FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY (SUISSE)
Méditerranée en Lumière, En hommage à la Méditerranée et à ses Peuples
40 ans de la Fondation Pierre Gianadda En Grèce le mystère se place en pleine lumière, en Occident dans l’obscurité.
Par Estelle Arielle Bouchet, auteure et coordinatrice du projet
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Le projet et sa coordination L’idée matrice consiste à envisager une manifestation culturelle d’envergure internationale ex situ Fondation Gianadda-Martigny mais qui viendrait pourtant illustrer de façon symbolique et libératoire, telle une sortie du Peuple hébreu du désert d’Egypte, les 40 ans de la Fondation en 2018 et faire rayonner ainsi cet anniversaire et la Fondation elle-même.
Genèse du projet La conception d’une exposition hybride qui se tiendrait à Monaco est donc venue assez naturellement mettant en scène le travail de deux photographes aux origines piémontaises : Léonard Gianadda et le Prince Michel de Yougoslavie. Michel souhaitait exposer à Paris et le contexte actuel plutôt morose ne me semblait pas très porteur, l’idée d’une rencontre à la Fondation organisée par moi-même a permis grâce à l’ouverture et à la générosité de Monsieur Gianadda de lancer ce projet sur un mode léger et convivial dans la perspective des 40 ans de la Fondation. La genèse de cette exposition a pour objet également de retracer les destinées humaines, captant l’étincelle, l’émotion, dans des lieux insolites, ce pour l’oeuvre de Léonard ou de proposer des scènes figuratives très structurées pour ce qui concerne Michel. Redonnant ainsi ses lettres de noblesse à la Photographie qui constitue un art à part entière et connait un engouement très concret ces dernières années. Tant sur le plan muséal et les diverses expositions internationales que dans les ventes aux enchères, la Photographie démontre ainsi qu’elle ne peut plus être reléguée dans la catégorie des Arts mineurs.
La Principauté monégasque nous a paru un topos idéal pour servir d’écrin à l’oeuvre de Léonard, photographe. En effet la Principauté ouverte sur l’espace méditerranéen s’harmonise parfaitement avec l’oeuvre de Léonard Gianadda qui relate ses voyages de jeunesse avec son frère Pierre, sous une ardente lumière. En outre, la Principauté avec la Fondation Prince Albert II est très impliquée dans les questions liées à l’eau et aux problématiques environnementales. Dans cette perspective, un partenariat pourrait éventuellement être envisagé en ce qui concerne la vente possible des photos de Monsieur Gianadda au profit de la Fondation du Prince Albert II.
La coordination Enfin, le Prince Michel de Yougoslavie, ami du Prince Albert était le meilleur ambassadeur pour remettre en main propre le pré-projet réalisé par moi-même à la hâte du fait d’une audience anticipée du Prince Michel avec le Souverain monégasque le 9 décembre 2016. Le projet a été bien accueilli par le Prince Albert et relayé au département culturel de la Principauté.
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L’objet de cette exposition a plusieurs desseins :
Couronner le quarantenaire de la Fondation sur le Rocher Monégasque
D’autres propositions emblématiques d’appellations peuvent être faites à ce stade.
La Fondation Gianadda, 40 ans au service de la Mémoire, de l’Art et de la Création
Bien qu’à mon humble avis Méditerranée en Lumière, hommage à la Méditerranée et à ses Peuples constitue une accroche intéressante, positive et fédératrice d’espoir.
Dans les cultures antiques, le nombre 40 revient très fréquemment dans les rites funéraires et le culte des ancêtres. Par exemple, le pharaon n’était enterré que 40 jours après sa mort car ce temps était consacré à la préparation de son grand voyage. Il en fut d’ailleurs de même pour Jacob, les médecins au service de Joseph embaumèrent son corps durant 40 jours (Genèse 50, 3).
Parcours muséal de l’exposition
Le titre proposé serait « Méditerranée en Lumière, en hommage à la Méditerranée et à ses Peuples » « Princes Photographes » suggéré précédemment par moi-même ne correspondant pas exactement à l’esprit humanitaire de la manifestation véhiculé par le concept initial d’exil et à son rapprochement avec la problématique actuelle à laquelle l’Europe est confrontée, ni, semblet-il au souhait de Monsieur Gianadda.
