200607-Desmo Passion N°5 - Juillet 2006

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Chaude Piste.

Desmo Passion

s’est remémoré 10 fois le run en analysant tous les tournants et les « je te passe » et « tu me repasses » que l'on s'est faits pendant ces 20 minutes...Que de souvenirs ! Depuis, j’ai encore repris deux fois le chemin de Croix. J'ai vraiment aimé ce circuit pour son côté technique et « lent » me permettant de bien m'amuser malgré un moteur qui ne pouvait pas prendre trop de tours, contrainte qui a diminué au fil des journées et des kilomètres parcourus. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer ce tracé avec une machine rodée mais ce sera le cas certainement l'an prochain car j'y retournerai ! En attendant, je dois encore découvrir Folembray en juillet, pour la deuxième journée de la Rosso Corsa (inscription encore possible, à vérifier). Depuis, je suis aussi passé voir un autre ami rouler à Zolder et je peux vous dire qu'après avoir fait le tour du circuit à pied, j'irai rouler là aussi au moins une fois la saison prochaine car ce tracé m'a bien excité ! Avec cinq sorties au calendrier pour une saison de découverte, cela me suffira ! 28

L'épilogue, c'est que le virus est en moi ! La piste, j'adore ! Pas spécialement pour la performance pure mais plus simplement pour l'ambiance. Seul dans mon casque, passant et repassant au même endroit, cherchant la plus belle trajectoire, le plus bel angle, le meilleur freinage possible, tout ça sur un revêtement nickel et sur une machine de rêve (qui osera me contredire ?), c’est vraiment du plaisir à l'état brut ! Et finalement pour pas si cher car la moyenne de ces journées à Croix tourne aux environs de 65 € pour généralement 6 x 20 minutes de run. Merci à Eric pour tous les encouragements qu'il a prodigués sur la Liste et qui m’on conduit à tenter cette expérience : finalement, j’y ai goûté et j'en suis vraiment satisfait. Je la recommande à tous car c'est bien là que l'on prend réellement la mesure de la qualité légendaire de nos machines… et de leurs pilotes ;-)) @ bientôt sur la piste peut-être, ou de toute manière, sur la route.

LE MAGAZINE DU DUCATI SUD BELGIO

n°5

Olivier.

ERRARE JAPONUM EST

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Juillet 2006


Chaude Piste.

Dans ce numéro

Editorial

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Le coin du mécano : les Keihins FCR

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La piqure de rappel

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Balade : Ducati Corse

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Reportage: Tintin et les Ducateros

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Portrait: Gwenaël Herbillon

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Indiscrétions

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Evènements DSB

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Balade : Jurassik WeST

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Chaude piste

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Desmo Passion Le journal de Ducati Sud Belgio asbl Site web Cotisation annuelle : 25,- € www.ducati-sud-belgio.be Compte bancaire : 001-4489635-66 Forum de discussion Président : Cf. site Web M. Poels - 0475/604692 E-mail Vice-Pdt : duc_sb@skynet.be S. Jager - 0479/253383 Snail mail Secrétariat & Trésorier: 11, Voie Cardijn S. Jager - 0479/253383 1348 - Louvain-la-Neuve Resp. Circuit : E. Gorski - 0478/542632 Mise en page & impression S. Jager

Editeur reponsable/ Marc Poels

Envie d'écrire pour "Desmo Passion" ? CR de voyage, souvenir de concentration, bio, … n'hésitez pas. Envoyez votre article à : duc_sb@skynet.be

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profusion, que du beau monde ! Ca promet... La principale particularité de cette journée est que l'on n'est pas comme dans d'autres organisations regroupés en Débutants, Moyens et Experts, mais en catégorie, Mostro, SS, Superbikes... Lorsque mon tour arrive, je m'installe au départ avec une bonne vingtaine d'autres machines dont quelques unes préparées spécifiquement pour la piste et réduites à leur plus simple expression ! Y'a pas à dire, ça donne envie... En piste ! On fait chauffer les pneus et puis c'est l'heure de la leçon... En effet, il y en a dans le groupe qui « avionnent » vraiment très fort ! Les Mostro « piste » qui se balancent dans les virages, c'est impressionnant ! C'est là qu'on comprend qu'il reste beaucoup de marge et que l'on n'est encore nulle part... Je commençais à croire que je savais freiner : que nenni, je ralentis, tout au plus quand j’en vois passer certains presque au-dessus de leur bécane et disparaître ensuite dans un angle d'enfer ! Le run terminé, j'en discute avec Gwen qui me dit avoir vécu la même expérience dans sa catégorie. Tu m'étonnes, il avait encore plus de pistards dans son groupe que dans le mien :-) Entre les runs, on va se promener dans les parkings et là on en prend plein les yeux : il y a de tout, des bécanes de course équipées de pièces de toute beauté, des machines personnalisées en veux-tu, en voilà, on ne sait plus où regarder. Il y a même une nouvelle Classic « Paul Smart » prête à tâter de la piste !

Comme c’est dimanche et que la météo est de la partie, le public est venu nombreux et on peut voir énormément de Ducati de tous types. L'ambiance est vraiment très chouette, musique, buvette, essai de la gamme pour ceux qui le désirent, expo de pièces diverses et promos sur des vêtements... m'en fous, j'ai pas de sous ! :-) Entre-temps, je continue mes runsécoles en étudiant les trajectoires prises par les plus expérimentés de mon groupe. Il y a parmi eux un sauvage qui roule sur une nouvelle S4RS. Et bien cette bécane, c'est vraiment de la bombe ! À l'accélération dans la ligne droite, la moto se dandine du cul, comme si le pneu arrière tentait de rattraper l'avant ! Impressionnant, cela valait largement ce que j'ai pu observer lors d'autres journées où courraient de gros 4 pattes japonais...

En milieu de journée, je demande aux organisateurs s'il me serait possible pour le dernier run de changer de catégorie pour rouler au moins une fois avec Gwen. Sympa, ils sont d'accord, et là, évidemment, on est reparti pour un run d'anthologie de Poireaux ! :-) On a terminé ex-aequo, avec la banane gravée pour tout le retour où on 27


DSB : Editorial.

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Cela ne devrait pas être trop dur vu que je n'accélère pas vraiment fort entre chaque virage. Et ça commence à payer puisque je me mets à suivre certains et il arrive même maintenant que je me fasse passer au bout de la ligne droite (coincé sous les 6500 t/min à 160-170) pour ensuite ressortir devant du virage droit, avec une énorme banane dans le casque :-) Cinquième et avant dernier run : cette fois, Gwen et moi allons partir en tête pour rouler ensemble. Je me lance devant, Gwen suit gentiment : on chauffe les pneus. Au bout du second tour, dans la ligne droite, il profite lâchement de son moteur bien rodé pour s'envoler... Freinage de trappeur en vue afin de ne pas trop me faire distancer. Je le perds de vue pendant quelques tours mais lorsqu'il se met à rattraper les plus lents et à ralentir le rythme, je reviens. Je le passe ainsi que les « attardés » et c'est parti pour la course poursuite ! Je retarde au maximum tous mes freinages et réaccélère au 26

plus tôt tout en passant mes vitesses à la volée pour perdre le moins de temps possible... A ce petit jeu, Gwen m'a passé une ou deux fois, je l'ai repris à l'un ou l'autre virage, et lorsque le drapeau à damiers a été abaissé, on s'est dit tous les deux qu'il était quand même temps qu'ils nous arrêtent tellement on commençait à se prendre au jeu... Son tee-shirt trempé dans sa combi pouvait en témoigner ! :-) Et là, contre toute attente, nous sommes redevenus raisonnables puisque nous avons décidé que vu notre état de fatigue, nous nous alignerions pas au dernier run prévu. Nous avons donc replié tranquillement nos tentes, remonté les machines sur les remorques et direction la Belgique avec plein de souvenirs et d'émotions dans la tête. De toute manière, on revient dans 6 jours pour la Rosso Corsa ! Un mot de cette journée là aussi car elle était particulière. Nous voici donc à nouveau à Croix... Nous sommes arrivés le soir précédent et il fait évidemment très calme. On s'installe dans nos tentes et on cherche le sommeil en attendant le lendemain. Au petit matin, ça commence à arriver, des Mostro par ci, des SS par là, des SBK tous modèles à

