EchoBio N°30 - Certification obligatoire - la bio sous contrôle

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Bio et local, c’est l’idéal Le melon tourne rond En finir avec l’obésité

Une éolienne dans son jardin

Dossier N°30 Juillet/Août 2011

Certification obligatoire La bio sous contrôle


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Actualités Régions ............................................ 4 France ...............................................6 Planète ............................................. 10 Environnement ............................ 12

Edito

Portrait.......................................... 14 Lydia et Claude Bourguignon : médecins de la terre

Reportage ................................... 16 Dans le Quercy blanc, le melon tourne rond

Gare aux amalgames Une nouvelle bactérie pathogène frappe, et les détracteurs de la bio contre-attaquent aussi sec. Dans le collimateur, les graines germées, réputées pour leurs hautes valeurs nutritionnelles, subissent de plein fouet un lourd discrédit. Cette crise va jusqu’à semer le doute sur les vertus du mode de production bio. Mais gare aux amalgames trop rapides.

Initiative....................................... 18 Bio et local, c’est l’idéal

DOSSIER ................................ 20 à 32

Les graines germées sur la sellette

Certification bio

La gravité de l’épidémie allemande d’Escherichia coli (ECEH), cause de décès, est très inquiétante, d’autant que de nouveaux cas ont été détectés en France. Ces derniers auraient pour origine la même source de contamination, des graines de fenugrec à germer originaires d’Égypte. Voici où en est l’investigation à l’heure où nous mettons sous presse. En tout cas, le nouveau sérotype de la bactérie, nommé O104-H4, s’avère redoutable. À titre préventif, les autorités sanitaires françaises recommandent de ne pas consommer des graines germées crues et de redoubler les mesures d’hygiène. Créées pour certaines il y a plus de 15 ans, les entreprises françaises de graines germées bio, très affectées, mettent tout en œuvre pour garantir leurs graines indemnes de la bactérie incriminée. Leurs plans de contrôles sanitaires, déjà très stricts, sont encore renforcés. La sécurité sanitaire est une question de pérennité et dans ce domaine, la même réglementation s’applique à tous, bio et non bio. À ce jour, aucun lien formel n’est établi entre cette contamination et le processus de transformation bio. Par exemple, les graines sont désinfectées (tout comme en conventionnel), non avec du chlore, mais de l’acide acétique – du vinaigre –, et l’efficacité est similaire. Au préalable, elles sont analysées pour vérifier qu’elles sont indemnes de germes pathogènes, tout comme l’eau. Déjà très exigeante, la filière bio met la barre très haut, soumise de surcroît à des contrôles volontaires supplémentaires. Soucieuse de la santé de l’humain et de l’environnement, elle s’impose de rester vigilante et d’améliorer sans cesse ses process. Ne l’oublions pas : ce n’est pas elle qui est à l’origine des graves crises alimentaires, comme celles de l’ESB ou de la dioxine, des problèmes d’antibiorésistance, des maladies liées aux pesticides et autres substances chimiques.

• Un système bien rôdé • Du côté des distributeurs • Au restaurant • Et dans le monde ?

Christine Rivry-Fournier Les Éditions Fitamant publient Echobio et Biofil, la revue professionnelle des agriculteurs bio. Contact : Éditions Fitamant, 2 rue Félix Le Dantec, 29000 QUIMPER, tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, com@fitamant.fr

Art de vivre ................................34 Prévenir le surpoids et l’obésité

Beauté ...........................................36 Le massage, relaxant et tonifiant Urucum, l’allié du soleil

Cuisine ..........................................40 Se mettre au jus

Habitat .......................................... 41 Une éolienne dans son jardin

Jardin .............................................44 Pailler pour l’été

Nouveautés Produits....................46 À vos agendas ! ...............................48 Le coin des livres ............................50


ACTUALITÉS RÉGIONS Des paysans japonais témoignent L’ambiance était plus à la réflexion qu’à la fête, le 14 mai dernier à Aubagne. À l’occasion de ses dix ans, le réseau Alliance Provence a invité deux paysans japonais, habitant proche de la centrale de Fukushima, à venir témoigner de la catastrophe survenue les 11 et 12 mars. “Nous nous demandions comment être solidaires des agriculteurs nippons, explique Gaëtan Vallée, coordinateur d’Alliance Provence. Toshihide Kameda et Shinpei Murakami nous ont dit que le plus important était de leur permettre de témoigner. Pour que le débat sur le nucléaire reste d’actualité.” Trois cents personnes s’étaient déplacées pour les écouter : la plupart sont restées sans voix face à ces témoignages poignants et violents, très difficiles à retraduire. Les paysans ont raconté heure par heure ce qui s’est passé. Ils ont évoqué la solidarité, qui s’est beaucoup jouée en local. “L’impact économique est important pour eux, comme pour de nombreux autres paysans, continue le coordinateur d’Alliance Provence. Mais l’enjeu dépasse les situations personnelles, nous ont-ils dit. On voit à quel point tout est lié : agriculture, choix énergétiques pour ou contre le nucléaire… Au Japon, les conséquences de la catastrophe de Fukushima sont énormes, notamment sur l’agriculture et l’autonomie alimentaire du pays.” Point commun entre les Amapiens de Provence et les paysans japonais : les teikei, premières formes de “paniers”, sont nés il y a quarante ans au Japon. www.allianceprovence.org

À l’école de l’olivier Dans le Var, le “jardin des oliviers” de Sanary-sur-Mer s’étend sur 4 hectares de parcelles communales, défrichées en 2003 : des oliviers plusieurs fois centenaires, envahis par la forêt, y ont été découverts. Au fil des années, le site a été remis en état. En 2010, les écoliers de la ville y ont ramassé 500 kg d’olives, ils ont planté de jeunes oliviers, ils ont travaillé à la conception des étiquettes qui seront accolées sur les bouteilles d’huile – les olives sont transformées par la coopérative oléicole du canton d’Ollioules. Et ce n’est pas fini : les enfants travailleront sur les insectes prédateurs de l’olivier, dégusteront de la tapenade et du pain aux olives. Une vraie “école de l’olivier”, pour apprendre et sensibiliser les jeunes à l’environnement et à l’agriculture biologique. Car c’est ce mode de production qui a été choisi. Le jardin des oliviers a entamé sa conversion officielle à la bio à l’automne 2010. Les parcelles étaient indemnes de tout traitement chimique et la mairie a choisi de préserver cet état, en même temps que la qualité des sols et la biodiversité. Les écoliers de Sanary participent ainsi à l’essor du verger oléicole bio dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : on y compte 333 oléiculteurs bio qui cultivent 933 hectares, dont plus de la moitié est en conversion (chiffres 2009). www.bio-provence.org

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Étudier la bio, de la Hollande à la Mayenne

Sols, cultures, paysages, bâtiments : deux fermes mayennaises bio près de Laval (céréales chez Philippe Lemercier et vaches laitières chez Marieke et Willem De Kam) sont passées au peigne fin pendant dix jours, par 27 étudiants d’un cours international d’agriculture biologique, donné par l’université hollandaise de Wageningen. Ici, chaque année, en juin, la théorie fait place à la pratique. Parmi les étudiants, issus 17 nationalités, Xan Du, Yuusuf, Fanny, venus de Chine, Somalie, Suisse ou Hanna, originaire de la Beauce, ont découvert les haies favorisant la biodiversité ou encore la part importante de pâturage et de foin pour les animaux. Pour Tamilarasi ou Menila, 50 hectares de terres, c’est déjà beaucoup, comparé aux surfaces des petits paysans indiens ou népalais qu’elles connaissent. “60 % de nos étudiants viennent des pays du Sud, confie Walter Rossing, enseignant. Quelques-uns deviendront producteurs, d’autres chercheurs.” “Je veux appliquer ce que j’apprends”, affirme Medhin, salariée d’une ONG de développement rural en Éthiopie. Pour elle, la bio est la meilleure solution pour améliorer les techniques de production ancestrales, d’autant plus que son État s’y intéresse.


Le lait autour du monde

21 pays traversés, 80 crevaisons réparées, 18 025 km parcourus, 1 500 000 calories brûlées : de quoi s’agit-il ? Du voyage à vélo de Martine et Arnaud Baranger, tout autour du monde… sur le thème du lait ! De la NouvelleZélande à l’Inde, en passant par le Brésil et l’Ukraine, ils ont visité plus de 50 fermes laitières, des laiteries, des écoles d’agriculture… Des photos et vidéos retraçant ce périple ont été exposées à Nancy ce printemps, à l’initiative du Centre des groupements des agrobiologistes de Lorraine et de l’association Le Lait autour du monde. Depuis leur retour, après avoir partagé le quotidien des éleveurs, les deux cyclistes sont persuadés que l’agriculture biologique est la filière de l’avenir. www.suivez-nous.fr

En Petite Camargue, de la bio à la cantine À Vauvert, en Petite Camargue, les repas des cantines, des crèches et des écoles primaires deviennent de plus en plus bio. Le démarrage date de 1993, au centre de loisirs, à l’initiative du Civam bio du Gard. En 2006, en reprenant la compétence restauration, la communauté de communes a souhaité étendre l’expérience à 5 autres communes alentours : Aimargues, Aubord, Beauvoisin et Le Cailar. En 2011, la bio entre dans 50 à 80 % des 1 000 repas quotidiens des écoliers et, une fois par semaine, le menu est tout bio de l’entrée au dessert. La filière s’est consolidée autour d’un grossiste privé départemental et d’un réseau de producteurs. Un établissement et services d’aide par le travail (anciennement CAT) fournit les fruits et légumes et la viande. Grâce à la cuisine centrale de Vauvert, les préparations – pour plus de la moitié en bio –, sont cuisinées sur place. “Elles offrent fraîcheur, qualité nutritionnelle et gustative et, de plus, contribuent à réduire l’empreinte sur l’environnement, car ce système est beaucoup moins énergivore qu’une liaison froide ”, confirme Jean-Paul Couron, directeur de la communauté de communes de Petite Camargue.

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ACTUALITÉS FRANCE Les excellents scores de la bio française “La bio n’est plus une mode, une niche ou une lubie de bobos”, assène l’Agence Bio, chargée par l’État de favoriser l’essor de l’agriculture biologique, notamment en aidant à structurer les filières. En deux ans, sa progression a été fulgurante, soit + 55 % de fermes supplémentaires, un marché en hausse de 32 % et des achats en restauration collective qui ont triplé. Aujourd’hui, la France est dans le peloton de tête des pays bio d’Europe avec 845 000 hectares, dont 273 000 en conversion. “Cette poussée de conversion, à hauteur de 30 % du total des surfaces, est l’expression de ce mouvement bio qui prend de l’ampleur”, analyse Élisabeth Mercier, directrice de l’Agence Bio. Début juin, plus de 22 000 fermes produisent selon les méthodes bio. Au total, la filière, agriculteurs, transformateurs, distributeurs compte près de 31 000 opérateurs, et génère plus de 150 000 emplois directs ou indirects.

Le Sud flirte avec les objectifs du Grenelle Si la bio française ne concerne encore que 3 % des terres cultivées, 4 % du nombre de fermes, et 2 % du marché alimentaire, elle ne cesse de s’imposer. Sur certaines cultures, elle dépasse largement les visées du Grenelle, soit 6 % de la surface en bio en 2012 : les légumes secs bio atteignent 22 % de ce qui est implanté ; les plantes à parfums, aromatiques et médicinales, 12 % ; les fruits, 9 % ; la vigne, plus de 6 %... “La bio commence à peser réellement dans l’agriculture nationale”, se réjouit l’Agence Bio. Le cercle vertueux est enclenché. Plusieurs régions ou départements sont bien au-delà des objectifs du Grenelle : Provence-Alpes-Côte d’Azur atteint 10,5 % de la surface en bio, suivie de Languedoc-Roussillon, avec 7,9 %. Seize départements ont également franchis la barre des 6 %, avec en tête la Drôme (13,1 %), le Vaucluse (11,1 %), les Bouches-du-Rhône (11 %), les Pyrénées-Orientales (10,9 %), les Hautes-Alpes (10,8 %) et l’Ariège (10,7 %). Le Sud montre l’exemple. Plus au nord, là où l’agriculture est plus intensive et le climat plus humide, les conversions sont plus lentes, sauf dans l’Ouest, comme en Loire-Atlantique, en deuxième place pour la surface cultivée bio, avec 30 537 hectares, juste derrière l’Aveyron, avec 33 354 hectares. www.agencebio.org

Grâce aux conversions de vergers, toutes les envies de pommes bio, des plus précoces, dès août, aux plus tardives, vont pouvoir être satisfaites. Au choix, une cinquantaine de variétés, pour raviver les papilles.

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Éthique et qualité, au menu des éleveurs bio Outre l’apiculture bio qui a bondi de 63 %, les chèvres et les porcs représentent la plus forte hausse des élevages français en conversion, soit respectivement + 44 % et + 30 %. Le cheptel de brebis bio augmente aussi (+16 %), surtout pour le lait, faisant de l’Aveyron, pays du Roquefort, le premier département bio français en surface. Les poulets et les poules pondeuses sont de plus en plus nombreux, ainsi que les troupeaux de vaches à lait ou à viande. La bio s’étend dans les pâturages et les champs. En faisant ce choix, les éleveurs misent sur la qualité, le respect de l’environnement et un métier rémunéré de façon plus juste. Pour la première fois, le Centre interprofessionnel des viandes veut le faire savoir, en organisant une campagne d’information auprès des enfants. “S’il faut manger moins de viande, il faut la choisir goûteuse, de qualité et issue d’élevages bio menés de façon équilibrés, en autonomie, produisant son herbe, ses céréales et ses protéagineux, pour des animaux sains et en bonne santé”, explique Michel Caillault, éleveur de Charolaises en Maine-et-Loire avec son fils Benoît. Intarissables de questions, les enfants en visite au pré ont été convaincus.


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aux gênes urinaires !

L’anatomie féminine favorise la contamination de la vessie par les bactéries E.coli, ce qui explique la fréquence des gênes urinaires. Les plus fréquentes sont : Z Brûlures mictionnelles Z Besoin fréquents ou urgent d’uriner Z Urines de couleur troubles

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ACTUALITÉS FRANCE Phtalates, parabènes et alkylphénols seront-ils interdits en France ? Perturbateurs endocriniens, les phtalates, parabènes et alkylphénols font partie des substances chimiques plus que jamais sur la sellette. À la surprise générale, l’Assemblée nationale a adopté, le 3 mai, une proposition de loi visant à interdire la fabrication, l’importation et la vente de produits en contenant. Plusieurs études scientifiques montrent qu’en mimant les hormones, ils ont des effets néfastes sur la reproduction, animale et humaine. Déjà, les phtalates, plastifiants utilisés notamment pour le PVC, ne sont plus autorisés dans les jouets d’enfants. Mais ils sont répandus dans de nombreux objets (emballages, peinture, vinyle…). Conservateurs présents en cosmétiques, dans des médicaments ou aliments, les parabènes, aux effets proches des œstrogènes, sont accusés de favoriser le cancer du sein et de limiter la fertilité masculine. Les alkylphénols, implantés dans l’industrie comme polymères, élastomères, additifs aux carburants, dans les colorants capillaires, parfums, détergents…, sont toxiques pour le milieu naturel et biopersistants dans l’environnement. Ces familles chimiques font déjà l’objet d’évaluation au niveau européen dans le cadre du règlement Reach, et certains composés sont soumis à restriction. Leur interdiction pure et simple en France n’est pas encore acquise. Quant à leurs substituts, c’est une autre histoire : celle de la recherche.

La vente du purin d’ortie autorisée

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Bientôt du vin bio ? On le sait : si le raisin est bio, cultivé et certifié conformément au cahier des charges européen qui régit ce mode de production, la vinification ne l’est pas – car la réglementation ne l’exige pas encore. C’est pourquoi le logo AB doit être complété par la mention “vins issu de raisins de l’agriculture biologique”. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir proposer des vins estampillés 100 % bio. Mais le projet proposé à la Commission européenne en juin 2010 n’a pas convaincu le commissaire à l’agriculture, Dacian Ciolos. La copie doit être revue, entre autres, pour imposer des doses de soufre, conservateur dont le vin ne peut guère se passer, tolérables en bio et acceptables pour tous les États Membres. Or la procédure devrait s’accélérer, pour déboucher rapidement sur un accord. En effet, la dérogation autorisant les viticulteurs à apposer le logo AB prend fin… en juillet 2012. Le compte à rebours a commencé, afin de boucler un cahier des charges qui “garantisse un vin bio le plus naturel possible”, exprime Yves Dietrich, viticulteur alsacien et membre du Comité national de l’agriculture biologique. “Il faut savoir que les producteurs qui se donnent du mal dans le vignoble limitent au maximum les intrants dans leur vin”, complète-t-il. À la recherche de produits les plus sains et les moins polluants possibles, les consommateurs bio ne comprennent pas pourquoi le raisin est bio et pas le vin, même s’il existe des cahiers des charges privés, comme ceux de la Fnivab, Demeter ou Biodyvin.