☞ Le Piémont et l’exil en héritage sera présenté en ouverture d’exposition (avec deux cartes géographiques retraçant le parcours de Battista Gianadda de Curino à Martigny d’une part et celui du Roi Umberto II d’Italie en 1946 de Cuneo à Sintra puis Cascais au Portugal où il séjournera de 1946 à 1983, d’autre part. Le terreau d’origine est le même, ce Piémont avec ses belles montagnes, ce goût pour les sommets la Culture et les livres, l’authenticité et le goût des piémontais pour les joies simples avec cette proximité de la France dont on parle souvent la langue. Tout comme la Principauté de Monaco aux confins de la France et de l’Italie assume pleinement ce lien de cousinage. Nous suggérons également, en ouverture avec ces cartes, deux portraits, deux destins d’hommes de part et d’autre: Battista Gianadda et le Roi Umberto d’Italie.
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☞ L’exil présenté comme point de départ revêt ainsi une valeur principielle et topique au sein de l’exposition, topos associé à l’inconnu qui caractérise la notion d’exil et à l’immatérialité d’un No man’s land par lequel le destin de deux familles se dénoue. Il faut plonger dans l’inconnu pour trouver du Nouveau écrit Baudelaire ☞ Pour les deux destins de Battista Gianadda et du Roi Umberto d’Italie, on pourrait dire, il faut plonger dans l’inconnu pour renaitre à soi-même et ouvrir des chemins qui s’annonçaient pour des raisons différentes, entravés. Cela passe bien évidemment par l’arrachement et la souffrance de laisser derrière soi son histoire familiale, ses racines et sa terre natale. ☞ La notion de l’Exil constitue un leitmotiv de l’exposition car elle nous renvoie à une problématique correspondant à la triste réalité actuelle des flux migratoires poussés par les conflits et la pauvreté vers une Europe en questionnement elle-même. ☞ Pour Leonard, il s’agit de l’exil de Battista Gianadda, son grandpère piémontais, hommage à son courageux départ qui l’a poussé hors d’Italie, de ses racines et de lui-même tel un jeune spartiate à l’âge précoce de 13 ans pour venir travailler comme maçon dans le Valais, à Martigny en Suisse. ☞ Pour Michel, le destin de son grand-père le Roi Umberto d’Italie est signé par ce départ inopiné et violent l’éradiquant de son destin de souverain et de son histoire familiale.
Le Grand Tour Liberté et indépendance Dans l’esprit des aristocrates du xviiième qui voyageaient pour découvrir les beautés artistiques et la culture spécifique à chaque pays, retraçant souvent leurs parcours dans des Carnets de Voyages soigneusement composés et où l’antiquité était à l’honneur. Léonard, jeune homme, est parti avec son frère Pierre à la conquête des pays du Mare Nostrum, à bord de sa volkswagen, l’appareil photo en bandoulière, offrant ainsi par ces clichés des témoignages humains bouleversants et historiques de territoires encore très peu fréquentés dans les années 60. L’exposition pourrait être complétée le cas échéant de notes de voyages, de lettres toujours dans l’esprit d’une manifestation émotionnelle. Quant à Michel, ses nombreux voyages internationaux lui donnent aussi l’opportunité de capter une autre vérité, un angle insolite, aux hasard de ses pérégrinations. Ainsi cet arbre qui s’épanche le long d’un chalet de bois à Mégève ou ces roues d’un barrage genevois évoquant étrangement un mécanisme horloger. Les photos du Prince présentées dans ce dossier ne correspondent pas à la teneur du travail de l’exposition « Méditerranée en Lumière » qui se rattachera davantage à la thématique méditerranéenne sous un angle plus figuratif qu’humain.
