Web2.0 et les universités au Royaume-Uni

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Le Web 2.0 et les universités au Royaume-Uni En 15 ans, le Web est passé d'un outil de travail du CERN1 à un espace d'information mondial avec des millions d'utilisateurs. Fin 2006, le Time Magazine a élu personne de l'année « VOUS ». La couverture de ce numéro représentait un ordinateur dont l'écran reflétait le visage de son utilisateur. En effet, le Web est désormais entré dans une phase participative, fondée sur la contribution de tous. Des outils comme les blogs, les Wikis et les applications en ligne ont donné naissance à cette nouvelle génération du Web que Dale Dougherty, vice président de O'Reilly Media, a appelée « Web 2.0 ». Ce concept reste assez flou car il ne représente ni un standard ni une technologie précise. Cependant, il existe un dénominateur commun à tous ces sites : l'utilisateur est au centre et le contenu est le fruit de la collaboration des internautes. L'adoption massive de ces outils par les étudiants britanniques a incité les universités du Royaume-Uni à s'intéresser à ces évolutions. De nombreux rapports ont été publiés précisant les actions à mettre en place afin de les intégrer. Dans les deux premières parties, nous rappellerons quels sont les principaux outils du Web 2.0, puis nous donnerons, dans la troisième partie, des exemples d'utilisation et des retours d'expériences d'universités britanniques. 1. Qu’est ce que le Web 2.0 ? La première génération du World Wide Web a été créée dans les années 1990 par le Britannique Sir Timothy John Berners-Lee et le Belge Robert Cailliau. L’encyclopédie libre Wikipédia2 précise que : « Le World Wide Web, littéralement la « toile (d’araignée) mondiale », communément appelé le Web, parfois la Toile ou le WWW, est un système hypertexte public fonctionnant sur Internet et qui permet de consulter, avec un navigateur3, des pages mises en ligne dans des sites. L’image de la Toile vient des hyperliens qui lient les pages web entre elles ». Le Web a été créé afin de pouvoir mettre en ligne des informations et faciliter leur diffusion. Cependant, cette diffusion était auparavant retreinte au Webmaster qui maîtrisait les langages du Web tel que le HTML4. Cette difficulté technique a engendré une séparation assez forte entre les lecteurs et les producteurs de contenu. Depuis quelques années, de plus en plus d’internautes parlent d’une nouvelle révolution du Web plus connue sous le nom de Web 2.0. Cette nouvelle généra-

tion du Web se fonde sur le concept de participation. En effet, il n’y a plus de distinction entre les rédacteurs et les lecteurs dans ces nouveaux sites Web. Ces derniers sont fondés sur des technologies qui facilitent la contribution des internautes en leur permettant de modifier les pages d’un site Web sans avoir de connaissance en informatique. Le Web 2.0 reste encore un concept assez flou regroupant différentes tendances et chacun en a sa propre définition. Cependant on peut retenir la définition que Kevin Rose, créateur de Digg5, donne à cette nouvelle génération du Web : « Le Web 2.0 possède de nombreuses facettes à la fois techniques et sociales. Pour moi, la plus importante est la collaboration d’une large communauté d’utilisateurs. Ce modèle est au cœur des stars du Web 2.0 telles que Flickr, Del.icio.us et Odeo, qui réunissent les internautes autour d’une thématique et leur donne les moyens de collaborer. L’idée de changer la nature du Web 1.0 est très excitante. Nous passons d’une Toile « à sens unique » et en « lecture seule » à la construction d’une nouvelle Toile bien plus interactive, fondée sur le partage et la collaboration ».

1CERN : Organisation européenne pour la recherche nucléaire, à l'origine appelé Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire. 2Wikipédia est une encyclopédie collaborative en ligne, universelle et multilingue. 3Navigateur Web est un client HTML basé sur une architecture client/serveur. Il permet consulter les sites du World Wide Web. 4Le HTML, Hypertext Markup Language, est un langage informatique conçu pour écrire les pages web. Il permet notamment la création des

liens hypertextes. 5Digg est un site web communautaire qui permet aux internautes de voter pour les pages web qu'ils considèrent comme intéressantes. Ces dernières sont proposées par les différents membres de la communauté. Actualités Scientifiques au Royaume-Uni

