AVANCER VERS D-IEU
PREMIERE ÉDITION Première impression Décembre 2010
Publié et distribué par Les Éditions de La Pause-Café B.P. 072 Emmanuel 44 845, Israël
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© David Trauttman 2010. Tous droits réservés.
David-Yits’haq Trauttman
AVANCER VERS D-IEU
ÉDITIONS DE LA PAUSE-CAFÉ
Lettre d'approbation de David Sabbah, Grand Rabbin du QuĂŠbec.
Remerciements À bien des égards ce livre n’est pas le mien mais celui des personnes qui m’ont enseigné, avec lesquelles j’ai appris ou celles que j’ai conseillées depuis plusieurs années. Ce que chacune d’elles, à sa façon, m’a apporté est unique et constitue la fibre essentielle de ce recueil. Ainsi, ma part est celle de la personne qui tenait la plume afin de rédiger ce qu’on lui disait. Noblesse oblige, la première personne que je dois remercier est Rabbi Na’hman de Breslev. Ce grand sage de la pensée juive - dont l’aïeul était le Ba’al Chem Tov - est celui qui est à l’origine de mon envie d’écrire. La profondeur de son enseignement, ainsi que son souci constant de nous en faciliter sa mise en pratique dans nos gestes quotidiens ne peuvent pas nous laisser indifférents. De nos jours - et exactement 200 ans après sa mort (le 18 octobre 1810) de plus en plus de personnes découvrent la richesse de ce maître de la ‘Hassidouth. Je suis extrêmement heureux de faire partie de celles qui la rendent accessible aux personnes qui s’expriment dans la langue de Molière. Le Rav Nathan Liebermensh est celui qui m’a nourri avec les aliments spirituels les plus riches du monde : les paroles de Rabbi Na’hman. En son absence, je serais resté encore beaucoup d’années endormi et sans véritable force. Grâce à ses leçons, ses conseils et son aide continuelle, le Rav Liebermensh m’a redonné la vie, la vraie : la vie spirituelle. Je lui en suis éternellement reconnaissant. Puisse D-ieu lui accorder une longue vie. Je dois au Rav Israël Yits’haq Besançon l’étincelle de ma première lumière spirituelle breslev. Le peu de temps pendant lequel j’ai appris avec lui - dans son appartement de Beith Shemesh - m’a fait découvrir un monde que j’ignorais et dans lequel j’essaie de rester chaque seconde de ma vie. La gentillesse du Rav 7
Besançon, son intelligence et sa modestie en font un personnage exceptionnel. Puisse D-ieu lui donner la force de poursuivre son œuvre littéraire. Les personnes avec lesquelles avec lesquelles j’ai appris depuis plusieurs années sont nombreuses. Avec certaines, il s’agit d’échanges de quelques heures seulement ; avec d’autres, ces échanges ont commencé il y a plusieurs années et se poursuivent encore. Cette étude est indispensable pour obtenir une connaissance minimale de la Tora en général et de Rabbi Na’hman en particulier. Même si ces personnes sont trop nombreuses pour que je puisse toutes les remercier ici, je désire en mentionner une : Rav Moché Binneshtock. Notre étude quotidienne est ma source principale de réflexion et de compréhension des sujets qui représentent l’ossature de ce livre. Je le remercie du fond du cœur d’avoir la gentillesse et la patience d’apprendre avec moi. Les mots me manquent pour remercier ma femme Chochana. Cet ouvrage n’aurait jamais vu le jour si elle avait exigé l’attention de ma part à laquelle une femme est en droit d’exiger de son mari. Puisse Hachem nous accorder beaucoup de plaisir de la part de nos enfants : Sara, Ya’aqov, Chmouel et Chim’on-Yossef. Puisse-t-Il nous accorder notre profond désir de les voir suivre les voies de la Tora, celles de Rabbi Na’hman et de vivre tous une vie d’yirath chamayim. David-Yits’haq Trauttman Kislev 5771 - Décembre 2010 Emmanuel, E. Israël
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Pour toutes les personnes qui s’interrogent
L’Éternel est proche de tous ceux qui L’invoquent, de tous ceux qui L’appellent avec sincérité. (Psaumes 145:18)
Introduction
Introduction Ce livre est inclassable. Certes, son sujet n'est pas nouveau : comment servir D-ieu dans ce monde et comment apporter une dose de spirituel dans notre vie. Cependant, ce qui le rend unique est le public à qui il s'adresse et la méthode qu'il prône. Mon propos est de m'adresser à tout le monde, sans exception et sans regard à la religion à laquelle le lecteur ou la lectrice se sent attaché-e. Je conseille également aux personnes qui ne se sentent liées à aucune religion de lire mon livre : elles y découvriront une nouvelle vision de la vie ; cela ne les rendra peut-être pas spirituelles, mais elles ne considèreront plus le fait spirituel de la même façon, j'en suis certain. Le texte de ce livre est une compilation d'articles publiés pendant l'année 2009 dans mon blog “La Pause-Café” (www.davidtrauttman.com). Même si je suis juif et que la majorité de mon public l’est également, une partie importante ne l'est pas et les concepts qui sont abordés dans ce livre sont universels, du moins pour la majorité d'entre eux. Penser à D-ieu, essayer de vivre en étant proche du Divin, donner une dimension différente à notre vie… tous ces concepts concernent l'humanité entière, sans exception. Je tire mon inspiration dans l'enseignement que D-ieu a donné au monde et qui est présenté dans la Tora (Bible). Dans la section “Bnei Noa'h”, il est expliqué que la Tora (la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) a été donnée au monde entier et pas seulement au peuple juif. Partant, c'est chaque individu qui doit se sentir lié aux Paroles divines. Vivre avec D-ieu, cela doit se faire au présent, c'est-à-dire dans notre vie quotidienne. De plus, même si des différences théologiques importantes existent entre juifs, chrétiens et musulmans… le point commun essentiel qu’ils partagent leur permet dans bien des cas d’adopter le même langage. Ce point commun, c’est la volonté de chaque personne 15
Avancer vers D-ieu
croyante de vouloir se rapprocher de D-ieu, un peu plus chaque jour. Faisons fi des identités controversées des prophètes de chacun, concentrons-nous sur ce qui nous rassemble ! À la lecture de cet ouvrage, vous découvrirez une vie religieuse de ce monde. Point de monastère, ni de mise en retrait superficiel. Point d'appel à la guerre sainte pour faire vaincre ses idées. Plutôt, c’est la vie bien remplie que nous connaissons tous qui s’offre à vous : les relations de couple, l’éducation des enfants, la recherche d’un emploi… Tous ces aspects, et tant d’autres, sont abordés et analysés sous l’optique de la foi. Je vous invite à découvrir une nouvelle vision : celle où l’on peut avancer vers D-ieu, tout en vivant dans ce monde. Celle où l'on peut se rapprocher du Divin tout en donnant son avis sur la politique, la science, les sports… La religion est un concept qui doit se prendre à corps le bras et que nous devons placer au cœur de notre vie : chaque heure et chaque minute. Je regrette énormément les visions de violence qui sont régulièrement assimilées à la croyance religieuse. En les transmettant (quelques fois) et en les inventant (souvent), les médias possèdent une mine d'or : ils en usent et en abusent. Il y a quelques siècles, c'est le christianisme qui partait en Croisades ; de nos jours, c'est l'islam qui pose problème. Tout en admettant ces vérités, j'affirme qu'il existe une façon de vivre sa foi d'une façon simple et harmonieuse avec la société moderne. Cette façon de vivre consiste à mettre la Parole du Créateur - telle qu'elle a été révélée dans la Tora - en pratique. Sans chercher le combat, mais sans se renier ; sans fanfaronner, mais sans baisser la tête ; sans taper du point sur la table, mais sans vouloir disparaître de la face de la terre. Je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de ce livre. Leurs encouragements et leurs conseils ont été une motivation essentielle en sa réalisation. Les mots manquent pour exprimer ma gratitude envers mon Rav : le Rav Nathan Liebermentsh, chelita. Son enseignement, son intelligence et sa gentillesse dont il me fait bénéficier sont les outils les plus précieux qui guident ma vie. 16
Introduction
Je suis redevable également envers le Rav Chraga Rice, chelita. Son aide fréquente pour répondre à mes questions infinies me permet de réaliser la distance qui me reste à parcourir pour m’approcher de l’intelligence véritable. C’est dans la plus grande humilité que le Rav Rice vit et je prie afin de bénéficier encore longtemps de ses conseils. Les amis sont trop nombreux pour être tous remerciés ici. Je ne peux cependant pas ne pas mentionner Moché Binenshtock, Yits’haq Steinberg et Acher Liebowitsh. Chacun à sa façon, ils m’ont permis de développer mes idées. Sans eux, ce livre n’aurait pas vu le jour. Je remercie ma femme qui partage ma vie depuis tant d’années et qui doit me supporter encore chaque jour. Son mérite est grand et D-ieu en est le meilleur témoin. Enfin, j’exprime les plus sincères remerciements au Créateur qui m’a fait vivre, subsister et parvenir jusqu’à ce jour-là.
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Servir D-ieu
Avancer vers D-ieu
Pour une personne croyante, servir D-ieu ne doit pas être une notion réservée aux instants où elle tient un livre de prières dans ses mains. Avec les yeux de la foi, la vie n’est pas un feuilleton où l’on joue tantôt dans l’épisode “foi” et tantôt dans celui de “la vie moderne.” Le véritable défi pour une personne qui possède l’émouna (la foi) est d’amener D-ieu le plus près possible d’elle, dans toutes les situations de la vie. C’est pour cela que cette partie de mon ouvrage est la plus importante. Dans les articles qui suivent, on découvre les difficultés - mais également les plaisirs - à vivre une vie spirituelle au quotidien. Bonne lecture !
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Servir D-ieu
Interpréter un silence Imaginez la scène : vous recevez un couple d'amis pour un repas amical. Au cours de la discussion, l'invité demande au maître de maison : “Pouvons-nous compter sur votre visite la semaine prochaine ?” Et le maître de maison de répondre : “Certainement; ma femme et moi serons ravis d'être vos invités.” Plus tard dans la soirée - lorsque les invités sont partis - le mari demande à sa femme : “Cela te fait-il plaisir d'aller chez nos invités la semaine prochaine ?” Et la femme de répondre : “Je n'ai jamais dit que j'approuvais ta réponse. Pour moi cela est clair : je n'ai nullement l'intention d'y aller.” Le mari exprime alors sa surprise en rappelant à sa femme qu'elle était restée silencieuse lorsqu'il a approuvé la visite proposée. Un silence doit-il être considéré comme une approbation ou comme un refus ? Selon la Guémara Nedarim 77a, il est impossible de le savoir. Cette incertitude s'explique par la nature douteuse du silence : désirons-nous ignorer ce qui vient d'être dit, ou désirons-nous afficher notre approbation ? Cette nature douteuse devrait être prise en considération dans notre relation avec notre conjoint-e. Ainsi, nous ne devrions jamais penser qu'un silence signifie une acceptation. Plutôt, nous devons considérer un silence comme une obligation d'éclaircir un doute, dès que la situation le permet. Si l'on pense au nombre important de malentendus qui se produit entre mari et femme, une explication possède une vertu unique : celle d'ôter le doute sur les pensées de l'Autre. Une fois ce doute levé, nous savons vers où nous diriger et les risques d'incompréhension disparaissent en une seconde. Cette leçon est également utile pour l'éducation de nos enfants. Lorsque nous transmettons une information à ces derniers, nous ne devons pas 21
Avancer vers D-ieu
penser qu'un silence signifie qu'ils ont compris et qu'ils acceptent ce que nous venons de dire. Il est certainement plus avisé de poser la question suivante : “Avez-vous compris ce que je viens de dire ?” En d'autres termes, nous devons insister pour obtenir une réponse à nos propos. Dans ce cas aussi, une telle attitude permet d'éviter les malentendus. Que D-ieu nous permette de comprendre et d'être compris sans équivoque.
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Servir D-ieu
Voleur de temps Notre désir d'étudier la Tora est invariablement immense lorsque le soleil se lève. Cependant, au fur et à mesure que le jour avance, nos différentes obligations prennent le dessus et semblent toutes pousser le même cri : “Pas encore ! Tout à l'heure !” Déjà, le coucher de soleil est à l'horizon et nous nous apercevons que nous avons oublié notre enthousiasme matinal. Que faire pour vaincre notre mauvais penchant et ouvrir un Livre saint ? En fait, nos parents nous ont menti. Lorsque nous étions enfants et qu'ils nous disaient que voler est une mauvaise chose, ils ont oublié de nous dire tout ce qu'il devait. Leur mensonge en est un d'omission. Bien sûr que voler est terrible. Voler le bien d'autrui est vouloir prendre la place de D-ieu. Si le Créateur du monde avait voulu que nous possédions ce que nous désirons, Il nous l'aurait déjà donné. Voler un bien matériel ou immatériel est la même chose. Ainsi, voler le temps de quelqu'un est aussi grave que lui voler son portefeuille. Tout cela, nos parents nous l'on appris. Pourtant, nous devons bel et bien voler dans notre vie. De plus, nous devons voler souvent, chaque jour. Afin de pouvoir étudier des Livres saints, nous devons voler le temps. Non pas celui d'autrui, mais le nôtre. Dans le Liqouté Moharan I : 284, Rabbi Na'hman de Breslev nous rappelle que chaque personne - après son décès - est jugée et qu'elle doit répondre à la question suivante : “Avez-vous réservé du temps à l'étude de la Tora ?” Selon Rabbi Na'hman, le sens véritable de cette question est le suivant : chaque personne est occupée par ses affaires de la vie quotidienne. Si nous attendons d'avoir le temps pour étudier, nous pourrions éventuellement passer notre vie à ne jamais étudier. C'est pour cette raison que “réserver du temps” est l'équivalent de “voler du temps” sur nos nombreuses activités. 23
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Ce vol est précieux. En devenant des voleurs de Sainteté, nous pouvons nous plaindre à D-ieu en Lui disant : “Maître du monde ! Ne sois pas en colère contre moi si je ne suis pas l'érudit que je devrais être. Mes défauts sont nombreux et les tentations ont souvent raison de moi. Cependant, tous les jours je vole du temps sur mes affaires dans le but d'étudier. Chaque minute passée à apprendre est difficilement acquise. L'appât du gain est terrible. Pourtant, chaque jour je réussi à le vaincre : lorsque j'étudie Ta sainte Tora.” Ainsi, nous devons reformuler notre désir d'être des voleurs de temps. Tous les jours, plusieurs fois par jour et aussi souvent que nous le pouvons.
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Servir D-ieu
Prendre ce qui n’est pas nôtre Selon notre vision de la vie, nous pouvons avoir l'impression - plus ou moins souvent - que nous ne recevons pas ce que nous méritons. Qu'il s'agisse de notre conjoint-e, de nos enfants, de nos collègues de travail... toute personne qui n'agit pas selon notre propre désir s'oppose à nous. Cette opposition est quotidienne et peut prendre des formes diverses. Cependant, dans tous les cas, notre réaction est le baromètre de notre situation dans notre Service divin. Lorsque nous sentons monter en nous un sentiment de frustration, nous devons réaliser que nous nous éloignons de l’émouna (la foi). Si nous laissons éclater la colère, nous avons complètement oublié qu'il y a un Créateur et nous nous approchons dangereusement de l'idolâtrie. Peu importe que notre conjoint-e partage une opinion différente de la nôtre ; que nous soyons obligés de répéter une centaine de fois la même chose avant d'être écoutés pas nos enfants; que notre patron n'apprécie pas notre travail... Toutes ces situations possèdent un point commun : elles ont été désirées, planifiées et mises en application par D-ieu. Qui sommes-nous pour les contester ? Bien malin serait celui qui peut crier : “Je ne sais pas ce qu'est la colère !” Lorsque nous ne l'attendons pas, elle peut surgir en quelques secondes. D'être humain, nous devenons l'esclave de notre mauvais penchant. Que D-ieu puisse nous préserver d'un tel sentiment. Ce qui nous manque le plus dans notre vie est le “da'ath” (le “Savoir”). Le véritable da'ath est de savoir que D-ieu existe. La belle affaire ! Nous sommes nombreux à savoir que D-ieu existe. Nous ne mettons certainement pas nos tefilines tous les matins sans le savoir ; nous ne prions pas tous les jours sans la certitude que le monde a été créé par la Volonté divine. Cependant, le véritable da'ath est de savoir réellement que D-ieu dirige Son monde et qu'il n'existe pas une seule chose ici-bas qui peut 25
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se produire sans que D-ieu l'ai voulue. Ainsi, se mettre en colère, c'est contester la situation dans laquelle le Maître du monde nous a mis ; parce que nous désirons une chose qui ne nous est pas due, nous désirons obtenir par la force ce que D-ieu ne veut pas nous donner. À l'opposé, la personne qui a l’émouna ne se plaindra pas de ce qui lui arrive. Cela ne signifie pas qu'elle comprendra à chaque instant l'opposition qu'elle peut rencontrer. Plus simplement, cela veut dire que cette personne sait réellement que D-ieu dirige le monde est que nous devons Lui faire confiance. Avoir l’émouna, c'est savoir que D-ieu nous veut du bien et que le mal ne peut pas venir de Lui. Puisse D-ieu nous donner le véritable da'ath dont nous avons tous besoin pour relever les défis de la vie. Amen.
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Le goût de l’interdit La Guémara Nedarim 91b raconte une histoire que Marivaux aurait appréciée : Un conjoint infidèle se trouve en compagnie de sa maîtresse. Le mari de cette dernière rentre chez lui d'une façon inattendue. N'ayant pas le temps de s'échapper, le conjoint infidèle se cache derrière un rideau du salon. Dans cette pièce, se trouvaient quelques feuilles de cresson sur lesquelles un serpent avait laissé son venin pendant que le mari était à l'extérieur. Le mari désirait manger ce cresson à l'insu de sa femme. Avant que le mari commette l'irrémédiable, le conjoint infidèle le prévient : “Ne mangez pas les feuilles de cresson car un serpent les a goûtées avant vous !” Une fois remis de ses émotions, le mari se trouve maintenant devant un dilemme : la présence de l'homme dans sa maison le porte à croire que sa femme l'a trompé. Cependant, le fait que celui-ci lui a sauvé la vie semble indiquer qu'il n'a rien commis de mal. Après tout, s'il avait réellement commis un adultère, il aurait sans doute préféré voir le mari mourir et garder sa femme pour lui ! Rava offre une réponse : le fait que l'étranger ait sauvé la vie du mari signifie effectivement qu'il n'a pas commis d'adultère; autrement, il aurait bel et bien laissé mourir le mari. La Guémara s'exclame : “Cela est évident !” Et de donner une explication riche d'enseignement : Rava a pris la peine de nous informer de l'innocence présumée de l'étranger car autrement, il aurait été naturel de croire que d'avoir sauvé la vie du mari ne signifiait pas qu'il n'avait pas commis l'adultère. De fait, on aurait dit qu'il a sauvé la vie du mari pour que sa maîtresse continue à lui être interdit et donc... plus attrayante ! Cette Guémara nous rappelle un principe important dans le Service divin. Ce qui est interdit devient plus séduisant que ce qui est permis. 27
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Le mauvais penchant fait miroiter sous nos yeux une chose interdite et il ne désespère jamais de nous attirer à enfreindre cette interdiction. Conséquemment, ce que nous désirons faire - si nous écoutons notre mauvais penchant - nous semble attrayant par sa nature interdite plutôt que par sa nature intrinsèque. Il est important de nous souvenir de cela lorsque nous sommes tentés d'agir d'une façon que le Créateur désapprouve, que D-ieu nous préserve. Nous pouvons penser qu'avec un nombre inférieur d'interdictions, nous serions plus à notre aise dans notre Service divin : après tout, nous aurions une liberté de mouvement plus grande ! Cette logique ignore la nature du mauvais penchant. Ce dernier a été créé afin de nous tester dans notre émouna et notre amour de D-ieu. Peu importe le nombre d'interdictions : le mauvais penchant essayera toujours de nous éloigner du Créateur. À l'opposé, D-ieu nous a donné un nombre important de mitswoth (commandements) pour nous donner des occasions multiples de Lui montrer notre amour. Lorsque nous nous sentons attirés par quelque chose d'interdit, ce n'est pas le goût de la liberté qui nous attire, ni la nature spécifique de ce que nous voulons faire. Plutôt, c'est le goût de l'interdit. C'est à cet instant précis que l’émouna est importante. C'est l'instant où D-ieu nous juge. Puissions-nous mériter de réussir nos tests et nous rapprocher du Maître du monde.
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Penser à la mort Lors d'un évènement poignant, la pensée que nous sommes mortels peut surgir et sembler devoir rester indéfiniment en nous. Le plus souvent, cela arrive lors d'un décès dans la famille, un proche hospitalisé, un accident... En admettant l'importance de la joie dans notre service de D-ieu, une telle pensée n'est-elle pas un obstacle à cet objectif ? En d'autres termes, la pensée de la mort peut-elle nous laisser dans un état d'esprit positif ? Il est difficile de répondre à cette question car chacun et chacune d'entre nous réagit d'une façon différente face à la mort. Pour autant, en utilisant un indicateur unique, il est sans doute possible de nous rendre compte si la pensée de la mort doit être combattue, acceptée, souhaitée. Cet indicateur est celui que nous pouvons - devons - utiliser fréquemment dans nos gestes quotidiens : nous sentons-nous plus proches de D-ieu en pensant à la mort ? Une telle pensée nous permet-elle de prendre le recul suffisant et nécessaire face aux aléas de la vie de tous les jours et de nous concentrer sur les aspects essentiels de notre court passage dans ce monde? Prenons un exemple : Elie a assisté récemment au décès de sa mère. La disparition soudaine de celle-ci l'a laissé dans un désarroi total. Après plusieurs semaines, Elie retrouve tout doucement le chemin du travail, des activités qui étaient les siennes avant cette période douloureuse. Certes, un sourire semble difficile à esquisser, mais Elie sent que son goût de la vie n'a pas entièrement disparu. De fait, il réalise qu'en pensant à la mort de sa mère, il se concentre plus facilement qu'auparavant sur les choses essentielles de la vie : devenir une meilleure personne, apprécier ses enfants, passer du temps en famille, parler plus souvent à D-ieu... 29
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Quelques mois plus tard, Elie s'est métamorphosé. L'esprit plus reposé, il sait dire non lorsqu'une activité non essentielle se présente à lui. Avant, il n'aurait pas hésité à s'engager dans telle ou telle aventure ; maintenant, il apprécie à sa juste valeur les moments passés avec sa femme, ses enfants. Il n'abandonnera pas une partie de cartes avec son fils de cinq ans aussi facilement... Nous le comprenons, l'attitude d'Elie est celle qu'il faut avoir. La mort d'un être cher lui a permis de prendre conscience que sa propre vie n'est pas éternelle. Si cela nous fait prendre du recul et prendre conscience de l'aspect quelques fois futile de certaines de nos activités, tout est pour le mieux. Cependant, si la pensée de la mort nous immobilise, si notre fin inévitable nous fait entrer dans un état léthargique... nous pouvons être certains qu'une telle pensée trouve son origine dans notre mauvais penchant dont le seul but est de nous éloigner du Créateur du monde. Dans ce cas, la pensée de la mort doit être combattue avec la dernière énergie. Je vous souhaite de prendre toutes les opportunités afin de vous rapprocher de D-ieu, même si cela nous peut vous demander de penser à la mort.
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Servir D-ieu
Une coquille vide Prenons notre courage à deux mains et puisque c'est la Guémara Sota 3b qui en parle, il faut bien aborder le problème. Certaines femmes ne sont pas fidèles à leur mari. Même si ce sujet est moins discuté que celui des hommes qui trompent leur femme, il correspond néanmoins à une réalité qu'on ne peut ignorer. À propos de ce sujet, la Guémara nous apprend : Selon Rav 'Hisda, une femme qui trompe son mari est l'équivalent d'un qarya dans une graine de sésame. Le qarya est le vers qui se trouve à l'intérieur des graines de sésame et qui s'en régale. Ce vers possède une particularité : il dévore de l'intérieur la graine dans laquelle il se trouve, en laissant l'enveloppe extérieure de la graine intacte. La Guémara désire nous faire comprendre qu'une femme qui trompe son mari détruit le foyer à la façon d'un qarya. Le foyer est consommé de l'intérieur, vidé de sa substance. Vu de l'extérieur - pour les amis, les enfants... - le couple semble parfait, ne posséder aucune faille. Un observateur néophyte pourrait même penser qu'il se trouve face à un couple idéal. Pourtant, le dommage est grand et dévastateur. De fait, une femme qui commet l'adultère vide de sa raison d'être le couple auquel elle appartient. En agissant à l'insu de tous, elle laisse penser que la vie suit son cours. Le long fleuve tranquille est en réalité entrain de s’assécher. Posséder l’émouna, c'est respecter certaines règles précises. Une de ces règles consiste à vivre d'une façon honnête sa vie de couple. Cela ne signifie pas que les problèmes ne peuvent pas surgir. Plutôt, croire en D-ieu s'est être convaincu de l'existence de la Bonté du Ciel et savoir que tout est pour le bien. Une femme qui trompe son mari n'a pas à chercher des excuses. Peu importe que son mari ne ressemble pas à une star américaine, ne la fasse plus rêver. Lorsqu'on accorde de l'importance à l'aspect matériel de la vie, autant savoir qu'on ne trouvera jamais satisfaction. 31
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La raison d'être du couple est l'éducation des enfants et la volonté de leurs parents de favoriser au maximum l'émergence de futurs adultes qui suivront la voie de la Tora. Face à un tel défi, transgresser une interdiction aussi grave que tromper son mari est impardonnable. Les pensées, les yeux.... tout le corps d'une femme doit être consacré à son mari, à ses enfants. La société moderne veut nous faire croire que le plaisir véritable se situe dans les plaisirs sensuels, passagers. Pauvres de nous ! Au seuil de la mort, une personne a toutes les chances de trouver futiles ce qui a occupé la majorité de sa vie. Cependant, les heures passées à prendre soin de son conjoint, à s'occuper du bien être de ses enfants resteront pour l'éternité avec nous. La femme possède une responsabilité de premier ordre dans l'établissement d'un foyer moral. Il faut qu'elle assume son rôle. Que D-ieu puisse ouvrir les yeux des femmes et leur faire saisir leur rôle véritable. Nous aborderons prochainement un sujet dont l'occurrence est encore plus fréquente et donc plus grave : celui des hommes qui trompent leur femme. Nous verrons la raison pour laquelle les hommes doivent faire encore plus attention à respecter leur conjointe.
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Un comportement animal en costume trois-pièces (Cet article a été écrit tandis que le premier ministre israélien - un admirateur de stylos à plume - était accusé de corruption à propos de sa collection de stylos. Cette collection inclut 240 pièces dont chacune a une valeur estimée entre 250 et 4 400 euros.) “Diriger un pays n'exige pas une grande intelligence ou sophistication. L'honnêteté et la simplicité suffisent.” (Histoires de Rabbi Na'hman - Le sophistiqué et le simple) Lorsqu'une personne pense pouvoir servir son pays et le diriger pour son bien, elle fait réellement preuve d'un sentiment élevé d'auto-abnégation. Pour correspondre à cette description, cette personne doit posséder des qualités exceptionnelles et s'effacer entièrement devant l'intérêt national. Ce qui nous sépare des animaux est précisément cette faculté : la réflexion intellectuelle qui nous amène à relativiser nos instincts, nos envies. À l'opposé, l'animal vit sans réfléchir et en cherchant à satisfaire ses plus bas instincts. Le plus nous accordons de l'importance à l'aspect matériel de notre vie, le plus nous nous rapprochons du statut d'animal. Dans ce cas, se comporter comme un animal prend le plus souvent une des deux formes suivantes : dans la première catégorie entrent les individus qui désirent vivre leurs plaisirs, même aux dépends des autres. Ils n'hésitent à être violents (le plus souvent envers les femmes) pour assouvir ce dont ils ont envie ou besoin. Dans la seconde catégorie entrent les personnes qui sont trop raffinées pour un tel comportement et qui ont besoin de l'appréciation des autres à leurs égards. Ces personnes possèdent dans la majorité des cas une position publique visible (hommes politiques, acteurs, sportifs...) et elles s'en servent pour soutirer d'avantage de bénéfices.
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Imaginons une personne à la tête d'un gouvernement et dont l'amour pour les stylos est sans fin, maladif. Voilà l'exemple parfait d'un animal en costume trois-pièces. Peu importe que cet individu soit respecté dans les forums mondiaux et que le président des États-Unis lui rende visite. Peu importe qu'il faille s'adresser à lui avec le plus grand respect, dû à son poste. Cette personne est un animal à deux pattes. Le comportement animal de l'homme enfreint la dignité humaine, les lois les plus élémentaires de l'honnêteté et de la simplicité. Rapidement, l'amour des stylos ne suffit plus. On convoite les meilleures - et les plus chères - suites dans les hôtels de luxe ; on désire occuper le meilleur - et le plus cher - siège dans les avions... Nous possédons les dirigeants que nous méritons. Si nous accordions moins d'importance à l'aspect physique de la vie, nous voterions plus facilement pour des personnes honnêtes et simples. Voilà un programme pour un homme politique : ne pas demander - ou accepter - l'argent d'une tierce personne pour s'offrir des folies matérielles ; ne pas enfreindre les lois - morales et civiles - de son pays ; se contenter d'un stylo Bic. Au moins, si nous pouvions envisager de vivre réellement de la sorte. Souhaitons à nos dirigeants de débarrasser le plancher et de laisser la place à ceux et celles qui possèdent une véritable vision humaine de la vie. Amen.
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Roland Garros et le Divin Servir D-ieu ressemble à un match de tennis. Cependant, les règles sont différentes de celles appliquées par les meilleurs joueurs du monde. Chaque balle envoyée par D-ieu est appelée “mitswa” (“commandement”). Chaque fois que je retourne la balle, je perds un point. Drôle de jeu n'est-ce pas ? En fait, l'idéal consiste à ne retourner aucune balle, à tout encaisser. Dans notre contexte, retourner la balle signifie marquer de mon empreinte la mitswa que m'a ordonnée D-ieu. Cela n'est pas l'idéal. Chaque fois que je désire modifier - de quelque façon que ce soit - ce que la Tora me demande de faire, je me sépare du comportement idéal. Celui-ci consiste à faire la volonté du Créateur, sans y mêler ma propre personne : mes pensées, mon désir... Un exemple : vous avez décidé d'aller passer vos vacances à New-York et à cette fin, vous avez emprunté 1 000 $ à un ami. Quelques semaines plus tard - lorsque vous désirez rembourser votre ami - le taux du dollar a baissé. Même si vous n'y êtes pas obligés, vous désirez rendre l'argent à l'ancien taux : après tout, votre ami vous a rendu service en vous prêtant l'argent et vous trouvez normal de votre part de vous comporter d'une façon que vous pensez être exemplaire. Selon la Tora, cette attitude est interdite car un tel remboursement enfreint les lois monétaires bibliques. Sans entrer dans les détails - nombreux et complexes - de ces lois, il nous suffira de dire qu'il vous faut rembourser votre ami au taux qui correspond au jour du remboursement. Quelle sera votre attitude ? Ne pas tenir compte du commandement biblique et rembourser votre ami comme bon vous semble représente une transgression évidente des lois bibliques et cela est hors de question. Si vous vous pliez au commandement 35
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biblique tout en pensant que cela est regrettable, vous avez bel et bien rempli la Volonté divine à la lettre… mais pas dans l'esprit. En réalisant que D-ieu désire avant tout notre cœur, on comprend que respecter les mitswoth - tout en ayant à leurs égards une pensée négative - n'est pas ce que désire le Maître du monde. L'Idéal est de faire nôtre le Désir divin est d'être suffisamment souples pour modifier notre façon de penser. Les définitions du bien et du mal doivent venir du Ciel et non de notre cœur. C'est en cela que réside la difficulté et c'est sur cet aspect que nous devons concentrer nos efforts. Tout commence par le respect des lois bibliques. Un joueur de tennis est avant tout celui qui respecte les règles du jeu. La seconde étape consiste à faire nôtres ces dernières; c'est alors que nous pourrons devenir un “bon” joueur et progresser dans la perfection. En visant notre effacement total, nous mettons le doigt sur une des facettes les plus ardues du Service divin : le “bitoul” (“l'annulation”) de notre personne. L'objectif est le bitoul total ; cela est atteint seulement par un nombre minime de personnes. Pour autant, nous devons faire les efforts que nous pouvons pour nous en rapprocher, chaque jour un peu plus.
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S’approcher, encore un peu… S'approcher de D-ieu, c'est s'effacer un peu plus chaque fois. Le “bitoul” (“annulation”) complet n'est sans doute pas à la portée de tous, mais l'essentiel est de reconnaître son importance et d'essayer de s'en rapprocher tout au long de notre vie. C'est à cette condition qu'une personne pourra remplir la Volonté divine à la perfection. Le mauvais penchant nous joue des tours. Selon lui, ne pas enfreindre les lois bibliques et rabbiniques représente la perfection. Il n'en n'est rien ! Bien sûr, il est impératif de respecter les textes de lois. De fait, celui ou celle qui s'en détache s'expose sans aucun doute à des lendemains douloureux. Pour autant, croire qu'en ne faisant pas ce qui est interdit nous démontrons à la perfection notre amour envers le Créateur est inexact. Nous l'avons dit maintes fois : D-ieu désire notre cœur. Ainsi, la première étape consiste à ne pas faire ce qui est interdit. Cela n'est pas facile et demande une étude quotidienne des textes de loi, chacun selon ses possibilités, sa disponibilité... La seconde étape exige que nous effacions notre notion de plaisir pour faire place à celle qui correspond au plaisir du Ciel. En d'autres termes, nous devons viser le niveau où ce qui nous fera réellement et entièrement plaisir est exactement ce que le Créateur désire. L'histoire du personnage biblique Samson est riche d'enseignement. Samson avait épousé une femme philistine de la ville de Timna. L'objectif de ce mariage était de permettre à Samson de vivre au sein des philistins afin de trouver un prétexte pour les attaquer. L'idée n'était pas seulement de lui, mais venait également de D-ieu (Juges 14 : 4). Le mariage fut célébré et l'objectif de Samson partiellement atteint. Cependant, les parents de Samson - qui ne connaissaient pas l'Origine divine du projet - s'étaient étonnés du choix de leur fils. “N'y a-t-il 37
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pas une femme dans ta parenté ou dans le reste de notre peuple, que tu ailles en chercher une parmi ces philistins ?” Samson leur avait répondu : “Celle-là me plait.” C'est dans ce sentiment que réside l'erreur de Samson. La Guémara Sota 9b nous apprend que l'erreur de Samson fut de désirer physiquement sa future femme, même s'il savait que D-ieu désirait qu'il l'épouse. Le bitoul total consistait à n'éprouver aucun sentiment particulier et à épouser cette femme car ainsi le voulait la Volonté divine. Pour avoir mêlé son intérêt personnel à sa mission sainte, Samson fut puni. Qu'on se rassure : le Créateur du monde exige de chacun d'entre nous ce qui nous pouvons Lui accorder. À notre niveau, cela signifie qu'en nous comportant ainsi que Samson l'a fait, nous n'aurions encouru aucune peine. Malgré tout, cette histoire doit nous permettre de nous rendre compte à quel point nous sommes éloignés de D-ieu lorsque nous pensons faire plaisir à notre cœur et à nos passions, en nous assurant simplement que nous n'enfreignions aucune loi biblique ou rabbinique. Un autre avertissement : il ne sert à rien de vouloir jouer les grands seigneurs. Nous ne pourrons certainement pas revêtir les vêtements de l'homme totalement pieux en un seul jour. Il se pourrait même que nous ne parvenions jamais à un niveau de perfection totale. Que cette pensée ne nous décourage pas ! Au contraire, elle doit nous motiver à nous améliorer chaque jour. En offrant à D-ieu notre désir de nous rapprocher de Lui - malgré nos erreurs et nos chutes spirituelles - nous Lui offrons ce que nous avons de plus cher. Puissions-nous mériter un tel désir.
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Cuisine et prières Parlons un peu cuisine. Si nous avons commis une erreur en plaçant de la viande dans une casserole que nous utilisons habituellement pour faire cuire des aliments laitiers, cela n'est pas bien grave. Il suffit d'enlever la viande de la casserole et de bien rincer celle-ci. Cependant, si nous avons chauffé la casserole - par exemple, pour y faire cuire la viande - le problème est différent. En chauffant, la casserole a absorbé le goût de la viande et est maintenant imprégnée d'un mélange de goût lait-viande qui la rend non kachère et inutilisable (Choul'han 'Aroukh Yoré De'ah 105 : 2). Non seulement la chaleur a permis au goût de la viande de pénétrer dans les parois de la casserole, mais toute utilisation ultérieure fera ressortir ce goût des parois de la casserole si on la chauffe de nouveau. En liant le plaisir de la table à celui de la prière, nous pouvons apprendre une leçon importante pour améliorer notre façon de nous adresser au Créateur du monde. L'exemple de la casserole nous apprend qu'en l'absence de chaleur, rien ne pénètre, rien ne peut être absorbé. De fait, lorsque le goût d'un aliment a pénétré l'intérieur des parois d’une casserole, il ne pourra pas en ressortir si l'on ne chauffe pas de nouveau celle-ci. Lorsque nous prions, nous demandons à D-ieu de faire des miracles en notre faveur. Notre désir de recevoir les Bénédictions divines est le plus souvent proportionnel à celui de vouloir nous rapprocher de D-ieu. L'exemple de la casserole nous apprend qu'en l'absence de chaleur - si notre cœur ne s'enflamme pas - nous ne pourrons rien absorber-recevoir du Maître du monde. Pour que le contact puisse s'établir, notre cœur doit se réchauffer, notre prière doit être réelle et pas seulement des mots que nous prononçons sans y penser.
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En chauffant notre cœur, nous devenons capables d'absorber le Bienfait divin que nous demandons avec tant d’impatience. Plus nous serons “chauds”, plus ce bienfait entrera au plus profond de nous-mêmes. En devenant enflammés, nous pourrons même faire de ce bienfait notre propre essence. D'autre part, lorsque nous désirons montrer notre bonne volonté à D-ieu en lui offrant le meilleur de nous, notre essence, il nous faut également de la chaleur pour la faire remonter à la surface et sortir. Lorsque nous disons à D-ieu que nous sommes prêts à tout pour qu'Il accède à nos demandes, faut-il encore que notre cœur se chauffe - encore ! - pour que notre volonté ne reste pas une prononciation vaine. En l'absence de chaleur, notre ego reste enfoui en nousmêmes, ce qui est une autre façon de dire à D-ieu que nous ne sommes pas prêts à rendre les armes et à Lui accorder le droit de régence sur notre personne. La prochaine fois que nous parlerons au Créateur, il sera bien de se souvenir de la leçon de la casserole et de chauffer notre cœur. Il n'existe rien de comparable à une prière qui vient du fond du cœur. Nous offrons un véritable feu saint au Créateur.
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Un amour parfait L'amour complet, total. L'amour sans retenue, sans arrière-pensée. Aimer parce qu'il est bon de montrer qu'on aime, parce que celui ou celle qu'on aime est formidable, extraordinaire, indescriptible. Quel amour ! L'amour que nous portons à D-ieu devrait ressembler à cette description idéale, parfaite. Pour autant, qu'en est-il ? Il nous arrive de prier parce que nous y sommes obligés. Nous ne parvenons pas chaque jour à “brûler” d'envie d'étudier la Tora. À l'occasion, nous réalisons ce que notre devoir de “bon” juif nous demande de faire, sans y mettre toujours le cœur que nous devrions. Cette différence entre l'idéal et la réalité de notre vie doit-elle être une source d'inquiétude ou de stress ? Prenons l'exemple du patriarche Avraham. La Guémara Sota 10b nous apprend qu'Avraham ne ménageait pas ses efforts pour faire connaître l'existence de D-ieu à ses contemporains. Ainsi, lorsqu'il invitait les voyageurs à venir manger chez lui et que ces derniers désiraient le remercier avant de repartir, il déclinait leurs remerciements tout en leur disant que la nourriture qu'ils avaient mangée était en fait celle du Maître du monde. Quel prosélytisme ! Le Midrach jette une lumière riche d'enseignement sur la façon dont les choses se passaient sous la tente d'Avraham. À l'occasion, les invités étaient plutôt réfractaires à l'idée de remercier D-ieu. Cette attitude ne décourageait pas le patriarche qui se servait alors d'un argument de taille : l'intérêt financier des voyageurs à admettre l'existence de D-ieu ! De fait, le Midrach nous apprend qu'en présence d'invités hostiles à la notion du Divin, Avraham présentait à ces derniers la note pour le repas qu'il venait de manger. Le tarif était plutôt élevé : un restaurant au beau milieu du désert, cela se paye !
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Devant une note au montant aussi élevé, la plupart des voyageurs modifiaient immédiatement leur comportement et ils se mettaient à remercier D-ieu à profusion ! Certes, la motivation de ces voyageurs n'était sans doute pas la plus noble, mais Avraham pensait certainement que leurs remerciements de piètre qualité les mèneraient - un jour ou l'autre - à apprécier l'existence de D-ieu à sa juste valeur. Il en va ainsi de notre comportement. Même si nous n'éprouvons pas toujours une passion débordante envers notre Créateur, il nous faut accepter cette situation. Accepter ne signifie pas s'en contenter. Nous devons prier - avec le plus d'ardeur possible - pour que la flamme ardente retrouve sa place dans notre cœur et que notre amour du Divin nous emporte de nouveau. Méfions-nous du mauvais penchant qui désire nous changer en êtres tristes et insatisfaits de nous-mêmes. Admettons nos imperfections et servons-nous en pour en faire des prières. Ceci aura comme avantage de calmer l'ardeur du Satan à notre égard.
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Le retraité spirituel David est heureux : il est retraité. Tous les mois, il rend visite à l'agence de sa banque afin d'y retirer le montant de sa retraite. Ce n'est pas que le montant soit mirobolant, mais l'un dans l'autre cela lui suffit pour joindre les bouts. La retraite de David ne promet rien d'extraordinaire ; de nos jours, il faut tellement d'argent pour faire si peu de choses ! Cependant, David tient fermement à son statut de retraité ; rien au monde ne l'en fera changer. De fait, un ancien ami de David est venu lui rendre visite il y a quelques jours. Cet ami avait une proposition alléchante à faire à son ancien compagnon de travail : un poste crée pour David et qui tenait compte de ses compétences spécifiques. Cet emploi avait un autre avantage : son salaire élevé. L'ami était certain que David allait accepter. Après tout, David est encore au mieux de sa forme et s'il le désire, le nombre de projets qu'il pourrait mettre en chantier est important. Ainsi, l'ami fut surpris du refus de David. Celui-ci lui en a expliqué la raison : il se contente de sa maigre retraite et attend que le temps passe. Dans le domaine spirituel, nous ressemblons tous à David. D-ieu nous accorde la durée qu'Il désire pour nous laisser sur le marché du travail ; cela s'appelle la durée de vie. Pendant notre vie, nous avons tous la possibilité d'être des travailleurs performants. D-ieu n'a que faire de notre âge et du fait que notre santé physique décline le plus souvent en vieillissant. Aussi longtemps que nous le désirons, nous ne risquons pas le licenciement. Pourtant, il nous arrive de nous considérer comme des retraités. L'ambition spirituelle nous manque et nous nous contentons du minimum. Quel dommage !
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D-ieu attend notre volonté de Le servir de toutes nos forces, de tout notre désir. Si nous Lui faisons comprendre que notre “service minimum” est la seule chose que nous pouvons Lui accorder, en retour, Il nous accordera Son service minimum. Cela ressemble à un père qui perd espoir sur la possibilité de voir son fils arrêter de se comporter d'une façon désastreuse. Le père aime toujours autant son fils, mais il attend de moins en moins de sa part et - ne le voyant pas faire les efforts qu'il faut pour s'améliorer - lui offre de moins en moins son assistance lorsque le fils en aurait pourtant de plus en plus bien besoin. Ce qui peut nous arriver de pire est de voir D-ieu s'éloigner de nous. Nous avons besoin de la Présence divine autant que nous avons besoin de l'air pour respirer. Si D-ieu se retire de notre vie - même que d'une façon provisoire - nous perdons automatiquement notre véritable vitalité, celle qui nous sépare du genre animal. Si nous désirons élever un tant soit peu nos désirs d'être humain, nous devons commencer par nous comporter comme tel. Le spirituel est d'ordre humain, pas animal, ni végétal. Si nous plaçons notre vie en dehors de cette sphère, nous nous rapprochons de l'état animal. Ne soyons pas des retraités spirituels. Demandons à D-ieu de nous aider à L'aimer, de nous rapprocher de Lui.
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Le désir d’argent Le désir de posséder plus d'argent n'est pas toujours positif. Si ce désir est à combattre, cela concerne les choses dont nous n'avons pas réellement besoin. C'est pour cela qu'il n'existe pas un minimum - ou un maximum - qui soit le même pour toutes les personnes. Plusieurs variables sont à prendre en considération : l'époque à laquelle nous sommes nés est importante. Notre génération est habituée à vivre dans la richesse est notre niveau de vie a atteint des sommets dans le matérialisme. Le pays où nous vivons possède également son impact. Vivre aux États-Unis ou en Somalie n'est pas comparable. Le milieu dans lequel nous avons été élevés laisse son empreinte : milieu ouvrier, bourgeois, fortuné... Cette réalité est admise dans le droit juif. Ainsi, une personne démunie de ce qu'elle possédait peut demander aux organismes d'aide de lui fournir ce qui lui permettra de conserver le train de vie qui était le sien auparavant. Dans la mesure où ces organismes disposent des fonds nécessaires, ils sont obligés d'accéder à cette demande. Dans le droit civil aussi, les indemnités d’une personne privée d’emploi reçoit correspondent au revenu qu’elle avait auparavant. Désirer de l'argent pour payer ce que tout le monde possède pourrait ne pas être un “mauvais” désir. De nos jours, il semble normal de vouloir disposer d'assez d'argent pour acheter des aliments de base, des vêtements simples... Cela est différent si nous désirons plus d'argent dans le but d'acheter un salon Louis XV, une Cadillac ou un tailleur Chanel. Le plus souvent, la différence entre le superflu et l'indispensable est floue. Nous devons prononcer de nombreuses de prières pour que la clarté se fasse. Le mauvais penchant nous porte souvent à croire que nous méritons ou avons besoin de plus. À nous de reconnaître réellement ce qu'il nous faut pour vivre. Dans cette recherche, une lutte féroce 45
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contre notre propre orgueil est indispensable. Que de fois n'avons-nous pas acheté tel ou tel produit pour ne pas être raillés par les autres de ne pas le posséder ! Orgueil que tout cela... Une remarque importante : le plus souvent, notre désir de payer une dette n'est pas un mauvais désir d'argent. Plutôt, cela est une nécessité. Il n'existe pas de vertu à faire patienter ceux qui nous ont prêté de l'argent ! Si nous voulons nous rapprocher de D-ieu, soyons plus exigeants envers nous-mêmes et vivons avec moins. Lorsque nous sommes satisfaits de ce que nous possédons, nous avons franchi un grand pas vers le Créateur. Notre sentiment de satisfaction en est un de reconnaissance. Quelle Révélation divine ! Remercions D-ieu pour nous avoir donné ce que nous possédons : dans tous les cas, nous ne méritons pas de l'avoir.
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Le couple idéal L'entente au sein du couple n'est chose aisée. L'homme désire cela, tandis que la femme désire ceci. Le mari veut une chose, tandis la femme en veut une autre. Ceci est sans fin... La Guémara Sota 17a nous fournit une information que nous ferions bien de ne pas oublier. Selon Rabbi 'Aqiva, lorsque l'homme et la femme se respectent mutuellement la Présence divine résident entre eux. Inversement, lorsque le mari et la femme pensent chacun à eux - avant de penser à l'Autre - la Présence divine les quitte et “un feu les consume.” La Guémara apprend cela de l'orthographe hébraïque des mots “”איש (“homme”) et ““( ”אשהfemme”). De fait, le Nom de D-ieu “ה- ”יse trouve dans les mots en hébreu. Cette Présence de D-ieu est possible lorsque le mariage en est un de respect mutuel, de confiance. Cependant, lorsque le mari et la femme oublie le but final et deviennent des être égoïstes, la Présence divine se retire. Le “ה- ”יquitte les mots de ““( ”אישhomme”) et de ““( ”אשהfemme”). Dans ce cas, “ ”אישdevient ““( ”אשfeu”) et ““( ”אשהfemme”) devient ““( ”אשfeu”). C'est la raison pour laquelle un feu consume un tel couple. D'autre part, nous savons tous que le plus souvent, la femme a tendance à se mettre en colère plus vite que l'homme. La Guémara nous en fournit l'explication. Dans le mot ““( ”אשהfemme”), les lettres “ ”אet “”ש - qui forment le mot ““( ”אשfeu”) - sont liées ; cependant, dans le mot ““( ”אישhomme”), les lettres “ ”אet “ ”שsont séparées. Cela signifie que l'homme est plus éloigné du sentiment de colère que la femme. Après ces belles paroles, c'est à chacun d'entre nous d'accorder un nombre important de prières à demander au Maître du monde Son aide pour que la paix conjugale règne au sein de notre couple. C'est avant tout par l'aide du Ciel que nous pourrons apprécier le calme respectueux entre notre conjoint(e) et nous-mêmes. 47
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En plus des prières, nous devons faire tous les efforts possibles pour que l'Autre sente qu'il ou elle représente le centre du monde à nos yeux. Dès l'instant où le doute s'installe dans l'esprit de l'un ou de l'autre, c'est la paix conjugale qui en fait les frais. Cette paix conjugale est tellement importante ! Combien d'heures faut-il passer à demander à D-ieu Son aide ! Combien de larmes faut-il laisser couler pour avouer notre impuissance à éviter les fautes, les mauvaises paroles et pensées... Notre incapacité à bien agir ne peut s'effacer qu'en fonction de notre désir de vouloir nous améliorer. Faut-il encore le vouloir sincèrement...
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Des marches saintes Dans notre Service divin, nous entendons souvent l'expression “monter de madrégua ”, ce qui peut se traduire approximativement par “monter d'une marche”. Monter d'une marche signifie qu'on s'est rapproché du but final : D-ieu. Cependant, s'il est aisé de reconnaître à quel instant nous montons une marche lorsque l'escalier est palpable, “monter de madrégua” est d'ordre spirituel et il est souvent difficile de savoir si l'on a bel et bien monté une marche supplémentaire. Prenons l'exemple d'un homme qui a décidé de se rapprocher de son Créateur et de prier - comme la loi juive le lui demande - trois fois par jour. Lorsque cette personne réalise cet objectif, il est évident qu'elle est montée de marche : précédemment, elle ne priait pas ; maintenant, elle fait partie de celles qui prient selon la halakha. Il en va ainsi chaque fois qu'on prend sur nous de faire une mitswa que l'on ne faisait pas auparavant. Par la suite, la frontière qui sépare une marche d'une autre devient moins claire, moins évidente. Ainsi, après quelques temps passé à prier trois fois par jour, cette personne peut réaliser que pendant ses prières, sa concentration laisse parfois à désirer. Prenant son courage à deux mains, elle décide de s'appliquer réellement à la prononciation de chaque mot des prières à dire. Voilà une nouvelle marche atteinte ! Dans cette situation, le mauvais penchant semble faire les frais de la résolution sainte de cette personne. Comme celui-ci n'abandonne jamais la partie, la meilleure concentration de cette personne risque de ne durer qu'un temps. S'agit-il d'une marche descendue ? Si notre quidam virtuel ne baisse pas les bras, il retroussera ses manches et repartira de plus belle dans ses prières, avec un enthousiasme qui laissera le mauvais penchant sur le carreau. Cela sera une nouvelle marche de franchie. 49
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Nous pouvons continuer ainsi longtemps et pour d'autres aspects de notre Service divin : manger comme nous devrions le faire, avoir des pensées propres, aimer son prochain... Ce qui est important de savoir est qu'une nouvelle marche franchie ne signifie en aucun cas la fin du voyage, la perfection atteinte. Comme un escalier sans fin, notre progression vers la Sainteté n'est pas limitée. De fait, c'est plus souvent notre intellect et notre désir véritable qui sont les obstacles premiers à la poursuite de notre progression. Dans ce cas aussi il faut nous tourner vers D-ieu et L'Implorer, Lui demander qu'Il nous aide à nous débarrasser de notre mauvais penchant, même si cela n’est que provisoire. Sans l’Aide divine, nous risquons de succomber plus souvent qu'il ne le faut devant les assauts répétés du mauvais penchant. Nous aurions tort de croire que nous possédons la force spirituelle et physique nécessaire à remporter la victoire. Sans D-ieu, nous risquons de nous retrouver très éloignés de la vérité et... de ne rien trouver de dérangeant à cela ! Prenons une résolution : celle de vouloir grimper les marches, toujours et sans fin. Peu importe si nous redescendons à l'occasion : cela nous offrira la possibilité de repartir de plus belle et de rappeler à D-ieu que nous L'aimons et que nous Le désirons.
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Cuisine et étude Nous avons déjà parlé cuisine et Service divin ; cela concernait l'ardeur que nous devons mettre dans nos prières. Nous pouvons également parler cuisine et étude. Nous savons tous que l'étude de la Tora est obligatoire. Celle-ci doit être quotidienne et couvrir tous les aspects du judaïsme : textes saints (Bible, Guémara, Midrach...), textes de loi juive (Choul'han 'Aroukh, Michna Beroura, ...), éthique... Même s'il n'est pas toujours aisé de parvenir à trouver l'équilibre parfait et le temps nécessaire afin d'étudier tout ce que nous devons, l'essentiel consiste à fournir les efforts véritables dans le but d'y parvenir. Une des conditions qui nous permet le plus souvent d'atteindre notre objectif est la “période fixe” (“qavou'a”) d'étude. Cette période peut être fixée à un horaire précis (8h00 le matin, 14h00 l'après-midi...) ou après une activité régulière (étude après la prière du matin, dès la fin de la journée de travail...). L'avantage d'une telle période est de fixer à l'avance le temps que nous devons passer à étudier, plutôt que de le rendre dépendant à notre disponibilité. Il est également fortement conseillé d'étudier le plus souvent avec un compagnon d'étude ('havrouta) ; ceci renforce l'aspect “obligatoire” de l'étude. Si nous n'allons pas étudier, notre compagnon en fera aussi les frais. Cela peut quelquefois nous motiver à aller étudier, les jours où nous ne nous sentons pas suffisamment forts pour ouvrir un livre. À priori, la période fixe d'étude représente une obligation supplémentaire inutile. Après tout, si nous désirons réellement étudier, nous serons toujours capables de trouver le temps disponible pour le faire ! Cependant, la vérité est que le plus souvent, nous échouerons. Pris par le temps, la multitude d'occupations qui remplissent nos journées, les obligations familiales, professionnelles, sociales... Le bilan risque d'être invariablement le même : un jour de plus où nous n'avons pas étudié. 51
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Cela ressemble au concept bien connu dans le domaine de la kacheroute de “bitoul bechichim ” (“annulé dans 60”). Selon ce concept, un produit spécifique - par exemple, un morceau de viande non kacher qui a été mêlé à 60 autre morceaux de viande kachère - est “annulé” et nous pouvons donc manger les 61 morceaux. (Cette loi comporte de nombreuses exceptions et une personne doit toujours consulter son rabbin avant d'arriver à une conclusion). Il en va de même avec l'étude qui n'est pas fixée. Chaque heure - 60 minutes - nous pensons que nous arriverons à réserver quelques minutes à l'étude. En fin de compte, cette étude ne se concrétise jamais; en d'autres termes, elle est “bitoul bechichim ” (“annulée dans 60”).
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La Sainteté dans notre monde Il existe des concepts dont nous connaissons l'existence, à défaut d'être familiers avec eux. Le concept de la Sainteté appartient à cette catégorie. La Sainteté de D-ieu, celle de Tora... Même si nous admettons leur existence - lorsque nous l'admettons ! - il peut s'avérer difficile de sentir ces concepts près de nous, dans notre vie quotidienne. Au travail, au sein du foyer familial, dans les loisirs... nous avons tendance à vivre “en dehors” de la Sainteté. Nous réservons notre approche de ce concept pour les heures d'étude de la Tora, les moments de prière... Nous prenons pour acquis qu'avec un livre de prières entre les mains - ou une Guémara, le Choul'han 'Aroukh... - nous établissons un lien spécifique avec notre Créateur. Cependant, l'essentiel de la Sainteté se trouve peut être ailleurs, dans des endroits où nous ne pensons pas toujours la trouver. Dans le Liqouté Halakhoth (Ora'h 'Hayim, Hilkhoth Beith Haknesset, halakha 3), Rabbi Nathan de Breslev nous apprend que l'essentiel de la Sainteté consiste à prendre conscience qu'elle se trouve dans tout ce qui nous entoure, absolument tout. Cela est possible dès que nous reconnaissons que c'est D-ieu qui est à l'origine de tout ce qui fait notre environnement et notre vie. Ainsi, admettre qu'un objet spécifique qui appartient à notre environnement trouve son origine en D-ieu, attire la Sainteté dans cet objet. Cela semble simple, simpliste et pourtant... Que de fois oublions-nous que le Créateur a tout créé ! Dans la mesure où ce raisonnement s'applique également à ce qui est abstrait, il faut s'en souvenir dans les situations que nous préférons tous éviter : conflits entre personnes, insultes dont nous sommes les victimes... D-ieu se trouve là aussi. Si nous savons que D-ieu se trouve dans tout ce qui nous entoure - le matériel et l'immatériel - nous atteindrons un niveau extrêmement 53
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élevé d'émouna. À l'opposé, lorsque nous oublions l'origine sainte d'une certaine chose ou d'une certaine situation nous plaçons D-ieu à l'extérieur de notre monde, que D-ieu nous garde. Nier l'existence de D-ieu est la pire des choses qui puisse arriver à une personne. Lorsque nous éprouvons de la difficulté à accepter la situation dans laquelle nous nous trouvons et que nous nous mettons en colère nous avons scellé notre décision : D-ieu est totalement absent de ce qui nous arrive, que D-ieu nous préserve. C'est sans doute pour cela que selon la Guémara, se mettre en colère est l'équivalent de l'idolâtrie. Lors de notre prochaine conversation avec D-ieu, nous devrons Le supplier de nous aider à ne pas L'oublier, chaque heure, chaque minute de notre existence; dans tous les endroits et dans toutes les situations. Amen.
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Un refus royal Quelquefois, nous estimons être la victime d'une opposition injuste de la part d'une tierce personne. Celle-ci peut être un employé de bureau (qui nous refuse ce que nous désirons), un ami, un de nos enfants, notre conjoint... Le plus souvent, ce sentiment d'injustice trouve son origine dans notre certitude que notre demande ou comportement ne mérite pas de rencontrer un refus. En d'autres termes, si nous ne demandons rien de particulièrement difficile à faire, nous ne comprenons pas la raison pour laquelle nous ne sommes pas écoutés. Notre incompréhension s'explique par notre erreur de nous considérer comme le centre du monde, le roi suprême. Les personnes à qui nous parlons devraient nous écouter, peser le poids de chacun de nos mots, réfléchir à leurs sens profonds et ... acquiescer à notre demande ! Dans la réalité, il faut nous souvenir qu'il n'existe qu'un seul Roi : D-ieu qui décide ce qu'il nous faut pour nous rapprocher de Lui. Ainsi, plutôt que de s'étonner ou de s'énerver de l'opposition d'une tierce personne, il nous faudrait réfléchir sur le bien que nous pouvons tirer de cette situation. Cela n'est pas toujours facile, mais nous devons être convaincus que cette opposition nous est tendue pour nous aider dans notre Service divin. L'exemple sans doute le plus fréquent est l'opposition à laquelle nous faisons face avec nos enfants. Que nous ayons demandé un service particulier ou une action habituelle, lorsque nous constatons que nos paroles ne sont pas écoutées, nous commençons à sortir les griffes. Quelle preuve d'égoïsme ! Un des objectifs principaux du Service divin est de devenir modeste à nos propres yeux. Cela est vite dit, mais difficilement acquis. Si nous étions “zéro”, nous ne ressentirions aucune blessure lors d'un refus. Être “zéro” signifie ne pas mettre notre égo entre D-ieu et nous-mêmes. 55
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Certes, nous devons remplir les différents rôles que le Créateur nous a accordés : mari ou femme, père ou mère, patron ou employé(e)... Cependant, notre rôle doit être tenu parce que nous sommes obligés de revêtir les vêtements que D-ieu nous confie et non pas parce que nous estimons devoir être écouté(e)s. S'annuler, c'est ne pas exister. Ne pas exister, c'est ne pas sentir d'opposition, peu importe les réponses qu'on nous accorde. S'annuler, c'est ouvrir la porte de notre cœur à D-ieu, c'est reconnaître qu'Il est le Roi, pas nous. Ne pas exister, laisser D-ieu nous envahir. Ne conserver notre corps que pour ce qu'il est : l'enveloppe de notre âme. Si nous pensons un peu plus au Maître du monde et beaucoup moins à nous, nous pouvons devenir réellement spirituel. Dans ce cas, toute opposition s'effacera. Qui s'opposerait à un roi suprême ?
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Disputes et divergences Certains jours, il semble que nos dirigeants spirituels ne soient d'accord sur rien. Selon untel, une chose est permise et selon un autre elle est interdite. Selon mon Rav, il est permis d'aller à tel endroit et selon le Rav de mon ami, cela est interdit... Face à ces divergences, nous pourrions nous réconforter en pensant que l'obscurité spirituelle dans laquelle nous nous trouvons est également le lot des Justes. Il s'agirait d'une grave erreur. Avant tout, le concept de l’“émouna envers les érudits” (“emounath 'Hakhamim”) est catégorique : nous devons avoir la certitude que nos Sages détiennent une parcelle de vérité plus importante que la nôtre et qu'ils sont tous plus prêts de la vérité que nous le sommes. Il est important de comprendre que selon ce concept, il faut avoir l’émouna envers tous les 'Hakhamim et pas seulement envers ceux que nous définissons comme “nôtres”. En d'autres termes, si j'ai confiance en mon Rav pour me dire avec exactitude ce que D-ieu attend de moi, je dois être convaincu que le Rav de mon voisin a également raison, même s'il arrive à une conclusion différente. C'est précisément dans cette situation que le concept d’émouna joue son rôle. Rabbi Na'hman l'a souvent dit : l'émouna (la foi) commence là où la raison s'arrête. Prendre conscience de cet enjeu, c'est comprendre la raison pour laquelle nous entendons ces disputes et ces divergences. Dans la leçon 5 du Liqouté Moharan, Rabbi Na'hman nous apprend que D-ieu entend nous tester en nous faisant entendre ces différences d'opinions. Si nous commettons l'erreur de prendre position en dénonçant une des deux opinions, nous sommes tombés dans le piège du mauvais penchant. Si nous disons : “Comment un tel Rav a-t-il pu dire ce qu'il a dit ?”, nous prononçons la médisance sur un des Sages d'Israël, que D-ieu nous 57
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protège. Plutôt, nous devons dire que nous suivons l'avis d'un des deux Sages car il s'agit de notre Rav, ou que nous devons bien prendre une décision afin de savoir quoi faire. Cependant, il nous faut préciser qu'en agissant ainsi, nous ne jugeons pas de la valeur intrinsèque de l'autre Sage. En adoptant cette attitude, nous ferons également preuve d'un minimum d'intelligence. Qu'on y pense : a-t-on déjà entendu un apprenti juger la décision de son maître ? Un étudiant en première année de médecine pourrait-il comprendre les raisons d'agir d'un grand chirurgien ? Pourtant, nous oublions ce minimum de logique lorsque nous nous permettons d'apporter notre appréciation sur l'avis d'un Sage. Que D-ieu nous ouvre les yeux et nous aide à nous laisser à notre place : celle d'étudiants qui s'appuient totalement sur l'intelligence et l'intégrité de leurs dirigeants. Heureux est le lot de ceux qui font partie de ce groupe !
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L’insulte réparatrice Lorsqu'une personne a fauté, c'est qu'elle a pensé à elle-même avant de penser à D-ieu. Transgresser la Volonté divine est l'égoïsme ultime. Cependant, dans Sa Bonté absolue, le Créateur nous permet de nous repentir de cette faute. Dans le Liqouté Moharan I : 6, Rabbi Na'hman nous décrit le processus. Dans la mesure où la personne a fauté par égoïsme, elle doit obtenir sa réparation par une mesure identique (mesure pour mesure). Ainsi, D-ieu arrangera pour cette personne une situation dans laquelle elle sera mise dans l'embarras. La gêne ressentie permettra l'expiation de la faute commise. Cela est possible si la personne acceptera d'être - par exemple - insultée sans retourner l'offense. Lorsqu'elle ne l'attendra pas - à son travail, à la poste, chez elle... - D-ieu mettra sur son chemin un malotru qui bafouera les règles les plus élémentaires de bienséance et qui se mettra à l'insulter abondamment. À cet instant, la personne insultée fera bien de réaliser qu'elle est entrain d'expier sa faute. Si elle sent des velléités de répondre, elle fera mieux de garder sa bouche fermée. En l'occurrence, le silence est le meilleur des compagnons Vues sous cet angle, les insultes de la vie quotidienne prennent un nouvel aspect. Si nous prenons conscience que nous fautons plus que nous le devrions, cela signifie que nous pensons plus ou moins régulièrement à nous avant de penser à D-ieu. Dans ce cas, il n'est pas étonnant de nous retrouver bousculés verbalement par le premier quidam venu. Loin de chercher l'insulte, nous devons cependant l'accepter et surtout... ne pas répondre. Si nous sommes capables de nous retenir, nous rachèterons nos nombreuses fautes.
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Rabbi Na'hman précise qu'il existe deux niveaux de réparations. Le premier niveau consiste à ne pas répondre lorsque nous sommes insultés. Même si notre sang bout, nous parvenons à rester calmes et à ne pas répondre. Le second niveau - beaucoup plus élevé que le premier - est atteint lorsque l'insulte ne nous touche plus. Non seulement nous ne répondons pas, mais nous voyons celui qui nous insulte comme nous regarderions un singe dans un zoo ! Nous sommes-nous déjà sentis insultés par un singe qui nous fait la grimace ? Lorsque nous restons calmes et que nous sommes calmes, nous pouvons être convaincus d'avoir obtenu réparation pour les dégâts que nous avons causés. Nous rétorquerions-nous qu'être insulté n'est guère plaisant, nous répondrions qu'il fallait y penser avant de se considérer le centre du monde. Demandons à D-ieu de nous aider à Le placer au centre de nos pensées.
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Une vision claire Posséder une vision claire signifie pouvoir affirmer au-delà de tout doute la nature exacte de ce que nous voyons. Qu'il s'agisse de quelque chose de concret (une personne, un objet, un paysage...) ou d'abstrait (comprendre un concept, sentir l'émotion d'une tierce personne, ressentir une certaine intuition…), la personne qui est capable de définir avec l'exactitude parfaite cette chose possède une vision claire. Pouvoir différencier entre le bien et le mal dépend de notre capacité à posséder une vision claire. Chacun voyant midi à sa porte, les chances existent qu'il soit impossible de trouver deux personnes qui possèdent la même définition du bien et du mal sur les différents aspects qui font notre vie. En d'autres termes, c’est la présence de différences dans la définition du bien et du mal qui explique les désaccords entre les personnes. Si aucune personne au monde n'est suffisamment prétentieuse pour déclarer qu'elle et elle seule détient la définition exacte, force est de reconnaître que notre recherche de la vérité absolue devient vaine et que l'existence des conflits sans fin. À l'opposé, si une force suprême et au-delà de l'entendement humain peut prétendre à cette vérité parfaite, cela signifie que nous pouvons nous rapprocher de la vérité absolue et espérer mourir moins incultes que nous sommes nés. Ce chemin reste à être emprunté et la condition pour y avancer est l'humilité : celle d'admettre notre limite intellectuelle. Si pour nous guider sur ce chemin nous rencontrons le guide parfait, celui qui, tout en étant de chair et d'os, a atteint un niveau spirituel autrement impossible à atteindre pour toute être humain, nous ne devons jamais nous séparer de ce guide. Plutôt, nous devons prier pour qu'il nous tende sa main et que notre volonté ne faiblisse pas, peu importe le chemin qu'il nous montrera. 61
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Lorsque les juifs écoutaient Moché (Moïse), ceux qui avaient une émouna absolue en lui suivaient ses conseils, même s'ils contredisaient la Volonté divine ! En l'occurrence, cette émouna signifiait être certain qu'en fin de compte, D-ieu approuverait la décision du Sage. En l'absence de cette émouna, les pires des malheurs arrivèrent au peuple d'Israël. Ceux qui fabriquèrent le veau d'or, Qora'h et ses compères... tous commirent la même erreur : celle de penser qu'ils étaient arrivés à la bonne conclusion. Posséder l’émouna, c'est admettre que nous ne savons rien, ne comprenons rien. D'une part, nous devons utiliser nos fonctions intellectuelles au maximum de nos capacités dans les domaines auxquels nous avons accès. D'autre part, nous devons admettre ne posséder aucune compréhension à propos des domaines qui dépassent l'entendement humain. La culture occidentale veut nous faire croire qu'une telle attitude est révélatrice de l'idiotie. Quelle folie ! Quelle blague ! Maître du monde, aide-moi à m'oublier. Aide-moi à reconnaître mon incapacité à comprendre ce qui fait ma vie. Aide-moi à vivre selon Ta volonté, à suivre Ta voie. Si seulement je pouvais écouter mon âme et ignorer les diktats de mon corps. Laisser mon âme s'exprimer et ignorer mon corps, au point où l'on devrait me pincer pour que je reste en vie. Amen.
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Donner le bénéfice du doute “Tu ne vas pas te laisser faire ? Réponds-lui ! Sois un homme !” Honte à nous. Honte à notre culture et à notre amour propre. Dans la leçon 6 du Liqouté Moharan, Rabbi Na'hman enseigne deux points importants : 1) Il est possible d'expier nos fautes en restant calme lorsque nous sommes insulté ; 2) Nous devons accorder le bénéfice du doute à la personne qui nous insulte. Nous avons récemment abordé le premier point ; nous aborderons donc ici le second. Donner le bénéfice du doute n'est pas toujours facile. Pourtant, selon la loi juive il s'agit de la règle générale, à l'exception de certains cas précis (notamment les transactions financières). Lorsque nous voyons une personne agir d'une façon qui nous semble ne pas être convenable, nous devons nous forcer à trouver une raison valable à un tel comportement. On comprend la difficulté. Pour autant, lorsqu'une personne nous insulte en public, nous pourrions penser qu'aucune excuse ne peut être trouvée. Après tout, mettre une personne dans l'embarras est une faute très grave dont la portée nous dépasse le pus souvent. En une phrase, Rabbi Na'hman nous apprend ce que nous devons penser : “La personne qui m'insulte n'est pas entièrement responsable pour me mettre dans l'embarras. De fait, selon ce que cette personne sait, ainsi que selon sa façon de penser, il lui semble réellement que je mérite cette insulte.” La personne qui atteint ce niveau de contrôle de soi-même peut être assurée de recevoir un nombre important de bénédictions du Ciel. Si la culture moderne nous pousse à “donner un coup de tête” à celui qui nous cherche querelle, Rabbi Na'hman donne un différent conseil : se souvenir que tout vient de la Volonté divine ; même l'embarras que nous 63
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fuyons mais que nous ne pouvons pas toujours éviter correspond à la volonté de D-ieu. Éloignons-nous de notre culture de mensonge ; fuyons l'apparence du fort. Celui qui est véritablement fort est celui qui se contrôle, pas celui qui répond d'une façon instinctive. Dans ce cas, l'être humain s'apparente à un animal. Mon D-ieu, aide-moi à me souvenir que Tu m'as créé être humain. Aidemoi à honorer et à tenir le rang de la fonction que Tu m'as confiée. La fierté appartient aux morts vivants ; l'annulation de soi est le joyau de ceux qui croient.
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Les commandements bibliques Chaque commandement que D-ieu nous a donné possède quatre aspects distincts : l'étude, l'enseignement, la protection et la réalisation (Sota 37a). L'étude consiste à apprendre les généralités et les détails de chaque commandement. Cette étude doit correspondre aux capacités de chacun : intelligence, disponibilité de temps... Cette étude doit servir deux propos : l'étude en elle-même et l'acquisition de la connaissance indispensable à une bonne pratique. Un exemple : nous devons prononcer une bénédiction avant de consommer un aliment. Ainsi, faut-il connaître les différentes bénédictions pour les différents aliments (généralité) et les particularités en cas d'imprévu (détails). Un imprévu qui peut se produire : nous prenons une pomme dans la main pour la consommer ; nous prononçons la bénédiction adéquate... mais en la portant à notre bouche, nous nous apercevons qu'elle n'est pas mangeable car infestée de vers. Que faire ? Pouvons-nous prendre un autre fruit à la place ? Dans ce cas, devons-nous prononcer de nouveau une bénédiction ? Avons-nous prononcé une bénédiction en vain ? Etc. L'enseignement consiste en notre obligation d'enseigner les différents commandements (bibliques et rabbiniques) aux personnes qui nous prêtent une oreille favorable. Ces personnes nous écoutent soit parce qu'elles sont censées le faire (une femme écoute son mari, des enfants écoutent leur père...) ou parce qu'elles le désirent (des personnes qui vont assister à un cours, l'autorité que nous conférons à notre Rav...). Cet enseignement n'est pas une option que nous choisissons d'utiliser lorsque nous le désirons. De fait, dans les cas que nous venons de citer, nous sommes obligés de tenir le rôle d'enseignant que le Créateur nous a confié. La protection consiste à réviser les différentes lois de chaque commandement. Cette révision sert deux propos : s'assurer que nous n'avons rien 65
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oublié d'une étude précédente et approfondir, chaque fois un peu plus, notre connaissance de chaque commandement. Un sujet appris pour la première lorsque nous étions âgés de vingt ans n'est pas identique à un sujet que nous apprenons pour la dixième fois à l'âge de quarante ans. Chaque révision supplémentaire approfondit notre connaissance et la sagesse qui est l'apanage de l'âge nous le fait considérer chaque fois d'une manière nouvelle. La réalisation consiste en la mise en pratique de ce que nous avons appris. Nous ne devons pas seulement passer de la théorie à la pratique lorsque l'occasion se présente ; nous devons chercher à réaliser chaque commandement. D-ieu accorde beaucoup d'importance aux efforts que nous déployons pour mettre Sa Tora en pratique. Il est une chose d'offrir un repas à des nécessiteux, il en est une autre de partir à leur recherche dans leur but de leur offrir à manger. Ces quatre aspects de chaque commandement sont inséparables. Il dépend de l'amour que nous éprouvons à leur égard pour que notre Service divin devienne un service du cœur, plutôt que celui d'une machine ou d'un robot. D-ieu, puisse être Ta volonté d'ouvrir mon cœur à Tes voies. Puisses-Tu vouloir me rapprocher de Toi pour faire de ma pauvre personne un être humain. Amen.
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Un animal en habit d’homme (Cet article a été écrit au lendemain d’un attentat à Jérusalem. Le 2 juillet 2009, un arabe qui conduisait une pelleteuse a heurté des piétons, des véhicules et des autobus. Cet attentat a fait 3 morts et 66 blessés.) L’émouna commence lorsque la raison s'arrête. Si un animal revêt ses habits d'être humain et utilise un bulldozer pour abattre des civils, nous devons faire appel à quelque chose d'extrêmement difficile à atteindre : la croyance en D-ieu et en Sa compassion. Hier, un monstre a tué trois civils en plein centre de Jérusalem. Aux yeux de tous - et du droit de la guerre - ces trois personnes n'étaient pas des cibles légitimes. Il s'agissait de citoyens qui auraient pu être français, suisses, américains... Ils ont été choisis par D-ieu pour mourir ce jour-là, entre les mains d'un animal. Un idéal politique ne devrait jamais servir de prétexte à un comportement animal. Tous ceux qui ne condamnent pas un tel acte sont coupables de complicité avec ce monstre. Les médias du monde entier n'attendent jamais pour “dénoncer” les bavures de l'armée israélienne. Pour eux, peu importe ce que fait un palestinien : aussi longtemps qu'il est une épine dans le pied d'un juif, on lui accordera les circonstances atténuantes, toujours. Pourtant, un peuple qui ne condamne pas l’acte d’hier se range parmi les nations honteuses du monde. Nelson Mandela, le Dalaïlama et beaucoup d'autres ont également eu - et certains ont encore - des nobles causes à défendre. Ils n'ont jamais eu recours à des actes de barbarie. La grandeur d'un peuple se mesure au comportement de ses membres, surtout pendant les périodes d'adversité. Dans les ghettos, les juifs ont conservé jusqu'à la fin leur comportement humain et ceci bien après que les nazis aient perdu le droit d'être appelés des hommes. 67
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Une des particularités des palestiniens est d'adopter les pires comportements et de fréquenter en même temps les forums mondiaux sur la paix. L'erreur tragique des dirigeants israéliens est de se prêter à ce jeu. Dismoi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es... Lorsqu'un dirigeant israélien déclare qu'il préfère parler aux arabes qu'aux juifs religieux, il a coupé la racine qui le liait à son Créateur. Le drame d'hier a provoqué les déclarations habituelles des hommes politiques : acte barbare, comportement inadmissible, réaction dure à prévoir de la part d'Israël... Inepties habituelles de ceux qui se nourrissent de la culture non juive et qui font payer à leur peuple leur comportement meurtrier. Le premier ministre israélien a été sans doute le plus honnête de tous en déclarant : “Nous avons investi une somme colossale dans la construction de la barrière de sécurité. Même si celle-ci a été très efficace, il s'avère qu'une barrière ne peut pas nous donner la réponse au problème du terrorisme qui provient de notre côté.” Si nous retirons D-ieu de notre vie, le Créateur retire Sa Présence divine de la nôtre. La conséquence : la “nature” reprend ses droits et tous les animaux palestiniens sortent de la cage. Le zoo est dans la rue et des civils sont tués. Pendant ce temps, le premier ministre et ses complices prendront sans doute leurs plus beaux stylos pour écrire leur fausse tristesse. Hachem, vient à notre aide, même si nous ne le méritons pas. Retiens la force des monstres qui nous entourent. Ne nous abandonne pas !
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Une banque spéciale Les journées de Chmouel sont réglées comme du papier à musique. À la première heure du matin, tandis que tout le monde dort encore, Chmouel se lève avec précipitation. Il enfile son pantalon, sa chemise, ses sandales et sort de chez lui en courant. Pour rien au monde il ne voudrait rater son rendez-vous matinal d'un type particulier. Arrivé le premier à sa banque, il attend avec impatience l'arrivée de l'employé. Les minutes passent et l'espoir de voir la banque s'ouvrir grandit d'autant plus. À l'heure prévue, le guichetier se présente derrière son comptoir. Reconnaissant son visiteur habituel du matin, l'employé tend à Chmouel un chèque de 86 400 €. L'échange s'est effectué rapidement et Chmouel ressort avec le sourire qu'on imagine. Rentré une heure plus tôt, l'attente en méritait la peine. La matinée passe très vite pour Chmouel. Avec cette somme dans la poche, le monde lui semble beau, plus facile à vivre. Les quelques visages tristes qu'il rencontre n'atteignent pas son moral. Chmouel a l'impression que rien au monde ne peut l'atteindre ou le toucher. À peine quelques heures sont passées, voilà que Chmouel pense déjà à ce qu'il doit faire l'après-midi. De fait, à 14 heures, Chmouel reprend le chemin... de la banque. Avec une excitation identique à celle du matin, il se présente à l'endroit habituel. Il n'est pas vraiment dans la nature de Chmouel d'être ponctuel, mais les rendez-vous à sa banque méritent bien un effort. 14 heures : la banque ouvre de nouveau ses portes et un chèque d'un montant identique attend Chmouel. L'employé lui tend le bout papier ; un regard furtif pour s'assurer du montant : il est bien inscrit 86 400 €. Sans attendre, Chmouel met le chèque dans sa poche. L'attente a été plus courte que celle du matin et Chmouel en est d'autant plus ravi. Quelle belle après-midi ! Le soleil brille (si ce n'est pas dans le ciel, au moins dans le cœur de Chmouel) ; le monde entier semble s'offrir à notre 69
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personnage peu commun et ce dernier marche sur un nuage. À vrai dire, il a quelques difficultés à rester lié au monde physique, tant son esprit est élevé, joyeux. Déjà le soleil se couche et la fin de journée se pointe à l'horizon. Chmouel reprend ses esprits ; pour un peu, il aurait oublié son troisième rendezvous du jour... à la banque ! De nouveau, le même chemin, le même employé et... un chèque d'un montant identique. Le soir, l'attente est très courte : 15 à 20 minutes, tout au plus. L'esprit au beau fixe, Chmouel déambule les rues de son quartier avec le visage d'un extra-terrestre. La tristesse, l'inquiétude, le stress et tous les autres sentiments qui sont le lot de tant de personnes se sont entièrement dégoûtés d'un tel personnage : ils ne peuvent rien faire pour l'atteindre, aussi, ils le laissent tranquille. Lorsque la nuit et tombée et lorsqu'il désire s'endormir, Chmouel apprécie pleinement sa chance d'avoir une telle banque. Il sait que le lendemain, la même journée recommencera, du moins l'espère-t-il. Cette histoire semble trop belle pour être vraie ? Pourtant, c'est notre lot quotidien. Trois fois par jour, nous prions le Créateur. Quels rendezvous spéciaux ! Lorsque nous terminons nos prières, nous ressortons chaque fois de la synagogue avec un chèque important dans la poche : celui des 86 400 secondes qui nous séparent de la prochaine prière et qui représentent autant d’occasions de vivre pleinement. Remercions-nous à sa juste valeur D-ieu de nous accorder ce montant astronomique ? Que faisons-nous du temps qui nous a été accordé pour vivre ? Pensons-nous le plus souvent à nous ou à D-ieu ? Il est écrit dans les Psaumes (42:9) : “La prière à D-ieu est ma vie !” Pouvons-nous réellement relever le défi ? Le voulons-nous vraiment ?