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La découverte d’un Graal En lien avec la symbolique de Job qui perd sa fortune mais trouve un trésor spirituel et s’élève ainsi, la notion d’exil, outre le traumatisme identitaire et linguistique qu’elle engendre, déploie des force d’adaptation et de caractère incommensurables. Ces forces que l’on pourrait associer à des vertus, de travail, de courage et de détermination propulsent souvent une famille toute entière vers une destinée qui n’aurait pu s’accomplir dans le pays d’origine. En ce sens, il y a chez l’exilé une dimension chevaleresque indéniable, souvent récompensée par le fruit d’un travail acharné pour se réimplanter dignement dans le pays d’accueil. Pour Leonard, ce Graal fut la découverte d’une cité antique romaine en excavant un terrain à Martigny pour y construire des immeubles. Ce trésor culturel fut découvert en concomitance avec une tragédie, le départ de son frère Pierre, mort en héros en sauvant plusieurs vies dans un avion qui venait de s’écraser et dans lequel il se trouvait. Après réflexion, il décida de faire renaitre cet antique lieu de vie et d’y établir la Fondation Pierre Gianadda en hommage à son frère. Dans ce fief, une intense activité artistique et pluridisciplinaire se déploie depuis 40 ans. Quant à Michel de Yougoslavie, il est un Prince de par sa naissance, son éducation et son affabilité constante qui lui vaut de nombreux amis.
Son œuvre photographique à la fois rigoureuse et disciplinée relate souvent des constructions naturelles ou mécaniques très charpentées. Laissant place souvent à des interrogations parfois mélancoliques où l’on peut lire en filigrane le traumatisme lié à l’exil. Ainsi cette bicyclette chromée prête au départ mais pourtant entravée par l’absence de pneu et de selle. Enfin, Monaco, aux confins de la France et l’Italie, Principauté indépendante, nous a semblé un lieu qui pourrait incarner de façon idéale cette réflexion sur la question de la Méditerranée. Abordant à la fois l’héritage culturel de celle-ci, que Leonard Gianadda a si bien su transcrire dans ses photos et qui constitue un patrimoine artistique et un témoignage humain d’une très grande tessitura pour reprendre un terme italien, pays d’origine de Léonard et d’autres grands artistes et mécènes de l’art qui l’ont précédé dans cette aventure, de Leonard de Vinci aux Medicis, une histoire faite de combats mais aussi de victoires. Au sein d ‘un espace méditerranéen tourmenté, en pleine mutation et en grand questionnement, il convient de faire rayonner par ces photos qui rendent hommage au Bassin méditerranéen et à ses Peuples, un souffle de joie de vivre et d’espoir, un élan d’ouverture et de générosité. Je propose une expérience émotionnelle qui fasse appel également à la musique dans le parcours muséal, je suggère Rebis, jeune groupe gênois très concerné et impliqué de façon effective dans l’échange entre les cultures méditerranéennes. (Un CD de présentation de leur musique est joint à ce dossier). Ces artistes peuvent également se produire lors de l’inauguration et ouvrir ainsi par leur Art, les Coeurs et les Consciences. (devis joint plus après)
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Méditerranée La possibilité de projeter également le film de Monsieur Antoine Cretton, Faire de sa Vie quelque chose de Grand pourrait corroborer cette teneur émotionnelle que je suggère pour cette exposition en lien avec cette thématique méditerranéenne et à sa profondeur culturelle et humaine. Ce film permettant également de mieux appréhender la dimension de Leonard photographe. Ce film peut-être projeté en concomitance au cinéma de Monaco avec ici aussi un événement et une présentation. Des auteurs comme le poète alexandrin Cavafy ou comme mon ami Albert Cossery « Mendiant et orgueilleux » pourraient également constituer des points d’ancrage culturel intéressants outre les textes déjà rédigés au sein de la Fondation sur l’oeuvre photographique de Monsieur Gianadda. L’oeuvre de Michel, quant à elle, est plus récente et ne possède pas encore de recherche stylistique et textuelle effective et je me propose d’interpréter son travail par des textes venant mettre en lumière ses sources d’inspiration et ses modes d’expression photographique. J’assumerai pour ma part la direction artistique de l’oeuvre du Prince Michel.