fait désormais partie du domaine public… C’est en effet de l’évolution de Ducati dans les années qu’il s’agit et je vous en livre dans en page 17 une petite interprétation personnelle. Le DSB n’a aucune relation directe ni avec « Casa Madre » ni avec l’importateur DNE mais il est évident tout ce qui concerne l’évolution de Ducati et de sa production nous intéresse à priori, en dehors de toute censure ou langue de bois. Chacun a son opinion sur ce que devrait faire ou ne pas faire Ducati pour répondre à ses aspirations personnelles et il n’y a qu’à parcourir les nombreux forums pour s’en rendre compte. C’est au moins la preuve que tout ce qui touche à Ducati ne laisse pas indifférent et suscite parfois des débats quasiment passionnels. Il faut dire que le spectre de la clientèle de la marque s’est considérablement élargi au cours de ces dernières années et qu’être « Ducatiste » aujourd’hui peut recouvrir de nombreuses variations : du proprio d’un Mostro 600 à celui d’une 999R, du petit djeuuun’ au super-papy, de l’amateur d’ancienne au branché full carbone, du pistard au randonneur du dimanche, et j’en passe, il n’est pas toujours évident de trouver des points d’intérêts communs. C’est ce que nos avons essayé de faire dans ce numéro en essayant de n’oublier personne… Bonne lecture, et n’oubliez pas que si vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice, les colonnes du prochain numéro vous sont ouvertes !

2006 a vu se développer au sein du DSB un petit noyau de mordus du circuit et il est à espérer que ce soit le point de départ d’activités qui réuniront ceux qui se sentent la fibre capirossienne ! Vous lirez par ailleurs dans ce numéro les impressions d’un nouveau converti ! Il y aurait également une place à prendre pour celui ou ceux qui voudraient s’occuper de l’organisation de balades ou de voyages et vous aurez l’occasion de lire dans ce numéro que certains n’hésitent pas à aligner les kilomètres au compteur de leur ST, que ce soit vers le Jura ou vers l’Ile de Beauté (vous comprendrez enfin ce que signifie « Ducati Corse » !). Avis donc à ceux qui désirent nous épauler dans les différents domaines qui les intéressent ou qui souhaitent développer leurs projets au sein du DSB ! Je souhaiterais par ailleurs m’adresser plus particulièrement aux membres du club qui n’ont pas accès à notre Liste de discussion Yahoo sur le Net pour leur dire que nous sommes bien conscients du fait que Desmo Passion représente le seul lien qui nous permet de communiquer avec eux et que ce n’est pas suffisant pour qu’ils soient tenus au courant de nos activités. Nous réfléchissons à un système qui permettrait d’améliorer cette relation et nous invitons ceux qui sont dans ce cas à faire toute suggestion qui leur semblerait utile. Pour parler aussi de LA Marque qui représente l’objet de notre dada commun, je ne voudrais pas passer sous silence le rapport qu’un vent favorable n’aurait jamais dû faire circuler pendant quelques heures sur le Net, mais dont le contenu

Marc, Sam, Eric

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Le coin du Mécano.

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journées dans l’atelier risquent d’être plus nombreuses que prévues. L’autre bonne nouvelle, c’est que mon père rentre plus tôt et qu’il me donnera un bon coup de main, tout comme un copain d’enfance dont la précision et la méticulosité feront des miracles.

’ai donc enfin réussi à dégotter mon « Graal ». Depuis un petit temps, je furetais sur le Net avec la vague intention de me payer l’ultime évolution de mon Mostro, et j’ai sous les yeux le courriel d’un gars qui se sépare de l’objet de mon désir pour un prix attractif : une paire de carbus Keihins FCR ! Après quelques échanges d’informations, l’envoi contre remboursement est fait et je reçois le paquet. Je l’ouvre et après un examen rapide, je prends contact avec Christophe de chez www.desmo-racerz.com pour qu’il m’envoie les pièces complémentaires nécessaires au montage des jumeaux.

L’inspection terminée montre que de nombreux pas de vis sont foirés ou inexistants, le taraud sera utile pour tailler finement dans la fonte d’alu du corps du carbu le plus touché par les ravages du temps et des démontages douteux. Avec de la patience, j’arrive au bout de mes peines, il est temps de se lancer dans le vif du sujet, le démontage.

Puis il est temps de prendre la route vers chez mon père, mécaniquer chez lui c’est l’assurance de trouver la place et tout l’outillage indispensable pour procéder au montage. Et en plus il commence à comprendre que j’aime la bière fraîche ! A l’arrivée, le démontage et le nettoyage font apparaître que la partie ne va pas être si simple. D’abord les carburateurs ont déjà été bien tapés, surtout l’un des deux. Le déballage lors de la réception était la lune de miel mais le La boite à air et le support de la batterie réveil est difficile, et les mariées (et oui elles sont deux) ne sont plus si fraîches… Et puis le quincailler du coin sur L’accessibilité mécanique du Mostro est à lequel je comptais très fort pour la petite souligner : une fois le réservoir relevé, la visserie et autres boulons de filetage et durite d’essence bouchée, la valse du longueur indéfinis est en train de fermer désassemblage est entamée. Les boutique et son stock a fondu comme un connexions du faisceau à la batterie, aux pilote en combi cuir sur un circuit en bobines et autre relais de démarreur sont plein été. enlevées dans un premier temps, Le supEnfin, le temps est digne du mois de port de la batterie qui forme aussi la novembre pour un jeudi de l’Ascension. boîte à air se retire rapidement. Ce n’est pas terrible pour faire de la moPuis le divorce entre les Mikuni et les to, mais ça tombe bien parce que les pipes d’admission est d’une facilité basi4

but : de la glu !

chicane mobile. Le premier run de 20 minutes est terminé, déjà ? enfin ? Je ne sais trop que penser : j'ai bien aimé, oui, mais la peur de tomber était présente et la méconnaissance du tracé m'a demandé une telle concentration que je n’arrive pas à me prononcer... Une heure plus tard, deuxième run, et là, l'envie de recommencer y est bien ! L'appréhension est nettement moindre : je vais poursuivre ma reco mais cette fois, je pars plus loin et je Je passe sur le voyage, rien de bien suis le rythme des plus lents. Cool ! intéressant. Arrivés à Croix, première c'est vraiment amusant et je comimpression : c'est tout petit ! D’habimence à bien mémoriser le tracé. Ce tude, quand je me rends sur un circuit, run passe d’ailleurs beaucoup plus vite c'est généralement Francorchamps, que le précédent. donc question taille, y'a pas photo. Pour le suivant, comme je commence Bon, on verra tout ça demain… à avoir le bien tracé en tête, je me fixe Au réveil, un tas de voitures, camioncomme objectif d'améliorer mon freinettes et remorques en tous genres nage en bout de ligne droite vu que ont fait leur apparition sur le parking, j'y arrive à 160, rodage oblige... Et là je tous accompagnés d'engins-de-lacommence à me prendre au jeu. Tour mort-qui-tue dans tous les coins. Il y en après tour, je réduis la distance qui me a qui ne sont manifestement pas vesépare de ce virage à droite où je nus pour rigoler ! commence à plonger tout en termiMoi je m'en fiche, je ne passerai pas nant le freinage en douceur : grisant ! les 6.500 t/min, ce donc sera de la reconnaissance aujourd'hui. Briefing etc, on est tout excités et enfin, en piste ! Premier tour de chauffe, ça y est, je suis sur un circuit ! Ben non, il n'est pas si petit ! Faudra quand même quelques tours pour On en arrive au quatrième run. Cette l'avoir en tête. fois je vais m’appliquer à soigner daHeureusement que je me suis inscrit vantage mes trajectoires en essayant dans la catégorie « Poireaux » parce de virer au mieux tout en freinant le qu'a l'allure ou j'y vais, je suis une vraie moins possible. 25


