Collection
« Je veux qu’on
parle de nous »
Jusqu’au bout du rêve
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Une visite à l’École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise
Denis Gratton
Jusqu’au bout du rêve Une visite à l’École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise
Denis Gratton
L’un des plus beaux voyages... La lecture des livres de cette belle collection m’épate. Mais, en même temps, elle ne m’étonne pas. Ce que je revis en lisant ces livres n’est que fidèle à ce que j’ai vécu au cours des 30 dernières années de ma vie. Ce que je ressens, ce sont cette même joie et cette même fierté que j’ai toujours ressenties à circuler dans les corridors et les classes de nos écoles. Comme enseignant, comme directeur, comme surintendant ou, aujourd’hui, comme directeur de l’éducation. Ce que je revois, ce sont les visages de gens qui ont comblé ma vie, des élèves ayant une soif d’apprendre, la collaboration de personnes passionnées et le dépassement quotidien de mes collègues de travail. J’entends leurs voix et leurs rires. Et je ressens toutes les espérances de tous ces passagers partant ensemble pour l’un des plus beaux voyages. Celui de l’éducation et de la réussite de chaque enfant qui entre chez nous. Ce récit de la collection « Je veux qu’on parle de nous » est la suite du travail entamé par Michel Gratton, qui s’est éteint le 13 janvier 2011. Avec sa simplicité et son émerveillement, Michel a su nous raconter l’esprit et la vitalité qui règnent au sein des 20 écoles qui lui ont ouvert leurs portes. Je profite de l’occasion pour remercier Denis Gratton, son frère, d’avoir bien voulu prendre le flambeau pour assurer la continuité de cette belle collection. Tout comme Michel, Denis sait capter l’essence même de l’âme d’une école pour la raconter avec perspicacité et tendresse. Bonne lecture! Bernard Roy Directeur de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)
Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise d’avoir rendu cet ouvrage possible.
L
ors de ma première visite à l’École élémentaire catholique Saint-Françoisd’Assise, j’ai eu une conversation de près de deux heures et une tournée des lieux avec la directrice, Francine Beaudin. Elle m’a dit que je rencontrerais la mascotte de l’école – un hibou – à ma prochaine visite. Quelques jours plus tard, lorsque je suis retourné pour discuter avec des enseignantes, des éducatrices et des élèves, je n’ai pas vu de hibou, sauf les innombrables statuettes de hiboux qui décorent le bureau de Madame Beaudin, ou de Madame Francine, comme les élèves l’appellent. — Allez-vous revenir pour une troisième visite? — Je vais revenir une dernière fois. Mais je vais venir tôt le matin pour observer la façon dont le Programme des petits déjeuners dans les écoles fonctionne à votre école. — Parfait, réplique Madame Francine. Cette fois-là, c’est promis, vous rencontrerez notre hibou. Mais lors de ma troisième et dernière visite à l’école Saint-François-d’Assise... pas de hibou. Je dois avouer que j’étais légèrement déçu...
La petite histoire contemporaine de l’École Saint-François-d’Assise en est une de courage, de ressort et de résistance. En 2000, l’unique école catholique de langue française du quartier Hintonburg, dans l’ouest d’Ottawa, allait vraisemblablement être déménagée dans un quartier à plus forte proportion de familles francophones. L’immeuble désuet, vieux de plusieurs décennies, qui ne comptait plus que 90 élèves, courait le risque de fermer les portes.
