La Suisse "une circonscription en or"

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Dialogue au Tessin

KEYSTONE

L’ACTU

LUNDI 13 FÉVRIER 2012 L’EXPRESS

REQUÉRANTS D’ASILE

Le Grand Conseil tessinois débat d’une initiative cantonale sur le centre d’enregistrement de Chiasso. Si elle est acceptée, des solutions constructives pourraient voir le jour. PAGE 16

SUISSE | MONDE | ÉCONOMIE

DÉPUTÉ Derrière la présidentielle française se profilent des élections législatives.

Pour la première fois, les Français d’ici éliront leur représentant. Tour d’horizon.

La Suisse, une circonscription en or PHILIPPE VILLARD

LES CIRCONSCRIPTIONS

Alors que l’attention se cristallise sur le combat de gladiateurs que sera l’élection présidentielle française du printemps, les dagues s’affûtent dans les arrièrecours électorales que sont les onze circonscriptions législatives dévolues, pour la première fois, à l’élection des députés des Français de l’étranger. Un scrutin qui se déroulera en juin. La Suisse et le Liechtenstein forment la 6e circonscription qui s’annonce comme le théâtre d’une joute politique intéressante à plus d’un titre. Au premier abord, même si les hommes ne se veulent pas absents (lire encadré) cela se présente surtout comme une affaire de femmes, tant elles sont nombreuses à être candidates. «C’est vrai que l’on se connaît toutes», s’amuse la socialiste Nicole Castioni. «Le cas de la Suisse constitue un vrai particularisme, car dans le reste du monde, c’est surtout une histoire d’hommes», glisse la centriste Marie-Françoise de Tassigny. Les adversaires déclarées sont la Zurichoise Claudine Schmid qui défendra les couleurs de l’UMP, le parti au pouvoir. La Genevoise Nicole Castioni portera celles du Parti socialiste. Marie-Françoise de Tassigny monte au front avec la casaque des centristes du parti radical. Tandis que la Lausannoise Ximena Kaiser Morris se drape du Vert de l’écologie, Micheline Spoerri, une autre Genevoise, affiche son indépendance. A l’exception de la candidate verte, ces dames, toutes binationales, se côtoient ou se sont côtoyées d’une part au sein de l’As-

1re Etats-Unis, Canada. 2e Amérique centrale et du Sud. 3e Europe du Nord. 4e Bénélux. 5e Espagne, Portugal, Monaco, Andorre. 6e Suisse, Liechtenstein. 7e Europe Centrale et Orientale. 8e Europe du Sud. 9e Afrique de l’Ouest 10e Afrique de l’Est, MoyenOrient. 11e Asie, Océanie.

COHÉRENCE En juin prochain, onze nouveaux députés représenteront la diaspora française établie à l’étranger, dans onze nouvelles circonscriptions. KEYSTONE

semblée des Français de l’étranger ou au sein des institutions genevoises. Alors «combat microcosmique» en vue? «C’est vrai que ces expériences politiques dessinent une sorte de filière, mais entre les candidates investies et les indépendantes, le panel s’approche assez de ce qui est proposé dans les circonscriptions de France», estime Micheline Spoerri.

Pas de parachutage Autre fait notable en l’état de cette campagne qui sort gentiment des starting-blocks, elle ne se déroule pas dans l’ombre d’un poids lourd de la «Sarkozie» ou

d’un féal du pouvoir parachuté dans une circonscription où l’élection d’un candidat de droite relèverait de la promenade de santé. «C’est la légitimité du terrain», coupe Claudine Schmid. Un terrain que la candidate UMP a eu tout le temps de verrouiller depuis une bonne dizaine d’années en se faisant connaître au sein de sa communauté qu’elle ne cesse d’arpenter comme un authentique député quadrillant sa circonscription quand il ne siège pas à Paris. Sa position reste aussi consolidée par ses appuis. «Elle bénéficie du soutien de Gérard Pélisson, un des fondateurs

Les hommes: suppléants ou outsiders Les seuls hommes actuellement impliqués dans la campagne sont les suppléants des candidates. Claudine Schmid est épaulée par le Genevois Sébastien Brack qui travaille au CICR. Nicole Castioni a choisi Louis Lepioufle, un étudiant breton qui suit sa dernière année de master à l’Institut européen de l’Université de Genève. Ximena Kaiser Morris bénéficie de l’appui de Jean Rossiaud, chef de cabinet de la verte Esther Alder, membre du Conseil administratif de la ville de Genève. Micheline Spoerri forme un ticket avec Jean-Patrick Bourcart, conseiller du commerce extérieur de la France et président d’honneur du Conseil de la communauté française de Suisse romande. Marie-Françoise de Tassigny s’adjoint le renfort du Lausannois Marcel Paquier, président de l’Union des Français de Suisse romande.