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epuis quelques années déjà, l'envie de tenter l’expérience du circuit trottait régulièrement dans un coin de mon crâne. En 2004, deux de mes bons copains avec qui je roule régulièrement (en Aprilia RSV1000) avaient franchi le pas et participés à un stage de pilotage. Mais entre-temps, j'avais troqué mon Mostro pour une Voxan dont l’orientation plus « touring » avait estompé un peu cette idée. Ce ne fut cependant qu'un report et non un renoncement, car cet hiver, en pleine négociation pour l’achat d’un Mostro S2R (l'appel du Desmo au loin le soir m'empêchait de dormir), l'envie m'a ressauté au visage ! Faut dire aussi qu'un de mes amis s'était inscrit à plusieurs journées libres pour cette saison, de même que Gwen qui voulait également tâter de la chose ! Je n'ai donc pu résister et alors que ma bécane était en attente de livraison, j’ai pris une inscription pour trois journées libres sur le circuit de Croix-en-Ternois, réputé idéal pour les débutants et pour les roadsters du fait de son petit tracé pas trop rapide et surtout assez technique. Dans la foulée, je me suis aussi inscrit à la Rosso Corsa III (une journée à Croix et une autre à Folembray), rendez-vous piste exclusif Ducati organisé par un concessionnaire français. A force d'entendre Eric raconter à quel point c'était sympa, je ne voulais surtout pas louper ça cette année ! Me voilà donc avec une bécane en commande livrable mi-mars et une première journée circuit programmée pour le 3 avril : le rodage va 24

être rapide ! De plus, Dame Météo aidant (tout le monde garde en mémoire les merveilleux mois d'avril et mai de cette année), je ne suis pas parvenu à faire plus de 800 km avant de mettre ma machine sur la remorque pour rejoindre Croix... Heureusement, en dehors du moteur 1000DS, je connaissais déjà bien la conduite d'un Mostro et j’étais donc en terrain connu. Lors de la vidange d'huile, à 800 bornes donc, je me suis décidé au vu des quelques sorties prévues à changer le train de pneus d'origine pour des gommes « piste », en l'occurrence des Michelin Power Race. Par la même occasion, au vu de l'usure importante des flancs du pneu arrière malgré le rodage et donc du peu d'accélérations, j'ai remonté l'assiette de la moto de 2-3mm à l'arrière. Le petit bout de chemin emprunté ensuite pour aller de Herstal à Embourg pour charger la bécane sur la remorque de mon pote suffit pour vérifier à quel point ce changement d'assiette influence positivement la vivacité de la machine et également l'accroche des pneus, assez déroutante au dé-

que puisque c’est du démontage. Je reste attentif aux différents passages de câbles (accélérateur, électrique basse et haute

fraîcheur. Le remontage peut commencer. La poignée d’abord, avec ses câbles et leurs coudes car la tringle d’accélérateur n’est pas placée au même endroit loin s’en faut. Il nous faudra découper la partie de la boîte à air qui supporte la batterie pour que la câblerie puisse passer, pas grave, ça allège, ça fait « competizione » !!! D’ailleurs cette découpe a été outrageusement pompée sur le site de Desmopedro. Le raccordement des Keihin sur les pipes d’admission est simple puisqu’un manchon fait la jonction, bien sûr il faut être patient avec ces p….. de b….. de m…. de cylindres en caoutchouc, Et puis c’est pas tout parce qu’il n’y en a pas un mais deux, plus deux autres pour le passage de l’air frais vers les carbus. Mais c’est bien connu la mécanique est une école de patience. Les carburateurs sont en place, les câbles fixés sur la tringle, non sans quelques questions existentielles, c’est dans le deuxième ou troisième trou de ce disque… Va pour le trois, puis vient le tour de la boîte à air, et enfin toute la tripaille collatérale qui reprend place en m’aidant des photos prises pour retenir où passe quoi. La batterie est rebranchée, le fil rouge sur la borne rouge et le fil noir .. de l’autre côté.

Les mikunis avant le désassemblage tension, frein moteur et tutti quanti). La poignée de gaz ne pose pas non plus de gros soucis, par contre le système de starter à main est plus difficile à extraire. Surtout en rapportant la taille à la masse de chose à déposer, mais comme les FCR n’ont pas de starter, je ne vais pas garder une pièce qui risquerait d’alourdir la moto, le mot d’ordre est lancé : « competizione » !!!. Toujours dans un souci d’allègement maximum, je me lance dans un nettoyage de parties pas toujours très accessibles autour du cylindre vertical. Je m’escrime, encore sur la moto pour trouver les deux vis, qui ont des longueurs et des filetages différents – dont l’une est conique d’ailleurs - qui viendront boucher le circuit auxiliaire d’huile, celui qui sert à réchauffer les cuves des Mikuni. Les deux autres mousquetaires peaufinent les filetages, recherchent les boulons de 2 et placent les nouveaux joints de cuves et de capots supérieurs sur les carburateurs qui retrouvent une belle

L’instant magique approche : craquera, craquera pas ? Trois coups de gaz dans le vide font office de starter et le doigt sur le bouton rouge, le démarreur entraîne les pistons qui créent la dépression qui enclenche la pompe à essence qui pousse le précieux liquide dans les carbus qui dosent un savant mélange d’air et d’essence qui rencontre le piston et l’étincelle salvatrice. BBrRrRoooAAp, aah 5


Le coin du Mécano.

Jurassik WeST.

le moment de félicité, nous avons bien bossé, mais le copain me fait signe de tout couper et me désigne le trop-plein fait maison des carburateurs. Je n’en reviens pas : l’essence coule comme s’ il n’y avait pas de carbus entre la pompe et cet orifice. Bon faut se rendre à l’évidence, j’ai beau refaire démarrer la moto pour entendre le bruit d’aspiration de l’air, et le claquement particulier des guillotines des FCR, je ne vais pas pouvoir rouler longtemps comme ça, même en rallongeant la durite de trop-plein. Les causes ne peuvent être multiples : soit les flotteurs qui ne font pas leur office pour diverses raisons, soit la hauteur de cuve qui est fausse, soit les pointeaux qui ne font pas leur boulot, soit … Essayons d’abord de ce côté. Grâce à l’accessibilité du moteur du Mostro, les cuves sont à portée de clefs, donc démontage pour inspection. Et là, je comprends mon problème, il n’y a pas de pointeaux dans les sièges de pointeaux, j’ai tout vérifié sauf ça… j’en reste bouche bée, et j’en profite, tant que j’ai la bouche ouverte, pour joindre par téléphone mon vendeur et lui faire comprendre que des carburateurs prêts à l’emploi doivent être fournis avec leurs

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pointeaux. Je finis par apprendre que les pointeaux des Mikuni sont les mêmes que ceux des Keihin. Ils sont bien, ces Japonais standardisateurs. Donc je remonte le tout, non sans remarquer que les sièges des pointeaux dansent un peu la gigue mais ça doit être normal. Re-coup de démarreur, re-moteur qui lâche les décibels, et re…fuite. Misère, comme disait Coluche. Pour une étude approfondie du sujet, je scrute la faille avec l’éclaté que j’ai récupéré sur le Net et là je me rends à l’évidence : dans les sièges des pointeaux se place un joint torique. Mon père m’avait soufflé la réponse quand je lui avais exposé le problème et montré les sièges, mais je ne l’avais pas écouté. Je le vois venir à grand pas avec ta réplique moralisatrice !! C’est lors de ce troisième remontage, que je me dis que la loi de l’emmerdement maximum s’acharne toujours sur les mêmes. Au moment de replacer une des cuves, son axe glisse et se fait la malle. Disparu, l’axe, impossible de remettre la main dessus, il est parti se mettre dans les ailettes derrière le cache courroie du cylindre horizontal. Si, si, il y a bien des ailettes à cet endroit. Après des tentatives infructueuses de récupération sur les anciens carburateurs (mais ça marche pas, ils ont des lacunes les Japonais quand même), je découpe un outil de micro perceuse dont l’axe a la bonne dimension. Finalement, c’est le cœur battant la chamade et tard dans la nuit que je termine. Le lendemain

droite devait faire 800 m ;-))) D’immenses forêts de sapins, des routes à flanc de collines, l’odeur des résineux provenant des scieries, … mamma mia !! Arrivée à Clairvaux, et là miracle, 5 minutes après avoir sorti la béquille, le ciel se déchire et le soleil fait son show. On a fait une pause de 2 heures tellement on est bien, certains tentent de récupérer quelques minutes de sommeil égarées dans la nuit, pendant que deux autres piquent une tête dans le lac. Toutes les STx sont alignées sur le parking comme à la parade et on en profite pour faire des photos.

