DPA (Dominique Perrault)
Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris
Étude réalisée pour l’Atelier International du Grand Paris Commande « Habiter le Grand Paris » / mars 2013
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
habiter le grand paris
Le dispositif « Hôtel Métropole »
L’équipE
L’Urban Cloud est un laboratoire pluridisciplinaire. Le mandataire de l’équipe, l’architecte et urbaniste Dominique Perrault assure la liaison entre le conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris (AIGP) et ce laboratoire d’idées appliquées. Composition de l’équipe Urban Cloud : Dominique Perrault, architecte urbaniste Équipe DPA : Gaëlle Lauriot-Prévost, Brigitte Loye Deroubaix, Jérémy Moles, Andreas Kofler, Marcello Tavone, Tran Quang Thai Frédéric Migayrou, philosophe Jean-Louis Subileau, urbaniste Henri Berestycki, mathématicien Richard Copans, cinéaste
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HABITER LE GRAND PARIS Le dispositif « Hôtel Métropole » 4
Synthèse
7 8 12 20 24
Considérations métropolitaines La métropole n’est pas la ville Conversations métropolitaines De l’inscription à l’interrelation Quel habitat, quel foncier pour 70 000 logements ?
27 28 32 34 38
Méthode Regards sur le territoire métropolitain Mise en tension du tissu métropolitain Vers une nouvelle représentation métropolitaine Atlas de 100 situations possibles
45 46 49
Le dispositif « Hôtel Métropole » Une poétique de l’inhabitation L’Hôtel Métropole, florilège
57 60 64 68 72 76
Cinq mises en situation Tisseur d’urbanité : Orsay / Gif-sur-Yvette Polarités métropolitaines : Créteil - L’Échat, Créteil Logements vacants : Les Olympiades, Paris Friche industrielle : Anciennes papeteries de la Seine, Nanterre Réhabilitation : Sagep, Ivry-sur-Seine
81 82 84 88 89
Annexe La métropole accueillante Les exceptions permanentes Lexique cartographique Liste des sigles utilisés
Habiter le grand paris INDEX 3
Habiter le Grand Paris Le dispositif « Hôtel Métropole »
Tissu métropolitain vs tissu urbain La métropole n’est pas une ville. Assumons le phénomène métropolitain pour ce qu’il est : la volonté politique d’organiser à une échelle, qui n’est pas celle de la ville, un territoire avec ses marqueurs spécifiques, ses ruptures, ses discontinuités, ses pôles d’intensité, et ses oubliés. Calquer ou imposer le modèle d’organisation de la ville au projet de construction métropolitain, serait se tromper de méthode. Construire le Grand Paris, c’est arrêter de vouloir faire système à partir de Paris et renoncer à construire un tissu homogène, une urbanité décontextualisée, muette aux spécificités des territoires franciliens. Nouvelles modalités de l’habiter La question de la territorialisation du logement est essentiellement posée sous la forme « où et comment » installer dans le territoire une offre massive de nouveaux logements nécessaire et planifiée (70 000 unités / an). Cette exigence quantitative ne doit pas faire oublier les situations en marge de l’habiter traditionnel auxquelles une réponse adaptée doit être apportée. Il faut accepter que l’économie de l’espace, du mouvement et du temps ne soit plus celle d’il y a 30 ans, et, imaginer sans l’imposer, de nouvelles façons de se situer dans un territoire en tension, potentiellement plus riche que ne l’est la ville traditionnelle. Nous avons cherché à introduire un nouveau modèle de l’habiter propre aux pratiques spécifiquement métropolitaines d’une partie importante de la population qui ne trouve pas de réponse dans l’offre traditionnelle. Il s’agit d’envisager un rapport nomade au chez soi : faire du réseau, de l’interrelation, le nouveau territoire de l’inscription, et permettre la possibilité de vivre dans un espace qui n’est pas celui du propre, mais, collectif et connecté, capable d’offrir une solution temporaire à ceux qui arrivent dans la métropole. Le dispositif A l’image de l’acupuncteur, nous proposons d’infiltrer des «Hôtels Métropoles» au sein de territoires dotés d’une prédisposition métropolitaine latente, de mettre en tension ce qui est déjà là : des équipements présents mais silencieux les uns aux autres, qui entretiennent une proximité géographique, et non pas une proximité d’usages. Activer des polarités métropolitaines en inventant des habitats à destination d’une population constituée de ce que nous avons appelé «les exceptions permanentes» : populations, qui à certains moments de leur vie, se trouvent dans des situations où habiter ne signifie pas nécessairement s’inscrire dans la durée. Entre urgence et précaution Nous avons utilisé la figure de l’hôtel et l’imaginaire qu’il véhicule, comme un outil disponible pour accompagner le fait métropolitain. L’idée est d’élaborer un dispositif nourri de la spécificité des territoires brassés dans le destin métropolitain, capable de répondre à l’urgence de construire davantage de logements par l’invention de nouvelles formes de l’habiter ensemble et bien évidemment pas de répondre à la crise du logement en complétant l’offre hôtelière de la région Capitale. «L’Hôtel Métropole» est un dispositif minimal du point de vue des moyens, qui s’accommode des fonciers existants, dans l’attente de leur éventuelle mutation, permettant de tester la potentialité d’un tissu, d’essayer d’infiltrer en douceur une urbanité, plutôt que d’imposer a priori un modèle de ville.
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Géolocalisation d’images Flickr (points oranges) et Tweets Twitter (points bleus), Eric Fischer (2011)
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Image : Libération (supplément à l’occasion du Forum Ile-de-France à Nanterre) Villes sur toute la ligne, 7/12/2012. Photo : Immo Klink
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Habiter le grand paris considĂŠrations mĂŠtropolitaines 7
la métropole n’est pas la ville Dominique Perrault
La métropole n’est pas la ville. Dit autrement, le tissu métropolitain francilien n’est pas le tissu urbain. Le premier intègre des éléments que l’on ne retrouve pas dans le second. Le tissu urbain, celui de la ville possède une certaine continuité, continuité du bâti, continuité de l’espace public, continuité des parcours et des usages, du centre vers les limites administratives de la ville. Parfois les continuités excèdent les limites administratives de la ville lorsque ces dernières ne sont pas transcrites physiquement sur le territoire. Ainsi, le tissu parisien a su glisser ponctuellement au-delà du périphérique, le déborder lorsque celui-ci se faisait discret voir invisible.
Densité de population et limites municipales
La métropole parisienne regroupe, sur un territoire au périmètre discuté, près de 1300 communes, avec leurs histoires, petites ou grandes, lumineuses ou silencieuses. Réunies pour des questions de gouvernance sur l’aire francilienne, ces entités administratives du territoire sont inégalement connectées les unes aux autres, et si parfois l’on observe des continuités dans le tissu, des coutures dans les usages, à l’échelle métropolitaine, ce que l’on observe ceux sont des ruptures mises en place par la géographie, des discontinuités et des traumatismes causés notamment par l’ossature des infrastructures de transport. La ville et la métropole constituent deux réalités de territoire différentes. Des filtres qui interagissent, se croisent et se superposent. L’échelle métropolitaine n’est pas la négation des échelles inférieures du territoire, pas plus qu’elle n’est la ville étendue. Deux échelles nécessaires à comprendre et décrire l’expérience humaine contemporaine, renvoyant à des aspirations fondamentales et complémentaires. L’existence d’une tension latente entre le besoin fondamental d’habiter, de se situer, de construire du propre, de s’inscrire dans un environnement qualifié, et la nécessité de faire l’expérience du collectif et l’appartenance partagée, du réseau, de s’affranchir des spécificités de l’espace. Cette tension entre le propre et le partagé, entre la racine et le déracinement est fondamentale. Le propre, c’est la capacité à se situer dans le territoire à l’échelle de la proximité quotidienne, la possibilité de faire l’expérience d’une urbanité construite sur les spécificités d’un territoire. Le partagé, c’est le sentiment d’appartenir à une communauté de destin plus large, dépassant les relations spatiales de proximité, de faire l’expérience d’une citoyenneté qui dépasse les limites administratives de la commune, de l’inter-commune ou du département. Le saut d’échelle permet de saisir – dans la limite de ce qu’il est possible de représenter – l’existence d’une masse critique d’informations, de déplacements et de pratiques au sein d’un territoire dont les limites importent peu. Nous nous sommes
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Immo Klink pour Libération 7/12/2012
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intéressés à construire un dispositif qui puisse produire de l’urbanité à partir de ce qui est proprement métropolitain, qui puisse transformer l’énergie cinétique dégagée quotidiennement à l’échelle métropolitaine, la translater dans les territoires qu’elle irrigue. Avec l’idée que cette première lettre de commande – habiter le Grand Paris – trouve sa réponse dans le fait métropolitain. Traditionnellement habiter, c’est s’inscrire, entretenir un rapport d’attachement, de proximité et d’affection avec le lieu d’où l’on est, où l’on retourne. C’est le territoire du « je », qui trouve sa traduction en architecture dans l’allégorie de la maison, de la cabane ou du toit. Un espace qualifié, propre et maitrisé dans l’extension infinie de l’espace. La compréhension que nous avons du fait métropolitain, nourrie par les échanges avec les experts qui composent notre équipe – en partie restitués à la suite du cahier – nous a amenés à construire une typologie d’habitat proprement métropolitain, en réponse à l’intuition que l’on n’habite pas la métropole comme on habite la ville ou le village. Que nous ne sommes pas « Grand Parisien » ou « francilien » au même titre que l’on est parisien, melunais ou courneuvien. Habiter le Grand Paris, c’est avant tout avoir accès sans discrimination au réseau et à l’offre métropolitaine. Pouvoir faire l’expérience d’une concentration d’équipements et de situations, avoir la possibilité de sortir de chez soi pour faire l’expérience de l’ailleurs, du partagé, du collectif, au travers d’équipements adaptés, qui transgressent les modes traditionnels de l’habiter. C’est reconnaître que l’on ne vit plus comme autrefois, que l’économie de l’espace, du mouvement et du temps n’est plus celle d’y a 30 ans. C’est proposer, sans l’imposer une nouvelle façon de se situer dans un territoire autrement plus riche que ne l’est la ville. C’est construire la possibilité d’avoir un rapport nomade au chez soi, ou plutôt de faire du réseau, de l’interrelation un nouveau territoire à habiter. C’est également être lucide sur la configuration socio-économique métropolitaine : pénurie du foncier, évolution de la famille traditionnelle, allongement de la durée de vie, complexité de l’acte de construire, tertiairisation, internationalisation et virtualisation des modes de vie …
Commune (de Paris)
Petite couronne
Région (Île-de-France)
Commune (de Paris)
Aire urbaine
Paris Métropole
Zones urbaines sensibles (ZUS)
CDT
Communautés d’agglomération
0,1%
2%
27%
3%
8%
0,2%
12%
3,2%
5%
…Et apporter des solutions concrètes, réalistes, en temps et en moyens, pour produire des habitats à destination d’une population éprouvant un besoin en logement urgent, ponctuel ou fréquentiel, faisant l’expérience de « situations transitionnelles » de l’existence (chômage, divorces, création d’entreprises, nouvel arrivant en métropole,...), Habiter le grand paris considérations métropolitaines 9
des populations qui n’ont pas la possibilité d’habiter sur le modèle traditionnel de l’inscription. C’est répartir en bonne intelligence sur le territoire métropolitain des équipements permettant de combler le retard de la métropole parisienne en matière d’accueil car si la métropole est un territoire où vivent près de 12 millions de franciliens, c’est également un lieu où l’on arrive (38 000 nouveaux ménages par an), un lieu où l’on habite ponctuellement (1 500 chercheurs étrangers, 10 millions de touristes d’affaires, 625 000 étudiants universitaires…) un lieu qui doit produire les structures pour répondre aux situations de précarité, de douleurs (500 000 emplois précaires, 25 000 divorces par an, 17 % de la population hospitalisée pour de courts séjours…)
ÎdF
ÎdF
ENSEIGN.-CHERCHEURS ÉTRANGERS
AUTO-ENTREPRENEURS
1.500 en 2009
84.400 en 2010
Source : Diagnostic Strater, 2011
Pour cela, reproduire le modèle de la ville au projet de construction métropolitain, c’est certainement se tromper d’échelle et par conséquent de méthode. Il est nécessaire de renforcer l’identité des territoires et notamment des territoires à densité intermédiaire en marquant plus nettement leur circonscription, leurs limites. Renforcer leur narrativité, par des compléments programmatiques d’une part, mais également en valorisant les vecteurs d’identité (géographie, patrimoine, grands équipements) là où ils se trouvent.
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Source : Insee, 2012
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ÎdF
Pour observer la métropole à partir de sa population et de ses pratiques, nous avons réalisé un inventaire des équipements ayant la capacité à générer des déplacements à l’échelle métropolitaine, sur des durées plus ou moins longues, recherché les proximités entre ces infrastructures et envisagés des scénarii pour faire naître de l’urbanité et de l’habitat là où c’est nécessaire. Avec plus de 80 pour cent de la population métropolitaine vivant hors de Paris, et plus de 70 pour cent des déplacements en dehors de la Paris, le fait métropolitain est hors les fortifications, au-delà des limites de la capitale. Le futur réseau de transport du Grand Paris va structurer la grande figure métropolitaine en intensifiant les nœuds et les tensions autour de polarités existantes ou en devenir.
ÎdF
ÎdF
ÉTUDIANTS UNIVERSITAIRES
624.500 en 2012 Source : Depp, 2012
DIVORCÉS
24.500/an Source : Insee, 2009
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F
HOSPITALISATION EN COURT SÉJOUR
17% en 2013 Source : Insee, 2012
CDD DE MOINS DE 6 MOIS
45% de l'offre d'emploi Source : Direccte, Chiffres clés 2012
DÉT
Parigi, Luigi Ghirri (1972)
Habiter le grand paris considĂŠrations mĂŠtropolitaines 11
CONVERSATIONS MéTROPOLITAINES avec Jean-Louis Subileau
Urbaniste et aménageur, fondateur de la société « la Fabrique de la Ville »
Dominique Perrault Architecture : Nous avons cherché à saisir le fait métropolitain à la française en comparant le Grand Paris avec d’autres métropoles mondiales, et avons observé des discontinuités dans le tissu métropolitain parisien que nous n’observions pas ailleurs. Si celles-ci s’expliquent de manière assez évidente par l’histoire de la ville Capitale, nous avons été interpellés par l’idée assez couramment répandue de vouloir créer, forcer des continuités urbaines, comme s’il fallait réparer l’histoire. Un peu comme si la métropole opérait sur le modèle de la ville. Jean-Louis Subileau : J’ai travaillé à l’APUR, sur le schéma directeur et le POS de Paris de 1976. Nous étions en opposition conceptuelle aux équipes de l’IAURIF qui sautaient par-dessus la première couronne pour développer les villes nouvelles. Nous prônions une philosophie de « ville compacte » (le qualitatif n’existait pas à l’époque) dense, maillée par les transports en commun. Elle recherchait la continuité urbaine, ce qui ne veut pas dire l’uniformité. Nous nous sommes connus avec Dominique [Perrault] à cette époque après qu’il ait fait sa thèse sur les mairies de Paris, ce qui peut paraître assez étonnant rétrospectivement. Comme l’a bien montré François Loyer, avec lequel nous avons beaucoup travaillé à l’époque, après que Paris ait absorbé les communes de son immédiate couronne, Haussmann a pratiqué une politique des centres dont on pourrait s’inspirer à plus large échelle. Chaque arrondissement s’est vu doté de sa mairie et de quelques équipements. Le fait que les limites de Paris n’aient pas évolué depuis Napoléon III et que la capitale soit demeurée bloquée à l’intérieur de la ceinture des maréchaux a modelé la mentalité de l’élite française. Il lui a mis des œillères l’empêchant de voir l’émergence du fait métropolitain. Peu ou prou, on se dit que beaucoup d’architectes urbanistes rêvent à nouveau d’une sorte de transcription de l’urbanité de la ville de Paris à l’échelle d’un territoire de 10,5 millions d’habitants. DPA : A Berlin, Londres ou New York, la ville et la métropole se confondent, le fait métropolitain s’apparente au fait urbain, au moins du point de vue de la morphologie. JLS : Il y a des villes complètement radioconcentriques comme Madrid, Moscou, mais nulle part je crois cette coupure et ce déséquilibre entre le cœur et la périphérie. La zone militaire de défense de Paris (1870 a beaucoup marqué l’histoire sociale et urbaine), puis la construction du boulevard périphérique, ont doté Paris d’une forme qui a la force d’une image unitaire, mais qui est aussi source d’une faiblesse car pour une grande part de l’intelligentsia et de la bourgeoisie françaises, l’autre côté n’existe pas, si ce n’est l’Ouest / Sud-Ouest du grand axe de Le Nôtre et de la carte des chasses. Depuis trente ans elles sont parties, derrière les
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« classes créatives », à la conquête de l’Est. Mais elles restent attachées à Paris dans sa ceinture. « Il n’est bon bec que de Paris » disait déjà François Villon. On le voit bien, par exemple dans les débats sur le Campus Condorcet. Le projet de regroupement à Aubervilliers/Saint-Denis de la recherche en sciences humaines a d’abord suscité une levée de boucliers de nombreux laboratoires et chercheurs qui ont protesté en disant « on nous expatrie hors de Paris ! ». Or le Campus Condorcet est à 2 kilomètres de Paris ! Paris cultive l’entre soi. Cela existe un peu partout, mais c’est plus fort dans un pays qui a une culture de la centralité, de la hiérarchie, de l’administration qui ne correspond pas à la modernité, aux flux à travers les échelles qui caractérisent la métropole contemporaine. DPA : Considérez-vous qu’il existe un conflit entre l’organisation du territoire et les pratiques métropolitaines ? JLS : Je ne me pose pas la question comme cela. On ne peut penser la métropole comme un matériau seulement physique ; ceci ne ressort pas assez du travail des architectes-urbanistes sur le Grand Paris : la ville est d’abord un espace culturel et social. Je pense que ces dimensions ne sont pas assez présentes dans notre réflexion. Il est légitime de s’interroger sur les caractéristiques de la métropole parisienne par rapport aux autres métropoles, de se demander si elle est adaptée au monde de demain. Mais il faut considérer qu’on ne peut pas définir la métropole simplement par son organisation physique, ses réseaux, sa densité. Elle renvoie largement à une image mentale. La survalorisation de Paris, due à sa qualité patrimoniale et à la facilité de se la représenter comme un tout (excluant) parfait, achevé, avec la Seine qui la réunit et le périphérique qui en fait le tour. Tout le monde en a une représentation très simple ; c’est une force de Paris. Par ailleurs, la prééminence de Paris a longtemps tenu à sa taille relative par rapport aux communes de son environnement. DPA : A l’inverse la force de représentation de la capitale rend peu lisible l’organisation du tissu urbain périphérique. Cependant si l’on s’éloigne de la carte, on fait bien l’expérience d’un tissu de villes organisées en propre, pas seulement Versailles. JLS : A part Saint-Denis qui est une ville historique de longue date, Versailles…. rien ne pesait réellement face à Paris jusqu’à la deuxième moitié du vingtième siècle. Dans une métropole de 11 millions d’habitants, songez que la principale ville en dehors de Paris, Boulogne-Billancourt, ne compte que 110 000 habitants. Cela reflétait une culture politique et sociale hyper centralisée. La ville traduit l’organisation sociale.
