Les milieux humides, une source de vie : Aidez-nous à conserver les milieux humides pour l’avenir.
volume 24 numÉro 1
2010
Les
effets du
drainage La perte continue deS des milieux humides, une grande blessure dans le paysage de la Saskatchewan
Plantes fourragères pour les canards
Le programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères est nécessaire
Une quête passionnante
Dirigeant de CIC en mission de conservation
The Canadian Tradition :
CIC arrive dans le paysage télévisuel grâce à un partenariat unique
Un fossé de drainage nouvellement creusé serpente dans le champ d’un agriculteur dans la région du Centre-Nord de la Saskatchewan, vidant ainsi de petits milieux humides à proximité.
Les
effets du drainage La perte continue de milieux humides, une grande blessure dans le paysage de la Saskatchewan par d u ncan mo r r i son
Toute personne qui a consacré du temps, de l’argent et des efforts à la conservation des milieux humides serait démoralisée à la vue de cette région du Centre-Nord de la Saskatchewan.
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es terres agricoles onduleuses du Centre-Nord de la Saskatchewan sont de plus en plus marquées par des signes du drainage de milieux humides. L’ampleur de cette tendance et de toutes ses répercussions peut être illustrée par un projet de drainage en particulier. Après deux saisons consécutives (2006-2007) de ruissellement et de saturation des champs anormalement élevés dans certaines parties de la province, un groupe de producteurs agricoles locaux ont décidé de prendre les choses en main. En 2008, ils se sont rassemblés pour faire appel aux services d’un entrepreneur pour drainer les milieux humides qui, selon eux, entravaient leur capacité d’exploiter leurs terres. Selon certains rapports, de la machinerie lourde a été utilisée sur place pendant cinq mois pour dégager des kilomètres de nouveaux drains reliés à des drains existants.
On estime que cette activité a touché plus de 700 bassins de milieux humides, représentant plus de 400 hectares de terres dans le CentreNord de la Saskatchewan. Ces travaux ont non seulement réduit la superficie d’habitat faunique dans cette zone, mais ils ont également entravé le flux de précieux biens et services écologiques des milieux humides pour les citoyens. Cette situation préoccupe beaucoup CI Canada, et elle n’est malheureusement pas unique à la Saskatchewan. La majorité du drainage de milieux humides se produit sur des terres agricoles, et la plus grande partie du paysage agricole se trouve sur des terres privées, gérées par des particuliers. Pour les producteurs agricoles des Prairies canadiennes, le drainage est une importante décision d’investissement bien ancrée dans leurs habitudes.
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e profit net est toujours l’élément le plus important pour une entreprise, et la production agricole ne fait pas exception. Cependant, les
b Source : The Economics of Wetland Drainage in Western Canada – Brett Cortus, Université de l’Alberta, 2005.
Les milieux humides jouent de nombreux rôles importants En plus de fournir un habitat précieux à la sauvagine et à d’autres espèces fauniques, les milieux humides sont des filtres naturels qui améliorent la qualité de l’eau. Ils contribuent à la neutralisation de divers contaminants. Les milieux humides retirent des éléments nutritifs polluants, comme le phosphore, des eaux qui se déversent
dans les lacs, les rivières, les ruisseaux et les eaux souterraines. Les milieux humides contribuent au renouvellement de nos eaux souterraines. Les milieux humides recouvrant un sol poreux peuvent remettre en solution jusqu’à 150 000 litres par hectare, par jour, dans les eaux souterraines. Si les
milieux humides sont détruits (drainés ou convertis à une autre utilisation du territoire), le niveau des eaux souterraines diminuera. Les lacs contribuent à la lutte contre les inondations en emmagasinant de grandes quantités d’eau. À l’inverse, lorsque les milieux humides sont détruits, la probabilité que les
pluies causent des inondations et des dommages augmente considérablement. Les milieux humides ont le pouvoir d’absorber les gaz à effet de serre de l’atmosphère terrestre et de les stocker.
droite : Sharon Deschamps
Les participants au projet de drainage en Saskatchewan pourraient avoir justifié la décision de drainer leurs terres en invoquant l’un des facteurs ci-dessus. Compte tenu de la topographie onduleuse de cette région, les eaux excédentaires se rassemblaient peut-être dans des aires que les producteurs voulaient cultiver. Dans d’autres cas, les milieux humides peuvent avoir été drainés pour réduire le potentiel d’inondation des routes ou pour maximiser les champs en améliorant la gestion des cultures. Quelles que soient leurs raisons, nous devons nous rappeler que les producteurs agricoles gagnent leur vie en cultivant leurs terres et qu’ils doivent prendre les décisions qui servent le mieux les intérêts de leur entreprise.