Départ 15 heures, direction Doucier où on se refait la D39 en mode rapide. ‘Tain que c’est bon ;-)) Et toujours aussi peu de voitures que la veille ! Direction StLaurent-en-Grandvaux pour ensuite descendre la N5 par de belles portions et obliquer à droite dans Chaux-desCrotenay vers Mouthe par de toutes petites routes où l’on passe par des villages dont les noms sont Les Planches-enMontagne, Bief-des-Maisons, ArsureArsurette. On y croise aussi des troupeaux de vaches ainsi que de la boue et des bouses sur la chaussée. Gaffe ! Longue pause au pub St-Patrick’s à Mouthe pour profiter de cette belle journée où le soleil ne nous a quasiment pas

quitté de l’après-midi. Pas très intense, mais présent. On est ici dans le fief du ski de fond (Lamoura est le départ de la plus grande course de ski de fond en France, la Transjurassienne, Mouthe en étant l’arrivée). On repart pour ChauxNeuve, Chapelle-des-Bois, Bellefontaine. Un très joli coin où l’on croise des chiens de traîneaux, des fermes isolées et où la production artisanale de fumé et fromages est proposée. On rattrape la N5 à Morbier pour attaquer la dernière boucle, la montée sur Prémanon. Encore 9 kilomètres de virolos entre les sapins .. pfuiuu ça devient d’un banal ;-)) Arrivée au gîte, quelques-uns, toujours chauds, voyant la chaussée bien sèche décident de faire un aller-retour LamouraGex par la Faucille. Et on repart à 5 pour une orgie de virages. On s’en est refait 70 (soixante-dix !!) kilomètres non-stop !! Re-Re-bar, re-rerepas avec Marcel Aymé (patates, saucisse de Morteau, cancoillotte chaude) et toujours ces vins blancs. Re-Re-hips ! Re-Re-soirée bizarre, bières belges, réfection du monde, re-design de la gamme SBK, … dodo 3 heures ! Ben voilà, c’est fini. Triste et méga-topheureux à la fois, tout le monde rentre vers ses pénates avec la banane de compet’. Seule la pluie qui nous accompagnera de nouveau jusqu’à Langres viendra légèrement perturber le voyage de retour qui s’effectuera à quatre ST’s, chacune totalisant deux mille kilomètres de plus au compteur. Guidon 23


Jurassik WeST.

Le coin du Mécano.

Direction St-Laurent par la N78 où quelques grandes courbes viennent confirmer la tenue de cap des STx, puis Morez afin de bifurquer sur Longchaumois par la D69. Une 406 de la gendarmerie nous bloque pendant deux virages avant de se garer gentillement. Ce sont les seuls que nous verrons du week-end! Un signe pour les remercier et gaazzzzz pour arriver sur Longchaumois et Cinquétral pour une belle descente sur St-Claude. On sort par la D436 qui va nous ramener au gîte par Septmoncel. Les chevaux sauvages sont lachés et on décide de monter jusqu’à Lamoura en enroulant fort, gnark gnark ;-))) on arrive au gîte avec la méga-banane !

Re-bar, re-repas avec salade jurassienne, escalope jurassienne, tarte aux myrtilles et toujours ces vins blancs. Re-hips ! Resoirée bizarre, réfection du monde, réfection de la gamme Ducati, … dodo 3 heures ! Quelques coups de pieds dans le sommier de l’Africain, mon voisin de lit, qui dépasse les décibels légaux, notre Français qui se taille au salon et la nuit de récup’ peut commencer. Réveil pâteux, on part à 9h30 sans faire la photo de groupe : il pleut :(( Quelques 22

combinaisons sont enfilées, on se pose la question s’il est pertinent de monter / descendre la Faucille jusqu’à Gex … Allez, on n’est pas des lopettes des bois, on y gooooooooo. Mais sur des œufs, car entre pluie, route humide et brume, gaffe à la casse. Passé le col, grand beau temps sur Gex, mais du gasoil dans tous les virages, merdum ! Pause de 15 minutes réglementaires, on enlève les combis en pariant des coups à boire qu’il ne pleuvra plus et on réattaque le col en sens inverse. Les goinfres ! Ce coté là est sec et c’est un grand bonheur d’entendre la mélodie des bis sortir rauquement des épingles ;-) Peu après le col, on tourne à gauche pour aller sur Mijoux. La route est glissante et défoncée, no fun :((. 5 kilomètres de montée / descente dans les sapins entre Mijoux et Lajoux redonnent le sourire au groupe. De Lajoux aux Bouchoux, une merveille de route et des paysages grandioses, avec des tumulus, des prés verdoyants parsemés de pissenlits, des sapins, des chevaux, des bisons (ouais m’dame !). Je n’étais pas très loin de lâcher une larme tellement c’était beau. On attaque sur quelques kilomètres à la sortie des Bouchoux pour ensuite 13 bornes de descente sur St-Claude où je me suis interdit de toucher aux freins, en enroulant, mini 80 km/h et tout en souplesse. Presque gagné sauf sur un droite serré sur un pont en pierre. On va pas se tuer pour si peu, hein ??? Pause café à St-Claude où comme hier tout le monde se retrouve. Départ pour Clairvaux-les-Lacs où nous devons déjeuner sur la rive d’un de ses lacs. 50 kilomètres à parcourir où la plus longue ligne

lérations nettement plus franches, surtout dans une certaine plage d’utilisation. Par contre les réglages fins ne font que commencer car un trou constant dans les hauts régimes est apparu, ce que j’ai du mal à m’expliquer. Et enfin, alors que tous les possesseurs de FCR m’ont affirmé le contraire, ma consommation est toujours identique.

matin, à la première heure, le Mostro démarre, les carbus ne dégorgent plus, et la moto semble tourner comme une horloge, deux, trois réglages de ralenti et c’est parti pour un petit tour. Je ne vais pas me lancer dans un article complet sur l’essai d’une moto de 1997 qui a retrouvé une nouvelle jeunesse mais je voudrais souligner les points les plus marquants. La première sensation est que les FCR engendrent une perte de frein moteur, mais que le moulin semble plus plein, le couple plus velu et les accé-

Sam

La piqure de rappel.

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mise sur pied d’une asbl. Celle-ci nous permet de couvrir les frais de l’hébergement du site DSB (actuellement en cours de rénovation), de financer la production de moto-collants (ils arrivent), de couvrir les frais de parution de Desmo-Passion et d’encadrer les quelques activités que le Club met sur pied, telles que balades et barbecue (voir l’agenda en page 19). Le Conseil d’Administration actuel se compose de trois membres qui cumulent plusieurs fonctions et espèrent que des vocations vont se manifester pour permettre au Club de se développer. J’en profite pour signaler que pour prendre une part plus active dans la gestion du DSB, il suffit de faire acte de candidature au titre de « membre adhérent » par simple demande auprès du Conseil d ’administration avant la prochaine Assemblée Générale qui se déroulera début 2007.

armi les membres du DSB qui ont entre les mains ce cinquième numéro de DesmoPassion, il y en a sans doute qui n’ont pas tout suivi depuis le début. Je rappellerai donc brièvement que l’idée de mettre sur pied un club de Ducatistes dans la partie sud du pays est née de la Liste de discussion Yahoo qui fonctionne sur le Net depuis mars 2004. Celle-ci a d’abord été l’occasion de contacts virtuels entre quelques dingos du desmo, puis s’est étendue petit à petit à de vraies rencontres sur la route ainsi qu’à l’envie de combler un vide car il n’existait pratiquement aucun club ducatiste en Belgique francophone, alors que le DCV (Ducati Club Vlaanderen) était déjà actif depuis plusieurs années dans la partie Nord du pays. Très vite il s’est avéré que toute organisation ou activité impliquant une responsabilité ou nécessitant des mouvements financiers ne pouvait s’exercer que dans le cadre d’une structure juridique, d’où la

M. Poels

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Ducati Corse.