DPA : A vous écouter, on pourrait croire que la métropole parisienne est un leurre… JLS : Non, pas du tout. Cela montre qu’il y a un travail considérable à faire et qu’il faut sortir de soi, de nos habitudes de penser et de vivre, sortir de Paris. Le Grand Paris a été utile pour cela. DPA : Croyez-vous aux agglomérations de 300 000 habitants ? JLS : J’y crois fortement, politiquement et socialement. C’est une bonne échelle d’appartenance, de lieu d’inscription, de gouvernance. Ça existe, le 93 et le 92 aussi. J’ai travaillé à Boulogne-Billancourt et les habitants de Boulogne, de Sèvres, d’Issyles-Moulineaux, de Meudon forment une communauté qui se reconnaît. On descend de Meudon faire ses courses à Boulogne plutôt que d’aller à Paris. Les communautés d’agglomération (Grand Paris Seine Ouest en l’occurrence, soit 350 000 habitants) sont des pièces pertinentes de la métropole. L’exemple de Plaine Commune (400 000 habitants) le montre davantage encore. Une question difficile en termes de réflexion comme de gouvernance, est celle des limites pertinentes. Dans une grande métropole il n’y a pas de limites physiques, c’est comme des plaques urbaines qui se chevauchent. Il ne faut pas chercher à trop rationaliser. Il y a quand même des endroits, par exemple Saint-Denis, où la plaque est plus dense qu’on le veuille ou non, et auquel s’arrime un territoire lui-même polycentrique. C’est dans ce système en grappes qu’il faut construire le Grand Paris. Quand vous êtes à La Courneuve, à Stains, à Pierrefitte-sur-Seine, à Villetaneuse, c’est SaintDenis le centre. Mais à Aubervilliers on peut aussi dire « je suis mieux à Pantin » et à Epinay-sur-Seine « ça compte Argenteuil ». Les communautés d’agglomération reconnaissent une sorte de bassin de vie ; elles sont des territoires de solidarité volontaire... Ce système va être considérablement renforcé par le réseau de transport maillé du Nouveau Grand Paris. Un autre des éléments sur lesquels on peut s’appuyer pour donner corps à la métropole, l’une des richesses de l’Ile-deFrance, est la géographie ; le paysage est un facteur d’identité et de cohérence sur la longue durée. Nous avons développé cette orientation de projet de territoire avec Michel Desvigne, à Euralens et sur le territoire de Plaine Commune : chaque centralité renforcée ou créée autour des points d’échange de transports collectifs s’ouvre, dans un rayon d’un kilomètre, sur un élément du grand paysage. Qui sait que Plaine Commune offre 10 kilomètres de berges de Seine, une île (commune de L’Île-SaintDenis), les berges du canal à reconquérir, le parc Georges Valbon, la Butte Pinson, plus loin la forêt de Montmorency, et les traces de tout un système hydrologique
Stif, 9/2012
41 millions de déplacements par jour en ÎdF. Stif, 9/2012
2,9
Val-d’Oise Val-d'Oise
0,2 0,4
0,3
0,3
0, 2
70% des déplacements ne concernent pas Paris
0 ,2
Stif, 9/2012
3,5
4,1
1,3
4,1
0,3
8 8 0,
0,3
0,2
2
Nombre de déplacements journaliers (en millions) inter et intra-départementaux < 0,1 0,1-0,5 0,5-1,5
1,5-5
Seine-et-Marne
0,2
Val-de-Marne
0,
0,1
3,7
3,3
0,3
Hauts-de-Seine
Paris 0,3
Yvelines
0,3
Seine-St-Denis 0,9
0,4
4,4 km par déplacement en moyenne
Stif, 9/2012
80% des déplacements nécessitent 1 correspondance, 60% en nécessitent 2
3,5
Essonne
0,1
>5
Source de l’image : Enquête globale transport, Stif (7/2012)
d’affluents de la Seine entre lesquels établir des connexions ? La discontinuité est un fait à l’échelle de la métropole. Il faut prendre garde à ne pas combler tous les vides, à ne pas vouloir tous les « urbaniser » et les construire, en ayant en tête l’image de la ville compacte, continue. La métropole contemporaine n’est pas la ville expansée. Garder des grands vides, c’est aussi préserver ou créer des repères. DPA : Le fait métropolitain ne doit pas se construire aux dépends de la géographie, de la réalité physique des territoires. JLS : Oui, y compris la géographie des grandes infrastructures, consubstantielle à la métropole. Je ne suis guère partisan de construire sur le boulevard périphérique, sauf ponctuellement... La conscience de la métropole est vive depuis les voies rapides, les TER, les TGV, le long d’un quai, sur un pont... La perception de la grande échelle est très importante pour se sentir métropolitain. Dans la métropole polycentrique ou en grappes, chacune des entités de vie peut constituer un bon territoire d’appartenance et d’identité. Mais elle doit aussi pouvoir s’ouvrir, par le transport, sur la métropole tout entière. Car aujourd’hui, lorsque l’on est inclus dans la société contemporaine mondialisée, on ne vit plus en sédentaire, même si l’on garde un lieu d’inscription. Le
mouvement est une composante majeure du fait métropolitain. Sont assignés à résidence, les pauvres, les précaires, les malades. Ne pas se déplacer est souvent un signe de vulnérabilité. Les personnes qui ont ou vont réussir sont celles qui bougent. La métropole est l’endroit où l’on bouge. Les discours des hommes politiques, des technocrates et des architectes disent souvent : « il faut réduire les déplacements, promouvoir partout l’équilibre habitat /emploi ». Si l’on peut souhaiter, par une organisation plus équilibrée de la métropole, limiter le nombre des déplacements contraints, il faut prendre garde que l’équilibre statistique entre emplois et actifs-résidents, ne produit pas à lui seul un tarissement des migrations alternantes. DPA : Que pensez-vous de l’échelle communale, il s’agit d’un thème récurrent dans le débat sur l’administration du territoire ? JLS : Le morcèlement et l’égoïsme communal est catastrophique en Ile-de-France. Elle a sur ce point un retard d’adaptation au monde d’aujourd’hui. Votre agence travaille beaucoup à l’étranger, peut-être le percevez-vous moins. En travaillant beaucoup dans les grandes agglomérations françaises Lille, pendant 15 ans, Strasbourg, Bordeaux, Nantes et Lyon aujourd’hui - j’observe que ces communautés urbaines (s’étant d’ellesmêmes souvent dénommées « métropoles »
traitent assez efficacement, à des échelles de 700 000 à 1,4 millions d’habitants des problèmes de transport, d’aménagement, de développement économique, souvent leur plan local de l’habitat, des questions culturelles, d’environnement, et tentent de croiser territorialement ces politiques entre elles. L’Ile-de-France a pris un retard considérable en matière de gouvernance intercommunale. Cette faille d’organisation a laissé s’élargir la fracture sociale et économique à l’intérieur de la métropole, à force d’égoïsme, de manque de péréquation, d’incohérences, de faiblesse de la planification stratégique. Les premiers à avoir pratiqué la coopération intercommunale sont des maires comme Jack Ralite à Aubervilliers et Patrick Braouezec à SaintDenis. Ils voulaient réagir à la désindustrialisation de La Plaine, redonner un espoir à leur population. Ils ont lutté pour ne plus être le territoire « servant » de Paris, obtenir le Stade de France. Ils ont constitué un syndicat intercommunal… C’est de la base des territoires que sont venues les initiatives annonçant que la métropole se construirait en dialogue avec Paris, dans un autre modèle de ville que celui prévalant dans le système inégal « Paris/banlieue ». La réorganisation annoncée de la métropole doit se faire à une échelle suffisante pour traiter les problèmes d’intérêt commun et des questions de solidarité. Je pense que le système tel qu’il est proposé n’est pas mauvais. Habiter le grand paris considérations métropolitaines 13
DPA : Il y aurait donc Paris, puis des polarités constituées qui y seraient rattachées. Entre les grandes polarités métropolitaines construites, le territoire semble peu ou pas qualifié, intégrant des éléments qui ne figurent pas dans le tissu urbain de la ville. JLS : Ce n’est pas vrai ; c’est de la ville. Tout est de la ville. Ce n’est que par sentiment inconscient de supériorité, par survalorisation de notre environnement personnel, que l’on dénigre le caractère de ville à ces espaces périphériques. Quand vous vivez en banlieue, vous pouvez aimer les quartiers pavillonnaires, les grands ensembles, leur mélange, voire telle ou telle marge urbaine. Ce que vous n’aimez pas c’est la dégradation des espaces publics, le fait que vous ne puissiez plus le soir sortir de votre quartier à cause de l’insécurité et/ou parce qu’il n’y a pas de transport pour aller au cœur de la métropole et d’abord à votre boulot ; vous êtes attaché à votre environnement. Trop souvent, malgré nous, architectes et urbanistes, nous évaluons ces territoires en fonction du modèle de ville physique que nous portons en nous. Évitons de déposséder les millions d’habitants qui vivent dans la métropole hors Paris de leur paysage urbain. Acceptons de nous laisser bousculer dans nos convictions par le fait métropolitain. Inversons notre regard. Ne regardons plus la périphérie depuis le centre, mais Paris depuis les territoires qui l’entourent. Vous avez dit je crois, « la métropole, c’est une construction ». Non, c’est la réalité de millions de personnes qui ont un destin commun. Ils ont le même système de transports en commun saturé, empruntent les mêmes autoroutes bouchées aux heures de pointe, « partagent » si l’on peut dire le même marché de l’emploi, les tensions du marché immobilier, etc. De plus, la métropole parisienne se distingue en ce qu’elle est entourée par du vide. Aux Pays-Bas, entre Amsterdam et Rotterdam, c’est une grande métropole discontinue. Chez nous, la métropole parisienne a un contour. Vous allez à Reims, Chartres, Auxerre, il n’y a que des champs. La métropole parisienne est une réalité vécue et physique, si elle n’est pas encore une réalité politique. DPA : Vous parles de l’identité du 92 avec des pratiques à l’échelle du département, circonscrites ; des parisiens qui ont des difficultés à franchir le périphérique ; du 93 qui rayonne de son côté. On a le sentiment que si l’échelle communale est excédée par les pratiques urbaines quotidiennes, l’échelle départementale possède une certaine réalité. Y a-t-il donc une réalité de l’échelle métropolitaine ? La métropole n’est-elle pas avant tout un projet politique? JLS : C’est une réalité, et plus encore du point de vue de l’étranger. Vous êtes de Shanghai et venez installer votre entreprise ; la métropole vous offre potentiellement le chercheur habitant à Gif-sur-Yvette ou à Meudon, les employés vivant à Ivry ou Montreuil, le jeune cadre bobo de l’Est de Paris, le cadre distingué du 7ème arrondissement ou de Saint-Cloud. La métropole c’est
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LE MESNILAMELOT
LE BOURGET RER
SAINT-DENIS PLEYEL
ROSNYBOIS-PERRIER
NOISYCHAMPS
VERSAILLESCHANTIERS
CHAMPIGNY CENTRE VILLEJUIF INST. G. ROUSSY
AÉROPORT D’ORLY
Ligne 11 : prolongement jusqu’à Noisy-Champs Ligne 14 : prolongement à Saint-Denis et Villejuif Ligne 15 : ligne circulaire Ligne 16 : Saint-Denis Pleyel – Noisy-Champs Ligne 17 : Saint-Denis Pleyel – Le Mesnil-Amelot Ligne 18 : Aéroport d’Orly – Versailles-Chantiers Rocades parisiennes : Périphérique, A86, Francilienne 0 km
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Prolongements prévus en Mars 2013 et nouvelles lignes de Tramway, Métro, RER, Transilien et le G.P. Express
un marché de l’emploi, de la formation, une formidable diversité d’origine des populations (plus de 130 nationalités d’origine sur le territoire de Plaine Commune par exemple). La métropole est un système global. Mais à l’intérieur, elle compte une multiplicité de géographies. Se retrouvent là les dessins des cristaux et des tenseurs produits par votre équipe. Toutefois, dans la réalité, cela ne fonctionne pas comme des sous-systèmes fermés, des sortes d’atomes urbains. Les sous-systèmes sont multiples, mouvants, s’attirent, s’éloignent, s’entremêlent. La métropole est par essence multidimensionnelle et en mouvement, d’où la difficulté à la représenter… Chaque groupe, et, dans une certaine mesure chaque personne a sa géographie et la métropole est le croisement de toutes ces échelles et de toutes ces géographies. Dans une métropole, vous avez plus de couches, de plaques, d’entrecroisements que dans la ville ordinaire. Je pense que, dans le travail du Grand Paris, et peut-être aussi dans notre approche, une importance insuffisante a été donnée à la dimension sociale dans la métropole alors qu’il y a une aggravation très rapide des ségrégations, des inégalités, qui va s’accroître avec la crise. DPA : Est-ce un phénomène vraiment observable ou bien seulement plus médiatisé ? JLS : Je l’observe car je travaille pour Plaine Commune.
DPA : N’était-ce pas déjà le cas il y a 20 ans ? JLS : Oui, mais maintenant, c’est beaucoup plus grave. Et ceci pour deux raisons : il y a 40 ans, à Paris, les pauvres vivaient à Beaubourg. Une enquête réalisée par l’APUR montrait qu’un pourcentage très faible de parisiens des catégories supérieures connaissait et fréquentait l’Est du boulevard Sébastopol. Aujourd’hui, on observe la même réalité mais avec La Courneuve et, plus encore, Montfermeil. La distance sociale et géographique s’est considérablement accrue. La métropole prise dans son ensemble reste un melting pot mais davantage par une juxtaposition de « mondes » culturels isolés entre lesquels les espaces de frottements, ceux que l’on pourrait qualifier de véritablement « métropolitains », sont rares. Il suffit de prendre le RER B ou la ligne 13 (cf. livre de François Maspero Les Passagers du Roissy Express) d’un bout à l’autre pour voir combien du centre à la périphérie, du Sud au Nord, d’Ouest en Est, à chaque station, insensiblement, les parisiens ne sont pas les mêmes. A Clichy-sous-Bois / Montfermeil dans une zone où il n’y a quasiment plus de transport, une majorité de la population est d’origine étrangère et 40% est au chômage ! Ce phénomène est-il plus grave en Ile-deFrance qu’à Londres, Berlin ? Je ne le pense pas. Ce sont là, avec l’accroissement de la précarité, la renaissance des bidonvilles (que sont les camps de roms) des problèmes cruciaux de la métropole contemporaine, sur-
tout si on se place dans la perspective d’un risque d’approfondissement de la crise dans le monde occidental. DPA : Cela signifie-t-il que les formes urbaines traditionnelles ne sont pas adaptées au fait métropolitain ? Qu’il est nécessaire d’inventer de nouvelles combinaisons du vivre ensemble en métropole ? JLS : La France a progressé grâce au TGV. Quand Rem Koolhaas établit son plan d’Euralille, en 1988, il a l’intuition des « anneaux de vitesse » ; il représente la carte de l’Europe en distance temps et met en avant le concept de la ville contemporaine comme ville des réseaux, une métropole virtuelle de plus de 100 millions d’habitants dans le Nord-Ouest de l’Europe. On ne peut plus penser les villes « à plat » comme avant. Avec les réseaux rapides, on est porté à survaloriser les nœuds, à oublier l’interstitiel, comme s’il était « vide » et « sans qualité ». Par le TGV, on va de cœur de métropole en cœur de métropole. Avec le Grand Paris Express, l’ambition de Christian Blanc était d’aller de pôle de compétitivité à pôle d’excellence, dans une vision de concurrence internationale des métropoles. L’enjeu du réseau du Nouveau Grand Paris est plus riche : contribuer au développement d’un Paris polycentré, en finir avec les grandes zones de relégation notamment aux périphéries Nord et Est, conforter les centres existants et en créer de nouveaux, les mettre en tension entre eux. DPA : C’est ce qui a été dit lors des colloques avec Paris Métropole et c’est ce qui ressort indirectement du discours de Jean-Marc Ayrault. JLS : Oui. De là à y parvenir, il y a plusieurs décennies d’efforts d’investissements et surtout de solidarité territoriale.… En ce qui concerne la question des migrations domicile/travail dans la métropole contemporaine, je crains qu’il n’y ait un grand irénisme dans les objectifs souvent avancés par les urbanistes et dans les discours politiques et associatifs. En gros, on explique que l’idéal ce serait que les grands parisiens se déplacent moins, pour des raisons de développement durable, pour consommer moins d’énergie, vivre mieux…. Sur le plan économique ou social, voire pour l’épanouissement personnel, donner à chacun la capacité à déplacer dans la grande échelle me parait être une des bases constitutives de la métropole. DPA : Un droit à la métropole, comme on a pu revendiquer un droit à la ville, un droit à l’urbain ? JLS : On peut dire qu’il y a un optimum dans une grande métropole : 30 minutes pour se rendre à son travail. 1h à 1h30, comme souvent aujourd’hui, c’est trop. Dans une société mobile où l’on va changer 10 fois de métier, se séparer de son conjoint etc. Des périodes d’ajustement conduiront à de longues mobilités. Certes, il y a de plus en plus de personnes vivant seules dans les métropoles, c’est l’une de leurs caractéristiques démographiques ; mais dans les couples il est rare que les conjoints
travaillent au même endroit. En outre, il n’y a souvent pas d’adéquation socio-économique, de niveau de formation, entre la population qui vit dans une aire donnée et les entreprises qui y offrent des emplois. Ce phénomène est observé de façon très frappante, par exemple sur le territoire de Plaine-Commune : les entreprises délocalisent leur back-office en Plaine-Saint-Denis. Les cadres et les employés viennent en masse de Paris ou d’ailleurs, arrivent le matin sans réellement « pénétrer » dans le territoire qui leur reste une terre étrangère. Un décalage important existe entre les catégories socio-professionnelles de la population et celles des emplois exercés : 26% d’emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures alors qu’ils ne représentent que 8% des actifs du territoire de Plaine Commune. Dans le bassin minier du Pas-de-Calais, qui est une métropole latente de 600 000 habitants, il n’y a pas plus de 20% des emplois de cadre des entreprises implantées dans ce bassin qui sont occupés par des habitants du coin. Les gens viennent de Lille, d’Arras, d’ailleurs. Même dans un secteur où il y a un quasi équilibre habitat/emploi, il y a beaucoup de migrations domicile-travail. Je pense que l’on pourrait essayer de définir un optimum en la matière. Il faut pour cela se départir de l’idée qu’un équilibre habitat/ emploi statistique emporte en pratique une adéquation entre les emplois et les actifsrésidents dans une commune ou une aire urbaine. De plus, il faut prendre en compte un élément majeur : l’essentiel du travail est tertiaire même s’il y a un souhait de développer les start-up créatives, de retrouver les artisans, etc… Or un emploi occupe 12 à 13m² de plancher, souvent dans un immeuble compact, quand un habitant ne vit guère dans moins de 30 m²/ personne. En simples termes de proportion d’espace occupé, on ne peut pas faire de la mixité partout. Ces considérations me paraissent de bon sens. Et pourtant les discours sur la ville parlent volontiers de mixité fonctionnelle généralisée. Ils masquent alors le réel incontournable du fait métropolitain. DPA : Y a-t-il une pénurie du foncier ? Faut-il faire muter les fonciers aujourd’hui inaccessibles en réponse à la crise du logement ? JLS : Première observation : il y a effectivement dans la métropole du foncier, peu, mal ou sous utilisé. Mais tout foncier disponible n’est pas forcément à urbaniser. Garder les grands vides est essentiel, ne serait-ce que pour que la population se sente de quelque part et non dans un magma urbain indéfini. Deuxième observation, la mutabilité d’un site est très relative, jamais totalement objective. Anecdote personnelle sur le foncier disponible. Travaillant sur le POS de Paris au milieu des années 1970, j’ai eu des débats très vifs avec l’IAURIF sur la mutabilité des terrains de la Plaine SaintDenis, d’Ivry, de Vitry. Avec les urbanistes de l’APUR, François Grether notamment, mais avec Dominique [Perrault] également, on défendait l’idée que l’on pouvait beaucoup construire en première couronne. L’IAURIF affirmait que cette zone était pleine… et les élus croyaient encore au
retour de l’industrie. Je pense que nous avions raison de vouloir éviter de « déplacer » les couches pauvres et modestes de 20 à 40 kilomètres, en densifiant la première couronne plus facile à mailler par un réseau de transports en commun. Il y avait deux écoles. La mutabilité d’un foncier dépend du regard que l’on porte sur lui au travers des objectifs urbains que l’on se donne. Dans la métropole, il n’y a pratiquement pas de foncier immédiatement et totalement disponible, sauf des délaissés d’autoroutes mais ce n’est pas le meilleur endroit pour habiter. On peut y développer des activités, comme le proposent Djamel Klouche et François Decoster à Pleyel, aux abords de l’A86. Encore faut-il éviter de créer des couloirs construits oppressants comme sur la façade sud du périphérique sud ! DPA : Au-delà des délaissés autoroutiers, qu’en est-il des emprises autour des centres commerciaux, des espaces de fret et d’entretien ferroviaires, des parkings... JLS : Il faut définir ce qui est mutable : à quelles conditions financières le terrain peut-il être libéré ? Souhaite-t-on faire muter les fonctions qui souvent y sont implantées ? L’essentiel des emprises sur lesquelles on peut construire en agglomération dense, à l’intérieur de la métropole est occupé par des activités industrielles ou d’entrepôts. Sur le territoire de Plaine Commune par exemple, 65% du foncier mobilisable repéré sont occupés par des emprises d’activités. Va-t-on faire disparaître à terme du cœur de la métropole l’ensemble de l’activité industrielle ou logistique ? Dans un autre type de tissu urbain assez figé, celui des quartiers pavillonnaires, certains, affirment que l’on peut densifier en donnant aux propriétaires le droit de faire un étage supplémentaire et des extensions de surfaces bâties sur sa parcelle. Les propriétaires ne le feront qu’exceptionnellement. Ils habitent ces quartiers pour être en pavillon. Ils ne sont pas là pour vivre en semi collectif ou côtoyer des immeubles. L’urbaniste doit éviter de plaquer son mode de pensée sur celui de l’habitant, mais être à l’écoute de la demande sociale. Il ne peut pas prescrire cette demande. A la grande échelle de la métropole il n’y a pas de prééminence du regard de l’architecte sur la ville, telle que celle qui peut se développer avec pertinence dans l’urban design, quand il s’agit d’aménager quelques hectares. DPA : Et le foncier grevé par les Plans de Prévention du Risque Inondation? JLS : Je ne pense pas que le foncier grevé par les PPRI permette de construire des milliers de logements. Est-ce que ça peut être intelligent ? Vous croyez qu’en Ile-de-France, on a un besoin impératif d’aller vivre en zone inondable ? Ça peut être intéressant, joli et agréable dans quelques endroits mais cela restera exceptionnel. J’ai parlé des bordures ou délaissés d’autoroutes ; ils présentent des potentialités constructibles, mais pour l’activité et à condition de ne pas boucher toute vue sur la ville. Les terrains ferroviaires sont souvent plus transformables, à condition Habiter le grand paris considérations métropolitaines 15
de ne pas obérer l’avenir du fret au cœur de la métropole. La question se pose également pour les emprises portuaires au bord de la Seine, ou du canal Saint-Denis : transforme-t-on tout en promenade, ou garde-ton- des emprises portuaires pour développer un autre type d’approvisionnement de la métropole ? Il y a encore des capacités de développement sur les terrains militaires, les forts, les anciens hôpitaux… Enfin, il y existe du foncier disponible, souvent de propriété publique ou para publique, à reconquérir dans les grands ensembles – c’est un travail entamé depuis des années et toujours à poursuivre –, et plus encore dans les villes nouvelles dont la trame viaire et les vides sont parfois démesurés et qui pour cette raison me paraissent des sites « densifiables » à privilégier.
Terrains vacants
DPA : Nous évoquions au début de notre conversation nous être intéressés aux spécificités du tissu métropolitain parisien, selon vous, dans la compétition que se livrent les grandes métropoles entre elles, quels sont les freins et les atouts du Grand Paris ? JLS : Selon moi, l’atout de Paris, l’exceptionnelle préservation de son patrimoine à une telle échelle urbaine, est aussi son frein. Je pense qu’il n’y a d’équivalent dans aucune autre métropole mondiale. Cela existe à Rome, à Venise, mais ce ne sont pas des métropoles. New York est aussi une grande ville patrimoniale des XIXe et XXe siècles, mais son modèle urbain accepte si bien le renouvellement, le dépassement, sans être dénaturé. A Paris, dans les années 1970, on a arrêté toutes les autoroutes urbaines, l’axe nord-sud sur le canal Saint Martin et son échangeur près de la Place des Vosges, le projet de la cité financière, sorte de City, périmètre dans lequel on rasait tout entre la gare Saint-Lazare, Opéra et Drouot, et où les banques et les assurances construisaient des tours. Heureusement, il y avait la Défense. Le patrimoine de Paris et le tourisme étaient préservés. Les équipements culturels ont été développés. Un atout connexe, les industries du luxe, donne à Paris une place singulière dans le chœur des grandes villes du monde. En parallèle, une des grandes forces de Paris, c’est son réseau de transport. La France a été la première à construire un réseau TGV dont Paris est le centre ; c’est un atout considérable pour Paris dans la concurrence internationale et cette desserte du territoire est renforcée encore par un maillage fin à l’échelle de Paris via le métro. C’est un avantage comparatif qu’il faut garder. Mais est-ce suffisant pour compter dans la mondialisation urbaine de demain ? Il faut pour cela que Paris passe très vite à l’échelle de la métropole. Outre la petite taille de la ville centre, son manque de mutabilité, les délais pris par toute modification limitent l’attractivité de la métropole. Un autre frein important à cette attractivité est le manque de lieux d’accueil pour les populations venues de l’extérieur, notamment les chercheurs, les doctorants, les étudiants…
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DPA : La métropole parisienne, c’est une population résidente de près de 12 millions d’habitants, mais c’est également un territoire attirant une population mobile, qui a des besoins d’inscription, de sociabilité temporaire et flexible... JLS : Oui. C’est souligné par tous les présidents d’Universités, tous les responsables de laboratoires de recherche, par les chefs d’entreprises de plus en plus mondialisées qui emploient et reçoivent des cadres du monde entier… Il n’y a pas de prise en charge de ces besoins à la hauteur d’une métropole dynamique (à part à la cité universitaire internationale). Je trouve que vous devriez essayer d’apporter une réponse à cette population qui vit dans la précarité. Toutes ces personnes qui vivent dans la métropole et n’ont pas de logement ou vivent dans un habitat indigne. Ces personnes qui travaillent et qui vivent dans leur voiture. Il faudrait leur rendre une dignité, fût-ce par des solutions de logement transitoire mais de qualité et bien situé. Prouvé avait conçu la Maison Métropole pour l’Abbé Pierre. Nous voici confrontés à la même urgence. Emmaüs a réalisé des logements à Aubervilliers, pas chers, dans des espaces intermédiaires. Pourquoi ne pas concevoir un habitat low cost transportable d’un endroit dans l’autre. L’aménageur doit arrêter de laisser le foncier en friche en l’attente de son urbanisation complète dans 10/20 ans, d’acheter une usine qui ne sera complètement transformée que dans plusieurs années et de ne rien en faire entre temps.
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DPA : Entre l’urgence de construire davantage de logements, la nécessité d’imaginer de nouvelles formes d’habiter ensemble, et le principe de précaution qui doit prévaloir dans les opérations d’aménagement d’envergure, «l’hôtel métropole» est un dispositif minimal du point de vue des moyens, qui s’accommode des fonciers existants, dans l’attente de leur éventuelle mutation, proposant aux populations mobiles, de passage, une espace pour habiter temporairement, mais non précairement. Mobilisant l’espace disponible là où il se trouve, en parallèle des études de projet qui peuvent être menées par ailleurs. JLS : Il faut le dire plus clairement. L’utilisation transitoire par un habitat spécifique peut être un facteur de transformation de la pratique foncière des aménageurs et des collectivités et l’une des réponses à la question de l’habiter dans la métropole. A l’échelle d’un grand territoire, d’une communauté d’agglomération comme Plaine Commune ou Grand Paris Seine Ouest, il existe un flux de terrains, pas loin du centre, provisoirement non utilisés et que l’on peut investir intelligemment. Le foncier en mutation passe très souvent par des états intermédiaires. Utilisons-le de façon transitoire. Il faut arrêter de penser de manière fixe et rigide la fabrication de la ville. Faisons intervenir cette notion de temps intermédiaire, voire incertain. Il faut certes éviter de reconstituer pour loger la population précaire, l’équivalent de camps de harkis des années 1960. Une autre réponse doit être possible,
Note Rapide - N° 586 Première baisse significative de la vacance en Île-de-France depuis plusieurs décennies
Le parc des logem
marquée par la qualité de la conception du logement low-cost et par son implantation greffée sur des centres de vie de la métropole.
