DE LA SPÉCIFICITÉ D’UNE FRICHE À L’IDENTITÉ D’UN PARC Projet de Fin d’Études en Paysage (PFE) Simon DESPRAT 22/06/2020
Résumé
Ce PFE envisage la valorisation d’une friche
industrielle en parc urbain. Le site de projet est situé sur la rive droite Bordelaise, à quelques mètres de la Garonne, au pied des coteaux calcaire de Lormont. Il fait partie du même ensemble historique, écologique et paysager que le parc de l’Ermitage, attenant au nord.
Le projet tire sa spécificité de différents éléments.
La friche en elle même tout d’abord, composée des restes de l’ancienne cimenterie et du retour de la végétation à la fin de l’exploitation. Dalles et structures en bétons au sol, à flanc de falaises, anciennes voies d’exploitations. Au milieu desquelles poussent peupliers, frênes, bouleaux, jeunes chênes, pins et acacias en nombres. Mais aussi prairies, arbustes et broussailles d’ajoncs, d’aubépines et d’arbousiers. Toute cette végétation représente différents stades d’évolutions de la friche, au sein d’un microclimat méditerranéen propre à ce lieu. L’ensemble compose une qualité paysagère intrigante et poétique.
Puis c’est la vision personnelle et l’intérêt du
concepteur qui vient articuler l’ensemble de cet existant autour d’un parc urbain accessible au plus grand nombre. Le fil rouge du projet saisi l’idée du risque maitrisé et du ludique pour amener chacun à découvrir l’imaginaire onirique que représente cet espace de friche. En amenant le corps au sein d’un paysage mis en scène, chacun explore l’espace d’une manière sensible qui se veut stimulante, loin des espaces urbains environnant hyper-normés.
2
3
friche / bĂŠton / boisements / coteaux / falaises / ludique / risques / corps / imaginaire / exploration / pratiques
4
Tous les enfants grimpent pour le plaisir de grimper. Pour le plaisir de découvrir, de voir plus loin et de plus haut. Si à ces deux plaisirs vient s’ajouter celui de l’amitié de la cordée, voilà l’alpinisme ! Gaston Rébuffat, Un guide raconte, 1964
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Introduction et une gestion végétale porteuse d’imaginaire. En développant des déplacements verticaux et aériens qui mettent le corps dans des situations peu ordinaires. Via des jeux de transparences entre cheminement et sol qui développent une sensibilité nouvelle à ce qui se trouve sous nos pieds. L’ensemble de ces aménagements veut offrir la possibilité à tous d’accéder à des endroits normalement inaccessible. L’idée générale consiste à orchestrer les différents paysages du site de projet en créant des points d’attentions qui guident les déplacements de chacun. J’ai souhaité amener les gens à percevoir l’espace d’une manière différente de ce que la ville peut apporter. D’une façon plus sensible, plus stimulante, plus drôle peut être aussi.
Sensibilité personnelle Ce travail de fin d’étude nait d’une sensibilité personnelle liée au ludique1 et à l’attrait du risque maitrisé. J’ai toujours été attiré par les endroits difficilement accessibles, ceux qui permettent d’observer le monde sous un autre angle. Cela se matérialise par une passion pour la montagne, l’alpinisme et l’escalade. Ce sont des activités qui demandent d’arpenter des lieux difficilement accessible mais qui apportent beaucoup personnellement. On y forge un rapport corps corps / espace totalement différents de ce qui peut exister dans un milieu urbain normé et sécurisé. Le facteur risque fait que les prises de décisions sont plus décisives. La relation entre le corps et l’environnement devient plus fine, plus stimulante. De façons plus anecdotique, j’ai toujours aimé les choses simples. Grimper à une branche, sauter de pierres en pierre, tenir en équilibre sur un arbre tombé à terre, explorer des ruines...