Méditerranée, du Latin mare medi terra, la mer au milieu des terres La Méditerranée incarne aussi le berceau de notre civilisation européenne et pourtant les origines moyen orientales et notre héritage Judéo-chrétien sont mis à mal avec des guerres complexes où interviennent actuellement plusieurs puissances sur le territoire syrien. Les photos de Monsieur Gianadda prises il y a 40 ans auraient-elles l’accent d’un Paradis perdu en 2018 ? Palmyre a été en partie détruit par daesch. Tant de bouleversements et de mutations liés en partie aux chutes des régimes autocratiques arabes : Irak, Tunisie, Egypte, Lybie, installent des zones de non-droit. La Lybie constitue le fief des passeurs en Méditerranée occidentale et des départs des migrations africaines vers l’Europe. Les peuples de Méditerranée, porteurs d’une très haute et ancienne civilisation souffrent et nous assistons impuissants à cette déliquescence de notre culture d’origine. Les échanges culturels, les ponts entre nos cultures du Mare Nostrum sont riches de signification et brisent l’isolement auxquels sont confrontés ces peuples en exil ou pris en otage sur des territoires en guerre. L’horizon méditerranéen sera ce que nous en ferons. Et cette exposition Méditerranée en Lumière invite à la sagesse et au respect de nos origines sous l’oeil et la protection antique d’Athéna.
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40 ans de la Fondation Pierre Gianadda Faire de sa vie quelque chose de grand LĂŠonard Gianadda
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MÉDITERRANÉE EN LUMIÈRE Coordinatrice du projet, auteur et relations presse Estelle Arielle Bouchet
Léonard Gianadda
Michel de Yougoslavie
Photographies - Monaco
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Léonard Gianadda Léonard Gianadda est né le 23 août 1935 à Martigny, fils de Robert Gianadda, entrepreneur, et d’Adeline Darbellay. Maturité classique au collège de Saint-Maurice (1955), diplôme d’ingénieur civique à l’Ecole Polytechnique de Lausanne (1961). Il dirige son bureau d’ingénieurs depuis lors et construit plus de 1 000 appartements dans sa ville natale. En hommage à son frère Pierre, décédé accidentellement en 1976, il crée en 1978 la Fondation Pierre Gianadda, dont il assume la direction. Il restaure plusieurs sites archéologiques et crée le musée gallo-romain de Martigny en rassemblant, dans le bâtiment de la Fondation, les collections antiques, dont les fameux grands bronzes d’Octodurus (la Martigny romaine). Mais la Fondation Pierre Gianadda est aussi mondialement connue pour ses expositions prestigieuses. Après Picasso, l’œuvre ultime, hommage à Jacqueline en 2016, Zao Wou-Ki et Matisse en 2015, Renoir en 2014, Modigliani et l’Ecole de Paris en 2013, auparavant Monet, Nicolas de Staël, Rodin, Balthus, Chagall, Henri Cartier-Bresson, Félix Valotton, Paul Signac, Berthe Morisot, Camille Claudel, Suzanne Valadon, mais aussi Van Donghen, Van Gogh, Kandinsky, Bonnard, Turner, Gauguin, Miro, Dufy, de Staël, Matisse, Degas, Dubuffet, Braque, Goya, Modigliani, Raphaël, Corot, Delvaux, Toulouse-Lautrec, Klimt, Giacommetti, Paul Klee… entre autres. Léonard Gianadda est aussi photographe. Dans les années 1950, il parcourait le monde pour différents médias suisses et français. Il a ainsi montré les talents d’un grand photographe. Léonard Gianadda est Commandeur de la République italienne (1990), Officier des Arts et Lettres (1997) et de la Légion d’Honneur (2001), Membre associé de l’Institut de France, Académie des Beaux-Arts (2003).
