L’agence Architecture‐Studio D’après le livret d’accueil v2010 et le site internet : www.architecture‐studio.fr
Présentation Architecture‐Studio définit l'architecture comme "un art engagé dans la société, la construction du cadre de vie de l'homme" dont les fondements se basent sur le travail en groupe et le savoir partagé, la volonté de dépasser l'individualité au profit du dialogue et de la confrontation, transformant l'addition des savoirs individuels en un potentiel créatif démultiplié. Architecture‐Studio, créé à Paris en 1973, regroupe aujourd’hui, autour de 12 architectes associés, une centaine de personnes composée d’architectes, d’urbanistes, de designers et d’architectes d’intérieur de 25 nationalités. Formée sur la base d'une volonté d'ouverture et de philosophie du groupe, l'équipe d'Architecture‐Studio s'est progressivement constituée : Martin Robain en 1973, Rodo Tisnado depuis 1976, Jean‐François Bonne depuis 1979, Alain Bretagnolle et René‐Henri Arnaud depuis 1989, Laurent‐Marc Fischer depuis 1993, Marc Lehmann depuis 1998, Roueïda Ayache depuis 2001 et Gaspard Joly, Marica Piot, Mariano Efron et Amar Sabeh El Leil depuis 2009. Le Parlement Européen à Strasbourg, l'Institut du Monde Arabe (Equerre d'Argent et Prix Aga Khan) et l'Eglise Notre Dame de l'Arche d'Alliance à Paris figurent parmi les réalisations symboliques de l'agence. Lauréat, entre autres, du concours pour la restructuration de la Maison de Radio France à Paris, la restructuration du Campus de Jussieu, l'Exposition Universelle 2010 à Shanghai, l'Opéra de la Fondation Onassis à Athènes, le théâtre du Quai à Angers, la tour de l’Amman Rotana Hotel, le Centre culturel de Mascate en Sultanat d’Oman, le Théâtre national de Bahreïn, l'Entrée Ouest de La Mecque en Arabie Saoudite, L’Ecole des Beaux‐Arts de Clermont‐Ferrand ou encore le Siège Social de Wison Chemical à Shanghai, AS.Architecture Studio intensifie son activité sur le plan international. La présence d’Architecture‐Studio est particulièrement soutenue en Chine, avec une agence permanente à Shanghai et à Beijing. Composée d'une cinquantaine de personnes, AS.Architecture‐Studio Chine a pour objectif de réaliser les projets qu'elle a conçus, en alliant esprit et compétences multiculturels.
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Philosophie « Nous pensons que l'architecture est d'abord une activité sociale et qu'elle résulte autant d'un processus
de
conflits
qu'elle
est
l'expression
d'un
consensus.
La dynamique de l'architecture naît du dialogue contradictoire des intérêts économiques, culturels, sociaux qui s'inscrivent dans le projet, le chargent d'informations et interdisent de ce fait son autonomie. Mais la production de l'espace, à travers le consensus qu'elle établit, suppose une volonté qui dépasse l'individu. Elle témoigne à un moment donné d'une réalité culturelle partagée. Nous sommes stimulés par la dimension collective du travail et par le travail sur des lieux de dimension collective. On pourrait dire que la modernité, aujourd'hui, c'est être et vouloir "à la fois". C'est le métissage, la confrontation et le dialogue, le sujet collectif qui dépasse les limitations individuelles. Pour caractériser notre approche, nous avons l'habitude de citer Kierkegaard : "Laisser ouvertes les blessures des possibilités". Cette ouverture des possibles est une attitude qui implique qu'avant de rentrer dans tout projet, il faut essayer d'être libre de toute préconception stylistique ou technique, essayer d'être ouvert aux suggestions et aux assertions du contexte pris au sens le plus large. Cela veut dire aussi accepter des rencontres qui peuvent modifier votre pensée ou tout au moins l'infléchir (que ce soit par un livre, un film, un homme, une idée sur un chantier). Il est important pour nous de placer cette attitude au centre du processus de conception du projet ; un processus qui n'est pas linéaire mais itératif, pas statique mais dynamique, pas seulement intellectuel et abstrait mais aussi organique et concret. Mais cette ouverture permanente au domaine du possible c'est aussi avoir la capacité de faire des choix parmi toutes les sollicitations auxquelles nous nous rendons disponibles. C'est la raison pour laquelle nous conservons souvent à l'intérieur du bâtiment construit, des traces, des fragments de son élaboration et des choix que nous avons opérés. Nos bâtiments s'offrent à leurs habitants et à la ville comme des énigmes, des histoires et nous donnons des clés, des signes pour les déchiffrer. C'est ce qui a permis à des critiques comme Mario Pisani, par exemple, de décrire notre architecture en termes de narration. Le processus du projet ne se termine qu'à la livraison du bâtiment. Il transcende ainsi la division du travail qui est à l'œuvre dans les différentes phases des missions normalisées qui structurent le travail des architectes et l'organisation des relations entre les différents acteurs du chantier.
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« Laisser ouvertes les blessures des possibilités est notre manière de travailler à l'intérieur de l'équipe Architecture‐Studio comme avec nos partenaires extérieurs, afin d'enrichir le processus de notre conception. Parce que nous croyons que l'avenir de l'architecture n'est pas seulement dans l'architecture. Les récentes évolutions de notre profession en France montrent que c'est aussi un véritable enjeu économique. » L’agence considère que l'architecture va vers une sorte de perpétuelle renaissance si l'on pense ne pas être impliqué dans l'effritement d'une culture, mais plutôt portés par l'émergence de ce monde nouveau, immense, éclaté, paradoxal, baroque. On voudrait évoquer rapidement trois conséquences directes de cette philosophie du possible, en relation avec notre pratique et notre production : ‐La liberté d'expression ‐La capacité à prendre des risques en usant de cette liberté d'expression dans tous types de situation et pour tous les projets ‐Le désir de traduire le possible en acte, ce qui veut dire être constamment sur le fil du rasoir, à la limite de ce qui est possible pour le faire advenir Moyens L'équipe intègre les compétences nécessaires au développement d'un projet d'urbanisme, d'architecture et d'architecture intérieure. La méthodologie de l'agence est formalisée suivant le référentiel de la norme ISO 9001 depuis 2005, afin d'optimiser la qualité de travail avec les différents partenaires français et étrangers. Le travail de conception s'effectue en commun et se prolonge par une phase de dessin en commun, où chacun apporte un complément écrit ou dessiné, à la réflexion générale. Autour des 12 associés, l’agence réunit près de 120 personnes à Paris :
architectes chefs de projet
architectes ou ingénieurs assistants
architectes d'intérieur
cellule d’économistes
pôle administratif
pôle comptabilité
pôle administratif
pôle communication
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pôle informatique
pôle HQE
Méthode projet Architecture‐Studio est d'abord un groupe, une véritable équipe ce qui signifie un travail commun et une conception collective de l'architecture. Cela est suffisamment rare pour être souligné. Cette culture du groupe suppose deux choses. Tout d'abord une méthode structurée et rigoureuse concernant la manière dont nous travaillons et les outils que nous employons en interne bien sûr, mais aussi avec nos partenaires extérieurs. Les dessins n'ont de valeur pour nous qu'heuristique. Ils nous permettent de valider les concepts. Ce sont les supports méthodologiques collectifs du processus de fabrication de l'architecture. La trace blanche laissée vacante par la lame de rasoir est aussi importante que le trait de feutre qui veut clore le projet. Tracer et effacer vont de pair dans le processus itératif qui est le nôtre. Il y a le "tracé rouge" qui est pour nous une radiographie de tous les éléments pris en compte dans la conception du projet, une prise en compte des données que nous superposons sur un seul plan. Le "tempo" est l'élément suivant. C'est un dessin fait collectivement à la main avec des tempos (du nom de la marque des feutres que nous utilisons), à partir des idées développées préalablement par la parole et l'écriture. Les "tempos" sont présentés en superposition, conformément à leur usage. Ils forment ainsi un "anti‐dessin", une matière, une densité, une profondeur. Les codes de couleurs du tempo sont les suivants : ‐ Tempo rouge pour le tracé rouge : données existantes à prendre en compte pour le projet (terrain, voiries, réseaux existants, orientation, altitudes, coordonnées Lambert, etc.) ; les axes, trames et files ; éléments principaux du projet commun à tous les niveaux ‐ structure ‐ noyaux ‐ cages d’escaliers/ascenseurs, etc. ; et toutes les annotations et données « virtuelles » ‐ Tempo vert pour le dessin du projet : murs, cloisons, parties vitrées, etc. ‐ Tempo noir pour l’existant hors éléments compris dans le tracé rouge ‐ Tempo bleu pour les annotations et l’indication de toutes les contraintes à prendre en compte, de l’existant ou du projet. Ces dessins sont réalisés collectivement aux stades de la conception préliminaire sur la base du "tracé rouge". Ils sont modifiés au fur et à mesure de l'élaboration du projet. Ils sont le support des choix décisifs. Ils constituent la mémoire vivante du projet et son support privilégié qui
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intègre les apports extérieurs et notamment techniques. L'informatique est devenue un outil essentiel de la méthode. Ces dessins reflètent ainsi l'architecture plus que l'architecte qui n'en est qu'un des acteurs. « Un tempo est l'image perpétuellement inachevée du projet. Nous les gardons toujours après la fin des chantiers car ils représentent la trace d'un processus désormais figé dans l'objet construit. Le tracé rouge et le tempo sont rendus accessibles à tous ceux qui travaillent avec nous sur le projet et chacun le nourrit pour ce qui le concerne. » In fine, il y a les dessins de synthèse qui sont esthétiquement comme dans leur fonction, à l'opposé des tempos. Ce sont des outils chirurgicaux utilisant les possibilités technologiques les plus poussées des ordinateurs pour "régler " le projet. À l'inverse du processus ouvert et "organique" de recherche que permettent les "tempos", les plans de synthèse incarnent la précision "mécanique", exhaustive et totalitaire en un sens, de la résolution technique, la performance du dessin poussée à l'extrême et le rêve du bâtiment totalement dessiné jusqu'à la dernière vis, virtuellement accompli. Déroulement stage, projets et résumé tâches confiées Fig#0 Source: Élaboration personnel
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Réhabilitation patrimoine des années 1960, l’exemple de la Maison de la Radio Fig#1 Source : Architecture‐Studio
Fiche projet
Localisation : Paris Programme : Restructuration de la Maison de Radio France, redistribution des circulations, salle de 1500 places, parking Maître d'ouvrage : Maison de Radio France Architecte: AS.Architecture‐Studio BET: Jacobs France Economie : Eco‐Cités Surface : 110 000 m² Coût : 157M€ Concours 2005, lauréat Phase actuelle : en chantier Livraison: 2016
LE SYMBOLE DE LA RADIO La Maison de Radio France, dans l’imaginaire de tous reste le symbole de « la Radio ». Le projet ne pourra pas ignorer cette dimension ; La marge d’intervention est étroite, parce que le bâtiment est là, avec toute sa présence et toute sa force. Comment préserver ce symbole et l’architecture d’origine d’Henry Bernard, et proposer en même temps les transformations nécessaires pour donner à Radio France une meilleure valeur d’usage ? C’est à cet enjeu primordial que le projet veut répondre. C’est pourquoi, il préserve l’image du symbole, en conservant les façades extérieures du bâtiment dans toutes ses visions urbaines, mais en offrant dans les parties internes de l’édifice une nouvelle organisation des espaces et des circulations, qui en renouvelle l’image intérieure.