Des outsiders Seul homme à se déclarer, le Lausannois Pierre Jean Duvivier dit Sage, très présent sur la toile et les réseaux sociaux où il compte déjà des supporters, peut être considéré comme un représentant de la société civile. Il aura pour

suppléante Tatiana Zhyvylo, son épouse à la ville. Ce consultant indépendant dans les nouvelles technologies qui confesse par le passé un bref passage au Modem de François Bayrou entend marquer sa différence dans un scrutin qui «reproduit le clivage droite-gauche de l’Hexagone». Pour lui, nombre d’électeurs Français de Suisse et de binationaux ne se reconnaissent pas dans un modèle «qui ignore la concordance» Quant au Genevois Serge Vinet, également issu de l’Assemblée des Français de l’étranger, il semble se tenir en embuscade, en réserve d’une possible dissidence de la majorité présidentielle. Aujourd’hui, cet ancien financier apparaît comme un candidat virtuel (à défaut d’être déjà dissident) que l’on dit de sensibilité villepiniste sourit des intentions qu’on lui prête. «J’observe et je suis un peu effaré. Je fais comme Nicolas Sarkozy, j’attends pour me déterminer car vous savez, on n’est pas à l’abri d’un parachutage de dernière minute», glisse-t-il sibyllin. Contacté, le Front national se préparerait à annoncer une candidature. Homme ou femme? PHV

du groupe hôtelier Accor qui figure au premier cercle des soutiens de Nicolas Sarkozy», tacle la centriste Marie-Françoise de Tassigny. Un homme influent qui est aussi président de l’Union des Français de l’étranger depuis 1997. Forte de sa carte de visite et de son statut de femme d’appareil, Claudine Schmid, qui se dit engagée avec un rien de grandiloquence «pour la France» apparaît donc comme le poids-lourd de la campagne. «Au PS, il n’y a pas de parachutage, il y a eu des négociations», avance Nicole Castioni pour expédier le débat. Un ténor de la politique français lâché sur la Suisse, à l’instar du secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre en chute libre sur les Etats-Unis, serait-ce l’écrasement des autres candidats? «Ce peut aussi avoir un effet miroir et braquer l’attention sur cette campagne», estime l’indépendant Pierre Jean Duvivier dit Sage. Cependant entre listes noires ou grises, les politiciens français ont tellement cloué la Suisse au pilori des paradis financiers, qu’il pourrait, même dans la perspective d’une élection confortable, paraître indécent de devoir son siège à une meute de présumés «immigrés fiscaux», non? En revanche les candidates

INFO

+

Plus de renseignements sur: www.claudine-schmid.ch http://castioni2012.fr www.micheline-spoerri.ch www.detassigny.ch www.pierre-jean-duvivier.co, ainsi que les profils Facebook des candidats et candidates, sans oublier le site www.leptitjournal.com média web des Français et francophones de l’étranger.

se démènent déjà pour s’attirer le soutient d’un cacique de leurs formations respectives pour gagner en visibilité lors des prochaines semaines.

Un électorat qui évolue Il est vrai qu’à gauche, la question se pose différemment car le vote des Français de l’étranger est plutôt réputé favorable à la droite. «Nicolas Sarkozy a rassemblé 57% des voix sur la Suisse et cette élection, qui est une première, prend une certaine importance car elle va aussi nous permettre de se compter», analyse la Verte Ximena Kaiser Morris. Ainsi, ce c’est n’est pas en référence au précieux métal qui dort dans les coffres de la BNS que cette circonscription est «en or». Cependant, rien n’apparaît joué d’avance. Tout d’abord, le résultat des élections législatives qui suit une élection présidentielle tend à accorder les deux majorités. D’autre part, le préjugé qui fait des Français de l’étranger des électeurs de la droite traditionnelle se relativise. Les scores de ce bord tendent à s’éroder et, en-