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2. Les services du Web 2.0 et l’éducation

catégories. Dans de nombreux sites Web 2.0, des nuages de mots clé (figure 1) sont utilisés pour représenter une Le Web 2.0 n’est pas une technologie au sens propre, sorte de résumé sémantique de la page. Généralement, mais plutôt un regroupement de services et d’applicales étiquettes les plus utilisées s’affichent dans une police tions mises en place grâce à l’émergence de plusieurs de caractères plus grande. Cliquer sur un mot à l’intétechnologies libres de l’Internet. Une des caractéristiques rieur de ce nuage amène l’utilisateur vers les pages assoclés de ces différents services est qu’ils permettent de ciées à ce mot. partager du contenu, que ce contenu soit textuel, sonore, Dans les universités, des groupes de « bloggeurs » ou vidéo. Cette caractéristique est de plus en plus exploimettent en place des bases de connaissances communes, tée par les instituque chacun peut « Nous passons d’une Toile à sens unique et en lecture tions éducatives commenter. Ce seule à la construction d’une nouvelle Toile bien plus via les différents type de blog peut services du Web être réalisé par interactive, basée sur le partage et la collaboration » 2.0. des étudiants lors Kevin Rose, créateur de Digg de projets scolai2.1 Les blogs res ou encore par Inventé vers la fin des années 90, le terme Web-log ou un groupe de personnes qui s’intéressent à un sujet sur Blog fait référence à une simple page Web avec quelques le long terme. Certains enseignants utilisent également paragraphes concernant des opinions, des informations les blogs pour faire des annonces concernant leurs cours, ou les événements d’un journal intime. Ces données sont pour transmettre certaines informations ou encore pour publiées sous forme de post (premier message d’une avoir des retours sur leurs conférences. Cette utilisation discussion dans un blog) et sont classées par ordre chroest souvent combinée à des technologies de syndication6 nologique, commençant par la plus récente. Il faut noter comme les flux RSS (voir plus loin) qui permettent au que la plupart des blogs permettent aux internautes groupe d’étudiants et aux enseignants d’être alertés en d’ajouter des commentaires à chaque post, ce qui permet cas de nouveau post ou de commentaire. Ce système est de développer un espace d’échange. Comme le précise considéré comme une alternative efficace aux abonneYochai Benkler, professeur de droit à l’université de Yale, ments mail qui engendrent beaucoup de spams7. Certains le blog est une « large conversation » entre le premier services de blog comme Edublogs sont conçus pour réponauteur et les contributeurs suivants. Ces différents interdre aux besoins spécifiques des enseignants et des étuvenants communiquent avec un nombre illimité de lecdiants. teurs. Les technologies utilisées sont de plus en plus sophis2.2 Les Wikis tiquées, ce qui a permis la diversification des types de Un Wiki est un système de gestion de contenu de site blogs. On retrouve en effet dans cet univers, que l’on peut Web qui permet à tous les visiteurs autorisés de modifier qualifier de blogosphère : des pages du site Web. Le but de cet outil est de faciliter • des photo-blogs pour la publication des photos ; le travail collectif. Les moteurs Wikis ont été inventés par • des vidéo-blogs pour la diffusion de vidéos ; l’informaticien américain Ward Cunningham en 1995. • des mob-blogging : blogs Cependant, c’est qui sont mis à jours via des avec la création de téléphones portables. l’encyclopédie libre Wikipédia en 2001 Les blogs exploitent soufondée sur un Wiki, vent les systèmes d’étiqueque ce système a tage. Une ou plusieurs éticommencé à avoir quettes sont associées à un grand succès. chaque post. Elles sont très Dans le cas d’ouverutilisées pour classer les ture d’un Wiki au informations. L’avantage de grand public, les utice système est qu’un lisateurs réguliers contenu peut être associé à vérifient, et au plusieurs étiquettes et donc besoin corrigent ou appartenir à différentes complètent, les Figure 1 : Nuage de mots autour du Web 2.0 informations qui Crédit : Luca Cremonini (licence Creative Commons, cc - by - sa)

6Syndication : partage de contenu entre sites Web. 7Spam : message publicitaire non sollicité.