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Structure existante Fig#2 Source: Architecture‐Studio
UN PARVIS SUR LA SEINE 2
Sur l’avenue du Président Kennedy, l’accès principal sera requalifie, en prolongeant le parvis jusqu’à la Seine. Cet aménagement, en intégrant le traitement de l’avenue, permettra de revaloriser la Maison de Radio France dans son rapport au fleuve. Les limites de cette intervention seront à négocier avec la Ville dans le cadre de la réflexion plus globale sur le réaménagement des bords de Seine. (Notamment le traitement de berges et l’aménagement du parking des quais dont la concession arrive bientôt à expiration ; si ce parking est conservé, une liaison en souterrain depuis ce parking jusqu’au hall de Radio France pourrait être envisagée, notamment pour l’usage du public de l’auditorium)
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RADIO FRANCE DANS UN PARC Pour mieux intégrer la Maison Radio France dans la ville, le projet propose de la mettre en scène dans un grand jardin. Cela est rendu possible par la création d’un parc de stationnement souterrain de 600 places le long de la rue Raynouard qui permet de libérer les places de stationnement qui occupent la majeure partie de l’espace au sol. La couverture de ce parc de stationnement sera traitée dans la continuité du traitement paysager. Depuis la rue Raynouard un autre parvis donne accès au niveau 1, au même niveau que les foyers de la grande couronne et de l’atrium. Il permet une dépose minute et un stationnement aisé pour les invités aux émissions qui peuvent rejoindre rapidement les différentes antennes. Dans la partie Nord Est de la parcelle, à l’angle de la rue Raynouard et de la rue du Ranelagh, le nivellement du terrain permet d’aménager au niveau 0 un parc de stationnement couvert pour les cars de régie. Cet ouvrage en infrastructure sera aussi utilisé pour implanter de manière complètement indépendante, un ensemble de locaux techniques (centrale de production et groupe de sécurité). Le bâtiment dans la ville Fig#3 Source: Architecture‐Studio
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UN SIGNAL DANS LA VILLE Dans l’architecture du bâtiment, trois éléments jouent un rôle de signal urbain, la tour et les deux retours au sud de l’oméga, qui sont très visibles depuis les rues avoisinantes ; les pignons de ces retours de façades pourront être traités comme des grandes cimaises d’information urbaine constituées de panneaux de diodes lumineuses. Le bâtiment dans la ville Fig#4 Source: Architecture‐Studio
UNE MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE EXISTANT 3
« Nous sommes dans un bâtiment qui représente le reflet d’une époque, les années 60 : nous nous attacherons à mettre en valeur les qualités architecturales du bâtiment d’Henry Bernard, les volumes des foyers, par exemple, seront remis dans leur état d’origine afin de retrouver le caractère et la qualité des espaces ; partout où cela sera possible, il faudra retrouver les éléments de décoration à partir des plans d’Henry Bernard (luminaires, lustres, plafonds à caisson, habillage, lambris bois, fenêtres menuiseries) dont l’ensemble constitue un élément de patrimoine des années 60. Les œuvres d’art sont un élément d’identité de la Maison. Elles seront maintenues en place ou déposées avec soins avant d’être réinstallées. Par exemple, la grande tenture de Roger Bezombes située actuellement dans le studio 103, sera réinstallée dans la nef, foyer de l’auditorium. Par ailleurs, nous proposerons dans les nouveaux lieux publics (l’atrium, les
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foyers les restaurants…) l’intégration d’œuvres d’art de créateurs contemporains. » (Architecture‐Studio) L’Agora Fig#5 Source: Architecture‐Studio
DES JARDIN SUSPENDUS : DES JARDINS FILTRANTS L’aménagement paysager ne s’arrête pas aux portes de la Maison de la Radio, la réhabilitation propose aussi, de mettre en place un jardin dans le patio central qui entoure la petite couronne et sur les toitures terrasses des studios. Ces espaces plantés, au cœur de l’édifice, jouent un rôle de poumon vert pour l’ensemble du bâtiment. UNE CINQUIEME FAÇADE Comme des bureaux seront aménagés dans la tour, ils auront des vues directes sur les toitures de la grande couronne situées en contrebas. La prise en compte de l’esthétique de la toiture et le traitement de toutes les émergences techniques est donc une réflexion indispensable. Cela a conduit à éviter l’implantation en toiture d’équipement lourd comme les groupes aéroréfrigérants. 11 | P
Néanmoins, sur la toiture de la grande couronne il sera nécessaire d’installer tous les moteurs des extracteurs de désenfumage. Le projet propose de masquer l’ensemble de ces éléments techniques par des panneaux de cellules photovoltaïques qui permettront de façon exemplaire d’avoir recours à la production d’énergies renouvelables. La disposition de ces panneaux sera étudiée pour qu’ils n’aient pas d’impact sur la silhouette du bâtiment ; ils seront implantés en partie centrale, en retrait des façades. Un espace intérieur renouvelé Fig#6 Source: Architecture‐Studio
LA TOUR La tour, élément emblématique de Radio France, restera un signal fort dans la ville. La réhabilitation conserve l’aspect de ses façades d’origine depuis l’extérieur, mais de modifie la géométrie des capotages verticaux en leur donnant une forme triangulaire, pour offrir dans les plateaux, le maximum de lumière et augmenter les angles de vision vers l’extérieur. L’intervention dans la tour est minimisée, tout en offrant le maximum de flexibilité dans son utilisation. La charpente principale existante n’est pas modifiée : la moitié d’un plancher, tous les deux niveaux, est supprimé; ce principe permet de ne pas fragiliser la structure et d’offrir des doubles hauteurs pour la moitié des surfaces, l’autre moitié étant utilisée pour la documentation. Cette solution offre de nombreux avantages économie, limitation des risques de nuisances sonores, grue non nécessaire pour cet ouvrage en plein cœur du bâtiment. La mise en lumière de la tour sera étudiée, en tirant partie de la modénature de la façade, de son épaisseur, du rythme des lignes verticales resserrées, avec un éclairage indirect diffusant des lignes colorées. 12 | P
UN NOUVEAU LIEU CULTUREL : L’AUDITORIUM « L’auditorium de 1500 places implanté au sein même de Radio France constituera un nouveau lieu culturel important à Paris. Notre choix pour cette salle à vocation internationale, est de proposer une salle avec « la Musique au centre », comme l’a développé Hans Scharoun à Berlin. Nous avons préféré cette solution à la « shoe box », parce qu’elle met « le public autour », dans une plus grande proximité avec l’orchestre, parce qu’elle s’insère mieux dans le plan d’ensemble de la Maison de Radio France, parce qu’elle permet de mieux gérer les flux musiciens côté scène et le flux public côté hall et foyer. Le nouvel auditorium prend place dans l’emprise des studios 102 et 103 ; il est entouré par un ensemble de vastes foyers prolongeant le hall principal, lieu d’échange et de convivialité largement ouvert sur la ville. Son volume de plus de 19 000 m3, beaucoup plus important que celui de la salle actuelle, nécessite une surélévation au‐dessus de la toiture des anciens studios. Ce volume émergent, en retrait par rapport aux façades existantes de la couronne, est couvert par un « dôme » de cuivre verdi. Les 1530 places sont réparties autour de l’orchestre en plusieurs groupes de spectateurs auditeurs. Les balcons sont fragmentés en sections distinctes, tournées dans différentes directions. La forme des balcons permet de nombreuses vues obliques vers la salle et la scène. Le plafond est découpé et accompagne dans un mouvement ascensionnel la fragmentation de l’assemblée. La disposition des spectateurs‐auditeurs autour des musiciens évite le vis‐à‐vis frontal entre l’orchestre et la salle et permet de rapprocher le public de la scène. La salle de répétitions des orchestres est aménagée dans le studio 104 ; il est réaménagé de manière à offrir les mêmes conditions acoustiques que la grande salle. Le balcon notamment sera démoli et l’espace complètement restructuré. La salle de répétitions des chœurs sera implantée dans l’emprise du studio 101. Le parc instrumental divisé en deux espaces, un pour chacun des deux orchestres, est situé au même niveau que les scènes entre le studio 104 (future salle de répétition) et l’auditorium de 1500 places. » (Plaquette concours Architecture‐ Studio, 2005)