ci-dessous : Brian Wolitski
En drainant les milieux humides, les producteurs agricoles voient le potentiel d’accroître leurs terres et donc leur culture. Si le marché est bon et que le cours des produits de base est élevé, le drainage peut représenter une augmentation des profits et le potentiel de passer à des récoltes annuelles à valeur plus élevée. Les producteurs agricoles peuvent aussi privilégier le drainage des milieux humides comme moyen d’augmenter l’efficacité de leur exploitation. Par exemple, les milieux humides sont souvent perçus comme des obstacles qui augmentent la distance que l’exploitant agricole doit parcourir dans les champs. En éliminant ces inefficacités, ou « coûts de nuisance » b, les producteurs agricoles peuvent diminuer le temps passé dans les champs. Ils peuvent également réduire leurs dépenses pour l’utilisation et l’entretien de l’équipement ainsi que pour les semis.
gauche : Darin Langhorst
Le profit net est toujours l’élément le plus important pour une entreprise, et la production agricole ne fait pas exception.
avantages financiers à long terme de ce projet de drainage en Saskatchewan ne seront pas connus avant un certain temps et dépendront d’un certain nombre de facteurs. Bien que certaines études indiquent que le drainage soit une bonne décision économique dans certains secteurs, d’autres suggèrent que le rendement financier escompté ne se réalise pas toujours. Par exemple, des milieux humides plus vastes sont difficiles à drainer entièrement et continueront de retenir l’eau; les efforts supplémentaires pour tenter de drainer ces milieux humides continueront de nuire à l’environnement sans offrir les avantages anticipés par l’agriculteur. Quel que soit l’aboutissement réel, les avantages perçus du drainage jouent un rôle important dans la décision de drainer les milieux humides.
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alheureusement, il est très difficile de renverser ces idées sur le marché. Le marché indique en effet aux producteurs agricoles que ces milieux humides ont peu ou pas de valeur, et il n’existe pas d’incitatifs pour les conserver dans ces paysages. Quelles que soient les raisons qui poussent à drainer les milieux humides, CIC doit tirer des leçons de chaque situation afin de protéger les milieux humides qui existent encore. Ces efforts seront d’une grande importance dans le CentreNord de la Saskatchewan pour un certain nombre de raisons. Le projet de drainage donné en exemple a eu lieu dans la région des fondrières des Prairies du Canada. Les planificateurs de la conservation de CIC ont établi que cette région était une grande priorité pour leurs efforts de conservation, car il s’agit d’une zone de nidification critique pour la sauvagine. « Nous sommes un organisme fier de son attitude volontariste, explique Karla Guyn, directrice de la planification de la conservation de CIC, mais la perte de milieux humides est le facteur qui limite le plus la poursuite de notre vision de conservation de la sauvagine en Amérique du Nord. Nous ne pourrons pas réaliser notre vision si la perte des milieux humides demeure incontrôlée et non réglementée dans ces zones clés. »
Le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS) reconnaît également le Centre-Nord de la Saskatchewan comme paysage ciblé en raison de sa densité élevée de milieux humides et de son grand nombre de canards nicheurs. Compte tenu du fait que ce projet de drainage a touché 700 bassins de milieux humides, les populations de canards de cette région seront sûrement touchées. Cet impact sera également perçu bien au-delà des frontières de la Saskatchewan, car la sauvagine qui éclot et prend son premier envol dans le Nord des Prairies se joint habituellement aux vols migratoires automnaux et se dirige vers ses aires d’hivernage aux États-Unis ou encore plus au sud. « Nous savons qu’il existe toujours certaines activités de drainage un peu partout en Saskatchewan, affirme Gerry Letain, spécialiste de la conservation de CIC de Melfort. Cependant, lorsque nous avons vu cet exemple sur place, nous avons constaté que le drainage était très répandu et très visible. Un projet de drainage de cette ampleur a des répercussions considérables sur les populations de sauvagine, tout comme sur les autres espèces fauniques et la qualité de l’eau. » « Cet exemple de drainage de milieux humides, tout comme les nombreux autres que l’on retrouve dans la province, suggère nettement qu’il n’a jamais été aussi opportun de mettre à jour les politiques et les règlements gouvernementaux visant la conservation des milieux humides, affirme Brant Kennedy, directeur des opérations de CIC en Saskatchewan. À titre de partenaires de la province, nous voulons l’aider à respecter ses engagements dans le cadre du PNAGS. Une des meilleures façons de commencer consiste à l’aider à élaborer une politique efficace sur les milieux humides pour empêcher ces pertes. » Dans une perspective faunique, les milieux humides figurent parmi les écosystèmes les plus productifs du Canada, car ils fournissent l’habitat et toutes les nécessités à des centaines d’espèces de plantes, de poissons, d’oiseaux et de mammifères.
Ci-dessus : Le drainage des milieux humides a été ciblé comme un facteur contribuant aux inondations saisonnières autour du lac Fishing, en Saskatchewan.
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Ci-dessus : des fossés creusés dans les champs relient et peuvent vider des réseaux de petits îlots de milieux humides.
Tous doivent comprendre la portée considérable des répercussions de ce genre de destruction non réglementée des milieux humides.