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sont ajoutées sur le site. Certains utilisateurs disposent lions d’internautes participent à ce type de sites en créant de droits plus étendus sur les sites puisqu’ils peuvent et en partageant leurs fichiers multimédia. La diffusion supprimer, figer des pages ou encore exclure les visiteurs de ces fichiers se fait de deux façons : soit directement jugés indésirables. De plus, on peut noter que les Wikis sur le site Web, soit en exploitant les systèmes de syndiont généralement une fonction historique qui permet de cation de contenu comme les flux RSS. La diffusion des voir les précédentes versions des documents. fichiers multimédia via les flux RSS est appelée podcast ou Dans le cadre universitaire, les Wikis sont souvent utiencore baladodiffusion. La figure 2 explique le fonctionlisés pour la réalisation nement de ces systède projets collectifs et mes de podcast. plus particulièrement La mise à dispopour des projets où il y sition des vidéos des a une accumulation de conférences organiconnaissances. Ce syssées par les universitème permet aux étutés est devenue une diants de se fonder sur pratique courante. les travaux de leurs Certaines universiprédécesseurs tout en tés ont mis en place ayant la possibilité de un système de podFigure 2 : Illustration schématique d’une baladodiffusion (podcast) modifier et de complécast afin de permetter ces informations. tre aux étudiants de recevoir directement toutes les dernières vidéos mises en 2.3 La syndication de contenu : les flux RSS ligne. Ce système permet aux étudiants de récupérer pluLes flux RSS, Really Simple Syndication, désignent une sieurs fichiers multimédia de plusieurs thèmes différents famille de formats XML8 utilisée pour la syndication de d’une manière simple et efficace. En plus des rediffucontenu. Ce service a pour but de permettre aux intersions des conférences, les podcasts peuvent servir à diffunautes d’obtenir régulièrement les mises à jour des inforser des vidéos qui illustrent certains cours ou encore qui mations. Ce système est très utilisé dans les blogs d’informettent en évidence certaines expériences en laboratoire. mations afin de diffuser les nouvelles actualités à tous les L’utilisation du multimédia est également très courante abonnés au flux. Les abonnés peuvent consulter rapidedans les enseignements de langues étrangère et dans les ment différents flux RSS grâce à un « agrégateur », logifilières artistiques. En effet, la diffusion via un podcast des ciel spécialisé dans la lecture de ces flux. Ce service Web réalisations des étudiants permet de collecter beaucoup est très utile dans les universités car il peut remplacer les plus de critiques et favorise la communication des étuabonnements mail et ainsi participer à la diminution des diants sur leurs travaux. Pour les universités qui n’ont courriers indésirables. En effet, ce service permet à chapas de système de podcast en interne, il est possible d’utique individu de s’abonner d’une manière beaucoup plus liser des plateformes spécialisées dans la diffusion des ciblée pour recevoir les dernières nouveautés sur les podcasts éducatif telles que SciVee et iTuneU. sujets qui l’intéressent. De plus, les flux RSS donnent la Parallèlement aux podcasts des conférences des unipossibilité à un groupe de travail d’être automatiqueversités, les plateformes d’échange consacrées aux vidéos ment au courant des dernières avancées de leur projet. des cours, aux « screencasts » (enregistrement de ce qui Ce système peut aussi être combiné au partage de signets se passe sur un écran d’ordinateur) ou aux discours de (voir plus loin) ce qui amène les étudiants à profiter des professionnels filmés connaissent un succès important. nouveaux sites sélectionnés par leurs collègues. Ces deux Parmi ces plateformes, on peut citer TeacherTube.com, services combinés permettent à un groupe de travail eHow.com ou encore Helpfulvideo.com. Très souvent, ces d’améliorer la qualité de ses sources d’information sur le plateformes de vidéo d’apprentissage offrent des serviWeb en automatisant le partage de leurs informations. ces supplémentaires comme l’intégration des vidéos dans les blogs ou encore la possibilité d’ajouter des com2.4 Le partage multimédia et le podcast mentaires, ce qui les rend plus interactives. L’un des services qui s’est le plus développé ces dernières années est le stockage et le partage de contenu 2.5 Les réseaux sociaux multimédia. On peut citer quelques sites incontournaCette catégorie de service a pour but de créer des bles dans le domaine comme YouTube (video), ou encore communautés. Ces services connus aussi sous le nom de Flickr (photo). Ces sites très populaires nous donnent une « réseaux sociaux en ligne » (en anglais social networking) idée de ce qu’est le Web fait par les internautes. Des mildeviennent très populaires, notamment chez les étu8Le XML, eXtensible Markup Language, est un langage informatique de balisage générique. Son objectif est de favoriser l'échange d'informa-

