Collection
« Je veux qu’on
parle de nous »
À l’ombre des 747...
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Une visite à l’École élémentaire catholique Bernard-Grandmaître
Michel Gratton
À l’ombre des 747… Une visite à l’École élémentaire catholique Bernard-Grandmaître
Michel Gratton
Je veux qu’on parle de nous Je veux qu’on parle de nous. Je veux qu’on parle de nos gens. De ce personnel qui vit pleinement l’une des plus belles vocations de la race humaine. De nos élèves épanouis. De nos parents engagés. Je veux qu’on parle des milieux uniques, enrichissants et grouillants de vie que sont nos écoles. Je veux ouvrir nos portes pour que tout le monde nous voit. Que tout le monde comprenne comment et pourquoi nous vivons chaque jour les valeurs chrétiennes qui sont le fondement de toute notre action. Parce que je suis extrêmement fière de nous. Tellement que m’est venue l’idée de demander à une personne objective de l’extérieur d’aller voir et de nous rapporter ce qu’elle avait vu. Le journaliste et écrivain franco-ontarien Michel Gratton a accepté de partir à l’aventure dans un univers dont il n’avait finalement que des souvenirs d’enfance. Dans ce petit livre qui en dit beaucoup, il nous raconte sa visite à l’École élémentaire catholique Bernard-Grandmaître. Dans les livres de cette collection, il nous fait découvrir, une école à la fois, le monde passionnant et passionné du Centre-Est. Lise Bourgeois Directrice de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)
Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École élémentaire catholique Bernard-Grandmaître d’avoir rendu cet ouvrage possible.
A
u bout du monde… ça ne peut être qu’au bout du monde!
Un indice me dit que je dois être sur la bonne route : Les Boeings 747 volent pratiquement en rase-mottes au-dessus de ma tête. Je me souviens que le directeur de l’école m’avait raconté qu’ils ont aperçu celui de Barack Obama, le célèbre Air Force One, dans toute sa splendeur, lorsque le président américain est venu au Canada en visite officielle. Quelque part au sud de l’aéroport MacdonaldCartier, je cherche l’école Bernard-Grandmaître. On m’a dit qu’elle se situait dans les limites d’Ottawa. Mais dans ce paysage de brousse rocailleuse et de terrains vagues, je vois la ville de Manotick approcher dangereusement. Et puis, tout à coup, sur ma droite, apparaissent les maisons et les rues manucurées d’une ville-modèle tout droit sortie de la tête d’un vendeur de la vie parfaite sur terre. Des maisons si neuves qu’on hésite à les habiter de peur de les souiller. Je me demande qui, de la ville, peut bien vouloir venir vivre aussi loin au milieu de ce qui, pour moi, est nulle part. Mais plus encore : pourquoi des familles francophones choisiraient-elles de s’exiler dans ce secteur où elles n’ont aucune racine?
« T’en fais pas, me dit Gaëtan Bélanger. Quand j’ai été nommé à ce poste, j’ai voulu venir voir de quoi ça avait l’air. Je n’ai jamais trouvé la place! Il m’a fallu 50 minutes pour me rendre… Aujourd’hui, je fais le trajet à partir du centre-ville en 22 minutes. » Le directeur de l’école Bernard-Grandmaître est du genre qui semble pouvoir s’acclimater facilement à un nouveau milieu. Avant de venir ici, il y a trois ans, il a passé une bonne partie de sa carrière au Centre-Est dans les écoles des quartiers moins favorisés de Vanier et d’Overbrook.
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Tout un contraste avec ce projet d’habitations surnommé Riverside Sud. Mais lui ne le voit pas ainsi. « J’ai adoré Vanier. Sa mentalité de village. Le fait que tout le monde se connaît. Et je retrouve ça, ici. Il y a un centre commercial avec une épicerie et une pizzeria. » Pour lui, ce n’est pas l’univers chromé que l’étranger perçoit au premier coup d’œil. C’est une communauté. Et ce qui est encore plus important, c’est une communauté qui n’est qu’à l’enfance de son développement.