Attrait professionnel
Ce travail fait suite à des projets précédents dans lesquels j’aborde les thématiques du corps, des pratiques, du ludique et du risque. Mon TPER tout d’abord (Entre usages et pratiques, l’apport du mobilier dans le façonnement des paysages urbain matériels et immatériels, Simon Desprat, ENSAPBx, 2019), où j’ai étudié la façon dont des pratiques quotidiennes plus ou moins subversives apparaissent au sein de l’espace public. Et comment, de cette façon, chacun participe à co-construire l’espace et y insuffle une sensibilité personnelle. Ce PFE s’inscrit également à la suite d’une réflexion entamée pendant l’atelier de projet Paysages Indéterminés (ENSAPBx, 2019, dirigé par H. Soulier). Projet mené sur une ancienne gravière en friche dans le Médoc.
L’imaginaire du risque : lier une pensée paysagiste à un parc grand public Au sein de ce PFE j’ai tenté d’adapter cette façon d’être en relation avec l’environnement au sein d’un parc urbain qui se veut accessible à tous. Après 3 ans d’étude à l’ENSAP Bx, ce PFE représente la formalisation d’une pensée personnelle en posture paysagiste professionnelle. L’idée était à la fois de maitriser le facteur risque tout en le simulant à certains endroits clés afin d’offrir un «espace de possible» aux usagers. Il y avait donc un curseur à positionner entre cette envie de stimuler le corps tout en sécurisant l’accès à un public le plus hétérogène possible (en terme de sexe, d’âge, d’handicaps…)
Le lieu comme base de projet Finalement, cette caractéristique ludique et stimulante du site au regard du corps et de l’esprit passe avant tout par la spécificité du lieu de projet et de ses alentours. C’est sa géographie, sa topographie, sa relation à l’eau ou à l’urbain, sa végétation, son histoire, qui définissent son potentiel de « ludicité ». Et tout cela va bien au delà de la simple structure de jeux à commander sur catalogue.
Sensations et émotions Le projet tente d’amener le corps hors des sentiers battus et souhaite jouer avec les émotions de chacun. En mettant en scène un aménagement
1
Ludique. Définition du dictionnaire CNRTL, en sciences humaines et philosophie :
« Qui concerne le jeu en tant que secteur d’activité dont la motivation n’est pas l’action efficace sur la réalité mais la libre expression des tendances instinctives, sans aucun contrôle d’efficacité pragmatique. »
6
Premier de cordée, ascension de l’Ossau, 2885m alt. Pyrénées-Atlantiques
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Table des matières Introduction
6
I. L’existant
10
Une position stratégique entre parc des coteaux et projets urbains en rive droite
14
Parc de l’Ermitage et site de projet : une coexistence inaliénable
15
Poliet & Chausson : une histoire en béton
16
Un paysage pris entre coteaux et Garonne
17
L’omniprésence de l’eau dans les paysages
18
Garonne
18
Bas de coteaux
18
Zone de stagnation d’eau
18
Écoulement de l’eau
18
Haut de coteaux
18
Premières sensibilités
20
Spécificité du lieu
21
La qualité paysagère de la friche par la diversité de ses milieux écologiques 22
8
II. Le projet
24
Problématique et programmation
26
Inscrire le projet au sein d’un réseau de parcs existants : positionnement et références 29 Plan et transects : vues d’ensembles du parc Marie-Paradis
30
Repenser le lien entre les deux parcs au sein d’un seul et même lieu
32
Valoriser l’accès aux berges de la Garonne depuis l’accès nord-ouest
33
Un parc accessible au plus grand nombre
34
Prairie centrale, vue dégagée. Vue orienté nord
34
Repenser l’accès au site depuis Bordeaux
35
Premières pentes entre coteaux et prairie
36
Dynamiques d’enfrichement sur les pentes, transition entre prairie et coteaux
36
Glisse urbaine au pieds des coteaux
37
Arpenter la falaise : les sensations de l’escalade, en toute sécurité
38
Habiter les arbres, tourisme urbain hyperlocal et ponctuel
40
Modalité de gestion
41
Bibliographie
42
Annexes
44 9
I.
