Requin Renard commun Alopias vulpinus Fox Shark (GB)
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Common_thresher_(Alopias_vulpinus).webm By Arun Katiyar [CC BY-SA 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons J'ai une reproduction pour le moins surprenante. Je suis ovovivipare ce qui veut dire que je ponds des œufs qui sont fécondés par un mâle mais je les conserve dans ma cavité copulatrice jusqu'à leur éclosion et même plus longtemps encore. Ce qui n'est pas normalement le cas pour les autres espèces de poissons qui laissent à l’extérieur leur œufs ; on parle alors d'oviparité pure. Les œufs se nourrissent du sac vitellin présent dans l'oeuf. Chez moi, les premiers nés ont déjà l'instinct carnivore et dévorent rapidement les autres œufs non éclos si bien que sur le nombre d’œufs important que j'ai au début il ne me reste que deux à quatre jeunes vivants qui sont libérés au printemps.On parle ici d'oophagie. Leur taille est déjà proche d'1,5 m de long.
Pour la parade nuptial l'homme ne connaît que peu de choses. Ce qu'il sait c'est qu'il existe : des préliminaires à l'acte de copulation : une nage synchronisée de la part du mâle et des mordillements sur la femelle qui a des écailles plus solides que les mâles pour se protéger de ce type de comportement L'accouplement est délicat à réaliser ; le mâle doit introduire son sperme dans l'appareil reproducteur de la femelle (le cloaque) avec un de ses deux organes copulateurs (les ptérigopodes) La femelle est capable de conserver très longtemps le sperme du mâle en parfaite santé et de choisir le moment de la fécondation. Pour me nourrir, je suis et on l'aura deviné strictement carnivore. Je me nourris de calmars, d'oiseaux marins parfois et de poissons en général grégaires comme les bancs de harengs, les maquereaux et les sardines. Ma très longue queue presque aussi grande que mon corps agit comme un organe permettant le rassemblement des poissons avant qu'ils ne soient assommés par cette même queue qui me caractérise par rapport à d'autres requins. C'est cette même queue qui me rend dangereux pas pour les plongeurs que je rencontre très peu mais pour les pêcheurs sportifs ou utilisant des filets dérivants. De plus en plus rare en Méditerranée je suis classé comme espèce vulnérable et ma pêche pourrait bien être interdite dans un temps assez proche. Pour ce qui est de ma morphologie, je peux atteindre cinq mètres de long pour 600 kg de poids. J'ai la peau rugueuse couverte d'écailles qu'on dit placoïdes. Je vis entre 20 et 50 années et l'on peut me rencontrer dans toutes les mers du monde. En Méditerranée, on m'observe de manière irrégulière mais ma présence est avérée. Je suis une espèce qui est pélagique (je vis en pleine eau) et ce ne sont que mes jeunes qui s'approchent de la côte. On peut me confondre avec d'autres espèces mais qui restent dans le même genre (cf Alopias superciliosus, Alopias pelagicus) Alopias signifie renard en grec et vulpes aussi en latin Ce nom m'a été donné car je suis assez malicieux dans la recherche et capture de mes proies. On dit bien « malin comme un renard », n'est-ce pas ? Je suis très rapide et efficace dans ma chasse car j'ai la possibilité d'élever ma température interne de 10 °C de plus que celle de l'eau et des autres poissons. Mon métabolisme est ainsi plus élevé et je suis plus rapide que les autres poissons qui sont mes proies. Je suis souvent parasité par des copépodes du Genre Nemesis dans les branchies et qui provoquent des gênes respiratoires.
By F. Schönfeld (Natural history of Victoria F. McCoy) [Public domain], via Wikimedia Commons
Bibliographie : JABOULAY Annie, SITTLER Alain-Pierre, MALIET Vincent, CHANET Bruno, in : DORIS, 9/2/2014 : Alopias vulpinus (Bonnaterre, 1788), http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=1752 Louisy P., 2002, GUIDE D’IDENTIFICATION DES POISSONS MARINS, EUROPE ET MÉDITERRANÉE, ed. Ulmer, 430p.