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Plus grand que la nature Devant l'homme, se présente deux chemins : celui de la Sainteté et celui de l'Autre côté. Le premier chemin est celui qui nous rapproche de D-ieu. Le second est celui qui nous en éloigne. Même si le chemin de la Sainteté nous mène tous vers la même direction - notre Créateur - chaque personne possède son chemin spécifique. Cela signifie qu'en aucun cas, nous devons comparer notre chemin à celui d'une tierce personne. “Moi c'est moi ; lui, c'est lui.” Notre chemin est défini par notre capacité à le suivre. S'il est trop difficile, au point où nous pensons être forcés à l'abandonner, il se pourrait qu'il ne soit pas le nôtre. Également, si nous nous promenons sur notre chemin comme si nous étions sur un long fleuve tranquille, nous sommes sans doute sur le chemin d'une autre personne. On le comprend : la personne qui pense avoir trouvé d'elle-même son chemin appartient à la catégorie des prétentieux ; plutôt, c'est avec maintes prières que nous pouvons espérer que D-ieu nous montre la voie à suivre. Une conséquence d'être sur le chemin de la Sainteté est de nous détacher d'une façon progressive des lois de la nature. Sans attendre forcément de pouvoir marcher sur la mer dès demain, nous pouvons être certains que D-ieu fera des miracles pour ceux et celles qui essaient de toutes leurs forces d'emprunter et de rester sur le chemin qui mène à Lui. De quels miracles parlons-nous ? A-t-on déjà vu des juifs religieux voler dans le ciel ? La tasse de thé d'un 'hassid va-t-elle venir vers lui plutôt que l'inverse ? Par vraiment. Nous devons avoir la conviction que ces choses ne relèvent pas de l'impossible : cette notion s'oppose à celle du Divin. D’autre part, nous ne devons pas avoir la prétention de penser que D-ieu fera de tels miracles ouverts pour notre pauvre personne ; un mendiant ne demande pas un million d'euros pour être heureux. 71
Avancer vers D-ieu
Plus simplement, D-ieu nous fera accepter avec joie ce que d’autres ne pourraient endurer. Un exemple ? Une personne désire se rattacher à ses racines ; à cette fin, elle se promet de ne plus travailler le samedi. La perte de salaire que cela représente est difficile à endurer ; cette personne avait l’habitude d’un certain train de vie et devoir faire avec moins n’est jamais une chose aisée. Les premières difficultés à accepter cette nouvelle situation représentent une “descente spirituelle”. Après un certain temps - dont la durée varie selon la nature du sujet et la personne - les difficultés s’effacent doucement ; ce qui semblait presque impossible s’avère réalisable puis... réalisé ! Dans notre cas, la personne s’apercevra qu’elle possède encore suffisamment de ressources pour vivre d’une façon convenable et que l’indispensable est différent de l’agréable. Accepter ne signifie pas se résigner. La personne qui se fait une raison n’accepte pas son sort. Celle qui bénéficie pleinement du miracle est celle qui fait sienne les anciennes difficultés et qui les perçoit dorénavant comme des acquis et des points positifs. En l’occurrence, la personne se rendra compte à quel point respecter le Chabath la rapproche de D-ieu ; elle profitera de cette addition de temps libre pour prier mieux, apprendre plus... En fin de compte, elle remerciera son Créateur pour lui avoir ouvert les yeux. Un vrai miracle ! Puisse D-ieu vouloir nous ouvrir les yeux et nous faire désirer se rapprocher de Lui. Que Sa compassion ait pitié de notre esprit faible, trop souvent entouré d’obscurité. Amen.
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Le désespoir n’est pas de ce monde ! Nous souffrons tous de désespoir, d'abandonnement de l'espoir. Dans certain cas, nous avons sans doute raison ; cependant, le plus souvent, nous devons conserver l'espoir de mieux faire. Peut-on prier pour ressembler à Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) ? Peut-on demander à D-ieu de nous faire atteindre le niveau du Ba'al Chem Tov ? Soyons honnêtes : cela serait une perte de temps et sans espoir. Nous ne devons pas douter de la capacité de D-ieu à nous élever à de tels niveaux ; plutôt, nous devons réaliser que notre véritable désir de ressembler à ces géants n'est pas suffisamment ancré en nous pour pouvoir passer du potentiel au concret. Prenons un exemple : nous demandons à D-ieu de nous aider à manger en Sainteté. Cela signifie que nous désirons manger seulement pour entretenir notre corps et que nous n'établissons aucun lien entre la nourriture et le plaisir. Sans doute, pouvons-espérer maintenir ce niveau quelques heures, quelques jours tout au plus. Cependant, lorsque notre femme nous offre une tarte aux pommes sortie directement du four... nous oublions notre précédente résolution et avalons rapidement une portion ; lorsque notre femme nous propose une seconde portion... notre situation s'aggrave encore. Ne pas désespérer de ne pas pouvoir nous détacher entièrement des plaisirs de la nourriture nous expose à des revers fréquents et à la déception qui accompagne ce type de situations. Ne pas manger comme le Ba'al Chem Tov n'est pas une chute ; ce mot doit être réservé, que D-ieu nous préserve, aux transgressions bibliques ou rabbiniques. Manger comme nous le faisons correspond au niveau qui est le nôtre, ni plus ni moins. On aurait tort de penser qu'abandonner l'idée d'être au sommet nous laisse avec l'alternative de nous comporter comme nous le voudrions. Le Maître du monde connaît chacune de Ses créatures et Il sait ce dont 73
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elles sont capables. Si on ne peut pas reprocher à une personne de ne pas ressembler à Moché Rabbénou, on peut lui reprocher de ne pas avoir atteint le niveau qu'elle pouvait atteindre. Ainsi, tous nos efforts doivent être concentrés sur ce qu'il nous est possible de faire et d'atteindre, même et surtout si cela semble difficile. La récompense que nous recevrons est liée aux efforts que nous mettons à servir D-ieu. Tout ce qui nous semble appartenir au domaine du possible doit être notre objectif. C'est en cela que le désespoir n'existe pas. Rabbi Na'hman de Breslev l'a dit maintes fois : “Le désespoir n'est pas de ce monde !” Nous ne devons jamais perdre espoir d'atteindre ce qui est au-dessus de nous, légèrement au-dessus de nous. Nous devons monter les échelons en les prenant un par un. Avec le temps, ce qui était extrêmement éloigné se rapproche et devient possible à atteindre. Cela s'appelle la progression dans le Service divin. Monter, encore d'un échelon, encore un... Peu importe si nous n'atteindrons jamais le sommet de l'échelle. D-ieu nous a mis au monde pour que nous progressions et l'idée d'un niveau à atteindre déterminé à l'avance est étrangère à ce qu'Il attend de nous. Notre devoir est de conserver toujours l'espoir de progresser et de ne jamais désespérer d'améliorer les différents aspects de notre service. “Le désespoir n'est pas de ce monde !”
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Une descente pour mieux monter Dans le domaine de la spiritualité, une descente est nécessaire afin d'obtenir une montée. Cela signifie qu'avant de pouvoir nous rapprocher de D-ieu, nous devons nous sentir rejetés, mis à l'écart, mal-aimés, etc. Drôle de relation, n'est-ce pas ? Pour quelle raison notre Créateur, dont la compassion est sans doute le trait principal, nous repousse-t-Il avant de nous embrasser ? À-t-on déjà vu un père rejeter son fils dans le but de lui faire connaître un amour plus grand par la suite ? Tous les parents savent qu'en interdisant quelque chose, nous attisons en fait l'envie de l'enfant envers cette chose. En fait, il en va de même avec les adultes : il suffit qu'on sache qu'agir d'une manière spécifique est interdit, pour que ce comportement devienne plus séduisant à nos yeux. Que la nature humaine est surprenante ! Nous apprenons ainsi qu'un parent qui désirerait augmenter l'attrait de son enfant pour un objet particulier devrait lui en interdire l'utilisation. Cela ne manquera pas : l'enfant désirera d'autant plus cet objet. D-ieu nous connaît : après tout, c'est Lui qui nous a fait. Il sait que le sentiment de difficulté représente une motivation renouvelée pour l'être humain. Le Maître du monde désire tellement nous voir nous rapprocher de Lui ! À cette fin, Il commence par nous pousser pour nous éloigner de Lui ; notre réaction sera d'augmenter notre désir à Son égard et le redoublement de nos efforts pour grimper l'échelle spirituelle. Tout serait pour le mieux en l'absence du mauvais penchant. L'unique rôle de ce dernier consiste à nous éloigner de D-ieu et si possible, à nous laisser loin de Lui. Ainsi, lorsque D-ieu nous repousse, le mauvais penchant utilise sa fine psychologie et instille en notre cœur des paroles que nous connaissons tous et toutes ; en voici un petit échantillon : - “Vois-tu ? Tu as essayé de te rapprocher de D-ieu ; cependant, le résultat et de te trouver aujourd'hui plus éloigné que tu ne l'étais hier ! Suis 75
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mon conseil : cesse de vouloir emprunter le chemin saint et vis d'une façon plus simple, sans D-ieu !” - “Veux-tu savoir quelque chose ? Si D-ieu t'a repoussé, c'est qu'Il ne t'aime pas. Je te le dis franchement : tu as fais trop de bêtises dans ta vie pour mériter l'amour de ton Créateur. Abandonne simplement l'idée de t'en rapprocher !” - “Ne t'aperçois-tu pas que ceux et celles qui vivent en dehors de toute Notion divine sont plus heureux que toi ? La raison : D-ieu rejette ta façon de Le servir. Prends exemple sur les autres et oublie le Maître du monde. Ta vie n'en sera que plus facile !” Toutes ces paroles sont le fruit du mauvais penchant et nous devons nous renforcer lorsque nous les entendons. Nous devons réaliser que ces paroles sont le fruit du mensonge et qu'elle sorte de la bouche de celui qui veut nous éloigner de notre mission et de notre vie. Combien de prières faut-il afin de conserver notre résolution lorsque nous sommes les victimes des attaques du mauvais penchant ! Prenons un exemple : une personne a décidé de se rapprocher de D-ieu et de manger uniquement de la viande kachère. Quelle décision ! Au regard du plaisir que le Créateur obtient de ce rapprochement de géant, le mauvais penchant prépare déjà ses attaques. Ainsi, la femme de cette personne est plutôt tiède devant une telle résolution : la viande kachère est plus difficile à trouver dans les magasins, un peu plus chère et... tellement éloignée de ses préoccupations quotidiennes. Le mauvais penchant vient de marquer un point : le mari se retrouve éloigné de sa femme. Au premier obstacle concret (manque d'argent, fermeture de la boucherie kachère du quartier...) la tension dégénère en conflit verbal : la femme accuse son mari de lui mener la vie dure et de mettre des bâtons dans les roues de son bonheur. À la rencontre du troisième obstacle (refus d'une invitation car les hôtes mangent une viande non kachère, impossibilité d'aller passer un week-end dans un hôtel où la viande ne 76
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peut pas être consommée...), la résolution de notre héro commence à faiblir et il commence à penser qu'en fin de compte, sa vie était bien plus simple avant qu'il veuille vivre en bon juif. C'est dans ce genre de situations que nous devons nous renforcer et demander à D-ieu de venir à notre aide. Qu'Il nous fasse obtenir la grâce aux yeux de ceux et celles qui s'opposent à nos bonnes résolutions ; qu'Il nous fasse trouver les mots justes pour leur faire saisir l'importance de la situation... Nous devons réaliser que nous nous retrouvons bien plus près du Créateur que nous l'étions auparavant lorsque ces difficultés passagères auront cessé. Tel un coureur de vélo à l'approche d'une montée, nous devons apprécier la descente pour ce qu'elle nous permet d'en obtenir : un regain d'énergie pour monter plus haut.
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Le hasard et le Divin La vie pourrait être relativement simple. Nous dirions ce que nous devons dire et les personnes qui sont censées nous écouter feraient ce que nous leur avons dit. Quelle belle image ! Cependant, pour tous ceux et celles qui vivent dans ce monde, force est de constater qu'il n'en est rien. Si le plus souvent nous constatons que les personnes à qui nous parlons ne nous écoutent pas, nous oublions que nous-mêmes ne faisons pas toujours ce que nous devrions. Nous avons l'habitude de concentrer notre attention sur celui qui fait le sourd à nos paroles. “Pour quelle raison dois-je te répéter dix fois de débarrasser la table ?”, “N'as-tu pas encore pris ta douche ?”, “Pour quelle raison ne rentres-tu pas à l'heure ?” Etc. Ces phrases sont celles que des parents échangent fréquemment avec leurs enfants. Et de se demander la raison de cette indiscipline, de ce laisser-aller. “De mon temps !...” Il arriva qu'un jeune homme ait de la peine à voir sa jeune femme ne pas toujours être habillée d'une façon modeste. Il décida d'aller en parler à son rabbin, Elazar Shach, z.ts.l. Après l'avoir écouté pendant de longues minutes, le rabbin Shach s'exclama : “Si votre femme ne s'habille pas d'une façon modeste, c'est que vous ne le désirez pas réellement.” Le jeune homme était sidéré ; c'est lui-même qui avait demandé à être reçu pas le Rav et en fin de compte, celui-ci lui disait que tout était de sa faute ! Laissons cet exemple de côté et essayons de comprendre la façon dont les personnes de notre entourage réagissent. Une chose est certaine : D-ieu ne laisse rien faire au hasard ; de fait, ce mot devrait même être proscrit de notre langage. Certes, un enfant qui n'écoute pas son père doit être rappelé à l'ordre. Cependant, le père aurait tort de s'en prendre à son enfant en le considérant comme un problème, parmi les nombreux qui remplissent ses journées. 78
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Plutôt, le peu de réactions à nos paroles doit être pris pour ce qu'il est : un moyen utilisé par le Créateur pour nous apprendre quelque chose. La question étant de savoir ce que D-ieu désire nous apprendre. Dans le tumulte des relations entre parents et enfants, le sentiment qui remonte régulièrement à la surface des premiers est l'énervement, voire la colère. On sait que la colère est à proscrire. Contrairement aux psychologues qui y voient un moyen sain de se défouler si elle est utilisée à bon escient, nous devons admettre que la colère est une révolte contre D-ieu. Autant le savoir. La mise en scène de notre vie est réglée par D-ieu et Lui seul. Si une situation nous énerve, nous remettons en cause le metteur en scène. Cela n'est pas la meilleure attitude pour faire notre propre examen de conscience. Ainsi, quelle meilleure technique pour enseigner à une personne à contrôler ses envies de colère que de la mettre en contact avec des adolescents, de préférence ses propres enfants ? Le résultat est garanti : plusieurs fois par jour cette personne sera testée, mise à l'épreuve et... réussira ou échouera le test, selon le cas. C'est la présence ou l'absence de la colère qui servira bien des fois à déterminer la réussite ou l'échec. Si nous réussissons, n'en tirons pas trop de gloire. Pensons au prochain test, sans doute plus proche et plus difficile que nous le souhaiterions. Si nous avons échoué, point de sentiment de culpabilité mal placé. Après tout, si le Créateur du monde avait voulu que Ses créatures soient parfaites, Il les aurait créés comme telles ! Plutôt, retroussons nos manches, multiplions nos prières pour demander l'Aide divine et... attendons de pieds fermes le prochain test. Dans les deux cas, nous aurons appris à mieux nous connaître et à devenir une meilleure personne. En fin de compte, n'est-ce pas l'essentiel ? Ceci est la règle générale : tout est voulu par D-ieu et celui ou celle qui aurait une plainte à déposer contre le metteur en scène ferait bien d'y réfléchir auparavant.
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Entre joie et désespoir Rabbi Na'hman l'a dit maintes fois : “Soyez joyeux !” De fait, cette affirmation est devenue la véritable devise des 'hassidiques breslev. Dans toutes les situations, la joie ne doit jamais pas nous quitter. L'optimisme est rigueur, tout le temps et avec tout le monde. Peu importe ce qui lui arrive, l'être humain doit être joyeux ; ceci est notre geste le plus formidable de reconnaissance envers D-ieu. Nous Le remercions, avec joie, de nous avoir donné la vie et de nous accorder ce qu'Il nous accorde, tout ce qu'Il nous accorde. Partant de cet enseignement, certains pourraient croire que la joie dont on parle ne serait pas véritable. De quelle façon un être humain normal parviendrait à réaliser l'exploit assez remarquable d'être toujours joyeux ? A-t-on déjà entendu une telle chose ? La question devient encore plus appropriée lorsqu'on sait que dans sa courte vie, Rabbi Na'hman n'eut qu'un seul objectif : celui de nous rapprocher de D-ieu. Partant, on peut être assuré que sa devise, “Soyez joyeux !”, ne correspond pas à un caprice d'enfant gâté. Afin de mieux comprendre cet aspect essentiel de notre Service divin, il faut diviser le concept de la “joie constante” en deux parties distinctes... et qui sembleront opposées. Le premier aspect de cette joie est notre travail personnel pour accepter les Décisions divines, peu importe leur nature. On comprendra qu'une personne qui gagne le gros lot de la loterie n'a nullement besoin de se forcer afin de remercier le Créateur. Cependant, celui ou celle qui semble moins chanceux et à qui on vient d'annoncer la perte de son emploi, doit également remercier D-ieu. Sur le moment, ce remerciement tire sa source de l’émouna ; après tout, en se servant de sa raison, cette personne serait justifiée de s'inquiéter et d'être maussade. C'est en faisant confiance à D-ieu que nous pouvons arriver à comprendre que tout est pour le mieux, absolument tout. 80
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Plus tard, la même personne comprendra l'aspect positif de la perte de son emploi. Qu'il s'agisse d'un autre emploi trouvé, mieux rémunéré ; d'un déménagement dans une autre ville où, en fin de compte, la vie est bien plus agréable... Peu importe l'aspect positif de ce licenciement, nous devons être convaincus qu'il nous sera révélé. Cependant, cette joie possède des limites. Si une personne pense à ellemême et à sa façon de vivre, où pourra-t-elle trouver les raisons de se satisfaire, d'être joyeuse ? Nos colères sont trop nombreuses ; notre égoïsme presque constant ; notre amour propre est disproportionné... Autant de raisons de voir ce que nous sommes sous la loupe de la vérité et de n'avoir presque aucune raison d'être joyeux. Ce sentiment de lassitude envers nous-mêmes est important. Il nous permet de faire une analyse objective de notre personne et de ne pas nous faire vivre avec l'idée que nous sommes une personne tellement exceptionnelle. Cependant, la nature de ce sentiment porte en elle un aspect dangereux et qui peut tuer spirituellement une personne : celui de la submerger dans le désespoir. Le désespoir de ne jamais pouvoir faire de nous-mêmes une personne convenable ; celui de ne jamais arriver à être un père ou une mère digne de ce nom ; celui de rester un(e) piètre conjoint(e), etc. C'est en raison de ce danger mortel que nous devons absolument réserver un temps limite et déterminé à l'avance à cette auto-analyse. Pleurer, pleurer à chaudes larmes, pleurer en ayant l'impression que cela ne s'arrêtera jamais... cela est grandiose si nous savons nous arrêter à la fin de notre séance privée. Nous pouvons parvenir à cela si nous sommes strict sur les deux aspects suivants : nous devons ouvrir notre cœur chaque jour, mais pendant une durée limitée ; nous parvenons à réaliser l'équilibre entre la joie qui nous motive à vivre et le désespoir qui nous force à nous améliorer. Selon Rabbi Na'hman, chaque juif doit être un véritable Dr Jekyll et Mr Hyde. Le jour, nous sommes Dr Jekyll : une personne humaine qui saisit 81
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toutes les occasions pour remercier D-ieu. La nuit, pendant notre séance privée, nous sommes Mr Hyde : nous avouons nos défauts, nos fautes, toutes nos raisons qui feraient de nous une véritable bête humaine... si nous n'avions pas l'obligation d'être joyeux. Cette séance privée, nous devons la conduire devant Celui qui nous a créés : D-ieu. Faite de préférence dans un endroit isolé, au beau milieu de la nuit, cette véritable prière se révèlera vite être notre source de vie.
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Un meurtre en chapeau noir Nous prétendrons qu'elle s'appelle Isabelle. Sa question est touchante : après avoir été élevée d'une façon laïque, Isabelle désirait se rapprocher de D-ieu. Elle ne savait pas comment faire, ni à qui le demander. À choisir parmi différentes possibilités, elle choisit celle de ne plus porter le pantalon. Munie de quelques jupes fraîchement achetées, elle arborait ainsi sa nouvelle résolution. Pour le moins, cela passerait plus inaperçu que de porter une kippa pour un homme ! Pour autant, les amies d'Isabelle commencèrent à la railler. Que signifiait sa décision ? Allait-elle devenir une extrémiste religieuse ? Le futur Grand rabbin de France ? Lorsque le mauvais penchant a décidé de nous attaquer, il lui arrive fréquemment d'utiliser nos meilleurs amis afin de nous toucher au cœur. Isabelle tint quelques mois. Elle voulait persévérer, mais devoir perdre ses amies sans en trouver véritablement de nouvelles, l'inquiétait énormément. Après six mois de combat héroïque, elle mit ses robes au placard et ressortit ses pantalons. Ses amies criaient victoire, tandis que l'âme sainte d'Isabelle pleurait. Sans pleinement réaliser qu'en agissant ainsi elle écoutait les sanglots de son âme, Isabelle rencontra un rabbin pour lui demander conseil ; elle désirait tellement rester attachée à ses racines. Que pouvait-elle faire ? Que devait-elle faire ? Isabelle ignorait que le mauvais penchant pouvait également porter un chapeau noir. Le rabbin aurait dû tomber de sa chaise. “Quoi ? Malgré la mode actuelle, vous avec eu le courage de porter seulement des jupes pendant six mois ? Malgré les railleries de vos amies ? J'admire votre courage ! Persévérer aussi longtemps contre les moqueries des personnes qui vous sont si chères... quel exploit grandiose ! Vous devez être une personne réellement unique, exceptionnelle !” Nous ne plaisantons pas. Lorsqu'une personne va contre vents et marées et fait ce que son âme lui conseille, elle remue des montagnes 83
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de spiritualité. Dans le ciel, les anges sont remplis de joie et trépident devant une action aussi remarquable. Ce rabbin avait la possibilité de redonner courage à Isabelle. “Vous êtes exceptionnelle ! Ne vous découragez pas. Remettez vos pantalons au placard et ressortez vos belles jupes. Les échos de votre âme sont plus importants que les moqueries cruelles de vos amies. De fait, celles-ci méritentelles votre amitié ? Me permettrez-vous de vous présenter à ma femme ? Elle connaît plusieurs jeunes filles dans votre situation et vous aurez certainement beaucoup de choses à partager si vous les rencontrez.” Il y avait tant à dire. “Ce que vous avez fait tient du miracle. Si vous saviez ce qu'on en dit au Ciel ! D-ieu prend un grand plaisir lorsqu'on pense à Lui dans ce monde-ci. Continuez, persévérez... Voici le téléphone de ma femme. Appelez-la, appelez-moi lorsque vous le désirerez. Persévérez. Vous êtes extraordinaire...” Cependant, le mauvais penchant avait revêtu ses habits noirs et son chapeau de rabbin. C'est le mauvais penchant qui a parlé et qui a tué spirituellement Isabelle. La sentence est tombée comme un couperet : “Si vous avez rangé vos jupes, c'est que vous ne désirez pas réellement les porter ! Les personnes faibles comme vous n'arrivent jamais à rien.” Le rabbin a tué Isabelle. Elle était venue pleine d'espoir en entendant la parole qui lui ferait reprendre le bon chemin. Le mauvais penchant en chapeau noir l'a tuée. On n'a plus jamais revu Isabelle. J'ai bien peur qu'elle ait jeté ses jupes. Que ce rabbin soit maudit. Pour toujours.
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Une arrogance mortelle Après un exil aussi long, certains se demandent réellement pour quelle raison le peuple juif n'est pas encore retourné sur sa terre. Dans ce cadre, le retour en Terre sainte signifie le retour de l'ensemble du peuple juif, avec la paix et la reconnaissance des autres peuples du monde du droit d'Israël à la Terre que le Créateur lui a donnée. Le peuple juif est le seul peuple de l'histoire humaine à avoir autant de difficultés à revenir dans son royaume d'antan et à pouvoir y rester. Les autres peuple ont été soit effacés de la carte ou vivent plus ou moins tranquillement sur leur terre. Cette particularité juive, pour une terre seulement deux fois plus grande que le département français de la Gironde, nous amène à nous poser la question : quel est l'obstacle à ce retour tant attendu et dont des millions de juifs ont payé de leur vie ? Dans le Liqouté Moharan I 11:8, Rabbi Na'hman a dit : “C'est à cause du péché de l'arrogance que nous ne sommes pas encore retournés sur notre terre. Tout est à cause de ce péché : l'arrogance ; c'est pour cela que nous sommes exilés de notre terre.” Peut-on être plus clair ? Si nous sommes encore entrain de vivre parmi les nations du monde, ou sur la Terre sainte mais avec les innombrables difficultés que l'on sait, nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Rien ne sert de chercher un bouc-émissaire, il faut se tourner vers le principal fautif : nous-mêmes. Rabbi Na'hman rajoute : “Nous ne devons pas dire que nous ne pouvons pas approcher la Terre d'Israël à cause des autres nations qui sont nombreuses (...) La raison principale de ce long exil est que nous courons après la gloire et notre arrogance.” Ainsi, il ne faut pas nous tromper d'adversaire. S'il est bien de le savoir, il faut aussi l'admettre. Rien ne sert d'accuser tel ou tel peuple à longueur d'année et à l'occasion, de pointer du doigt vers le peuple d'Israël. En 85
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l'occurrence, le temps qu'on accorde à nos remontrances montre chez qui nous situons la faute principale. Certains commencent à sourire. “Qu'il est bon de taper sur un juif : tout est de sa faute ! Si je le frappe, c'est qu'il a quelque faute à se reprocher.” Dans ce domaine, la Justice divine ne connaît pas l'oubli. Celui qui frappe sera punit lorsque le Créateur le décidera. D'autre part, celui qui est frappé ne peut pas crier à l'injustice. L'arrogance, c'est penser à soi avant de penser à D-ieu. Vers où se dirigent la plupart de mes pensées ? Quelles sont mes motivations dans ma vie ? Suis-je plus excité devant une bière que devant un livre de prières ? L'achat du dernier disque à la mode me met-il plus facilement en transes que mettre mes téfilines ? Là réside le problème et la rectification à apporter. Pourtant, ne culpabilisons pas. Surtout pas ! Si notre cœur à tendance à suivre les chemins de traverse, c'est que personne nous a montré ceux qui mènent réellement à la vie ; tout au plus, nous les a-t-on montrés avec un gourdin et en essayant de nous frapper sur la tête pour nous les faire emprunter. Alors essayons encore une fois. Prenons notre courage et notre enthousiasme à deux mains et lançons-nous pour de vrai sur une nouvelle voie, vers un nouvel appel : celui de la vérité, de nos racines. Notre âme nous fera alors connaître des délices de paix spirituelles que nous regretterons ne pas avoir connus auparavant.
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Entre réussite et désir Sommes-nous dans l'obligation de réussir ? Devons-nous être un(e) bon conjoint(e), un bon père ou une bonne mère ? Devons-nous atteindre les objectifs que nous a fixés notre patron ? Devons-nous être aimé par notre banquier ? Etc. La question n'est pas futile : la France détient le record mondial de la consommation de tranquillisants ! Rien de tel qu'une petite pilule pour nous faire oublier le stress de la vie quotidienne. Pour autant, en créant un autre problème plutôt que de vouloir soigner le premier, nous n'avançons guère vers la vie saine que nous devrions mener. La culture du succès n'est pas nouvelle. Dans notre relation avec D-ieu également être le premier, le plus inspiré, le plus érudit... sont des attributs fortement recherchés. Lorsqu'une jeune fille désire se marier, ses parents lui conseillent souvent tel ou tel garçon car il est “le top” de son école, le “plus avancé” de sa classe, le “plus prometteur”... D-ieu désire-t-Il que nous réussissions ? Non, non et non ! Entendons-nous : celui ou celle qui possède le potentiel pour comprendre, progresser... doit s'en servir du mieux qu'il ou qu'elle peut. Après tout, c'est le Créateur du monde qui décide du potentiel de chacun d'entre nous. Notre devoir consiste à utiliser ce potentiel de notre mieux. Cela semble compréhensible, mais force est de reconnaître que nous l'oublions régulièrement dans notre vie quotidienne. Ainsi, celui qui arrive régulièrement en retard le matin à la synagogue pour y prier ne doit pas s'inquiéter. S'il a fait le maximum pour arriver à l'heure, il a rempli sa tâche. Faire le maximum veut dire se coucher la veille à une heure où nous pouvons raisonnablement penser nous réveiller à l'heure le lendemain matin. Cela veut dire également régler le 87
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réveil pour qu'il nous réveille à l'heure... même si nous sommes fatigués. Si ces conditions sont remplies, et certainement d'autres selon chaque cas particulier, nous devons avoir la conscience tranquille : D-ieu est satisfait de notre comportement. En aucun cas nous devons penser à la réussite en termes de production. Plutôt, la réussite signifie vouloir faire, désirer y arriver. Les circonstances étant ce qu'elles sont, il se pourra que nous échouions. Peu importe. Nous devons garder le moral, affiché un sourire et avoir le cœur léger. Aussi longtemps que nous désirons D-ieu, nous sommes sur la bonne voie. Pour l'étude de la Tora, cela signifie que nous devons passer du temps, le plus possible, à étudier. Nous disons tous les matins dans la prière que l'étude de la Tora équivaut à toutes les autres mistwoth réunies. Nous ne disons pas que savoir la Tora est important ; seulement l'étudier est notre devoir. En fonction de notre potentiel, nous retiendrons ce que nous pourrons retenir : certains beaucoup, d'autres peu. Nous devons nous détacher de la culture de la réussite pour adhérer à celle du désir : le désir de se rapprocher du Maître du monde ; le désir de vouloir être une meilleure personne ; le désir de vouloir aimer : nousmêmes, notre conjoint, nos enfants... Si nous désirons D-ieu, nous faisons exactement ce qu'Il attend de nous ! Quel plaisir et réconfort de le savoir.
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Un mode d’emploi précieux Nous avons déjà expliqué les raisons pour lesquelles il est de la première importance de connaître quelques règles de base si l'on désire mener sa vie avec plus de précision. Nous abordons dans cet article les concepts de “réincarnation” de “réparations.” Cela pourra surprendre certains, mais le concept de réincarnation existe bel et bien dans le judaïsme et il n'est pas particulièrement nouveau. Ainsi, la plupart d'entre nous sommes des réincarnations de personnes qui ont vécu avant nous, quelques fois peu de temps avant notre naissance, d'autres fois il y a très longtemps. Lorsqu'un être humain est envoyé sur terre, il l'est dans le but de réparer ce qu'une personne n'a pas pu faire avant lui. Par exemple : le Saint Yossef Karo, l'auteur du Choul'han 'Aroukh, a dû être renvoyé sur terre car à son décès, il n'était pas entièrement parfait. Lorsqu'il était âgé de huit jours, on n'avait pas pu le circoncire à cause son état physique très faible. Dans la mesure où la circoncision doit se faire lorsque le nouveau-né a exactement huit jours, cela fut considéré comme un amoindrissement des mérites qu'il avait accumulés durant toute sa vie. Nous ferions bien de ne pas prendre cet exemple pour l'appliquer à notre personne. Nos fautes sont tellement nombreuses, qu'il y a bien longtemps que D-ieu ne considère plus une circoncision faite après huit jours comme un amoindrissement quelconque ! Toujours est-il que pour Yossef Karo, cela représentait un problème majeur. Son entrée au Paradis était remise en question ! La solution fut trouvée : il fallait que ce grand Sage soit renvoyé sur terre afin qu'il soit circoncis à exactement huit jours. C'est ce qui arriva. Dans une famille juive, un nouveau-né fut accueilli, circoncis à exactement huit jours et... mourut le même jour. Sa mission ayant été accomplie, il n'avait aucune raison de continuer à vivre. 89
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Cette histoire démontre que la personne qui ignore l'existence de “réparations” à effectuer en fonction d'une vie précédente, peut avoir énormément de difficultés à expliquer les évènements de la vie de tous les jours. Il en va ainsi pour nous-mêmes. Certes, nous ne savons pas avec exactitude quelle est la nature des réparations que nous devons effectuer, mais nous pouvons prêter attention à ce que nous aimons faire et à ce que nous n'aimons pas faire ; à ce que nous faisons bien et à ce que nous faisons sans rencontrer de véritable succès. Si nous éprouvons du plaisir à faire telle ou telle chose ou si nous réalisons que nous sommes plus doués dans un domaine plutôt que dans un autre, cela est peut-être une indication des réparations que nous devons effectuer. Dans la mesure où nous n'en sommes pas certains, nous ne devons jamais délaisser ce que nous n'aimons pas faire ou ce qui nous est difficile de faire. Plutôt, nous devons nous appliquer à faire tout cela avec attention. Pour les choses que nous aimons faire ou pour lesquelles nous sommes doués, nous devons multiplier nos efforts, mettre tout notre cœur et nous appliquer du mieux que nous pouvons. C'est principalement dans ces choses que nous éprouverons le plus de joie. Savoir tout cela est utile. Rien ne sert de se morfondre à propos des choses qui nous sont difficiles. Sans doute, elles n'entrent pas dans les réparations que nous devons faire de notre vivant !
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Ne plus exister… ou presque Selon Rabbi Nathan de Breslev (Liqouté Halakhoth, Hilkhoth Beth HaKnesseth, Halakha 5), même si nous devons prendre part aux activités quotidiennes (notamment, la poursuite d'une source de revenus), l'essence de la vie juive se concentre autour de l'étude de la Tora. Étudier la Tora signifie s'annuler soi-même. Nous étudions la Tora afin de découvrir la Volonté divine, la façon dont nous devons nous comporter... Une personne qui étudie sans avoir ces objectifs en point de mire n'étudie pas telle qu'elle devrait le faire. Cela ne signifie pas qu'elle ne devrait pas étudier. Plutôt, elle doit prendre conscience que l'unique objectif de l'étude est l'annulation de la personne et qu'elle n'a pas encore atteint le niveau de vouloir réellement s'annuler. Le bitoul (annulation) de soi-même nous fait saisir les évènements de la vie à travers le prisme de la Volonté divine, pas du nôtre. Ainsi, peu nous importe si nous apprécions ce qu'on nous dit, ce qu'on nous fait. Tout doit être jugé selon ce que nous pensons que D-ieu désire : de nous-mêmes, des personnes qui nous entourent... Le bitoul signifie que la personne ne possède plus de “soi-même”. La conséquence du bitoul est de rendre obsolète les expressions : “j'aime” ; “je n'aime pas” ; “je veux” ; “je ne veux pas”... En fin de compte, peu importe ce que nous aimons, ce que nous désirons. Notre seule volonté est celle de remplir celle du Créateur. L'objectif semble-il hors d'atteinte et devoir s'adresser seulement à un nombre infiniment petit d'êtres humains ? Cela est exact et ne devrait pas nous étonner. Après tout, peut-on réellement penser que la perfection s'adresse aux masses ? Cependant, nous commettrions une erreur si nous pensions que nous ne pouvons pas progresser sur l'échelle des valeurs du bitoul, de l'annulation de soi-même.
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Le prochain test sera lorsqu'une personne nous dira quelque chose que nous réprouvons. Un mot mal placé, une attitude inappropriée, une insulte... Selon le cas, nous pouvons nous sentir simplement gêné ou carrément atteint dans notre personne. Dans ce type de situation, notre réaction révèlera notre niveau d'annulation. La personne qui est insultée, mais qui ne rétorque pas a atteint un niveau extrêmement élevé, même si elle bout en son for intérieur ! Celle qui ne répond pas et qui ne ressent rien appartient à la classe restreinte d'individus que nous mentionnions plus haut. Cela n'est pas donné à tout le monde. Peu importe notre niveau. Dans un premier temps, il faut éviter de riposter : physiquement bien sûr, mais également verbalement. Ensuite, il faudra se demander la raison pour laquelle nous nous sentons tellement touchés par l'insulteur. N'est-ce pas D-ieu Lui-même qui a décidé de nous mettre dans la situation de l'insulté ? On le constate, croire en D-ieu n'est pas seulement lorsqu'on prie. Ne pas se sentir atteint par les insultes ou autres attaques du même genre est une des formes les plus évidentes de respect que nous démontrons envers D-ieu. Nous Lui disons : “Je sais que c'est Toi qui a voulu cela, seulement dans le but de me tester ; je sais qu'en ce moment aussi Tu Te tiens auprès de moi ; il est hors de question que je l'oublie et que je commence à riposter à celui qui m'insulte.” Puissions-nous nous diriger vers la voie du bitoul (de l'annulation de soi-même) et persévérer dans nos efforts de nous rapprocher de D-ieu. Amen.
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S’enrichir… pour se noyer Si nous demandons à une personne si elle est prête à accepter une certaine somme d'argent en cadeau, nous ferions bien de ne pas nous attendre à une réponse négative de sa part. De fait, qui pourrait refuser quelques centaines d'euros supplémentaires ? N'a-t-on pas toujours une bonne raison pour dépenser un peu plus ? Nous faisons allusion à des dépenses justifiées et qui entrent dans le cours normal de la vie. Inutile de penser à une Ferrari, à un yacht ou à un autre achat de ce style. Nous faisons encore moins référence à quelque chose qui est nuisible ou interdit d'acheter. Ainsi, accepter une somme supplémentaire d'argent semble ne poser aucun problème. Il en va de même avec une augmentation de salaire. Il est déjà difficile de faire accepter par son patron un avantage quelconque supplémentaire, si celui-ci nous offre une augmentation de salaire sans que nous la demandions, qui pourrait la refuser ? L'adage pourrait ainsi se formuler : “Un peu plus est toujours un plus.” Pourtant, une augmentation de revenus n'est pas toujours à souhaiter ou à demander. Selon la Guémara Gitin 7a, une personne qui se sépare de quelques-uns de ses biens peut éviter en même temps de se retrouver en enfer après sa mort. L'exemple cité par la Guémara est assez simple à comprendre. Deux moutons décident de traverser une rivière ; un mouton a été récemment rasé, tandis que l'autre affiche fièrement sa belle toison. Les deux moutons s'élancent dans la rivière ; un parvient à traverser, tandis que l'autre coule au fond de la rivière. Celui qui avait été rasé récemment sort sans problème de l'eau et l'autre, alourdi par sa laine, n'est jamais réapparu. Cela est identique à l'argent que nous possédons. La personne dont l'objectif dans la vie consiste à accumuler l'argent est identique au mouton 93
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qui n'avait pas été tondu. De la même façon que le mouton n'est pas parvenu à traverser la rivière, cette personne aussi ne terminera sans doute pas sa vie sans recevoir une punition dans le monde futur. Cela signifie-t-il que la personne riche est maudite ? Loin de là. Plutôt, il suffit de ne pas se fixer comme objectif dans notre vie l'accumulation de biens ; aussi, il faut penser aux autres : donner aux pauvres et à ceux qui ont moins que nous... En délaissant quelques pièces, nous pouvons atteindre notre objectif : celui de vivre comme des êtres humains, des personnes qui prêtent attention à celles qui les entourent. En fin de compte, c'est en agissant de la sorte que nous révélons la volonté de D-ieu : celle de nous oublier un peu, encore un peu.
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Servir D-ieu
Des miracles Croire en D-ieu signifie croire aux miracles. Ceux-ci n'ont pas toujours l'aspect spectaculaire de l'infirme qui se lève soudainement de sa chaise roulante. En fait, selon le principe que D-ieu rend son intervention dans ce monde-ci la plus anodine possible, le miracle prend souvent la forme d'un envoyé dont la mission consiste à remplir la Volonté divine. Pour une personne malade, cet envoyé peut prendre la forme d'un médecin ; pour une personne en recherche d'emploi, l'envoyé revêt les habits d'un responsable d'entreprise ; pour un pauvre, l'envoyé peut être une personne qui se trouve au bon endroit et au bon moment pour donner de quoi manger à la personne qui en a besoin... Croire en D-ieu, c'est croire en Sa capacité à modifier le cours de la nature. Ainsi, celui ou celle qui prie pour trouver un moyen de subsistance, demande à D-ieu d'intervenir en sa faveur et de lui trouver un emploi qui, autrement, aurait été offert à une autre personne. Il s'agit d'un changement dans le cours naturel des choses. Peu importe ce que nous demandons dans nos prières. Nous devons être convaincus de la possibilité de leur faisabilité. Autrement, nous insultons notre Créateur et nous perdons notre temps. Une personne a besoin d'argent. Elle demande à D-ieu de lui trouver l'âme charitable qui lui fournira ce dont elle a besoin. Si cette personne n'est pas convaincue de l'intervention de D-ieu lorsqu'elle rencontre cette âme charitable, son émouna n'est pas totale. Si elle dit : “Le hasard a voulu que je rencontre...” ; “j'ai eu de la chance en rencontrant...” ; “cela n'a rien de miraculeux ! C'est simplement le hasard qui a voulu que rencontre l'âme charitable...” Toutes ces phrases sont les symptômes d'une émouna défaillante et cette personne ferait mieux de diriger ses remerciements vers Celui qui les mérite réellement. Le pouvoir de la prière est immense. Lorsque nous nous adressons à D-ieu, nous devons prendre conscience que nous parlons à une entité 95
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qui ne connaît ni limitations, ni impératifs. Rien ne peut se dresser sur Son chemin pour déjouer Sa volonté. Si nous ne sommes pas convaincus de cette vérité, nous sommes en situation de danger. Lorsque nous prions en terre d'Israël, nous ajoutons un avantage considérable à nos demandes. La Terre sainte correspond au concept de prière. Ainsi, prier en Terre sainte peut être comparé à chercher une information sur Internet avec l'aide d'un moteur de recherche. D'autre part, prier à l'extérieur de la terre d'Israël équivaut à chercher la même information en tapant au hasard des adresses de sites Internet : trouver ce que nous cherchons reste du domaine du possible, mais devient tellement plus difficile ! Nous devrions tous faire des efforts pour venir prier en Terre sainte. Même si nous n'habitons pas en Israël, nous pouvons y venir régulièrement... pour y prier. De plus, ceux et celles qui ne peuvent pas venir, peuvent pleurer leur désespoir de s'y rendre devant D-ieu. Si leurs pleurs sont sincères, D-ieu leur appliquera le principe bien connu : l'essentiel consiste à désirer. “Je constate que vous désirez réellement vous rendre en terre d'Israël, mais que vous en êtes empêchés. Par conséquent, J'agirais envers vous comme si vous étiez.” Inutile de préciser que dans ce cas, ne pas vouloir se rendre en Terre sainte n'équivaut pas à pleurer parce qu'on ne peut pas s'y rendre. En la matière, seul D-ieu connaît le fond de nos pensées et de notre désir.
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La fleur au fusil Il est écrit dans le Liqouté Moharan I 14:2 : “La gloire de D-ieu est révélée lorsque les personnes qui se situent à l'extérieur de la Sainteté s'en rapprochent. Ceci s'applique d'une façon identique aux convertis et aux personnes qui se sont repenties. De fait, ces personnes se situaient également à l'extérieur. Lorsqu'elles se rapprochent et se retrouvent à l'intérieur de la Sainteté, ceci est la Gloire de D-ieu.” Rabbi Na'hman nous apprend ainsi l'importance de penser à l'Autre dans notre Service divin. Certes, il ne faut ménager aucun effort pour nous rapprocher nous-mêmes de D-ieu ; de fait, cela soit représenter notre priorité. En la matière, nous avons l'obligation de vérifier les fondations du bâtiment avant de vouloir construire un étage supplémentaire. Cependant, si notre propre rapprochement est notre unique objectif, nous ne révèlerons qu'une fraction de la Gloire du Maître du monde. Celle-ci sera révélée d'une façon beaucoup plus grande si nous entraînons avec nous d'autres personnes. Une question se pose immédiatement : qui devons-nous entraîner avec nous et de quelle façon pouvons-nous les entraîner ? Afin de répondre à cette question, il nous faut connaître deux règles importantes dans le Service divin. La première : nous ne pouvons et devons forcer personne à se rapprocher de D-ieu. Ainsi, ce sont uniquement les personnes qui ont tendance à nous prêter une oreille attentive à qui nous pouvons essayer d'indiquer le chemin de la Sainteté. Idéalement, cela commence par notre conjointe, puis nos enfants. Le cas échéant, cela peut s'étendre à d'autres personnes de notre famille et de notre entourage... La deuxième : la méthode employée pour les rapprocher de D-ieu relève de la gentille persuasion et des conseils amicaux, plutôt que du coup de bâton ou des leçons de morale. À vouloir forcer le passage, on risque 97
Avancer vers D-ieu
de casser celui qui désire s'y engager et de commettre - que D-ieu nous préserve - des dégâts irréparables. Ceci étant dit, il ne faut pas oublier l'œuvre du mauvais penchant. Nous avons déjà indiqué que ses habits préférés sont ceux d'une mitswa ; en l'occurrence, en nous faisant œuvrer pour rapprocher une âme de son Créateur, le mauvais penchant pourrait bien essayer - que D-ieu nous préserve - de nous faire chuter. C'est pour cela que toute action de bonne volonté ne doit pas être faite d'une façon naïve : on ne part pas en guerre avec la fleur au fusil. La guerre dont il est question est celle que nous devons mener contre le mauvais penchant pour rapprocher une âme égarée. Croire que celui-ci nous laissera la tâche facile serait se tromper grandement. Les paramètres suivants doivent être établis avant de “partir en guerre et à la pêche” : dois-je aller dans un endroit où je risque de voir ou d'entendre ce qui est interdit de voir ou d'entendre ? Les personnes que je m'apprête à rencontrer cherchent-elles la vérité ? Si elles cherchent plutôt à se convaincre dans leurs erreurs, je perds mon temps et je leur fais perdre le leur. On ferait bien de demander conseil à une autorité compétente, chaque cas étant différent des autres. Lorsque la décision aura été prise d'aller sur le front, nous devons impérativement demander l'aide du Ciel pour ne pas chuter et ne pas commettre d'erreurs. À cette fin, une séance de prière personnelle avec D-ieu est le meilleur conseil. Puisse D-ieu nous faire rapprocher une multitude d'âmes, sans nous faire tomber dans les pièges du Satan. Amen.
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Prier… pour de bon De quelle façon pouvons-nous accorder la plus grande marque de reconnaissance envers le Maître du monde ? Grâce à la prière. S'il existe bel et bien quelque chose qui peut sembler entièrement futile, c'est de prier. Cependant, grâce à nos prières et à nos requêtes faites à Hachem, nous faisons preuve de l'immense respect dans lequel nous Le tenons. Plus particulièrement, c'est la prière appelée “Chémoné 'Esré” qui représente le pinacle de toutes les prières. Cette prière - que tout homme juif doit prononcer trois fois par jour - rassemble les points fondamentaux qui sont répartis dans les autres formes de prières. Certes, chaque prière nous permet de mettre l'accent sur le respect que nous éprouvons à l'égard de D-ieu. Cependant, celle du Chémoné 'Esré est unique en son genre car nous faisons référence à l'essence de la perfection et de la grandeur de D-ieu lorsque nous récitons les dix-huit (en hébreu : “chémoné 'esré ”) bénédictions de cette prière. En priant le Chémoné 'Esré, nous demandons à Hachem de nous procurer tout ce dont nous avons besoin dans ce monde. De la sorte, nous portons témoignage de la puissance extrême du Créateur : tout - absolument tout - provient de Lui. D-ieu dirige le monde et Il supervise les moindres détails propres à la vie de chaque individu. En son pouvoir, se trouve tout changement au cours normal de notre vie qu'Il pensera être adéquat. Le pouvoir de D-ieu est partagé avec celui de chaque personne. Qu'il est réconfortant de savoir qu'Hachem nous a confié le pouvoir de L'apaiser grâce à nos prières. Ainsi, dans les cas où notre raison nous porte à croire que D-ieu serait justifié d'être en colère à notre égard - que D-ieu nous protège - nous avons le pouvoir d'amoindrir et même d'annuler la Colère divine. En priant et en formulant des louanges, nous pouvons littéralement changer le cours normal des choses. Quelle puissance repose entre nos mains ! 99
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Prenons conscience que nous pouvons réellement modifier l'Attitude divine envers notre pauvre personne de l'aspect de jugement strict à la clémence absolue. Cela n'est pas une petite affaire. Annuler le pouvoir de D-ieu : pensons-nous vraiment pouvoir y arriver ? Le plus souvent, cette idée se situe très loin de nous. Pourtant, elle doit nous accompagner à chaque instant de notre vie et à chaque lieu où nous nous trouvons. Face à notre volonté, Hachem se plie. Soyons-en certains-es. C'est cela qui représente le plus grand et le plus absolu respect que nous pouvons avoir envers D-ieu : être convaincu qu'Il est à notre écoute, prêt à annuler Sa volonté pour faire place à la nôtre. À l'inverse, chaque fois que nous doutons de cette réalité, nous n'accordons pas à Son respect l'amplitude que nous devons. Même si nous louons Hachem et que nous Le prions et que de la sorte, nous accordons une certaine importance à Sa grandeur, nous n'atteignons qu'une faible mesure du respect que nous Lui devons si nous mettons en doute Son désir de nous écouter. Résumons-nous : D-ieu est le Dirigeant suprême de l'univers et rien n'est hors de Sa portée, ni de Son pouvoir. D'autre part, chaque personne possède la force de se faire écouter par Hachem, au point où celui-ci s'effacera entièrement pour exaucer la volonté d'un simple mortel. Croire cela avec une conviction parfaite représente l'émouna parfaite. Puissionsnous nous en rapprocher, chaque jour un peu plus. Amen !
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Un joueur de tennis juif (Cet article a été écrit le 31 juillet 2008, au lendemain d’un match de tennis de la Coupe Davis à Malmö en Suède entre un joueur suédois et israélien. Ce match a du être joué dans un stade vide et protégé par un millier de policiers contre les milliers de manifestants qui étaient venus protester contre la venue d’un joueur israélien.) Un joueur de tennis désirait se mesurer à un adversaire d'un autre pays. Les deux compères se mirent d'accord sur la date et le lieu de la rencontre. De nombreuses personnes désiraient assister à la rencontre. Les deux joueurs jouent tellement bien ! La situation se compliqua lorsqu'on apprit qu'un des joueurs était juif. Immédiatement, le nombre d'opposants grandit et on en vint à craindre pour la sécurité du joueur juif. Les groupes des droits de l'homme qui sont toujours très rapides à montrer du doigt les États qui ne respectent pas les droits des palestiniens restèrent silencieux. En fin de compte, de quoi s'agissait-il ? D'un joueur de tennis juif à qui on cherchait misère ? La belle affaire ! Il ne fait que payer l'attitude de ses compatriotes. Nous sommes ébahis devant un tel regain de vertu. Que les droits de l'homme soient présents à ce point dans l'esprit de milliers d'individus est splendide. Nous sommes fiers d'appartenir à la race humaine. Celle-ci se distingue définitivement de la race animale par l'usage qu'elle fait de son intelligence. Cependant… Nous sommes perplexes devant l'absence de telles manifestations lorsque les joueurs de nombreux pays africains participent en toute quiétude à des rencontres internationales. N'a-t-on pas entendu l'état lamentable des droits de l'homme dans le continent africain ? Nous sommes tristes de constater que les représentants des pays arabes ne sont pas tenus responsables de l'absence de liberté dans leurs pays : absence de liberté de religion, de liberté d'expression, de mouvements politiques… 101
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Il est vrai qu'aujourd'hui le monde n'est pas antisémite, mais anti-israélien. Nous serions prêts à accepter cette position si vivre en tant que juif ne devenait aussi dangereux. A-t-on déjà attaqué un français catholique pour une déclaration malvenue du pape ? L'idée est risible, mais appliquée dans toute sa rigueur envers les juifs. Allons, un peu de bonne volonté ! Le voile de pudeur que la Shoah avait jeté sur l'antisémitisme se lève avec la disparition physique de ses survivants. La période de chasse s'ouvre un peu plus chaque jour et c'est à se demander où nous allons. D'un homme d'église qui a récemment fait la une des journaux à un inculte européen, tous sont liés par un point commun : la haine des juifs. En plus, ceux-ci ont maintenant leur pays ! Quel toupet ! La seule réaction possible des juifs consiste à se tourner vers leur Père au Ciel et de Lui crier : “Viens à notre aide ! Le sionisme nous a leurrés ! Nos chars d'assaut ne servent à rien contre les animaux humains qui nous attaquent à bulldozer. Nos gouvernants sont tous coupables de vantardise et de mensonges répétés ; ils ne pensent qu'à leur carrière ! Nous Te supplions : viens dès aujourd'hui à notre aide ! Notre vie dépend de Toi ! Pour les personnes qui ne sont pas convaincus, nous leur suggérons de suivre de près l'actualité ; elles ne devraient pas être déçues !
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Une petite pièce pour une grande claque La lumière du soleil brille d'une façon continue, matin ou soir, jour… ou nuit. Lorsque l'obscurité nous entoure, c'est uniquement la terre qui obstrue la lumière du soleil. C'est la terre qui empêche la lumière de se répandre à pleine force le matin ou le soir et qui la bloque entièrement la nuit. Cela est également vrai pour le Tsadiq. De lui-même, il brille toujours. L'obstacle qui empêche de recevoir sa lumière s'explique toujours par la nature du receveur. Dans ce cas aussi, sa lumière est bloquée à cause de la terre, à cause du fait que nous pensons qu'à la terre : ses plaisirs, son matérialisme… La lumière de la Tora - représentée par le Tsadiq - est donc bloquée par ce monde. C'est lui qui nous empêche de recevoir la Lumière divine à sa juste mesure. Même si le monde ne représente rien par rapport à la Tora, il nous empêche de recevoir la Tora qui est des milliers de fois plus grande, importante. Cependant, ceci semble difficile à expliquer : de quelle façon une petite chose tel que le monde peut-elle bloquer une chose immense, plusieurs milliers de fois sa taille ? La réponse est facile à comprendre si nous utilisons un exemple : une petite pièce d'argent tenue devant nos yeux nous empêche de voir une montagne. Même si la montagne est des milliers de fois plus grande que la pièce d'argent, parce que celle-ci se tient devant nos yeux, elle bloque notre vue au point où il nous devient impossible de voir quelque chose des milliers de fois plus grand. La même chose se produit lorsqu'une personne est submergée par les futilités de ce monde : il lui semble qu'il n'existe rien d'autre et rien de meilleur que ce monde. Pourtant, ce monde est petit et insignifiant. Mais lorsqu'on le met devant nos yeux, il nous empêche de voir la grande et merveilleuse lumière de la Tora. (Inspiré du Liqouté Moharan de Rabbi Na'hman de Breslev, I, 133) 103
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Une histoire de casseroles Il est souvent tentant de croire que D-ieu désire de nous des actions exceptionnelles. Un certain Sage marchait sur l'eau ; un autre faisait apparaître des objets aux endroits où il désirait… Lorsque nous regardons nos actions et que nous constatons la simple difficulté que nous avons à nous lever le matin, notre volonté de mener une vie exemplaire fond rapidement et ce sont à des sottises que nous commençons à penser. Ce processus se répète à intervalles réguliers dans notre vie. C'est l'orateur puissant et convaincant d'une conférence qui nous inspire à sortir de notre sommeil spirituel, jusqu'au moment où notre découvert bancaire mine nos efforts sincères. C'est la pensée d'un nouveau départ dans notre vie - dans laquelle nous ferions réellement tout ce qui se trouve en notre pouvoir pour vivre d'une façon saine et morale - qui se trouve opposée aux difficultés naturelles de l'éducation de nos enfants et du casse-tête automatique que cela représente. Les exemples peuvent être cités sans fin, chaque personne ayant sa liste personnelle d'occasions manquées et de pensées avortées. Il est bien de savoir que ceci est la tactique du mauvais penchant : nous faire miroiter l'exemple de personnages qui se situent hors de notre portée, avant de nous mettre en face de notre petitesse et de nous démoraliser au constat de la différence entre les deux. Pourtant, D-ieu ne désire qu'une chose de nous : ce que nous pouvons faire. Rien de plus, mais rien de moins. Au décès d'une personne, le Tribunal céleste ne lui demande pas pour quelle raison elle ne fut pas de son vivant à l'image du Sage de sa génération. Si cela était le cas, la réponse serait simple : elle n'était pas ce sage ! On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir mené la vie d'une tierce personne ! Plutôt, on lui demandera si elle a été la personne que le Maître du monde désirait qu'elle soit. Tout ce que le Ciel attendait qu'elle fasse de son vivant, elle aurait pu le faire si elle l'avait voulu. 104
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Un des aspects importants de la vie d'une personne juive est la façon dont elle se conduit chez elle. Comme le dit le dicton : il est plus facile de faire croire à la foule que nous sommes un grand Sage qu'à sa femme. La raison est qu'une femme sait réellement qui est son mari. De la part de l'homme, ceci représente un défi à relever chaque jour : être à la hauteur des attentes de sa femme. Un endroit stratégique au sein de nos maisons est la cuisine. C'est dans cet endroit que la différence entre la vie menée par un juif et celle menée par un non juif se révèle… ou pas. Le jour du Jugement final, il sera inutile de dire que nous ne savions pas, que nous ne pouvions pas. Les livres abondent qui traitent des lois de kacheroute. Oserons-nous prétendre que nous ne savions pas lire. Ce qui suit est un exemple de questions que le Tribunal céleste pourrait poser à une personne simple. Les réponses ne sont pas très difficiles à trouver, pour peu que nous ayons déjà étudié le sujet. 1) Vous avez chauffé du lait dans une casserole et l'avez versé dans une casserole propre qui venait d'être utilisée pour faire cuire de la viande. Pouvez-vous boire le lait ? 2) Vous avez chauffé de l'eau dans une casserole propre qui venait d'être utilisée pour faire cuire de la viande et l'avez versée dans une tasse propre qui venait d'être utilisée pour boire du lait chaud. Pouvez-vous boire l'eau ? Servir D-ieu, c'est aussi plonger notre nez dans les livres. Bon courage
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Penser à la vie Celui qui désire parvenir à mener à terme la tâche qu'il a entreprise doit rester concentré sur ce qu'il fait. Rien ne doit perturber son attention et aucune interférence extérieure ne doit attirer son attention. Plus la tâche à réaliser est difficile, plus elle exige une grande attention. Balayer son jardin permet éventuellement de rester moyennement concentré sur son travail. À l'opposé, on attend d'un chirurgien qu'il ne pense pas à ce qu'il mangera le soir pendant qu'il opère un malade ! Y a-t-il quelque chose de plus sérieux que la vie ? Existe-t-il une activité plus importante que de bien mener à terme le nombre d'années que nous passons sur terre ? Partant, nous devrions réfléchir en utilisant le maximum de notre capacité intellectuelle sur la façon de mener notre barque à bon port. Pourtant, qu'en est-il ? Nous passons beaucoup de temps à penser à des futilités, à des choses temporelles et aux différents moyens d'assouvir nos désirs : alimentaires, vestimentaires, sensuels… En d'autres termes, nous oublions le principal, pour penser au secondaire. La conséquence de cet oubli est de laisser la porte ouverte à toutes les confusions, les doutes et autres désagréments de la vie. Cependant, si nous ne perdions pas de vue que notre vie en vaut la peine, nous resterions concentrés sur l'objectif à atteindre. Cela nous permettrait d'ignorer les différentes “interruptions” et confusions qui se dressent dans notre rapprochement quotidien de D-ieu. En étant concentré, rien ne peut nous perturber. Plutôt, nous faisons ce que nous devons faire dans notre service de D-ieu. Cette concentration - qui est une preuve d'émouna (de foi) - nous fait rejeter d'un revers de main les obstacles qui ne manquent pas de se dresser : dans nos prières, dans notre étude…
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Si nous restons concentrés, nous nous tenons également éloignés de l'énervement, du stress et de la tristesse. Nous prenons les choses au rythme où elles arrivent, sans nous soucier du pourquoi et du comment. Ce que nous venons de décrire est un aspect important de notre rapport avec le Divin. Heureuse est la personne qui ne l'oublie pas.
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Bouffer du juif Nous vivons dans un monde binaire. À chaque instant de notre vie, nous nous rapprochons de D-ieu ou nous nous en éloignons. À chaque minute, nous faisons ne que nous devons faire ou le contraire. Avancer ou reculer, voilà à quoi se résume notre vie. Dans certaines situations, le choix est évident, même s'il peut s'avérer difficile à choisir. Cependant, le plus souvent, savoir ce que nous devons faire n'est pas évident et nous devons constamment demander l'aide de D-ieu pour nous aider à faire les bons choix. Cette difficulté provient du fait que tout ce qui existe du côté de la Sainteté (qui nous rapproche de D-ieu) possède son équivalent du côté des forces du mal (qui nous éloignent de D-ieu). Cette situation s'applique à tous les concepts, même si nous pouvons parfois considérer que certains sont toujours positifs et d'autres toujours négatifs. Cela n'est pas exact : chaque idée peut avoir des conséquences positives ou négatives, dépendamment de l'usage que nous en faisons. Citons deux exemples. Les actes de bonté sont souvent considérés comme une qualité suprême. Certes, être serviable est souhaitable. Cependant, que dire d'une personne qui ne saurait pas mettre une limite à sa gentillesse et serait toujours à aider les autres aux dépends de sa femme et de ses enfants. Une telle personne serait la victime du concept de “bonté” issu des forces du mal. Ne rions pas ! Cela arriva à une dame qui était réputée pour être serviable. Un beau jour, cette dame se brisa une jambe et resta alitée pendant plusieurs semaines. Son mari lui dit : “Il a fallut cette chute pour que je puisse avoir le plaisir de partager autant de temps avec toi.” D'autre part, pensons à l'avarice. Ne pas donner aux pauvres, aux justes causes… n'est pas un trait positif de caractère. Pourtant, la personne qui chérie au plus au point l'argent que le Ciel lui a alloué et qui fait attention 108
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à utiliser le moindre centime de la façon la plus efficiente est hautement louable. Refuser de dépenser peut s'avérer quelques fois un signe de respect envers le Créateur. L'expression “bouffer du juif” n'a pas été très souvent utilisée par les amis des juifs. Cependant, il nous revient de sortir cette expression du côté des forces du mal et de l'élever du côté de la Sainteté. Nous pouvons faire cela en ayant envie de “bouffer du juif” chaque instant de notre vie. Prier à la façon des juifs (trois fois par jour et de préférence dans une synagogue) ; manger juif (kacher) ; s'habiller juif (à la façon des orthodoxes ou des 'hassidiques) ; parler juif (ne prononcer aucune médisance, parler Tora…) ; etc. Sans doute, le plus difficile est de “penser juif”. “Penser juif” signifie vivre notre état de personne juive dans le plus profond recoin de notre for intérieur : notre cœur. Vivre en tant que personne juive, c'est vivre selon les lois juives (halakhoth), c'est vouloir se rapprocher de D-ieu, le plus souvent et le plus longtemps. C'est également rejeter tout ce que le monde peut offrir de futile et de temporel. En d'autres termes, “bouffer du juif” c'est faire de D-ieu notre point unique d'intérêt dans ce monde. Unique et non principal ; unique et non secondaire ; unique et non potentiel. Tout un défi !
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Une baronne anglaise peu commune Extrait d'un discours tenu à Londres à la Chambre des Lords par la Baronne Deech, à propos de Gaza (1er mars 2009) Personne ne peut accuser cette Chambre de ne pas se focaliser sur la situation affligeante à Gaza. Ces 12 mois écoulés, il y a eu 161 questions et rapports à propos d'Israël, de Gaza et des Palestiniens, contre 33 à propos du Sri Lanka et 24 à propos du Tibet. Je mentionne particulièrement le Sri Lanka parce que les nobles Lords sont au courant de ce qu’il y a eu récemment une protestation qui a fait salle comble au Parlement à propos des attaques terribles contre les Tamils, du siège des hôpitaux, du massacre de 70.000 personnes et de l’emprisonnement et la déportation d’un nombre encore plus grand de gens. Ceci a entraîné peu de stigmatisation du Sri Lanka et ne lui a pas valu d’appels à effacement de la carte ni à des représailles brutales. (…) Le Hamas s'est engagé à mettre en place un État islamique dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et en Israël, en tant que partie d’un empire islamique plus vaste. 20% de la population d’Israël est arabe, mais pas un juif ne sera autorisé à vivre dans cet État islamique. Il est facile d’imaginer le sort qui attend les millions d'israéliens, si cela devait arriver. En tout cas, la réaction d'Israël a été aussi retenue qu’il était possible. Nous devrions rappeler les précautions minutieuses prises par l'armée israélienne pour éviter, dans la mesure du possible, de nuire aux civils, en gardant présente à l’esprit l'utilisation faite par ses ennemis, des mosquées, des écoles et des hôpitaux, ainsi qu’il en a été question aujourd'hui. (…) Nous ne savons toujours pas ce qu’il est advenu des millions qu'Arafat a détournés et dont il a emporté le secret dans la tombe. Nous notons la non-assistance à leurs frères, de la part d'autres pays arabes. 110
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Les revenus pétroliers des Etats du Golfe en 2008 ont été de 562 milliards de dollars ; et les 260 milliards de revenu pétrolier quotidien de l’Arabie Saoudite feraient merveille pour la Cisjordanie et Gaza, mais rien de tel n’est en vue. (…)
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Soupirer à en mourir Soupirons-nous souvent ? Soupirer profondément en regrettant ce que nous avons fait, dit ou pensé fait-il partie de notre vie ? Soupirer est précieux car au moment précis où sort de notre bouche un souffle de regret, nous tuons le mal que nous avons fait, dit ou pensé. Cela paraît simpliste ? Pourtant… Le souffle du regret est l'équivalent de la rougeur qui transforme notre visage en tomate humaine… lorsque personne ne nous voit. Rougir lorsqu'on est pris la main dans le sac n'est pas très méritoire. Il en va autrement de la personne qui rougit en étant seule lorsqu'elle réalise la gravité de son action. Celle qui parvient à rougir de sa propre honte atteint un niveau spirituel extrêmement élevé. Imaginons la scène : une personne - au beau milieu de la nuit - se lève et réfléchit à ce qu'elle a fait, dit ou pensé au cours du jour précédent. Soudainement, un geste, une parole ou une pensée malencontreuse refait surface à sa mémoire et elle en éprouve une gêne immense. Un soupir sort de sa bouche, une larme peut même couler au coin de son œil. En quelques secondes, cette personne a transformé sa faute en mérite. Ce soupir, cette larme éventuelle, sont tout ce qu'attend D-ieu de nous. S'il ne faut certainement pas fauter pour soupirer ensuite, il ne faut pas pour autant croire que D-ieu se désespère de nos erreurs et autres détours plus ou moins fréquents. En fin de compte, n'est-ce pas D-ieu Lui-même qui nous a créés-es avec notre mauvais penchant ? Ainsi, l'essentiel de notre travail consiste à s'opposer à ce dernier et à regretter au plus haut point les nombreuses occasions où il a été plus fort que nous. Voici ce que nous devons crier à D-ieu : “Maître du monde, je Te désirais tellement ! Comment ai-je fait pour chuter, pour me tromper ? Quelle force possède ce mauvais penchant pour m'avoir attrapé-e si bêtement ! Je Te promets que je ne désire plus tomber. Viens à mon aide ! Sans Toi, 112
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que puis-je faire ? Ne suis-je pas un vers de terre devant la force extrême du Satan ? Ne m'abandonne pas, je T'en supplie !” Si cette prière fait suite - ou précède - un soupir véritable, nous pouvons avoir la satisfaction d’avoir remplit à la perfection le rôle que nous a confié D-ieu. Sans faute, le soupir n'existe pas. Sans soupir, il devient impossible de se rapprocher de D-ieu. Faites vous-mêmes l'équation : sans faute, il est impossible de se rapprocher de D-ieu. Ceci est une des contradictions que l'entendement humain ne peut saisir, ni comprendre. C'est cela aussi l'émouna : croire avec certitude que nous pouvons transformer nos fautes en mérite. Gardons-nous cependant de soupirer pour le décor : D-ieu connaît le fond de nos pensées. Il n'est pas honteux de se plaindre gentiment au Créateur de notre manque de sensibilité et d'exprimer notre volonté de parvenir un jour ou l'autre à sentir au fond de nous cette gêne. Cela aussi fait partie de notre vie. Nos imperfections nous ont été accordées par D-ieu, ne l'oublions pas ! En naissant, chaque personne obtient une garantie à vie : celle d'un service de dépannage immédiat - 24 heures sur 24 et sept jours sur sept - à la condition de saisir le téléphone spirituel que représente le soupir du regret. Le service est impeccable, éternel et gratuit. En quelques secondes, il efface les fautes et les transforme en mérite. Nous aurions tort de ne pas y faire appel !
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S’arracher du matériel Notre attachement au matériel est une question de degrés et de variations. Entre les deux extrêmes, le nombre de différences est illimité. D'un côté, la personne qui est entièrement soumise au matériel est celle qui ne parvient pas à prendre le recul nécessaire dans les situations habituelles de la vie et qui concernent le plus souvent : la nourriture, l'achat de vêtements, son choix de voiture… Nous éviterons de parler d'autres domaines par respect de nos lecteurs, mais nous savons tous ce qu'un homme peut penser à la vue d'un corps de femme habillé légèrement. Les personnes qui sont dépendantes de leurs désirs et passions sont les véritables esclaves de leurs corps. Ces personnes peuvent paraître honorables de l'extérieur, mais elles sont des animaux à deux pattes. Placées devant une assiette, une vitrine ou une femme, elles ne parviennent que difficilement à se contrôler, lorsqu'elles y arrivent. À l'autre extrême, se trouvent les personnes qui ne dérivent aucun - strictement aucun - plaisir physiques de ce monde. La vue d'une portion de gâteau garni de chantilly (ou d'un splendide plateau de fromages) ne les atteint pas, un peu à la façon d'un américain moyen mis devant un morceau de Roquefort ! Lorsqu'elles doivent acheter des vêtements, ces personnes agissent d'une façon bizarre : elles achètent un vêtement fonctionnel, sans se soucier de la marque, de la mode et d'autres considérations de ce type. Mises en contact avec des personnes du sexe opposé, ces hommes exceptionnels ne pensent qu'à une seule chose : dire ce qui doit être dit, sans plus. Peu importe la taille, forme ou les habits que porte la femme à qui ils s'adressent : parler à un mur leur ferait le même effet. La plupart d'entre nous sommes entre ces deux extrêmes. Il n'y a pas de quoi s'étonner. En fin de compte, nous essayons du mieux que nous pouvons de ne pas être des animaux, mais nous ne sommes pas pour autant des saints. Loin de là ! 114
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Il faut cependant relever qu'un certain nombre de personnes pensent qu'aussi longtemps qu'elles n'agissent pas comme des animaux, il n'y a rien de mal à aimer tel plat de viande à un autre de poisson, telle forme de pantalon à une autre, les blondes plutôt que les brunes… Cela est inexact et il est important de le dire. Si nous ne sommes pas des anges, il serait regrettable de ne pas vouloir pointer vers cette direction. Ainsi, idéalement, nous ne devrions retirer aucun plaisir physique de ce monde. À l'heure du repas, peu importe ce qu'on nous sert : un plat salé ou sucré, du bœuf ou du poisson… tout cela devrait avoir sur nous le même effet. Nous devrions en profiter pour remercier le Maître du monde pour nous offrir de quoi manger et apprécier notre privilège de pouvoir nous remplir la panse lorsqu'elle est vide. L'achat des vêtements est un défi à relever. Achetons-nous un vêtement parce que nous avons vraiment besoin ? Certes, la vingtième paire de chaussures ne ressemblera à aucune que nous possédons déjà. Pourtant, ne pourrirons-nous pas nous en passer ? Il existe une expérience riche d'enseignement à mener d'une façon régulière. Prenons deux situations très différentes : selon la première, nous imaginerons que l’évier de notre cuisine est bouché et qu'il faille rendre visite à un plombier pour lui demander de venir nous dépanner. Dans la seconde situation, nous devons aller faire les vitrines afin d'acheter une tenue d'été. Dans les deux cas, notre disposition d'esprit est-elle la même ? Pour quelle raison devrions-nous éprouver plus de plaisir à aller acheter des vêtements que d'aller chercher un plombier ? Pour finir, un peu de courage. Même si notre plaisir est plus grand en enfilant notre plus récent costume, nous ne devons pas oublier qu'il nous faut relativiser un peu plus chaque jour ce plaisir afin de l'amener idéalement à ce qu'il doit être : inexistant. Tout un défi !
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La maladie réparatrice Si D-ieu est bon, pour quelle raison nous rend-Il malade ? En fin de compte, un D-ieu miséricordieux ne devrait-Il pas avoir pitié de Ses créatures et les maintenir toujours en bonne santé ? A-t-on déjà entendu parler d'une mère rendre malade son enfant pour son bien ? L'interrogation est pertinente et le plus souvent, nous ne savons pas quoi y répondre. Pourtant, un peu de réflexion permet de comprendre que cette comparaison n’est pas bonne et que le problème ainsi présenté relève un défaut de logique. Il existe un nombre infini de différences entre le monde physique et le monde spirituel. Même si notre relation avec D-ieu est présentée à maintes reprises dans la Tora comme celle qui existe entre un père et son fils, nous aurions tort de prendre cet exemple à la lettre et de croire que les deux situations sont en tous points semblables. Les deux différences fondamentales qui existent entre ces deux situations s'expliquent, d'une part, par la nature parfaite de D-ieu - ce qu'un père ne possède pas - et d'autre part, par notre obligation de nous effacer entièrement devant la Volonté divine, ce que ne doit pas faire forcément un enfant devant son père. Sachant que D-ieu est parfait, selon un concept que l'entendement humain ne peut pas saisir complètement, nous devons être convaincus-es que tout ce qui vient de Lui est bon. Nous pouvons comprendre cela quelques fois, même si le plus souvent nous devons nous servir de notre émouna pour en être persuadés-es. D'autre part, sachant que nous devons nous effacer au plus haut point devant l'Autorité divine, nous ne pouvons pas prétendre jouer à jeu égal et jeter au Ciel notre désaccord. Ainsi, nous avons intérêt à transformer notre incompréhension en une volonté de croire avec une émouna totale que tout ce qui vient du Ciel est bon, même et surtout lorsque nous n'en comprenons pas la raison ni la nature. 116
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Avec ces quelques données, nous pouvons tenter d'expliquer l'existence des maladies dans ce monde. En bonne santé, nous commettons souvent l'erreur de croire que l'aide du Ciel n'est pas indispensable dans notre vie. Désirons-nous marcher ? Il suffit de se lever et de bouger les pieds. Désirons-nous parler ? Il suffit d'ouvrir la bouche et d'en faire sortir des sons. Désirons-nous quelque chose ? Il suffit d'avancer la main et de s'en saisir. Etc. Toutes ces situations nous poussent à croire que nous pouvons obtenir ce que nous voulons dans notre vie. Ceci est la situation exactement contraire au bitoul (annulation) dont nous faisions référence ci-dessus. D'autre part, lorsque se lever pour aller chercher un verre d'eau relève du miracle ; lorsque lever la main est au-dessus de nos forces ; lorsque notre faiblesse physique nous empêche de prononcer le moindre mot, il ne nous reste plus qu'à nous tourner vers D-ieu afin de Lui demander Son aide, Sa miséricorde. Ceci est la situation exacte du bitoul dont nous faisions référence ci-dessus. Certes, nous ne devons pas prier pour être malades ! Savons-nous si nous aurons toujours l'intelligence d'oublier notre fierté et de faire appel au Maître du monde ? Pourtant, lorsque la maladie est présente - que D-ieu nous préserve - il ne faut pas manquer l'opportunité unique que nous envoie le Ciel pour admettre notre impuissance totale et demander l'Intervention divine pour tous nos besoins : un verre d'eau, lever une main, faire quelques pas… Maître du monde, garde-moi en bonne santé le plus longtemps possible. Cependant, si Tu décides de m'affaiblir physiquement, ouvre également mes yeux pour que je ne m'entête pas et que je fasse appel à Toi.
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La France est un beau pays La France est un beau pays. N'est-ce pas le pays des droits de l'homme ? Nos dirigeants politiques ne nous le répètent-ils pas à longueur d'année : en France, chaque personne peu vivre comme elle l'entend, aussi longtemps qu'elle respecte les autres nous dit-on. Le français moyen peut en témoigner : les rues des villes baignent dans une ambiance de calme profond et de respect mutuel. Se promener dans les centres villes est une activité réjouissante pour toute la famille, surtout pour les plus petits que nous pouvons laisser gambader sans aucune crainte. Enfin, chaque femme sait qu'elle peut sortir seule - de préférence après le coucher du soleil - et qu'elle sera ravie de constater le regard admiratif de passants devant son collier en or et ses bagues serties de pierres précieuses. Les juifs ont des raisons supplémentaires de se réjouir. Dès l'instant où ils peuvent être identifiés comme tel - par exemple grâce à une kippa placée nonchalamment sur le crâne - ils savent que les français se pousseront du coude pour venir à leur aide et que les mots de réconfort ne cesseront pas de pleuvoir. Particulièrement recommandé, est le chemin entre son domicile et la synagogue le vendredi soir ou le samedi matin. Vêtu de ses plus beaux habits de Chabath, chaque juif sait l'expérience inoubliable que cela représente : les bénédictions lancées de la bouche des français resteront longtemps dans la mémoire de chaque juif. D'autres individus sont moins chanceux. Ils vivent dans un pays où pour être acceptés, il faut paraître en tous points communs aux autres. En jeans, en mini-jupe ou la casquette à l'envers : “Il n'y a pas de racisme chez nous !” crient-ils. Souvent, les plus convaincus sont les juifs qui ont oublié qu'ils le sont. Cependant, les juifs véritables, ceux qui vivent, s'habillent et pensent selon la Volonté divine partagent une autre vie. “Vite, cache ta kippa !” ; 118
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“Es-tu fou ? Rentre tes tsitsith !” ; “Ne penses-tu pas être provocateur avec ton chapeau noir ?” Etc. Ces phrases d'un autre âge sont prononcées tous les jours et sont le prix de notre exil. La France des droits de l'homme n'existe pas pour les juifs. Sortir dans la rue en s'affichant comme juif est dangereux et certainement pas conseillé. D'un côté, il n'est pas dans la nature juive de provoquer nos hôtes ; d'un autre côté, ceux-ci portent la faute de ne pas nous laisser vivre à notre guise. Savoir quels sont les plus virulents contre nous - les français de souche ou les musulmans - n'est pas un débat passionnant. Tous se tiendraient la main pour nous envoyer de nouveau dans les convois. Les musulmans possèdent au moins la franchise de nous le dire ouvertement. Il est écrit dans nos textes de lois qu'il est bien de se rendre le matin à la synagogue avec les tefilines sur la tête et enveloppé de son talith. Quel est le dernier jour où nous avons pu faire cela ? Vivre en exil, c'est aussi ne pas se rendre compte que nous y sommes.
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Manger le jour de Chabath Manger le jour du Chabath entre dans une catégorie spécifique et entièrement différente des repas que nous consommons les jours de la semaine. Chaque jour, nous prenons nos repas en fonction de deux critères : notre faim et notre gourmandise. Si nous avons faim, il est naturel que nous pensions à nous mettre à table. De même, si nous savons que nous ne pourrons pas manger pendant les heures qui suivent (examen médical, voyage…), nous pouvons remplir à loisir notre estomac plus qu'à l'accoutumée en prévision de ces heures difficiles à passer. Également, la vue d''un aliment qui nous tente nous porte à vouloir le consommer, peu importe si nous avons faim ou pas. Le désir de manger est un des attributs les plus difficiles à combattre. La gourmandise n'est pas seulement un vilain défaut, elle nous sépare du Divin, un peu à l'image d'une vache qui broute et qui ne se soucie que de son ventre. Pauvre de nous ! Dans ce cas, comment faisons-nous pour ne pas sombrer de détresse les jours de semaine, où notre panse est maintes fois plus importante que notre tête ? En nous disant que nous mangeons kacher, que nous bénissons le Maître du monde avant et après manger… Ceci est une grande source de réconfort et il ne faut certainement pas se priver d'en faire usage. Certains ont même l'habitude de louer l'Éternel en poussant quelques vers bien chantés extraits des Psaumes ou de leur cœur. Heureux sont-ils ! Cependant, le Chabath, l'affaire est différente. La Sainteté inhérente du septième jour de la semaine ne saurait se contenter d'une vache en habit du samedi ! Nous devons nous efforcer de mieux faire, même si cela n'est pas facile.