La vacance est concentrée dans le centre de l’agglomération parisienne
DPA : On a cherché à bâtir un dispositif mobilisant ce qui peut être mobilisé, du logement vacant aux anciennes maisons de maître, des lieux de culte aux bâtiments administratifs pour accueillir des populations en transition, afin de valoriser le foncier dès qu’il est repéré. JLS : Le foncier a une très grande valeur. La valeur du foncier en Ile-de-France est fortement impactée par la valeur d’indemnisation des occupants. Il n’y a pas de terrain vague en Ile-de-France. Le foncier a presque toujours un usage qu’il va falloir indemniser. Plaine Commune a fait réaliser une étude très fine sur chacun des sites repérés comme mutables, d’Epinay-sur-Seine à La Courneuve, de Saint-Ouen à Aubervilliers. Le nombre d’emplois potentiellement supprimés a été évalué. Devant ce constat, on ne peut dire seulement, comme le font trop souvent nos études : « c’est mutable, on peut construire des logements ! » Il faut penser aux entreprises qui vont peut-être disparaître, chercher une solution pour leur maintien ou leur relocalisation à proximité. Pour la réalisation du Grand Paris, la politique foncière est déterminante. Les équipes de l’AIGP devraient dire au gouvernement : priorités n°1 : les transports, n°2 : le foncier, avec des mesures législatives, de l’argent pour les établissements publics fonciers, afin qu’ils soient capitalisés à hauteur suffisante pour pouvoir emprunter, qu’ils puissent porter les terrains sur la longue durée et les gérer de manière transitoire en les louant. DPA : Vous semblez dire que dans l’approche du Grand Paris, la question foncière a été minimisée. JLS : Il y a eu dans les cinquante dernières années un effritement de l’action publique dans ce domaine. D’abord un affaiblissement des modalités réglementaires d’acquisition par l’aménageur, puis une forte régression de la pratique des zones d’aménagement différé. Ce n’est plus à la mode. La plupart du temps, les établissements publics fonciers achètent avec des conventions les liant aux collectivités locales et portent les terrains sur 5 - 7 ans environ. Il n’y a pas assez des portages de long terme. Une habitude a été prise par les domaines d’évaluer un terrain en fonction des prix des transactions intervenues autour de celui-ci, sans le plus souvent prendre en compte en moinsvalue le coût d’aménagement et de mise en valeur des emprises. Donc il y a eu un alignement à la hausse des valeurs foncières. Cela est extrêmement grave et rend l’aménagement très onéreux. Comment accueillir des logements sociaux et des logements à coût maîtrisé dans ces conditions ? La plupart des zones d’aménagement concerté sont largement déficitaires, et requièrent des participations élevées de la collectivité publique. Or, il faut en plus construire des équipements de proximité. Le coût du foncier représente souvent en Ile-de-France 50% (plus à Paris) du prix de l’opération. Cette quadrature de l’équation économique
Taux de vacance en 2006 3,2
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source : Insee, recensement de la poputation 2006, exploitation principale © IAU îdF
unité urbaine de Paris Champ : communes d’au moins 200 logements
Taux de vacance des logements en 2006
deUnité l’aménagement et du logement est mapas devenir une immense « île des musées » urbaine jeure. Desd’unité adaptations la mise du bâti entourée de quartiers « bobos » dits créaLa notion urbainelégislatives repose sur laet continuité enet place d’outils adaptés sont nécessaires. tifs mais bien « léchés », où l’on vit entre le nombre d'habitants. On appelle unité urbaine une C’est un élément qui justifie le fait d’avoir soi. Qu’il y ait une offre exceptionnelle commune ou un ensemble de communes présentant une des communautés d’agglomérations plus d’activités culturelles, de loisirs, commerzone de bâtidisposant continu (pasd’une de coupure de 200 mètres puissantes forcededeplusfrappe ciales concentrée au cœur de la métropole entre deuxplus constructions) qui compte moins 2 000 habifinancière importante. Et uneaupéréquane suffit pas. Quand 80% de la population tants. tion beaucoup plus forte entre les commuvit en dehors de la ville de Paris, quand nautés d’agglomération à l’intérieur de l’Ile- Une de plus en plus d’emplois y sont exercés – Les unités urbaines sont redéfinies périodiquement. de-France. cet « outre périphérique » ne doit plus être première délimitation des villes et agglomérations a été pensé comme la périphérie. Le parisianoréalisée à l’occasion du recensement de 1954. De nouDPAunités : Qu’est-ce métropole « à lalors des centrisme est l’un des principaux freins velles urbainesqu’une ont ensuite été constituées française » ? au développement équilibré et renouvelé recensements de 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999 de la métropole, car il est porteur d’un (définition JLS : La Insee). métropole parisienne cherche à risque de fracture territoriale et sociale s’accrocher à la « ville-monde ». C’était le en germe très dangereux pour son avenir. propos de Nicolas Sarkozy en lançant le Il faut que Paris Métropole obtienne de la Grand Paris. Demeurer (revenir ?) dans le Ville de Paris et des Hauts de Seine, une concert des mégalopoles planétaires grâce solidarité, un partage des ressources renà une compétitivité économique retrouforcé. Il est urgent que soit mise en place Variation du nombre de logements vée par la voie des pôles d’excellence, des une redistribution des moyens. On ne vacants 1999-2006 clusters reliés entre eux et directement aux peut pas continuer de demander, comme -50,1 -20,1 -0,1 49,9 (en %) centres névralgiques internationaux. Il faut c’est encore le cas dans la TOL aujourd’hui, reconnaître que, sur ce point, Paris a un caet repris dans les CDT, aux collectivités les unité urbaine de Paris ractère « ville-monde » un peu atténué. En plus pauvres de construire la majorité des Champ : communes d’au moins 200 logements revanche, je pense que l’une des forces de logements sociaux, d’accueillir la populala métropole parisienne, qui n’a pas été tion précaire… Si on veut compenser les assez mise en valeur, est la grande diversiinégalités territoriales et tenir compte de té de sa population et la jeunesse de sa pola richesse respective des uns et des autres, pulation d’origine étrangère. A cet égard, il n’est pas normal d’imposer 4 200 logela métropole est, à l’instar de New York et ments à Plaine-Commune, et 1 500 ou de Londres une vraie « ville monde », un 2 000 à Grand Paris Seine Ouest ou 2 000 à creuset de cultures différentes. Paris. La répartition de la TOL a été faite en fonction de la capacité d’absorption par les DPA : C’est donc le brassage qui fait politiques et par la population de chaque « ville-monde » ? territoire des nouveaux logements et des logements sociaux. Certains milieux urbains JLS : Oui ; c’est un formidable facteur refusent le mouvement. créatif, si la diversité est reconnue, assumée. C’est une question de nature plus poliLe côté vieille France « baguette » a dispatique qu’urbanistique. La mise en place ru. La métropole, pour sa majeure partie, d’une nouvelle gouvernance est le vrai n’est plus dans Paris. Ce doit être est une préalable au développement de la métroconsidération de base des travaux de l’AIGP. pole, et singulièrement, la condition de Traiter cette question va bien au-delà de la la pertinence, de l’utilité et de l’efficacité réflexion sur la forme urbaine. Paris ne doit des travaux de l’AIGP. Habiter le grand paris considérations métropolitaines 17
Imaginaire de la ville capitale
Première destination touristique au monde, « Paris est une fête perpétuelle, une machine électrique » disait Paul Valéry. Les clichés de la capitale sont mondialement connus et ses boulevards, ses pavés, ses musées, ses toits, ses bistrots et ses femmes entretiennent les fantasmes de la ville.
Jeune homme à la fenêtre, G. Caillebotte (1875)
La Joconde, Musée du Louvre
Leviathan, Anish Kapoor (2011)
Funny Face, Stanley Donen (1957)
Paris vu de la Tour Montparnasse
Un Rendez Vous, Guy Ritchie (2010)
Les Galeries du Palais Royal, L. Boilly (1809)
Da Vinci Code, Ron Howard (2006)
Bergstrom au-dessus de Paris, H. Newton (1976)
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Quel Imaginaire pour le grand paris?
L’imaginaire du Grand Paris ne peut se construire sur l’extra muros, la banlieue, le rayonnement du centre, il faut déconstruire mentalement le périphérique. Comment fonder une narrativité du collectif et du partagé, à partir des singularités territoriales?
Paris Périph, Richard Copans (2004)
Ville nouvelle de Cergy-Pontoise
Parc Georges-Valbon, La Courneuve
EuroDisney, Marne-la-Vallée
Une baignade à Asnières, Georges Seurat (1884)
La Haine, Mathieu Kassovitz (1995)
Avenue Jenny, Cyrille Weiner (2001)
De l’autre côté du périph, David Charhon (2012)
Versailles, Pierre Patel (1662)
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de la ville à la métropole, de l’inscription à l’interrelation conversation avec Frédéric Migayrou
Directeur-adjoint du Centre Georges Pompidou, Chair Professor à la Bartlett School – University of London (UCL)
1. D’une ontologie de l’inscription à une ontologie de l’interrelation Frédéric Migayrou : La relation au territoire la plus évidente, la plus forte pour l’histoire de l’architecture c’est celle de l’inscription. La fondation au sens ontologique, juridique, c’est l’inscription. Ce qui veut dire traditionnellement que l’architecture se donne un espace plan qui est celui du plan pour la maison, du terrain, de la ville sur lequel on peut s’inscrire, et que l’on peut décrire. Il est intéressant de voir qu’en architecture et en urbanisme ce modèle n’a pas été transgressé : quand on regarde le modèle du Grand Paris encore là récemment, on parle de plan de circulation, d’inscription et de circulation à partir d’une stratégie définie par une géographie de la carte, des marques et des limites d’une idéologie, d’une politique de l’inscription. Ce qui m’intéresse c’est la possibilité de travailler au-delà cette idée de la permanence de l’inscription qui amène à une certaine idée d’histoire. C’est permanent, c’est inscrit, donc la ville s’est inscrite sur un point, près d’un fleuve, sur un point haut, etc. Et la ville se construit autour de monuments qui sont eux-mêmes des points d’ancrage. L’occupation du territoire se conforme à maillage de points jusqu’à une période récente, les théories urbaines, largement issues d’une compréhension militaire des territoires ont entretenu cette valeur de l’inscription. Parce qu’aujourd’hui d’autres systèmes de contrôle du territoire en temps réel agissent en permanence sur la morphologie de l’espace temps, parce qu’à l’échelle individuelle Google Earth, Google Street, et bien d’autres applications disponibles en simultané dans nos quotidiens, il est nécessaire de dépasser cette syntaxe de l’inscription pour investir une dynamique de la relation, d’un jeu dynamique de construction mutuelle dans des réseaux complexes qui change la relation des parties au tout, qui instruit ce que l’on nomme dans les systèmes formels, une méréologie. Cela change notre compréhension de la singularité de l’objet architectural, l’identité du plan des villes, car c’est selon une interrelation dont les paramètres qualitatifs changent en permanence que se construisent les singularités. L’architecture au-delà même de sa dimension physique se fait dans les interrelations. A partir de là, j’ai cherché à regarder la ville, non plus à partir de points d’inscription et du réseau de transport, enfin des éléments tangibles de l’infrastructure de transport, mais comme un tout en permanente mutation, avec évidemment ses éléments identitaires : les monuments sont toujours là, la ville concentrique est toujours là, etc. mais reconfigurés dans un domaine complexe, une organicité qui sous-tends aujourd’hui une nouvelle économie des villes.
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hôtel métropole impermanence
in/habiter la métropole
“chez soi” permanence
“A Home is not a House” Reyner Banham et Francois Dellegret, 1965
Romantisme vernaculaire dans les années 70
On peut se référer à des nouveaux modèles qui sont des modèles de théorisation de la complexité, qui sont apparus depuis 30 ans à peu près (notamment avec l’École de Santa Fe). Il s’agit de construire des modèles de la variation. Comment peut-on modéliser les mutations ? Comment peut-on penser la complexité ? Je ne vais pas développer sur le plan philosophique, mais cela veut simplement dire qu’il faut considérer cette complexité un peu comme un écosystème, lisible comme un graphe dynamique ou tous les éléments, ou toutes les interrelations, varient en fonction de l’intensité des échanges et imposent des structurent qui acceptent cette flexibilité des usages, cette impermanence d’une nouvelle économie spatiale. C’est dans ce cadre que l’on peut suivre la proposition de l’Hôtel Métropole. C’est bien la relation entre des éléments faibles et des éléments plus forts, donc des éléments collectifs et des éléments individuels qui sont eux même en permanente mutation, avec une population qui est en permanente mutation. Et c’est dans ce réseau vivant que doit se construire la singularité de l’habiter. C’est une autre idée contre l’habiter comme inscription, c’est-à-dire je m’enveloppe, je me protège, je suis dans ma boite, dans ma maison, dans mon immeuble, dans mon quartier. La relation construction / habiter va se faire dans un système d’interrelations dynamiques. Objectivement c’est ce qui se passe aujourd’hui, c’est pour cela que je vous parlais de la notion d’ontologie qui apparaissait. On passe d’une ontologie de l’inscription à une ontologie de l’interrelation dans un domaine complexe. Le dispositif de l’Hôtel Métropole accompagne quelque part le passage d’une économie du propre pour ne pas dire de la propriété, ou l’architecture est gelée selon un usage unilatéral (voir en non-usage), à une nouvelle ontologie de l’habiter. Il faut quelque part accepter l’idée d’une dépropriation, ou l’habitation n’est plus une amplification du corps, un sanctuaire amis ou elle devient un instrument programmable à la mesure d’une multiplicité d’usage par une multiplicité d’agents. S’affirme donc l’idée d’un habiter complexe qui correspond, pour moi, à des vécus ontologiques très contemporains. Tous les ados vivent comme ça, ils vivent en transit, dans des feuilletages de temps, des couches de temps différentes, en simultané, en connexion avec un réseau qui surdétermine leurs usages, leurs parcours. On est plus dans ce romantisme de l’inscription qui accompagnait les années 70 et qui compensait le sentiment d’un déracinement imposé par la société industrielle. Il fallait alors trouver une espèce d’origine de la terre, les pieds dans la terre comme un paysan, ou retrouver en Inde les principes d’une société primitive. Les multiples communautés alternatives qui fleurissaient à l’époque étaient une réaction presque organique à la rationalisation des grands ensembles Aujourd’hui cette quête semble vaine face à une mutabilité complète de l’habiter soumis des rotations rapides, qui interroge même la notion de maison, même si le romantisme est encore là, ramené au simple jeu d’un décor, d’un design comme le prouve nombre de programmes de télévi-
sion ou l’habiter tient du « loft », de l’aménagement « déco » d’une boîte vide. Le pavillonnaire c’est aujourd’hui le grand fantasme général partagé par tous d’une occupation maximale du territoire fondé sur un modèle architectural pauvre et de courte durée d’exploitation. Chaque village maintenant a son lotissement. C’est le grand fantasme de tous les maires de mairies de plus de 300 habitants. A partir de 1 000, il faut faire un lotissement, peut-être même 500. Et donc ils abandonnent même leur maison de village pour aller vivre dans le lotissement au nom d’une espèce de modernité de l’habiter qui s’impose quand même la métaphore la plus extraordinaire de la dépossession. En croyant conforter leur identité, ces nouveaux « habitants » entre dans le jeu de la mobilité et de la perte d’inscription au rythme des secousses des nouveaux modes de vie (familles recomposées, chômage…) Dominique Perrault Architecture : L’ontologie de l’interrelation ne serait-elle pas une nouvelle façon de s’inscrire, de se situer ? FM : Accepter et comprendre la dynamique généralisé de l’urbain conçu comme un système complexe, accepter les jeux d’interrelations des réseaux, c’est pouvoir élaborer un effet de résistance, redonner à l’architecte une réelle capacité d’intervention. Les architectes sont presque tous dans l’ontologie de l’écrit, du scriptural, même dans leur idée du désordre absolu, (du « junk space » au catastrophisme du « sprawl ») se maintient quand même cette nostalgie, ce romantisme du propre, le fait que l’architecture doit s’accrocher au sol, au territoire. Que l’architecture n’ait plus à faire avec l’espace, avec le sol, c’est le plus dramatique, le plus impossible à assumer pour des architectes. Donc quelque part, je pense qu’accepter ce changement de paradigme, c’est une issue pour penser la ville différemment. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut réaffirmer une idéologie de la mobilité, se soumettre à une perte générale d’orientation, à un monde pris par la vitesse du machinisme à l’optoéléctronique selon le fantasme virilien d’une mobilité généralisée, d’une accélération et d’une autonomisation d’un univers procédural qui tend vers sa propre destruction. Ça c’est Virilio. D’un côté avec son idée d’insécurité du territoire, ou l’inscription, la frontière, ne protège plus les identités s’affirme une transformation de nos ontologies. L’idée de la singularisation doit s’élaborer aujourd’hui selon une économie différente. De l’autre , sa vison apocalyptique de la sécularisation, du déracinement semble encore appartenir à l’ontologique de l’identitaire. Inversement, je dirais que les nouvelles conditions imposées par la mobilité nous imposent d’être actif dans le projet, pour sans trêve construire une socialité différente du propre et de la singularisation. DPA : On s’est interrogé sur la possibilité de s’inscrire dans plusieurs lieux, d’habiter ici et là, s’inscrire temporairement avec l’idée d’une ville ubiquitaire, où l’inscription est démultipliée mais toujours présente.
FM : Pour moi c’est absolument vrai, mais elle n’est pas présente. Il y avait une espèce de fantasme il y a quelques années des smartmobs, des flashmobs. C’était sur l’idée que des communautés vont se fédérer autour de rien, un petit message. Et ça a été le cas, et après ça a été exploité par la publicité. Mais c’est quoi ? Ça ne crée aucune singularité, le problème c’est de savoir à quel moment ça crée du lien ou du vrai lien social, et ça c’est- quand même autre chose. Comment des éléments d’infrastructures ou de structuration, qui peuvent aller jusqu’à des constructions, vont générer une vraie alternative du lien social. On parle d’architecture à ce moment-là car il faut penser à des supports qui sont à la fois des systèmes de réseaux dynamiques de transports et des systèmes construits. Penser l’éradication de l’inscription ça ne veut pas dire que l’on pense sans éléments de permanence. Ça serait absolument ridicule. Évidement qu’il y a des éléments de permanence, ils sont là de toute façon, et on peut les transformer, les adapter, etc. C’est leur donner la capacité à s’adapter à cette nouvelle ontologie de l’interrelation. DPA : Du point de vue de l’expérience humaine, qu’est-ce que change cette nouvelle ontologie de l’interrelation ? FM : Il y a une espèce de viol à accomplir pour essayer de sortir de l’enveloppe des systèmes d’inscription. Là il s’agit de représenter des interrelations fonctionnelles. Puis on va être obligé de penser différemment l’idée de l’espace-temps. Il va falloir se dire « c’est quoi vraiment l’espace-temps de la métropole ? » DPA : Du point de vue de la méthode, on a cherché à repérer des singularités programmatiques à échelle métropolitaine, Puis on regarde au travers d’un filtre de 3 km de diamètre qui correspond à une pratique de proximité de l’espace. On observe des proximités spatiales entre les programmes que l’on va chercher à activer, à perturber, une géographie en l’état que l’on va chercher à réveiller. L’agitateur, c’est l’Hôtel Métropole. FM : ça commence à me parler l’idée de tenseur urbain. Là on commence à se débarrasser de la carte. DPA : Et on se débarrasse un peu de l’histoire parce que finalement il n’y a pas de hiérarchie historique du « déjà-là » … FM : Là on est ailleurs. Après on peut le faire bouger comme un graphe, et on peut introduire une paramétrie qualitative. Là on est encore dans l’inscription spatiale. Pour dépasser la spatialité, il faudrait croiser la carte avec des réseaux de circulation. Pas tels qu’ils sont, mais tels qu’ils sont exploités. Comme une espèce d’innervation de densité de circulation. Là aussi c’est un graphe. Et le voir presque en 3D. C’està-dire avoir une espèce de cosmographie dynamique entre ces éléments de singularisation qui sont un peu des éléments de permanence, c’est ça que vous mettez à jour. Ça veut dire que ce n’est pas la définition territoriale qui organise la relation. C’est Habiter le grand paris considérations métropolitaines 21
la relation qui va distribuer les éléments de la territorialité. Ce n’est pas la programmatique listée des espaces des éléments du programme qui permet de penser le projet architectural. C’est là qu’il y a une mutation radicale. C’est l’économie globale de l’interrelation des éléments du programme qui va permettre de reconfigurer le programme en projet architectural. C’est là qu’il faut penser différemment. DPA : Mais c’est toujours considérer le territoire du point de vue de sa réalité immédiate. C’est-à-dire que les relations elles existent aujourd’hui … FM : C’est la force du dispositif de l’hôtel métropole. La réalité du territoire elle va exister par l’hôtel. Je vais plugger l’hôtel et je vais changer le système. C’est fort de penser que les territoires retenus sont déjà des lieux qualifiés au sens où ils génèrent déjà, de façon discrète, quelque chose de l’interrelation, qui existait déjà dans ces territoires. Soit parce qu’il y a des interrelations passées, soit par des éléments de tension qui ne sont pas mis à jour, et que l’on peut mettre à jour dans ce site. C’est idée de l’interrelation et des tensions, c’est ce que vous avez dit tout à l’heure. Les systèmes de tension, ils sont là, mais personne ne veut les voir. Et il faut les réveiller. Et c’est à partir de là qu’on a une provision pour l’architecture. 2. De la narration de la Ville à la narration de la Métropole : d’une narrativité de l’impropre à une narrativité de l’appartenance partagée ? DPA : Qu’en est-il de la narration de la métropole ? Est-ce que la métropole se raconte comme la ville ? FM : Non. La métropole c’est d’abord du bruit. C’est-à-dire que ça dépend de l’échelle. Il y a donc des systèmes narratifs qui sont des macro-systèmes narratifs qui ne sont pas compréhensibles, des ultrasons, pas perceptif à l’oreille humaine. C’est une espèce de sémantique générale à très grande échelle dans la métropole, et là il faut des outils de description, des filtres, pour les comprendre pour les ramener à l’échelle humaine ; ou des modèles mathématiques. Et puis après il y a des micro-récits ; plus on descend plus on arrive à la sphère privée où l’on peut éventuellement se comprendre, ou s’entendre. DPA : on se représente assez facilement l’imaginaire de Paris, quel serait celui du Grand Paris ? FM : D’abord Paris, c’est la capitale du XIXème siècle selon le mot de Walter Benjamin. On en est le narrateur. Ça veut dire qu’on est passé d’un système silencieux, puisque c’est le système de la représentation du XVIème, XVIIème, XVIIIème, à partir d’Alberti, avec les petits métiers, les prostituées, les paysans… à l’idée de la ville capitale. Là, la séparation radicale avec Haussmann entre espace public et espace privé. Plus la ville se renforce avec Haussmann, plus les grandes artères existent, plus le
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bourgeois se renferme dans son espace privé de plus en plus cossu, plus il se protège et donc il construit la narrativité avec le flâneur, Baudelaire. Il construit de la narrativité privée sur cet espace public. Ça c’est la ville. Comment ça bascule ? Cette idée de la dépropriation qui génère de la narrativité, c’est la ville. On est dans l’impropre. C’est l’impropre qui génère du narratif, le hors de chez soi. Toutes les errances automobiles avec les livres de Kevin Lynch et Jack Kerouak… La multiplication à l’infini des « road movies » au cinéma, c‘est Walter Benjamin projeté dans le système urbain avec des outils véhiculaires qui construisent une nouvelle narrativité, jusqu’à Wenders. On est dans la même sphère. Avec la métropole on change. DPA : Qu’est ce qui change ? FM : La métropole n’existe que dans l’interconnexion avec les autres métropoles. La métropole renvoie à l’idée de la narrativité des métropoles. Vous voyez les mêmes cafés branchés, les mêmes restos, les mêmes bonnes adresses de restos, les mêmes boutiques de design, les mêmes boites… En gros c’est comme si chaque capitale du monde avait la même carte, les mêmes trucs, les mêmes hôtels. Et donc quelque part les métropoles se recouvrent les unes les autres, ce qui n’était pas le cas des villes capitales. Elles avaient toute une singularité narrative, une identité, une âme : New York, Tokyo,… jusque dans les années 80. Le décor des métropoles, leurs provisions historiques figurent quelque part dans l’ordre du motif. C’est un plus, mais ce n’est plus le fonctionnement organique / générique de l’habiter. DPA : C’est comme si le système métropolitain était une vérité de l’organisation ? FM : Oui absolument. C’est autre chose, une autre économie. C’est une erreur pour moi de penser la métropole avec les outils d’Henri Lefebvre. C’est regarder la ville comme le système d’universalisation alors qu’on est plus du tout dans ces schémas hérités XIXème siècle. Le schéma benjaminien est toujours là, avec la logique marxiste qu’il y a derrière, jusqu’à Henri Lefebvre avec le droit à la ville, ça veut dire que la ville construit une espèce d’universalité qui déposséderait les individus qui devraient se la réapproprier pour manifester leur droit à la communauté dans la ville qui crée de la dépropriation. Ça c’est du Henri Lefebvre. La métropole génère une autre idée du juridique, une autre idée de l’habiter, une autre idée de la participation, de la communauté. C’est pour cela que dans les villes il y a des ghettos et que dans les métropoles il y a un système d’exclusion beaucoup plus radical. C’est celui des roms. Il y a des errances beaucoup plus extrêmes dans la métropole que la ghettoïsation. Qu’est ce qui fonde notre communauté aujourd’hui ? Qu’est ce qui est partagé par tous les hommes du monde ? Vous allez me dire « fumer une cigarette », en dehors des religions, des couleurs, des races, « Boire une bière », « rouler en voiture » …. Si vous faites la liste, vous allez voir qu’elle est très
longue. C’est-à-dire que par rapport à des populations du XVI ou XVIIème siècle, qui avaient des inscriptions culturelles fortes avec des valeurs culturelles, morales, religieuses très fortes, les hommes aujourd’hui, même dans les conflits religieux, partagent beaucoup plus de choses en dehors de leur appartenance communautaire, à l’extérieur. Ils ont tous un téléphone portable, ça veut dire une certaine idée de l’espace-temps. Fumer une cigarette, regarder la télévision, porter un t-shirt, un jean mettre un préservatif … Et si vous faites la liste de ce qui est vraiment partagé au niveau de l’économie du corps, de la cognition, de la gestion des informations, de l’appartenance du vivre dans un espace-temps spécifique, de l’industrialisation du vivre au jour le jour fait qu’il y a plus de communautés dans ces systèmes de dépropriation que dans des valeurs qui sembleraient communautaires et des valeurs d’appartenance réelles ou supposées. C’est important car c’est ce que génère la métropole. Dans l’idée de l’Hôtel Métropole on retrouve exactement cela, c’est sans doute à partir de là que vous pouvez construire un système narratif basé sur des pratiques partagées qui sont la base de l’appartenance à cette idée de la dépropriation de l’habiter. DPA : Avant de mettre des Starbucks dans tous les Hôtels Métropoles il y a quelque chose de plus fondamental qui est …. FM : … il y a une anthropologie des nouvelles pratiques partagées qui dépassent tous les dispositifs communautaires. L’industrialisation globale fait que ce domaine partagé est en train de s’étendre sans jamais être analysé. C’est là qu’est l’appartenance à la base. Les appartenances partagées, là elles sont augmentées de toutes sortes de valeurs qui font partie d’une inculturation qui est plus forte que la religion, plus forte que la famille, c’est de cela que parle l’Hôtel Métropole. Le domaine du partagé est énorme, on partage le même espace-temps, regardez les galeries marchandes, elles sont toutes pareilles. On y retrouve les McDonald’s, Ikea… Ikea a un schéma de croissance de 30% par an car ils sont en train d’équiper la Chine et l’Inde. A l’inverse, par rapport à cette dépropriation globale, les gens achètent maintenant des meubles des années 60, du Prouvé, des vieux meubles de cantine que personne ne voulait, qui font le marché du design a Miami. Avec cette idée de créer de l’exclusif, de l’identité, du propre. La narrativité, elle est là pour moi. Le problème c’est de ne pas en faire quelque chose d’artificiel ni de négatif et c’est de lui redonner une identité. DPA : On observe dans le tissu métropolitain parisien des ruptures, des discontinuités, que l’on ne retrouve pas dans les autres grandes métropoles. Peut-on construire la narrativité de la métropole sur cette spécificité ? FM : La question paradoxale c’est « est-ce qu’on peut créer de la grande proximité dans des échelles de territoire où finalement les espaces temps deviennent relatifs ? » Temps de transport, distance, etc. est ce qu’on est capable de créer des champs de proximité
Immo Klink pour Libération 7/12/2012
qui font que finalement il n’est pas très important de faire 100 km ou 50 ? Ce n’est pas l’essentiel. C’est important fonctionnellement. Comme ça l’est à Los Angeles, où l’on ne peut pas prendre plus de deux rendez-vous dans la journée. Vous pouvez faire 140 km sans aucun problème, sans avoir le sentiment d’avoir quitté la ville ou même d’avoir changé de territoire, sans sentiment de rupture. La métropole remet en cause cette économie de l’espace. Le télétravail existe. On est tous interconnectés par des systèmes performants. Il y aura des automations de plus en plus fréquentes. On peut imaginer qu’il y ait une moins grande nécessité de créer de la proximité physique. Quelque part les proximités vont s’organiser différemment. Ça c’est évident. Les proximités nécessaires à la vie métropolitaine vont s’organiser différemment. C’est déjà le cas mais il faut essayer de les imaginer, optimiser. Cette nouvelle idée de la proximité il faut l’inventer et en faire un élément programmatique pour alimenter du projet architectural. 3. Le dispositif DPA : Si nous comprenons bien, pour vivre la métropole il faudrait renoncer à un certain romantisme de l’inscription spatiale, pour se situer dans un espace à partir duquel on fait l’expérience d’une appartenance largement partagée ?