tions hétérogènes. Actualités Scientifiques au Royaume-Uni

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diants. Facebook est un service de réseau social en ligne s’adressant aux lycéens et aux étudiants qui compte plus de 60 millions de membres. Malgré sa notoriété chez les étudiants britanniques, ce réseau n’est cependant pas le site de ce type le plus important dans le monde. MySpace reste la référence en la matière avec plus de 220 millions de membres. Cet outil est très utilisé pour donner de la visibilité aux réalisations des internautes en diffusant leurs musiques, leurs vidéos ou encore leurs photographies. D’autres services de réseau social en ligne se développent aussi dans le cadre professionnel, notamment grâce à Linkdin qui compte plus de 17 millions d’utilisateurs. Ce dernier service est aussi utilisé par les étudiants qui désirent entrer en contact avec des professionnels de leur domaine. On constate cependant que, dans le monde éducatif, des communautés s’organisent autour de différents thèmes. Citons comme exemple les sites d’apprentissage de langues comme Mango Languages, Italki ou encore Polyglot. Ces plateformes exploitent le concept de réseau social en ligne pour perfectionner les échanges entre internautes de toutes les nationalités. Ces échanges permettent d’augmenter les connaissances linguistiques des membres de ces communautés. Ce type de sites fait cependant l’objet de nombreuses controverses. En effet, la plupart de ces services utilisent des informations personnelles recueillies dans les profils de leurs membres à qui sont soumises des publicités ciblées. De plus, certains d’entre eux comme Facebook considèrent que toutes les données entrées sur leur site leur appartiennent. Ils se permettent donc de revendre ces informations à différentes sociétés privées. 2.6 Le partage des signets Un des problèmes majeurs pour les internautes est de trouver le site le plus pertinent qui réponde à leur recherche. Lorsqu’un internaute trouve un site qu’il considère comme intéressant, il enregistre un raccourci dans ses favoris. Avec le Web 2.0, ces favoris peuvent être partagés avec les autres internautes en utilisant des services comme Del.icio.us ou Blogmarks. Ce service est donc une façon pour les internautes de stocker et de partager leurs marque-pages électroniques (social bookmarking en anglais). Contrairement aux favoris des navigateurs Web, les services de partage de signets permettent de classer un signet dans plusieurs rubriques grâce à l’utilisation des mots-clés. En effet, un favori peut avoir plusieurs étiquettes et donc

se retrouver dans plusieurs rubriques. Ce type de système permet donc aux internautes de profiter de l’expérience et des trouvailles des autres internautes. Dans le cadre scolaire, le partage de signets peut permettre de construire des collections de ressources Web par discipline. Ces ressources peuvent être classifiées d’une manière flexible grâce aux étiquettes. Ce système amène aussi des étudiants travaillant sur le même projet à partager leurs sources pertinentes et à augmenter leur efficacité. Des plateformes comme Etags ou encore Qoolsqool sont spécialisées dans le partage de signets orientés « éducation ». 2.7 Les applications en ligne L’émergence d’une nouvelle génération de technologies et de standards liés au Web constitue le principal moteur au développement du Web 2.0. La notion de plateforme Web s’est beaucoup développée ces dernières années, notamment grâce aux grands groupes informatiques comme Google et Microsoft. Ces derniers proposent d’utiliser des applications directement via leurs plateformes Web. Alors que dans le passé tous les logiciels était gérés par le système d’exploitation, ces nouvelles applications du Web 2.0 sont gérées par le navigateur et les données sont stockées côté serveur. Cette évolution repose sur le développement d’une nouvelle catégorie d’applications Web : les Rich Internet Application, RIA. Les RIA répartissent davantage le travail entre le poste client et les serveurs que les applications Web standard. Actuellement, la principale technologie utilisée pour le développement des applications Web de type RIA est l’Ajax, Asynchronous Javascript And XML. Il existe cependant d’autres alternatives qui sont principalement fondées sur la technologie Flash développée par Adobe.

Ajax, Asynchronous Javascript And XML : Ajax est une architecture applicative qui reproduit le schéma client-serveur au sein d'un navigateur en utilisant uniquement des technologies Web : • le XHTML (Extensible Hypertext Markup Language) et le CSS (Cascading Style Sheets) pour la présentation ; • le DOM (Document Object Model) pour la représentation en objets de la page Web ; • le JavaScript, en particulier l'objet XMLHTTPRequest pour manipuler des requêtes et des réponses. L'avantage principal de l'utilisation de l'Ajax réside dans la création d'une interface réactive car il permet de développer des applications riches qui répartissent davantage le travail entre le poste client et les serveurs. Cette nouvelle répartition permet une certaine rapidité d'exécution car seules les données à modifier dans la page sont échangées selon le protocole http. En contrepartie, les sites développés avec Ajax ne sont compatibles qu'avec des navigateurs récents supportant l'objet JavaScript XMLHttpRequest. De plus, les moteurs de recherche ne parviennent pas toujours à indexer tout le contenu affiché à l'aide d'Ajax.

