Garneau chaud

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Garneau chaud

Une visite à l’École secondaire catholique Garneau

Michel Gratton



Garneau chaud Une visite à l’École secondaire catholique Garneau

Michel Gratton


Je veux qu’on parle de nous Je veux qu’on parle de nous. Je veux qu’on parle de nos gens. De ce personnel qui vit pleinement l’une des plus belles vocations de la race humaine. De nos élèves épanouis. De nos parents engagés. Je veux qu’on parle des milieux uniques, enrichissants et grouillants de vie que sont nos écoles. Je veux ouvrir nos portes pour que tout le monde nous voit. Que tout le monde comprenne comment et pourquoi nous vivons chaque jour les valeurs chrétiennes qui sont le fondement de toute notre action. Parce que je suis extrêmement fière de nous. Tellement que m’est venue l’idée de demander à une personne objective de l’extérieur d’aller voir et de nous rapporter ce qu’elle avait vu. Le journaliste et écrivain franco-ontarien Michel Gratton a accepté de partir à l’aventure dans un univers dont il n’avait finalement que des souvenirs d’enfance. Dans ce petit livre qui en dit beaucoup, il nous raconte sa visite à l’École secondaire catholique Garneau. Dans les livres de cette collection, il nous fait découvrir, une école à la fois, le monde passionnant et passionné du Centre-Est.

Lise Bourgeois Directrice de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)

Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École secondaire catholique Garneau d’avoir rendu cet ouvrage possible.


« Si

qquelqu’un te dit : “je te rencontre en avant“, c’est   en arrière! Et si quelqu’un te dit : “je te rencontre en arrière“, c’est en avant! » Un extrait inoubliable du Garneau Chaud 2009. La foule d’élèves et de professeurs qui bonde la cafétéria pour ce spectacle de fin d’année se bidonne. Comme le feraient assurément tous ces gens d’Orléans qui sont restés médusés depuis des décennies devant l’architecture baroque de leur vénérable école secondaire. Une école à l’allure d’un bunker que l’on semble avoir construit « à l’envers ». Avec sa porte d’entrée principale dans la cour arrière. Mais ce sont des murs de forteresse qui cachent un joyau du système scolaire franco-ontarien. L’une des meilleures écoles secondaires de l’Ontario, tous systèmes confondus. Garneau, en fait, ce n’est pas une école. C’est une cathédrale. Quelque chose de sacré dans le cœur des francophones qui ont bâti Orléans. Un peu comme au regretté Forum de Montréal, on a l’impression d’y voir les fantômes de ceux et celles qui ont circulé dans les corridors. Le flambeau des générations y brûle intensément. Le « Lovers’ Lane » n’existe plus. Le « bunker » est devenu « Legoland » depuis qu’on a ajouté l’hallucinant au bizarre en peignant le ciment gris de couleurs vives. La cafétéria n’est plus le site de batailles épiques à grands coups de nourriture. Les « treizième année », souvent responsables de ces « foodfights », ne dominent plus de leur balcon exclusif. Mais les « douzième » ont pris leur place sur l’esplanade réservée aux plus vieux. Le Garneau Chaud est né il y a deux ans. Des tables de ping-pong sont apparues dans le hall central, à côté d’où était le « Lovers’ Lane ». Et puis on a toujours les spectacles de danse auxquels accourt toute la communauté scolaire des élèves, des profs et des parents.

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Les élèves passent. Même les profs, éventuellement. Mais l’âme de Garneau ne meurt pas. « Gaulois! Gauloises! » pour la vie. « Garneau, ce n’est pas son architecture ou ses couleurs extérieures. C’est l’âme de l’école qu’il faut voir » dit Rosario « Néna » Vidosa, qui a été directrice au cours des quatre dernières années.

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Nous avons présentement un élève dont le grandpère était le premier directeur de Garneau!