Pour les candidats, la Suisse et le Liechtenstein présentent l’avantage de former une circonscription territorialement cohérente «qui se parcourt aisément avec un abonnement CFF», estime Nicole Castioni. «A l’étranger aussi, un député doit représenter 125 000 habitants inscrits dans les consulats», explique Claudine Schmid. Cette militante UMP connaît les arcanes du découpage électoral puisqu’elle a participé au côté du secrétaire d’Etat Alain Marleix, réputé spécialiste, à des réunions préparatoires à la définition des circonscriptions. PHV

tre 2007 et 2011, «cet électorat a changé avec l’arrivée de personnes plus jeunes», avance Ximena Kaiser Morris. Et les électeurs se concentrent à 80% en Suisse romande (dont plus de 60% dans les cantons de Genève et Vaud) et pour 15 à 20% en Suisse alémanique. «En plus d’être jeune, il s’agit d’un électorat plutôt féminin. Mais il se compose aussi à 45% de binationaux, une population un peu particulière dont on connaît moins les comportements», estime Nicole Castioni. Premiers éléments de réponse au soir du 10 juin 2012 et rebelote le 17, si une députée n’est pas élue au premier tour.

UN NOUVEAU LIEN CIVIQUE À CRÉER La représentation des Français de l’étranger était auparavant assurée par une douzaine de sénateurs «hors-sol», non rattachés à une circonscription territoriale. La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a introduit la représentation à l’Assemblée nationale des Français établis hors de France. En 2012, pour la première fois, onze députés seront élus par les Français de l’étranger. «C’est la concrétisation d’une vieille promesse qui remonte même à François Mitterrand en 1981», sourit Claudine Schmid. Elle a eu du mal à se concrétiser car certains pays n’autorisaient pas le vote de ressortissants étrangers sur leur territoire. Les nouveaux députés qui bénéficieront des mêmes prérogatives et traitements qu’un député hexagonal auront à tisser un nouveau lien avec leur communauté d’électeurs. «On est aussi en train de le nouer avec la campagne», estime Nicole Castioni tandis que pour Micheline Spoerri ce nouveau rapport «est à créer de toutes pièces». PHV


Dialogue au Tessin

KEYSTONE

L’ACTU

LUNDI 13 FÉVRIER 2012 L’IMPARTIAL

REQUÉRANTS D’ASILE

Le Grand Conseil tessinois débat d’une initiative cantonale sur le centre d’enregistrement de Chiasso. Si elle est acceptée, des solutions constructives pourraient voir le jour. PAGE 18

SUISSE | MONDE | ÉCONOMIE

DÉPUTÉ Derrière la présidentielle française se profilent des élections législatives.

Pour la première fois, les Français d’ici éliront leur représentant. Tour d’horizon.

La Suisse, une circonscription en or PHILIPPE VILLARD

LES CIRCONSCRIPTIONS

Alors que l’attention se cristallise sur le combat de gladiateurs que sera l’élection présidentielle française du printemps, les dagues s’affûtent dans les arrièrecours électorales que sont les onze circonscriptions législatives dévolues, pour la première fois, à l’élection des députés des Français de l’étranger. Un scrutin qui se déroulera en juin. La Suisse et le Liechtenstein forment la 6e circonscription qui s’annonce comme le théâtre d’une joute politique intéressante à plus d’un titre. Au premier abord, même si les hommes ne se veulent pas absents (lire encadré) cela se présente surtout comme une affaire de femmes, tant elles sont nombreuses à être candidates. «C’est vrai que l’on se connaît toutes», s’amuse la socialiste Nicole Castioni. «Le cas de la Suisse constitue un vrai particularisme, car dans le reste du monde, c’est surtout une histoire d’hommes», glisse la centriste Marie-Françoise de Tassigny. Les adversaires déclarées sont la Zurichoise Claudine Schmid qui défendra les couleurs de l’UMP, le parti au pouvoir. La Genevoise Nicole Castioni portera celles du Parti socialiste. Marie-Françoise de Tassigny monte au front avec la casaque des centristes du parti radical. Tandis que la Lausannoise Ximena Kaiser Morris se drape du Vert de l’écologie, Micheline Spoerri, une autre Genevoise, affiche son indépendance. A l’exception de la candidate verte, ces dames, toutes binationales, se côtoient ou se sont côtoyées d’une part au sein de l’As-

1re Etats-Unis, Canada. 2e Amérique centrale et du Sud. 3e Europe du Nord. 4e Bénélux. 5e Espagne, Portugal, Monaco, Andorre. 6e Suisse, Liechtenstein. 7e Europe Centrale et Orientale. 8e Europe du Sud. 9e Afrique de l’Ouest 10e Afrique de l’Est, MoyenOrient. 11e Asie, Océanie.