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Spécial De nombreuses applications en ligne peuvent être utilisées dans le système éducatif. En effet, il est désormais possible de travailler à plusieurs sur un même document ou de préparer un exposé en commun grâce à des services gratuits comme Google Doc ou encore Zoho. Ces services permettent aux internautes de pouvoir accéder et modifier leur document depuis n’importe quel poste connecté au Web. 2.8 Les autres services du Web 2.0 En plus de ces services, de nombreux chercheurs dans le domaine du e-learning s’intéressent aux univers 3D qui ont fleuri ces cinq dernières années sur Internet. Second Life est le plus connu et le plus abouti dans ce domaine. Le but de l’univers Second Life est de permettre à tous les internautes d’avoir une « deuxième vie » sous forme d’un avatar dans une société virtuelle. Lancé en 2003, Second Life compte aujourd’hui plusieurs millions de participants. Les universités n’hésitent pas à utiliser ces univers pour organiser des rencontres pédagogiques. Le colloque international « Second Life Best Practices in Education » a été organisé en 2007 afin de présenter les différents projets éducatifs déjà mis en place dans cet univers virtuel. Parmi ces projets, on peut citer L’île de Leicester, mise en place par l’équipe de la Beyond Distance Research Alliance de l’Université de Leicester. Le but de cette île est de mettre à disposition un environnement agréable et créatif pour permettre à des élèves, des enseignants et des chercheurs de travailler ensemble. Plus d’informations concernant ce projet sont disponibles dans le numéro de novembre-décembre 2007 des Actualités scientifiques du Royaume-Uni, p. 50. De nombreux autres services du Web 2.0 sont utilisés pour la formation et l’éducation. La création de cartes heuristiques est proposée par des sites comme Exploratree ou encore Bubbl. Ces derniers permettent de réaliser des cartes rapidement en travaillant seul ou à plusieurs. D’autres plateformes comme noteMesh et Etoody permettent aux étudiants d’échanger leurs notes de cours. Les enseignants peuvent exploiter des outils comme HaikuLMS et Vyew qui proposent de mettre en place des classes virtuelles. En général, tous ces services sont gratuits et s’utilisent directement après une inscription rapide. Comme nous venons de le voir, les nombreux services du Web 2.0 sont de plus en plus utilisés par les internautes. Les universités peuvent se servir de ces services en passant par des plateformes spécialisées. Cette solution a pour avantage de ne pas intégrer ces outils au sein de l’infrastructure informatique de l’université et évite donc les problèmes de compatibilité et d’interaction entre les différentes propositions. Cependant, les services existants ne répondent pas toujours aux besoins des grandes universités. Ces dernières doivent donc déployer des solutions au sein de leur propre infrastructure. Dans ce cas, les universités doivent prendre des

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décisions individuelles sur un large éventail de questions, notamment : • Quels sont les types d’outils à mettre en œuvre (Wikis, blogs…) ? • Faut-il intégrer les services du Web 2.0 au sein des systèmes d’e-learning existants ou les rendre totalement indépendants ? • Quel est le niveau de visibilité pour le monde extérieur ? • Comment gérer les cas d’utilisation inappropriés et délictueux de ces outils ? • Comment encourager l’adoption et l’utilisation de ces services par les étudiants et les enseignants ? • Comment l’utilisation des outils Web de 2.0 affectera-telle l’apprentissage et l’enseignement ?

3. Utilisation du Web 2.0 dans les universités britanniques Le Web 2.0 influe sur la manière dont les universités gèrent l’éducation, l’apprentissage, l’enseignement et l’évaluation des étudiants. Sans aller jusqu’à dire qu’il est à l’origine d’une révolution éducative, le Web 2.0 a permis de développer de meilleures méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Il joue un rôle de catalyseur, permettant de développer une interactivité importante, ce qui rend les étudiants plus indépendants et plus autonomes. Cette interactivité permet aussi de mettre en place un système de travail collectif plus important. Le Web 2.0 est toutefois une technologie relativement jeune. Il reste donc de nombreuses questions non résolues dans son utilisation au sein des universités comme par exemple les droits de propriété intellectuelle pour les données créées et modifiées par les membres des universités. 3.1 Une nouvelle population d’étudiants Il est important de noter que les étudiants qui entrent à l’université sont familiarisés avec le Web et les outils qu’il leur offre. En effet, la plupart d’entre eux ont déjà leur propre adresse mail, leur compte de messagerie instantanée et même pour certains, un blog. La figure 3 nous permet de visualiser les utilisations des outils du Web 2.0 par les élèves et les étudiants de différents niveaux au Royaume-Uni. Ce graphique est tiré d’une étude réalisée au Royaume-Uni par le JISC (Joint Information Systems Committee) dans le cadre du projet SPIRE (Secure Personal Institutional and Inter-Institutional Repository Environment). On peut noter que l’utilisation de ces outils par les élèves avant leur entrée à l’université est à peu près identique à celle des étudiants. En ce qui concerne l’aspect relationnel, les étudiants sont devenus adeptes des réseaux sociaux. « Les amis de mes amis sont mes amis » : cette approche des relations entre étudiants a permis l’explosion d’outils comme Facebook ou encore MySpace. Ces outils, souvent considérés comme les symboles du Web 2.0, offrent de nombreux Actualités Scientifiques au Royaume-Uni