L’implication des membres de son personnel dans cette communauté est très importante pour les succès de l’école, soutient le directeur. « J’ai dit à mon monde : On est dans une nouvelle communauté. On va faire notre place dans cette communauté. Parce que c’est elle qui va nous aider à grandir. » « Les familles qui décident d’inscrire leurs enfants ici, c’est parce que quelqu’un leur en a parlé. Leur a parlé de nous, de notre accueil. » On ne voit pas nécessairement le rôle d’un directeur d’école comme étant celui d’un promoteur ou d’un activiste communautaire. Mais, pour une communauté franco-ontarienne où l’église et la paroisse ne sont plus les centres névralgiques d’antan, c’est l’école francophone de quartier qui l’est devenue. Les enfants et les familles se retrouvent à l’école. Dans plusieurs communautés, il s’agit de la seule institution où l’on peut vivre en français.
Mais il y a plus que la langue. Très souvent, l’école devient le seul milieu où l’enfant et les parents se sentent vraiment accueillis. C’est particulièrement vrai des familles ayant immigré au pays et des familles défavorisées. Mais la chaleur de l’accueil et la volonté d’implication communautaire de l’école sont en effet tout aussi importants pour la famille francophone ou exogame qui choisit de s’établir dans un coin comme Riverside Sud, où la présence franco-ontarienne est loin d’être évidente à première vue. Conscient du fait que sa croissance continue en dépend, le Conseil du Centre-Est a d’ailleurs fait de l’engagement communautaire de ses écoles une priorité. Mais Gaëtan Bélanger n’avait pas besoin d’une directive « d’en haut » pour agir. Il y croit fermement.
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« Ici, c’est une communauté qui commence. Si l’on souhaite y établir une présence francophone, c’est maintenant qu’il nous faut s’impliquer. » « Le développement continue à plein, dit-il. Regarde le nouveau projet qui monte. Ce sont des francophones qui viennent s’établir dans le secteur. Et ils veulent que leurs enfants viennent chez nous. » Ça marche? À sa première année, l’école Bernard-Grandmaître comptait 150 élèves. Trois ans plus tard, elle en compte 275 et les inscriptions pour l’année 2009-2010 atteignent 310 élèves, dont 63 répartis dans trois classes de maternelle. Mais d’où proviennent ces francophones et pourquoi migrer au sud de l’aéroport? « Ils viennent de tous les coins de la région. D’Orléans, de Kanata, de Gatineau… Les francophones adorent le secteur. » Comme ces francophones d’autrefois qui ont quitté le centre-ville pour aller vivre à Orléans, Gatineau et, plus tard, Kanata. C’est le carrousel de la nouvelle frontière, des générations et des migrations urbaines qui continue à tourner. Quelque chose à voir, semble-t-il, avec le désir d’élever une famille dans un quartier moins peuplé, où l’air paraît plus sain, où l’on peut tout recommencer à neuf.
« Quand j’avais des vacances plus longues, j’oubliais. Je ne me rappelais plus des choses que j’avais apprises » dit Marc, élève de 4e année. Sa consœur Nathalie renchérit : « Quand tu n’as que six semaines de vacances d’été, ça reste plus fort dans ton cerveau. »
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« La plupart des enfants s’ennuient à la fin de l’été. Même pour un enseignant, deux mois de congé l’été, ça devient long. On vient qu’on ne sait plus quoi faire » dit madame Diane, enseignante de 3e année. Des enfants qui ne veulent plus de longues vacances? Des profs qui ne tiennent pas à leurs deux mois d’été… Inimaginable?!? Peut-être ailleurs, mais pas à Bernard-Grandmaître.