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« Ici, c’est une école de tradition. Les parents de plusieurs élèves sont des anciens de Garneau. Il y a des professeurs qui ont fait leurs études et toute leur carrière ici. Il y a des professeurs chevronnés qui demandent à avoir d’anciens élèves comme stagiaires. Nous avons présentement un élève dont le grand-père était le premier directeur de Garneau! » « Ça, c’était mon pupitre quand j’étais élève… Je me vois encore là. » Sonia Batista a eu son diplôme de Garneau en 2004. Depuis un an, elle y est enseignante de mathématiques. « Je suis extrêmement heureuse chaque matin quand je me lève. Heureuse d’être enseignante et d’être ici. Ma première année a passé tellement vite. Je ne pensais pas que ce serait possible. » Étudiante, elle jouait au soccer. Aujourd’hui, elle est coach des équipes féminine et masculine de soccer. Elle participait aussi aux célèbres spectacles de danse qui durent toujours. « Je revois encore les filles avec qui je dansais… On regarde les vidéos et on rit. Mais on aimait ça! » « Quand je suis arrivée, j’ai trouvé ça tellement bizarre de manger à la salle des profs… Mais on m’a accueillie à bras ouverts, pas en petite nouvelle. Du jour au lendemain, ceux et celles qui étaient mes professeurs sont devenus des amis. » 4


Ce qui n’empêche pas que certains suppléants qui l’ont connue comme élève lui demandent, en la voyant dans les corridors de son alma mater : « Qu’est-ce que tu fais ici? ». « Mes amis trouvent ça tellement drôle. Ils me disent : “C’est l’histoire de ta vie… Tu aimais tellement l’école que tu y es retournée.” » Ghyslaine Dumas a étudié à Garneau de 1974 à 1978, de la 9e à la 13e. Elle y est professeure de commerce depuis 1988. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en Affaires et en Éducation, elle a commencé sa carrière à Cornwall et à Alexandria. « Mais, après cinq ans, je voulais revenir chez nous » dit celle qui a grandi à Notre-Dame-des-Champs. Elle est rentrée au bercail de Garneau. « Je suis très fière de notre école. C’est l’école “de la place”. » Qu’est-ce qu’elle entend par « de la place »? « On était les pionniers, dit-elle. Et Garneau demeure encore très lié à Orléans, comme à l’église, par exemple. » Elle est aussi fière de l’excellence de l’école. « Ça ne nuit jamais, une bonne réputation. » « Je passe beaucoup de temps ici. Je suis ici matin et soir. Je suis à l’aise à cette école. C’est chez nous. » Pourquoi rester à Garneau 21 ans? « Ce sont mes élèves qui me gardent ici. » Elle avoue que les choses ont changé et qu’elle a la nostalgie « des plus belles années », celles qui ont précédé le régime de Mike Harris et la disparition des 13e. Et beaucoup de professeurs invétérés de Garneau ont pris leur retraite.

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« Il y a eu de gros changements dans le corps professoral depuis 2001. Les anciens ont commencé à partir » dit Pierre Trudeau. Il est à Garneau depuis 29 ans comme professeur de sciences sociales, ce qui peut inclure l’histoire et le droit, autant que la religion. À Orléans, on le connaît comme… oui, comme Barabbas dans la Passion. Il faut avoir des racines profondes à Garneau pour pouvoir me raconter ce qui est arrivé au « Lovers’ Lane » . « Dans le temps, il y avait là un tapis rouge » dit-il de la rampe qui mène au hall central de l’école. Les couples avaient adopté l’endroit pour se voir parce que c’était un peu plus intime. » Ça ne pouvait durer. Croyant que le corridor vide pouvait servir à quelque chose de plus « utile », la direction a décidé d’y installer une rangée de cases. Les amoureux ont dû trouver un autre refuge. L’expérience des cases n’a pas fonctionné. On a fini par les enlever. Mais le tapis rouge n’est pas revenu. Les « lovers » non plus. « Je rêve à madame Ranger. » Une ligne un peu énigmatique du Garneau Chaud pour moi qui ne sait pas que les hormones des élèves mâles de l’école s’activent anormalement à la vue de Christine Ranger. Elle est enseignante de mathématiques et de chimie. Mais il est indéniable qu’elle pourrait encore facilement passer pour une élève de Garneau. Elle croyait se diriger en médecine. Mais, à la dernière année de son baccalauréat en activité physique, elle a changé d’idée. Elle est entrée à la Faculté d’éducation avec le but de revenir enseigner à Garneau. C’est arrivé en 2008.

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« J’avais beaucoup aimé mon séjour comme élève, dit-elle. Je veux rendre quelque chose à Garneau. J’étais une bonne élève, je veux être un bon professeur. » Elle aussi a trouvé sa première journée au salon du personnel un peu bizarre. « Ça faisait drôle d’appeler monsieur Clermont par son prénom. » « Mais les professeurs ont tout fait pour que je me sente chez moi. Ils ont été excellents dans le partage de leurs ressources pédagogiques… Madame Bossé m’a donné tout son cartable de 10e année. » « Je m’implique beaucoup à l’école. J’ai fait le voyage inoubliable en Europe cette année. J’apprends à connaître mes collègues et les élèves d’une autre façon. Je veux rester ici parce que j’aime ça. » On comprend qu’il soit parfois difficile de faire la distinction entre les jeunes professeurs et les élèves de Garneau. Vieux ou jeunes, leur habillement est souvent le même : jeans, shorts en été, et même des t-shirts, à l’occasion.