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Figure 3 : Répartition par niveau scolaire de l'utilisation des services du Web 2.0 (Extrait de l'enquête du JISC, projet SPIRE - GCSE, General Certificate of Secondary Education, équivalent brevet des collèges ; A-level, Advanced Level, équivalent baccalauréat ; Degree : équivalent diplôme universitaire) Actualités Scientifiques au Royaume-Uni Ambassade de France au Royaume-Uni

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services comme la création gratuite de blogs, la diffusion quation avec la stratégie éducative et d’apprentissage de de podcasts ou encore la mise en relation des internautes. l’Université de Leeds qui encourage l’utilisation des nouEn plus des réseaux sociaux, les étudiants utilisent velles technologies. Ces solutions ont permis de dévelopaisément des sites d’information sur des sujets très per la communication entre les différents membres de variés. Ces étudiants sont habitués à avoir des réponses l’université, le travail en équipe ainsi que le partage d’inrapides grâce à la facilité d’accès aux informations. Des formation. outils comme Wikipédia sont donc très largement utilisés L’Université de Warwick a mis en place depuis octopar les étudiants avant leur arrivée à l’université, dans le bre 2004 un système de blog pour chacun de ses étucadre de leur scolarité mais aussi pour leur épanouissediants. Ne trouvant pas de solution commerciale qui ment et leur curiosité personnelle. En effet, comme le répondait à ses besoins, elle a développé son propre sysmontre la figure 4 sur l’utilisation de Wikipédia au tème de blog. Lorsque les étudiants finissent leur scolaRoyaume-Uni, ce service fondé sur un moteur Wiki est rité, ils peuvent soit effacer leur blog, le figer ou exporter utilisé pour 33 % à des toutes les données. Ce sysfins scolaires mais aussi tème de blog est très largeà hauteur de 25 % à des ment utilisé au sein de fins plus ludiques. l’Université de Warwick. Par ailleurs, la nouEn avril 2007, selon velle génération d’étules statistiques de l’unidiants préfère travailler versité9, on comptait: avec un maximum d’in4 540 blogs, 88 619 posts, teractivité notamment 13 255 tags, 190 859 comgrâce à des documents mentaires et 11 803 imariches en images et en ges. Le système de blog est animations multiméun nouveau moyen de difdia, ce que favorise le fusion très largement utiWeb 2.0. Ces nouvelles lisé par les élèves. Les méthodes de travail enseignants, quant à eux, Figure 4 : Utilisation de Wikipédia au Royaume-Uni rendent les étudiants n’ont pas exploité ce sys(Extrait de l'enquête du JISC, projet SPIRE) plus aptes à travailler tème d’une manière aussi en équipe. significative. Les nouveaux outils et la facilité d’accès aux informaContrairement à l’Université de Warwick, l’expertise tions qui s’offrent à cette génération d’étudiants sont en du personnel de l’université de Leeds a permis le déveadéquation avec l’un des objectifs des universités, qui est loppement des outils Web 2.0. Un support aux enseid’apprendre aux étudiants à être plus autonomes. gnants a été mis en place dès le début de l’utilisation de ces outils. Des sessions de formation ainsi que des tra3.2 Etude comparative de trois universités : Leeds, vaux pratiques ont été organisés pour identifier les bonWarwick et Brighton nes pratiques. Ainsi, à l’inverse de Warwick, le système De la même façon que les environnements d’apprende blog a d’abord été testé par le personnel de Leeds tissage virtuels dans les années 90, le Web 2.0 permet avant que les étudiants ne l’utilisent. Cette approche aujourd’hui de développer de nouvelles méthodes de assez différente a permis aux enseignants de se pencher travail en facilitant l’accès des nouvelles technologies aux davantage sur les problématiques pédagogiques. Ces étudiants et aux enseignants des universités. Les blogs et nouveaux outils leur ont par exemple permis d’organiser les Wikis sont parmi les services du Web 2.0 les plus des débats de société en ligne. Les élèves regardent l’inrépandus dans les universités. tégration de ces outils dans l’enseignement comme un L’Université de Leeds est l’une des premières à avoir moyen d’apprentissage. Ils sont donc moins enclins à les introduit un environnement d’apprentissage virtuel utiliser à des fins détournées : diffamation, insultes… fondé sur sa propre solution open source nommée Comme Leeds, l’Université de Brighton a également Bodington. Depuis deux ans, la politique de l’Université exploité les outils du Web 2.0 à des fins pédagogiques. de Leeds a évolué. En octobre 2005, elle a décidé d’adopElle permet aux étudiants qui créent des vidéos de les ter de nouvelles technologies afin d’être plus en adéquauploader10 sur leur blog afin d’augmenter leur diffusion et tion avec ses propres besoins. Les enseignants ont prode susciter plus de commentaires sur leurs travaux. Ce posé d’intégrer un système de blog et de Wiki à cette noutype de communication a été déployé via Elgg, le système velle solution. MediaWiki a été choisi comme moteur Wiki de blog mis en place par l’Université de Brighton depuis et Elgg comme système de blog. Ces choix sont en adé2006. Stan Stanier, responsable du Learning Technologies 9http://blog.warwick.ac.uk. 10Upload : téléchargement montant des données.

