Atherina boyeri

Joël ou Athérine de Boyer Atherina boyeri Big scale sand melt (GB)

Par Roberto Pillon [CC BY 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0)], via Wikimedia Commons

Je suis une espèce très commune en Méditerranée et carnivore ou zooplanctonophage.

Juvénile, je me nourris de très petites proies comme les larves de copépodes par exemple Plus tard et à l’âge adulte ce sont des proies plus grosses, des vers, mollusques, crustacés et même des larves de poisons.

Je suis un élément crucial pour le bon fonctionnement de plusieurs écosystèmes car je suis un aliment essentiel pour les top prédateurs et le bon fonctionnement des chaînes trophiques. Je me situe dans la pyramide alimentaire entre les petits animaux et les top prédateurs comme les loups de mer, les daurades, les sars. Et de plus je peux être utilisé pour l'aquaculture.

Pour l'instant mais pour l'instant seulement (2014) je ne suis pas surexploitée et mes stocks sont encore en bon état malgré la pêche semi-industrielle dont je fais l'objet, la pêche artisanale et la

pêche de loisir.

L'aquaculture qui se développe pourrait changer la donne car les poissons élevés pour l'homme sont carnivores et nourris avec des poissons fourrages et il en faut beaucoup. Compter 3 à 7 kg de poissons fourrage pour obtenir 1 kg de poisson comestible pour l'homme. Il conviendra sans doute dans un futur proche de trouver d'autres sources alimentaires et en protéines pour nourrir les poissons que nous dégustons comme la daurade ou le loup.

Je me reproduis dès que j'ai une année où j'atteins ma maturité sexuelle. Chez moi les sexes sont séparés et je ne change pas de sexe en cours de route. Je me reproduis en eau saumâtre et à salinité variable entre 0,2g/l et 11g/l contre plus de 30g/l pour de l'eau de mer normale. Les œufs que je ponds (il peut y en avoir 3000) si je suis femelle sont immédiatement fécondés par le mâle et adhèrent au substrat que ce soit des grains de sables, des rochers, des végétaux ou des animaux fixés (on dit qu'ils sont sessiles). L'éclosion a lieu au bout d'un mois.

Je forme ce qu'on appelle un complexe d'espèce.

Qu'est ce que c'est ? En fait je ne suis pas une espèce isolée et bien définie. Le fait que j'ai été introduite dans différents lacs et mers et que je sois plus ou moins bien isolée génétiquement de la population de méditerranée a créé des sous espèces voire de véritables nouvelles espèces. Cela est du à l'isolement génétique auquel mes congénères ont été soumis. Ce phénomène n'est pas rare dans la Nature !

Je suis très résistante aux variations de température et de salinité ce qui me permet d'être présente dans les lagunes ou les zones côtières abritées. Je suis capable de vivre dans presque tous les écosystèmes : fonds détritiques, fonds rocheux et herbiers de Posidonies, Cymodocées ou zostères. Ce qui fait qu'on peut facilement me trouver et me rencontrer quel que soit le milieu où vous évoluez.

Pour me reconnaître c'est assez facile : en plus de la bande argentée que j'ai au milieu du corps et qui va de l'opercule avant au pédoncule caudale, je reste fixe sans nager constamment dans l'eau avec néanmoins des déplacements saccadés. Les autres poissons ayant ma taille et mon look n'ont pas le même mode de déplacement !En outre on me rencontre souvent en bancs car je suis grégaire.

Jeune, je m'approche très près du rivage le jour pour un peu m'en éloigner la nuit. Adulte je reste toujours où l'eau est plus profonde.

Par Roberto Pillon [CC BY 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0)], via Wikimedia Commons

Bibliographie : DORIS, 10/3/2014 : Atherina boyeri Risso, 1810, http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=945 Quéro J-C., Vayne J-J., 1997, LES POISSONS DE MER DES PÊCHES FRANÇAISES, « Les encyclopédies du naturaliste », ed. Delachaux & Niestle, 304p.