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Léonard Gianadda, le talent d’un grand photographe Léonard Gianadda est devenu ingénieur et a créé la Fondation Pierre Gianadda en 1978. Il aurait pu devenir journaliste et a montré les talents d’un grand photographe. Plusieurs expositions à Moscou, Domodossola, Martigny, Evian, Albi, Vaison-la-Romaine ont rendu hommage à l’œuvre photographique de Léonard Gianadda. Chaque immersion dans les archives photographiques de Léonard Gianadda nous donne l’occasion de lever davantage le voile sur l’ensemble des reportages effectués entre 1952 et 1960. Armé d’un Roleiflex et d’un Leica, Léonard photographie la vie dans la rue, sur les marchés, les chantiers, les quais, les routes, dans les souks, les gares, le désert, au bord du fleuve ou près d’un puits. Mais cette mosaïque méditerranéenne ne serait pas complète sans la présence des somptueux vestiges du passé, eux qui font entièrement partie de l’imaginaire collectif et aux côtés desquels on ne passe jamais sans s’arrêter. Pour Léonard Gianadda, la Méditerranée est en effet aussi un vaste territoire d’explorations historiques et artistiques, façonné par des récits immémoriaux fascinants. L’apparition de nouveaux visages et de scènes de rue saisissantes nous révèle à chaque fois la sensibilité du photographe, sa capacité à poser un regard personnel et attentif sur l’humanité, sa manière de questionner la vie. Parmi ce tourbillon de rencontres surgissent aussi, omniprésents, les vestiges de civilisations passées. Que ce soit à Rome, Athènes, Le Caire, ou au cours du long voyage avec son frère Pierre autour de la Méditerranée, Léonard Gianadda observe, scrute les beautés du monde d’hier qui ont miraculeusement traversé le temps. Sophia Cantinotti et Jean-Henry Papilloud
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Voyage autour de la Méditerranée C’est en 1960 que Léonard Gianadda et son frère Pierre entamèrent un périple autour de la Méditerranée, visitant tour à tour la Yougoslavie, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie, Israël, la Jordanie, l’Egypte, la Libye, la Tunisie et la Sicile. Cette pérégrination constitua le 5ème voyage de Léonard dans l’Orient méditerranéen, initié entre 1952 et 1954 en tant que photojournaliste suisse. Les images photographiques de ce voyage rendent compte de cet ultime voyage durant lequel les deux frères furent conduits par une même passion de la découverte sur des routes déjà parfois frayées au cours des années précédentes. On voit sur ces documents s’y mêler des regards qui prennent en compte différentes facettes d’un monde humain dans des espaces et des temps qui se chevauchent, se superposent, se combinent, s’excluent, témoignant d’une profonde unité. Ces images doivent être perçues comme des fragments de mémoires prélevés sur le vif des sensations diverses éprouvées entre soi et le monde, soi et l’empreinte intériorisée des lieux de chaque pays. Reprenant la parole d’un autre célèbre voyageur suisse, Nicolas Bouvier (l’aîné 6 ans de Léonard Gianadda), « on voyage pour faire apparaître le monde ». Je dirai plus précisément que le photographe- voyageur est celui qui fait paraître son propre monde intérieur par le truchement de ce qu’il choisit de saisir opportunément, en fonction de ses attentes, du hasard, de ses désirs et de l’expérience antérieure qu’il a d’un monde au cœur du vaste monde. Léonard Gianadda donne à voir des bribes de vies qu’il a fixées sur la pellicule, ayant pressenti dans l’avancée qu’un « enchantement » avait lieu, là, à tel moment précis de la rencontre avec le réel multiforme, kaléidoscopique. C’est ainsi qu’à l’instant où la prise de vue s’effectue ce sentiment d’adhésion à ce qui advient entre soi et le monde est le plus complètement ressenti ; c’est à ce moment précis qu’a lieu comme un accomplissement, comme si ce qui était recherché avait été subitement trouvé. Il y a ainsi pour le voyageur photographe une disposition qui n’est donc pas seulement d’esprit mais de cœur à ouvrir des chemins dont il sait qu’ils vont pouvoir conduire (grâce au détour, au retour en arrière, à l’égarement, à la halte, au surplomb et la distance) au-devant de ce qui est désiré : c’est-à-dire l’insoupçonné. C’est seulement avec ces dispositions que les formes du monde dans ses détails, peuvent se révéler, par moments, comme des miracles de joie aussi brefs qu’illuminatifs, laissant paraître ce qu’est précisément la nature du monde : fragile, intense, chancelant, énigmatique, familier, fugace autant qu’éternel. Joël-Claude Meffre Archéologue, écrivain
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Michel de Yougoslavie
les dates-clés 1958 naissance à Boulogne-sur-Seine près de Paris. 1978 diplomé de l’European Business School de Paris. 1982 Mexico (6 mois), Brésil (6 mois) et Floride (10 ans) chez Sothebys Real Estate 1995 New York dans la finance 2008 Retour en Europe, installation en Suisse
« J’ai fait une photo où l’on voit un chalet en bois avec au premier plan un arbre tordu. Je l’ai appelée « La vie ». Car on peut être né tordu et se faire une vie droite. Où à l’inverse, on peut être né dans une famille droite et on devient tordu. Chaque photo a une histoire… » Michel de Yougoslavie est un photographe qui raconte des histoires. La sienne, l’arbre de son histoire personnelle et familiale, est prestigieuse. Prince non-régnant, Michel de Yousgolavie a passé son enfance près de Paris où il côtoyait son grandpère paternel : Paul de Yougoslavie, le prince Régent de la Yougoslavie de 1934 à 1941. Enfant, Michel voyait cet illustre aïeul tous les week-ends. Il se rendait aussi en famille dans la maison de vacances près de Florence en Italie, héritée d’une tante russe. Toute la famille était en exil, dispersée entre la France, l’Italie le Portugal et la Suisse. Très tôt, Michel a appris à parcourir l’Europe et a entendu beaucoup d’histoires.