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À la suite du dépôt d’un rapport d’étude sur le déménagement de l’école vers un autre quartier, la communauté francophone et les parents des élèves de l’école Saint-François-d’Assise se sont mobilisés. « Ces gens sont allés voir directement la ministre de l’Éducation de l’Ontario, raconte Madame Beaudin. Ils avaient en main un dossier bien étoffé et ils ont dit à Madame la Ministre que c’était important de garder cette école-là dans son quartier. C’est une école qui a regroupé quatre paroisses francophones. Il y a très peu d’écoles francophones et catholiques qui demeurent au centreville, c’est un phénomène que l’on retrouve un peu partout à Ottawa et dans les grandes villes. Les petites écoles de centre-ville ferment leurs portes, et on construit de plus grosses écoles en banlieue. Madame la Ministre a donné raison aux parents, et le gouvernement a versé quatre millions $ pour rénover l’école, poursuit Madame Beaudin. C’est donc grâce aux parents que l’école a survécu. Les rénovations ont débuté en 2009, l’année de mon arrivée ici. Le projet devait prendre trois ans, mais on l’a fait en un an et demi et des poussières. »
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Seule la coquille extérieure de l’école Saint-François-d’Assise a été préservée. À l’intérieur, tout a été reconstruit de fond en comble. Des murs ont été démolis, la plomberie a été complètement refaite, un système de ventilation a été installé et de nouvelles ailes ont été construites. Puis se sont ajoutés les nouvelles technologies, les tableaux blancs interactifs (SMART Board) et tout le nécessaire pour faire de l’école Saint-François-d’Assise l’une des plus modernes écoles du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). « On n’a pas perdu une seule journée d’école durant ces 18 mois de rénovations majeures, dit fièrement Madame Beaudin. Ça en dit beaucoup sur la résilience du personnel. Des enseignantes et des enseignants ont été obligés de déménager de salle de classe à trois reprises. Aussitôt qu’ils avaient vidé leurs boîtes, c’était le temps de remballer le tout et de déménager de nouveau. On a fait ça pendant presque deux ans. Mais tout ça a valu la peine, puisque nous avons assuré la continuité de l’école dans sa communauté, comme le désiraient les parents. »
Dans le film hollywoodien Field of Dreams (Jusqu’au bout du rêve), on entend une voix qui semble sortir de nulle part dire au personnage principal : “if you build it, he will come” (« vous n’avez qu’à le construire pour qu’il vienne »). C’est un peu ce qui s’est passé à l’école Saint-François-d’Assise. L’école est passée de 90 élèves il y a trois ans à plus de 260 élèves l’an dernier. « Nous avons 50 inscriptions pour la maternelle en septembre (2011), précise Madame Beaudin. C’est du jamais vu. » Mais que s’est-il passé dans le quartier Hintonburg pour que cette école devienne si courue et si populaire? Deux choses. D’abord, ce quartier, qui était autrefois un endroit peu invitant, s’est refait une beauté ces dernières années et il devient, avec le temps, un
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quartier à la Glebe où de jeunes familles francophones et francophiles y élisent domicile. Lucie Barbier dirige depuis 20 ans la garderie Le Carrefour d’Ottawa qui s’est installée à l’école Saint-François-d’Assise en 1991. Elle est la doyenne de l’école et a grandi dans le quartier Hintonburg. Donc, son quartier, elle le connaît comme le fond de sa poche. « Notre quartier a beaucoup changé, dit-elle. Les gens achètent de vieilles maisons et les rénovent. De petites boutiques intéressantes viennent s’y établir. C’est vraiment en train de devenir un quartier très populaire. On voit, en ce qui concerne la garderie, que de plus en plus de familles choisissent notre quartier, poursuit-elle. En 2010, j’avais 16 enfants au préscolaire, c’est-à-dire des enfants âgés de deux à cinq ans. En 2011, je peux en accepter 32 et je suis à plein rendement. Dans le programme après l’école qui est ouvert à tous les élèves, nous avions 55 élèves en 2010. Pour septembre 2011, nous sommes rendus à 102 inscriptions. Les chiffres ne mentent pas. Les choses ont vraiment changé dans mon quartier » ajoute Madame Lucie en souriant. Bref, ils l’ont construite, et ils y sont venus. Ils sont allés jusqu’au bout de leur rêve...
L’arrivée de jeunes familles dans ce quartier revitalisé n’est pas la seule raison pour laquelle l’école Saint-François-d’Assise est plus populaire que jamais. Il y a aussi le fait que Hintonburg compte trois foyers d’accueil pour les nouveaux arrivants. De plus en plus d’immigrants et de réfugiés politiques catholiques et francophones choisissent ce coin de la ville pour refaire leur vie au Canada et offrir un meilleur avenir à leurs enfants. C’est ce qui fait de l’école SaintFrançois-d’Assise l’une des écoles élémentaires les plus multiethniques du CECCE. « Nous accueillons des ressortissants d’Haïti, du Congo, du Rwanda, de l’Éthiopie et de la Somalie, affirme Madame Beaudin. On a des enfants-
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soldats qui n’ont jamais été scolarisés et qui ont grandi dans des camps de réfugiés. Le personnel enseignant a donc reçu la formation pour accueillir ces enfants qui ont vécu des traumatismes dus à une vie de réfugié. Nous offrons également le programme PANA (Programme d’appui aux nouveaux arrivants). Une enseignante est affectée à ce programme à temps plein. Actuellement, on compte de 40 à 60 élèves qui profitent de ce programme. Les gens qui peuvent se permettre d’immigrer au Canada sont souvent des gens nantis ou des réfugiés politiques, poursuit Madame Beaudin. Ce sont des gens qui avaient une carrière dans leur pays d’origine, mais qui arrivent ici et qui doivent tout recommencer. Cette perspective fait que notre école est unique parce que c’est l’un des premiers lieux où les parents se rendront après avoir trouvé un logement. Pour eux, le milieu scolaire, c’est le milieu d’espoir pour l’avenir de leurs enfants. » Bref, ils viennent ici pour que leurs enfants aillent jusqu’au bout de leurs rêves...