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Tout d'abord, il faut savoir que manger le Chabath ne doit servir que ce jour saint… et pas nous. Ainsi, si nous devons augmenter la qualité et la diversité de la nourriture qui est mise sur la table, cela n'est certainement pas pour manger plus, mais pour honorer le jour le plus saint de la semaine, en mangeant différents mets de qualité. À nous de picorer au lieu de nous goinfrer. Ensuite, nous devons avoir à l'esprit que le Chabath s'honore de différentes façons dont une est de manger différemment qu'en semaine. C'est pour cela qu'il est bon de ne pas se jeter sur les plats qui nous font envie… et de risquer de ne pas avoir d'appétit au repas suivant. Le Chabath, nous devons manger trois repas et il est bien de les aborder avec un appétit adéquat. Enfin, le Chabath, nous devons nous efforcer encore plus que les jours de semaine à manger dans une ambiance sereine, propice à la Sainteté. Les parents doivent choisir de ne pas éduquer leurs enfants à propos de leurs manières à table : laissons cela aux jours de semaine. Les discussions doivent nous rapprocher de D-ieu : les derniers résultats politiques ou sportifs n'y aident pas vraiment. Etc. Avec un peu d'effort et en demandant l'aide du Ciel, nous pouvons transformer notre table de Chabath en véritable autel. Alors, les chants se feront encore plus beaux et plus nombreux.
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Notre regard sur les autres Nos Écrits saints nous recommandent d'accorder le bénéfice du doute aux personnes qui nous entourent et le plus souvent de juger d'une façon favorable ce qui aurait pu être considéré comme négatif. Pourtant, la réalité semble toute autre. Les occasions sont nombreuses où nous avons tendance à trouver un aspect négatif dans l'attitude des autres personnes. Une parole mal comprise, un geste mal interprété et notre conclusion est faite : l'intention de l'individu n'était pas pure, un motif ultérieur et peu honorable cache certainement son apparence bon teint… En agissant de la sorte, nous commettons plusieurs erreurs et fautes. Tout d'abord, il est presque toujours inutile de vouloir nous faire une idée précise des faits et gestes de tout le monde. À quoi cela sert-il vraiment ? Le plus souvent à rien, si ce n'est de satisfaire notre curiosité. Également, nous ne connaissons pas toutes les circonstances dans lesquelles chaque évènement se déroule et il arrive souvent que ce qui semble suspect soit en fin de compte parfaitement dans l'ordre des choses. Les erreurs que nous commettons vont de pair avec plusieurs fautes. La plus importante est de transgresser le commandement de juger nos semblables d'une façon favorable. Cela est possible même dans les cas où ce qui a été fait n'est pas forcément positif. La raison en est que chaque personne possède un chemin spécifique pour servir D-ieu et ce qui est répréhensible pour un individu peut être honorable pour un autre. Chaque personne se situe à un niveau précis et unique. D-ieu Seul connaît ce niveau et peut conséquemment appliquer la Justice divine avec précision à l’encontre de chaque individu. Quant à nous, il peut nous arriver de penser que nous sommes à un niveau plus élevé que celui qui est réellement le nôtre. D'autre part, nous pouvons penser que nous sommes plus bas que ce qu'il en est vraiment. Dans tous les cas, 122
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c'est seulement le Créateur qui sait avec certitude la récompense ou la punition qui revient à chacun d'entre nous. C'est la raison pour laquelle nous devons juger favorablement les autres personnes. Hormis les cas où nous avons un intérêt particulier à être pointilleux - comme dans les cas où nous désirons établir une relation commerciale avec une tierce personne - nous devons penser que ce que nous avons vu ou entendu peut être interprété d'une façon positive. Cette attitude correspond au concept d'aimer son prochain. Rien ne sert de devoir aimer la personne qui nous tend un chèque important : le plus souvent, la tâche ne sera pas trop difficile ! Cependant, lorsque nous avons toutes les raisons de penser du mal d'une certaine personne, le Maître du monde nous ordonne de penser autrement. Les domaines ne manquent dans lesquels ce principe s'avère difficile à mettre en œuvre. Une dispute s'annonce entre deux individus ; si un est d'origine séfarade et que l'autre est achkénaze, une lumière rouge devrait s'éclairer immédiatement en notre esprit : ne jugeons pas la situation en fonction des origines des personnes. Un autre domaine délicat : la politique. Certains sont pour ce camp, tandis que d'autres sont pour un autre. Dans tous les cas, le plus important consiste à savoir si chaque camp possède l'appui d'autorités rabbiniques compétentes pour avancer leur opinion. Si cela est le cas, les deux camps ont raison : chacun la sienne. La halakha (loi juive) doit aussi être abordée avec délicatesse : un rabbin permet cela, tandis qu'un autre l'interdit… La liste d'exemples est longue et les trappes à chaque coin de rue et à chaque conversation. Il dépend de nous d'aimer réellement notre prochain et de trouver constamment, et surtout lorsque cela est difficile, un aspect positif à chaque créature de D-ieu. Si nous parvenons à cet exploit, nous aurons amené la construction du troisième et futur Temple de Jérusalem un peu plus proche de nous. Quel miracle !
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Des actes, de la pensée et de la tristesse Qui pourrait penser sérieusement qu'une simple pensée puisse avoir des conséquences plus graves qu'un véritable acte ? Encore plus étrange, serait de croire que la tristesse est plus sérieuse qu'une action concrète. Si nous mettons de l'avant les actions, c'est que nous accordons beaucoup d'importance au monde physique et à ce que nos yeux voient. D'autre part, ce qui se trouve dans notre esprit ou notre cœur ne semble pas concerner les autres et partant, avoir un poids significatif. Pourtant, notre vision est tronquée et les ramifications de notre myopie sont chargées de sens. Certes, un acte revêt une importance indéniable, principalement lorsqu'il implique une tierce personne. Ainsi, il est ridicule de faire croire à votre voisin que d'avoir cassé sa belle table de salon style Louis XV est un acte bénin ! De fait, aussi longtemps que vous ne paierez pas la valeur de sa table à votre voisin, le repentir sera impossible. C'est précisément pour cette raison qu'une pensée possède souvent des conséquences plus graves qu'un acte. Toute personne dotée de bon sens sait pertinemment qu'elle doit réparer ses fautes envers autrui. Cependant, lorsque nous pensons - que D-ieu nous préserve - à une certaine chose interdite, immorale… nous avons l'impression qu'en fin de compte, nous n'avons rien fait de si terrible. Ainsi, nous ne pensons pas toujours à nous repentir de cette mauvaise pensée et celle-ci risque de rester accrochée longtemps à notre “casier judiciaire spirituel.” La vision qui nous manque est celle du Divin. Nous accordons beaucoup d'importance à paraître propres et honorables aux yeux de nos contemporains, mais nous oublions d'avoir la même rigueur envers D-ieu. Le Créateur ne connaît-Il pas toutes nos pensées ? Un écart - même par la pensée - représente une faute envers le Maître du monde et nous devons tout faire pour nous en excuser. Au même titre que nous ne ménagerions pas nos efforts pour nous excuser auprès de notre voisin si nous 124
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lui avions cassé sa table, nous devons nous efforcer de réparer nos fautes envers D-ieu. La tristesse entre dans une logique similaire. En étant triste, une personne perd l'énergie nécessaire à fournir les efforts indispensables au rachat. “Je n'en vaut pas la peine”, dira-t-elle. Quelle erreur funeste ! Nous devons être capables de décerner la démarche sournoise du mauvais penchant : c'est lui qui désire nous voir affaiblis-es, tristes et sans espoir. C'est dans cette situation que nous considérons le repentir inaccessible et sans réel intérêt. On le voit, la tristesse sert à nous faire tomber dans les griffes des forces du mal. Celles-ci ne désirent qu'une seule chose : nous éloigner de D-ieu. En étant tristes, nous sommes amorphes et l'idée même d'efforts nous semble lointaine. Résumons-nous : faire un acte répréhensible est une chose grave, mais le plus souvent, nous pensons et pouvons réparer notre faute. D'autre part, il ne faut pas commettre l'erreur de croire que les pensées et la tristesse sont anodines. Au contraire, nous devons faire encore plus attention à nous détacher des mauvaises pensées et à les regretter sincèrement. Quant à la tristesse, nous devons la considérer comme un véritable poison et nous en éloigner immédiatement si nous la sentons nous attaquer.
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Trouver son guide spirituel Les personnes qui cherchent un guide spirituel se trouvent devant une question difficile à résoudre : “Quels critères dois-je prendre en considération pour trouver la personne qui m'aidera à me rapprocher de D-ieu ?” Nous pensons souvent que l'érudition est le critère principal qui doit diriger notre choix. Même s'il faut effectivement tenir compte du niveau général de connaissance de notre éventuel guide, nous avons tort de croire qu'il s'agisse de l'indice majeur. Dans le domaine laïc, l'érudition est non seulement le critère le plus important auquel on pense, mais le plus souvent, il s'agit même du seul. Expliquons-nous : Si je désire faire construire un mur de clôture à mon jardin, je désire certainement en confier la tâche à un maçon compétent. Ainsi, l'étendue du savoir nécessaire à une telle construction (l'érudition) est ce qui m'intéresse de connaître chez les éventuels candidats. Après avoir choisi le maçon idéal, peut m'importe de savoir ce qu'il fait de ses week-ends ou s'il est un mari exemplaire. Également, lorsque nous désirons suive une formation, nous désirons être formés-es par des enseignants à la hauteur de leur tâche. Il ne nous viendra sans doute pas à l'idée de nous renseigner sur la moralité de notre professeur-e. La seule chose que nous lui demandons, est d'être compétent-e dans sa matière. Dans le domaine spirituel, les choses ne se présentent pas de la même façon. La sagesse provenant de l'étude, il est évident que mon futur guide devra avoir une bonne connaissance des Écritures saintes. Cependant, si son voisin connaît plus de choses que lui, cela ne signifiera pas qu'il est plus sage pour autant. Ici réside la différence entre le laïc et le spirituel : dans le monde laïc, il n'est pas demandé à la personne de faire sienne son enseignement. 126
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Dans le monde spirituel, celle qui ne fait pas sien ce qu'elle apprend est dangereuse. Certaines personnes excellent à faire le grand écart : de beaux discours accompagnés de gestes et références bien venus font impression sur les auditeurs. Pourtant, en leur for intérieur, ces personnes sont pourries. Ce qu'elles cherchent est l'argent, le respect et autres futilités de ce monde. Combien de prières devons-nous prononcer pour nous tenir éloignés-es de ces maudits. Mon activité publique pousse certaines personnes à m'envoyer leurs questions à propos des problèmes liés à la vie conjugale, à l'éducation des enfants… Si certains prennent du plaisir à me lire, cela me ravi. Pourtant, savoir écrire ne m'a pas encore rendu suffisamment sage pour aider d'autres personnes à régler leurs problèmes gigantesques. Si ces personnes voyaient les miens, elles perdraient l'envie de me demander conseil ! Pour répondre à la question du début, la recherche d'un guide spirituel se fait avant tout avec l'aide de prières. Il faut demander au Maître du monde de nous ouvrir les yeux afin de trouver la personne qui saura nous aider, en toute vérité, sincérité et simplicité. Ensuite, il faut redoubler d'ardeur dans notre étude : plus de Tora signifie plus de sagesse et partant, de savoir nécessaire pour discerner celui qui nous guidera.
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La douleur dans le monde et nous Il serait bon d'avoir un appareil de mesure qui nous ferait connaître le degré de notre rapprochement ou de notre éloignement par rapport à D-ieu. Avec un tel instrument, nous en aurions fini avec les fausses prétendues, les vaines espérances. Chaque personne saurait où elle se trouve, qu'elle est sa place exacte et partant, saurait qui elle est vraiment. En fait, c'est sans doute pour cette raison que cet appareil de mesure n'a pas encore été inventé : il serait trop déprimant de voir notre réelle image en face de nous ! Même si une connaissance parfaite de notre niveau reste de l'illusoire, il existe plusieurs critères que nous pouvons utiliser afin d'avoir une idée plus ou moins précise de notre situation personnelle. Un de ces critères est notre façon de nous sentir concernés-es par la souffrance des autres. Bien sûr, nous ne parlons pas de notre réaction attristée en apprenant qu'un tremblement de terre à l'autre bout du monde a tué plusieurs milliers de personnes, que D-ieu nous préserve. Le plus souvent, nous n'avons pas encore fini de prononcer notre phrase que nous pensons déjà au prochain verre de vin que nous dégusterons. Plutôt, nous parlons de sentir au fond de nous-mêmes la véritable douleur vécue par une tierce personne. Une petite histoire nous permet de mieux comprendre ce dont il est question : Une femme dans sa cuisine entend un enfant crier dans la cage d'escaliers de son immeuble. Celle-ci sort de sa cuisine afin de voir ce qui se passe. Elle constate du haut de son cinquième étage qu'un enfant est tombé au rez-de-chaussée. Elle crie à l'enfant de se taire, les bruits la dérangeant. Quelques secondes plus tard, elle entend un homme l'appeler pour lui dire qu'en fin de compte, l'enfant qu'elle avait à peine vu… était le sien ! De suite, la mère se met à crier et à descendre à toute vitesse les escaliers. 128
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On l'aura compris : la douleur de la mère a été touchée au vif lorsqu'elle a appris que l'enfant était le sien. Tant qu'il s'agissait de l'enfant d'une autre personne… Afin de connaître la distance qui nous sépare du Créateur, il faut se demander pour quelles personnes sommes-nous prêts-es à crier et pleurer réellement. Untel sentira en son fort intérieur la douleur de ses enfants, ainsi que celle de sa femme. Une autre se sentira vraiment touchée par la souffrance de son voisin. Une troisième éprouvera de la douleur lorsque sa ville entière souffre. Enfin, une autre prendra sur ellemême la douleur du monde entier. Faisons le point et réfléchissons sur notre sentiment de fraternité envers nos contemporains à deux pattes. Il y a de fortes chances que nous en tirions une leçon d'humilité.
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Ce qui nous manque, c’est le Savoir Les jours se suivent et se ressemblent : il nous manque toujours quelque chose ! Si nous avons un enfant indocile, nous disons : “Pour quelle raison n'ai-je pas un enfant qui m'écoute ?!” Si c'est un mari peu attentionné : “Qu'ai-je fait au Ciel pour trouver un mari comme toi ?!” Une envie d'acheter le salon à la mode : “Où pourrais-je trouver l'argent qui me manque ?!” La liste est sans fin. Ces demandes ne concernent pas seulement le monde matériel. Si nous nous élevons un peu de notre aspect physique, nous pouvons également penser : “Pourquoi ne suis-je pas plus intelligent-e ?” Si l'ardeur religieuse nous manque, on peut s'écrier : “Je voudrais bien être religieux, mais je n'y arrive pas !” Etc. Le plus souvent, nous pensons définir ces manques d'une façon objective. En fin de compte, si l'argent me manque pour payer une facture, personne ne peut nier cela ! Si j'ai de la difficulté à obtenir un emploi, je penserais : “Si j'étais plus dégourdi-e, j'aurais déjà trouvé un job !” Pourtant, nous devons réaliser que si une chose nous fait défaut, c'est parce que nous avons choisi de penser qu'elle nous manque et que nous devrions l'avoir. Le manque est ainsi défini par notre volonté d'obtenir plutôt que par un manque objectif. Dit autrement, c'est l'objet que nous définissons, plutôt que de définir un objet. L'abondance divine est ininterrompue Tout ce que nous possédons - le matériel ou le spirituel - nous est donné par le Ciel. Il n'existe rien dont nous pouvons nous glorifier d'avoir obtenu par notre force. Sachant que D-ieu sait avec précision ce dont nous avons besoin, nous devons conclure qu'une sensation de manque provient de notre éloignement du Divin.
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Ce phénomène s'explique facilement. Nous savons qu'une chose matérielle est un obstacle à ce qui est spirituel. Par exemple : la matérialité d'un arbre ou d'une pierre en face d'une lumière projette une ombre. De la même façon, une éclipse solaire ou lunaire est rendue possible par l'ombre de la terre. Le soleil lui-même vis-à-vis de ce qui se situe au-dessus de lui est matériel et projette une ombre. Par conséquent, plus nous sommes attachés-es à l'aspect matériel de la vie, plus l'ombre que nous projetons entre nous-mêmes et la lumière de D-ieu est épaisse. C'est cette ombre qui nous empêche de voir l'abondance de bien qui nous entoure. Cependant, si nous nous annulons et que nous cherchons à ne plus faire partie de ce monde, nous supprimons l'ombre entre D-ieu et nous-mêmes. Partant, la Lumière divine nous apparaîtra plus facilement et nous verrons d'une façon claire que rien ne nous manque dans la vie. Heureuse est la personne qui accorde un peu moins d'importance à la vie de ce monde et un peu plus à celle du Monde à venir.
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La prière : un outil de rapprochement Notre relation avec le Créateur semble relever d'une contradiction. D'une part, le niveau ultime de Sainteté qu'une personne peut atteindre est celui où elle n'existe plus. Ce niveau d'annulation extrême correspond à l'état dans lequel une personne n'éprouve rien d'autre que de suivre la volonté de D-ieu. Une personne qui a atteint ce niveau n'existe plus dans le sens où elle ne ressent plus rien d'elle-même : aucun désir ou aucune volonté qui naisse d'elle-même. Cette personne ne désire réellement qu'une chose : “coller” au Divin et s'inclure entièrement dans la Sainteté supérieure. D'autre part, nous sommes censés-es prier pour nos besoins. Nous devons également nous tourner vers D-ieu pour ce qui nous manque et pour ce que nous désirons. En d'autres termes, Hachem attend de Ses créatures qu'elles fassent appel à Lui, le plus souvent. Ainsi, d'un côté nous devons aspirer à nous annuler, mais de l'autre, on nous demande de prier pour tout ce qui nous fait défaut. Cependant, si nous n'existons plus, pour quelle raison devrions-nous ressentir un manque ou désirer quelque chose en particulier ? Prier D-ieu pour se rapprocher de Lui La prière est l'élément essentiel de notre relation avec le Maître du monde. Il ne fait aucun doute que nous devons prier pour tout ce qui nous manque, de la plus petite des choses… à la plus grande. Si nos prières ont comme objectif la réalisation de désirs égoïstes et qui ne correspondent pas à la volonté de D-ieu, ces prières devraient être évitées. Cependant, si notre volonté d'obtenir plus de la part du Créateur ne possède qu'un seul objectif : mieux Le servir, ces prières deviennent l'élément vital de notre personne.
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D-ieu aime tellement nos prières, qu'Il peut même provoquer un sentiment de manque en nous afin que nous fassions appel à Lui. Lorsqu'une personne prie, elle justifie le fait d'avoir été créée. À l'inverse, l'absence de prières exclut le Divin de notre vie et nous fait ressembler aux individus égoïstes qui pensent détenir les clés du succès. Il est tout à fait normal de désirer, vouloir et aspirer à plus. Ce qui doit attirer notre attention est la nature de ces désirs. S'il s'agit d'ajouter un peu plus de matérialité à notre vie - simplement pour le plaisir de posséder plus - nous nous éloignons de D-ieu, même en priant ! Cependant, si nous prenons le moindre prétexte pour nous tourner vers D-ieu et lui rappeler qu'Il est la source de tout ce que nous avons, nous jouons notre rôle d'être humain à la perfection. Ayons un peu de courage et de toupet : prions pour tout, des centaines de fois par jour et avec une joie évidente. Qu'il fera bon de se sentir aimé-e de Dieu !
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Pour ne pas se tromper J'ai déjà expliqué les critères qui permettent de nous aider à trouver un guide spirituel. Certains de mes lecteurs m'ont demandé : “Pour quelle raison dois-je avoir un guide spirituel ?” La question sous-jacente à cette interrogation est l'étonnement de certaines personnes : ne pourrait-on pas étudier la Bible tout seul et suivre notre bout de chemin sans avoir un guide ? En fin de compte, les livres sont accessibles dans toutes les langues et rien ne nous empêche de les étudier. Tout au plus, on comprend le plus souvent qu'il faille s'adresser à une autorité experte dans le cas d'une question qui a trait à la halakha (loi juive). Cependant, un guide pour nous dire ce que nous devons faire en dehors du domaine de la halakha ? Sommes-nous des incapables ? Une attache extérieure pour ne pas sombrer Afin de mieux saisir l'importance de posséder un guide spirituel, nous pouvons utiliser une analogie : celle d'un bateau et de ses ancres. Un bateau peut être extrêmement lourd. Pourtant, s'il désire rester stable, il lui est indispensable de posséder des ancres qu'il lancera pour s'accrocher solidement au fond de la mer. Le poids d'une ancre est minime par rapport à celui du bateau ; pourtant, c'est elle qui lui permettra de ne pas partir à la dérive. Dans le domaine spirituel, notre ancre est notre guide spirituel. Une personne peut être “extrêmement lourde”, c'est-à-dire extrêmement versée dans l'étude des Textes saints. Son savoir peut être important et ses connaissances presque sans limites. Pourtant, à l'image du bateau, elle peut dériver si elle ne possède pas une attache extérieure. On rencontre cela fréquemment chez les personnes qui étudient depuis longtemps sans bénéficier d'un partenaire d'étude. Le plus souvent, le chemin que prennent ces personnes est rempli d'erreurs, 134
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d'interprétations fausses et d'idées inexactes… que l'absence de partenaires rend inévitable. Nous ne nions pas le fait que ces personnes peuvent posséder une connaissance impressionnante. Pourtant, étudier seules ne les confronte pas à leurs erreurs. Plus cette situation dure et plus la rectification du problème devient difficile. Après un certain temps, ces personnes peuvent être littéralement perdues dans la mer de la Tora, que D-ieu nous préserve. Si l'ancre représente peu de poids face à un bateau, le guide spirituel représente peu face à l'étendue de la Littérature sainte. Pourtant, sa présence nous permet d'avoir un regard extérieur et donc plus neutre que le nôtre sur notre cheminement. C'est notre guide qui nous fera remarquer que nous avons mal interprété un passage de la Bible. C'est aussi lui qui nous dira que nous avons mal compris un extrait de halakha. La vie est remplie de questions qui ne concernent pas l'aspect strict de la loi juive. Quelques exemples les plus courants : que faire pour avoir une relation de couple marquée par la paix ? De quelle façon peut-on donner l'amour de la vie juive à nos enfants ? Quelle est la juste mesure entre le travail et l'étude des Textes saints ? Etc. Si nous avons de la difficulté à nous attacher à un guide, posons-nous la question : monterions-nous dans un bateau démuni d'ancres ? Si ce dernier nous paraîtrait peu sûr, nous sommes dans la même situation si nous ne faisons confiance qu'à nous-mêmes.
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Avons-nous peur de D-ieu ? Un élément essentiel de notre relation avec D-ieu est l'amplitude de la crainte que nous avons du Créateur. Par crainte, je veux dire le sentiment réel de peur qui nous empare lorsque nous pensons à D-ieu. Le nombre de niveaux est infini et plus nous Le craignons, plus proches de la vérité nous sommes. Afin de résumer à sa plus simple expression cette échelle infinie de degrés, il est possible de distinguer deux catégories principales de peur du Ciel : la peur de la punition et la peur de D-ieu Lui-même. Une peur extérieure La peur de la punition est souvent notre motivation principale lorsque nous désirons transgresser un commandement et qu'en fin de compte, nous nous retenons. Cela ressemble au conducteur de voiture qui désire ne pas s'arrêter à un signal “stop”, mais qui immobilise tout de même son véhicule par peur du gendarme. Cette peur de la punition est également la raison pour laquelle nous pouvons vivre dans nos sociétés. Même si la vie y est de plus en plus difficile, violente et dangereuse, cela serait pire s'il n'y avait pas de police et de prison. Lorsque nous avons peur de finir en enfer si nous ne respectons pas la Volonté divine, cela entre dans la même catégorie. Nous suivons le désir de D-ieu par peur d'être punis-es plutôt que par amour véritable du Créateur. C'est pour cela que cette peur n'est pas d'un niveau très élevé : il s'agit d'une peur extérieure à D-ieu. Plus que D-ieu Lui-même, nous avons peur de recevoir une punition de Sa part. Certes, il n'est déjà pas toujours facile de ressentir cette peur, mais il est bon de savoir qu'il existe une autre peur, dont le niveau est bien plus élevé. 136
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Une peur remplie d'amour Si nous réfléchissons à la Grandeur de D-ieu, à Sa générosité et à Son infinie bonté, nous commencerons à craindre une chose : Le peiner par nos actions. Cela ressemble à un enfant qui s'assure de faire avec précision ce que sa mère lui a demandé par peur… de la peiner. Dans ce cas, le concept de punition n'entre pas en considération. L'enfant sait qu'il ne sera pas puni s'il ne parvient pas à tout faire ; simplement, il aura fait de la peine à sa mère, ce qu'il ne veut pas. Lorsque nous pensons à des bêtises, nous faisons de la peine à Hachem. Le Maître du monde nous a créés-es pour une seule raison : suivre Sa volonté. Lorsque nous pensons plutôt suivre la nôtre, cela Le rend chagrin. Si nous évitons de suivre notre propre chemin afin de ne pas être la cause de Sa peine, nous Le craignons par amour. Cette peur du Ciel est extrêmement élevée et heureuse est la personne qui la ressent. Aimer D-ieu, c'est tout faire pour ne pas Le peiner. Peu importe la peine encourue, notre motivation pour suivre Sa volonté est notre désir de Lui apporter satisfaction. Si nous ne ressentons pas souvent ce type de peur, ne vous inquiétez surtout pas : vous n'êtes pas le-la seul-e ! Dans ce cas, il faut se tourner vers D-ieu et Lui demander de nous ouvrir les yeux : “C'est rempli-e d'amour pour Toi que je veux être ! Cela est si difficile d'atteindre ce niveau ! Je t'en prie : aide-moi !”
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Nos enfants et nos nerfs L'aspect le plus délicat à négocier dans notre rapprochement de D-ieu est celui de notre effacement et de notre annulation. Idéalement, nous ne devrions pas exister. Aucun désir ou aucune volonté, à l'exception de ceux du Créateur. Ne pas exister ne signifie pas ne pas vivre ou vivre comme un légume. Plutôt, il s'agit d'utiliser au maximum de leur potentiel nos capacités intellectuelles, mais uniquement dans le but de nous rapprocher de D-ieu. Lui, c'est Lui et moi c'est moi Dans le domaine spirituel, il n'existe qu'une voie à emprunter : celle qui nous rapproche ou nous éloigne de D-ieu, selon le sens dans lequel nous allons. Chaque personne étant différente, nous avons le loisir de nous rapprocher ou de nous éloigner plus ou moins vite. Cependant, chaque seconde qui passe, nous faisons un pas vers le Maître du monde, ou - que D-ieu nous préserve - nous nous en éloignons. S'éloigner de D-ieu ne signifie pas toujours commettre des actes abominables. Nul besoin d'être un brigand des grands chemins pour tourner le dos à Hachem ! Certes, chaque transgression des halakhoth (lois juives) représente une brèche importante dans notre relation avec le Divin. Cependant, il existe d'autres types d'éloignement qui ne sont pas sanctionnés par la loi. Chaque pensée, parole ou acte qu'une personne fait pour son propre intérêt l'éloigne de D-ieu. Ainsi, penser à des sujets immoraux n'est pas sanctionner à proprement parler par la halakha. Pourtant, cela ressemble à un mari qui dirait à sa femme : “Chérie, tu vas être contente : je ne t'ai pas trompée aujourd'hui ; j'ai seulement pensé toute la journée à ma secrétaire !” Ce mari aurait-il des chances de remporter les palmes du meilleur mari de l'année ? Si nous nous plaçons dans cette situation, pouvons-nous penser que cela plaira à D-ieu ? 138
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Également, si je me laisse aller à parler sur les autres ou à prononcer des paroles futiles, je m'éloigne un peu plus chaque fois de D-ieu. Enfin, si je passe mon temps à faire les magasins ou dans les stades de football, il ne faut pas que je pense qu'il s'agit de la meilleure façon de rencontrer la Sainteté (même si cela est certainement possible dans ces endroits). Les enfants pour nous éduquer C'est sans doute pour cela que D-ieu nous demande d'avoir des enfants. Connaissez-vous des personnes qui vous contredisent plus souvent ? Rencontrez-vous souvent des personnes qui ont le don pour faire l'exact opposé de votre volonté ? Tout cela est fait pour nous tester. Si D-ieu nous demande d'enfanter, il est évident que la raison n'est pas démographique. Le Maître du monde n'aurait-Il pas pu créer à chaque génération le nombre de personnes nécessaires à la survie de l'espèce humaine ? Plutôt, si nous devons enfanter, c'est que l'éducation de nos enfants nous enseigne un fondement du Service divin : l'annulation de soi, le bitoul. Les parents sont confrontés tous les jours à cette situation : l'énervement possible face au comportement de leur progéniture. Dans certains cas, on peut même se demander même si le jeu en vaut la chandelle ! Pourtant, si le commandement de la procréation est le premier à être inscrit dans la Bible, c'est qu'il nous permet de nous offrir la clé du début de notre rapprochement avec D-ieu : l'oubli de soi-même. Si nous désirons élever nos enfants dans la joie, nous devons nous concentrer à faire du mieux que nous pouvons notre travail de parents. Certes, nous faisons beaucoup de fautes, mais cela n'est pas grave : en fin de compte, c'est D-ieu qui nous a créés-es imparfaits-tes ! Cependant, la réaction de nos enfants et leurs comportements quotidiens se situent hors de notre domaine et ne devrait pas - d'une façon idéale - affecter notre état d'esprit. Cela n'est pas facile, mais si nous savons qu'il s'agit de la direction à prendre, nous pouvons espérer nous en approcher chaque jour. 139
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Mesure pour mesure Il est écrit dans les Psaumes (62:13) : “Seigneur, Tienne est la bonté, car Tu rémunères chacun selon son œuvre.” Les exégèses déduisent de ce verset que le Maître du monde paie chaque personne mesure pour mesure. Cela n'est pas de la vengeance ; plutôt, ce verset nous apprend qu'il faut chercher dans nos actions afin d'y trouver quelle transgression nous avons commise, ce qui nous permet de nous repentir. Une personne perd-elle une certaine somme d'argent ? D-ieu désire peut-être lui ouvrir les yeux sur l'importance exagérée qu'elle accorde à cet aspect dans sa vie. Une autre voit-elle une promotion à son bureau lui passer sous les yeux ? N'était-elle pas trop sûre d'elle-même de l'obtenir ? L'orgueil n'est pas une bonne chose et peu d'entre nous admettons que nous le sommes régulièrement. Un mari se vante-il d'aimer sa femme à la perfection ? Celle-ci lui annonce que sa mère viendra séjourner chez eux quelques jours. Dans la vie, chaque occasion sert à nous tester. Dans tous ces cas, l'option facile existe : nous laissons pointer l'énervement, le stress et l'angoisse. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, notre vie prend un aspect dangereux : celui dans lequel règne des sentiments qui se dressent en obstacle entre D-ieu et nous-mêmes. Le moral est atteint, notre vitalité disparaît et en fin de compte, le mauvais penchant a obtenu ce qu'il désirait : couper court à notre désir de nous rapprocher du Créateur. L'alternative consiste à reconnaître que le monde est dirigé par D-ieu et que tout ce qui fait notre vie est envoyé du Ciel avec un seul objectif : nous faciliter le rapprochement avec le Divin. Partant, nous saurons reconnaître chaque trait de caractère qui doit être amélioré, chaque aspect de notre personnalité qui s'est oublié et s’est éloigné de D-ieu.
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La vie est plus difficile en Israël Considérée sous cet aspect, la vie n'est plus encombrée de problèmes, de malchance et autres visions tronquées. À la place, se révèle un nombre infini d'indices et de clins d'œil que le Créateur nous envoie dans le but de nous aider à nous rapprocher de Lui. Ces signes sont plus ou moins fréquents et leur amplitude plus ou moins importante. Cependant, il existe un endroit dans le monde où il est plus difficile de vivre : en Terre d'Israël. En cette Terre, D-ieu repaie avec encore plus de précision ses habitants. Ainsi, selon notre capacité à discerner le Message divin, nous pouvons y progresser plus vite que si nous vivons à l'extérieur de la Terre sainte. En contre partie, si nous percevons avec difficulté les signes du Ciel pour n'en retenir que leurs aspects sévères, nous trouvons la vie en Israël plus insupportable qu'ailleurs. La question ne peut pas manquer d'être posée : “D'où savons-nous que D-ieu nous paie mesure pour mesure avec plus de précision en Terre sainte ?” La réponse est donnée par le verset : “[La Terre d'Israël est] un pays qui dévore ses habitants.” Ce verset nous apprend qu'il n'est pas toujours aisé de vivre sous la surveillance directe du Créateur. D'autre part, en hébreu, le mot “dévore” est composé de la première lettre des mots hébreu qui composent le verset : “Tu rémunères chacun selon son œuvre.” Le lien est ainsi établi entre un pays qui dévore ses habitants et la raison donnée par le verset des Psaumes. Ceci nous permet de comprendre pour quelle raison il est effectivement plus difficile de vivre en Israël qu'à Paris, Montréal ou New York. (Inspiré par la leçon 187 du Liqouté Moharan)
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Pour un quignon sur la table Daniel a appris une grande nouvelle : lorsque nous prononçons les bénédictions d'après le repas (les Birkath Hamazone), il est bien de laisser le pain sur la table. Cela représente l'abondance que nous voulons continuer à recevoir du Ciel dans le futur. Pas plus tôt son repas terminé, Daniel commence à réciter avec ferveur les bénédictions, en regardant le pain qu'il a laissé sur la table et qu'il s'est promis de ne plus oublier les prochaines fois. Daniel imagine que ses difficultés à trouver un gagne-pain sont sans doute liées à l'absence de pain sur la table jusqu'à ce jour, lorsqu'il remerciait D-ieu de l'avoir nourri. Au beau milieu de la récitation, la femme de Daniel remarque le pain sur la table et croyant à un oubli l'enlève aussitôt afin de le ranger à sa place dans la cuisine. Daniel avait oublié de prévenir sa femme de cet aspect de la halakha (loi juive) ! Apercevant sa femme commettre ce geste incroyable, Daniel essaie de lui faire comprendre qu'elle ferait mieux de le laisser. Rien n'y fait : Daniel ne peut pas parler : il récite les bénédictions ! La femme de David le regarde d'un drôle d'air, en se demandant qu'elle mouche a subitement piqué son mari pour qu'il fasse des gestes incompréhensibles. Le sang de Daniel ne fait qu'un tour et à peine a-t-il fini sa récitation qu'il laisse aller sa colère à l'encontre de sa femme qui ruine ses efforts pour gagner leur vie d'une façon honorable. Amener notre entourage vers la Sainteté Pour un morceau de pain, Daniel a rompu l'harmonie qui régnait entre lui et sa femme. En agissant de la sorte, il a commis une erreur de jugement : son rôle consiste à amener son entourage vers la Sainteté, plutôt que d'amener la Sainteté à son entourage. La différence est de taille. Dans le premier cas, on se fixe comme objectif 142
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de rapprocher les personnes qui nous entourent vers un niveau supérieur de Sainteté. Chaque individu étant différent, celui-ci s'en rapprochera vite tandis que celui-là prendra son temps. Peu importe : le travail du chef de maison est d'aider les gens qu'il aime à s'élever spirituellement en leur donnant les informations dont ils ont besoin. Par la suite, chaque personne retiendra et fera ce qu'elle voudra. L'autre attitude consiste à penser que notre entourage doit se plier à une discipline stricte afin d'être reçu dans le club select des aimés de D-ieu. À l'image de l'université dans laquelle il est impossible d'entrer sans une moyenne minimale, on pense quelques fois qu'il existe un minimum à atteindre pour être accepté-e aux yeux du Créateur. Dans le cas de Daniel, il aurait dû penser que sa femme aurait eu le temps d'apprendre - quelques minutes plus tard - qu'il est préférable de laisser le pain sur la table à la fin du repas. Comment D-ieu pourrait-Il lui en vouloir d'ôter ce précieux produit tant qu'elle ne possède pas les informations nécessaires pour lui faire prendre la décision de le laisser ? L'énervement n'est jamais une bonne chose, même lorsque celui-ci prend l'aspect d'une bonne cause. Nous avons toujours le temps de discuter par la suite et d'éclaircir la situation. Le sourire de notre femme est plus important qu'une application immédiate et stricte de la halakha. Lorsqu'elle constatera que sa susceptibilité est mise en valeur de cette façon, une femme redoublera d'ardeur pour faire plaisir à son mari… et au Créateur.
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Prier et se retrousser les manches Quelle est la juste balance entre le temps que nous devons passer à prier et celui où nous devons retrousser nos manches et essayer de transformer le potentiel en concret ? Prenons l'exemple de la recherche d'un gagne-pain : faut-il passer tout son temps à prier D-ieu pour qu'Il nous trouve un travail - sans aller nous-mêmes rencontrer les employeurs potentiels - ou à courir d'un entretien à un autre - sans demander l'Assistance divine ? Efforts et assistance La personne qui reste assise chez elle en priant toute la journée peut raisonner de la sorte : dans la mesure où le Créateur du monde dirige le monde, ma recherche de travail ne servirait à rien. Après tout, si D-ieu désire que je trouve un emploi, je l'obtiendrais sans mal. Cette personne a raison… en théorie. Certes, rien n'est impossible pour D-ieu et il est tout à fait possible d'obtenir tout ce que nous désirons, sans sortir de chez soi. Cependant, la nature de l'intervention du Ciel que nous demandons en notre faveur est directement liée à notre propre personne. Si le Ba'al Chem Tov pouvait demander la réalisation de miracles époustouflants, notre stature justifie plutôt une attitude plus modeste et moins exigeante. C'est pour cette raison qu'en pratique, la personne qui désire trouver un emploi doit entreprendre les démarches habituelles pour atteindre son but. Cette partie de l'action est celle qui est consacrée aux efforts que nous déployons pour obtenir ce que nous désirons, peu importe s’il s’agit de quelque chose de spirituel ou de matériel. D'autre part, une personne peut penser que son éventuel succès repose uniquement sur ses propres épaules. Ce sont ses diplômes qui lui permettront d'obtenir l'emploi rêvé ; c'est son expérience professionnelle 144
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qui la rendra attirante aux yeux de son futur employeur ; c'est son allure vestimentaire qui attirera l'œil de son interlocuteur… En d'autres termes, tout dépend d'elle. Cette personne commet une grave erreur. Exclure D-ieu du monde présent n'est pas la meilleure chose à faire pour réussir dans la vie. Les efforts que nous déployons dans ce monde ne doivent pas nous faire oublier qu'il est dirigé par Hachem et que rien ne peut arriver sans qu'Il le désire. Ainsi, nos efforts peuvent être présentés dans nos prières comme un acte d’émouna que D-ieu peut avoir en notre faveur. “Maître du monde ! J'ai envoyé 150 CV ; j'ai assisté aujourd'hui à mon 69ième entretien d'embauche… S'il te plait, termine ce processus désagréable et fais-moi trouver le poste dont je rêve et dont j'ai besoin.” C'est ce mélange de Divin et d'efforts qui peut mener au succès que nous attendons. D-ieu nous a créés-es pour une seule chose : que nous fassions appel à Lui, le plus souvent et le plus longtemps. Lorsque nous plaçons le Créateur au beau milieu de notre vie quotidienne, nous Lui faisons extrêmement plaisir. N'y-a-t-il pas là de quoi se réjouir nous-mêmes ?
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Le mauvais juif qui désirait aller danser Jacques a tout appris à propos de l'importance de ne pas poser ses yeux sur les femmes. Il sait également à quel point il faut fuir les lieux dans lesquels les rencontres faciles ont lieu : bars, boîtes de nuit et autres endroits de ce type. En fait, Jacques s'est procuré les disques d'un Rav qui décrit à merveille les nombreux dangers que font courir ces lieux à l'âme juive. Ainsi, personne ne sait mieux que lui les risques encourus à traîner dans ces places. Malgré tout cela, la semaine passée au travail a été particulièrement difficile pour Jacques. En cette fin de semaine, il se sent saisi d'une envie irrésistible : aller danser toute la nuit au bruit assourdissant des derniers succès à la mode. Les yeux de Jacques font plusieurs fois l'aller-retour entre les disques du Rav posés sur sa table de salon et les clés de sa voiture posées à côté. Le débat qui a lieu est celui entre la raison et le cœur. Jacques essaie de se retenir et de se raisonner. D'un coup, il se lève, saisit les clés de sa voiture et sort précipitamment de chez lui. La sagesse est remise au lendemain : ce soir, Jacques a décidé d'aller s'amuser et d'aller traîner ses guêtres dans la nouvelle boîte de nuit qui vient d'ouvrir au centre ville et dont tout le monde parle. Les disques attendront. Une danse épuisante Au volant de sa voiture, Jacques sent au fond de lui une certaine tension et un sentiment d'insatisfaction. Certes, ce soir il s'est juré de “s'éclater”, mais il a l'impression qu'en agissant de la sorte, c'est à son corps qu'il fait plaisir et qu'il a rendu les armes. D'autre part, s'il écoutait un peu plus la petite voix de son âme, il serait prêt à parier qu'il l'entendrait crier : “Je t'en supplie ! Ne vas pas là-bas ! Il est encore temps : reprends-toi ! As-tu donc oublié les paroles du Rav ?”
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Heureusement que le feu vient de passer au vert : encore quelques secondes et Jacques sentait qu'il allait se laisser séduire par cette petite voix intérieure ! Appuyant de plus belle sur l'accélérateur, la destination n'est pas longue à atteindre. Tel un pur-sang qui a décidé d'en découdre avec ses adversaires, Jacques descend en courant les quelques marches qui mènent à la porte d'entrés du club de nuit. Le portier le connaît bien : il lui ouvre la porte sans que ce dernier ait eu à prononcer une parole. Soudainement, la musique se fait enivrante et étourdissante. Quelques minutes plus tard et un verre de whisky à la main, Jacques est heureux. Après toutes ces heures de travail, il peut enfin se décontracter et se régaler à remuer son corps d'athlète. Chaque mouvement de hanche semble être un cri de guerre : “Je veux vivre ! Je désire m'exprimer ! Qui pourra m'entendre ? Je ne suis pas simplement un employé de bureau : j'ai vingt-cinq ans et il me semble que le monde m'appartient ! N'y a-t-il personne qui pense de la sorte ?” Les battements de mains suivent le rythme affolant de la guitare électrique et Jacques a l'impression qu'il est seul sur la piste de danse. Après quelques verres de whisky, la musique semble ne faire qu'un avec lui. Quel plaisir ! Après une heure ou deux à danser ainsi, Jacques a besoin de se reposer. À bout de souffle, il s'affale sur un des canapés disponibles afin de reprendre son souffle. Tandis que sa respiration revient petit à petit à un rythme normal, son esprit se remet également à fonctionner. Soudainement, une chose extraordinaire se produit. Tandis que Jacques se trouve dans l'endroit où il désirait être depuis le début de la semaine, il ressent un pincement de cœur. Affalé sur un cousin, il se détache de lui-même et a l'impression de se transformer en une caméra qui le filmerait. Un énième verre d'alcool fort à la main, Jacques se trouve penaud, presque misérable. 147
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Il a l'impression d'avoir tout raté. Les disques du Rav ne lui ont servi à rien ; ses bonnes résolutions ont été depuis longtemps oubliées. En d'autres termes, Jacques a honte. Pourtant, il devrait savoir qu'à cet instant précis, c'est D-ieu qui lui tend la main. Se sentir misérable d'être tellement éloigné du Créateur révèle une grandeur d'âme hors du commun. Au Ciel, les anges regardent Jacques comme s'ils regardaient un Saint. Lui ne le sait pas. Plutôt, il pense être le dernier des mécréants. Il n'en est rien : D-ieu Lui-même verse une larme d'amour pour cette âme juive qui pense en ce moment à Lui. Que Jacques ne baisse pas les bras ! Le mauvais penchant a tout fait pour le faire tomber et y est presque arrivé. Malgré tout, au plus profond du puits, le Satan n'a pas vu surgir l'attaque : une pensée du Divin. Penser à D-ieu… au plus mauvais moment Tandis que Jacques pense à sa soirée, les évènements célestes le laissent indifférent. Son regard se pose sur les personnes qui sont en train de danser sur la piste. Quel monde bizarre ! Il y a seulement quelques minutes, il faisait partie d'eux et maintenant il pense au Créateur du monde. Quelque chose d'anormal doit fonctionner dans sa tête. Jacques s'en voudrait presque. S'il avait su que son plaisir serait en partie gâché par des pensées vertueuses, il aurait bien économisé le prix d'entrée du club de nuit ! Au moment précis où son plaisir était supposé atteindre son apogée, voilà qu'il sent les remords l'envahir. Quel imbécile est-il de ne pas savoir à quel clan il appartient : à celui des croyants ou à celui des fêtards. Si Jacques avait des lunettes d'un autre type, il verrait qu'il est sur le point de briser les portes du Ciel. Encore quelques minutes d'une sensation désagréable au fond de lui et s'en est fait : il sera intronisé dans le Panthéon des Justes.
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Même assis au beau milieu de cet endroit enfumé, Jacques se prépare une entrée royale dans la cour des grands. Certes, tout le monde là-haut aurait préféré qu'il écoute ce soir-là les disques du Rav plutôt que cette musique assourdissante. Cependant, dans la mesure où il a poussé la porte du club de nuit, les anges restent époustouflés en constatant qu'au milieu de la “faute”, Jacques a des pensées de repentir. Jacques peut l'assurer : assis sur le canapé de club de nuit, entouré de corps qui se démènent et un verre à la main, son cœur a des pensées élevées et de repentir. Que Jacques sache que ces pensées le rendent cher aux yeux du Maître du monde. La prochaine fois, il essayera d'obtenir le grand chelem : avoir les mêmes pensées, sans se rendre dans une boîte de nuit. Pour l'instant, il peut être heureux : il a réussi l'exploit de penser à D-ieu tandis qu'il se croyait perdu. Le repentir a commencé pendant que la faute était faite. Grandiose !
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Les mauvaises pensées Avoir des mauvaises pensées n'est pas l'exclusivité des mauvaises personnes. Cela nous arrive à tous et nous devons apprendre à vivre avec elles, plutôt que les nier ou les ignorer. Une mauvaise pensée pour untel n'en est pas forcément une pour un autre. Ainsi : penser manger un aliment interdit - sans passer à l'acte - est une preuve de régression pour un Juste. D'autre part, le fait de ne pas avoir mangé cet aliment - mais d'y avoir seulement pensé - est un accomplissement de taille pour une personne qui est habituée à consommer des aliments que la halakha (loi juive) interdit. Les mauvaises pensées ont ceci de particulier : elles surgissent dans notre esprit sans y avoir été invitées et à notre plus grande surprise. Le plus souvent, nous souhaiterions bel et bien nous en débarrasser… sans beaucoup de succès. La présence de ces pensées semble devoir nous accompagner du matin au soir, dans toutes les situations de la vie, de notre plus tendre jeunesse à notre disparition de ce monde. Ces intrusions fréquentes peuvent nous énerver, nous rendre antipathiques ou encore découragés. Dans tous les cas, notre impuissance à mener à terme la lutte est des plus frustrantes. Ne pas lutter… pour vaincre Le plus fort n'est pas toujours celui qui s'affiche. Ainsi, il n'est pas toujours utile d'avoir les plus gros biceps pour remporter une victoire sur un adversaire. De fait, notre intelligence représente une garantie plus efficace qu'une inscription dans une salle de fitness. C'est justement en utilisant notre cerveau qu'il est possible de découvrir un cadeau du Ciel : l'être humain n'est capable de penser qu'à une seule chose à la fois. Ce qui peut s'avérer un handicap dans certains cas est plutôt un avantage sublime dans la vie quotidienne et notre lutte contre les mauvaises pensées. 150
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Plutôt que de vouloir être le plus fort en montrant nos muscles, soyons les plus fins : évitons la lutte, esquivons-nous discrètement, même si notre honneur en prendra un coup. Vouloir dominer nous mènera à une seule situation : la défaite. Les mauvaises pensées reviendront à la charge, sans prévenir et aussi longtemps que notre cœur bat. L'esquive consiste à réagir dès que nous sentons la mauvaise pensée arriver. Immédiatement, nous devons penser à quelque chose de saint : une prière, un texte d'étude, un cours entendu récemment… Peu importe ce que nous choisissons dans la mesure où nous restons dans le cadre de la Sainteté. Si nous concentrons notre pensée sur un sujet lié à notre racine sainte, les mauvaises pensées s'en iront de suite. Sans les avoir chassées et sans avoir montré les armes, les idées funestes nous éviteront. À penser spirituel à leur arrivée, nous les lasserons vite !
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La vie en rose “Vous observerez Mes lois et Mes statuts, parce que l'homme qui les pratique vit ; Je suis l'Éternel.” (Lévitique 18:5) Cela arrive à toute personne qui désire se rapprocher de D-ieu : les problèmes surgissent soudainement et avec une fréquence nouvelle. Quelle contradiction ! Voilà qu'un individu avait décidé de retrouver sa racine sainte et le salaire qu'il reçoit est une multitude de souffrances et de difficultés. Il est impossible à l'entendement humain de comprendre la façon dont le Créateur dirige le monde. Cependant, chaque personne doit faire le maximum d'efforts pour s'éloigner des situations difficiles, éprouvantes et marquées par une certaine tension. Ces situations ne sont pas seulement désagréables, elles représentent un véritable danger de mort pour les individus qui s'en approchent. Vivre sur le chemin de la Tora Le verset cité en introduction nous apprend que suivre la volonté de D-ieu nous donne la vie. Considéré le plus simplement possible, cet enseignement nous apprend qu'une pratique des lois bibliques qui amène son lot de stress, d’inquiétudes et autres sentiments négatifs ne correspond pas au désir d'Hachem. Prenons un exemple de la vie quotidienne. Un mari vient d'apprendre que sa femme ne devrait pas porter le pantalon. De fait, ce vêtement ne sied pas à la modestie ancestrale que les femmes juives ont conservée depuis toujours. Armé de sa nouvelle conviction, ce mari annonce à sa femme que ses pantalons sont de l'histoire ancienne ; il lui annonce même fièrement qu'il est prêt à lui payer une garde-robe entièrement nouvelle ! En d'autres termes, le mari a tout prévu pour que sa femme opère le changement immédiatement et dans la joie.
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Le mari a tout prévu… sauf la réponse négative de sa femme. Rapprochement avec le Divin, satisfaction de savoir qu'on réalise la Volonté divine, rien n'y fait : la femme désire conserver ses pantalons et le mari commence à perdre patience. En quelques minutes, la discussion tourne au vinaigre et la décision remplie d'amour de D-ieu que le mari avait prévue de faire se transforme en une tension soudaine au sein du couple. “Cela n'est pas une vie !” s'exclament à tour de rôle le mari et la femme. Qu'en est-il de notre verset d'introduction et du principe “l'homme qui les pratique vit” ? Le mari a fait une erreur : en apprenant la façon juive des femmes de s'habiller, il a crut comprendre que son rôle consistait à simplement transmettre l'information à sa femme qui réagirait sans s'opposer. Plutôt, le mari aurait dû comprendre que son rôle consistait à se saisir de cette nouvelle façon de voir les vêtements et de la faire apprécier à sa juste valeur par sa femme. Plutôt que de forcer, il aurait dû convaincre avec tact. En aucun cas, le mari est responsable des choix de sa femme. S'il doit éclairer le foyer de la lumière de la Tora, il ne doit pas revêtir des vêtements de dictateur. S'il agit ainsi, il outrepasse ses fonctions et ne pourra pas s'attendre à recevoir l'aide du Ciel. En conclusion : nous devons apprendre à notre entourage à aimer D-ieu et pas à L'imposer. Certes, cela demande plus d'énergie et de patience que de dicter notre volonté. Cependant, c'est ce que le Maître du monde attend de nous.
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Des montagnes à abattre Avancer n'est pas toujours facile. D’une part, avancer physiquement n'est pas toujours évident, par exemple : lorsqu'on n'a pas envie de se lever ! D’autre part, l'avance spirituelle est également remplie d'embûches lorsqu'on écoute le mauvais penchant. Dans tous les cas, la sensation est la même : nos gestes semblent figés et notre immobilité éternelle. Pourtant… À un moment donné, nous finissons bien par bouger. La peur d'arriver en retard au travail est souvent une motivation suffisante pour lever le coin de couette qui nous gardait au chaud. Dans le domaine spirituel, c'est souvent l'impression de s'embarquer dans un mauvais chemin qui nous fait prendre les bonnes décisions. Ces choix sont personnels et ce qui est un pas de géant pour un, sera un pas de fourmi pour un autre. À chacun sa montagne Prenons le cas d'une personne qui s'éveille à peine à l'idée de retour vers D-ieu. L'idée de prier est nouvelle pour elle et lorsqu'elle apprend qu’un homme juif doit prier trois fois par jour, l'Himalaya semble lui tomber sur la tête. La personne fait son calcul : trois prières par jour pendant un mois, cela fait environ 90 prières ! La somme paraît tellement éloignée de ce qu'elle peut faire… Je conseille souvent aux personnes qui retournent vers D-ieu d'avoir des objectifs modestes dans leur avance vers le Divin. Ainsi, en ce qui concerne les prières, je recommande de dessiner un tableau mensuel dans lequel on fera une marque à chaque prière prononcée (qu'il s'agisse de celle du matin, de l'après-midi ou du soir). À la fin du mois, faisons le compte : 25 marques ? 45 marques ? Peu importe : l'objectif du mois suivant sera d'en avoir une de plus. Cela n’est-il pas raisonnable ?
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Cette démarche est peut être minimaliste, mais elle a le mérite d'amener de la satisfaction à la personne qui la suit. Contrairement aux décisions grandioses (“C'est décidé ! À partir d'aujourd'hui, je prierai trois fois par jour.”), elle possède plus de chances d'être couronnée de succès. Car là se trouve l'essentiel. Le Maître du monde n'attend de nous que nous fassions des miracles. Plutôt, si nous faisons un pas de plus vers Lui - chaque jour si possible - nous Lui procurons un plaisir immense. Le type de pas que je peux faire étant lié à l'endroit où je me trouve, sa nature est forcément différente du pas que peut faire mon voisin. Il est un fait connu que deux personnes ne se trouvent jamais au même endroit. Nous devons donc nous souvenir de cela : si se lever à l'heure pour aller prier ou au travail n'est pas une chose difficile pour nous, il peut en être autrement pour une tierce personne. Pour notre part, mettre les téfilines chaque jour peut être un défi de taille à relever… mais pas pour une autre personne. Dans ce domaine, l'essentiel consiste à faire les efforts que nous pouvons et à ne jamais regarder ce que fait le voisin dans le but d'apporter un jugement de valeur sur ses efforts. Encore une fois : un centimètre pour une personne est peut être un mètre pour une autre et 10 centimètres pour lui sont sans doute 3 mètres pour moi. Dans le spirituel, les mesures sont très relatives.
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Nous souffrons parce que nous oublions D-ieu Nous pensons souvent que nos difficultés et nos souffrances s'expliquent par leur nature. Étant difficilement supportables par l'être humain, nous trouvons logique lorsque nous les subissons de serrer les dents et d’attendre qu’elles s’en aillent. Pourtant, nous devons réaliser que les différents modes d'expression de souffrances et d'afflictions, ainsi que notre façon de les vivre, s’expliquent principalement à cause de notre manque de discernement et de savoir. De fait, la personne pourvue d'un discernement important ne connaît pas la souffrance, ni les difficultés. Cette personne sait avec certitude que tout est voulu par la Providence divine. Partant, elle ne ressent aucun affliction ni souffrance. Le fait que D-ieu ait décidé ce qui lui arrive la satisfait entièrement. Un exemple parmi d'autres : la personne qui vient de perdre son emploi peut vivre cela comme un désastre d'une dimension incalculable. D'autre part, elle peut relativiser sa situation en se disant que c'est du Ciel que la décision a été prise et qu'elle ne peut donc être qu'en sa faveur. Les douleurs incontournables Il existe des douleurs que nous ne pouvons pas ignorer. Celui-ci s'est fracturé le pied ; celui-là a une rage de dent… Dans ces cas, il est impossible de dire que nous ne sentons pas la douleur. L'expérience montre que toutes les personnes atteintes de ce type de maux souffrent, même si le degré de douleur peut varier extrêmement d'une personne à l'autre. Même si ces douleurs sont incontournables, la vérité est que l'individu doté d'une forte dose de discernement ressent la douleur à un degré moindre que les autres. Pour lui, ces souffrances sont légères et supportables, tandis que pour ses compatriotes, ils les perçoivent avec une gravité plus prononcée.
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Le fait de savoir qu'un pied cassé ou qu'une rage de dent est aussi une décision céleste rend leur nature plus acceptable. Il est possible de faire la comparaison en se servant de l'exemple de deux personnes qui doivent se faire arracher une dent. La première personne est dotée de raison (il s'agit d'un adulte), tandis que l'autre ne l'est pas (il s'agit d'un enfant). À force de réflexion, l'adulte trouvera la douleur bien plus acceptable que la vivra l'enfant qu'il est impossible de raisonner. Nous devons réaliser que toutes nos douleurs et nos souffrances dans notre vie proviennent d'un manque de discernement. Nous ignorons le fait que ces difficultés sont envoyées du Ciel et qu'elles l'ont été pour notre bénéfice. Si nous prenions réellement conscience de ce fait, c'est leur nature même qui en serait changée. Certes, nous devons prier pour être en bonne santé, avoir une relation harmonieuse avec notre conjoint et recevoir beaucoup de plaisir de la part de nos enfants. Pourtant, lorsque les choses ne se déroulent pas comme nous le désirons - maladies, difficultés liées à satisfaire les demandes de notre conjoint, inquiétudes dues à l'attitude de nos enfants… - nous devons nous souvenir que notre douleur du moment est un signe que nous avons “décroché” du Divin. Dans tous les cas, nous devons multiplier nos prières pour demander la Compassion divine et surtout, pour ouvrir nos yeux sur l'absence de D-ieu dans notre vie.
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Avancer vers D-ieu
La véritable démocratie J'ai reçu récemment une invitation pour me joindre à un groupe de personnes qui se battent pour une séparation “entière et réelle” entre la religion et l'État d'Israël. Je dois avouer que je fus surpris. Il m'est déjà arrivé de recevoir des propositions inacceptables : qu'il s'agisse de groupes politiques, de causes en “ismes” ou d'autres activités que je trouve d'aucune utilité, je ne manque pas d'occasions de refuser poliment de telles invitations. Pourtant, je ne m'attendais pas à ce qu'on me demande de signer un document où il est écrit qu'on en a “marre de ne pas avoir le choix de manger du 'hametz pendant Pessa'h (la Pâques juive), de ne pas pouvoir se marier avec une personne non juive, de ne pas pouvoir faire ses courses où l'on désire le samedi…” En faisant part de mon étonnement à mon interlocuteur (“Peut-être, vous êtes-vous trompé de personne ?”), celui-ci m'indiqua au contraire qu'il pensait que c'était bien mon intérêt de me joindre à cette noble cause. La démocratie véritable Après une réflexion de quelques minutes, je pense que cette personne a raison. En fait, mon étonnement initial était certainement dû à une mauvaise définition de ma part de la démocratie. Je pensais d'une façon naïve que vivre en démocratie signifiait la protection des intérêts de la minorité. Je m'aperçois maintenant que je me trompais. En réalité, la démocratie est la défense des droits de tout le monde. Dans une telle société, tout le monde est heureux puisque les lois ont été élaborées pour tout le monde. Afin de contribuer à l'établissement d'une démocratie digne de ce nom en Israël - pays où je réside - je me permets de suggérer quelques idées : Avant tout, il faudrait séparer la démocratie de la notion de “défense nationale”. Soyons honnêtes : supprimons toutes les mesures de sécurité 158
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(dans les aéroports, les villes…) et nous vivrons beaucoup plus librement ! Il y en a certainement assez de ne pas pouvoir circuler sans entraves, où l'on désire et quand on le désire. Les religieux et les militaires : voilà nos ennemis. Également, il serait bon de mettre par-dessus bord tous les politiciens qui nous mentent. Après tant d'années à nous faire miroiter l'espoir pour un tas de choses qui ne ce sont jamais réalisées, il ne devrait pas être difficile de faire admettre cette idée à la majorité de la population. Les religieux, les militaires et les politiciens : voilà nos ennemis. Attendez, je n'ai pas fini ! Que penser des financiers qui détiennent pratiquement un droit de vie et de mort sur notre vie ? Les licenciements, les salaires de misère, les heures supplémentaires non payées… Pour quelle raison devrions-nous accepter de vivre comme du temps de l'esclavage ? Les religieux, les militaires, les politiciens et les financiers : voilà nos ennemis. Je ne peux pas oublier les femmes. Si un homme désire jouer son rôle, on le traite de macho ; s'il s'efface, on le traite de mauviette ! Je dois avouer que sans les femmes, notre vie serait bien plus agréable. Entre hommes, nous pourrions passer du bon temps sans regarder notre montre toutes les cinq minutes par peur du couperet en rentrant à la maison. Les religieux, les militaires, les politiciens et les financiers et les femmes : voilà nos ennemis. “Quoi ? Que dis-tu ?” J'entends ma femme me crier que les femmes en ont marre des hommes. Impossible de vivre normalement avec des êtres qui ne pensent qu'à une seule chose et dont l'égoïsme est légendaire. Ma femme est catégorique : entre femmes, les soirées seraient bien plus simples. Les religieux, les militaires, les politiciens et les financiers, les femmes et les hommes : voilà nos ennemis. 159
Avancer vers D-ieu
Je continuerais bien, mais il n'y a plus personne pour m'écouter. En fait, la démocratie dont je rêvais est dépourvue d'individus. Cela est la seule solution pour résoudre les conflits. Certaines personnes pensent-elles que la démocratie consiste à vivre ensemble nos différences ? Certainement pas ! Supprimons les individus et nous n'aurons plus de crises, manifestations et autres signes inquiétants. Alors c'est certain : aux prochaines élections vous voterez pour moi ?
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Servir D-ieu
Ma vie de footballeur Vincent est très heureux : il vient de recevoir un ensemble de petits modèles en plastique de joueurs de football. Vingt-deux joueurs, plus un arbitre ! Vincent se souviendra longtemps de son quatrième anniversaire. Sans attendre la fin du repas, il commence un match imaginaire entre les joueurs rouges et les bleus. Après une rencontre mémorable de plusieurs minutes, le match est interrompu définitivement par le coup de sifflet strident de l'arbitre. En fait, c'est l'exclamation soudaine de la maman de Vincent qui mit fin au match : “La glace est servie !” est un appel digne d'interrompre même une finale de coupe de monde ! Quinze années plus tard… Vincent ne l'attendait pas : un baby-foot tout neuf pour ses 19 ans ! Pas un baby-foot en plastique acheté à l'Intermarché du quartier. Il s'agit d'un vrai appareil de bar. En se saisissant des poignées, il est possible de sentir les années de matches sous haute tension qui se sont déroulés autour de ce baby-foot magique. D'ailleurs, les copains de Vincent semblent avoir élu domicile chez leur ami. Les tournois de toutes sortes se succèdent et c'est à celui qui tirera plus fort et remportera le plus de matches… Les après-midi sont remplis d'appels du cœur : “Plus fort ! ” ; “Quel Tir !” ; “Goooooooal !” Vincent trouve décidemment que la vie est pleine de plaisirs. Quinze années plus tard… Vincent n'avait pas osé le demander à sa femme. Vouloir un abonnement d'une année au Stade Gerland est un peu cher comme cadeau. De plus, à 34 ans, Vincent a quelques fois l'impression que sa passion du football devient un peu ridicule. Néanmoins, ses copains lui ressemblent et en fin de compte, c'est sa femme qui lui a offert ce cadeau d'anniversaire fabuleux. L'amour qu'il a pour sa femme est au comble : une place de PREMIÈRE CLASSE ! Pouvait-on rêver d'un plus beau cadeau 161
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pour montrer son amour ? Vincent commence déjà à penser aux fabuleuses soirées qu'il passera au stade en compagnie de ses amis. Quelle impatience… Quinze années plus tard… Cette année, l'affaire ne fut pas simple. Il fallut convaincre sa femme et ses enfants, mais l'enthousiasme de Vincent les emporta tous : comment refuser à son mari et à son père de lui offrir un cadeau si spécial : un abonnement dans les loges du stade Gerland ? Certes, le prix est de conséquence, mais après tout, il s'agit d'une saison entière. De plus, cette année il semble que l'équipe de Lyon pourrait remporter le titre du championnat ! La tension sera fréquente dans les tribunes et les loges. Vincent est heureux de savoir qu'il y sera. Toutes ces heures passées au travail n'ont pas été vaines : la récompense en valait la peine. Quinze années plus tard… Le bonheur de Vincent est au comble. L'année où il pensait ne plus pouvoir se rendre au stade - à cause des escaliers interminables à grimper - l'administration du stade a construit un ascenseur ! Âgé de 64 ans, Vincent ne se sentait plus de monter toutes ces marches. Lorsqu'il apprit qu'en fin de compte, il pourrait assister à tous les matches, il sentit son cœur se mettre à battre à une vitesse soutenue. L'évènement n'est pas anodin : cette année, Lyon est qualifié pour la Coupe d'Europe des clubs champions et ses chances d'aller en finale sont réelles. Vincent prie pour que les joueurs remportent finalement une coupe qui leur a toujours échappé. Qui sait ? Quinze années plus tard… La femme de Vincent a eu un geste d'amour. C'est une véritable carte d'abonnement qu'elle vient de déposer… sur la tombe de Vincent, son mari défunt. Pour le premier anniversaire du décès de l'homme qu'elle a toujours aimé, elle a pensé que dépenser 600 € euros pour offrir un 162
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abonnement annuel au stade à son mari aurait plus de valeur que de lui amener toutes les fleurs du monde ! Ses enfants se sont bien un peu moqué d'elle, mais peu importe : elle est certaine que du haut du Ciel, son mari la remercie. En offrant ce cadeau exceptionnel, la femme de Vincent a l'impression de compléter d'une façon admirable plusieurs décennies de bonheur conjugal. Le football représentait tant pour son ancien mari… Pendant ce temps, D-ieu… D-ieu ne sait plus quoi faire pour éveiller Ses enfants. C'est avec le cerveau doté d'un potentiel extrêmement puissant que le Maître du monde nous à créés. Le plus souvent, nous utilisons ce potentiel pour savoir si le prochain capitaine du groupe sera Lorik Cana ou Cris, ou si l'équipe de France mettra un ou deux buts aux lituaniens. Hachem ne comprend pas. Aurait-Il oublié quelque chose en nous créant ?
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Aspirer pour mieux s’inspirer L'être humain est une éponge. Ce fait indéniable explique la raison pour laquelle je ne fréquente pas les bars, ni les pubs. Après avoir vécu en Angleterre quelques années, j'avais cependant appris à aimer l'ambiance spéciale des pubs anglais. Rien de tel qu'une pinte de Guinness pour inspirer un homme ! L'effet éponge Le problème avec les pubs (ou les bars) est la présence des clients. Dans la mesure où il est difficile de demander au patron de faire le vide lorsque nous pénétrons dans les lieux, nous devons nous attendre à déguster notre bière (ou notre “stout”) entourés d'une bande d'énergumènes que je ne désirerais pas avoir comme beau-fils. C'est leur présence qui est nuisible. Nous le disons souvent à nos enfants : “Qui s'assemble, se ressemble.” Cet adage possède deux significations. Selon la première, on apprend qu'il est préférable pour se faire des amis à chercher des personnes qui nous ressemblent. Qu'il s'agisse de la culture, du milieu social… il est plus facile de lier amitié avec une personne qui vit ce que vous vivez. Cependant, cet adage possède également une autre signification que nous oublions souvent : “Qui s'assemble, se ressemble” nous enseigne aussi qu'en nous assemblant avec un certain type de personnes, nous finirons par leur ressembler. Je n'ai rien contre les habitués de pubs, mais j'ai décelé depuis longtemps que ce n'est pas autour d'un comptoir que l'homme fait preuve de la plus grande sagesse. Ainsi, la personne qui désire s'élever et améliorer ses traits de caractère, sa vision de la vie, etc. doit faire attention d’où elle prend son aspiration. C’est pour cela qu’elle doit choisir son entourage avec beaucoup de rigueur. Dans ce domaine, la tolérance s'apparente à une faute dont les conséquences peuvent être néfastes pour le bien être moral d'un individu. 164
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S'inspirer pour aspirer Si nous absorbons comme une éponge, nous pouvons nous servir de ce que nous aspirons pour nous inspirer. En prenant soin de s'inspirer à des sources honorables, nous pouvons nous servir de notre entourage pour devenir de meilleures personnes. Viser la perfection n'est pas un objectif qu'on atteint facilement. Cependant, si nous nous servons des personnes qui se trouvent à un niveau plus élevé que le nôtre, nous grimperons certainement. Il existe une autre personne qui peut nous inspirer : nous-mêmes ! Il est très utile de s'entourer des bonnes personnes, mais on ne peut éviter les moments de solitude (ils sont même souhaitables). Lorsque nous désirons trouver une source d'inspiration, nous pouvons la trouver en nous-mêmes. Certes, il se peut que nous ne soyons pas inspirés au moment où nous avons besoin de l'être. Cela n'est pas un problème : prétendons que nous sommes inspirés, enthousiastes et plein d'énergie ! Le mensonge de ce type est d'une Sainteté insoupçonnable. En jouant la comédie, nous aurons une influence positive sur nous-mêmes et en moins de temps que nous le pensions, nous aurons retrouvé l'inspiration, le moral...
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Soyons insolents ! Il est un principe souvent ignoré : pour toute chose, existe son opposé. Ainsi, même si le plus souvent nous considérons l'insolence comme un trait de caractère négatif, il existe également une insolence qu'il faut souhaiter : l'insolence sainte. L'une à éviter, l'autre à souhaiter Cette dichotomie s'explique par la structure du monde spirituel : chaque concept en Sainteté possède son équivalent au sein des forces du mal. L'insolence de ces dernières est celle qui nous fait manquer de respect - que D-ieu nous préserve - lorsque nous nous exprimons lorsque nous aurions mieux fait de rien dire. L'effronterie et l'impudence sont le plus souvent assimilées à cette attitude. Les conséquences dramatiques de celles-ci sont telles qu'il ne faut pas hésiter à multiplier les prières afin de ne pas s'en approcher. Rester éloigné-e du mal n'est pas toujours facile. Lorsque nous pensons à l'insolence, la difficulté provient de la culture de la société moderne qui place la personne au centre du monde. Dès leur plus jeune âge, ne disons-nous pas à nos enfants : “J'espère que tu ne te laisseras pas faire !” ; “Sois un homme : ne te laisse pas marcher sur les pieds !” En apprenant très tôt à notre progéniture à répondre à leurs détracteurs, il n'est pas toujours facile par la suite - à un âge plus avancé - de faire la différence entre une réponse normale face à un comportement anormal et une attitude qui dépasse les règles habituelles du comportement en société. Cette confusion s'installe dans notre esprit et nous courons le risque d'être insolents-es, même si nous sommes les premiers-ères à reconnaître que cela est à éviter. Cette confusion nous fait mettre l'insolence au placard et c'est seulement note faiblesse de caractère qui nous la fait sortir à l'occasion. Pourtant, il existe une insolence qui est bonne de mettre en pratique et qu'il faut même prier pour avoir, dans les moments voulus. 166
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Être insolent-e pour se rapprocher de D-ieu Si nous avons l'opportunité de rencontrer une personne plus sage que nous, nous avons l'obligation d'essayer de nous en rapprocher. À son contact, nous pouvons espérer recevoir un peu de sagesse supplémentaire. Ce n'est pas seulement dans les livres que nous pouvons augmenter notre réservoir de Sainteté, c'est aussi et sans doute surtout au contact des personnes qui sont plus avancées que nous. Au moment de poser nos questions, lorsque nous sommes remplis-es d'interrogations à propos de l'existence, du but dans notre vie et de l'émouna, si la timidité ou la gêne nous retiennent, nous ratons une occasion en or. C'est précisément dans ces instants qu'il faut savoir être insolent-e pour progresser. Importuner une personne pour obtenir de sa part un octroi de sagesse n'est pas comparable à celui qui poursuit une tierce personne pour obtenir un avantage matériel. Poser une 200ième fois la même question parce que nous n'avons pas compris la réponse est sans doute gênant pour nous et peut nous faire croire que nous embêtons notre interlocuteur. Cependant, c'est à ce prix que nous avançons vers D-ieu : en mettant notre fierté de côté et notre insolence sainte en avant. Le nombre de situations auxquelles nous faisons face est incalculable. Il est impossible de donner des directives claires pour différencier les moments où nous devons être insolents-es de ceux où nous devons ne pas l'être. Notre capacité à éclaircir notre vue à ce sujet est certainement liée au nombre de prières que nous formulons au Maître du monde pour qu'Il nous vienne en aide.
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Y’a d’la joie ! Considérer la vie sous son aspect positif est un des fondements de la pensée breslev. La joie, le sourire, l'espoir, le verre demi plein - et non pas demi vide - sont les éléments essentiels de la vie d'un 'hassid breslev. Cependant, afin de comprendre les raisons pour lesquelles cette attitude n'est pas une vision superficielle de la vie, il est important de lire la traduction des extraits de la leçon 282 du Liqouté Moharan de Rabbi Na'hman que nous vous proposons à la fin de ce livre. C'est effectivement dans cette leçon que le père de la pensée breslev expose les détails de l'attitude de l'éternel optimisme. Nous sommes tous des juges Nous disons souvent que nous ne devons pas juger les autres. Cette remarque révèle d'une façon implicite la nature des jugements que nous formulons le plus souvent à l'encontre de nos contemporains et des autres : une appréciation négative. De fait, si nous avions l'habitude de juger notre entourage d'une façon positive, quel problème y aurait-il à juger les autres ? Plutôt, parce que nous savons pertinemment que lorsque nous jugeons les autres, la conclusion est négative dans la majorité du temps, nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne devons pas juger les autres. Rabbi Na'hman ne partage pas cette opinion. Selon le Rabbi, non seulement nous devons juger - les autres et également nous-mêmes - mais nous devons nous forcer de formuler un jugement positif. Ceci doit être le cas même pour les personnes qui sont forcément mauvaises et méchantes ; même pour elles, nous devons nous efforcer de trouver au moins un aspect positif, la néqouda tova, dans leur personnalité. Ce conseil possède deux aspects : tout d'abord, il est réaliste. Si nous ne pouvions plus juger notre entourage, nous aurions vite faits d'être des menteurs. Juger semble être une activité dont personne ne peut se 168
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passer ! Le second aspect est de nous demander quelque chose qui ne fait pas partie de nos habitudes : voir une personne que nous savons mauvaise sous un nouveau jour, celui du plus petit aspect positif que nous pouvons trouver en elle. Le résultat de nos efforts est de transformer la personne méchante. Celle-ci ne devient pas nécessairement la plus gentille du monde, mais dans la mesure où nous trouvons en elle un aspect positif, elle n'est plus aussi méchante à nos yeux qu'elle le semblait auparavant. Y'a d'la joie ! C'est l'explication donnée par Rabbi Na'hman du verset des Psaumes (37:10) : “Encore un peu, et le méchant ne sera plus ; tu observeras sa place, il en aura disparu.” “Encore un peu”, c'est-à-dire en trouvant “un peu” de bien en chaque personne, même la plus mauvaise ne l'est plus ; celle-ci acquiert un nouveau statut et de méchante, elle “aura disparue.” Notre façon de voir doit être réelle et profonde. Il n'est pas question ici de prétendre que les autres sont bons, tandis que nous pensons au fond de nous qu'ils ne valent rien. Cela serait se mentir et n'aboutirait à rien. Si nous devons voir le monde sous son aspect positif, c'est que dans tous les cas, il existe bel et bien. À l'image de Charles Trenet et de sa chanson “Y'a d'la joie”, ce sentiment positif existe réellement. La différence entre Charles Trenet et Rabbi Na'hman est que l'un a rêvé, tandis que l'autre propose de vivre vraiment cette vision. Dans la première partie de la leçon 282 du Liqouté Moharan, Rabbi Na’hman applique ce raisonnement aux autres personnes. Notre entourage devient plus agréable et plus convivial. Plus tard dans la leçon, il s'agira d'appliquer le même raisonnement à nous-mêmes. Il faut expliquer pourquoi cela n'est pas toujours facile. Après avoir expliqué l'importance de juger notre entourage d'une façon positive, Rabbi Na'hman nous apprend que cette attitude doit également 169
Avancer vers D-ieu
s'appliquer à nous. L'objectif est clair : vivre dans la joie et nous tenir éloignés de la tristesse. Cette volonté d'être joyeux ne correspond pas à un sentiment de besoin de notre part. Le plus souvent, les personnes sont joyeuses… si elles le désirent. Selon Rabbi Na'hman, c'est tous les jours qu'il faut l'être ! Même lorsque nous avons toutes les bonnes raisons du monde de nous sentir abattus ou accablés, il faut être joyeux. Nous devons savoir que notre ennemi principal est la tristesse, qui nous ôte notre force et notre envie de nous rapprocher du Divin. C'est pour cela qu'être joyeux ne doit pas être un état qui dépend de ce que nous vivons ; plutôt, il doit s'agir d'une philosophie de vie : peu importe ce qui nous arrive, nous désirons vivre joyeux. Lorsque cela est facile, nous n'aurons pas beaucoup d'efforts à le faire. Cependant, dans les situations délicates, notre résolution à garder le moral et à vivre dans la joie ne doit pas nous quitter. Cela est possible si nous cherchons les aspects positifs en nous-mêmes. Ce sont eux qui nous permettent de nous éloigner d'une façon dangereuse de penser, celle ou on se dit : “je ne fais rien de bien de ma vie !” ; “je ne fais que des erreurs !” ; “je suis un père (ou une mère) abominable !” ; “je détruis mes enfants !” Etc. Peu importe ce que nous avons fait, nous devons nous sentir obligés de chercher le moindre bien que nous avons réalisé dans notre vie. Au-delà des erreurs que nous avons faites, ce sont ces étincelles de bien qui nous permettent d'afficher le sourire et de penser : “Après tout, je ne suis pas si terrible ! N'ai-je pas fait telle ou telle chose de bien ? N'ai-je pas aidé telle ou telle personne ? N'ai-je pas prié aujourd'hui ?” Etc. Ne pas vivre dans la naïveté Ce conseil de Rabbi Na'hman nous apprend une chose supplémentaire : nous ne devons pas vivre dans la naïveté et croire que notre volonté de 170
Servir D-ieu
nous rapprocher de D-ieu dépend uniquement de nous. Si nous omettons d'accorder aux forces du mal l'importance qui leur revient, nous courrons le risque de tomber - que D-ieu nous préserve - sans nous apercevoir que nous ne sommes pas les principaux fautifs de cette chute. Ignorer la seule raison d'être de ces forces du mal, c'est-à-dire nous éloigner de D-ieu, est leur rendre un grand service. Pour quelle raison serins-nous leurs aides ? N'avons-nous pas mieux à faire que de leur ouvrir les bras ? Ne pensons-nous pas que la lutte sera sévère, même si nous rassemblons toutes nos forces ? Ainsi, pourquoi leur rendre le combat plus facile ? Vous pourrez sans doute entendre quelqu'un vous dire : “Qui a entendu parler de ces forces du mal ? Dans quel monde vis-tu pour y croire ? Ne pourrais-tu pas commencer à vivre comme un adulte ?” Sachez que cette personne joue le rôle des forces qui désirent vous éloigner de votre racine sainte. Vous éloigner d'elle est une question de survie. Nous ne gagnons rien à fréquenter les personnes qui désirent notre mort spirituelle. Chercher et trouver en soi des bons aspects doit être une obligation pour chacun d'entre nous. Dans tous les cas et dans toutes les situations, dès l'instant où nous sentons notre moral faiblir et des mauvaises pensées nous attaquer, il nous faut immédiatement penser à ces néqoudoth tovoth (ces bons aspects) qui se trouvent en nous. Ce sont elles qui nous sauveront d'une situation où notre vie est en danger. Je suis triste, et alors ? La tristesse, l'inquiétude, le stress… tous ces sentiments ne sont pas appréciés à leur juste valeur. Bien souvent, nous pensons qu'il faut les éviter, sans plus. Pourtant, si nous réfléchissions réellement à leur véritable nature et à leurs origines, il serait plus facile de comprendre pourquoi nous devons les éviter comme la peste. Une personne atteinte au moral est une personne grandement malade et en danger de mort. Qu'on y pense : a-t-on déjà entendu parler d'une 171
Avancer vers D-ieu
personne qui s'est ôté la vie - que D-ieu nous préserve - et qui était joyeuse ? Partant, il est facile de comprendre les raisons sous-jacentes à la volonté des forces du mal à nous faire sentir mal. Car il s'agit bien de cela : une personne qui est triste est tombée entre les bras des forces de la mort. Le seul objectif de ces forces est de nous éloigner, pour un certain temps ou pour toujours, de D-ieu et de Son service. Ces forces savent très bien qu'une personne triste en est une qui n'a pas d'énergie pour servir son Créateur. Il est également important de savoir que ces forces du mal sont très intelligentes. Ainsi, elles se servent de prétextes qui possèdent souvent tous les aspects de la logique, pour nous atteindre. Ne vous attendez pas à ce qu'elles essaient à vous rendre triste avec les milliers de morts d'un tremblement de terre à l'autre bout de la planète. Elles savent que nous sommes égoïstes et que cela ne nous atteint pas vraiment. Plutôt, ces forces nous mettent face à des faits qui touchent de près notre cœur : “Te rends-tu compte du mal que tu fais à ta femme ?”. “N'es-tu donc pas capable de nourrir d'une façon décente ta famille ?”. “Crois-tu que D-ieu soit satisfait de ta façon de prier ?” Etc. Faisons nos propres mélodies ! Lorsque nous parvenons à apercevoir le bon parmi le mauvais, nous attirons sur nous un air de vie, l'air de la joie et du bonheur. C'est avec cette inspiration nouvelle que nous pouvons composer les plus belles chansons du monde, celles qui ne gagneront jamais le concours de l'Eurovision ! “Maître du monde ! Merci de m'avoir fait juif. Te remercierai-je un jour assez de T'offrir à mes services pour venir à mon aide ? Moi qui suis tellement éloigné de Toi et si égoïste ! Quel bonheur de savoir que Tu m'aimes, malgré tout !” Ces prières sont les nôtres et leur beauté dépasse celles qui sont écrites dans les livres des prières. Même s'il n'est pas 172
Servir D-ieu
question qu'elles les remplacent, pour quelle raison ne les ferions-nous pas entendre au Ciel à chaque opportunité ? Ces chansons nous permettent de remporter le premier prix de tous les concours mondiaux. Ne nous en privons pas ! Chantons à tue-tête et aussi souvent que nous le pouvons. Remercions et louons Hachem pour nous aimer de la sorte. Quel ne serait pas notre malheur d'être réellement seuls et abandonnés par Lui ! Cet enseignement de Rabbi Na'hman est un fondement de la pensée breslev. Il devrait devenir un aspect intégral de notre vie quotidienne. À chaque montée de stress, souvenons-nous du message de fraîcheur qui vient d'Ukraine : “Chantez ! Soyez heureux ! C'est ainsi que vous désire le Maître du monde ! Pouvons-nous Lui refuser encore longtemps cette preuve d'amour ?”