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On comprend qu’il soit parfois difficile de faire la distinction entre les jeunes professeurs et les élèves de Garneau. Vieux ou jeunes, leur habillement est souvent le même…

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« Néna » Vidosa, qui arrivait du système catholique anglophone plus conservateur, en était si surprise à sa première journée comme directrice qu’elle croyait que c’était une journée spéciale. Tellement, qu’elle était gênée de ne pas avoir porté ses jeans. « C’était un véritable choc culturel! » Curieusement, il n’est pas improbable que cette réalité influe sur la relation élèves-professeurs qui donne à Garneau son esprit d’école inébranlable.

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On a l’impression qu’il est là depuis toujours. Qu’il est né pour enseigner la biologie ou la chimie. Mais, pour André Clermont, qui est à Garneau depuis 1985, « la matière est secondaire. C’est le développement complet de la personne qui compte. » Connaître André Clermont, c’est croire qu’il est possible d’être tout à la fois conservateur, traditionnel et anticonformiste. Il est l’un des rares vétérans à avoir quitté Garneau pendant quelques années pour faire l’expérience d’une nouvelle approche pédagogique. Il est revenu parce que ses élèves lui manquaient. « Je m’ennuyais de la vitalité des jeunes. Les jeunes sont beaucoup plus un modèle de ce que c’est que d’être un être vivant que ne le sont les adultes. Ils montrent leurs émotions, ils aiment apprendre, leurs idées ne sont pas toutes faites. Je ne peux pas me passer du contact avec les jeunes. » En fait, il avoue qu’il a trouvé ses deux premières années à Garneau difficiles. « Jusqu’à ce que je m’implique dans le coaching du football et du basket-ball. C’est là que j’ai appris à connaître les élèves d’une autre façon. » « Je me suis beaucoup attaché aux élèves. J’ai pu grandir là-dedans. » Il a été coach pendant une douzaine d’années. « Mais en 1999, j’ai vécu une expérience qui a marqué un tournant dans ma vie. J’ai tellement aimé ça que j’ai laissé tomber le coaching. » Il parle de Jeun’Espoir, projet humanitaire unique à Garneau. Chaque année, un groupe de 10 à 15 élèves de 11e et de 12e année triés sur le volet se rendent en Jamaïque ou au Bénin pour y construire une maison… en trois jours. « On parle d’une maison de 12 pieds sur 12 pieds, s’empresse de dire André Clermont. Mais pour ces gens-là, c’est plus que ce qu’ils n’ont jamais eu. » 8


« Quand je me suis lancé dans ce projet, c’était tout simplement pour vivre une nouvelle expérience. J’en suis revenu transformé! » Il a tout à coup embrassé de nouvelles causes comme celle de l’environnement. « Je suis devenu “Jos Recyclage” à l’école… » « Depuis, ma femme vient, ma mère vient, mes enfants sont venus… » Il trouve important pour ses élèves de « sortir de la bulle d’Orléans », de voir qu’il existe autre chose ailleurs. « Autrefois, il y avait beaucoup de cols bleus parmi les francophones. Mais, aujourd’hui, les parents de la clientèle de Garneau sont pratiquement à 100 % des cols blancs. » 9