FM : oui car la carte postale c’est fini. Avec Google Maps plus besoin de faire la photo. Toutes les photos des endroits les plus remarquables ont déjà été prises sur Google Maps, tout est potentiellement visible sur Google Street. Cette idée même de l’expérience cognitive du territoire, tout le monde peut la faire. La dépossession, la déconstruction du propre passe par les nouveaux systèmes d’appartenances collectifs qui sont générés par les réseaux sociaux. Comment construire du propre, c’est-à-dire de l’individuel là-dessus, c’est intéressant. En quel sens appartenir à un réseau génère de l’identité, c’est une bonne question. Dans l’Hôtel Métropole, est ce que l’économie globale de la dépropriation a généré une nouvelle forme d’appropriation ? Oui, bien sûr, c’est là qu’est la question. A partir de toute cette espèce d’externalisation du narratif offert par tous ces outils. Est-ce que ce narratif n’est pas finalement un exutoire, une autre façon de construire le narratif de l’espace-temps du quotidien ? Ça ce sont les enjeux de l’architecture. Aujourd’hui il faut retrouver des programmes qui sont adaptés à nos nouvelles économies d’espace-temps, d’information et de narratif. Doit-on encore penser des objets, est-il encore possible de penser des objets ? Je ne le crois pas.
DPA : L’Hôtel Métropole c’est un lieu qui va accueillir de la pratique, c’est un lieu pour les populations mobiles, mais c’est un lieu qui va venir marquer l’espace. FM : L’Hôtel Métropole s’insère dans des systèmes complexes. Ça crée une écologie différente. C’est un parasite et ce parasite change l’écosystème. A partir du moment où vous jetez une pierre dans une mare, ça crée une perturbation et cette perturbation change l’équilibre général du système. C’est pour cela que la greffe est intéressante en soi. Vous devez en tenir compte. C’est un nouveau type d’équipement collectif qui crée, qui change les modes d’appartenance et donc qui va changer la relation à la contextualité de la métropole. Il ne faut pas oublier qu’autour, il y a des gens qui sont sur des temps longs. Il a des gens qui restent et qui ont des maisons. Il y a donc des gens qui sont dans l’inscription, qui vivent dans le temps long. Ce que je veux dire, c’est que l’Hôtel Métropole n’est pas tout seul. Il est contextualisé avec d’autres formes d’appartenance. C’est pour cela que je pensais à la notion d’un possible « Métavillage » qui permet de faire coexister une grande complexité de l’habiter, et qu’à ce moment-là il y avait l’Hôtel Métropole, mais il y a aussi des instruments collectifs qui existent dans le métavillage qui sont les éléments de la ville traditionnelle, voire de la métropole, mais qui sont aussi très structurants par rapport à ce qu’est l’hôtel Métropole. Il n’est pas tout seul. Habiter le grand paris considérations métropolitaines 23
70 000 LOGEMENTS INSCRITS DANS LA LOI
100 000
LOG/AN
Quel habitat, sur quel foncier ?
SDAURP
1965 OBJECTIF
SDRIF
2013
70 000
PRODUCTION
SDRIF
2008
RAT DÉFIC
SDRIF
1994
SDAURIF
1976
MAIN LOGE
50 000
COMP PARITI
35 000
ACC NOUV
0 1960
1970
1980
La femme qui serre dans ses mains la barre du RER, en introduction de ce cahier d’études illustre notre objectif : rechercher de solutions aidantes, moins dures, plus accueillantes pour les habitants du Grand Paris. Dominique Perrault parle des situationscomplexes de la vie quotidienne dans la métropole en illustrant par un proche malade, un couple qui se sépare, le début d’une entreprise. L’échelle des villes nouvelles fait réfléchir : 70 000 est le nombre de logements existants à Cergy-Pontoise. C’est pourtant le nombre élevé à atteindre, inscrit dans le texte de loi1 sur le Grand Paris. 1
LOI n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris
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1990
2000
2010
70 000 logements / an en réponse à la croissance démographique, à la baisse structurelle de la taille des ménages (nécessitant à volume de population constant, un plus grand nombre de logements), au renouvellement du parc (logements devenus obsolètes ou insalubres), au déficit accumulé, mais également au maintien d’un stock de logements vacants pour garantir la flexibilité du marché. Exprimé autrement, l’objectif est de doubler la production annuelle de logements dans la région pour satisfaire à la demande d’inscription métropolitaine. Le foncier aujourd’hui disponible, en attendant notamment les assiettes de terrains connexes aux nouvelles gares du Grand Paris
70 0
40 000
Hôtel Métropole 30 000
20 000
Hôtel Métropole
10 000
0
38 000 / an
17 000 / an
12 000 / an
Accueillir de Compenser la disparition Rattraper le nouveaux ménages de logements déficit accumulé
3 000 / an
Hôtel Métropole
Maintenir des logements vacants
Source à la base de données : Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), 2013
Express, est dans la majeure partie des cas positionné dans des situations qui questionnent : faut-il réquisitionner les vides le long des autoroutes, les locaux industriels désaffectés, densifier sans rupture ? L’étude que nous avons conduite lors de cette première lettre de commande ne porte pas directement sur la territorialisation de l’offre de logement par bassin, pas plus que sur l’analyse de l’objectif retenu par la loi. Elle introduit l’idée qu’en parallèle du besoin en logements, il est nécessaire d’imaginer d’autres formes de l’habiter, à destination des populations qui pratiquent la métropole sans pour autant être franciliens, qui ont besoin d’y accéder sans s’y inscrire.
Des formes de l’habiter qui permettent de répondre aux situations d’urgence, mais aussi aux situations transitionnelles de la vie, avec la certitude que l’offre de logements soit adaptée aux modes de vie métropolitains. L’hôtel Métropole est un dispositif qui permet de fluidifier autrement le marché du logement et qui pourrait absorber une part non négligeable (10 / 15 %) du besoin en logements, et générer indirectement la construction de logements complémentaires autour des nouvelles polarités métropolitaines qu’il organise. Habiter le grand paris considérations métropolitaines 25
Image : Hotel Room, Edward Hopper (1931)
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Habiter le grand paris MĂŠthode 27
regards sur le territoire métropolitain Vers une cartographie des tensions métropolitaines
Gares
Universités
Hôpitaux
Lieux d’évènements / espaces polyvalents
Parcs et jardins / grands équipements sportifs et de loisirs
Lieux commerciaux
Zones d’activité
Maisons de retraite
Établissements pénitentiaires
Pour déconstruire la complexité de lecture du territoire métropolitain, nous avons imaginé une représentation affranchie des informations relevant proprement de la ville (densité du bâti, équipements communaux courants, limites communales …) pour regarder dans un premier temps le territoire du point de vue des équipements métropolitains. Il s’agit essentiellement d’équipements ayant une capacité à générer des mouvements à une échelle qui n’est pas celle de la commune ou de l’inter-commune et mobilisant des populations sur des temporalités autres que celles de l’inscription. Des infrastructures qui génèrent des déplacements métropolitains excédant les échelles de proximité propre aux usages quotidiens. Des équipements que l’on ne fréquente pas nécessairement au quotidien, mais qui ponctuellement, deviennent des lieux incontournables à
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un moment ou un autre de la vie pour des populations qui entretiennent des rapports différents à l’habiter (hôpitaux, universités, établissements pénitentiaires, maisons de retraite, …). Cet inventaire du déjà là métropolitain a pour objectif de révéler des proximités géographiques non exploitées entre des infrastructures, de donner à voir de masses critiques programmatiques potentielles, ici et là sur le territoire métropolitain. Repérer des territoires infrastructurellement riches, sur lesquels il est possible de bâtir des situations urbaines aujourd’hui inexistantes, en imaginant des relations possibles entre des populations qui aujourd’hui se croisent mais ne se rencontrent pas.
0 km
Gares Universités Hôpitaux Lieux d’évènements Espaces polyvalents Parcs et jardins
+ 60
Grands équipements sportifs et de loisirs Lieux commerciaux Zones d’activité Maisons de retraite Établissements pénitentiaires Seine / Marne
Habiter le grand paris Méthode 29
regards sur le territoire métropolitain Dans le Grand Paris, mais également au bord de l’eau, sur les grands plateaux, à flanc de coteaux, en lisière de forêt.
De 100 à plus de 300 habitants/hectare
Moins de 25 à 100 habitants/hectare
Fleuves
Topographie
Bois et forêts
Espaces verts et boisés public
Parcs et jardins
Zones rurales
Terrains vacants
Progressivement d’autres informations viennent préciser, valider ou infirmer les proximités repérées. Des informations d’ordre programmatique (équipements sportifs ou de loisirs, lieux commerciaux, zone d’activités, équipements culturels ou culturels significatifs) susceptibles de générer des mouvements à l’échelle de l’inter-commune ou du département, mais également des informations d’ordre géographique (proximité avec éléments du paysage métropolitain : vallée de la Seine, grands plateaux et forêts…), et patrimoniale. Les filtres d’informations ont été retenus en raison notamment de leur capacité à générer des déplacements à l’échelle métropolitaine, sur des durées plus ou moins longues, pour des populations éprouvant un besoin de logement urgent, ponctuel ou fréquentiel, faisant Sources de données : IAU-ÎdF, IGN
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l’expérience de « situations transitionnelles » de l’existence (divorces, création d’entreprises, nouvel arrivant en métropole,...), pour lesquelles habiter sur le modèle traditionnel de l’inscription n’est pas possible. La concentration à une certaine échelle (1,5 kilomètre de rayon) de ces structures de territoire doit fournir le ciment nécessaire à la formalisation du récit d’une urbanité nouvelle générant un sentiment d’appartenance. Pour cela, il faut mobiliser les spécificités de la géographie métropolitaine comme un fixatif, un repère permettant de se situer. A l’inverse de la méthode des villes nouvelles, nous souhaitons constituer les futures polarités métropolitaines à partir d’un déjà là revitalisé.
0 km
+ 60
On observe sur le territoire métropolitain des éléments qui viennent
Les berges de la Seine sont bien connues, sa confluence avec la
conscience de la taille et des limites de la masse métropolitaine.
moyenne, un terreau pour faire germer de la narrativité à partir d’espaces collectifs et partagés.
C’est difficileinterrompre, ou simplementponctuer trop ambitieuse pouvoir le donner définition ; trouver uneses formule capableà d'en résumer exhaustivement toutes ses perturber, ou distraire tissu une urbain. Des de métropole Marne ou bien méandres Sèvres et Boulogne Billancourt égaletendances. Nous avons décidé,etdudecoup, d'observer métropole de dedans, plutôt quement. d’ailleurs; en la traversant, plutôt la dessinant. Ce quede nous avons reporté vides paysagers, de taille forme variées,la autour desquels se sont On connait la boucle dequ'en la Marne, les forêts Rambouillet, de ce voyage sont réflexions simples, mais sur lesurbaines. quelles, à notre avis, c’est possibleFontainebleau, construire un discours important sur l'habiter. développées dedes façon inégale des situations Montmorency, Saint Germain en Laye, les grands La métropole est faite d'une substance urbaine discontinue que tentes à élargir continuellement frontières. Ce procès vorace d'urbanisation est soutenu, ou parfois plateaux ses agricoles, ainsi que les grands plans d’eau. La géographie métropolitaine par sa topographie, sinuosités de stimulé, par les grands réseaux de transport. L'expansion desles confins de la métropole, la mobilité et la migration qui çà implique, comporte aussi une inexorable ses voiesà d’eau etfaire ses poumons arborésà offre dans il est deCe mobiliser paysagersduà coup, plus difficulté se sentir partie du territoire, habiterdes un respirations espace que grâce à saleproprePourtant, identité, peut êtrepossible appelé lieu. qui nous les nouséléments sommes demandés, magma urbain, constitue des dans balises pour se en repérer l’étenpetite identifier et les valoriser pour leur capacité à généc’est s'il est encore et possible d'habiter la métropole créantdans un lien d'appartenance auxéchelle, lieux quiles la composent. due du territoire vides métropolitains pour prendre rer un à qualifier des lieux à l’urbanité Quels sont, du coup,francilien. les lieux de Des la métropole et quels sont les éléments qui transforment un sentiment espace dans d’appartenance, un lieu? À notre avis, le premier élément dont il faut tenir compte est la forme du territoire. La topographie, l’hydrographie, la forme et la qualité de la terre sur laquelle nous Habiter le grand paris construisons notre villes représentent les caractéristiques grâce à qui un espace dans le territoire devient reconnaissable, identifiable, un lieu que on peut retrouver et à Méthode le quelle on peut retourner. 31 En suivant cette logique, nous avons décidé de regarder aussi les grands vides métropolitains, les parties de territoire que ne sont pas construites et que, en tant que tel, deviennent des états d'exception dans la logique extensive du phénomène urbain. Ils sont des point de rupture et de discontinuité dans le magma urbain. Le caractère
mise en tension du tissu métropolitain Méthodologie
1,5 km 1,5 km 1,5 km 1,5 1,5 1,5km km km
1. Métropole Le tissu métropolitain est étendu, discontinu, inégal et explosé. Il est difficile de s’y situer, d’en avoir une conscience géographiée. Du château de Versailles à Disneyland, de la boucle de la Marne à la forêt de Saint Germain en Laye, de Villepinte à Rungis, le territoire est ponctué d’objets remarquables. Toutefois, entre les grands repères métropolitains le tissu urbain manque de qualités, pas tout a fait la ville, déjà plus la campagne.
2. Échelle de proximité Observer le territoire métropolitain à la bonne échelle, celle de la proximité, de la courte distance au travers d’une loupe de 1,5 kilomètre de rayon.
3. Masse critique Faire l’inventaire des équipements présents sur le territoire et structurant à l’échelle métropolitaine et pour repérer les lieux de concentration. La concentration révèle la potentialité d’une urbanité en raison de la capacité des équipements observés à générer du mouvement.
4. Écosystèmes urbains La concentration d’équipements métropolitains ne suffit pas à qualifier une urbanité, c’est une condition nécessaire, pas suffisante à la territorialisation des territoires métropolitains. Si des proximités spatiales sont observables entres les équipements, il manque généralement la possibilité de vivre à proximité, car traditionnellement on n’habite pas à proximité de telles infrastructures (hôpitaux, prisons, maison de retraite, ...) Il faut envisager les modalités d’habiter qui permettent de créer des écosystèmes urbains au sein de ces polarités métropolitaines. Permettre aux populations qui fréquentent ces équipements de s’y situer, de s’y arrêter pour un temps.
5. Tensions métropolitaines Comment transformer des proximités géographiques en situations urbaines? Comment faire participer le déjà là au destin métropolitain? Nous avons développé un dispositif urbain, «l’Hôtel Métropole» à destination des populations mobiles de la métropole, des populations qui entretiennent des relations avec les grands équipements répartis sur le territoire, et qui n’ont pas la possibilité d’habiter à proximité C’est un dispositif qui vient agiter, mettre en tension une polarité métropolitaine en créant la possibilité d’habiter autrement le territoire. C’est un incubateur d‘urbanité.
6. Retour à la métropole Ces écosystèmes urbains ne constituent pas des lieux isolés, des territoires en marge de la métropole, ils sont au contraire rattachés, connectés au réseau métropolitain, profitent et participent à la richesse du Grand Paris.
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
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Crテゥation de l窶凖四e de Nantes, Dominique Perrault (1994)
Habiter le grand paris Mテゥthode 33
Vers une nouvelle représentation métropolitaine les tensions métropolitaines - situations urbaines à révéler
0 km
L’Atlas des « 100 tensions métropolitaines », illustre une méthodologie de lecture et de représentation du territoire métropolitain. Il s’agit de faire figurer 100 situations métropolitaines possibles, 100 territoires à réinvestir, 100 polarités à renforcer. 100 écosystèmes urbains qui pourraient gagner en autonomie, en visibilité et concentrer les efforts d’urbanisation. 100 constellations pour se repérer dans
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
34
+ 60
l’immensité du territoire métropolitain. Face aux 1301 communes, 317 cantons, 8 départements et quelques 150 intercommunalités de la région Île de France, nous proposons 1 Atlas du Grand Paris composé de 100 lieux, comme 100 priorités, 100 chroniques d’un récit métropolitain à construire.
Habiter le grand paris MĂŠthode 35
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
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Habiter le grand paris MĂŠthode 37
Atlas des 100 situations possibles
100 exemples de polarités métropolitaines à mettre en tension
1
2
3
5
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7
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10
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A
B
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E
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L 0 km
Non exhaustif, l’atlas du Grand Paris, fonctionne comme un tableau périodique des éléments métropolitains, des figures classées de 1 à 100, comme 100 interventions en vue d’un Grand Paris solidaire. Il s’agit d’un système de représentation qui propose la construction d’une narration non administrative du territoire. Chaque constellation étant nomméé et dotée d’un indice de localisation sur une trame couvrant le territoire métropolitain. Les constellations devraient générer un fort sentiment d’appartenance, ce qui pourrait permettre de faire remonter via les réseaux sociaux des datas en temps réels sur les pratiques urbaines et sociales de chaque constellation.
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
38
+ 60
Dans un second temps nous chercherons à préciser le comportement de chaque constelllation, à confirmer les intuitions spatiales, les relations de proximité envisagées, à dimensionner des Hôtels Métropoles en fonction des populations susceptibles d’y séjourner. Des informations plus précises sur le territoire nous permettrons de sculpter davantage ces figures.