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Avancer vers D-ieu
Un train à ne pas manquer En servant D-ieu, nous devons savoir qui nous servons. Cela semble un peu simpliste, mais pourtant, il y a des fois où nous pouvons l'oublier. Ainsi, peut-on dire d’une personne qui a dormi tout le Chabath qu'elle l’a respecté à la façon qu’Hachem lui demande ? D'un côté, elle n'a réalisé aucune action interdite et n’a donc commis aucune transgression de la loi juive. D'autre part, on ne peut pas considérer son respect du Chabath comme faisant partie intégrante du Service divin. Servir D-ieu, c'est se sacrifier L'expression hébreu “'Avodath Hachem” (traduite le plus souvent par “Service divin”), signifie exactement “le Travail de D-ieu”. Travailler implique une certaine dose d'abnégation et d'efforts de notre part. La personne qui sert Hachem parce qu'elle trouve cela logique ne Le sert pas vraiment. Prenons l'exemple d'une personne dont la compassion est le trait marquant. Si elle donne la charité uniquement par compassion, tout en sachant également que D-ieu nous le demande, elle ne sert pas réellement le Créateur, même si elle fait bénéficier un indigent de sa générosité. C'est uniquement lorsque nous brisons notre tendance à ne pas donner (“croit-il qu'il est le seul sur la terre à avoir faim ?” ; “je ne suis même pas certain qu'il n'ira pas acheter un litre de vin avec mon argent !”…) que nous servons réellement D-ieu. En d'autres termes, c'est lorsque nous nous oublions que nous rendons gloire à D-ieu. Cette réalité s'explique par l'objectif principal qui doit guider notre vie : reconnaître et révéler que tout ce qui se passe dans ce monde correspond à la volonté d'Hachem. Ainsi, si je donne la charité, ce n'est pas par compassion, mais parce que D-ieu me le demande. Si je prie, ce n'est pas parce que cela me décontracte, mais parce que le Maître du monde le désire. Si je mange kacher, ce n'est pas parce cela est diététique, mais parce qu'Hachem me l'a ordonné. 174
Servir D-ieu
Ce sont les petites attentions qui comptent Cette vision doit nous encourager. De fait, si le moindre geste lié à D-ieu entre dans l'Avodath Hachem (le Service divin), cela me donne un nombre infini d'opportunité de Le servir, chaque jour. Un simple verre d'eau pour épancher ma soif devient l'occasion de formuler une courte prière à la gloire du Créateur. Un besoin pressant ? En sortant des toilettes, je remercie le Maître du monde de m’avoir accordé un corps qui fonctionne d'une façon plaisante et régulière… Qu'on fasse le compte : en fin de journée, combien d'opportunités aurons-nous eues pour révéler le règne de D-ieu dans ce monde ? C'est de cette façon que nous devons Le servir : des petits gestes de la vie quotidienne qui transforment celle-ci en un hommage continu et sans fin. Si nous désirons réellement nous rapprocher d'Hachem, il nous suffit de ne pas rater les départs fréquents du train de notre Service divin. À chaque coup de sifflet, c'est avec joie que nous pouvons y monter.
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Avancer vers D-ieu
Une morale étroite ? “Cher David-Yits'haq, Je trouve que la plupart des religions imposent une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré et empêche de voir la vie en face. Les vrais problèmes d'aujourd'hui : surpopulation mondiale et disparition de la nature n'y sont guère traités. D'autre part, je suis persuadé que le monde et la terre sont vieux de plusieurs milliards d'années, ce qui n'est guère le cas selon la Bible. Enfin, vous devez admettre que tous les conflits actuels sont de nature religieuse. Ne trouvez-vous pas tout cela suffisant pour ne pas être religieux ?” (F. R. de France) Merci de votre franchise. Le dialogue entre individus ne peut s'établir que si les paroles échangées le sont avec une honnêteté intellectuelle qui démontre la volonté de chacun de chercher la vérité et pas forcément celle qui nous convient. Je suis persuadé que vous faites partie de ces personnes et c'est avec plaisir que je vous réponds. De fait, votre question en inclut quatre ; j’essaierais d’y répondre dans l’ordre. Une morale à définir Vous reprochez aux religions d'imposer “une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré.” Il est vrai que la Tora définit d'une façon claire les actions qui sont permises et celles qui sont interdites. Partant, le risque existe bel et bien d'être “frustré” de ne pas pouvoir se conduire comme on l'entend et de devenir violent. Permettez-moi de vous rappeler que vous ne vivez pas dans un monde où tout est permis à tout le monde. Si nous définissons la morale comme étant les notions qui délimitent ce qui est bien et ce qui est mal, chaque pays possède ses propres valeurs. De plus, des différences importantes existent d'une société à l'autre, d'une culture à l'autre. 176
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Ainsi, qu'il s'agisse du code civil ou de la Tora, chaque individu doit vivre dans un système où on lui dit que telle chose est acceptable, tandis qu'une autre ne l'est pas. S'il existe une “morale étroite”, j'aurais tendance à penser qu'elle se trouve plutôt dans le Code civil dont les interdictions sont plus nombreuses (les articles se comptent par milliers) que les commandements bibliques (dont le nombre égale à 613) ! C'est seulement parce que vous avez fait du Code civil une partie intégrante de votre identité que vous ne le vivez pas comme un obstacle à votre liberté. Il en va de même pour les personnes qui acceptent de vivre selon les mitswoth : elles font partie de leur vie et elles ne sont pas perçues comme une entrave à leur épanouissement. La morale est un concept imposé Il n'existe pas sur terre un endroit où une personne peut prétendre appliquer son propre système de valeurs, sans tenir compte de son environnement. Quelle soit définie par l'homme ou par D-ieu, la morale nous est toujours imposée. Les personnes qui ne “voient pas la vie en face” éprouvent de grandes difficultés à accepter les règles du jeu des sociétés dans lesquelles elles vivent. Si certaines personnes violent des femmes, battent leurs enfants ou commettent d'autres actes abominables, c'est que selon elles, il peut s'avérer justifier d'imposer sa volonté à une femme ou de donner des coups de ceinture à sa progéniture. La différence entre une morale définie par l'homme et celle définie par D-ieu est que la première aura toujours de la difficulté à se prétendre universelle. Pour quelle raison un français détiendrait-il une part de vérité plus grande que celle d'un chinois ? Pour quoi devrais-je écouter plus facilement un américain qu'un soudanais ? Si un mari force sa femme à avoir des relations conjugales et que cela soit admis dans sa culture, quels arguments sont à ma disposition pour le dénoncer ? Les débats qui concernent les limites de l'aspect universel des droits de l'homme sont connus et ne pourront jamais être complètement résolus. 177
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Ce qui est admis dans une culture, ne l'est pas dans une autre. Qui détient la vérité et pour quelle raison peut-on prétendre qu'une société doive imposer sa vision à une autre ? La question de l'impérialisme culturel n'est pas nouvelle. D’autre part, permettez-moi de vous rappeler que selon l'anthropologie, ce qui différencie l'être humain de l'animal est la capacité du premier à parler et à contrôler sa sexualité (chaque culture possédant ses propres interdits). Force est de constater que la tendance d'aujourd'hui à vouloir “libérer” sexuellement l'individu (et notamment faire admettre l'homosexualité) est le constat de notre faiblesse à garder le contrôle de ce qui nous différencie du genre animal. Aujourd'hui l'homosexualité, demain un nouvel abaissement de l'âge où une personne peut être active sexuellement… jusqu'où irons-nous et où se situe la limite. Qui de vous ou de moi peut avoir l'audace de dire : “C'est moi qui détient la vérité !” Selon vous, les “vrais problèmes d'aujourd'hui [sont] la surpopulation mondiale et la disparition de la nature” et les religions ne s'en préoccupent guère. Je prends acte de votre attention pour ces deux questions dont l'importance ne saurait nous échapper. Cependant, votre avis est personnel et pour d'autres personnes, les “vrais problèmes d'aujourd'hui” en seront autres. De fait, selon une enquête récente faite en France, les vrais problèmes d'aujourd'hui sont : le chômage et l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé et la qualité des soins, l'école et la qualité de l'enseignement. La surpopulation ne semble pas intéresser grand monde et les problèmes liés à la nature ne sont pas une priorité pour la majorité des personnes interrogées. Ainsi, chaque individu définit “ses vrais problèmes du jour”, en fonction de sa culture, son âge, ses revenus financiers… Les vrais problèmes : qui peut les définir ? Ceci nous apprend que la subjectivité définit notre vie. Cela ne saurait nous étonner : l'être humain n'est pas une machine fabriquée à la chaîne. 178
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Chaque individu est unique et sa façon de penser l'est également. Si vous disposez d'un revenu élevé et que vous vivez à Paris, votre façon de voir le monde n'aura sans doute pas grand-chose à voir avec celle d'un mendiant du Sri Lanka. Vous regrettez de ne pas relever une attention soutenue aux problèmes contemporains dans les religions. En ce qui concerne le judaïsme (je laisse le soin à d'autres personnes de parler des autres religions), l'ordre de priorité est donné à l'individu : celui-ci doit utiliser au mieux son potentiel intellectuel afin de vivre dans un monde meilleur et empreint de justice et de paix. En plaçant l'individu au centre de ses préoccupations, la Tora nous enseigne une donnée fondamentale : la personne est la raison d'être de la création et de l'existence de l'univers et c'est vers l'individu que nos efforts doivent être concentrés. Il est intéressant de noter que ce sont précisément les problèmes qui touchent de près les personnes qui sont cités en priorité dans l'étude que j'ai mentionnée plus haut. Notre vrai problème : devenir de meilleures personnes Nous pouvons passer notre vie à nous intéresser à la famine dans le monde, au trou d'ozone ou au déplacement des plaques géologiques. Nous pouvons également passer notre vie à être un mauvais mari, un piètre parent et en fin de compte, une personne peu enviable. Nous sommes un peu à l'image d'un enfant qui possède l'autorisation d'aller faire certaines choses, tandis que d'autres lui sont déconseillées, voire interdites. Travailler pour obtenir un gagne-pain décent, rendre sa femme heureuse (selon sa définition du bonheur et non la nôtre), élever des enfants sains et fiers de leur racines juives sont des tâches sur lesquelles nous devons concentrer nos pensées, nos efforts et nos prières. Si une personne investit l'énergie et le temps nécessaires à ces objectifs, elle peut en plus s'occuper de tous les projets du monde. Cependant, 179
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elle ne doit jamais oublier que sa mission principale consiste à travailler ses traits de caractère négatifs et de répandre autour d'elle l'amour dont chaque personne a besoin pour s'épanouir dans la vie. Une des raisons données par beaucoup d'individus qui sont éloignés du judaïsme concerne l'âge de la terre et les différences entre ce qu'affirment les scientifiques selon lesquels l'âge est vieille de 5 milliards d'années et la Tora, selon laquelle la terre a moins de 6 000 ans. Il serait tentant de vous répondre qu'il s'agit effectivement d'un sujet où nous devons dépendre entièrement de l'émouna. Celle-ci, je vous le rappelle, commence lorsque l'entendement humain s'arrête (je reviendrai sur cela dans un prochain article, si D-ieu le veut). Cependant, cela serait trompeur. Prendre position… sans comprendre Avant d'aborder les raisons pour lesquelles il est possible de lire la Tora en toute tranquillité d'esprit, je me permets de relever l'attitude de nombreuses personnes qui ne manque pas de m'étonner. Afin de mieux me faire comprendre, une analogie peut s'avérer utile. Imaginons que l'écurie des voitures Renault de Formule 1 doit décider du type du prochain moteur qu'elle utilisera la saison à venir et qu'elle hésite entre deux moteurs. Imaginons maintenant que les ingénieurs de l'écurie se tournent vers une personne qui ne possède aucune connaissance sur le sujet et lui demande son avis. Pourrait-on sérieusement s'appuyer sur les conclusions de cette personne ? Après tout, elle ne sait peut être même pas changer le pneu crevé de sa voiture et elle voudrait donner son opinion sur un sujet aussi technique ?! Cela est comparable aux millions de personnes qui affirment - à l'unisson des scientifiques - que la terre est vieille de 5 milliards d'années. Ces personnes ne sont même pas capables de différencier un débris de l'époque néolithique d'un autre de l'âge de bronze et elles affirment savoir que la terre est millénaire ? Plutôt, nous devons dire que sans comprendre le moindre mot de la logique exposée par les scientifiques, elles 180
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donnent leur approbation aveugle. En d'autres termes, elles font preuve d'une certaine émouna envers le discours scientifique. Savoir que les personnes répètent sans le comprendre le discours scientifique doit être une leçon d'humilité de leur part. Souvent, ces personnes revêtent leurs vêtements de l'intelligence apparente pour se moquer de ces “religieux qui prennent des ballons pour des vessies.” Le moins qu'on pourrait attendre d'elles serait d'affirmer : “Je ne comprends pas ce que l'on me dit, mais cela faisant mon affaire, je vous répète ce que j'ai entendu.” La science ne contredit pas la Tora La question devient encore plus intéressante si nous savons qu'il n'y a pas de contradiction insurmontable entre la science et la Bible. Ceci peut paraître surprenant pour beaucoup d'entre nous, mais la classe scientifique est loin d'être unanime sur la date de naissance de l'univers. À travers le monde, des scientifiques écrivent des livres, assistent à des conférences, participent à des projets de recherche pointues et concluent : il n'y a aucune contradiction entre les versets de la Genèse et les découvertes archéologiques. Ces scientifiques possèdent les mêmes diplômes que ceux qui affirment l'existence d'une contradiction ; ils sont allés aux mêmes écoles et ils emploient le même langage qui est incompréhensible pour la plupart d'entre nous. Malheureusement, ces scientifiques n'ont pas accès aux tribunes qui rendraient leurs thèses connues par le grand public. La classe scientifique refuse de publier leurs travaux, les portes des studios de télés leur sont fermées et en fin de compte, le monde ignore leur existence. Au-delà du problème éthique et méthodologique que cela représente (et qui met le doute sur l'honnêteté intellectuelle de ces personnes et de ces médias), le résultat est de faire vivre une société entière dans le système de la “pensée unique”.
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Je vous recommande fortement de lire les écrits des scientifiques qui ne constatent aucune contradiction entre la Tora et la science. De deux choses l'une : soit vous pouvez comprendre le discours scientifique de haut niveau (ce qui n'est pas mon cas) est vous apprécierez la véritable nature des débats et des enjeux ; soit vous ne comprendrez pas grandchose des idées exposées, mais vous pourrez au moins conclure que la classe scientifique débat largement de cette question. Pour plus d'information, je vous conseille de lire la revue “B'Or HA'Torah” ; cette revue - rédigée le plus souvent en anglais - dresse un état fidèle des travaux de ces scientifiques. Pour conclure, il ne faut pas prétendre que l'âge de la terre représente obligatoirement un obstacle à l’émouna. Une personne peut à loisir choisir de suivre les scientifiques d'un bord ou de l'autre, mais en aucun cas l'une ou l'autre doit être considérée comme intellectuellement atteinte. Quatrième et dernier aspect de votre question, vous citez comme raison de votre éloignement de la religion que “ tous les conflits actuels sont de nature religieuse”, ce qui ne motive guère une personne à se rapprocher de ses racines saintes. Sur ce point, je suis d'accord sur une partie de votre réaction. Permettez-moi auparavant de relever les points de divergence. Les conflits les plus importants du 20iéme siècle Cela fait déjà plusieurs années que les média le savent : la télé ou le journal qui désire augmenter son taux d'audience ou son tirage confectionne un titre qui ressemble à “Conflits : la faute aux religions” et le succès est garanti. Arrivé à ce stade de notre raisonnement, cela ne devrait pas nous surprendre. Nous vivons dans un monde non religieux et consciemment ou non, tout ce que l'individu peut faire pour se conforter dans ses choix de vie est toujours bon à prendre. Pourtant, si l'on opère une vision objective de la nature des conflits les plus destructeurs du 20iéme siècle, nous serons certainement d'accord pour affirmer que la religion n'y prenait pas la place la plus importante. 182
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Dans les guerres récentes les plus destructrices (1ière et 2ième guerres mondiales), la religion n'a pas tenu une place particulière. Plutôt, il s'agissait de conflits dont les origines sont classiques à l'immense majorité des guerres : volonté étatique d'agrandir son influence et-ou son territoire. Même l'antisémitisme nazi qui a causé la Shoah ne peut pas être défini comme un facteur religieux. Si cela avait été le cas, les juifs non religieux n'auraient rien eu à craindre. De fait, nous pouvons sans doute faire le parallèle avec la situation peu brillante qui existe de nos jours en France avec entre autres, les agissements du triste Dieudonné. Qui pourrait penser que cet oiseau de mauvais augure pense à la religion lorsqu'il déverse son venin ? Il en veut aux juifs, peu importe le type auxquels ils appartiennent. Ainsi, à moins de jauger l'histoire au jour le jour et de ne rien apprendre du passé, il est possible de dire que la religion n'est pas un facteur déterminant des grands conflits de l'histoire mondiale récente. La question de l'islam Certes, je vous accorde que les évènements actuels semblent accorder une place prépondérante - à raison me semble-t-il - au rôle de l'islam dans les tragédies humaines dont nous avons été les témoins depuis quelques années. Si nous posions la question suivante à plusieurs personnes : “De quelle origine sera selon vous le prochain attentat dans le monde : juif, chrétien ou musulman ?” il est certain que l'islam remporterait la palme. Cette place de l'islam est sans doute l'équivalent moderne du rôle de l'Église romaine des Croisades du moyen-âge. Dans les deux cas, une mouvance religieuse s'immisce sur le terrain du politique et emploi la violence afin d'arriver à ses fins. Sur ce point, je pense que nous partageons la même opinion et il n'est donc pas nécessaire d'épiloguer. D'autre part, l'histoire prouve que le judaïsme a toujours eu un rôle différent. 183
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Et le judaïsme dans tout cela ? Je suis toujours surpris lorsque je constate que de nombreuses personnes mêlent la religion au conflit israélo-palestinien. Nous savons tous que les gouvernements israéliens n'ont jamais été composés de personnes religieuses (à l'exception d'une ou d'eux le plus souvent) et que les dirigeants politiques israéliens ne prennent pas conseil auprès des autorités religieuses dans la conduite des affaires du pays. De plus, en ayant une connaissance - même minime - du mouvement politique sioniste, il est évident que la religion n'y a pratiquement jamais eu sa place dans toute son histoire. Ainsi, vous comprendrez mon étonnement lorsqu'on classe ce conflit dans ceux d'ordre religieux. J'entends déjà votre question : “N'y a-t-il pas des sionistes religieux en Israël ? Qui étaient les personnes qui habitaient dans la bande de Gaza ?” Certes, ces personnes existent bel et bien, mais quel est leur poids réel dans la société israélienne - et dans la conduite des affaires du pays - pour qu'on leur accorde tant de place ? Imaginons qu'un étudiant de science politique cherche à obtenir une image fidèle d'une société en particulier. Étudier la composition du parlement de ce pays serait certainement une bonne chose. Pour autant, que lui dirions-nous s'il présentait un parti politique détenant 6% des sièges comme un facteur déterminant de la société en question ? J'entends encore votre réaction : “N'y a-t-il pas des 'hommes en noir' en Israël ? Tous ces ultra orthodoxes n'ont-ils pas de poids au sein du pays où ils vivent ?” Ici se situe l'ironie qui ne manque pas de me faire souvent sourire : ce sont précisément ces “hommes en noir” que la classe politique israélienne critique pour leur manque de patriotisme, de conviction sioniste… ! Ainsi, les mêmes personnes que vous incluez dans celles qui vous permettent de classifier ce conflit comme religieux sont dénoncées en Israël pour ne pas s'y s'intéresser suffisamment !
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Cette particularité s'explique très bien pour les personnes qui connaissent le judaïsme. Dit simplement : les “hommes en noir” attendent l'annonce d'un monde meilleur avec l'arrivée du Messie. En attendant, peu leur importe que le gouvernement du pays où ils résident soit juif, musulman, chrétien ou bouddhiste. Tous ceux qui prétendent le contraire méconnaissent lourdement les enseignements de la Tora et de ses Sages.
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La souffrance du guer (converti) Cher David-Yits'haq, Je suis guer (converti). Cette condition est une souffrance pour la vie. Cette souffrance évolue avec le temps, on assume plus ou moins sa condition, mais il est vrai que le sentiment de solitude est important et que je ne suis pas sûr que l'on s'y habitue. Pendant le processus, vous êtes juif chez les non-juifs et non juif chez les juifs ; vous êtes dans un no man's land. Là nait la solitude immense, dont vous garderez des séquelles à jamais. Même si vous avez la chance de trouver un conjoint qui vous aime et vous comprend, votre meilleur ami, c'est encore Hachem. Mais votre credo est différent de celui des autres juifs qui sont pétris par la tradition et les chemins et conseils à suivre transmis par votre famille. Alors qu'en tant que guer, vous risquez de suivre les chemins qui vous sont conseillés par ... tout le monde, et vous êtes un peu perdu, car en fait ce sont des chemins qui s'adressent à des juifs de naissance ayant déjà une famille, un vécu des traditions, un flambeau familial à porter, transmis par des générations. Nous n'avons pas les mêmes soucis de vie. Les moments difficiles 1) Dans le processus de conversion, qui dure quelques années, vous n’échappez pas aux situations où vous êtes le dixième pour faire un minyan (nombre de 10 hommes qui se réunissent pour prier), ou pour le zimoun (prononcer les bénédictions d'après le repas) vous êtes le dixième, ou à Sim’hath Tora (le fête du don de la Tora) on vous donne le Sefer Tora… En bref, vous vous trouvez dans des situations nombreuse où vous devez expliquer d’un coup et à tout le monde que : “bien voilà, je ne suis pas juif, et que donc, on ne peut pas faire, enfin, vous comprenez quoi, mais que ... ” 2) Les réactions positives à l’égard du guer ne sont pas positives unanimement, sauf peut être dans certains milieux. 186
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3) Enfin, c’est l’épreuve du candidat à la conversion, qui se sent épié pour qu’on puisse vérifier s’il exécute vraiment bien les mitswoth au quotidien, ou mieux à Chabath ; épié par des personnes juives de naissance “qui n’ont rien à prouver, et qui n’ont pas demandé à se convertir, bref des juifs normaux quoi...” En fait, il y a ces scènes de vie, et la façon dont on les ressent. Ce sont deux facettes. Si les scènes de vie sont peu fréquentes, mais que vous êtes psychologiquement sensibles, alors vous devenez honteux. Pendant 10 années, je n’ai jamais osé avouer à mon entourage que j’étais converti ; j’en connais qui ont résisté comme cela encore plus longtemps. Et donc, ça varie entre les gens. Vous avez le droit de vous sentir honteux ; et on doit lutter pour que cela ne véhicule des sentiments négatifs comme ce que vous avez traduit comme une “injure.” On doit lutter, mais ce n’est pas au guer de gérer cela, il a assez de boulot à gérer, lui (ou elle). Mais bref, il ne faut en vouloir à personne et se dire pour se rassurer : “Ces souffrances qu'Hachem impose aux Justes par amour, pour leur permettre d’acquérir plus de mérites, et leur assurer une immense récompense dans le Monde à venir.” (Berakhoth 5a) Et puis, il y a plus rassurant encore : le Rabbin Jacky Milewski cite dans son livre “Conversion au judaïsme dans l'œuvre de Maïmonide” (page 72) : “Parce que - dit Maïmonide - la Tora a répété 36 fois l'interdiction de blesser le prosélyte. De plus, lui écrit-il (à son rabbin) : “Sache que la Tora a contraint le juif d'appliquer une injonction importante à l'égard du prosélyte. Car la Tora ne nous a pas ordonné d'aimer les parents mais seulement de les honorer, alors qu'elle nous a commandé d'aimer le prosélyte ... Et le Saint Béni soit Il Lui même aime les convertis.” Alors, comme tous, on a juste besoin de partager notre amour..., même si des fois on est maladroit, voire honteux ... Yossef Muller *** 187
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Yossef, C'est peu dire que l'impression qui se dégage de votre texte en est une où la joie et le bonheur de faire partie du Peuple d'Israël ne sautent pas aux yeux. Cela correspondait-il à un évènement malheureux passager et particulier ou à un sentiment plus profond ? Votre déclaration : “je suis guer (un converti) cette condition est une souffrance pour la vie” me semble tellement éloignée de ce qu'une âme qui retrouve sa famille doit ressentir ! Servir D-ieu doit se faire dans la joie, peu importe qui nous sommes et d'où nous venons. Le Maître du monde désire nous voir heureux, souriants et joyeux de Lui appartenir. Retourner vers D-ieu Vous avez entièrement raison de souligner qu'une des difficultés des guerim consiste à trouver leur chemin. Ceux qui n'ont pas reçu de tradition ont naturellement plus de difficultés de vivre avec que les autres. Cependant, tous les juifs ne sont pas “ pétris par la tradition et les chemins et conseils à suivre transmis par [leur] famille.” Nous vivons une époque formidable. Le peuple juif se réveille et retrouve ses racines saintes. Dans le monde entier, ce sont des milliers d'individus qui redécouvrent le chemin de la Tora et l'importance de leur relation avec Hachem. Pour toutes ces personnes aussi, la tradition reste à imaginer. Elles aussi n'ont pas reçu d'héritage et contrairement à vous, elles peuvent sentir de l'amertume envers leurs parents pour ne pas leur avoir donné l'éducation qu'elles auraient dû recevoir. Vous avez cette chance de ne rien devoir rectifier, vous devez seulement construire ! Cette comparaison entre guerim et ba'alé téchouva peut vous aider à réaliser que vous n'êtes pas seul à faire face à ce type de difficultés. La comparaison s'applique également à l'éducation des enfants : quoi leur dire ? Comment leur transmettre ce qu'on n'a pas reçu ? Etc. En d'autres termes, le Service divin des guerim et des ba'alé téchouva se ressemble sur un 188
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nombre important d'aspects. C'est pour cela que Rabbi Na'hman - dans son enseignement du Liqouté Moharan - a comparé souvent les guerim aux ba'alé téchouva. Une direction claire Vous avez également raison lorsque vous écrivez qu'“en tant que guer, [on] risque de suivre les chemins qui [nous] sont conseillés par… tout le monde.” C'est pour éviter la confusion inhérente à cette situation qu'il est primordial d'avoir un Rav auquel nous adressons nos questions. Bien sûr, cela est important pour la halakha, mais aussi pour la hachqafa, c'est-à-dire toutes les questions relatives au style de vie, au choix quotidien que nous devons faire en ce qui concerne des choses qui ne sont pas couvertes pas les halakhoth. Les conseils donnés pas un Rav sont réellement le souffle de vie de l'individu. Je souhaite de tout cœur que vous en ayez un, afin de pouvoir lui faire part de vos questions, interrogations, soucis… Il y a tant à dire ! Si je devais partager une seule chose avec vous, cela serait d'essayer de vous communiquer la joie de servir notre Créateur. J'espère de tout cœur que nous pourrons continuer à correspondre. Servez D-ieu dans la joie ! Parlez-lui avec le bonheur de savoir qu'Il vous écoute et que vous êtes unique ! Bonne journée. *** David-Yits’haq, bonjour. Je vous informe que … vous êtes dans le vrai ! Je vous le dis avec le profond de “chez moi.” Votre message est une véritable bouffée d’oxygène. Quand je pense que ce matin, j’ai réalisé quelque chose que je n’ai jamais fait auparavant : respirer le parfum d’une rose d’un rosier que j’ai 189
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récemment acheté. Et après, en arrivant au travail, je reçois votre email. Franchement, j’ai du mal à rester sérieux, vous me faites sourire. Seriez vous vous aussi l’instrument de la Volonté divine ? Alors vous êtes Breslev … et vous avez, je pense, fondamentalement raison. “Mr Muller, arrêtez de vous apitoyer” m'a-t-on dit l’autre jour. Cela m’a fait un peu de peine de lire cela car en fait, je voulais raconter ma vie, non pas pour me plaindre, mais pour qu’elle serve d’illustration sur une conversion qui ne s’est pas bien déroulée. En effet, j’ai voulu devenir ce que certains voulaient que je sois “très rapidement”, c’est à dire “comme eux”, c’est à dire pas “moi-même.” C’est en cela que je me suis mal exprimé, car le lecteur ne retient au final que plaintes et gémissements. C’est vrai, la misère des autres, ça va … Or, mon objectif était d’informer les candidats à la conversion sur le parcours et de les prévenir, non pas tant sur les difficultés, mais sur le danger qu’ils possèderaient en eux-mêmes. C’est comme si, pour rendre service, j’apprenais à conduire à quelqu’un en lui disant “fais ceci”, ou “ne fais pas cela sinon, tu risques de faire un accident.” Et au final, le futur conducteur se dit “c’est trop compliqué de conduire”, ou “ce moniteur est trop mauvais.” Bon, je m’y suis alors mal pris. Je n’ai pas voulu donner de message trop positif sur la conversion, pour ne pas provoquer de faux espoirs, enthousiastes certes, mais faux quand même. Cela fait longtemps en France que je réponds à des questions, parfois naïves, mais majoritairement issues de personnes jeunes désirant se convertir. Trop souvent elles veulent le faire, comme moi, par amour pour une personne. Je voudrais faire savoir aux gens que notre plus grand ennemi, c’est nous-même. Mais dit comme cela, sans illustration, ça laisse un peu rêveur.
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Le manque de joie Un jour, mon grand frère - converti lui aussi - m’a dit : “Viens chez le Rav Pinto, tu lui exposes ta situation, il va te donner sa bénédiction.” J’étais sceptique, mais je me suis dit que “comme je n’avais rien à perdre, autant y aller.” Alors ce dernier m’a dit qu’une seule chose : “manque de sim’ha (joie).” Sur le moment, je l’ai trouvé “original” et pas crédible. Et puis après, en creusant l’affaire … j’ai dû remettre beaucoup de choses en questions, jusqu’à ma vie elle-même. J’ai tout remis à plat, et cela a finalement amené à un divorce. J'ai “changé” beaucoup de choses dans ma vie, pour au final, un peu mieux me retrouver et redécouvert qui j'étais vraiment. Aujourd'hui, je vais mieux ... depuis que je me suis remis en question. Et je suis devenu un peu plus clément vis à vis des autres ... et de moi même. Mais toutes les histoires ne sont peut être pas comparables ? Il est certain qu’il existe des points communs nombreux avec les ba'alé téchouva (les personnes nouvellement religieuses) et leur évolution. Si un ba'al téchouva est déjà marié, gare à la casse. S’il ne l’est pas, tant mieux, et en même temps, comment trouver une épouse dans un milieu qui ne nous correspond plus, ou dans un milieu que nous ne fréquentons pas encore assez ? Là, c’est une vraie torture. La meilleure arme, c’est l'émouna et la patience et… la joie des Breslev ! Et effectivement je n’ai pas su les utiliser. C’est un travail au quotidien, un travail de tous les instants. Je vous adresse mon plus cordial chalom, mon plus sincère chalom, et je retiens de vous : “Servez D-ieu dans la joie ! Parlez-lui avec le bonheur de savoir qu'Il vous écoute et que vous êtes unique.” C’est merveilleux. Merci de m’avoir lu. Yossef Muller 191
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Fêter son anniversaire ? Pour toutes les personnes qui ont été élevées d'une façon peu ou pas religieuse, les chances sont grandes pour que le jour de leur anniversaire soit fêté avec repas, cadeaux… Pourtant, cette coutume n'est pas particulièrement répandue chez la majorité des juifs religieux. La question se pose ainsi : pourquoi l'anniversaire n'est-il pas célébré ? De plus, que doivent faire les personnes qui sont devenues religieuses et qui ont certainement l'habitude de fêter leur anniversaire ? Fêter son anniversaire ? Bien sûr ! Même si l'immense majorité des juifs religieux ne célèbre pas leur anniversaire, il existe une exception importante : les juifs 'hassidiques 'Habad (Loubavitch). Selon le Sefer HaMinhaguim : le jour de son anniversaire, un homme doit être appelé à la Tora (obtenir une 'aliya), donner la tsédaqa (charité) et étudier une session supplémentaire de Talmud ou halakha, sans oublier la 'hassidouth. Comme on le voit, chez les 'Habad, l'anniversaire est fêté, mais c'est l'aspect spirituel qui est privilégié. De fait, aucun cadeau n'est donné et il est même de la responsabilité de l'homme qui fête son anniversaire d'organiser un repas chez lui afin de recevoir ses amis qui lui accorderont chacun une bénédiction. Enfin, cette journée spéciale doit également être l'occasion de “s'isoler et de se souvenir de ses actions passées afin d'y réfléchir. Cela permettra de rectifier ce qui doit l'être ou de se repentir.” Cependant - et comme nous l'avons mentionné - les 'Habad sont pratiquement les seuls à agir de la sorte.
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Fêter son anniversaire ? Non merci ! La coutume est largement répandue : le jour de l'anniversaire d'une personne est un jour comme un autre. Pas de célébration particulière, pas de cadeau, pas de repas… un calme plat. Cette absence s'explique pour deux raisons principales. Tout d'abord, chaque personne doit craindre les affres de l'enfer jusqu'au jour de sa mort. En la matière, nous sommes tous concernés-es : personne ne peut penser à coup sûr avoir accès au monde futur. Ainsi, l'avenir sombre que nous risquons de connaître - que D-ieu nous préserve - ôte toute raison de célébrer son anniversaire. La deuxième raison est celle d'éviter de copier les coutumes des nations du monde. Nous l'oublions souvent, mais le Maître du monde aime voir que nous faisons quelque chose que les non juifs ne font pas (ou l'inverse). À vrai dire, il est écrit dans le Midrach qu'Hachem à fait sortir les juifs d'Égypte pour trois raisons : 1) ils ne portaient de prénoms non juifs ; 2) ils s'habillaient d'une façon différente des non juifs et 3) ils avaient conservé une langue différente (la Lachon HaQodech). Nous savons que chez les non juifs, le jour d'anniversaire est le prétexte à une célébration importante : repas de jour de fête, cadeau substantiel (un de mes amis avait essayé d'implanter chez lui la coutume du plafond de 50 francs pour les cadeaux d'anniversaire. Inutile de dire que sa famille n'avait jamais adopté cette coutume !)… Si nous parvenons à résister à un appel dont la source ne se trouve pas du côté de la Sainteté, nous aurons accompli un grand pas vers D-ieu. De la sorte, ne pas fêter son anniversaire est à classer parmi les grands accomplissements de l'être humain qui consistent… à ne rien faire. Si une famille a l'habitude de célébrer les anniversaires, cela peut être l'occasion d'une discussion avec son Rav sur la meilleure façon d'oublier cette habitude. Le principal est de ne pas heurter les sentiments de son conjoint.
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Et les enfants dans tout cela ? Tout cela ne doit pas faire penser à nos enfants qu'ils sont mis de côté. Nous vivons dans une société où le plus souvent, les enfants sont habitués à recevoir un cadeau le jour de leur anniversaire. Sans vouloir mettre en place d'une façon volontaire cette habitude, les familles peuvent trouver difficile de ne rien faire et de ne rien offrir à l'enfant ce jour-là. Dans ce cas, il est certain qu'un petit geste sera le bienvenu ; le tout consiste à conserver une certaine mesure dans la nature du cadeau offert et la joie affichée à cette occasion. Heureuses sont les personnes qui désirent faire la Volonté divine et s'annuler face à elle. L'âme juive est précieuse, il faut faire ce qui est en notre pouvoir pour lui conserver sa spécificité.
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Le jour le plus long Maître du monde, Demain vendredi 19 juin 2009 est en Israël le jour le plus long de l'année. Permets-moi d'en profiter pour Te rendre hommage en ce jour. Je ne suis ni un grand Sage, ni sage du tout à vrai dire. Pourtant, je désire Te dire à ma façon combien je T'aime et combien je suis heureux d'avoir en moi une âme sainte. Je ne suis pas un saint. Maintes fois pendant l'année j'ai pensé à moi… en T'oubliant complètement. En l'avouant, je Te demande de croire en mon émouna (ma foi) : je désire me rapprocher de Toi, autant que cela m'est possible. Mais que veux-Tu : n'est-ce pas Toi qui m'a créé avec le mauvais penchant ? Sache que lorsque je tombe de mon niveau spirituel, c'est à cause de lui. Personnellement, je ne désire faire que Ta volonté. Je Te le promets ! Seulement, je suis tellement faible. Que de fois me suis-je dis : “C'est décidé, je ne fauterai plus !” Pourtant, ma bonne volonté a duré… quelques jours au mieux. À la première occasion, ce sont mes yeux qui ont erré, ma bouche qui a fauté et pire que tout : mon cœur qui T'a oublié. L'émouna simple et pure Je désire croire en Toi d'une façon simple et pure, à l'image d'un enfant qui aime son père : sans raison particulière, simplement parce qu'il est son père. Je désire T'aimer de cette façon. T'aimer tout le temps, chaque heure et chaque minute de mes jours. En ce jour le plus long de l'année, je veux profiter du temps accru que Tu m'accordes pour Te servir encore mieux. Du lever de mon lit, jusqu'à mon coucher, je Te promets de garder mes yeux des regards interdits, ma bouche des paroles impures ; je ferai de mon mieux pour que mes pensées restent dirigées vers Toi. 195
Avancer vers D-ieu
Un jour par an, le jour où les secondes sont les plus nombreuses, je désire multiplier les occasions pour afficher l'amour que j'ai pour toi. Aujourd'hui, mes prières seront plus réfléchies et plus convaincantes. Mes actions marquées par mon amour envers les autres juifs. En ce jour, je désire que ma femme soit fière de moi. Moi qui faute si souvent à son égard ! En ce jour, je désire que mes enfants soient heureux d'avoir un père tel que le leur. Je m'en veux tellement de ne pas être souvent à la hauteur ! Toutes mes résolutions n'aboutiront à rien si Tu ne viens pas m'aider. Je sais que je ne parviendrais jamais - réellement jamais - à vaincre mon mauvais penchant si Tu n'es pas à mes côtés. Je lève mes bras vers Toi : “Maître du monde ! Viens à mon aide en ce jour ! J'ai tellement besoin de toi pour affronter les nombreux défis de la vie ! Je sais que pour Toi, je représente l'univers entier ; aide-moi à T'accorder plus de place dans mon cœur. N'oublie pas les larmes que je verse en Te priant. Il n'y a rien au monde que je désire plus que de me rapprocher de Toi. Aide-moi à ne pas l'oublier.”
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L’émouna : une définition L'émouna (la foi) est le concept que nous devons chercher à atteindre, le plus souvent, le plus longtemps et à un niveau le plus élevé possible tout au long de notre vie. Même si chaque personne possède son chemin personnel qui lui permet de se rapprocher de D-ieu, il est possible de définir l'émouna en quatre points principaux. Avoir l'émouna, c'est croire en D-ieu, en la Tora (Bible), en les Tsadiqim (les Justes) et… en soi-même. L’émouna est un aspect vital de notre vie et il est regrettable que le plus souvent, nous pensons que croire, c'est croire en D-ieu, sans autre forme de sophistication. Certes, l'émouna simple et pure représente le fondement de l'enseignement de Rabbi Na'hman et nous ne saurions modifier d'un iota ce que le Tsadiq a dit. Cependant, être simple ne signifie pas être simpliste et partant, il est important de connaître les quatre piliers de l'émouna. C'est cette connaissance qui nous permettra d'atteindre - ou au moins de nous rapprocher - de l'émouna parfaite et complète qui doit être notre objectif constant. Avoir l'émouna en D-ieu Croire en D-ieu se décompose principalement en quatre points : D-ieu est le Créateur de l'univers, Il est omnipotent et omniprésent, Il représente le bon et le bien ultimes et la vie de chaque individu est régie par un système de récompenses et de punitions. Croire que D-ieu est omnipotent signifie que nous ne plaçons aucune idée, aucun concept au-delà du Pouvoir divin. Si nous prions Hachem pour recouvrer la santé ou nous trouver un emploi, nous Lui reconnaissons de facto le pouvoir de répondre d'une façon favorable à nos demandes. Dans le cas contraire, nous pourrions nous demander : “Pour quelle raison prierais-je ?” Du plus petit brin d'herbe qui pousse tranquillement sous nos fenêtres, au raz de marée le plus terrible - que D-ieu nous préserve - nous devons 197
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être persuadés-es que D-ieu peut tout décider et qu'Il est la cause de tout. Parfois, nous pensons comprendre la nature des évènements dont nous sommes les témoins (le plus souvent, cela arrive dans les cas d'évènements heureux) ; d'autres fois nous devons admettre notre incapacité à comprendre (par exemple, dans les cas de tragédies, que D-ieu nous préserve.) Dans les deux cas, nous devons être persuadés-es que tout a été voulu par Hachem et que la Justice divine dirige le monde. Croire que D-ieu est omniprésent, c'est admettre qu'il n'existe pas un seul endroit dans l'univers dépourvu de la Présence divine. Peu importe où nous nous trouvons : même dans les endroits les plus éloignés de D-ieu, le Maître du monde se trouve à nos côtés. Cette réalité peut nous servir particulièrement lorsque nous nous sentons, que D-ieu nous préserve, abattus-es, rejetés-es et sans espoir. Même dans ces situations, nous ne devons jamais oublier que D-ieu est à portée de main et qu'Il attend qu'on fasse appel à Lui. Si nous réalisons pleinement que nous ne sommes jamais laissés-es à nous-mêmes, les idées sombres et les envies de jeter les armes ne pourront plus nous toucher. La joie et le bonheur de se savoir chaperonnés-es vingt-quatre heures sur vingt-quatre ne pourront plus nous quitter. Nous devons également croire que tout ce qui vient de D-ieu est bon et que c'est seulement notre compréhension limitée d'être humain qui ne nous permet pas toujours de trouver une explication satisfaisante à tous les évènements de ce monde. Même si les situations sont nombreuses où il nous est impossible de comprendre, faut-il encore essayer de trouver les réponses en se renseignant auprès de nos Sages. Il ne sert à rien de penser avoir trouvé un évènement inexplicable lorsque nous pouvons obtenir son explication auprès d'un érudit de la Tora. Enfin, avoir émouna en D-ieu, c'est admette que notre vie est réglée selon les principes de récompenses et de punitions. Pour chaque action faite par l'individu, existe une récompense ou une punition. Dans ce cas aussi, l'entendement humain ne nous permet pas le plus souvent 198
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d'établir un lien direct entre une action spécifique et ses conséquences. Cependant, rien n'est pour rien et tout est inscrit dans le Ciel. En d'autres termes, nous ne devrions pas trop espérer un oubli possible du Ciel de nos actions douteuses. La Tora représente la Parole divine, telle que l'a reçue Moché Rabbénou (Moïse notre maître) au Mont Sinaï. L'Origine divine de la Tora ne doit faire l'objet d'aucun doute dans notre esprit. Chaque mot et chaque lettre de la Bible ont été dictés par Hachem à Moïse et il ne nous appartient pas de changer une seule lettre de cet Héritage saint. Manifestation du Désir divin En admettant que c'est D-ieu qui nous a donné la Tora, nous devons également accepter l'idée que celle-ci représente le désir du Maître du monde. Ainsi, l'ensemble des commandements et des conseils que nous trouvons dans la Bible ne doivent pas être pris à la légère : tous s'adressent à nous et leur origine justifie que nous leur accordions la plus grande importance. Cela ressemble à un père qui formulerait des recommandations d'une grande valeur à son fils. Que penserait le père si son fils ne l'écoutait pas avec une attention soutenue ? Que dirait le père s'il savait que son fils n'a pas l'intention de suivre ses commandements ? Nous sommes tous-tes les enfants d'Hachem ; les Paroles et le Désir divins doivent être mis au premier rang de nos obligations quotidiennes. C'est en rapport de notre volonté en la matière que D-ieu nous juge. Plutôt que de considérer les commandements bibliques comme des entraves à la liberté, nous devons les percevoir comme autant de moyens que le Créateur nous donne pour nous rapprocher de Lui. Imaginons un mari qui désirerait montrer son amour à sa femme, sans savoir ce que celle-ci désire. Mis dans cette situation, il lui serait impossible de faire un pas vers elle : il aurait trop peur de commettre de graves erreurs qui en fin de compte, l'éloigneraient de sa femme ! 199
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C'est pour cette raison qu'il nous est impossible de déclarer : “Maître du monde ! Je T'aime, au-delà de ce que Tu m'as commandé de faire. Toi seul sait ce qui se trouve au fond de mon cœur et l'amour que je Te porte, même si je ne désire pas respecter ce qui est écrit dans Ta Tora.” Pour nous convaincre de la fausseté d'un tel discours, nous n'avons qu'à imaginer un mari qui ferait l'opposé de la volonté de sa femme, pour lui déclarer ensuite son amour. Vous admettrez que ses chances de réussite sont nulles. Il en va de même avec D-ieu. Pour conclure ce très bref aperçu, notre émouna en la Tora inclut celle en la Loi écrite et en la Loi orale (celle-ci incluant l'enseignement des Tsadiqim). La Loi écrite, c'est la Bible ; la Loi orale, c'est principalement le Talmud. Étudier ces textes, c'est étudier la Parole divine. Les ramifications de ces textes se retrouvent dans les halakhoth (les lois juives) que nous devons étudier afin de respecter, chaque personne selon ses capacités intellectuelles et le temps disponible dont elle dispose pour les apprendre. Nous avons déjà abordé deux aspects importants de l'émouna (la foi) : D-ieu et la Tora. Nous abordons maintenant le troisième aspect : le rôle déterminant des Tsadiqim (Sages). Nous allons expliquer les raisons pour lesquelles les Tsadiqim sont les véritables messagers de D-ieu et la raison pour laquelle sans leur aide, il nous serait impossible de comprendre la Tora et de remplir les commandements d'Hachem. Les messagers de D-ieu Servir D-ieu n'est pas une activité réservée aux êtres exceptionnels qui sont prêts à sacrifier leur vie pour le Créateur. Nous savons que chaque individu à l'obligation de faire les efforts nécessaires pour se rapprocher d'Hachem. Même si nous savons cela, nous devons avouer en même temps que nous avons énormément de difficulté à offrir au Maître du monde notre jardin secret. La raison en est qu'il nous est extrêmement difficile de nous effacer devant la Volonté divine. 200
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Pourtant, il existe des Sages qui ont brisé tous leurs désirs et dont le but est unique : servir D-ieu. Pour ces personnages hors du commun, la vie en ce monde n'a que peu de rapport avec la nôtre. Leur degré d'abnégation se situe à des années lumières du nôtre et le seul point commun que nous possédons avec eux est notre composition : nous aussi sommes faits-es d'un corps et d'une âme. Afin de transmettre Sa parole, Hachem choisit de préférence ces êtres exceptionnels. Cela est-il étonnant ? Pas vraiment, à vrai dire. Il semble normal que D-ieu choisisse des individus qui ont fait des efforts quasi inhumains pour se rapprocher de Lui. Pour quelle raison choisirait-Il des personnes qui pensent à Lui seulement de temps en temps ? Ces messagers de D-ieu ne possèdent qu'un seul objectif : nous aider à nous rapprocher du Divin. S'ils aiment le respect qu'on leur accorde, ils ne sont pas de véritables Sages. S'ils sont à la recherche d'une position d'autorité : il faut s'éloigner d'eux. En d'autres termes, ils doivent penser avec la plus grande sincérité qu'ils ne méritent rien de ce qu'ils possèdent : en matériel et en spirituel. La liste de tels personnages est courte. Comprendre et respecter la Tora Le degré de sagesse que ces personnages hors du commun ont atteint les a rendu plus proches de D-ieu que nous et à ce titre, leur compréhension de la Parole divine est d'un niveau bien plus élevé que le nôtre. Ce sont eux qui peuvent déterminer les halakhoth (lois juives) et - encore plus important - savoir le chemin de vie que chaque individu doit emprunter. Ainsi, vouloir servir Hachem en se passant de leurs services serait non seulement une grande preuve d'orgueil de notre part, mais une pure folie : sans l'étude et la compréhension de ces grands Sages, nous commettrions les plus grandes et terribles fautes contre Hachem. Croire en soi - d'une façon sainte - est très différent de l'orgueil, de la fierté et d'autres sentiments dont il faut se sauver. De fait, croire en soi 201
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en Sainteté signifie avant tout prendre conscience de l'importance que nous possédons aux yeux du Créateur. En l'absence de cette certitude, c'est notre Service divin tout entier qui devient difficile, pénible et jonché de déceptions. D-ieu aime chacune de Ses créatures, un peu à l'image d'un père qui aime à la folie chacun de ses enfants. L'amour n'est pas divisible : que nous soyons peu ou nombreux - quelques dizaines ou quelques millions - nous devons être assurés-es qu'Hachem a créé le monde pour nous et rien que pour nous. C'est cet amour de D-ieu qui nous permet d'avoir un lien direct avec Lui et en fin de compte, Le connaître. Même si l'idée de connaître le Maître du monde peut sembler un concept abstrait, chaque individu possède la capacité d'atteindre cette connaissance. À l'aide de notre étude et de nos prières, nous découvrirons lentement ce qu'Hachem attend de nous, ce qu'Il désire que nous fassions. Lorsque nous réalisons une action spécifique - peu importe laquelle - si nous sommes persuadés-es que telle est la Volonté divine, ce sont les nuages que nous pouvons atteindre ! Inutile d'être un grand érudit ou le Rav d'une communauté pour cela : nous pouvons tous-tes atteindre les sommets. Moi aussi je peux ! Les forces du mal désirent nous faire croire que nous ne valons pas grand-chose. Si nous pensons : “Mes prières ? Quel gâchis ; je n'arrive même pas à me concentrer quelques minutes !” ; “Mon étude ? Je ne comprends pas beaucoup et à vrai dire, je préfèrerais me trouver à la plage.” Etc. Ce mode de pensée n'est pas le nôtre, mais celui des forces de la mort. Chaque pensée positive qui me rapproche de D-ieu m'est inspirée par mon bon penchant. Plutôt que de me rabaisser, je dois penser et me convaincre de la sorte : “Mes prières ? Pendant que le monde entier fait je ne sais quelles bêtises, j'ai tenu mon livre de prières pendant quinze 202
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minutes. Cela relève du miracle !” ; “Mon étude ? Peu importe si j'ai compris ou pas : n'est ce pas D-ieu qui m'a donné une intelligence limitée ? Il a certainement Ses raisons ; quant à moi, quel plaisir de m'être assis pendant une heure pour apprendre les Paroles divines.” Etc. Notre émouna en nous doit être intouchable. Peu importe ce qui nous arrive - les relations que nous entretenons avec notre conjoint-e, les difficultés que nous avons à élever nos enfants, les soucis au bureau, etc. - nous devons être joyeux-ses des efforts que nous faisons pour nous rapprocher d'Hachem. Notre quête spirituelle est à notre mesure. Rien ne me sert de me comparer à une autre personne : je ne suis pas elle ! “Peu m'importe qu'elle ait appris trois pages de Guémara, tandis que j'en ai appris la moitié d'une. J'ai mis toute l'énergie que je pouvais, cela est l'essentiel.” En conclusion, disons qu'il est du devoir de chaque personne d'avoir l’émouna que le potentiel que D-ieu nous a donné à la naissance correspond exactement à ce dont nous avons besoin. Tout ce que nous avons à faire est d'utiliser ce potentiel au mieux de nos forces. Cela est tout un programme, mais cela est notre vie !
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Une conversion ? C’est de l’amour ? “Cher David-Yit'shaq, La conversion et être juif sont deux choses totalement différentes. Quand on s'attache à vivre le judaïsme, on s'attache à aimer. Point besoin de conversion pour étudier, pour pratiquer ; les rabbins sont là pour baliser et non pour imposer. Une âme juive s'attachera à suivre les mitswoth, à pratiquer - pour les femmes - les lois de la pureté familiale, à faire Chabbath, etc. Une femme s'en ira parler à D-ieu pour Lui demander conseil. Est-ce l'homme rabbin ou D-ieu qui jugera ? Dans le contexte actuel des guerim (convertis), on leur demande beaucoup de choses. Je pense que les personnes sont tellement sous pression qu'on oublie la notion essentielle qui consiste à aimer D-ieu. Vous l'avez compris, je ne suis pas d'accord sur la façon dont les conversions s'opèrent. Pour ma part, je poserais une seule question au candidat ; cette question résume tout : “Pour vous, que signifie être juif-ve ?” (Corinne R. de France) Chère Corinne, Merci pour votre lettre. Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'on demande beaucoup de choses aux personnes qui désirent se convertir. Vos paroles sont belles lorsque vous faites le lien entre la conversion et l'amour qu'on doit porter à Hachem ; si tout le monde pouvait s'en souvenir, au moment de se convertir ou d'accepter une conversion ! Cependant, je suis en désaccord avec vous sur les autres points que vous abordez dans votre lettre. Permettez-moi de les citer et d'expliquer ma différence. Pour commencer, j'utiliserai une parabole : imaginons un jeune homme qui désire épouser une jeune fille. Celui-ci déclare sa flamme à l'élue de son choix et lui dit : “Je t'aime plus que tout. Sache que je ne désire pas savoir ce que tu attends de moi, ni ce que tu aimes 204
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dans la vie, la seule chose qui compte à mes yeux est le sentiment que j'éprouve pour toi. Quant à toi, je te demande de me laisser faire ce que je désire.” Honnêtement, conseilleriez-vous à cette jeune fille de convoler en justes noces ? Aimer… réellement Votre attitude ressemble un peu à celle du jeune homme. Une personne qui désire se convertir déclare à D-ieu : “Je t'aime tellement que je désire faire partie de Ton peuple.” Quelle belle déclaration ! Cependant, si en même temps, le jeune homme avertit le Maître du monde qu'il fera ce que bon lui semble, que vaut réellement cette déclaration ? Hachem a donné la Tora à l'humanité afin que nous sachions ce qu'Il désire. La moindre des choses que nous pourrions attendre d'une personne qui désire se convertir au judaïsme est qu'elle déclare en même temps sa résolution ferme de suivre la Volonté divine. Autrement, il me semble évident que la personne ment et qu'elle n'aime pas D-ieu. Comment peut-on dire aimer le Créateur lorsqu'on n'apprend pas sérieusement ce qu'Il attend de nous et que nous ne faisons pas notre maximum pour remplir Sa volonté ? Que diriez-vous d'un mari qui agirait de la sorte avec sa femme ? C'est pour cette raison que les autorités rabbiniques proposent une formation aux candidats-es à la conversion. Cette formation possède deux objectifs : 1) informer les personnes intéressées de la nature de la Volonté divine (si l'on ne sait pas ce que veut D-ieu, comment peut-on faire Sa volonté ?) et 2) jauger la motivation réelle des candidats-es (si la conversion n'est pas liée à D-ieu mais perçue comme une démarche administrative qui permet de se marier avec l'élu-e de son choix, en vaut-elle vraiment la peine ?) Les rabbins ne s'abrogent aucun droit, aucun privilège. C'est la Tora elle-même qui leur donne l'autorité d'agir comme ils le font. Nous viendrait-il à l'idée de suspecter un moniteur de tennis de s'approprier à tort 205
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une autorité qui ne lui appartiendrait pas lorsqu'il enseigne à ses élèves ? N'est ce pas lui qui connaît le sport qu'il est censé enseigner ! Il en va de même avec les autorités religieuses : il s'agit de personnes qui ont atteint un haut niveau de connaissance.
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La simplicité breslev Être simple est sans doute le conseil le plus précieux que nous a livré Rabbi Na'hman. Il fallait y penser. À une époque où il est honteux de ne pas avoir étudié à l'université, où notre Q.I. est plus important que ce que nous avons dans le cœur et où être simple est souvent perçu comme être simpliste, le conseil de Rabbi Na'hman peut nous sauver du naufrage spirituel vers lequel nous courons à grandes enjambées. La simplicité, ce n'est pas la bêtise Si la simplicité n'est guère recherchée, c'est sans doute qu'elle ne nous permet pas de nous adonner à un sport largement répandu : la recherche du respect par nos pairs. L'être humain est d'une nature prétentieuse et il n'hésite pas à l'être d'autant plus si cela lui offre la possibilité de s'éloigner du Divin. La recherche intellectuelle qui nous éloigne de nos Racines saintes est ce que condamnait Rabbi Na'hman. Vouloir se substituer à l'Autorité divine peut être tentant pour certains, mais le plus souvent, cela se fait au prix de la malhonnêteté intellectuelle. Les inventeurs de l'histoire de l'apparition de l'univers et du “big-bang” sont des menteurs et ils le savent pertinemment. Il est simplement regrettable que nous les croyions, alors qu'eux-mêmes doivent avoir honte de leurs idées et de leur façon de les défendre. Être simple, c'est admettre nos limites intellectuelles et reconnaître que certains concepts se trouvent au-delà de l'entendement humain. La personne qui révèle la beauté de son cœur est plus proche du statut d'être humain - même si elle n'a pas un doctorat - que celle dont la vie est guidée par la vantardise, le bluff et les mensonges. Lorsque nous le désirons, nous pouvons faire preuve de toutes sortes de contorsions intellectuelles si cela nous permet d'arriver à nos fins. À l'inverse, être simple signifie vouloir servir D-ieu avec une émouna 207
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complète et innocente. Lorsqu'il nous est possible de comprendre ce qu'Hachem attend de nous, nous devons faire tous les efforts pour y parvenir. Cependant, lorsque cela est impossible, il ne faut pas hésiter à s'en remettre à l'émouna. Une seule chose compte : D-ieu Les départements des universités sont remplis de professeurs réputés. Pourtant, les paroles qui y sont prononcées révèlent la véritable nature du “savoir” universitaire : recherche des honneurs, mensonges de toutes sortes et autres mesquineries. De fait, l'endroit où est censé se concentrer le plus pur savoir humain, ressemble plutôt à un forum d'internautes du dimanche. La différence entre les deux est que les premiers reçoivent des revenus conséquents pour propager leurs bêtises et qu'ils portent la cravate. Si nous nous concentrons sur le fil conducteur de notre vie - servir D-ieu dans la plus grande simplicité possible - il nous sera plus facile de nous détacher de ce monde de coquins et de vauriens. Lorsque l'heure de la fin de notre vie sonnera, nos diplômes universitaires ne seront d'aucune utilité. Plutôt, on nous demandera : “Qu'avez-vous fait pour D-ieu durant votre vie ?” ; “Avez-vous pleuré de vos faiblesses et de vos erreurs ?” C'est l'être humain dont le cœur est brisé par son éloignement du Divin qui est certainement près de la vérité, pas celui dont l'orgueil lui fait penser qu'il possède une quelconque valeur.
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Être un mari : de la théorie à la pratique Je ne force personne à me lire. Pourtant, si je désirais le faire, la personne avec laquelle j'aurais le plus de difficultés serait sans doute ma femme. Ma femme est exceptionnelle. Non, vraiment ! Elle supporte de vivre avec moi depuis tellement d'années que je m'étonne toujours de la trouver chez nous lorsque je rentre le soir. Elle aurait tant de raisons de me dire qu'elle a décidé d'aller tenter sa chance ailleurs. Sa patience m'abasourdit. C'est précisément parce que nous vivons sous le même toit que ma femme éprouve de la réticence à me lire : “À quoi peuvent bien servir ces belles paroles si tu ne les mets pas en pratique ?” ; “Tu es sans doute un beau parleur, mais tu ne m'attraperas pas à ton jeu : je sais parfaitement qui tu es vraiment !” ; “Je parie que si tes lecteurs et lectrices te connaissaient, ils penseraient d'une façon différente !”, etc. Vous comprenez maintenant mon problème : ma femme trouve bizarre que je puisse écrire de belles choses à propos de D-ieu, mais qu'il me soit si difficile de les appliquer. J'avoue ainsi ma faiblesse : il m'est plus facile de dire ce qu'il faut faire que de le faire moi-même. Cette différence entre la théorie et la pratique est exactement la raison pour laquelle je ne suis pas un Rav. Un Rav est une personne sur laquelle on peut prendre exemple et s'inspirer pour se rapprocher de D-ieu. Bien sûr, il ne s'agit pas de copier son Rav : la relation de chaque personne avec Hachem est unique, tout comme sa façon de Le servir. Plutôt, il s'agir de sentir une envie de laisser libre cours à notre âme et de nous rapprocher de D-ieu chaque fois qu'on le voit. Vivre avec nos faiblesses La différence entre ce que nous savons et ce que nous faisons ne devrait jamais faire naître en nous des pensées de découragement. Cette voie-là 209
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est celle de la mort spirituelle et nous devons prier constamment pour ne pas nous en approcher et encore moins l'emprunter. Plutôt, cette différence doit être la raison d'un regain d'énergie : “Moi qui croyais que j'étais presque parfait-e ! Grâce à tes remarques, je sais ce que je dois faire pour m'améliorer” ; “Béni soit D-ieu ! Je pensais être un mari exemplaire et tu viens de m'expliquer que cela n'est pas le cas. Tu m'as donné amples raisons pour essayer de m'améliorer !” En toute simplicité, je pense que c'est pour cela qu'Hachem a voulu qu'on se marie : avoir tous les jours en face de nous un miroir fidèle et qu'on ne peut pas tromper. Autrement, il nous faudrait peu de temps pour croire que nous avons déjà atteint les sommets célestes. (Nos enfants aussi sont une aide irremplaçable pour cela.) Pour revenir à ma femme, ne la plaignez pas trop. Nous vivons dans les plaines de Samarie et son bonheur consiste à parler à D-ieu au milieu des arbres. Ici, la région est superbe et croyez-moi : je lui donne amplement des raisons d'allonger son hitbodédouth tous les jours !
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Le silence ? Pas toujours ! David-Yits'haq, Dans un article paru précédemment (“La beauté du silence”), il était écrit que face aux insultes, notre silence est la réparation d’une erreur que nous aurions commise. Je ne suis pas de cet avis. Au vu du peu d’érudition que j’ai, je n’ai cependant pas noté dans la littérature biblique un tiqoun par le silence. Il y a d’autres façons pour réparer nos erreurs : la tsédaqa, la prière, le jeûne, etc. En revanche, le silence est très recommandé pour d’autres vertus, comme l’expliquent nos sages : En ce qui concerne la jalousie (Psaumes 37:7) : “Garde le silence devant l'Éternel et espère en Lui ; ne t'irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, contre l'homme qui vient à bout de ses mauvais desseins.” Pour une forme de sagesse (Pirqé Avoth 3.17) : “Le silence est le bouclier de la sagesse.” En revanche, le silence peut être difficile à appréhender et représenter un piège (Proverbes 17:28) : “Même le sot, s'il sait se taire, passe pour un sage” et “Le silence équivaut à un aveu” (Yévamoth 87 b) (i.e. “qui ne dit rien consent”). Dans les rues de Paris En guise d'exemple, je vous propose une scène de vie : Je me suis engouffré avec mon scooter dans cette rue à sens unique, la voie était libre. Ah, tiens la voiture de devant ralentit ; ah, elle met son clignotant, elle s’arrête. Je stoppe donc, j’attends. À gauche, une camionnette me bouche le passage, je ne peux pas me dégager. Quand même, cette voiture devant, si elle avait collé un peu plus la file de voiture en stationnement, bah cette voiture m’aurait laissé largement la place. 211
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Et on attend, on attend. Que se passe t-il ? Je klaxonne ? Je rouspète ? Non, tais-toi, c’est une épreuve pour toi … “D’ailleurs, tu l’as lu il n’y a pas si longtemps dans un texte, alors attends.” La voiture de devant avance, pour se positionner à coté de celle en stationnement qui avait le moteur qui commençait à tourner. Alors j’avance … et j’attends derrière la voiture de devant qui finit brusquement par faire marche arrière … et me cogne, me fait perdre l’équilibre, je me renverse sur la camionnette en stationnement … Ah, si j’avais manifesté initialement ma présence ou mon léger agacement, la voiture de devant m’aurait remarqué avant de faire arrière … Alors en finissant par me redresser, je crie au conducteur : “Déjà que tu ne te ranges pas un peu plus sur la droite, voilà maintenant que tu recules sans regarder derrière ! Fais donc attention !” Au final, suis-je si fier de moi : 1) pourquoi ai-je crié ? 2) pourquoi ai-je tutoyé cet individu ? J’ai commis des abus, excédé par ma colère, certes. Mais me taire ne m’aurait pas donné raison en tous cas, non ? Yossef Muller Yossef, L'apport des lettres comme la vôtre est irremplaçable. Grâce à vos remarques, vous me permettez de clarifier une difficulté que vous avez soulevée à juste titre. Dans l'enseignement de Rabbi Na'hman que je citais précédemment, il n'est évidemment pas question de se faire ravir un droit qui nous revient ou un service que nous attendons. Ainsi, je vous rassure, dans le cas d'un voleur qui pénètrerait la maison d'une tierce personne, celle-ci aurait le droit - même selon Rabbi Na'hman - d'exprimer son mécontentement, pour dire le moins.
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De fait, en me servant de ce qu'à dit Rabbi Na'hman à propos d'hitbodédouth (la prière personnelle, isolée et faite dans notre langue natale), il est possible de dire que le silence dont il est question n'empêche nullement la personne de parler. À propos d'hitbodédouth, Rabbi Na'hman relève qu'il est possible de “crier” vers Hachem, même dans des endroits où il serait inapproprié d'élever la voix (notamment : les endroits fréquentés par le public). Dans ce cas, le cri reste dans le cœur et il n'y a pas une seule parole qui sort de la bouche. Un cri silencieux. Dans notre cas, l'inverse est aussi vrai : si une personne vous passe devant dans une file d'attente et que vous lui faites remarquer d'une façon polie son “erreur”, Rabbi Na'hman lui-même admettrait que vous être restés silencieux Un silence parlé. En fin de compte : le silence, c'est quoi ? Le silence dont il est question, consiste à conserver notre calme et notre sang-froid, même lorsque nous sommes insultés-es. Résumé en peu de mots, voici ce que l'on peut en dire : C'est Hachem qui règle notre vie, dans le moindre détail et à la perfection. Ainsi, une personne qui nous insulte n'est pas le fruit du hasard (un mot définitivement à bannir de notre vocabulaire) ; plutôt, elle a été envoyée par D-ieu pour nous tester. Si nous savons que derrière cette personne méchante se cache la main de D-ieu et que nous restons calmes (c'est à dire que nous ne prononçons pas d'injures et qu'à l'intérieur de nous, notre sang ne bout pas), nous montrons un niveau élevé d'émouna en D-ieu. Nous ne contestons aucune décision du Créateur. À l'inverse, si nous rétorquons et surtout si nous nous énervons, nous disons à Hachem que nous sommes mécontents-es du sort qu'Il nous a réservés-es, ce qui est un manque d'émouna évident. Nous comprenons mieux maintenant la raison pour laquelle la Guémara fait référence à la colère comme un attribut qui ressemble à l'idolâtrie. De fait, s'énerver, c'est rejeter l'autorité de D-ieu, que D-ieu nous préserve. 213
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Pour conclure, il est important de préciser que les insultes ne sont pas toujours celles auxquelles on pense. Une “insulte” peut être aussi prononcée par un de nos enfants : lorsqu'il nous répond “non !” Si nous lui rappelons gentiment qu'il n'est pas correct pour un enfant de parler de la sorte à son père, nous n'avons pas répondu à l'insulte. D'autre part, si nous sentons notre autorité - notre ego - attaquée et que nous perdons notre calme, nous avons rétorqué à l'insulte. C'est sans doute pour cela que D-ieu confie aux parents des enfants à élever : pour que les premiers s'éduquent.
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Savoir prier Lorsque je pense à l'importance des prières dans notre vie, je suis surpris du peu de place que celles-ci tiennent le plus souvent dans nos esprits. Même pour les personnes qui remplissent leurs obligations quotidiennes - trois prières chaque jour pour les hommes et deux pour les femmes - il faut admettre que nous ne pensons pas aux prières comme étant les moments les plus importants de nos journées. Nous avons des excuses. Nous sommes tellement éloignés-es de la vérité dans notre relation avec D-ieu que nous ressemblons à une personne dans la nuit et qui essaie d'avancer à tâtons. Nous ne sentons pas l'importance de parler à Hachem et lorsque nous le faisons, nous ne savons pas comment nous adresser à Lui. Un peu d'ordre Nos Sages nous ont appris qu'une prière doit être composée de deux parties : dans la première, nous formulons des louanges à D-ieu et nous Le remercions pour Sa grandeur, Sa bonté, Sa générosité… Dans la seconde partie, nous exprimons nos besoins : les grands et les petits. Sachant qu'Hachem nous a créés-es pour que nous nous adressions à Lui, il ne faut pas se sentir gênés-es par le nombre important de nos demandes (le plus nous demandons, le plus nous prions !), ni par l'aspect quelques fois insignifiant de nos besoins : une paire de chaussures, un bouton de manteau (il ne faut jamais oublier qu'absolument tout vient du Ciel et conséquemment, justifie une demande de notre part.) Il existe une question qui n'est pas toujours facile à trancher : faut-il prier en faisant référence à nos efforts pour servir Hachem ou demander au Maître du monde de nous accorder ce dont nous avons besoin comme on donne un cadeau : gratuitement.
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En d'autres termes, si nous prions pour la parnassa (obtenir des revenus décents), nous comprenons bien que nous devons essayer de trouver un emploi, faire notre maximum pour être attrayants-es sur le marché du travail, etc. Que signifieraient nos prières si nous ne déployions pas le maximum d'énergie pour rencontrer le succès dans nos démarches ? En même temps que ces démarches, nous devons réaliser que l'essentiel réside dans les sphères célestes et qu'en fin de compte, c'est Hachem Lui-même qui nous fera obtenir l'emploi qu'Il désire. Cependant, lorsque nous Le prions pour obtenir le poste dont nous rêvons, devonsnous mentionner les efforts que nous faisons comme preuve de bonne volonté de notre part ? “Maître du monde ! Je sais que mes efforts sont maigres et que leurs valeurs est nulle. Cependant, je Te demande d'en tenir compte et d'accéder à ma demande pour que je puisse trouver rapidement un emploi.” L'autre type de prière, serait celle où nous demandons le même emploi, mais sans faire référence à nos efforts. “Maître du monde ! Rien dans mon comportement ne justifie que Tu doives m'accorder l'emploi que je convoite. Cependant, à l'image de l'enfant qui demande un cadeau à son père, je Te demande de m'en faire un : entièrement gratuit et sans tenir compte de mes actions. S'il te plaît, accorde-moi un emploi !” La réponse à cette interrogation est simple : il faut parler à Hachem comme nous l'avons fait dans cet article. Il faut Lui faire part de notre interrogation et de l'obscurité dans laquelle nous nous trouvons pour nous adresser à Lui d'une façon adéquate. C'est en avouant notre ignorance que nous nous approchons le plus de D-ieu.
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Mon 14 juillet La Révolution française avait des objectifs enviables : donner le pouvoir au peuple et libérer les personnes de toutes les sortes d'esclavages dont elles étaient victimes. Nous n'entrerons pas dans le débat de l'authenticité de ces objectifs. De fait, selon certains historiens la Révolution française a été plutôt une révolution de bourgeois qui se désespéraient de l'importance du pouvoir royal. Nous retiendrons seulement la beauté de l'image conservée par l'histoire : la liberté individuelle espérée et recouvrée. En France, le 14 juillet est le jour de la célébration de la Révolution française. Laissons les défilés, les spectacles et autres activités non juives auxquelles nous ferions bien de ne pas nous mêler (a-t-on déjà pensé inviter son voisin non juif au Séder de Pessa'h ?) ; à chaque peuple ses occasions de fêter ses évènements. Notre âme est juive et le Mont Sinaï devrait revêtir plus d'intérêt à nos yeux que la prise de la Bastille. Pour autant, Rabbi Na'hman nous a appris qu'il est de notre obligation de trouver de l'intelligence dans tout ce qui nous entoure ainsi que dans tout ce qui fait notre vie. Par conséquent, il serait regrettable de laisser passer les célébrations du 14 juillet sans en retenir une leçon particulière. La naissance d'un peuple La prise de la Bastille représente la naissance du peuple français, sous sa définition moderne. C'est ce jour-là - selon l'histoire - que le peuple français a dit : “Assez !” à un pouvoir royal qui niait trop souvent ses plus simples aspirations à la liberté. Pour le peuple juif, cette date est le 15 du mois juif de nissan, c'est-à-dire la date à laquelle les juifs sont sortis d'Égypte : c'est la fête de Pessa'h (la Pâques juive). Ce jour-là, les individus qui se considéraient juifs ont quitté la terre où ils étaient des esclaves. Quant aux autres, nous connaissons leur fin. 217
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Les différences entre les célébrations du 14 juillet français et la sortie d'Égypte sont saisissantes : d'un côté, nous assistons à des défilés militaires, une démonstration publique de force, des rassemblements sur les places publiques et une exubérance typique des grandes foules. D'un autre côté, le peuple juif célèbre sa “révolution” en famille, autour de la table. Lors de cette soirée, nous racontons l'histoire fondatrice de notre peuple, plutôt que de regarder des militaires défiler et nous réaffirmons notre lien avec D-ieu, plutôt que de passer la soirée à boire. Chaque année, notre 14 juillet doit en être un personnel : celui pour lequel nous réaffirmons notre détermination de poursuivre la révolution sans fin qui a lieu en nous. Cette révolution est symbolisée par notre désir de nous détacher de ce monde - chaque jour un peu plus - afin de nous rapprocher d'Hachem. Nous aussi avons notre Bastille à prendre : nous-mêmes ! Cette Bastille personnelle contre laquelle nous devons livrer bataille, c'est notre tendance à l'égoïsme, au manque de sensibilité et à notre oubli de nos racines saintes. Les forces de ce monde sont cruelles et sans pitié : combien d'entre nous ne sentons même pas le vide spirituel dans lequel nous vivons ? Ce vide spirituel se révèle par notre habitude à penser, parler, manger et agir comme des personnes non juives. S'il est une révolution qui mérite notre attention, c'est bien celle-ci : changer notre ego pour la véritable vie, c'est-à-dire la reconnaissance entière et joyeuse de notre héritage, celui de Moché Rabbénou, du Mont Sinaï et de la Tora. Laissons l'héritage des nations du monde - Michael Jackson, le football et leur mode de pensée - à qui il appartient réellement. Si nous réussissons ce pari, nous aurons réussi à prendre notre Bastille. Pour de bon, cela mériterait un défilé !
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Être ‘hassid breslev : c’est quoi ? On me pose souvent la question suivante : “Être 'hassid breslev, cela signifie quoi ?” Il est entendu qu'un 'hassid suit les halakhoth (lois juives) telles qu'elles ont été définies par le Choul'han 'Aroukh. C'est ce texte qui est la référence des juifs religieux de notre époque. Même si son interprétation peut changer d'un courant religieux à l'autre, c'est le Choul'han 'Aroukh que nous consultons tous lorsque nous avons un doute sur la validité d'une certaine action que nous voulons entreprendre. La vérité est que la majorité des juifs qui suivent le Choul'han 'Aroukh n'est pas 'hassidique. Leur tradition vient plutôt du courant lituanien ; de fait, c'est en Lituanie que les masses juives habitaient depuis le 13ième siècle et ce, jusqu'à la Shoah. Les 'hassidiques viennent plutôt d'un pays voisin : l'Ukraine. C'est dans ce pays que le 'hassidisme a été fondé, par Rabbi Israël ben Eliezez, plus connu sous le nom du Ba'al Chem Tov. En hébreu le mot “'hassid ” signifie être pieux ; sa racine vient du mot “'hessed ” qui signifie “amour.” Ainsi, être 'hassid, c'est mettre la piété et l'amour des autres au centre de notre vie. Un seul amour : D-ieu Au-delà des grands principes, que signifie exactement “être pieux” ? Il y a une différence importante entre le juif qui suit les lois juives et la personne pieuse. Un exemple simple permet de saisir la nature de cette différence : le juif religieux sait qu'avant de manger un aliment, il doit prononcer une bénédiction. Ainsi, il pensera chaque fois à formuler la bénédiction avant de manger. De la sorte, il se sera acquitté de son obligation religieuse. Selon cette approche, la bénédiction représente une clé qui permet de rendre autorisée la consommation d'un aliment spécifique. Le 'hassid d'autre part, considère la bénédiction comme un moment important en tant que tel. Il perçoit celle-ci comme l'occasion de parler 219
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à Hachem et de lier un acte simple de la vie - la consommation d'un aliment - à la Sainteté. Selon le 'hassid, manger devient ainsi un acte religieux qui le rapproche de D-ieu. Au premier abord, la différence entre les deux approches peut ne pas sembler très importante. Pourtant, elle représente deux conceptions différentes de la vie. Selon la première approche, avant de faire quelque chose, il faut s'assurer que cela soit autorisé ; selon la deuxième, on se sert de ce qu'on doit faire pour se lier à D-ieu. C'est sans doute pour cela que la racine du mot “'hassid ” est importante. Le mot “'hessed ” voulant dire amour, on envoie le message suivant à Hachem : on L'aime d'un amour puissant et on désire qu'Il devienne notre intérêt principal - voire unique - dans notre vie. D-ieu n'est pas seulement une autorité que l'on respecte avant de faire une action spécifique, mais aussi notre Créateur que nous aimons et dans Lequel nous souhaitons être inclus à chaque instant de nos journées. Vient s'ajouter à cela la 'hassidouth breslev. Il y a plusieurs façon de définir l'apport important de Rabbi Na'hman dans notre relation avec le Divin. S'il fallait citer la plus importante, je dirais sans hésiter que c'est de nous avoir donné tous les outils nécessaires pour faciliter notre rapprochement avec Hachem. En d'autres termes, Rabbi Na'hman nous a facilité au plus haut point le passage de la théorie à la pratique. Les outils favoris de Rabbi Na'hman sont connus : la joie et le bonheur de vivre, dans toutes les circonstances et hitbodédouth, la prière quotidienne d'une heure et faite dans notre langue natale. Les personnes qui s'attachent à l'enseignement de Rabbi Na'hman de Breslev sont assurées d'avoir un chemin vers le Divin plus simple et moins encombré de difficultés que les autres.