Une recherche sur un bassin versant souligne les valeurs des milieux humides CIC a récemment évalué quelquesunes des répercussions du drainage de milieux humides au Manitoba. Les résultats estimés sont fondés sur des recherches effectuées au bassin versant de Broughton’s Creek, une zone où l’utilisation du territoire et les taux de perte de milieux humides sont représentatifs du Sud-Ouest du Manitoba. Cette étude indique que le drainage de milieux humides a eu les répercussions suivantes dans le Sud-Ouest du Manitoba entre 1968 et 2005 :
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b Une augmentation de la totalité des déversements de phosphore de 114 tonnes par année directement dans le lac Winnipeg. C’est comme si l’on déversait 10 semi-remorques d’engrais agricole commercial ou 544 000 sacs (de sept kilos chacun) d’engrais de gazon directement dans le lac Winnipeg chaque année. c Une libération de cinq millions de tonnes de carbone stocké dans les sédiments et les végétaux des milieux humides, ce qui équivaut aux émissions polluantes de 169 000 véhicules pendant 20 ans.
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d Une augmentation des eaux de ruissellement de la région vers le lac Winnipeg de 4 518 km2, soit une surface 10 fois plus grande que celle de la ville de Winnipeg s’écoulant actuellement vers le lac Winnipeg. e La valeur estimée des services d’écosystèmes que les milieux humides ont fourni aux Manitobains entre 1968 et 2005 relativement à l’élimination des éléments nutritifs polluants et la séquestration du carbone seulement est de 430 millions de dollars. Pour remplacer la perte de services d’écosystèmes au
Manitoba uniquement en 2005, il en coûterait environ 15 millions de dollars, montant qui s’élèvera à 19 millions de dollars d’ici 2020 si le drainage des milieux humides n’est par arrêté. Pour plus d'information sur le travail de recherche de CIC au bassin hydrologique de Broughton’s Creek, visiter www.ducks.ca/fr/ conservation/recherche/ projets/broughtons
gauche : CI Canada
Malheureusement, les développements récents en matière de télédétection et d’autres technologies suggèrent que les milieux humides des Prairies sont aussi un des types de capital naturel les plus menacés au Canada. Le problème ne touche pas que nos populations d’espèces fauniques, car les milieux humides représentent une myriade de biens et de services écologiques précieux pour la société. Le drainage des milieux humides peut également avoir un effet de domino, car l’eau déviée de chacun de ces milieux humides se dirigera probablement en aval, vers les terres avoisinantes. Lorsque les activités en amont entraînent une inondation des champs des producteurs agricoles en aval, ces producteurs peuvent aussi vouloir drainer leurs champs de cette eau excédentaire... et ainsi se poursuivra cette réaction à la chaîne. En Saskatchewan, un des arguments pour de nombreux propriétaires de résidences ou de chalets est le problème des inondations causées par le drainage en amont. Les lacs Fishing, Lenore et Waldsea en Saskatchewan sont quelques exemples des endroits où cette eau excédentaire se retrouve. Selon l’étude de la Saskatchewan Watershed Authority, Agricultural Drainage Impacts on Fishing and Waldsea Lakes (répercussions du drainage agricole sur les lacs Fishing et Waldsea), publiée en 2007, le drainage a été ciblé comme un des facteurs contribuant aux niveaux d’eau élevés et aux inondations autour de ces lacs. Les chalets et les résidences bordant ces lacs subissent de plus en plus
d’inondations causées par des eaux saisonnières excédentaires. Ces propriétaires ont subi des pertes importantes et la Province a dépensé des dizaines de millions de dollars en secours aux sinistrés. Les inondations causées par le drainage en amont ne sont qu’une facette du problème. Lorsque des milieux humides disparaissent du paysage, ces bassins naturels ne sont plus là pour récupérer les eaux de la fonte des neiges et des précipitations. Cela signifie que l’eau de portions encore plus vastes de terres est évacuée dans nos cours d’eau. Alors que l’eau traverse des terres plus vastes, elle entraîne des polluants et des excédents d’éléments nutritifs dans les cours d’eau que nous pourrions utiliser pour nos loisirs et comme
source d’eau potable. Si les milieux humides restent intacts dans nos paysages, leur végétation ralentira l’écoulement de l’eau, ce qui permettra à l’eau d’infiltrer le sol pour renouveler les eaux souterraines tout en purifiant l’eau qui reste au niveau du sol alors que l’eau s’écoule des entrées vers les sorties d’eau. De nombreuses données scientifiques indiquent que ces fonctions des milieux humides sont sous-appréciées, et des études encore plus nombreuses révèlent que les effluents entraînés par les eaux en provenance des zones agricoles peuvent causer des préjudices aux humains et aux autres formes de vie. A
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Aller de l’avant
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a perte de milieux humides demeure une grande préoccupation pour CIC, car ses répercussions sont considérables. Cette question n’est pas strictement de nature agricole, biologique ou même économique; c’est une question sociétale majeure. Pour aborder ce problème, CIC doit entamer une discussion sincère et ouverte sur nos eaux et les mesures qui doivent être adoptées pour les protéger, et il est clair que la conservation des milieux humides en fera partie. Les administrations publiques et les contribuables partagent la responsabilité de veiller à la protection des milieux humides à long terme. En collaborant avec les producteurs agricoles, les gouvernements, l’industrie et d’autres partenaires, CIC s’efforce de trouver des solutions qui pourront satisfaire les besoins de ces intervenants sans sacrifier les milieux humides. Étant donné que les milieux humides nous unissent tous, CIC croit que toutes les parties doivent participer à l’élaboration de politiques efficaces sur les milieux humides afin de contribuer à la conservation de cet important capital naturel. Pour être efficaces, les politiques doivent comprendre des objectifs précis pour la conservation des milieux humides ainsi que des règlements faciles à observer et exécutables. Elles devraient également comprendre les assises de programmes incitatifs pour les propriétaires fonciers pour corriger l’idée fausse des marchés voulant que les milieux humides ne vaillent pas la peine d’être protégés ou restaurés. Le projet de drainage du Centre-Nord de la Saskatchewan dépeint une image saisissante de l’ampleur de la perte de milieux humides dans nos paysages agricoles, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Tous doivent comprendre la portée considérable des répercussions de ce genre de destruction non réglementée des milieux humides. Nous devons reconnaître que nous avons tous un rôle à jouer à ce chapitre et être rassurés par le fait de pouvoir en modifier la trame. À titre de contribuables, nous devons pousser les élus de toutes les administrations publiques à nous aider à trouver des solutions. Les gouvernements doivent aussi assumer leur rôle, en écoutant les électeurs et en prenant la question au sérieux. La solution de ce problème pourrait comporter une bonne combinaison de politiques et de règlements. CIC continuera de faire pression en ce sens afin de mettre un terme au troublant récit de la perte des milieux humides.