FESTIVAL BAROQUE DE PONTOISE FESTIVAL BAROQUE DE PONTOISE
P.A. LES BEAUX SOLEILS P.A. DE LA CHAUSSÉE PUISEUX DE L'HORLOGE
Transilien H
Clinique Sainte Marie
P.A. D'EPLUCHES FESTIVAL DES TRÉTEAUX Transilien H, J, RER C
FEST. DES TRÉTEAUX FEST. THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Osny-Pontoise
P.A. AMPÈRE QUARTIER PREFECTURE FESTIVAL DES TRÉTEAUX
Transilien L RER A Transilien RER A
Transilien H
TROIS FONTAINES
Université de Cergy Pontoise
Centre hospitalier René Dubos
L
Z.A. DE LA CHAPELLE ST-ANTOINE LE CHÂTEAU DE NEUVILLE
Transilien L, RER A
EHPAD SAINT LOUIS PARC ST-CHRISTOPHE
001.B2
CERGY, VAUREAL, OSNY
P.A. DES BETHUNES
JAZZ AU FIL DE L'OISE
002.B3
OSNY, PONTOISE, ENNERY
003.B3
PONTOISE, CERGY
004.B3
SAINT-OUEN-L'AUMONE
Transilien H
Transilien J
FERME D'ECANCOURT
ZI DE LOUVRES
RER D AÉRODROME D'ENGHIEN MOISSELLES
Z.A.E. DU MOULIN
Transilien H RER C
ART DE VIVRE 95
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE PARC AUX ÉTOILES
RESIDENCE DU VAL-DE-SEINE
P.A. LES BELLEVUES
Z.A.E. DU MOULIN Transilien H
MOISSELLES, ATTAINVILLE, BAILLET-EN-FRANCE, EZANVILLE
005.B6
006.B9
JOUY-LE-MOUTIER, TRIEL-SUR-SEINE
007.C1,C2
LOUVRES
008.C3
SAINT-OUEN-L'AUMONE, ERAGNY
Hôpital d'Enfants Margency
P.A. DES ECOUARDES Hôpital Simone Vei Eaubonne Hôpital le Parc Taverny
FESTIVAL DES TRÉTEAUX
SOLEMNES
Transilien H Transilien H Transilien J
RESIDENCE RACHEL
Transilien L RER A
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
Transilien H
Z.I. OUEST
Centre d'image Soisy-Sous-Montmorency
Z.I. DES BOUTRIES
Transilien H
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
Transilien H
CENTRE AQUATIQUE
MAISON DE RETRAITE LES TILLEUILS
Clinique Claude Bernard Ermont
Transilien H, TCSP, RER C
009.C3
CONFLANS-SAINTE-HONORINE, ERAGNY
010.C4
011.C5
BEAUCHAMP
012.C5,C6
TAVERNY
MARGENCY, EAUBONNE, ERMONT
CENTRE DE LOISIRS PLAINE OXYGÈNE
RESIDENCE ELEUSIS - GROUPE DOMUSVI
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
RER D
CIMETIÈRE COMMUNAL
Transilien H
Transilien J, RER E
GPE ROUGE PARCOURS-SPECTACLE "ANNE DE MONTMORENCY SEIGNEUR D'ECOUEN"
RER B, GPE ROUGE
BLUES SUR SEINE
Transilien J
RER D Z.A. LA GROSSE PIERRE
Z.A. LA PIECE DU GUE
P.A. CHARLES DE GAULLE 1, 2, 3
Z.A.E. DES PERRUCHES
AÉROPORT DE PARIS CHARLES DE GAULLE RER B, GPE ROUGE, TGV
013.C7
SAINT-BRICE-SOUS-FORET, ECOUEN, PISCOP
014.C8
GOUSSAINVILLE
015.C10
LE MESNIL AMELOT
VERNEUIL-SUR-SEINE, TRIEL-SUR-SEINE, VERNOUILLET
016.D1
Transilien J
Transilien L, RER A
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
BLUES SUR SEINE Transilien J HIPPODROME DE MAISONS-LAFITTE
PARC DE MAISONS-LAFFITTE
Z.A. LA MARE AUX CANES
L'AÉROKART
Transilien J, RER A, E FESTIVAL ANTIGEL
FESTIVAL DE THÉÂTRE
KORIAN VILLA PEGASE Z.I. DU PRUNAY
SITE PEUGEOT / Z.A. DES COMMUNES
Clinique médicale de Maisons-Laffitte
Transilien J, RER E
Transilien L, RER E
Z.I. DU VAL D'ARGENT RER A Tangentielle Nord
017.D2,D3
ANDRESY
018.D2,D3
ACHERES, POISSY, SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
019.D4
MAISONS-LAFFITTE
020.D4
LA FRETTE-SUR-SEINE, SARTROUVILLE, ARGENTEUIL
Habiter le grand paris Méthode 39
LAC D'ENGHIEN
CENTRE AQUATIQUE CANYON MÉDIATHÈQUE PIERRE MENDÈS FRANCE
Transilien H
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE
Transilien H, Université Paris XIII Tangentielle Nord Paris-Nord
AP-HP Hôpital Charles Richet RESIDENCE LE CLOS D'ARNOUVILLE
Transilien H PARC VAL DE FRANCE
TRAMWAY T8 P.A. de Saint-Leu
Transilien H
RER D PARC L'ÎLE-SAINT-DENIS
Transilien H
PARC VAL DE FRANCE
RESIDENCE MAPI SARCELLES
THERMES LUCIEN BARRIÈRE TRAMWAY T8 CENTRE CULTUREL FRANÇOIS VILLON
RER C
Z.A.E. DES ECRICROLLES
FERME PÉDAGOGIQUE DES CHANTERAINES Z.I. DU VAL DE SEINE
PARC DES CHANTERAINES
RENCONTRES CHORÉGRAPHIQUES INTERNATIONALES TRAMWAY T5
RESIDENCE LES MAGNOLIAS
SAINT-GRATIEN, ENGHIEN-LES-BAINS
021.D6
VILLETANEUSE, EPINAY, VILLENEUVE-LA-GARENNE
022.D6, E6
023.C7,D7
GROSLAY, SARCELLES
AÉROPORT DE PARIS LE BOURGET
SARCELLES, VILLIERS-LE-BEL, ARNOUVILLE-LES-GONESSE
024.C7,D7
TRIANGLE DE GONESSE (en projet) PARC ROBERT BALLANGER
RESIDENCE LE CLOS D'ARNOUVILLE
USINES CENTER
PARIS NORD 2
O'PARINOR BANLIEUES BLEUES
AFRICOLOR RER D
RER D GPE ROUGE RER B
PARC DE L'EGLANTIER
FÊTE DE L'HUMANITÉ
GPE ROUGE SALON DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE
FESTIVAL THÉÂTRAL DU VAL-D'OISE CENTRE HOSPITALIER GONESSE
RENCONTRES CHORÉGRAPHIQUES INTERNATIONALES
GPE ROUGE
STADE NAUTIQUE DE COURSAILLE
GPE ROUGE
025.C8,D8
ARNOUVILLE-LES-GONESSE, GONESSE
ZONE DE FRET
DUGNY, BONNEUIL-EN-FRANCE, LE BOURGET
026.D8
PARC DU SAUSSET
CITROËN
LE BLANC-MESNIL, AULNAY-SOUS-BOIS
027.D8,D9
RER B
GONESSE, VILLEPINTE, AULNAY-SOUS-BOIS
028.D8,D9
WE AR(T) URBAN – FESTIVAL HOPTIMUM
P.A. CHARLES DE GAULLE
Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Villepinte
Parc Des Expositions
Z.I. DU COUDRAY
MÉDIATHÈQUE CHRISTINE-DE-PIZAN GPE BLEUE Transilien J, RER E PARC MEISSONIER EP - maison centralePoissy
RESIDENCE MAPI
Tangentielle Ouest
WE AR(T) URBAN – FESTIVAL HOPTIMUM RESIDENCE ELEUSIS - GROUPE DOMUSVI Centre hospitalier intercommunal, Poissy/Saint-Germain-en-Laye CIRCUIT CAROLE
AFRICOLOR
SOLEMNES
029.D9,D10
TREMBLAY-EN-FRANCE
TREMBLAY-EN-FRANCE, VILLEPINTE
030.D10
Z.A. DE FAIT
GPE BLEUE
031.D10,E10
VILLEPARISIS, MITRY-MORY
032.E2
POISSY
Z.A. DES BORDS DE SEINE
PISCINE OLYMPIQUE MUNICIPALE
Transilien J, Tangentielle Nord LES CINGLÉS DU CINÉMA Transilien J
ESPACE JEAN-PIERRE RIVES
Tram T1
Tram T2 RESIDENCE LA TOUR D'AUVERGNE
Centre hospitalier Victor Dupouy
EHPAD MARCELLE DEVAUD
STADE OLYMPIQUE YVES-DU-MANOIR
Hôpital Louis-Mourier
Transilien J Tram T1
Z.A. KLEBER
ESPACE CARPEAUX
LA RESIDENCE MEDICIS RESIDENCE AZUR Transilien J, Tram T1 ex, GPE ORANGE
CENTRE NAUTIQUE
Centre Hospitalier de Courbevoie Neuilly - Puteaux (Courbevoie)
Z.I. OUEST
RESIDENCE ESTEREL
FESTIVAL PARIS BREIZ ARGENTEUIL
Tram T2 Centre d'accueil et de soin hospitaliers de Nanterre
033.E5
ARGENTEUIL
034.E5
COLOMBES
035.E5
BEZONS, COLOMBES, NANTERRE
036.E5
SAINT DENIS PLEYEL PARISPACE III (LES BASSES NOELS)
COURBEVOIE
Université Paris 8 - Vincennes Saint-Denis M13
Landy-Pleyel CENTRE NAUTIQUE LA BALEINE
Hôpital Beaujon, Clichy
LA MAISON DES CYTISES
T5
LES MÉDIATHÈQUES MÉDIATHÈQUE DE CLICHY
RER C
M13
PORT DE PLAISANCE VAN GOGH
M13
PARC ROGER-SALENGRO
Transilien H, RER D GPE ORANGE, ROUGE GPE TGV
ILE ST DENIS MARCHÉ DE SAINT-DENIS
FONDATION ROGUET
Centre hospitalier, Saint-Denis Hôpital Delafontaine
M13
M13, T1
Université Paris III - Sorbonne-Nouvelle
Université Paris XIII Paris-Nord
M13
T1 RESIDENCE LES ADRETS
CLUB PIERRE SAVOYE
M13 M13 FESTIVAL JAZZ
037.E6
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
40
GENNEVILLIERS, CLICHY, ASNIERES-SUR-SEINE
038.E6
CLICHY
039.E6,E7
Hôpital Casanova
E.M.G.P
SAINT-OUEN, SAINT-DENIS
040.E7
SAINT-DENIS
STADE DÉPARTEMENTAL DE "LA MOTTE"
Hôpital Jean Verdier, Bondy
EHPAD ARTHUR GROUSSIER
T1 T1
Centre hospitalier Aulnay-sous-Bois
M7
RESIDENCE ARPAGE LES CLAIRIERES
GPE ROUGE
Hôpital Avicenne Bobigny
T1 Z.I. DE LA MOLETTE
DES ZAC DE BOBIGNY MAISON DE LA CULTURE
KORIAN MARISOL
VILLES DES MUSIQUES DU MONDE
AFRICOLOR
PARC DE LA POUDRERIE
AFRICOLOR
RESIDENCE MAPI
T1, T zen 3 RESIDENCE ARPAGE VICTOR HUGO
VILLES DES MUSIQUES DU MONDE
GPE ROUGE, RER B
Z.I. LES VIGNES
LA PREVOTE
Transilien P RER E
MÉDIATHÈQUE GEORGES BRASSENS
LA MAISON DES GLYCINES
T4
GOLF DÉPARTEMENTAL DE LA POUDRERIE
AP-HP Hôpital René-Muret - Bigottini
T4, RER E Transilien P
GPE ROUGE
GPE ROUGE, BLEUE GPE BLEUE, RER B
T4
Z.I. T zen 3, M5
RESIDENCE MAPI
AUBERVILLIERS, PANTIN, BOBIGNY
041.E7,E8
DRANCY, LE BOURGET, LA COURNEUVE
042.E8
043.E9,E10
BONDY, LES PAVILLONS-SOUS-BOIS
044.E9,F9
SEVRAN
PISCINE OLYMPIQUE INTERCOMMUNALE Tangentielle OUEST Z.I. DE LA REGALE
RER A
BIBLIOTHÈQUE MULTIMÉDIA JARDINS DU DOMAINE NATIONAL
Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Nanterre
FESTIVAL ANTIGEL
Université Paris X Paris Ouest Nanterre La Défense
FESTIVAL ANTIGEL RESIDENCE LES ORMES RER A
SECTEUR DES GROUES
LES GUILLERAIES LE PARC DE L'ILE
MAISON NOTRE DAME
Centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye
RER A
Centre hospitalier Montfermeil
Transilien RER A
EHPAD LA CHAMADE
NUIT DE MONTE-CRISTO
PARC DÉPARTEMENTAL ANDRÉ-MALRAUX
RER A
Cmc de l'Europe Le Port-Marly LES PYRAMIDES
J
GPE ROUGE, VERTE, ORANGE, TGV, RER A, E
Hôpital Le Vésinet PARC TERTIAIRE DES CHAMPS PIERREUX RESIDENCE SIMON VOUET
ESPACE D'ACTIVITÉS DE LA TUILERIE CENTRE CULTUREL JEAN-VILLAR
045.E10,F10
CHELLES, MONTFERMEIL, COURTRY
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, LE PECQ, MARLY-LE-ROI
046.F3
047.F3
LE VESINET, LE PORT-MARLY, CROISSY-SUR-SEINE
048.F4,F5
NANTERRE
LES QUATRE TEMPS LA DÉFENSE JAZZ FESTIVAL GPE ROUGE Transilien L, U, RER A, Tram T2
ATELIER GROGNARD
RESIDENCE MAPI
LA DEFENSE LA DEFENSE
PALAIS DE LA CULTURE
EDMOND ROSTAND
RESIDENCE SANTE GALIGNANI Transilien L, U, Tram T2
PARC DE LA MALMAISON
PALAIS DES SPORTS
CENTRE AQUATIQUE DE LEVALLOIS MARCHÉ JEAN ZAY
SO-OUEST
Santé Service (Puteaux)
T2
Transilien L, J
M3
Cmc Ambroise Paré
M1
L'ERMITAGE
RESIDENCE ARPAGE MORNAY
Centre hospitalier, Nanterre
PARC DE LA FOLIE SAINT-JAMES
Centre Hospitalier Départemental Stell ORPEA LE CHEMIN DE LA JONCHÈRE
PHOTO LEVALLOIS
Centre Hospitalier de Courbevoie - Neuilly - Puteaux
RER A
OPÉRA EN PLEIN AIR MAISON DE RETRAITE COGNACQ JAY Transilien L, U, Tram T2
049.F4
RUEIL-MALMAISON
KORIAN LES SARMENTS
050.F5
PUTEAUX, SURESNES
051.F5
NEUILLY-SUR-SEINE
RESIDENCE ST ANTOINE DE PADOUE
052.F6
LEVALLOIS-PERRET
RESIDENCE LES BEAUX MONTS PARC DES BEAUMONTS
T1
M9
T1
RESIDENCE DIANE BENVENUTI
GPE ROUGE, M11, RER E
RER E
PARC MONTREAU
RESIDENCE ARPAGE EMILE ZOLA
RESIDENCE MAPI
M9
M9
T1
T1
Centre hospitalier intercommunal André Grégoire
T1
T1 ROSNY 2 LA MAISON DE L'EGLANTIER
RER A, M1
LA FABRIQUE À RÊVES CENTRE NAUTIQUE ET SPORTIF CLAUDE BERNARD
Z.A. LES ALOUETTES M1
T1
LE VERGER DE VINCENNES M1
CINÉ JUNIOR
Hôpital d'instruction des armées Bégin, Saint-Mandé MAISON POPULAIRE-CENTRE D'ART
053.F8
MONTREUIL, ROMAINVILLE
Transilien P, RER E
054.F8,F9
ROSNY-SOUS-BOIS
055.F8,G8
MONTREUIL, VINCENNES, FONTENAY-SOUS-BOIS
Z.I. DE CHELLES-VAIRES LA TRENTAINE
MONTREUIL, FONTENAY-SOUS-BOIS
056.F8,F9
Transilien P BASE RÉGIONALE DE PLEIN AIR ET DE LOISIRS
Etablissement pénitentiaire centre de semi-liberté Gagny
Transilien L
RESIDENCE ORPEA LES LYS
FESTIVAL ANTIGEL Centre hospitalier Lagny-sur-Marne
BASE RÉGIONALE DE PLEIN AIR ET DE LOISIRS
GPE ROUGE
ARBORETUM NATIONAL DE CHÈVRELOUP PARC DE LA HAUTE-ÎLE
Z.I. DE LA COURTILIÈRE Z.A.E. PARC D'AFFAIRE
Z.I. DES CHANOUX
GPE ROUGE
057.F9
NEUILLY-PLAISANCE, NEUILLY-SUR-MARNE
CENTRE AQUATIQUE DE MARNE ET GONDOIRE
CENTRE COMMERCIAL PARLY 2
Cmc de Parly II, Le Chesnay Hôpital André Mignot
JARDINS DU PARC NATIONAL DE CHAMPS-SUR-MARNE
058.F10,F11
CHELLES, CHAMPS-SUR-MARNE, VAIRES-SUR-MARNE
059.F12
LAGNY-SUR-MARNE
060.G3
ROCQUENCOURT, LE CHESNAY, LA CELLE-SAINT-CLOUD
Habiter le grand paris Méthode 41
Hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt
Centre René-Huguenin et Hôpital St-Cloud Hôpital Raymond-Poincaré, Garches
RESIDENCE LANMODEZ AP-HP Hôpital Corentin Celton
LES JARDINS ALBERT KAHN
PARC HENRI BARBUSSE PARC RODIN
Transilien L Transilien L
Transilien L, U KORIAN HAUTS DE JARDY
M10
FERME PÉDAGOGIQUE DU PIQUEUR
M12
Issy-les-Moulineaux
M10 LES PASSAGES DE L'HÔTEL DE VILLE FESTIVAL BBMIX
GPE ROUGE, RER C
M8 Hôpitaux de Saint-Maurice
Issy-les-Moulineaux
RESIDENCE ORPEA LE CORBUSIER
HARAS DE JARDY
Hôpital d'instruction des armées Percy
M9
M9
RESIDENCE BEL AIR
M8 RESIDENCE LE VAL D'OSNE
Clinique Marcel Sembat (Ccbb)
061.G4
MARNES-LA-COQUETTE
BOULOGNE-BILLANCOURT, SAINT-CLOUD
062.G5
063.G5
ISSY-LES-MOULINEAUX, CLAMART
CHARENTON-LE-PONT, SAINT-MAURICE, PARIS-12E
064.G7,G8
Z.I. DES GATINES
PARC CULTUREL DE RENTILLY RER A
PARC DES CORMAILLES
Z.A.C. DES FONTAINES GIROUX
TVM
Z.I. SALVADOR ALLENDE
M7
CENTRE COMMERCIAL RÉGIONAL BAY 2
RER C
BASE RÉGIONALE DE LOISIRS DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES
RER A
FONDATION FAVIER
RESIDENCE PRESENCE
M7 Hôpital Saint-Camille, Bry-sur-Marne
Hôpital privé de l'Ouest Parisien Trappes
LE VIEUX COLOMBIER AP-HP Hôpital Charles Foix
GARE AU THÉÂTRE
Z.I. LES PORTES DE LA FORÊT
RER C
Z.A.C. A3 DU PLATEAU
Transilien P, RER E, GPE ROUGE
FESTIVAL ANTIGEL Transilien U, N
Z.I. PARIS EST Z.I. DE TRAPPES ELANCOURT
IVRY-SUR-SEINE, VITRY-SUR-SEINE
065.G7,H7
066.G9
BRY-SUR-MARNE,NOISY-LE-GRAND , VILLIERS-SUR-MARNE
CROISSY-BEAUBOURG, COLLEGIEN
067.G11
068.H1
TRAPPES
FESTIVAL D'HUMOUR ET DE CAFÉ-THÉÂTRE DE ROCQUENCOURT LES GRANDES EAUX NOCTURNES LE MOIS MOLIÈRE
CENTRE AQUATIQUE Transilien U, N, RER C
Transilien L
Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Yveslines
FESTIVAL ANTIGEL
Centre hospitalier Mignot, Versailles
VÉLIZY 2
Transilien L
Transilien N
T6
FESTIVAL ANTIGEL T6 Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines
RER C POTAGER DU ROI
KORIAN LES SAULES
FESTIVAL ANTIGEL
PÔLE D'ACTIVITÉS
T6
E.P. - M.A. Versailles
Z.A. LES SANGLIERS Transilien U, N, RER C
SOEURS AUGUSTINES
069.H2
070.H2
BOIS-D'ARCY
FONDATION LEPINE - PROVIDENCE
071.H3,H4
GUYANCOURT
AÉRODROME DE VELIZY VILLACOUBLAY
Clinique des Franciscaines
Transilien U, N, RER C GPE VERTE, TGV
GPE VERTE
072.H4,H5
VERSAILLES
VELIZY-VILLACOUBLAY
RESIDENCE BICETRE Z.A. DU PANORAMA
Hôpital Antoine-Béclère, Clamart
M7
PARC PAUL-VAILLANTCOUTURIER
ZONE DES ARUES
ANTREBLOC - ESCALADE T6
M4, GPE ROUGE
VILLA GARLANDE
CINÉ JUNIOR
LA MAISON DU GRAND CEDRE M7
RÉSIDENCE ST JOSEPH
FESTI' VAL-DE-MARNE
T6 Université Paris-Sud XI Faculté Jean-Monnet
PARC DÉPARTEMENTAL HENRI - SELLIER
MÉDIATHÈQUE LOUIS-ARAGON
E.P. - centre pour peines aménagées Villejuif
AUTEURS EN ACTE Bibliothéque Archéologie
Tram Antony Clamart Résidence Santé cousin de Mericourt
Centre chirurgical Marie-Lannelongue Le Plessis Robinson RER B
M7 CINÉ JUNIOR
RER B
MARCHÉ LE PLESSIS ROBINSON
RESIDENCE JEAN XXIII CENTRE CULTUREL
AP-HP Hôpital Paul-Brousse
Institut Gustave-Roussy Villejuif
École normale supérieure de Cachan Université Paris Sud XI
Z.I.P.E.C.
MAISON DU ROMAN POPULAIRE
FESTIVAL HIPCIRQ'HOP
LE PLESSIS-ROBINSON, CHATENAY-MALABR
073.H5,H6
BAGNEUX, CACHAN, CHATILLON
074.H6
ARCUEIL, VILLEJUIF, LE KREMLIN-BICETRE
075.H6,H7
Festival des arts de la rue RESIDENCE DE L' ABBAYE
Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
M8 Hôpital Albert Chenevier
076.H6,H7
L'HAY-LES-ROSES
RESIDENCE LE JARDIN DE NEPTUNE
LE GRAND AGE M8
CRÉTEIL SOLEIL BIBLIBLEUETS
LA RESIDENCE MEDICIS M8
Z.I. Du Marais P.A. Des Petits Carreaux
CINÉ JUNIOR
SONS D'HIVER
RER A PARC DU VAL-DE-MARNE
Transilien R, RER D
Hôpital Henri-Mondor
PARC DE LA BRÈCHE
M8
FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE
GPE ROUGE RESIDENCE SEVIGNE
SPRINGER
TVM, TCSP
Z.I. DE L'ECHAT Service Pénitentiaire d'Insertion et de probation Créteil M8
Centre hospitalier intercommunal Créteil PARC DUPEYROUX
RESIDENCE CLAUDE KELMAN
RESIDENCE DES BORDS DE MARNE RER A
Z.I. DES BOUVETS ET DES ZONES INDUSTRIELLES
MAISON DE RETRAITE LES CEDRES
M8
077.H8
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
42
MAISONS-ALFORT, CRETEIL
078.H8,H9
SAINT-MAUR-DES-FOSSES
079.H8
CRETEIL
080.H9
BONNEUIL-SUR-MARNE, SUCY-EN-BRIE
Transilien P, RER E MÉDIATHÈQUE FRANÇOIS-MITTERRAND CENTRE TECHNIQUE ET SPORTIF RÉGIONAL DE TIR À L'ARC
Z.I. CENTRE
Clinique La Francilienne, Pontault-Combault
Z.I. LES BORDES
Z.I. NORD / SUD
Transilien P, RER E
CINÉ JUNIOR CINÉ JUNIOR
HÉLI HORIZON AÉRO TOURING CLUB DE FRANCE MÉDIATHÈQUE PIERRE-THIRIOT
081.H9,H10
RESIDENCE DU PARC
082.H10
ORMESSON-SUR-MARNE
083.H11,H12
PONTAULT-COMBAULT
OZOIR-LA-FERRIERE
084.I3
TOUSSUS-LE-NOBLE, BUC
RESIDENCE LES JARDINS DE THIAIS RESIDENCE DE MASSY
P.A. ANTONY I
RER B
RER B, GPE VERTE, TGV
Institut hospitalier Jacques Cartier, Massy
Z.I. LES PETITS CHAMPS RONDS École Centrale Paris des Ars et Manifactures
QUARTIER D'ACTIVITÉS DE LA BONDE
RER B
BELLE ÉPINE T7
KORIAN FLORIAN CARNOT
Tram Antony Clamart
RER B
T7 Z.I. VILLEMILAN
GPE VERTE
Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Fresnes
T7
MAISON DES ARTS
Z.A. LES GLAISES
T7
GRANGE DÎMIÈRE
Hôpital privé d'Antony FESTI' VAL-DE-MARNE RER B
EHPAD LA PIE VOLEUSE
085.I5,J5
086.I6
PALAISEAU, MASSY
WISSOUS, CHILLY-MAZARIN, MASSY
087.I6,J6
ANTONY, FRESNES
MARCHÉ DE RUNGIS
MARCHÉ D'INTÉRÊT NATIONAL SILIC SENIA SUD AÉROPORT D'ORLY ORLYTECH
DES ZA ET ZI
088.I7
THIAIS, RUNGIS, ORLY
CENTRE D'ÉTUDES NUCLÉAIRES DE SACLAY CENTRE CULTUREL LE FORUM CENTRE HOSPITALIER D'ORSAY
FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE CENTRE CULTUREL ARAGON TRIOLET
RER B
RER A VILLENEUVE TRIAGE
AP-HP Hôpital Emile-Roux
Campus d'Orsay Paris-SUD XI
TCSP, GPE VERTE
CINÉ JUNIOR LA MAISON DU SAULE CENDRE
RER D
TCSP, GPE VERTE
RER C
FESTIVAL CINESSONNE P.A. DE COURTABOEUF
RER C
Z.I. LA CARELLE ULIS 2
DOMAINE DU CHÂTEAU DE LA GRANGE-DU-MILIEU Centre Hospitalier d'Orsay (BURES sur YVETTE)
089.I7,I8
VILLENEUVE-LE-ROI, ORLY, VILLENEUVE-SAINT-GEORGES
FESTIVAL CINESSONNE
090.I9
BOISSY-SAINT-LEGER, LIMEIL-BREVANNES
091.J4
RESIDENCE DU PLATEAU
FESTIVAL CINESSONNE
MÉDIATHÈQUE RENÉ GOSSINY
BURES-SUR-YVETTE, ORSAY, LES ULIS
092.J4
LES ULIS, ORSAY
TRANSILIEN R, RER D EHPAD SAINT-PIERRE LA MAISON DU JARDIN DES ROSES
RESIDENCE BEAUREGARD
ESPACE AQUATIQUE DE VILLECRESNES
T7 Tangentielle Evry Massy
Ecole et espace d'art contemporain Tangentielle Evry Massy
Centre hospitalier intercommunal
T7 RÉSIDENCE ARPAGE CAMILLE DESMOULINS
LE PORT AUX CERISES
MÉDIATHÈQUE RAYMOND QUENEAU
VAL DE FORME PÉPINIÈRE DÉPARTEMENTALE
MARCHÉ DE JUVISY
L' ERMITAGE Centre hospitalier (Longjumeau)
LE MANOIR
Clinique de l'Yvette, Longjumeau
TRANSILIEN R, RER D
RER D, C, TRAM T7, TGV
NORMANDY COTTAGE RESIDENCE VERDI EHPAD MELAVIE
FESTIVAL CINESSONNE
093.J6
LONGJUMEAU, CHILLY-MAZARIN
094.J7
JUVISY-SUR-ORGE, ATHIS-MONS, VIRY-CHATILLON
095.J8
CROSNE, YERRES, MONTGERON
VILLECRESNES, MANDRES-LES-ROSES
096.J9
RESIDENCE DU PARC RESIDENCE LA GENTILHOMMIERE
P.A. DU TUBOEUF
Hôpital de Pédiatrie et de Rééducation HPR (Bullion)
Centre hospitalier privé Claude Galien, Quincy-sous-Sénart Z.I. WE AR(T) URBAN – FESTIVAL HOPTIMUM
Transilien R, RER D FERME TRADITIONNELLE EDUCATIVE
097.J9
BOUSSY-SAINT-ANTOINE, EPINAY, QUINCY-SOUS-SENART
098.J10
L'ORME ROND
SERVON, SANTENY, MANDRES-LES-ROSES
Z.I. DE TRAPPES ELANCOURT
099.J10
BRIE-COMTE-ROBERT
100.K1,L2
BULLION
Habiter le grand paris Méthode 43
Image : Lost in Translation, Sofia Coppola (2003)
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
44
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 45
l’hôtel
Une poétique de « l’inhabitation »
Shame, Steve McQueen, 2011
Beat Hotel, Paris
Lost in Translation, Sofia Coppola, 2003
Dernier Tango à Paris, Bernardo Bertolucci, 1972
Hotel Lobby, Edward Hopper, 1943
Spalding Hotel, Duluth
The Million Dollar Hotel, Wim Wenders, 2000
Somewhere, Sofia Coppola, 2010
Dirty Dancing, Emile Ardolino, 1987
De Edmund Goulding à Sophia Coppola, en passant par Wim Wenders, l’hôtel constitue un décor de cinéma privilégié. A l’instar des paysages de routes, des scènes en voiture, et de certaines ambiances de cafés, qui ont alimenté en plans célèbres l’histoire du cinéma, l’hôtel renvoi au hors de chez soi, à l’ailleurs, c’est le lieu de l’errance, du passage, du non propre, de l’aventure. Un lieu propice aux doutes, à la réflexion, un lieu pour contempler le temps qui passe, allongé sur le dos, les yeux plongés dans un plafond trop silencieux, niché près d’une fenêtre qui ouvre sur les mystères de la
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
46
ville, ou bien posté dans un lobby aux couleurs pastels et au bois patiné, à l’avant-poste de l’action, dans l’attente d’une rencontre, d’une bagarre. Le vernis romancé de la chambre d’hôtel, de ses taies d’oreillers gonflées d’interdits cache la qualité existentielle de l’espace, qui permet d’habiter, de se situer hors de chez soi pour se soustraire d’un environnement qualifié en propre. Se retrouver ailleurs, pour se retrouver vraiment.
l’hôtel comme refuge
Une typologie qui transgresse les modalités traditionnelles de l’habiter
Dans l’inconscient collectif, on n’habite pas l’hôtel, on y séjourne, on y passe, on s’y détend.
Hotel Sphinx, Elia et Zoe Zenghelis (1975/76)
Toutefois l’hôtel n’est pas seulement une ambassade de tous les fantasmes, un espace de négation ponctuelle de la réalité quotidienne, c’est également le refuge, le lieu dans lequel on échoit, le dernier toit, l’abri ultime, que l’on habite au jour le jour, ou à la semaine, dans l’attente d’un toit à soi, d’un abri en propre. La série d’incendies survenues en 2005 qui ont eu lieu à Paris, Nancy, Tilly-surSeulles ou Grand-Quevilly, ont rapporté largement une réalité sociale discrète jusqu’alors : l’existence d’une population vivant dans les hôtels. Loin de l’image bohême qu’on peut se faire de ce mode de vie, les personnes ayant l’hôtel comme unique refuge souffrent pour la plupart d’une très grande précarité. Ce mode d’hébergement n’est pas choisi et découle souvent d’un placement par les services sociaux. Cette solution est de plus en plus employée car les structures institutionnelles (foyers, logements d’insertions, etc.) ne sont plus en mesure de répondre à l’évolution croissante de la demande. On assiste donc, ces dernières années, à une véritable institutionnalisation de l’hébergement d’urgence à l’hôtel, avec des financements de l’Etat et des départements, et avec de véritables relations de partenariat entre les gérants et les travailleurs sociaux. Quand Elia et Zoe Zenghelis ont conçu le Sphinx Hôtel pour le Times Square à New York en 1975/76 (projet qui a été inclus dans le livre de Rem Koolhaas «Delirious New York»), ils ont proposé un hôtel urbain comme un nouveau modèle du logement de masse. Chaque partie de l’hôtel accueille différentes fonctions programmatiques : les jambes du sphinx contiennent des escaliers qui montent aux théâtres, auditoriums, et salles de bal ; les deux tours de la queue contiennent des studios ; le col contient des clubs sociaux ; la tête est dédiée à la détente et aux sports ; et la colonne vertébrale abrite des chambres d’hôtel, des appartements et des villas avec jardins en terrasse.