Jurassik WeST .

S

uite de notre périple, après avoir détaillé notre cheminement vers Nice sur le Forum. C’est le lieu que nous avons choisi pour effectuer la traversée et l’heure est venue de vous raconter notre séjour sur l’île appelée CORSICA. 06h30 : le signal nous est donné pour embarquer sur le bateau rapide NGV de la compagnie SNCM, durée de la traversée +/- 3 heures. Les motos sont placées en tête du cortège pour pénétrer dans la cale et les placer aux endroits prévus. Elles sont disposées perpendiculairement à la coque du bateau, un bras mécanique vient se poser sur l’avant de la selle et deux sangles fixent celui-ci.

Tout se fait rapidement et sans problème. 07h00 : nous appareillons pour rejoindre l’Ile Rousse, notre point d’arrivée, la vitesse de croisière est de 38 nœuds, la mer est calme et le ciel bleu. 09h30 : nous voyons apparaître la côte et surtout les montagnes qui ont toujours leur sommet enneigé…. Corse nous voilà… 10h15 : enfin nous débarquons et prenons directement la route nous menant 8

à Calvi qui sera par la même occasion notre point de départ pour toutes nos sorties. Etant donné que nous sommes trop tôt pour prendre notre logement, un petit studio situé dans le camping Les Castors, nous décidons de faire notre première visite de la ville. Nous garons Miss le long du port et partons harnachés en bons motards à l’assaut de la citadelle, je ne vous dis pas la chaleur dans nos bottes! Mais la beauté du site nous fait vite oublier les 35 degrés qui règnent ici. Il est temps de prendre nos clés et de nous installer dans nos appartements. Vite la tenue relax, petit ravitaillement au magasin du coin et hop! pieds à l’air avec un bon verre sur la terrasse. L’après-midi et de la soirée furent calmes, Miss se reposant sous un palmier. 2ème jour : Allez ! Debout les Loulous… par quoi allons nous commencer ? Miss est prête pour notre première sortie, j’ouvre la carte et je repère un itinéraire qui serpente entre la mer et la montagne , on l’appelle « route des vins » ou « des artisans ». Nous mettons nos casques, contact, moteur et hop … direction Calenzana. Chouette, pas de trafic, 8 bons km banals… mais où sont ces virolos dont on parle tant ? Nous passons ce petit village direction Col de Salvi et enfin ! Les voilà… ces virages, les gauches, droites se suivent… passé le col, nous allons sur SantAntonino, petit village baroque, perché sur un pic dominant une vue magnifique sur toute la Balagne et la mer. Une petite visite s’impose tant ce village est beau, petites ruelles et vieilles maisons de pierre, passages voûtés. Visite terminée, nous redescendons de 10 km pour le village de Pigna, habité

Lever à 7h30, temps de chiotte : pluie et plafond bas ! On répartit les effectifs en 6 groupes et départ à 9h. Le Zorga prend la tête du 1er groupe qu’il a gentiment surnommé « la croisière s’amuse ». On commence tranquilos à descendre sur StClaude par la Main-Morte. ‘Tain encore plus de gravier que lors de ses reconnaissances, qu’il dit. La dernière partie avant Corveissiat vient d’être refaite et est aussi pleine de gravillons. Pas glop bis :-(. On se retrouve tous ensemble pour un café réparateur, le fond de l’air est frais… De là, liaison vers St-Julien et ensuite du grand bonheur. La D3, blanche sur la carte Michelin, étroite, tournicotante, sans une seule voiture sur 20 kilomètres, un régal ! Nous n’aurons durant ce weekend rencontré que très peu de voitures, le temps maussade les aura poussé plus au sud ! Ensuite Pont-de-Poitte, Nogna, Publy, Vevy pour arriver au Cirque (ou Reculée) de Baume-les-Messieurs. Du très grand spectacle géologique ! Les

Nikon et Canon immortalisent ce site somptueux. Descente sur le village de Baume, l’un des plus beaux de France avec son abbaye cistercienne fondée en 909. Nous pique-niquons avec les paniers-repas préparés par le gîte le long de la Seille au pied des falaises de calcaire d’une centaine de mètres et ce sous le soleil. Du bonheur en barre !! On repart ensuite vers Chateau-Châlon. Ce village pittoresque avec ses hautes maisons vigneronnes nous apparaît telle une sentinelle juchée au sommet d'un éperon rocheux. Vous connaissez le Vin Jaune ? Chateau-Chalon en est la capitale :)) Quelques kilomètres plus loin, courte halte au Cirque de Ladoye, cousin de celui de Baume. De plaisantes routes traversant prés et forêts nous amènent vers Doucier, proche du lac de Chalain. Pause à l’auberge du Hérisson où des cow-boys font boire leur Harley et où l’in d’entre eux fera le taxi en repassant plus de dix fois devant notre terrasse.

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Jurassik WeST.

Ducati Corse.

A

près les dernières modalités réglées par e-mail la veille pour le départ vers le Jurassik Park Westeux, rendez-vous est pris à la station-service à Naninne pour un décollage le jeudi à 9 heures au plus tard. La miss chargée depuis la veille, je me rends donc au point de ralliement pas très éloigné de chez moi. En chemin, je croise une ST3 rouge dont il me semble avoir reconnu le caxe du pilote, un certain YveST3 qui nous avait dit partir plus tard dans la journée avec Speedyff (?). J’ai juste le temps de lui faire un signe mais je ne suis pas certain que lui m’ait vu de l’autre côté de la N4. Je suis à l’heure ou presque mais pas le premier puisque Sleop et Pierre l’Africain m’ont brûlé la politesse. Normal, ils viennent de plus loin... Départ à l’heure dite sous une bonne pluie qui mouille et qui nous accompagnera tout le long de la Meuse, jusqu’au plateau de Langres, avant que les vannes célestes ne daignent se fermer.

Mais bon, c’est pas cela qui arrête le Stiste : la preuve c’est que Ducatiti, Didier et leurs épouses ont préféré mettre leur moto sur une remorque derrière une Jeep, non par crainte d’être mouillés mais pour éviter de… salir les motos. 20

Petit arrêt le midi pour une pizza et deux lasagnes à moitié chaudes et nous voilà repartis le nez dans la bulle vers notre village de vacances jurassien, Lamoura pour ne pas le citer, où oh surprise, les Belges sont parmi les premiers arrivés. De là, le Zorga en chef, Christophe Piparelli, a prévu deux road-books de 300 kms chacun qui doivent nous permettre de faire plus ample connaissance avec ce charmant coin de la France profonde. Enfin bon … on est surtout là pour rouler hein ? Les desmos tonnent dans le lointain au fur et à mesure que l’après-midi avance, pour finalement compter 79 personnes, 60 motos dont 31 ST2, 6 ST3, 2 ST3S, 4 ST4, 14 ST4S, 2 MTS et 1 Mostro rangées sur le parking devant le gros chalet. Les retrouvailles avec les têtes connues, la découverte des nouveaux / nouvelles, la livraison des TS collectors, tous au bar, et il est déjà l’heure de passer à table. Vous connaissez la tartiflette ? Et bien dans le Jura, l’équivalent s’appelle la morbiflette avec du … morbier , accompagnée d’un Côte du Jura blanc ainsi que d’une cuvée Tradition faite de chardonnay et savagnin, .. glurp et hips !! (bien que le Savagnin, faut aimer.. mais bon à force de goûter çà passe). 21 heures, les « bizarres » sortent de nulle part et les dégustations commencent. Et hop une prune, une poire, un genepi, … réfection du monde, changement de l'organigramme de Ducati France, etc... Hop au pieu, à peine tombé dans le lit (du moins pour bibi suivant les potes de chambrée) qu’un concert de Termignoni africains, sleopéens et surtout guidonesques font fuir le pauvre Français logé dans un des lits superposés qui s’en ira dormir deux nuits de suite dans le canapé du salon d’accueil.

