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La donnée, valeur d’avenir de l’économie

La donnée est la ressource clé dans l’essor de l’économie digitale. C’est elle qui, traitée par les technologies de l’information, permet de générer une nouvelle proposition de valeur et des services basés sur de nouveaux business models, souvent disruptifs.

Chaque jour, trois milliards d’individus connectés produisent et échangent un nombre croissant de données, qu’elles soient personnelles ou non. En 2013, l’humanité a produit quasi 4,4 zettaoctets (1021 octets) de données brutes. Elle devrait en produire 44 en 2020, soit 44.000 milliards de gigaoctets, selon une étude IDC-EMC parue le 9 avril 2014. D’ici 2020, 20,8 milliards d’objets seront connectés (source Gartner). Pour l’homme, cette quantité de données produites est difficile à appréhender. Or, la quantité de données générées croît de manière exponentielle année après année. Plus de 90% des données disponibles aujourd’hui ont été créées ces deux dernières années (source IBM). L’humanité produit tous les deux jours plus d’informations qu’elle n’en a générées entre l’invention de l’imprimerie et 2003.

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Comment la donnée est-elle valorisée ?

Si, à l’ère industrielle, le pétrole a longtemps alimenté l’économie, à l’ère numérique qui est la nôtre, c’est la donnée qui a pris le relais. Les entreprises tentent de l’exploiter de la meilleure des manières, pour générer de l’information utile, au service du développement de leur business et de la croissance. Au départ de l’analyse de la donnée, elles apprennent à mieux connaître les clients, leurs attentes et leurs comportements. La donnée, analysée en temps réel, révolutionne la lutte contre la fraude et les malversations. Elle permet de créer de nouveaux services, plus performants, plus rapides, d’anticiper les besoins, de proposer une meilleure expérience client. Ce sont ces objectifs qui sont poursuivis à travers la mise en œuvre d’approche en Data Analytics ou Big Data. En s’appuyant sur la donnée et des modèles mathématiques et statistiques extrêmement fins, des robots sont aujourd’hui capables d’apprendre automatiquement, c’est ce qu’on appelle le « machine learning ». Les grands acteurs du web ont compris tout l’intérêt d’une meilleure exploitation de la donnée. C’est en capitalisant sur les données, sur des modèles de leur marchandisation, que les géants du GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont émergé, entraînant dans leur sillage de nombreux autres acteurs s’inspirant de leur modèle, dont les NATU. Netflix, Airbnb et Uber ne sont que des exemples parmi de nombreux autres. Tous ont appuyé leur business model sur une exploitation optimale de la donnée, et plus particulièrement de la donnée personnelle. Quand un réseau social vous offre des services gratuitement, ce sont vos informations personnelles, celles relatives à votre profil socio-culturel, à vos goûts et centres d’intérêt, qu’il valorise d’une manière ou d’une autre. Des plateformes de streaming ou des sites de vente en ligne s’appuient sur vos données personnelles, comme l’historique de vos achats, ou les différents contenus que vous avez consultés, pour vous délivrer les meilleures recommandations. Toutes les traces que vous laissez sur la Toile révèlent quelque chose de ce que vous êtes et, à ce titre, peuvent être exploitées ou valorisées.

La donnée, une valeur à protéger

La donnée, collectée, recoupée, traitée, a désormais une valeur économique importante. La donnée personnelle, à plus forte raison, est considérée pour beaucoup comme inestimable. Et sa valeur ne devrait faire que croître. Ceux qui ont établi leur modèle économique sur son exploitation savent qu’il est important de la protéger pour mieux la valoriser. Par ailleurs, les cybercriminels, pour d’obscures fins, la convoitent. Les cas d’usurpation d’identité à des fins malveillantes sont désormais courants.

Divers scandales survenus ces dernières années ont permis à la population mondiale de se rendre compte des dérives liées à l’utilisation des données personnelles ; d’où l’importance d’être vigilant vis-à-vis de leur exploitation. Si l’espionnage en masse par la NSA a fait l’objet d’un véritable scandale mondial, le monitoring des données personnelles par Facebook, différent mais tout aussi massif, fait également l’objet d’enquêtes récentes dans plusieurs pays européens, dont celles menées par la Commission de la protection de la vie privée en Belgique.

Cette prise de conscience a poussé les élus européens ainsi que les dirigeants des divers Etats de l’Union européenne à assurer aux citoyens un niveau de protection suffisant et garanti sans pour autant freiner le développement d’une économie digitale. Il a fallu faire preuve d’un équilibre subtil, en offrant de nouveaux droits et garanties aux citoyens à l’égard de leurs données personnelles, tout en créant un cadre permettant aux acteurs économiques de pouvoir les exploiter. C’est à ces défis que veut répondre le nouveau Règlement général sur la protection des données ou encore le « Privacy Shield » établissant les conditions d’un transfert des données personnelles de l’Union européenne vers les Etats-Unis.

Qu’est-ce qu’une donnée à caractère personnel ?

Toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable (voir également l’article 4 du Règlement qui définit précisément la « personne concernée »).

Est réputée être une « personne physique identifiable » : « une personne physique qui peut être identifiée, directement ou indirectement (…), notamment par référence à un numéro d’identification, à des données de localisation, à un identifiant en ligne ou à un ou plusieurs éléments spécifiques, propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle ou sociale. »

(Cfr : Règlement général sur la protection des données).

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