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L’Auditorium Fig#6 et Fig7 Source: Architecture‐Studio
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La nef Fig#8 Source: Architecture‐Studio
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Stade Arena 92, un point d’équilibre dans l’urbanisme de la Défense « Nous avons voulu faire de ce temple de l’exploit sportif, un complexe ludique et festif en phase avec les préoccupations des riverains. Pour cela l’insertion urbaine du projet et sa qualité acoustique ont guidé notre démarche. » (Architecture‐Studio, 2010) Fig#9 Source : Architecture‐Studio
Fiche projet Localisation : Nanterre Programme : Stade de 32.000 places et 35.000 m² de bureaux Maître d'ouvrage : Ovalto Investissement Architecte: AS.Architecture‐Studio BET: Setec Organisation / Setec Tpi / Tess Economie & HQE: Eco‐Cités Acoustique : AVLS Scénographie : Changement à Vue Conception lumière : 8’18’’ Jauge : 32 000 places Concours : 2010
STADE SIGNAL STADE ICONE Projet Aréna 92 A la fois stade qui saisit la balle au bond et objet hybride, de transition, entre le quartier de La Défense et les tissus de l’Ouest parisien, l’Aréna 92 marque un tournant dans la construction de la ville pour tous. Le projet s’inscrit dans une logique de requalification urbaine et marque un pas en avant parce qu’il s’agit désormais de voir La Défense, aussi, comme un quartier hybride, où le sport, les loisirs, les spectacles, font partie de la vie de la cité. Le projet propose donc un stade de tous les possibles. Le projet vise un double objectif d’accessibilité fonctionnelle et d’insertion urbaine. Il s’insère dans un tissu en mutation en liaison avec la
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future gare Eole. Il est directement connecté aux Terrasses par un vaste parvis. Il véhicule une image dynamique L’axe historique et l’échelle du quartier Fig#10 et fig#11 Source: Google Earth
OBJET HYBRIDE DANS UN SITE DE TRANSITION 2
Geste majeur du renouvellement de La Défense, l’Aréna Racing Métro 92 se trouve à l’interface du quartier d’affaires et des quartiers irrigués par le Faisceau. Le projet s’inscrit dans une logique de requalification urbaine entamée avec un projet phare comme les Terrasses. Aujourd’hui, l’Aréna 92 marque un pas en avant parce qu’il s’agit de voir La Défense, aussi, comme un quartier mixte, où le sport, les loisirs, les spectacles, font partie de la vie de la cité. 17 | P
PROJET SYMBOLE DE LA DIVERSITE DES PROGRAMMES La mixité des fonctions souhaitée à l’intérieur du complexe est à l’image du nouveau visage pour La Défense. L’Aréna 92 est un équipement pour tous dont les activités en font un complexe vivant et un repère de la vie quotidienne de l’Ouest parisien. L’approche du projet joue sur ces deux registres. A la fois contextuel et autonome, le projet exprime la singularité d’un programme d’exception s’inscrivant dans un quartier symbole du renouveau, «La Défense, de la Seine à la Seine». Mixte, le projet peut accueillir en son sein de multiples programmes, commerces, loisirs, spectacles, culture, bureaux et, pourquoi pas, un équipement hôtelier. Le programme souligne, à juste titre, la contradiction entre la résonance médiatique de l’équipement et son caractère parfaitement confidentiel au sein du tissu urbanisé de Nanterre. En prise directe sur les principaux axes de circulation et avec une grande visibilité depuis les voies les plus proches, l’Aréna Racing Métro 92 devient un élément phare du quartier de La Défense en constituant l’un de ses pôles majeurs. Le stade occupe une position hautement stratégique dans le tissu du secteur. La renommée du Racing Métro 92 marque fortement l’image d’excellence sportive qui sera attachée au site, mais au delà de cet épisode remarquable nous comprenons que l’enjeu du projet de l’Aréna Racing Métro 92 repose aussi sur la prise en compte du travail de fond qui constitue le préalable indispensable à tout exploit sportif. En ce sens, la réflexion eu comme axe, non pas uniquement sur l’image instantanée du «stade d’un jour» mais sur la vie quotidienne, la qualité de l’organisation, la rigueur fonctionnelle, la convivialité des espaces, de l’ensemble du pôle sport travail loisirs, dont il convient de souligner qu’il formera un complexe unique en Europe. Au sein de l’équipe projet, il nous a semblé, dès les premières approches, que c’était bien par ce travail de mise en cohérence entre les différentes composantes du site, par la synergie qu’il était possible de créer entre les différentes fonctions, que le projet trouverait naturellement sa force architecturale et la qualité urbaine de son insertion dans la ville. De ce site unique, il convient de faire un site unifié, représentatif des évolutions dans les pratiques sportives mais également de son ouverture à des activités extra sportives. L’image finale du projet est le résultat de cette démarche, l’expression d’un travail minutieux, attentif à la vie des usagers, comparable d’une certaine façon à cette face cachée du sportif (rigueur,
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méthode, entraînement…) méconnue du public, mais qui constitue le fondement de sa célébrité médiatique d’un jour. UN ÉCRIN DANS LA VILLE EN MUTATIONS Le projet vise ce double objectif d’accessibilité fonctionnelle et d’insertion urbaine. Il s’insère dans un tissu en mutation en liaison avec la future gare Eole. Il est directement connecté aux Terrasses par un vaste parvis. L’accessibilité se joue sur les deux registres que sont la desserte fonctionnelle par les grands axes de circulation et les liaisons au tissu en train de se renouveler à partir des Terrasses. Sur ce second point, l’insertion du projet prend toute son importance dans la vie du site au quotidien. En base, dans l’épure des 32.50m, l’équipement est constitué d’un stade de 31.278 places, d’une salle de conférences, d’un espace fitness (de 5.000 m²), de commerces, d’une brasserie, d’un restaurant panoramique et de 35.000 m² de bureaux. En option, le programme de bureaux initial pourrait être renforcé par un pôle tertiaire & hôtelier (24.000 m²) en émergence face à La Défense, en écho au quartier d’affaires. Le projet propose donc une variante au Maître d’ouvrage, permettant quasiment de doubler la surface de bureaux. On a appelé cette variante «concept vertical».
SE CONNECTER AUX TERRASSES : UN PARVIS GÉNÉREUX Plan masse Fig#12 Source: Architecture‐Studio
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En réponse au programme, le principe des cheminements principaux sont organisés à partir de la place des Terrasses, le long de la RN913, et le long de la rue Aimé Césaire et prochainement reliée à la future gare Eole. Ces deux axes aménagés convergent vers le parvis principal, la nouvelle «Place du Stade» à vocation publique. Le nouvel équipement y trouve son implantation en fond de scène. La façade joue avec la lumière, elle caractérise l’unification du projet et contribue tout à la fois à cadrer l’espace public et en constitue l’un des signaux dominants. Les intentions d’ouverture du site sur la ville sont prolongées en imaginant un forum afin de créer une animation de rue. Ainsi un jeu de limites entre l’espace public et l’espace privé est instauré. Sur les marches de la grande arche dans l’emprise de l’axe historique, le stade devient l’un des catalyseurs de la ville, c’est l’image d’une compression de la cité avec ses multifonctionnalités. La toiture façade devient l’épine dorsale structurante et se retrouve dans les différentes échelles du projet : liens urbains, organisations des circulations intérieures, dimension architecturale. L’organisation multipolaire est déroulée le long de cette nouvelle direction qui fonde les bases d’un repérage simple en tout point du site. Signal urbain majeur et fonctionnalité nécessitant une gestion rigoureuse des flux, le projet répond à la double contrainte d’une insertion réussie dans la ville et d’un parfait contrôle des zones privatisées. Sur ce point également, l’épine dorsale Nord‐Sud soulignée par le traitement continu des façades constitue le premier repère «frontière» séparant les fonctions publiques et privées du site. La dimension architecturale du nouvel équipement, respectueuse des échelles, contribue par son implantation à compenser les effets actuels du dénivelé. Le signal architectural est fort, mais s’attache à tirer parti des atouts du site. Ainsi la fenêtre ouverte sur le parvis marque la limite, mais ménage les dégagements visuels vers l’arche au lointain et les Terrasses avec, devant le projet, un parvis aux dimensions généreuses.