L’existant
10
11
Bordeaux
Longitude : Latitude :
12
2° 00′ 00″ E 47° 00′ 00″ N
13
Une position stratégique entre parc des coteaux et projets urbains en rive droite Parc des Coteaux
400 ha
N
Site de projet
Bassens
11 ha
2k
m
Bordeaux
Lormont
1k
m
Site de projet
Boucle des coteaux
Cenon
Parc des Coteaux
Ponts Floirac
Le site de projet est situé sur la rive droite de la Métropole Bordelaise. Il fait face à la Garonne, à proximité immédiate de Bordeaux et au sein d’un tissu urbain particulièrement dense qui voit naitre de nombreux projet immobiliers. Il fait également parti du parc des Coteaux. Vaste bande privée/publique, arborée et pelousée d’environ 400 ha, composée de plusieurs parcs repartis sur 4 communes.
1 km
14
Parc de l’Ermitage et site de projet : une coexistence inaliénable Parc de l’Ermitage
N
100 m
Périmètre de projet
Le site de projet concerne la partie encore non aménagé de ce qui fut autrefois une seule et même zone d’excavation de calcaire. Il est indissociable du parc de l’Ermitage - aménagé pour sa part - situé plus au nord, avec lequel il partage une histoire industrielle commune, des dynamiques écologiques spécifiques ainsi que des paysages et des ambiances sensiblement similaires. Les limites de l’espace de projet apparaissent clairement au contact du tissu urbain alentours. Elle deviennent plus diffuses dans l’articulation au parc de l’Ermitage. 15
Poliet & Chausson : une histoire en béton N
De 1930 à 1983 la cimenterie Poliet & Chausson exploitera la falaise, modelant ainsi durablement les coteaux calcaire. Le paysage porte encore les traces de ce passé industriel, tant au sol que sur les falaises. Dalles et murs en béton, ancienne structures portantes, voie ferrée désafectée...
Surface d’activité de la cimenterie en 1980
Source : https://atlas-paysages.gironde.fr
Cette ancienne délimitation représente aujourd’hui le parc de l’Ermitage et le site de projet.
La cimenterie vue depuis les coteaux - 1940 16
La partie non aménagée de cette ancienne exploitation est aujourd’hui très peu visitée. Seul quelques sportifs y passent, et parfois des promeneurs qui souhaite rejoindre le parc de l’Ermitage.
Un paysage pris entre coteaux et Garonne
Coteaux calcaires
Garonne
Site d’étude
Garonne
N
Coteaux calcaires
Le site se revele être un endroit relativement unique de sa part sa géographie. Il se situe précisément là où les coteaux et la Garonne convergent, tout au nord de la rive droite Bordelaise. Contraint entre le fleuve et les coteaux, il devient de fait un espace d’articulation entre les tissus urbains en densification au sud et l’actuel parc de l’Ermitage attenant au nord.
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L’omniprésence de l’eau dans les paysages N Garonne Haut de coteaux
+ 60m + 55m
+ 50m
+ 40m
0
+ 10m
+ 25m
Bas de coteaux
Écoulement de l’eau
Zone de stagnation d’eau
Les coteaux rives droites sont ponctués d’une multitude de source naturelles. Elles ruissellent depuis le haut les falaises calcaires jusqu’en bas. Elles crééent ainsi de nombreuses rigoles et stries dans la roche et le sol. Enfin, cette eau termine sa course dans la partie basse de la friche. Elle stagne alors dans de large flaques, son infiltration étant rendu compliqué par le sol argileux.
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19
Premières sensibilités Les photos de cette page montrent les éléments, les paysages ainsi que les structures anthropiques et végétales qui ont retenu mon attention lors de mes premiers passages sur place. On peut principalement relever une végétation chaotique et dispersée, l’omniprésence de béton morcellé, strié, grignoté ainsi que nombre de cheminements plus ou moins définis et arpentés.