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Les agriculteurs bio le réclamaient depuis longtemps : la vente du purin d’ortie “en tant que préparation naturelle peu préoccupante (PNPP) à usage phytopharmaceutique” est désormais autorisée, comme l’indique un arrêté publié au journal officiel le 28 avril dernier. Pourtant, les défenseurs de ces préparations à base de plantes, alternatives aux pesticides chimiques, ne sont pas entièrement satisfaits : ils souhaitaient les voir classées dans une liste différente de celle des produits phytopharmaceutiques (où sont rangés les pesticides), comme cela se fait dans d’autres pays européens (Allemagne, Espagne…). Pour Jean-François Lyphout, président de l’Association pour la promotion des PNPP (Aspro PNPP), producteur de PNPP et horticulteur, la recette publiée en annexe de l’arrêté n’est pas la bonne : “Elle ne correspond pas à la recette que nous utilisons. Nous ne sommes donc pas d’accord avec cet arrêté. Nous voulons que les choses soient claires. Certes, notre travail est aujourd’hui toléré mais ce n’est pas une solution.” Pour vendre du purin d’ortie, les producteurs devront réaliser des dossiers d’homologation. Les petites entreprises artisanales qui en produisent pourront-elles supporter le coût de ces dossiers ? Pas sûr… “Économiquement, nous ne sommes pas grandchose. Mais idéologiquement, nous représentons beaucoup : l’autonomie des gens et de l’agriculture”, conclut Jean-François Lyphout. www.aspro-pnpp.org



ACTUALITÉS PLANÈTE Graines d’explorateurs : le bleuet sauvage de Québec Après quelque temps passés à Montréal, Samuel, Anne, Romain et Elouan sont arrivés dans la région du Saguenay Lac Saint Jean. Celle-ci est célèbre grâce à un petit fruit tout bleu qui y est cultivé : le bleuet. Curieux de tout ce qui touche à la bio, les graines d’explorateurs ont voulu en savoir plus. “Le bleuet est apparu dans la région après les incendies qui ont dévasté la forêt boréale en 1870, sur une étendue de près de 150 km ! Les bleuets, premières espèces d’éricacées qui poussent après un feu dans la région, sont devenus dominants dans le paysage. Depuis plus d’un siècle, ils sont donc présents dans l’alimentation et dans l’environnement de la plupart des familles de la région. Cela a même valu à ses habitants d’être appelées familièrement “bleuets” par les autres québecois.” Ce petit fruit bleu, proche cousin de nos myrtilles, est particulièrement prisé pour ses vertus anti-oxydantes. La culture du bleuet consiste à aménager des bleuetières, c’est-à-dire à prendre soin de champs de bleuets sauvages. De nombreux hectares sont cultivés en bio, comme chez la société Bleuets sauvages du Québec, dirigée par Jean Côté. “Nous lui avons demandé pourquoi son entreprise a fait le choix de l’agriculture biologique. Il nous a répondu, avec un pragmatisme tout québécois, que c’était d’abord pour des raisons de rentabilité économique. Même si contribuer à la défense de l’environnement est une motivation supplémentaire.” www.grainesdexplorateurs.com

Sortie du nucléaire en Allemagne Conséquence directe de la catastrophe de Fukushima, survenue le 11 mars dernier : le gouvernement allemand a décidé d’accélérer la transition énergétique de son pays et de sortir du nucléaire d’ici 2022. Huit des plus anciens réacteurs du pays, arrêtés au lendemain de l’accident japonais, seront démontés. Les neuf autres seront mis hors service les uns après les autres. Outre-Rhin, 22 % de l’électricité produite est d’origine nucléaire : il faudra donc trouver d’autres sources d’énergie, sans recourir à des importations de courant d’origine française – et nucléaire. Misera-t-on sur les centrales à charbon, très polluantes, qui produisent aujourd’hui 43 % de l’électricité allemande ? Sur les centrales à gaz (13 % de l’électricité) ? Sur les énergies Ici, la centrale du Tricastin dans la Drôme. En juillet 2008, une fuite de 74 kg d’uranium a pollué renouvelables (17 %), et les cours d’eau avoisinants. Le réseau Sortir du notamment sur l’éolien Nucléaire, Greenpeace et d’autres associations environnementales ont porté plainte pour pollution offshore ? La chancelière des eaux. Le verdict devrait être rendu prévoit d’augmenter la le 30 septembre 2011. part de ces énergies vertes (éolien, hydraulique, biomasse, photovoltaïque) à 35 % en 2020 et à 80 % en 2050. Elle entend aussi améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment et de l’industrie, rendre les réseaux électriques plus performants et ainsi, réduire les consommations de 10 % à l’horizon 2020. Irréalisable ? Quand certains se demandent à quel prix cette transition se fera, d’autres pensent au coût trop rarement pris en compte du nucléaire : le stockage des déchets radioactifs, pour lequel l’Allemagne cherche d’ailleurs toujours un site adéquat...

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Jardiner bio, dans le chaos des villes... Greg cultive ses légumes sur un terrain squatté de Détroit. S’il n’est pas certifié, il tient à produire bio. Reconverti maraîcher, cet ex-prof d’art vend directement ses légumes au Eastern market, le grand marché de la ville. Il n’est pas le seul à conquérir les 100 kilomètres carré de friches de cette cité américaine rongée par le chômage, depuis le déclin de l’industrie automobile. L’association Urban Farming, adepte d’une alimentation saine et bio, initie les habitants au maraîchage ou à l’apiculture. Les potagers poussent ici et là et un lycée dispense même une formation. “Les gens vont prendre leur vie en main et, dans dix ans, Détroit sera connue pour la qualité de ses productions agricoles”, lance un syndicaliste. Projeté au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo en juin dernier, le film Détroit passe au vert retrace cette histoire. “Cette expérience équitable et bio est réjouissante car c’est aussi une résistance au business de l’industrie alimentaire, sachant qu’aux États-Unis, un enfant noir sur deux, né après les années 1970, est atteint de diabète”, indique l’écrivaine Sylvie Laurent, auteur de Homérique Amérique. “Déblayons tout pour faire pousser les légumes et les fruits” revendique l’auteur haïtien Jean-Euphèle Milcé, qui a écrit Des jardins naissent, où il évoque l’avenir de Port-auPrince après le séisme de 2010. Pour lui, sa capitale doit renaître avec des jardins partout. Le film Détroit passe au vert peut être visionné sur videos.arte.tv


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ACTUALITÉS ENVIRONNEMENT La vie marine en voie d’extinction Plus que jamais, les océans sont en danger. Couvrant 70 % de la planète, ils subissent de plein fouet une série de pressions, réchauffement et acidification, entraînant l’hypoxie (faibles niveaux d’oxygène). Tous les indicateurs sont au rouge, risquant de provoquer l’extinction de la vie marine à un rythme plus rapide que prévu. Telle est la conclusion d’un rapport alarmant, rendu public fin juin à l’université d’Oxford, dans lequel 27 experts de la biodiversité marine, issus de six pays, tirent la sonnette d’alarme. “En considérant l’effet cumulatif de ce que l’humanité fait subir aux océans, nous nous sommes aperçus que les conséquences sont bien plus graves que ce dont chacun de nous s’était rendu compte de son côté”, dénoncent-ils. Ce panel scientifique conclut que “la combinaison des pressions exercées crée des conditions qui se retrouvent lors de chacune des précédentes extinctions de masse d’espèces de la Terre”. Il pointe les niveaux de carbone absorbé par les océans, “déjà bien plus élevés aujourd’hui qu’à l’époque de la dernière extinction de masse d’espèces marines, il y a environ 55 millions d’années”. La pollution par les multiples toxiques chimiques et les microdéchets de plastiques, retrouvés jusque dans les mers polaires, sont incriminés, tout comme la surpêche. Les experts demandent “l’adoption en urgence d’un meilleur système de gouvernance de la haute mer, encore très peu protégée, mais qui représente la majeure partie des océans du monde entier”. www.stateoftheocean.org/pdfs/1906_IPSO-LONG.pdf (rapport en anglais)

Méditerranée…

Un trésor en grand danger La grande bleue est elle aussi sur la sellette : contaminants chimiques, métaux lourds, nitrates, phosphates, pesticides, hydrocarbures, résidus de médicaments, déchets de matières plastiques, espèces invasives, surpêche… La Méditerranée va très mal, explique un rapport présenté fin juin par le sénateur de l’Aude, Roland Courteau. Tous ces maux, auxquels s’ajoute le changement climatique, menacent cette mer mythique, dont les eaux mettent un siècle à se régénérer. Plus de 80 % de cette pollution maritime provient des terres, notamment de l’urbanisation et l’industrialisation galopante de ses rives. Entre 1970 et 2000, la population urbaine côtière a bondi de 10 millions d’habitants sur la rive nord et de 30 millions d’habitants sur les rives sud et est. Barcelone, Marseille, Gènes, Rome, Le Caire, Istanbul, autant de villes devenues des mégalopoles. 60 à 80 % des habitants de la rive sud du bassin sont soit déconnectés des réseaux d’assainissement, soit desservis par des systèmes d’épuration incomplets. Créé en 1976, le Plan d’action Méditerranée gère une lutte antipollution, conclue entre les 21 États riverains. Malgré ce dispositif imposant, la situation se dégrade. Il est grand temps de réagir efficacement. www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/quatre_pages/ 4pages.pdf

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Un label pour la qualité des eaux de baignades Lancé en 2009, un label officiel garantit la qualité des eaux de baignade, fondé sur un cahier des charges exigeant et des prélèvements tout au long de la saison estivale. Il doit inciter les communes littorales françaises à devancer l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en 2015. Ce label – représenté par un logo arborant une loupe et un nageur, sur fond bleu et blanc – répond à des critères plus rigoureux que le Pavillon Bleu, plus ancien. Par exemple, il exige la surveillance pendant toute la saison de baignade, avec des prélèvements réguliers, l’engagement d’informer le public en cas de problème ou encore l’identification de toutes les sources de pollution potentielles et la mise en place d’indicateurs pour anticiper les pollutions. Quatre niveaux de notations sont attribués : “très bonne qualité”, “bonne”, “suffisante” ou “insuffisante”. En 2010, neuf communes (sur 3 200) et 35 sites de baignade ont arboré ce label, dont Ramatuelle, Cavalaire et La Croix-Valmer (Var), la communauté d’agglomérations de Dieppe et Quiberville (Seine-Maritime), Carnac (Morbihan) et Pornic (Loire-Atlantique). À partir de l’entrée en vigueur de la réglementation européenne en 2015, toute plage où la qualité des eaux sera jugée “insuffisante” devra être impérativement fermée : en 2009, elles étaient 131 dans ce cas. //baignades.sante.gouv.fr



PORTRAIT

Lydia et Claude Bourguignon

Médecins de la terre Agronomes, Lydia et Claude Bourguignon considèrent que la plupart de nos sols cultivés sont à l’agonie. Au banc des accusés : le labour et les apports excessifs d’engrais et de pesticides. Le passage à la bio, côté agriculteurs et côté citoyens, garantirait le retour de la fertilité.

Vous estimez qu’en Europe, 70 % des sols sont morts. Qu’est-ce que cela signifie ? Lydia Bourguignon : Dire qu’un sol est “mort” signifie qu’on ne mesure aucune activité biologique en laboratoire, dans l’échantillon de terre étudié. En fait, je préfère parler de sols “à l’agonie”. Dans la notion de “mort”, il y a une idée de nonretour. Or, avec une prise de conscience et du travail, ces sols peuvent retrouver leur fertilité. Cela demande de la patience car on ne récupère pas si facilement des sols labourés depuis plusieurs décennies de façon assez dure : il faut supprimer les produits chimiques de synthèse, mettre en œuvre des pratiques d’agriculture biologique.

Que reprochez-vous au labour ? Claude Bourguignon : Ce type de travail du sol perturbe complètement son fonctionnement. Les charrues descendent à des profondeurs entre 25 et 40 cm : c’est trop ! Au final, la terre est tassée, les microorganismes qui ont besoin d’oxygène, en surface, pour vivre, sont transportés en profondeur. Là, ils ne peuvent plus se développer et faire leur “travail” : décomposer la matière organique, former de l’humus qui nourrit les plantes. Résultat, l’activité biologique est ralentie voire stoppée.

nous avons commencé nos mesures en France en 1990, nous observons une baisse régulière de l’activité biologique des sols. Pour preuve la disparition des vers de terre ! Globalement, les terres agricoles se dégradent dans le monde entier, partout où le labour moderne est associé à d’importants apports d’engrais chimiques et de pesticides. Nous avons noté plus d’activité biologique en Tunisie dans des zones très désertifiées que dans certains sols français…

La conversion à la bio permet-elle de faire revivre les sols ? LB : Sans aucun doute. Les sols cultivés en agriculture biologique sont plus vivants : ils sont beaucoup plus riches en organismes vivants et en biodiversité que ceux travaillés en agriculture conventionnelle. Ils sont moins compactés, c’est-à-dire moins tassés. Passer en bio, c’est adopter un autre regard sur le sol, c’est observer le vivant. Cependant, la démarche doit être progressive car ce passage demande une profonde réflexion de la part du producteur. Et tous les

Dans votre laboratoire, vous analysez les sols. Que mesurez-vous exactement ? LB : Certains nous disent qu’on est les médecins de la terre. C’est un peu vrai ! Nous mesurons l’activité biologique d’un sol afin de comprendre comment il fonctionne... s’il fonctionne. Pour cela, nous avons mis au point une méthode qui prend en compte plusieurs indicateurs : par exemple, nous comptons les acariens, les collemboles, etc. Depuis que

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Claude et Lydia Bourguignon mesurent l’activité biologique d’un sol afin de comprendre comment il fonctionne.


“C’est une histoire à deux”

Pour les Bourguignon, le labour perturbe complètement le fonctionnement du sol. “Les charrues descendent à des profondeurs entre 25 et 40 cm : c’est trop !”

sols ne permettent pas une conversion rapide. Comme en médecine, on ne peut pas conseiller à un malade traité depuis des années avec des produits chimiques de passer du jour au lendemain à l’homéopathie. Lorsqu’un agriculteur fait appel à nous, nous réalisons d’abord la carte d’identité du sol puis entamons un travail de longue haleine, avec pour finalité l’arrêt de l’utilisation des produits polluants.

À la campagne, vu de l’extérieur, les cultures ont l’air saines, vivantes. Qu’est-ce qui cloche ? LB : Ce beau visuel est trompeur. En réalité, on observe une baisse de rendement au niveau mondial, depuis 1984. Les statistiques de la FAO (1) le montrent. À quel prix obtientt-on ces cultures si belles, si carrées ? Au prix de l’utilisation de beaucoup trop d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires. Tant que les sols vivent sous perfusion, ils se maintiennent en vie mais c’est artificiel.

Pensez-vous qu’à un moment, ces sols vont tout simplement arrêter de produire ? LB : Dans les pays en voie de développement, nous avons vu des sols qui avaient totalement “décrochés”. En France, les sols tiennent encore le coup, perfusés et aidés par notre climat tempéré. Mais nous tirons une vraie sonnette d’alarme par rapport aux catastrophes écologiques telles que les orages qui entraînent des glissements de terrain. Les conséquences de ces fortes pluies sont de plus en plus dramatiques : aujourd’hui, quand il pleut beaucoup, l’eau n’est plus absorbée car la terre est trop compactée. C’est cela qui provoque des catastrophes. Le “décrochage” est là !

Lydia et Claude Bourguignon sont indissociables. Dans les années 1980, tous deux travaillaient à l’Inra. Ils se sont rencontrés là, se sont mariés. En 1989, ils ont tous deux décidé de quitter l’institut : “L’écologie, l’environnement n’étaient pas du tout reconnus dans les thèmes de recherche de l’Inra.” Ils créent leur propre laboratoire en 1990. “Les premières années ont été très difficiles, on a plus que galéré. Nous avons tenu grâce à notre relation affective et nos convictions profondes.” Au fil des années, le couple d’agronomes ne cesse d’enrichir ses connaissances : pour comprendre un sol, ils vont le toucher, le sentir. Ils font des profils de sols en France et sur toute la planète. “Nous avons été amenés à réfléchir à la porosité, à l’importance que les racines pénètrent le sol en profondeur. Nous avons affiné les techniques que nous conseillons aujourd’hui, comme le semis direct sous couvert.” Leur discours est toujours resté le même. “Les gens parlent de la pollution de l’air, de l’eau. Les sols ont toujours été occultés ! Pour nous, ils sont vraiment la base de la pyramide, de notre alimentation, de notre histoire. Ils ont été négligés. Ça aurait été mieux qu’on ait torts... mais le temps nous donne raison.”

En ce moment, n’y a-t-il pas un mouvement dans ce sens ? LB : Oui, je crois que nous sommes à un tournant. Les gens sont à la recherche d’une agriculture de proximité, de relationnel avec les producteurs. Il y a une demande de vérité. Nous sommes de plus en plus sollicités pour des conférences grand public et les salles sont toujours pleines ! Certains disent que les produits bio ne pourront pas nourrir la planète. Nous disons le contraire. Si, dans le monde entier, les agriculteurs faisaient les rendements des bio français, ça serait tout à fait possible. Il faut aussi remettre tout le monde à sa place : arrêter de produire de la tomate en Hollande par exemple. Chaque sol, chaque territoire doit retrouver sa vocation et chacun doit renouer avec le bon sens. Il y a fort à faire mais ce n’est pas impossible. Passer à la bio, c’est refaire un monde. Propos recueillis par Adeline Gadenne et Myriam Goulette (1) FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Qui doit agir : les agriculteurs ? LB : Le monde agricole est très long à bouger. Nous disons aux producteurs de reprendre possession de leur capital, de leur terre. Mais c’est un discours à contre courant. Nous vivons dans une civilisation de la peur. La liberté, ça se paie très cher. C’est aussi le regard citoyen qui doit changer. Personne ne devrait jamais dire : “Je veux payer mon alimentation le moins cher possible”. Il faut accepter de payer au juste prix les produits agricoles. Les dépenses ont été déplacées vers le médecin, mais une alimentation de qualité éviterait cela ! C’est un problème global.