Sources : MoMA New York, Florent Herouard : Vers une institutionnalisation de l’hébergement d’urgence dans les hôtels de tourisme ?
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 47
De l’Hôtel à l’hôtel Métropole
Vers une territorialisation, une activation des territoires en panne d’urbanité
Nous avons utilisé la figure de l’hôtel et l’imaginaire chargé qu’il véhicule, comme un outil disponible pour penser et accompagner le fait métropolitain. L’idée n’est pas de répondre à la crise du logement en Île-de-France en complétant l’offre hôtelière de la région Capitale, en multipliant ici et là ces lieux de résidence temporaire, mais en élaborant un dispositif partant des spécificités des territoires brassés dans la houle de la métropole, dispositif capable de réveiller ou d’activité des situations urbaines encore muettes au destin métropolitain. Dans une démarche thérapeutique attentive, à l’image de l’acupuncteur qui, point par point, va fluidifier un système conges-
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
48
tionné, nous proposons de mettre en place des «hôtels Métropoles» là où les structures présentes sur le territoire sont suffisantes, d’installer des lieux d’inscription temporaires, impermanents, pour une pratique mobile et nomade d’un territoire étendu, non circonscrit. Des habitats à destination d’une population constituée de ce que nous avons appelé «les exceptions permanentes», désignant des populations, pas nécessairement précaires, qui à un certain moment de leur vie, se trouvent dans des situations où habiter ne signifie pas nécessairement s’inscrire dans la durée. Il s’agit aussi de répartir en bonne intelligence sur le territoire métropolitain des équipements permettant de combler le retard de la métropole parisienne en matière d’accueil de ses nouveaux arrivants.
C’EST UNE INFUSION DE TERRITOIRE
L’Hôtel Métropole Florilège C’EST UN SUPPLÉMENT DE NARRATIVITÉ
C’EST UN REPÈRE DE TERRITOIRE CONNECTÉ À COMPLÉMENT LA MÉTROPOLE C’EST DE TERRITOIRE C’EST UN 1. TYPOLOGIE C’est dispositif connecté au UN REPÈRE 3. C’est un supplément de programme 2. C’est tenseur, liant un C’EST UNunREPÈRE DE TERRITOIRE C’EST UN«déjà-là» COMPLÉMENT ST UNE QUI C’EST UNun TENSEUR, LIANT LE DÉJÀ système métropolitain et à sa signalécontextualisé au projet métropolitain CONNECTÉ À LA MÉTROPOLE PROGRAMMATIQUE CONNECTÉ À LA MÉTROPOLE PROGRAMMATIQUE SGRESSE LÀ AU PROJET MÉTROPOLITAIN tiqueLES MODALITÉS Avant d’être un objet, une typologie, un «L’Hôtel Métropole» est un révélateur. TIONNELLES DE L’HABITER
L’Hôtel Métropole est un dispositif générique décliné de façon contextualisée sur le territoire métropolitain. A l’instar de l’enseigne lumineuse «M» du métro parisien, les «Hôtels Métropoles» partageront un même énoncé visuel ; l’affirmation de la présence d’un équipement connecté au réseau métropolitain. La première lettre d’une sémiologie de la métropole qu’il reste à construire, une énonciation dans la construction d’une narration duTERRITOIRE Grand Paris. C’EST UNDE REPÈRE DE TERRITOIRE N REPÈRE
Un agitateur. Prenant place au sein de territoires ayant une prédisposition métropolitaine latente, l’hôtel métropole va activer des infrastructures existantes, en créant des résonances, des proximités dans les usages et les pratiques. Il crée la polarité, en apportant la masse critique qui donne une visibilité métropolitaine au territoire.
élément du paysage ou bien une architecture, «l’Hôtel Métropole» constitue une boite à outils complétant l’offre programmatique du territoire dans lequel il s’insère. Apportant au «déjà-là» une hybridation de l’offre, «l’hôtel métropole» opère comme un software, une pâte molle, qui s’adapte à son contexte, anticipant la complexité et l’intensité de la métropole.
C’EST UNE INFUSION C’EST UN COMPLÉMENT C’EST UN COMPLÉMENT DE TERRITOIRE CONNECTÉ À LA INFUSION MÉTROPOLEC’EST UNE INFUSION PROGRAMMATIQUE NECTÉ À LA MÉTROPOLE PROGRAMMATIQUE C’EST UN SUPPLÉMENT DE C’EST UNE C’EST UN SUPPLÉMENT DE DE TERRITOIRE NARRATIVITÉ DE TERRITOIRE NARRATIVITÉ
5. C’est un supplément de narrativité 6. C’est une typologie qui transgresse 4. C’est un outil qui répond à C’EST UNEtraditionnelles TYPOLOGIE QUI C’EST UNE INFUSION C’EST UN SUPPLÉMENT DE C’EST UNE INFUSION C’EST UN SUPPLÉMENT DE les modalités de l’habiter l’urgence avec prudence DE TERRITOIRE NARRATIVITÉ TRANSGRESSE LES MODALITÉS DE TERRITOIRE NARRATIVITÉ Paradoxalement, «l’Hôtel MétroC’est reconnaître que l’on ne vit plus Entre l’urgence construire davantage TRADITIONNELLES DE L’HABITER C’EST UNEdeTYPOLOGIE QUI C’EST UN TENSEUR, LIANT LE DÉJÀ C’EST UNE TYPOLOGIE QUI C’EST UNautrefois, TENSEUR, LIANT LE pole», lieu d’inscription éphémère, comme que l’économie de DÉJÀ de logements, l’impérieuse nécesTRANSGRESSE LES MODALITÉS LÀ AU PROJET MÉTROPOLITAIN lieu de résidence mobile renforce la l’espace, du mouvement et du temps sité d’imaginer de nouvelles formes TRANSGRESSE LES MODALITÉS LÀ AU PROJET MÉTROPOLITAIN narrativité de l’environnement dans n’est plus celle d’y a 30 ans. C’est d’habiter ensemble, et leDE principe de TRADITIONNELLES L’HABITER TRADITIONNELLES DE L’HABITER lequel il s’insère, en faisant un lieu de proposer, sans imposer une nouvelle précaution qui doit prévaloir dans les
opérations d’aménagement d’envergure, «l’Hôtel Métropole» est un dispositif minimal du point de vue des moyens, qui s’accommode des fonciers existants, dans l’attente de leur éventuelle mutation, proposant aux populations mobiles, de passage, une espace pour habiter temporairement, mais non précairement ; mobilisant l’espace disponible là où il se trouve, en parallèle étudesUNE de projet qui peuvent être C’EST TYPOLOGIE ST UNEdes TYPOLOGIE QUI menées par ailleurs. Enfin, contreQUI les TRANSGRESSE LES MODALITÉS GRESSE LES de MODALITÉS politiques planification en masse, contre la DE construction rapide et violente TRADITIONNELLES DE L’HABITER IONNELLES L’HABITER de la ville, «l’Hôtel Métropole» permet de tester la potentialité d’un tissu, d’essayer d’infiltrer en douceur une urbanité, plutôt que d’imposer a priori un modèle de ville.
destination, donnant à voir depuis l’intérieur des lieux que l’on ne faisait que traverser. Introduisant un lieu de chute, la possibilité de se poser au sein de territoires qui n’étaient que des lieux de passage, jamais des lieux d’accueil, un espace à partir duquel des histoires, des rencontres, des situations vont voir le jour. La possibilité d’une genèse urbaine à partir d’un regard sur le déjà là.
façon de se situer dans un territoire autrement plus riche que ne l’est la ville. C’est construire la possibilité d’avoir un rapport nomade au chez soi, ou plutôt de faire du réseau, de l’interrelation le nouveau territoire de l’inscription. Penser la possibilité de s’approprier un espace qui n’est plus ni public, ni privé, mais collectif, connectés, c’est également le prémice d’une typologie de l’habiter réinventer, plus évolutive, collective et C’EST UN TENSEUR, LIANT LEàmoins DÉJÀ C’EST UN TENSEUR, LIANT LE DÉJÀ normée.
LÀ AUMÉTROPOLITAIN PROJET MÉTROPOLITAIN LÀ AU PROJET
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 49
1. un dispositif connecté au système métropolitain et à sa signalétique «M» comme la première lettre d’une sémiologie de la métropole qu’il reste à construire
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
50
2. Un tenseur, liant le déjà-là au projet métropolitain qui va créer de l’urbanité en activant des proximités entre équipements et territoire
Pont Charles-de-Gaulle à Paris, Dominique Perrault (1988)
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 51
3. Un supplément de programme contextualisé
capable de connecter les besoins des utilisateurs, de croiser mouvements, programmes, temporalités et usagers de la métropole
étudiants jeunes couples homme d'affaires travailleurs précaires hôtes
utilisateurs
bus / métro GPExpress / RER corridors routiers gare aéroport
infrastructure bus / métro GPExpress / RER corridors routiers gare aéroport
infrastructure étudiants jeunes couples homme d'affaires travailleurs précaires hôtes PROGRAMMES
sites
DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
> 1 nuit > 5 jours > 1 semaine > 1 mois
short/long s
DPA
52
programs
short/long stay
maison de retraite zone d’activité hôpital établissement pénitentiaire gare
petites entreprises studios chambres individuelles lobby urbain resturant café art / exposition club coiffeur cinema sport spa bureaux salle de réunion crèche supermarché
Réseau
infrastructure
> 1 nuit > 5 jours > 1 semaine > 1 mois > 1 année
bus / métro GPExpress / RER corridors routiers gare aéroport
UTILISATEURS
utilisateurs
petites entreprises studios chambres individuelles lobby urbain resturant café art / exposition club coiffeur cinema sport spa bureaux salle de réunion crèche supermarché
programs
Emplacements
étudiants jeunes couples homme d'affaires travailleurs précaires hôtes
utilisateurs
DURéE DE Séjour
sites
maison de retraite zone d’activité hôpital établissement pénitentiaire gare
short/long stay
> 1 nuit > 5 jours > 1 semaine > 1 mois > 1 année
programs
petites entreprises studios chambres individuelles lobby urbain resturant café art / exposition club coiffeur cinema sport spa bureaux salle de réunion crèche supermarché
4. un outil qui répond à l’urgence avec prudence
constituant un dispositif minimal du point de vue des moyens, qui s’accommode des fonciers existants.
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 53
5. un supplément de narrativité
qui introduit un lieu de chute, la possibilité de s’inscrire au sein de territoires qui n’étaient que des lieux de passage.
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
54
6. une typologie hybride qui transgresse les modalités traditionnelles de l’habiter imaginant un rapport nomade, temporaire au chez soi, faisant du réseau, de l’interrelation le nouveau territoire de l’inscription.
Villa
Îlot urbain
Maison de Ville
Hôtel particulier
Pavillonnaire
Îlot Haussmannien
Tour R+16
Grand ensemble
Immeuble hybride
Habiter le grand paris Le dispositif « Hôtel Métropole » 55
Image : Yoann Lemoine, 2010
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
56
Habiter le grand paris Cinq mises en situation 57
cinq mises en situation Chroniques de l’Hôtel Métropole
4
3 5
2
1
Index
Mise en situation 2 : Créteil - L’Échat, Créteil Image : Morning Sun, Edward Hopper (1952)
Mise en situation 4 : Anciennes papeteries de la Seine, Nanterre Image : Christopher Isherwood and Don Bachardy, David Hockney (1968)
Nous avons choisi, pas complètement par hasard, de développer 5 situations parmi les constellations métropolitaines que nous avons fait figurer à l’atlas des 100 tensions métropolitaines. 5 chroniques d’un récit métropolitain à construire pour tester un dispositif générique et contextualisé aux spécificités des typologies urbaines rencontrées. Cette présentation par itération peut sembler naïve du point de vue de la faisabilité opérationnelle, toutefois nous cher-
Mise en situation 1 : Orsay / Gif-sur-Yvette
Image : The Room, Manchester Street ; David Hockney (1967)
Mise en situation 3 : Les Olympiades, Paris*
Image : Mr and Mrs Clark and Percy, David Hockney (1971)
Mise en situation 5 : Sagep, Ivry-Sur-Seine
Image : Model with unfinished self-portrait, David Hockney (1977)
chons à montrer la flexibilité d’un dispositif qui s’accorde et prend sens à partir de ce qui est déjà-là, des structures présentes mais silencieuses les unes aux autres ; des équipements entretenant une proximité du point de vue de la géographie, mais non pas du point de vue des pratiques. « L’Hôtel Métropole » n’est pas une typologie en soi, il constitue un lieu à la disposition des populations mobiles qui séjournent en métropole sans avoir nécessairement la visibilité
* La mise en situation 3 (Les Olympiades) est à titre d’exemple de l’application du dispositif dans Paris intra-muros. Les possibilités d’une contextualisation dans 75 augmente de façon exponentielle, mais l’absence de foncier disponibles résulte dans une stratégie plus parasitaire (ciblant principalement logement vacant) comme affiché plus tard dans ce chapitre.
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
58
033.E5
Y
Z.I. PARIS EST
034.E5
EHPAD MELAVIE
ARGENTEUIL
FESTIVAL CINESSONNE
CROISSY-BEAUBOURG, CROSNE, YERRES, MONTGERON H1 J8 COLLEGIEN
SY-LE-GRAND JUVISY-SUR-ORGE, ATHIS-MONS, G11 -MARNE VIRY-CHATILLON
067.
068.
095.
035.E5
COLOMBES
Z.I. DE TRAPPES ELANCOURT
BEZONS, COLOMBES
VILLECRESNES, MANDRES-LES-ROSES H2
069.
TRAPPES 096. J9
SAINT DENIS PLEYEL
BOIS-D'AR 103. K7
Université Paris 8 - Vincennes Saint-Denis Landy-Pleyel
ES BASSES NOELS) RT
M13
CENTRE D'ÉTUDES NUCLÉAIRES
PANORAMA DUSACLAY Z.A.DE
PROLOGIS PARK CHANTELOUP
italier Mignot,
ANTIGEL FESTIVAL PARC ROGER-SALENGRO
Hôpital Beaujon, Clichy PARC DES CORMAILLES
Transilien L
T6 M7
4
M4, GPE ROUGE ILE ST DENI
Université Paris-Sud XI Faculté Jean-Monnet TCSP Paris XIII 18 GPE LIGNE Université - Paris-Nord
Centre hospitalier privé Claude Galien, Quincy-sous-Sénart
M13 RER C
2
AÉRODROME DE VELIZY VILLACOUBLAY AP-HP Hôpital Charles Foix
5
T1
Centre chirurgical Marie-Lannelongue, Le Plessis Robinson
M13 Transilien R, RER D
M13, T1EN ACTE AUTEURS
Campus d'Orsay Paris-SUD XI
RESIDENCE LES ADRETS
3
Ce Hô
MÉDIATHÈQUE LOUIS-ARAGON
Tram Antony Clamart
Z.I.
M7
T5
MARCHÉ GARLANDE VILLADE SAINT-DENIS
T6
T6
Transilien U, N, RER C e Saint-Maurice EPINE - PROVIDENCE D Franciscaines, RER Versailles que des
RESIDENCE DU PARC
M13
PÔLE D'ACTIVITÉS Z.I. SALVADOR ALLENDE
GEL
I - Sorbonne-Nouvelle sité de CENTRE AQUATIQUE NYMPHÉA lles Saint Quentin en Yvelines
T6
T6
MÉDIATHÈQUE DE CLICHY
RER C
Transilien H, RER D GPE ORANGE, ROUGE GPE TGV
M13
RESIDENCE Clamart LA GENTILHOMMIEREHôpital Antoine-Béclère, LES MÉDIATHÈQUES
VÉLIZY 2 FONDATION ROGUET
PARC P COUTU
CENTRE NAUTIQUE LA BALEINE ZONE DES ARUES
M13
FESTIVAL CINESSONNE
L'ORME ROND
- SELLIER TCSP HENRI PARC DÉPARTEMENTAL EDUCATIVE TRADITIONNELLE FERME FESTIVAUX JAZZ LIGNE 18 GPE B RER E.M.G.P MARCHÉ LE PLESSIS ROBINSON
RER B
Hôpital Casanova
École no Universit
Z.I.P.E.C. FESTIVAL HIPCIRQ'HOP
CLICHY, NE -SEINE
GARE AU THÉÂTRE
038.E61
097.
MOISSY-CRAMAYEL H4,H5
-PONT, PARIS-12E
SAINT-DEN U
BAGNEUX, CA J10 CHATILLO
LE PLESSIS-ROBINSON,SERVON, SANTENY, Centre Hospitalier d'Orsay H6 J10 MANDRES-LES-ROSES CHATENAY-MALABR (Bures-sur-Yvette)
074.
098.
073.
IVRY-SUR-SEINE, Index
065.G7,H7
040.E7
SAINT-OUEN, SAINT-DENIS
BOUSSY-SAINT-ANTOINE, EPINAY, VELIZY-VILLACOUBLAY J9 H5,H6 QUINCY-SOUS-SENART
072.
ES
039.E6,E7
CLICHYRER C
099.
BURES-SUR-YVETTE, ORSAY, Mise en situation 1 : Tisseur d’urbanité 091. J4 LES ULIS
VITRY-SUR-SEINE EHPAD ARTHUR GROUSSIER
092.J4
Hôpital Jean Verdier, Bondy
Centre hospitalier Aulnay-sous-Bois
E ROUGE
RESIDENCE ARPAGE LES CLAIRIERES
Festival des arts de la rue Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) M8 RESIDENCE LES ORMES
RESIDENCE DE L' ABBAYE
DE D LA MOLETTE Centre hospitalier Sud-Francilien (hôpital Louise Michel), Evry
EVRY 2
L-DE-MARNE AÉROPHARE D'EVRY RESIDENCE MAPI
M8
LA RESIDENCE MEDICIS
Transilien U, N, RER C BIBLIBLEUETS
GPE ROUGE, RER B
AFRICOLOR
ENTRE CULTUREL elle Evry Massy E
ARC DU LAC
SPRINGER Z.I. DE L'ECHAT
LASER QUEST GPE BLEUE, RER B
KORIAN LES SAULES
Tangentielle Evry Massy
INALCO
M6
M5/6/7
RER C RESIDENCE SEVIGNE T4, RER E, Transilien P
Service Pénitentiaire d'Insertion et de probation Créteil
PARC DUPEYROUX M8 Z.A. LES SANGLIERS
M14
T3 TVM, TCSP LA CROIX BLANCHE
MAPI RESIDENCE hospitalier intercommunal, Centre Créteil WOUPI
RER D
RGET, LA VE
043.E9,E10
GPE VERTE
BONDY, LES PAVILLONS-SOUS-BOIS
044.E9,F9
SEVRAN
Mise en situation 2 : Polarités métropolitaines EVRY CORBEIL-ESSONNESH8,H9 MAISONS-ALFORT, CRETEIL OSESCOURCOURONNES, L8 H8
108.
077.
070.H2
CY
Z.I. DES BOUVETS ET DES ZONES INDUSTRIELLES
CHELLES, MONTF COURTRY
Z.I. LA CROIX BLANCHE
109.
: Logements PARIS 13E vacants
079.H8
CRETEIL
SAINT-MICHEL-SUR-ORGE, SAINTE-GENEVIEVE-DES-BOIS
102.K6,L6
GUYANCOURT
RÉSIDENCE ARPAGE CAMILLE DESMOULINS ESPACE D'ACTIVITÉS DE LA TUILE
045.E10,F10
Mise en situation 3 SAINT-MAUR-DES-FOSSES G7
078.
PARC DE LA BRÈCHE
LA FORET DE S EQUIGNY
T4
Etablissement pénitentiaire Centre semi - liberté Corbeil
Centre hospitalier Montfermeil
La maison des parents LES JARDINS DU PLESSIS - PARC DU VAL-DE-MARNE GROUPE DOMUSVI M14
T4
QCA
SONS D'HIVER
Paris Rive Gauche
RER A
GPE ROUGE RER D
GPE ROUGE
CRÉTEIL SOLEIL M6
École nationale supérieure d'arts et métiers
PARC DE LA POUDRERIE GOLF DÉPARTEMENTAL Henri-Mondor POUDRERIE DE LAHôpital
MÉDIA
RESIDENCE ARPAGE M5VICTOR HUGO
VILLES DES MUSIQUES DU MONDE
M8
Université d' Évry-Val d'Essonne Transilien R RER D AP-HP Hôpital René-Muret - Bigottini RER D
Hôpit
M5 FESTIVAL CINESSONNE Hôpital de la Salpêtrière
MARCHÉS DE CORBEIL
RER D
CENTRE AQUATIQUE
ransilien N
ATHÈQUE RGES BRASSENS
T1, T zen 3
KORIAN MARISOL
LE GRAND AGE VILLES DES MUSIQUES DU MONDE RESIDENCE LES TISSERINS
094.J7 LES QUATRE TEMPS
L Etablissement pénitentiaire Maison d'arrêt Nanterre
FESTIVAL ANTIGEL
PARC DES CORMAILLES
ALLENDE SALVADOR Z.I.P.A. SUD DE PARIS
MÉDIATHÈQUE FRANÇOIS-MITTERRAND
PARC HENRI BARBUSSE ECHNIQUE ET PARC RODIN ÉGIONAL DE TIR À L'ARC
LES GUILLERAIES LE PARC M12DE L'ILE
UL-VAILLANTRIER y-les-Moulineaux RER A
M7 Transilien J RER A ANTREBLOC - ESCALADE
LA MAISON DU GRAND GPE ROUGE, RER C CEDRE
Z.A.E. DE L'ORMEAU
M7
SECTEUR DES GROUES
RESIDENCE BICETRE Clinique La Francilienne, Pontault-Combault EHPAD LA CHAMADE
RÉSIDENCE ST JOSEPH
GPE ROUGE Transilien L, U, RER A, Tram T2
RESIDENCE P, RER E LANMODEZ Transilien Université Paris X Paris Ouest Nanterre / La Défense
AP-HP Hôpital Corentin Celton
ATELIER GROGNARD
PARC DE LA MALMAISON
EDMOND ROSTAND RER C
RESIDENCE MAPI
RER A
tionHôpital Le Vésinet RESIDENCE BEL AIR cy
M7
GPE LIGNE 15 TGV / RER A & E
E.P. - centre M8pour peines aménagées Villejuif
Transilien L, U, Tram T2
M7
Z.I. NORD / SUD
M8
PARC DÉPARTEMENTAL ANDRÉ-MALRAUX
Centre Hospitalier Départemental Stell Transilien P, RER E
Hôpitaux de Saint-Maurice
L'ERMITAGE AP-HP Hôpital Charles Foix
ORPEA LE CHEMIN DE LA JONCHÈRE
RESIDENCE LE VAL D'OSNE
PARC TERTIAIRE DES CHAMPS PIERREUX
HÉLI HO
RER C
Transilien L, U, Tram T2
M7
MÉDIATHÈQUE PIERRE-THIRIOT
Institut Gustave-Roussy, Villejuif
Mise en situation RT-MARLY, ISSY-LES-MOULINEAUX, CLAMART F4,F5 -SEINE
048.
IVRY-SUR-SEINE, 5 : Réhabilitation 065.Mise en situationVITRY-SUR-SEINE 050.F5
049.
Transilien R, R
G7,H7 RUEIL-MALMAISON
F4 SAINT-MAURICE, PARIS-12E
PUTEAUX, SUR
CARRÉ-SÉNART
PONTAULT-COMBAULT TOUSSUS-LE-NO OZOIR-LA-FERRIERE 082.de H10vie à long leur trajectoire terme. Ainsi « l’Hôtel Métropole083. » H11,H12 gir. Pour illustrer le caractère liant du dispositif,084. nousI3 avons souhaité sera plus vaste et étendu lorsque le foncier le permet, adoptera une envisager un espace commun à tous les « Hôtels Métropole », un LE stratégie davantage parasitaireARCUEIL, dans un VILLEJUIF, contexte urbain dense, là où lobby public, dont les caractéristiques programmatiques restent 105. à LIEUSAINT K10,L10 075.H6,H7 104. K10,L10 KREMLIN-BICETRE le foncier est rare ou difficilement mutable, il investira des bâtiments déterminer en fonction des spécificités territoriales. Le lobby public existants lorsque ceci seront vacants, et aura la visibilité nécessaire à prolonge ou constitue l’espace public d’une localité qui en manque, l’activation de tensions, à la création de contractions, de situations dessinant un nouveau un centre de gravité de l’espace partagé. entre des populations qui aujourd’hui se croisent sans jamais intera-
R-MARNEsur
CHAN, N
KORIAN LES SARMENTS
AÉRO TOURING CLUB DE FRANCE
CHARENTON-LE-PONT, 4 : Friche industrielle
064. G7,G8 NANTERRE
T2
OPÉRA EN PLEIN AIR
CINÉ JUNIOR Hôpital Paul-Brousse AP-HP PARC RESIDENCE DU
male supérieure de Cachan Paris Sud XI
San
RESIDENCE REPOTEL
GARE AU THÉÂTRE
MAISON DE RETRAITE COGNACQ JAY Bibliothéque Archéologie Résidence Santé cousin de Mericourt
PALAIS DE LA CULTURE
LABYRINTHE DE SÉNART
Z.I. DES GATINES
RESIDENCE ST ANTOINE DE PADOUE
RESID
CENTRE AQUATIQUE
T1
Albert Chenevier GE MORNAY Etablissement pénitentiaire - maison d'arrêt Fresnes
nsilien L, J
CINÉ JUNIOR
P.A. ANTONY I Etablissement pénitentiaire - maison d'arrêt Yveslines
Institut hospitalier Jacques Cartier, Massy
RESIDENCE LE JARDIN DE NEPTUNE GPE VERTE Centre hospitalier intercommunal André Grégoire Hôpital privé de l'Ouest Parisien, Trappes
PARC DES BEAUMONTS M9
RESIDENCE LES JARDINS DE THIAIS
T1
OISIRS DE ELINES
Transilien U, N, RER C
RESIDENCE ARPAGE EMILE ZOLA
Transilien N
RESIDENCE DIANE BENVENUTI
GPE ROUGE, M11, T7 RER E FESTIVAL CINESSONNE
T1
Z.I. VILLEMILAN FESTIVAL DE MAISONANTIGEL LA Z.I. Du Marais L'EGLANTIER Carreaux P.A. Des Petits
T7
ROSNY 2 BELLE ÉPINE KORIAN LES SAULES RER C
LA FABRIQUE À RÊVES
CULTUREL CENTRE M9 ARAGON TRIOLET
Habiter le grand paris Cinq mises en situation 59 CINÉ JUNIOR
Z.A. LES SANGLIERS
CENTRE NAUTIQUE
M9 FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE
LA MAISON DU SAULE CENDRE
RER A, M1
RER D
1. tisseur d’urbanité : Orsay / Gif-sur-Yvette
Un jeune homme arrive à Paris avec un contrat de travail temporaire de 4 mois.
