; Moving-Places, Plymouth Arts Centre, UK; Artists’ Film & Video Programme, Site Gallery, Sheffield, UK; The Entangled Eye, Danielle Arnaud Gallery, London; Gallery Speak For, Tokyo; LUX Open 2003, Royal College of Art, London; Video Store, Foxy Productions, New York; International Film Festival Rotterdam, NL 2002 Evolution 2002: Process, Leeds City Art Gallery, UK; Less is a bore, humans need more!, The Mission, London 2000 The Poster Show, Cabinet Gallery, London Angelo Vermeulen Education 1998 PhD in Biology, University of Leuven, BE, University of Copenhagen, Denmark,

Royal Belgian Institute of Natural Sciences, Brussels 1998 Degree in Photography, Academy of Fine Arts, Leuven, BE 2005-07 Film and Video Art, Royal Academy of Fine Arts DKO, Antwerp, BE 2007-08 Artist residency at The Aesthetic Technologies Lab, Athens, Ohio, USA Exhibitions/screenings/performances 2008 FoAM/Nadine, Brussels (solo); Union Arts, Athens, Ohio, USA (solo); Changing Matters, The Resilience Art Exhibition, Mejan Labs, Stockholm; New York International Independent Film and Video Festival, NY; Lab. Een multimediaal proefstation, Recyclart, Brussels; Victorian Circus IV, De Brakke Grond, Amsterdam; Videoformes, Clermont-Ferrand, FR 2007 Trisolini Gallery, Athens, Ohio, USA (solo); The Aesthetic Technologies Lab, Athens, Ohio USA (solo); Artes Digitales, BUDA, Kortrijk, BE; Budafest, BUDA, Kortrijk,BE; Enter the FRONT-night, Z33, Hasselt, BE; GOGBOT, Enschede, NL; Luminous Green, FoAM, Brussels; Manualcc, Kronika Gallery, Bytow, Poland; Multispeak, De Witte Zaal, Ghent, BE; Namahn, Brussels; NanoNu, Flemish Parliament, Brussels; Open Archive #1, Argos, Brussels; Post Paulo Futurum, Museum of Breda, Breda, NL 2006 Mgr. Sencie-Instituut, University of Leuven, BE (solo); Art+Game, iMAL, Brussels; Beteken II, Cultuurcentrum Hasselt, BE; Bruegel Revisited, National Botanical Garden of Belgium, Meise; Gamezone, deSingel, Antwerp, BE; Victorian Circus II, De Brakke Grond, Amsterdam 2005 Liebaert Projects, Kortrijk, BE (solo); Art in the Air, Faucet Media Arts Centre, Sackville, New Brunswick, Canada; Artefact Festival, STUK, Leuven, BE; De lichte kamer, Galerie S. & H. De Buck, Ghent, BE; Hot Re-Strike, Warande, Turnhout, BE; Liebaert Projects, Kortrijk, BE; Overschilderen, STUK, Leuven, BE; Schuurlo, Sint-Maria-Aalter, BE; Speelhoven, Aarschot, BE; [SUB-liminal] Festival, Beursschouwburg, Brussels 2004 Atomium, Brussels; Beeldenstorm 2004, Kortrijk, BE; East-Flanders Provincial Prize for Visual Art, Caermersklooster, Ghent, BE; Materiële weerbarstigheid, Lokaal 01, Breda, NL; This Place is Dreaming, Argos, Brussels; W139, Amsterdam; Z33, Hasselt, BE

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C’EST OUVERT

Edition ISBN 0-9550435-2-2


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