Leur formation Claude Bourguignon est ingénieur agronome, avec une maîtrise de microbiologie des sols. Il a été l’un des derniers élèves de cette chaire disparue aujourd’hui. Lydia Bourguignon a une maîtrise de biologie et un diplôme d’œnologie. Cinq personnes travaillent dans le laboratoire lams. www.lams-21.com/

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REPORTAGE

Dans le Quercy blanc

Le melon tourne rond Le melon, tout comme la tomate, est l’emblème des légumes-fruits d’été, à déguster sans modération. Or, plante sensible, sa culture en bio est délicate. Dans le Quercy Blanc, Jean-Paul, Viviane et leur fils Pierre-Jean en ont fait leur spécialité. Pourtant très prisé, le melon bio peine à s’étendre. Cette cucurbitacée réclame en effet un savoir-faire pointu, surtout pour gérer les risques de maladies et offrir la qualité gustative tant attendue. Car avant tout, le melon doit être goûteux et parfumé. Pas question de décevoir, il doit surprendre les papilles ! Un vrai défi pour le producteur. L’objectif est d’atteindre un taux de sucre suffisant : pour que le melon soit considéré mangeable (et non assimilé à une courge !), un minimum de 10 sur l’échelle de Brix (1) doit être garanti. Plus ce taux augmente – il peut dépasser les 14, 15, voire plus –, plus sa chair est savoureuse. “La différence, c’est la longueur en bouche. La sélection variétale a beaucoup amélioré cet aspect, mais d’autres facteurs entrent en jeu : le climat, le terroir, la culture sur sol argilo-calcaire avec 8 à 9 de pH”, précise Jean-Paul Robert, en bio depuis 1995 sur 40 hectares au total, à Flaugnac, dans le Lot. En Gaec avec son épouse et son fils, il consacre au melon 4 hectares en plein champ au cœur du Quercy blanc, un sol à dominante calcaire – d’où sa dénomination –, terroir privilégié pour cette plante exigeante. Beaucoup d’observations ainsi qu’une expérience acquise au fil des ans sont indispensables pour mener cette culture avec succès. “Un déséquilibre peut détériorer complétement la qualité du fruit. Vu les frais de plantation, entre 4 000 à 5 000 € l’hectare, il faut être très vigilant”, explique le producteur, passionné, mais contraint à une gestion rigoureuse.

Des rotations, sinon rien En fonction des régions et du choix de précocité, le melon pousse sous tunnels froids, sous chenilles ou en plein champ, bâché ou non. Plus ensoleillées, les régions du sud de la France lui offrent de meilleures conditions en agriculture

Le Gaec de Pech-Revel Sur une quarantaine d’hectares, outre les melons, le Gaec de Pech-Revel cultive 1 hectare de vignes de raisins de table, 5 hectares de vigne pour le vin, 2 à 5 hectares de tournesol pour en presser l’huile, des céréales et plantes fourragères destinées aux rotations.

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Jean-Paul Robert : “Produire un melon de qualité demande un vrai savoir-faire, que nous perpétuons, soucieux de maintenir notre exploitation familiale.”

biologique, réduisant ainsi le risque de maladies dues aux champignons. Très cultivé en conventionnel, sous chenilles, dans le nord de la Vienne, il y est peu mené en bio car les abris favorisent maladies et ravageurs, entraînant le recours à de nombreux traitements chimiques. “Cette plante est très sensible aux champignons comme le mildiou, l’anthracnose, et aux pathogènes du sol”, détaille Jean-Paul Robert qui a choisi de la faire pousser en plein champ. Il bâche certaines parcelles pour plus de précocité. Contraints de réduire au maximum tous les risques, les bio doivent pratiquer les rotations – c’est impératif et bien spécifié dans le cahier des charges. Le producteur du Quercy les étale sur quatre ans minimum, en alternant tournesol, céréale, féverole, engrais vert, avant de réimplanter du melon. “C’est indispensable pour structurer le sol, et aussi pour limiter les herbes indésirables, comme le liseron, l’amarante ou le chénopode blanc…, car le désherbage est un souci constant”, insiste-t-il.


Choisir les bonnes variétés Son choix se porte sur les variétés renommées de type Charentais “Cantaloup”, très appréciées. Le melon type Canari, jaune pimpant, est moins recherché par les Français et reste l’apanage des Espagnols et des Italiens : question de culture alimentaire. “Il faut choisir des variétés résistantes aux champignons parasites et destructeurs comme le fusarium, l’oïdium, qui peuvent endommager les cultures”, indique le producteur. “Les vieilles variétés sont plutôt décevantes, par manque de sélection. Les hybrides ont apporté de gros progrès, notamment sur les résistances”, ajoute-t-il. Autre contrainte, les dates de récoltes. Les six variétés choisies par Jean-Paul Robert, les plus adaptées au terrain, sont à maturité échelonnée, de juillet à mi-octobre : le but est de satisfaire les clients – vente directe sur les marchés, magasin collectif et grossiste – en continu pendant l’été et le début de l’automne.

Plantation délicate Dès le mois de mars, le producteur réalise ses semis en pépinière chauffée, “avec beaucoup de surveillance, mais sans problèmes particuliers”. Repiqués avec une planteuse mécanique sur plastique courant avril, les plants sont recouverts d’une bâche protectrice jusqu’à la fin des gelées. Difficile de se passer du paillage plastique transparent. Le producteur préférerait utiliser du matériau biodégradable, mais le contact avec le melon favorise la pourriture et la décomposition de la matière peut attirer les taupins, insectes coléoptères qui adorent ingérer racines, plantules et feuilles. La plantation se fait en plusieurs planches sur paillage, technique qui réchauffe le sol. Afin de ne pas tasser la terre “car les racines traçantes du melon réclament un sol meuble”, Jean-Paul Robert prend la précaution de préparer le terrain avec des outils tirés par un chenillard, après un labour avec la rotobèche, qui aère le terrain. Le fumier et l’engrais organique sont incorporés, complétés par du patenkali (minéral riche en potasse autorisé en bio) pour nourrir le sol. Dans les entre-rangs, les herbes indésirables sont binées mécaniquement, tandis que sur le rang, au pied de la plante, elles sont arrachées à la main très tôt, pour éviter leur concurrence. D’où de lourds coûts de main-d’œuvre.

Doser l’irrigation Malgré la biodiversité, enrichie par de nombreuses haies servant d’abris aux auxiliaires naturels, l’insecte nuisible le plus teigneux est la courtilière qui sectionne les racines du melon. Sur certaines parcelles, il a même fallu stopper cette culture faute de moyens de lutte. Le problème de la pyrale du maïs, gros ver qui creuse le fruit et le rend inapte à la vente, a été résolu par la lutte biologique avec des trichogrammes, petites guêpes qui parasitent les œufs du ravageur pour les détruire. Outre la fertilisation équilibrée, l’irrigation influe aussi beaucoup sur la sensibilité aux maladies et sur la qualité gustative. “Il faut savoir doser entre un peu de stress hydrique, mais pas trop…”. Tout un art. Si le système de goutte-à-goutte sert au départ sous les mini-tunnels, l’aspersion prend le relais pour assurer une couverture intégrale. Soucieux d’améliorer encore davantage sa démarche bio, le producteur du Quercy va rallonger sa rotation pour l’étaler au moins sur six ans, en ajoutant au minimum deux années de trèfle. “Cela est possible avec l’arrivée de notre fils comme associé dans notre ferme. Nous

Le melon produit deux types de fleurs, mâles et femelles. Seules les fleurs femelles donnent naissance à un melon. Mais celles-ci peuvent avorter dans plusieurs cas : froid, mauvaise fécondation, plante trop chargée, stress hydrique… La fleur mâle fournit seulement le pollen.

avons accru la surface globale disponible.” Réalisée à la main pour éviter les chocs, la cueillette se fait à maturité, le matin. Ainsi le melon ne s’échauffe pas, se conserve mieux, et sa saveur est garantie. “Le client doit se régaler, c’est impératif.” Christine Rivry-Fournier (1) L’échelle de Brix sert à mesurer la fraction de saccharose par le biais d’un réfractomètre.

Comment choisir un melon goûteux ? 1 - Acheter un melon bio cultivé sur un terroir favorable à cette culture (Quercy, Coteaux du Gers, sud-est, Poitou-Charentes...). 2 - En vente directe, faire confiance au producteur. 3 - Reconnaître les indices d’une bonne maturité et d’un melon cueilli à point : pédoncule qui commence à se détacher, cotes encore vertes avec peau jaunissante et contrastée qui reflète sa richesse gustative…

Les conseils de Viviane Robert pour choisir un melon goûteux.

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INITIATIVE

Revitaliser les territoires

Bio et local, c’est idéal Les pommes bio des Coteaux Nantais, 100 % Pays-de-la-Loire. Celles de Vitamont et Danival seront d’ici quelques années issues d’une centaine d’hectares cultivés en vallée de Garonne.

“Bio et local, c’est l’idéal” : ce slogan a le vent en poupe. Bon nombre de mangeurs bio s’y réfèrent, motivés par un acte d’achat pertinent, empreint de sens. “Je suis attentif à la provenance du produit, je privilégie la proximité mais aussi la qualité”, confie Laurent, un habitué des magasins bio, intéressé par la formule du vrac. De leur côté, les fournisseurs d’aliments bio sont de plus en plus sensibles à cette relocalisation : impact carbone, traçabilité, vitalité économique de leur territoire font partie de leurs préoccupations. Ainsi, de nouvelles filières – lait, céréales, soja, pommes, châtaignes –, renaissent aux quatre coins de la France ou sortent de terre, comme pour le quinoa.

Refléter un terroir “Avec nos fromages, le client achète un bout du bocage”, résume Charles Laurent, producteur de lait en Mayenne. L’an dernier, lui et une quarantaine d’autres éleveurs ont lancé la fromagerie “Bio du Maine” qui fabrique 300 kg de fromages au lait cru par jour. “Nous

Le monde change… et se recentre sur le local. Précurseurs, les bio sont très attachés à la notion de proximité. À leur écoute, les entreprises de transformation cherchent à nouer des partenariats durables avec les agriculteurs en régions.

Les consommateurs de produits bio sont attachés à la notion de proximité et au lien avec les producteurs. Pour certains, l’aspect local prend parfois le pas sur le bio.

maintiendrons une structure locale, misant sur la qualité”, affirme le fromager de l’entreprise, Guillaume Chopin. Si les fromages ont vocation à être vendus au-delà du grand ouest, la production de lait et la transformation resteront sur le sol mayennais.

L’Entrammes, un fromage au lait cru qui sent bon le bocage mayennais. La fromagerie des producteurs a été créée avec le soutien des collectivités locales, régionales et l’Europe.

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Chez Côteaux Nantais, arboriculteur en biodynamie et transformateur, connu pour ses compotes, jus de fruits et autres confitures, notamment à base de pommes, des partenariats sont noués avec d’autres producteurs des Pays-de-la-Loire pour compléter les gammes. “Avec Biocoop, nous nous sommes engagés à créer une filière de proximité, annonce Benoît Van Ossel, son dirigeant. D’une manière générale, c’est une tendance de fond, les enseignes spécialisées en bio apprécient l’origine la plus proche.”

Stimuler la bio française Les entreprises bio unissent leurs forces pour répondre à cet appel. Ainsi, le groupe multi-produits Léa Nature a investi, avec cinq autres acteurs – le


Des engagements forts À la suite de la marque Bio Equitable, initiée par l’entreprise Euro-Nat en 2002 – à l’origine de la première filière de quinoa bio issue du commerce équitable –, la marque Bio Solidaire est née en 2007. Son but : soutenir les producteurs et transformateurs des pays du nord, et notamment français. “Il s’agit de garantir un prix de base rémunérateur pour le producteur, basé sur des contrats de trois ans minimum, explique Dorothée Meyer, animatrice de la marque gérée par l’association Bio Partenaire. Relier les agriculteurs aux transformateurs participe au maintien du tissu rural. Par exemple, la filière

fabricant de petits-déjeuners Céréco, le meunier Bellot, l’huilier Bioplanète et le réseau Biocoop –, dans un silo à grains au sein de la coopérative bio Corab, en Charente-Maritime. “Les transformateurs ont un rôle à jouer dans la croissance des surfaces bio car nous avons besoin de volumes réguliers et de qualité”, affirme Mireille Lizot, chargée de la communication du groupe Léa Nature. Via sa filiale Bioléa Frais, les transformateurs Kambio et Bio Par Cœur, implantés en Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées, sont entrés dans son giron. “Qui se ressemble s’assemble, assure Daniel Gevaert, le directeur. Leurs achats en légumes sont quasiment 100 % d’origine France”. Or, cette stratégie n’est pas si aisée. “Stimuler la production la plus rapprochée pour pallier au manque de matières premières demande du temps, mais à plusieurs, la tâche est plus facile”, ajoute Gérard Le Goff, PDG de Céréco. Dans la vallée de la Garonne, Vitamont (jus de fruits) et Danival (produits à base de fruits et légumes) travaillent depuis deux ans à la mise en place de 100 hec-

châtaigne d’Euro-Nat a permis de créer une Coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma), pouvant servir à d’autres producteurs.” Bio Solidaire, dont le logo figure sur les emballages, concerne près de 300 producteurs sur une dizaine de filières et autant d’entreprises. De son côté, Biocoop était précurseur de ce type de démarche, notamment via sa marque “Ensemble pour plus de sens”, basée sur des filières françaises en céréales et légumineuses, fruits et légumes, viande et lait. Aujourd’hui, d’autres suivent cette voie. Et tous ont intérêt à le faire savoir. Une enquête révèle que 57 %

tares de nouveaux vergers de pommes, avec une vingtaine de producteurs. “Ces fruits alimenteront nos transformations respectives”, précise Thomas Breuzet, directeur de Danival.

Local oui, mais de qualité ! La qualité est au cœur des préoccupations. “Nous misons sur les spécificités des régions pour obtenir la meilleure qualité possible, et cela avant l’aspect purement géographique, explique Robert Celle, fondateur de Celnat, spécialisée en produits diététiques bio. Ici, en Haute-Loire, le seigle, rustique, est bien adapté aux terres pauvres et froides : une vingtaine de petits producteurs en polyculture élevage en cultivent pour nous.” Les agriculteurs du sud-ouest sont sollicités pour l’orge. En plein essor, l’avoine vient du nord de la Loire. “Nous essayons de limiter au maximum les transports”, ajoute Robert Celle. De plus, Celnat valorise les sousproduits de fabrication des aliments pour les élevages bio du cru, via une entreprise bio voisine. Une façon de compenser son impact carbone, en contribuant à dynamiser sa région.

des acheteurs privilégient des produits locaux conventionnels contre un produit bio qui vient de loin (1). Mais la vigilance s’impose. “Verdissement” et “local” teintent des produits parfois très éloignés du bio. Or, contribuer à aider les paysans bio d’ailleurs, c’est forcément bon pour la planète. (1) Source : www.ecozept.com

Informer le consommateur “Nous avons toujours visé la proximité pour une meilleure traçabilité et par cohérence, estime Gérard Le Goff, dont l’entreprise Céréco fabrique des céréales pour le petit-déjeuner, depuis 1991, près de Rennes. Si elle se fournit en Poitou-Charentes, terre de céréales, elle est aussi à l’origine d’une filière bretonne. Très investi, le transformateur participe, dès cet été, avec Biocoop et d’autres entreprises, à une année d’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental (lire Echobio 29). Celui-ci s’appuie sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des produits, de la production à la vente. Nutrition et Nature (Soy) est également engagé dans cette action : “Elle officialise notre démarche, entamée depuis de nombreuses années, assure Bernard Storup, fondateur de l’entreprise (lire en encadré). La bio ne doit pas être uniquement un mode de production mais une relation à son environnement”. Frédéric Ripoche

Du soja bio d’ici, garanti non OGM “Le soja est la graine la plus facile à trouver à travers le monde à des prix défiant parfois toute concurrence, assure Bernard Storup, le fondateur de Nutrition et Nature (Soy), à Revel en Haute-Garonne. Mais dès la création de l’entreprise, en 1982, nous souhaitions avoir un lien direct avec la matière première, même si cela nous coûtait plus cher”. L’entreprise s’est alors rapprochée des producteurs pour créer la première filière de soja bio en Midi-Pyrénées. Elle s’approvisionne par contrats, auprès d’une union de coopératives, regroupant 150 producteurs bio. “Depuis 1997, notre filière, une des premières de la marque Bio Solidaire, est garantie non OGM au seuil de 0,01 % avec des semences issues de multiplication locale.”

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DOSSIER

La bio se répand comme une traînée de poudre. Dans les champs, on recense une dizaine de conversions par jour tandis que les produits bio se multiplient dans tous les points de vente. Aujourd’hui, près de 31 000 opérateurs français sont engagés en bio et certifiés. À l’heure où la sécurité alimentaire est sur toutes les lèvres, comment ses acteurs sont-ils contrôlés et quelles garanties offre la filière bio ? 20

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Certifié bio Un système bien rôdé

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T

ous les producteurs bio français, qu’ils soient éleveurs, maraîchers, viticulteurs, céréaliers, doivent respecter le cahier des charges européen de l’agriculture biologique symbolisé par l’Eurofeuille (1). En France, 7 organismes certificateurs (Ecocert, Qualité France, Certis, Certipaq, Agrocert, SGS-ICS, Certisud) sont en charge de sa bonne application, et des milliers de contrôles sont effectués chaque année par environ 200 contrôleurs. Volontaire, l’agriculteur doit prouver, dès son engagement en bio, qu’il met tout en œuvre pour être conforme à la réglementation. Il met ainsi à disposition documents comptables, cahier d’élevage, informations sur son environnement, comme par exemple la présence d’un incinérateur, d’un risque OGM, d’une eau d’arrosage susceptible d’être polluée par des pesticides ou PCB. Un contrôle physique a lieu chaque année sur l’exploitation, assorti d’un second contrôle inopiné sur la moitié des opérateurs, sélectionnée par échantillonnage.