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Le bâtiment dans la ville Fig#13 Source: Architecture‐Studio
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Aménagement paysager Marina district Lusail, Doha – Qatar‐ Fig#14 Source: Elaboration personnel
Fiche projet Localisation : Doha Programme : Aménagement paysager Marina District (Waterfront, Marina, Boulevard) Maître d'ouvrage : Qatari Diar Architecte: AS.Architecture‐Studio Paysagiste : Michel Desvigne Conception lumière : Yann Kersalé BET: SOGREAH – RFR ‐ Economie: BWS
Comme on a déjà annoncé, dans cette partie on explique le projet d’aménagement paysager conçu par l’équipe : Architecture‐Studio, Michel Desvigne Paysagiste, Yann Kersalé, Sogreah et RFR, pour un quartier spécifique du projet Lusail au Qatar. L’échelle territoriale du projet on le développera dans une troisième partie de cette mémoire. En approfondissant le jeu d’acteurs, spécialement le rôle du maitre d’ouvrage et promoteur : Qatari Diar. Sa vision générale du projet Lusail et son approche au territoire en définition. Une réflexion critique sera menée sur le sujet à partir de l’étude des différents concepts et théories.
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Selon Michel Desvigne, la beauté des paysages du Qatar et la riche diversité qu'ils offrent ont inspiré les conceptions pour Lusail. L'observation diligente des dispositifs principaux du paysage normal a mené à rejeter toute l'idée d'un projet pas intimement lié avec le contexte géographique unique dans lequel il se situe. Il n'est clairement pas l’intention d'imposer simplement un certain modèle exotique forcé, mais de consolider plutôt l'identité et l'authenticité de Lusail en employant des typologies organiques et inorganiques héritées de ses rivages et désert, réunis dans l'union significative et dans l'harmonie avec le caractère esthétique fondamental de Qatar. Ces typologies seront traduites et exprimées dans un langage contemporain qui répond non seulement aux besoins de notre monde contemporain, mais prévoit également ceux annoncés par de futurs développements. Le concept du ville‐parc est la base des conceptions. Il est particulièrement bien adapté au climat et aux besoins écologiques du Qatar. En façonnant la végétation de la ville de pair avec son tissu urbain, des conditions vivantes plaisantes seront créées bien dès le début, et l'aménagement résultant de la ville gagnera dans la concordance et l'unité. Cette vision globale de paysage est exprimée en gamme entière des espaces soigneusement prévus avec des variations des contrastes, de la densité changeante du feuillage et de la plantation ou de la présence de l'eau. Qatar et son patrimoine Fig#15 Source: Google Earth
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WATERFRONT MARINA DISTRICT Présentation Ce secteur sera l'un des domaines les plus attrayants du développement dû à sa situation, vues étendues dehors de la mer, et proximité vers bord de mer. La conception de cette promenade de 1.4 kilomètres doit répondre aux normes de conception de qualité prévues pour le développement de Lusail. Plan situation Fig#16 Source: Elaboration personnel
Cette vaste portion de littoral doit essayer d'atteindre une concordance forte et l'unité dans l'addition à offrir une diversité des expériences. Un certain nombre de facteurs conduisent la conception proposé.
Les
conditions
climatiques du Qatar doivent être
une
considération
importante en concevant les espaces publics extérieurs. Sincèrement,
le
projet
envisage créer d’espaces véritablement appropriables pour le public attiré au Marina District. L'attraction de la promenade du bord de mer peut être amplifiée par les choix de conception qu’on propose. La chaleur du soleil est le facteur principal qui décourage l'utilisation fréquente de l’espace public extérieur, bien que les soirées et la période d'hiver voient une utilisation plus élevée. Le vent sur le littoral peut également être un facteur qui rend le front de mer un espace difficile à habiter. L’équipe projet vise à élaborer une conception dans laquelle ces questions primordiales sont adressées dès le début de la conception afin de créer le confort des espaces extérieurs désirés par le public par les saisons.
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Vues du site Fig#17 Source: Michel Desvigne Paysagiste
Principes et éléments : le but est de créer un micro climat à une échelle urbaine La pergola Cet élément de la proposition est peut‐être le composant le plus important de la conception du paysage. Cet élément sera le sujet d'un développement détaillé de conception afin de répondre aux exigences de conception de cette micro‐architecture exceptionnelle. L’étude sur la structure d’ombre, ses dimensions, formes, transparence, couleur, texture, et la densité désirés sera cruciale à l'ambiance créée le long de la promenade. La conception doit créer la continuité et l'unité désirées esthétiquement aussi bien que la variété des espaces requis le long d'une promenade de cette longueur. Cette diversité sera réalisée par le développement de l’ombre projeté par la pergola qui peut être avec précision conçue avec une variété de formes et de densités. Certaines ouvertures casseront la monotonie de la structure, le jeu de la lumière et la variété d'ambiances créera un ordre des endroits magiques pour apprécier. 25 | P
La pergola jouera un certain nombre de rôles : 1. Son structure est un élément important qui créera une présence instantanée le long du front de mer. L'élément architectural de la pergola fera à la promenade de bord de mer une destination attrayante à partir du jour un. 2. Le pergola structure la promenade et crée une plateforme généreuse et confortable d’espace public ombragée de la chaleur du soleil. 3. La structure aidera filtrer les rafales fortes du vent le long du bord de mer. 4. Les panneaux régleront l'évaporation de l'eau des jardins et des dispositifs de l'eau. 5. La structure doit être le soutien de toutes les nécessités techniques de la promenade. L'éclairage, les dispositifs de brume, et l'allocation des places peuvent tout être intégrés à la structure de pergola, limitant l'accumulation des objets additionnels. Structure d’Ombre‐section Fig#18 Source: Elaboration personnel
Le canal Le désir d'apporter l'élément de l'eau sur la promenade est motivé par deux objectifs, pour créer un contact physique avec l'élément de l'eau la longueur de la promenade et de fournir l'avantage de l'effet de refroidissement de l'eau dans la nuance de la structure de pergola. Le canal est essentiellement un élément linéaire minimal qui accompagne la longueur du bord de
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mer. Le canal est traversé par des intervalles fréquents pour créer des itinéraires divers. Le dispositif de l'eau cependant ne sera pas un élément monotone. Les jardins La diversité proposée dans les jardins d'agrément créera des poches attrayantes de paysage sur la longueur de la promenade. La végétation choisie en particulier pour les qualités de la résistance à la salinité aidera à renforcer le microclimat confortable créé par les secteurs ombragés par la pergola. La végétation est conçue pour créer une série de verrières multiples qui combinent avec les éléments structuraux. Plan paysage Fig#19 Source: Michel Desvigne Paysagiste
Image synthèse Fig#20 Source: Michel Desvigne Paysagiste
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L'ensemble est un paysage composé d'éléments verticaux forts et de filtres normaux et artificiels horizontaux. La fraîcheur et le refroidissement créés par la présence de la végétation seront un oasis bienvenu le long de la promenade. L'ordre divers de l'arrangement de plantation assurera une gamme diverse des expériences la longueur de la promenade. Les matériaux extérieurs – Revêtement du sol Pour une concordance et promouvoir l’identité de l’espace public le long de bord de mer, il sera important différencier une palette unique des matériaux au sol adaptés aux enjeux du contexte. Les planches de granit seront indiquées dans le trottoir de chaque ilot et continuerons sous la pergola. La suggestion d'une plate‐forme en bois sera réalisée dans une finition en pierre pour la promenade à côté du bord de l'eau. Les kiosques Afin d'apporter la vie à la promenade de bord de mer, on propose un programme varié avec une série de kiosques et microarchitectures qui inviteront et produiront de l'activité. Les restaurants, les cafés, les bars avec des terrasses abritées et la proximité aux « jardins en poche » seront une situation attrayante pour prendre du temps et contemplent la vue dehors à la mer. La flexibilité des structures fournies assurera l'adaptabilité s'accordant aux besoins et aux désirs du futur public. Vue maquette –kiosques, jardins et pergola Fig#21 Source: Michel Desvigne Paysagiste
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Plan paysage –kiosques, jardins, canal et pergola Fig#22 Source: Michel Desvigne Paysagiste
Vue générale –kiosques, jardins, canal et pergola Fig#23 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne Paysagiste
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Programme et séquences Fig#24 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne Paysagiste
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MARINA Présentation La marina est le cœur du quartier Marina District de Lusail, le segment droit de 800
mètres
du
bord
d’activité de la marina doit être un espace public ouvert et faisant appel à la gamme des résidants et des visiteurs la zone et notamment le public
qui
emploiera
activement la marina elle‐ même. Elle deviendra une Situation
destination et la conception de
Fig#25 Source: Elaboration personnel
paysage doit rencontrer la qualité exigée par le prestige
de cet emplacement. Les conditions nécessaires de flexibilité et d'accès de la marina ont guidé la conception. En ce qui concerne les conditions climatiques, qui ont été considérées à travers l’espace public entier, ici on doit répondre aux besoins du piéton dans le climat souvent hostile de Doha. L’équipe a défini le secteur sud dans un ordre de trois components. La plate‐forme principale de marina qui enferme le secteur actif de marina et deux parcs, les espaces ouverts de jardin à l'est et à l'ouest de la marina centrale. Site en construction Fig#26 Source: Architecture‐Studio
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La marina, le cœur actif de la zone La conception est relativement minimale prévue pour créer un endroit reconnaissable et significatif dans la zone. Le désir est de créer un espace dans lequel les vues s'ouvrent dehors à la marina et à la mer encadrées par les arbres qui filtrent la lumière du soleil directe. Le secteur central de marina est prévu pour adapter à l'activité terrestre de la marina. Selon Desvigne, le choix de la végétation génère une série de verrières. Les arbres sont groupés pour former un ordre des plantations le contraste et le jeu de la lumière en tant qu'une passe bien que les plantations d'arbres crée un itinéraire ombragé agréable pour le piéton. Les arbres sont organisés avec des densités linéaires et transversales différenciées afin d'encadrer les vues de la marina, denses à certains secteurs afin de créer l'ombre. Au niveau du sol l'espace public permet les activités liées à une marina animée pour avoir lieu sans obstacle. La surface pleine du deck en bois et la pierre proposée donne une identité forte à la marina tout en maintenant la flexibilité et l'accès exigés par ce domaine d'une utilité intense. Le parc et les jardins de marina Les deux espaces ouverts à l'est et à l'ouest de la marina tirent bénéfice des vues magnifiques dehors à la mer et à la marina. Ces espaces sont prévus comme parc et séries de jardins. Partout dans le monde, on peut identifier l'occurrence fréquente des marinas et des ports avec ses parcs adjacents. Le désir de Lusail de créer un parc à l'ouest et des séries de jardins à l'est a été pris en considération dans la conception. Ceux‐ci ont consolidé des oasis qui tirent bénéfice de la nuance d'une verrière des grands arbres organisés selon une grille formelle, la disposition se compose ainsi pour créer une série de salles de paysage dans chaque bloc. À l'ouest le projet propose un parc fournissant des secteurs abrités ouverts qui sont flexibles et prévus pour faire bon accueil à tout nombre d'activités, par exemple un jeu occasionnel du football ou d'un pique‐nique. Aussi on propose pour le parc, un nombre d'équipements qui sont prévus dans la grille des arbres organisés d'une série de salles dans lesquelles les kiosques sont insérés. À l'est de la marina, devant un hôtel prévu par les promoteurs on propose un restaurant et des séries de jardins aménagés en parc. Encore la disposition est commandée de sorte que le restaurant soit inséré dans la grille des arbres devenant une entité dans le bloc aménagé.