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Lors de la sécheresse qui a sévi en 1988 dans le sud de la Saskatchewan, Tim Jones a commencé à transporter son bétail 645 km plus loin, dans l’aire de pâturage d’Alonsa, au Manitoba, car l’eau et l’herbe se faisaient rares sur sa terre familiale. « La seule raison valable que nous avions de déplacer le bétail aussi loin était de l’amener au pâturage de l’ARAP* (Administration du rétablissement agricole des Prairies). En Saskatchewan, on ne pouvait pas utiliser le pâturage de l’ARAP, mentionne M. Jones. Mais à cette époque, le carburant ne coûtait que 35 cents le litre et nous possédions nos propres camions. Aujourd’hui, le prix du carburant étant ce qu’il est, cela serait impossible. » La famille Jones dirige une importante exploitation bovine au sud de Moose Jaw, sur les collines ondoyantes de Missouri Coteau, une aire de reproduction de sauvagine de premier ordre des Prairies. Tim Jones a pratiqué l’agriculture depuis 20 ans avec son père et ses deux frères dans la région où il a toujours vécu. Le ranch des Jones a participé pour la première fois au programme de conversion des terres de CIC en 2000, soit la même année qu’ils ont arrêté de faire des allers-retours avec le bétail à partir du Manitoba. Le programme a permis de réduire le coût annuel de conversion de terres cultivées en terres fourragères. Bien que la famille Jones exploitait principalement une ferme bovine, elle cultivait des sols pauvres, et le programme a offert des incitatifs pour les convertir en couverture végétale permanente. « Notre participation au programme de conversion des terres de CIC cadrait bien avec notre ranch. Nous avons d’abord converti une grande partie de terre en culture fourragère au début des années 2000, et ce fut une bonne décision, car nous avons même pu vendre du foin les premières années. »
par k a r l i r e i me r
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gauche : Darin Langhorst
Le manque d’habitats de nidification dans les terres hautes que procurent les plantes fourragères vivaces est l’un des principaux facteurs limitants de la production de sauvagine dans les Prairies canadiennes. Le programme entièrement financé de conversion de terres cultivées en terres fourragères est nécessaire au maintien de la population de sauvagine dans cette région.
canard pilet : CI Canada
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es canards profitent également des terres converties en cultures fourragères. CIC et les autres partenaires du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS) ont déterminé que le manque d’aires de nidification dans les terres hautes est l’un des principaux facteurs limitants de la production de sauvagine dans les Prairies canadiennes. Le manque de couverts de nidification sûrs et de qualité, que l’on retrouve dans les prairies non cultivées et les couvertures fourragères, force la sauvagine à choisir des habitats moins productifs, tels que des champs cultivés chaque année. La nidification de la sauvagine dans les terres cultivées, à l’exception de la culture de céréales à grains à l’automne, est généralement vouée à l’échec en raison des activités culturales et de sa vulnérabilité aux prédateurs.