Bernard-Grandmaître est plus qu’une école. Depuis sa fondation, c’est un véritable laboratoire du comportement humain. C’est la seule école, au sein du Conseil, qui a été choisie pour faire l’expérience de ce que l’on appelle « le calendrier équilibré ». Comme concept, c’est beaucoup plus simple et inoffensif que ça puisse le sembler au premier abord. En somme, on ne fait que répartir différemment le nombre de semaines de vacances auquel les écoles ont droit. Ainsi, plutôt que d’avoir neuf semaines de congé l’été, les élèves et les profs de Bernard-Grandmaître en ont six. Les trois autres semaines sont récupérées au cours de l’année scolaire : un congé supplémentaire d’une semaine à la mi-automne, deux semaines au lieu d’une pendant le congé de mars, et une autre semaine en mai. Il s’agit d’un projet-pilote qui pourrait éventuellement être étendu à d’autres écoles du CentreEst. On en faisait l’évaluation à la fin de l’année scolaire 2009.
« Je le voulais, ce calendrier, dit madame Micheline. C’est pourquoi je suis venue ici. Je ne voudrais pas qu’on revienne à l’ancien système. » Avec ses 19 années d’expérience en enseignement, on peut présumer qu’elle s’y connaît un peu.
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« La première fois que j’ai fait ma demande pour enseigner ici, elle a été refusée, dit madame Suzanne. J’étais tellement déçue. Je voulais tellement venir! » « J’avais hâte, raconte monsieur Pierre, qui a brièvement quitté l’enseignement actif pour devenir conseiller pédagogique au quartier général du Centre-Est. Je m’ennuyais beaucoup des élèves. » Mais il avait aussi une autre bonne raison de rêver d’un poste à Bernard-Grandmaître et de son calendrier : madame Suzanne et lui sont mariés. « Il était un peu jaloux quand il me voyait en congé, dit-elle. Aujourd’hui, il est moins stressé. » Madame Diane est une ancienne enseignante de Sainte-Bernadette. Bernard-Grandmaître est née du débordement de Sainte-Bernadette attribuable à l’afflux incessant de francophones vers les limites sud de la ville. Il y a trois ans, les enseignants de Sainte-Bernadette se sont vu offrir la possibilité d’être transférés à la nouvelle école Bernard-Grandmaître, à la condition toutefois d’être disposés à tenter l’expérience du calendrier équilibré. Elle est l’une de celles qui a accepté. « Je voulais l’essayer… Certaines personnes avaient de la difficulté avec ça… Le changement a toujours fait peur au monde. Mais c’est ainsi que ça fonctionne dans d’autres pays du monde. Les deux mois et plus de vacances l’été remontent à l’époque où les élèves devaient aller aider leurs parents sur la ferme familiale. Ce n’est plus le cas. »
Cette expérience vise à déterminer si un horaire scolaire remanié peut contribuer à améliorer sensiblement la vie des enseignants, des élèves et des parents. Notamment au chapitre de l’assiduité du personnel et des élèves. Une meilleure rétention de la langue française par l’élève est également un des aspects qui intéresse vivement les dirigeants du Centre-est. Car il est indéniable qu’en milieu à forte prédominance anglophone l’apprentissage du français est souvent à recommencer d’une année à l’autre.
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S’il fallait se fier à l’engouement des professeurs de Bernard-Grandmaître – nullement objectifs! – pour ce système avant-gardiste, l’évaluation du projet-pilote serait superflue. Pour eux, c’est la différence entre vivre au paradis et retourner travailler dans les mines de sel. Pourquoi?