par de nombreux artisans (potiers, graveurs, sculpteurs, etc.). Bon, il est temps de repartir pour le prochain objectif : Belgodére. Pour cela, nous prenons direction l’Ile Rousse, N197, Lozari, à droite col de Casella et arrivée. Ce village est surmonté par son vieux fort et domine la vallée du Prato. Petite halte et nous repartons pour le retour sur Calvi par la D75, Speloncato, D665, Feliceto, Muro, Avapessa, etc… Voilà pour notre première journée moto sur le sol de la Balagne (je n’ai plus de frein arrière !).

que du bonheur ! 39 km de virolos, un paysage idyllique, une route tracée pour les motards. Je n’ai pas compté le nombre de virages mais je n’aurais pas eu assez avec 10, 20, 30…mains. Que du beau….Contents d’arriver à StFlorent et son joli port de pêche pour y souffler un peu… Nous y resterons pour dîner. 13h00 : nous continuons notre chemin vers la capitale de la Haute Corse, nous passons par le col de Teghime, encore et encore des virolos …je zappe l’épisode du garage (sachez juste que mes plaquettes de frein arrière étaient nazes et ont été remplacées par un concessionnaire Kawa et oui !!! Bien sympa le type …). Le problème étant résolu, nous nous décidons à faire le Cap Corse : je vous conseille de le faire si un jour vous êtes dans la région ! Malheureusement nous serons contraints, vers la fin à traverser 20

La rivière du Fango

3ème jour : Vu le problème de Miss (freins) nous décidons de nous rentre à Bastia pour y trouver un concessionnaire moto qui pourrait arranger la chose. A 9h00 nous prenons la route, de l’ Ile Rousse, Lozari, N1197, Désert des Agriates route vers St-Florent Et là, Messieurs !... la D81 :

vue du port et de la citadelle de Calvi

(Suite page 10)

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Ducati Corse.

Indiscrétions. terrement de la SS et à l’apparition d’une Classic supplémentaire (une F1 replica ?). En gros, cela revient à dire que Ducati va se recentrer sur les motos de prestige à haute valeur ajoutée et réduire sa porte d’accès au minimum vital pour quand même essayer d’attirer de nouveaux clients. Commencez donc à faire des économies si vous désirez continuer à faire partie de la famille… ou entretenez bien vos collectors ! Et pensez aussi au réseau pour lequel ce n’est pas forcément une bonne nouvelle de se

retrouver avec moins de modèles à vendre et plus de difficultés à capter une nouvelle clientèle… Quant à savoir si tout cela se réalisera selon les plans prévus, l’Histoire de Ducati nous a démontré à quel point d’imprévisibles événements sont toujours venus interférer avec son destin ! Qui vivra verra… Marc Poels

Evènements . vue du golfe de Porto

km de travaux vers Nonza pour rejoindre St-Florent. Mais ils seront vite oubliés car rebelote sur la D81. Et là vu l’heure et les freins neufs, croyez moi, je me suis lâché… la banane quoi ! Après ces 39 kms, retour au calme vers la case départ, il est 20h00. 4ème jour : Jour de relâche. Nous partons pour aller en rivière, nous emprunterons la route D81 : le Capo Porcarello 637 m vers Galéria . La route de la côte D81B est bloquée pour cause du Rallye Corse ancêtres, nous la prendrons pour le retour. Nous remontons vers la rivière du Fango et arrivons à Tuarelli, petite baignade et petit gueuleton dans un refuge. L’après-midi, nous allons à Galéria pour goûter l’eau de la mer (gla-gla pas encore fort chaude). Vite le camping pour piquer une tête dans la piscine et se boire une bonne bière à la châtaigne :o)) ème

5 jour : C’est le jour « montagne ». Nous préparons un bagage à tout hasard, si nous n’avons pas le temps de rentrer…Notre première étape est Corte, 10

nous empruntons la route des vins jusque Belgodére (chemin déjà cité plus haut) puis virons à droite pour le col de Colombano. Petite halte et nous faisons connaissance d’un motard et sa compagne de Toulouse (en BM). Il est charmé de voir une Ducati et me pose beaucoup de questions au sujet de notre voyage. Il est un peu baba ( au rhum ) de savoir que nous avons déjà fait 2000 km et c’est pas fini…Nous n’avons pas encore terminé notre conversation que deux autres motards (en BM) s’arrêtent également. Tiens, des Belgicains ! Bonjour à vous avec l’accent de Lietche …Désolé pour les amis Liégeois, mais ils nous ont vite pris la tête avec leurs BM et leur Corse à eux ! Pffff … notre ami français comprit la chose et me fit un clin d’oeil , nous enfourchâmes nos montures, petit signe et chacun reprit sa route. La descente vers la vallée et la N197 sont un vrai régal, je la conseille. Toutefois, faites gaffe aux vaches (et oui ! voilà notre premier contact avec nos amies à quatre pattes). Martine désespérait de les voir ;-)). N’ayez crainte, nous

Date

Evénement

16 juillet 2006

Journée Italiennes

22 et 23 juillet 2006

Troffeo Rosso

Journées Italiennes

Le Vigeant

29 et 30 juillet 2006

Journée Ducati

Section nord DCF

Carole

5 et 6 aout 2006

Desmodays

Journées Italiennes

26 et 27 aout 2006

Nature

Lieu

Coordonnées

Journée piste Folembray www.motosport62.com

www.trofeorosso.net

Croix-en- Desmoracing de Mimmo Ternois Mechelen

Endurance 300 et Section centre 600 milles et Le Vigeant DCF, courses

17 septembre Barbecue du Ducati 2006 Sud Belgio 21 septembre 2006

Ducatiday

8 octobre 2006 à 9h00

Autunno du Ducati Sud Belgio

Rencontre

chez Gwen

Journée piste

Zolder

Namur Balade belge Café le Panorama 19

Gwenaël Herbillon 0486 48 41 94

Marc Poels 0475/60 46 92


Indiscrétions.

Ducati Corse.

Je vous passe les détails des chiffres et des noms, car l’essentiel, c’est ce que nous réserve Ducati dans les années à venir, le rapport couvrant une période qui s’étend jusque 2008, date à laquelle la rentabilité devrait être repassée du bon côté de la ligne du graphique. Car depuis 2002, la situation s’est détériorée : après une magnifique phase de croissance entre 1996 et 2001, où la production a bondi de 12.639 motos à plus de 40.000, il y a eu stagnation et même récession les années suivantes, tant au niveau des chiffres des ventes que des résultats financiers. Ducati reste le deuxième constructeur non-japonais derrière BMW et se positionne dans une niche plus retreinte, constituée actuellement de 6 familles et de 24 modèles. Le rapport ne joue pas la langue de bois et expose les causes de ces médiocres performances, aussi bien externes qu’internes : fluctuations du dollar, erreurs de gestion, difficile restructuration du réseau US en 2003, et mauvaises performances des ventes plus précisément pour les MTS620 et les SBK. Se greffe là-dessus le fait que les modèles à haute rentabilité (749/999) ont cédé du terrain à ceux d’entrée de gamme (dark) en proportion des ventes, ce qui a fait baisser la rentabilité. Une analyse très objective de l’évolution de la gamme pendant ces deux périodes démontre clairement que l’on est passé d’un processus de continuité à un processus de rupture (surtout au niveau du design des SBK) et que la clientèle n’a manifestement pas suivi.