Mixité et risques de mélanges La conversion ne s’improvise pas. Elle nécessite au préalable de faire évoluer ses pratiques : souvent, l’arrêt du désherbage chimique est une première étape avant de se lancer. Certains convertissent d’emblée l’ensemble de leur activité, passant au 100 % bio. D’autres procèdent par étapes, et conservent certaines cultures en conventionnel. Dans ce cas, on parle de ferme mixte. Talon d’Achille, cette mixité est surveillée de très près. Certaines précautions doivent être mises en place. Le contrôleur doit pouvoir distinguer à l’œil nu les productions bio des autres. Ainsi, l’agriculteur ne peut pas cultiver à la fois du blé bio et du blé conventionnel. En fruit ou en

raisin, si les variétés ne sont pas évidentes à reconnaître, le producteur doit s’engager à passer au 100 % bio dans les cinq ans. Chez les transformateurs, – comme dans les abattoirs –, la mixité se gère dans l’espace et/ou sur le planning. Les ingrédients bio sont stockés séparément, par exemple sur une palette ou une étagère dédiée. Une ligne peut être réservée à la confection de pâtes ou de confitures bio ; une journée par semaine, souvent le lundi, peut y être consacrée. Les lignes sont au préalable désinfectées avec des détergents écologiques. Chez les artisans, la mixité se gère au quotidien et nécessite une rigueur sans faille. Ainsi, Dominique Saibron, boulanger engagé en bio depuis 1988, propose, dans le 14e arrondissement de Paris, nombre de pains classiques et d’autres aux fruits ou aux céréales labellisés bio. “Pour la farine bio – 8 tonnes par mois sur les 20 achetées –, j’ai un fournisseur différent, les Moulins Decollogne. La mixité ne me pose pas problème, je prends soin de stocker la farine bio dans un endroit bien délimité

et bien identifié. Je garde aussi les emballages d’origine des fruits secs ou graines. Les contrôles sont souvent poussés, et l’auditeur peut nous visiter à l’improviste une à deux fois par an.” (2)

Proximité champs bio et conventionnels Et dans les champs, comment se garantir des contaminations ? Le cahier des charges bio n’impose pas de limite minimum entre une parcelle bio et une autre cultivée en conventionnel. Mais il parle d’ “unités séparées” et enjoint les agriculteurs bio à prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter les risques. En pratique, une route, une bordure ou un fossé entre deux parcelles font souvent office de bar(1) Au 1er juillet 2012, ce logo sera obligatoire. La marque AB, encore renommée, peut y rester accolée (RE 834/2007, RE 889/2008). (2) Deux contrôles par an sont obligatoires chez les transformateurs.

Les contrôleurs contrôlés Comment être assuré que les organismes certificateurs (OC) soient impartiaux ? En France, les sept OC accrédités élaborent un plan de contrôle qu’ils doivent faire valider. Tous sont audités par le Comité français d’accréditation (Cofrac) et par l’Institut national de la qualité et de l’origine (Inao). Le Cofrac est lui-même validé au niveau européen suivant des normes précises. Tous les organismes certificateurs en Europe – au nombre de 190 – sont sous la coupe d’une institution semblable. “Le système n’a jamais été aussi bien

sécurisé”, affirme Jean-François Hulot, chef de l’unité Agriculture biologique à la Commission européenne. Ils doivent être accrédités selon la norme européenne EN 45 011 ou le guide Iso 65 qui garantit compétence, indépendance, impartialité et confidentialité. Ils sont soumis à plusieurs obligations : prouver qu’ils possèdent l’expertise, l’équipement, les infrastructures nécessaires pour exécuter leur travail, disposer d’un personnel dûment qualifié et expérimenté en nombre suffisant et ne pas faire l’objet de conflit d’intérêt.

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DOSSIER Dans le cas d’une ferme mixte, le contrôleur doit pouvoir distinguer à l’œil nu les productions bio des autres.

eux-mêmes les deux rangs du bord avec des produits bio pour éviter tout risque de contamination. D’autres laissent sur pied leurs raisins sur ces rangs de bordure”.

Contamination par les OGM ? rière naturelle, tout comme une haie que le producteur bio décide de planter sur ses terres, réduisant un peu sa surface cultivée. Laisser en herbe une bande de 2 mètres sert aussi de zone tampon. Parfois, échanger entre voisins les parcelles élargit la surface bio

et réduit les risques. “De bonnes relations de voisinage limitent souvent la plupart des problèmes, explique Olivier de Marcillac, responsable certification chez Agrocert. Dans le Saint-Émilion, des viticulteurs vont jusqu’à proposer à leurs voisins conventionnels de traiter

Et les OGM, qui totalisaient dans le monde, en 2008, cinq fois plus d’hectares que les terres bio, sont-ils une réelle menace en France ? La bio les interdit explicitement, mais n’est pas à l’abri de contaminations. Rappelons que dans l’Union européenne, deux plantes génétiquement modifiées (PGM) sont autorisées à la culture (pomme de terre

Hélène Orvoen contrôle les agriculteurs bio À 23 ans, Hélène Orvoen fait partie de la centaine de contrôleurs d’Ecocert. La jeune femme suit environ 290 opérateurs dans le Morbihan et le sud des Côtes d’Armor, des producteurs en polyculture-élevage et maraîchers pour l’essentiel, ainsi que quelques magasins. Elle consacre le matin à la préparation des dossiers à son domicile, puis se rend en voiture chez les opérateurs – rarement à plus d’une heure de chez elle – pour les contrôles. “En dehors de l’hiver où les tâches administratives m’occupent beaucoup, je réalise en principe chaque jour deux contrôles approfondis sur rendez-vous ainsi que deux inopinés. La durée de chaque contrôle annuel varie entre deux heures trente et trois heures. Cela comprend un temps d’analyse des documents administratifs et une visite des parcelles et des animaux quand il y en a.” L’atmosphère est généralement cordiale. “J’explique aux producteurs que ce n’est pas moi qui prends la décision d’éventuelles sanctions quand je relève des nonconformités, mais le comité de certification, au siège. Ainsi, je n’ai pas à porter la “casquette du gendarme” et cela crée un meilleur climat”.

Les contrôles inopinés Quant aux contrôles inopinés, Hélène Orvoen en réalise environ 150 par an pour satisfaire aux exigences réglementaires (3 contrôles en deux ans dont un inopiné). “Je contrôle systématiquement les nouveaux convertis ainsi que les grosses structures car il n’est pas facile de tout passer au peigne fin lors de la visite annuelle. Je reste très prudente quand des informations me sont parfois données par dénonciation. Dans ce cas, je n’interviens qu’en cas de suspicion. Généralement, les producteurs se prêtent de bonne

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Hélène Orvoen, une jeune contrôleuse d’Ecocert passionnée par son métier.

grâce à ces visites non prévues et sont même très coopératifs. Je fais parfois, à cette occasion, des prélèvements pour analyse de céréales, légumes, plants ou compost et plus rarement de terre.” Jean-Martial Poupeau



DOSSIER Les analyses de contaminants arrivent en dernier recours, s’il y a un doute avéré ou une série de manquements graves.

Amflora de BASF ; maïs Mons 810 de Monsanto) mais la France, comme d’autres États membres, les refuse sur son territoire, par sa clause de sauvegarde. Aucune culture commerciale de

PGM n’est donc autorisée. Et pourtant, les OGM sont dans la chaîne alimentaire, surtout via la nourriture des animaux. Sachant qu’une quarantaine de PGM (surtout du maïs, du colza

et du soja) est introduite librement, comment éviter les contaminations ? Une question que la filière bio est loin de négliger. “Les cas de contaminations les plus fréquents sont dans le secteur de l’alimentation du bétail, notamment avec des matières premières en provenance des États-Unis, du Brésil ou de la Chine où les OGM se propagent, explique Ecocert dans un document de communication. En cas de détection en bio, jusqu’à hauteur de 0,9 % et si la contamination est fortuite et tech-

Christophe Lebrun, auditeur en agroalimentaire bio En quoi consiste votre tâche ? Pour Qualité France, je vérifie le respect de différents référentiels chez des transformateurs, à la fois bio et conventionnels, en Bretagne et Pays-de-la-Loire. Je commence par l’hygiène des locaux et du personnel, la maîtrise de la traçabilité, le respect de la démarche HACCP (1). Le contrôle bio n’intervient que dans un deuxième temps. Avec le responsable qualité ou son équipe, je fais le point sur l’évolution de la gamme de produits transformés, vérifie la conformité des recettes au règlement européen, la présence de certificats bio, la cohérence de la comptabilité matière avant d’aller faire un tour dans l’usine. D’où un gros travail d’investigation sur les factures.

Combien de temps durent les contrôles ? Une demi-journée minimum est nécessaire, voire la journée entière pour les plus gros opérateurs. Tous les transformateurs sont audités deux fois par an, sur rendez-vous uniquement, car, pour des questions d’organisation et de disponibilité des personnes, il est difficile, voire impossible, de faire des contrôles inopinés.

Quelle est la méthode de travail ? Lorsque je rédige mon rapport, je me sers d’une liste de non-conformités types : écart mineur, majeur et critique. Par exemple, l’absence de notification auprès de l’Agence Bio vaut un écart mineur tandis que l’absence de garantie bio ou le non-respect des recettes, par exemple si du poireau conventionnel est utilisé à la place de poireau bio, sont qualifiés d’écarts majeurs voire critiques. Charge ensuite au

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Christophe Lebrun, auditeur-système dans le secteur de l’agroalimentaire. comité de certification au siège d’établir les suites à donner qui peuvent aller de l’audit renforcé jusqu’au retrait de licence.

Propos recueillis par J-M.P (1) Hazard Analysis Critical Control Point : méthode de travail qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments comme la présence de verre, pesticides, virus, bactéries…


niquement inévitable, le produit peut être commercialisé en bio. Contamination fortuite et inévitable signifie que le producteur et le transformateur ont pris toutes les mesures de précaution et de séparation. Dans la plupart des cas rencontrés, la contamination est due aux insuffisances des mesures de séparation. Aussi la production est-elle déclassée dans pratiquement tous les cas, et cela concerne une détection entre 0,1 et 0,9 %”.

Un contrôle payant

Dans l’Union européenne, la certification bio est individuelle et payante, ce qui explique une partie du surcoût du bio. À titre d’exemple, un maraîcher sur 2 hectares paiera environ 400 € par an, un éleveur-céréalier sur 50 hectares entre 550 et 700 €. Dans certaines régions, les collectivités prennent en charge la totalité ou une part de la facture des producteurs, et plus rarement des transformateurs. Or, plus la gamme est variée, plus le contrôle est cher. C’est la raison pour laquelle certains boulangers rechignent, hélas, à faire certifier leurs Les organismes certificateurs s’accordent à affirmer que pains bio. En Rhône-Alpes, la région finance 70 % des frais les fraudes touchent moins d’1 % des opérateurs visités. de certification des préparateurs la première année. Parfois, “Sachant que le déclassement des proles entreprises elles-mêmes donnent duits ou le retrait du certificat est très un coup de pouce à leurs fournisseurs, La certification bio, lourd sur le plan commercial, personne comme les Moulins Bourgeois, situés à individuelle et payante, n’a intérêt à frauder, analyse Thierry Verdelot, en Seine-et-Marne, qui prenexplique une partie Cretinon, référent technique au sein nent en charge, la 1re année, la moitié du surcoût du bio. du coût de certification de leurs clients de l’organisme de certification SGS. boulangers. L’usage par les opérateurs de produits Quant aux analyses de contaminants, interdits en bio se fait souvent plus par négligence”. “On ne peut pas vraiment parler de fraude, ren- elles arrivent en dernier recours : comme les contrôles se chérit Philippe Nourrit, responsable du marché Agricul- basent sur une grille de risques, le comité de certification ture biologique à Qualité France (Bureau Veritas). Le plus cible au plus juste sa décision d’analyses, en fonction d’un souvent, il s’agit de non-conformité. Soit certains documents doute avéré, d’une forte suspicion, d’une série de manquemanquent, comme une facture d’engrais, soit l’agriculteur ments graves, d’une alerte. Ces analyses sont au frais de utilise un produit de traitement certes autorisé en agriculture l’opérateur, sachant que la détection multi-résidus, soit la biologique mais sur une production et non sur une autre, recherche de 80 molécules chimiques, coûte entre 150 et ou bien n’est pas homologué en France”. L’agriculteur peut 205 € par lot. La bio n’hésite pas à payer cher pour être aussi être épinglé pour ne pas avoir utilisé des semences fiable. Gaëlle Poyade ou plants bio. La réglementation lui permet d’utiliser des semences ou plants non traités, mais uniquement en cas de non-disponibilité en bio. S’il ne se tient pas à jour des nouvelles disponibilités en bio listées par la profession, il risque d’être en non-conformité, encourant avertissements, puis sanctions.

Y a-t-il des fraudes ?

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Un système fiable Pour sécuriser au maximum la filière, la bio est soumise à l’obligation de notifier les irrégularités au ministère de l’Agriculture, qui les transmet au Scof (Commission permanente de l’agriculture biologique). Ces irrégularités, comme par exemple des résidus de pesticides sur des céréales, y sont enregistrées pour être diffusées à tous les États membres de l’Union européenne, qui en avertissent leurs organismes de certification (OC). “Cette procédure, qui doit être effectuée dans un délai d’un mois, renforce la fiabilité du système, en obligeant les OC à mieux communiquer leurs informations”, précise Jean-François Hulot, chef de l’unité Agriculture biologique à la Commission européenne. Ces précieuses informations sont enregistrées dans une base de données, qui doit être élargie aux Pays Tiers. “Nous suivons ainsi de près les dossiers à risques ou les États membres susceptibles de faire de l’obstruction d’informations, pour les mettre en demeure d’appliquer cette démarche”, complète-t-il. Pour aller plus loin, il vient d’être décidé de rendre public, notamment via internet, dans tous les pays de l’Union européenne, la liste, mise à jour, des opérateurs soumis au système de contrôle, ainsi que leurs certificats. Cette obligation entre en vigueur au 1er janvier 2013.

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DOSSIER

Supermarchés et magasins bio

Contrôle : tous à la même enseigne Depuis 2006, les distributeurs de produits bio en vrac, c’està-dire non emballés, sont soumis à un contrôle spécifique, quelle que soit la taille du magasin ou son orientation : gamme bio marginale ou engagement 100 % écolo.

E

nviron 2 000 magasins spécialisés vendent aujourd’hui en France des produits bio, diététiques ou naturels. Ces magasins dits “bio” peuvent vendre aussi des produits non certifiés, sauf charte interne express, comme celle du réseau Biocoop (lire en encadré). Dans tous les points de vente, en réseau ou indépendants, la distribution en vrac de céréales en colonnes de tirage, de fruits et légumes en libre-service, d’œufs vendus en plateaux, de fromage à la coupe… est passée au peigne fin quand le montant de ces denrées dépasse 10 000 euros d’achat par an. En dessous de ce seuil, le magasin est dispensé de contrôle, mais doit être néanmoins notifié, c’est-à-dire se déclarer auprès de l’Agence Bio. Dans la réalité, la grande majorité des magasins qui vendent en vrac doivent être contrôlés, car ce chiffre d’affaires est très vite atteint. Seules les boutiques n’offrant que du bio emballé ne sont pas soumises aux contraintes de contrôles et de notification. En Grandes et moyennes surfaces (GMS), c’est différent. Le tout emballé prédomine, n’étant pas soumis aux contrôles. Pourtant, certaines enseignes proposent aussi du vrac. C’est le cas de Carrefour qui lance un rayon vrac et issu du commerce équitable, de marque Alter Eco, café, thé, sucre

roux aux côtés de différentes sortes de riz, du quinoa, des noix de cajou, du müesli, des lentilles… Or, dans cet univers d’alimentation conventionnelle, la cohabitation n’est pas aisée à organiser. “Dans les années 1990, quand la bio a fait son entrée en supermarché, les fruits et légumes ont été mis en filet par souci de logistique et pour éviter tout risque de mélange, se remémore Gilles Billon, chargé d’affaires Agriculture biologique à Qualité France (Bureau Veritas). Aujourd’hui, les volumes sont plus importants et du coup, le vrac semble plus cohérent avec la bio, d’autant plus que les emballages suscitent de vives critiques”. Pour le pain bio, il est soit confectionné sur place, soit livré précuit et passé dans des terminaux de cuisson. En cas de réemballage, le magasin est contrôlé au titre de distributeur. S’il fabrique le produit lui-même, il est alors considéré comme un préparateur, un transformateur, avec les contrôles stricts adéquats.

Une procédure stricte Le contrôle porte sur l’origine bio de ce qui est acheté, la mise en rayon (l’affichage bio ne doit concerner que la denrée bio, pas tout le rayon), la gestion du risque de mélange – les produits bio sont-ils suffi samment séparés du conventionnel ? Ainsi, l’attention se porte sur la séparation physique établie entre produits bio et non bio à toutes les étapes, du stockage à la fabrication avec, par exemple, en boulangerie-pâtisserie, des pétrins ou cuvettes spécifiques ou des procédures différentes de nettoyage des fours. “Certains produits sont identifiables visuellement, il n’y a pas de confusion possible, souligne Audrey Claisse, chargée de la communication pour Carrefour. Par exemple, la boule bio possède quatre incisions en carré et la galette des rois bio une pastille avec le logo AB.” Il reste à avoir l’œil aiguisé pour repérer le bio du reste ! Gaëlle Poyade

Dans tous les points de vente, la distribution en vrac de céréales, fruits et légumes, œufs... est passée au peigne fin.