COHÉRENCE En juin prochain, onze nouveaux députés représenteront la diaspora française établie à l’étranger, dans onze nouvelles circonscriptions. KEYSTONE

semblée des Français de l’étranger ou au sein des institutions genevoises. Alors «combat microcosmique» en vue? «C’est vrai que ces expériences politiques dessinent une sorte de filière, mais entre les candidates investies et les indépendantes, le panel s’approche assez de ce qui est proposé dans les circonscriptions de France», estime Micheline Spoerri.

Pas de parachutage Autre fait notable en l’état de cette campagne qui sort gentiment des starting-blocks, elle ne se déroule pas dans l’ombre d’un poids lourd de la «Sarkozie» ou

d’un féal du pouvoir parachuté dans une circonscription où l’élection d’un candidat de droite relèverait de la promenade de santé. «C’est la légitimité du terrain», coupe Claudine Schmid. Un terrain que la candidate UMP a eu tout le temps de verrouiller depuis une bonne dizaine d’années en se faisant connaître au sein de sa communauté qu’elle ne cesse d’arpenter comme un authentique député quadrillant sa circonscription quand il ne siège pas à Paris. Sa position reste aussi consolidée par ses appuis. «Elle bénéficie du soutien de Gérard Pélisson, un des fondateurs

Les hommes: suppléants ou outsiders Les seuls hommes actuellement impliqués dans la campagne sont les suppléants des candidates. Claudine Schmid est épaulée par le Genevois Sébastien Brack qui travaille au CICR. Nicole Castioni a choisi Louis Lepioufle, un étudiant breton qui suit sa dernière année de master à l’Institut européen de l’Université de Genève. Ximena Kaiser Morris bénéficie de l’appui de Jean Rossiaud, chef de cabinet de la verte Esther Alder, membre du Conseil administratif de la ville de Genève. Micheline Spoerri forme un ticket avec Jean-Patrick Bourcart, conseiller du commerce extérieur de la France et président d’honneur du Conseil de la communauté française de Suisse romande. Marie-Françoise de Tassigny s’adjoint le renfort du Lausannois Marcel Paquier, président de l’Union des Français de Suisse romande.

Des outsiders Seul homme à se déclarer, le Lausannois Pierre Jean Duvivier dit Sage, très présent sur la toile et les réseaux sociaux où il compte déjà des supporters, peut être considéré comme un représentant de la société civile. Il aura pour

suppléante Tatiana Zhyvylo, son épouse à la ville. Ce consultant indépendant dans les nouvelles technologies qui confesse par le passé un bref passage au Modem de François Bayrou entend marquer sa différence dans un scrutin qui «reproduit le clivage droite-gauche de l’Hexagone». Pour lui, nombre d’électeurs Français de Suisse et de binationaux ne se reconnaissent pas dans un modèle «qui ignore la concordance» Quant au Genevois Serge Vinet, également issu de l’Assemblée des Français de l’étranger, il semble se tenir en embuscade, en réserve d’une possible dissidence de la majorité présidentielle. Aujourd’hui, cet ancien financier apparaît comme un candidat virtuel (à défaut d’être déjà dissident) que l’on dit de sensibilité villepiniste sourit des intentions qu’on lui prête. «J’observe et je suis un peu effaré. Je fais comme Nicolas Sarkozy, j’attends pour me déterminer car vous savez, on n’est pas à l’abri d’un parachutage de dernière minute», glisse-t-il sibyllin. Contacté, le Front national se préparerait à annoncer une candidature. Homme ou femme? PHV