Anne-Pascale, 11 ans, est arrivée du Rwanda en 2010. Elle a fait sa 5e année à l’école Saint-François-d’Assise et termine cette année sa 6e année. En septembre, ce sera cap sur le pays des Vikings, le Collège catholique FrancoOuest. Lorsque je lui ai demandé pourquoi ses parents, ses deux sœurs et elle ont immigré à Ottawa en 2010, elle m’a répondu : « Pour que mes sœurs et moi puissions étudier ici, puisque c’est plus avancé. C’est ce que mes parents voulaient. Ils veulent qu’on obtienne la meilleure éducation qui soit. » — T’aimes ça ici, à l’école Saint-François-d’Assise? — Oh, oui! J’aime beaucoup ça. Ils éduquent bien ici, ils enseignent bien. Et j’ai beaucoup d’amis. Ici, tout le monde est égal, on ne juge pas les autres. Je suis vraiment heureuse. Il n’y a qu’une chose que j’aime moins. — De quoi s’agit-il, Anne-Pascale?
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— J’aime pas beaucoup l’hiver, il fait trop froid, répond-elle de son grand sourire radieux qui réchaufferait la plus froide des journées d’hiver.
Il est 7 h 30 en ce vendredi matin. Un chaud matin de juin qui annonce une belle journée ensoleillée. J’arrive à l’école Saint-François-d’Assise pour ma troisième et dernière visite croyant facilement obtenir une place de stationnement dans la cour d’école, mais non. Le stationnement est bondé. Un autobus est garé à la sortie, et des élèves y montent à la queue leu leu en saluant leurs parents debout dans la cour d’école. J’aperçois Madame Beaudin, au centre, qui discute avec le chauffeur d’autobus. Je m’approche d’elle et je lui demande : — Mais que se passe-t-il ce matin? — C’est le voyage de fin d’année des élèves de 6e année, me répond-elle. Ils vont passer deux nuits à Québec. — Ils sont chanceux. Québec est certes l’une des plus belles villes du Canada. — C’est ce qu’on leur a expliqué. Ils ont bien hâte. Et ça paraît. Le sourire permanent sur leur visage ressemble étrangement à celui du.... Bonhomme Carnaval. Les parents les saluent de la main. Certains d’entre eux ont l’air légèrement inquiets. Il s’agit sûrement de la première fois que leur enfant voyage sans eux. Mais Madame Beaudin les rassure. Les élèves seront bien encadrés. La porte de l’autobus se ferme et le moteur se met à gronder. « Bon voyage! » crient les parents. Des petites mains s’agitent dans les vitres de l’autobus. Puis, l’autobus disparaît dans la circulation.
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Ce voyage, les élèves de 6e année en rêvaient depuis septembre. Et c’est aujourd’hui qu’il se réalise. — Denis? Denis Gratton?, me demande la mère de l’un des élèves qui vient de quitter. — Oui. Se connaît-on? — Lise Quéry. La fille de ton enseignante de première année, Rita Quéry. Tu te souviens de moi? (Je la reconnais enfin...) — Oui, bien sûr! Lise Quéry. On servait la messe ensemble à la Grotte NotreDame de Lourdes à Vanier.
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Nous avons jasé de notre enfance pendant quelques minutes. Un beau moment. Une belle rencontre. Comme un retour dans la cour d’école de notre enfance. Là où tous les rêves étaient permis...
Les parents quittent un à un. J’entre dans l’école avec Madame Beaudin. — Certains élèves arriveront bientôt, me dit-elle. — Déjà? C’est un peu tôt, non? — Ce sont les élèves qui profitent du Programme des petits déjeuners dans les écoles. Ils sont environ une centaine à prendre le petit déjeuner à l’école. — Une centaine!? Ça me semble beaucoup.