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Éduquer ses enfants, c’est les aimer La plupart des parents font face à une situation difficile dans le domaine de l'éducation de leurs enfants. C'est peu dire que maintes fois, nous avons l'impression de ne pas parler la même langue que celle de nos enfants ! Les choses les plus simples qu'ils devraient faire et auxquelles nous ne pensons même pas qu'il faille réfléchir pour les faire ne sont pas faites ; les mots les plus évidents qu'ils devraient dire à des moments précis ne sont pas dits ; les règles les plus élémentaires de savoir-vivre qu'ils devraient connaître deviennent souvent l'objet de discussions sans fin… Une génération perdue À bien des égards, nous devons réaliser que notre génération est sans doute celle qui se situe le plus loin de la vérité, le plus loin de D-ieu depuis des temps immémoriaux. Prendre conscience de cela doit nous aider à mieux comprendre les raisons des difficultés que nous devons affronter. Il n'est pas logique d'admettre que notre génération est à un niveau spirituel extrêmement bas et en même temps nous étonner des problèmes importants qui existent dans le comportement des enfants. L'un est tout simplement la conséquence de l'autre. Je reçois de nombreuses lettres de parents qui se désespèrent : “Mon fils ne veut plus rien faire ; il prend un chemin qui n'est pas le bon et en dehors de l'argent, rien ne semble l'intéresser !” ; “Ma fille à tout quitté ! Elle travaille comme serveuse dans un bar de Tel-Aviv, après avoir passé quinze années dans les écoles Beith Ya'aqov.” ; “Mon fils est devenu un véritable étranger pour moi : sa manière de parler, de s'habiller, ses copains… tout semble mal aller ! Que puis-je faire ?” Qu'on l'accepte avec joie ou pas, nous devons réaliser que l'éloignement extrême de la vérité de notre génération nous interdit le plus souvent de donner des leçons aux autres, y compris nos enfants. 221
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Rien ne sert de citer les livres qui abondent et qui recommandent aux parents d'user de la morale (moussar) pour éduquer leurs enfants. Ces livres ont été écrits pour d'autres générations : celles où les parents étaient dans la majorité des cas à un niveau spirituel bien plus élevé que le nôtre et qui leur donnait la possibilité d'être des donneurs de leçon. Nous avons perdu depuis bien longtemps la capacité de tenir ce rôle. Cela ne signifie pas que nous nous retrouvons sans armes ; plutôt, nous devons nous adapter afin de nous comporter d'une façon qui correspond à notre niveau. Si l'âge de la morale a disparu, nous devons sortir une arme encore plus puissante pour élever nos enfants, même si elle peut s'avérer parfois frustrante : l'amour, celui que nous devons ressentir pour nos enfants. Ce sentiment unique, nous devons l'afficher dans notre comportement quotidien et nous devons impérativement le faire percevoir par nos enfants. L'objectif est simple : ce que les générations précédentes obtenaient rapidement avec la morale, nous pouvons l'obtenir à plus long terme avec l'amour. Le deuxième aspect essentiel de l'éducation des enfants consiste à impliquer d'une façon encore plus importante qu'auparavant Hachem dans notre tâche. Nous ne devons jamais penser que nous sommes les seuls responsables de notre progéniture. D-ieu aussi - si l'on peut parler ainsi - possède sa part à faire. Encore faut-il le savoir et le Lui demander ! En résumé, les deux pierres fondamentales de l'éducation de nos enfants doivent être l'amour que nous leur portons et la présence d'Hachem entre eux et nous. L’amour Aimer ses enfants n'est pas un principe abstrait avec lequel nous devons tous être d'accord (une seule fois un parent m'a avoué ne pas aimer ses enfants. À ce jour, ce cas est unique). Le plus difficile s'agit d'amener ce principe dans les gestes quotidiens qui doivent marquer le type d'éducation que nous donnons à nos enfants. 222
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L'amour que chaque parent doit avoir pour ses enfants se décompose en trois aspects essentiels : 1) nos enfants doivent savoir que nous les aimons ; 2) nous devons être conscients de notre rôle d'exemple à leur yeux ; 3) nous devons surveiller l'environnement dans lequel ils évoluent. Nos enfants doivent savoir que nous les aimons Il est très facile de dire que nous aimons nos enfants, mais il est plus difficile de traduire cela par des gestes concrets. Afin de tester notre réussite à faire comprendre à nos enfants que nous les aimons au-dessus de tout, posons-nous quelques questions (il est important de préciser que pour toutes ces questions, le père ne peut pas décharger ses responsabilités sur sa femme) : - Combien de fois leur racontons-nous une histoire à l'heure du coucher ? - Combien de temps passons-nous en tête à tête avec chacun de nos enfants ? - Jouons-nous souvent avec eux ? - Si nous sommes occupés avec l'un d'entre eux et que le téléphone sonne : interrompons-nous notre activité pour aller répondre (dans ce cas, nous faisons comprendre à notre enfant que la personne qui téléphone est plus importante que lui) ? Il ne faut pas oublier que nos enfants ne se sentent pas concernés par des principes moraux élevés. Pour eux, les aimer signifie le plus souvent passer du temps avec eux et leur montrer que cela nous fait réellement plaisir. Les parents sont un exemple pour les enfants Même si les enfants ne l'avouent pas et que les effets ne sont pas immédiats, les parents sont toujours un exemple pour leurs enfants. Ainsi, un père qui fait la vaisselle lorsque sa femme est fatiguée n'a pas besoin d'expliquer à ses enfants que leur mère est importante : ils 223
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le comprendront d'eux-mêmes. Également, si les parents emploient un langage châtié à la maison, il leur sera inutile de faire la morale à propos de l'importance de garder une “bouche propre”. Les exemples abondent et possèdent tous un point commun : inculquer à nos enfants une façon droite de se comporter. Être un exemple pour ses enfants ne doit pas être une activité pour laquelle nous attendons un retour immédiat. Plutôt, il s'agit d'un investissement à long terme qui selon chaque enfant, peut être remboursé bien des années après le départ de la maison ! Dans tous les cas, servir d'exemple est une attitude que les parents doivent adopter pour le bien de leurs enfants. Il ne s'agit pas de quelque chose d'impossible, surtout si nous pensons aux nombreux bienfaits que nous en retirons à titre personnel. Travailler sur son comportement, cela signifie scruter tout ce qui n'est pas parfait chez nous (c'est-à-dire à peu près tout !) et se faire un devoir de l'améliorer. On comprendra qu'il s'agit d'une activité de tous les jours et pour toute la vie. Dans ce domaine, les parents qui se laissent aller à leurs mauvaises habitudes - surtout lorsque ceci se déroule devant leurs enfants - font preuve d'un comportement irresponsable et criminel. Hachem ne nous a pas confié des enfants pour que nous n'en prenions pas soin. La place que nous accordons à D-ieu dans nos gestes quotidiens La plus grande erreur que nous pourrions commettre serait de croire qu'avec beaucoup d'efforts, une bonne dose d'intelligence et une volonté à toute épreuve, le succès dépend de nous. En la matière, il s'agit d'une vanité qui se cache sous des bonnes intentions. Nous devons réaliser pleinement qu'il n'y a rien dans ce monde que l'être humain peut accomplir sans la Volonté divine. Évidemment, celle-ci sera plus à même de nous accorder ce que nous désirons si nous montrons notre bonne volonté et ne rechignons pas aux efforts. Cependant, 224
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même dans ce cas, nous ne devons pas oublier que le succès rencontré est envoyé du Ciel. Faire du Ciel notre associé Cela signifie qu'après avoir fait notre devoir de parents - i.e. montrer notre amour à nos enfants et essayer d'être des exemples à leurs yeux - nous devons admettre que nos enfants rencontreront le succès dans leur vie si le Ciel le désire, plutôt que grâce à nous. La situation se présente ainsi : 1) nous sommes obligés en tant que parents de faire le maximum pour que nos enfants obtiennent la meilleure éducation que nous pouvons leur donner ; 2) nous savons que la réussite provient du Ciel et nous lui demandons d'intervenir en faveur de nos enfants. Ces deux volets sont inséparables. S'il ne rime à rien de se tourner vers Hachem si nous n'avons pas levé le petit doigt, il est tout aussi impensable de penser que nous pouvons expliquer la réussite de nos enfants par notre seul comportement. Si nous comprenons bien cela, il devient possible de vivre les situations dites “difficiles” d'une façon plus sereine. De fait, si nous savons que c'est d'Hachem que vient la réussite, nous pouvons trouver une source de satisfaction dans le fait que nous avons fait notre part du travail. En fin de compte, c'est D-ieu Lui-même qui décidera de la conclusion finale ! En aucun cas, cela doit ressembler à de l'indifférence de notre part ou à une sorte de fatalisme. Il est de la première importance de fournir tous les efforts que nous pouvons pour éduquer nos enfants, du mieux que nous pouvons. Plutôt, il s'agit d'une “police de garantie” afin d'éviter les moments de stress et de tension. Il existe un immense sentiment de satisfaction qui se trouve à notre portée de main : à la mesure des efforts sincères que nous avons produits, nous pouvons nous tourner de toutes nos forces vers Hachem pour Lui 225
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demander de venir à notre aide. Si nous savons que c'est de Lui que vient le salut et pas de nous, nous vivrons d'une façon plus sereine. Avertissement : cet article est évidemment trop court et trop général pour répondre aux problèmes particuliers de chaque situation. Il est important de s'entourer de bons conseils. Nous suggérons fortement à nos lecteurs de prendre contact avec les personnes appropriées (autorités rabbiniques et spécialistes de l'éducation) qui pourront les aider d'une façon appropriée et personnelle.
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Désirer D-ieu “Lorsqu'une personne désire une chose en particulier, cela crée une imperfection et de l'amertume pour l'âme.” (Rabbi Na'hman de Breslev, Liqouté Moharan I, 13) “Cher David-Yits'haq, J'ai du mal à comprendre ce texte. Vouloir le plus beau est aussi une forme de respect que nous montrons à Hachem. Une belle table pour les fêtes, des beaux vêtements... Je ne sais pas pourquoi, mais en lisant cela je me sens gênée. Je ne comprends pas cette notion d'éloignement alors qu'on sait que même pour le Temple ou pour le Roi David, tout était noble et en or. Bonne journée.” (Patricia B. de France) Madame, Nous pensons souvent que l'être humain est formé de deux parties distinctes : la partie spirituelle, représentée par l'âme et la partie physique, représentée par le corps. Cela n'est pas tout à fait exact. Plutôt, l'être humain est âme et autour de cette âme, Hachem a choisi de mettre un corps. Ainsi, nous ne devons pas oublier qu'idéalement, c'est à notre âme que nous devons nous lier et pas à notre corps. Les plaisirs de l'âme sont simples : se rapprocher de D-ieu, le plus possible. Pour l'âme, le physique n'existe pas et les seuls plaisirs sont les prières, les louanges faites à Hachem… Tout ce qui fait ce monde-ci est étranger à l'âme : elle n'a point besoin de manger, de boire, de dormir, de vêtements… Il en va différemment avec le corps. Celui-ci se plaît dans la bonne chair et les plaisirs de la table. Les beaux apparats lui sont plaisants, comme le sont tous les autres plaisirs liés à ce monde. Tous les excès que l'être 227
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humain commet s'expliquent par sa soumission à son propre corps. Il est inutile de dire que selon le corps, les plaisirs spirituels sont une pure perte de temps et il fait tout pour les combattre (nous sommes soudainement fatigués-es pour nous rendre à la synagogue, un aliment non kacher nous attire par son odeur alléchante…) L'âme désire seulement D-ieu Nous comprenons maintenant que les plaisirs que nous ressentons sont de deux ordres : spirituels ou physiques. Les premiers nous rapprochent d'Hachem, tandis que les seconds nous en éloignent. Une personne peut avoir prié avec ferveur et sentir en son fort intérieur un certain plaisir d'avoir pu prier de la sorte. Une autre se sentira bien d'avoir récité la totalité du livre des Psaumes…. Dans tous ces cas, le plaisir que la personne ressent est lié à son âme, ce qui l'aide à la faire avancer vers le Divin. Cependant, la satisfaction d'avoir mangé un bon plat, de posséder un nouveau canapé ou une nouvelle voiture sont des sentiments qui ne nous rapprochent pas d'Hachem et si nous n'y prenons pas garde, qui peuvent nous en éloigner. Aimer Hachem comme on aime sa femme Permettez-moi une comparaison osée : D-ieu est comme une femme. Lorsqu'on Le désire il en ressent une grande satisfaction, mais s'Il voit Son peuple désirer autre chose et avoir du plaisir en dehors de Lui, il se sent blessé. “Mais”, dites-vous à juste titre, “qu'en est-il des plaisirs de ce monde liés au Divin ? Lorsque nous achetons une belle nappe pour notre table de Chabath ou lorsque nous achetons un nouvel ensemble pour les fêtes : devons-nous nous sentir coupables ou méritants-tes ?”
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La réponse est simple : si l'achat que nous avons fait ne correspond pas à un désir particulier, si ce n'est de servir mieux Hachem, cet achat est saint. Autrement, nous sommes tombés-es dans le piège du matérialisme. Je prends un exemple : chaque homme juif doit posséder une paire de téfilines. L'achat des téfilines ne correspond généralement pas à un désir particulier. Qui prendrait plaisir à posséder deux boites de peau de vache qui coûtent une petite fortune ? Cependant, nous achetons les téfilines parce que D-ieu nous l'a ordonné. De plus, nous essayons d'acheter les plus belles que nous pouvons car nous savons que cela fera plaisir au Créateur. On comprend bien que la notion de désir n'est pas la source principale de l'achat des téfilines. C'est précisément ce critère qui peut nous aider à savoir si nous nous sommes faits-tes piéger par notre aspect physique. En achetant une nappe de table ou un ensemble pour les fêtes : le faisons-nous par désir, même si nous y mêlons Hachem ou par nécessité, à l'image de l'achat des téfilines ? Ignorer entièrement notre aspect physique Si l'être humain n'est qu'âme, les chances sont grandes que nous constations notre grand éloignement d'avec D-ieu. Le nombre de plaisirs de ce monde qui nous attirent est tellement élevé ! Rassurez-vous, cela est normal et Hachem est le premier à le comprendre. Nous vivons dans un monde imparfait où notre travail consiste à nous rapprocher de D-ieu, chaque personne selon sa capacité. Ainsi, le Maître du monde n'attend pas de nous que nous soyons parfaits ; si tel avait été le cas, Il ne nous aurait pas créés-es avec le mauvais penchant ! Plutôt, notre objectif consiste à connaître nos points faibles et à vouloir sincèrement les améliorer. Il faut faire extrêmement attention à ne pas placer la barre trop haute, car cela pourrait nous déprimer et nous serions alors en danger mortel.
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Pour conclure, fixons-nous comme objectif d'essayer de minimiser le nombre de nos désirs liés à l'aspect matériel de ce monde. Si nous avançons dans cette direction - un peu plus chaque jour - nous serons une source immense de joie pour D-ieu. En même temps, essayons de remplacer le vide que nous créerons en nous par le spirituel. Cela est possible si nous décidons d'accorder un peu plus de temps aux prières, à la récitation des Psaumes, à l'étude de la Tora, aux bonnes actions… Je vous souhaite beaucoup de bonheur dans votre rapprochement avec Hachem.
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Être juif : c’est quoi ? Il existe autant de façons d'être juif qu'il existe de juifs sur la terre ! Je ne fais pas allusion au statut halakhique (selon le droit légal juif) de la personne. Celui est clair : si la mère d'un individu est juive, celui-ci l'est automatiquement. Plutôt, je fais allusion à la façon d'agir, de parler et de penser. C'est dans ce domaine que je pose la question : “Être juif, c'est quoi ?” Je suis conscient que certaines personnes ne seront pas d'accord avec moi, et ce, dès le début de ma réflexion. Pour ces personnes, il n'existe pas de véritables raisons d'agir, de parler ou de penser d'une façon différente parce que nous sommes juifs. Ces personnes prennent leurs valeurs dans le monde non juif et de fait, elles parlent, pensent et agissent comme les personnes qui n'appartiennent pas au peuple d'Israël. Pourtant, le prophète l'a dit (Ezechiel 20:32) : “Ce qui vous monte à l'esprit ne se réalisera pas, lorsque vous dites : 'Devenons comme les nations, comme les familles des autres pays'.” Cette simple déclaration permet d'expliquer l'antisémitisme que les cercles académiques ont tant de mal à expliquer. Peu importe ce qu'une personne juive a en tête : D-ieu ne la laissera jamais devenir entièrement comme un membre des autres nations. Un des grands avantages de l'antisémitisme est de nous rappeler qui nous sommes, même si nous désirons l'oublier. Être juif : une occupation de tous les instants Au-delà du sentiment profond que nous ressentons pour le Créateur, “être juif” ne doit pas rester un concept abstrait. Plutôt, ce sont nos actes, nos paroles et nos pensées qui doivent nous différencier des nations du monde. Agir comme un juif, cela signifie avoir une attitude différente dans la multitude de gestes - petits et grands - de la vie quotidienne. Lorsqu'une personne non juive se saisit d'une pomme et la mange, elle marque une courte pause avant de savourer ce fruit, pour exprimer sa gratitude 231
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envers Hachem. Lorsqu'une personne non juive reçoit son salaire bien mérité et calcule la façon dont elle va le dépenser, elle consacre 10% pour les nécessiteux (personnes ou organismes). Ce geste fait mois après mois, année après année, permet de démontrer que la charité n'est pas seulement une idée agréable, mais une obligation. Le nombre de gestes qui nous différencient des autres nations du monde est presque sans fin. Il revient à chacun d'entre nous de réfléchir aux gestes “non juifs” que nous faisons et d'essayer de les minimiser. Prier, fêter, manger… représente autant d'occasions pour montrer au Maître du monde que nous ne L'oublions pas. Le “parler juif” se distingue avant tout par son absence de médisance, de moquerie et des autres plaies de ce monde. Les mots sont des armes et nous devons prendre soin à ne blesser personne. Le discours qui décrit à longueur de journées les résultats sportifs, la culture non juive ou d'autres valeurs qui n'appartiennent pas à notre peuple n'est pas le nôtre. La personne juive essaie aussi souvent qu'elle le peut de mettre des Mots saints dans sa bouche. “Penser juif” signifie que l'objet central de nos pensées doit être la Volonté divine. Avant de penser à elle, la personne juive pense à Hachem et à Son désir. L'égoïsme non juif et la place primordiale accordée à l'ego de la personne n'appartiennent pas à la tradition juive. Chacun de ces concepts pourrait faire l'objet de plusieurs livres. On comprendra que cela dépasse largement l'envergure de notre réflexion. Cependant, j'engage mes lecteurs et mes lectrices à travailler sérieusement et en toute honnêteté chacun des trois concepts cités ci-dessus. Il n'existe pas de niveau spécifique “acceptable” aux yeux d'Hachem. Selon l'éducation que chaque personne a reçue dans son enfance et ce qu'elle a fait sa vie par la suite, l'objectif est de devenir un peu plus juif, chaque jour. C'est ce qu'attend D-ieu de nous.
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Moi et les juifs “Cher David-Yits'haq, J'ai eu de très mauvaises et nombreuses expériences où l'on a profité de moi. Souvent, cela était le fait d'autres juifs et souvent d'israéliens. Tout cela est arrivé parce que je suis juif : “Allez, tu es l'un de nous ! Tu feras bien telle ou telle chose pour moi ! Tu ne peux pas me laisser tomber ! Etc.” Tout cela pour mieux me faire planter un couteau dans le dos par la suite ! Je ne suis pas antisémite, mais je connais la façon de penser juive et israélienne. Dans les deux cas, il s'agit d'un esprit extrêmement dysfonctionnel qui est le résultat de 5 000 années de persécution et d'un complexe qui en est la conséquence. Il existe certains aspects merveilleux de la tradition juive que je respecte. Cependant, chaque rose possède ses épines et l'esprit juif en est rempli. Ainsi, j'applaudis la culture juive, tout en me réservant le droit de dénoncer l'hypocrisie dont je suis régulièrement le témoin : des rabbins volent, mentent à leur femme, engagent des hommes pour tuer leur femme… Autant d'exemples déplorables de juifs qui commettent des crimes horribles - tous les jours - tout en portant la kippa. Tous les juifs sont donc mauvais et terribles ? Non, bien sûr ! J'ai même des amis et des membres de ma famille qui sont juifs ! Cependant, je connais l'odeur malsaine qui règne et elle n'est guère agréable, ni très bonne à respirer. Les juifs et les arabes se haïssent mutuellement, essentiellement comme ils se détestent parmi leur propre groupe. Cependant, il s'agit d'une vendetta familiale qui remonte à Avraham, Yits'haq et Ichmaël. Cette vendetta à propos d'une terre ne rime à rien : aucun groupe ne la possède réellement, mais les deux groupes la réclament comme un droit d'héritage. Tout cela pourquoi ? Pour voir plus de sang couler au nom d'une supériorité imaginaire d'êtres humains qui se croient meilleurs que ceux de l'autre côté.
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La vie est courte. Je continuerai simplement à regarder ces batailles de mon gradin et pensant à la manière de Pierre Desproges à propos du non-sens du spectacle offert sous le titre de : “Conflit du Proche-Orient.” (Anonyme, États-Unis) Cher “Anonyme”, Merci pour votre lettre sincère et qui a été écrite, j'en suis certain, du fond du cœur. Vous imaginez sans difficulté que je ne partage pas votre point de vue. Étant donné le sérieux des questions abordées, je citerai pour commencer les points principaux que je voudrais développer : 1) Se faire exploiter n'est certainement pas agréable et les personnes qui en exploitent d'autres doivent être dénoncées, selon les procédures admises. Cependant, cela ne devrait pas être une excuse pour ne pas choisir un style de vie qu'on préfère rejeter en réalité pour d'autres raisons. 2) Il n'existe pas de “façon de penser juif” ; être juif n'est pas une race et ne peut pas être limité à un format spécifique. Plutôt, il existe des individus qui pensent d'une façon droite et d'autres qui pensent autrement. Cela est le cas dans tous les peuples et toutes les sociétés ; à ce titre, le peuple juif ne fait pas exception. 3) Je ne pense pas qu'il soit exact de dire ou de laisser penser que la majorité des juifs religieux “volent, mentent à leur femme ou engagent des hommes pour tuer leur femme”. Je me répète : si certaines personnes transgressent la loi, elles doivent être punies en fonction de leurs fautes. À nous de ne pas commettre l'erreur de généraliser des comportements individuels à l'ensemble d'un peuple (en le faisant, vous agissez de la même façon que les antisémites Le Pen, Dieudonné, etc.) 4) Je ne pense pas que les juifs haïssent les arabes. Les milliers d'arabes qui vivent paisiblement en Israël - et qui n'en partiraient pour rien au monde - sont un démenti évident à vos propos. Par contre, l'histoire 234
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nous a montré maintes fois que les arabes n'apprécient guère les juifs : citez-moi un seul pays arabes où les juifs vivent libres de leurs gestes, en touts tranquillité et en étant autorisés à pratiquer leur religion d'une façon ouverte. 5) Vous semblez regretter amèrement l'absence de paix entre les juifs et les arabes en Terre sainte. Sur cet aspect, je suis d'accord avec vous. Cependant, votre conception de la paix est erronée et certainement le fruit de la culture dans laquelle vous vivez. Selon ce mode de penser, la paix doit être séparée de la justice ; selon le judaïsme, la justice vient en premier, suivie ensuite par la paix. Cette notion n'est pas anodine, elle est une des clés fondamentales du conflit entre juifs et arabes. Avec l'aide de D-ieu, je désire développer ces aspects. Se faire exploiter Se faire exploiter n'est certainement pas agréable et les personnes qui en exploitent d'autres doivent être dénoncées, selon les procédures admises. Cependant, cela ne devrait pas être une excuse pour ne pas choisir un style de vie qu'on préfère rejeter en réalité pour d'autres raisons. Les personnes que je rencontre souvent et qui vivent selon des critères très éloignés de la Tora et de la volonté d'Hachem peuvent être mises dans une des deux catégories suivantes lorsqu'elles justifient leur style de vie : 1) “Être religieux est trop compliqué à mes yeux ; je préfère vivre d'une façon plus libre et faire ce que je veux, lorsque je le veux et avec qui je le veux.” 2) “Si le monde religieux était différent (moins sectaire, plus ouvert, moins coupé de la réalité, plus moderne…), je serais sans doute plus religieux.” La différence de raisonnement n'est pas anodine. Selon mon expérience, le premier discours a au moins le mérite de la vérité. La personne qui tient ce discours reconnait qu'elle a fait des choix contraires aux commandements bibliques, mais elle justifie ses choix et elle les assume entièrement. 235
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D'autre part, le second discours ressemble à de l'hypocrisie. Plutôt que d'assumer ses choix, la personne rejette la faute de son éloignement sur les épaules des autres. Cela est un peu facile et - à vrai dire - un peu enfantin. Soyons sérieux ! Chaque individu possède la faculté de réflexion et son libre-arbitre. Si je ne suis pas voleur, tueur ou d'un autre type de brigand, ce n'est pas parce les manières de ces gens-là laissent à désirer. Si je ne fais pas partie d'eux c'est que leur activité est condamnable et que je désire m'y associer sous aucun prétexte. L'opposé est également exact. Si j'essaie de suivre les mitswoth et de faire ce que D-ieu attend de moi, ce n'est pas parce que mon voisin le rabbin est souriant ou serviable. Si je désire me rapprocher du Créateur, c'est parce que je suis convaincu que tel doit être mon rôle dans ce monde. En d'autres termes, je ne fais pas dépendre mon choix de style de vie d'autres personnes. Cela est peut être valable lorsqu'on est enfant, mais il me semble qu'un adulte possède toutes les facultés mentales pour choisir son propre chemin et d'en assumer les conséquences, pour le bien comme pour le pire. La recherche de la vérité doit être une préoccupation constante de l'être humain. C'est parce que nous nous voilons la face que nous faisons des erreurs. Ouvrir les yeux, cela signifie regarder au-dessus de l'aspect purement physique et matériel de ce monde - chose que les animaux ne peuvent pas faire - et utiliser notre force de raisonnement pour que notre vie ait un certain sens - concept qui est également étranger au mode de pensée animal. Cher ami, je ne doute pas que l'éducation que vous avez reçue a joué un rôle important dans votre façon de voir la vie. Plus tard, ce sont vos premières années d'adulte qui ont certainement influencé pour longtemps vos choix de vie. Cependant, n'oubliez jamais ceci : il est préférable de dire qu'on s'est trompé - même si cela n'est pas souvent facile - plutôt que de poursuivre un style de vie basé dans le refus de la vérité, l'absence de volonté d'assumer ses propres choix, les désirs physiques… 236
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S'il existe une chose qui nous sépare des animaux, c'est notre puissance de réflexion. Il est de notre devoir de l'utiliser à son maximum. Je ne doute pas un seul instant de votre grande intelligence. Rendez-vous un service : ne la mettez pas au placard dès l'instant où vous parlez spiritualité. Il n'existe pas de “façon de penser juif” ; être juif n'est pas une race et ne peut pas être limité à un format spécifique. Plutôt, il existe des individus qui pensent d'une façon droite et d'autres qui pensent autrement. Cela est le cas dans tous les peuples et toutes les sociétés ; à ce titre, le peuple juif ne fait pas exception. Une des raisons de votre éloignement du peuple juif auquel vous appartenez est - selon vous - “l'esprit [juif] extrêmement dysfonctionnel qui est le résultat de 5 000 années de persécution et d'un complexe qui en est la conséquence.” J'imagine que c'est pour cela que vous avez choisi de vivre d'une façon non juive et parmi des non juifs qui affichent tous les jours sous vos yeux… leurs mensonges, leur cruauté, leur stupidité, etc. Voulez-vous réellement me faire croire que l'esprit non juif vous éblouit par sa supériorité ? Peut-être trouvez-vous de l'admiration face à leur classe politique ? Sans doute appréciez-vous la qualité supérieure de leurs chansons et de leurs films à grand succès ? Est-ce leur détachement connu de l'argent et la recherche pour une vie intellectuelle plus riche qui vous impressionne ? Je parie que vous êtes trop intelligent pour croire à tout cela. Leur monde politique est mensonger et voleur, leurs films et leurs chansons à grand succès sont d'une vulgarité et d'une imbécillité affligeantes, leur bonheur se trouve dans l'argent et la personne qui n'en possède pas est rejetée comme un malpropre ! En choisissant de vivre dans le monde que vous avez choisi, vous avez plongé la tête dans un monde qui n'est pas beau, qui ne sent pas bon et qui exploite les individus d'une façon éhontée. Vivant aux États-Unis, vous êtes sans aucun doute très bien placé pour le savoir. Si vous avez
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des doutes à ce sujet, je vous suggère de vous intéresser aux millions de petites gens, de chômeurs, de noirs et autres laissez pour compte de la société que vous semblez admirer. Un mode de penser juif ? Dans tous les cas, vous dénoncez un certain “mode de penser juif” pour expliquer votre trajectoire personnelle. À quel mode de penser faitesvous allusion ? Je connais beaucoup de personnes juives : certaines sont religieuses tandis que d'autres ne le sont pas ; certaines sont intelligentes tandis que d'autres ne le sont pas ; certaines sont des personnes qui m'inspirent tandis que d'autres me désespèrent… Le concept du “mode de penser juif” est une invention de toutes pièces des nations non juives pour pouvoir attaquer le peuple juif. “Les juifs sont avares” ; “les juifs sont hypocrites”… Tout cela ne vous rappelle donc rien ? Je regrette de constater que votre discours possède un ton qui ne l'apparente pas à un discours humaniste. Une personne juive ne pense pas d'une certaine façon parce qu'elle est juive. Si cela était le cas, quelle serait la signification de votre éloignement : étant juif vous-même, vous n'en changeriez pas pour autant votre façon de penser ! Plutôt, une personne juive pense d'une façon différente des membres des autres nations parce qu'elle possède des valeurs différentes d'elles : la Tora, les paroles de nos Sages… Si vous avez abandonné le monde dans lequel le Maître du monde aimerait vous voir vivre, il est fort à parier que vous pensez comme une personne non juive. C'est parce que cela est possible qu'il est regrettable d'avoir fait les choix que vous avez faits. Plutôt que de prendre exemple sur le mode de penser mensonger, vaniteux et futile du monde non juif, vous rendriez un grand service à votre âme si vous utilisiez le potentiel qu'Hachem vous a donné pour vous élever spirituellement et vous débarrasser des aspects purement physiques de ce monde. 238
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Je ne pense pas qu'il soit exact de dire - ou de laisser penser - que la majorité des juifs religieux “volent, mentent à leur femme ou engagent des hommes pour tuer leur femme”. Si certaines personnes transgressent la loi, elles doivent être punies en fonction de leurs fautes. À nous de ne pas commettre l'erreur de généraliser des comportements individuels à l'ensemble d'un peuple (en le faisant, vous agissez de la même façon que les antisémites Le Pen, Dieudonné, etc.) Votre déclaration pourrait laisser penser que vous êtes très pointilleux sur la notion de justice et que le comportement des personnes malhonnêtes vous irrite au plus haut point. Je serais prêt à louer votre notion de la justice si vous n'aviez pas choisi de vire dans une société où le crime, le meurtre, le vol et le mensonge sont maîtres ! Soyons sérieux : pour quelques personnes juives religieuses qui se retrouvent derrière les barreaux, vous rejetez d'un revers de mains les milliers d'autres qui sont honnêtes ? Pour quelle raison le comportement de certains vous fait juger des milliers d'autres ? Un sentiment d'insécurité Faisons un pari : venez vous promener quelques heures dans les rues de Méa Chéarim (quartier religieux de Jérusalem) ou de Bnei Braq (ville israélienne religieuse). Si vous ne vous sentez pas plus en sécurité que dans les rues de New York ou de Boston, je suis prêt à vous rembourser le billet d'avion ! Chiche ? J'ai vécu aux États-Unis, en France, au Canada, en Angleterre… dans tous ces pays, l'insécurité y règne. En Israël, les rues de Tel-Aviv ressemblent à s'y méprendre à celles des grandes métropoles mondiales pour leur degré de violence et de crime. S'il existe un type de société qu'il faut rejeter, lequel devrait faire l'objet de notre choix ? Il faut faire attention lorsqu'on dénonce quelque chose : s'agit-il de la raison d'un choix subséquent ou plutôt, d'une excuse que l'on se donne pour justifier un comportement particulier ? 239
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Pour conclure, permettez-moi de vous citer une anecdote israélienne : dans les prisons du pays, une section distincte est réservée aux prisonniers religieux. Nourriture strictement kachère, tenue habituelle des hommes religieux autorisée, absence de la télévision… Ce cadre correspond au style de vie habituel de ces personnes. Savez-vous quelque chose ? Les gardiens se battent pour être mutés dans ces sections : les prisonniers y sont exemplaires par leur conduite ! Comme quoi, même après avoir fauté, un juif religieux se distingue des autres ! Vous semblez regretter amèrement l'absence de paix entre les juifs et les arabes en Terre sainte. Sur cet aspect, je suis d'accord avec vous. Cependant, votre conception de la paix est erronée et certainement le fruit de la culture dans laquelle vous vivez. Selon ce mode de penser, la paix doit être séparée de la justice ; selon le judaïsme, la justice vient en premier, suivie ensuite par la paix. Cette notion n'est pas anodine, elle est une des clés fondamentales du conflit entre juifs et arabes. Notre mode de pensée est étroitement lié à la société dans laquelle nous vivons. Le mode économique actuel a besoin de paix pour fonctionner d'une façon satisfaisante. Peu importe la justice, si la paix règne, les affaires vont bon train. Cela explique l'appui des plus grandes démocraties (dont les États-Unis) aux dictatures. Cette notion de paix ne s'embarrasse pas de celle de justice. Pourtant, que diriez-vous si un tribunal vous demandait de faire la paix avec le voleur qui vous a subtilisé une coquette somme d'argent… sans que celui-ci soit obligé de vous la rendre ? Vous crieriez certainement : “Justice ! Justice ! Justice !” Vous satisferiez-vous si l'on vous répondait sans cesse : “Paix ! Paix ! Paix ! ”? Une paix qui en n'est pas une Ce sentiment est un peu ce que ressentent les israéliens. Beaucoup pensent que peu importe ce que disent ou font les arabes, ils auront toujours raison aux yeux du monde car ils crient toujours “Paix ! Paix ! Paix !” 240
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Pourtant, les crimes odieux qu'ils commettent régulièrement devraient vous faire réfléchir sur ce peuple. Avez-vous entendu parler de nombreux peuples qui lynchent et découpent les corps de soldats éperdus (oct. 2000) ? Avez-vous entendu parler de nombreux peuples qui tuent à bout portant une mère et ses deux enfants à qui elle racontait une histoire (nov. 2002) ? Avez-vous entendu parler de nombreux peuples qui tuent à bout portant une mère de famille et ses quatre jeunes enfants (mai 2004) ? Avez-vous entendu parler de nombreux peuples qui se servent de bulldozer pour tuer sauvagement des civils (juil. 2008) ? La liste est longue de toutes les horreurs commises au nom d'un combat. Voyez-vous cher ami, je ne juge même pas si le combat palestinien est juste ou non. Plutôt, c'est la façon de lutter pour une cause qui me fait condamner ses actes barbares. Lorqu'Yigal Amir a assassiné le premier ministre israélien Yits'haq Rabbin, il fut excommunié. Lorsque les palestiniens commettent des crimes atroces, c'est le silence que nous entendons dans la classe politique et intellectuelle de ce peuple. Pourquoi ? D'autres causes - l'apartheid en Afrique du Sud, les tibétains en Chine - ont été marquées par leur absence de violence. Il est une chose de lutter pour une cause, il en est une autre d'adopter le comportement d'un animal. Tout cela vous passe sans doute au-dessus de vos oreilles car vous pensez : “Paix ! Paix ! Paix !”. En agissant de la sorte, vous êtes un digne enfant du système économique de notre époque. De plus, comme des millions d'autres juifs, je ne doute pas un seul instant que vous pensez avoir une bonne connaissance du conflit israélo-palestinien… sans avoir mis les pieds en Terre sainte ! 241
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Tant de choses vous séparent de la réalité. L'espace me manque pour les décrire toutes. Ma réponse a été plus longue que celles que je rédige habituellement. Pourtant, j'ai l'impression de ne rien vous avoir dit, de ne rien avoir réellement abordé de sérieux. Tout ce que je vous ai dit était en réponse à votre lettre. Tout ce que je voudrais vous dire n'a aucun rapport - ou si peu - avec elle. Je connais les États-Unis, le pays où vous vivez. Je connais également la force incroyable de sa culture : celle de se frayer son chemin dans le cerveau de chaque individu, sans que celui-ci s'en aperçoive. Je pense à cela en pensant à vous. Ce que vous vivez, pensez et écrivez n'est pas de vous : une âme juive ne peut pas vivre cette vie, penser de la sorte et écrire de telles choses à propos du peuple auquel elle appartient. La vraie vie La société dans laquelle vous vivez a kidnappé votre cerveau, à votre insu. Au départ, cela s'est fait avec votre accord. C'est toujours parce que nous leur ouvrons la porte que les forces du mal entrent chez nous, en nous. Dans votre cas, vous leur avez ouvert la porte en affichant votre désir de vous séparer de votre peuple. Il ne leur en fallait pas plus. Une fois en vous, le nettoyage auquel vous avez été la victime s'est fait lentement, mais surement. Chaque jour, ce sont vos gestes, vos pensées et votre discours qui se sont rapprochés du monde non juif. En leur ouvrant la porte, les forces du mal vous ont offert beaucoup plus que la possibilité de vous séparer de votre peuple : elles vous ont transformé en un nouvel individu. Cet individu mène la vie d'un non juif. J'aimerais tant vous expliquer les raisons pour lesquelles l'amour qui me lie à vous est plus fort que tous les kilomètres que vous avez mis entre les autres juifs et vous. J'aimerais tant que vous veniez me voir, en Samarie, sur la terre de vos ancêtres. Ici, le monde est beau ; dur, mais beau.
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Si je pouvais tenir votre main dans la mienne, je vous emmènerais dans la nature. Assis au milieu des oliviers, nous écouterions le bruit des oiseaux et du vent. Perdus au milieu de la nature, je vous ferais écouter des paroles que vous n'avez jamais entendues. Celles de la Sagesse juive millénaire, la vôtre. Mes paroles sont belles car elles ne sont pas les miennes. Plutôt, elles sont celles de nos Sages, de nos ancêtres. En prenant le temps de les étudier et de les entendre, notre cœur se met à vivre, réellement. Aussi longtemps que nos pensées nous rattachent à ce monde, elles nous abaissent. À l'opposé, parler à D-ieu, Le vouloir et Le pleurer nous élève. Le saviez-vous ? La vie est courte et mes forces ne sont plus très grandes. Si je le pouvais, j'utiliserais la magie pour vous faire venir en Eretz Israël afin de pouvoir vous toucher, vous embrasser, vous dire que je vous aime. Votre âme est pure, comme la mienne, comme celles de nos Pères. Je vous supplie de l'écouter. Vous êtes un être exceptionnel, car D-ieu l'a voulu. Prenez en conscience avant que le Créateur rappelle votre âme auprès de Lui.
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S’habiller breslev “Cher David-Yits'haq, Quelle est la coutume chez les Breslev en ce qui concerne la façon de s'habiller. Tout le monde semble s'habiller d'une façon différente, à l'exception du schtreimel (le chapeau de fourrure) que chaque breslev semble porter le Chabath et les jours de fêtes. Ai-je raison ?” (David P., Canada) David, Il est exact qu'il existe une grande diversité vestimentaire chez les 'hassidiques breslev. La raison est sans doute le respect qu'apportait Rabbi Na'hman aux habitudes de chaque personne. Contrairement à d'autres mouvements où l'on demande aux nouveaux adeptes d'adopter les habitudes du groupe, la tradition breslev consiste à accepter les nombreuses différences que chaque individu amène avec lui. En ce qui concerne le schtreimel, il n'est pas exact de dire que tous les breslev le portent. De nombreuses personnes nouvellement religieuses et qui s'identifient à la 'hassidouth breslev conservent le chapeau noir habituel des juifs religieux. On retrouve souvent ce cas chez les juifs d'origine séfarade qui peuvent ne pas toujours se sentir à l'aise avec un symbole de la culture juive achkénaze (dont la 'hassidouth est originaire). Les autres différences concernent le type de manteau porté pendant les Chabath et les jours de fêtes. Certaines personnes possèdent un manteau noir, semblable à celui de la semaine. D'autres mettent un manteau à rayures blanches et bleues, dont la signification trouve sa source dans la littérature kabbalistique. Si vous avez l'occasion de vous joindre à un rassemblement breslev, vous constaterez par vous-mêmes les différentes habitudes vestimentaires qui sont presque sans fin. Le fait qu'un nombre de plus en plus 244
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important de personnes rejoignent la 'hassidouth breslev augmente la variété en tous genres. Pour conclure ce rapide tour d'horizon, je m'en voudrais de ne pas noter une différence de taille : celle des peyoth (les mèches de cheveu sur le côté du visage)… ou de leur absence. Dans ce cas aussi, les peyoth représentent un symbole important du juif 'hassid. Ce fut un des premiers que les nazis - que leur mémoire soit effacée - voulurent enlever. Les breslev possèdent généralement des peyoth et la longueur de certaines peut dépasser plusieurs dizaines de centimètres !
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Une attente profitable Le monde semble vraiment injuste. Du jour où une personne décide de se rapprocher d'Hachem, les choses se compliquent. Cela commence généralement par notre travail qu'il faut quitter : nous ne pouvons plus travailler le samedi. Ensuite, ce sont les amis qui se lassent de nous : la recherche de restaurants kachers n'est guère de leur goût. La famille ellemême s'y met : que de remarques désobligeantes contre notre volonté de vouloir accorder à notre âme la place qui lui revient ! Rapidement, une question surgit dans notre esprit : pour quelle raison D-ieu nous rend-il notre rapprochement si difficile ? En fin de compte, s'Il nous aimait vraiment, ne devrait-Il pas agir exactement d'une façon opposée ? Sans attendre le tapis rouge, on aimerait pour le moins que les obstacles ne se lèvent pas contre notre volonté. En suivant ce raisonnement, certaines personnes en arrivent à la conclusion malheureuse qu'Hachem ne les aime pas et elles abandonnent toutes les bonnes décisions qu'elles s'étaient jurées de tenir ferme. Une attente salutaire Savoir attendre fait partie intégrante du Service divin. Notre manque d'enthousiasme à attendre s'explique facilement : qui aime attendre à la banque, à la poste, chez le médecin ? Cependant, si nous comprenons que dans le domaine spirituel l'attente nous est bénéfique, nous avons de grandes chances de la vivre d'une façon différente. En guise d'exemple, une histoire peut nous aider à atteindre cet objectif. David a beaucoup d'estime pour Ilan. Les deux étaient d'excellents amis à l'école et malgré les années qui ont passées, rien ne les a séparés. David est devenu ingénieur dans les travaux publics, tandis qu'Ilan est devenu un érudit dans la Tora. La sagesse d'Ilan - ainsi que sa force de travail - lui ont permis d'atteindre un niveau de connaissance exceptionnel et les personnes du monde entier cherchent maintenant ses conseils. 246
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David a appris qu'Ilan est de passage dans sa ville. Immédiatement il lui a téléphoné pour arranger un rendez-vous. Ilan n'a pas hésité une seconde : “Ma journée est remplie de rendez-vous, mais si tu viens une bonne heure avant le premier entretien que je dois avoir, nous aurons amplement le temps de discuter ; cela me fera extrêmement plaisir.” David est aux anges : il va pouvoir recevoir les bons conseils de son ami le Rav pendant tout ce temps ! En fin de compte, David a perdu beaucoup de temps sur le périphérique et c'est tout penaud qu'il arrive chez Ilan… cinq minutes avant l'heure du premier rendez-vous. Ilan aussi est déçu, mais l'amour qu'il a pour son ami est sans fin. “Attends ici et si une personne ne se présente pas à son rendez-vous, nous pourrons en profiter pour nous voir. Dans le pire des cas, nous passerons la fin de soirée ensemble : je ne désire absolument pas quitter la ville sans t'avoir parlé.” David apprécie l'attitude de son ami ; il sait très bien qu'en fin de journée celui-ci sera très fatigué. Le fait qu'il désire cependant le voir le touche profondément. Dès huit heures le matin, la première personne se présente et chaque demi-heure une autre arrive. À chaque nouvelle entrée, on propose à David d'entrer dans le bureau du Rav : “N'étiez-vous pas ici avant moi ?” Cependant, David refuse poliment. Sans en expliquer la raison, il sait pertinemment que pour chaque personne qu'il laisse passer devant lui, se rapproche d'autant plus l'heure tant attendue de sa rencontre ! Dans ces conditions, l'attente se fait douce aux yeux de David. Chaque heure qui passe est l'objet d'une pensée agréable : “Bientôt, je pourrai lui parler.” À aucun instant l'énervement et l'impatience n'effleurent David. La journée et la longue attente passent sans difficulté, avec le sourire qui ne quitte pas son visage. Pas une seule personne n'a manqué à l'appel. David a patienté 10 heures, sans s'énerver, sans s'irriter. En fin de journée, lorsqu'Ilan ouvre la porte, il découvre le visage souriant de son ami. Maintenant, ils vont pouvoir se parler… 247
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D-ieu nous fait attendre pour notre bien En nous faisant attendre, Hachem nous permet de nous raffiner et de nous purifier. Le Créateur sait qu'en nous acceptant de suite, nous serions encore encombrés de toutes nos mauvaises attitudes, nos mauvais désirs… Chaque jour, chaque moi, chaque année qui passe nous permet de nous élever et de nous nettoyer. En fait, c'est l'attente ellemême qui nous rapproche de D-ieu. L'attente doit nous permettre de multiplier nos prières et notre enthousiasme de voir la porte s'ouvrir. En aucun cas, elle doit être le prétexte d'un énervement quelconque. Nous pouvons trouver cela difficile, mais si nous transformons cette difficulté à comprendre ce concept en d'interminables prières, nous aurons fait de grands pas vers le Maître du monde. Heureuse est la personne qui y parvient !
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S’échauffer pour se relever Avez-vous vu jouer Roger Federer ? Quelle force ! Quelle puissance ! Je disais récemment à ma femme que j'aimerais bien me trouver sur un cours de tennis en face du numéro un mondial afin de constater ce qu'il me serait possible de faire face à un tel monstre sportif. Je ne vous décrirai pas la mimique que fit ma femme. Cela est à inclure dans les choses qu'il m'est impossible de décrire à propos de la personne qui a le courage depuis tant d'années de partager sa vie avec la mienne. Cependant, les personnes qui possèdent une vague connaissance de Jerry Lewis et de ses mimiques peuvent se faire une idée approximative du visage qu'il me fut donné de voir. L'échauffement : voilà le secret ! Sans doute, ma femme n'a pas tort. Après tant d'années à apprécier sa dafina et son couscous, mes chances d'être un danger pour Federer sont minces. Peu importe que ma conversion à la cuisine séfarade n'ait pas toujours été facile : les années de surconsommation de makroud et de montéacaos ont fait leur œuvre. Heureusement qu'il me reste encore un peu de force dans les doigts pour écrire, sinon je ne servirais plus à rien ! Lorsque nous pensons à D-ieu, nous nous sentons le plus souvent tellement éloignés des concepts de Sainteté, d'élévation spirituelle ou de rapprochement avec le Divin que nous regardons nos grands Sages et leur dévotion en pensant que nous ne sommes pratiquement pas faits comme eux, presque d'une autre race. Pourtant, si nous faisions ce que tous les sportifs font avant de jouer - c'est-à-dire de s'entraîner - nous pourrions certainement améliorer nos exploits. Dans le domaine spirituel aussi l'échauffement existe. De fait, il s'agit de la partie la plus important dans notre relation avec Hachem : celle où nous essayons de nous rapprocher du Créateur, même si nous avons maintes fois l'impression de pédaler dans le vide. 249
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Dans le Liqouté Moharan I:21, Rabbi Na'hman fait une comparaison qui peut être d'une utilité de premier ordre. Nous savons tous que le mouvement échauffe. Plus un objet se meut vite, plus il devient chaud. Les adeptes d'aérospatiale savent que le bouclier noir de la navette spatiale américaine possède une seule raison : celle de la protéger d'un échauffement excessif, dû à sa grande vitesse lorsqu'elle rejoint la terre. Si notre cœur est froid à l'idée du spirituel, il faut donc l'échauffer par un mouvement. Cela est possible en faisant travailler notre intellect, c'est-à-dire en étudiant les voies de D-ieu. Ainsi, grimpant d'un niveau à l'autre - chaque personne selon ses capacités - notre intellect se meut au fil de notre compréhension et de notre assiduité. Le plus nous étudions, le plus il évolue. Ce mouvement intellectuel crée un réchauffement : celui du cœur. Si dans le monde matériel, c'est la surface externe d'un objet qui chauffe lorsque celui se meut, dans le domaine spirituel, le mouvement de l'intellect cause l'échauffement du cœur. Même si nous n'y avons pas pensé au début, notre étude fait naître en nous une flamme. Ce désir brûlant naît en notre cœur et nous pousse à vouloir D-ieu. Voici le secret des personnes dont le désir de servir le Créateur brûle en elles : elles alimentent ce feu en étudiant les conseils que nous a légués le Maître du monde. Le jour où nous comprendrons que les mitswoth que D-ieu nous a données ne sont pas des entraves à notre liberté, mais plutôt une forme de combustible spirituel, nous ne voudrons plus sortir de cette station service d'un nouveau type. Nous aurions bien tort de nous priver de ce plaisir : il s'agit du seul plein que nous pouvons faire sans devoir ensuite passer à la caisse !
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Une chaise vide Ofer, Nous devions nous retrouver ce matin pour étudier et voilà que tu es parti. Lorsque je t’ai quitté hier, je ne savais pas que je n’étudierai plus avec toi… au moins pendant quelques temps. Je ne t’en veux pas : tu ne le savais pas toi-même. Je te dois beaucoup. Ta vigueur d’esprit, ton exigence envers toi, ta douceur avec les autres... Combien de qualités pourrais-je ainsi énumérer ! Je sais que tu n’aimerais pas cela. Tout de même, tu me manques déjà. Ce matin, lorsque je suis allé te dire au revoir, j’ai beaucoup pleuré. Je n’étais pas le seul ; pensais-tu avoir autant d’amis ? Quand j’ai vu ta femme s’approcher de toi pour te faire ses adieux, j’ai vu une personne effondrée. C’est le mur sur lequel je m’appuyais qui m’a retenu. Avancer à deux Te souviens-tu de nos fous rires ? Combien d’heures avons-nous passées à essayer de comprendre une Guémara, une page du Choul’han ‘Aroukh ? Jamais abattu, tu me disais toujours : “Lis encore une fois, nous allons bien finir par comprendre !” Et le plus souvent, tu avais raison. Combien de fois aurais-je abandonné sans ta présence. Ta patience m’étonnait toujours. Lorsque je m’énervais de ma lenteur d’esprit, c’est toi qui me réconfortais. Les heures que nous avons passées ensemble sont un cadeau merveilleux que tu m’a fais. Merci mille fois. Maintenant, nous allons nous occuper de ta petite famille. Ta femme a du courage ; elle en a besoin. Tes trois pierres précieuses vont se demander où est leur Aba. Nous ne pourrons pas leur donner l’amour que tu leur as toujours transmis. Ce que nous allons faire, c’est alléger leur vie matérielle. Pour le reste, demande à Hachem de trouver quelque chose. Après tout, tu es plus près de Lui que je le suis ! 251
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Ofer, je t’aime tant que mon amour ne peut faiblir avec ton absence. Si je ne croyais pas en D-ieu, je pesterais de me retrouver sans toi. Désormais, qui m’aidera dans mes études ? Cependant, je sais que le Maître du monde ne pouvait plus longtemps se passer de toi. Qui l’aurait pu ? Merci pour tout. Merci pour ton sourire ; merci pour ta gentillesse ; merci pour le temps que tu m’as accordé ici-bas. Cet après-midi, j’ouvrirai ma Guémara sans ton ombre à mes côtés. Je m’en fiche : je continuerai quelques temps à te parler, comme si tu étais encore là ! Je te demande pardon pour mes fautes. Les nuits blanches que nous avons passées ensemble vont me sembler plus longues. Dis-en un mot à Hachem : j’ai besoin d’un nouveau partenaire. Prends soin de toi et réserve-moi une place auprès de toi. L’envie ne me manque pas de te rejoindre le plus vite possible, mais je comprends que c’est au Créateur de décider mon heure de départ, pas à moi. Je t’embrasse très fort.
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Ouman, le Tiqoun Haklali et les femmes Chaque année, après le retour de plusieurs milliers de juifs d’Ouman, deux questions sont régulièrement posées en ce qui concerne les femmes : 1) Est-il bien pour une femme de se rendre à Ouman - sur la tombe de Rabbi Na’hman - à l’occasion de la fête de Roch Hachana ? 2) Une femme peut-elle lire le Tiqoun HaKlali ? Roch Hachana à Ouman La raison pour laquelle nous nous rendons à Ouman pour y passer le jour de l’an juif est que Rabbi Na’hman le souhaitait. En dehors de cette raison, il n’existe aucune logique pour un homme de quitter sa famille afin de se rendre dans un coin perdu d’Ukraine. Dans la mesure où Rabbi Na’hman s’adressait aux hommes, on ne peut donc pas dire - si on est une femme - qu’on va passer Roch Hachana à Ouman parce que le Tsadiq l’a dit. Cependant, même si le Tsadiq ne l’a pas demandé, une femme pourrait avoir l’envie d’aller à Ouman pour Roch Hachana. Dans ce cas, un problème élémentaire se pose : est-il approprié pour quelques dizaines de femmes de se retrouver au milieu de milliers d’hommes ? La réponse est évidemment “non.” Lorsqu’une femme se rend à Ouman pour le jour de l’an, elle se fait sans doute plaisir, mais cela est aux dépends de sa relation avec D-ieu. Pour quelle raison peut-elle croire que le Créateur prendrait du plaisir à la voir parmi tant d’hommes ? Ainsi, je déconseille fortement aux femmes de se rendre sur la tombe de Rabbi Na’hman à l’occasion de Roch Hachana. Cela ne signifie absolument pas qu’elles ne peuvent pas s’y rendre à d’autres moments de l’année. De fait, il existe des voyages organisés pour femmes à d’autre périodes de l’année, avec l’avantage de payer bien moins cher que lors du jour de l’an, de s’y retrouver entre femmes et d’avoir une ambiance plus relaxante que la foule qu’on trouve à Roch Hachana. 253
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Le Tiqoun HaKlali Rabbi Na’hman a conseillé aux hommes de lire le Tiqoun HaKlali dans le cas où ils auraient commis une faute spécifique qui ne concerne que les hommes, que D-ieu nous protège. Ici aussi, une femme ne peut donc pas lire le Tiqoun HaKlali en pensant qu’elle répond à la volonté du Tsadiq. Cependant, lorsqu’on sait que le Tiqoun HaKlali est composé de dix chapitres des Téhilim, il n’y a aucune raison d’en interdire la lecture aux femmes. De fait, si elles le lisent, elles feront la même chose que la plupart des hommes qui le font. Pour eux aussi, Rabbi Na’hman ne leur a jamais demandé de lire le Tiqoun HaKlali s’ils n’ont pas commis la faute spécifique à laquelle il faisait référence. Il est certainement agréable de voir des centaines d’âmes juives lire les Psaumes, mais le plus souvent, elles le font pour se renforcer spirituellement et non pas parce que le Tsadiq leur a demandé. À la différence de la première question, la lecture du Tiqoun HaKlali ne possède aucun aspect négatif et peut donc être faite aussi souvent qu’on le désire.
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Partir vivre en Israël ? Depuis quelques années, le nombre de juifs qui quittent la France pour venir s’installer en Eretz Israël est en hausse. La situation économique difficile et l’antisémitisme sont le plus souvent les raisons déterminantes qui expliquent leur départ. Ainsi, nombreuses sont les personnes qui s’interrogent : “Moi aussi devrais-je partir ?” Partir ou ne pas partir ? Cela peut sembler évident, mais nous avons tendance à l’oublier. La première question à se poser avant d’entreprendre un tel départ est la suivante : “Cela m’aidera-t-il à me rapprocher de D-ieu ?” C’est avec une telle pensée que la personne juive doit peser les nombreuses décisions qu’elle doit prendre au cours de sa vie et pas seulement celle de son éventuel départ en Terre sainte. Vivre en Israël est difficile. Si la situation économique en France n’est pas au beau fixe, que dire de celle en Israël ? De plus, les avantages sociaux auxquels on est habitué en France sont bien plus importants que ceux offerts en Israël. Cela semble peut être mesquin de penser à tout cela, mais lorsqu’une famille se retrouve dans un deux pièces à Jérusalem et qu’elle ne dispose plus des moyens financiers pour payer le loyer, le stress est réel. Il n’y a pas que la vie économique qui soit difficile. La vie spirituelle possède également ses surprises. L’image du peuple juif - un et uni - en est sans doute une belle, mais elle ne correspond pas à ce que la plupart des personnes vivent, rencontrent et ressentent. Les différences entre personnes religieuses et celles qui ne le sont pas, les rapports quelques fois tendus entre juifs séfarades et achkénazes, la difficulté de trouver une communauté dans laquelle on se sent bien… sont autant de facteurs qui peuvent déstabiliser les personnes.
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C’est pour cela - et beaucoup d’autres raisons - que je ne conseille jamais de venir vivre en Israël comme “principe général.” Sait-on qu’entre un tiers et la moitié des familles françaises qui sont venues vivre en Israël repartent en France dans les cinq années qui suivent leur arrivée en Israël ? Connait-on le coût des dommages - financiers, affectifs, spirituels - qu’une telle expérience peut avoir sur une famille entière ? Plutôt, je conseille aux éventuels candidats de venir quelques jours en Terre sainte et de rencontrer le plus grand nombre de personnes. Poser des questions et voir concrètement ce qui se passe ici est un facteur essentiel à un déplacement réussi. Grâce à D-ieu, le nombre est grand de personnes qui peuvent être de bons conseils dans ce domaine. S’en passer est réellement regrettable. Pour conclure, je tiens à préciser que je suis le premier à être heureux lorsque je vois une famille venir vivre en Israël et grandir dans le chemin de la Tora. En même temps, je suis extrêmement attristé lorsqu’une tentative se termine par un échec. C’est pour cela que je vous recommande de bien réfléchir.
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Rabbi Na’ hman et Internet “Cher David-Yits’haq, Croyez-vous qu’un enseignement aussi profond et sérieux que celui de Rabbi Na’hman de Breslev peut se transmettre par Internet ? Le risque n’existe-t-il pas qu’il n’en restera que des slogans et donc, une dénaturation affligeant de son enseignement ?” (Méir Ben-Hayoun, Jérusalem) Cher Méir, Avant de vous répondre, permettez-moi tout d’abord de vous dire à quoi je ne répondrai pas : le débat sur l’opportunité d’utiliser Internet pour enseigner ou partager des paroles de Tora. Ce débat en est un de personnes bien plus érudites que moi et je ne me permettrais pas de pointer du doigt certaines d’entre elles en ayant le culot de dire qu’elles ont tort. Il me suffit de dire qu’il s’agit d’une question qui n’a pas été tranchée et que chaque individu peut emprunter la voie qu’il désire. Partager ou enseigner ? Pour répondre à votre question, vous comprendrez aisément que je réponds selon ce que je pense et je ne prétends nullement détenir la vérité universelle. Si certaines personnes sont en désaccord avec ma position, cela ne peut qu’enrichir le débat. Tout d’abord, je n’enseigne pas la Tora : ni par Internet, ni lors de mes rencontres, ni de quelque autre façon que ce soit. Je ne suis pas Rav et l’usage que je fais de ma sagesse et bien trop limité pour que je puisse me placer dans une position d’enseignant. Plutôt, je partage ce que j’apprends, ainsi que les idées que mon Rav - le Rav Nathan Liebermentsh, chelita - m’a fait l’honneur de partager avec moi. Si un seul individu me considérait comme son Rav, je serais dans l’obligation de lui dire qu’il fait une grave erreur. 257
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Lorsque je réponds aux lettres de mes lecteurs, ce sont des conseils que je leur donne et je ne voudrais certainement pas qu’ils pensent que je leur dicte la Parole sainte. Si on me demande de l’aide, j’essaie d’intervenir ; cela ressemble un peu à un ami à qui l’on pose une question : celui-ci répond du mieux qu’il le peut, sans prétendre tout savoir. Ceci me semble un aspect essentiel afin de partager l’enseignement de Rabbi Na’hman : être conscients que nous n’avons aucune idée de la pensée profonde du Tsadiq et que nous essayons seulement de la comprendre, d’en parler et de répondre aux questions qu’on nous pose. La personne qui croit avoir compris ce que Rabbi Na’hman a dit est certainement plus éloignée de la vérité que l’est mon fils âgé de huit ans ! Je détiens cela de mon Rav qui un certain jour m’a dit : “Qui peut enseigner Rabbi Na’hman ? Personne !” Le danger auquel vous faites référence dans votre lettre existe sans aucun doute. Nous écrivons, nous partageons… mais que reste-t-il de tout cela ? Également, comment peut-on mesurer l’impact de nos écrits et de nos paroles et nous assurer que nous avons été bien compris ? Il me semble que cela peut être comparé à deux personnes qui se rendent dans le même supermarché pour y acheter la même viande kachère. L’une la sert lors du repas de Chabath, tandis que l’autre en fait… un cheeseburger - que D-ieu nous protège - et enfreint les lois les plus élémentaires de la kachroute. Chercher la vérité La même viande a été servie à ces personnes, mais le résultat est diamétralement opposé pour l’une et pour l’autre. Pourquoi ? Une personne cherche la vérité - suivre la Volonté divine - tandis que l’autre ne pense qu’à elle et à se faire plaisir. Le meilleur magguid chiour peut être compris entièrement de travers par ses auditeurs. Cela ne remet pas forcément en cause ses connaissances. 258
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Plutôt, il faut se poser la question de l’honnêteté intellectuelle des personnes qui l’écoutent. De nombreuses personnes m’écrivent pour me dire qu’elles ne sont pas d’accord avec ce que j’ai écrit dans tel ou tel article. D’autres désirent aller plus loin et me demandent ce qu’elles peuvent lire ou étudier pour s’approcher un peu plus de la vérité. Dans tous les cas, nos échanges nous permettent de mieux nous connaître et il en ressort souvent quelque chose de concret et de positif. Ceci est exactement à quoi doit nous servir la pensée de Rabbi Na’hman : à avancer vers Hachem, dans la joie et le bonheur. Vous connaissez comme moi le monde dans lequel nous vivons. Qui aujourd’hui peut se permettre de l’aborder avec la fleur au fusil ? Nous devons nous armer et pas seulement d’armes physiques. Les principaux atouts de l’âme juive sont la prière, l’étude de la Tora et la joie. Pour atteindre ces objectifs, j’ai personnellement un besoin vital de l’enseignement de Rabbi Na’hman et je suis heureux de pouvoir le partager avec les personnes qui pensent un peu comme moi. Je vous souhaite une excellente journée, dans le bonheur, la recherche continuelle de la vérité et l’amour de ‘Am Israël.
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Parler de son émouna “David-Yits’haq, Je ressens un fort besoin d’essayer de convaincre les personnes autour de moi - même si elles ne sont pas très croyantes - que D-ieu est avec nous et que notre devoir consiste à faire ce qu’Il attend de nous (mitswoth, ‘hassidouth…). Fais-je bien en agissant comme cela ou vaut-il mieux ne pas en parler et laisser agir D-ieu seul ? Peut-être suis-je mal compris et par cela, je ne fait qu’aggraver les choses. D’un autre côté, cela est peut-être positif car les personnes peuvent ouvrir les yeux (même s’il ne s’agit que d’une seule personne.) Merci de me répondre.” Stéphane N. (Israël) Stéphane, Votre intérêt pour les autres personnes est remarquable. De fait, notre plus grand ennemi est notre “cœur de pierre” qui nous fait ressembler à une statue de marbre et qu’aucun sentiment ne peut atteindre. Si vous sentez ce besoin de parler et de partager votre émouna avec les personnes de votre entourage, il est certain que votre cœur est cher aux yeux de D-ieu. Je vous envie ! Parler de son émouna Partager ses propres convictions religieuses est un aspect important de notre rapport avec Hachem. Trop souvent, nous pensons que nous devons garder cela au fond de nous-mêmes et révéler notre amour de D-ieu lorsque nous sommes à la synagogue avec un livre de prières entre les mains ou entre personnes “déjà convaincues.” Il n’y a rien de plus faux et le fait est que parler de D-ieu à des personnes et dans des endroits qui en sont apparemment très éloignés révèle 260
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encore plus la Gloire divine. Cependant, il existe des écueils qu’il est bon de ne pas ignorer. Lorsqu’une personne est entrain de commettre un acte qui s’oppose à la Volonté divine - que D-ieu nous préserve - elle peut être comparée à un individu en colère. Nous savons tous qu’il n’est pas opportun d’essayer de convaincre une personne en colère : ceci ne peut que l’énerver encore plus. Ainsi, vous avez certainement raison d’être méfiant à partager votre émouna (la foi) avec une personne, si celle-ci est entrain de commettre ce qu’elle ne devrait pas. Également, il existe une règle halakhique (de la loi juive) selon laquelle il est préférable de laisser faire une action interdite par une personne, plutôt que de lui dire que cela est interdit si l’on ne pense pas être écouté. Dans le premier cas, la justice céleste essaiera toujours de trouver des circonstances atténuantes au comportement de la personne. Dans le deuxième cas, celle-ci ne pourra pas prétendre qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait : vous l’aviez prévenue ! Ainsi, vous avez raison de réfléchir avant d’agir. Pour autant, l’action est possible si elle est faite en demandant à Hachem de nous aider à percevoir les moments propices. Ceci est la première règle : avant d’intervenir et de parler de notre émouna à ceux et celles qui en semblent éloignés, nous devons prier de demander l’assistance céleste afin de trouver les bons moments, les bons mots… Il est de la première importance de prendre conscience que notre réussite est décidée au Ciel et ne dépend pas vraiment de nous. La deuxième règle est de savoir être patient et de toujours attendre “la fin de l’action” avant de passer à l’acte. Il est très bien de parler de D-ieu à un jeune homme qui en est éloigné, mais lorsque celui-ci est entrain de danser un solo avec une jeune fille, le moment est sans doute mal choisi pour lui rappeler l’existence d’Hachem.
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Enfin, la troisième règle est de s’assurer que nous parlons aux autres parce que nous les aimons et que nous avons la conviction d’agir pour leur bien. Si nous agissons pour notre propre gloire ou pour une autre raison de la sorte, il est certainement préférable de garder la bouche fermée. Stéphane, je vous encourage à demander le plus souvent possible à Hachem de vous aider à parler avec le ton juste. N’ayez crainte : plus vous supplierez le Maître du monde, plus Il vous aimera ! Votre désir vous honore et vos mots sont doux à lire. Puisse le Créateur vous aider dans votre démarche.
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La tolérance : une définition À la question : “Êtes-vous tolérant ?”, la majorité d'entre nous répondrait certainement par l'affirmative. La raison en est que l'intolérance n'est pas une attitude considérée comme acceptable dans nos sociétés et que cette notion est largement répandue au sein de la population. Pour autant, il n'est pas facile de donner une définition concise et claire de la tolérance. La conséquence est que nous pouvons faire souvent preuve d'intolérance, en pensant que nous sommes tolérants. Les débats de société qui occupent le monde contemporain ont souvent rapport avec la tolérance, ou son absence. Si nous voulons réduire notre réflexion à un champ d'application plus facile à saisir, il nous suffit de suivre les débats qui ont lieu en France dans un nombre important de domaines : l'immigration, la religion, les droits de l'homme… Pour y voir plus clair dans les multiples questions que soulèvent ces sujets et pour savoir si nous sommes tolérants ou pas, je propose de formuler en quelques lignes seulement une définition de la tolérance. Le défi est de taille : des thèses entières sont écrites sur ce sujet et partagent le même objectif. Je ne prétends pas pouvoir faire en quelques lignes ce que d'autres tentent de faire en plusieurs centaines de pages. Pour autant, il me semble possible d'arriver à une perception satisfaisante du concept de tolérance, sans devoir y consacrer des livres entiers. Avant un tel exercice intellectuel, je me permets de lancer une mise en garde importante : faisons attention à ne pas élaborer une définition de la tolérance qui nous permette de dire en fin de compte, que nous le sommes, compte tenu de nos positions déjà connues. En d'autres termes, nous devons réfléchir à la nature véritable de la tolérance et vérifier ensuite si nous le sommes. Trop souvent, je constate que certaines personnes ou certains organismes échafaudent une définition qui leur permet de sauver la face. Cette attitude est intellectuellement 263
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malhonnête et regrettable de la part de ceux qui se prétendent nous éclairer de leurs écrits ou de leurs conseils. Je pense qu'il est préférable de se savoir intolérant et de travailler sur soi pour changer, plutôt que de ne pas vouloir modifier son mode de pensée et avoir la satisfaction de se considérer comme tolérant. Un monde dichotomique Avant de formuler une définition précise, disons les écueils qu'il faut éviter. Cela nous permettra d'avancer sans doute à petits pas, mais avec la satisfaction d'aller dans la bonne direction. Nous pensons souvent qu'être tolérant c'est ne pas être intolérant. Afin de bien comprendre cela, voici quelques exemples : - Une personne de couleur noire est embauchée dans une entreprise et le personnel de cette entreprise n'affiche aucune animosité envers cette personne. - Une famille arabe loue un appartement dans un immeuble jusque là habité uniquement par des français de souche. Chaque famille accueille cela avec le sourire aux lèvres. - Lors du passage de l'examen de conduire, un candidat relève que l'inspecteur est un immigré. Pourtant, cela ne lui pose aucun problème. Dans toutes ces situations, il est tentant de dire que les personnes ont fait preuve de tolérance. Cela est possible si nous possédons une vision dichotomique du monde et que nous pensons que chaque personne est soit tolérante, soit intolérante. Je pense que ce mode de fonctionnement est simpliste et partant, déficient. Nos sociétés sont trop complexes pour raisonner à la façon d'un jeune enfant qui pense que le monde est soit noir soit blanc.
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Selon moi, il est hautement préférable d'insérer un troisième type de caractère entre les deux précédents : celui d'une personne qui n'a fait preuve ni de tolérance, ni d'intolérance. Si nous faisons cela, la situation se présente ainsi : chacun de nos comportements peut être qualifié : 1) de tolérant, 2) de neutre ou 3) d'intolérant. Jusqu’ici, nous avons défini que le comportement de chaque personne peut être qualifié de : 1) tolérant, 2) neutre ou 3) intolérant. Nous avons également dit que conserver seulement les catégories de tolérant et d'intolérant est simpliste et donc déficient. Pour en expliquer les raisons, nous nous servirons d'un des exemples cités dans l'article précédent, à savoir : “Une personne de couleur noire est embauchée dans une entreprise et le personnel de cette entreprise n'affiche aucune animosité envers ce nouvel employé.” Imaginons qu'un des employés de cette entreprise affiche son opposition à cette embauche, en proclamant qu'il ne peut pas travailler avec une personne de couleur noire. Dans ce cas, il est bien évident que cet individu est intolérant. La raison en est que la présence de la personne noire ne représente aucun changement dans sa façon de faire et d'organiser son travail. Refuser de travailler avec une personne à cause de la couleur de sa peau est définitivement une preuve d'intolérance. D'autre part, si l'employé collabore sans difficultés avec la personne noire, doit-on l'appeler “tolérant” ? Quel effort cela représente-t-il réellement pour lui ? L'aspect crucial de la question réside ici : la tolérance est mesurée à l'amplitude de nos efforts à accepter un changement quelconque dans notre vie. Ainsi, accepter un employé de couleur noire n'est pas une preuve de tolérance : cela prouve que nous ne sommes pas intolérants. Cependant, dans la mesure où n'avons rien à changer à notre façon de faire, nous n'avons pas encore prouvé que nous soyons tolérants.
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Une demande spécifique Cela est différent si nous sommes dans une situation dans laquelle nous devons apporter un changement à notre façon habituelle de fonctionner. Par exemple : une personne allergique à la viande demande à ses collègues de travail s'ils peuvent ne plus amener des sandwichs à la viande pour leur lunch car leur odeur l'indispose. Nous sommes ici en présence d'un changement à apporter suite à une demande spécifique. Si nous accédons à cette demande, nous faisons définitivement preuve de tolérance. Il est tout aussi important de dire que si nous refusons, nous ne faisons pas preuve d'intolérance. La raison en est que nous avons une bonne raison pour refuser : notre désir de manger de la viande pour notre lunch ! Pour résumer l'ensemble des situations possibles, nous pouvons dresser le tableau suivant : Changement
Pas de changement
Refuse
Neutre
Intolérant
Accepte
Tolérant
Neutre
De la sorte, nous pouvons conclure qu'il existe une seule situation dans laquelle nous pouvons faire preuve de tolérance : celle où nous acceptons de modifier quelque chose dans notre vie pour une tierce personne. En même temps, il existe une seule situation dans laquelle nous faisons preuve d'intolérance : celle où nous refusons une tierce personne - ou son comportement - sans que cela ait à modifier quelque chose dans notre vie. Cependant, dans les autres cas - c'est-à-dire lorsque nous refusons de changer quelque chose dans notre vie pour une tierce personne ou lorsque nous acceptons une tierce personne ou son comportement sans que cela ait à modifier quelque chose dans notre vie - nous ne faisons preuve ni de tolérance (pour quelle raison aurions-nous dû refuser ?), ni 266
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d'intolérance (après tout, nous ne sommes pas obligés d'accepter toutes les demandes qui nous demande certains efforts.) Nous allons essayer maintenant d'appliquer cette règle au débat actuel qui se tient en France à propos de l'identité nationale. Dans les nombreuses questions qui préoccupent de nos jours la société française, celles qui ont trait à la nature de la culture française - sa définition, ses caractéristiques, etc. - tiennent une place importante. Front National, débat sur l'identité nationale, jeu politique… autant de raisons d'aborder ce sujet, même si l'honnêteté de la démarche est souvent douteuse. Également, plus que le voile des sœurs catholiques ou la kippa des juifs, les pensées se concentrent sur un autre morceau de tissu : celui de la burqua que certaines femmes musulmanes revêtent. Tout le monde s'entend pour dire que si elles portaient cette tenue seulement entre les murs de leur logement, le débat n'aurait certainement jamais eu lieu ; cependant, à la vue de ces femmes habillées d'une façon extrêmement différente des canons de la mode française, les questions se posent et les oppositions se forment. Un morceau de tissu est plus dangereux que son absence Les français se sentent tellement menacés par ce morceau de tissu enveloppé autour du corps de ces femmes que le gouvernement songe sérieusement à l'interdire. Il est intéressant de noter qu'à une époque où les femmes se découvrent chaque année un peu plus dans leur façon de s'habiller - et sans que cela semble poser un problème aux français - celles qui désirent cacher leurs corps du regard pas toujours saint des hommes risquent bientôt de le faire en s'opposant à la loi. Si l'on cherchait un exemple d'un renversement complet entre deux situations, celui-ci serait un bon exemple. Tandis que nos grands-mères n'auraient jamais osé montrer leurs genoux en portant des jupes trop courtes - et que la rue ne ressemblait pas un défilé digne d'une 267
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boucherie - voilà que de nos jours, se couvrir va devenir hors la loi et que se dénuder est à la mode ! Passé notre surprise, il est important de relever le manque de perspicacité de notre société. Tandis que le nombre de viols augmente chaque année et que nous poursuivons chaque année notre cheminement sur le dévoilement toujours plus grand du corps de la femme dans les lieux publics, nous sommes toujours incapables de faire le lien entre les deux phénomènes. Bien sûr, l'homme qui agresse une femme a tort et doit être puni. Cependant, qu'une femme n'ait pas la présence d'esprit de s'habiller d'une façon modeste pour ne pas attirer les regards dépasse mon entendement. D'autre part, surgissent des femmes qui se couvrent entièrement - précisément pour une question de modestie - et qui réservent la beauté de leur corps à leur mari. S'en rien nous demander, sans exiger des lois spéciales, ce sont ces femmes auxquelles on s'oppose. Cela ne serait pas trop dérangeant si en même temps, on ne mêlait pas les valeurs de la tolérance et de la liberté des femmes pour justifier notre opposition. Les mêmes groupes de pression devraient s'entretenir plus souvent avec les femmes dont la beauté ne correspond pas aux critères de notre époque et qui éprouvent les pires difficultés à obtenir un emploi. Cela fait longtemps que les entretiens pour un poste de secrétaire ressemblent à de véritables défilés de mode - dans lesquels la viande est exposée - sans que ces groupes montent au créneau pour défendre le droit des femmes. Nous avons précédemment défini la tolérance comme accepter de modifier une attitude ou un comportement dans notre vie pour répondre d'une façon favorable aux besoins d'une tierce personne. Logiquement, nous devons dire que refuser à une femme de se promener dans la rue habillée en burqa, c’est faire preuve d’intolérance. De même, interdire la construction de minarets - comme la Suisse vient de le faire - n’est pas une preuve d’ouverture vers l’Autre. Pourtant dans les deux cas, le
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discours officiel à propos de la tolérance n’est pas ébranlé. Surprenant ! Entre hypocrisie et aveuglement Je suis toujours surpris lorsque je lis que la laïcité française permet à “toutes les religions (de) pouvoir être pratiquées librement et sans ostracisme par ceux qui le souhaitent.” Les mots ont un sens ou ils n’ont aucune valeur. Avec ma kippa sur la tête - attribut des juifs religieux depuis des millénaires - je ne peux déjà pas aller à l’école publique française ; la fonction publique m’est également interdite. Puis-je donc pratiquer ma religion “librement et sans ostracisme” ? Je ne suis pas sectaire : prenons l’exemple d’un musulman qui désire emmener sa femme se promener sur les Champs-Élysées. D’ici peu, cela lui sera interdit ! Si sa femme portait une mini-jupe, cela ne poserait aucun problème. Pourtant, ce couple ne demandait rien à personne. “Toutes les religions (peuvent donc) être pratiquées librement et sans ostracisme par ceux qui le souhaitent” ? Ce discours qui ne correspond pas à la réalité est celui des personnes qui sont empêtrées dans un dilemme qu’elles ont elles-mêmes échafaudé : celui de l’égalité universelle des droits de l’homme et de la tolérance universelle. Selon ce concept, la discrimination, l’inégalité et autres belles idées sont à prescrire. Certes, nous ne pouvons qu’applaudir devant un tel élan du cœur, mais lorsque cette volonté oblige à contourner le simple sens des mots, il faut se rendre à l’évidence : nous faisons fausse route. Égalité limitée et inégalité inévitable Le concept d’égalité universelle - qui est une invention occidentale - était une belle chose aussi longtemps que les occidentaux vivaient entre eux ! Le jour où les musulmans ont commencé à venir en masse en Europe et en Amérique du Nord, les règles du jeu ont changées. En quelques années, la violence a emprunté une spirale folle et nos rues sont devenues invivables. 269
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Est-il normal de vivre dans une société où il est impossible de se promener en famille le soir ? Peut-on accepter longtemps le sentiment de peur qui nous prend lorsque nous entendons des pas derrière nous à la tombée de la nuit ? Combien de cadenas, de systèmes d’alarme, de barreaux aux fenêtres et autres articles de cette espèce devons-nous installer pour vivre avec un semblant de paix ? La violence dans laquelle nous vivons aujourd’hui n’a sans doute pas été inventée par les musulmans. Cependant, qui se trouve à l’origine du terrorisme international ? Si un avion doit exploser en vol - que D-ieu nous préserve - pouvons-nous penser que cela sera l’action d’un groupe autre que musulman ? Si une bombe doit exploser dans un marché ou un autobus, puis-je parier sur la religion du barbare qui en sera l’auteur : musulmane ! Qu’il s’agisse d’un individu muni d’une arme et qui tue des innocents dans une base militaire américaine, ou un groupe d’animaux à forme humaine qui tuent des personnes qui attendent leur train dans une gare de Bombay, tous possèdent un point commun : ils sont musulmans et ils agissent au nom d’une certaine idée de leur religion. Il y a plus grave encore : où sont les condamnations du monde arabe et musulman lors de ces tragédies ? N’est-ce pas les mêmes pays arabes qui se vantent d’inviter un des leurs - Omar el-Béchir, président du Soudan - pourtant recherché par la Cour pénale internationale ? Où trouve-t-on une telle insulte à ces droits universels de l’homme ? Quand ouvrirons-nous les yeux devant le mode barbare de vivre de ces gens-là ? Le monde arabe et la religion musulmane sont tous les jours une gifle cinglante à la face des avocats de la lutte contre la discrimination de toutes sortes, de la tolérance absolue et de l’égalité sans limite entre les individus. C’est parce qu’ils ne désirent pas l’admettre, que les défenseurs de ces idées sont obligés de mentir et de prétendre que ce n’est
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pas faire preuve d’intolérance d’interdire une femme de s’habiller comme elle le désire… ni d’interdire à un juif muni d’une kippa de travailler dans une poste. Leur mode de pensée est un échec et leur système de fonctionnement ne peut conduire qu’à une seule conclusion : vivement le changement ! C’est avec notre émouna de juifs que nous devons proposer un autre modèle : celui que nous a légué Hachem. Une intolérance basée sur une mauvaise idée Les contradictions sont trop nombreuses pour conserver longtemps le discours de la tolérance comme paravent d'un sentiment plus profond : celui de vouloir freiner l'influence de l'islam. Notre refus de faire face à cette réalité est une source d'exploits étonnants de l'utilisation du langage. Un de ces exploits est de ne pas lire une seule fois les mots “islam” ou “musulmanes” dans le texte de loi qui interdit le port du foulard. Peu importe si lors du débat à l'Assemblée nationale tous les députés les utilisaient, ils n'apparaissent pas dans le texte officiel ! Je me demande la définition qu'on peut donner à l'hypocrisie. Ce refus d'ouvrir les yeux s'explique par un mauvais concept : celui de l'égalité des peuples et des nations. Les textes émouvants de la Déclaration Universelle des droits de l'homme et d'autres proclamations dont l'objectif est de s'appliquer à toute l'humanité sont nés de la culture occidentale moderne et de la philosophie héritée du siècle des Lumières. L'intention était noble, mais elle a oublié une chose : la nature humaine. Les différences existent entre les peuples et il est tout à fait légitime pour une nation de vouloir se protéger lorsqu'elle se sent en danger. De plus, il ne devrait pas y avoir de problème à citer d'une façon explicite la nature du danger : religion ou nation spécifiques. C'est uniquement notre vision du “politically correct” qui déforme la vision exacte du monde dans lequel nous vivons.