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Olivier Mugler, gérant du magasin Canal Bio à Paris

“Double certification dans le réseau Biocoop” Quels contrôles sont effectués dans votre magasin ? Notre activité est soumise à deux types de contrôle qui concernent le bio en vrac, pain, fromages, fruits et légumes, céréales, légumineuses, fruits secs, plats traiteurs… L’un est rendu obligatoire par la législation européenne, l’autre l’est par le réseau Biocoop. Celui-ci dispose d’une charte interne plus poussée que la réglementation officielle. Ainsi, l’organisme certificateur vérifie les deux cahiers des charges.

En quoi consiste cette charte Biocoop ? Nous disposons d’un système d’étiquetage précis : vert pour les produits bio, blanc pour les produits non bio à 100 %, orange pour les produits maritimes… Ainsi, un complément alimentaire comportant des champignons ou plantes de cueillette sauvage non certifiés est affublé d’une étiquette blanche. C’est clair pour le consommateur. Le vin comportait une étiquette verte, mais il n’est pas “officiellement” bio – puisque seuls les raisins le sont et pas encore la vinification – et le contrôleur nous en a fait la remarque. L’échange est au cœur de notre relation. Par ailleurs, nous devons respecter certains ratios : 70 % au moins de notre chiffre d’affaires en alimentaire, et pas plus de 10 % en compléments alimentaires. En alimentation, 95 % des produits doivent être certifiés. Les fruits et légumes en 2e année de conversion sont indiqués très clairement. Notre démarche

est locavore, privilégiant le marché le plus proche, français, sinon méditerranéen. Peu de fruits et légumes, hormis les fruits exotiques, sont importés, et jamais par avion, toujours par bateau.

Cette charte est-elle une contrainte de plus ? Dans tous les magasins bio, la discipline et l’organisation sont indispensables. Chez Biocoop, nos contraintes internes nous facilitent cette gestion. De plus, 80 % des achats en moyenne se font auprès de la centrale Biocoop. Il reste 20 % d’achats directs pour lesquels nous devons nous-mêmes collecter les certificats des producteurs et leur renouvellement chaque année. Cela implique quand même une grande vigilance face à la multitude de petits apporteurs, un fromager en Ardèche, un viticulteur en Champagne, etc.

Quel est le coût de ces contrôles ? Le contrôle de la charte interne est pris en charge par Biocoop par l’intermédiaire de notre cotisation. Le contrôle européen s’élève à 1 500 euros par an pour Canal Bio. Ce dernier devrait être supporté par l’État car la mise en marché de produits bio procure des bienfaits aux gens, à l’environnement, aux paysages, et favorise un emploi plus massif.

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DOSSIER

Au restaurant

La bio à la carte Lafayette Organic, Exki, Cojean, La Chassagnette, Bioburger… Ils sont de plus en plus nombreux à saupoudrer de bio leurs menus quand ils ne se lancent pas dans une restauration tout bio de l’entrée au dessert. Quel crédit leur accorder ?

L

a France est en train de se doter d’une réglementation bio pour les restaurants. En attendant, seule la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut intervenir. Car tous les restaurants, quels qu’ils soient, sont contrôlés par cette institution tant sur le plan sanitaire que sur celui de la transparence vis-à-vis de la clientèle. Ainsi, les contrôleurs de l’État peuvent vérifier la concordance entre une communication sur la bio et la présence réelle de nourriture

biologique. De fait, le restaurateur ne doit accoler le terme “bio” que sur les ingrédients qui le sont vraiment. Interdit de placarder “bio” sur sa vitrine s’il se contente de tourner ses crêpes à la farine bio uniquement. “À eux de s’assurer que les denrées achetées sont bien issues de l’agriculture bio en demandant au fournisseur un certificat, recommande Gilles Billon, chargé d’affaires en Agriculture biologique à Qualité France (Bureau Veritas). Ce document, ainsi que la facture, l’étiquetage et le bon de livraison sont à conserver à titre de preuve”.

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“On distingue trois niveaux d’engagement, explique Juliette Leroux, chargée de la réglementation à la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) : introduction d’ingrédients bio ponctuellement ou régulièrement ; plats et/ou menus bio ; restaurant 100 % bio.” Il arrive que les établissements 100 % bio “officialisent” leur démarche en demandant une certification. Dans ce cas, le certificateur les considère comme des transformateurs qui doivent alors respecter le cahier des charges de l’agriculture biologique : leurs préparations comportent au minimum 95 % d’ingrédients bio ; les 5 % restants figurent sur une liste positive ; ils recourent à des modes de transformation, de cuisson “respectueux de la naturalité des produits” ; ils utilisent des produits détergents écologiques, etc. De l’aveu des certificateurs interrogés, cette démarche volontaire ne concerne encore que très peu d’établissements.

Vers un cahier

des charges national

Ceux qui introduisent petit à petit des aliments bio dans leurs cuisines sont confrontés à une mixité quotidienne, pas facile à gérer. “Il faut que les denrées bio et non bio soient distinctes à l’œil nu ou que la présentation soit différente, explique Christine Avelin, directrice adjointe de l’Institut national des appellations d’origine (Inao). Si le menu bio n’est destiné qu’aux enfants, il faut que le steack haché bio



DOSSIER Les contrôleurs de la DGCCRF vérifient la concordance entre une communication sur la bio et la présence réelle de nourriture biologique.

soit rond, par exemple, tandis que celui prévu pour les adultes sera carré.” Dans la pratique, est-ce aussi limpide ? Pour éviter les dérives, une réglementation nationale est en cours d’élaboration et pourrait être applicable dès 2012. Elle reprendrait les grandes lignes du cahier des charges de l’agriculture biologique tel qu’il s’applique aux transformateurs, et établirait différents niveaux d’engagement car, comme l’estime Gilles Billon, “il ne faut pas aller trop loin en terme de contrainte au ris-

que de freiner les demandes. Atteindre les 95 % d’ingrédients bio serait dur pour une partie des restaurateurs, attachés aux produits frais de saison. Ils doivent aussi jongler avec une clientèle habituée à disposer de tout toute l’année.”

Des contrôles

adaptés La question des contrôles ne fait pas l’unanimité. “Ils ne seraient pas les mêmes suivant que le restaurant est

indépendant ou rattaché à une chaîne, confie Christine Avelin. On adapterait les fréquences de contrôle à l’organisation spécifique de chacun.” Ainsi, les restaurants franchisés qui travaillent dans le giron d’un service achat ne seraient pas tous systématiquement contrôlés. En revanche, pour les tables indépendantes, “une fréquence d’un contrôle programmé par an et d’un autre inopiné tous les trois ans est en cours de réflexion”, poursuit notre interlocutrice. Ces dernières ont en effet tendance à modifier leurs achats en fonction de la disponibilité des produits, de l’offre locale plus importante selon les saisons ; elles changent donc plus souvent leurs menus. Cette réglementation est plutôt attendue par les restaurants 100 % bio : “Ils s’en réjouissent, affirme Juliette Leroux, car ils remarquent des fraudes à la communication, comme l’annonce de carottes bio qui, en fin de semaine, ne le sont plus, le stock étant épuisé…” La crédibilité de la bio en dépend.

Damien Leclerc, cogérant de Bioburger, à Paris À Paris, dans le 2e arrondissement, le classieux passage Choiseul accueille depuis mi-juin l’enseigne 100 % bio Bioburger. Des hamburgers bio, n’est-ce pas contradictoire ? Pas du tout ! Notre créneau, c’est le bio nourrissant et gourmand. À l’origine de ce snack, il y a deux associés, deux hommes dépités par le peu d’offres sur Paris quand on veut manger vite, bio et à sa faim. D’où l’idée du hamburger. Mais nous proposons aussi des quiches, des salades, des soupes… Nous espérons atteindre 75 clients par jour à raison d’un panier moyen à 8 euros.

Demanderez-vous la certification bio ? C’est une certitude, on va le faire sitôt que le coup de feu sera donné. Nous voudrions que la certification se durcisse pour que les initiatives comme la nôtre, 100 % bio, se démarquent et que le consommateur y voie plus clair. J’ai souvent été déçu quand, une fois entré dans un restaurant soi-disant bio, seul le pain était estampillé AB. Déjà, pour communiquer en toute transparence vis-à-vis du client, nous avons transmis tous nos visuels à l’Agence Bio qui les a validés après quelques remarques. Nous pouvons ainsi apposer le logo AB en façade en toute confiance.

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Gaëlle Poyade


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DOSSIER

Cacao, thé, banane…

Quels contrôles dans le monde ? Si l’Eurofeuille réunit sous son symbole une bio européenne, assujettie aux mêmes règles et contrôles, qu’en est-il des produits d’importation ?

A

ujourd’hui dans le monde, neuf pays tiers bénéficient du régime d’équivalence, c’est-à-dire que leur réglementation nationale bio est reconnue comme équivalente à la réglementation européenne. C’est le cas de l’Argentine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l’Inde, Israël, le Costa-Rica, le Japon et la Tunisie. Tous ces pays possèdent ainsi des organismes certificateurs nationaux agréés et supervisés par les États. Pour les autres pays, l’importateur doit déposer une demande auprès du ministère français de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche. Celui-ci s’assure de la concordance des règles de production et de contrôle dans le pays tiers avec celles de l’Union européenne. De plus, l’exportateur du pays tiers doit

fournir une déclaration de son organisme de contrôle, certifiant que ses exportations bio respectent les règles de l’agriculture bio sur l’ensemble de la filière. “Dans ces pays, comme le Maroc, qui ne profitent pas du système d’équivalence, on intervient sur place pour le compte de l’importateur”, témoigne Gilles Billon, chargé d’affaires Agriculture biologique à Qualité France (Bureau Veritas).

Vérifications et garde-fou En outre, en arrivant en France, la marchandise est contrôlée par le service des douanes. De son côté, l’importateur effectue aussi ces vérifications à la réception de sa commande. D’après Ecocert, implanté dans 20 pays à travers ses filia-

les, “les fraudes ne sont pas plus liées à l’importation qu’aux achats en Europe, continent où sont réalisés les profits…”. Ces contrôles tous azimuts incitent les pays exportateurs à mieux se structurer afin de renforcer encore davantage la traçabilité des produits bio. “La forte demande des pays du Nord sensibilise les autorités de ces pays, comme l’Inde et Madagascar. Aujourd’hui, 62 pays ont instauré leur propre réglementation dont la plupart sur la base du règlement européen. 38 autres sont en cours de réalisation”, témoigne Ecocert. De plus, la montée en puissance du commerce équitable renforce les liens entre les opérateurs bio. Cette tendance freine encore les risques de dérapage. Le marché de la bio y trouve son meilleur garde-fou. Gaëlle Poyade

Kalou Faustin Vomewor, producteur d’ananas bio au Togo Agriculteur en zone montagneuse, au sud-ouest du Togo, Kalou Faustin Vomewor cultivait depuis 1985 du café et du manioc sans parvenir à en vivre. En 2001, il se met à produire de l’ananas bio pour l’export.

Comment s’organise votre activité ? J’ai démarré tout petit et aujourd’hui je cultive 4 ha d’ananas bio pour l’export, ainsi que des légumes pour ma famille, manioc, maïs, igname… ou pour les marchés. Supprimer les produits chimiques dangereux pour la vie humaine, les animaux et l’environnement était ma motivation de départ. À force de persuasion, j’ai réussi à convaincre. Je préside aujourd’hui l’Union des groupements de producteurs des fruits et légumes bio de Blifou qui regroupe une centaine de petits producteurs.

Comment se passe l’export ? Nous travaillons en confiance avec l’importateur de fruits

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et légumes bio français ProNatura. Les encadreurs de ProNatura West Africa sont avec nous quotidiennement, le directeur général vit sur place.

Quels sont les contrôles ? Il y a d’abord des contrôles réciproques au sein du groupement, d’autres initiés par l’exportateur, ainsi que ceux d’Ecocert, l’organisme de certification bio. Celui-ci envoie tous les ans un inspecteur contrôler environ 75 % des parcelles, prises au hasard, de chaque producteur. Il regarde la tenue des documents, la conformité des traitements… Le coût de la certification est pris en charge par ProNatura West Africa.


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: X] d 7 ^ d / a V g Z k j Z Y Z a V \ c gV i ^ d c W ^ d Depuis 4 ans, Echobio défend un mode de vie sain, cohérent, respectant la nature et les hommes. Ces valeurs, les magasins distributeurs les partagent. Déjà plus d’une soixantaine d’entre eux s’engagent davantage à nos côtés pour diffuser plus largement Echobio et vous en faire profiter gratuitement.

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ART DE VIVRE

Du surpoids à l’obésité

Les prévenir en mangeant bio L’alimentation bio et équilibrée est une réponse préventive aux dérives alimentaires de ces dernières décennies, qui ont largement contribué à l’épidémie d’obésité en Occident.

L’avis de Valérie Vidal, Bionutritionniste

Comment définir l’obésité ? Selon l’OMS, l’obésité est un “excès de masse grasse entraînant des effets néfastes sur la santé”. Le principal indicateur de mesure utilisé est l’Indice de masse corporelle (IMC). Pour les adultes, l’IMC est égal à la masse (en kilogrammes) divisée par le carré de la taille de la personne (en mètre). Un IMC entre 18,5 et 25 est considéré comme normal chez un adulte. Entre 25 et 30, on parle de surpoids ; au-delà de 30, d’obésité.

Quelles sont les causes connues de l’obésité ? L’obésité est liée principalement à une mauvaise alimentation et à un manque d’exercice physique durant plusieurs années. Concernant la nourriture, le problème est à la fois quantitatif – lorsqu’on mange plus de calories qu’on en dépense en énergie –, mais aussi qualitatif et lié à la répartition : repas déséquilibrés, grignotages, tendance à manger trop le soir, etc. Le mode alimentaire dominant dans les pays industrialisés, depuis une trentaine d’années, riche en aliments

Manger bio et équilibré, pratiquer une activité physique suffisante : deux éléments nécessaires pour maintenir son corps à un poids de santé.

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gras, salés, sucrés, raffinés, aggrave ce problème, d’autant plus s’il est associé au stress et à la sédentarité. Au-delà des comportements individuels, la responsabilité politique et socio-économique est réelle, notamment en matière d’agriculture, de transformation des aliments, de marketing, de transport, d’urbanisme et d’enseignement.

Existe-t-il des causes génétiques ou hormonales ? Aujourd’hui, une carte génétique est capable de prédire les risques d’obésité pour un individu. Il s’agit de prédispositions et non de détermination. Au niveau hormonal, un ralentissement de l’activité de la glande thyroïde peut contribuer à une prise de poids. Si une obésité sévère ne peut pratiquement jamais être attribuée à une hypothyroïdie, il n’est pas rare que l’hypothyroïdie soit en cause dans une prise de poids, notamment chez les femmes ménopausées.

Que manger en cas de surpoids lié à une hypothyroïdie ? Pour produire des hormones, la thyroïde a besoin d’une quantité suffisante d’oligoéléments, en particulier d’iode, mais aussi de sélénium, de zinc et des vitamines B. Les déficiences en l’un ou plusieurs de ces éléments sont fréquentes. Les meilleures sources alimentaires d’iode sont : les poissons de mer (anchois, dorade, maquereau, morue, sardine, etc.), les algues, les noix, l’avoine, le sel marin. Pour le sélénium : les noix du Brésil, les huîtres et le thon. Pour le zinc : les fruits de mer (les huîtres en tête de liste), le bœuf et le foie de bovin ou de porc. Une alimentation riche en végétaux de qualité et en produits marins apporte l’ensemble des vitamines et oligoéléments : les régimes crétois et Okinawa l’ont montré. Certains aliments peuvent inhiber la captation de l’iode par la glande thyroïde lorsqu’ils sont consommés en très grande quantité par un individu dont l’organisme est carencé en iode. Il s’agit des brassicacées (famille des choux, navet, moutarde, raifort, cresson…), du manioc, des patates douces, du soja, des arachides et du millet.


Quelles sont les conséquences de l’obésité sur la santé ? La surcharge pondérale sévère ou l’obésité accroît de manière significative le risque de développement de diabète de type 2, d’hypertension, de calculs biliaires, d’essoufflement, d’apnée du sommeil, de maladies cardiovasculaires, mais aussi de mortalité précoce. Et, dans une moindre mesure, les risques d’arthrose du genou, de goutte, de certains cancers et d’une baisse de la fertilité. L’obésité abdominale est le facteur essentiel de survenue du syndrome métabolique (diabète 2, hypertension, hypercholestérolémie), lui-même facteur majeur de risque cardio-vasculaire. De plus, les cellules graisseuses, surtout celles situées autour de la taille, contribuent à la production de deux types d’hormones : les hormones de croissance et les œstrogènes. Les premières, en quantités élevées, augmentent le risque de cancer, et les secondes en particulier le cancer du sein.

Quel est l’impact des additifs chimiques ? Difficile de dire s’ils favorisent directement le surpoids. En revanche, nous savons qu’ils viennent perturber le métabolisme puisqu’ils sont inconnus de notre organisme, avec des conséquences imprévisibles et a priori néfastes. Un nombre grandissant de chercheurs met en cause la responsabilité des édulcorants dans “l’épidémie d’obésité”. Lorsque l’organisme humain reçoit le signal gustatif “sucré”, il sécrète de l’insuline, que la présence de sucre soit réelle ou un leurre. Mais en l’absence de sucre à dégrader, il va s’ensuivre une réaction appelée “réflexe insulinique céphalique” : en d’autres termes, une fringale. En cas de consommation régulière d’édulcorants, un besoin de grignoter et de manger à longueur de journée va s’installer. Avec, pour conséquence, la prise de poids et le dérèglement du cycle énergétique.