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Spécificité du lieu
Des coteaux calcaire
Un sol très argileux (marne)
Des falaises abruptes
De l’eau (sources, résurgences, flaques)
Des débris de béton
Des activités sportives de pleine nature
Une végétation de friche volubile 21
La qualité paysagère de la friche par la diversité de ses milieux écologiques N
80 m
Chemin principal entretenu. Haut de coteau, forêt et taillis denses (2)
L’existant comme base de projet
Prairie de végétation rudérale, dalle béton
Garonne et lac de l’Ermitage
Boisements spontanés. Sol frais. (Robinia pseudoacacias +++, Betula sp., Arbutus unedo, Populus sp.) (1)
Peupleraie / Frenaie en fût. Taillis bas (4)
Forêt de plusieurs dizaines d’années. Milieu frais. (Quercus robur, Ligustrum vulgare) (2)
Haie en bordure de site.(Populus sp, fraxinus excelsior, Rubus, Joncs)
Embroussaillement, sol nu par endroits, milieu sec à humide (Crataegus sp., Quercus robur, Robinia pseudoacacias, Populus sp. graminées diverses) (3)
Boisements à flanc de falaise, sol sec, peu profond. (Quercus ilex, Ligustrum vulgare ) (5)
Périmètre du site de projet
Dynamiques d’enfrichement
22
Embroussaillement et boisements sec à flanc de coteaux (5)
Végétation de friche au stade d’embroussaillement (3)
Ancienne voie d’exploitation en béton au milieu de boisements spontanés (1)
Peupleraie / frenaie (4)
23
II.
Le projet
24
25
Problématique et programmation Pourquoi un parc ? La synthése des éléments vu précédement nous permet de poser ceci : - Le site est largement délaissé - Il possède un forte qualité paysagère - Il est situé au sein d’un tissus urbain extrémement dense riche en projets immobiliers L’idée de soustraire à l’urbanisation le site dont il est question ici fait apparaitre une question importante. Sachant que Bdx métropole possède déjà plusieurs parcs - dont le tout proche Parc des Coteaux - et que ce site pourrait accueillir des projets à priori économiquements rentable, quel est l’intérêt de proposer un nouveau parc urbain à cet endroit ? 1.
Ne pas privatiser un site qui peut apporter une qualité de cadre de vie à tous au sein d’un tissu urbain qui tend de plus en plus à s’urbaniser.
2.
Envisager un site suffisamment atypique pour qu’il participe à la visibilité de la commune en misant sur les caractéristiques paysagère du lieu.
3.
Compenser une rentabilité économique directe faible par une plue value sociale.
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Enjeux I.
Affirmer la typicité et l’originalité du lieu à l’échelle de la métropole.
II.
Mettre en mouvement le corps, stimuler l’esprit, apporter du ludique et du sensible sous différentes formes.
> Se démarquer des autres parcs de la métropole.
> Mettre en lumière ce site largement méconnu en construisant un imaginaire positif dans l’esprit des urbains.
> Utiliser tous les atouts du site - topographiques, historiques, matériel et végétal - pour offrir une expérience corporelle originale à l’échelle de la métropole Bordelaise.
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Objectifs
1
La gestion végétale > Accompagner l’évolution de ce qui fait actuellement la diversité écologique, la qualité paysagère et l’identité géographique de la friche.
Mettre en scène les dynamiques végétales du site. Identifier des milieux, des ambiances et des matérialités à préserver, conserver, faire évoluer, aménager et gérer. Mettre en place une gestion au cas par cas se basant sur les dynamiques de mouvement des friches et les écrits théorisé du jardin en mouvement de G. Clément. Inscrire cette gestion dans la philosophie de gestion du guide « la Sagesse des Jardiniers ». (Bercovitz, R ; Chambelland, B ; Demay, A. ParcLab, 2017)
2
Les pratiques sportives spécifiques > Conserver le caractère sportif du site, unique en son genre dans les environs.
Conserver l’intérêt particulier du site pour les traileurs, les VTT et les assos présentes alentours… Tirer parti de la topographie en général pour développer des pratiques sportives (entre autres tout ce qui avec à base de roues, de glisse, de grimpe et de saut.) Proposer le premier site d’escalade en extérieure à Bordeaux en partenariat avec la FFME (Fédération Française de Montagne et d’Escalade). Envisager des saut à l’élastiques depuis le haut de la falaise avec des associations et entreprises compétentes.