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— Ici, dans le quartier, nous avons des élèves qui proviennent de familles bien nanties et d’autres qui proviennent de familles démunies. Ce sont surtout ces derniers qui en profitent. Mais le programme est ouvert à tous. On ne fait pas de discrimination. Cette différence dans les classes sociales de notre quartier est la raison pour laquelle les élèves portent l’uniforme. Ici, tous les enfants sont égaux. — Qui s’occupe du Programme des petits déjeuners dans les écoles? — Madame Pascale; elle est éducatrice. C’est elle qui le fait vivre. — Je vais aller la rencontrer. À plus tard. Madame Pascale arrive à l’école à 6 h tous les matins pour préparer les petits déjeuners santé. « Ça fait deux ans que je suis ici, dit-elle, et ça fait deux ans que je m’occupe de ce programme. Je trouve que c’est important. Un élève qui a faim en salle de classe ne peut pas apprendre correctement. Il ne peut pas se concentrer. » Il est 7 h 50. Les élèves arrivent un par un, ou par petits groupes de trois ou quatre. Ils font la file devant le comptoir où Madame Pascale a déposé des fruits, des céréales, des bagels, des rôties – bref, des aliments santé. Puis, tout au bout du comptoir, les élèves devront choisir entre un berlingot de lait, un jus, ou – la petite gâterie du vendredi matin – un lait au chocolat. Laquelle de ces trois boissons disparaîtra bien avant les autres?, pensez-vous.
Les classes débuteront bientôt. Un petit bonhomme d’environ neuf ans se dirige droit vers sa classe d’un pas décidé, une photo en main. — Madame Roxanne!, lance-t-il à son enseignante. Regarde ma photo. J’ai fait du dirt bike en fin de semaine.
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L’enseignante observe la photo de son élève assis sur un véhicule tout-terrain, le corps couvert de boue. — T’as fait du VTT!?, lui demande-t-elle. — Ouiiii!, répond-il d’un grand sourire. — Combien de kilomètres as-tu parcourus? — Environ dix. Une longue conversation s’ensuit entre les deux sur les joies du VTT et de se salir dans la boue. Madame Roxanne est enseignante depuis trois ans dans la classe d’élèves avec difficulté d’apprentissage et trouble de langage. Sa classe compte dix élèves, soit le maximum alloué par le ministère de l’Éducation de l’Ontario. — Dans ma classe, explique Madame Roxanne, on reprend le curriculum du Ministère et on l’adapte afin que chaque élève puisse réussir selon ses capacités. Le trouble de langage ne disparaît pas, mais nous offrons des stratégies pour que les enfants soient capables d’atteindre leurs objectifs. L’enfant doit accepter ce qu’il est. On se dit : « Pourquoi es-tu ici? Tu es ici pour apprendre. C’est qui le meilleur? C’est toi. » Donc, pour eux, ce sont eux les meilleurs. Ils ne doivent pas se comparer aux autres élèves de l’école. J’ai des élèves âgés de sept à neuf ans. Mais il n’y a pas de différence. L’enfant de neuf ans ne se sent pas comme s’il n’avait pas sa place. Ils sont fiers d’eux. Ils font de beaux cheminements. Les parents sont très fiers aussi. — Et où vont-ils à l’âge de 10 ans? — En quatrième année, ils ont une évaluation psychologique. Si tout va bien, l’élève est renvoyé dans une classe ordinaire. Les parents peuvent également
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décider d’envoyer de nouveau leur enfant dans son école de quartier. L’école Saint-François-d’Assise est la seule école à offrir ce programme dans tout l’ouest d’Ottawa. Dans l’est, c’est l’école des Voyageurs, à Orléans, qui l’offre. On accueille des élèves qui proviennent de Metcalfe, de Kanata et de Greely. Ceux-ci voyagent par taxi; ils jouissent de ce privilège. Le CECCE fournit le transport aller-retour. — Vous avez jasé longuement avec le petit bonhomme au dirt bike, tout à l’heure. — Oui, c’est une stratégie. Ces élèves sont parfois démotivés. J’intègre donc leurs passions et leurs passe-temps dans la classe. Celui-ci voulait parler de son week-end au chalet. Un autre me parlera d’un tournoi de hockey auquel il a participé. Donc, on jasera hockey. Ils aiment ça et, du même coup, ils travaillent leur communication orale. On improvise souvent, mais c’est comme ça qu’on va les chercher. C’est comme ça que ces adultes de demain atteindront leurs rêves, aurait pu ajouter Madame Roxanne.