Partout en Europe, Michel de Yougoslavie est chez lui. La chute du mur en 1989 aurait pu ouvrir la perspective d’un retour en ex-Yougoslavie. Mais Michel de Yougoslavie, jeune diplômé de l’European Business School à Paris, part vivre le rêve américain. Après six mois de stage dans une banque à Mexico, puis les six mois suivants au Brésil, il s’arrête passer des vacances aux Etats-Unis : « J ‘étais en Floride et au bout d’une semaine, je m’ennuyais. J’ai commencé à travailler dans l’immobilier de luxe, un peu par hasard et j’y suis resté dix ans. » Une décennie de succès commerciaux auxquelles succèdent dix autres années à New York. Des années fastes pendant lesquelles Michel de Yougoslavie continue à voyager et à regarder. « A chaque déplacement, je visitais des foires d’art. Je retrouvais tout un réseau d’amis dans ces grandes villes… Au fil des années, j’ai aiguisé mon regard sur l’art et la peinture, mais aussi la photographie. »
« Mon grand-père ne voulait pas que l’on parle serbe car il avait peur qu’on nous prenne pour des espions communistes. Il était traumatisé par la guerre. On entendait aussi des histoires d’assassinats de membres de la communauté des serbes à l’étranger, par le régime communiste de Yougoslavie après la guerre. » De ses jeunes années, Michel de Yougoslavie apprend aussi à regarder.
Pendant 20 ans, infatigable voyageur, Michel de Yougoslavie se déplace avec son appareil photo. Un Leica digital avec lequel il travaille entre 1 à 2 heures par jour. « J’ai une discipline quotidienne. Je choisis un thème précis comme « les fruits dans la ville » ou encore « les perspectives urbaines »… Puis je sors, et je prends des photos. »
Les longues promenades au Château de Versailles avec sa mère. L’élégance classique des perspectives et des volumes… « Comme nous n’étions pas riches, plutôt que d’acheter, ma mère changeait les meubles de place chaque année. Les volumes et les perspectives évoluaient sans cesse… » Par sa mère, Michel de Yougoslavie descend d’une famille tout aussi illustre : Umberto II, son grand-père maternel, fut le dernier Roi d’Italie ; il a régné 35 jours en 1946. Exilé lui aussi, avec sa femme Marie-José au Portugal, Michel leur rendait régulièrement visite. Le couple royal italien s’est ensuite établi, à Gy, près de Genève.
Ses photos sont à son image : soignées, rigoureuses, où chaque détail est pensé, un peu « comme un tableau ». D’une grande curiosité, Michel de Yougoslavie est un photographe du détail et de la proximité. Reflet d’un esprit ouvert et décalé, dont l’humour ne manque jamais de toucher. Après 20 ans de travail silencieux, Michel de Yougoslavie sort enfin du bois et expose son travail pour la première fois à Genève en 2014. Ses photos, tirées à 7 exemplaires uniquement, sont déjà un succès. Catherine Nivez, Journaliste à Genève www.suisse-entrepreneurs.com
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Life, Megève 2013 The contrast between the tree and the wood façade of the chalet remind me of the various path in which life takes you. You can be born one way and die another one.
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Catharsis hivernale
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Mécanismes, Genève 2013
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Vigne, harmonies automnales Cela m’évoque les livres d’anatomie qui tracent le corps humain avec ses veines et le système sanguin. Ici la vigne prend un aspect humain avec ses vibrantes couleurs.
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Harmonies vĂŠgĂŠtales, Belgrad Gallery
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Harmonies vintage
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Chandelier Le chandelier ressemble à un gâteau qui porte avec lui toutes sortes d’espérances...