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Plan, détail paysage et éclairage Marina Fig#27 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne et Yann Kersalé
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BOULEVARD Présentation Le boulevard est situé à l'extrémité
Est
du
développement. La zone de l'intervention se compose d'un streetscape d’environ 4 à 6meters de chaque côté de la chaussée
et
d’une
zone‐
tampon de 15 mètres à l'est de la chaussée. La zone destinée à l'intervention de zone‐tampon est placée en arrière 70 mètres Situation
de la route principale et doit
Fig#28 Source: Elaboration personnel
jouer un certain nombre de
rôles importants à l'avantage du développement entier du Marina District. La zone‐tampon sera une barrière visuelle entre le développement, la route et la façade externe du quartier. Il est important que cet amortisseur de paysage soit conçu pour diminuer la perturbation de bruit produite par le trafic de la route. Nous nous rendons également compte que le vent à travers le désert est chargé de sable, connu sous le nom de Shamal, soit un élément important du paysage qatari. L'amortisseur de paysage doit servir à protéger la zone aussi loin qu'est possible de ces vents forts. Par conséquent la zone‐tampon et le boulevard E21 sont conçus comme une structure vigoureuse de paysage. L'intention est de créer une entrée en appelant visuellement à la zone, tout en protégeant l’aménagement contre les forces naturelles et artificielles peu désirées. Selon Michel Desvigne « il y a deux inspirations principales pour la conception, les structures de paysage du Rawdah agricole du Qatar et les structures historiques de paysage de l'Europe, en particulier les allées et les avenues dominants du paysage français classique et de la conception urbaine. » Le concept central pour le développement du paysage à Lusail est inspiré par le concept de la transposition. C'est‐à‐dire que « nous devons regarder au paysage du Qatar afin d'informer la conception que nous proposons. Nous avons noté la technique évidente dans le Rawdah du Qatar, dans lequel des alignements simples ou doubles linéaires des arbres sont plantés afin de protéger les champs agricoles contre les effets des vents de Shamal. 34 | P
Une comparaison simple d’échelles confirme que la zone‐tampon E21 est à l’échelle de ces structures agricoles de paysage. Nous comprenons que l'eucalyptus est l’espèce préférés pour
l'abri
efficace
qu'ils
fournissent. » (Desvigne) Selon
Michel
Desvigne,
« nous
devons également regarder à notre connaissance
de
la
conception
urbaine de paysage européen. Nous ne devons pas oublier que les grandes et dominantes structures de paysage des villes européennes renommées célébrées aujourd'hui ont été projetées et plantées avec une prévoyance intelligente. » C’est ce
discernement
qu’il
faut
maintenant apprécier. Le boulevard E21 nous donne l'occasion de créer une structure forte et fondamentale de paysage qui servira la zone du Marina
District
pour
Concept de transposition
développement dans le futur.
Fig#29 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne
son
Les Principes La création d'une structure imposante de paysage telle qu’est proposée, à cette échelle ne devrait pas être sous‐estimée. L'intention est accomplie par une conception rigoureuse, précise et peu compliquée. Il y a un certain nombre de choix à faire. Quel espacement? Quelle densité? Quelles espèces d'arbres? Prendre les bonnes décisions sera essentiel au succès de cet élément critique de paysage de cette zone.
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Plan paysage Fig#30 Source: Michel Desvigne
Choix de végétation Techniquement la zone‐tampon et le boulevard E21 seront conçus dans deux sections, néanmoins il est important que le boulevard indique en tant qu'une unité logique. Ceci nous mène à présenter des espèces simples d'un arbre à travers l'ensemble. « Nous favorisons le choix des arbres d'eucalyptus pour un certain nombre de raisons. C'est un arbre employé localement pour exécuter les mêmes fonctions dont nous avons besoin, avec un milieu à la basse condition de l'eau, sécheresse tolérante et une tolérance élevée aux vents forts et salins. » (Desvigne) Un certain nombre d'espèces spécifiques d'eucalyptus répondent aux caractéristiques exigées pour une plantation de cette échelle dans le climat qatari local. Un arbre qui croît rapidement avec des conditions de croissance correctes, les jeunes eucalyptus plantés atteindront rapidement la taille d'un bon arbre de rue, devenant une structure vivante et robuste avec le temps. « Nous croyons que le choix des arbres d'eucalyptus réalisera la création de la structure majestueuse de paysage que nous envisageons. » (Desvigne)
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Evolution du paysage Fig#31 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne
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Textures Au niveau du sol le traitement extérieur sera différent selon les deux typologies, zones‐ tampons et streetscape. La zone‐tampon inspirée par le Rawdah agricole est essentiellement inaccessible et sera finie avec un paillis simple et rustique de pierre écrasée. Cette couche de matériau protecteur posée sur le sol a le but de modifier les effets du climat local. Le streetscape et les bords seront finis avec des planches de granit. Aussi on propose que ce même granit soit continué dans les aires de stationnement de côté de rue et les entrées de parcelle de chaque terrain, afin de donner la continuité à la conception de streetscape. Matériaux Fig#32 Source: Elaboration personnel d’après Michel Desvigne
Déplacement doux Nous concevons que les pistes cyclables devraient être intégrées au boulevard E21. On propose deux solutions pour la position de la piste cyclable. Le chemin a pu être intégré au trottoir pavé par granit ; ici le trottoir est un espace partagé pour des cyclistes et des piétons. Si une délimitation spécifique d'un chemin de cycle dans un matériel spécifique est exigée le chemin de cycle devrait être intégré à la zone‐tampon, à côté du trottoir à la nuance des arbres.