Ils ont tous un rêve. De la maternelle à la 6e année, l’école Saint-Françoisd’Assise leur ouvre toutes les portes de la vie. Ce sera à eux de choisir le sentier qu’ils emprunteront. Pour Mika, neuf ans, ce sera l’aide humanitaire. « Une élève dans ma classe qui est venue d’Afrique nous a raconté que, dans son pays, elle devait marcher plusieurs kilomètres pour aller chercher de l’eau. Rien que pour aller chercher de l’eau! Donc, on a recueilli des fonds pour faire construire un puits en Inde. » (« C’est un projet humanitaire auquel ont participé tous les élèves de l’école, m’expliquera plus tard Madame Beaudin. On a commencé ce projet en même temps que le carême. Le thème était « Jésus, eau de vie ». Nous avons amassé
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des sous durant la marche du 22 mars. Tous les fonds recueillis par les élèves seront bientôt envoyés à SOPAR (SOciété de PARtage) »). « J’aime le fait qu’il y a différentes cultures ici à l’école et que tout le monde est différent, reprend la jeune Mika. En plus de toujours faire des choses pour aider les gens dans d’autres pays, on pense à d’autres projets qu’on pourrait faire quand on sera plus grand. Moi, j’aimerais donner des cours dans d’autres pays aux enfants qui ne savent pas lire. » C’est son rêve.
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Anne-Pascale, qu’on a rencontrée plus tôt, veut devenir designer de vêtements et habiller les plus grandes vedettes de ce monde. C’est son rêve.
Lorsqu’on demande aux frères Alexandre et Mathieu, 12 et 11 ans respectivement, ce qu’ils aiment le plus de l’école Saint-François-d’Assise, ils répondent en chœur : « il y a beaucoup de sports ». À la question « Quel est votre cours favori? », ils répondent sans hésiter : « Éducation physique ». Alors que je leur demande leur plus beau souvenir de l’école Saint-François-d’Assise, Alexandre répond : « lorsqu’on a gagné le tournoi de soccer l’an dernier ». Mathieu, pour sa part, se rappellera toujours la victoire de son équipe au crosscountry.
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Quand ils seront grands, Alexandre sera joueur de hockey. Et Mathieu sera joueur de tennis ou, comme son grand frère, joueur de hockey. Ce sont leurs rêves. Myslie, 10 ans, sera une artiste. C’est son rêve. « Je ferai des dessins, dit-elle. Je vais peindre. J’ai déjà commencé à peindre à la maison et on a des cours d’arts ici. C’est mon cours favori. »
Ils se voient déjà grands. Ils se voient au bout de leurs rêves. Et c’est bien ainsi. N’est-ce pas là le rôle ultime d’une école? De permettre à un enfant de rêver, de croire en lui et de foncer dans la vie afin qu’il atteigne ses rêves? Et tout ça, dans le respect des autres et dans l’espoir d’un monde meilleur? J’ai adoré ma visite à l’école Saint-François-d’Assise. J’aime les success stories, et cette école en est toute une! J’ai visité une école en effervescence. J’ai rencontré des enseignantes et des enseignants dévoués et passionnés, et une directrice qui a cru en eux et en la communauté. J’ai surtout trouvé des élèves heureux, confiants, le cœur plein d’espoir et la tête pleine de rêves. Seule petite déception, je n’ai pas vu le hibou... Mais j’y pense! Pour voir un hibou, il aurait fallu que je visite cette école la nuit! J’y retournerai une de ces nuits lorsque l’école sera endormie. Je vais le surprendre, ce hibou de l’école Saint-François-d’Assise... pendant qu’il rêve.
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Lorsque mon frère Michel me parlait de la collection « Je veux qu’on parle de nous », ses yeux s’illuminaient. Il se disait renversé par ces écoles en effervescence qu’il découvrait. Ébahi par le dévouement et la passion des gens qu’il rencontrait. Et émerveillé par les élèves qu’il racontait. « Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux » a-t-il écrit. Comment pourrais-je dire mieux? Lorsque Michel a quitté ce monde, j’ai voulu poursuivre son œuvre. Et à mon tour, de rencontre en rencontre, j’ai la chance et le privilège de voir en mouvement ce que mon frère a découvert avant moi, soit « les meilleures écoles... au monde ». – Denis Gratton