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Estelle Arielle Bouchet is an editor, a luxury consultant, a writer and an internationally renowned journalist specialized in Art, Costume, High Jewelry and fashion. Thus, she collaborates with magazine as Uomo Vogue, Vogue Italia, AD, World of Interiors, German Vogue, German ELLE, Marie-Claire, Qatar Airwaysinflight, Elte Dubai, GMT Lady. She is also the Fashion editor of « L’Orient, le jour » (Lebanon). Graduated in Modern Litterature from Sorbonne, she has prepared Ecole Normale Supérieure. She is asked for international press campaigns strategies ans contents for companies as : - 2005-2006 - 2007 - 2008-2011 - 2012 - 2013 - 2014 to now
Ministry of French Culture Fondation Calvet in Avignon involved with the most important museums of Avi gnon and Cavaillon Van Cleef & Arpels Montblanc (Collection Princess Grace of Monaco) VIGNES Hand Made in France KLEIN KAROO-HERMES CUIRS PRECIEUX PARTNER
She speaks and write four european languages : French (native), English, Italian, Spanish and spoken litterary Arabie. Lady of Style, former model, she is also a design consultant for luxury products. (Writing instruent « Tribute to the Mont Blanc » by Montblanc). She is the author of two Carnets de Voyage in collaboration with Florine Asch, « Mes Carnets d’Egypte » and « Mes Carnets d’Italie », Flammarion editor. Mother of two sons, she lives between Paris and Provence, near Avignon. Following the movements of the international career, she is asked to travel punctually to promote the companies she represents ans having in Provence the leisure of inspiration for her writings.
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« Grand Tour » avec l’Oiseau de Paradis Par Van Cleef & Arpels Estelle Arielle Bouchet Comme un songe d’été fugace et coloré, peut-être croiserez-vous l’Oiseau de Paradis rare et précieux … Peut-être aussi vous fera-t-il embrasser des sphères vertigineuses d’azurs sublimes à l’extrême canopée de vos désirs d’exploratrice, au-delà des montagnes, au-delà des forêts de La Nouvelle Guinée ou de l’Australie. Ces couleurs enchanteresses réinventeront pour vous un arc en ciel paradisiaque de gemmes exceptionnelles, déployant tous ses atours en hommage à votre beauté… Son ancêtre arriva en Europe sur la caravelle de Magellan et de lui il a gardé l’âme vagabonde et voyageuse. Cet oiseau délicat et libre, symbole d’une ère nouvelle, plus éthérée et spirituelle, viendra peut-être un jour, des nébuleuses irréelles et célestes, rejoindre le revers velouté d’une veste ou d’une robe désormais parée de ses lumières subtiles. Cette pièce est le fruit de la nouvelle Collection Van Cleef & Arpels dédiée aux « Oiseaux de Paradis » nous invitant dans une veine mercurienne et talismanique à une recherche d’esthétisme absolu. On retrouve en effet le grand Savoir Faire de la célèbre Maison avec son Serti Mystérieux, ce parfait équilibre entre les courbes et le volume, le chatoiement de deux saphirs en pampille exceptionnels qui rayonnent en écho se renvoyant sur une note enjouée le chant d’amour du bel oiseau. « Oiseau de Paradis » Van Cleef & Arpels - 22, Place Vendôme - 75001-Paris - Tel : 33 1 53 45 35 70 - www.vancleef-arpels.com Légende de la photo : Crédit photo Van Cleef & Arpels-EAB Press & Image Clip « Oiseau de Paradis » par Van Cleef & Arpels
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Love Letters from Oudtshoorn A few love words hastily scribbled on a pristine white piece of paper, a few words with rounded tones and metallic colour like the end of a sharpened and rebellious feather. A message in a bottle thrown in the sea for an impossible love but still full of hope… From the Indian Ocean towards the improbable coasts of the Mediterranean, will it be able to reach the Beautiful stranger, this letter made up of a thousand blue letters? Like this frightening and daunting Ocean, fortress of a love thwarted by adverse winds at the fragile glow of a happy sail and a hope always on standby?
Love Letters
from Oudtshoorn
Cold colours of a wintery and hostile sea “Silver” which would love to reach the colour “Bluestone” in order to tell the melodious song of the mermaids on the background of inspired white page, along with the “Whitewash” ostrich leather under the vaporous and opaline feather.