3
Expérimentation, découverte, rencontre > Proposer une offre d’hébergement originale au coeur de la métropole Bordelaise
Développer un tourisme hyperlocal et ponctuel. Permettre aux habitants de la métropole d’expérimenter un autre cadre de vie le temps d’une nuit, d’une journée. Cabane dans les arbres, suspendue à flanc de falaise, troglodyte…Transformer le regard sur un site en proposant une offre d’hébergement originale qui peut être perçue de façon très positive par des urbains. Comme c’est déjà le cas avec les refuges urbains développé par Bruit du Frigo, Zebra 3 et Bordeaux Métropole (www.bruitdufrigo.com)
> Mettre en place un « camp d’aventure » pour les enfants des communes en rive droite. Possibilité d’activités à la journée, en vacances, weekends, toute l’année mais surtout l’été. Camping sur place. Supervision par la commune, partenariat avec les centres de loisirs, MJC, écoles.
4
Cadre de vie et accessibilité
> Au sein d’une rive droite de plus en plus urbanisée, préserver un espace «naturel» hors des dynamiques d’urbanisation afin de valoriser un cadre de vie de qualité. Proposer différentes strates de cheminements et façons d’aborder le site afin que toutes les populations (âges, sexe, handicaps…) puisse y avoir accès. Le site dans son ensemble est pensé pour être accessible au plus grand nombre. Seuls quelques points spécifiques bien précis ne seront accessibles qu’aux usagers les plus sportifs. La notion de sport et de lucidité développée dans le projet ne doit pas concourir à réserver ce parc uniquement à de jeunes gens connaisseurs et en pleine santé.
5
Covisibilité entre le site et Bordeaux
> Donner à voir Bordeaux depuis le site et le site depuis les quais. Construire un lien visuel, révéler un site oublié. Jouer avec des signaux fort de couleur pour signaler le site depuis les quais bordelais. Amener les promeneurs le long et en haut des falaises, envisager des points de vue statiques et dynamiques. Donner à voir à la fois ce qui est au loin et proposer de nouveaux angles de vue sur le site lui même.
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Inscrire le projet au sein d’un réseau de parcs existants : positionnement et références La métropole bordelaise compte une multitude de parcs au sein de ses différentes communes. Lors d’un travail préalable j’ai tenté de les classer afin de mieux cerner le réseau dans lequel ce projet s’inscrit (cf. annexes)
Ce sont dans ces parcs que « l’espace de possible » est le plus large. Cette notion rejoint l’idée de « pratiques » développée dans mon précédent TPER. C’est à dire qu’un parc de centre ville aura tendance à reprendre les codes de normes et de sécurisation lié à l’espace urbain en général, et donc à restreindre le champs des pratiques possibles. Alors qu’un parc situé en périphérie de la métropole bordelaise aura tendance à être moins strict dans ses usages et offrir plus d’espace à l’épanouissement des pratiques individuelles. D’où « l’espace de possibles ».
Sans surprise, les parcs du centre ville Bordelais sont très dessinés, bénéficient d’un entretien régulier et d’une palette végétale horticole. Ce sont des espaces qui accueillent une forte concentration de personnes et qui sont régis par des règlements plus ou moins stricts. A l’inverse, dès qu’on s’excentre, des parcs avec des aménagements et des modes de gestions plus souples apparaissent.
Comme on peut le voir ci dessous, certains parcs ont d’ailleurs influencés mon projet. On remarque dans chacun d’eux des formes d’aménagements et de gestions similaires à ce que j’ai souhaité proposer.
Les caillebotis acier du parc de l’Ermitage, structures filigranes sur le paysage.
Pumptrack en asphalte du parc du Bourgailh. Ou l’arrivé de la glisse urbaine dans un parc boisé.
Le passerelle en acier du parc de Majolan. L’exploration d’un sous bois humide en toute légéreté.
L’ambivalence du Bourgailh entre parc et forêt. Hierarchie des espaces et leur gestion.