« Les avantages du couvert végétal sur les terres agricoles sont nombreux, mentionne Jim Devries, biologiste responsable de la recherche pour CIC. Selon nos recherches, la probabilité d’éclosion est supérieure lorsque la nidification a lieu sur des terres avec un plus grand couvert vivace. Non seulement les plantes fourragères vivaces procurent des sites de nidification sûrs et de qualité, mais l’impact des prédateurs des prairies sur les canards nicheurs semble moins important. » Les recherches menées au niveau du paysage des Prairies indiquent qu’une augmentation du couvert végétal permanent de 10 % permettrait une hausse de 8 % du nombre d’éclosions des nids. Par conséquent, le maintien et l’augmentation des prairies dans le paysage auront un impact positif sur le taux d’éclosion et profiteront considérablement à la sauvagine. Bien que la sauvagine soit habituellement associée aux milieux humides, de nombreuses espèces courantes dans les Prairies nichent dans les terres hautes herbeuses près des milieux humides. Parmi ces espèces, on note le canard colvert, le canard pilet, la sarcelle à ailes bleues, le canard chipeau et le canard souchet. « Il n’est pas inhabituel de trouver les nids de certaines espèces à plus d’un kilomètre du milieu humide le plus proche », mentionne Jim Devries. Il ajoute qu’un autre avantage des prairies et des plantes fourragères recouvrant le sol est que les milieux humides qui s’y trouvent risquent moins d’être drainés, permettant ainsi de maintenir l’autre partie essentielle du besoin de la sauvagine en matière de paysage. Les milieux humides et les prairies que préfère la sauvagine procurent également des avantages à d’autres espèces fauniques.
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IC a mis sur pied son premier programme élargi de conversion de terres cultivées en terres fourragères en 1998. Ce programme a connu un immense succès partout dans les Prairies et a permis de convertir près de 101 174 hectares en couvert végétal avec l’aide technique et financière de CIC, ce qui démontre que l’industrie agricole et les intérêts pour la conservation peuvent travailler ensemble pour leur avantage mutuel. Pendant la décennie qui a suivi, CIC a travaillé avec différents partenaires à maximiser l’impact de son programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères. De nombreux districts et organismes de conservation ont contribué au succès de ce programme. CIC a également travaillé de pair ou de façon complémentaire à la mise en
* Note de la rédaction : Des changements récemment apportés à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) ont mis fin aux activités de l’ARAP, qui fait maintenant partie de la Direction générale des services agroenvironnementaux (DGSA). Cette nouvelle direction est une intégration de trois volets : l’ARAP, le Service national d’information sur les terres et les eaux (SNITE) et le Bureau des politiques agroenvironnementales, afin de répondre aux préoccupations agroenvironnementales d’AAC.
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CIC fait la promotion des programmes de conversion de terres cultivées en terres fourragères, qui profitent à la fois aux producteurs et à la sauvagine des Prairies. Ci-dessous : Tim Jones parle de l’établissement et de la gestion de cultures de plantes fourragères indigènes dans le cadre de la Semaine d’appréciation de la prairie indigène 2009 en Saskatchewan.
oeuvre de programmes avec des partenaires provinciaux et fédéraux. Le Programme de couverture végétale du Canada d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a connu le succès le plus récent. Ce programme ciblait les terres peu productives, dont certaines étaient situées dans des aires importantes pour la sauvagine. Les agriculteurs et les propriétaires de ranchs des prairies canadiennes sont d’autres importants partenaires du programme de conversion de terres cultivées de CIC. « Les habitats de nidification tels que nous les appelons, représentent, pour les propriétaires de ranchs, du foin ou du pâturage pour leur bétail, mentionne Paul Thoroughgood, agronome pour la région des Prairies chez CIC. Notre programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères aide les agriculteurs et les propriétaires de ranchs à établir de nouveaux pâturages et prairies de fauche, et les frais connexes sont partagés avec CIC. C’est un bel exemple de la façon dont CIC peut reconnaître leurs efforts et les indemniser pour l’un des biens et services écologiques produits sur leur ferme : la sauvagine. » La famille Jones a depuis converti sa terre en pâturage indigène avec l’aide du Programme de couverture végétale
Le défi à venir Le succès du programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères de CIC est un témoignage du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS) et de la capacité de favoriser les investissements dans les habitats canadiens, en partenariat avec les États-Unis. Toutefois, le déclin de l’économie américaine a réduit la capacité de pleinement financer ce programme à partir des sources habituelles. Pour compenser le manque de financement, CIC a réussi à trouver des partenaires de taille en réduisant les coûts d’autres programmes importants. Par exemple, le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire du Programme de conservation des zones naturelles, a financé partiellement l’achat de terres de CIC et des programmes de servitudes de conservation, et Bayer CropScience est devenu le partenaire de CIC pour soutenir ses efforts dans le domaine du blé d’hiver. CIC recherche vigoureusement d’autres partenariats semblables pour assurer l’essor du programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères. CIC s’efforce de travailler sur tous les types de paysages essentiels pour améliorer l’état des habitats pour la sauvagine en proté-
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gauche : Brian Wolitski
d’AAC et continue de maintenir un couvert herbacé indigène. « Les fourrages cultivés convenaient lorsque nous vendions du foin au début de la conversion de notre terre peu productive, mentionne Tim Jones. Où nous vivons, les sols peu productifs sont nombreux et ils sont assez secs. » Les peuplements indigènes m’ont vraiment impressionné, même après la fenaison. De plus, ils offrent la possibilité de pâturage toute l’année. » Tim Jones mentionne qu’il doit ensemencer 607 hectares de fourrage de plus encore cette année. Son bétail utilise le pâturage tard dans l’année, ce qui fonctionne bien dans le sud de la Saskatchewan puisque cette région est peu enneigée. « Nous ne sortons pas notre bétail du pâturage en javelles avant le Nouvel An, mentionne Tim Jones. » Le pâturage en javelles est une pratique dans les Prairies où des céréales sont laissées dans les champs l’hiver pour le bétail afin de prolonger la saison du pâturage. « Convertir des sols peu productifs en couverture végétale est une bien meilleure utilisation que si nous les cultivions, mentionne-t-il. Ces terres devraient être d’un certain type de couverture végétale. Elles prolongent la saison de pâturage et offrent un approvisionnement plus constant de fourrage d’hiver. » Le bétail des Jones se nourrit de pâturage en javelles jusqu’à la fin de février. Si c’est une bonne année et que le pâturage en javelles est bon, le bétail ne commence à être nourri qu’à la mi-mars. Se trouvant dans la région des fondrières, la conservation de l’eau sur ses terres permet également à Tim Jones d’obtenir une meilleure production de fourrage et une plus grande capacité de chargement, sans oublier un habitat idéal pour la sauvagine et d’autres espèces fauniques. Il ajoute également que la croissance fourragère est encore meilleure dans les petits milieux humides qui s’assèchent à la fin de l’été. Ces milieux humides temporaires et éphémères sont également essentiels comme sites de reproduction et d’alimentation pour la sauvagine au printemps, lorsqu’ils retiennent l’eau.