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Ainsi, il me semble hautement hypocrite de se réfugier derrière la protection des femmes pour vouloir interdire la burqua (un nombre important d'arguments cités - port imposé, absence de liberté, vêtement ostentatoire, etc. - s'appliquent également aux sœurs catholiques. Pourtant, celles-ci semblent faire preuve d'une impunité totale en comparaison des femmes musulmanes). Je donne le mot de la vérité à Nicolas Sarkozy qui a écrit récemment à propos de ce sujet que “la civilisation chrétienne a laissé une trace profonde” en France. Voilà des paroles qui ont au moins le mérite de décrire la situation dans laquelle nous vivons, plutôt qu'un monde imaginaire. Le voile et la burqua nous dérangent parce qu'ils ne font pas partie de notre culture. De plus, si certains vêtements auxquels nous n'étions habitués n'ont pas été l'objet d'une telle opposition - je pense par exemple aux vêtements traditionnels d'Afrique que nous pouvons voir à l'occasion dans nos rues - c'est qu'ils ne portent pas avec eux l'image de terreur qui est liée aux vêtements identifiés avec l'islam. De nos jours, si nous pensons au terrorisme international, nous pensons immédiatement à l'islam. Le type de société tel qu'il est décrit dans la Tora admet les différences. En Terre sainte, les comportements et croyances liés à l'idolâtrie n'étaient pas tolérés à l'époque du Temple de Jérusalem. La raison en est simple : une société a le droit de choisir les pratiques qu'elle désire et celles qu'elle refuse en son sein. Il est honnête de le dire et il est salutaire d'appliquer ce principe. Selon la Tora, une personne non juive avait le loisir de vivre en Terre sainte aussi longtemps qu'elle n'était pas identifiée avec une croyance ou un mouvement qui aurait pu mettre en danger le peuple juif. Les français devraient le dire ouvertement : un musulman est le bienvenu parmi nous aussi longtemps qu'il ne s'identifie pas à une frange dangereuse de cette croyance. L'honnêteté intellectuelle possède de nombreuses
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vertus ; c'est parce que nous l'avons oublié depuis longtemps que nous n'hésitons pas à tordre régulièrement le sens fondamental des mots de notre vocabulaire.
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Un Bocuse de quatre ans Alexandre - quatre ans - marche à vive allure sur le chemin de la maison. Même s'il est habitué à quitter son école en vitesse, il possède aujourd'hui une raison supplémentaire : c'est l'anniversaire de sa maman. Avant que celle-ci rentre de son travail, Alexandre a décidé de lui faire une surprise : un gâteau d'anniversaire dont elle se souviendra ! Alexandre sait qu'il a deux heures devant lui pour préparer le gâteau au chocolat dont raffole sa mère. Son jeune âge et le fait qu'il n'a jamais fait de gâteau auparavant ne l'effraient pas : il a totalement confiance en sa volonté de bien faire pour réussir le gâteau du siècle. De fait, il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour mettre le gâteau à cuire dans le four. Certes, le chocolat a été fondu sur le feu - et non au bain-marie - ce qui lui donne un arrière goût de brûlé. Également, les petits morceaux de coquilles d'œuf qui se sont glissés dans la préparation auront l'avantage certain de rendre croquant le gâteau. Cependant, Alexandre est sûr d'une chose : il a mis suffisamment de farine. Pour cela, il a sans doute été obligé d'ouvrir trois paquets - et d'en renverser plus de deux sur le comptoir et sur le carrelage de la cuisine - mais il sait qu'il est parvenu à ce qu'il désirait. Pour finir, la cuisson n'est pas parfaite car Alexandre ignorait le temps de cuisson qu'il fallait au gâteau et il n'a laissé le moule que dix minutes dans le four, de peur de tout faire brûler. En rentrant chez elle, la maman d'Alexandre a tout d'abord crut qu'un ouragan avait dévasté sa cuisine : jamais elle n'avait vu la pièce dans un tel état. Cependant, lorsqu'elle a aperçu le visage joyeux de son fils - son trophée au chocolat entre les mains - entonner “Joyeux anniversaire maman,” elle a comprit et sa gorge s'est serrée d'émotion. Si Alexandre avait été un peu plus attentif, il aurait même pu apercevoir quelques larmes de bonheur dans les yeux de sa mère. 274
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En dégustant le gâteau, la maman d'Alexandre n'eut que des félicitations. Sans doute, ce gâteau ne correspondait pas aux critères du guide Michelin pour entrer dans les annales gastronomiques françaises, mais il possédait un goût irremplaçable : celui de l'amour d'un fils pour sa mère. Chez Bocuse, le vrai Pour ne pas être en reste, le papa d'Alexandre a invité sa femme - le même soir - à fêter son anniversaire chez le Bocuse local. Le repas a été sublime et lorsque arrive le dessert… la maman d'Alexandre affiche son mécontentement : il manque le caramel sur l'île flottante. L'ayant fait remarquer au serveur, elle refuse l'île flottante et en demande une autre. Quelques secondes après, une autre île flottante est amenée… sans caramel. S'en est trop pour la maman qui ne mâche pas ses mots contre la direction de l'établissement et qui promet d'écrire une lettre adéquate au guide Michelin. Comment expliquer cette soudaine sévérité pour la simple absence de caramel et la tolérance pour le champ de bataille laissé dans la cuisine de sa maison ? S'agit-il bien de la même personne ? Que s'est-il passé pour expliquer deux comportements aussi différents ? La réponse saute aux yeux : la maman d'Alexandre a jugé chaque personne selon son potentiel et les efforts qu'elle a déployés pour parvenir à un résultat précis. Dans le premier cas, le petit Alexandre a fait un véritable chef d'œuvre et les dégâts importants qu'il a laissés derrière lui ne sont rien par rapport à la pureté de son intention. Dans le deuxième cas, le responsable de l'établissement a fait preuve de négligence et de nonchalance en refusant de faire ce qu'un de ses clients étaient en droit d'attendre, particulièrement en raison du statut élevé du restaurant. Hachem nous juge à la façon de la maman d'Alexandre. Peu importe ce que nous faisons : ce qui est le plus important est ce que nous désirons 275
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réellement faire et le potentiel que nous possédons pour y arriver. Si nous pouvons nettoyer la cuisine après y être restés quelques temps - c'està-dire si nous pouvons améliorer tel ou tel aspect de notre personnalité - et que nous ne le faisons pas, nous sommes coupables. D'autre part, si nous visons un niveau qui est trop élevé pour nous, D-ieu ne nous en voudra pas si nous ne l'atteignons pas. Il est impensable de demander au petit Alexandre de laisser la cuisine éclatante de propreté, tout comme il l'est de demander à une personne de nature colérique à être calme. Le plus important consiste : 1) à faire tous les efforts véritables et possibles pour nous améliorer et nous comporter selon la Volonté du Créateur ; 2) à demander sans fin l'Aide divine pour nous aider à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Sans elles, nous échouerons à coup sûr. Avertissements Rien ne sert de penser aux personnes qui ne font pas les efforts nécessaires afin d'améliorer un aspect particulier de leur personnalité. Ces personnes sont fautives et Hachem rejette d'un revers de main leur demande malhonnête de repentir. Ceci est primordial à comprendre : seuls les individus qui font les efforts nécessaires peuvent connaître une certaine forme de tranquillité d'esprit. D'autre part, tous les efforts véritables réalisés ne représentent pas une forme d'impunité pour la personne concernée. Ainsi, rien ne sert de dire à son voisin que nous avons fait tous les efforts pour ne pas casser sa table de salon. Si nous l'avons vraiment cassée, nous devrons la payer. Également, le mari qui se comporte d'une façon fautive envers sa femme ne pourra pas se prévaloir de ses efforts pour éviter une réaction conséquente de celle-ci. Dans les cas extrêmes où un divorce est nécessaire - que D-ieu nous préserve - cela ne préjuge pas forcément que le mari n'a pas fait d'efforts pour s'améliorer. Plutôt, il est la conséquence d'une absence de résultats concrets. 276
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C'est ainsi que notre vie se divise : entre notre relation avec le Créateur et celle que nous entretenons avec l'espèce humaine. Ce qui nous rend innocents dans un domaine peut nous accuser dans l'autre, tandis que ce qui nous rend coupables dans un peut nous innocenter dans l'autre. Le plus importante est de comprendre les règles du jeu que nous avons exposées ; notre vie en sera grandement simplifiée.
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Être religieux : pourquoi ? “Cher David-Yits'haq, Il existe des personnes qui vivent très sainement sans être religieuses. Quelle différence y a-t-il entre une personne croyante et une qui n'est croyante ? Les deux ne peuvent-elles pas avoir un certain respect envers leur prochain ?” (Yossi N., Israël) Yossi, Il n'est pas toujours facile de donner la définition d'une “personne religieuse” et d'une “personne non religieuse.” Dans tous les cas, cela n'est nullement lié aux vêtements qu'elle porte. Il est simpliste de croire qu'un individu est religieux parce qu'il porte un chapeau noir, tandis qu'un autre ne l'est pas car il porte un jeans. “Être religieux” fait référence au rapport que nous entretenons avec la volonté du Créateur (essayons-nous de la suivre ou pas ?) et aux pensées qui résident dans notre cœur (pensons-nous à Hachem et L'aimonsnous ?) Ainsi, la personne religieuse est celle qui fait des efforts pour mettre en pratique les commandements que D-ieu nous a donnés et qui place le Maître du monde au cœur de ses pensées. Inversement, la personne qui n'est pas religieuse est celle qui ne suit pas les Commandements divins et qui pense à tout… sauf à D-ieu. Bien sûr, le nombre est infini de variations d'un niveau à l'autre car il n'existe pas deux personnes qui se trouvent au même niveau spirituel.
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Une différence importante Avec cette définition, on comprend que les deux personnes auxquelles vous faites référence peuvent effectivement “avoir un certain respect envers leur prochain.” Le contraire eut été étonnant. Pour quelle raison une personne qui mange un aliment qui n'est pas kacher devrait-elle entretenir obligatoirement de mauvais rapports avec son voisin ? La différence entre la personne religieuse et celle qui ne l'est pas se trouve ailleurs. En premier lieu, je ne suis pas d'accord avec vous lorsque vous dites que les deux peuvent “vivre sainement.” Je suis certain que vous regardez le monde dans lequel nous vivons. Il s'agit d'un monde de malades dans lequel règnent le mensonge, le stress, la violence… La quasi-totalité des gens sont malades d'une ou de plusieurs maladies : le mensonge en est une ; le stress en est une autre ; être dominé par les demandes de notre corps en est encore une… Je ne prétends pas que prier, étudier la Tora et essayer de respecter la Volonté divine ôte tous ces problèmes. J'aimerais bien vous le dire, mais je vous mentirais. Plutôt, cela est une aide pour nous en débarrasser. Cependant, il ne faut pas considérer la pratique des mitswoth comme une forme de médecine tranquillisante. Cela reviendrait à faire d'Hachem un simple médecin généraliste, ce qui serait plutôt réducteur. La motivation pour suivre les commandements se trouve dans une des deux raisons suivantes : 1) La peur de la punition. Lorsque la dernière heure de la vie d'un individu a sonnée, il devra rendre des comptes et peu importe s'il a aimé son prochain : s'il n'a pas fait un minimum d'efforts pour suivre ce que nous enseigne la Tora, les lendemains de son décès risquent d'être agités, pour dire le moins. 2) L'amour de D-ieu. Pourquoi mettre de côté l'amour que nous pouvons donner au Créateur ? Nous trouvons-nous tellement malheureux 279
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pour n'avoir aucune raison de Le remercier et de Lui être une source de plaisir ? Aimer Hachem ressemble un peu à aimer sa femme : avant qu'on ne la rencontre, on vivait sans cet amour. Cependant, le jour où nous commençons à l'aimer, nous n'avons qu'une seule envie : chaque jour, l'aimer encore plus. Nous devons demander au Maître du monde de nous envoyer du Ciel l'envie de L'aimer. Heureuse est la personne qui connaît cet amour : le monde matériel devient si petit à ses yeux qu'il en existe presque plus.
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Réparer le passé “David-Yits’haq, Puisque notre âme n’est pas nouvelle, qu’arrive-t-il si dans le passé elle a fait du mal ? Lorsque l’âme vient dans notre corps, l’erreur reste-t-elle encore ? Notre âme peut-elle être punie à cause de cette erreur ? Que se passe-t-il si nous avons fait du bien toute notre vie et que nous avons toujours cette erreur du passé qui n’a pas été punie auparavant ?” (Élisa N., Israël) Chère Élisa, Permettez-moi de rappeler une vérité que vous semblez savoir, mais que beaucoup ignore : la plupart des âmes de ce monde sont des réincarnations. Sans cette donnée fondamentale, il est impossible de comprendre les évènements de notre vie. De plus, lorsqu’une âme est envoyée dans ce monde, il lui est assigné une mission spécifique qui tient compte de son passage précédent dans ce monde. Pour mieux comprendre, prenons un exemple très simple : De son vivant, une personne ne prêtait pas attention à une mitswa particulière ; disons que cette personne faisait preuve de négligence en ne donnant pas régulièrement son ma’asser (10% de ses revenus en tsédaqa). Lorsque cette personne quitte ce monde et doit s’expliquer devant le Tribunal céleste, il est décidé de la renvoyer dans ce monde pour réparer ce qu’elle aurait dû faire précédemment. Ainsi, cette âme est mise dans un nouveau corps : celui d’une personne qui doit réparer les fautes d’une vie précédente. Sans que la personne concernée le sache, elle doit atteindre un objectif particulier : celui d’être exemplaire dans sa façon de gérer ses revenus et de donner le ma’asser.
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Une mission à accomplir Partant, la personne possède deux possibilités : si elle étudie d’ellemême les lois du ma’asser et qu’elle fait preuve d’un comportement irréprochable en donnant régulièrement le ma’asser, son Tiqoun (sa réparation spirituelle) s’effectuera dans la joie et le bonheur. Il est important de noter qu’Hachem désirant toujours notre bien, Il fera en sorte que cette personne ressente un attrait naturel pour l’étude des lois du ma’asser. (Ceci peut nous donner des indications riches d’enseignement sur nos préférences dans la pratique de certaines mistswoth.) Cependant, si cette personne fait preuve de négligence dans sa façon de donner le ma’asser, le Créateur lui montrera le chemin en utilisant des méthodes moins plaisantes. Le nombre de possibilités est infini, citons-en simplement une : malgré tous les efforts de cette personne pour obtenir une parnassa décente, des problèmes surgiront régulièrement pour contrecarrer ses projets. En d’autres termes, peu importe ce qu’elle fera, ses revenus ne sembleront jamais devoir évoluer dans la bonne direction et sa parnassa sera toujours une source d’inquiétudes. Pour conclure, il est exact de s’interroger sur la vie d’une personne qui aurait mené une vie bonne, sans réparer ce qu’elle aurait dû. Dans ce cas, cette personne risque d’être renvoyée dans ce monde une nouvelle fois. Connaître sa propre mission n’est pas facile. Il faut multiplier les prières pour demander l’aide d’Hachem. Le plus souvent, chaque personne doit agir ainsi : s’appliquer du mieux qu’elle peut dans sa pratique de chaque mitswa. Chaque transgression sera l’objet d’un rappel à l’ordre peut amène. D’autre part, Rabbi Na’hman de Breslev conseillait de choisir une mitswa en particulier (par exemple une pour laquelle nous ressentons beaucoup de plaisir à faire) et d’en étudier avec une plus grande précision les différentes halakhoth (lois) et d’être très pointilleux dans sa pratique.
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Certes, il est impossible de connaître avec certitude s’il s’agit du Tiqoun que nous devons faire, mais nous aurons fait notre maximum pour le connaître et atteindre son objectif. J’espère avoir répondu à votre question.
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Les plaisirs de la vie La partie la plus importante de notre corps que désire Hachem est notre cœur. La beauté physique, des vêtements à la mode ou le poids d’un compte en banque n’ont jamais été des critères véritablement sérieux pour le Ciel. Si notre cœur l’est, c’est qu’il révèle où se situe notre volonté : dans le rapprochement de D-ieu ou dans celui de ce monde. Des petits plaisirs de la vie Même si les épreuves existent, la vie est également jonchée d’une multitude de petits plaisirs. Le sourire d’un enfant, un bouquet de fleurs offert à sa femme, un service rendu… la liste est longue de ces petits gestes de la vie quotidienne qui nous replacent dans notre statut de Créatures divines. Penser à D-ieu fait également partie de ces petits plaisirs. Dans ce cas, il s’agit d’avoir une pensée pour le Maître du monde et de vouloir faire un pas en Sa direction, sans recevoir forcément quelque chose en retour. En d’autres termes, il s’agit de déclarer notre amour à Hachem. Nous pouvons tous le faire, il suffit d’y penser. Un de ces petits plaisirs est celui que nous avons le premier jour de chaque mois juif. On appelle ce jour : Roch ‘Hodech. Selon le mois concerné, Roch ‘Hodech dure un jour ou deux. Après avoir mangé un bon repas, nous ne devons pas oublier Celui qui nous l’a offert : le Créateur. C’est à cette fin que nous récitons les Bénédictions d’après le repas (Birkath Hamazone). La majeure partie de cette prière est identique à toutes les occasions ; cependant, certains ajouts y sont faits pour tenir compte de la spécificité du jour. Ainsi, le jour du Chabath, un passage est ajouté qui fait mention du jour le plus saint de la semaine. Également, lors d’un jour de fête, nous l’indiquons en remerciant Hachem de nous avoir fourni notre repas.
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Parce que nous sommes Roch’Hodech, nous ajoutons également un passage : “Ya’alé véyavo” (“que monte”) dans les bénédictions d’après le repas. Ainsi, nous avons le bonheur de réciter une prière bien plus longue que d’habitude. Cela peut passer inaperçu dans la multitude de pensées qui encombrent notre esprit chaque jour de notre vie. Pour certains, cela peut même être une occasion d’être irrités, que D-ieu nous préserve. De fait, certaines personnes voudraient bien quitter la table sans payer la note. Lorsque celle-ci est encore plus longue que d’habitude, c’en est trop ! D’autre part, il existe une personne qui en quittant le bureau en fin de journée réalise qu’un peu plus tard dans la soirée, elle aura la chance de réciter ce passage supplémentaire lorsqu’elle aura fini de manger. À cette pensée, un sourire lui vient sans qu’elle y prête attention ; le bonheur est toujours une denrée appréciée. Ainsi l’a décrété le Ciel : ce sourire fut le plus bel instant de la vie de cette personne.
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Rabbi Na’ hman de Breslev
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Rabbi Na’hman de Breslev (1772-1810) fut un grand maître de la 'Hassidouth. Arrière petit-fils du Ba'al Chem Tov, fondateur originel du mysticisme juif, il amena encore plus près que ses prédécesseurs la compréhension de concepts ésotériques complexes du simple des mortels. À propos de lui-même, Rabbi Na'hman avait l'habitude de dire qu'il pouvait être comparé à “un vin âgé dans une nouvelle bouteille.” Son intention était de nous faire comprendre qu'en parlant Tora, il ne désirait évidemment rien changer à la Parole divine. Cependant, sa façon d'en parler et de l'enseigner était nouvelle : remplie de joie, de chants, d'amour et d'optimisme. Beaucoup de lecteurs n'ont certainement jamais étudié ou même lu Rabbi Na'hman. Je propose dans ce chapitre quelques extraits traduits directement de son enseignement. Les concepts abordés nous sont familiers et chaque lecteur pourra les appliquer à sa façon à la situation spécifique dans laquelle il se trouve.
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Rabbi Na’hman de Breslev
La vérité : une issue salvatrice La vérité doit être totale, évidente et claire ; elle ne doit être entachée d'aucune sorte. La personne érudite comprendra de cela qu'elle doit prier tous les jours de sa vie pour mériter - même qu'une seule fois dans sa vie - de prononcer de façon appropriée une seule parole de vérité devant D-ieu. Dans ce domaine, il existe de nombreux niveaux. Lorsqu'une personne mérite d'atteindre un aspect de la vérité absolue, D-ieu l'éclaire. Ensuite, cette personne resplendit d'elle-même car la lumière de D-ieu l'a investie. Cependant, la personne qui n'a pas encore atteint le niveau supérieur de la vérité - mais qui se situe tout de même au niveau de la vérité - n'éclaire pas d'elle-même. Elle n'a pas atteint la juste vérité ! Malgré tout, la vérité que cette personne a atteinte permet à une tierce personne de briller en elle. En cela également il existe plusieurs niveaux et situations. (…) L'essentiel de ce qui nous intéresse est de savoir qu'une personne peut sombrer entièrement face aux attaques de l'obscurité et des forces du mal. Dans ce cas, elle peut se trouver emprisonnée et enfermée dans la plus sombre des obscurités. Celle-ci peut l'entourer et l'encercler de tous les côtés imaginables, que D-ieu nous préserve. Pour cette personne, il semble qu'il n'existe aucune ouverture, aucun remède ni solution pour la faire sortir de cette obscurité. Lorsque cela se produit, le conseil essentiel à donner à cette personne est qu'elle doit se rapprocher de la vérité. Cette personne doit chercher la vérité absolue et désirer seulement la vérité absolue. Il n'existe aucune obscurité et aucune force pour entourer la personne et causer l'obscurité autour d'elle si elle est résolue d'agir de la sorte. De fait, la vérité est D-ieu Lui-même. Cette personne correspond alors à ce qui est écrit (Psaumes 27:1) : “Le Seigneur est ma lumière.” Dans la mesure 289
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où D-ieu est sa lumière, il n'existe aucune obscurité qui puisse l'obscurcir. Il est certain qu'un tel individu méritera de voir les ouvertures qui lui permettront de sortir de l'obscurité, ce qui correspond à (Psaumes 119:130) : “La révélation de Tes paroles projette de la lumière, donne de l'intelligence aux simples.” Comprenez bien cela. L'essentiel consiste à savoir que durant nos prières, nos supplications et nos requêtes - même s'il nous est impossible de prononcer le moindre mot de prière et de supplications à cause de l'immensité de l'obscurité et de la confusion qui nous entourent avec une grande force et de tous les côtés - nous devons essayer de prononcer des mots de vérité, peu importe le niveau bas où nous sommes. Par exemple, nous pouvons dire : “D-ieu, viens à mon aide !” avec sincérité. Nous devons agir ainsi, même s'il nous est impossible de parler avec l'enthousiasme et la vivacité qu'il faudrait. Dans tous les cas, nous devons prononcer ce que nous disons avec sincérité, chaque personne selon ses capacités. Grâce à ces paroles prononcées en toute sincérité, nous mériterons de voir les ouvertures qui existent au sein même de l'obscurité. C'est cela qui nous permettra de sortir de l'obscurité et d'atteindre la lumière. En fin de compte, cela nous permettra de prier comme il se doit. (Liqouté Moharan I, 112:1-3)
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Le choix des mots Prononcer des paroles de Tora - même à une seule personne - est une grande dévotion. À plus forte raison si l'on s'adresse à plusieurs personnes. Cependant, il faut faire extrêmement attention à ne pas prononcer des paroles qui ne conviennent pas à l'intelligence de la personne à qui l'on s'adresse. Autrement, cela correspond au concept de l'adultère : jeter des gouttes d'intelligence dans un endroit où l'on ne devait pas. Ceci s'appelle du gaspillage car de ces paroles, rien ne naîtra de la personne qui les a reçues. Quelques fois, on appelle cela un véritable adultère. Cela se produit lorsque des paroles qu'elle a entendues, la personne fait naître quelque chose qui possède un défaut ou une imperfection. Dans ce cas, la personne fait une chose qu'elle ne devrait pas faire et qui selon son niveau correspond à une erreur ou, que D-ieu nous préserve, un péché. Ainsi, à cause des paroles de Tora qu'une certaine personne a prononcées, une autre se trouve être, que D-ieu nous préserve, la victime de désirs d'infidélité. Par conséquent, il faut faire extrêmement attention lorsqu'on doit prononcer des paroles de Tora en présence d'autres personnes. Dans ces situations, le discours prononcé doit être divisible : chaque personne doit entendre uniquement ce dont elle a besoin et pas un mot de plus. Même si l'individu qui parle en public tient le même discours à toutes les personnes qui l'entendent, ce qui entre dans le cœur de chacune correspond à ce qui s'applique à elle et à ce dont elle a besoin. Ceci correspond à ce qui est écrit dans le Zohar (Yitro 68) : “Il est écrit (Exode 18:1) : 'Yitro - prêtre de Midian et beau-père de Moché - apprit tout ce que D-ieu avait fait pour Moché et pour Israël Son peuple.' Le monde entier n'avait-il pas entendu ce que D-ieu avait fait pour Son peuple ? Plutôt, nous devons dire que l'intention du verset est de nous apprendre que Yitro fut le seul à entendre véritablement les paroles de D-ieu et à en tirer les conséquences pratiques.” (Adapté du Liqouté Moharan I, 134) 291
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Pourquoi sommes-nous malades ? Lorsqu'une personne ne se concentre pas sur l'objectif ultime, pour quelle raison vit-elle ? Pourtant, l'âme désire toujours faire la volonté du Créateur. Lorsqu'elle voit qu'une certaine personne ne fait pas la volonté de D-ieu - que D-ieu nous préserve - alors, elle désire énormément retourner à sa racine. À cette fin, elle commence à se retirer et à quitter le corps de cette personne. C'est pour cela que la personne est malade : à cause de l'affaiblissement de l'âme qui résulte de son retrait de la personne qui ne remplit pas la volonté de D-ieu. De fait, l'âme ne désire qu'une chose : faire la volonté de D-ieu. Si une personne recouvre la santé grâce aux médicaments, cela est dû au fait que l'âme voit que cette personne est capable de se dominer et d'aller à l'encontre de ses désirs et de ses habitudes. Cette personne est habituée à manger du pain et d'autres aliments ; maintenant, elle domine ses désirs et avale des médicaments et des pilules amères pour recouvrer la santé. C'est parce que l'âme voit que la personne est capable de dominer ses désirs pour atteindre un certain objectif, qu'elle retourne en la personne. En agissant de la sorte, elle anticipe que la personne dominera ses désirs pour le bénéfice du véritable objectif : faire la volonté de D-ieu. (Liqouté Moharan I, 268)
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Azamra - Je chanterai Sachez que nous devons juger chaque personne avec le bénéfice du doute. Même en ce qui concerne une personne qui est entièrement méchante, nous devons chercher en elle un minimum de bien. Dans ce peu de bien, cette personne n'est pas mauvaise. Grâce à cela - qu'il existe en elle un peu de bien et que nous la jugeons avec le bénéfice du doute - nous l'élevons véritablement au bénéfice du doute et nous lui permettons de se repentir. Cela correspond à ce qui est écrit dans le verset (Psaumes 37:10) : “Encore un peu, et le méchant ne sera plus; tu observeras sa place, il en aura disparu.” Ce verset nous prévient qu'il faut juger tout le monde avec le bénéfice du doute. Même si nous constatons qu'une personne est entièrement mauvaise, nous devons néanmoins chercher et tenter de trouver en elle un minimum de bien. C'est grâce à ce dernier que cette personne n'est pas méchante. Le verset cité précédemment se lit ainsi : “Encore un peu, et le méchant ne sera plus” : Nous devons tenter de trouver “un peu” de bien qui se trouve tout de même en cette personne. C'est grâce à lui que cette personne n'est pas méchante. Ainsi, malgré le fait qu'elle soit méchante, comment se pourrait-il qu'elle n'ait pas néanmoins en elle un minimum de bien ? De fait, comment se pourrait-il qu'elle n'ait pas fait de toute sa vie au moins une mitswa ou quelque chose de bien ? Grâce à cela - que nous trouvons cependant en elle un minimum de bien grâce auquel elle n'est pas méchante et que nous lui accordons le bénéfice du doute - nous l'élevons véritablement de sa position désavantageuse pour lui accorder le bénéfice du doute. C'est cette attitude de notre part qui peut lui permettre de se repentir. Ainsi, il est écrit : “encore un peu et le méchant ne sera plus.” Parce que nous trouvons “un peu” de bien, grâce auquel il n'est pas méchant : 293
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“…tu observeras sa place, il en aura disparu” : cela signifie qu'en observant et en réfléchissant à sa place et à son niveau, “il aura disparu” de la place où il se trouvait. Grâce au fait que nous trouvons néanmoins en lui un minimum de bien - un aspect positif et que nous le jugeons selon le bénéfice du doute - nous le faisons sortir de sa position désavantageuse pour lui accorder le bénéfice du doute. Ceci est la signification de “tu observeras sa place, il en aura disparu.” Comprenez cela. De même, nous devons aussi trouver en nous-mêmes [un aspect positif]. De fait, nous savons que nous devons nous faire extrêmement attention à être toujours joyeux et à nous tenir éloignés très loin de la tristesse. Lorsque nous commençons à nous examiner et que nous constatons qu'aucun bon ne se trouve en nous et que nous sommes remplis de péchés, il se peut que le mauvais penchant désire nous faire sombrer dans la dépression et dans la mélancolie, que D-ieu nous protège. Même dans ce cas, il est interdit de tomber à cause de cela. Plutôt, nous devons chercher et trouver en nous-mêmes un minimum de bien. En fait, comment se pourrait-il que de toute notre vie, nous n'ayons pas fait au moins une mitswa ou quelque chose de bien ? Il se peut que lorsque nous commençons à examiner cette chose qui est bien, nous constations qu'elle aussi est pleine de défauts et qu'elle ne contient aucune pureté. C'est-à-dire que nous réalisons que cette mitswa ou cette chose sainte que nous avons mérité de faire est également pleine de motifs peu honorables, de pensées profanes et de nombreuses imperfections. Malgré tout, comment ce pourrait-il qu'il ne se trouve pas en cette mitswa ou cette chose sainte un minimum de bien ? Une fois tout considéré, il doit avoir certainement un aspect positif en cette mitswa ou en cette chose bonne que nous avons faite. 294
Rabbi Na’hman de Breslev
Surtout, ne pas tomber ! De fait, nous devons chercher et faire notre possible pour trouver en nous-mêmes un minimum de bon. C'est celui-ci qui nous ranimera et nous amènera à la joie. Grâce à cette recherche d'un minimum de bon en nous-mêmes - et au fait que nous le trouvons - nous quittons véritablement notre position désavantageuse et nous nous accordons le bénéfice du doute. C'est cette attitude qui peut nous permettre de nous repentir. Ceci correspond au verset “encore un peu, et le méchant ne sera plus ; tu observeras sa place, il en aura disparu.” Cela signifie que de la même façon que nous devons juger les autres en leur accordant le bénéfice du doute - même en ce qui concerne les personnes méchantes et trouver en elles un quelconque aspect positif, ce qui leur permet de quitter véritablement leur position désavantageuse et leur accorder le bénéfice du doute, ce qui correspond au verset “encore un peu… et tu observeras” - nous devons agir de la même façon avec nous-mêmes. Nous devons nous juger avec le bénéfice du doute et trouver en nous-mêmes le plus petit aspect positif. C'est cette attitude qui nous permet de nous renforcer et de ne pas tomber complètement, que D-ieu nous préserve. Au contraire, nous devons nous ranimer et réjouir notre âme avec ce minimum de bon que nous trouvons en nous-mêmes : que nous avons mérité dans notre vie de faire une certaine mitswa ou une chose bonne. Nous devons ainsi continuer à chercher jusqu'au moment où nous trouvons en nous-mêmes la plus petite chose bonne. De plus, même si dans cette chose bonne se trouvent des déchets, nous devons néanmoins en dégager la moindre néqouda tova (bon aspect) que nous pouvons y trouver. Ensuite, notre tâche consiste à chercher et à rassembler une seconde néqouda tova… Grâce à cela, il est possible de faire des mélodies, comme cela a été expliqué ailleurs (Liqouté Moharan I, 54). Ce concept correspond à celui de 295
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jouer des instruments de musique, c'est-à-dire à rassembler le bon esprit, de l'esprit triste et déprimé. {Rabbi Nathan de Breslev a ajouté ce qui suit : “Le principe est le suivant : la musique de Sainteté est un concept extrêmement élevé, comme nous le savons. Le plus important est de savoir que la musique est produite en sélectionnant le bon du mauvais. Grâce au fait que les néqoudoth tovoth (les bons aspects) sont sélectionnées du mauvais et rassemblées, les mélodies et les chansons sont produites. Il faut bien étudier cela dans la leçon indiquée ci-dessus.”} Encore un peu d'effort… Par conséquent, parce que nous ne nous laissons pas tomber et que nous nous revitalisons en cherchant et en trouvant en nous-mêmes les plus petites neqoudoth tovoth que nous pouvons et que nous les rassemblons, que nous les sélectionnons du mauvais et des déchets que nous y trouvons, des mélodies sont produites. Par la suite, nous pouvons prier, chanter et remercier D-ieu. Nous savons qu'une personne peut tomber et se sentir abattue à cause de son matérialisme et de ses mauvaises actions. Cette personne peut également constater la grande distance qui la sépare de la véritable Sainteté. Dans ce cas, il arrive le plus souvent qu'elle ne puisse absolument pas prier à cause de tout cela. De fait, ouvrir simplement la bouche lui est impossible à cause de son sentiment de tristesse, d'apathie et de lourdeur qui l'a envahi. Tout cela s'explique parce que la personne s'aperçoit à quel point elle est éloignée d'Hachem. Cependant, cette personne peut se reprendre grâce au conseil que nous avons donné. C'est-à-dire que d'un côté, elle sait au fond d'elle-même qu'elle a fait des mauvaises actions et de nombreux péchés et qu'elle est extrêmement éloignée de D-ieu. Cependant, d'un autre côté, elle cherche à trouver en elle toutes les néqoudoth tovoth qu'elle peut. Ces dernières lui permettent de se rependre et de lui faire recouvrer la joie. 296
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Il est évident qu'il est approprié pour une personne d'augmenter de façon significative sa joie en se servant de chaque néqouda tova qui provient de la Sainteté du peuple d'Israël et qu'elle trouve pourtant en elle-même. Dans ce cas, nous nous reprenons et nous ressentons la joie en nous. C'est ce sentiment qui nous permet de prier et de chanter nos remerciements à D-ieu. (Liqouté Moharan I, 282)
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Avancer vers D-ieu
L'étude de la Tora La place que doivent tenir dans notre vie l'étude de la Tora et les prières est cruciale. C'est en étudiant la Parole divine et en faisant part à D-ieu de tous nos besoins que nous justifions notre existence. Cette notion a été expliquée maintes fois dans le Liqouté Moharan par Rabbi Na'hman. Ce qui suit est un court extrait de la leçon 1 du Liqouté Moharan dans lequel il est fait référence à ces concepts. *** Sachez que grâce à la Tora, toutes les prières et toutes les requêtes que nous présentons et que nous prions sont acceptées et que la grâce et l'importance du peuple juif s'élèvent et augmentent aux yeux de tous ceux dont il a besoin, dans le domaine du spirituel comme dans celui du matériel. De nos jours, à cause de la multitude de nos péchés, la véritable grâce et importance du peuple juif sont tombées. Aujourd'hui, l'essence de l'importance et de la grâce se trouve chez les autres. Cependant grâce à la Tora, la grâce et l'importance du peuple juif s'élèvent (…) et comme conséquence, toutes les prières et toutes les requêtes sont acceptées. La personne juive doit toujours chercher l'intelligence de chaque chose et se lier à la sagesse et au sens profond qui y réside, afin que l'intelligence qui se trouve dans chaque chose l'illumine et qu'il se rapproche de D-ieu - béni soit-il - grâce à cette chose. Car l'intelligence est une grande lumière qui illumine (la personne) dans tous ses chemins. (…) Cependant, la personne qui ne se lie pas à l'intelligence, à la sagesse et à la vitalité qui se trouvent dans chaque chose possède un aspect d’Esaü qui a dédaigné le droit d'aînesse. (…) Ceci correspond à (Proverbes 18 :2) : “Le fou ne veut pas de la raison ; il ne demande qu'à mettre son cœur à nu.” (Liqouté Moharan I, 1) 298
Rabbi Na’hman de Breslev
Des balises pour la vie Cet extrait nous apprend que nos demandes à D-ieu possèdent plus de chances d'être répondues d'une façon positive si nous consacrons un certain temps à l'étude de la Tora et à la prière. Chaque personne est différente et le temps consacré à ces activités importantes n'a pas à être le même d'un individu à l'autre. Également, la quantité du matériel appris n'est pas importante. Untel apprendra une page, tandis qu'un autre en apprendra trois. En la matière, ce qui compte sont les efforts sincères que nous mettons à apprendre, à étudier et à prier. Nous apprenons aussi que tout ce qui fait notre vie possède une signification profonde et qu'il est de notre devoir de chercher le sens véritable de chaque chose. Souvent, cela peut s'avérer délicat, mais les personnes qui ont l'habitude d'étudier et de prier d'une façon adéquate reçoivent le plus souvent un beau cadeau du Ciel : la capacité de découvrir plus facilement “l'intelligence de chaque chose.” Enfin, nous devons réaliser qu'à la fin de notre vie, nous devrons expliquer notre attitude dans ce monde et notre empressement - ou son manque - à chercher Hachem (qui est l'intelligence à laquelle il est fait mention) dans notre vie. Nous sommes un peu comme un gardien à qui on a confié un bien précieux et qui doit en prendre soin. En naissant, D-ieu nous a confié une certaine dose d'intelligence, à nous de l'utiliser du mieux que nous pouvons.
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Avancer vers D-ieu
Un goût du Monde à venir “Lorsqu'une personne sait que tout ce qui lui arrive est pour son bien, ceci possède un goût du Monde à venir. (…) Cela ressemble à ce qu'à dit le Roi David (Psaumes 56:11) : “Lorsqu'il est Hachem [dans Son attribut de compassion], je célèbrerai Sa parole ; lorsqu'Il est Eloqim [dans Son attribut de justice stricte], je célèbrerai Sa parole.” (..) Cela signifie que nous savons que tout ce qui nous arrive est pour notre bien. Savoir cela représente le savoir parfait. (..) En d'autres termes, nous ne faisons plus la différence entre la bienveillance et le jugement. (…) Par conséquent, qu'Il soit “Hachem” - ce qui correspond à la compassion - ou qu'Il soit “Eloqim” - ce qui correspond au jugement strict - tout est pour notre bien et la conséquence de l'amour que D-ieu ressent pour nous, tel qu'il est écrit (Proverbes 3:12) : “Celui qu'Il aime, l'Éternel le châtie.” (Liqouté Moharan I, 4) Bien comprendre ces paroles est indispensable pour faire face aux défis de la vie quotidienne. Face à l'adversité et au comportement quelques fois hostile à notre égard de certaines personnes, il est possible de catégoriser notre réaction de la sorte : 1) Nous perdons le contrôle de nous-mêmes et laissons exprimer notre colère ; 2) Nous gardons le calme, mais en notre fort intérieur, nous ressemblons plutôt à une marmite sur le feu ; 3) Nous parvenons à être heureux-ses et joyeux-ses malgré ce que nous avons subi ; 4) Nous parvenons à être heureux-ses et joyeux-ses grâce à ce que nous avons subi.
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Rabbi Na’hman de Breslev
Savoir nous situer pour pouvoir progresser Les cas de figures sont innombrables et il nous est impossible de les inclure tous dans notre exemple. Pourtant, chaque personne selon ce qu'elle vit et ce qu'elle a subit parviendra sans mal à savoir à quelle catégorie elle appartient. Les tests que nous vivons dans notre vie ont tous été voulus et envoyés par Hachem. Il n'y a pas lieu de s'énerver contre la personne dont le comportement nous touche : elle est à son insu le messager de D-ieu. Élever la voix contre elle, s'est l'élever contre Hachem, que D-ieu nous préserve. Avant toute chose, nous devons continuellement chercher ce que chaque situation peut nous apprendre. La réaction désagréable à notre égard d'une personne est peut être l'occasion de réfléchir sur un trait de caractère ou une action que nous devrions améliorer ou rectifier. Ensuite, nous devons admettre la notion de Perfection divine et reconnaître que c'est grâce à elle que nous pouvons nous rapproche du Créateur. Même s'il ne nous est pas donné chaque fois de comprendre ce que nous vivons, nous devons nous en remettre à l'émouna simple et pure. Nous savons que D-ieu nous aime et fait ce qu'il faut pour nous ouvrir le chemin de la Sainteté. Lorsque le chemin semble se remplir d'épines, il nous suffit de continuer à avancer et - idéalement - réaliser que ces épreuves provisoires sont les outils dont nous avons besoin pour continuer à progresser sur l'échelle spirituelle. Cela vous semble difficile ? C'est sans doute pour cela que selon Rabbi Na'hman, la personne qui parvient à comprendre parfaitement cela possède un “goût du Monde à venir.” Heureuses sont les personnes qui atteignent ce niveau et qui doit être l'objet de toutes nos prières.
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Avancer vers D-ieu
Servir Hachem dans la joie Chaque personne [devrait] réaliser les mitswoth avec une grande joie. Celle-ci devrait être d'une telle amplitude, qu'elle ne devrait vouloir aucune récompense du Monde à venir. Plutôt, comme récompense pour la mitswa qu'elle vient de faire, elle devrait vouloir qu'Hachem lui permette de réaliser une autre mitswa. (…) D'une part, il y a la personne qui réalise la mitswa pour la récompense du Monde à venir. Cette personne ne dérive aucun plaisir de la mitswa elle-même. S'il n'y avait pas de récompense dans le Monde à venir, elle ne réaliserait pas la mitswa. (…) D'autre part, il y a la personne qui réalise la mitswa avec une grande joie. Celle-ci est d'une telle amplitude qu'elle ne désire aucune récompense du Monde à venir en échange (…) Lorsqu'une personne - qui réalise une mitswa avec joie qui provient de la mitswa elle-même - entre dans la joie de la mitswa, elle entre dans la joie d'Hachem. Cependant, [pour atteindre ce niveau], il est nécessaire de débarrasser son esprit des sagesses superficielles et des pensées étrangères. Celles-ci sont du 'hametz (pâte fermentée) et il faut faire attention à ce qu'elles n'aigrissent pas la sagesse de la personne et qu'elles ne fassent pas naître en elle des désirs malsains. (…) Le plus important est qu'il faut garder son esprit pour qu'il ne s'aigrisse pas, qu'il ne devienne pas du 'hametz spirituel (...) Ainsi, il faut protéger notre sagesse afin que ne pénètre pas en elle la sagesse superficielle et que nous n'ayons pas de mauvaises pensées” (…) (Liqouté Moharan I, 5) 302
Rabbi Na’hman de Breslev
Si nous n'éprouvons pas toujours une joie intense en faisant les mitswoth, c'est que notre esprit est devenu aigri, une sorte de 'hametz spirituel. L'esprit d'une personne pure se réjouit uniquement en réalisant les commandements qu'Hachem nous a donnés. C'est pour cette raison que nous existons dans ce monde : faire la Volonté divine et cela devrait être notre seule source de joie. Un esprit empreint de “sagesse superficielle” se détache de la Tora et s'ouvre à des valeurs qui sont étrangères au judaïsme, que D-ieu nous préserve. Quelques fois, ces sagesses superficielles peuvent s'opposer d'une façon directe aux valeurs juives (ceci est le cas avec la philosophie). D'autre part, elles peuvent être neutres (la médecine, l'architecture…). Dans ce cas, elles n'aigriront notre esprit uniquement si nous prenons un véritable plaisir à les étudier. Cela s'explique facilement : chaque personne est obligée de trouver un gagne-pain. Si une personne décide de devenir chirurgien, architecte, etc., cela ne pose aucun problème. Cependant, si les études de cette personne sont pour elle une véritable source de plaisir, elle signifie à D-ieu que pour elle, le plaisir peut se situer en dehors de la Tora. C'est de la sorte que son esprit deviendra l'équivalent d'un 'hametz spirituel, que D-ieu nous protège. Maître du monde ! Aide-moi à trouver du plaisir en Toi et en Toi seulement. Aide-moi à considérer les futilités du monde présent pour ce qu'elles sont : des vanités temporaires. Aide-moi à ne penser qu'à Toi, à ne vouloir que Toi et à ne désirer qu'à m'inclure en Toi. Amen !
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Avancer vers D-ieu
Des hauts et des bas La personne qui désire emprunter les chemins de la téchouva (du repentir) doit rassembler son courage et se renforcer dans les chemins de D-ieu. Elle doit agir de la sorte, peu importe si elle traverse une période de montée ou de descente spirituelle. Ceci correspond au verset (Psaumes 139:8) : “Si j'escalade les Cieux, Tu es là ; si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore.” En d'autres termes, même si nous traversons une période de montée spirituelle et que nous avons atteint un niveau élevé, nous ne devons cependant pas nous satisfaire de notre situation et faire du surplace. Plutôt, nous devons être experts de la notion suivante : savoir et être persuadés qu'il nous faut poursuivre notre avancée” (…) L'inverse est également vrai. Même dans le cas où nous sommes tombés de notre niveau spirituel, que D-ieu nous préserve, et même si nous nous retrouvons dans le plus profond des enfers, nous ne devons pas non plus désespérer, d'aucune façon. Plutôt, nous devons constamment chercher et désirer Hachem. Peu importe dans quel endroit nous sommes, nous devons nous renforcer avec tous les moyens qui sont à notre disposition. De fait, Hachem se trouve même dans l'enfer le plus profond et dans cet endroit aussi il est possible de s'attacher à D-ieu. Ceci correspond à : “Si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore.” (…) {Rabbi Nathan de Breslev a ajouté ce qui suit : “Rabbi Na'hman utilisait précisément le terme 'expert' lorsqu'il faisait référence à ce sujet. De fait, il s'agit d'une expertise extrêmement grande lorsqu'une personne mérite de savoir à quel point elle doit continuellement se donner du mal 304
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et travailler dur dans le service de D-ieu. Elle doit être persuadée à chaque instant de pouvoir atteindre un niveau spirituel plus élevé. À plus forte raison, elle ne doit laisser à aucune chose le pouvoir de la faire chuter. Même si une personne se trouve là où elle se trouve, qu'à D-ieu ne déplaise, elle ne doit pas se sentir découragée. De la sorte, elle remplira ce qui est écrit : 'Si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore'.”} (Liqouté Moharan I, 6)
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Rectifier ce qui doit l'être Le Midrach cite la question posée par les hérétiques à propos de la mitswa de la circoncision. “Comment se fait-il” demandent-ils, “que D-ieu ait créé quelque chose [i.e. l’homme] qui ait besoin d’une rectification ?” Cependant, ceci était précisément l’intention du Créateur. De fait, la rectification principale de chaque chose est réalisée ici-bas, dans ce monde. (…) Hachem a créé l’univers entier pour l’homme. Celui-ci possède le libre-arbitre spécifiquement pour qu’il puisse rectifier toutes les choses. (Liqouté Moharan I, 19) *** Rabbi Na’hman nous apprend un principe fondamental dans notre Service divin. Hachem a créé l’univers entier en laissant à chaque personne juive le soin d’y apporter la “touche finale.” C’est cette touche finale qui nous permet de rendre gloire à D-ieu. Ainsi, D-ieu a créé l’homme avec un besoin inné de manger. En consommant les aliments dont nous avons besoin pour vivre, nous avons le choix de rendre gloire à D-ieu ou de L’ignorer, que D-ieu nous préserve. Si nous faisons attention à manger kacher, à prononcer les bénédictions adéquates avant de manger… nous apportons la “rectification spirituelle” dont chaque aliment a besoin. À l’inverse, si nous mangeons comme le font les personnes non juives et les animaux, nous utilisons ce qu’Hachem a mis à notre disposition pour une raison autre que Sa volonté. Se rapprocher de D-ieu Il en est de même avec la multitude d’actions que nous avons l’occasion de réaliser chaque jour. Si chacune de ces actions nous permet de penser à D-ieu et de nous en rapprocher, nous donnons la “touche 306
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finale” à toutes les choses que nous utilisons, à tous les produits que nous consommons… C’est pour cette raison que la personne juive ne divise pas ses journées en deux parties distinctes : celle pendant laquelle elle sert Hachem (en priant, en étudiant la Tora…) et celle pendant laquelle elle n’a pas de lien direct avec le Maître du monde (à son travail, en vacances…) Selon le judaïsme, c’est chaque geste de la vie quotidienne qui nous permet de rendre gloire à D-ieu et de nous en rapprocher. Lorsque nous vivons avec cette pensée, la vie devient remplie de signes qu’Hachem nous envoie pour Le servir et chacun de ces signes est l’occasion d’afficher notre joie de servir D-ieu et de Lui montrer l’amour que nous Lui portons. Heureuse est la personne qui vit une telle vie et qui utilise chaque seconde de son existence dans ce monde pour se rapprocher du Créateur !
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Des ailes et des mains Toutes les personnes qui ont prié au sein d'un groupe de 'hassidim breslev partageront avec vous leur découverte : lorsqu'ils prient, les 'hassidim breslev claquent des mains. Certes, les claquements diffèrent d'un 'hassid à l'autre et tous doivent respecter la halakha (c'est-àdire être silencieux pendant la prière du Chemone 'Esré). Cependant, ce signe distinctif est suffisamment rare et étonnant pour qu'il mérite une explication Améliorer l'efficacité des prières Nous apprenons d'un verset qu'il existe un lien entre les oiseaux et notre voix. De fait, il est écrit (Écclésiaste 10:20) : “Un oiseau du ciel transmettra le son de ta voix.” Selon un principe ésotérique bien connu, la proximité des mots “oiseau” et “voix” permet de déduire un enseignement particulier entre ces deux mots. D'autre part, nous apprenons d'un autre verset qu'il existe également un lien entre nos mains et les ailes d'un oiseau. De fait, il est écrit (Ezechiel 1:8) : “Des mains d'homme apparaissaient sous leurs ailes.” Ainsi, il devient possible de lier les trois concepts suivants : la voix de l'homme, ses mains et les ailes d'oiseaux. Avant de clarifier la véritable nature du rapport qui existe entre ces trois concepts, nous devons ajouter une information. Lorsqu'une personne devient enthousiaste, ses mains bougent d'une façon naturelle. Même si l'absence de mouvement des mains d'une personne ne signifie pas qu'elle est apathique, il est certain que son enthousiasme n'est pas au même niveau que lorsque ses mains deviennent agiles. Selon le contexte dans lequel chacun des versets se trouve - et qu'il serait trop long d'exposer ici - nous apprenons que pour s'élever vers D-ieu, les prières doivent posséder des ailes. Des versets eux-mêmes, 308
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il est possible d'apprendre que la force des ailes - qui sont les véhicules qui permettent à nos prières de s'élever - réside dans les mains de la personne qui prie. Le pouvoir des mains En claquant des mains pendant la prière, nous donnons à celles-ci un aspect d'ailes. C'est grâce à ces ailes spirituelles que nos prières peuvent s'élever jusque dans les sphères célestes les plus élevées. Ceci révèle qu'un pouvoir très puissant se trouve dans nos mains. De fait, chaque main possédant cinq doigts, lorsque nous claquons une main contre l'autre nous produisons vingt-cinq (5x5) claquements de cette main. Puisque chaque main claque l'autre, nous parvenons à un total de cinquante (25+25). D'autre part, le chiffre cinquante est lié à la sortie d'Égypte des juifs dans la mesure où l'exode du peuple d'Israël est mentionné à cinquante reprises dans la Tora. Une des particularités du séjour du peuple juif en Égypte est qu'il était impossible à ses membres de parler à D-ieu. La raison en est qu'en Égypte, le pouvoir du discours était en exil. C'est à cela que Moïse fit référence lorsqu'il dit à D-ieu qu'en Égypte, il n'était “pas habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier.” (Exode 4:10) Cependant, grâce à la rédemption du peuple juif, le pouvoir du discours fut libéré. Ceci fut la réponse qu'Hachem fit à Moïse (id. 4:11) : “ Qui a donné une bouche à l'homme (…) si ce n'est Moi, l'Éternel ?” En répondant de la sorte, D-ieu désirait faire comprendre à Moïse que l'incapacité du peuple juif à s'adresser à Lui venait du fait qu'il se trouvait en Égypte. Cependant, dès qu'il sortirait de ce pays, les juifs pourraient de nouveau parler à Hachem. Dans la mesure où l'exode d'Égypte est liée au chiffre cinquante et que celle-ci est le symbole du dialogue renoué entre les juifs et le Créateur, frapper ses mains pendant la prière - pour un total de cinquante 309
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claquements, comme nous l'avons indiqué précédemment - possède le pouvoir de libérer nos paroles et de les faire entendre par Hachem. Les ailes dont nous avons besoin pour élever nos prières sont donc nos mains. Heureuse est la personne qui les claque avec ardeur en s’adressant à D-ieu. (Liqouté Moharan I, 45)
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La Tora est spirituelle La Tora (Bible) est spirituelle. Ainsi, la personne dont les actions sont pures, droites et dont l'intellect est dirigé vers le spirituel peut saisir toute la Tora. De plus, cette personne n'oubliera strictement rien de ce qu'elle aura appris. Cela s'explique par le fait que tout ce qui est du domaine spirituel n'occupe aucun espace. Conséquemment, la Tora peut être développée tout en restant dans l'intellect de la personne. Cependant, la personne qui donne un aspect matériel aux paroles de la Tora [elle étudie pour obtenir le titre de “rabbin”, pour obtenir un salaire plus élevé…] est en fait une chose concrète, ne possède pas le même avantage. L'étude de cette personne possède une mesure précise et une quantité limitée : tout dépend des limites intellectuelles de cette personne. Selon la nature de son intellect, elle pourra saisir plus ou moins de matériel dans son esprit, pas au-delà. Si une telle personne désire obtenir plus de connaissances, elle doit au préalable se débarrasser de ce qu'elle a déjà appris. Cela correspond à l'ordre normal des choses matérielles : si une chose est déjà pleine et qu'on désire la remplir encore, ce qui s'y trouve déjà est rejeté, expulsé. De cette situation naît l'oubli. (Liqouté Moharan 1:110) Cette leçon du Liqouté Moharan nous permet de comprendre la raison pour laquelle il est extrêmement difficile de se souvenir de tout ce que nous devons apprendre dans le domaine du matériel. Dans la mesure où nous apprenons toujours pour une raison concrète (obtention d'un diplôme, d'un savoir spécifique, augmentation de revenus…) tout ce qui est censé entrer dans notre cerveau revêt l'aspect quantitatif du matériel. D'autre part, lorsque nous apprenons sans motif ultérieur, notre capacité de mémoire est augmentée d'une façon prodigieuse. Cela se produit souvent lorsque nous apprenons un sujet spirituel. Dans ce cas, nous 311
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apprenons uniquement car cela correspond à la volonté de D-ieu et nous n'attendons pas en retour de recevoir un avantage particulier de cette étude. Cela permet de multiplier sans fin notre mémoire et tous les concepts appris résideront très longtemps dans notre esprit. C'est pour cette raison que la véritable étude est celle du cœur. Nous savons tous que ce qui nous tient à cœur ne se sépare pas facilement de notre personne. D'autre part, ce qui nous est difficilement supportable a non seulement de la difficulté à entrer en nous, mais en sort encore plus vite ! Maître du monde, aide-moi à aimer l'étude de Ta parole pour sa beauté et pour rien d'autre. Je désire recevoir en échange de cette étude ni salaire, ni respect, ni autre avantage de ce monde. Étudier Ta parole et la porter à mon cœur représente mon plus grand plaisir ; aide-moi à vivre à la hauteur de Ton espérance. Amen.
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Un sceau et son empreinte Comprendre le Tsadiq lui-même est impossible car nous ne possédons aucune perception de ce qu'il est réellement. Le fait est qu'il se situe audessus de notre intelligence. C'est pour cela que c'est seulement grâce aux personnes qui sont proches de lui qu'il nous est donné de comprendre les vertus du Tsadiq. La raison en est que ces personnes - qui sont certainement vertueuses, atteintes de la crainte du Ciel et parfaites - possèdent une certaine compréhension et perception de la nature du Tsadiq. D'autre part, nous ne sommes pas aussi éloignés des proches du Tsadiq que du Tsadiq lui-même. Ainsi, il est possible pour la personne qui désire atteindre la vérité de connaître les vertus du Tsadiq à travers les disciples qui lui sont proches. Cela peut être comparé à un sceau sur lequel des lettres et des formes ont été gravées. Il est impossible de lire les caractères qui y sont inscrits à cause du fait que les lettres ont été marquées à l'envers. C'est seulement lorsqu'on utilise le sceau et qu'on forme une empreinte sur la cire qu'il est possible de lire les lettres et de voir les formes qui y sont gravées. Alors, nous comprenons ce qu'il est écrit sur le sceau. (Liqouté Moharan I:140) Cette leçon nous permet d'apprendre qu'il serait futile de notre part de vouloir comprendre la véritable nature de l'enseignement des Tsadiqim. Leur intelligence dépasse tellement la nôtre qu'il est illusoire d'imaginer que nous pouvons saisir ce qu'ils disent, écrivent et font. Si une personne s'attache à un Tsadiq spécifique plutôt qu'à un autre, cela n'est certainement pas parce qu'elle est capable d'apprécier pleinement l'enseignement de celui-ci par rapport aux enseignements des autres Tsadiqim. Pourtant, de nombreuses personnes ont choisi de s'attacher à tel Rav plutôt qu'à un autre, à tel courant de 'hassidouth plutôt qu'à un autre. Sur quoi ont-elles basé leur choix ? 313
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Rabbi Na'hman nous apprend qu'en regardant les proches disciples d'un Tsadiq, il est possible de saisir une fraction de la nature de celui-ci. Tout en étant proches du Tsadiq, ces personnes ne sont pas à son niveau. Elles sont donc plus accessibles pour le commun des mortels. Certes, il ne faut pas se passer de lire l'enseignement du Tsadiq, ainsi que de l'écouter de visu, s'il est encore de ce monde. Cependant, ce que nous retiendrons de son enseignement est de l'ordre des impressions. L'analogie faite par Rabbi Na'hman avec un sceau peut être comprise de la sorte : Le Tsadiq ressemble à un sceau sur lequel il est impossible de comprendre les inscriptions. Cependant, lorsque le sceau laisse une marque - celle que le Tsadiq laisse sur ses proches disciples - il devient possible de lire et de comprendre le sceau et d'avoir une idée plus précise de sa véritable nature. Heureuses sont les personnes qui font l'effort de lire les inscriptions sur le sceau - c'est-à-dire d'apprendre l'enseignement du Tsadiq - et qui lisent les marques qu'il laisse, c'est-à-dire qui étudient les écrits des disciples du Tsadiq.
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Rabbi Nathan de Breslev
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Rabbi Nathan de Breslev (1780-1844) fut le principal élève de Rabbi Na'hman. Si Moïse eut Josué et le Roi David Jonathan, Rabbi Na'hman eut Rabbi Nathan. L'attachement de l'élève à son Maître fut tellement fort que lorsque Rabbi Nathan tenait la plume pour coucher ses pensées, c'est un peu comme si Rabbi Na'hman parlait. C'est pour cette raison que selon la tradition breslev, aucune différence n'est faite entre la pensée du Maître et les écrits de son élève principal. L'ouvrage essentiel de Rabbi Nathan est le Liqouté Halakhoth (Recueil des lois). C'est dans ces pages qu'il a développé plus en détail l'enseignement de son Maître. Je propose ici une traduction de quelques brefs extraits.
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Rabbi Nathan de Breslev
La prière en groupe L'essence de la prière [faite à l'aide des livres de prière] consiste à prier au sein d'un groupe et s'oppose à la prière que l'on peut faire en étant seul. Ceci permet de symboliser l'absence de divisions entre le peuple d'Israël. Il suffit de rassembler les membres de la communauté et de former un seul groupe. D'autre part, la prière doit avoir lieu dans l'enceinte d'une synagogue. De fait, c'est spécifiquement dans cet endroit que les âmes du peuple d'Israël entrent et s'unissent. Ceci est l'accomplissement de la perfection de la prière. C'est la raison pour laquelle la loi juive permet d'obliger une personne de la communauté à participer aux frais relatifs à la construction d'une synagogue. Le mot “unité” est formé du mot “un”. Cela signifie que chaque personne doit participer à cet effort. Le cas est semblable à celui d'une personne qui oblige son ami à agir d'une certaine façon pour le bénéfice de ce dernier. Même si cet ami ne se rend pas compte de ce qu'il lui manque, si la première personne s'en aperçoit, elle a raison d'insister pour lui venir en aide. Il en va de même lorsqu'on désire construire une synagogue. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth, Hilkhoth Beith HaKnesseth, halakha 1)
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Nous ne sommes jamais seuls La personne qui désire emprunter les chemins du repentir doit faire appel à son courage et se renforcer constamment dans les voies de D-ieu. Peu importe que cette personne soit dans une montée spirituelle, ou dans une descente. Cela correspond à ce qui est écrit (Psaumes 139:8) : “Si j'escalade les Cieux, Tu es là ; si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore !” En d'autres termes, même si cette personne se trouve dans une montée et atteint un niveau spirituel élevé, elle ne doit pas rester statique, ni être satisfaite de sa situation. Plutôt, elle doit être extrêmement experte dans ceci : savoir et croire qu'elle doit aller de l'avant, encore et encore. Ceci correspond à l'expertise dans la course, un aspect de : “Si j'escalade les Cieux...” L'opposé est également vrai. Même si - que D-ieu nous protège - la personne tombe spirituellement, même dans l'enfer le plus profond, elle ne doit cependant jamais perdre espoir ; plutôt, elle doit poursuivre et chercher D-ieu. Peu importe où se trouve cette personne, elle doit se renforcer avec tous les moyens à sa disposition. De fait, D-ieu se trouve même dans l'enfer le plus profond et dans cet endroit-là aussi, il est possible de s'attacher à Lui. Ceci correspond à : “... Si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore !” ; dans ce cas, on parle d'expertise du retour. La raison est qu'il est impossible d'emprunter les chemins du repentir, à moins de posséder ces deux types d'expertise. Rabbi Na'hman de Breslev était très méticuleux lorsqu'il a emprunté le mot “d'expertise”. De fait, il s'agit d'une très grande expertise pour une personne lorsqu'elle mérite de savoir ce qu'elle doit faire pour se donner du mal et peiner d'une façon continue dans le service de D-ieu, en espérant pendant tout ce temps atteindre un niveau spirituel plus élevé, tout en ne permettant à rien de la faire chuter. Même si la personne est
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ce qu'elle est - que D-ieu nous protège - elle ne se décourage cependant pas. Ainsi, elle remplit ce qui est écrit dans le verset : “... Si je fais de l'enfer ma couche, Te voici encore !” (Traduit et adapté des commentaires de Rabbi Nathan à propos du Liqouté Moharan I, 6:11)
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La beauté du silence Nous n'avons pas été créés-es pour fauter. À chaque transgression que nous commettons - que D-ieu nous préserve - nous perdons en quelque sorte notre statut d'être humain. Cela n'est pas difficile à comprendre : si D-ieu nous a créés-es pour Le servir, en bafouant Sa volonté, nous ne pouvons plus prétendre tenir notre rang. C'est pour cela que lorsque nous fautons - que D-ieu nous préserve - nous ne sommes plus considérés-es comme homme ou femme, mais comme de simples animaux. La différence entre l'être humain et l'animal est celle du discours. A-t-on déjà entendu parler un poisson ou un chat ? C'est l'usage de la parole qui nous rend unique et qui est donc notre caractéristique principale. Après la faute, nous devons nous repentir, le plus vite possible de préférence. Afin de nous aider dans ce retour vers le Divin, Hachem met de l'avant notre caractéristique unique - la parole - afin de nous permettre d'utiliser ce trait spécifique pour nous rapprocher de Lui. Retrouver ce qui a été perdu Le repentir doit nous permettre de quitter notre statut nouvellement acquis d'animal, pour retrouver celui d'être humain. Dans la mesure où l'animal est caractérisé par son absence de la parole, c'est celle-ci qui détient le pouvoir de nous faire opérer ce changement salutaire. Ainsi, D-ieu nous met dans une situation où nous avons toutes les bonnes raisons de prononcer des paroles bien senties : celles où l'on nous fait ressentir un sentiment de gêne, celles où nous sommes insultés-es… Notre tiqoun (réparation spirituelle) consiste alors à rester silencieux-ses et à ne pas rétorquer aux paroles déplacées dont nous sommes les victimes. Il est certain que la personne qui nous fait subir ce mauvais moment aura des comptes à régler avec le Ciel. Cela la concerne. Pour notre part, nous nous contenterons d'apprécier la réparation immense que nous pouvons acquérir en restant silencieux-ses : le pardon de nos nombreux péchés. 320
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Nous avons amené nous-mêmes cette forme de repentir sur notre propre personne. En fautant, nous sommes devenus-es des animaux. À l'image d'une bête, nous avons perdu l'usage de la parole. Nous sommes donc punis-es par elle et nous devons rester silencieux-ses face aux situations délicates ou aux injures reçues. De la sorte, ce qui a été abîmé par notre faute et qui nous avait fait descendre au niveau de l'animal - qui est dépourvu de la parole - nous permet d'obtenir réparation et de redevenir un être humain. Certes, nous ne devons pas chercher les situations délicates, ni les insultes. Cependant, lorsqu'elles se produisent, nous ne devons pas perdre de vue que la personne qui nous insulte nous rend un grand service… à ses dépends. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth, Yoré Dé'a, Hilkhoth Che'hita, halakha 1)
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Un désir brûlant Notre âme ressemble à une bougie, tel qu'il est écrit (Proverbes 20:27) : “L'âme de l'homme est la bougie de D-ieu qui cherche dans tous les replis du cœur.” À l'image de la flamme d'une bougie qui cherche continuellement à monter et à s'élever, notre âme cherche toujours à s'élever et à faire la volonté d'Hachem. L'amour que la personne juive ressent pour le Créateur est puissant, “fort comme la mort” (Cantique des Cantiques 8:6). Rien ne doit se situer au-dessus de notre amour pour le Maître du monde. Les traits de la puissance de ce désir, de cet amour et de cette envie ardente pour D-ieu (id.) “sont des traits de feu, une flamme Divine.” Cet amour est d'une telle force que (id. 8:7) “des torrents d'eau ne sauraient l'éteindre et des fleuves ne sauraient le noyer.” La puissance de notre amour et de notre désir pour D-ieu ressemble à une bougie qui “cherche dans tous les replis du cœur.” Brûler de désir Ceci est le trait essentiel de notre âme. Si elle est appelée “la bougie de D-ieu”, c'est qu'elle brûle et qu'elle éclaire grâce à la force de notre désir de suivre la Volonté divine. Grâce à cette lumière, nous pouvons illuminer toutes les sortes d'obscurité qui existent dans le monde. C'est uniquement pour cette raison que notre âme est descendue dans ce monde et qu'elle a été revêtue d'un corps. C'est parce qu'ils ne possèdent pas d'âmes que les anges échouent dans ce monde, lorsqu'ils y sont envoyés pour une mission spécifique. L'aspect matériel de ce monde est d'une force qu'ils ne peuvent pas surmonter. C'est seulement parce l'âme provient d'un endroit extrêmement élevé - c'est-à-dire de la volonté supérieure - qu'elle possède la force de lutter contre le matérialisme du monde ici-bas. Notre âme désire continuellement remonter vers sa Racine sainte et son origine divine. Elle cherche constamment la présence de D-ieu dans ce 322
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monde et l'aspect positif de tous les évènements qui remplissent notre vie. C'est cette attitude combattante qui lui permet de se renforcer face à l'obscurité spirituelle de ce monde et à l'aspect matériel de notre corps. Nous devons comprendre que la force de notre désir de vouloir faire la volonté de D-ieu est une lumière et une bougie spirituelles qui nous illuminent dans les nombreuses obscurités que nous devons rencontrer dans ce monde. C'est ce que le Roi David a déclaré (Psaumes 18:29) : “Tu fais briller ma lumière ! L'Éternel, mon D-ieu, illumine mes ténèbres !” (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth, Ora'h 'Haïm, Halakhoth Birkath HaCha'har, halakha 5)
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Avancer vers D-ieu
Le sommeil spirituel Si nous sommes familiers avec le sommeil physique, nous devons savoir qu'il existe un autre type de sommeil : celui où l'on dort spirituellement. La définition du sommeil spirituel est simple : la personne qui dort est celle qui est éloignée d'Hachem et qui ne le sait pas. Il existe deux types principaux de sommeils spirituels : celui où la personne ne sait pas qu'elle dort et pense qu'elle est proche de D-ieu. Le second type est celui où la personne sait qu'elle dort (qu'elle est éloignée du Créateur), mais cela ne la dérange pas. Le réveil spirituel Évidemment, une personne n'est pas obligée de dormir spirituellement chaque jour de sa vie. Un jour ou l'autre, elle peut s'apercevoir de la distance qui la sépare d'Hachem et décider de changer le cours des choses. Ceci est la définition du réveil spirituel. Heureuse est la personne qui se réveille : la voici vivante réellement ! De fait, dormir spirituellement n'est seulement une occasion manquée de se rapprocher du Maître du monde. Selon la Guémara Mo'ed Qatan 28a, le sommeil physique possède un aspect de la mort. De cette Guémara, nous pouvons déduire qu'une personne qui dort spirituellement ressemble d'une certaine façon à une personne morte. Conséquemment, lorsqu'elle se réveille et qu'elle désire retourner vers D-ieu, elle retrouve vraiment la vie. Sans qu'on puisse en expliquer la raison, la personne qui est dans un sommeil spirituel commence un jour ou l'autre à se chercher : “Que fais-je de ma vie ? Que fais-je sur terre ?” Elle se demande quels sont les aspects positifs de sa vie ; malgré tout le mal qu'elle a pu faire durant sa vie, elle parvient cependant à trouver certains aspects positifs (néqoudoth tovoth) qui résident encore en elle. Lorsqu’elle parvient à trouver en elle des néqoudoth tovoth, elle ressent une très grande joie. Dès l'instant où la joie pénètre en elle, la personne 324
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se trouve sur le seuil d'une nouvelle vie. Ainsi se présente la situation : au départ, elle a ressenti un désir indescriptible de changer le cours de sa vie et de se rapprocher de ses Racines saintes. Cependant, ce début de réveil est immédiatement interrompu par la prise de conscience de son éloignement du Divin. C'est pour cela qu'il est important de chercher en nous les néqoudoth tovoth que nous pouvons trouver car elles nous procureront un élément essentiel pour la poursuite de notre sommeil : la joie. En l'absence de cette joie, il est tout simplement impossible d'emprunter le chemin du rapprochement avec le Créateur. En réalité, le véritable réveil spirituel est celui qui a réussit à dépasser ce stade initial et qui se poursuit grâce à la joie et au bonheur de découvrir qu'en fin de compte, nous ne sommes pas aussi mauvais que nous le pensions. Des ennemis nouveaux La personne qui dort spirituellement a souvent l'impression que tout va bien dans sa vie. De fait, elle possède toutes les raisons apparentes d'être heureuse : elle gagne relativement bien sa vie (ou même très bien !), sa femme est belle et passe la majeure partie de son temps dans les salons de beauté ou de thé… Cette image du bonheur parfait est celle que nous renvoient certaines séries télévisées qui désirent nous faire croire en un monde qui n'existe pas. De ce bonheur apparent, la personne qui se réveille spirituellement se trouve plongée dans une série de luttes, d'affrontement et de difficultés qu'elle ne connaissait pas auparavant. “Seigneur, que mes ennemis sont nombreux ! Beaucoup se dressent contre moi” (Psaumes 3:2) a dit le Roi David. Ceci correspond à la personne qui se réveille et qui a décidé de reprendre le chemin du Divin. Dès lors, le nombre de ses ennemis se multiplie et ce qui semblait être le chemin tranquille de la spiritualité se révèle être celui des luttes incessantes. Les exemples sont nombreux qui montrent un des aspects de ces ennemis. Une personne a-t-elle décidé de respecter Chabath ? La voici obligée 325
Avancer vers D-ieu
de quitter son emploi et sans le sous ! Une autre désire manger kacher ? Les membres de sa famille le voient d'un autre œil : “Allons-nous être obligés de changer nous aussi ?” s'écrient-ils ! La liste est sans fin des difficultés qu'une personne peut rencontrer sur son chemin spirituel. Ces difficultés s'expliquent par nos nombreuses fautes et imperfections, que D-ieu nous préserve. À chaque faute, nous avons créé un ennemi et ce sont eux qui représentent l'aspect essentiel de nos difficultés à nous rapprocher d'Hachem. De fait, lorsque nous nous réveillons spirituellement, ces ennemis se réveillent également. Aussi longtemps qu'une personne emprunte un chemin étranger à celui de la Tora, que D-ieu nous préserve, les ennemis qu'elle crée par ses fautes et ses transgressions lui laissent la vie tranquille. Ils n'ont aucune raison d'embêter cette personne afin de la pousser loin du Maître du monde : elle fait elle-même leur travail ! Cependant, le jour où cette personne se réveille spirituellement, tous ces ennemis se regroupent et se liguent pour contrecarrer les nouveaux projets de cette personne. Ces ennemis ne cherchent qu'une chose : à tuer spirituellement tous les individus qui ont commencé à se réveiller, qu'à D-ieu ne plaise. Chaque ennemi met sur le chemin du retour de cette personne une embûche différente. Celles-ci ont pour objectif de casser la volonté de l'individu de sortir de son sommeil spirituel et de le détruire entièrement, que D-ieu nous préserve. Il faut beaucoup de ténacité à celui qui se réveille pour ne pas baisser les bras et persévérer dans la voie juste et bonne du retour vers D-ieu. C'est sans compter qu'il faut multiplier les prières pour ne pas trébucher devant les nombreux ennemis qui ont décidé de nous mener la vie dure. Lorsqu'une personne se réveille spirituellement, les forces du mal l'attaquent sans merci. Les conséquences de leur attaque sont de faire croire à la personne qui désire se rapprocher d'Hachem qu'elle n'y parviendra pas et que tout est perdu d'avance, que D-ieu nous garde. C'est cette idée 326
Rabbi Nathan de Breslev
qu'à proclamée le Roi David lorsqu'il a dit (Psaumes 3:3) : “Beaucoup disent à mon sujet : 'Il n'a point de secours à attendre de D-ieu.' Séla !” Si l'individu prête attention à ces attaques et qu'il abandonne la partie, il retombe dans le sommeil spirituel qu'il venait de quitter peu de temps auparavant. Cela a été expliqué précédemment. Le désespoir n'est pas de ce monde Pourtant, il ne faut pas désespérer. Notre confiance en D-ieu doit rester forte. Certes, sous les attaques des forces de la mort, le Roi David lui-même a dit qu'il n'avait qu'une envie (ibid. 3:6) : “Je me couche et m'endors…”, c'est-à-dire : “j'abandonne mes projets de rapprochement et je me rendors spirituellement.” Cependant, le Roi David connaissait la vérité exacte et il savait qu'il devait persister dans son désir de rapprochement. En ne déviant pas de la nouvelle trajectoire qu'il s'était fixée, il pouvait dire après la tentation du sommeil spirituel (id.) : “je me réveille, car l'Éternel me soutient.” Car voici la vérité : contrairement à ce que les forces du mal essaient de nous faire croire, le désespoir n'est pas de ce monde et le Maître du monde se trouve toujours à nos côtés. Voici la règle absolue que nous ne devons jamais oublier : il est interdit de désespérer à propos de soi et de notre vie. Plutôt, nous devons déployer tous les efforts possibles pour nous réveiller de notre torpeur spirituelle. Cela est possible en adoptant la conduite que nous avons indiquée précédemment, c'est-à-dire : en trouvant certains aspects positifs (néqoudoth tovoth) en nous, peu importe ce que nous avons fait jusqu'alors et qui nous sommes réellement. C'est seulement en agissant ainsi que nous pouvons nous sauver du sommeil spirituel qui nous plonge dans les bras des forces de la mort. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth, Ora'h 'Haïm, Hilkhoth Hachkama Haboqer, Halakha 1:2) 327
Ilan Nobel
Avancer vers D-ieu
Je reçois un nombre important de lettres de mes lecteurs. Le plus souvent, les sujets abordés sont ceux des relations au sein du couple, de l'éducation des enfants, des questions liées à la halakha (loi juive)… Plus rarement, des lecteurs écrivent des textes, sans poser de questions spécifiques. Ilan Nobel est en or. Son âme appartient aux plus hautes sphères du monde spirituel. Il a eut la gentillesse de m'envoyer quelques textes dont la beauté est évidente. C'est un cadeau du Ciel de le compter parmi mes amis. Je suis extrêmement honoré de vous en présenter quelques uns dans ce chapitre.
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Ilan Nobel
Un monde différent Y'a tant de bons et de mauvais, Y'a tant de faux et tant de vrais, Qu'on ne sait plus à qui se fier ni où aller. Les gens diront : “Comment va-t-il ?” Une autre personne leur répondra et lui dira : “C'est plus la peine, il est plus là.” Je suis navré, je n'ai pas pu, j'en pouvais plus… Je m'en irai dormir dans un monde différent, Où le bien nous attire car le mal est absent. Retrouver l'essentiel en nageant dans l'océan Comme comme comme avant. Je m'en irais courir dans des jardins géants, Loin de votre égoïsme et vos comportements, Retrouver ma sirène qui m'aimera tout le temps, Comme comme comme avant. Y'a tant de vices et d'apparences, Y'a tant de cris et de souffrances, Qu'on se demande si tout ceci mérite un sens. Y'a tant d'excès, si peu de patience, Tant de mensonges et de méfiance, Qu'on ne sait plus à qui parler, ni faire confiance…
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Avancer vers D-ieu
Le jour où l'angoisse l'emportera, Que le silence sera ma voie, J'irais ailleurs, à la rencontre de choses meilleures. Je suis navré !!! J'aurais pas dû. J'étais perdu mais même mon cœur ne voulait plus, Je m'en irais dormir dans un monde différent, Où le bien nous attire car le mal est absent. Retrouver l'essentiel en nageant dans l'océan, Comme comme comme avant. Je m'en irais courir dans des jardins géants, Loin de votre égoïsme et vos comportements, Retrouver ma sirène qui m'aimera tout le temps, Comme comme comme avant. Ilan Nobel
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Dis-leur Dis-leur dans un premier lieu de respecter leurs parents, Car de faire l'inverse de ce qu'ils leur disent c'est pas très beau. Dis-leur qu'une mère c'est précieux, De toujours l'aimer car de faire l'inverse, c'est pas très réglo. Dis-leur que la vie est magique, Dis-leur qu'une vie, c'est unique. Et peu importe les soupirs : l'essentiel c'est qu'on respire. Dis-leur que vivre est miraculeux ! Dis leur que nous sommes les enfants de D-ieu, Que devant nous se dresse un bel avenir, que le plus beau reste à venir. Dis-leur que les apparences sont inutiles, Et que d'être soi-même est beaucoup plus subtil. Dis-leur qu'on apprend plus en remerciant qu'en méprisant, Dis-leur l'importance de nos mots et de nos gestes. Dis-leur d'effacer leurs rancœurs qui ne tiennent pas debout, Dis-leur d'ouvrir leurs cœurs car à l'intérieur s'y trouve tout. 333
Avancer vers D-ieu
Dis-leur de se confier à leurs silences, Quand les autres affirmeront à haute voix. Dis-leur d'éviter la souffrance en empruntant les mauvaises voies, Dis-leur que la vie mérite d'être vécue uniquement dans la joie. Dis-leur aussi qu'en s'éloignant de sa foi, on s'éloigne de soi. Ilan Nobel
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Ilan Nobel
Je rêve d’un monde nouveau Je rêve d'un nouveau monde, Un monde où l'amour véritable nous ensoleillerait, Un monde où seule la volonté d'Hachem règnerait, Un monde où la fierté et le mensonge n'existeraient plus, Un monde où la violence aurait disparue, Je rêve d'un monde où le Temple d'Hachem descendrait du ciel, De nouvelles ondes, d’humains qui s'aiment, Je rêve de voir briller les âmes des enfants d'Israël... Je rêve d'un monde où l'homme choisira le pardon avant une rancune même justifiée, Quand enfin l'humain prendra dans ses bras la personne qui s'était mal comportée... Un monde, un monde, un monde.................. Je rêve de ce jour où nous serons capables de prier ensemble, de marcher ensemble vers la lumière afin de briller ensemble... Je rêve qu'on fasse confiance en nos sens : la vue, l'ouïe, le toucher, le goût, l’odorat et qu'on oublie réellement nos apparences car l'essentiel est d'être soi-même... Je rêve de ne plus jamais entendre parler de guerre et que la paix se dévoile qu'à travers nos prières, Je rêve d'un monde simple, d’un monde saint où l'humain n'aurait plus peur de tendre la main à son prochain,
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Avancer vers D-ieu
Je rêve qu'on se rapproche le plus près d'Hachem, Qu'on Lui prouve à quel point on L'aime, Je rêve qu'on s'attache moins à nos intérêts, à l'argent et à nos plaisirs personnels mais plutôt qu'on s'attache à l'essentiel et au désir de l'Éternel, Je rêve de ce jour qui se lève, De sourires sur les lèvres, Du bien qui s'élève et du mal qui s'achève... Je rêve de voir les humains se comporter comme des nouveau-nés Et que le mal et les choses interdites disparaissent à jamais....... Je rêve et pense beaucoup à nos ancêtres et notre histoire, Jacob, Dan, Moise, Isaac, Avraham et tous les autres, Pour moi leur vie est ce que je ressens de plus concret Dans le monde dans lequel je vis............ Ilan Nobel
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FĂŞtes juives
Avancer vers D-ieu
Les fêtes juives sont nombreuses et leur célébration représente chaque fois l'occasion de remplir le rôle que le Créateur nous a confié : révéler Sa grandeur et se rapprocher de Lui. Certes, les fêtes juives se célèbrent autour de la table : la religion juive ne fait pas exception ! Cependant, leur propos n'est pas seulement d'apprécier les bons plats de la maîtresse de maison ou le cru exceptionnel du moment. Une fête juive est un moment unique de l'année : celui où nous commémorons un évènement du passé pour lui donner vie dans notre quotidien. Les textes qui suivent permettront aux lecteurs de mieux comprendre l'importance de chacune de ces fêtes.