« Quand je suis arrivée, je croyais que les élèves auraient la baboune à la rentrée scolaire du fait qu’ils avaient eu moins de vacances, raconte madame Suzanne. Mais ils ‘pétaient le feu’! » « Nous avons tous le temps de récupérer pendant les ‘entractes’, explique madame Micheline en parlant des semaines supplémentaires de congé pendant l’année scolaire. Les enfants viennent tannés d’être toujours ensemble dans le même décor. Quand ils reviennent d’un congé, ils sont contents de se revoir. » « Nous entendons beaucoup d’excellents commentaires des parents. Ils ont l’occasion de passer plus de temps de qualité avec leurs enfants. Surtout du fait que les congés supplémentaires ont lieu à des périodes de l’année moins occupées. » « Je suis sûr que l’enfant est moins fatigué et qu’il apprend mieux, dit monsieur Pierre. Pendant sa semaine de congé supplémentaire, il peut se reposer et il n’a pas le temps d’oublier ce qu’il a appris. D’après moi, l’enfant est définitivement plus heureux. »
« C’est très amusant ici. Tout le monde rit pour rien. » Marc n’a définitivement pas l’air malheureux. « C’est toi qui fais rire tout le monde, lui dit Nathalie. Tu fais toujours ton comique. » « C’est parce qu’à la fin de la journée mon cerveau déborde! » se défend Marc. « Oui, des fois il y a du liquide vert qui sort de ses oreilles » blague Benedict. Mais il n’y a pas que Marc et ses amis qui s’amusent. « Beaucoup de profs sont très drôles, confie Benedict. Madame Claire nous lance des grenouilles, le matin. »
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« Ils nous font rire, ajoute Nathalie, et après ils ont du mal à nous calmer! » « On est mieux à cause des congés » affirme Cianne. Ils ont d’ailleurs une autre semaine de vacances en perspective dès vendredi. Un congé en mai que les autres écoles n’ont pas. Ils pourront alors se livrer à l’une de leurs activités préférées, soit taquiner leurs amis qui, eux, doivent aller à l’école. Et puis ils iront en voyage en France, comme Marc, ou à Halifax, comme Nathalie, ou à la pêche comme Cianne.
Il n’y a pas que les élèves qui semblent bénéficier des avantages de l’horaire. « Je n’ai pas le temps de m’épuiser, dit monsieur Pierre. Là, je suis un peu fatigué, et c’est ma faute parce que j’ai accepté d’ajouter à ma charge l’enseignement des mathématiques et de l’anglais à une classe de 36 élèves. Mais j’ai une semaine de congé qui s’en vient. Et je dois dire que j’ai vraiment apprécié mes deux semaines de congé en mars! » « Être enseignante, ça demande beaucoup de patience et d’énergie, dit madame Diane. On a besoin de s’arrêter pendant l’année. Le calendrier équilibré nous permet d’être récompensés plus souvent pour nos efforts. » « On va en formation avec les profs d’autres écoles. On voit leur visage long en fin de semestre. Mais pas chez nous » dit madame Suzanne. « Les congés brisent la routine. On ne ressent pas cet épuisement, en fin de semestre, par exemple, lorsqu’on en vient à trouver ça long. »
Une élève accueille le directeur avec un magnifique bouquet de… pissenlits. Un souvenir d’enfance me revient tout à coup à l’esprit. Je faisais la même chose à mon « institutrice ». Au grand désespoir de ma mère, d’ailleurs, lorsqu’elle l’a appris. Nous faisons une tournée de la cour de récréation. C’est immense, c’est propre, c’est beau. Ça fait campagne. L’air semble plus respirable dans les grands espaces.
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Dans l’aire réservée au Centre éducatif La Clémentine, les plus petits s’amusent sur les structures de jeu sous l’œil attentif des éducatrices. On pourrait en faire une carte postale. L’image du bonheur parfait à l’école et dans la ville parfaites… Euh!… Pas tout à fait. Calendrier remanié ou non, la réalité de la vie en milieu scolaire refait vite surface. À l’école, ce sont souvent « les plus vieux » qui se chargent d’administrer cette dose de réalité.
Une épreuve de force entre les élèves de 6e se trame sur le terrain de soccer. Les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Combat inégal? Oh non! C’est une véritable guerre des nerfs. Parce qu’on ne joue pas au soccer. On joue à qui sera le plus têtu. Les gars sont au milieu du terrain. Ils ont le ballon de soccer et se l’échangent mollement. Mais ils restent là sans vraiment jouer. Pourquoi? Parce que le groupe des filles s’est campé directement devant l’un des deux buts et refuse de bouger. Et les gars ne semblent pas prêts à jouer avec un seul but et un terrain tronqué.