« Les jeunes reviennent d’un voyage de Jeun’Espoir transformés, eux aussi. Ça ébranle leurs valeurs, leur matérialisme, leurs préjugés raciaux… Ils apprennent à connaître les Jamaïquains ou les Béninois parce qu’ils construisent les maisons avec la communauté. Ils vont visiter un orphelinat d’enfants, quelque chose qui n’existe plus ici. Ça les ébranle. » « Ils reviennent et embrassent leurs parents. Ils vont voir leurs grands-parents parce que c’est devenu important de les voir avant qu’ils meurent. » « À cause des élèves, je ne pense pas à la retraite… Je partirai le jour où je n’aime plus ça. » « Je m’ennuie déjà de Garneau. » Anaëlle, la présidente du Conseil des élèves, obtiendra son diplôme dans quelques jours et prendra le chemin de l’université. « J’ai un peu peur de quitter l’école. C’est mon milieu de confort. J’ai toujours aimé l’école. J’adore m’impliquer. » Tout ça était pourtant loin d’être évident lorsqu’elle est arrivée à Garneau en 7e, directement de l’île Maurice. La distance et les différences entre l’Ontario français et le paradis de l’océan Indien sont énormes. « C’était une nouvelle vie, sociale, intellectuelle… Même la langue était difficile pour moi. Je parlais un français différent. » « Mais, à Garneau, je n’ai pas mis beaucoup de temps à me faire des amis, et mon adaptation s’est très bien passée. » Élève émérite, elle préfère cependant faire autre chose qu’être en salle de classe. Durant son séjour à Garneau, elle a d’ailleurs accumulé plus de 900 heures de bénévolat dans la communauté. 10


Elle a senti le poids de la tradition à Garneau. « On le ressent dans tout ce qui touche à la culture ou à la pastorale… Ça nous rassemble. L’esprit d’école ne se voit pas dans les corridors, mais dans les activités auxquelles participe l’école, comme les Jeux franco-ontariens. » Esprit d’école à Garneau? En 2007-2008, à la demande des élèves, on a ressuscité l’équipe de hockey de l’école après des années d’inactivité. À sa toute première saison, l’équipe de Garneau est restée invaincue jusqu’en finale. Elle a finalement perdu en finale contre Louis-Riel, une école de sports-études. Mais un an plus tard, Garneau remportait le championnat des écoles secondaires d’Ottawa.

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L’an dernier, les élèves ont demandé qu’on crée une équipe de rugby, sport que personne ne connaissait vraiment, au fond. Un prof a appris les règlements et accepté de coacher. À sa première saison, Garneau n’a connu la défaite qu’une seule fois en six matches… « On sent les années d’expérience des enseignants. » Patrick est un autre finissant qui est à Garneau depuis la 7e année. Il souhaite maintenant obtenir un diplôme universitaire en génie des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire ou éolienne. Il existe à Garneau une fierté d’appartenir à une telle société éducative. En grande partie, dit-il, parce que les profs sont sympathiques. Mais aussi « parce qu’il est facile d’avoir du fun à Garneau. »

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… il est facile d’avoir du fun à Garneau.

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Anaëlle renchérit : « Les valeurs de l’école sont ce qui compte le plus pour les professeurs. » « Ce qui est ironique, c’est que l’architecture de Garneau est la grosse joke à Orléans » ajoute Patrick qui, comme tout élève de Garneau, a appris à en rire. Mais ces deux finissants qui viennent de passer six ans de leur vie à l’école témoignent éloquemment du fait que les murs bizarres de l’école ne sont qu’une illusion. Il ne faut pas faire l’erreur de croire que l’esprit de corps de Garneau est dû uniquement aux succès des équipes sportives. En fait, c’est plutôt le contraire. Les succès sportifs sont dus en grande partie à l’esprit qui règne déjà dans toutes sortes d’activités. 12


Manon Allaire est un des plus récents modèles de cette alliance de l’excellence et de l’engagement des gens de Garneau. « Si j’avais à cloner un prof, ce serait elle » en dit le nouveau directeur Serge Demers. « C’est un ange » dit sans hésitation Claudette Lavoie, adjointe administrative. Elle croyait tellement en Manon Allaire qu’elle a pris l’initiative de poser sa candidature au Prix de la Capitale, convoité par tous les enseignants de la région d’Ottawa. Manon Allaire l’a gagné, au grand bonheur de toute l’école, essentiellement à cause de son travail inlassable auprès des élèves de Garneau atteints d’une déficience intellectuelle moyenne. Elle a consacré ses trois premières années d’enseignement à ces classes distinctes. Manon Allaire en parle avec beaucoup de chaleur et d’affection. « J’ai adoré ça. J’ai appris à apprécier ces jeunes-là, dit-elle. Pour eux, il n’y a pas de différence. Ils aiment tout le monde. Et ils veulent tant venir à l’école. » Sa plus belle contribution à leur égard reste la prise en charge de « Vrais Copains ». Il s’agit d’un programme qui vise à organiser des activités pour ces élèves déficients avec des élèves des classes ordinaires de l’école. Chaque mois, une dizaine d’élèves des classes ordinaires se joignent à ceux des classes distinctes pour faire une activité. « Les élèves des classes distinctes ont toujours hâte à la prochaine activité de « Vrais Copains ». La plupart d’entre eux vivent beaucoup de solitude, dit Manon. Cette année, nous sommes allés voir jouer les 67 d’Ottawa. » Selon « Néna » Vidosa, l’impact de « Vrais Copains » est énorme et fait une différence dans l’atmosphère de l’école. « Je le sais, parce que je vois comment les autres élèves agissent quand ils croisent ces élèves dans les corridors. » L’an dernier, deux des élèves des classes distinctes sont allés au bal des finissants accompagnés de deux jeunes filles de l’école. 13