Quels sont les aliments à éviter en prévention ? Il convient de limiter le plus possible la consommation des aliments suivants : - Les aliments à index glycémiques élevés : barres de céréales, biscuits, céréales raffinées dont le pain blanc, les céréales transformées pour le petit-déjeuner, les boissons sucrées, les bonbons, etc. - Les aliments sources d’acides gras trans et d’acide arachidonique oméga-6 (huiles raffinées, margarine, charcuterie, viande rouge, viennoiserie, etc.). - L’excès de sel (chlorure de sodium), d’autant plus s’il est raffiné. - Les plats préparés industriels qui, en plus d’être trop gras, trop sucrés, trop salés, concentrent des produits chimiques.

Quels sont les aliments à privilégier ? Afin d’optimiser la densité nutritionnelle des repas, veillez à consommer quotidiennement : - Des fruits et légumes frais de saison, des graines germées, des fruits et graines oléagineuses.

- Des acides gras essentiels et en particulier les oméga-3, présents dans les huiles pressées à froid de colza, de noix, les graines de lin, les poissons gras. - Des céréales complètes et des légumineuses. - Des épices et aromates : ils évitent de saler et rendent les plats plus savoureux, induisant une satiété plus rapide. Il est aussi important de manger dans le calme, de prendre le temps de mastiquer, de ne pas se resservir et de ne pas grignoter entre les repas, sauf des fruits frais.

Quels sont les conseils spécifiques pour les enfants et les adolescents ? Les recommandations alimentaires sont globalement les mêmes que pour les adultes. Il faut veiller à instaurer des habitudes saines le plus tôt possible. L’enfant qui découvre une multitude de goûts naturels dès le premier âge, et même in utero, les mémorise. Ses chances d’apprécier plus tard les aliments sains sont multipliées. Voici quelques conseils : - Attention aux petits-déjeuners et aux goûters souvent bien trop sucrés. - Éviter les viandes ou charcuterie au dîner et favoriser des légumineuses ou du poisson. Pour les enfants, il faut veiller - Servir du poisson au moins deux à instaurer des habitudes saines le plus tôt possible et fois dans la semaine (dîner ou déjeumultiplier les occasions de ner, le week-end) en privilégiant les manger des fruits et poissons gras, source d’oméga-3. légumes frais. - Multiplier les occasions de manger des fruits frais et des fruits secs (petit-déjeuner, goûter), des légumes frais crus et cuits. - Privilégier un pain au levain complet.

L’IMC est-il un indice fiable ? L’IMC est un bon indicateur de surpoids et d’obésité. Tous deux relèvent d’un même problème, avec une différence de seuil. Seul bémol : l’IMC prend en compte la masse grasse de façon générale, et non selon les diverses parties du corps. Or, l’obésité localisée surtout au niveau de l’abdomen (obésité androïde) augmente bien plus les risques sur la santé qu’une surcharge pondérale généralisée ou qu’une obésité gynoïde localisée sur les hanches et les fesses. Certaines personnes ont un IMC supérieur à 30 sans excès de gras abdominal, avec un bilan de santé tout à fait normal. D’autres, à l’inverse, ont un IMC inférieur à 30 avec des dépôts importants de graisses au niveau abdominal. Leur risque de développer certaines maladies est plus élevé. Il faut donc mesurer son tour de taille. S’il est supérieur à 90 cm pour les femmes et à 100 cm pour les hommes, il est question d’obésité abdominale, quelle que soit l’IMC.

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BEAUTÉ

Relaxants ou tonifiants

À la découverte

des massages

Très en vogue, les massages de bienêtre doivent être effectués par des professionnels compétents.

Langage naturel et ancestral, le massage détend, relaxe, vivifie… Certaines cultures, notamment en Orient, l’intègrent dans leurs médecines traditionnelles. En vogue aujourd’hui en Occident, il entre même dans les hôpitaux et les entreprises et s’avère bénéfique à tous les âges.

Des bébés aux seniors, le massage convient à tous. Il existe des centaines de techniques différentes, certaines ancestrales, qui se nourrissent entre elles. En France, le terme “massage” est dédié aux masseurs kinésithérapeutes, dont la pratique est strictement réglementée, et qui peuvent agir sur le plan médical, pour des soins corporels, notamment en effectuant des rééducations. Ces praticiens doivent être titulaires d’un diplôme officiel d’état. Il existe aussi des méthodes alternatives, axées sur le bienêtre, prodiguées souvent en instituts, spa, thalassothérapie ou à domicile. Ils sont baptisés modelages, terme qui marque la différence. En réalité, le mot “massage” reste le plus usité. Des nombreuses écoles proposent des formations, plus ou moins sérieuses, pour obtenir ces compétences. Les diplômes d’esthéticiens(nes) contiennent aussi des apprentissages aux différentes sortes de massages. En l’absence de cadre légal, toutes sortes de prestations sont proposées, de différentes qualités, et gare aux dérives sectaires. Comment choisir ? Faire marcher le bouche à oreille avant de s’engager est de bon aloi, afin d’éviter les déconvenues de toutes sortes. “Face à cet engouement, il est néces-

saire de réglementer la profession, en dehors de toute pratique médicale, indique la Fédération française des massages de bien-être. Les massages sont d’une efficacité indiscutable et d’utilité publique : ils contribuent à gérer le stress ambiant, à l’origine de nombreux maux.”

Des effets bénéfiques Comment agissent les massages de bien-être ? “Règle de base : ils ne doivent jamais produire de sensations désagréables et doivent toujours respecter l’intégrité corporelle”, affirment les professionnels. Les zones douloureuses, s’il y en a, sont à effleurer avec beaucoup de précaution. Effectuées en direct au contact de la peau ou à travers les vêtements, les principales manipulations manuelles sont, en ordre d’intensité croissante, le lissage, le frottement, le pétrissage, la vibration. Outre l’effet apaisant apporté par le toucher, leurs impacts sont bénéfiques pour le corps dans sa globalité : ces différentes pressions relâchent les muscles, améliorent la circulation sanguine et lymphatique, assouplissent les articulations, réduisent la tension physique et nerveuse, améliorent la vitalité et le sommeil…

Masser bébé : un moment privilégié Des études l’ont prouvé : effectué avec des gestes simples, doux et bienveillants, le massage de bébé influe positivement sur son développement physique et mental. Il renforce le lien affectif existant entre le parent et son enfant et développe son sentiment de sécurité. D’autres vertus lui sont attribuées : il améliore le fonctionnement de l’appareil digestif, ainsi que la qualité du sommeil. Il fluidifie la circulation des liquides physiologiques, et contribue à garder bébé en forme. Le massage de ses pieds et de ses mains, outre le jeu qu’il procure, provoque aussi une action tonifiante sur toutes les parties du corps. Bébé adore

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! Malaxer doucement les petits doigts de pied agit sur toute la zone qui correspond aux sinus ; masser l’arête interne du pied provoque une stimulation de toute la colonne vertébrale… Les huiles de massage bio doivent être les plus apaisantes possibles, ; attention aux huiles irritantes.À défaut de les composer soi-même, il existe des gammes spécifiquement conçues pour les petits, à base de colza, riche en oméga 3, 6 et 9, et de macadamia, assouplissante et nourrissante, associés à des huiles essentielles de mandarine verte, de ylang ylang et basilic, agissant en synergie pour réconforter l’enfant après ses repas. On peut encore incorporer

de l’huile essentielle de camomille pour son effet calmant…


L’embarras du choix Les massages ou modelages se déclinent sous différentes techniques, évocatrices de voyages dans le temps et à travers le monde : le Shiatsu, d’origine japonaise, stimule les points traditionnels de l’acuponcture afin de rétablir l’équilibre énergétique du corps ; le Chinois, de tradition millénaire, agit par pressions le long des méridiens, pour rééquilibrer la circulation du Qi, c’est-à-dire de l’énergie vitale ; son proche cousin, le Thaï, est de la même veine ; l’Ayurvédique, méthode ancestrale indienne, est individualisé, en fonction de la constitution de chacun et de ses déséquilibres, soit long et enveloppant, soit plus stimulant ; le Suédois est plus intensif, avec des mouvements allant à l’inverse du flux lymphatique ; le Finlandais, destiné davantage aux sportifs, s’effectue avec les pouces ; le Californien, plus récent, datant de 1970, utilise de longs et lents mouvements, suivis de pressions plus accentuées…

Huiles végétales et essentielles Des pierres chaudes à la réflexologie, d’autres variantes existent, d’origine traditionnelle ou mélanges de plusieurs techniques. Dans la pratique, la plupart utilisent, pour le toucher, des huiles végétales, notamment celle de sésame, parfois enrichies de plantes macérées ou d’huiles essentielles (exigez-les bio). Les huiles “sèches” comme celles de colza ou de macadamia sont également recommandées. Très fines, elles sont facilement absorbées par la peau et possèdent un arôme très discret et agréable. Pour les parfumer, quelques gouttes d’huile essentielle suffisent. Celles-ci intensifieront les bienfaits du massage, le rendant plus relaxant, tonique

ou vivifiant. L’arbre à thé (ou tea tree) est excellent contre les infections cutanées tandis que l’huile de genévrier soulage les douleurs. Une goutte d’huile essentielle de vanille améliore la relaxation. De nombreuses combinaisons sont possibles, à personnaliser selon ses attentes. Christine Rivry-Fournier

Composer son huile de massage Personnaliser son huile de massage, rien de plus facile. Les magasins bio, comme certains sites internet, proposent de nombreux ingrédients. Mais attention de ne pas concocter un mélange, certes odorant, mais irritant pour la peau, surtout celle des enfants. Choisissez une huile vierge bio, d’argan, d’olive, de sésame ou de tournesol : son parfum, sa texture, ses propriétés sont les critères de choix essentiels. Respectez les dosages en huiles essentielles : leur grande concentration en principes actifs leur confère une action puissante. Il faut donc les diluer. La proportion d’huile essentielle ne doit pas dépasser 5 % pour un massage global. Évitez de mélanger plus de deux sortes d’huiles essentielles afin de pouvoir profiter pleinement de leurs bienfaits. Certaines ne conviennent pas aux femmes enceintes ou aux enfants en bas âge ; d’autres sont photosensibilisantes, donc non adaptées à une exposition au soleil, comme celles de bergamote, citron, orange ou mandarine.

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BEAUTÉ

BRÈVES

Urucum, l’allié du soleil Allié de l’été par excellence, l’urucum (Bixa orellana) est connu des indiens d’Amazonie, qui l’utilisent, réduite en poudre rouge, pour se protéger du soleil et des moustiques, d’où leur surnom de “Peaux rouges”. Appelée aussi rocouyer ou roucou, “cette plante exceptionnelle est riche d’une molécule, la bixine, apparentée au bêtacarotène, mais cent fois plus puissante”, s’enthousiasme Claudie Ravel, fondatrice et dirigeante de Guayapi, très investie depuis plus de vingt ans dans la recherche de plantes amazoniennes en partenariat avec les indiens, et notamment la tribu des Sateré Mawé. “Notre urucum est issu de la cueillette sauvage et son terroir amazonien lui confère L’urucumier donne un fruit rouge, dont les graines, riches en caroténoïdes, ont été utilisées en poudre, comme d’excellentes qualités.” colorants, dès le 19e siècle, dans les soieries de Lyon, puis Stimulateur naturel de en alimentaire. la mélanine de la peau, l’urucum prépare la peau au soleil, sans bloquer les mécanismes de défense de l’épiderme. “Elle agit de l’intérieur. Saupoudrée sur tous les plats, elle les colore, les aromatise d’une touche délicate, et de surcroît, favorise la pigmentation et agit comme antioxydant”, précise l’ambassadrice des Sateré Mawé. Ses apports en oligoéléments, zinc, magnésium, sélénium et cuivre, contribuent aussi à ses bienfaits. En cosmétique, l’urucum est également décliné en sublimateur de teint, en huile solaire… Afin de contribuer à la sauvegarde de la biodiversité – en plus d’être cultivés et certifiés bio –, les produits Guayapi respectent la charte Forest Garden Products, qui garantit la protection des écosystèmes, la qualité de l’eau et un revenu décent pour les habitants de la forêt. Rançon du succès, cette plante Claudie Ravel, fondatrice et dirigeante de est maintenant très recherchée. Implantée par la suite en Asie, au Sri Lanka Guayapi, soutient le peuple amazonien Sateré Mawé, cueilleur et protecteur de ou en Inde, elle n’offre pas les mêmes qualités que celles issues de son terroir l’urucum. d’origine, l’Amazonie.

Protéger sa peau : le réflexe de l’été Indispensable à notre santé et à notre moral, le soleil n’en est pas moins un faux ami. Il faut s’en méfier, et l’apprivoiser. Les rayons ultraviolets sont redoutables. Pour éviter les dangers d’apparition de mélanomes sur la peau, les règles de base sont aujourd’hui connues de tous : il faut absolument éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes et, s’il est impossible de s’y soustraire, comme c’est le cas pour certaines professions, se protéger au maximum avec des tee-shirts. Sachez que les enfants sont encore plus fragiles, et que les coups de soleil avant 15 ans augmentent les risques de cancer. À la plage, en randonnée, en vélo ou en bateau, les protections solaires à très hauts indices sont fortement recommandées. Les produits solaires labellisés bio sont indispensables. Ils ne contiennent pas de filtres et de conservateurs chimiques, ni de nano-particules, qui s’infiltrent dans l’épiderme. Ils agissent grâce à des écrans minéraux, composés de dioxyde de titane (substance

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naturelle) ou d’oxyde de zinc (obtenu à partir de minerais de zinc), réduits à leur plus petite taille, c’est-à-dire micronisés. Ces éléments réfléchissent les rayons, tels de petits miroirs, alors que les filtres chimiques les absorbent. Soucieux d’éviter l’effet “couche blanche”, et de proposer des crèmes fluides, non grasses et transparentes, les fabricants rivalisent de formulations : outre la technicité de micronisation, ils intègrent des actifs naturels et en majorité bio (algues, huiles de coco, de burité, baobab, caroube, capuaçu, beurre de karité, urucum…). Les indices vont de la protection faible (SFP entre 6 et 14), à la très haute protection (SPF 50+), en passant par la moyenne (SPF entre 15 et 29), à la haute (SPF 30 à 50+). N’oublions pas que l’usage de produits solaires estampillés bio contribue également à protéger l’environnement, et notamment les eaux de baignades de molécules chimiques persistantes et toxiques pour la faune et la flore aquatique.



CUISINE

Fruits et légumes en abondance

Se mettre au jus En été, les fruits et légumes sont nombreux et les récoltes parfois trop abondantes au jardin... Une solution pour en profiter : les transformer en jus ! À servir bien frais. Le plus souvent, mieux vaut profiter de l’intégralité des qualités nutritionnelles des fruits et légumes en les mangeant entiers. En jus, ils perdent rapidement leurs vitamines et contiennent moins, voire plus du tout de fibres (selon la technique utilisée). Pourtant, consommer des fruits et légumes sous forme de jus présente des avantages. Un jus de fruits peut augmenter la glycémie et devenir une boisson d’effort pour les sportifs. Un cocktail bien relevé peut remplacer un verre d’alcool lors d’un apéritif. Certains naturopathes recommandent même une cure de jus pour se détoxifier. Enfin, c’est une façon tout à fait agréable de consommer des crudités, presque sans s’en apercevoir, et d’en faire consommer aux petits ou aux adultes boudeurs. Tout est question de mélanges, d’épices, de présentation… Pour préparer des jus de fruits et légumes, il faut un minimum d’équipement. Le classique presse-agrumes ne sert qu’à presser citrons et oranges mais reste indispensable pour relever sans peine un jus un peu fade avec de la pulpe de citron jaune ou vert. Pour réaliser des jus, deux techniques existent. L’extraction à l’aide d’une centrifugeuse ou d’un extracteur, moins agressif, sépare le liquide du solide, pour obtenir du jus avec à peu près n’importe quel fruit ou légume, même

BERRY LASSI

Quantité pour un grand verre / Préparation 5 mn • 1/2 tasse de baies (mûres, groseilles, fraises, cassis, framboises…) • un pot de yaourt nature • un pot d’eau.

1. Verser le yaourt, l’eau et les

fruits lavés et équeutés dans le mixeur.

2. Mixer jusqu’à obtention d’un mélange mousseux.

3. Servir rapidement, tant que la

mousse est en surface. Si les fruits sont trop acides, ajouter une cuillère de sirop d’agave, de miel liquide ou de sirop d’érable.

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Christine Raout

JUS DE PETITS POIS-CAROTTES

Le lassi, dessert indien à base de yaourt, calme le palais après un repas épicé. Il se décline ici avec des fruits rouges, idéal pour utiliser une mini-récolte de baies du jardin.

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le plus réticent. Le mixeur, quant à lui, conserve l’intégralité des aliments avec un rendu plus onctueux. Les carottes et les radis se centrifugent, tandis que les avocats et les tomates se mixent. En cas d’hésitation, pour un légume ni trop juteux, ni trop sec, on peut le couper en petits morceaux et l’ajouter en fin de mixage pour qu’il se lie aux autres ingrédients. Tous les mélanges sont permis (dans la limite du buvable évidemment) : légumes-légumes, fruits-fruits, fruits-légumes. À noter que, le plus souvent, les récoltes simultanées se marient bien entre elles : poivron-tomate-concombre, pomme-poire ou encore fruits rouges. Le bon équilibre réside dans la consistance (ce ne sont pas des purées crues) et dans l’assaisonnement. Les graines germées et herbes fraîches peuvent parfumer et enrichir un jus, mais aussi simplement le décorer. Quant aux épices, du simple poivre au piment en passant par le gingembre ou le cumin, elles peuvent décorer, relever et même véritablement corser le mélange ! Et pour rendre un jus plus nourrissant, il est possible d’ajouter du lait ou du yaourt, végétal ou non, d’épaissir avec un fromage très frais ou de la faisselle. Plus qu’une boisson, vous aurez alors un véritable plat !