L
e récent déclin du marché à bestiaux a accentué le besoin d’incitatifs offerts aux producteurs pour qu’ils convertissent leurs terres en prairie de fauche et en pâturage. « Le programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères de CIC est une aide fort appréciée sur notre ranch, surtout en ce qui a trait au coût de la conversion de nombreux hectares, mentionne Tim Jones. Cesser la culture et ensemencer quelques milliers d’hectares de fourrage est difficile, surtout lorsque cela peut ne pas nous rapporter gros pendant près de deux ans. » « Lorsque le blé dur a atteint un sommet il y a quelques années, la conversion de terres cultivées en terres fourragères a cessé dans cette région. Les faibles activités de bétail n’ont pas aidé les choses non plus. Mais ce serait de la folie que d’essayer de continuer à cultiver une mauvaise terre en
récolte annuelle, surtout compte tenu du prix actuel des engrais, du carburant et des autres nécessités, mentionne-t-il. » Une industrie bovine prospère est non seulement bonne pour les terres, mais également pour la conservation. Avec la croissance prévue du secteur de l’exploitation vache-veau, les programmes futurs de conversion de terres cultivées en terres fourragères offrent de grandes possibilités d’en retirer des avantages tant pour les propriétaires fonciers que pour la sauvagine. A
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c geant les sites actuels puis en contribuant à la capacité productive en restaurant les milieux humides et en promouvant les céréales d’hiver ainsi que la conversion de terres cultivées en terres fourragères. « Nous croyons que cette approche plus holistique est vraiment essentielle au succès à long terme de la sauvagine nicheuse, mentionne Paul Thoroughgood. De nombreux paysages renferment encore d’excellents milieux humides, mais ils sont dépourvus d’aires de nidification permettant d’attirer la sauvagine. Une entière série de programmes de conservation mise à la disposition des agriculteurs et propriétaires de ranchs favorise l’amélioration des paysages pour la sauvagine. » Une conjoncture économique changeante n’est jamais sans défis, mais elle offre d’excellentes occasions de trouver de nouveaux partenaires pour partager le succès de conservation des paysages en santé tout en égayant le ciel de bandes de sauvagine. Un programme de conversion de terres cultivées en terres fourragères financé intégralement serait un pas assuré vers l’avant. CIC se consacre à cet objectif.
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Une quête passionnante
Actuellement, M. Nelson dirige l’organisme par une robuste planification stratégique et en ralliant les forces des différentes personnes, à tous les niveaux. Le Winnipeg Free Press et People First, l’organisme de services de RH le plus important du Manitoba, avec des services dans tous les domaines, ont interviewé M. Nelson dans le cadre d’une série d’articles sur les principaux employeurs du Manitoba. L’article qui suit (traduit) a été publié en octobre 2009 après une discussion avec M. Nelson sur les nombreuses personnes unifiées pour mener à bien la mission de conservation des milieux humides de CIC au Canada.
par J o hn M c F e r r an avec la journaliste B a r ba r a C habai (reproduction autorisée par le Winnipeg Free Press)
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Conservationniste | 24-1 2010
gauche : Tye Gregg
Depuis qu’il est devenu chef de la direction de CI Canada en 2008, Jeff Nelson travaille à bâtir une équipe solide d’employés et de bénévoles.
