Interview du Commandant Oliver Varin, Directeur Général Adjoint de La Méridionale
Le Piana - La Méridionale Crédits : Martin-Raget Depuis combien de temps et comment avez vous adopté le système REPCET ? La Méridionale a rencontré les initiateurs du programme REPCET, Pascal Mayol et le Commandant Capoulade de l'association Souffleurs d’Écume, en 2005 dans le cadre d’un groupe de travail du sanctuaire PELAGOS. Avec eux, nous avons décidé de mobiliser et de sensibiliser les personnels de La Méridionale sur des actions environnementales parmi lesquelles : - diminution de la consommation d’énergie fossile ; - bilan Carbone® ; - formation à la veille des marins pour prévenir les collisions avec les cétacés (dès 2006) ; - partenariat pour la mise au point de REPCET. En 2009, un prototype de REPCET est installé sur le Scandola. En 2011, La Méridionale est la première compagnie maritime à avoir équipé entièrement sa flotte de REPCET. Fin 2014, ce sont 77 navigants qui ont été formés à l’observation des mammifères marins.
Dauphins bleus et blanc en pleine mer Crédits : Wikipédia
En êtes-vous satisfait et vous a t-il évité des collisions ? En parlez-vous dans votre stratégie de communication ? Nous sommes très satisfaits et fiers de collaborer au programme REPCET et de contribuer ainsi à l’améliorer par notre usage permanent. Le grand nombre d’observations et de repérages effectués par nos marins fait de La Méridionale le principal contributeur. À ce titre nous savons que des cétacés repérés par nos équipages l’ont également été plus tard par d’autres navires sur zone. C’est la confirmation de l’utilité du système. Reste maintenant à poursuivre le développement de REPCET en permettant notamment une veille nocturne, pour laquelle la veille optique n’est pas possible. Si le sujet n’est pas central dans notre stratégie de communication, nous l’évoquons néanmoins régulièrement dans les réseaux sociaux, dans la lettre d’information à destination de nos clients, et dans notre magazine interne. En 2013, La Méridionale a obtenu le trophée de la Charte Bleue décerné par Armateurs de France pour ses actions en faveur de l’environnement parmi lesquelles figure en bonne place l’adoption de REPCET. En 2014, la carte postale offerte à bord de nos navires est dédiée à REPCET.
Enfin, dans le cadre de notre mission de Service Public conclue avec la Collectivité Territoriale de Corse, nous avons un certain nombre d’obligations à respecter en matière d’optimisation environnementale parmi lesquelles la protection des cétacés.
Certaines compagnies invoquent le prix d’abonnement pour ne pas l’adopter et risquer des collisions. Que pensez-vous de cet état de fait et de cette réponse ? L’abonnement, de l’ordre de 300€ par navire et par mois, est négligeable par rapport au coût d’exploitation d’un navire et aux éventuels dégâts qui résulterait d’une collision avec un mammifère marin. REPCET est un programme collaboratif : plus il y aura d’acteurs et de partage d’observations, mois le risque de collision sera grand et plus nous aurons de chance de naviguer en sécurité.
Le Piana - La Méridionale Crédits : Martin-Raget
Que diriez-vous pour encourager d’autres compagnies de bateaux à utiliser ce système ? Nous considérons que les entreprises, pour affirmer leur place dans la société, doivent montrer l’exemple et être moteur sur bien des sujets. Elles doivent intégrer les préoccupations sociales, économiques et environnementales, concept de la RSE. À ce titre, que dira l’armateur possédant des navires navigant régulièrement dans PELAGOS et qui aura une collision avec un grand cétacé alors même qu’il aurait refusé l’installation de REPCET. Quelle image de sa compagnie retiendra t’-on ? Qu’en penseront ses clients, ses collaborateurs ?
Propos recueillis par Laurent D'Hoorne Responsable Marketing & Communication de La Méridionale et Olivier Neuckens chargé de mission pour le Réseau Mer