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Quantité pour un verre / Préparation 30 mn • 1/2 tasse de petits pois frais écossés • 2-3 carottes, pour la décoration et le goût au choix : herbes fraîches, graines germées, épices.

1. Mixer les petits pois. Extraire le jus des carottes.

2. Remplir le verre,

d’abord avec les petits pois (plus épais), puis avec le jus des carottes.

3. Décorer d’épices (un tour de poivre), d’herbes fraîches (persil, coriandre), ou de graines germées (alfalfa).

C’est un jus de légumes agréablement sucré, à servir frais en apéritif ou en verrines pour rafraîchir un apéro dînatoire..


HABITAT

Une éolienne dans le jardin

L’énergie dans le vent Une éolienne de pompage peut être utilisée pour arroser le jardin.

Depuis quelques années, le petit éolien rencontre un intérêt croissant auprès des particuliers. Pourtant, la filière peine encore à se développer. Notamment en raison de tarifs de rachat peu élevés de l’électricité.

Posséder une éolienne au fond du jardin et produire sa propre électricité : l’idée séduit de plus en plus nos concitoyens. Et pour cause : son énergie est gratuite et généralement abondante ; son impact écologique est faible ; elle présente une relative fiabilité et une simplicité des techniques mises en œuvre ; la période de haute productivité, située généralement en hiver, correspond à la période où la demande en énergie est la plus importante. Installé dans de bonnes conditions, à une vingtaine de mètres de hauteur, un petit aérogénérateur produit annuellement entre 1 000 et 3 000 kilowattheures (kWh) par kilowatt (kW) installé.

bipale ou tripale, orientable selon la direction du vent. Le système dit “à pas variable” régule la vitesse de rotation des hélices et optimise le rendement de la machine en fonction de la vitesse du vent. Moins répandues, les éoliennes à axe vertical sont plus robustes et peuvent être utilisées dans des conditions extrêmement difficiles. Elles ont aussi l’avantage de fonctionner de manière optimale quelque soit la direction et la force du vent. De nombreuses machines ont des caractéristiques originales et offrent de réelles perspectives de développement. Mais, pour l’instant, les performances ne sont pas toujours au rendez-vous.

Mesurer le vent

Équipements complémentaires

On entend par “petit éolien”, les aérogénérateurs d’une puissance inférieure à 36 kW destinés aux particuliers et aux agriculteurs. Une puissance de 1 à 5 kW est généralement suffisante pour une famille de quatre personnes. L’installation d’une éolienne doit, avant tout, tenir compte de la force et de la direction du vent. Les données climatiques d’une région définissent le régime des vents dominants et leur vitesse moyenne sur l’année. Ces données peuvent cependant être fortement influencées par la présence d’arbres ou de bâtiments à proximité du site d’implantation, par le dénivelé du terrain, le relief ou l’altitude. Les contraintes sont évidemment plus élevées en milieu urbain qu’à la campagne. La mesure de la vitesse de vent avec un anémomètre et une girouette pendant au moins un an détermine la hauteur de l’éolienne et la production potentielle d’électricité. Une petite éolienne commence généralement à produire de l’électricité avec des vents à 4 mètres/seconde (m/s). La puissance nominale, annoncée par le fabricant, est atteinte vers 10 ou 12 m/s.

Outre l’aérogénérateur, une éolienne nécessite l’installation de plusieurs équipements : - Le mât peut être réalisé en treillis métallique ou tubulaire, parfois supporté par des haubans. Le mât haubané est plus économique à l’achat et à l’usage mais il est parfois moins

À chacun ses besoins Il existe plusieurs types d’éoliennes correspondant à différents besoins. Les éoliennes dites “de pompage” sont destinées à l’agriculture pour le pompage de l’eau. Pour produire de l’électricité, on utilise, le plus souvent, une éolienne à axe horizontal car le rendement est élevé et la conception simple, ce qui permet de limiter les pannes mécaniques. Montées au sommet d’un pylône, elles sont pourvues d’une hélice

Les éoliennes à axe vertical offrent de réelles perspectives de développement. Ici, un modèle Darieus inventé et déposé par le français George Darrieus en 1925.

Symbole d’autonomie, une éolienne peut être réalisée en autoconstruction et produire l’électricité d’une famille.

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HABITAT De l’électricité “verte” chez des particuliers des monts du Lyonnais Les époux Goubier, couple de retraités d’un village des monts du Lyonnais, ont choisi d’installer une éolienne individuelle sur leur terrain privé, pour produire leur propre électricité. Après une étude approfondie de leurs besoins et de leur terrain, les techniciens ont préconisé l’installation d’une éolienne de 12 mètres de hauteur pour une puissance de 5 kWh. Installée fin mai 2009 au milieu du potager, l’éolienne suscite la curiosité. “Nous disposons aujourd’hui d’une installation à la pointe de la technologie. Beaucoup de gens s’arrêtent pour voir notre éolienne”, constatent les propriétaires. Les Goubier suivent de très près la production de l’aérogénérateur : “Sur l’année, nous produisons environ 10 000 kWh d’électricité. C’est plus qu’il n’en faut pour couvrir notre consommation annuelle qui est de 8 000 kWh en moyenne, chauffage électrique compris”. Les retraités pourront revendre leur surplus de production électrique à 0,08 € HT/kWh pour les 1 500 premiers kWh et 0,05 € HT/kWh pour les suivants.

esthétique. Chaque éolienne peut être proposée avec un seul ou plusieurs types de mât selon les distributeurs. La hauteur dépend du site d’implantation. - L’onduleur permet de convertir une tension continue en tension alternative compatible avec tous les appareils électroménagers vendus dans le commerce. Généralement, la tension d’entrée continue provient de batteries ou groupes de batteries de 12 volts ou de 24 volts. L’onduleur doit respecter la norme DIN VDE0126.

L’installation d’une éolienne individuelle s’inscrit dans un schéma d’habitat résolument novateur.

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La conception de l’éolienne à axe vertical Windspire lui permet de fonctionner sans souci à proximité de bâtiments ou d’autres unités.

- Le régulateur maintient une tension et une fréquence d’énergie constante. - Le compteur permet de vérifier la production et la consommation d’énergie. - Les batteries stockent l’énergie lorsque l’installation n’est pas raccordée au réseau. - Le générateur d’appoint, photovoltaïque ou diesel, évite le surdimensionnement des batteries. Suivant les gammes de puissance et les fabricants, le coût au kilowatt installé varie en moyenne de 3 000 à 6 000 € HT (1). S’y ajoutent 200 € de frais d’entretien par an.

Des obstacles à surmonter Avec un potentiel national de 375 GWh/an (1), le petit éolien représente une véritable opportunité de développement énergétique. Pourtant, le marché se cantonne actuellement à des équipements consacrés à la consommation personnelle, sans revente de l’électricité, notamment en site isolé, à des entreprises s’offrant une image verte et au “micro-éolien” développé massivement pour la plaisance et le L’éolienne à axe horizontal doit caravaning. Plusieurs être montée en haut d’un mât raisons à cela. Tout pour offrir un rendement optimal. d’abord, le tarif de rachat de l’électricité, actuellement de 0,082 €/kWh au lieu de 0,5 à 0,60 €/kWh pour le photovoltaïque, n’est pas encourageant. Dans le meilleur des cas, l’énergie produite pendant la durée de vie de l’éolienne couvrira l’investissement de départ et l’entretien. Sans compter qu’un système soumis en permanence à des conditions extrêmes peut connaître quelques défaillances techniques dont le montant est difficilement estimable. De plus, l’installation d’une éolienne,


quelle que soit sa taille, est soumise à la procédure de création par le préfet des Zones de Développement Éolien (ZDE) pour bénéficier du rachat de l’électricité par EDF. S’ajoute à cela l’obligation, audelà de 12 mètres de hauteur, d’obtenir un permis de construire avec notice d’impact sur le paysage. Ce qui conduit parfois à l’installation de machines à l’abri du vent, peu productives. Pour finir, il faut tenir compte des éventuelles nuisances sonores ou visuelles provoquées par l’aérogénérateur. L’existence de sites et monuments remarquables peut entraîner l’annulation pure et simple du projet.

Selon les premières estimations de l’AFPPE, des tarifs situés entre 0,20 et 0,30 €/ kWh assureraient une rentabilité satisfaisante. Les membres de cette association travaillent actuellement à la structuration de leurs activités. La définition d’un agrément professionnel et la formation des installateurs doivent notamment éviter les contreréférences. Les efforts de qualité consentis par les professionnels du petit éolien nécessitent désormais un soutien concret sur le terrain et une évolution de la législation pour que l’horizon du petit éolien se dégage enfin.

La filière s’organise

Philippe Guibert

Selon l’Association française des professionnels du petit éolien (AFPPE), l’aveLa hauteur et l’emplacement de l’éolienne nir du petit éolien passe par la mise en (1) Source : Association française nécessitent une étude précise des vents. des professionnels du petit éolien place de labels de qualité, sur le modèle (AFPPE) de Qualisol ou QualiPV, et par la simplification des démarEn savoir plus : ches administratives. L’instauration en 2006 d’un crédit d’impôt de 50 % sur le coût du matériel TTC a déjà encou- Formation à l’autoconstruction d’une éolienne ragé quelques particuliers à s’équiper. Certaines régions sur www.tieole.com Le guide du petit éolien est disponible accordent également une aide financière. Mais plus que des sur http://sites.google.com/site/afppeweb subventions à l’investissement, c’est d’un encouragement à la production d’électricité dont la filière semble avoir besoin.

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JARDIN

Un jardin économe

Pailler pour l’été Des économies d’eau, de temps, pour un jardin plus beau et en meilleure santé ? En ce début d’été, il est encore temps de pailler. Pailler, c’est protéger la terre : au lieu de rester toute nue, sans défense, elle s’habille et devient pleine de ressources. Le jardinage n’en devient pas plus compliqué. Au contraire : il est simplifié ! Moins d’arrosage, moins de désherbage, une meilleure structuration de la terre, et un côté plus esthétique si l’on choisit les bons matériaux. Au printemps, le paillage protège les nouvelles plantations de la sécheresse et éventuellement d’un coup de froid tardif. En été, il permet de réduire les arrosages. A l’automne, il prolonge la vie des plantes en les gardant un peu plus au chaud. Puis, l’hiver venu, il nourrit la terre et favorise la vie qui s’y cache. Un paillage bien dosé doit protéger la terre sans l’étouffer et sans gêner la pousse des “bonnes plantes”. Pour cela, quelques précautions s’imposent : laisser un peu d’espace autour d’elles, mettre une couche de matériau suffisamment épaisse pour être efficace (au moins 2 cm) mais pas trop non plus (moins de 10 cm) pour que l’air puisse passer et éviter la pourriture.

Quels paillis ? Les tontes de gazon, à la fois économiques et écologiques, servent à pailler toutes sortes de plantes et si le jardin est grand (ou celui du voisin), la matière est abondante. Pour éviter qu’elles ne pourrissent, il faut soit les mettre en couche fine, soit les laisser sécher au soleil un ou deux jours avant de les épandre en couche épaisse. Autre paillis de recyclage intéressant : les déchets de taille, branches et feuilles, qu’il faut broyer. Ce paillis, plus lent à se décomposer, convient pour couvrir la terre pendant l’hiver. Autre possibilité : faire

Pailler en pot Sècheresse et appauvrissement de la terre sont les deux grandes difficultés de la culture en pot : deux problèmes auxquels le paillage apporte des solutions. Cependant, par manque de place et pour ne pas alourdir balcon ou terrasse, les options de paillis sont moins nombreuses que dans un jardin. Il faut choisir un matériau fin et efficace avec peu d’épaisseur, comme les paillettes de lin ou de chanvre, et l’étaler juste après les plantations. Alternative avec des méthodes “maison” : récupérer les feuilles de thé vert après infusion, ou conserver les feuilles retirées de la plante pour les couper en petits morceaux au pied. Un “système D” qui marche et qui, en plus, réduit le volume des poubelles !

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bois

paille sèche

tonte gazon

paillage minéral

du paillage sans pailler, en laissant simplement les feuilles tombées au pied des arbres. De même, les feuilles retirées d’un pied de tomate peuvent le protéger et le nourrir. Pas d’effort à fournir, juste un réflexe à prendre. Si le jardinier ne dispose pas de paillis suffisant dans son jardin, il n’a que l’embarras du choix pour acheter des matériaux : paillettes de lin ou de chanvre, cosses de sarrasin ou de fève de cacao, écorces d’arbres ou encore paille et foin. Là aussi, le mode d’utilisation dépend de la texture du matériau. La paille s’épand en couche épaisse, alors que les paillettes de lin se disposent en couche fine : il faut les remuer de temps à autre pour éviter qu’elles ne forment une croûte sur le sol en se collant les unes aux autres. Les fines paillettes ou les cosses sont plus esthétiques, mais l’alternance des matériaux a aussi son charme et l’essentiel reste de ne pas laisser le sol nu. Feuilles au pied des arbres, écorces et bois broyés au pied des arbustes, paillage fin pour les plantes plus délicates… mais aussi graviers, galets et restes de pot en terre pour un jardin plus minéral, pour des plantes qui résistent à la chaleur : idéal pour les régions qui manquent cruellement d’eau. À l’inverse, pour que la vie déborde du jardin, il est possible d’installer un paillage vivant, dit “couvre-sol”. Des plantes coriaces et rampantes se répandent au détriment des “mauvaises herbes”, leur volant lumière, eau et nutriments, tout en protégeant les “bonnes plantes”. Et pour le côté esthétique, rien de tel qu’un tapis vert de petites feuilles ou de fleurs. Pour planter un paillage vivant, autant choisir des engrais verts : trèfle, sarrasin ou phacélie qui nourrissent aussi la terre. Christine Raout



NOUVEAUTÉS PRODUITS Des ravioli, frais et inédits Mariage inédit de la douceur du potimarron et du caractère de l’emmenthal, ces raviolis frais raviront le palais. Concoctée par Coquelicot Provence, la recette est réalisée avec des potimarrons cultivés à proximité immédiate du site de transformation. Les vitamines seront aussi au rendez-vous, puisque le potimarron est le légume le plus vitaminé de la famille des cucurbitacées.

Un thé pour “vivre sagement” Tout en douceur, ce thé chaï Pukka à la vanille fait partie d’une gamme de 20 tisanes et thés créés par Sebastian Pole, herboriste et praticien ayurvédique, selon les principes de l’Ayurvéda : “l’art de vivre sagement”. Déjà connus des consommateurs anglais, les thés Pukka arrivent tout juste en France.

www.coquelicot-provence.com

Légère eau de coco

www.pukkaherbs.com

Une barre pleine d’énergie Pour faire le plein d’énergie, cette barre tombe à pic : une délicate pâte de noisettes vient enrober la Chocolinette, traditionnellement distribuée sous forme de pâte à tartiner, réalisée à base de noisettes, noix de cajou et cacao. Sans lait ni exhausteur de goût, elle se glisse dans toutes les poches pour une pause gourmande.

Vitamont complète sa gamme Équilibre avec cette eau de coco, extraite de la noix de coco verte qui offre en moyenne un demi-litre d’eau par fruit. Bien différente du lait de coco, obtenu à partir de la chair pressée de noix de coco mûre, cette eau est faible en calories, riche en oligoéléments et en vitamines. Sans sucres ajoutés ni édulcorants.

www.vitamont.com

www.noiseraie-productions.fr

Chocolat blanc équitable Une tablette de chocolat blanc tendre et fondant vient enrichir la gamme des chocolats équitables d’Artisans du Monde. Élaboré dans une chocolaterie suisse à partir de cacao des coopératives El Ceibo en Bolivie et Conacado en République dominicaine, il est à goûter absolument !

Les arômes de la Provence La Salonenque, la Béruguette et la Grossane : ces trois variétés d’olives, rustiques, cultivées sur le terroir de la vallée des Baux de Provence, sont assemblées dans cette huile d’une grande richesse aromatique, proposée par Bio Planète. Le protocole de production AOP assure une qualité maximale : rendement limité, récolte à bonne maturité, stockage réduit…

www.artisansdumonde.org

www.bioplanete.com

Rooibos désaltérant Vitabio propose une infusion de Rooibos, cette plante originaire d’Afrique du Sud et réputée pour sa richesse en antioxydants et en minéraux, tels que le calcium, le magnésium et le fer. Sans théine, le “thé rouge” est à boire très frais pour une pause désaltérante cet été !

www.vitabio.fr

À boire sans modération Le kéfir, obtenu par fermentation de citrons, de fruits secs et de graines de kéfir, est une boisson vivante, riche en probiotiques qui favorisent la digestion. Préparé selon la recette traditionnelle, Karma Kéfir de fruits figues-citrons, proposé chez Naturalia, est doux et fruité. Ce soda finement pétillant peut se boire sans modération !