canard colvert : Brian Wolitski
S
i le succès d’un organisme dépend de l’unification de personnes dans un objectif commun, imaginez le succès de cet organisme lorsqu’il réunit dès le départ des personnes habitées par la même passion. C’est le cas de CI Canada, un organisme privé sans but lucratif qui protège, restaure et assure la gestion des milieux humides et des habitats qui s’y rattachent au bénéfice de la sauvagine nord-américaine. « Canards Illimités a été créé à l’époque du dust-bowl, dans les années 1930, par des passionnés de la sauvagine et de la chasse à la sauvagine, explique M. Jeff Nelson, chef de direction de CIC. Depuis, nous avons évolué pour devenir un organisme de conservation des milieux humides dont le travail procure de nombreux avantages sociétaux, comme une qualité accrue de l’eau, un meilleur contrôle des inondations, une amélioration des espaces verts et une plus grande durabilité environnementale. Ce qui n’a jamais changé, c’est la passion profonde pour la conservation des milieux humides partagée par ceux qui travaillent pour CIC ou qui appuient l’organisme. » Avec son siège-social national situé dans le Centre de conservation du Marais Oak Hammock, près de Stonewall, et des bureaux dans les différents territoires et provinces, CIC compte plus de 425 employés à plein temps et reçoit le soutien de quelque 7 400 bénévoles des plus loyaux. « Nous avons l’avantage d’être un organisme mû par la passion, déclare M. Nelson. Nous y participons tous parce que nous voulons améliorer le monde pour les générations futures. »
Q R
À votre avis, quels sont les avantages d’un organisme mû par une passion?
Je suis impliqué dans les organismes CIC et DU Inc. depuis 27 ans déjà, tant au Canada qu’aux États-Unis, et je peux dire que c’est une culture de gens très passionnés. Le public perçoit peut-être notre passion pour la chasse, mais cette passion va bien au-delà de la chasse pour se transformer en passion pour la conser-
vation. En réalité, la plupart des chasseurs de sauvagine sont des conservationnistes autant que des chasseurs, et ils comptent sur nous pour préserver ce patrimoine, qui revêt une grande importance pour eux. En tant qu’employeur, cette passion fait de CIC un endroit où il fait bon travailler. Je connais des personnes qui ont quitté l’organisme pour y revenir rapidement après avoir découvert que le travail ailleurs ne leur donnait pas la même satisfaction. Le sentiment d’avoir un but bien précis leur manquait. Le fait de travailler tous les jours au Marais Oak Hammock est aussi un très grand avantage, car c’est un milieu de travail détendu et amical. Nous y travaillons très fort, mais dans un contexte où le plaisir a également sa place.
Q
Que dire des employés qui ne partagent pas la même passion pour ce que vous faites?
R
À l’embauche, nous faisons preuve de discernement, car notre culture peut être difficile pour ceux qui ne partagent pas cette passion. Le taux de roulement de notre personnel est de 7,6 %, un pourcentage en dessous de la moyenne observée par le Conference Board, et ceux qui nous quittent sont souvent ceux qui ne partagent pas notre passion pour notre travail. Nous nous efforçons donc de comprendre quelles sont les personnes qui pourront le mieux adopter notre culture, sans pour autant négliger la diversité. Parallèlement, nous élaborons des façons d’instiller cette passion à notre personnel. Par exemple, nous avons créé le cours « Canards 101 » qui permet à nos employés qui ne sont pas des conservationnistes d’aller sur le terrain pour voir notre travail et les raisons pour lesquelles nous le faisons. Ce cours allume davantage leur passion et leur permet de bien saisir notre raison d’être.
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Vous avez mentionné la diversité. Pourquoi la diversité est-elle importante dans un organisme mû par la passion?
Conservationniste | 24-1 2010
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Jeff Nelson Chef de la direction, Canards Illimités Canada
Bien que la passion soit liée à notre engagement commun à l’égard de la conservation, je suis également conscient qu’il est nécessaire d’avoir un personnel diversifié. Cette diversité comprend une grande part de diversité d’expérience. Souvent, lorsque tous pensent de la même façon, il est difficile d’avancer parce que le point de vue est trop unique. Il est important d’avoir différents points de vue. Par exemple, dans les groupes chargés de la recherche et de la science, nous avons des diplômés de troisième cycle (doctorat) qui préfèrent fonder leurs décisions sur une grande abondance d’information. Si nous intégrons une personne avec une expérience des politiques ou des ventes, elle leur fera probablement voir la question sous une tout autre perspective. Cette combinaison de points de vue tend à générer des idées beaucoup plus innovatrices. Un autre point important est le rapport entre le nombre de femmes et d’hommes. Pendant longtemps, Canards Illimités avait un personnel composé en grande partie d’hommes, mais l’effectif compte maintenant 40 % de femmes. Cette composition ne découle non pas d’une décision ou de l’adoption d’une pratique, mais simplement du fait que de plus en plus de femmes s’intéressent à la conservation et y participent. En fait, on note actuellement plus d’inscriptions de femmes que d’hommes dans les programmes universitaires de conservation. Nous avons rapidement découvert que le point de vue des femmes était une bonne façon d’intégrer de la diversité dans la réflexion de notre organisme.
Q
droite : Darin Langhorst
« Ce qui n’a jamais changé, c’est la passion profonde pour la conservation des milieux humides partagée par ceux qui travaillent pour CIC ou qui appuient l’organisme. »
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compromettre la pertinence de notre organisme pour la prochaine génération.
Q R
Alors que vous vous concentrez sur la planification de la relève, quelles sont les qualités que vous recherchez chez vos futurs dirigeants?