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Roch Hachana
Avancer vers D-ieu
Le jour de l'an juif est le Jour du Jugement de l'humanité. Ce jour-là, chaque personne vivante est jugée en fonction de son comportement pendant l'année précédente. C'est également ce jour-là que sont décidés les différents aspects de l'année à venir : santé, gagne-pain, réussites ou échecs… À la différence des nations du monde qui fêtent leur jour de l'an une coupe de Champagne à la main et en dansant frivolement, chaque membre du peuple juif saisit cette occasion pour faire une introspection véritable de sa propre vie et renouvelle son désir de se rapprocher du Divin.
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Roch Hachana
S’apprécier à sa juste valeur Le jour de Roch Hachana (le jour de l'an juif), nous prions abondamment Hachem afin d'en faire réellement notre Roi. D'autre part, nous devons nous souvenir que Roch Hachana est également le premier des dix jours de téchouva (repentir) qui se terminent avec Yom Kippour (le jour du Grand Pardon.) Ainsi, non seulement devons-nous déclarer de toutes nos force que D-ieu est notre Roi, mais nous devons également commencer sérieusement le processus du repentir afin de nous présenter blancs comme la neige - si cela est possible - le jour du Grand Pardon. Un élément essentiel au repentir est celui où nous nous annulons complètement. Cela signifie que nous mettons de côté nos désirs malsains, nos mauvaises habitudes, les traits négatifs de notre caractère… Soyons honnêtes : le plus difficile lorsque nous désirons nous repentir consiste à abandonner la notion de grandeur que nous avons à notre égard. Si nous désirons vraiment faire téchouva, nous devons abaisser le niveau auquel nous pensons être et parvenir réellement à celui que nous aurions dû atteindre depuis longtemps. L'essence du repentir Si nous parvenons à une humilité vraie et à diminuer avec sincérité la perception que nous avons de nous-mêmes, nous avons fait l'essentiel de la téchouva. Quelle merveilleuse façon de déclarer en même temps que Hachem est notre Roi et de commencer les dix jours de repentir, de Roch Hachana à Yom Kippour ! Qu'on y pense seulement : toutes nos fautes et nos écarts s'expliquent par l'importance que nous nous accordons. “Je désire cela…” ; “Je ne peux me refuser ceci…” ; “Je mérite bien cela…” C'est de cette attitude dont se nourrissent notre mauvais penchant et les forces du mal. C'est parce que nous leur donnons ce surplus d'énergie qu'ils parviennent à nous faire fauter et à nous faire tomber. 341
Avancer vers D-ieu
Nous apprenons de cela que pour servir D-ieu, nous devons commencer à nous mettre de côté et à nous oublier. Ceci est la condition première pour nous présenter devant Hachem - le jour de Roch Hachana - avec un air serein. C'est également à cette condition que notre volonté de déclarer D-ieu notre Roi augmente ses chances d'être acceptée. Le début de toute chose est une empreinte qui laisse souvent longtemps sa marque. Si nous parvenons à commencer l'année qui s'annonce avec un véritable sentiment d'effacement, de modestie et petitesse, nous aurons de grandes chances de le garder ancré en nous pendant toute l'année. En cette fin d'année, puissions-nous reconnaître notre éloignement d'avec le Divin et nos nombreuses mauvaises idées. Puissions-nous vouloir nous remplir un peu plus de Sainteté et de sentiments élevés. Le monde matériel n'est qu'une séparation entre Hachem et nous. Vivons en conséquence et levons nos yeux au ciel en criant : “Maître du monde, viens à ma rescousse ! Je suis submergé par mon orgueil et mon aveuglement spirituel. Il m'arrive même de m'arranger d'une vie loin de Toi. Pauvre de moi ! Viens vite à mon aide ; je ne peux plus continuer de la sorte !” Bonne année à tous et à toutes.
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Roch Hachana
Moi, le Roi ! L'histoire est celle d'un grand érudit en Tora qui prend de l'âge. Sentant ses capacités intellectuelles faiblir, il consulte un médecin qui l'informe qu'il est atteint de la maladie d'Alzheimer, que D-ieu nous protège. Pendant les premiers mois de la maladie, l'érudit passe d'un moment où sa mémoire fonctionne normalement, à un moment où celle-ci ne fonctionne plus. Lors d'un moment où ses facultés lui permettent de se rendre compte qu'il perd tout doucement la mémoire, ce grand érudit s'exclame : “Toute ma vie j'ai pensé être celui qui la dirigeait, maintenant, je me rends compte que j'ai perdu le contrôle de ma vie et que je n'en détiens plus les clés.” Nous ne dirigeons rien Sans s'en rendre compte, cet érudit a passé de nombreuses années en ayant une conception erronée du véritable sens de la vie. Le jour de Roch Hachana (le jour de l'an juif) sert précisément à rectifier cette faute que nous commettons régulièrement. De fait, le plus important consiste à se rendre compte que nous ne dirigeons pas la vie des autres (conjoint-e, enfants, employés…) et encore moins la nôtre. À Roch Hachana, nous déclarons haut et fort notre volonté de remettre à D-ieu la couronne qui sied aux Rois. Ce jour-là, l'objet de la majorité de nos prières est la Royauté divine que nous reconnaissons dans ce monde et que nous acceptons de plein gré. Dans le domaine spirituel également, il ne peut y avoir deux rois. Soit nous faisons d'Hachem notre Roi, soit nous le devenons nous-mêmes, que D-ieu nous préserve. Nous devons comprendre l'étendue de la Royauté divine. Rien ne se passe sur terre et dans l'univers sans que D-ieu ne le désire. Rien ne nous parvient, sans avoir reçu au préalable le cachet d'authentification céleste. Ainsi dans la vie, notre rôle n'est pas d'essayer d'obtenir de nous343
Avancer vers D-ieu
mêmes quelque faveurs (un emploi, un partenaire pour la vie, etc.) mais plutôt, de prier Hachem pour qu'Il nous accorde ce que nous désirons. Certes, il nous revient de faire la part d'efforts nécessaires dans chaque domaine. Ce sont précisément ces efforts qui peuvent nous donner l'espoir d'obtenir la Compassion divine et ce que nous voulons. Cependant, nous ne devrions jamais commettre l'erreur de croire que c'est grâce à nos efforts que nous avons trouvé un emploi lucratif, le partenaire rêvé pour nous marier… Regarder avec attention les évènements de notre vie doit nous rapprocher de cette prise de conscience. Que notre conjoint ait décidé une chose : pouvons-nous lui faire changer d'avis ? Que nos enfants désirent entreprendre une activité en particulier : le plus souvent, nous ne pouvons qu'être mis devant le fait accompli. Qui peut être assez vaniteux pour croire qu'il doit son emploi à ses propres capacités, plutôt que par la Grâce divine ? La liste est longue d'exemples quotidiens. Le jour de Roch Hachana, c'est de plein cœur et avec joie que nous devons - enfin - remettre la couronne de l'autorité à qui elle appartient réellement : à Hachem. Cette remise doit être faite sans retenue et de toutes nos forces. Nous faisons tellement de fautes qu'il serait ridicule de vouloir conserver une parcelle d'autorité. Le plus nous reconnaissons le rôle de dirigeant suprême à D-ieu, le moins nous nous laissons la possibilité de faire des dégâts importants dans notre vie. Heureuse est la personne qui s'efface totalement et qui laisse les clés de la direction à D-ieu. Puissions-nous au moins prier Hachem pour qu'Il nous aide à nous rapprocher de ce niveau. Amen !
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Roch Hachana
Roch Hachana à Ouman Chana Tova (Bonne année), j'ai perdu mon portable. Tu voulais un témoignage à chaud. En Voilà un. Mon avion est arrivé depuis hier et j’ai pourtant du mal à atterrir. C’était mon 6ième Ouman et c’était indéniablement le plus beau. Je me souviens de nos délires de rire et de joie autour de la table de seder. Je me souviens des mets succulents que nous avons mangés. Je me souviens des témoignages d’amour que nous avons eus ensemble. Je me souviens du confort plus que précaire, qui au lieu de nous déranger nous provoquait des éclats de rire. Je nous revois tous habillés en blanc, avec nos tsitsith bleues et nos kippoth blanches. On aurait dit des anges. Je nous revois en train de bondir de notre lit à 4h du matin afin d’avoir une place assise à la synagogue, alors que nous nous étions couchés à 1h du matin. Je revois la tête des nouveaux regardant le ciel rose fuchsia au nets et dire : “Que c’est beau, je ne savais pas que le ciel pouvoir avoir cette couleur…” Lors des chants qui n’en finissaient pas et du déferlement de joie, je me souviens de Léo les yeux remplis de larmes me regardant en me disant : “C’est trop fort, j’en peux plus.” Je me souviens de James qui pleurait (et oui mon pote, je t’ai vu !), puis riait, puis pleurait, puis riait… Je me rappelle du visage de Jean Marc avec un immense sourire, rayonnant de joie. Je me rappelle le nombre incommensurable de fois où j’ai dansé. J’ai dansé et dansé et dansé encore pendant 3 jours. J’ai plus la pêche à 40 ans à Ouman qu’à 20 ans en boite de nuit ; comment est ce possible ? Je me rappelle de nos délires de gosses. On était mort de rire pour rien, on aurait dit des vrais gamins. Et j’ai du mal à atterrir. Je suis pourtant un homme heureux. Baroukh Hachem, j’ai une femme extraordinaire et des enfants merveilleux. C’est 345
Avancer vers D-ieu
vrai qu’ils ne sont pas sortis de ma tête un seul instant et qu’ils m’ont énormément manqué, mais j’ai pourtant du mal à atterrir. Pourquoi est ce si difficile de revenir ? On dormait à 15 dans un appart (qui à la fin ne ressemblait plus vraiment à un appart) ; on dormait 3 heures par nuit, on était au milieu de nulle part, loin de nos familles, dans un groupe hétérogènes avec des très jeunes, des moins jeunes, des vieux (des gens qui normalement ne s’entendent pas entre eux) … Pourtant, nous étions les plus heureux du monde. Que de sim’ha, que de joie, que de Sainteté à Ouman, avec notre bien aimé Rabbénou Na’hman. Combien de fois ai-je demandé à Hachem : “Ne pourrais tu pas stopper le temps un instant ?” Mais il n’a malheureusement pas écouté ma prière et me voilà de retour à Paris. Baroukh Hachem, j’ai retrouvé ma merveilleuse épouse et mes petits joyaux d’enfants. J’ai repris le boulot. J’ai troqué mes habits blancs contre mon costard cravate. Je me regarde dans un miroir et je comprends pourquoi j’ai tant de mal à atterrir. Chez Rabbi Na’hman, je ne joue pas ; pendant 48h, je suis tout simplement moi-même. Un serviteur de D-ieu, c'est-à-dire le plus heureux des hommes. C’est ça Ouman, on sort de la folie de ce monde un cours instant et Rabbi Na’hman nous montre la Vérité. On comprend que D-ieu nous aime, que la vie est belle, en résumé : que le monde est un pont très étroit et que l’essentiel est de ne pas avoir peur. Alors en ce début d’année, je ne vous souhaiterai pas la santé, la joie, la sérénité, etc. Je vous souhaite simplement de passer le prochain Roch Hachana à Ouman, parce qu’après, vous repartirez avec le bonheur dans vos foyers et vous serez tous simplement HEUREUX. Chana Tova Fabrice Hay 346
Roch Hachana
Roch Hachana à Ouman ? J’ai écrit maintes fois que passer Roch Hachana (le jour de l’an juif) à Ouman (Ukraine) sur la tombe de Rabbi Na'hman est certainement une grande chose, mais qu'il faut s'y rendre après avoir pris quelques précautions. Les trois précautions auxquelles je fais référence sont : 1) S'assurer qu'on ne s'endette pas afin de payer le coût du voyage ; 2) Que les enfants qui restent à la maison ne seront pas laissés à eux-mêmes et, 3) L'avis favorable de la femme est indispensable. J’ai reçu beaucoup de demandes d’information à propos de ce sujet et il me semble qu'un rappel est nécessaire. Les enfants passent avant Ouman Avez-vous essayé de faire réciter les Téhilim à vos enfants ? Le plus souvent, après deux ou trois chapitres, une maladie soudaine et inconnue semble s'emparer d'eux : perte rapide d'énergie, sautillement incessant, lecture difficile… En moins de quelques minutes, la séance de Téhilim devient impossible à poursuivre et nous nous retrouvons seuls avec une interrogation lancinante : “Mon enfant est-il normal ?” Je vous rassure : votre enfant a toutes les chances d'être normal. Pour ma part, il y a bien longtemps que je ne compte plus les paragraphes récités par mes enfants : cela me déprime trop ! Plutôt, je compte les versets. M'exclamer : “15 !” ; “25 !”, ou les bons jours : “40 !” me redonne de la force. Dans les cas extrêmes, je conseille même de compter les mots récités. Dans tous les cas, en tant que parents nous savons que les prières, l'étude et tout ce qui est lié au Service de D-ieu nécessite du temps pour entrer en nous ; cela n'est donc pas étonnant que nos enfants aient quelques difficultés à trouver un enthousiasme débordant lorsqu'ils parlent à Hachem. Quel rapport existe-t-il entre les Téhilim et Ouman ? Les pères qui ont déjà amené leurs garçons sur la tombe de Rabbi Na'hman le savent : les 347
Avancer vers D-ieu
prières n'y sont pas plus faciles que dans notre synagogue habituelle. En fait, le nombre impressionnant de personnes qui ont fait le voyage, le bruit quelques fois assourdissant, tout rend les choses plus difficiles. C'est dans ce contexte que nous devons passer une semaine avec nos enfants. Est-ce bien ? Tout cela est-il dans leur intérêt ? Je pense à ces enfants que leur père amène au Parc Sofia. Rempli de vacanciers ukrainiens en petit tenue (le climat est souvent clément à cette période de l'année), les garçons assistent à un triste spectacle. Les mœurs ukrainiennes n'entrent certainement pas dans les standards décrits par la Tora ! Cela les aidera-t-il dans leur relation avec Hachem ? Je ne le pense pas. Que dire aussi des pères qui prient sur la tombe de Rabbi Na'hman sans savoir où se trouvent leurs garçons ? Pensent-ils sincèrement qu'ils sont en train de dire des Téhilim à deux pas de la tombe de Rabbi Na'hman ? Soyons clairs : sous aucun prétexte, Rabbi Na'hman ne nous a demandé de faire des bêtises et encore moins de transgresser les règles les plus élémentaires de l'éducation pour nos enfants. Ainsi, il est peut-être plus sage d'attendre que nos garçons aient atteint un âge plus mûr pour les amener à Ouman. Certes, si nous pouvons les amener une fois avant l'âge de sept ans, nous aurons accompli quelque chose de bien. Cependant, les amener chaque année pour Roch Hachana n'est sans doute pas la meilleure des choses. Ils auront le temps, après la Bar-Mitswa de se rendre chez le Tsadiq et de goûter aux joies des voyages spirituels.
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Prières des Seli’ hoth
Avancer vers D-ieu
On commence à réciter les prières des Seli'hoth un mois (pour les juifs séfarades) ou une semaine (pour les juifs achkénazes) avant Roch Hachana. Le sujet principal de ces prières admirables est notre pardon que nous demandons au Créateur pour les nombreuses fautes que nous avons commises pendant toute l'année. Récitées jusqu'au jour de Yom Kippour (le jour du Grand Pardon), les Seli'hoth sont un formidable outil de rapprochement avec D-ieu. Leur récitation nous permet de nous repentir et de déclarer notre amour à Hachem.
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Prières des Seli’hoth
Hachem et nous La relation que D-ieu entretient avec nous peut être comparée à celle d'un père qui apprend à marcher à son fils. Jamais très loin, il s'approche tantôt… pour mieux reculer ensuite. L'enfant - se sentant en sécurité - avance à petits pas, sans relâcher ses efforts. Toute l'année, Hachem est à nos côtés. Tantôt nous sentons Sa présence, tantôt nous Le sentons s'éloigner. Certes, le Créateur se trouve toujours près de nous, mais il existe une période de l'année où Sa présence est exceptionnellement proche. Cette période est celle des dix jours de Roch Hachana (le jour de l'an juif) à Yom Kippour (le jour du Grand Pardon). Pendant cette période, le Maître du monde attend avec encore plus d'impatience que nous nous tournions vers lui et que nous fassions appel à Lui. C'est pour cette raison que les prières que nous prononçons pendant ces dix jours peuvent atteindre ce que les autres prières ont plus de difficulté à faire pendant les autres jours de l'année. Osons ! Si nous réalisons pleinement ce fait, nous pourrons accorder en conséquence nos demandes à Hachem. Ceci ressemble à un fils qui désire quelque chose d'important de la part son père : il a tout intérêt à formuler sa demande à un moment favorable ! Pendant les dix jours de repentir (la période entre Roch Hachana et Yom Kippour), nous pouvons demander ce que nous désirons à Hachem : Son attention est à son maximum. C'est pour cela que nous ne devons pas hésiter à demander de grandes choses. Viendrait-il à l'idée d'un enfant qui peut obtenir de son père un cadeau important de lui demander seulement une sucette ? Nous commettons souvent cette erreur de limiter nos demandes au domaine matériel (un peu plus d'argent, une plus belle voiture…), alors que nous pouvons demander beaucoup plus (que D-ieu nous rapproche de Lui, qu'Il nous aide à sentir la Sainteté…) 351
Avancer vers D-ieu
Les dix jours de repentir doivent nous servir à une chose : rétablir le lien avec nos racines, nous souvenir du peuple auquel nous appartenons, remettre la Tora et la volonté de D-ieu au centre de notre vie. Nous pouvons demander à Hachem de nous aider à atteindre ces grands projets, plus qu'à aucun autre moment de l'année. Si pendant toute l'année nous avons eu tendance à oublier qui nous sommes réellement, nous pouvons toujours frapper à la porte du Roi des rois pour lui indiquer notre volonté de réparer ce qui doit l'être. Cette porte ne demande qu'à s'ouvrir, grâce à notre appel. S'il est bien une période de l'année où nous devons penser au spirituel, c'est celle des dix jours entre Roch Hachana et Yom Kippour. Le mois d'éloul nous sert à nous préparer à cette rencontre d'un autre type.
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Prières des Seli’hoth
Un repentir national La raison pour laquelle les juifs séfarades commencent au début du mois d'éloul la récitation des Séli'hoth est que la période entre cette date et le jour de Yom Kippour correspond aux quarante jours que Moché Rabbénou passa au sommet du Mont Sinaï afin d'y recevoir les deuxièmes Tables de la Loi. Moché était déjà monté une première fois sur le Mont Sinaï fois ; il y avait reçu les premières Tables de la Loi. Cependant, pendant son absence, le peuple avait fauté en faisant le veau d'or et Moché avait brisé les Tables qu'Hachem lui avait données. En remontant, le leader du peuple juif devait obtenir le Pardon divin pour le comportement inadmissible des juifs. Certes, ceux-ci avait regretté leur geste et s'étaient repentis. Cependant, rien ne garantissait que ce repentir soit accepté du Ciel. Pour cela, il fallait que Moché prie abondamment et que le peuple se joigne à lui pour espérer que D-ieu puisse effacer leur faute. Ces quarante jours de prières furent une période exceptionnelle pendant laquelle le peuple entier désira se coller à Hachem, s'inclure littéralement en le Créateur. C'est pour se remémorer ce sentiment de dévéqouth (d'attachement) que les séfarades commencent à réciter les Séli'hoth quarante jours avant Yom Kippour, le jour où Moché Rabbénou redescendit du Mont Sinaï avec les nouvelles Tables de Loi. À sa vue, le peuple comprit que son repentir avait été accepté. De la même manière, nous espérons que le nôtre soit accepté le jour du Grand Pardon. Une nouvelle Création Les juifs achkénazes suivent une autre logique. Selon eux, la date importante est celle du 25ième jour du mois d'éloul, jour où le monde fut créé (selon Rabbi Eliezer). Lorsque D-ieu créa le monde, le doute n'avait pas 353
Avancer vers D-ieu
sa place : chaque créature était la preuve concrète de la Puissance divine et le monde entier ne partageait qu'un seul but, celui de louer la gloire du Seigneur. Même si cette situation ne dura pas longtemps - le péché d'Adam y mettant fin après seulement six jours - elle représente un état de perfection inégalé dans l'émouna. C'est pour se lier à cet état spirituel exceptionnel que les achkénazes commencent à réciter les Séli'hoth une semaine avant Roch Hachana. Cependant, même si les achkénazes commencent à réciter les Séli'hoth vers la fin du mois d'éloul, ils ne commencent pas toujours leur récitation le 25 de ce mois ; plutôt, ils commencent invariablement à réciter les Séli'hoth à motsé Chabath (la fin de Chabath). Pour en expliquer la raison, il nous faut connaître le second critère que les achkénazes prennent en considération. Le jour du Chabath est le jour le plus saint de la semaine. Ce jour-là, chaque juif s'arrête de travailler et dévoue sa journée au service de D-ieu. Le Chabath, nous prions avec plus d'ardeur que d'habitude, nous étudions la Tora plus qu'à l'accoutumée, nous mangeons mieux que les autres jours de la semaine… Nous faisons tout cela pour rendre gloire à Hachem, notre Créateur. C'est parce que le jour du Chabath nous consacrons plus de temps au spirituel - et moins au matériel - qu'il est bon de commencer la récitation des Séli'hoth ce jour-là. Le Chabath fut le point culminant de la Création ; à ce titre, il ressemble au 25ième jour du mois d'éloul qui est le premier critère sur lequel se base les achkénazes pour commencer la récitation des Séli'hoth. La récitation des Séli’hoth est une préparation pour Roch Hachana (le jour de l’an juif). Cela ressemble à un sportif qui désire être prêt pour une course importante : l’aspect essentiel du travail se trouve dans les heures
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Prières des Seli’hoth
que celui-ci passe à s’entraîner et à s’améliorer. Sans cette préparation, les chances de réussite lors de la course sont nettement amoindries. Il en est de même avec les Séli’hoth et Roch Hachana. Chaque jour où nous récitons ces prières, nous faisons un pas de plus vers Hachem et nous Lui déclarons avec encore plus de force notre amour. Lorsque Roch Hachana arrivera, nous aurons fait le maximum pour être le plus près possible de D-ieu.
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Avancer vers D-ieu
Vouloir connaître D-ieu Il existe plusieurs façons de suivre la Volonté divine. La première consiste à faire ce que le Maître du monde attend de nous… sans réel enthousiasme, mais avec application. La seconde est de mettre notre Service divin en notre cœur et de désirer faire la volonté de D-ieu. Le désir réel de servir Hachem est un niveau extrêmement élevé dans le Service divin et il doit toujours être notre objectif, même si nous éprouvons de la difficulté à l’atteindre. L’exemple parfait de la personne qui désirait Hachem est Moché Rabbénou. C’est Moché qui a placé l’amour qu’un être humain peut avoir pour le Créateur à un niveau inégalé. Parce qu’il désirait connaître d’une façon parfaite les voies de D-ieu, le Maître du monde lui répondit que cela était impossible pour un être humain. Cependant, Hachem révéla à Moché un enseignement qui deviendrait l’essence même des Séli’hoth : les treize attributs de justice. C’est enveloppé d’un talith (châle de prières) que D-ieu apparut à Moché. D-ieu apprit au leader du peuple juif que chaque fois que le peuple juif serait dans la détresse et qu’il réciterait ces treize attributs, il serait pardonné. Voici ces attributs : “Éternel, Éternel, D-ieu miséricordieux, clément, patient, plein de bienveillance, vrai. Il réserve Son amour jusqu’à la millième génération, pardonne l’iniquité, le crime et la faute. Il absout.” (Exode 34 :6-7) De ce passage, la Guémara déduit qu’en fait, c’est la façon de prier qu’Hachem enseigna à Moché. Le talith représente notre volonté de nous isoler du monde lorsque nous nous adressons à D-ieu. Cela est la première condition pour espérer prier d’une façon adéquate. La séparation dont il est question possède deux aspects : la séparation physique et la séparation mentale.
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Prières des Seli’hoth
Si la première ne suffit pas à elle seule - nous pouvons nous couper physiquement du monde tout en rêvant à des futilités - elle est néanmoins indispensable. Également, la seconde condition n’est pas suffisante. Penser et s’adresser à D-ieu est certes une occupation élevée qui peut avoir lieu tout le temps et à n’importe quel endroit, mais on comprend aisément qu’idéalement, une place appropriée est préférable pour entrer en communication avec le Maître du monde. Une fois isolés physiquement et mentalement de ce monde, en quoi doivent consister nos prières ? Les treize attributs de justice nous l’apprennent : à prendre exemple sur Hachem et Ses qualité et à prier pour améliorer nos propres traits de caractère. Être miséricordieux envers le peuple juif est la première chose à considérer. C’est pour cette raison qu’il peut nous sembler avoir récité un millier de fois les treize attributs sans avoir encore reçu de réponse du Ciel. La raison en est que réciter les mots n’est pas suffisant. La question que nous devons nous poser est la suivante : de quelle façon faisons-nous réellement preuve de compassion envers les autres ? N’avons-nous pas souvent pensé ou dit : “La misère du monde ne dépend pas de moi !” ; “Suis-je donc le banquier du monde pour que l’on me demande sans cesse la tsédaqa ?” ; “Ne suis-je pas déjà suffisamment occupé pour devoir rendre service à un tel ?” En récitant les Séli’hoth et les treize attributs de compassion, ce sont les yeux remplis de larmes que nous devons demander à D-ieu de nous aider à nous rapprocher de Lui.
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Yom Kippour
Avancer vers D-ieu
Le cérémonial de Yom Kippour est unique dans l'année juive. C'est ce jour-là que le jugement décrété pour chaque personne à Roch Hachana est scellé. Les dix jours qui séparent les deux fêtes doivent servir à se repentir et c'est la joie au cœur que nous nous présentons devant l'Éternel : nous avons entièrement confiance que le décret sera en fin de compte positif à notre égard. Le jour de Yom Kippour, les hommes passent la journée entière à prier à la synagogue. Il s'agi d'un jour de jeûne et chaque individu (achkénaze) se revêt de blanc. C'est aux anges - qui ne mangent pas et qui sont blancs - que nous désirons être comparés. Au moins une fois dans l'année.
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Yom Kippour
Un Yom Kippour pour être humain L'obligation de jeûner le jour de Yom Kippour est connue de tous. Celle qui l'est moins est notre obligation de manger… la veille de Yom Kippour. À l'exception du jeûne de Tich'a beAv (le jour où nous commémorons la destruction du Temple de Jérusalem), les repas que nous prenons avant un jeûne possèdent un seul intérêt : celui de nous donner les forces suffisantes pour passer le jour de jeûne sans trop de difficultés. Le repas que nous prenons la veille de Yom Kippour est différent : il s'agit d'une obligation rabbinique. Lier le matériel au spirituel Pour servir D-ieu, certains se retirent dans des maisons cloîtrées. Loin du monde et de ses obligations ces personnes se consacrent au Créateur en menant une vie… qui n'est pas celle d'êtres humains. Si Hachem avait voulu que nous menions ce style de vie, le premier commandement qu'Il nous a donné n'aurait certainement pas été celui de la procréation ! Plutôt, le Maître du monde nous a créés comme êtres humains avec la volonté que nous menions la vie qui leur correspond. Cela ne semble pas difficile à comprendre, mais parce certains l'ont oublié, leur vie en n'est pas une. L'obligation de manger avant Yom Kippour doit nous apprendre une leçon importante. Chaque personne possède deux aspects essentiels : un aspect supérieur et un inférieur. Le premier est symbolisé par l'âme, tandis que le deuxième l'est par notre corps. À Yom Kippour, ce sont ces deux aspects que nous désirons lier et élever. Manger - qui est un besoin physique - correspond à l'aspect inférieur. Manger en Sainteté signifie consommer des aliments autorisés (kachers) et d'une façon appropriée. Ce concept doit être l'objet d'une grande attention de notre part. Si nous désirons nous rapprocher d'Hachem en mangeant - car cela est possible - il nous faut manger comme de véritables personnes juives : en gardant le Ciel à l'esprit. 361
Avancer vers D-ieu
Lorsque nous parvenons à cela, nous élevons spirituellement notre aspect inférieur pour l'offrir - en quelque sorte - en sacrifice au Maître du monde. C'est pour cela que le Talmud compare notre table à un autel : il s'agit du lieu où des offrandes sont régulièrement offertes à D-ieu. En mangeant, nous offrons également la possibilité à notre corps de fonctionner selon sa capacité maximale. C'est le même corps que nous utilisons pour servir Hachem. À cette fin, nous devons être remplis d'énergie et mouvoir à notre aise dans les différentes situations dans lesquelles le Créateur prend plaisir à nous voir. Voici notre tâche : lier le matériel au spirituel et élever l’ensemble vers le Ciel. Le monde matériel dans lequel nous vivons possède toutes les qualités pour nous éloigner du Divin. C’est notre volonté de vivre réellement en tant qu’êtres humains et de servir Hachem en même temps qui nous élève au statut de personne. Bien sûr, notre mauvais penchant nous fait fauter ; ne vous inquiétez pas : le premier à le savoir c’est D-ieu Lui-même qui nous a créés avec celui-ci. Cependant, si à chaque faute nous faisons appel au Créateur en pleurant sur notre faiblesse et en Lui déclarant notre amour et notre désir de nous rapprocher de Lui, nous jouons notre rôle à la perfection. Ainsi, le jour de Yom Kippour nous pleurons et nous demandons pardon pour nos fautes, mais nous avons également le cœur rempli de joie : celle de savoir qu’Hachem acceptera notre repentir sincère.
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Soukoth
Avancer vers D-ieu
Lorsque le peuple juif est sorti d'Égypte, ses pérégrinations le firent rester près de quarante années dans le désert. C'est dans des tentes que les juifs résidèrent pendant ces longues années. Afin de commémorer cet évènement historique - i.e. la naissance du peuple juif - la fête de Soukoth est celle où les juifs résident dans des cabanes, s'ils habitent des pays où le climat le permet. Considérée sous un aspect différent, la fête de Soukoth rappelle à l'homme sa fragilité et sa dépendance par rapport au Ciel. Une personne peut vivre toute l'année dans un véritable petit palais, mais c'est dans une cabane provisoire et fragile qu'elle doit manger et dormir pendant une semaine. Cela lui permet de se souvenir que les biens qu'elle possède ne sont pas éternels et qu'elle doit à la Bonté divine de ne pas devoir dormir sous les étoiles, comme tant d'autres.
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Soukoth
La souka et la terre d’Israël Roch Hachana (le jour de l’an) est derrière nous ; ainsi le sont les dix jours de téchouva (de repentir) et Yom Kippour (le jour du Grand Pardon). S’ouvre maintenant devant nous un nouveau chemin : celui de la Tora. Grâce à notre téchouva et à nos prières, nous pouvons emprunter cette voie avec la joie dans le cœur. Maintenant est le temps de construire la souka car après ces fêtes de début d’année, nous méritons de conquérir Eretz Israël (la Terre d’Israël). Entrer en Terre sainte Après toutes les prières que nous avons prononcées depuis Roch Hachana - ainsi que la téchouva résolue que nous avons déclaré vouloir faire - nous construisons la souka. Cela nous permet également de construire et de proclamer un concept élevé : celui de la Sainteté d’Eretz Israël. En construisant la souka, nous menons la lutte contre tous ceux qui dénoncent la Terre qu’Hachem nous a donnée et disent la calomnie à son égard. La souka est synonyme de la Terre d’Israël. De fait, la souka correspond au concept des “nuages de Gloire”. D-ieu a dit (Lévitique 23 :42-43) : “Vous demeurez dans des soukoth durant sept jours (…) afin que vos générations sachent que j’ai donné des soukoth pour demeure aux enfants d’Israël, quand Je les ai faits sortir du pays d’Égypte.” Ce sont ces nuages qui accompagnèrent les juifs dans le désert, lors de la sortie d’Égypte. Grâce à eux, le peuple juif fut épargné du soleil brûlant du désert et de tous les dangers qu’on y rencontre le plus souvent. D’autre part, les “nuages de Gloire” correspondent au chemin qui mène vers Eretz Israël. En effet, il est écrit (Exode 13 :21) : “L’Éternel les guidait, le jour, par une colonne de nuée qui leur indiquait le chemin ; la nuit, par une colonne de feu destinée à les éclairer.” La colonne de nuée - ainsi que celle de feu - étaient constituées par les “nuages de Gloire” et leur raison d’être était de mener les juifs en Terre sainte. 365
Avancer vers D-ieu
Ainsi, nous apprenons que la souka correspond au concept des “nuages de Gloire”, tandis que ceux-ci correspondent au concept d’Eretz Israël. C’est pour cela qu’il est possible de dire que la souka correspond à la Terre sainte. Grâce à la fête de Soukoth - et à la mitswa de construire et de vivre pendant sept jours dans une souka - nous méritons de conquérir Eretz Israël. C’est en Terre sainte que la Royauté d’Hachem est proclamée de la plus belle façon possible. C’est sur cette terre que se dressait le Temple de Jérusalem et c’est seulement là que nous pouvons y réaliser la totalité des mitswoth que D-ieu nous a données. Conséquemment, en construisant la souka, nous conquérons Eretz Israël, ce qui signifie que nous proclamons haut et fort la Royauté d’Hachem. Quelle splendide façon de commencer l’année !
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Soukoth
La Sainteté de la souka : Rabbi Nathan de Breslev Une personne ne peut pas comprendre la véritable signification de la souka si elle ne sanctifie pas ses “sept lumières”. Ces sept lumières correspondent aux sept ouvertures que possède le visage humain : les yeux, les oreilles, la bouche et le nez. La sanctification de ces ouvertures dépend de la pureté sexuelle de la personne. C’est pour cela que selon la halakha, une souka dont la superficie est inférieure à sept téfarim sur sept téfarim n’est pas kachère (un tefach mesure entre 8 cm et 9.6 cm). Ces sept téfarim sont à mettre en relation avec les sept lumières que nous devons sanctifier. Lorsqu’une personne parvient à sanctifier ses sept lumières, elle a construit sa souka spirituelle. Les murs de la souka représentent la séparation entre ce qui est saint et ce qui ne l’est pas. C’est dans la souka - nous ont appris nos Sages - que nous devons manger, boire et dormir et faire tout ce que nous faisons habituellement chez nous. Toutes ces activités doivent se dérouler précisément entre les murs de la souka. Cela signifie que toutes les activités qui remplissent nos journées doivent être faites à l’intérieur des frontières de la Sainteté ; en aucun cas, nous devons faire quelque chose à l’extérieur de la souka, c'est-à-dire en dehors des frontières de la souka. L’essentiel est que la souka est une grandeur minimale de sept téfarim, comme nous l’avons indiqué précédemment. C’est également pour cette raison que selon la halakha, nos Sages nous ont appris que la dimension minimale de sept téfarim doit servir à une personne à faire entrer dans la souka sa tête et sa table. La tête d’une personne représente son aspect le plus important et c’est d’elle que dépendent tous les désirs que nous ressentons. Ainsi, le plus important est que notre tête - qui représente l’essence de l’être humain et dont nos désirs malsains dépendent - puisse pénétrer à 367
Avancer vers D-ieu
l’intérieur de la souka, c'est-à-dire dans les frontières de la Sainteté. Cela signifie que nous devons purifier les “sept lumières” de notre visage et de notre cerveau. On peut atteindre cet objectif si l’on a atteint la Sainteté dans le domaine sexuel. Voici le souhait le plus important pour lequel nous devons prier abondamment toute l’année et plus particulièrement pendant la fête de Soukoth : que notre tête et nos pensées demeurent dans les frontières de la souka, c'est-à-dire de la Sainteté. Si nous faisons attention à rester purs dans le domaine sexuel, nous purifierons les “sept lumières” de notre visage et nous demeurerons toute l’année à l’intérieur de notre souka spirituelle. Puisse Hachem nous aider à atteindre cet objectif. Amen ! (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Ora’h ‘Haïm, Hilkhoth Souka, 1)
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Sim’ hath Tora
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Chaque Chabath (samedi), dans toutes les synagogues du monde, les juifs se réunissent pour prier et lire un passage de la Tora. Celle-ci est divisée en parachioth (sections) qui lui permettent d'être lue entièrement à une fréquence annuelle. C'est le jour de Sim'hath Tora (la joie de la Tora) que ce cycle prend fin et que sont lus les derniers versets de la Tora. Lors de cette fête, l'exubérance est de mise : le peuple juif ne cache pas sa joie d'avoir complété la lecture des Paroles divines. Afin de démontrer son désir ardent de ne pas en rester là, les premiers versets du livre de la Genèse sont également lus le même jour.
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Sim’hath Tora
Sim’ hath Tora chez le Ba’al Chem Tov C’était le jour de Sim’hath Torah dans la synagogue du Ba’al Chem Tov. Après les prières du soir de Yom Tov (jour de fête), les ‘hassidim quittèrent la synagogue afin d’aller partager le repas spécial de fête. Plus tard dans la soirée, tous revinrent retrouver leur Rabbi - le Ba’al Chem Tov - pour célébrer ce jour unique de l’année. Les ‘hassidim se rassemblèrent dans le hall d’étude de la synagogue et ils commencèrent à danser et à tournoyer en cercle à toute vitesse. Après plusieurs heures, l’entrain était à son maximum et rien ne semblait devoir les arrêter. Le Sefer Tora passait d’une main à l’autre et les chansons traditionnelles de Sim’hath Tora se faisaient entendre de plus belle. On ne comptait plus les bouteilles de vin vides qui jonchaient sur le sol. Le petit matin venu, les fidèles se sentaient envahis par la joie et… un peu ivres. Ils supplièrent le gardien de la synagogue de leur amener quelques bouteilles de vin supplémentaires du cellier du Ba’al Chem Tov. Lorsque ‘Hanna - la femme du Ba’al Chem Tov - entendit le vacarme qu’il y avait dans le hall d’étude et le cri des ‘hassidim qui suppliaient le gardien de monter encore plus de bouteilles, elle commença à s’inquiéter : peut-être n’allait-il plus rester suffisamment de vin pour le Qidouch et la Havdala ? Rapidement, elle se rendit dans la pièce d’étude de son mari, le Ba’al Chem Tov. Elle demanda au Tsadiq : “Israël, peux-tu aller dans le hall d’étude pour dire à tes ‘hassidim d’arrêter de boire et de danser ? Autrement, il ne nous restera plus assez de vin pour faire Qidouch et Havdala.” Le Ba’al Chem Tov rit à voix basse et dit : “’Hanna, je suis d’accord avec toi. Cependant, peux-tu aller toi-même leur dire d’arrêter et de rentrer chez eux s’il te plait ?”
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Avancer vers D-ieu
La femme du Ba’al Chem Tov se rendit immédiatement au hall d’étude pour leur transmettre le message de leur Rabbi. Cependant, lorsqu’elle ouvrit la porte du hall d’étude, elle vit les ‘hassidim qui étaient encore en train de danser en cercle… avec des flammes qui brûlaient au-dessus de leur tête. Ensemble, les flammes avaient la forme d’un dais nuptial. Sans perdre une seconde, elle ramassa le plus grand nombre de bouteilles de vin vides qui jonchaient sur le sol et elle descendit dans le cellier. Elle se mit elle-même à les remplir les unes après les autres. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour rejoindre les ‘hassidim et leur donner ce qu’ils réclamaient depuis si longtemps. Plus tard dans la journée, le Ba’al Chem Tov demanda à sa femme : “Alors, ‘Hanna : leur as-tu dit de retourner chez eux ?” ‘Hanna répondit : “Israël, la prochaine fois je préfèrerais que tu y ailles toi-même.”
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‘Hanouka
Avancer vers D-ieu
À l'époque où le deuxième Temple se dressait à Jérusalem, les forces romaines d'occupation désiraient annihiler la religion juive. La fête de 'Hanouka est celle où l'on célèbre la victoire des forces juives (les macchabées) contre la force politique qui contrôlait la région (l'Empire romain.) Considérée sous un angle différent, cette fête est celle de la victoire de notre émouna et des valeurs spirituelles contre les forces modernes liées au matérialisme et au reniement du fait religieux. À cet effet, il est d'usage d'allumer de nombreuses lumières à 'Hanouka.
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‘Hanouka
‘Hanouka : une lutte et des lumières Une fois les fêtes de début d'année passées, la première grande lueur spirituelle est celle de la fête de 'Hanouka. Lors de cette fête, nous allumons chaque soir pendant huit jours une lumière supplémentaire : le premier soir, une lumière ; le deuxième soir, deux lumières… Un apprentissage saint En réalité, cette fête est une allusion à notre apprentissage - ou à notre éducation - dans le Service divin. En hébreu, le mot “'HaNouKa” possède la même racine que le mot “'HiNouKh” (“éducation”) ; cette similitude nous apprend qu'il existe un lien fort entre ces deux concepts. Lorsque nous progressons dans notre Service divin, nous ressemblons à un élève qui apprend une nouvelle matière. Or, il est impossible de s'élever en Sainteté - c'est-à-dire de s'éduquer dans notre Service divin - en l'absence de tensions et de conflits. Ces conflits sont ceux de la lutte que nous devons mener contre notre mauvais penchant. Celui-ci n'est pas très heureux de constater notre volonté de rapprochement avec le Divin. Ainsi, il nous mène la vie dure pour nous faire abandonner nos projets, qu'à D-ieu ne plaise. Si nous voulons réussir dans notre démarche, nous devons briser ce mauvais penchant. Cette lutte correspond à celle que menèrent les juifs durant les années qui précédèrent les évènements que nous commémorons pendant la fête de 'Hanouka. À cette époque, les juifs étaient opposés aux non juifs méchants qui dominaient sur la Terre sainte. Ces non juifs désiraient que nous oubliions la sainte Tora d'Hachem et que nous transgressions ses préceptes et Sa volonté, que D-ieu nous préserve. Lorsqu'une personne pense à agir de la sorte, elle est la victime du mauvais penchant. Cette personne laisse dominer en elle son aspect animal, c'est-à-dire qu'elle laisse ses désirs malsains la guider plutôt que ce soit 375
Avancer vers D-ieu
elle qui les guide. Lorsqu'une personne se laisse guider par son mauvais penchant, il lui devient impossible de servir D-ieu. C'est ce combat de tous les jours qui trouve un symbole en la lutte que menèrent les juifs à l'époque du second Temple. Ainsi, ce n'est qu'après avoir vaincu les non juifs - symbole du mauvais penchant - qu'il fut possible d'allumer les lumières dans le Temple, c'està-dire les lumières de 'Hanouka. Lorsque nous allumons les lumières de 'Hanouka, nous devons penser à ceci : “Maître du monde, je désire vaincre mon mauvais penchant et me rapprocher de Toi ! Aide-moi à mériter d'atteindre l'intelligence véritable, symbolisée par ces lumières que je m'apprête à allumer.” “De la même façon que les juifs d'antan avaient vaincu les non juifs avant de pouvoir allumer la ménora du Temple, je désire avoir vaincu mon mauvais penchant avant d'allumer les lumières de ma ménora.” Heureuse est la personne qui mérite désirer cela, même si sa lutte contre son mauvais penchant n'est pas terminée. Le plus important est de vouloir le vaincre et d'allumer les lumières de 'Hanouka avec un désir intense. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Ora'h 'Haïm, Hilkhoth 'Hanouka, Halakha 1)
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‘Hanouka
Bien démarrer son Service ! Chaque soir de la fête de 'Hanouka, nous allumons une lumière supplémentaire sur notre ménora. Le premier soir, nous allumons une lumière ; le deuxième soir nous allumons deux lumières… Même si cela concerne un aspect de la halakha, nous pouvons en tirer une leçon pour notre Service divin. N'importe quel joueur sportif vous le dira : une semaine sans entraînement équivaut à chuter de niveau. Sans un entraînement constant, le corps perd de sa force et plus le niveau du sportif est élevé, plus la régularité dans l'entraînement est importante. Même si cela peut surprendre, il en va de même dans le Service divin. De fait, il est interdit de se contenter de son niveau spirituel et de vouloir y rester. Plutôt, nous devons continuellement ajouter de la Sainteté dans notre vie, chaque jour un peu plus. Cela permettra à notre intellect de s'épanouir et de nous amener toujours vers des niveaux plus élevés. Il est intéressant de noter que sur notre ménora, chaque lumière supplémentaire est ajoutée à la suite de la première lumière. Ainsi, le deuxième soir - même si nous devons allumer deux lumières - nous commençons à placer la même lumière que nous avions placée la veille, avant de placer la seconde. Le troisième soir, nous commençons également à placer dans la ménora la première lumière que nous avions placée le premier soir. De la sorte, c'est chaque soir que la première lumière se tient à sa place. L'importance d'un bon début Ceci correspond à ce qu'à écrit Rabbi Na'hman dans le Liqouté Moharan (I:62) : chaque début est difficile. Placé dans le contexte du Service divin, cela signifie que notre décision de nous rapprocher d'Hachem - le début de notre éveil spirituel - possède de grandes chances de voir se dresser devant elle des obstacles ou des difficultés. En d'autres termes,
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Avancer vers D-ieu
notre volonté de vouloir commencer à emprunter le chemin de la droiture ne se fera sans doute pas sans encombre. La première bougie de la ménora - que nous posons avant les autres chaque soir - nous apprend que notre progression dans notre rapprochement du Divin reçoit sa force et sa puissance de notre décision initiale de prendre le bon chemin, notre début du rapprochement. Cette force du commencement nous accompagne ensuite chaque jour de notre vie, à l'image de la lumière du premier soir qui est présente tous les soirs de l'allumage. De fait, nous recevons une grande force du début de chaque chose. Une formation scolaire dans laquelle nous avons raté les premiers cours est une formation mal engagée. Un apprentissage dans lequel nous n'avons pas reçu les premiers cours d'introduction sera difficile à suivre… En Sainteté aussi, le début de notre rapprochement est celui du réveil de notre intellect. Le surplus de Sainteté que nous y ajoutons par la suite se greffe sur celui du début ; si nous avons choisi une yéchiva qui ne nous correspond pas, nous aurons les pires difficultés à nous épanouir. Si nous empruntons un des multiples chemins du rapprochement - sans qu'il soit celui de la vérité pure - nous serons handicapés par ce départ manqué… C'est pour cette raison qu'il faut multiplier les prières afin de demander au Créateur qu'Il nous remplisse de la volonté de chercher la vérité et rien que la vérité. La personne qui est prête à tous les sacrifices afin d'atteindre le véritable chemin juste et droit du rapprochement - et qui en fait la demande au Ciel - en recevra les clés. Cela lui évitera un début difficile qui rendrait encore plus délicat la suite de son rapprochement. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Ora'h 'Haïm, Halakha 1)
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‘Hanouka
La force du Tsadiq La fête de 'Hanouka doit être l'occasion de faire face aux personnes méchantes qui désirent nous empêcher de servir Hachem et annuler le Service divin. De fait, ce qui a été sera. Cela signifie que les évènements qui eurent lieu à l'époque du miracle de 'Hanouka - pendant laquelle le pouvoir des méchants grecs désirait nous faire oublier notre Tora, notre Service divin ainsi que les lois et la volonté d'Hachem, que D-ieu nous préserve - se reproduisent à chaque génération. Cela est aussi le cas pour la nôtre. C'est pour cela que pendant la fête de 'Hanouka, nous devons faire face au pouvoir méchant et néfaste qui se renforce à chaque génération. Ce pouvoir est représenté par les personnes méchantes qui se dressent devant nous et qui désirent nous séparer définitivement de notre Service divin, qu'à D-ieu ne plaise. Cependant, même si nous devons nous renforcer face à ces ennemis, il est important de savoir que cela est possible seulement grâce à la force du Tsadiq. La lumière du Tsadiq Ceci correspond au concept des lumières de 'Hanouka. De fait, le Tsadiq est appelé “lumière”, tel qu'il est écrit (Isaïe 3:10) : “Annoncez au Tsadiq que tout ira bien” ; d'autre part, il n'y a pas de “bon” en l'absence de lumière, tel qu'il est écrit (Béréchith 1:4) : “Hachem vit que la lumière était bonne.” Ainsi, selon un principe ésotérique bien connu, dans la mesure où le concept de “lumière” est lié à celui de “bon” (verset dans Béréchith) et que le concept de “bon” ou du “bien” est lié à celui de “Tsadiq” (verset dans Isaïe), il est possible de lier les concepts de “lumière” à celui du “Tsadiq” et de dire que le Tsadiq représente la lumière. La raison du lien entre le Tsadiq et le concept du “bon” est que le Tsadiq personnifie à la perfection dans ce monde la notion de “bon”. De fait, le Tsadiq est entièrement bon. S'il a atteint ce niveau, c'est qu'il a séparé et retiré entièrement le “mauvais” - représenté par les forces du mal - de la 379
Avancer vers D-ieu
vie et qu'il reste seulement avec le “bon.” C'est pour cela que le Tsadiq est appelé “bon” ou “bien,” ce qui correspond également au concept de “lumière,” comme nous l'avons déjà expliqué. Nous comprenons maintenant le point commun entre le Tsadiq et les lumières de 'Hanouka. Ce point commun nous apprend qu'il est possible d'attirer sur nous-mêmes et de recevoir du Ciel la force du Tsadiq et que celui-ci est appelé “lumière”. De fait, il est écrit (Proverbes 20:27) : “L'âme de l'homme est un flambeau divin.” Le verset ne fait certainement pas référence à l'âme du commun des mortels ; plutôt, c'est à l'âme du Tsadiq auquel il est fait allusion. Ainsi, nous apprenons que l'âme du Tsadiq - c'est-à-dire le Tsadiq lui-même - est un flambeau divin, c'est-à-dire une “lumière.” Lorsque nous étudions l'enseignement du Tsadiq et que nous faisons des véritables efforts pour mettre en pratique ce que nous apprenons, nous recevons une force spirituelle importante de sa part. Grâce à la force et à la puissance que nous recevons du Tsadiq - c'est-à-dire : grâce à la lumière spirituelle que nous recevons - nous nous rapprochons du “bon” absolu. De fait, nous savons que le Tsadiq est lié au concept du “bon” et du “bien”, tel qu'il est écrit (Béréchith 1:4) : “Annoncez au Tsadiq que tout ira bien.” C'est ce “bon” spirituel que nous recevons du Tsadiq qui nous permet de nous tenir face au pouvoir des forces du mal. Il est important de savoir qu'en l'absence de cette force spirituelle que nous recevons du Tsadiq, il serait impossible de faire face à ces forces du mal. C'est seulement parce que nous recevons notre force d'une source qui est entièrement “bonne” que nous pouvons espérer vaincre nos nombreux adversaires dans notre Service divin. Ainsi, lorsque nous allumons les lumières de la ménora pendant la fête de 'Hanouka, nous déclarons publiquement notre volonté de vouloir nous lier à l'enseignement du Tsadiq et de recevoir la force spirituelle qui nous permettra de faire face à nos adversaires dans notre Service divin. (Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Ora'h 'Haïm, Hilkhoth 'Hanouka, Halakha 2) 380
Pourim
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La fête de Pourim représente la victoire du peuple juif contre un tyran qui désirait faire disparaître de son royaume immense la présence des juifs. Si 'Hanouka représente une victoire spirituelle (les forces dominatrices désiraient que les juifs abandonnent leur foi), la fête de Pourim est une victoire contre une menace de disparition physique du peuple juif, à l'image de ce qui s'est passé pendant la Shoah. Lors de la fête de Pourim, la coutume consiste à s'enivrer afin de ne plus pouvoir faire la différence entre le bien et le mal. De fait, c'est lorsqu'il se rend compte de sa dépendance entière vis-à-vis du Ciel que l'homme est le plus proche du Créateur.
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Pourim
La joie, l’émouna et Pourim Le jour de la fête de Pourim, nous devons être joyeux. Au-delà de l'aspect étonnant de ce commandement (peut-on ordonner sérieusement à une tierce personne d'être joyeuse ?), nous prendrons pour acquis que nous avons la volonté d'être joyeux, peu importe si au commencement, cette joie est quelque peu forcée. La joie de Pourim est la première condition pour recevoir la Tora. De fait, une personne qui n'est pas joyeuse ne peut pas correspondre à ce que le Créateur attend d'elle. À l'inverse, celle qui est joyeuse a remplit la première condition que D-ieu lui demande. À ce titre, elle peut “recevoir” la Tora. La Tora que nous recevons lorsque nous sommes joyeux est celle qui se trouve le plus proche de la véritable Tora. Les différents aspects de la Parole divine - ses secrets, ainsi que ses révélations - s'ouvrent à nous. Lentement, mais sûrement, la personne joyeuse est nourrit à la source sainte de la divinité. Cela ne justifie-t-il pas qu'on se force un peu à être joyeux ? Une fois la joie acquise et la Tora reçue, l'heureux bénéficiaire goûte à la saveur merveilleuse des Sages. Leurs enseignements, leurs conseils et leur vision ne sont jamais forcés sur les personnes. Nous avons quitté depuis longtemps l'époque où nous nous sentions réellement liés par les paroles de nos Maîtres. L'enseignement des érudits représente la clé du rapprochement vers D-ieu. Certes, nous pouvons nous sentir en notre for intérieur proche du Créateur… même si nous faisons l'inverse de Sa volonté ! Raisonnement facile que l'intelligence - parfois méandreuse - de l'homme permet à l'occasion. Si cela pouvait au moins fonctionner avec notre femme : “Chéri ! Je fais l'inverse de ce que tu me demandes, mais sache que je t'aime passionnément.”
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La parole des érudits est celle qui nous donne le message clair et limpide dont nous avons besoin à propos de la Volonté divine. Suivre les conseils de nos Sages - du passé et du présent - est notre garantie que nous minimisons les risques de nous éloigner de D-ieu. Autrement, l'esprit humain est enclin à nous tromper et le plus souvent, l'erreur ne nous fait pas avancer dans la bonne direction. La fête de Pourim est la première étape qui nous mène à la fête de Chavou'oth, la commémoration du don de la Tora au Mont Sinaï. La deuxième étape est la fête de Pessa'h (la Pâques juive) qui représente le véritable jour de naissance du peuple juif : ceux qui sont sortis d'Égypte s'identifiaient au peuple juif, tandis que les autres rejetaient cette idée. La troisième étape est le compte du 'Omer. À partir du deuxième soir de la fête de Pessa'h, les juifs du monde entier comptent chaque jour le 'Omer. Ce décompte se poursuit pendant cinquante jours, pour aboutir au jour de Chavou'oth, celui du don de la Tora. Pendant le décompte du 'Omer, chaque jour est une occasion supplémentaire pour nous défaire - un peu plus chaque jour - de ce monde et déclarer à Hachem notre désir de suivre Sa volonté. Ces cinquante jours, sont les cinquante marches qui nous mènent sous le dais nuptial. Pendant cette période, nous pouvons apprécier à sa juste valeur le formidable cadeau que représente notre lien unique avec D-ieu. Cinquante jours pour l'améliorer, le parfaire. Le but ultime est atteint le jour de Chavou'oth, lorsque nous sommes tout prêt à oublier notre nature d'êtres humains. Ainsi se résume la chaîne de liens conceptuels : la joie de Pourim nous permet de recevoir la Tora, c'est-à-dire d'être illuminés par la parole de nos Sages. Cette situation nous fait vivre une période du décompte du 'Omer unique : celle où nous exprimons à plein cœur notre désir de vouloir D-ieu et Lui seul. Nous savons maintenant que la joie de Pourim nous permet de recevoir la Tora, c'est-à-dire d'être illuminés par la parole de nos Sages. Cette 384
Pourim
situation nous fait vivre une période du décompte du 'Omer unique : celle où nous exprimons à plein cœur notre désir de vouloir D-ieu et Lui seul. Cette suite de liens d'un autre monde nous donne un avantage indiscutable pour vaincre les forces du mal, celles qui désirent nous faire faire leurs désirs, plutôt que ceux d'Hachem. Ces forces du mal - décrites dans la kabbale comme des qélipoth (écorces) - forment un écran entre nous et la Sainteté. À l'image d'une écorce d'un fruit qui le sépare de nous, les qélipoth représentent un véritable obstacle à notre relation avec le Maître du monde. En suivant cette chaîne de liens, nous mettons toutes les chances de notre côté pour vaincre ces qélipoth. Au passage, il est bon de se souvenir que le jour de Pourim, ces qélipoth sont personnifiées pas le méchant Haman. C'est lui que nous devons vaincre et c'est lui qui désire nous anéantir, physiquement ou spirituellement selon les cas et les époques. Lorsque nous avons vaincus les qélipoth, nous sommes prêts à nous inclure en D-ieu. Arrivés à ce stade, nous sommes proches de la fin de notre existence. Cela ne signifie pas que nous devons quitter ce monde ; plutôt, cela veut dire que ce monde n'a plus d'emprise sur nous. Disparu est l'orgueil qui nous marque si souvent. De fait, notre personne physique est ce qui reste de nous dans ce monde. L'intérieur, l'essence de l'être humain, a quasiment quitté le monde du matériel pour se trouver au Ciel, auprès de notre Créateur. Avec l'orgueil, nous portons un coup fatal à l'idolâtrie. Inutile de courir après les statues pour chercher les idées idolâtres. De nos jours, ce sont l'argent, la nourriture, les vêtements… qui les ont remplacées. La personne qui s'est détachée de ce monde n'a plus d'attrait pour toutes ces choses terrestres, futiles et vaines. Heureuse est cette personne ! C'est à cet instant que nous atteignons l'émouna véritable. Cette émouna est celle où nous ne croyons plus à rien d'autre, si ne n'est à D-ieu. 385
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L'avantage principal de cette émouna est de ne plus nous faire croire en nous, en notre orgueil, en nos erreurs… Devons-nous préciser que cette émouna n'est pas forcément atteinte par un grand nombre de personnes ? Si au moins nous désirions réellement l'atteindre ! Nous hériterions avec elle de la Sagesse sainte et d'une vie dont chaque jour est rempli de sens. La véritable vie en quelque sorte. La suite de liens arrive doucement à sa conclusion. Munis de l'émouna (de la foi) puissance turbo, nous possédons un pouvoir immense : celui d'adoucir les jugements sévères célestes. De fait, la Compassion divine peut assurer notre protection en constatant notre émouna à toute épreuve. L'adoucissement des décrets célestes signifie moins de douleurs et de souffrances dans notre vie. Qui s'en plaindrait ? Ne soyons pas égoïstes : l'adoucissement des jugements stricts dont nous parlons possède un effet positif pour l'ensemble du peuple juif. Lorsqu'une personne se rapproche de D-ieu, elle entraîne avec elle toutes celles qui sont autour d'elle. Qu'on se le dise !
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Un verre à la santé de D-ieu À l'approche de la fête de Pourim, le défi est de taille. Selon une coutume ancestrale, nous devons ce jour-là nous soûler afin de ne plus faire la différence entre “Béni soit Mordékhaï ” et “Maudit soit Haman.” La belle affaire ! Pour une fois que se rapprocher de D-ieu consiste à lever un verre de plus, nombreux sont les candidats. Cependant, la difficulté ne réside pas dans le nombre de verres que nous aurons ingurgités, mais dans notre motivation véritable à nous soûler. Connaissant la faiblesse de la nature humaine, certains textes de halakha (loi juive) recommandent de dormir pendant un certain laps de temps, plutôt que de se soûler. De fait, pendant le sommeil aussi, nous ne pouvons pas faire la différence entre “Béni soit Mordékhaï ” et “Maudit soit Haman” ! Cependant, la mitswa (commandement) idéale est réalisée lorsque nous pouvons atteindre cet état à l'aide de tournées saintes. Un rappel : les personnes peu sûres d'elles ainsi que celles qui savent d'avance la tournure regrettable que prendront les évènements, doivent impérativement s'abstenir de boire. Le ravage est grand dans l'esprit des enfants s'ils voient leur père se comporter d'une façon grossière, dangereuse ou violente. Les enfants sont les premiers à comprendre que ce jour-là, leur père se comportera certainement d'une façon différente. Cependant, tout cela doit rester dans un cadre moral irréprochable, de sécurité évidente et d'absence de toute sorte de violence physique. Dans le cas du moindre doute, il est de la responsabilité de chaque père de s'en tenir au conseil sage d'aller dormir quelques temps. Pour ceux dont le nombre de verres n'effraie pas, un autre danger existe. Ce danger est plus subtil car le plus souvent, il n'est pas visible des personnes qui entourent le père de famille. Ainsi, le nombre de verres peut nous aider à nous rapprocher de D-ieu ou - que D-ieu nous préserve - nous en éloigner énormément. Tout dépend de notre intention en buvant : cherchons-nous à nous faire plaisir ou à suivre un 387
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Commandement divin ? Quelques indices peuvent nous aider à trouver la réponse à cette question. Tout d'abord, sommes-nous habitués à boire régulièrement plusieurs verres d'alcool en peu de temps ? Si cela est le cas, il sera plus difficile d'être convaincu que le jour de Pourim, tout est fait “lechem chamayim” (“au nom du Ciel”). Ensuite, accordons-nous une importance marquée à ce que nous devons boire ? Un bourgogne ? Un beaujolais ? De quelle année ? Etc. Si nous buvons parce que le Maître du monde nous l'a demandé, pensons-nous sincèrement qu'Il puisse accorder une attention particulière à ce que nous buvons ? Également, abordons-nous le jour de Pourim en pensant à la bonne occasion de boire - jusqu'au point d'être soûls - plus qu'à l'opportunité que nous offre D-ieu de nous rapprocher de Lui ? En d'autres termes, si la fête de Pourim représente une occasion réellement spéciale pour avancer d'un grand pas dans notre Service divin, il ne faut surtout pas ouvrir la porte aux forces du mal pour les laisser ruiner ce jour festif. En cela réside notre défi et cela doit faire l'objet de nombreuses prières plusieurs jours avant Pourim. Maître du monde, aide-moi à me rapprocher de Toi en perdant l'esprit. Le jour de Pourim - et parce que Tu me l'as ordonné - ouvre pour moi les portes de la sagesse en me laissant réaliser que sans Toi, je ne sais rien, absolument rien. Amen !
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La bénédiction des arbres
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Chaque personne doit être reconnaissante envers le Créateur pour l'avoir mise dans un monde où rien ne manque. À partir du 1er jour du mois juif de nissan (et selon certaines autorités, seulement pendant ce mois), nous pouvons prononcer une bénédiction lorsque nous voyons un arbre fruitier en fleurs. Cette bénédiction est prononcée seulement une fois chaque année. La gratitude est sans doute l'attitude qui manque le plus dans le monde moderne. Nous avons tendance à tout prendre pour acquis et lorsqu'il nous manque une chose, nous ne trouvons pas cela normal. La bénédiction des arbres nous rappelle que tout dépend de la volonté du Ciel et que c'est lui qui renouvelle constamment le monde - et ses créatures - pour le bienfait de l'homme.
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La bénédiction des arbres
Un hommage à notre monde À compter d'aujourd'hui (1er jour du mois juif de nissan), nous pouvons prononcer la bénédiction des arbres. Cette bénédiction ne peut se dire qu'une seule fois chaque année : lorsque nous voyons un arbre fruitier en fleur. En prononçant cette prière, nous louons D-ieu pour le fait qu'Il renouvelle sans cesse l'action de Création et nous Le remercions pour avoir créé des arbres merveilleux dont nous pouvons recevoir un grand plaisir. Cette saison de l'année est celle où nous sortons frileusement de l'hiver (aujourd'hui : 6º C à Montréal et 21º C à Jérusalem !). La beauté de la nature reprend droit de vie et si nous lui accordons l'importance qui lui revient, nous ne pouvons que nous émerveiller devant les arbres en fleur, annonciatrices des futurs fruits du printemps. Cette bénédiction est courte et chaque personne peut la prononcer : “Sois béni, Éternel notre D-ieu, Roi du monde, qui ne prive le monde de rien, qui a créé d'excellentes créatures et des arbres productifs pour en faire profiter les fils d'Adam.” Même si de nombreuses personnes récitent cette bénédiction en hébreu, ne soyez pas timides si vous devez la dire en français. Le Maître du monde comprend également la langue de Molière ! Faites simplement attention à ne pas la prononcer devant un arbre fruitier sans fleurs. Même si selon la halakha (loi juive) nous pouvons réciter cette bénédiction dès l'instant où nous voyons un arbre en fleur, l'habitude est d'attendre le premier jour du mois juif de nissan (mars-avril). Dans certaines régions du globe - comme en Israël - cela signifie attendre plusieurs semaines car les fleurs sont déjà apparues depuis longtemps. Dans d'autres régions, il faut attendre plusieurs semaines après cette date pour prononcer cette bénédiction ; les pieds dans la neige, les arbres ont besoin de plus de temps pour montrer leurs fleurs !
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Dans tous les cas, l'idée principale à retenir est qu'en récitant la bénédiction des arbres, nous désirons dire à D-ieu le plaisir que nous éprouvons à vivre dans le monde qu'Il a créé à notre égard. Si nous accordons cette primauté aux arbres, c'est que l'être humain est un peu à leur image. Régulièrement dans notre vie, nous nous sentons “les pieds dans la neige” - submergés-es par les différents problèmes et défis de la vie quotidienne - et nous avons l'envie irrésistible de nous retirer sous notre couverture et d'ignorer notre environnement. La bénédiction des arbres nous permet d'affirmer notre conviction que les problèmes peuvent ressembler à une vague prête à nous avaler, mais nous gardons l'émouna que D-ieu sera toujours à nos côtés pour nous aider. Si nous gardons à l'esprit que Sa présence auprès de nous est constate, les plus graves problèmes - que D-ieu nous préserve - passeront certainement, comme la neige qui finit par fondre. En ce premier jour du mois juif de nissan, nous réaffirmons au Créateur notre volonté de sortir la tête des fosses de toutes sortes sont le seul objectif consiste à nous faire tomber : la tristesse, l'énervement, le stress… Avec joie et chaleur, récitons aujourd'hui - ou dès que nous pourrons - la bénédiction des arbres. Il faudra attendre une année entière pour la réciter de nouveau !
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Pessa’ h : la Pâques juive
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C'est lors de la Pâques juive que les juifs ont mis fin à leur exil égyptien et à leur période d'esclavage d'entre les mains de Pharaon. Sortis précipitamment du pays des pyramides, les femmes juives n'eurent pas le temps de laisser lever la pâte à pain et les juifs durent se résigner à consommer des galettes de pain azymes. C'est pour cette raison que la consommation de levain est interdite pendant cette fête. Selon une approche différente, le levain est considéré comme le mauvais penchant. C'est toujours sous le prétexte d'une légère exception à la règle que le mauvais penchant désire nous éloigner de D-ieu. Lorsque nous avons fait cette petite entorse à la règle, en vient une seconde et de fil en aiguille, nous tombons de notre niveau spirituel, qu'à D-ieu ne plaise. Le levain aussi est tout petit pour commencer ; ce n'est qu'avec le temps qu'il prend de l'importance. À Pessa'h, nous affirmons notre volonté de ne plus avoir de “levain” en nous, c'est-à-dire de vaincre notre mauvais penchant.
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Pessa’h : la Pâques juive
La Pâques juive : la fête du Savoir saint Les personnes qui n'ont pas vu les familles juives à l'œuvre quelques jours ou quelques semaines avant la fête de Pessa'h (la Pâques juive) ne possèdent aucune idée de la signification réelle du concept de “véritable ménage.” L'ironie est que les juifs - pendant ces journées où l'aspirateur et le balai semblent ne pas devoir quitter leurs mains - ne cherchent pas à rendre leur maison moins poussiéreuse. De fait, les grains de poussière sont le dernier des soucis des juifs ! Ce qu'ils cherchent est bien plus grave : les miettes de pain. Cette recherche frénétique s'apparente à une véritable chasse ouverte au levain. Chaque morceau de pâte - qu'il s'agisse de pain, de gâteau ou autres friandises - qui se trouve dans le domaine d'une famille juive possède une espérance de vie extrêmement courte à l'approche des jours de Pâques. La raison est simple : pendant la Pâques juive, une seule miette trouvée dans un plat cuisiné rend celui-ci impropre à la consommation. Une seule particule de pain dans un plat de bœuf bourguignon préparé pour un car entier de touristes rend les dizaines de kilos de viande bons pour la poubelle ! Dans ce cas, qui a dit que les miettes de pain sont inoffensives ? Le fait est que le levain ne s'annule pas face au reste des aliments auquel il est confronté. Cela est un des cas uniques des lois de kachroute qui le plus souvent reconnaissent le concept d'annulation (dans le ratio de 1/60 ou de la majorité, selon les cas). Ainsi, la question se pose : que possède de si extraordinaire le levain pour ne pas s'annuler ? La réponse est donnée à la lecture de la kabbale : le levain représente l'imperfection du véritable Savoir, celui qui concerne le Divin. S'il n'y a rien de mal à apprendre un savoir spécifique dans le cadre d'une formation professionnelle, le principal savoir qui s'oppose au Divin - la philosophie - est celui dont il faut s'éloigner le plus. Contrairement aux idées fausses répandues par les auteurs et partisans de ce mouvement intellectuel, les philosophes ne cherchent pas la vérité, mais à détruire le Divin. 395
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Leurs idées s'instillent en nous - à l'image du levain - en faisant pénétrer dans nos têtes des idées qui semblent anodines et des questions qui possèdent l'apparence du savoir. Au fil du temps, ces questions commencent à nous déranger, à prendre de plus en plus de place en nous et finalement, à être des obstacles à notre rapprochement avec D-ieu. C'est pour cela que le savoir imparfait est comparé au levain. Un tel savoir ne peut aller de pair avec le Savoir divin. De la même façon qu'il est impossible de faire tenir ensemble un peu d'eau avec un peu de feu, il est illusoire de croire qu'un peu d'hérésie peut aller avec une notion spirituelle de la vie. La moindre trace de philosophie antireligieuse commencera un jour ou l'autre à s'attaquer à nos envies de spirituel. De fait, l'aspect principal de notre relation avec D-ieu est celui qui se tient en notre cœur. En cette place, la présence de mauvaises pensées et de désirs malsains représente autant d'obstacles à franchir. Or, tous viennent d'une imperfection du Savoir. Cette imperfection atteint notre cœur et l'empêche de se réchauffer à l'idée de D-ieu. Cette imperfection est tellement pernicieuse qu'il faut la combattre avec toute notre énergie… jusqu'à s'en débarrasser complètement. Cela s'apparent à un véritable rejet de ces idées et de tout ce qui y ressemble. Lorsqu'on désire se débarrasser de quelque chose, on le brûle. C'est pour cela que nous brûlons le levain - le faux savoir, l'imperfection - la veille de la Pâques. (Adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Halakha Pessa'h, Halakha 1)
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Pessa’h : la Pâques juive
La main de D-ieu Depuis l'éternité, les adversaires des juifs les accusent de meurtres imaginaires - le plus souvent à l'encontre de leurs enfants - et partant, justifient la violence perpétuée à l'égard du peuple d'Israël. Ces histoires ont été maintes fois racontées et une des périodes les plus propices à ces mensonges est celle de Pessa'h (la Pâques juive). Selon cette calomnie, les juifs tueraient des enfants de non juifs pour utiliser leur sang dans la fabrication des matsoth (les galettes mangées pendant Pessa'h). Dire qu'il s'agit d'un mensonge est peu dire. De fait, les juifs ne consomment pas le sang, ni celui des animaux et encore moins celui des humains. Selon la halakha (la loi juive), le sang est une matière interdite. C'est pour cette raison que la viande kachère doit être préparée par un abatteur rituel qui s'assure que le sang de l'animal a bien été vidé. D'autre part, les matsoth (les galettes de Pâques) sont consommables uniquement si elles ont été faites avec de la farine et de l'eau. Rien de moins et rien de plus. L'addition de sang - en plus du fait d'être peu appétissante - rendrait ainsi les matsoth non kachères. Ces deux remarques ne sont pas anodines. Lorsqu'un mensonge est prononcé, il y a le plus souvent une part de vérité dans ce qui est dit. Par exemple : si une personne dit à son ami qu'il a vu un arbre voler dans le ciel, il y a peu de chance que son ami le croit. De même, si je vous disais que la Canebière a été déménagée à Paris, vous ne me croiriez pas. Aussi longtemps qu'une chose ne peut pas se produire, personne ne vous croira si vous affirmez qu'elle s'est produite. Si une personne désire mentir, elle dira certainement quelque chose qui détient une part de vérité et de possibilité. “Il a neigé à Marseille” possède le pouvoir d'être un mensonge car cela peut être cru : il a déjà neigé à Marseille. “Le Onze de France est une bonne équipe de football” 397
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est pour certaines personnes un mensonge ; la raison en est que pour d'autres, le Onze de France est effectivement une bonne équipe de football. Le Rav El'hanan Wasserman, z.ts.l., a relevé l'étrangeté et l'absurdité de l'accusation de “meurtres rituels” à l'encontre des juifs. Cette accusation est encore propagée de nos jours dans les pays arabes et le fait qu'elle soit crue dépasse toute logique. Le Rav Wasserman, z.ts.l. a écrit qu'il est impossible qu'un mensonge sans aucun fondement puisse être cru de la sorte. Depuis des millénaires, des millions de personnes croient en ce mensonge, alors que sa faisabilité est nulle. En d'autres termes, il s'agit d'une exception à la règle selon laquelle tout mensonge possède une part de vérité ou de faisabilité. L'existence de ce phénomène - conclut le Rav Wasserman - prouve ainsi qu'il est évident que cette accusation est à classer dans la catégorie des évènements surnaturels et qu'il s'agit d'une Punition divine pour des fautes commises collectivement par le peuple juif. Cette explication nous permet de constater que le Maître du monde surveille de près Ses enfants et que ces derniers ne doivent pas s'en remettre au cours normal des choses de la vie pour poursuivre leur vie. Plutôt, nous devons savoir que D-ieu nous garde et nous surveille et qu'à Sa volonté, nous pouvons devenir les jouets des autres nations du monde, même si cela leur fait révéler leur bêtise.
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La Pâques juive : un ménage spirituel Fêter Pessa'h (la Pâques juive), ce n'est pas seulement fêter un évènement plusieurs fois millénaires : la sortie d'Égypte du peuple juif. S'il s'agissait uniquement de se remémorer une aventure aussi ancienne, il faut avouer que nous aurions énormément de difficulté à nous sentir concernés-es. Soyons honnêtes : combien d'entre nous pourrions réellement nous sentir concernés à l'idée de quelque chose qui s'est passé il y a aussi longtemps ? Pas moi, en tout cas. Toutes les fêtes juives doivent être considérées comme personnelles. Cela évite les commémorations du style du 14 juillet : personne fête ce qu'il ou elle devrait fêter et l'évènement devient simplement un prétexte à se réunir autour d'un table ou d'un verre. Certes, cela peut être tentant (selon ce qu'il y a à manger ou à boire), mais en agissant de la sorte nous ratons de célébrer ce qui aurait dû l'être. Pessa'h est la fêtes des matsoth (les galettes de pain azyme). Pendant la durée de la fête - huit jours - les juifs du monde entier se tiennent éloignés de toutes les pâtes fermentées : pains, gâteaux, biscuits… La particularité des matsoth est d'avoir été faites sans permettre à la pâte de lever. Ceci, pour nous souvenir que le peuple juif n'avait pas eu le temps de laisser lever leur pâte lorsqu'il dut sortir d'Égypte, au beau milieu de la nuit. Ce détail historique à certes son importance, mais il semble curieux qu'il fasse l'objet d'une interdiction totale et que la présence du 'hametz (levain) dans les maisons juives pendant Pessa'h soit strictement interdite. Un si petit détail pour une si grande affaire ! Notre compréhension change lorsque nous établissons le lien entre le 'hametz et le mauvais penchant. De fait, ce dernier est souvent comparé au 'hametz et à sa façon d'évoluer : de taille minuscule au départ, le levain fait gonfler la pâte au fil du temps. Plus on attend, plus la pâte 399
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aura pris du volume. Le mauvais penchant agit ainsi avec nous : il entre dans notre esprit sous une apparence anodine, sans danger évident. Pourtant, au fils du temps, il prend de plus en plus de place dans notre esprit. Après un certain temps, il a changé entièrement la personne chez qui il s'est installé. Le mauvais penchant attaque notre émouna et pour nous vaincre, il se comporte avec beaucoup d'intelligence. Sous son aspect inoffensif, nous baissons la garde et ouvrant grande la porte pour le laisser passer. Une image que nous n'aurions pas dû voir, une parole que nous n'aurions pas dû entendre ou prononcer… Le dégât semble minime, mais pourtant le mal est déjà fait. Encore quelques temps et c'est cette image qui revient nous hanter à l'heure du coucher, c'est cette parole qui nous fait réfléchir à propos de la véritable valeur d'une tierce personne… Manger des matsoth pendant la fête de Pâques revient à dire à D-ieu que nous ne désirons pas faire entrer le levain en nous. Se débarrasser des miettes, c'est affirmer notre volonté de ne pas laisser gonfler en nous tous les mauvais comportements, fausses interrogations et autres mauvais traits qui veulent détruire notre émouna. C'est pour cela que les juifs passent des heures avec leur balai à la main. Pessa'h arrive et ils ne veulent pas être surpris en étant empêtrés dans un levain peu honorable : celui qui nous empêche de nous rapprocher un peu plus chaque jour de D-ieu. Je vous souhaite un bon ménage : un balai dans une main et un Livre saint dans l'autre.
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Pessa’h : la Pâques juive
L’obsession matérielle Lorsqu'une personne quitte ce monde, elle laisse derrière elle ce qu'elle a accumulé pendant toute sa vie. Nous savons cela. Pourtant, il n'est pas certain que nous vivions chacun de nos jours en y pensant. Une des preuves de l'amour que D-ieu porte aux juifs et de nous avoir donné la fête de Pâques. À l'approche de celle-ci, les maisons juives sont généralement sans dessus-dessous ; bien malin est celui qui peut parier sur la miette de pain qui pourrait échapper aux yeux vigilants d'une horde qui en veut à tout ce qui ressemble à une miette ! En faisant chaque année le ménage de Pâques, nous avons la possibilité de constater ce que nous avons accumulé au cours des douze mois qui précédent. Généralement, le constat n'est guère à notre avantage. Notre obsession de l'accumulation nous fait acheter le plus souvent ce dont nous n'avons pas réellement besoin. Une nouvelle paire de chaussures : la septième ? La vingtième ? Un nouveau pantalon : le huitième ? Le quinzième ? Etc. D-ieu a voulu que la plupart d'entre nous vivions dans des pays riches. Nous avons la possibilité de tirer cette situation à notre avantage ou - que D-ieu nous préserve - de la rendre nuisible à nos efforts spirituels. Nous devrions remercier D-ieu pour tout ce que nous possédons, absolument tout. Du plus petit verre à pied, jusqu'à la belle maison de maître : est-il pensable que nous possédions quelque chose sans que le Créateur ne l'ait souhaité ? Ainsi, rien ne sert de croire en notre pouvoir d’amasser des fortunes grâce à la force de nos mains. Nous devons reconnaître que c'est D-ieu qui nous a donné ce que nous avons et nous devons profiter de cela pour Le prier afin qu'Il continue de nous donner ce que nous désirons. Rien n'est plus désagréable qu'un enfant jamais satisfait et ingrat. C'est pour cela que nos biens matériels doivent être la source d'une grande 401
Avancer vers D-ieu
satisfaction, peu importe ce que nous possédons. Celui-ci a beaucoup, tandis que celui-là possède peu. D-ieu a décidé tout cela et nous devons faire confiance en la justesse de Ses décisions. De plus, nous devons saisir toutes les opportunités pour remercier et louer D-ieu pour Son extrême bonté à notre égard. Si prier le Maître du monde pour demander un bien matériel n'a rien de mal en tant que tel, considérer notre Créateur seulement comme une banque n'est sans doute pas le meilleur moyen de Lui faire justice. Pourtant, si nous passons la majorité du temps de nos prières à formuler nos demandes personnelles, nous attribuons à D-ieu le rôle de banque. Cependant, si nous passons un temps appréciable à Le remercier et à Le louer, nous remplissons notre fonction dans ce monde. Rappelons que ce dernier est de révéler la Gloire de D-ieu et pas la nôtre !