du groupe hôtelier Accor qui figure au premier cercle des soutiens de Nicolas Sarkozy», tacle la centriste Marie-Françoise de Tassigny. Un homme influent qui est aussi président de l’Union des Français de l’étranger depuis 1997. Forte de sa carte de visite et de son statut de femme d’appareil, Claudine Schmid, qui se dit engagée avec un rien de grandiloquence «pour la France» apparaît donc comme le poids-lourd de la campagne. «Au PS, il n’y a pas de parachutage, il y a eu des négociations», avance Nicole Castioni pour expédier le débat. Un ténor de la politique français lâché sur la Suisse, à l’instar du secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre en chute libre sur les Etats-Unis, serait-ce l’écrasement des autres candidats? «Ce peut aussi avoir un effet miroir et braquer l’attention sur cette campagne», estime l’indépendant Pierre Jean Duvivier dit Sage. Cependant entre listes noires ou grises, les politiciens français ont tellement cloué la Suisse au pilori des paradis financiers, qu’il pourrait, même dans la perspective d’une élection confortable, paraître indécent de devoir son siège à une meute de présumés «immigrés fiscaux», non? En revanche les candidates

INFO

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Plus de renseignements sur: www.claudine-schmid.ch http://castioni2012.fr www.micheline-spoerri.ch www.detassigny.ch www.pierre-jean-duvivier.co, ainsi que les profils Facebook des candidats et candidates, sans oublier le site www.leptitjournal.com média web des Français et francophones de l’étranger.

se démènent déjà pour s’attirer le soutient d’un cacique de leurs formations respectives pour gagner en visibilité lors des prochaines semaines.

Un électorat qui évolue Il est vrai qu’à gauche, la question se pose différemment car le vote des Français de l’étranger est plutôt réputé favorable à la droite. «Nicolas Sarkozy a rassemblé 57% des voix sur la Suisse et cette élection, qui est une première, prend une certaine importance car elle va aussi nous permettre de se compter», analyse la Verte Ximena Kaiser Morris. Ainsi, ce c’est n’est pas en référence au précieux métal qui dort dans les coffres de la BNS que cette circonscription est «en or». Cependant, rien n’apparaît joué d’avance. Tout d’abord, le résultat des élections législatives qui suit une élection présidentielle tend à accorder les deux majorités. D’autre part, le préjugé qui fait des Français de l’étranger des électeurs de la droite traditionnelle se relativise. Les scores de ce bord tendent à s’éroder et, en-

Pour les candidats, la Suisse et le Liechtenstein présentent l’avantage de former une circonscription territorialement cohérente «qui se parcourt aisément avec un abonnement CFF», estime Nicole Castioni. «A l’étranger aussi, un député doit représenter 125 000 habitants inscrits dans les consulats», explique Claudine Schmid. Cette militante UMP connaît les arcanes du découpage électoral puisqu’elle a participé au côté du secrétaire d’Etat Alain Marleix, réputé spécialiste, à des réunions préparatoires à la définition des circonscriptions. PHV

tre 2007 et 2011, «cet électorat a changé avec l’arrivée de personnes plus jeunes», avance Ximena Kaiser Morris. Et les électeurs se concentrent à 80% en Suisse romande (dont plus de 60% dans les cantons de Genève et Vaud) et pour 15 à 20% en Suisse alémanique. «En plus d’être jeune, il s’agit d’un électorat plutôt féminin. Mais il se compose aussi à 45% de binationaux, une population un peu particulière dont on connaît moins les comportements», estime Nicole Castioni. Premiers éléments de réponse au soir du 10 juin 2012 et rebelote le 17, si une députée n’est pas élue au premier tour.

UN NOUVEAU LIEN CIVIQUE À CRÉER La représentation des Français de l’étranger était auparavant assurée par une douzaine de sénateurs «hors-sol», non rattachés à une circonscription territoriale. La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a introduit la représentation à l’Assemblée nationale des Français établis hors de France. En 2012, pour la première fois, onze députés seront élus par les Français de l’étranger. «C’est la concrétisation d’une vieille promesse qui remonte même à François Mitterrand en 1981», sourit Claudine Schmid. Elle a eu du mal à se concrétiser car certains pays n’autorisaient pas le vote de ressortissants étrangers sur leur territoire. Les nouveaux députés qui bénéficieront des mêmes prérogatives et traitements qu’un député hexagonal auront à tisser un nouveau lien avec leur communauté d’électeurs. «On est aussi en train de le nouer avec la campagne», estime Nicole Castioni tandis que pour Micheline Spoerri ce nouveau rapport «est à créer de toutes pièces». PHV


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