EAU MAG N°03 / 2010

MALDIVES

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Croisière à bord du Ponant

Un reportage d’Henri ESKENAZI

AU FIL DE L’EAU

Croisière de rêve

Un reportage de Henri ESKENAZI

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Les Maldives à bord du Ponant

Les Maldives nous réservent toujours ce parfum d’exception que l’on garde en soi d’un séjour inoubliable, riche d’expériences nouvelles et de souvenirs précieux. Elles nous offrent des trésors d’agréments sans cesse plus intenses. Car ici, la beauté du décor n’a d’égal que l’accueil chaleureux de ce voilier de rêve qu’est le Ponant, sous un soleil presque infini.

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AU FIL DE L’EAU I Les Maldives à bord du Ponant

Page de droite, un banc de poissons vivaneaux à raies bleues.

Ils évoluent en bancs serrés le jour, et se dispersent la nuit pour chasser.

Ci-dessous, une des très belles plages des Maldives baignée par des eaux translucides.

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u délice de ces plages immaculées offrant tant de perspectives différentes à la magie des fonds sous-marins pour des expériences particulières, de la visite des îles vierges à la contemplation extatique de couchers de soleil uniques en quête du « rayon vert », de la navigation sur des eaux limpides à la découverte de silences insoupçonnés, les Maldives surprennent par leur magie légendaire.

Vues d’en haut, elles imitent des dizaines de confettis turquoise posés sur la mer. Quelque chose se passe dans ces lieux menacés par la montée des eaux. N’oublions pas que notre planète, aussi belle soit-elle, n’est qu’une petite perle perdue dans un espace infini et cet archipel ressemble à un collier, véritable parure océane, avec un timbre de lumière et une musicalité solaire particulières.

Quel plus bel état que de rêver et de vivre ses rêves. Il est des endroits dont on ne revient jamais tout à fait comme avant d’y avoir été, parce qu’ils éveillent en nous des appels vibratoires et nous rendent perméables au rythme de l’eau.

Le raffinement de l’ambiance à bord

Le Ponant, qui nous incite à la sérénité entre aquariums naturels et lagons bleus, est de ceux-là. De sa silhouette élancée, se dégage une grâce élégante qui nous berce dans une sorte de vagabondage insouciant, chargé de références ludiques, en compagnie d’acteurs improbables que sont les poissons venant jusqu’à nous. Pour

le plaisir, intensément. Dès les premiers instants, ce majestueux trois mâts nous séduit par sa ligne racée et sa personnalité, résultat d’une parfaite alliance de tradition nautique et de haute technologie.

Il surfe littéralement sur les courbes sensuelles de la houle faisant de cette croisière une succession de moments exceptionnels où rien n’est laissé au hasard.

Le raffinement de l’ambiance à bord, l’agencement des salons, restaurants et cabines sont autant d’invitations à la détente. Sa petite capacité confère à notre début de croisière une sensation déjà intimiste et conviviale, propice à nous faire découvrir les rivages inédits des Maldives où l’air respire la mer. Venir ici, c’est faire un songe, avec l’envie de s’y abandonner pour n’en jamais revenir. Et ceux qui y sont passés, par hasard ou volontairement, excités ou placides, curieux ou passifs, le savent. Nouer une relation avec les îles ne se fait pas innocemment. Elles sont faites de mille et une histoires qui contribuent à façonner la sienne, à tel point que, dépourvu d’un bon compas, il semble impossible de se retrouver en ces territoires de perdition sublime.

Un voyage, une photo ont, au delà des frontières, un espace de liberté : là se situe une force secrète. S’étonner, se surprendre et… revenir !

Les Maldives, un concentré de beauté

Les lagons sont si beaux entre le ciel et la mer, entre le sable et la mer, entre les

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Le Ponant, un majestueux trois mâts de 88 mètres de long de la Compagnie du Ponant, séduit par sa beauté, sa personnalité et le raffinement de la vie à bord.

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Les formations coralliennes des Maldives sont les soixante six genres différents, elles appartiennent

plus impressionnantes de l’Océan Indien. Avec aux régions du monde les plus riches en coraux.

AU FIL DE L’EAU I Les Maldives à bord du Ponant Page de droite, la vieille de corail ou vieille étoilée, Cephalopholis miniatus, est une espèce très appréciée des photographes avec sa robe rouge orangée ponctuée de points bleus électrique.