29
Plan et transects : vues d’ensembles du parc Marie-Paradis N
Emplacement possible pour l’installation du camp d’aventure Boisements existants
Falaise Entrée nord depuis les berges, accès direct à la Garonne Noue de récupération des eaux de ruissellement. Se déverse dans une mare Refuge urbain dans les arbres Passerelle en caillebotis acier permettant de naviguer entre les différentes hauteurs du site Bosquets gérés pour conserver les qualités paysagères de la friche arbustive. Localisés sur le pourtour du site Cheminements principaux en béton (dalles béton pré-existantes conservées) Arbres d’alignements (bouleaux / frênes / peupliers) implantés selon la trame des dalles béton existantes Entrée sud depuis la future Brazzaligne
Accroches du projet au tissu urbain alentour
30
N A
B’
B A’
Longitudinal
Transversal
A
A’
10 m
50 m 25 m
B’ B
10 m
50 m 25 m
31
Repenser le lien entre les deux parcs au sein d’un seul et même lieu Vers le parc de l’Ermitage
Peupleraie Chemin de l’eau
Noue de récupération de l’eau de ruissellement
Perspective visuelle et accès physique - Vue orientée nord depuis le site de projet
Supprimer la végétation pour créer l’accès entre les deux parcs
Réhabiliter la rigole en béton pour donner accès à l’eau
Vue orientée sud depuis le parc de l’Ermitage
32
Valoriser l’accès aux berges de la Garonne depuis l’accès nord-ouest L’accès au nord-ouest du parc donne directement sur les berges de la Garonne. Les arches du pont de la voie ferrée servent de transition entre le boulevard, les berges et le parc. La gestion du denivelé entre les deux parcs est repensée. Le mur de soutenement est transformé en talus herbacé.
33
Un parc accessible au plus grand nombre La zone de prairie au centre du projet est dépourvue d’eléments ou de structures imposantes. De par sa position elle permet l’accès aux différents espaces du parc, offre une vision d’ensemble de l’espace et se révèle propice à la promenade et à la détente.
Des cheminements stables et plats en béton, stabilisé ou terre battue contribuent à rendre le parc accessible à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite.
Prairie centrale, vue dégagée. Vue orienté nord 34
Repenser l’accès au site depuis Bordeaux L’ancien accès au S.O. du site, aujourd’hui condamné et colonisé par les peupliers, les joncs et les acacias, deviendra à terme l’entrée principale du site. On y accédera depuis Bordeaux par la future Brazzaligne.
La trame arborée en quadrillage matérialise une transition entre un milieu urbain normé et l’espace du parc aux dynamiques végétales plus souples.
N 2 3 1 4 Détail de projet : la trame des dalles béton pré-existante comme base d’implantation des arbres
Vue depuis la future Brazzaligne, lien direct entre Bordeaux et le site de projet 35
Premières pentes entre coteaux et prairie Transition entre la partie basse du site et les coteaux abruptes. C’est principalement sur cette pente que se développe une végétation de friche mélangeant jeunes boisements en taillis denses, des étiolement arbustifs plus bas, des embroussaillements sporadiques, et des sols nus.
Dynamiques d’enfrichement sur les pentes, transition entre prairie et coteaux 36
Glisse urbaine au pieds des coteaux Valoriser la pente entre la bas du site et la falaise (présenté page précédente) pour proposer une piste de descente unique au niveau de la métropole.
Amener des pratiques urbaines par essence dans un nouvel environnement, au sein d’une végétation entre friche, forêt et prairie.
Végétation au stade d’embroussaillement
Boisements denses et frais 37
Arpenter la falaise : les sensations de l’escalade, en toute sécurité
Point de vue dynamique sur Bordeaux depuis le haut de la falaise
1m
Structure en acier pour rejoindre le bas et le haut des coteaux
Passerelle en coupe 38
Existant Bosquets de chênes verts Haut de falaise inacessible et dangereux Quartier Lissandre Falaise ponctuée de buissons et graminées Cheminement en bas de coteaux Bosquet d’acacias, chêne communs, aubépines, peupliers répartis plus ou moins haut dans la pente
Partie herbacé basse
Projet Bosquets de chênes verts Passerelle en caillebotis acier en haut de falaise Entretien et sécurisation de la falaise pour permettre l’accès aux grimpeurs. Permet de révéler la surface crayeuse des coteaux jusqu’à Bordeaux
Cheminement en bas de coteaux Piste de descente en béton pour skate / vélos / etc Prairie herbacé en partie basse
39
Habiter les arbres, tourisme urbain hyperlocal et ponctuel Déambuler dans les arbres et savourer l’occasion de dormir en toute sécurité en pleine nature, avec le ciel étoilé et le feuillage des vieux chênes comme plafond.