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Les plaintes fusent de l’équipe féminine lorsqu’on voit le directeur arriver. La dispute a quelque chose à voir avec le fait que les garçons refusent de leur passer le ballon lorsqu’elles jouent avec eux. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Les filles sont peut-être moins fortes au soccer, mais elles s’y connaissent en relations publiques. Natif de la Basse-Ville d’Ottawa et ancien directeur d’écoles de Vanier, Gaëtan Bélanger en a vu d’autres. Il fait signe aux gars de s’approcher. Au bout de quelques échanges, la seule conclusion possible est qu’on ne réglera rien ce matin-là. Et puis on est sauvés par la cloche annonçant la fin du round… de la récréation. Le directeur met fin à la discussion avec la promesse qu’ils se reverront pour en discuter. « L’important, maintenant, c’est de respecter la promesse » me dit-il. « Au fond, tout ce qu’ils demandent, c’est la possibilité d’en parler. » Quand je le reverrai, quelques semaines plus tard, il me confiera qu’ils en ont parlé. Seule solution possible : le compromis. Les filles et les garçons auront chacun leur période de récréation quotidienne pour jouer au soccer. C’est la vie…
« J’ai appris, dans le cours de ma carrière, qu’on ne niaise pas avec des bagatelles, me dit philosophiquement monsieur Pierre qui a lui aussi enseigné en milieu moins favorisé. Notre première tâche, c’est que l’enfant soit bien. » « Les enfants ici sont choyés, comparativement à ce que j’ai connu auparavant. Mais ce ne sont pas des enfants-rois. Ils sont très respectueux. L’enfant est très en confiance avec luimême. » « Il faut constamment trouver des stratégies pour intéresser l’enfant, dit madame Diane. Par exemple, en 3e année, les enfants aiment chanter. Alors, on apprend la grammaire en chantant. » « Une chose que j’ai remarquée ici, raconte madame Suzanne, c’est que plusieurs de nos élèves sont issus de grosses familles de trois ou quatre enfants. Très souvent la mère est à la maison. Ça se reflète positivement sur l’éducation de l’enfant. »
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« Je n’ai que deux règlements : le respect et le sourire. Il nous faut les deux de la part de tout le monde » dit Gaëtan Bélanger. « Quand un élève arrive le matin et qu’il n’a pas le sourire, il faut que je sache pourquoi. Dans ce temps-là, on va au bureau de monsieur Gaëtan et on sourit ensemble. » Il croit en la gestion par consensus. « Lorsqu’il se passe quelque chose que je dois régler, j’ai toujours l’option de le régler seul ou qu’on le fasse ensemble. Le faire ensemble est le seul apprentissage qui a du sens. » « Nos réunions de personnel sont sérieuses, mais on a aussi beaucoup de plaisir. Les opinions peuvent être différentes. Mais les gens aiment entendre l’opinion des autres. Ils sont respectueux l’un envers l’autre. » « S’il y a des cliques dans mon personnel, je ne les vois pas. Je ne sens aucune jalousie entre professeurs. »
Comme un seigneur sur ses terres, Gaëtan Bélanger me fait faire le tour de son domaine. Non, pas seulement l’école. Mais tout « le grand » Riverside Sud. En fait, je ne pense pas que c’est très grand. On semble toujours se retrouver au bord des champs sur la grande route. « C’est d’ici qu’on fait venir notre pizza. » Les écoles sont de grandes consommatrices de pizzas, souvent servies en récompense pour un comportement de classe ou d’autobus exemplaire. Il m’offre le lunch au comptoir du marché d’alimentation Independent, en m’apprenant que le propriétaire de l’établissement est un francophone de Sudbury. Les employés de l’épicerie le saluent comme s’il était une vieille connaissance. Je commence à voir ce qu’il appelle la mentalité de village. Au fond, une communauté, c’est ce qu’on en fait.
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J’avais une petite idée de ce que je cherchais. Mais je ne savais vraiment pas ce que j’allais trouver. J’ai trouvé des écoles en effervescence. J’ai trouvé des gens d’un dévouement total. Mais j’ai surtout trouvé des élèves heureux. Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux. Et j’ai compris. J’ai compris que c’est possible. Qu’on ne rêve pas lorsqu’on dit que chaque élève peut réussir. Et, qu’aux yeux de mon ordinaire, j’avais peut-être la chance de voir en mouvement les meilleures écoles… au monde. – Michel Gratton