Elle est facile à approcher lorsque les poissons nettoyeurs s’occupent d’elle.

arbres et la mer. Les Maldives, un bonheur pour les yeux en Technicolor, un concentré de beauté, du genre de celle qui fait fantasmer avec des lumières avant tout. Ici, un enchantement en chasse souvent un autre : une bande de sable aveuglant tranche sur l’eau cristalline, une nage de dauphins improvisée, la douceur de l’air sur la peau. Tout distille une suave illusion, celle du temps qui s’arrête.

Sur le Pont Soleil, c’est un moment magique lorsqu’au couchant, se hissent les voiles lors de l’appareillage, sur fond musical du disque « 1492 » de Vangelis.

Séquence émotion. Le murmure léger du vent s’engouffre dans la toile, l’enrouleur du premier mât se met à siffler. Une puissance magnifique prend vie et un spectacle grandiose s’offre à nous sur ces eaux lisses où rien ne bouge sauf nous. Le panorama est exceptionnel depuis le restaurant diamant où nous déjeunons à ciel ouvert. Accueil, gastronomie et hôtellerie respectent ici nos meilleures traditions.

Hommage aussi au commandant qui sait créer cette atmosphère propre à la détente. Merci.

A bord du Ponant, j’apprécie ces ressentis légers et transparents qui rendent notre planète si bleue.

L’eau est partout, dans mon corps et surtout dans mon cœur.

Elle est tellement près de mon âme que, même assoupi, il me semble l’entendre et la voir. La texture de l’eau illustre parfaitement, aux Maldives, la richesse des formes et des couleurs engendrées par le jeu des combinaisons moléculaires, invitant aux joies de la mer.

La douceur d’une vague ondulante, le parfum d’une nuit de pleine lune à l’étrave du trois mâts, les couleurs saturées de l’Equateur, un parhélie surgissant des nuages, furtif comme un clin d’œil du sort… C’est le bonheur dans tous ses états. Chaud, lumineux, langoureux. Où l’on découvre aussi sous la surface des tombants vertigineux, des bancs de poissons innombrables, des animaux curieux…

C’est la croisière dans tous ses états. Etincelante, passionnante, stimulante. Le vent sur une joue, l’air marin sur l’autre. Tout est en sensations, en visions.

Alternance d’harmonie et de frissons avec, au loin, ce perpétuel trait d’union rectiligne qu’est l’horizon sans fin. Et si la terre était plate ? Avec plus rien derrière sauf l’alternance de bleu turquoise et de vert émeraude en fond d’aquarelle. Nous resterions là, à contempler le passé…

Partir et rêver

Le Ponant aux Maldives a du charme, incontestablement. Partir et rêver. C’est ainsi tout au long de cet étonnant voyage où, à bord, je suis ailleurs. Difficile alors de ne pas se sentir privilégié en jouissant de ce luxe ultime. Être presque seul au monde. Lui appartenir et le posséder.

Au cours de cette portion de vie, je ressens une grande sérénité sans doute due au profond respect qu’inspire aux alentours cette nature trop souvent blessée. Parfois, dérivent quelques voluptueux croissants de sable, lagons juste naissants ou plages déjà mourantes ? Les îles existent grâce à l’eau et meurent, ensevelies par celle qui leur a donné

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A gauche, des poissons faucon aux aguets sur des formations coralliennes. Ci-dessus, des barbiers rouge. Une espèce facilement observÊe par son abondance. Ici, le mâle, reconnaissable au long filament de sa nageoire dorsale, au milieu de son harem.

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AU FIL DE L’EAU I Les Maldives à bord du Ponant Le Ponant est un des cinq navires de la flotte La Compagnie du Ponant.

Un espace privilégié entre tradition nautique et haute technologie à bord duquel règne une atmosphère alliant confort et intimité.

naissance. Elles ont leur propre personnalité : l’une est blonde ourlée d’azur, l’autre a des reflets rosés, toute de turquoise ciselée.

Celle-ci demeure sauvage. J’ai plaisir à savourer cette lente approche de la terre avec les surprises qu’elle réserve. Cocotiers allongés, crabes joueurs, oiseaux détendus.

Un certain jour, lors d’un barbecue organisé sur un îlot inhabité, je me laisse aller à goûter un pastis à l’eau de coco.