Passerelle : image d’ambiance Cabane dans les arbres Passerelles, pont mobiles et logements fixés sur les plus gros chênes du parc. Accès individuels aux cabanes.
40
Modalité de gestion La gestion végétale du parc a pour but de mettre en scène le site et de construire un imaginaire positif et poétique autour de la friche et de ses différents stades de développement. Le fil conducteur est de conserver le mouvement végétal qui caractérise ce lieu - prairie, embroussaillement, arbustes, arbres, puis coupe et renouveau. Ce mode de gestion sera appliqué à des bribes de végétation située en transition entre les boisements existant qui entourent l’espace et la prairie centrale. Enfin, des passages en sol nu, revêtement stabilisé ou béton seront ménagés au sein de cette végétation. L’idée est de faire évoluer les limites de ces bosquets et de certain cheminements en fonctions des envies des gestionnaires et usagers, des besoins techniques et esthétiques, de l’existant et de ce qui apparait spontanément.
T
emps
T
+1
T
+3
emps
emps
T
emps
41
0
+12
Bibliographie Bercovitz, R ; Chambelland, B ; Demay, A. La sagesse des jardiniers, guide de gestion écologiques du parc des coteaux. ParcLab, 2017 Bourgeois, J. Représentations motrices et perception de l’espace péripersonnel. Thèse en Psychologie. Université Charles de Gaulle - Lille III, 2012 Bruit du frigo, Zébra 3. Les refuges périurbains. Bordeaux métropole, 2016. Clairsienne (société). Dossier de demande de dérogation pour destruction d’individus, déplacement d’espèces et destruction/altération d’habitats d’espèces, au titre de l’article L. 411-2 du code de l’environnement. Opération des « Berges de Lissandre ». Lormont, 2015 Direction de la Nature Bordeaux Métropole. Brazzaligne. Bordeaux, Cenon, Lormont, projet de reconversion des voies ferroviaires en promenade paysagère. Bordeaux métropole, 2018 Gonon, A. Atelier corps, espace, mouvement. FAi-AR, Formation Supérieure d’Art en Espace Public. Marseille, 2015. Greber, J-H. Cours sur le corps et l’espace. Master en Philosophie du corps. Université de Nancy, 2007 LPO Aquitaine et Direction de la Nature Bordeaux Métropole. Espèces de métropole, atlas de la biodiversité. Bordeaux métropole, 2015. Soulier, H. La friche urbaine, déchet ou ressource ? Thèse en Architecture. Université Paris 8 - VincennesSaint-Denis, 2006 Winz, M. Rythmes urbains et santé mentale. EspacesTemps.net, 2019
42
Marie-Paradis Née en 1778 à Chamonix et décédée en 1839, elle est la première femme a gravir le Mont-Blanc en 1808. Durant 2 jours elle accompagne plusieurs guides qui s’apprétaient à réaliser l’ascension, pour finalement profiter d’un spectacle sublime au sommet. Alors simple servante d’auberge, elle accedera à la postérité suite à cette ascension. Au-delà de la remarquable poésie de son nom ou de l’exploit en lui même, ce parc lui est dédié en référence à cette envie d’essayer, de découvrir, de grimper et de se dépasser qu’elle a eu il y a plus de 200 ans et qui a été aujourd’hui un des fils conducteurs de ce projet de paysage.
43
Annexes
44
Réseau d’acteurs CCAS / Centre Social et Culturel de Lormont Assurent l’organisation et la gestion du «camp d’aventure»
ParcLab (Laboratoire du Parc des Coteaux)
Participe à la gestion écologique et paysagère du parc
Ecole / collége / lycée Peuvent être amené à utiliser le parc lors de sorties scolaire ou sportives et lors des temps de vacances
Grand Projet des Villes Rive Droite* * Groupement d’Intérêt Public (GIP) regroupant les 4 communes de Bassens, Lormont, Cenon Floirac ainsi que Bordeaux métropole
Coordonne l’ensemble de l’aménagement et de la gestion du site
FFME Service technique et urbanisme de la mairie de Lormont
(Fédération Française Montagne et d’Escalade)
Participe à sécuriser et assurer le suivi du site d’escalade
Assure l’entretien du site (structures, végétation, eau, stabilisation de la falaise...)