Insee, 7/2012
12 % des salariés ont un contrat temporaire.
Orsay / Gif-sur-Yvette est une des futures stations du Grand Paris Express. Selon les derniers documents du gouvernement (Le Nouveau Grand Paris, 6/3/2013), la gare sera située sur la ligne 18, reliant le Plateau de Saclay avec la gare TGV de Massy-Palaiseau à l’horizon 2023. Une fois que la ligne sera entièrement complétée en 2030, la gare sera reliée à Versailles / Saint-Quentin, et à l’aéroport d’Orly (qui d’ici là sera le terminus du prolongement de la ligne 14).
Image : Gif-sur-Yvette
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« L’Hôtel métropole » permet de mettre en tension ce qui est déjà présent sur cette frange Sud du Plateau, avec l’arrivée de grands équipements, en s’inscrivant dans la grille urbaine projetée. Ici l’hôtel prend la forme d’un Ilot-béguinage s’organisant sur la future trame du quartier en se sédimentant autour du système existant, une clé de correspondance entre la géographie immédiate et un projet de développement sur 20 ans.
EDUCATION
SERVICES
1. Université Paris-Sud 11 2. École Centrale
1. B&B Saclay 4. Forum Ingénieurs 5. Terrains de Sports 6
5
1 2 4
7
éDUCATION
SERVICES
TERRITOIRE
1. Université Paris-Sud 11
3. B&B Saclay
6. Sud du plateau du Saclay
2. École Centrale (projet)
4. Forum Ingénieurs
7. Bois de la Guyonnerie
5. Terrains de sports
Habiter le grand paris Cinq mises en situation 61
d d
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PUBLIC
PARTAGé
a. Lobby
d. Espaces de coworking
b. Restaurant / Café
e. Terrasse
c. Auditorium / cinéma
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PRIVé f. Hôtel
Habiter le grand paris Cinq mises en situation 63
2. renforcer les polarités métropolitaines : Créteil - L’Échat, Créteil. Une femme a besoin de rester près de l’hôpital pour des contrôles au quotidien.
Insee, 3/2010
En 2010, une personne sur six a été hospitalisée en court séjour.
Située sur la ligne 8 du métro parisien, la station de Créteil - L’Échat est connectée à 8 lignes de bus régulières et dispose d’un parc relais (300 places) associé à la station de métro. Ce hub multimodal sera renforcé dès 2020 par l’arrivée de la ligne 15 du Grand Paris Express (entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs) pour accueillir en heure de pointe près de 11 500 voyageurs. Nous proposons d’introduire un Hôtel Métropole sur le parking existant (qui pourrait être incorporé
Image : Carte postale du centre commercial Créteil Soleil
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64
dans le bâtiment) afin à relier des équipements et des programmes au rayonnement métropolitain (services universitaires, sanitaires - CHU Henri Mondor - ou encore pénitenciers), mobilisant sur des échelles de temps différentes des populations pouvant éprouver le besoin d’habiter temporairement Créteil. « L’hôtel métropole » comme point d’organisation, comme lieu d’inhabitation d’une polarité métropolitaine.
EDUCATION 1. 2. 3. 4.
PENITENTIAIRE
SANTE
5. Service pénitentiaire
Faculté de droit Collège et lycée Groupe scolaire Centre sportif
SERVICE
6. Hôpital de jour - AAE 7. Faculté de médecine 8. Hôpitaux universitaire Henri Mondor
9. Gare routière 10. GIGA store 11. Église Chrétienne de Pentecôte 13. Centre commercial 14. Stade Desmont
4
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14
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7 6 12 11
éDUCATION
PENITENTIAIRE
1. Faculté de droit
5. Service pénitentiaire
SANTé
SERVICEs
6. Hôpital de jour - AAE
9. Gare routière
2. Collège et lycée
7. Faculté de médecine
10. GIGA store
3. Groupe scolaire
8. Hôpitaux universitaire Henri Mondor
11. Église Chrétienne
4. Centre sportif
12. Jardin / espace public 13. Centre commercial 14. Stade Desmont
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PUBLIC
PARTAGé
PRIVé
a. Lobby
d. Jardins potagers
h. Hôtel
b. Gare du GPE (à venir)
e. Restaurant / café
i. Residences étudiantes
c. Galerie publique
f. Espaces de coworking g. Co-cuisine
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c
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Habiter le grand paris Cinq mises en situation 67
3. logements vacants : Les Olympiades, Paris Un jeune couple perd son logement suite à un incendie.
Insee, 2/2009
Une personne sur vingt s’est retrouvée sans logement personnel au cours de sa vie.
Les nombreuses tours du quartier des Olympiades au sud du 13e arrondissement ont vu le jour dans les années 60 à la suite d’une vaste opération d’aménagement de certains quartiers sud de Paris autour de l’avenue d’Italie. Aujourd’hui la densité du tissu urbain (200 log./ ha) n’offre pas de foncier disponible pour implanter de nouveaux lieux d’habitation. Nous avons retenu cette situation urbaine pour illustrer le caractère non formel du dispositif. Dans Paris, aux Olympiades, « l’Hôtel Métropole » s’infiltre, se glisse dans l’existant. Il s’organise et se déploie à partir des logements vacants. Selon les derniers recensements de l’Insee, il y aurait près Image : Yoann Lemoine
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de 7 % des logements vacants dans la Capitale, un nombre élevé qui alimente les efforts d’associations de défense des mal-logés comme Jeudi noir ou Droit au logement. Cette stratégie quasi parasitaire, liquide, d’implantation de nouveaux lieux d’habiter diffuse les programmes de l’Hôtel Métropole un peu partout dans les tours et en utilise la dalle comme terrain commun pour l’installer le lobby et les espaces publics partagés. On pourrait imaginer une signalétique lumineuse pour repérer ce nouveau lieu de la métropole, capturant en lumière une réalité bien métropolitaine. Les espaces commerciaux partiellement vacants trouvent ainsi une nouvelle affectation, par exemple comme lobby ou espaces partagés de travail.
5.
Centre Pierre Mendès France
12. Tour Athènes 13. Bâtiment Rome 14. Tour Londres 15. Tour Anvers 16. Tour Tokyo 17. Bâtiment Squaw Valley 18. Tour Cortina 19. Tour Helsinki
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3 8 6
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3
éDUCATION
SERVICES
2. École maternelle
1. Notre-Dame de la Gare
3. École élémentaire / primaire
6. Médiathèque JP Melville
4. Lycée
7. Parc de Choisy
5. Centre Pierre Mendès France
8. Commerces de la dalle
7
LOGEMENTS 9. Bâtiment Grenoble 10. Tour Sapporo 11. Tour Mexico 12. Tour Athènes 13. Bâtiment Rome 14. Tour Londres 15. Tour Anvers 16. Tour Tokyo 17. Bâtiment Squaw Valley 18. Tour Cortina 19. Tour Helsinki
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PUBLIC a. Lobby
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PRIVé
b. Espaces de coworking
d. Très petites entreprises (TPE)
c. Co-cuisine
e. Chambres Individuelles f. Appartements court séjour g. Hôtel
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4. Friche industrielle : Anciennes papeteries de la Seine, Nanterre Un fils rend visite à son père qui partage une chambre dans une maison de retraite.
Insee 12/2012
À 75 ans ou plus, plus d’un Parisien sur deux vit seul.
L’usine des Papeteries de la Seine a été créée en 1904 par Jean Dupuy propriétaire du journal «Le Petit Parisien» pour produire lui-même son papier. Après un siècle d’existence, l’usine ferme en s 2009, et son foncier est aujourd’hui au cœur du projet des « Bords de Seine » lancée par la ville de Nanterre. Alternative au tout tertiaire de La Défense, le projet des « Bords de Seine » prévoit la création, sur
Image : Avenue Jenny, Cyrille Weiner (2001)
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près de 17 hectares, d’un pôle économique autour des éco-industries. L’Hôtel Métropole pourrait prendre corps dans un bâtiment réhabilité de l’usine et apporter un complément programmatique à la disposition de l’Université Paris X Nanterre, de l’hôpital Max Fourestier, du stade connecté à la fois au réseau métropolitain (gare multimodale) ainsi qu’au grand paysage (vallée de la Seine).
9. Stade des Bords de Seine 10. Centre de loisir Du petit Nanterre 11. Les Terrasses de Nanterre 12. Maison de retrait 13. La Seine
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4
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11
1 2
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12
éDUCATION
SERVICEs
1. Université Paris Nanterre 4. Gare multimodale 2. Collège Lycée
5. Commerce Axe Seine
3. Groupe scolaire
6. Stade Bords de Seine
PENITENTIAIRE 8. Service pénitentiaire
SANTé 9. Hopital Max Fourestier
MAISON DE RETRAITE 10. La Vie Active
TERRITOIRE 11. Les Terrasses de Nanterre 12. Seine
7. Centre de loisir
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e PUBLIC a. Lobby
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PARTAGé
PRIVé
b. Espaces de coworking
f. Très petites entreprises (TPE)
c. Co-cuisine
g. Étudiants
d. Terrasse
h. Appartements court séjour
e. Jardins potagers
i. Hôtel
Habiter le grand paris Cinq mises en situation 75
5. Réhabilitation : Sagep, Ivry-sur-Seine Une chercheuse brésilienne vient à Paris pour un congrès.
OTCP 1/2011
Près d’un congrès sur quatre en ÎdF se tient dans des lieux scientifiques.
L’usine de traitement des eaux de la SAGEP (aujourd’hui Eau de Paris) à Ivry-sur-Seine, située sur une parcelle de 9 ha face à la confluence de la Seine et de la Marne, a cessé sa production d’eau potable en 2009, 15 ans après son ouverture. La réduction de la consommation d’eau résultant pour grande partie de l’amélioration du réseau de distribution a rendu superflue l’exploitation de cette infrastructure. Aujourd’hui seuls les laboratoires du site sont encore actifs, et les études de faisabilité portant sur la reconversion du site sont en cours. Au cœur du projet du nouveau quartier d’Ivry-Confluences, les scénarii de reconversion envisagés à ce stade laissent entrevoir la possibilité d’une concentration programmatique
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diversifiée, proposant le maintien et le renforcement sur site de la recherche et de l’innovation dans le domaine de l’eau, la reconversion de la Nef et de certains bassins en équipement culturel, la création d’un parc aquatique prolongeant sur l’actuelle friche industrielle, un espace public renouvelé. L’implantation d’un « hôtel métropole » sur le site pourrait permettre de sédimenter l’urbanité de cette future polarité métropolitaine en offrant la possibilité aux chercheurs, étudiants, artistes, startup et nouveaux arrivants en métropole de vivre et de se rencontrer autour d’un lieu de l’intensité métropolitaine à construire.
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éDUCATION 1. Université de Paris
SERVICEs 5. équipements sportifs
SANTé 6. Hôpital Charles-Foix
TERRITOIRE 7. Seine
2. Université Paris VII
8. Marne
3. Collège
9. Parc de la Confluence
4. Group scolaire
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PUBLIC
PARTAGé
PRIVé
a. Lobby
d. Espaces de coworking
g. Très petites entreprises (TPE)
b. Restaurant / Café
e. Agriculture urbaine
h. Étudiants
c. Galerie publique
f. Jardin aquatique
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Image : A la fenêtre d’un appartement des tours Aillaud à Nanterre, Cyrille Weiner (2006)
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Habiter le grand paris Annexe 81
La métropole accueillante à l’intérieur et à l’extérieur de la métropole
Aire urbaine
Agglomération Berlin
greater london
Unité urbaine
Paris 18,5 %
Berlin 80 %
Londres 68,7 %
BERLIN : la ville comme start-up
LONDRES : la ville monde
Population : 3 531 200 Agglomération Berlin : 4 416 100 Proportion inh. ville/agglo. : 80 %
Population : 8 173 200 Greater London : 11 905 500 Proportion inh. ville/agglo. : 68,7 %
L’avantage en chiffres A Berlin, les logements sont 52 % moins chers qu’à Paris La minute de tarif mobile prépayé est 68 % moins chère qu’à Paris Le menu dans le quartier des affaires est 49 % moins cher qu’à Paris
L’avantage en chiffres A Londres, 1 min de tarif mobile prépayé est 30 % moins chère qu’à Paris Les dépenses quotidiennes y sont plus abordables (nourriture -5 %, vêtements -12 %) Grande exception, le transport : billet mensuel de transport 130 % plus cher
Source : expatistan.com
Le bon plan pour investir La croissance du marché immobilier de Berlin a fière allure. La ville est renommée pour le coût avantageux des logements en comparaison avec d’autres villes en Europe. Bien que ces prix aient augmenté systématiquement au cours des 5 dernières années, la valeur de propriété de Berlin a échappé aux fluctuations des prix instables que beaucoup de marchés à travers l’Europe ont eu à subir. Les prix de propriété à Berlin sont 4 à 6 fois plus bas que ceux de Londres ou Paris. Ils sont imbattables. Dans les lieux les plus populaires de la ville, les prix s’étendent de 1000 à 2500 euros le mètre carré. La haute qualité architecturale que l’on peut trouver à Berlin, ajoutée aux prix attractifs, a attiré pléthore de nouveaux acheteurs. À Berlin ils ont pu acquérir des appartements de 50 m² pour le même prix que 10 m² à Londres ou Paris. Source : aden-immo.com
Paris et Berlin : le conte de deux villes «Comme un directeur-adjoint me l’a dit pendant un dîner, Berlin est cheap et a de l’espace. Cela peut sembler insignifiant, mais beaucoup des dynamiques de Berlin peuvent être liées à ces deux points. Tout d’abord, l’espace de bureau bon marché est la clé pour pouvoir lancer votre entreprise, ce qui est le but principal d’une start-up. En tant qu’investisseur technologique, vous voulez dépenser votre argent pour votre activité, pas pour l’espace que vous louez. La situation parisienne, comme chacun sait, est à l’opposé : les bureaux ne sont pas du tout bon marché et je ne connais pas de start-up pour lesquelles l’espace n’est pas devenu un vrai problème une fois l’activité lancée. Alors que cela ne me semblait pas l’argument décisif contre Paris, c’est apparemment ce qui vient à l’esprit en premier à ce non-Berlinois directeur-adjoint interrogé sur les raisons de son grand intérêt pour Berlin. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de loyer des bureaux, mais aussi de l’attrait que Berlin exerce sur les gens. Quelques indices des prix qui comparent Paris et Berlin varient un peu d’une source à une autre, mais ils s’accordent su run point : le coût de la vie à Paris est 2 fois plus élevé qu’à Berlin. Ce constat tient compte de votre loyer, mais aussi de la nourriture, des loisirs, de la santé, des vêtements, etc.[...] Berlin agit presque comme une start-up dans la nouvelle économie. Elle n’avait pas beaucoup à perdre quand elle a commencé à attirer des talents il y a quelques années.» Source : rudebaguette.com, 15/05/2012
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Source : expatistan.com
Heureux comme un Français à Londres « Londres est désormais la sixième ville de France », s’était amusé Nicolas Sarkozy à l’occasion de sa visite d’Etat en Grande-Bretagne en 2008. Avec une population estimée entre 300.000 et 400.000 personnes, la communauté française est devenue en quelques années l’une des plus importantes minorités étrangères de la capitale britannique. [...] Mais si la City joue encore un rôle majeur dans l’économie britannique, l’attractivité de Londres dépasse de loin le seul domaine de la finance. « A Londres, on a toujours l’impression que quelque chose va se passer et qu’on va être surpris. On y trouve la diversité et la richesse ethniques, culturelles et intellectuelles de New York, mais tout en étant à proximité de l’Europe ». Un constat que confirme à 100 % Clémence de Crécy, une jeune Française qui a créé avec succès sa propre entreprise de relations presse à Londres. [...] Comme bien des Français expatriés, cette jeune entrepreneuse déplore le poids des charges salariales et les lourdeurs administratives dans son pays d’origine. « Quand j’ai voulu ouvrir une structure à Paris, en 2009, ça m’a pris trois mois, alors que pour créer mon entreprise en Angleterre, j’avais tout fait sur internet en vingt-quatre heures », témoigne-t-elle. Totalement intégrée dans la vie londonienne, elle n’envisage plus de rentrer en France, comme 30 % des personnes interrogées dans notre sondage. Source : Le Figaro 22/04/2011
Les rivaux Les luttes politiciennes et les intérêts de chaque parti entravent et ralentissent la prise de décision. [...] Quant à Londres, avec des bonus, des profits et des emplois maintenant sur la ligne dans la Ville, l’ambiance est plus morose que cela a été pendant des années, alors que la ville d’excès a traversé des récessions auparavant et a rebondi. Son but le plus grand est de satisfaire ceux qui ne profitent pas du rebond et de gérer les inégalités que la ville crée toujours. » Source : The Economist 13/8/2008
Les différents territoires qui composent la métropole parisienne n’ont pas la lisibilité que peuvent avoir les quartiers ou arrondissements de New York, Londres ou Berlin, la ville de Paris n’ayant pas étendu ses limites depuis plus d’un siècle et demi.
Aire urbaine de bruxelles
Bruxelles 54,6 %
Metropoolregio Amsterdam
Amsterdam 34,9 %
Paris 18,5 %
BRUXELLES : névralgie européenne
AMSTERDAM : I AMsterdam
Population : 1 161 700 Aire urbaine : 2 129 000 Proportion inh. ville/agglo. : 54,6 %
Population : 798 100 Metropoolregio Amsterdam : 2 289 800 Proportion inh. ville/agglo. : 34,9 %
L’avantage en chiffres Les logements à Bruxelles sont 42 % moins chers qu’à Paris L’abonnement aux transports publics y est 27% moins cher qu’à Paris La minute de tarif mobile prépayé à Bruxelles est 39 % moins chère qu’à Paris
L’avantage en chiffres Les logements à Amsterdam sont 52 % moins chers qu’à Paris Un séjour de courte durée à Amsterdam est 55 % moins cher qu’à Paris Les dépenses pour les denrées alimentaires sont 48 % moins chères qu’à Paris
Source : expatistan.com
Source : expatistan.com
Bruxelles, le XXIe arrondissement de Paris ? « Un nombre grandissant de jeunes Français sont tentés de partir à l’étranger, et notamment en Belgique francophone, pour commencer leur vie professionnelle. Le marché français du travail est de moins en moins motivant pour eux. La France ne s’est pas encore préoccupée du phénomène émigratoire qui la touche parmi les jeunes diplômés. Et s’agissant de la Belgique, l’attention est surtout attirée par l’évasion fiscale ».
I AMsterdam I AMsterdam est la devise qui crée la marque de la ville et la population d’Amsterdam. Quand nous disons « je suis Amsterdam », nous démontrons notre choix clair de vouloir habiter Amsterdam. I AMsterdam montre notre fierté, notre confiance et notre dédicace. I AMsterdam montre notre endossement personnel pour notre ville. En utilisant I AMsterdam, nous sommes capables de montrer clairement et fièrement tous les avantages, les occasions et les excellences qui font Amsterdam, la ville que nous avons choisie. Finalement, l’aspect le plus fort d’Amsterdam repose sur les gens : les gens qui vivent ici, les gens qui travaillent ici, les gens qui étudient ici et les gens qui visitent la ville. Les gens d’Amsterdam sont Amsterdam. L’ hétérogénéité de la business community d’Amsterdam, les différents backgrounds de ses résidents et les perspectives larges et novatrices de ses citoyens sont les éléments vitaux de notre ville. Donc nous, les gens d’Amsterdam, voulons parler pour la ville d’Amsterdam. Amsterdam est notre ville et il est temps pour nous d’exprimer fièrement notre dédicace et dévotion en Amsterdam. Grâce à nos efforts conjoints, nous pouvons pleinement profiter du potentiel d’Amsterdam dans les domaines du commerce, de l’innovation et de la créativité, et exprimer les nombreuses raisons pour lesquelles nous avons choisi Amsterdam.
Éric Verhaeghe auteur de Faut-il quitter la France?
Un coût de la vie moins oppressant La pression économique est moins pesante. Selon une étude internationale sur le coût de la vie menée en 2011 par Mercer, Bruxelles se classe 62e, derrière Bratislava ou Athènes, quand Paris pointe à la 27e place. «Tu peux vivre sous le seuil de pauvreté à Paris en étant jeune diplômé ! », rappelle Sophie. Le logement, sujet qui revient en boucle dans la bouche des expatriés, a également motivé la décision de beaucoup d’entre eux. D’après le classement européen 2011 des villes aux loyers les plus chers, Paris (6e) ne fait pas le poids face à Bruxelles (26e). « Pour 380 euros de loyer, je vis en colocation dans une maison avec jardin, poules et potager ! Et à 5 minutes de Flagey, quartier jeune, branché et multiculturel », explique Ninon. A ce prix-là, pas sûr de trouver un studio dans Paris intra-muros… C’est en partie ce syndrome d’enfermement vécu à Paris et la facilité inversement proportionnelle de se loger à Bruxelles qui a fait migrer Sophie. Après « deux ans et demi dans un studio de 15 m² partagé à deux» dans l’est parisien, elle sait que, pour moins cher, elle aura là-bas « jardin et hauteur sous plafond ». Source: slate.fr 16/10/2012
Qualité de vie Le job comme objectif, le logement et le coût de la vie comme effet d’opportunité, et, cerise sur le gâteau de l’expatriation, une qualité de vie nettement meilleure. Faible densité, espaces verts, culture moins élitiste et plus accessible qu’à Paris (« Ne manquent que les cinémas ! », lâche Ninon), ville cosmopolite et la 33 cl de Jupiler à 2 euros… « Après avoir vécu à Paris et en Espagne, j’ai trouvé ici un compromis : la proximité des gens du sud dans une grande capitale du nord, confie Ninon. Il y a juste le climat…»
Source : iamsterdam.com
Il faut avoir un esprit libre pour vivre à Amsterdam Quelles différences constates-tu au travail entre la France et les Pays-Bas ? Ce qui me frappe à Amsterdam, c’est l’espace ouvert des zones de travail. Dans mon quartier, je ne compte pas le nombre d’entreprises qui ont des bureaux ouverts, j’entends par là des bureaux-vitrines où l’on peut voir de l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur. Souvent également, les bureaux de certaines entreprises de communication ont un café annexe ouvert au public en plus de leur espace de travail, un magasin ou une galerie d art, permettant ainsi au public d’entrer et de communiquer avec les employés. Il y a peu de barrières dans la culture hollandaise. Amsterdam est arrivé premier dans la liste des grandes et friendly villes d’affaires en Europe. Il a aussi été classé comme la deuxième meilleure grande ville européenne en tenant compte de ses infrastructures et du capital humain, et troisième comme « la meilleure ville de l’avenir ». Source : jobtrotter.com
Source: slate.fr 16/10/2012
Habiter le grand paris Annexe 83
Les exceptions permanentes Premiers repères
CHERCHEURS ETRANGERS chercheurs étrangers
1.500
(ÎdF) 23 % des chercheurs étrangers viennent pour un mois ou moins Paris est le département qui accueille actuellement, de loin, le2011plus grand nombre de STRATER ÎLE-DE-FRANCE chercheurs en mobilité internationale (64%), suivi par le département de l’Essonne (16%). Les six premiers pays d’origine représentent plus de 36% de population scientifique accueillie. Ces pays sont, dans l’ordre : le Brésil, l’Italie, la Chine, l’Algérie, la Tunisie et l’Espagne. Les durées de séjour sont en moyenne assez courtes : 23% des chercheurs étrangers viennent pour un mois ou moins, à l’occasion de recherches ponctuelles ou bien en tant que professeur invité ; 26% viennent pour des séjours de 6 à 18 mois et 12% seulement pour de longs séjours de 2 ou 3 ans. Source : IAU ÎdF : La population doctorale en Île-de-France, 2010
(France) Enquête sur les jeunes chercheurs étrangers en France : des résultats alarmants 41% des jeunes chercheurs exerçant leur activité en France sont étrangers. Leur rôle dans la production scientifique de notre pays est crucialSANS et a un DOMICILE impact majeurFIXE sur la qualité de la recherche française. Les jeunes chercheurs de nationalité étrangère venus travailler en France sur un projet de recherche sont confrontés à des situations problématiques en matière d’accueil, de titre IAU ÎDF 2009 de séjour, et sont victimes de discriminations en matière de contrat de travail, de logement et de droits sociaux.