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Méthode Le travail est orienté au processus, la réflexion est produit d'une démarche continu d’observation, analyse, représentation, et de l'interaction entre l’expérience professionnelle et académique. La recherche est principalement d’un caractère qualitatif, où on évalue les composants du territoire dans une perspective subjective. L’espace public, paysages, séquences visuelles, identité, acteurs, ils font partie de cet ensemble d'éléments où la réalité est perçue de manière subjective. Ces composants font partie de l'information récupéré qui permet de définir la problématique. Schéma conceptuel du processus méthodologique Fig# 33 Source: Elaboration personnel
L'utilisation de fiches comparatives entre les façons de s’approcher au territoire, cartes, images satellites, diagrammes d'emplacement, graphiques et photographies entre d'autres ressources sont essentielles pour la transmission de la connaissance ; des images qui conforment la dynamique du territoire en étude. Outils de base dans un monde où les individus renforcent leurs images, leur vision des différents processus dans un monde télévisé, virtuel et en réseaux avec des spectateurs qui reconnaissent chaque fois mieux les éléments visuels. 40 | P
Caractéristiques de l’homme actuel Fig# 34 Source: Elaboration personnel d’ après textes Paul Virilio, Augé, Mitchell et Boyer
Posture épistémologique On conçoit le projet Lusail, à Doha (Qatar) comme un domaine territorial. Un « système complexe adaptatif » où les relations entre les composants qui le structurent (biens, services, équipements, infrastructures, paysage), se présentent sous forme d'activités et processus économiques, culturels, sociaux et politiques. Il se caractérise également par des flux incommensurables (matière, énergie, information) et par des « mécanismes autorégulateurs ». Avec une structure composée par d’éléments variables et ses différentes liaisons. (Torres, 2003) À partir 1940, avec la présentation générale sur la théorie de systèmes, différents définitions, conceptions et notes relatives ont été exposées. Comme base sur les systèmes complexes adaptatifs on a des notes d'auteurs comme Murray Gell‐Mann, Carter, Torres présent dans le texte « Le territoire comme système » de Ramón Folch. Torres en citant à Foray, décrit trois types de relations qui définissent le phénomène urbain comme un système complexe : « ‐ les relations de constitution, qui déterminent la topologie de l'organisation et, par conséquent, leurs frontières physiques ; ‐ les relations de spécification, qui déterminent l'identité de leurs composants et, par conséquent, de leur réalité physique : ‐ les relations d'ordre, qui déterminent la dynamique de la structure, pourtant leur réalisation effective. » (Torres, 2003) 41 | P
Les villes sont le pilier d’un système complexe nommée territoire. Conçues comme « une construction socio‐écologique. Sur une matrice biophysique préexistante ‐ et toujours restant, les hommes nous avons produit un espace d'artificialités opportunes, ou non tant » (Folch, 2003). La présente démarche analyse et pose une problématique dans un espace humain qui est composant d'un domaine territorial et dont on a observé différents faits à travers une image propre. L'observateur construit son concept de réalité, qui pour cela est toujours subjectif. La réalité territoriale n'est patrimoine perceptif de personne et aucun rapprochement sectoriel entraînera un développement cohérent et en comprenant les éléments physiques, économiques, sociaux. Les différentes perceptions du Territoire Fig# 35 Source: Elaboration personnel d’après article Folch
Étant le territoire un système, les perspectives réductionnistes sont discréditées. En comprenant le sujet on emploie le raisonnement qui cherche une variété de perspectives et on reconnaît que d'autres visions restent par dehors. De même en posant la réflexion : Lusail, du désert au territoire générique, une vision simpliste du Territoire, celle‐ci s’élargit par d'autres et la façon d'observer le fait. On reconnaît également que d'autres conceptions répondent au contexte qu'on travaille, par conséquent cette mémoire possède comme position le constructivisme systémique. Les fondements de cette perspective remontent siècles en arrière, mais n'est que, jusqu'à la décennie des soixante qui Piaget, l'appelle comme épistémologie constructiviste. Le constructivisme, comme école de pensée, lie l’accès de l’homme à connaissance à travers un processus de construction individuelle et subjective de manière tel qui sont nos théories celles qui établissent notre perception du monde. « Il propose que toute observation est marquée par les différentes perspectives des observateurs, ceux qui interprètent ce qu'ils perçoivent et ont des visions fragmentées de la réalité : ils n'ont pas de vérités mais de versions construites de leur particulier point de vue. » (Margery, 2007) 42 | P
Selon Arnold (1997), en effet, le principe d'expliquer est la seule possibilité que dispose l’observateur ; qui ne peut pas atteindre une vérité absolue, qui est toujours dehors de ses possibilités d'observation. Celle‐ci doit être remet au contexte et aux perspectives appropriées par ses observateurs. Y n’ayant pas appel possible à l'objectivité, on admet les différentes interprétations, chacune des quels peut constituer un domaine de signification. Pour cette raison, multiples univers de signification peuvent se trouver, sans s’affecter et coexister simultanément. De même, tous les appels à des rationalités et fins l'opèrent dans des contextes explicatifs délimités par un observateur et non par quelque chose externe. En outre, l'appropriation du sens et non la distribution quantitative des choses et événements est ce qui intéresse au chercheur externe. FIGURE COMPARATIVE ENTRE LES ORIENTATIONS DE RECHERCHE TRADITIONNELLE ET SYSTÉMIQUE CONSTRUCTIVISTE Fig# 36
Le Patrimoine et tourisme culturel La conception actuelle, de ce que nous appelons Patrimoine, est beaucoup plus vaste. Il a évolué avec le temps, spécialement à partir la décennie soixante‐dix, d’où une plus grande quantité d'éléments qu'admettent le fait d’observer et comprendre une collectivité. La notion réductionniste ou élitiste des objets et des constructions choisies, est modifiée. Si on assumait une position simpliste on ne pourrait pas placer Doha au Qatar, comme produit patrimonial.
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Selon la CHARTE INTERNATIONALE DU TOURISME CULTUREL (La Gestion du Tourisme aux Sites de Patrimoine Significatif, 1999) : « Le patrimoine est un concept vaste qui réunit aussi bien l'environnement naturel que culturel. Il englobe les notions de paysage, d'ensembles historiques, de sites naturels et bétis aussi bien que les notions de biodiversité, de collections, de pratiques culturelles traditionnelles ou présentes, de connaissance et d'expérimentation. Il rappelle et exprime le long cheminement du développement historique qui constitue l'essence des diverses identités nationales, régionales, indigène et locales, et fait partie intégrante de la vie moderne. C'est un point de référence dynamique et un instrument positif du développement et des échanges. Le patrimoine particulier et la mémoire collective de chaque lieu et de chaque communauté sont irremplaçables et représentent une base essentielle du développement, à la fois maintenant et pour l'avenir. » On expose de cette façon le dynamisme qui comprend ce concept, et son constante évolution. Un élément qui s’enrichit et transforme avec les années et les générations. Le Patrimoine constitue une expression unique de l'œuvre de l'être humain et appartenant à toute la collectivité. Malgré l'évolution dans la conception, il continue menacé. Paysages détériorés, coutumes de peuples qui disparaissent, peu de protection, conservation et divulgation du Patrimoine. Le Tourisme est un des moyens plus importants pour l’échange culturel; Il offre une expérience personnelle non seulement du passé des peuples mais aussi offre des rapports de la vie actuelle et d'autres sociétés. Le Patrimoine, la diversité et les cultures actives constituent les principaux attirants du Tourisme. Il devrait apporter des bénéfices à la communauté hôte, fournir d'importants moyens et motivations pour entretenir et soutenir son Patrimoine. Le résultat c’est la conservation des traditions et les paysages vifs sans que le tourisme soit une menace pour cela. Il existe un rapport entre les éléments culturels aux politiques économiques et sociales qui prend vigueur. Les fruits économiques, qu'entraîne l'activité touristique au territoire doivent être synonyme de bénéfice social. « Le tourisme est une des activités économiques plus importantes de nos temps et les projections indiquent qu'il le sera encore plus dans le futur, et que, dans sa signification plus essentielle, il est soutenu dans l'originalité et la diversité de l'offre culturelle, si cela est compris comme l'appréciation des différents modes de vie,… qu'ils conforment les riches mosaïques de civilisations et régions naturelles de la planète Terre » (López, 2003) 44 | P
Le tourisme offre différentes possibilités d’amélioration tant culturelle comme économique. Indépendamment de l'échange culturel qu'il produit, le tourisme est producteur de devises pour les secteurs insérés, et ceci fait qu'il est bien évalué dans les stimulateurs des économies au niveau national et régional. Le secteur touristique adéquatement gérée peut être l'intermédiaire d’un développement durable, à condition qu'on considère les aspects négatifs qu'il peut entraîner. EFFETS INDESIRABLES DU TOURISME Fig# 37 Source: Elaboration personnel d’après textes Marín
À la recherche d'une gestion intégrale Une partie des objectifs dans la gestion du Patrimoine réside en communiquer la signification et la nécessité de sa protection tant à la communauté qui réside dans le lieu comme aux visiteurs. « Toute idée relative au développement avec le patrimoine comme axe fondamental doit considérer de façon équilibrée les trois piliers sur lesquels on soutient la gestion de ce dernier : faire des recherches, conserver et diffuser. La recherche et la conservation du patrimoine doivent avoir un lieu important comme génératrices d'emploi. » (Martín, 2001) Entre les principes de la Charte Tourisme Culturel, on a que la relation entre Patrimoine et Tourisme, est une corrélation dynamique et peut entourer des évaluations trouvées. Cette relation devrait être gérée de manière durable pour la présente et future génération. Il doit exister un respect au contexte, à l'utilisation des matériels, bio‐diversité et la composition du paysage doivent être conservés (Végétation, bâtiments de valeur historique, visuels). “La préservation de l'authenticité des ensembles patrimoniaux et des collections est importante. C'est une condition essentielle de leur signification culturelle qui s'exprime dans