Informations fournies par les fabricants

www.naturalia.fr

Crème fraîche végétale Voici une alternative légère à la crème fraîche : la crème Spelt épeautre cuisine apportera onctuosité à vos quiches, gratins, desserts… Un goût discret et délicat, 8 % seulement de matière grasse et les qualités nutritionnelles de l’épeautre complet, riche en protéines et en magnésium.

www.limafood.com

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Nouvelles saveurs chez Ba Banane, carotte et nature : trois nouveaux goûts pour les céréales infantiles de Babybio. Le blé, l’avoine complète et le riz sont ici associés pour proposer un apport varié en glucides complexes à bébé, qui pourra consommer ces céréales au biberon ou à la petite cuillère, à partir de huit mois.

www.babybio.fr

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Prévenir les vergetures Huile de rose musquée, essences rafraîchissantes de l’orange douce, du citron vert bio, essences relaxantes du vétiver et réparatrices du benjoin : avec ces composants, l’huile Biorosasoft des laboratoires Mosqueta’s Green est idéale pour prévenir les vergetures des futures mamans ou limiter les effets sur la peau de l’excès de soleil.

www.mosquetas.com

Un allié pour nos cheveux En été, le soleil, le chlore et le sel risquent d’agresser nos cheveux : protégeons-les ! Le shampoing Naturado Iles d’or sera utilisé à la sortie de la piscine ou après un bain de mer. Le calendula apaise le cuir chevelu et l’huile de babassu en prévient la déshydratation.

www.provence-argile.com

re Un gel de 1 urgence Contre tous les bobos du quotidien, la crème Ztrauma utilise le pouvoir de la silice naturelle dynamisée et le calendula bio pour cicatriser et restructurer la peau. L’arnica, la propolis, l’extrait de pépins de pamplemousse, les fleurs de Bach aident à lutter contre les coups, bosses, coups de soleils, piqûres d’insectes, chocs émotionnels…

www.abiocom.com

Des gélules 100 % bio Conçues à partir de gélatine d’origine marine, les enveloppes des gélules Super Diet sont certifiables en bio. Issue de la peau de poisson, cette gélatine remplace celle dite “végétale”, non bio en raison du procédé mais autorisée par la réglementation européenne, ainsi que celle issue d’animaux. La gamme de gélules 100 % bio est riche de 15 compositions à base de plantes.

www.super-diet.fr

L’orchidée à contretemps La nouvelle crème anti-âge Argacos associe l’extrait d’orchidée, pour ses vertus antioxydantes et hydratantes, à 6 autres actifs végétaux agissant en synergie : les huiles d’argan, d’abricot, de macadamia, de sésame, ainsi que l’huile essentielle de néroli et l’arganine. Un cocktail anti-radicaux libres spécial pour peaux fragiles et matures. Dans d’autres nouveautés, Argacos marie l’argan au lait d’ânesse frais.

Stratégie anti-moustique En prévention, Calmofitol propose un spray répulsif, à l’huile essentielle de citronnelle à vaporiser sur le corps, ainsi qu’un bracelet jaune en silicone à l’efficacité longue durée (1 mois) qui résiste à l’eau. Pour soulager les piqûres, la crème apaisante associe huiles essentielles de camomille, d’orange amère et de lavande.

www.superdiet.fr

www.laboratoireargacos.com

Magoustan-papaye : un duo tonique Très concentrés en antioxydants, ces fruits hydratent la peau et subliment le hâle de l’été : le magoustan, venu du Sri Lanka, possède une teneur exceptionnelle en xanthones, des phytonutriments qui neutralisent les radicaux libres ; la papaye est riche en vitamines B, C, D et en bêtacarotène, magnésium, phosphore et potassium.

www.super-diet.fr

Un trépied pour le berceau de bébé Le berceau suspendu de la marque néerlandaise Kindekeklein est maintenant disponible agrémenté d’un magnifique trépied, fabriqué en frêne massif non laqué. Plus besoin de faire un trou au plafond ; possibilité de déplacer le berceau à l’extérieur. Bonne nuit bébé !

www.berceaususpendu.fr

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AGENDA

Petit tour de France

des salons et foires bio L’ensemble des foires, salons et festivals bio sur www.echobio.fr

Alsace

Bretagne

67 – Obernai 9-10-11 sept – Biobernai Produits bio, écologie. Thème : le bienêtre animal. Conf., ateliers, démos, animations. Payant (4 €). Org : Alsace Bio. www.biobernai.com

Aquitaine 15 – Brezons 15 août – Marché bio Producteurs bio, écoproduits. Conf. Gratuit. Org : Mairie. Tél. : 04 71 73 40 69 47 – Laparade 7 août – Foire bio Producteurs bio, artisans, écologie. Animations. Gratuit. Org : Civam bio 47. www.agrobio47.fr

Auvergne 15 – Condat 12 août – Foire des produits bio et de terroir Produits bio, artisanat. Gratuit. Org : Ass. Patrimoine Env. et OT. www.tourismecezallier.com 15 – Aurillac 4 sept – Foire bio Producteurs bio locaux, artisans, associations. Anim. et conf. Gratuit. Org : L’Arbre à Pain. Tél. : 04 71 63 56 40

Bourgogne 89 – Avallon 31 juil – Marché de l’Avallonnais Marché bio et artisanal. Entrée gratuite. Org : Gaby et mairie. www.biobourgogne.fr 89 – Vézelay 28 août – Marché bio Producteurs bio locaux. Conf., tombola. Gratuit. Org : Gaby et mairie. ` www.biobourgogne.fr

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35 – Hédé-Bazouges 10 sept - Forum de l’habitat sain Habitat écologique, associations. Visites de maisons, conf. Gratuit. Org : Mairie. www.hede-bazouges.fr 35 – Acigné 10 sept – Planêtre Produits bio, bien-être, habitat écologique. Conf., débats, anim. Payant (3 €). Org : Ass. Utopia. Tél. : 06 76 87 76 74 22 – Mûr-de-Bretagne 10 et 11 sept – Biozone Producteurs bio, écoproduits, asso., écologie. Conf. et anim. Payant (4 €). Org : APCB. Tél. : 02 96 74 75 65

Centre 36 – Neuvy-St-Sépulchre 27 et 28 août – Foire bio Produits bio, écologie, bien-être. Conf. Gratuit. Org : Ass. le Gargaillou. Tél. : 02 54 30 69 41 41 – Boursay 11 sept – Marché bio Percheron Produits bio, écoconstruction, écologie. Animations. Gratuit. Org : Maison Botanique. www.maisonbotanique.com

FrancheComté 25 – Chapelle-des-Bois 6 et 7 août – Week-end bio et environnement Producteurs bio, écohabitat, bien-être. Animations et Conf. Gratuit. Org : Ass. Tourisme Vert et Blanc. www.chapelledesbois.com 70 – Lure 10 et 11 sept – Un bio jour au village Marché bio, artisanat, santé. Conf. Thème : circuits courts bio et locaux. Gratuit. Org : Ass. Terres. //1biojourauvillage.free.fr

LanguedocRoussillon 66 – Prades 17 juil – Foire bio Producteurs bio, écologie, assos. Thème : cantines bio, artificialisation des terres. Gratuit. Org : Nature et Progrès 66. Tél. : 04 66 61 80 11 66 – Ur 3-4 août – Nat-Ur

Marché bio et équitable. Conf., concert. Gratuit sauf conf. Org : Zen Altitudes. //zenaltitudesorg.bio.li 11 – Couiza 6-7 août – L’Aude à la Bio Producteurs bio et écologie. Conf. et animations. Thème : initiatives de villes en transition. Prix libre. Org : Nature et Progrès 11. www.natureetprogres.org 34 – Olargues 15 août – Estivale de la bio Producteurs bio, écologie, jardinage, associations. Conf., animations, sorties. Gratuit. Org : Civam Bio 34. www.bio34.com 66 - Bolquère 18 août – Foire bio Producteurs bio, artisans, associations. Anim. Gratuit. Org : OT. www.pyrenees2000.com 30 – Barjac 31 juil – Foire bio Producteurs bio, environnement, plantes aromatiques. Conf. Thème : agriculture et biodiversité. Gratuit. Org : Civam Bio 30. www.civamgard.fr 30 – Remoulins 10 et 11 sept – Terrabio Produits bio, écohabitat, écologie. Conf. Gratuit. Org : Nature et Progrès 30. www.natureetprogres-gard.org


Limousin 19 – Beaulieu-sur-Dordogne 8 août – Foire bio-écologique Producteurs bio, écoproduits. Animations. Gratuit. Org : Gablim. www.gablim.com 19 – Meyssac 11 sept – Foire bio Producteurs bio, habitat sain, bien-être. Gratuit. Org : OT du Pays de Collonges. www.ot-collonges.fr

Lorraine 57 – Rohrbach les Bitche 26 au 28 août – Foire internationale Bio Nature Environnement Bien-être Habitat Produits bio, bien-être, environnement. Payant (3 €). Org : Ass. Apar. Tél. : 03 87 09 70 95 54 – Jarny 4 sept – Fête de la nature Produits bio, écoconstruction, environnement. Thème : les forêts. Gratuit. Org : Mairie. www.jarny.fr

MidiPyrénées 12 – Lanuéjouls 24 juil – Foire bio du Bas Rouergue Produits bio, artisanat, cosmétiques, écoproduits. Conf. Gratuit. Org : Mairie. Tél. : 06 21 16 43 03 82 – Lafrançaise 6,7 août – Foire bio Construction écologique, produits bio. Démo., conf. Gratuit. Org : OT. www.lafrancaise-tourisme.fr 46 – Gignac 6-7 août – Ecaussystème Marché bio, écologie, forum associatif. Festival écocitoyen. Conférences. Gratuit sauf concerts. Org : Ecaussystème. www.ecaussysteme. com 32 – Condom 26 au 28 août – Biogascogne Produits bio, bien-être, écoproduits. Thème : Halte aux pollutions. Conf., animations. Gratuit. Org : Ass. Convergence Ecologique. www.biogascogne.fr

PACA 06 – Grasse 3 et 4 sept – Bio Grasse Grand marché bio, écohabitat. Conf.,

animations. Gratuit. Org : Ville de Grasse. www.ville-grasse.fr 83 – Correns 20 et 21 août – Fête de la bio et du naturel Producteurs bio, habitat sain. Conf., animations, sortie. Gratuit. Org : Maîtres Vignerons Bio. www.correns.fr

nos imaginaires et semons des carottes avant la fin des haricots. Gratuit et activités payantes. Org : Ass. Les Cabanons. www.fetedelaterre.org

PoitouCharentes

05 – Embrun 10 et 11 sept – Génépi Produits bio, écologie au quotidien, bien-être. Thème : l’agriculture. Conf., animations. Gratuit. Org : Génépi. www.genepi-foire-bio.org

17 – Les-Portes-en-Ré 17 et 18 août – Salon Bio Nature Santé Bien-être Marché bio, bien-être, produits de la mer. Conf. Gratuit. Org : OT. www.lesportesenre.com

Paysde-la-Loire

17 – St-Jean d’Angély 10 et 11 sept – La Rentrée Bio Producteurs bio locaux et écologie. Thème : le défi alimentaire. Conf., anim. Org : Gab 17. Tél. : 05 46 32 09 68

44 – Saint-Molf 30 juil au 1er août – Festi-Bio d’été Produits bio, habitat sain, écologie. Conf. Payant (2 €). Org : Ass. Les pionniers de la bio. Tél. : 02 40 24 93 89 72 – Malicorne 28 août – Fête bio Marché bio et écologique. Thème : l’agriculture bio. Animations et conf.. Gratuit. Org : Ass. pour la protection de l’env. //fete-bio-malicorne.neuf.fr 72 – Vaas 6 août – Fête du blé au pain Marché bio et écologique. Démos, animations. Gratuit. Org : Les Amis du Moulin de Rotrou. //lebiosefeteensarthe.free.fr 53 – Fontaine-Daniel 1er au 4 sept – Fête de la Terre Écoconstruction, produits bio, écologie. Conf., anim. Thème : refondons

RhôneAlpes 74 – Minzier 6 août - Toutenbio

Produits bio, écologie quotidienne. Ateliers, balade. Gratuit. Org : Ass. Apollon74. www.apollon74.org 38 – L’Albenc 3 et 4 sept – Festival de l’Avenir au Naturel Produits bio, équitable, écologie. Conf. Gratuit. Org : Ass. Espace Nature Isère. www.enisere.asso.fr 26 – Montbrun-les-Bains 4 sept – Bien-être au Naturel Bien-être, plantes aromatiques, écohabitat. Sorties, cuisine, conf. Gratuit sauf anim. Org : OT. www.bienetreaunaturel.fr

Belgique Namur 2 au 4 sept – Valériane Produits bio, habitat sain, écoproduits, écologie. Conf. Payant (8 €). Org : Nature et Progrès asbl. www.valeriane.be

Italie Bologne 8 au 11 sept – Sana Agriculture bio, écologie, bien-être, habitat sain. Conf. Payant (15 €). Org : Foire de Bologne. www.sana.it

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BIBLIO Fanes et pluches : mangez-les ! Ne jetez plus les fanes, épluchures, trognons et cuisinez-les sans attendre ! Très frais, ils offrent de multiples recettes, gorgées de vitamines. On connaissait déjà le velouté de fanes de radis, voici le gratin de vert de blettes aux noix de cajou ou tiges de betteraves confites. Et bien d’autres idées encore… Je cuisine les fanes, Amandine Geers et Olivier Degorce, Éditions Terre Vivante, 96 p., 12 €

au naturel Conserver fruits et légumes Marmelade d’orange, cuirs de fruits, tomates ou citrons confits, pâte de coing, vinaigre de framboise, sirops de fruits… Voici toutes les ficelles pour pratiquer les méthodes de conservation naturelles : à l’huile ou au miel, au vinaigre ou au sel, confit, en sirop, en liqueur… Petites conserves d’une ferme bio, Pam Corbin et River Cottage, Éditions La Plage, 224 p., 14,90 €

L’argile dans tous ses états Montmorillonite, attapulgite, illite ou kaolinite, l’argile utilisée partout dans le monde se pare de toutes les couleurs : verte, blanche, rouge, jaune, rose ou bleue. Surtout, elle possède des propriétés fabuleuses : elle purifie, nettoie, tonifie, reminéralise, cicatrise, adoucit et nourrit ! Ce livre en dévoile les multiples facettes à utiliser dans la vie de tous les jours pour le bien-être, la santé, la beauté, l’entretien… Les argiles, Annie Casamayou, Anagramme Éditions, 160 p., 18,90 €

hoir solaire ! Construisez vous-même votre séc Une bonne année pour les courgettes ? Des pommes à profusion ? Pourquoi ne pas conserver vos meilleures récoltes ou cueillettes en utilisant l’énergie solaire, grâce à un séchoir que vous aurez fabriqué vous-même ? Voici le mode de fabrication des différents types de séchoirs : séchoir à plateau et séchoir en tunnel, idéal pour les climats moins cléments. Séchoirs solaires, Michaël Götz, Claudia Lorenz-Ladener, Éditions La Plage, 96 p., 15 €

À lire aussi • Tomates anciennes et gourmandes, Linda Louis, Éditions La Plage, 72 p., 9,90 € • Je cuisine les herbes aromatiques, Amandine Geers et Olivier Degorce, Éditions Terre Vivante, 96 p., 12 € • Compost en ville, lombricompostage et petits jardins, Florence Couraud, Éditions La Plage, 96 p., 15 € • Les incroyables vertus du gingembre, Alessandra Moro Buronzo, Jouvence Éditions, 130 p., 9,90 € • Mes recettes à emporter, Isabelle Boinot, Éditions Imho, 95 p., 9,90 €

Crédit photographique : Couv, p8hd, p8bd, p12hg, p12bg, p14bd, p15hg, p20, p22h, p24h, p28, p30h, p32h, p34b, p35, p36, p38b : Fotolia ; p4h : Alliance Provence ; p4md, p10bg, p10bd, p18, p19, p21 : F. Ripoche ; p4bg : Mairie de Sanary ; p5 : A. Baranger ; p6, p8mg, p 27 : C. Rivry-Fournier ; p10hd : Graines d’explorateurs ; p12md : Anel ; p14hg : L. et C. Bourguignon ; p16, p17 : J.-P. Robert ; p22b, p24b : J.-M. Poupeau ; p26 : Biocoop ; p30b : Bioburger ; p32b : ProNatura West Africa ; p38hd, p38mg : Guayapi ; p40, p44 : C. Raout ; p41hg, p41bg : P. Guibert ; p41bd : Ti Eole ; p42hd, p42bg : Les moissonneurs du ciel ; p42hg, p42md, p43 : Weole energy.

abonnement & diffusion : Sophie-Anne Gaonach dev.com@fitamant.fr - tél : 02 98 98 01 47 Relations abonnés : Élodie Artero abo@fitamant.fr - Tél : 02 98 27 79 99 Tarifs abonnements : 1 an - 21 € (tarif France) Prix au numéro: 3,50 € Dépôt légal : juillet 2011 ISSN : 1777-8271

Rédaction :

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Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, e-mail : redac.echobio@fitamant.fr Rédacteurs : A. Gadenne, P. Guibert, J.-M. Poupeau, C. Raout, F. Ripoche, V. Vidal. Secrétaires de rédaction : M. Goulette, G. Poyade Charte graphique : Agence Dausset

Chef de publicité : Isabelle Jaffré 2, rue Félix-le-Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 98 01 45 Assistante commerciale : Véronique Walliser, pub@fitamant.fr - tél : 02 98 27 32 98 Développement

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2 rue Félix Le Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : pub@fitamant.fr Gérant, directeur de la publication, Jacques Fitamant

Juillet-Août 2011

Impression : sur papier labellisé PEFC (issu de forêts gérées durablement). Notre imprimeur Offset 5 (Vendée) its respecte la charte Imprim’Vert. Seuls les produits indiqués comme tels, sont certifiés PEFC.


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Fédération Française de la Diététique

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