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Mais il y a aussi des points positifs comme la vente des produits dérivés où Ducat s’enorgueillit d’avoir rattrapé Harley en quelques années. Et la volonté clairement affirmée de maintenir les fondamentaux de la marque : le desmo, le L-twin, le cadre treillis, le design exclusif et… la sonorité ! Et maintenant la purge pour soigner le malade ! Le credo des dirigeants est qu’il faut renforcer le créneau de modèles à haute rentabilité et éliminer ceux qui ne rapportent pas assez. D’où simplification de la gamme à 4 familles au lieu de 6 et 12 modèles au lieu de 24. Ce qu’ils veulent changer également : le design (la case du responsable est… vide, exit Terblanche donc), la fiabilité et la qualité (par le mise en place de deux pré-séries alors qu’ils avouent qu’actuellement c’est le client qui participe au développement), les performances (transfert plus rapide de la compétition à la série), la gamme (voir supra), et la rentabilité par diminution des frais fixes (grêves en vue à Bologne ?). En pratique, à quoi peut-on donc s’attendre ? A un seul modèle d’entrée de gamme : la Mostro 695, à un nouveau modèle en 2007 regroupant SS et SBK, à deux nouveaux modèles « haut de gamme » à plus long terme, à la sortie de l’Hyper-Motard et de la Desmosedici de route qui sont confirmées, probablement à la disparition de la gamme ST au profit d’un développement de la Multistrada, à l’en-

en verrons d’autres plus loin, cochons, chèvres et bourricots. A la jonction des routes, nous roulons un petit bout sur la Nationale, passons Corte et remontons les gorges de la Restonica. Mais nous ferons demitour : trop étroit et trop touristique, et nous reprendrons 15 km en arrière : la Scala di Sta Regina, un vrai canyon de 10 km étouffant par cette chaleur. Nous nous arrêtons à Calacucia pour épancher notre soif et après une demiheure de break, nous entamons la montée sur le col de Vergio (à ne pas confondre avec…vous voyez). Nos amis les cochons sont couchés de part et d’autre de la route (fait chaud les loulous). Les paysages sont fantastiques, nous rentrons dans une forêt comme si elle jaillissait de nulle part : « la forêt d’Aitone », enfin un peu d’air frais… mais surtout de beaux virages. Tiens ! Je me les referais bien une fois… Martine descend de la moto pour faire quelques photos du pilote et sa Miss ;-)). Après ce petit intermède, nous continuons notre folle descente vers Evisa pour rejoindre enfin Porto et son sublime golfe. Croyez-moi, c’est mieux qu’un 18 trous. Un arrêt s’impose, nous sommes en vacances quant même… Bel endroit, que dire de plus ? Il faut y aller pour le voir (clin d’œil). La cloche sonne le rappel pour le retour. Dommage ! Mais il nous reste de la route… nous rentrerons par la côte via 9 km de travaux qui nous

prendrons plus d’une demi-heure et enfin nous rejoindrons le col de la Croix, pfff. Dur, dur, poussière, caillasse et chaleur… Là nous avons tout pris un coup : Martine un coup de chaud, la Miss plein les pneus et le carénage, et moi, je ne sens plus mes bras. Je décide de rentrer vers notre cocoon, par la voie la plus rapide, si l’on peut appeler ça comme ça. 6ème et 7 ème jours : ceux-là nous sont réservés car ce sont des vacances plus personnelles où notre Miss restera sous son palmier jusqu’au jour du départ. Notre retour se fera en deux jours et sans problèmes, avec la tête (le casque) remplie de très bons souvenirs ….et des routes sans pareilles ! Ma dernière phrase sera : CORSICA, tu nous as vus et tu nous reverras. Titi et Titine

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Portrait :Gwenaël Herbillon.

Tintin et les Ducateros.

D

ans l’esprit de tous, le nom de Ducati est associé à l’Italie et plus particulièrement à Bologne où depuis une soixantaine d’années, sont produites les motos qui nous font rêver. Mais il fut un temps où des Ducati furent également fabriquées dans un autre pays, pour des raisons qui appartiennent à l’Histoire : en Espagne, et plus précisément à Barcelone. Une filiale appelée Mototrans y avait été installée à l’initiative de quelques aficionados de la belle mécanique et elle commença à y produire des 125 identiques à leurs cousines bolognaises à partir de 1959. Par la suite, la production de Mototrans évolua parallèlement à celle de Ducati mais en montrant de plus en plus d’autonomie. Où Don Kitchotte rencontre Ali Baba

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Toutefois, si les motos qui sortaient de l’usine espagnole portaient bien le nom de Ducati, on trouvait inscrit sur leurs moteurs en petits caractères « made in Spain » au lieu de « made in Italy » et leurs numéros de série commençaient par MD (Mototrans Ducati) au lieu de DM (Ducati Meccanica). Il serait trop long de raconter ici toute l’aventure qui mena finalement à la faillite et à la cessation des activités en 1982 car elle est riche de nombreuses péripéties. Elle se combine aussi étroitement avec une épreuve autrefois mythique : les 24 Heures de Montjuich. C’est sur cette « montaña magica » que se déroulaient d’impitoyables courses d’endurance qui permirent si souvent à Ducati de s’illustrer, même après la disparition de Mototrans. Il était en effet resté en Catalogne un solide noyau de Ducatistes au nombre desquels Fargas, Grau, Cañellas, Palomo, De Juan, Tejedo, Reyes, Cardus et j’en passe. Cette épreuve fut définitivement arrêtée en 1982 pour des raisons de sécurité et la suite de la distribution de Ducati en Espagne fut particulièrement chaotique pendant les années qui suivirent. A présent, on y trouve des Ducati Store comme partout dans le monde… Suite à une série de contacts liés via le Net avec quelques « Ducateros » enthousiastes, j’ai eu l’occasion d’aller y faire récemment un petit « voyage d’études » et c’est un compte-rendu

rend compte de ce que la moto a dans les tripes, et je vous jure, y' a de la marge…. Mais Oli vous parlera de ça dans son article, vu qu'on a découvert ça ensemble…

Ducati forever, ou Ducati par hasard ? Forever… Pour avoir essayé d’autres machines, rien a faire... ça va parfois plus vite, c’est parfois moins cher ou plus fiable, sans tout ce qui fait Ducati, ,je ne sais pas, il manque quelque chose… Le châssis rigide et les freins bien mordant ça met en confiance. Même sur un freinage un peu tard, ça ne se redresse pas. Pour comparer, je me suis sorti deux fois avec la SV dans ce genre de circonstances. Le moteur qui cogne en bas, pousse au centre et vibre en haut, pas besoin de compte-tours, on fait corps avec la ma-

chine, et c’est cette symbiose qui me fait savourer chaque virage…

Quels sont tes projets pour l’ avenir ? A courte échéance, je compte gonfler la SS750 avec un moteur 900, afin de vraiment assurer sur piste, et la sacrifier totalement a cette fonction. Pour la route, le retour à mes premiers amours vont m’amener, d’ici la saison prochaine, à troquer ma SSie contre un Monster 900…

Et cette saison ? Et bien je roule, tant que la météo et mon temps libre le permettent. Quelques sorties pistes sont en réflexion, dont une de prévue à Folembray pour la Rosso Corsa III à la mi-juillet… On se retrouve sur la route ;-) Gwen.

Indiscrétions.

I

l y a parfois de petits gestes qui peuvent avoir de lourdes conséquences… Prenez par exemple le responsable de la communication chez Ducati qui demande à l’un de ses collaborateurs de mettre un petit fichier en ligne sur le site ducati.com. Il s’agit d’un rapport passe-partout résumant les grandes lignes du management de la société. Mais Luigi a un peu forcé sur la grappa la veille et il balance à la place un document interne totalement confidentiel où est exposée sans détours une analyse très com-

plète du présent et de l’avenir de la marque. Et le fichier se retrouve en vente libre sur le Net où il n’échappe pas à l’attention d’un futé internaute qui en prend une copie au passage. Le temps que l’on se rende compte de la bévue à Bologne, et boum, le texte n’est plus secret… M’étonnerait pas qu’il y ait un poste à pourvoir à Borgo Panigale… Bref, c’est à un petit survol de cet intéressant document rédigé en anglais et comportant 64 pages que je vous convie.