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les matériaux, la mémoire collective et les traditions qui nous viennent du passe. Les programmes doivent présenter et interpréter l'authenticité des ensembles patrimoniaux de manière à favoriser la compréhension et l'appréciation de ce patrimoine culturel. » Pour structurer un axe entre tourisme et patrimoine, on doit effectuer un travail interdisciplinaire, en promouvant la conservation et la recherche. En liant population locale, politiciens, professionnels et organisations sociales. Effectuer de même des programmes d'évaluation périodiques afin d'évaluer les impacts des activités touristiques et les plans de développement dans chaque emplacement. L'élan d'un secteur spécifique, doit apparaître de la compréhension de l'emplacement, de sa documentation, de la consolidation et de la conservation des structures architectoniques. De même les constructions nouvelles doivent être en accord avec la demande et ne pas interférer la compréhension globale de l'environnement. PRINCIPES DE LA CHARTE DU TOURISME CULTUREL Fig# 38 Source: ICOMOS
Selon Martin (2001), la gestion intégrale du patrimoine, dans les activités tertiaires, se forme comme le secteur le plus sensible du point de vue de la conscience de sa fonction propre. Mais en même temps celui que moins de force et expérience possède au moment d'être intégré dans des processus dynamiques plus généraux que du développement social et économique, et face aux pressions que les groupes économiques effectuent au moment de produire rentabilité monétaire d'une ressource. Nous devons apercevoir dans toutes ses portées les soins qui doivent avoir le secteur à l'heure d'introduire dans des dynamiques de développement social et économique comme peut être le tourisme. 46 | P
L’espace public, moyen pour lire la ville. Les villes changent leur forme et d’échelle, ils se présentent discontinues, hétérogènes, avec différents pôles d'attraction, les différences entre espace rural et villes, tant physiques comme sociaux se dissolvent. François Ascher le décrit comme une troisième révolution urbaine moderne, comme une transformation qui provoque une ville qui se déplace et communique, avec de nouveaux caractères centraux. « … parce que les nouvelles réalités urbaines, spécialement celles qui sont données dans les marges de la ville existante posent des défis nouveaux à l'espace public : la mobilité individuelle généralisée, la multiplication et la spécialisation des nouveaux caractères centraux et la force des distances qui paraissent être imposées aux tentatives de donner suite formelle et symbolique aux espaces publics. » (Borja, 1998) On le voit bien, l’espace public c'est un défi global à la politique urbaine, un défi urbain, politique et culturel relatif à toute ville. C'est un élément qui ordonne et articule le territoire, crée des lieux, construit la ville et stimule diverses fonctions. C'est un dispositif d'expression collective, qui conduit la vie quotidienne, la rencontre et l'échange d'information. L’espace public constitue un élément d'identité culturelle. C'est un lien urbain indicateur de valeurs culturelles qui contribue l’ élargissement de notre vie urbaine. En outre, l’espace public c'est un élément clef devant les problèmes présent dans un contexte urbain dynamique, c'est le milieu pour lire la ville et il est considéré plate‐forme pour la construction de citoyenneté. Selon différents auteurs, entre eux Jordi Borja, l’espace public c'est un concept qui doit être étudié depuis différentes optiques, légalité, fonctionnalité et sa dimension socio‐culturelle Sous la réflexion légale, on dispose d'une part la propriété publique réglée par l’Etat, régie par des principes de légalité. Dans contre partie, la propriété privée: secteurs appartenant à des particuliers, régis par des normes de construction. Comme alternative socio‐culturelle, où l'appropriation et l'utilisation des citoyens de l'espace le valident comme telle. L’espace public, selon Borja, « C'est un lieu de rapport et d'identification, de contact entre les gens, d'animation urbaine, parfois d'expression communautaire » (Borja, 1998). Ou bien, un concept sous la réflexion fonctionnaliste dans lequel on attribue à l’espace public des utilisations concrètes comme la rue, trottoirs, d'embellissement urbain, monuments. De plus, observer sa disposition et son ordre, permet de s'approcher à l'analyse de différentes dynamiques dans la situation et de comprendre les enjeux qui se présentent dans un contexte 47 | P
où ce qui est global stimule ce qui est local et la diversité des territoires fait que les personnes, biens, capitaux et information se déplacent. Un processus d’homogénéisation et différenciation dans un environnement où se présente une évolution de coutumes des citoyens, on redéfinit les liens entre les intérêts individuels et collectifs. Un territoire où le marquage du pouvoir, la concentration de ressources, enfin ses « méga‐projets sont mesurés en volume de sable déplacé » (Davis, 2007) En confrontant les domaines d'influence de l’espace public avec les nouveaux besoins et conflits du contexte urbain actuel, les urbanistes, sociologues, architectes, académiciens, entre autres argumentent une crise. Ils font valoir cette scène puisque, comme élément ordinateur et centre d'échange collectif, l'espace public n'est pas perçu dans le phénomène urbain actuel, il est retourné incertain, isolé et relégué vers un plan secondaire en ce qui concerne des espaces privés d'utilisation collective et de consommation, comme centres commerciaux ou d’autres espaces de loisirs. C'est cette tension qui, par conséquence, est à l'origine de la conception d'espace public. Les espaces publics seraient ce qui définirait la ville par contraste aux autres aménagements.
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L’attractivité des territoires (Études à partir Actes séminaires Puca: L’attractivité des territoires : regards croisés février‐juillet 2007)
Dans cette époque globale, dans un cadre de concurrence progressive entre les différents territoires, les actions en faveur de l’attractivité mettent en place des projets qui nécessitent d’être des vraies réussites. « Et partout, le projet comme démarche et comme produit (d’images et d’espaces réels) est largement utilisé pour stimuler l’attractivité et relancer ainsi l’économie locale. Territoire, attractivité, compétitivité, mais aussi branding territorial et consommation sont devenus les maîtres mots du moment. » (Ingallina, 2007) Cependant, la majeure partie des acteurs, mais aussi de la population, ont une vision utopique de cette réussite. Selon Borja, « chaque évolution, qu’elle soit culturelle, urbaine, politique ou économique, mobilise une histoire, des possibilités, des demandes en direction d’une meilleure qualité de vie, qui mobilise des valeurs de participation, d’égalité, de mixité. » Donc il est difficile de satisfaire cette vision car, même dans les villes qui réussissent, les écarts sociaux sont de plus en plus présents. Quand on parle d’attractivité, on pense généralement à la captation de capitaux et d’investisseurs extérieurs. Plutôt que d’attirer les capitaux fluctuants d’investissement pur, il est préférable d’attirer les capitaux fixes liés au tissu économique du territoire ou les capitaux humains. Selon Ingallina(2007), « la notion d’attractivité fait florès puisqu’elle est devenue un leitmotiv de tous ceux qui s’intéressent aux territoires, à l’économie, au social, à l’évolution des sociétés, du local au mondial. L’un des objectifs majeurs des politiques pour l’attractivité est de pousser à la consommation, notamment par la création d’espaces urbains de l’offre (des loisirs à la culture et aux différentes activités commerciales), capables de concentrer des flux importants de touristes, de visiteurs, d’habitants et d’en attirer de nouveaux. Par de‐là les différences de concepts et de démarches, on peut observer partout la même envie d’attirer de plus en plus de flux pour augmenter la consommation. » Quand on parle de branding, d’après Ilmonen (2007), « le branding est une stratégie bien connue dans le marketing entrepreneurial. Créer une marque pour un produit s’avère efficace pour sa vente. Les marques sont le résultat d’un processus dans lequel on essaye d’attribuer à un produit ou à un ensemble de produits des qualités impalpables qui fonctionneraient principalement comme des arguments de vente. Elle apporte à un produit plus de qualité que sa simple valeur d’usage. Le but du branding est de créer un lien très fort entre le caractère fonctionnel d’un objet et son image à promouvoir. » 49 | P
Différences entre le branding d’un produit et celui d’une ville selon Jensen
Dans un projet d’aménagement du territoire, la question de l’identité est donc primordiale. D’après Ingallina (2007), « la notion d’identité, socle des démarches de city marketing (Ingallina, Park, 2005) tend donc à se complexifier car elle doit prendre en compte différents facteurs : des cultures différentes dans un mélange de local et de global (Borja, Castells, 1997), des temporalités diverses (de la ville, des politiques, des opérations d’aménagement...) et la nature même du territoire (ses caractéristiques physiques). En particulier, la recherche de ce mélange de local et global dans l’élaboration de projets ayant un profil culturel international (Kunzman, 2004) peut conduire à la création d’espaces urbains standardisés et aussi provoquer un phénomène de gentrification. On créerait, en somme, des paysages qui sont de plus en plus l’expression du pouvoir (Zukin, 1993) » La dimension culturelle du développement spatial est une clef pour le développement urbain. On se rend compte que les politiques marketing souhaitent une revalorisation de l’identité d’une ville et d’un territoire. Cette identité, admet l’évolution de la ville héritée et dépend des valeurs que la société actuelle attribue au territoire concernant. Elaborer le branding d’une ville est un grand défi. La complexité, la diversité et les réalités urbaines ne peuvent pas être contenues dans un slogan ou dans une image. Les valeurs et caractéristiques principales de l’urbanité comme l’anonymat, l’imprévisibilité, la diversité, l’ouverture, ses multiples couches d’information, ses flux, et l’authenticité constituent un blocage pour le city branding qui conçoit la ville comme un simple produit. Une ville ne peut pas se vendre comme un produit commercial. Mais son marque ou l’image peut s’améliorer. Néanmoins, par sa complexité, le city branding est un « travail continu unissant étroitement des concepts complexes et contradictoires comme endogène et exogène, diversité et direction, culture et économie, global et local, identité et image. » Ilmonen (2007) 50 | P
La ville générique
Présentation Dans le cadre de la globalisation on s’aperçoit d’une contagion générale, les villes deviennent de plus en plus uniformes standardisées sans spécificité d’une métropole à l’autre. Un concept de la ville générique lié à la mondialisation et à la croissance urbaine qui se fait de manière exponentielle et qui indique le devenir de nos villes. Pour Rem Koolhaas, la ville générique est une ville qui a perdu son identité, elle se caractérise principalement
par
l’immensité
des
proportions
et
le
chaos.