85.700
Source : Confédération des jeunes chercheurs 26/10/12
François Hollande “Si notre nombre de thèses ne baisse pas, c’est en raison de l’apport des étudiants étrangers. Ils représentent 40% des doctorants. On a vu comment ils ont été traités. C’est pourquoi, je le redis, nous abrogerons définitivement le circulaire “Guéant”. Si cela est nécessaire, nous légiférerons sur les conditions d’accueil, de séjour et de première insertion professionnelle des étudiants et des chercheurs étrangers pour sortir de l’insécurité juridique, financière, sociale et professionnelle où ils se trouvent aujourd’hui trop souvent.” Discours au Biopôle de Nancy, 5 mars 2012
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
84
CONTRATS DED’AFFAIRES COURT DURÉE TOURISME CONTRATS DE COURT DURÉE EMPLOI ET LOGEMENT
500.000 10 mill. 500.000
(ÎdF) Un salarié sur dix occupe un emploi précaire en Ile-de-France En Ile-de-France, 9 % des actifs occupés franciliens FR-STATS.COM, FRANCE.FR 2013 2013 sont FR-STATS.COM, 2013non-salariés, soit une proportion sensiblement inférieure à celle de la province (12 %). Ces emplois concernent deux fois plus souvent des hommes que des femmes et sont plus concentrés parmi les actifs occupés de 50 ans ou plus. Source : Insee 2010
Mel Bonjour, mon ami et moi recherchons un appartement mais nous n’avons pas de CDI pour le moment (mon ami devrait en avoir un au mois de novembre mais sans certitude). Nous sommes sur une offre qui nous irait parfaitement (T2 bis récent, loyer très abordable). Mais nous craignons de ne pas être acceptés à cause du CDD. Pourtant, mon ami à une bonne paye (1 500 euros net), moi j’ai droit au chômage (800 euros par mois) et je suis enceinte. Pensez-vous qu’ils peuvent nous refuser le dossier alors que je suis enceinte ? Nous sommes des DIVORCES HOSPITALISATION SÉJ. bien DIVORCES personnes honnêtes etCOURT nous comptons payer notre loyer et nos factures chaque mois. De plus, nous avons la possibilité d’avoir des garants et des aides. Cela m’angoisse beaucoup, j’ai peur de ne pas trouver de2008 logement à temps. Merci d’avance. INSEE INSEE 2012 INSEE 2008
25.000 17% 25.000
Source : droit-finances.commentcamarche.net
Tati Bonjour, je vous ecris car je ne sais plus comment faire. Je suis aide-soignante actuellement en CDD avec des promesses de CDI. Je voudrais prendre un appartement mais en raison de ma situation, je n’ose pas m’adresser à une agence immobilière car je n’ai pas de CDI. Je n’ose pas vous dire où je vis et comment bref je respire, ma question est la suivante où dois-je m’adresser ? Est-ce que j’ai une chance d’avoir un appartement en étant en CDD ? Y a-t-il un organisme qui aide les personnes dans mon cas ? Merci d’avance pour vos réponses. Source : droit-finances.commentcamarche.net
ETUDIANTS UNIVERSITAIRES ETUDIANTS UNIVERSITAIRES éTUDIANTS
625.000 625.000
CHEC
(ÎdF) Logement étudiant : 10,8 fois plus plus de demande que d’offres ! Le site mon-logement-etudiant.fr a constaté, en 2012 juillet 2011, qu’il y a 5,3 fois plus de DEPP 2012 STRATER ÎLE DEPP STRA demandes que d’offres de logements disponibles. Classées selon un ration offres/ demandes, le site a effectué un classement général des métropoles de plus de 400 000 habitants ; le constat est alarmant. 4,2 fois plus de demande à Strasbourg que de places disponibles. 5,9 à Lille et jusqu’à 7,2 fois plus de demandes que de places à Lyon. A Paris, la situation est catastrophique : 10,8 fois plus de demandes pour Paris et la région Île-de-France ! Cette difficulté à se loger s’explique inévitablement par la quasi-impossibilité de respecter son budget étudiant. Avec des loyers de plus en plus élevés et des dépenses étudiantes qui ont augmenté au premier juillet 2011, les possibilités de logement deviennent de moins en moins nombreuses. Les principaux concernés se tournent alors vers les résidences privées ou les foyers pour jeunes travailleurs. NOUVEAUX S NOUVEAUX Bonnes dernièresMENAGES de ceMENAGES classement, les villes étudiantes de Paris, Bordeaux et Lyon n’ont rien de comparable en termes de logement face à des villes comme Toulon, Grenoble, Nantes ou Nice. Un rapide calcul a d’ailleurs été réalisé pour IAU ÎDF IAU SDRIF 2012 2009ÎD SDRIF 2012 comparer les prix moyens du logement par ville : 398 € à Nantes, 432 € à Grenoble, 472 € à Lyon et une moyenne de 548 € à Paris !
38.000/an 38.000/an Source : mediaetudiant.fr
Véritable pôle européen de formation pour plus de 600 000 étudiants, la région Paris Île-de-France compte 17 universités et plus de 350 établissements d’enseignement supérieur. Avec 136 000 chercheurs et techniciens et 14,5 milliards d’euros consacrés chaque année à la recherche et au développement (3,1 % du PIB francilien), la région Paris Île-de-France affiche la 1re concentration européenne de R&D. Source : Office du Tourisme et des Congrès de Paris, 2011
RÉE
CONTRATS DE COURT DURÉE CONTRATS DE COURT DURÉE
500.000 500.000
FR-STATS.COM, 2013 FR-STATS.COM, 2013
DIVORCES
DIVORCES DIVORCéS ETUDIANTS UNIVERSITAIRES
25.000 25.000 625.000
(ÎdF) Même les locataires les plus aisés sont touchés désormais Les difficultés d’accès au logement que rencontrent INSEE 2008 les personnes aux revenus modestes INSEE 2008 et précaires ne sont pas nouvelles. Mais avec DEPP 2012 la hausse des loyers et le manque criant de logements sociaux, même les plus aisés sont touchés désormais. Claire, avocate au barreau de Paris, a dû trouver un appartement après son divorce. Malgré des revenus élevés, son dossier n’est pas retenu compte tenu de ses exigences : un quatre pièces avec trois chambres pour y vivre avec ses deux enfants, dans l’ouest de Paris, un quartier coté de la capitale. Devant la concurrence, elle aussi recourt à une combine : « J’ai demandé à mon ex-époux ses fiches de paye, pour faire croire qu’on voulait louer ensemble. » « Un classique », réagit Jansenn Bareix, agent immobilier, « les couples qui se déclarent en concubinage et dont l’un, quelques mois plus tard, se retire du bail ». Source : Rue89, 26/11/2010
NOUVEAUX MENAGES Nenette Bonjour.Voilà, je suis en instance de divorce et mon futur ex menace de me mettre à la porte si je ne trouve pas un appart rapidement. J’ai déposé des demandes chez des bailleurs sociaux en janvier mais il trouve SDRIF 2012 que c’est long et que je ne me bouge pas pour obtenir quelque chose. J’ai beau lui expliquer que je ne suis pas la seule demandeuse mais il est buté. Existe-t-il une solution pour faire accélérer les choses, en sachant que j’ai 2 enfants dont j’aurai la garde après le divorce ? Je suis complètement perdue et démoralisée. Merci par avance pour vos conseils et votre soutien. Nénette P.S. : ne me proposez pas de passer par des logements privés car je me suis renseignée et je n’ai pas les moyens.
38.000/an
ETUDIANTS UNIVERSITAIRES ETUDIANTS UNIVERSITAIRES
625.000 625.000
DEPP 2012 DEPP 2012
NOUVEAUX MENAGES
NOUVEAUX MENAGES nouveaux ménages CHERCHEURS ETRANGERS
38.000/an 38.000/an 1.500
(ÎdF) Une proportion croissante de personnes seules et de colocataires parmi les ménages entrants Parmi les ménages qui se sont installés dans SDRIF 2012 SDRIF 2012 leSTRATER centreÎLE-DE-FRANCE de l’agglomération entre 2002 et 2011 2007, les plus nombreux sont les personnes seules, qui représentent la moitié des ménages entrants, davantage qu’entre 1990 et 1999 (+ 3 points). Viennent ensuite les couples sans enfant qui constituent 21 % des ménages entrants (+ 1 point). Les colocations se développent et accueillent 8 % des ménages entrants (+ 3 points). En revanche, les ménages en couple avec enfants sont de moins en moins nombreux (14 % des ménages entrants, soit un recul de 5 points). Le ralentissement des arrivées de familles est à relier à la hausse des prix immobiliers et à la moindre construction de logements familiaux. Inversement, parmi les ménages qui ont quitté le centre d’agglomération, les couples avec enfants sont les plus nombreux (35 %). La plupart quittent le centre de l’agglomération pour trouver un logement plus grand SANS DOMICILE ou meilleur marché. CependantFIXE les couples avec enfants représentent une part moins importante des ménages sortants qu’entre 1990 et 1999 (- 4 points) alors que la part des personnes seules s’accroît (31 % contre 28 %), comme celle des colocataires. Enfin, un IAU ÎDF 2009 quart des ménages sortants sont des couples sans enfant, comme lors de la période précédente.
85.700
Source : Insee 2010
CHERCHEURS ETRANGERS CHERCHEURS ETRANGERS
1.500 1.500
STRATER ÎLE-DE-FRANCE 2011 STRATER ÎLE-DE-FRANCE 2011
TO
1
FRANCE.FR 2 FRAN
SANS DOMICILE FIXE TOURISME D’AFFAIRES
SANS DOMICILE TOURISME D’AFFAIRESFIXE
85.700 85.700 10 mill.
HOSP HO
(ÎdF) Paris Île-de-France concentre 80 % de l’activité tourisme d’affaires de l’Hexagone. Dans un contexte économique fortement concurrentiel, l’activité parisienne INSEE 2012 IAU ÎDF 2009 IAU ÎDF 2009 INSE en matière FRANCE.FR 2013 de rencontres professionnelles est en progression. En 2009, 43 % des nuitées hôtelières à Paris provenaient du tourisme d’affaires, soit 1,93 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour l’hôtellerie parisienne. Les retombées économiques du secteur sont plus importantes que celles du tourisme de loisirs. Une étude menée fin 2008 sur la cible des congrès associatifs révèle que les participants aux manifestations professionnelles ont une dépense journalière moyenne de 321 € par jour, soit environ 50 % de plus que la dépense journalière de la clientèle loisirs. 932 congrès ont eu lieu à Paris Île-de-France en 2009, pour un total de 700 000 participants. Près de 1/4 des congrès se sont tenus dans des lieux scientifiques (hôpitaux, universités, instituts). 48 % étaient des congrès médicaux. La durée moyenne était de 2,2 jours par congrès. Source : Office du Tourisme et des Congrès de Paris, 2011
HOSPITALISATION COURT SÉJ.
(ÎdF) Avec plus de 10,5 millions de visiteurs, 400 salons par an et 100 000 entreprises exposantes chaque année, Paris et l’Île-de-France sont la première région au monde pour les rencontres et événements INSEE 2012 professionnels, et la première européenne pour les foires et salons. Afin de répondre à l’importante demande en matière de tourisme d’affaires, le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France propose un «Pack accueil» aux visiteurs de salons. Parmi ses avantages : des services gratuits mis en place dès votre arrivée aux Aéroports de Paris, le calendrier des salons et une sélection d’événements et d’expositions culturels ayant lieu durant votre séjour.
17%
Source : France.fr
Source : forum.doctissimo.fr
Habiter le grand paris Annexe 85
ÉE RÉE
ETUDIANTS UNIVERSITAIRES ETUDIANTS UNIVERSITAIRES
625.000 625.000
DEPP 2012 DEPP 2012
CHERCHEURS ETRANGERS CHERCHEURS ETRANGERS
1.500 1.500
STRATER ÎLE-DE-FRANCE 2011 STRATER ÎLE-DE-FRANCE 2011
TOURISME D’AFFAIRES TOURISME D’AFFAIRES
10 10mill. mill.
FRANCE.FR 2013 FRANCE.FR 2013
VISITES MENSUELLES
NOUVEAUX MENAGES population carcérale
NOUVEAUX MENAGES
SANS DOMICILE FIXE sans logement personnel
HOSPITALISATION COURT SÉJ. HOSPITALISATION hospitalisation COURT SÉJ.
(France) Les détenus et leur famille : des liens presqueDES toujours maintenus mais DÉTENUS parfois très distendus. INSEE Six détenus sur dix ont, dans leur famille SDRIF 2012 SDRIF 2012 proche, au moins une personne qui leur rend visite de façon mensuelle voire hebdomadaire. Inversement, un détenu sur dix n’a aucun contact avec elle, qu’il s’agisse de visites, de coups de téléphone ou de lettres. L’éloignement géographique du lieu de détention est inversement lié à la fréquence des visites. L’éloignement géographique ne favorise pas les visites. Les visiteurs réguliers résident plus souvent à proximité de l’établissement pénitentiaire que les autres : 42 % des visiteurs hebdomadaires habitent la même ville et 88 % la même région. Ce n’est le cas que de 71 % des visiteurs mensuels, et de 43 % des visiteurs annuels. 71 % des conjoints qui ne se déplacent qu’une ou plusieurs fois par an, habitent en dehors de la région où se trouve le détenu.
(France) 2 500 000 personnes se sont retrouvées sans logement personnel au cours de leur vie En France métropolitaine, 2 500 000 IAUIAU ÎDF 2009 ÎDF 2009 personnes ayant actuellement un logement déclarent avoir vécu au moins une période sans logement personnel. Elles représentent près de 5 % de la population de 15 ans ou plus. Pendant cette ou ces période(s), 1,9 million de personnes ont été hébergées par un proche (2 millions, si l’on compte ceux qui n’ont pu partir de chez leurs parents) ; 543 000 se sont retrouvées sans domicile et ont séjourné dans un service d’hébergement et/ou dans un lieu non prévu pour l’habitation (rue, parc, voiture, etc.).
(France) Des territoires différents en termes d’autonomie et d’attractivité. L’étude des destinations et provenances des patients permet d’établir des profils de terINSEE 2012 INSEE 2012 ritoires selon deux dimensions : autonomie et attractivité. L’autonomie est mesurée par la proportion de résidents d’un territoire qui sont hospitalisés dans ce territoire, l’attractivité par le pourcentage de l’activité des hôpitaux consacrée à des patients résidant hors du territoire. Certains territoires de santé sont à la fois autonomes et peu attractifs, on les qualifiera de territoires « autocentrés » : la grande majorité des résidents se font hospitaliser sur place et peu de patients viennent de l’extérieur. Une autre catégorie est celle des territoires qui répondent à la demande locale mais aussi à celle émanant de patients non-résidents. Ces territoires sont donc attractifs, tout en étant autonomes du point de vue de leur demande intérieure. Paris n’est pas classé dans cette catégorie du fait de son autonomie proche de la moyenne, mais sa part d’activité locale est particulièrement faible : seulement 43 % de l’activité des établissements est consacrée aux Parisiens, ce qui place ce territoire au premier rang en termes d’attractivité. Les territoires « à flux sortants » attirent peu les patients résidant hors du territoire et ont un faible degré d’autonomie. Enfin, dans la catégorie des « territoires ouverts sur l’extérieur, à la fois en offre et en demande », de nombreux patients quittent ces territoires « ouverts » pour se faire soigner, mais leurs établissements attirent en parallèle une large clientèle extérieure. La petite et la grande couronne de la région Île-de-France en sont des exemples. Les spécialisations différentes des établissements de la région peuvent être à l’origine des flux croisés entre ces territoires et celui de Paris.
60%
38.000/an 38.000/an
Source : Insee 2006
(France) La durée moyenne des réclusions à temps est de 14,8 ans, celle des peines d’emprisonnement sanctionnant un crime est de 5,1 ans. En matière délictuelle, la peine la plus courante est l’emprisonnement avec sursis total, prononcée dans 33,6 % des cas et suivie de près par l’amende (29,1 %) et l’emprisonnement ferme avec ou sans partie assortie du sursis (21 %). La durée moyenne de la partie ferme des peines d’emprisonnement sanctionnant des délits est de 7,2 mois. Source : Insee 2010
SANS DOMICILE FIXE
85.700 85.700
Source : Enquête Logement, Insee 2006
(France) Les chambres d’hôtel : pour partie de l’hébergement social Certaines personnes sont contraintes de vivre à l’hôtel, faute d’avoir trouvé un logement personnel. Le recensement compte, sous la modalité « Chambre d’hôtel », 27 000 logements occupés par 40 000 personnes « résidant de façon habituelle », selon les consignes du recensement, en chambre d’hôtel. Selon la DGAS, pour 18 000 d’entre elles, le loyer est financé par des associations au titre de l’hébergement social (d’urgence ou de plus longue durée) en 2009, une très grande part, donc, des chambres recensées. L’enquête Sans-domicile estimait à moins de 4 000 le nombre de chambres financées au titre de l’hébergement social. Cette divergence s’explique en partie par le fait que l’hébergement en hôtel sert à pallier les insuffisances de l’hébergement en centre et que le nombre de personnes concernées peut être très variable d’une année sur l’autre, comme l’indiquent les statistiques de la DGAS. L’enquête Logement de 2006 donne un chiffre assez proche de celui du recensement (24 000 chambres). L’enquête permet d’établir, même si l’échantillon est très faible, qu’il s’agit de logements médiocres et chers, hébergeant une population pauvre. Source : Le dispositif statistique de l’Insee dans le domaine du logement, Insee 2010
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
86
17% 17%
Source : Insee 2010
ÎdF
ÎdF
ÎdF
ENSEIGN.-CHERCHEURS ÉTRANGERS
AUTO-ENTREPRENEURS
1.500 en 2009
84.400 en 2010
Source : Diagnostic Strater, 2011
Source : Insee, 2012
LOGÉS GRATUITEMENT
329.400 en 2009 Source : Insee, 2012
ÎdF
ÎdF ÎdF
ÉTUDIANTS UNIVERSITAIRES
624.500 en 2012 Source : Depp, 2012
DIVORCÉS
NOUVEAUX MÉNAGES
24.500/an
38.000/an
Source : Insee, 2009
F
F
HOSPITALISATION EN COURT SÉJOUR
17% en 2013 Source : Insee, 2012
CDD DE MOINS DE 6 MOIS
45% de l'offre d'emploi Source : Direccte, Chiffres clés 2012
Source : Sdrif, 2012
F
DÉTENUS VISITÉS MENSUELLEMENT
60% en 2006 Source : Insee 2006
Habiter le grand paris Annexe 87
Lexique cartographique
0 km
(p. 8) Densité de population et limites municipales :
(p. 31) Géographie “d’intérêt métropolitain” :
∙ Communauté de Communes1 ∙ Densité de la population (hab/ha)1 moins de 25 de 25 à 50 de 50 à 100 de 100 à 300 plus de 300 ∙ Fleuves1
∙ Bâtie1 ∙ Fleuves1 ∙ Topographie1
+ 60
0 km
(p. 14) Futur réseau de transport public2
À notre avis, le premier élément dont il faut tenir compte est la forme du territoire. La topographie, l’hydrographie, la forme et la qualité de la terre sur laquelle nous construisons notre villes représentent les caractéristiques grâce à qui un espace dans le territoire devient reconnaissable, identifiable, un lieu que on peut retrouver et à le quelle on peut retourner. En suivant cette logique, nous avons décidé de regarder aussi les grands vides métropolitains, les parties de territoire que ne sont pas construites et que, en tant que tel, deviennent des états d'exception dans la logique extensive du phénomène urbain. Ils sont des point de rupture et de discontinuité dans le magma urbain. Le caractère exceptionnel des vides les charge d'identité, ils deviennent des repères qui nous aident à nous retrouver dans l'immensité de la métropole. Ils osnt des lieux actifs. Nous pouvons facilement dire de vivre près de la forêt, dans le grand plateau, sur la colline, à la proximité de l'eau, dans la vallée, dans les parties de campagne entre les territoires urbanisés. Celles-ci il nous permet d'avoir déjà des coordonnées. Il nous permet de dire d’être et d’être là.
∙ Grand Paris Express ∙ Tramway ∙ Métro ∙ RER ∙ Transilien ∙ Rocades parisiennes (Francilienne, A86, Boulevard Périphérique)
LE MESNILAMELOT
LE BOURGET RER
+ 60
C’est difficile ou simplement trop ambitieuse pouvoir donner une définition de métropole ; trouver une formule capable d'en résumer exhaustivement toutes ses tendances. Nous avons décidé, du coup, d'observer la métropole de dedans, plutôt que d’ailleurs; en la traversant, plutôt qu'en la dessinant. Ce que nous avons reporté de ce voyage sont des réflexions simples, mais sur les quelles, à notre avis, c’est possible construire un discours important sur l'habiter. La métropole est faite d'une substance urbaine discontinue que tentes à élargir continuellement ses frontières. Ce procès vorace d'urbanisation est soutenu, ou parfois stimulé, par les grands réseaux de transport. L'expansion des confins de la métropole, la mobilité et la migration qui çà implique, comporte aussi une inexorable difficulté à se sentir faire partie du territoire, à habiter un espace que grâce à sa propre identité, peut être appelé lieu. Ce qui nous nous sommes demandés, du coup, c’est s'il est encore possible d'habiter dans la métropole en créant un lien d'appartenance aux lieux qui la composent. Quels sont, du coup, les lieux de la métropole et quels sont les éléments qui transforment un espace dans un lieu?
SAINT-DENIS PLEYEL
ROSNYBOIS-PERRIER
NOISYCHAMPS
VERSAILLESCHANTIERS
CHAMPIGNY CENTRE VILLEJUIF INST. G. ROUSSY
AÉROPORT D’ORLY
0 km
+ 60
0 km
(p. 35) Tenseurs urbains et futur réseau de transport public :
∙ Terrains vacants ∙ Fleuves
∙ Tenseurs4 ∙ Grand Paris Express2 ∙ Tramway2 ∙ Métro2 ∙ RER2 ∙ Transilien2
+ 60
1
(p. 29) Lieux “d’intérêt métropolitain” : ∙ Fleuves ∙ Gares2 ∙ Universités4 ∙ Hôpitaux4 ∙ Lieux d’évènements3 ∙ Espaces polyvalents3 ∙ Parcs et jardins3 ∙ Grands équipements sportifs et de loisirs3 ∙ Lieux commerciaux3 ∙ Zones d’activité4 ∙ Maisons de retraite4 ∙ Établissements pénitentiaires4 1
2
3
5
6
7
8
9
10
11
12
(p. 38) Atlas des 100 situations possibles :
A
B
∙ Tenseurs4 ∙ Fleuves1 ∙ Gares2 ∙ Universités4 ∙ Hôpitaux4 ∙ Lieux d’évènements3 ∙ Espaces polyvalents3 ∙ Parcs et jardins3 ∙ Grands équipements sportifs et de loisirs3 ∙ Lieux commerciaux3 ∙ Zones d’activité4 ∙ Maisons de retraite4 ∙ Établissements pénitentiaires4
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L 0 km
Sources : IAU ÎdF (1), IGN (2), AIGP (3), DPA (4).
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
88
∙ Densité de la population (hab/ha)1 de moins de 25 à 100 de 100 à 300 ∙ Tenseurs4 ∙ Fleuves1 ∙ Gares2 ∙ Universités4 ∙ Hôpitaux4 ∙ Lieux d’évènements3 ∙ Espaces polyvalents3 ∙ Parcs et jardins3 ∙ Grands équipements sportifs et de loisirs3 ∙ Lieux commerciaux3 ∙ Zones d’activité4 ∙ Maisons de retraite4 ∙ Établissements pénitentiaires4
+ 60
(p. 16) Terrains vacants1
0 km
(p. 34) Tenseurs urbains :
+ 60
0 km
+ 60
Liste des sigles utilisés
AIGP Atelier international du Grand Paris AMAP Association pour le maintien d’une agriculture paysanne APUR Atelier parisien d’urbanisme CDD Contrat à durée déterminée CDI Contrat à durée indéterminée CDT Contrat de développement territorial CHU Centre hospitalier universitaire CROUS Centre régional des œuvres universitaires et scolaires DIA Déclaration d’intention d’aliéner DGAS Direction générale de l’action sociale DPA Dominique Perrault Architecture F France GPE Grand Paris Express IAU îdF Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France IAURIF Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France (1976–2008) ÎdF Île-de-France IGN Institut national de l’information géographique et forestière INSEE Institut national de la statistique et des études LGV Ligne à grande vitesse MOS Mode d’occupation du sols OIN Opération d’intérêt national OTCP Office du tourisme et des congrès de Paris PIB Produit intérieur brut PLU Plan local d’urbanisme POS Plan d’occupation des sols PPRI Plan de prévention du risque inondation RATP Régie autonome des transports parisiens R&D Recherche et développement RER Réseau express régional SCoT Schéma de cohérence territoriale SDF Sans domicile fixe SDRIF Schéma directeur de la région Île-de-France SGP Société du Grand Paris STIF Syndicat des transports d’Île-de-France TER Transport express régional TGV Train à grande vitesse TIM Territoire d’intérêt métropolitain TPE Très petite entreprise TOL Territorialisation des objectifs logements ZAC Zone d’aménagement concerté ZUS Zone urbaine sensible
Habiter le grand paris Annexe 89
DPA DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE
DOMINIQUE PERRAULT ARCHITECTURE 6 RUE BOUVIER 75011 PARIS FRANCE T + 33 (0)1.44.06.00.00 F + 33 (0)1.44.06.00.01 www.perraultarchitecte.com