Associations de running (Union Athlétique des Coteaux de Garonne regroupant 3 association d’athlétisme de Floirac, Bassens et Lormont)
Pratiquent et participent aux prises de décisions sur l’aménagement / gestion des sentiers de trails dans les coteaux
Prestataires privés (Paysagiste, VRD, artisans divers...)
Réalisent l’aménagement et interviennent ponctuellement en cas de besoins
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Typicité des parcs de la Métropole Bordelaise Liste non exhaustive
Usages et gestions
Localisations
Activités :
BORDEAUX
PESSAC
Sport
1 - Réserve écologique des Barails
13 - Parc du Bourgailh
2 - Bordeaux lac
Détente / loisirs
BEGLES
3 - Parc Rivière 4 - Parc Bordelais
Baignade
14 - Ensembles de parc du Delta Vert (P. de Mussonville, P. de l’Estey, P. des Berges)
5 - Jardin Public
Culture
6 - Parc aux Agéliques 7 - Jardin Botanique de la Bastide
Cadre :
BASSENS / LORMONT / CENON / FLOIRAC
8 - Promenade Corajoud 9 - Jardin de la mairie
Urbain +
15 - Parc des Coteaux
10 - Plaine des sports Saint Michel
Intérêts :
MERIGNAC
Ecologique
(mise en avant et protection
11 - Parc Bourran
particulière faune / flore)
12 - Bois du Burck
Botanique / Horticulture
Gestion : Rigoureuse
+++
Régulière
++
Ponctuelle
+ 3
4
15 6
5 9
N
1
2
8
7
10
11 12
14 13 46
Pessac
Forêt du Bourgailh
+
Bégles
Delta vert (P. de Mussonville, P. de l’Estey, P. des Berge)
+
Merignac
Bois du Burck
Parc Bourran
+ 47
++
Cenon
Parc Palmer
++
Lormont
Parc de l’Ermitage
+
48
Bordeaux
Bordeaux lac
SĂŠquence Deschamps ++
++
Parc bordelais
Plaine des sport Saint-Michel +++
++
Jardin public de Bordeaux
Promenade Corajoud +++
+++ 49
Bordeaux
Jardin de la mairie de Bdx
Parc aux Angéliques +++
++
Jardin Botanique de Bastide
Parc Rivière +++
++
Reserve écologique des Barails ++ 50
Construction du plan L’existant comme base de projet
Dalles béton existantes conservées
51
Construction du plan L’existant comme base de projet
Cheminements longitudinaux existants conservés, cheminements transversaux proposés
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Construction du plan L’existant comme base de projet
Passerelles et escaliers pour changer de niveau
53
Construction du plan L’existant comme base de projet
Chemin de l’eau depuis l’étang du parc de l’Ermitage
54
Construction du plan L’existant comme base de projet
Boisements existants
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Construction du plan L’existant comme base de projet
Accès et accroches à l’environnement alentours
56
CrĂŠdit photos
De gauche Ă droite et de bas en haut
P. 27: (1) GPV Rive droite, page Flickr / (2) bikesolutions.fr / (3) bordeauxmetropole.fr / (4) bordeaux-metropole.fr P. 38 : (1) google.fr/map P. 44 : (1) sudouest.fr / (2) bordeaux-tourisme.com / (3) mairie-de-begles.fr / (4) capitale-biodiversite.fr / (5) merignac.com / (6) loticadream.com / P. 45 : (1) unairdebordeaux.fr / (2) lerocherdepalmer.fr / (3) et (4) surlarivedroite.fr (page flickr) P. 46 : (1) unairdebordeaux.fr / (2) sudouest.fr / (3) bordeaux-tourisme.com / (4) monnuage.fr / (5) bordeaux-tourisme.com / (6) jardinsdefrance.org P. 47 : (1) justacote.com / (2) MichelDesvignesPaysagiste.com / (3) jardinbotanique-bordeaux.fr / (4) bordeaux.fr / (5) club-press-bordeaux.fr P. 43 : (1) wikipedia.org
Images de fonds de plans extraites de Google map, Google Earth et GĂŠoportail
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