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Group de l’Université de Brighton décrit l’utilisation de Elgg comme « une expérience magnifique » car son évolution est dirigée par ses utilisateurs. L’université considère que Elgg favorise le développement de communautés au sein du campus. Par ailleurs, les outils du Web 2.0 sont de plus en plus utilisés au cours des conférences car ils permettent de favoriser la participation des étudiants. Ces outils internes de type 2.0 permettent aux étudiants d’intégrer les données de sites externes, comme MySpace (environ 25 % des étudiants britanniques ont des comptes MySpace). Il y a actuellement environ 13 700 posts, avec plus de 35 000 commentaires, et environ 1 500 fichiers téléchargés dans le système. Si l’Université de Warwick a un taux d’utilisation beaucoup plus important, cela est avant tout dû au fait que son système a été mis en service en octobre 2004, deux ans avant celui de Brighton (septembre 2006). L’Université de Warwick est leader au Royaume-Uni avec son système de blog conçu pour être beaucoup plus généraliste dans le contenu de ses sujets alors que les blogs des autres universités se restreignent à des sujets assez académiques. De nombreuses universités mettent en place des services de podcast pour accompagner les systèmes de blogs. A travers le Center for Academic and Professional Development (Centre pour le développement académique et professionnel), l’Université de Warwick favorise l’utilisation des podcasts en mettant à disposition des élèves et des enseignants des équipements pour enregistrer des vidéos. Le système de podcast est également très utilisé dans le département de langue.

JISC et le projet SPIRE : Le JISC et le projet SPIRE ont été fondés en 1993 par les agences de financements pour l'éducation des plus de 16 ans au Royaume-Uni. Le JISC, Joint Information Systems Committee, est chargé de soutenir les moyens d'utilisation innovants des technologies de l'information et de la communication à destination de l'enseignement, des apprentissages et de la recherche. Dans ce cadre, le JISC a mis en place le projet SPIRE, Secure Personal Institutional and InterInstitutional Repository Environment, en collaboration avec le Department for Continuing Education, Technology-Assisted Lifelong Learning de l'Université d'Oxford. Ce projet a pour but de mieux comprendre le contexte d'utilisation des services du Web 2.0 au Royaume-Uni. Les données de ce rapport ont pour but de donner une idée sur les possibilités d'intégration d'outils de type 2.0 dans l'enseignement. Le détail de ce rapport est accessible à l'adresse suivante : http://spire.conted.ox.ac.uk/trac_images/spire/SPIRES urvey.pdf

Spécial Cependant plusieurs problèmes restent à résoudre. Ainsi, à l’Université de Brighton, l’utilisation du Web 2.0 par des intervenants extérieurs n’évolue que dans des proportions assez limitées. En effet, la plupart de ces experts n’ont pas encore été familiarisés avec ces outils dans le cadre de leur activité professionnelle. De plus, la nature même de ces outils engendre un certain nombre de problèmes. La première d’entre elle est le risque de plagiat. Etant donnée l’ambiguïté et la méconnaissance de la notion de copyright, les étudiants ont tendance à réutiliser les travaux des autres sans autorisation. Des projets comme la Creative Common Licences11 ont pour but de remédier à ce problème en donnant la possibilité aux internautes de spécifier d’une manière simple les droits liés à leur production. Par ailleurs, la plupart des systèmes de type Web 2.0 se fondent sur une modération a posteriori, c’est-à-dire que le personnel ne modère pas directement les discussions, il gère uniquement les excès et les débordements qui lui sont rapportés. Cependant, l’expérience montre que, dans la plupart des cas, les commentaires sont de bonne qualité et permettent de développer des discussions constructives entre les étudiants. 3.3 La stratégie Web 2.0 de l’Université d’Edimbourg Le Web 2.0 étant désormais reconnu comme un outil éducatif utile, de nombreux rapports ont été publiés au Royaume-Uni précisant les actions à mettre en place afin de l’intégrer au sein des institutions. L’Université d’Edimbourg s’est fondée sur ces rapports afin d’établir une stratégie détaillée sur l’intégration des outils Web 2.0 au sein de son infrastructure. Elle-même a également publié des études présentant diverses solutions afin de permettre aux universités d’exploiter les outils du Web 2.0. On peut citer parmi ces solutions : • remplacer les bulletins d’informations par des systèmes de blog combinés à des flux RSS ; • mettre en place des technologies de cartographie Web 2.0 telles que Google Maps pour compléter ou remplacer les versions en ligne des cartes du campus de l’université. Cela peut permettre notamment un service d’aide à l’orientation au sein du campus, en générant automatiquement les parcours ; • utiliser le partage des favoris comme del.icio.us. Cette utilisation peut être faite de manière collective afin que les élèves puissent profiter des découvertes de documents pertinents. Ce système peut notamment être centralisé au sein des bibliothèques afin de créer une liste de favoris universitaires ; • fournir des podcasts de conférences publiques qui permettent la diffusion automatique d’un événement organisé par l’université ;