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Portrait :Gwenaël Herbillon. Alors qu’à l’époque, la fiabilité mécanique n’était déjà pas mon amie, je faisais des allers-retours chez mon garagiste, où trônait un Monster 600 dark de ’98. J’ai remis la TDR pour quelques centaines d’euro et j’ai acheté la Ducati. Ce fut le début d’une longue histoire d’amour ... Je me suis alors déplacé exclusivement à moto, par tous temps, été comme hiver, pour aller partout, au boulot ou faire des courses, etc... Paradoxalement, j’ai roulé pendant un an et demi avec une moto qui a toujours eu la réputation de ne pas être particulièrement fiable et de ne servir que le dimanche pour passer de terrasse en terrasse et ce, avec un Macadam avec lequel j’ai accumulé près de 15.000 bornes… « ça s’use pas ce truc… ». Ensuite, une SS750 noire de ’92 m’a accompagné encore pendant 1 an jusqu'à une rencontre désagréable avec une voiture. Elle me sert à présent de souffredouleur pour mes délires mécaniques et de circuit… et Dieu sait que j’en ai… :-) Après, une 748S est passée furtivement par mon garage, mais le manque de confort plus que prononcé m’ a vite fait changer d’avis... Je regrette encore d'avoir dû m’en séparer… Une saison sur une SV1000S a eu alors le mérite de me faire découvrir la conduite un peu beaucoup poussée et pas raisonnable du tout. Ca a dû être l’absence de peur de froisser la moto qui m'a montré la lumière… Mais il n'y a rien à faire, sans âme, pas 16

Tintin et les Ducateros. de plaisir, donc, retour chez Ducati et c’est une SS900 ie jaune qui me sert maintenant pour mes sorties. Je continue à sortir la SS750, histoire de lui dégourdir les courroies, mais elle reste toujours en « rénovation » perpétuelle. (Actuellement en configuration Joe Bar Team ).

Quel est ton utilisation actuelle ? En ce moment, étant devenu un p… de caisseux, par la force des choses, la moto n’est plus qu’une passion. Et sur bien des points, c'est tant mieux ! La SS900ie est en ce moment ma plus grande passion ! J’accumule les kilomètres en promenades diverses. Mes principaux compagnons d’arsouilles sont Oli, Vix à ses heures et un camarades qui roule sur une marque indigne de figurer dans ces pages, un anti-Ducati plein de préjugés,… mais bon, on l’aime bien quand même ! :-)

Et la piste, deja gouté ? Et bien justement, cet anti-Ducati aura au moins eu la bonne idée de me faire découvrir la piste. Et c’est là que l’on se

La montjuich revu par Radical Ducati de ce que j’y ai pu y voir que je vous invite à partager ci-après. La Catalogne a toujours été le berceau de l’industrie motocycliste espagnole tout comme l’est l’EmilieRomagne en Italie. Il fallait donc bien commencer par un petit pélérinage à Barcelone, en compagnie d’un connaisseur de la marque, sur feu le circuit de Montjuich qui existe encore pratiquement inaltéré et où l’on peut se rendre compte de ce que furent les épreuves qui s’y courraient. Avec des dénivelés impressionnants et un tracé extrêmement varié, il devait privilégier le pilotage davantage que la puissance pure. Raison sans doute pour laquelle les Ducati y ont si souvent brillé, depuis les monos jusqu’aux twins à courroies crantées et ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il y eut une série spéciale de F1 dénommées « Montjuich ». Un petit repas pris en compagnie de Ricardo Fargas dans la pizzeria « La Vela » que tient actuelle-

ment « Min » Grau est un souvenir qui laisse des traces. Le premier (qui tient une forme olympique) est intarissable sur ses souvenirs des années héroïques où les rapports avec la « Casa Madre » n’étaient pas toujours des plus évidents et il évoque avec émotion ses relations avec Fabio Taglioni. Le deuxième, beaucoup plus discret, semble avoir tiré un trait sur son passé sportif pourtant particulièrement glorieux. Considérant son petit gabarit et sa discrétion, on a peine à l’imaginer dominant les twins sur lesquels il a remporté tant de victoires(6 fois vainqueur des 24 Horas…). Et pourtant, les cadres accrochés aux murs de son restaurant sont bien là pour en attester ! Transition totale quelques jours plus tard en débarquant à Madrid chez Radical Ducati où officie Pepo Rosell, un franco-espagnol qui se revendique du titre de « Desmo-Résistant ». Le projet RAD02 avec un desmodue

(Suite page 14)

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Tintin et les Ducateros.

Tintin et les Ducateros.

En rupture avec le réseau officiel, il s’investit à fabriquer ce qu’à son avis, les Ducatistes attendent et que l’Usine ne leur propose pas.

Cr-Mb avec motorisation à la carte (D2, D3, D4) et habillage original est vraiment un must et rencontre un franc succès partout où il l’a présentée, même en Italie ! Old Blue sur base Mostro Sa Old Blue et sa Scrambler feraient craquer plus d’un déçu des Classics. Et ce n’est pas tout, voyez sa MHR ou sa Montjuich Replica, rien que du travail d’artiste, même si certaines de ses réalisations peuvent sembler limite too much à nos yeux de Nordistes ! Bref, une journée qui a passé trop vite en compagnie de Pepo et ses potes qui m’ont quitté en me demandant quand le DSB organisera une balade à laquelle ils pourraient venir participer… Surtout si vous passez par là, faites un crochet par la calle Et franchement, on peut constater que la Movida a l’air plus présente à del Buen Gobernador n°20 ! Madrid qu’à Bologne car ce que j’ai Ensuite, cap sur Saragosse où avait pu voir dans son antre pourrait largeété fixé le point de ralliement de mes ment agrémenter les Ducati Stores ! correspondants jusque là virtuels. Son projet RAD02, ( voir aussi la phoCar ils voulaient absolument me faire to de couverture ) châssis type 999 en essayer leurs « 24 Horas », c’est-à-dire la replica de la mono 250 SuperSport « MHR » avec un R pour Rosell qui avait gagné à Montjuich à plusieurs reprises dans les années 60. L’un d’eux n’avait pas hésité à faire 300 km pour amener la sienne et je me suis senti rajeunir de 40 ans en me retrouvant sur les routes de l’Aragon au guidon de ces petits bolides rouges et blancs. Et j’ai même pu comparer leurs performances à celles d’une 749 ! Cerise sur le gâteau, j’ai été amené à la découverte 14

d’un « taller » tenu par deux frères à la retraite qui restaurent pratiquement à la chaîne de vieux monos Mototrans ! Trois « 24 Horas » en chantier trônent sur leurs établis tandis qu’une vingtaine d’autres modèles sont dans la file d’attente ! Et partout

des cadres, des réservoirs, des moteurs et tout l’outillage qu’il faut pour les remettre à neuf. Une vraie caverne d’Ali Baba ! C’est à regret que j’ai laissé mes trois « Ducateros » car en quelques jours, ce voyage m’a confirmé que la grande famille des Ducatistes constitue bien la base d’ une magnifique expérience humaine, riche de découvertes et de contacts et qu’il y a de par le monde de vrais passionnés avec lesquels on peut passer des moments inoubliables. Et aussi que si l’Internet n’existait pas, on passerait à côté de pas mal de choses… Marc Poels

Portrait :Gwenaël Herbillon

G

wen, qui es tu ?

Je suis né dans la région liégeoise en l’an de grâce 1980. Je suis responsable d’un laboratoire dans l’industrie plastique, dans le Limburg. Ma moitie et moi-même avons acheter une maison, il y a près de deux ans a Soumagne, où nous coulons des jours heureux.

moyen de locomotion. Les finances étant ce qu’elles étaient, je me suis payé une petite Yamaha TDR125 et j’ai passé les cours en une semaine ou deux. Un an de licence et puis le permis. Mais c’est durant cette période d’essai que le coup de foudre a eu lieu.

Pourquoi la moto ? Je suis venu a la moto sur le tard, enfin, tout est relatif... Vers 20 ans, mes obligations professionnelles m’ont obligé à me munir d’un 15


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