J’aime beaucoup le livre Good to Great de Jim Collins. En fait, lorsque je suis arrivé ici, j’ai offert ce livre aux membres de mon équipe de direction et je les ai encouragés à le lire. Ce que je cherche surtout, c’est ce que Jim Collins appelle un leadership de niveau 5, soit un membre de l’équipe avec beaucoup d’énergie et peu d’ego. Quelqu’un qui témoigne de la passion pour ce que nous faisons. Quelqu’un qui peut remettre une idée en question, qui peut participer à un débat animé, mais qui, en fin de journée, lorsque nous prenons ensemble une décision, peut se mettre au travail et faire avancer les choses. C’est le genre de dirigeants de niveau 5 que je souhaite voir à la barre de notre organisme. Cela est d’autant plus important parce qu’avec un aussi grand nombre de bénévoles, nos dirigeants doivent pouvoir établir des liens avec des personnes dont l’expérience et le point de vue diffèrent, de les faire participer et de les laisser assumer leurs décisions plutôt que d’imposer les siennes.
Q
Quels sont les mentors qui ont le plus influé sur votre style de leadership?
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En plus de mes parents, qui m’ont inculqué des valeurs comme l’intégrité, l’honnêteté et l’équité, je dois dire que la personne que j’admire le plus est Alan Wentz (directeur principal de groupe des programmes de conservation à DU Inc., aux États-Unis), un collègue de longue date et mon superviseur à mon poste précédent. Alan Wetz dressait toujours un tableau très clair de notre orientation et, pourtant, il ne décidait jamais pour nous. Il nous offrait son opinion si nous le lui demandions, mais il ne fallait surtout pas croire qu’on pouvait lui demander de prendre la décision pour nous. Il voulait que nous prenions nos propres décisions et, lorsque nous les prenions, il nous appuyait. Bien sûr, il ne nous aurait pas laissé sauter du pont, mais il réussissait très bien à nous conseiller sans prendre les choses en main. Si vous imposez vos idées et dites aux autres ce qu’ils doivent faire, vous vous retrouverez avec un grand nombre d’employés qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre de décisions. Et vous serez bientôt responsable de tout. A
CIC compte 425 employés partout au Canada. Ils appuient tous fermement la cause de conservation de l’organisme, tant sur le terrain (cidessus) que dans la salle de conférence.
Au chapitre du personnel, pouvez-vous nous nommer quelques-uns des défis que vous devez relever?
R
Faites un legs pour la conservation des milieux humides En incluant CIC dans votre testament, votre engagement envers la protection de l’environnement vous survivra. Votre legs est un don pour une qualité de l’eau améliorée, des populations durables de sauvagine et des milieux humides en santé, pour les générations à venir. Inscrivez CIC dans vos dons planifiés pour contribuer à la conservation des milieux humides du Canada, pour demain. Communiquez avec Lloyd Derry au 1 866 301-3825 ou 1 403 476-1880.
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Conservationniste | 24-1 2010
Un des éléments que notre organisme cherche à cibler aujourd’hui est la planification de la relève. Cette planification n’a jamais été un grand élément de notre culture, mais il est temps que les choses changent. Actuellement, nous essayons de faire bouger les choses pour que certaines personnes soient prêtes à assumer des postes éventuels de direction grâce à la formation et à la possibilité d’assumer de plus grandes responsabilités. En tout, 48 % de notre personnel travaille pour nous depuis plus de 10 ans; nous avons donc beaucoup d’employés à long terme. Étant donné que nombre de ces employés prendront leur retraite au cours des prochaines années, il est important de penser à l’avenir plutôt que de se dire que « ce sera le problème de quelqu’un d’autre après mon départ ». À titre d’organisme qui compte beaucoup sur les bénévoles, notre planification de la relève doit toucher cet élément important autant que la relève de notre personnel si nous voulons réussir à long terme. Pour éviter d’avoir un groupe de bénévoles vieillissants, nous devons rallier la participation des jeunes de 20, 30 et 40 ans. Nous ne devons surtout pas trop compter sur les bénévoles à long terme qui nous aideront jusqu’à ce qu’ils prennent leur retraite ou soient trop fatigués, car cela pourrait
Devenez un donateur. Ensemble, nous pouvons enrayer la perte des milieux humides. À titre de bénévole de CIC, je recueille les fonds nécessaires à la conservation des milieux humides. En sollicitant des dons auprès d’autres personnes soucieuses de la conservation dans ma collectivité, je contribue à protéger de précieux hectares de milieux humides. Les milieux humides procurent un habitat à des centaines d’espèces fauniques et filtrent naturellement l’eau. Malgré cela, 70 % des milieux humides d’origine ont déjà disparu dans les régions peuplées du pays et ce pourcentage ne cesse d’augmenter. Devenir un donateur est une des meilleures façons, et une des plus faciles, de changer les choses. Vous aussi, vous pouvez aider! Devenez un donateur et assurez l’avenir des milieux humides du Canada. Communiquez avec un bénévole de CIC dans votre collectivité, composez le 1 866 384-3825 ou visitez le site Internet www.canards.ca/donateur