Expérience intéressante et idée à proposer à d’éventuels concepteurs de spiritueux…

Aux heures tardives, nous nous lovons pour la nuit au creux d’un petit lagon irradié des dernières flèches du soleil couchant. L’horizon s’abandonne à la douceur du soir qui descend tandis que les formes s’atténuent lentement. Les lumières nocturnes se font de plus en plus présentes dans le ciel qui imite l’océan de sa noirceur. L’obscurité emplit peu à peu l’espace. On sent le vent sans l’entendre.

Admirer le soleil se coucher à l’étrave du Ponant… Question sensation, difficile de faire mieux. Sortie de sa cachette du jour, une étoile née, témoin de l’éclat de la vie. La surface dessine d’étranges signes au milieu du plancton qui scintille et mes songes deviennent spectaculaires…

Les matins, tout semble vivre à fleur d’eau lorsque nous appareillons en glissant et caressant à peine les flots, cherchant à rattraper dans sa course folle le soleil qui s’élève rapidement vers des sommets invisibles. Comme si la mer parlait au ciel.

Utopique, j’aimerais parfois que tout ce

Photos: François LEFEBVRE / Compagnie du Ponant

qui s’oppose aux nuisances à la nature soit opportun et que sa beauté reste égoïstement enfouie au fond de mes yeux.

L’art est le trait d’union entre la nature et l’homme, pourtant le monde paraît trop délicat et fragile pour exister ailleurs que dans mon imagination.

Sous l’eau, une explosion de vie

Entre les bleus, à la lisière des lagons, l’immensité muette de cet archipel est le domaine des grands poissons : voyage sous-marin au pays des animaux libres et sauvages. Peu profond, les couleurs rayonnent encore, les coraux ont un graphisme éclatant et les poissons se parent de vibrations intenses. Nature, que tu es belle ! Ainsi, grâce à Doudou (Dhudoo, en Divehi), notre guide respectueux du monde sous-marin, ces moments de bonheur sont prolongés sous l’eau. Avec passion, il nous montre, à Dhiggaluvashee kuda kandou, dans l’atoll de Vaanu, un requin pointe blanche, une raie manta, deux tortues, trois Napoléons et plusieurs murènes de Java et léopard en une seule immersion : pas mal !

Ce partage de découvertes se répètent avec plus ou moins de courant, mais toujours avec de bonnes conditions météo au gré des sites choisis en toute sécurité par notre encadrant. Les noms, évocateurs de la région, restent presque imprononçables pour moi : Maagulhi kandu dans l’atoll de Kolhumandulu, Hakura thila dans l’atoll de Malaku, Velavaru, Filitheyo. Un banc barracudas, quelques thons, peu de

gorgones et d’alcyonaires mais beaucoup de vie trépidante entre les cochets, les gaterins, les lutjans et les carangues. Des dizaines de poissons qui s’aiment en pleine eau, répandant leur laitance, sans vergogne, au fil des flots avec une hypothétique descendance. La vie malgré tout, car les prédateurs guettent cet instant fugace pour se nourrir de ce bien précieux. Je joue à cache-cache entre les parois d’une petite grotte, avec un empereur juvénile.

Je te suis, tu me fuis. Je te fuis, tu me suis.

A Rashdoo kandu, je me blottis derrière une arête corallienne qui sépare le blanc sableux du bleu abyssal. Un Napoléon, puis, deux, viennent m’observer avec leur gros œil rond. Un thon « maous costaud » passe en me toisant avec orgueil. Quatre requins pointes blanches se reposent sur le fond.

Deux requins gris ne cessent d’aller et venir en réduisant peu à peu la distance qui les sépare de moi. Sur la passe de Guraïdho, je tente de m’approcher d’une tortue paisible en pleine dégustation d’alcyonaires.

Quatre raies aigles me rejoignent et m’escortent pendant cinq bonnes mais trop courtes minutes. Le spectacle est majestueux. Une légende raconte que les raies, messagères de la mer, colportent les histoires des océans riches et fragiles. Leur vitesse leur permet de parcourir les deux faces du monde en une seule journée et mes multiples rencontres avec ces animaux gracieux ne cessent de m’émerveiller. Leur vol invite à la vie, même quand les vagues perpétuelles effacent les traces du temps.