FR
Lettres d'Amour d'Oudtshoorn Quelques mots d'amour griffonnés à la hâte sur un papier d'une blancheur immaculée, quelques mots aux sonorités rondes et à la teinte métallique du bout d'une plume aiguisée et frondeuse. Une bouteille jetée à la mer pour un amour impossible mais qu'on n'a de cesse d'espérer... De l'Océan Indien vers les bords improbables d'une Méditerranée, saura-t-elle rejoindre votre Belle inconnue, cette lettre composée de mille lettres bleues ? Comme cet Océan effrayant et insurmontable, forteresse d'un amour contrarié par des vents adverses à la lueur fragile d'une voile heureuse et d'un espoir toujours en veille ?
C O LO U R : W H I T E WA S H FINISH: CAOUTCHOUC
COLOUR: BLUESTONE FINISH: IRIDESCENT BLUE
C O LO U R : SI LV E R F I N I S H : M E TA L L I C F I N I S H
COLOUR: WEDGEWOOD FINISH: SADDLE FINISH
COLOUR: PRINTERS BLUE FINISH: RIO GRANDE
COLOUR: SEAL GREY FINISH: SADDLE FINISH
Teintes froides d'une mer hivernale et hostile « Silver » qui aimerait rejoindre la teinte « Bluestone » afin de lui raconter le chant mélodieux des sirènes sur fond de page blanche inspirée, à l'instar de ce cuir d'autruche « Whitewash » sous la plume vaporeuse et opaline.
IT
Lettere d'Amore da Oudtshoorn Qualche parola d'amore scarabocchiata di fretta su un foglio di un biancore immacolato, qualche parola con sonorità rotonde e tinte metalliche dalla punta di una piuma affilata e contestatrice. Una bottiglia gettata in mare per un amore impossibile ma nel quale si spera ancora... Dall'Oceano Indiano alle improbabili sponde del Mediterraneo, saprà raggiungere la vostra Bella sconosciuta, questa lettera composta da mille lettere blu? Come questo Oceano spaventoso e insormontabile, fortezza di un amore contrastato dai venti avversi alla luce flebile di una vela felice e di una speranza sempre in attesa? Tinte fredde di un mare invernale e ostile « Silver » che vorrebbe raggiungere la tinta « Bluestone » per raccontargli il canto melodioso delle sirene sullo sfondo di una pagina bianca ispirata, come questo cuoio di struzzo « Whitewash » sotto la piuma vaporosa d'opalina.
K L EI N K A ROO FI N E ST OST R ICH L E AT H ER COL L EC T ION 2018/2019
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MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Didier REPELLIN Architecte Diplômé par le Gouvernement Architecte en chef des Monuments historiques
L E T T R E D E R E C O M M A N D AT I O N
Je soussigné, Didier Repellin, Architecte en chef des monuments historiques certifie avoir collaboré avec Madame Estelle Arielle Bouchet domiciliée 29 avenue Frédéric Mistral 84100 Orange, pour la communication sur les travaux de restauration du Théâtre antique d’Orange, inscrit au patrimoine mondial, en 2005/2006. Madame Bouchet avec implication, disponibilité et compétence, a assuré le suivi de ces travaux, effectués dans un climat délicat et sous pression, en sachant les mettre en valeur et les rendre accessibles auprès d’un public très varié autant que ciblé. Son professionnalisme a permis de constituer des documents de grande qualité quant aux textes et aux photos apportant ainsi un rayonnement très intéressant à cette opération délicate de grande envergure. Fait à valoir ce que de droit. Lyon, le 27 novembre 2009 Didier Repellin
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3, rue Amédée Bonnet – 69006 LYON Tél : 04 78 52 09 99 – Fax : 04 78 24 83 06 – email : didier.repellin@aeclyon.com
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Estelle buongiorno.
Il tuo lavoro ha sicuramente aiutato a veicolare il messaggio in tutto il mondo e in maniera innovativa. Personalmente grazie per l’ausilio svolto, che sono sicuro, darà i suoi frutti. La tua professionalità è ora a disposizione di tante aziende, che necessitano una ventata di energia e freschezza. A presto con cordialità.
EAB
FONDATION PIERRE GIANADDA MARTIGNY (SUISSE)