11http://fr.creativecommons.org/

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• utiliser des services de géolocalisation communautaire tels que Frappr pour aider à mettre en place une communauté internationale d’étudiants de troisième cycle. Ce système est en cours d’examen à la Moray House School of Education. Afin de pouvoir encourager les innovations fondées sur le Web 2.0 dans la recherche et la mise en place de nouvelles méthodes pédagogiques, l’Université d’Edimbourg a publié dans le rapport Strategic Plan for 2004-20081 les principales actions à mettre en œuvre. On peut citer parmi ces actions : • identifier les personnes clés au sein du personnel administratif, technique et enseignant ; • mettre en place de nombreuses formations et des supports d’aide et de maintenance efficaces afin de faciliter l’adoption de ces outils dans les pratiques quotidiennes des étudiants et des enseignants ; • développer de nouvelles méthodes d’apprentissage, d’enseignement en exploitant les nouvelles technolo-

gies ; • s’assurer de la modernité et de l’adéquation de l’infrastructure informatique de l’université ; • développer la communication interne ; • mettre à jour le site Web de l’université afin qu’il soit en adéquation avec les besoins externes et internes tout en faisant la promotion des publications en ligne ; • encourager le personnel à découvrir et à mettre en place de nouvelles méthodes de travail via des disciplines différentes ; • enfin, les initiateurs du déploiement de la stratégie Web 2.0 de l’Université d’Edimbourg insistent sur l’importance de recueillir des exemples de bonne pratique et de favoriser la création d’une communauté. L’Université d’Edimbourg applique de façon pratique ces différentes recommandations. De nombreux départements utilisent en effet ces outils du Web 2.0. On peut trouver dans la figure 5 ci-dessous un aperçu des départements utilisant ces nouveaux outils :

Figure 5 : Exemple d’outils utilisés à l’Université d’Edimbourg 12http://www.planning.ed.ac.uk/SP2004-08/SP0408.htm

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Spécial

Conclusion Les différents services du Web 2.0 sont très utilisés par les étudiants du Royaume-Uni. Cette utilisation se fait au niveau personnel mais aussi institutionnel. Certaines universités comme celle de Leeds, de Warwick et de Brighton exploitent ces services afin de répondre davantage aux besoins de leurs enseignants et étudiants. D’autres, comme l’Université d’Edimbourg, ont mis en place une stratégie complète pour l’intégration de ces outils estimant qu’ils sont particulièrement adaptés au développement de meilleures méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Ces nouveaux outils font désormais partie intégrante des universités. Le W3C, World Wide Web Consortium, travaille sur l’évolution future du Web qui aura pour but de relier les données stockées dans différents fichiers et bases de données de tous les ordinateurs de la planète. Comme le montre la figure 6, de nouveaux liens entre les utilisateurs et les données vont s’ajouter à ceux du Web 2.0. Cette évolution majeure que l’on qualifie de « Web des données », ou encore « Web sémantique », aura certainement elle aussi un impact sur le système universitaire. Figure 6 : Evolution du Web

Dossier rédigé par M. Abdelkader HADJ SADOK. Sources : Web 2.0 for Content Creation for Learning and Teaching in Higher Education, mai 2007, Tom Franklin de la société Franklin Consulting et Mark van Harmelen de l’university de Manchester ; What is Web 2.0? Ideas, technologies and implications for education, février 2007 Paul Anderson, JISC Technology & Standards Watch ; Web 2.0 Initiative: consultation report, mars 2007, Information Services de l’université d’Edimbourg ; Collaborative Software Tools and Web 2.0, août 2006, Information Services de l’université d’Edimbourg ; Panorama du web 2.0 pour la formation et l’éducation, décembre 2007, Isabelle DREMEAU ; Results and analysis of Web 2.0 services survey, juin 2007, Mr David White, JISC et l’université d’Oxford.

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