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Le décompte du ‘Omer
Avancer vers D-ieu
Il existe un commandement biblique selon lequel chaque jour doit être compté pendant la période de sept semaines qui sépare les fêtes de Pessa'h et de Chavou'oth. Le décompte commence lors de la deuxième nuit de Pessa'h, date à laquelle les juifs amenaient l'offrande du 'Omer au Temple lorsque celui-ci se dressait à Jérusalem. C'est en souvenir de cette offrande qu'on appelle ce décompte celui du 'Omer. Les raisons de ce commandement n'ont pas été données par le Créateur. Ceci permet à chaque juif d'afficher un respect important à la sagesse de D-ieu : c'est le cœur joyeux et rempli d'enthousiasme qu'il réalise la volonté de son Créateur, même s'il n'en comprend pas entièrement la raison.
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Le décompte du ‘Omer
Le ‘Omer : une attente d’amour Se rapprocher de D-ieu est une activité quotidienne et chaque jour de l'année représente une opportunité pour aller de l'avant et renouer le lien avec notre origine sainte. La période où nous comptons le 'Omer est plus particulièrement favorable à se rapprochement avec le Divin. La période de la Séfirath Ha'Omer (du décompte du 'Omer) dure cinquante jours. Pendant ce laps de temps, nous crions à D-ieu - chaque soir en comptant le 'Omer - que nous désirons nous rapprocher un peu plus de Lui. Ce soir, un pas ; demain, encore un pas… Pendant cinquante jours, nous avançons à petits pas vers le Créateur. L'attente qui accompagne cette période est un élément essentiel de notre téchouva (repentir) et de notre retour vers D-ieu. À l'image du mari qui a peiné sa femme et qui doit attendre quelques temps avant que celle-ci accepte ses excuses, nous devons admettre de patienter avant que les portes du Ciel s'ouvrent à nous. Attendre pour mieux déclarer notre amour Les cinquante jours qui séparent Pessa'h (la Pâques juive) et la fête de Chavou'oth (le don de la Tora) fut la période qui amena le peuple juif de l'impureté presque absolue, à un degré inégalé de Sainteté. Sans cette attente, les esclaves juifs auraient été incapables de recevoir et de conserver la Lumière divine. Lorsque nous sommes en exil, c'est que nous avons oublié D-ieu. Vivant parmi les non juifs, nous adoptons leur mode de pensée (marqué par une absence totale de la perception de la Présence divine). Les fréquentant, nous devenons leurs amis : nous nous habillons comme eux, nous parlons comme eux, nous lisons leur littérature, nous écoutons leur musique… Même le manger est souvent identique. S'il est kacher, nous savons faire également le “goût” crevettes, le “goût” bacon…
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Avancer vers D-ieu
Nous commençons à sortir de notre exil lorsque nous ne transgressons plus les commandements - bibliques et rabbiniques - qui nous ont été donnés. Nous en sortons complètement lorsque nous commençons à réfléchir et à penser selon le mode juif. Adieu Victor Hugo, le simili crevette et le hamburger kacher ; bonjour à la Guémara, à la dafina (ou au guelfite fish, selon le cas) et aux paroles de Tora. Ce changement de fonctionnement ne peut pas s'effectuer du jour au lendemain. On ne passe pas de l'Olympique de Marseille aux Psaumes en une semaine ! Il existe même une période où l'on peut faire les deux en même temps. Je vous conseille fortement d'amener votre livre des Psaumes lors de votre prochaine virée au stade Vélodrome (ou au Parc des princes). Sans blague ! C'est cette attente qui est précieuse car elle est le témoin de notre désir de nous transformer. Les personnes impatientes sont celles pour lesquelles la téchouva est extrêmement difficile. C'est en attendant que nous disons à D-ieu que nous L'aimons, chaque jour un peu plus. Il existe un moment où l'attente - représentée par l'absence de réaction de notre part - est l'essence de la téchouva. Si une personne nous insulte et que nous ne répondons pas, nous avons atteint un niveau élevé de Sainteté. Cela n'est pas donné à tout le monde, mais nous pouvons essayer. Sans l'espérer, la prochaine fois qu'un malotru vous fera les gros yeux, regarder le en souriant et… sans rien dire (vous pouvez également penser qu'il s'agit d'un singe qui fait des grimaces derrière sa cage !). Pas de réponse tranchante de votre part ni de gestes menaçants. Rien, le calme plat. Bouillez-vous à l'intérieur ? Cela signifie que nous n'avez pas atteint le sommet du repentir, mais aussi longtemps que vous n'ouvrez pas la bouche, vous réalisez déjà un exploit. L'absence de parole est la négation de l'être Lorsque vous êtes insultés, une absence de réaction de votre part sera sans doute considérée comme une faiblesse par votre entourage. Que 406
Le décompte du ‘Omer
nenni ! Nos pensées doivent s'attacher au Ciel plutôt qu'au plancher des vaches. Néanmoins, si vous en éprouvez un sentiment de honte, cela aussi fait partie du processus du repentir. En fait, il l'accélère. Nos Sages est les sociologues sont rarement d'accord à propos de leurs sujets de réflexion. Cependant, il en est un où l'accord est unanime : l'être humain se distingue des animaux (n'en déplaise à Brigitte Bardot) par l'usage de la parole. C'est précisément lorsque l'être humain possède les meilleures raisons au monde de se servir de la parole et qu'il n'ouvre pas la bouche, qu'il montre son détachement du comportement instinctif. En ne réagissant pas, nous marquons notre domaine : celui qui nous met à des années lumières de la brute humaine qui frappe sur tout ce qui s'oppose à elle (cette espèce est également fortement présente dans les gradins des stades !). Nier notre propre existence, c'est l'offrir à D-ieu. En ne disant mot, nous révélons la Grandeur et la Royauté du Maître du monde. Ces concepts correspondent à la période de la Séfirath Ha'Omer. S'abaisser en s'oubliant ; vouloir de toute notre force nous inclure en D-ieu ; mettre de côté notre vision étroite du monde, des gens… de notre vie entière. Ce que nous enlevons d'un côté pèse un poids colossal de l'autre. D'individu simple, nous devenons une créature de D-ieu, à l'image Duquel nous Il nous a créés. Attendre, c'est augmenter notre plaisir Il est certain que dire nos quatre vérités à celui qui nous a fait une queue de poisson peut être soulageant. Cependant à long terme, l'effet opposé est atteint : nous devenons plus tendus, énervés et à l'affût de la moindre insulte. Tout cela est-il digne d'un être créé à l'image de D-ieu? Les cinquante jours du 'Omer nous permettent de dire à Hachem que nous désirons nous effacer et Lui accorder la place qui Lui revient. 407
Avancer vers D-ieu
Cinquante jours pas an, nous pouvons essayer de toute notre force de nous oublier. Levons notre regard, nos pensées et nos aspirations. Que nous importe le monde temporel dans lequel nous vivons ? Laissons-y s'y débattre et se battre les requins de toutes sortes qui ne manquent pas d'occuper notre environnement : au bureau, dans les centres commerciaux, dans les bars… “Maître du monde, accorde-moi cinquante jours de liberté avec moimême. Je ne veux rien de ce corps que j'habite ; ce sang qui bout en moi n'est pas fait pour moi ; je Te désire, Toi seul.” Cinquante jours de vacances spirituelles. Essayez !
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Le décompte du ‘Omer
L’attente et le repentir : un couple inséparable Rabbi Nathan de Breslev a écrit (Liqouté Halakhoth, Ora'h 'Haïm vol.7, Sefira, halakha 1) que les jours où nous comptons le 'Omer est une période favorable au repentir. Si nous commençons à compter le 'Omer le second jour de la fête de Pessa'h (la Pâques juive), c'est qu'il existe un lien fort entre les deux. De fait, c'est à Pessa'h qu'a commencé le processus de repentir du peuple juif. Quitter l'Égypte signifiait pour les individus qui ont écouté l'appel, sortir des griffes des forces du mal. Pourtant, dès la sortie d'Égypte, ce qui attendait les juifs fut l'attente : celle qui les séparait du jour où ils recevraient la Tora au Mont Sinaï. Ces jours-là correspondent aux jours du décompte du 'Omer. Pendant sept semaines, les juifs durent se purifier afin de mériter de réparer entièrement ce qui avait été détruit spirituellement. Cette attente nous apprend que recevoir la Tora est un processus à plusieurs étapes. Recevoir la Parole de D-ieu - c'est-à-dire la faire sienne, entièrement - nécessite du temps. Avant de recevoir cette Parole, nous sommes dans un état de dommages importants. Réparer ce que nous désirons exige un certain temps. C'est pour cela que dès le premier jour de la fête de Pâques, on dit aux juifs : “Attendez ! Commencez à compter et dans cinquante jours… vous recevrez la Tora.”. Le Ba'al Chem Tov dresse une analogie entre cette attente et un père qui apprend à son enfant à marcher. Pour commencer à faire quelques pas, le père a besoin de tenir l'enfant par la main. Ceci correspond à D-ieu qui fit sortir les juifs “de Son bras puissant”. Ensuite, dès que l'enfant commence à avancer, le père se retire, recule et laisse l'enfant se débrouiller seul. Il en fut ainsi à Pessa'h : si le Maître du monde permit bel et bien aux juifs de se mettre en marche et de quitter l'Égypte, dès qu'ils en furent sortis, D-ieu “se retira” et les laissa avancer d'eux-mêmes. 409
Avancer vers D-ieu
Attendre le repentir Cette leçon nous apprend qu'en voulant diriger notre cœur vers D-ieu, nous devons nous attendre à un certain délai d'attente. Cette attente sert plusieurs raisons, dont l'essentielle est de tester notre réelle volonté de nous racheter. C'est une chose de dire à D-ieu que nous L'aimons, c'en est une autre de le Lui répéter quelques jours plus tard. Cela ressemble à un mari qui déclare son amour à sa femme. Si cet amour est sincère, il n'attend rien en échange et même en cas d’absence de réaction de sa femme, il lui répètera qu'il l'aime. Cependant, si l'objectif de cette déclaration est de recevoir quelque chose en échange, l'attente paraîtra interminable et elle deviendra vite inacceptable. Dans ce cas, le vernis tombera de lui-même et le vrai visage du mari se révèlera. Cela me rappelle l'histoire d'une personne qui désirait se convertir au judaïsme. Après avoir déclaré devant les rabbins sa flamme pour notre religion, un délai supplémentaire et inattendu lui fit tout abandonner ! Qu'était-il arrivé de son amour d'Hachem et de Chabath ?
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Le décompte du ‘Omer
La joie, toujours la joie “Cher David, Je vous demande de m'apprendre comment devenir et rester plus spirituel que ce que je suis. Je veux aussi que vous me disiez comment reconnaître les fausses valeurs juives. Merci. Sincèrement.” (E. au Royaume-Uni) Cher E., Ce soir, lundi 11 mai 2009, commenceront les festivités de Lag Ba'Omer. C'est ce jour-là que chaque année, le plus grand nombre de juifs visitent un lieu unique : la tombe de Rabbi Chim'on Bar Yo'haï, dans la ville de Méron. À cette occasion, la joie, les danses et la musique se prolongent toute la nuit, ainsi que le lendemain, jusqu'au coucher du soleil. Le jour de l'anniversaire du décès de Rabbi Chim'on Bar Yo'haï, le peuple juif se réjouit. Quel rapport avec votre demande de plus de spiritualité, de recherche des vraies valeurs juives et la fête de Lag Ba'Omer ? La spiritualité se trouve dans la joie La joie débordante de Lag Ba'Omer est le prototype parfait de la spiritualité que D-ieu désire nous voir vivre. Servir le Créateur doit se faire dans la joie. Cela n'est pas si étonnant quand on y pense. Que penserions-nous d'un mari qui aimerait sa femme en l'absence totale de joie ? Hachem est notre Père et nous devons l'aimer avec un sentiment adéquat de bonheur et de joie. Devenir plus spirituel, c'est désirer se rapprocher un peu plus de D-ieu et Lui demander de combler nos manques. Vouloir faire un pas vers le Divin signifie désirer faire la Volonté divine. Prenons de nouveau l'exemple d'un mari. Si celui-ci désire se rapprocher 411
Avancer vers D-ieu
de sa femme, c'est en faisant ce qu'elle désire qu'il peut espérer y arriver. S'il continue à faire ce qui comble son propre plaisir, les risques sont grands que cela ne corresponde pas à ce qu'attend sa femme. En servant Hachem dans la joie, ce n'est pas seulement notre vie qui prend un aspect agréable, c'est également D-ieu qui relèvera notre enthousiasme et notre bonne humeur à tenir le rôle qu'Il attend de nous. Cependant, la joie seule ne suffit pas à servir D-ieu. La personne extrêmement joyeuse qui ne suit pas le chemin de la Tora n'est pas sur la voie du rapprochement avec le Maître du monde. L'étude pour devenir spirituel Devenir plus spirituel, c'est se remplir de Savoir divin. Nous obtenons ce savoir en étudiant (la Tora, les lois juives, l'éthique…) chaque jour un peu plus. À chaque personne son chemin : celle-ci peut étudier une heure, tandis que l'autre passe quatre heures dans les livres. En la matière, nous devons faire le maximum selon notre temps disponible. Peu importe le niveau que nous atteignons, le plus important est d'étudier. Il est important de dire que chaque moment d'étude nous transforme en personne spirituelle, sans que nous le sentions forcément et sans que notre entourage puisse toujours percevoir le changement qui a eu lieu en nous. Pour conclure ma réponse à la première partie de votre question, disons que vous deviendrez plus spirituel aussi longtemps que vous désirerez vous rapprocher de D-ieu. Dans la mesure où vous semblez vouloir avancer à vive allure, j'aurais tendance à vous définir déjà comme une personne spirituelle. Dans la deuxième partie de votre question, vous mentionnez votre crainte de ne pas reconnaître les véritables valeurs juives. Effectivement, savoir reconnaître ces valeurs juives n'est pas une chose aisée. Nous vivons à une époque où plus que jamais le mensonge s'est mêlé à la vérité 412
Le décompte du ‘Omer
et il est devenu extrêmement difficile d'identifier l'un de l'autre. Ceci est la première raison pour laquelle il faut s'entourer de bons conseils et des bonnes personnes. Vérifier la source Lorsque nous désirons acheter une voiture, nous savons que croire le premier venu n'est pas la meilleure recette pour trouver l'oiseau rare. De fait, nous ne ménageons pas les efforts pour prendre le maximum de précautions possibles : un journal d'annonces spécialisé, un garage à bonne réputation, un contrôle technique… Toutes ces mesures sont logiques : nous vivons dans un monde rempli d'escrocs et bien naïf est celui qui croit en sa bonne étoile sans lever le petit doigt et faire un minimum d’efforts. Dans le domaine spirituel, il en va de même. Les noms sont nombreux des personnes qui offrent leurs services pour nous aider à trouver le bon chemin. De la “kabbale de Madonna” à la “sexualité dans le mysticisme juif”, on a souvent l'impression de se promener dans un supermarché Carrefour de la religion où l'on se moque de nous. Ce qui est important pour différencier le vrai du faux est de vérifier la source de nos informations. Avant tout, il faut se demander si ce qu'on nous propose respecte la halakha (loi juive) ? Il est important de vouloir soigner son âme, mais en aucun cas cela peut se faire dans l'ignorance du respect des lois juives. L'importance de la joie Un autre aspect vital de notre recherche est la présence de la joie et du bonheur dans notre vie quotidienne. Il est important de savoir qu'on ne peut pas se rapprocher de D-ieu en l'absence de joie et d'enthousiasme. Si la personne qui vous conseille vous culpabilise de ne pas faire ceci ou cela et vous reproche un tas de choses, vous devez vous enfuir immédiatement d'un tel personnage : il est dangereux ! 413
Avancer vers D-ieu
Après avoir écouté la leçon d'un certain Rav ou après avoir lu un texte d'un autre, vous sentez-vous rempli d'un nouvel enthousiasme ? Votre cœur ressent-il une volonté nouvelle d'aller de l'avant ? Si tel est le cas, il y a de grandes chances que la personne que vous avez écoutée puisse vous aider sérieusement. Les personnes qui m'écrivent me demandent souvent de les conseiller. Lorsque cela est possible, je suis toujours ravi de faire ce qui est en mon pouvoir. Cependant, je rappelle toujours à ces personnes deux choses importantes : 1) En aucune façon, je me considère comme un guide spirituel ; si mes conseils les satisfont, je le suis également. Cependant, je ne désire nullement être suivi les yeux fermés. 2) Chaque personne à qui je conseille telle ou telle chose ne doit pas s'attendre à ce que je fasse ses devoirs. S'il m'est quelques fois possible d'indiquer une direction à suivre, la démarche sera faite par l'intéressé et pas par moi. En d'autres termes, je ne propose rien de magique ou d’immédiat. Je suis toujours enchanté de recevoir des demandes d'aide, surtout lorsque celles-ci semblent réellement venir du fond du cœur. Néanmoins, je laisse le rôle de leader et de guide aux personnes qui se sentent les épaules suffisamment larges pour assumer ce rôle. Ceci n'est pas mon cas. Amicalement, David-Yits'haq.
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Lag Ba’Omer
Avancer vers D-ieu
Trente-trois jours après la fête de Pessa'h, nous célébrons celle du Lag Ba'Omer. C'est ce jour-là que le Sage Rabbi Chim'on Bar Yo'haï a quitté ce monde et c'est en honneur de ce personnage hors du commun que le jour est réservé aux danses, aux feux de camps et aux chants. En Israël, la ville de Méron - lieu où fut enterré Rabbi Chim'on Bar Yo'Haï - est envahie par plus d'un million de personnes : 15% de la population de ce petit pays ! Imaginez un rassemblement en France qui réunirait près de dix millions de personnes ! La personne qui n'a pas assisté à la fête de Lag Ba'Omer à Méron ne peut pas savoir réellement ce que représente cette fête.
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Lag Ba’Omer
Lag Ba’Omer à Méron Nous savons que les élèves de Rabbi 'Aqiva ont péri à cause du manque de sentiment de fraternité qui aurait dû régner entre eux. Selon Rabbi Nathan de Breslev (Liqouté Halakhoth, Ora'h 'Hayim, Hilkhoth Beith HaKnesset, halakha 4) le décès du grand Sage Rabbi Chim'on bar Yo'haï a permis de rectifier la faute grave que ces élèves avait commise. Cela mérite explication : de quelle façon le manque de paix qui existait entre les élèves de Rabbi 'Aqiva a-t-il pu être rectifié par la disparition de Rabbi Chim'on bar Yo'haï ? L'absence d'entente entre personnes signifie un manque flagrant de paix entre celles-ci. Lorsque les disputes, le manque de respect et les autres sentiments de ce type apparaissent, la Présence divine se retire. L'absence de paix est contraire à la notion de Service divin. Ceci est également vrai lorsque l'absence de paix se trouve au sein d'une personne. Même si nous n'avons pas souvent l'occasion d'être satisfaits de nousmêmes, nous devons rester sereins et prier abondamment pour que le Créateur du monde nous rapproche de Lui. Ainsi, le manque de paix doit être rectifié si l'on désire que la Présence divine mette fin à Son éloignement. L'archétype de la paix est le tsadiq (la personne pieuse). Ce dernier a atteint un niveau de spiritualité extrêmement élevé et il est même possible de dire qu'il est “inclus” en la Présence divine. Cela s'explique par l'absence totale - chez le tsadiq - d'une volonté contraire au désir de D-ieu. Arrivé à ce stade, la personne pieuse ne désire rien, si ce n'est remplir la Volonté divine. Son désir est le sien. Lorsqu'il n'existe plus de différence entre ce qu'attend D-ieu de nous et ce que nous souhaitons, faisons, pensons..., la paix ultime règne en nous-mêmes et dans le monde.
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Avancer vers D-ieu
La faute des élèves de Rabbi 'Aqiva a été celle de penser à eux avant de penser à D-ieu. Cette faute pouvait être rectifiée par la personne qui représente l'exact opposé : le tsadiq. La mort punitive des 24 000 élèves - entre Pessa'h (la Pâques juive) et Lag ba'Omer - pouvait être rectifiée par celle du grand Sage, l'auteur du Zohar. Le jour de Lag ba'Omer, l'âme sainte de Rabbi Chim'on bar Yo'haï a quitté ce monde. Aller prier sur sa tombe - dans la ville de Méron, Israël - ce jour-là représente notre façon de rectifier toutes les fautes que nous avons commises, c'est-à-dire chaque fois que le sentiment de paix s'est retiré de nous. Aller à Méron le jour de Lag ba'Omer est important. Cela nous permet de rappeler à D-ieu que malgré toutes nos erreurs, nous ne désespérons pas atteindre la paix. En allant prier à Méron, nous reconnaissons que nous pouvons atteindre cet objectif uniquement avec l'Aide divine. Le sentiment de paix doit régner en chacun(e) de nous. Il doit également régner au sein du peuple d'Israël. C'est parce que la paix est un élément essentiel de Lag ba'Omer que toutes les strates du peuple juif se retrouvent à Méron ce jour-là : le 'hassid, le juif traditionnel, le non religieux... Puissions-nous mériter d'aller à Méron - ou désirer réellement s'y rendre - et obtenir la Grâce divine de voir le sentiment de paix régner en nous-mêmes et au sein du peuple juif. Amen.
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Chavou’oth
Avancer vers D-ieu
La fête de Chavou'oth est celle d'une histoire d'amour. C'est ce jour-là que la Tora fut donnée au peuple juif et depuis cette date, c'est notre amour qu'attend de nous le Créateur. Chaque année, nous renouvelons le lien qui nous lie avec Hachem et nous Lui déclarons avec force notre volonté de poursuivre cette union, même si nous n'avons pas été toujours fidèles. On peut considérer la fête de Chavou'oth comme l'anniversaire annuel de notre mariage avec Hachem. Si les nations du monde possèdent les noces d'argent, celles d'or… nous fêtons chaque année Chavou'oth. C'est pour cette raison que certaines communautés ont l'habitude de lire ce jour-là une version particulière du contrat de mariage qui lie généralement un homme à sa femme.
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Chavou’oth
Chavou’oth approche ! Et si nous nous préparions pour Chavou'oth ? Ma tête est encore à Méron - sur la tombe de Rabbi Chim'on Bar Yo'haï - et j'allais presque oublier que la semaine prochaine, c'est la fête du don de la Tora ! Cela serait regrettable car Chavou'oth est le parfait antidote pour les personne de mon type : celles qui dorment toute l'année. Un sommeil interminable Je vous l'accorde, je ne fais pas référence au sommeil physique. De ce côté, je remercie D-ieu pour Sa compassion et m'aider à ne pas devoir dormir outre mesure chaque nuit. Mes enfants le savent : lorsqu'ils me voient couché dans mon lit, ils comprennent de suite que ma santé n'est pas au meilleur de sa forme. Je considère mon lit comme le dernier endroit où aller pour me reposer et le moins j'y passe de temps, le mieux je me porte ! Le sommeil qui nous guette tous - et qui est bien plus dangereux que le physique - est le sommeil spirituel. Celui-ci est plus dangereux car tout en étant endormis spirituellement, nous pouvons croire que nous sommes pleinement éveillés et que tout va bien dans notre vie. Pourtant, l'absence de spirituel dans nos faits et gestes quotidiens est un mal largement répandu dans notre génération. Dans la mesure où il n'existe pas encore de tests de prévention pour éviter ce sommeil, nous devons faire l'effort pour le déceler et le combattre. Afin de déceler si nous sommes atteints du sommeil spirituel, posonsnous quelques brèves questions : 1) Sommes-nous en paix avec nous-mêmes (en d'autres termes, sommes-nous sur les nerfs ou d'un tempérament plus calme) ? 2) Vivons-nous une vie de couple satisfaisante (avant de répondre, je vous conseille de demander l'avis de votre femme) ? 421
Avancer vers D-ieu
3) Combien de temps passons-nous chaque jour avec nos enfants (quelle est la dernière fois où nous leur avons raconté une histoire à l'heure du coucher) ? 4) Avons-nous une vague idée d'un objectif quelconque dans notre vie ou prenons-nous les jours qui passent les uns après les autres sans réflexion particulière sur leur nature ? Chavou'oth : le réveil du juif La fête du don de la Tora doit nous servir à ouvrir les yeux. Si nous avons répondu “non” aux questions précédentes, il est temps de revêtir nos habits d'êtres humains et d'utiliser un peu du potentiel intellectuel que D-ieu nous a confié. Certes, utiliser ses neurones pour un projet au bureau, pour acheter une maison… est une activité commune à tous, mais nous pouvons également utiliser notre puissance intellectuelle pour quelque chose de plus élevé. Levons les yeux vers le ciel. Prenons le temps de penser à qui nous sommes et à ce qui nous fait. Nous avons tous besoin de réaliser des achats quotidiens ; cependant, lorsque l'essentiel de notre vie devient une suite interminable d'achats de toutes sortes, il faut se demander si nous adoptons le bon comportement. Rien ne sert d'instaurer une journée sans achats si nous recommençons de plus belle nos tournées des vitrines dès le lendemain. Plutôt, il s'agit de savoir qui nous sommes et ce qui nous définit : le matériel ou le spirituel, l'animal ou l'humain.
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Chavou’oth
Chavou’oth : une embauche à deux-temps À Pessa'h (la Pâques juive), le peuple juif a été formé. De fait, les personnes qui se sont reconnues dans ce peuple ont quitté l'Égypte, tandis que celles qui ont rejeté ce sentiment d'appartenance sont restées entre les pyramides… avec la fin qu'on connaît. Cinquante jours plus tard - à Chavou'oth - D-ieu a donné la Tora aux juifs. C'est seulement avec ce geste que le peuple juif est devenu un groupe de personnes qui possède le même objectif : se rapprocher de D-ieu, et un guide d'emploi pour l'atteindre : les commandements bibliques. L'importance des deux évènements La question est évidente : pour quelle raison le Maître du monde a-t-Il organisé deux faits marquants de ce type ? N'aurait-il pas été plus simple d'inviter les juifs à quitter l'Égypte et de leur donner de suite les Paroles divines ? Quel apport significatif ce délai de cinquante jours représente-t-il ? Cela ressemble à une personne qui cherche un emploi. En se présentant à un entretien d'embauche, le travail le plus important est celui de l'employeur qui désire choisir un nouvel employé. C'est lui qui a annoncé la candidature dans de multiples journaux ; c'est lui qui a réservé une salle de réception pour accueillir les nombreux candidats ; c'est encore lui qui doit consacrer plusieurs heures à rencontrer les employés potentiels… De son côté, le candidat au poste n'a qu'à s'assoir et à répondre gentiment aux questions qu'on lui pose. Point de fatigue particulière ou d'organisation lourde à gérer. Il lui suffit de se présenter au lieu et à l'heure souhaités. Lorsque l'embauche a été finalisée, les tâches sont inversées : l'employeur devient celui qui regarde l'employé faire sa part du travail et qui le juge, lorsque cela est nécessaire. Ce processus à deux étapes 423
Avancer vers D-ieu
est un passage obligatoire pour une relation harmonieuse entre l'employeur et l'employé. Chavou'oth : rendre la monnaie de la pièce À Pessa'h (la Pâques juive), en mettant fin à la période d'esclavage des juifs en Égypte, c'est D-ieu qui a été l'organisateur de la “soirée”. C'est Lui qui a fait les miracles ; c'est Lui qui a fait périr les égyptiens… De leur côté, les juifs ont dû seulement faire leurs bagages et sortir d'Égypte. C'est le Créateur qui a décidé ce qui devait arriver, la façon dont cela devait arriver et la conclusion de l'évènement. Une fois libérés de leur statut d'esclaves, les juifs ont eu cinquante jours pour se préparer à recevoir la Parole divine. Ces préparations étaient une condition nécessaire pour changer de statut et revêtir les habits d'un peuple sans liens et sans entraves. C'est cette partie du processus qui a permis de transformer un peuple parmi les autres en un peuple unique : celui du Livre. Le don de la Tora fait partie de notre vie. C'est à nous de nous préparer tous les jours pour recevoir la Volonté divine. De quelle façon pouvons-nous nous préparer ? En suivant les halakhoth (lois juives) et en ouvrant notre cœur à D-ieu. C'est en nous adressant tous les jours au Maître du monde - pour Lui dire combien nous L'aimons, combien nous avons honte de notre petitesse, combien nous avons besoin de Son aide pour qu'Il nous rapproche de Lui, etc. - que nous nous préparons pour Chavou'oth. Mettons-y toute notre énergie et toute notre volonté : il reste encore quelques jours pour déclarer notre flamme à celui qui nous a créés-e.
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Chavou’oth
Chavou’oth, l’argent et nous Encore quelques jours et la fête de Chavou'oth commencera. Si jeudi soir 28 mai 2009 - cette année, date du début de Chavou'oth - nous désirons être prêts-es, il est important de savoir sur quels aspects de notre personnalité nous devons travailler. Ma femme ne rate pas l'occasion de me rappeler mes faiblesses. Grâce à sa bonne volonté, je suis conscient du travail important que je dois effectuer afin de devenir une meilleure personne. Cependant, avec seulement quelques jours qui nous séparent de Chavou'oth, il me faut parer au plus pressé et essayer d'améliorer l'aspect le plus important lié à la fête du don de la Tora. Recevoir la Tora, c'est briser notre lien avec l'argent Si nous voulons réellement recevoir la Parole divine le soir du 28 mai 2009 et transformer ce jour-là en notre véritable Chavou'oth, c'est sans doute à propos de notre rapport avec l'argent que nous devons réfléchir. Afin de faire une reconnaissance des lieux spirituels, permettez-moi de poser quatre questions : 1) Dans l'éventualité où vous avez besoin d'augmenter vos revenus, que faites-vous ? 2) Si vous avez perdu une somme d'argent conséquente, de quelle façon réagissez-vous ? 3) On vous apprend que vous venez de gagner le gros lot au loto ! Quelles sont vos pensées ? 4) Vous êtes licenciés-es sur le champ. Comment vous sentez-vous ? Si dans les quatre réponses données à ces questions vous n'avez pas prononcé le Nom de D-ieu, votre désir avec l'argent est sans doute un point faible de votre personnalité. Je vous suggère quatre réponses 425
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possibles - qui ressemblent peut-être aux vôtres - en vous indiquant ensuite la faiblesse qu'elles révèlent. 1) Sachant qu'il existe un lien certain entre le nombre d'heures passées à travailler et l'argent gagné, j'augmente le nombre d'heures supplémentaires passées au bureau. 2) Je peste, je m'énerve, contre moi-même, contre ma femme et contre le monde entier. Quelle injustice ! 3) Chouette, la chance m'a enfin sourit ! Après tant d'années passées à dépenser pour l'achat d'un billet de loto, je vais pouvoir dépenser sans compter, comme bon me semble. 4) Oh non ! Ma vie s'écroule ! Comment vais-je faire pour payer mon loyer, le crédit de ma voiture, la garde-robe de ma femme…? Tout cela est de la faute de mon patron ; je le hais ! Ces réponses sont typiques d'un manque d'émouna. Dans tous les cas, la personne pense sincèrement que sa vie est dirigée par des causes et des faits naturels (ses actions, la malchance, la chance, son patron…) et que D-ieu ne possède aucun rôle à jouer dans sa vie privée. Si nous désirons recevoir à notre tour la Tora, nous devons réaliser ceci : c'est du Ciel qu'est décidé si nous gagnerons de l'argent, si nous en perdrons, si nos efforts seront couronnés de succès ou pas… Aussi longtemps que nous pensons que notre rapport avec l'argent est un tête-àtête entre lui et nous, nous ne sommes pas prêts-es à recevoir la Parole divine. D'autre part, si nos savons sincèrement que l'argent est un moyen que D-ieu utilise pour nous aider à mieux Le servir, nous pouvons nous préparer avec enthousiasme pour la fête de Chaovu'oth.
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Chavou’oth
Servir D-ieu : de quelle façon ? Chavou'oth est à peine fini que nous devons nous demander de quelle façon nous pouvons utiliser la Tora que nous avons reçue à cette occasion. À quoi servirait servi le don de la Tora si nous ne pouvions pas en tirer une conclusion pratique et une motivation supplémentaire pour nous rapprocher de D-ieu ? Voir grand Si l'on me demandait quelle est la plus grande et belle façon de servir Hachem, je pourrais répondre que le Créateur attend de nous des gestes et des actions à la taille de Sa Grandeur. Partant, il me semblerait approprié de donner une somme colossale à l'école juive de mon quartier ou à la synagogue à côté de chez moi. Une autre façon de montrer mon amour au Maître du monde pourrait être de consacrer ma vie entière à Son service. Dans ce cas, chaque heure, minute et seconde de ma vie serait dédiée au Ciel et je n'aurais plus aucune notion de l'aspect physique de la vie. Une autre possibilité : celle de mourir pour le Nom de D-ieu. Après tout, tellement d'imbéciles le font tous les jours à travers le monde que moi aussi, je pourrais sauter dans le train du : “Tout pour D-ieu !”. Il me suffirait de trouver une cause qui en vaille la peine et le tour serait joué. Avec un peu plus de temps devant moi, je pourrais ainsi continuer à penser à toutes les formes que mon Service divin pourrait prendre. Je ne penserais qu'à servir le Ciel et toutes mes pensées seraient hors de ce monde. Je serais un être différent de ce que je suis aujourd'hui et je pourrais enfin espérer passer avec succès l'examen final de ma vie. Une question de mesure Quelle révélation ! Moi qui pense le plus souvent qu'il est plus rapide de parcourir à pied la distance qui me sépare de la lune que celle qui 427
Avancer vers D-ieu
me sépare d'Hachem, je sais enfin ce que je dois faire. Lorsque je me rapproche de Lui, même que de quelques centimètres, j'accorde à mon Créateur l'honneur qui Lui revient. Je vous l'avoue : il m'arrive à l'occasion de désespérer de pouvoir servir Hachem d'une façon convenable. Tout ce que je fais et tout ce que je dis me semble tellement éloigné de la vérité que nous devons tous poursuivre ! Cependant, Rabbi Na'hman de Breslev m’a redonné la vie ! Grâce à lui, je sais que la prochaine bénédiction que je ferai avant de manger ou de boire sera une opportunité unique de montrer mon amour à Hachem. Il est certain que je prendrai le temps de bien la prononcer ! De même, la prochaine fois que je pourrai faire une bonne action, je remercierai le Maître du monde pour m’accorder cet honneur. En fait, c'est de cette façon que nous devons recevoir la Tora : avec des pensées positives et qui peuvent aboutir à des changements concrets dans notre vie et notre façon de servir D-ieu. Ainsi, nous aurons réellement reçu la Tora lors de la récente fête de Chavou'oth !
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Tich’a beAv
Avancer vers D-ieu
C'est le jour de Tich'a beAv que le premier et le deuxième Temples de Jérusalem furent détruits. C'est suite à la destruction du second Temple que l'exil actuel du peuple juif a commencé. Près de deux milles années d'errance sur la surface de la terre. Jusqu'à quand ? À Tich'a beAv, nous pleurons à cause de cet exil causé par nos nombreuses fautes. Le jour en est un de jeûne et les larmes sont notre meilleur atout pour espérer la Compassion finale. Notre salut viendra du Ciel et la dureté de cet exil est un rappel quotidien de notre besoin impératif de nous rapprocher de D-ieu.
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Tich’a beAv
Être triste lors d’un décès Lorsqu'un être cher disparaît dans notre famille, que D-ieu nous préserve, nous sentons la tristesse nous submerger. Peu importe les mots de réconfort que nous recevons : tout nous semble vide de sens, d'instants futiles et de moments précieux qu'il est impossible de rattraper. Le temps est une invention géniale. En son absence, nous ne pourrions pas nous remettre émotionnellement d'une telle disparition. Cependant, les jours passent, accompagnés de l'oubli et nous retrouvons petit à petit le goût à la vie. Il s'agit d'un processus naturel - c'est-à-dire voulu par D-ieu - et c'est grâce à lui que la vie reprend son charme. Pour autant, que dirions-nous d'une personne qui se mettrait à rire ou à plaisanter en pensant au décès d'un membre de sa famille, seulement après quelques années ? Nous lui dirions sans doute qu'il existe des bornes de la bienséance à ne pas dépasser. L'oubli existe pour nous faire reprendre goût à la vie, mais il ne s'agit tout de même pas d'aller au-delà et d'afficher notre manque de sensibilité. Aujourd'hui est le premier jour du mois juif d'av. Dans l'histoire du peuple juif, ce mois est rempli d'évènements plus tristes les uns que les autres. Le point culminant de cette liste infâme est la destruction du Temple de Jérusalem, il y a bientôt 2 000 années. Cette disparition a marqué le point final d'une suite de faits qui ont mené à l'exil des juifs. Les conséquences ont été et sont encore, dévastatrices. Si ce n'était le réconfort de savoir que c'est D-ieu Lui-même qui a permis tout cela, nous pourrions sombrer dans une tristesse sans fin. En fin de compte, si le Maître du monde l'a désiré, c'est que quelque chose de positif doit naître de cette catastrophe. Que reste-t-il de cette disparition dans nos sentiments et dans notre façon de vivre au quotidien ? Nous arrive-t-il de penser à cette destruction et à la vie de peuple sans terre qu'elle nous fait vivre ? Gardons-nous 431
Avancer vers D-ieu
en notre fort intérieur une pointe de tristesse et de pincement au cœur en pensant à cette disparition ? Il faut se garder de mener une vie dénuée de sens. Vivre sans tirer les leçons du pillage et de la destruction du Temple de Jérusalem revient à ne pas vivre. Il serait préférable d'être mort plutôt que de vivre une vie non juive. En ce début de mois d'av, demandons à D-ieu de nous aider à sentir Son absence dans nos vies vides de sens. Rien de plus normal : le monde entier est fait pour nous faire oublier la Présence divine. De plus, c'est D-ieu Lui-même qui l'a désiré ainsi. En pleurant notre désespoir à D-ieu, nous ne faisons que remplir notre rôle, celui qui nous a été confié à notre naissance : révéler que sans D-ieu, nous ne pouvons rien. Maître du monde. Aide-moi de Te vouloir. Viens à mon aide ! Je Te supplie de ne pas me laisser me faire prendre par les vanités et les futilités de ce monde.
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Tich’a beAv
Tich’a beAv en quelques mots Suivre les lois de Tich'a beAv n'est pas très difficile et il s'agit d'un début formidable pour aborder d'un bon pied la dernière période de l'année juive, celle qui nous mène droit vers Roch Hachana (le jour de l'an juif). Cette année, Tich'a beAv commence mercredi soir 29 juillet 2009. Le jour est un jeûne et par conséquent, les personnes qui ne sont pas malades doivent s'abstenir de manger et de boire pendant ce jour. Selon la ville où vous habitez, le jeûne commence à 21:34 à Paris, à 21:05 à Marseille, à 19:41 à Tel-Aviv, à 19:38 à Jérusalem… Le jeûne s'arrête le lendemain soir, le jeudi 30 juillet 2009 à 22:10 à Paris, à 21:36 à Marseille, à 20:07 à Tel-Aviv, à 20:40 à Jérusalem… Certaines personnes peuvent être exemptées du jeûne : les malades, les femmes qui viennent d'accoucher, les enfants… Dans tous les cas, il faut consulter une autorité rabbinique compétente pour poser votre question ; il ne faut jamais décider de soi-même s'il on peut manger ou boire le jour de Tich'a beAv. En plus de l'interdiction de manger, il est également interdit de se laver (même à l'eau froide), de s'enduire (de crème, de lotion…), de mettre des chaussures de cuir et de pratiquer l'intimité conjugale. Fumer à Tich'a beAv est déconseillé. Toutefois, si une personne éprouve une grande difficulté à ne pas fumer pendant toute la durée du jeûne (comme cela peut être le cas pour les personnes qui fument régulièrement), elle peut le faire d'une façon discrète : chez elle. D'autre part, Tich'a beAv n'est pas l'équivalent du Chabath ou d'un jour de fête : il est possible d'allumer l'électricité, de conduire… En Israël, la majorité des personnes travaillent ce jour-là, y compris le personnel de l'administration publique. 433
Avancer vers D-ieu
Cela peut paraître surprenant, mais il est interdit d'étudier la Tora à Tich'a beAv. La raison est que l'étude est censée nous rendre joyeux, ce qui est l'opposé du but du jour où nous commémorons la destruction du Temple de Jérusalem. Pour les personnes qui désirent connaître les lois de Tich'a beAv plus en détail, nous conseillons de se procurer le livre (bilingue français-hébreu) du Yalqout Yossef, du Rav 'Ovadia Yossef, chelita, vol. Mo'adim 3. Nous aider à nous rapprocher de D-ieu Même si le jeûne peut sembler l'activité principale de Tich'a beAv, cela n'est pas le cas. Un jeûne sert réellement son propos seulement s'il nous permet de réfléchir sur nos propres actions et sur les moyens d'améliorer nos traits de caractères. En d'autres termes, un jeûne doit nous servir à nous rapprocher de D-ieu. C'est pour cela qu'il est déconseillé - le jour de Tich'a beAv - de sortir pour se promener, faire les magasins… Toutes ces activités ne sont pas interdites au sens strict de la loi, mais elles nous détournent de l'objet sur lequel devrait être concentré notre esprit : notre relation avec Hachem. À cette fin, il est fortement conseillé de lire le livre des Lamentations qui fait partie de la Bible. Le texte de ce livre décrit les scènes de la vie à Jérusalem, peu de temps après la destruction du Temple qui s'y dressait. Une lecture attentive possède toutes les qualités pour nous arracher les larmes du cœur. Heureuse est la personne qui pleure le jour de Tich'a beAv à cause de la destruction du Temple. S'il est possible, on se procurera un livre des Lamentations avec des commentaires explicatifs ; ceux-ci permettront de mieux comprendre la portée du texte, ce qui rendra notre lecture encore plus poignante. C'est précisément pour cette raison que malgré l'interdiction d'étudier la Tora le jour de Tich'a beAv, il est permis de lire le livre des Lamentations : sa lecture n'amène pas de joie au cœur. Il en est de même avec le livre de Iyov (Job) qu'il est permis de lire. 434
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Pour conclure, rappelons les deux aspects de Tich'a beAv : 1) l'aspect halakhique selon lequel il faut jeûner et respecter les lois que nous avons citées ci-dessus ; 2) Nous rapprocher d'Hachem et faire téchouva (nous repentir) ; pour cela, la lecture du livre des Lamentations est fortement conseillée.
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L’obscurité spirituelle Le jour de Tich'a beAv, nous célébrons la destruction du Temple de Jérusalem, il y a bientôt deux mille ans. L'absence du Temple est une réalité qui dépasse la destruction du bâtiment qui siégeait dans la capitale de l'État hébreu et qui recevait la Présence divine en ce monde. Si cela n'était pas le cas, il serait extrêmement difficile de se sentir réellement touchés-es par sa destruction. Il est possible de constater les effets de l'absence du Temple dans deux aspects distincts de notre vie : au niveau général et au niveau personnel. Au niveau général, la destruction de Temple se concrétise par l'exil du peuple juif parmi les nations du monde. Cet exil d'une durée inégalée est un fardeau dont nous espérons tous-tes nous débarrasser au plus vite possible. Si les nations du monde nous dominent, c'est parce que le siège de la Chékhina (la Présence divine) a quitté ce monde. Si nous vivons tous les jours, peu importe où nous vivons, les conséquences de l'antisémitisme, de la pression des États-Unis, la cruauté des arabes…c'est que nous sommes en exil. Ceci est une conséquence directe de la destruction du Temple. Au niveau personnel, les signes de notre exil se trouvent dans nos difficultés à trouver la lumière de la Tora. Si un bon repas entre amis-es nous semble plus tentant qu'une heure d'étude de la Tora, cela s'explique par notre exil personnel. Si se lever de bonne heure le matin pour aller prier à la synagogue est plus difficile que de se lever à la même heure pour partir en vacances, c'est que nous sommes les victimes de notre exil personnel. Être exilés-es, cela signifie que les valeurs non juives nous semblent plus tentantes que celles du peuple juif. Le bien devient le mal et le mal devient le bien Il y a plus grave que l'absence de lumière de la Tora dans notre vie. Si au moins nous pouvions recevoir qu'un peu de lumière ! La situation devient insupportable lorsque nous pensons que le bien est mal et que 436
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le mal est le bien. Dans ce cas, nous vivons dans l'obscurité totale en pensant vivre dans la lumière. Ne pas respecter la Volonté divine est grave ; la dénoncer l'est encore plus. Même si ne pas manger kacher est une transgression dont les conséquences sont incalculables, prétendre que cela n'est pas sain est encore plus grave. Ne pas respecter le Chabath est mal ; prétendre que l'économie ne s'en remettrait pas si tous les juifs le respectaient est désastreux. Dans tous ces cas - et dans bien d'autres - la vérité est dénoncée et le mensonge est présenté comme vérité. Cela correspond à ce qui est écrit dans le livre des Lamentations que nous lisons à Tich'a beAv (4:1) : “Hélas ! Comme l'or est terni et altéré le métal précieux !” C'est sans doute pour cela que cette lecture est un moment important de Tich'a beAv : grâce à elle, nos larmes peuvent apparaître plus facilement et notre cœur commencer à sentir les affres de l'exil. Si nous sentons même qu'une part infime de la douleur que nous devrions ressentir à cause de notre exil, Tich'a beAv aura atteint son but : nous révéler les conséquences désastreuses de l'absence du Temple dans notre vie quotidienne. “Maître du monde, aide Ton peuple à sortir de son exil et aide-moi à sortir du mien ! Fais-moi percevoir la vérité pour ce qu'elle est et le mal pour mon ennemi juré. Il y a en marre de toutes les confusions, de toutes les distractions. Ouvre mes yeux à Ta lumière, celle de la Tora, de la vie et du rapprochement de Toi.”
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Pleurer sur notre orgueil Même si le jour de Tich'a beAv nous devons pleurer la destruction du Temple de Jérusalem, il est tentant de se déculpabiliser en proclamant : “Cela n'est pas ma faute : je n'y étais pas !” Pourtant, nos Sages nous ont appris que chaque génération possède sa part de responsabilité dans cette destruction. Ainsi, c'est en nous considérant comme responsables de la mise à bas de la Maison de la Présence divine que nous devons prier, pleurer et implorer le Créateur, particulièrement le jour de Tich'a beAv. Si notre exil dure encore - près de deux mille ans après la tragédie de la destruction du Temple - c'est à cause d'une autre disparition : celle de la lumière de la Tora. Notre ignorance s'en trouve agrandie et la conséquence ultime est notre éloignement du Divin. Une vie bouleversée Lorsqu'un enfant se trouve éloigné de ses parents, il ne peut plus recevoir les conseils qui l'aideraient à se diriger dans la vie. La situation devient encore plus dramatique l'instant où l'enfant trouve du plaisir dans son éloignement et dans sa situation malheureuse. S'il ne fait même pas l'effort de recevoir un semblant de conseils, il nie son droit à l'existence. Dès lors, c'est uniquement par la Miséricorde divine que l'enfant peut survivre aux dangers inhérents de la vie. Notre satisfaction de cet éloignement se manifeste par la baisse importante, durant notre génération, des standards moraux. En quelques années, nous avons vécu un véritable Tsunami de ces valeurs qui représentaient le fondement des sociétés humaines et ce, depuis plusieurs siècles. De nos jours, c'est non seulement le mal que nous voyons se répandre sous nos yeux à une allure effrayante, mais c'est également la dénonciation des personnes qui désirent poursuivre leur vie sur le droit chemin. Retardées, extrémistes, intolérantes… sont les qualificatifs les plus souvent utilisés à leur égard. 438
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Avec la baisse des standards moraux, c'est la recherche de notre propre gloire qui semble également être devenue un sport national. Nous ne supportons pas que notre orgueil soit atteint et nous sommes souvent prêts à croiser le fer pour une parole déplacée, un regard méchant… Pauvres de nous ! Le prophète Daniel l'a dit (Daniel 8:12) : “La vérité est terrassée.” Mise à terre, l'espace est libre pour se remplir de toutes les valeurs fausses, mensongères, dangereuses qu'il est possible d'imaginer. En agissant ainsi, nous creusons un fossé immense entre le Créateur et nous-mêmes, entre nos racines saintes et notre vie immorale. C'est devant cette situation dramatique et notre impossibilité apparente de prendre conscience de notre petitesse que nous devons pleurer abondamment le jour de Tich'a beAv. Chaque personne est mise devant ses faiblesses et elle doit se sentir responsable de la durée de notre orgueil. À Tich'a beAv, nous devons abondamment prier pour sentir les dégâts que nous infligeons à notre âme et pour nous réveiller à la vraie vie : celle où nous plaçons la Volonté divine au centre de nos préoccupations. Qu'il est loin le chemin de la vérité !
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Bnei Noa’ h
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Voici une appellation vieille de plusieurs milliers d'années et qui est quasiment inconnue du public, y compris juif. Les Bnei Noa'h (enfants de Noé) sont les personnes qui ne sont pas juives et pour lesquelles la Tora demande de respecter sept commandements. La nouveauté est de taille : la Tora ne s'adresse pas seulement aux juifs ! Cette vérité n'a guère été enseignée par les juifs qui ont toujours eut fort à faire avec les pogroms et les autres actes d'animosité à leurs égards. Il ne faut donc pas s'étonner que les Bnei Noa'h soient rares dans le monde.
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Bnei Noa’h
Présentation Si l'on demande à un nombre important de personnes le lien qui existe entre la Tora (les cinq livres de Moïse : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) et les personnes qui ne sont pas juives, la réponse la plus fréquente est : “aucun.” Selon cette logique, les juifs possèdent la Tora, tandis que les chrétiens possèdent le Nouveau et l'Ancien Testaments et que les musulmans possèdent le Coran. La conséquence de cette situation est de laisser dans un no man's land spirituel toutes les personnes qui estiment croire en D-ieu, mais qui ne sont pas juives, qui ne se sentent pas proches du christianisme et encore moins de l'islam. Cela est d'autant plus regrettable que cette vision ne correspond pas à la réalité. Une Tora pour le monde entier La Tora - c'est-à-dire les cinq livres de Moïse - s'adresse au monde entier : juif et non juif. Si l'Église de Rome a commis un kidnapping spirituel en nous laissant croire que la Tora s'adresse seulement au peuple juif, c'est qu'elle poursuivait un objectif bien précis : dominer le monde à coup de Croisades et d'alliances avec les rois du monde dans le but d'asseoir son pouvoir sur la planète. Quelques siècles plus tard, l'islam a joué la répétition de ce scénario et les horreurs islamiques que nous voyons se dérouler à notre époque sont l'écho de celles commises pas l'Église chrétienne pendant plusieurs siècles. Pourtant, une lecture attentive de la Tora révèle que D-ieu a ordonné certains commandements spécifiques au peuple juif et d'autres commandements - tout aussi spécifiques - aux autres nations du monde. Dès lors, il est faux de dire que la Tora ne concerne que les personnes de religion juive.
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Dans la mesure où les commandements qui ne s'adressent pas au peuple juif ont été donnés à Noé et à ses enfants (lorsque ceux-ci sortirent de l'arche), on appelle les personnes qui suivent ces commandements des “Enfants de Noé”, ou en hébreu : les Bnei Noa'h. La maison d'édition américaine “Oklahoma B'nai Noah Society” (“OKBNS”) m'a confié récemment la responsabilité de traduire en français le premier livre de prières pour les personnes qui croient en D-ieu, mais qui ne sont pas juives, ni chrétiennes et ni musulmanes. En d'autres termes, je suis heureux de participer au projet de publication du premier sidour pour Bnei Noa'h. Dans l'avenir, j'aurai l'occasion - si D-ieu veut - de décrire plus en détails qui sont les Bnei Noa'h et quelles sont les caractéristiques précises des mitswoth qu'ils doivent suivre. Aujourd'hui, il suffit de dire que les Bnei Noa'h ont sept commandements à respecter (les “Sept Lois de Noé”) : 1) Interdiction de l'idolâtrie ; 2) Interdiction de blasphémer ; 3) Interdiction de tuer ; 4) Interdiction de s'engager dans des unions illicites ; 5) Interdiction de voler ; 6) Interdiction de manger un membre d'un animal vivant et 7) Obligation d'instaurer des tribunaux. Dès aujourd'hui, vous savez que les personnes qui ne sont pas juives ont tout intérêt à lire la même Tora que le peuple juif lit depuis des milliers d'années et à suivre les commandements qui y sont inscrits et qui leur sont destinés.
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L’économie d’une conversion “Cher David-Yits'haq, Je désire me convertir au judaïsme, mais j'avoue avoir un peu peur de l'accueil que les rabbins me réservent. Pouvez-vous me rassurer et m'indiquer ce que je peux faire pour réussir ma conversion ?” (Myriam C. de France) Chère Myriam, Avant de penser à vous convertir, je vous propose de réfléchir sérieusement à votre motivation réelle. Le plus souvent, le désir de se convertir est la conséquence d'un aspect technique des lois du mariage juif : un tel mariage ne pouvant se dérouler qu'entre deux personnes juives, celle qui ne l'est pas doit se convertir avant de pouvoir vivre les joies du mariage. La réalité est que le plus souvent dans ces conversions, la place réservée à D-ieu n'est pas la plus importante… si elle existe. Se convertir… pour se rapprocher de D-ieu ? Idéalement, l'envie de se convertir devrait provenir d'un sentiment d'amour qu'une personne ressent envers D-ieu. Même s'il peut s'avérer difficile de mettre des mots sur ce type de sentiments, la personne peut sentir au fond d'elle une envie de se rapprocher d'Hachem et de vouloir faire Sa volonté. Lorsque nous sommes dans ce genre de logique, la pureté des sentiments de chaque personne peut quelquefois atteindre une beauté que seul le Maître du monde peut apprécier à sa juste valeur. L'ironie est qu'un sentiment d'amour et de volonté de se rapprocher du Divin ne demande aucune conversion de la part de l'heureux-se élu-e. Des générations entières d'individus ont vécues - et vivent encore de nos jours - avec l'idée que la Tora (Bible) s'adresse uniquement aux juifs et aux chrétiens si on y ajoute la partie non divine que ces derniers ont rajoutée. Rien n'est plus faux. 445
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L'Église de Rome a menti à tout le monde depuis sa création. Faire croire que la Parole de D-ieu ne s'adressait à l'origine qu'aux juifs est une insulte envers le Créateur. Je ne fais même pas référence aux musulmans qui ont déformé une déformation. Le résultat d'un tel mensonge se révèle tous les jours sous nos yeux avec son lot de violence barbare qui est devenu la marque déposée de l'islam. La Parole divine est universelle La Parole divine est universelle et la Tora (c'est-à-dire : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) s'adressent à tous les êtres vivants. Celle-ci les classe en deux catégories distinctes : un groupe de “prêtres” (le peuple juif) qui a la responsabilité de servir D-ieu d'une façon constante et avec un nombre de commandements importants (613 exactement). L'autre catégorie de personnes est le reste de l'humanité à laquelle D-ieu demande de suivre les sept lois de Noé. Ainsi, que l'on soit né juif ou pas, il n'y a aucune raison de vouloir changer le cours normal de la vie : il nous suffit de tenir le rôle que D-ieu nous a confié le jour de notre naissance. C'est pour cette raison que la conversion ne doit pas être la voie choisie a priori par une personne non juive pour se rapprocher d'Hachem. Plutôt, cette personne doit apprendre la nature des lois de Noé (qui incluent également les lois adjacentes aux sept lois initiales) et la façon de les suivre du mieux qu'elle peut. De la sorte, elle accomplira exactement ce qu'elle désirait faire en se convertissant. Voici mon conseil à toute personne qui pense à se convertir au judaïsme : commencez à vous documenter sur les lois de Noé et mettez vous à cœur de suivre la volonté de D-ieu telle que le statut de votre naissance vous le demande. J'ai l'habitude de répondre à toutes les questions des personnes non juives qui ne désirent pas ignorer leur nature spirituelle, mais qui ne se sentent pas proches des autres religions (pour des raisons qui seraient 446
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trop longues à expliquer). Vivre sa vie d'“enfant de Noé” est une façon merveilleuse de satisfaire son besoin de spiritualité, tout en faisant ce qu'Hachem attend de nous. Je vous souhaite beaucoup de succès dans votre nouvelle entreprise et j'attends avec impatience vos prochaines questions.
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Le respect des lois “Cher David-Yits’haq, J'’ai été heureuse d’apprendre que les non-juifs étaient aussi considérés de D-ieu puisqu'ils sont impliqués dans les Sept Lois de Noé. Le fait d'avoir pris conscience de ces lois et de les appliquer renforce ma foi en D-ieu. Mais ce qui me “chiffonne” un peu c'est qu'en fait le respect de ces lois ne change rien de concret dans mon quotidien. J’ai ce sentiment parce que je n'ai pas l'impression de changer d'attitude au niveau de mes actes. Même sans ces lois, sans leur connaissance, je n'aurai jamais tué quelqu'un ou eu des rapports sexuels incestes, etc. Pourtant, maintenant que je crois fortement en D-ieu, j'aurais aimé pouvoir faire des actes concrets qui marquent réellement que j'ai changé. Évidemment, ma façon de penser et de voir les choses ont beaucoup changé, mais mis à part le fait de lire plus sur le sujet, reprendre des livres comme la Tora ou prier deux fois par jour, je ne sais pas quoi faire de plus pour le moment. Je suppose qu'un de mes rôles est sûrement de faire prendre conscience à d'autres personnes comme on l'a fait pour moi ? Mais est-ce que la mission du non-juif s'arrête là ou y a-t-il d'autres choses que je peux faire ?” (M. P., France) Mademoiselle, Je vous remercie pour votre lettre et je vous encourage de tout cœur dans votre recherche spirituelle. Non seulement le Créateur s’intéresse aux personnes non juives, mais le destin du peuple juif atteindra son objectif final seulement lorsque les non juifs reconnaîtront Sa Royauté. Ainsi, l’expression selon laquelle “nous sommes tous dans le même bateau” s’applique à la perfection à votre destin, comme à celui de n’importe quelle personne juive. 448
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C’est tous ensemble que nous désirons dire à D-ieu que nous l’aimons et c’est tous ensemble que nous désirons nous rapprocher de lui. Je comprends votre frustration en apprenant la nature des Sept Lois qui s’appliquent Bnei Noa'h (en hébreu : enfants de Noé). Je suis évidemment heureux d’apprendre que vous n’avez pas tué, ni commis d’inceste. Également, je pense pouvoir assumer que vous ne volez pas et que vous n’avez pas l’habitude de manger un animal vivant. Ainsi, les apparences sembleraient indiquer que vous respectez déjà les Sept Lois… avant même d’avoir appris leur existence ! Une étude appliquée Pourtant, la vérité est toute autre et c’est la beauté de l’étude de nous permettre de le découvrir. Pour commencer, il faut dire que les Sept Lois de Noé représentent sept catégories distinctes de lois dont chacune en inclut d’autres. De fait, lorsque nous prenons en considération les lois principales (les Sept Lois) et les lois secondaires, nous parvenons à un total bien plus important et dont nous expliquerons à l'avenir les détails. D’autre part, lorsque nous pensons aux différents aspects pratiques de ces Sept Lois, il n’est pas certain que leur respect soit aussi facile que nous pensons. Ce qui suit sont quelques questions à se poser - parmi beaucoup d’autres - pour prendre conscience du travail qu’il reste à faire : Interdiction de l’idolâtrie : si nous pensons que l’idolâtrie ne concerne que les religions, il est certain que de nos jours, peu de personnes sont idolâtres. Cependant, si nous savons que l’argent, le sport, la musique… peuvent devenir une forme d’idolâtrie, nous réalisons que le danger est réel de transgresser cette interdiction. Interdiction de tuer : Nos sociétés débattent régulièrement du droit à l’avortement ou à l’euthanasie. Selon la loi biblique, ces deux lois représentent une forme de crime et s’opposent à la Volonté divine. Lorsque 449
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le cas se présente, nous opposons-nous réellement à ces lois ou à ces projets de loi lorsqu’ils sont débattus dans le pays où nous vivons ? Interdiction de voler : Une déclaration d’impôts, un inventaire à faire suite à un vol sont autant d’occasions où nous pouvons être tentés de voler. De fait, c’est dans la vie quotidienne que ce commandement peut être transgressé si nous n’y prenons pas garde. Interdiction de manger un membre d’un animal vivant : Aux ÉtatsUnis, des études ont montré que les abattoirs n’attendaient pas toujours que les animaux soient morts pour commencer à les dépecer. Si cela arrive, nous transgressons ce commandement en mangeant de la viande d’un animal qui a été abattu dans ces conditions. Savons-nous ce qui se passe dans les abattoirs de notre pays ? Il y a bien d’autres exemples que je pourrais citer. Ce qu’il faut retenir de notre exposé et que nous ne devons pas prendre pour acquis que les Sept Lois des Bnei Noa'h sont faciles à respecter si nous ne les étudions pas sérieusement. Si nous prenons conscience de cela, nous avons fait le premier pas pour commencer notre étude. Prochainement, je présenterai les trois fondements du Service divin : la prière, voir D-ieu dans notre vie quotidienne et le respect des Sept Lois.
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Mon histoire “Cher David-Yits'haq, Il ya quelques moi j’étais encore athée. Maintenant je suis Bath Noa’h. Lorsque j’étais petite, ma mère a souhaité me donner une éducation religieuse - catholique - comme celle qu’elle avait reçue. Premièrement pour ne pas que je sois complètement ignorante mais aussi pour que je puisse un jour si j’ai des problèmes, ou si je ne me sente pas bien, me tourner vers quelqu’un : D-ieu. Pour des personnes peu croyantes, c’est souvent quand tout va mal ou lorsqu’on se trouve dans une situation inextricable qu’on se tourne vers D-ieu pour trouver de l’aide et du soutien. J’ai été baptisée, fait ma communion et suivi quelques cours de catéchisme. J’ai donc étudié rapidement la Bible catholique et la vie de Jésus. Je ne me souviens de rien précisément, à part le fait que je n’accrochais pas. Il y avait quelque chose dans ces histoires qui m’empêchait d’y croire, je ne m’en sentais pas proche. Puis en grandissant j’ai oublié peu à peu Jésus et tous ces mystères. Lors de mes études, j’ai suivi une voie scientifique, basée sur l’observation de faits réels pour pouvoir conclure de leur exactitude. J’avais besoin de voir et de savoir pour croire. La religion était alors pour moi très loin. Et puis après tout, pourquoi réfléchir des heures et se questionner sans arrêt sur l’existence de D-ieu, si de toute façon nous n’aurons jamais de preuves véridiques de son existence. De plus, il y a tellement de mal, d’injustices, et d’horreurs partout dans le monde, D-ieu nous aurait-il oubliés ? J’ai donc décidé de vivre ma vie comme ça pendant plusieurs années, de suivre mon instinct et ma petite vie. Mais au fur et à mesure mes pensées m’ont rattrapée. Pourquoi suis-je là ? Est-ce que je vais vivre ma vie, avoir un travail, des enfants et mourir ? Quel est le but de tout cela ? Pourquoi ai-je eu droit à cette vie privilégiée que je mène alors que d’autres meurent de faim ? Il y a quelque chose qui cloche. 451
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Toutes ces questions devenaient de plus en plus fréquentes et elles me tourmentaient. Il fallait que je trouve une réponse, que je sache une bonne fois pour toute. Cela faisait maintenant quelques années que je fréquentais des amis juifs, mais aucun de leur témoignage n’avait jusque là réussi à me faire changer d’opinion. Puis cet été, nous somme sommes allés en Israël. C’est là que j’ai commencé à sentir D-ieu, le D-ieu d’Israël, Celui qui pour moi était le plus plausible à pouvoir exister. Je posais de plus en plus de questions à mes amis, surtout des questions pièges : “Où sont pour vous les dinosaures dans la Tora, puisqu’ils ont bien existé et que nous avons des preuves ?” Mais leurs réponses démontaient à chaque fois un peu plus toutes mes théories. J’étais alors perdue, je ne savais plus que croire et comment le croire. J’en suis même venue à me poser des questions qui me paraissent maintenant presque outrageuses envers les rabbins. Dans ma recherche de la vérité, j’en étais alors à : “c’est soit le judaïsme, soit rien.” J’avais définitivement écarté l’islam et le catholicisme. Puis nous sommes arrivés à Jérusalem ; la grand-mère d’une de mes amies y était enterrée. Un rabbin a fait une prière, c’était très émouvant ; jamais de ma vie je ne m’étais sentie comme ça, puis il nous a béni. J’ai éclaté en sanglots. Je ne pourrais pas expliquer ce qu’il m’est arrivé, je n’en ai aucune idée. Cette ville m’a bouleversée, elle est intemporelle. On était tellement loin du “monde de consommation” et de la folie humaine. C’était calme et apaisant et à la fois bouleversant. J’ai mis du temps à revenir mentalement de l’endroit où je me trouvais ; tant de choses s’étaient passées sur cette terre. Même pour les personnes non religieuses, on ressent quelque chose, il y a une force qui règne. Je n’ai vraiment pas les mots pour décrire tout cela. En rentrant à Marseille, je n’avais toujours pas trouvé la réponse que j’attendais, jusqu’à ce que je tombe sur le site Internet Leava du rav Ron Chaya. En quelques cours, ce rabbin arrive à nous démontrer l’existence de D-ieu et à nous expliquer la manière dont la terre a été créée, en réconciliant religion et 452
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sciences. Il arrive à vulgariser des notions que nous n’aurions peut-être jamais comprises. Ainsi j’avais trouvé mes réponses, mais je n’étais pas proche de D-ieu. Puis le grand-père de mon amie est tombé très malade, que D-ieu le protège. J’ai été très émue ; pour moi c’était un grand homme, d’une bonté infinie que je respecte énormément. Il m’invitait à venir manger avec toute sa famille pour quasiment chaque repas de Chabath. C’est à partir de ce jour que j’ai commencé à prier. Depuis, je prie chaque jour D-ieu pour qu’il continue à m’indiquer le droit chemin à suivre. Aujourd’hui j’ai bien avancé : je suis Bath Noa’h.” (Anonyme, France)
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La bibliothèque idéale Lorsqu’une personne qui n’est pas juive décide de suivre les sept commandements bibliques que D-ieu a donnés à l’humanité, elle découvre un monde nouveau. Ce monde est celui de la véritable spiritualité, c'està-dire celui qui différencie définitivement l’être humain de l’espèce animale. Pour autant, le Ben Noa’h (s’il s’agit d’un homme) ou la Bath Noa’h (s’il s’agit d’une femme) fait face à un défi de taille : quelle littérature est accessible pour s’informer à propos de ces commandements et de la façon précise de les suivre. En d’autres mots, que lire pour s’informer de la véritable volonté de D-ieu ? Des lectures fondamentales La lecture la plus importante est celle de la Tora. Les cinq livres de Moïse (Genèse, Lévitique, Exode, Nombres et Deutéronome) représentent la Parole divine que l’humanité a reçue au Mont Sinaï. Il est indispensable d’étudier la Tora afin d’obtenir une connaissance satisfaisante des évènements qui ont entouré la naissance le peuple juif, ainsi que celui du don de la Tora par D-ieu. La Tora a été donnée en la Langue sainte (l’hébreu biblique). La majorité des personnes ne lisant pas cette langue, il est habituel de lire sa traduction en français. Toutes les traductions ne se valent pas et certains traducteurs n’ont pas hésité à modifier le sens originel des mots afin de leur donner la signification qu’ils désirent ! Une règle absolue : il faut éviter les traductions faites par des représentants d’autres religions que le judaïsme. Plusieurs traductions existent et je ne prétends pas les connaître toutes. Selon moi, la meilleure édition est celle des Éditions Samuel et Odette Lévy - publiée sous le titre de : “La voix de la Tora” - et dont la traduction a été faite par le rabbin Elie Munk. Cette édition possède deux avantages supplémentaires : 1) les commentaires du rabbin Munk permettent d’obtenir une excellente connaissance du texte biblique et de 454
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la signification de ses commandements ; 2) il s’agit d’une édition bilingue (français-hébreu biblique). Cela permet aux lecteurs qui le désirent d’apprendre les rudiments de la Langue sainte. Chaque semaine, il est conseillé de lire un extrait spécifique (la paracha), ce qui permet de conclure la lecture entière de la Tora chaque année. On peut consulter dans un calendrier juif le nom de la paracha qui doit être lue chaque semaine. Afin d'obtenir une connaissance pointue de l'origine biblique des Bnei Noa'h et des lois qui les gouvernent, l'ouvrage incontournable qu'il faut lire est celui du rabbin Elie Benamozegh : “Israël et l'Humanité.” Publié à titre posthume, ce livre est la véritable Bible du contexte historique dans lequel les Bnei Noa'h sont apparus. Également, les références qu'il inclut, ainsi que la perspective spirituelle qu'il donne aux Bnei Noa'h en font un ouvrage à lire absolument. Une autre lecture importante est celle du “Traité des Pères”. Ce texte permet - en partie - de répondre à une difficulté d’ordre pratique : de quelle façon peut-on mettre en pratique l’enseignement biblique ? Le texte lui-même du Traité est un trésor de morale et si l’on possède une édition avec des commentaires de qualité, cet ouvrage devient le compagnon de notre vie. Je recommande l’ouvrage “Traité des Pères” paru aux Éditions Verdier, dans la collection “Les Dix Paroles.” Afin de ne pas vous surcharger de lectures, je conclus avec le livre “'Hafets 'Haïm - Un Jour, Une Halakha” publié par les Éditions Midrach. Ce livre traite d’un sujet primordial dans nos rapports avec nos contemporains : l’usage du discours et le danger de la médisance. Qu’on ne s’y méprenne pas : la médisance est un fléau qui a le pouvoir de détruire les rapports sociaux et de provoquer des véritables conflits entre les individus et même entre les pays. Cet ouvrage aborde le sujet d’une façon détaillée et abonde d’exemples de situations de la vie quotidienne. Il est une véritable mine de trésors !
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Évidemment, ma liste n’est pas exhaustive. Plutôt, mon désir est de donner les deux ou trois titres que les Bnei Noa’h doivent littéralement dévorer afin de se rapprocher de la vision remplie de foi de la vie. Un avertissement : la littérature est vaste et de qualité inégale. S’il existe des livres qui nous permettent sans le moindre doute de nous rapprocher de D-ieu, d’autres aboutissent au résultat inverse, que D-ieu nous préserve. Il est primordial de demander conseil à un rabbin orthodoxe avant de se lancer dans la lecture d’un livre qui nous semble intéressant. Si vous n’avez pas accès à une telle personne, je pourrais toujours vous aider, même si je ne suis pas rabbin. L’autre alternative consiste à acheter vos livres d’une maison d’édition d’une réputation parfaite. J’en connais une : ArtScroll. Bonnes lectures !
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La vie quotidienne (1) La question est souvent posée par les Bnei Noa'h : de quelle façon la décision de suivre les commandements bibliques qu'Hachem a donnés aux personnes non juives change-t-elle la façon de vivre ? De fait, un regard rapide sur les sept mitswoth que ces personnes doivent respecter ne semble pas modifier profondément le style de vie habituel d'une personne. Ceci le premier article d'une série dont l'objectif est de donner un aspect pratique à la foi des Bnei Noa'h. Certains passages de cette série sont extraits de l'ouvrage : “Le Service du cœur” qui est le premier livre de prières destiné aux Bnei Noa'h et qui devrait être publié - avec l'aide de D-ieu - l'année prochaine, aux Éditions de La Pause-Café. Remercier D-ieu La relation qu'une personne entretient avec le Créateur doit être basée sur les remerciements fréquents qui sont adressés à D-ieu. Ce concept est encore plus important pour les Bnei Noa'h que pour les personnes juives. De fait, le peuple juif ayant plusieurs centaines de commandements à réaliser, l'absence de remerciements est souvent remplacée par un commandement spécifique à réaliser. D'autre part, les Bnei Noa'h ont un nombre plus restreint d'obligations bibliques et par conséquent, ils disposent de plus de temps pour formuler leurs remerciements. Remercier Hachem est une notion vitale dans notre vie et il ne faut pas s'étonner qu'on doive remercier le Créateur dès notre réveil. Ainsi, lorsqu'une personne se réveille, elle doit diriger ses pensées vers le Ciel et prononcer : “Je Te remercie, ô Roi vivant et éternel, d’avoir restitué mon âme en moi avec compassion ; grande est Ta fidélité.”
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Commencer un nouveau jour est une opportunité unique de multiplier les actes qui révèleront la grandeur de D-ieu. Cette courte phrase - qui représente la première prière qu'un Ben Noa'h doit prononcer en se réveillant - ressemble à celle prononcée par les personnes juives. Nous apprenons de cela que c'est l'humanité entière qui doit remercier Hachem à l'aube de chaque jour. Si nous parvenons à remercier D-ieu dès l'instant où nous ouvrons les yeux et que nous conservons cette attitude de gratitude pendant toute la journée, nous nous sentirons constamment proche de la Présence divine. Ce sentiment est notre principal allié pour faire face aux nombreux défis de la vie. Le plus souvent, lorsqu'une personne s'est levée de son lit, elle ne tarde pas à aller aux toilettes ; notre corps a des besoins que nous ne pouvons ignorer. Vivre sa foi au quotidien, c'est ne laisser passer aucun instant pour remercier le Ciel. Ainsi, ce qui aurait pu être un détail insignifiant de notre journée, devient plutôt une nouvelle occasion de remercier le Créateur. Qu'on y pense : une personne dont le système digestif ne fonctionne pas normalement doit être soignée le plus vite possible et dans la plus grande urgence. Si nous sommes heureux de pouvoir manger et de boire chaque jour, nous ne devons pas oublier l'importance d'avoir un corps dont les fonctions vitales jouent leur rôle. C'est pour cela qu'après être allé aux toilettes et s'être lavé les mains, il faut prononcer : “Sois béni, ô Éternel, notre D-ieu, Roi de l’univers, qui a façonné l’homme avec sagesse et l’a créé avec des orifices et des ouvertures. Il est révélé et connu devant le trône de Ta gloire que si l’un d’eux venait à se rompre ou l’un d’eux à se boucher, il serait impossible de survivre ou de se tenir devant Toi. Sois béni, ô Éternel, qui guérit toutes les chairs et qui réalise des merveilles.”
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Ne soyons pas surpris de cette forme de remerciement : si notre corps rencontrait des difficultés à éliminer ce qui doit l'être, notre capacité à servir Hachem en serait grandement diminuée. En prononçant cette prière, nos pensées doivent se diriger vers les sphères célestes : c'est rempli de joie que nous possédons un corps qui nous permet de servir notre Créateur. Cette prière est également récitée par les personnes juives. Elles aussi remercient le Maître du monde de leur donner la possibilité de faire de leur corps un véritable véhicule du Service divin. Ces deux prières sont un exemple parfait de la mission de chaque être humain : trouver et mettre la Présence divine auprès de nous, dans les gestes les plus simples de notre vie.
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Je voudrais partager J’aimerais faire savoir à tous les juifs, pratiquants ou non, qu’ils ont entre leur main le plus beau des cadeaux : D-ieu. Pour ceux qui n’en sont pas convaincus, laissez-moi vous expliquer. Je suis jeune, j’ai 20 ans, je ne suis pas juive et pourtant D-ieu est venu bouleverser ma vie il y a à peine quelques mois. Si on me l’avait dit quelques mois auparavant je n’y aurais sûrement pas cru. Il y a un moment donné on a envie de “kiffer” sa vie, d’en profiter, parce qu’on a qu’une vie. On est jeune, on est beau, on a envie de découvrir la vie, de s’affirmer. Nous savons que les responsabilités d’adultes nous guettent bientôt, alors c’est le moment ou jamais ! Une vie bien remplie ? J’ai passé tous mes samedis soirs pendant plusieurs années dans les boîtes branchées de ma ville. Avec mes amis nous y avons passées les plus grandes soirées ; le milieu de la nuit est merveilleux. On est avec ses amis, on rencontre des tas de gens, on danse, on boit, il y a de la bonne musique, vraiment très bonne ambiance. Des garçons comme des filles sont là pour essayer de repartir accompagnés. Personne ne se prend la tête, on est là pour en profiter, s’amuser et s’éclater. Je les ai toutes faites les soirées, toutes écumées de minuit à cinq heures du matin. J’ai tout vu et j’en ai beaucoup fait. J’en ai eu des dimanches de grasse matinée à ne rien faire, à se lever avec un mal de tête, d’avoir des trous noirs de la veille, etc. Et puis un jour, cet été, j’étais à une soirée et j’ai eu une espèce de flash. Dans mon esprit j’ai pris du recul et je me suis vue à la fois en tant qu’acteur de la scène mais à la fois spectateur. Et là j’ai été dégoûtée : je voyais des gens mal dans leur peau, des gens qui se donnent en spectacle, des filles qui ne représentent que des bouts de viande pour les garçons, 460
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des gens ridicules, soûls, qui disent n’importe quoi et ne tiennent plus debout, des gens qui vomissent, des gens qui se battent, des filles qui viennent s’agglutiner à des tables où les garçons ont de l’argent, et j’en passe et j’en passe. Alors c’est ça que j’aime, je suis comme eux ? Est-ce que j’ai envie que les gens me voient comme ça ? Est-ce que ma mère serait fière de voir sa fille là-dedans ? Est-ce que je n’ai pas un peu d’estime pour moi-même ? C’est ça ma vie ? Ça m’apporte quelque chose ? Ça me rend heureuse ? Sûrement pas. J’en ai bu des litres de Vodka, de Champagne, de Get, de Malibu, et de tout ce que vous voulez. J’en ai embrassé des garçons dont je n’avais rien à faire. J’ai dansé des heures entières sur des talons de 10cm. Ah oui pour en profiter, j’en ai profité. Mais au moment de rentrer, je me sentais toujours seule. Parce que tout passe, rien ne reste. Tout ça n’est qu’illusion, c’est dans la tête, ce sont des confettis. Quand on les lance en l’air c’est très beau, mais tout retombe, et une fois par terre il n’y a plus rien. On se jette dans le matérialisme et le superflu, parce que l’on pense que cela peut combler le manque que nous avons en nous. Par exemple : vous désirez quelque chose très profondément ; je ne sais pas quoi exactement : une voiture, un portable, des nouveaux habits, ce que vous voulez. Cependant, ne me dites pas que vous ne vous en lasserez pas au bout d’un moment. Alors comme on est lassé, on veut le changer et on désire plus. Mais nous ne serons jamais satisfaits. Pour ceux à qui ce monde satisfait alors oui je vous dis tant mieux et je vous souhaite tout le bonheur possible, mais pour tout ceux qui ne trouvent pas, qui sentent toujours que quelque chose leur échappe, qu’il manque un petit élément mais qui serait tellement grand pour vous. Chercher autre part et plus prés, chercher en vous !
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C’est bête à dire, mais cette petite chose minuscule qu’il nous manque est la foi en D-ieu. Je ne sais pas pourquoi cela paraît tellement fou à accepter. Mais j’en suis la preuve vivante. C’est d’abord la tête qui fait un blocage, je ne sais pas pourquoi notre esprit veut s’obstiner à ne pas y croire. Peut-être parce que cela nous dépasse un peu et nous effraie de nous dire que nous ne sommes finalement que des petits êtres sur Terre. Un petit mot pour mes amis juifs Les juifs vous n’imaginez pas ce don du Ciel que vous avez entre vos mains, cette foi et cette connaissance. Vous êtes nés avec ; alors peutêtre que pour certains vous ne vous en rendez pas compte. Car souvent on se rend compte du manque lorsqu’on a plus la chose. Je peux vous dire que j’ai connu le manque et une fois que l’on a trouvé à le combler, il est impossible de s’en défaire. Mais je ne suis pas née avec. C’est plus difficile pour y accéder, mais ma foi sincère en D-ieu me conduira là où il faut, car je sais que D-ieu est avec moi et avec vous tous. Mon texte ne fait pas passer toute l’émotion dont j’aimerais vous faire part, parce que je ne suis pas écrivain. Mais j’aimerais vous montrer à tous juifs et non-juifs, que cela est Vrai. Il ne s’agit pas là d’une paracha ou d’un texte d’étude, mais d’une vraie expérience. Le “kiff ” de D-ieu existe réellement. En écoutant le Rav Ron Chaya je m’étais toujours demandé de quoi il pouvait bien parler. Maintenant je sais et je vous souhaite à chacun de le ressentir un jour car c’est la chose la plus merveilleuse qui soit. M. P.
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Table Remerciements
7
Introduction
11
Servir D-ieu
19
Rabbi Na’hman de Breslev
287
Rabbi Nathan de Breslev
315
Ilan Nobel
329
Fêtes juives
337
Roch Hachana
339
Prières des Seli’hoth
349
Yom Kippour
359
Soukoth
363
Sim’hath Tora
369
‘Hanouka
373
Pourim
381
La bénédiction des arbres
389
Pessa’h : la Pâques juive
393
Le décompte du ‘Omer
403
Lag Ba’Omer
415
Chavou’oth
419
Tich’a beAv
429
Bnei Noa’h
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