Un voyage d’exception qu’il faut vivre

Rêves d’évasion, d’exotisme, de décontraction… C’est ici l’offrande du luxe d’un bateau d’exception pour y jouir quelques jours. Des eaux transparentes et chaudes, peu de touristes alentour, un zeste de nature et de plongée, histoire d’agrémenter ce décor idyllique : le Ponant n’est point une légende ! Et quand la mer se met à nous offrir la folie de ses couleurs, c’est le pouls de l’océan Indien qui bat longtemps dans notre cœur, comme une invitation à regarder le monde autrement, à célébrer la vie avec délicatesse et profondeur. Des images incroyables nous accompagnent alors durant cette croisière au bout de tout. On y entend des sirènes indécentes. On y voit une danse du bonheur. On s’y sent libre comme le vent, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages discrets.

Comme le dit Jacques Perrin : « Réussir le défi de devenir poisson parmi les poissons».

Etre comme l’océan, fort et simple à la fois et quels que soient les éléments, rester soimême, simple et fort face aux vagues, vents et marées. Mosaïque d’images, vitraux de mer, kaléidoscopes, voici mes qualificatifs les plus élogieux de ce monde sous-marin qui ne cesse de combler ma vie. Il y a des voyages que la tête n’oublie pas.

Le reportage peut apporter de l’émotion mais ne la remplace jamais. Ainsi le reste ne se raconte pas, il faut juste le vivre.

Henri ESKENAZI

Le navire, à partir duquel on peut plonger dans l’eau transparente des lagons, comporte 4 ponts luxueusement aménagés et 32 cabines au confort feutré et raffiné.

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Guide Pratique

Le nom des Maldives vient du sanscrit mala signifiant « guirlande », et dvipa, « île » : au centre de l’océan Indien, à 650 km au sud-ouest de Sri Lanka, un archipel de 1200 îles et îlots, répertoriés sur environ 820 km de long et 130 km de large, soit 300 km2 et répartis en 26 atolls (mot divehi), dont seulement 10 sont habitées par 315 000 Maldiviens (densité = 1050 hab/km2).

Une centaine d’autres sont réservées au tourisme, le reste demeurant inhabité.

Capitale : Malé.

Langue officielle : Le Divehi . L’Anglais est couramment utilisé aux Maldives

S/V « LE PONANT » : Pavillon français (langue parlée à bord) Longueur = 88 m - Largeur = 12 m - Tirant d’eau = 4 m - 4 ponts Nombre de passagers = 64 - Membres d’équipage = 32 400 m2 de Pont Soleil - Nombre de mâts = 3 Superficie voilure = 1500 m2 - Vitesse de croisière = 10 nœuds Puissance moteur = 1600 kW - 32 membres d’équipage 1 Restaurant de 67 couverts en terrasse 1 Restaurant gastronomique de 67 couverts 1 Grand Salon - 1 Salon vidéo, livres et jeux de société Téléphone et fax par satellite - Service de courrier par satellite LE PROGRAMME DE LA CROISIERE : Malé, Atolls de Vashugiri et Mulaku, Maalhaveli Island / Akura Thila-Atoll Mulaku, Maagulhi - Atoll de Thaa, Aloofushi - Atoll de Dhaalu, Filitheyo - Atoll de Faafu, Vakarufalhi Island - Atoll d’Ari, Theluveliga, Maafushi - Atoll de Malé, Malé.

Monnaie Ruffiya ( roupie) - 1 Euro = 16 rf environ Office du tourisme des Maldives : www.visitmaldives.com Y aller Par avion avec XL Airways France , la seule compagnie aérienne à relier sans escale la France aux Maldives.

Paris - Malé AR à partir de 699 Euros.

2 vols par semaine. Durée du vol 10 heures Réservation: 0825 825 589 - sur www.xl.com www.xlairways.fr Formalités Passeport en cours de validité et encore valable six mois après le retour.

Pas de visa pour un séjour de moins de trois mois.

Santé Aucun vaccin n’est demandé.

Climat Le climat tropical garantit le beau temps, sauf pendant les moussons de juin à juillet et de mi-octobre à fin novembre, avec des pluies discontinues et des vents violents rendant la mer agitée.

Il n’y a pas de cyclone aux Maldives.

Température de l’air entre 30 et 31°C. Température de l’eau entre 27 et 29°C. Electricité 220-240 V Décalage horaire +3 h en été, +4 h en hiver.

Pour réserver votre croisière: Compagnie du Ponant 408, Avenue du Prado - 13008 Marseille Tél. : +(33) 821 20 30 40 Fax : +(33) 4 88 66 65 78 Web : www.ponant.com Photo: Philippe - Guillaume PLISSON

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