La « ville générique » est une « substance » urbaine proliférant, sans limite, centre ou périphérie, qui répète à l’infini le même « module » structurel, selon une logique « fractale » où s’identifient la ville, une Grande Surface, un micro‐ordinateur, un logiciel, un logo, un vêtement etc. La ville générique est amnésique, surgie de nulle part et susceptible d'y retourner si le Capital l'exige. Moins un artefact de civilisation qu'une « boîte de vitesses » qui réagit aux injonctions de consommations: le modèle de la « ville générique » est l’aéroport, son habitant est le « touriste », son activité principale le shopping. Disons‐le clairement: la ville générique n'est pas une ville, et ce qui la met en forme ne relève ni de la sculpture ni de l'architecture: le « junkspace », que produit le Capital relève d’une « architecture‐bordel » où la ville n'est plus l'institution d'un lieu mais la production d'une substance urbaine jetable.
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L’urbanisme de masse David Mangin dans son ouvrage « La ville franchisée » et dans l’article « Les flux, l’architecture et la ville » diagnostique également une logique structurelle qui engendre un espace proche de « la ville générique ». Il annonce que l’urbanisation actuelle en France comme dans presque l’ensemble des pays, se fait sous forme d’étalement périurbain. D’extensions sans l’intervention d’architectes ni d’urbanistes. La croissance est linéaire tout au long d’infrastructures routières. Une urbanisation horizontale de faible densité, qui s’étend vers les zones agricoles, avec une homogénéité d’espaces où l’on ne profite ni de la géographie ni du paysage. L’infrastructure est sous‐utilisée, et parfois abandonnée. On encourage des espaces dangereux, morts, qui manquent d’activités plaisantes à la vue. Un des grands problèmes des périphéries, c’est qu’elles sont figées et qu’elles sont extrêmement homogènes. Les lotissements et leurs constructions sont les mêmes. Le paysage se présente comme une série de cellules un peu médiocres. L’urbanisation laissée aux tracés d’ingénieurs des routes, des géomètres qui dessinent les lotissements et des professionnels du géomarketing, cette croissance urbaine est dédiée à l’automobile, avec trois caractéristiques : la sectorisation, la privatisation de l’espace public à travers l’urbanisme commercial, l’individualisation dans des environnements sécurisés. Un phénomène qui ne touche pas seulement la France. D’un lieu à un autre, on trouve les voies surdimensionnées, une géométrie routière qui l’emporte sur tout, les îlots sans proportion. Des coupures urbaines dans toutes les échelles (territoire, quartier, îlot). Des périphéries qui souffrent d’une faiblesse pour passer par l’étape de faubourg. Un étalement urbain qui fonctionne comme un simulacre de la ville centre et qui atténuent la dépendance automobile. Autre facteur de « (dé)formation urbaine », selon Marc Dumont d’après Mangin, « l’individu comme produit économique : dans la ville individuée, les seules règles du jeu qui priment sont celles du monde économique du profit et de la rentabilité. Le lotissement représente l’aboutissement d’un processus inexorable : après les voies, « les pistes et règles économiques », il en est l’opération de remplissage… Cartes, photos satellites et modélisations retracent les mutations des espaces périurbains, visualisent l’étalement urbain et le rendent intelligible. Les documents se révèlent particulièrement pertinents pour montrer le passage d’un modèle de lotissement ouvert à fermé ainsi que l’indifférenciation progressive entre la ville et la campagne.” Dumont, 2004 52 | P
Contexte, thèmes et composantes de la ville générique Rem Koolhaas pose le problème de l'homogénéisation des villes à travers la mondialisation et l'urbanisation. Il dénonce la ville comme « moyen actuel » pour que la ville puisse évoluer sans contrainte. La ville générique ne répond alors qu'à une offre et une demande. En 1950, seuls Londres et New‐York comptent plus de 8 millions d'habitants. Aujourd'hui, on compte 22 mégalopoles dans le monde. 2015, on prévoit la présence de 33 mégalopoles. Dont 27 seront situées dans les pays en développement, 19 seront situées en Asie. Aujourd'hui, on observe l'apparition et l'expansion de ville générique, situées principalement en Asie. Elles sont le fruit de la mondialisation. On définit les villes génériques comme étant des mégalopoles dont la croissance est exponentielle. La ville générique est donc en pleine explosion économique et démographique. Elle est en perpétuelle mutation, elle en oublie sont identité. Chaque bâtiment est conçu comme un élément autonome. La ville générique n'a donc pas un style architectural, mais des styles multiples. L'architecture dans la ville générique est utilisée comme réponse immédiate à la demande. Dans notre société de consommation, l'architecture esthétique n'a plus lieu d'être. L’élément primordial est la rapidité de la circulation des flux, tout est en mouvement et en agitation.
Elle se traduit par une position opposée au « Small is beautiful », qui sous‐tend la stratégie de développement par des petits projets, contre les « éléphants blancs » de la bigness, c’est à dire des projets pharaoniques d’extension de la ville. Elle signifie qu’à partir d’une certaine dimension, on ne peut plus parler d’une seule architecture mais plutôt d’architectures plurielles. D’un côté, cela crée une espèce d’éclatement des différentes valeurs, mais qui sont quand même intégrées dans une entité, un tout. La bigness induit le fait que la rue est morte dans la ville générique, il ne reste plus que des voies entourées de verticalité. Koolhaas disait que dans certains cas, il n’y a tout simplement pas de relation possible entre ce qui est nouveau et ce qui existe, et que ce qui existe déjà n’est pas toujours bien. Appliqué à la « generic city », le « fuck context » signifie qu’elle ne tolère au mieux qu’une coexistence avec la ville traditionnelle, et au pire elle la nie.
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Selon Baudin et Genestier, dans l’article: L’architecte et la ville : à plusieurs voix sur Rem Koolhaas, dans la revue MOUVEMENTS N°39/40 mai‐juin‐juillet‐août 2005. « Ses projets, ses constructions et ses écrits constituent de la sorte un apport à la saisie du monde contemporain. D’abord parce que son diagnostic des métropoles actuelles est souvent suggestif. Adossé au travail de ses étudiants de toutes nationalités à Harvard, il propose une synthèse des forces et des tendances qui, selon lui, submergent les rapports sociaux et bouleversent les préceptes de l’agir sur la ville. Ensuite, la posture adoptée par Rem Koolhaas et le système de contradictions dans lesquelles elle se débat représentent un symptôme éclairant sur les apories socio‐économiques et socio‐culturelles qui (dé)structurent le contemporain. Certes, comme le remarque Rem Koolhaas, la plupart des villes et des éléments qui les composent ont historiquement été produites sans architecte, même si une unité du mode de faire la ville et une convergence de rapports sociaux relativement stables engendraient des villes organiques dotées chacune d’une cohérence d’ensemble, constituant « la ville européenne ». Koolhas a élargi une conception qui s’oppose aux idées de « développement durable », de « participation ». Par contre il constate l’exclusion, la violence, la pauvreté, la ségrégation urbaines, et surtout les conceptualise afin de les accepter comme « naturels », inhérents à l’humanité, voire même de les instituer comme des instruments de planification. Rem Koolhaas adopte une attitude ambiguë, « à la fois inscrite dans la logique mobile, utilitariste et désymbolisée du contemporain et simultanément imprégnée d’une conception de l’édifice en tant qu’œuvre, au sens quasi messianique que lui a conféré la pensée occidentale classique, romantique et moderne. Ambiguïté révélatrice en ce que, derrière le regard critique difficilement associé à l’action volontariste, se profilent les doutes profonds que nous pouvons formuler quant à l’efficacité et à la pertinence de l’activité d’aménager et de bâtir. Autrement dit, tout ayant changé dans le monde social, l’autorité et la vie relationnelle, le statut des formes et des images comme le rapport des individus aux lieux, les notions d’architecture et d’urbanisme et leurs principes directeurs sont à repenser radicalement. » (Baudin et Genestier, 2005). Ainsi, pour Koolhas, la ville n’est plus une question de conception, mais un problème de gestion. De même, elle n’est plus projet mais processus. Surtout, elle n’a plus de forme ; c’est seulement une manifestation visuelle de contradictions sociales et économiques. Il faut noter
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que ce modèle de ville suppose, un pouvoir politique fort, apte à gérer les évolutions de cette forme, plus que sa conception proprement dite. Une ville sans qualité ni identité particulière, amnésique, sans sédimentation, appelée à se répandre inexorablement dans le monde entier. La ville générique est en fait la répétition du même module ; c’est à la fois un produit qui est semblable, similaire dans le monde entier, mais c’est également un concentré d’identité locale. Elle est sur ce point comparable à l’aéroport, autrement dit d’un hyperlocal, mais aussi d’un hyperglobal, avec les mêmes commerces, les mêmes salles d’attente, mêmes matériaux. En conclusion, l’urbanisation relève d’un phénomène différent en nature et en puissance. En effet, l’autonomisation des intérêts, des référents et des buts poursuivis par chacun des acteurs construisant la ville aboutit à un espace de juxtaposition d’édifices autistiques sur des territoires qui ne sont unifiés que par des réseaux techniques. Il en découle un espace dont la seule cohérence repose sur les logiques de flux et la prévalence de valeurs marchandes et utilitaires (Baudin et Genestier, 2005). La ville générique serait donc une ville sans histoire mais aussi sans territoire, soumise aux mouvements des informations et des capitaux. Elle serait un lien avec tout ce qui a une utilité marchande, fonctionnelle ou ludique. On y abandonne tout ce qui ne fonctionne pas, pour raisonner seulement en termes de mobilité et de flux : flux de personnes, de marchandises, d’informations. 55 | P