Ils ont aussi participé à la remise des diplômes et reçu deux bourses. Quand ils sont apparus sur l’estrade, la foule de parents et d’élèves qui remplissait l’église Saint-Joseph s’est levée d’un trait pour les ovationner. Vedette du Garneau Chaud, on croirait facilement que Louise Czyzewski est aussi professeure, comme la majorité des autres acteurs. Sa présence et ses numéros sur scène sont accueillis aussi chaleureusement que les autres. Mais, en fait, Louise Czyzewski occupe l’un des postes les plus impopulaires de l’école : préposée à l’assiduité et à la discipline. Chose certaine, tous les élèves la connaissent, parce qu’ils défileront presque tous éventuellement devant elle. « Je m’implique beaucoup à l’école. Dans mon travail, je ne vois pratiquement que du négatif. Il faut que j’aille chercher quelque chose de plus. Sinon, je ne resterais pas… Je me sens comme faisant partie de la famille de Garneau. » En plus du spectacle de fin d’année, elle a accompagné un groupe de 64 élèves dans deux des voyages en Europe des dernières années : en Italie en 2007, puis à Londres, Barcelone et Paris en 2009. Chaque année, les élèves de Garneau remettent un « prix spécial de reconnaissance » à un membre du personnel non enseignant qui a apporté une contribution particulière à la vie de l’école. L’an dernier, ils l’ont remis au concierge Yvon Richer, et l’année précédente à l’animateur culturel Claude Bouchard, qui a amené la radio et le ping-pong à Garneau. Ernest Séguin joue le thème de Hawaï 5-0 à la trompette. Il prend sa retraite dans quelques jours après plus de 30 ans à monter la concentration informatique de Garneau, aujourd’hui 14


à l’avant-garde du système scolaire ontarien. Derrière lui, l’orienteur Élie Pierre-Gilles a l’air de s’amuser ferme à la batterie. Il sera relayé brièvement par le nouveau directeur, Serge Demers. Michel Blais, grand responsable du spectacle, est accompagné de Louise Czyzewski comme maîtres de cérémonie. À un certain moment, la mascotte F.X., une espèce de gros Gaulois en peluche, apparaîtra sur la scène. Quand F.X. (pour François-Xavier Garneau) enlèvera sa tête de peluche, on reconnaîtra le visage souriant de « Néna » Vidosa. Une foule de profs et quelques élèves viendront à tour de rôle rire largement d’eux-mêmes et de leurs élèves, en faisant une revue de l’année à leur façon.

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Le Garneau Chaud prendra fin sur une note nostalgique, avec une série de diapos montrant les visages épanouis des finissants. Tout le monde ressortira de la salle le cœur content mais triste en pensant à ceux et à celles qui partent. Garneau, c’est une grande famille. « Il y a quelque chose de spécial ici » dit Daniel Legros. Enseignant en informatique, il aurait accepté d’enseigner n’importe quoi pour être à Garneau. « Une fois que tu y entres, tu ne veux plus partir. »

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Dans la même collection

1

Une petite école... un grand cœur!

2

La passion de la différence...

Une visite au Centre scolaire catholique Jeanne-Lajoie, pavillon secondaire

Une visite à l’École secondaire catholique Franco-Cité

Conception, mise en pages et impression : Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2009.

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J’avais une petite idée de ce que je cherchais. Mais je ne savais vraiment pas ce que j’allais trouver. J’ai trouvé des écoles en effervescence. J’ai trouvé des gens d’un dévouement total. Mais j’ai surtout trouvé des élèves heureux. Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux. Et j’ai compris. J’ai compris que c’est possible. Qu’on ne rêve pas lorsqu’on dit que chaque élève peut réussir. Et, qu’aux yeux de mon ordinaire, j’avais peut-être la chance de voir en mouvement les meilleures écoles… au monde. – Michel Gratton


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